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1 UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS VI) FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE ANNEE 2011 THESE N° 2011PA06G031 DOCTORAT EN MEDECINE SPECIALITE : MEDECINE GENERALE PAR Melle Marjorie SALENGH NEE LE 16/02/1982 à Versailles (78) ______________ PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 1 er Juillet 2011 Champs Electromagnétiques (statiques, basses fréquences, et radiofréquences) : rôle et attitude du Médecin Généraliste. Etude par la méthode des « Focus Groups » de médecins généralistes exerçant en Région Parisienne en 2010 et 2011. JURY : Président du Jury : Monsieur le Professeur GRIMPREL Emmanuel Directeur de Thèse : Madame le Docteur LEVY Johanna (représentée lors de la soutenance par Madame le Docteur IBANEZ Gladys) Assesseur : Monsieur le Professeur CHOUAID Christos Assesseur : Madame le Professeur MAGNIER Anne-Marie Assesseur : Madame le Docteur DE BECO Isabelle

FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE … REMERCIEMENTS A ma directrice de thèse Madame le Docteur Johanna Levy, merci pour ton aide et le soutien apporté, merci beaucoup d’aoi accepté

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UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS VI)

FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE

ANNEE 2011 THESE N° 2011PA06G031

DOCTORAT EN MEDECINE SPECIALITE : MEDECINE GENERALE

PAR

Melle Marjorie SALENGH NEE LE 16/02/1982 à Versailles (78)

______________

PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 1er

Juillet 2011

Champs Electromagnétiques (statiques, basses fréquences, et

radiofréquences) : rôle et attitude du Médecin Généraliste.

Etude par la méthode des « Focus Groups » de médecins

généralistes exerçant en Région Parisienne en 2010 et 2011.

JURY :

Président du Jury : Monsieur le Professeur GRIMPREL Emmanuel

Directeur de Thèse : Madame le Docteur LEVY Johanna (représentée lors de la

soutenance par Madame le Docteur IBANEZ Gladys)

Assesseur : Monsieur le Professeur CHOUAID Christos

Assesseur : Madame le Professeur MAGNIER Anne-Marie

Assesseur : Madame le Docteur DE BECO Isabelle

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SERMENT ____

En présence des Maîtres de cette Ecole, de mes chers condisciples et devant l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’Exercice de la Médecine. Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail. Admis dans l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma langue taira les secrets qui me seront confiés, et mon état ne servira pas à corrompre les moeurs ni à favoriser le crime. Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants l’instruction que j’ai reçue de leurs pères. Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ! Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.

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REMERCIEMENTS A ma directrice de thèse Madame le Docteur Johanna Levy, merci pour ton aide et le soutien apporté, merci beaucoup d’avoir accepté de diriger cette thèse. A Monsieur le Professeur Grimprel, vous me faites l’honneur de présider cette thèse, veuillez trouver ici le témoignage de mon profond respect. A Monsieur le Professeur Chouaid, vous me faites l’honneur de siéger dans le jury de cette thèse, veuillez trouver ici le témoignage de toute ma gratitude. A Madame le Professeur Anne-Marie Magnier, vous êtes la première à avoir cru à mon sujet, votre présence dans ce jury de thèse est un grand honneur. Veuillez trouver ici le témoignage de mes sincères remerciements et de ma reconnaissance de votre engagement auprès des étudiants en Médecine Générale. A Madame le Docteur Gladys Ibanez, merci beaucoup pour ton aide et ta disponibilité. Merci d’accepter de siéger dans ce jury et de suppléer Madame le Docteur Johanna Levy. A Madame le Docteur Isabelle De Beco, merci pour votre implication dans le domaine de l’environnement. Vous avez accepté de juger ce travail à ce jury de thèse, veuillez être assurée de mes remerciements et ma reconnaissance. A Monsieur le Professeur Jean Lafortune, et au groupe Santé-Environnement de Paris 6, merci pour votre implication à la faculté Saint-Antoine. A Madame le Docteur Lynda Bensefa-Colas, merci pour votre aide et votre disponibilité. A Madame Danielle Salomon, merci d’avoir accepté que je participe à vos groupes de travail, merci pour votre disponibilité et l’aide apportée. A Madame Camille Février et Monsieur le Docteur Patrice Halimi, merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. A Monsieur Jean Ticolas, merci pour l’aide apportée. A Madame le Docteur Corina Cret, merci pour ta disponibilité, ton soutien, et ton amitié, ainsi qu’à Madame Sylvie Sehili et Madame le Docteur Karima Khene, pour les bons moments passés ensemble. A Monsieur le Docteur Alain Amslem, merci beaucoup pour ton soutien, et ton aide notamment lors la réalisation du deuxième focus group. A Madame le Docteur Agnès Amslem et Monsieur le Docteur Laurent Bénichou, merci pour la confiance que vous m’avez accordée. A tous les médecins qui ont pris de leur temps pour participer à mes focus groups, du fond du cœur merci, cette étude n’aurait pu être réalisée sans votre participation. Aux médecins rencontrés et aux équipes hospitalières de mes différents lieux de stage, qui ont tous contribué à ma formation, merci beaucoup.

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A mon trésor Johan. A mes neveux chéris Meoni, Enzo et Lenny. A Jean mon amour, au bonheur que tu mets dans ma vie. A ma sœur Géraldine et mon frère Nicolas, merci pour votre soutien sans faille et vos encouragements à toute épreuve, du fond du cœur merci. A mes parents, aimants et dévoués, merci à toi Maman pour ton écoute, ta relecture et tes conseils précieux, merci à toi Papa pour ton aide à toute épreuve et tes conseils. A mes grands-parents aimés Mémé et Pépé, Mamy et Papy. A tout le reste de ma famille, merci à Pierre pour ton aide. A ma belle famille. A Jehan, camarade de cette thèse ! A mes amies, pour les bons moments partagés, et à leurs familles… Merci à Cécile pour tes encouragements. A ma filleule Erin, de l’autre côté de l’Atlantique. A Sabine sa maman, pleine de gentillesse et de bienveillance, merci beaucoup pour ton aide, merci d’être mon amie.

« Il y a pire dans la vie que de n’avoir pas réussi. C’est de n’avoir pas essayé. » Wilfried Arnoud, poète et chansonnier Canadien.

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LISTE DES PROFESSEURS DE LA FACULTE DE MEDECINE PARIS VI PIERRE ET MARIE CURIE

Année universitaire 2010/2011

1 ACAR Christophe Chirurgie thoracique PITIE SALPETRIERE 2 AGUT Henri Virologie PITIE SALPETRIERE 3 ALAMOWITCH Sonia Neurologie TENON 4 ALLILAIRE

Surnombre Jean-François Psychiatrie adulte PITIE SALPETRIERE

5 AMARENCO Gérard Rééducation fonctionnelle ROTHSCHILD 6 AMOURA Zahir Médecine interne PITIE SALPETRIERE 7 AMSELEM Serge Génétique TROUSSEAU 8 ANDRE Thierry Hépato Gastro Entérologie PITIE SALPETRIERE 9 ANDREELLI Fabrizio Endocrinologie PITIE SALPETRIERE 10 ANTOINE Jean-Marie Gynécologie obstétrique TENON 11 ARACTINGI Selim Dermatologie TENON 12 ARLET Guillaume Bactériologie TENON 13 ARRIVE Lionel Radiologie SAINT ANTOINE 14 ASTAGNEAU Pascal Epidémiologie/Santé Publique PITIE SALPETRIERE 15 AUCOUTURIER Pierre Immunologie SAINT ANTOINE 16 AUDRY Georges Chirurgie viscérale infantile TROUSSEAU 17 AURENGO André Biophysique/méd. Nucléaire PITIE SALPETRIERE 18 AUTRAN Brigitte Immunologie/bio cellulaire PITIE SALPETRIERE 19 BALLADUR Pierre Chirurgie générale SAINT ANTOINE 20 BARROU Benoît Urologie PITIE SALPETRIERE 21 BASDEVANT Arnaud Nutrition PITIE SALPETRIERE 22 BAUD Laurent Explorations fonctionnelles TENON 23 BAULAC Michel Anatomie/Neurologie PITIE SALPETRIERE 24 BAUMELOU Alain Néphrologie PITIE SALPETRIERE 25 BAZOT Marc Radiologie TENON 26 BEAUGERIE Laurent Gastroentérologie/Nutrition SAINT ANTOINE 27 BEAUSSIER Marc Anesthésiologie/Réanimation SAINT ANTOINE 28 BELMIN Joël Médecine interne/Gériatrie Charles FOIX 29 BEN HAMOU

Surnombre Albert Claude Chirurgie vasculaire PITIE SALPETRIERE

30 BENIFLA Jean-Louis Gynécologie obstétrique TROUSSEAU 31 BENSMAN

Surnombre Albert Néphrologie TROUSSEAU

32 BENVENISTE Olivier Médecine interne PITIE SALPETRIERE 33 BERENBAUM Francis Rhumatologie SAINT ANTOINE 34 BEREZIAT

Surnombre Gilbert Biochimie PITIE SALPETRIERE

35 BERNAUDIN Jean-François Histologie TENON 36 BILLETTE DE VILLEMEUR Thierry Neuro pédiatrie TROUSSEAU 37 BITKER Marc Olivier Urologie PITIE SALPETRIERE 38 BODAGHI Bahram Ophtalmologie PITIE SALPETRIERE 39 BODDAERT Jacques Médecine interne/Gériatrie PITIE SALPETRIERE 40 BOFFA Jean-Jacques Néphrologie TENON 41 BONNET Francis Anesthésiologie/Réanimation TENON

42 BORDERIE Vincent Ophtalmologie CHNO 15/20 43 BOUCHARD Philippe Endocrinologie SAINT ANTOINE 44 BOUDGHENE-

STAMBOULI Frank Radiologie TENON

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45 BOURGEOIS Pierre Rhumatologie PITIE SALPETRIERE 46 BREART Gérard Epidémiologie/Gynécologie TENON 47 BRICAIRE François Maladies infectieuses/tropicales PITIE SALPETRIERE 48 BRICE Alexis Génétique PITIE SALPETRIERE 49 BROCHERIOU Isabelle Anatomie pathologique TENON 50 BRUCKERT Eric Endocrinologie PITIE SALPETRIERE 51 CABANE Jean Médecine interne SAINT ANTOINE 52 CABANIS Surnombre Alain Emmanuel Radiologie/Imagerie médicale PITIE SALPETRIERE 53 CACOUB Patrice Médecine interne PITIE SALPETRIERE 54 CADRANEL Jacques Pneumologie TENON 55 CALLARD Surnombre Patrice Anatomie pathologique TENON 56 CALVEZ Vincent Virologie PITIE SALPETRIERE 57 CAPEAU Jacqueline Biologie cellulaire SAINT ANTOINE 58 CAPRON Frédérique Anatomie pathologique PITIE SALPETRIERE 59 CARBAJAL-SANCHEZ Diomedes Pédiatrie TROUSSEAU 60 CARBONNE Bruno Gynécologie obstétrique SAINT ANTOINE 61 CARETTE Marie-France Radiologie TENON 62 CARPENTIER Alexandre Neuro chirurgie PITIE SALPETRIERE 63 CARRAT Fabrice Biostatistiques/inf médicale SAINT ANTOINE 64 CASADEVALL

Surnombre Nicole Immunologie/Hématologie SAINT ANTOINE

65 CATALA Martin Histologie et Cytologie PITIE SALPETRIERE 66 CATONNE Yves Chirurgie orthopédique PITIE SALPETRIERE 67 CAUMES Eric Maladies infectieuses/tropicales PITIE SALPETRIERE 68 CAYRE Yvon Hématologie clinique Robert DEBRE 69 CESSELIN François Biochimie PITIE SALPETRIERE 70 CHAMBAZ Jean Biologie cellulaire PITIE SALPETRIERE 71 CHARTIER-KASTLER Emmanuel Urologie PITIE SALPETRIERE 72 CHASTRE Jean Réanimation chirurgicale PITIE SALPETRIERE 73 CHAZOUILLERES Olivier Hépatologie TENON 74 CHERIN Patrick Médecine interne PITIE SALPETRIERE 75 CHICHE Laurent Chirurgie vasculaire PITIE SALPETRIERE 76 CHIRAS Jacques Radiologie/Imagerie médicale PITIE SALPETRIERE 77 CHOUAID Christos Pneumologie SAINT ANTOINE 78 CHRISTIN-MAITRE Sophie Endocrinologie SAINT ANTOINE 79 CLEMENT Annick Pneumologie TROUSSEAU 80 CLEMENT-LAUSCH Karine Nutrition PITIE SALPETRIERE 81 CLUZEL Philippe Radiologie/Imagerie médicale PITIE SALPETRIERE 82 COHEN Aron Cardiologie SAINT ANTOINE 83 COHEN David Pédo Psychiatrie PITIE SALPETRIERE 84 COHEN Laurent Neurologie PITIE SALPETRIERE 85 COLLET Jean-Philippe Cardiologie PITIE SALPETRIERE 86 COMBES Alain Réanimation médicale PITIE SALPETRIERE 87 CONSTANT Isabelle Anesthésiologie/réanimation TROUSSEAU 88 COPPO Paul Hématologie clinique SAINT ANTOINE 89 CORIAT Pierre Anesthésiologie/réanimation PITIE SALPETRIERE 90 CORNU Philippe Neuro chirurgie PITIE SALPETRIERE 91 COSNES Jacques Gastro Entérologie/Nutrition SAINT ANTOINE 92 COSTEDOAT Nathalie Médecine interne PITIE SALPETRIERE 93 COULOMB Aurore Anatomie/cytolo patho TROUSSEAU 94 COURAUD François Biochimie/Biologie moléculaire PITIE SALPETRIERE 95 CUSSENOT Olivier Anatomie/Urologie TENON 96 DAMSIN Jean-Paul Orthopédie TROUSSEAU 97 DARAI Emile Gynécologie obstétrique TENON 98 DAUTZENBERG Bertrand Pneumologie PITIE SALPETRIERE 99 DAVI Frédéric Immunologie PITIE SALPETRIERE 100 De GRAMONT Aimery Oncologie médicale SAINT ANTOINE

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101 DEBRE Patrice Immunologie PITIE SALPETRIERE 102 DELATTRE Jean-Yves Neurologie PITIE SALPETRIERE 103 DENOYELLE Françoise ORL TROUSSEAU 104 DERAY Gilbert Néphrologie PITIE SALPETRIERE 105 DEVAUX Jean-Yves Biophysique/méd. Nucléaire SAINT ANTOINE 106 DOMMERGUES Marc Gynécologie obstétrique PITIE SALPETRIERE 107 DORMONT Didier Radiologie/imagerie médicale PITIE SALPETRIERE 108 DOUAY Luc Hématologie biologique TROUSSEAU 109 DOURSOUNIAN Levon Chirurgie orthopédique SAINT ANTOINE 110 DUBOIS Bruno Neurologie PITIE SALPETRIERE 111 DUCOU LE POINTE Hubert Radiologie TROUSSEAU 112 DUGUET Alexandre Pneumologie PITIE SALPETRIERE 113 DUSSAULE Jean-Claude Physiologie SAINT ANTOINE 114 DUYCKAERTS Charles Anatomie/Cytologie pathologique PITIE SALPETRIERE 115 EL ALAMY Ismaël Hématologie biologique TENON 116 EYMARD Bruno Neurologie PITIE SALPETRIERE 117 FAUROUX Brigitte Pneumologie pédiatrique TROUSSEAU 118 FAUTREL Bruno Rhumatologie PITIE SALPETRIERE 119 FERON Jean-Marc Chirurgie orthopédique SAINT ANTOINE 120 FERRE Pascal Biochimie/Biologie moléculaire SAINT ANTOINE 121 FEVE Bruno Endocrinologie SAINT ANTOINE 122 FLEJOU Jean-François Anatomie pathologique SAINT ANTOINE 123 FLORENT Christian Hépato Gastro-Entérologie SAINT ANTOINE 124 FONTAINE Bertrand Neurologie PITIE SALPETRIERE 125 FOSSATI Philippe Psychiatrie d’adultes PITIE SALPETRIERE 126 FOURET Pierre Anatomie/Cytologie pathologique PITIE SALPETRIERE 127 FOURNIER Emmanuel Physiologie PITIE SALPETRIERE 128 FRANCES Camille Dermatologie TENON 129 FUNCK- BRENTANO Christian Pharmacologie PITIE SALPETRIERE 130 GANDJBAKHCH

Surnombre Iradj Chirurgie thoracique PITIE SALPETRIERE

131 GARABEDIAN Eréa Noël ORL TROUSSEAU 132 GARBARG CHENON Antoine Virologie TROUSSEAU 133 GATTEGNO

Surnombre Bernard Urologie TENON

134 GIRARD Pierre Marie Maladies infectieuses/tropicales SAINT ANTOINE 135 GIRARDET Jean-Philippe Gastro Entérologie/Nutrition TROUSSEAU 136 GIRERD Xavier Thérapeutique/Endocrinologie PITIE SALPETRIERE 137 GIROT Surnombre Robert Hématologie clinique TENON 138 GOLD Francis Néonatologie TROUSSEAU 139 GORIN Norbert Hématologie clinique SAINT ANTOINE 140 GOROCHOV Guy Immunologie PITIE SALPETRIERE 141 GOUDOT Patrick Stomatologie PITIE SALPETRIERE 142 GRATEAU Gilles Médecine interne TENON 143 GRENIER Philippe Radiologie PITIE SALPETRIERE 144 GRIMALDI Surnombre André Endocrinologie PITIE SALPETRIERE 145 GRIMPREL Emmanuel Urgences pédiatriques TROUSSEAU 146 GRUNENWALD Dominique Chirurgie thoracique TENON 147 GUIDET Bertrand Réanimation médicale SAINT ANTOINE 148 HAAB François Urologie TENON 149 HAERTIG Alain Médecine légale/Urologie PITIE SALPETRIERE 150 HANNOUN Laurent Chirurgie générale PITIE SALPETRIERE 151 HARTEMANN

HEURTIER Agnès Endocrinologie PITIE SALPETRIERE

152 HAUSFATER Pierre Thérapeutique/Médecine d’urgence PITIE SALPETRIERE 153 HAUW Surnombre Jean-Jacques Anatomie/Cytologie pathologique PITIE SALPETRIERE 154 HELARDOT Surnombre Pierre Georges Chirurgie viscérale TROUSSEAU

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155 HELFT Gérard Cardiologie PITIE SALPETRIERE 156 HERSON Serge Médecine interne PITIE SALPETRIERE 157 HOANG XUAN Khê Neurologie PITIE SALPETRIERE 158 HOURY Sydney Chirurgie digestive/viscérale TENON 159 HOUSSET Chantal Biologie cellulaire TENON 160 ISNARD-BAGNIS Corinne Néphrologie PITIE SALPETRIERE 161 ISNARD Richard Cardiologie PITIE SALPETRIERE 162 JAILLON Surnombre Patrice Pharmacologie SAINT ANTOINE 163 JARLIER Vincent Bactériologie PITIE SALPETRIERE 164 JOUANNIC Jean-Marie Gynécologie obstétrique TROUSSEAU 165 JOUVENT Roland Psychiatrie d’adultes PITIE SALPETRIERE 166 JUST Jocelyne Pédiatrie TROUSSEAU 167 KATLAMA Christine Maladies infectieuses/tropicales PITIE SALPETRIERE 168 KHAYAT David Oncologie médicale PITIE SALPETRIERE 169 KIEFFER Surnombre Edouard Chirurgie vasculaire PITIE SALPETRIERE 170 KLATZMANN David Immunologie PITIE SALPETRIERE 171 KOMAJDA Michel Cardiologie PITIE SALPETRIERE 172 KOSKAS Fabien Chirurgie vasculaire PITIE SALPETRIERE 173 LACAINE François Chirurgie digestive TENON 174 LACAU SAINT GUILY Jean ORL TENON 175 LACAVE Roger Histologie et Cytologie TENON 176 LAMAS Georges ORL PITIE SALPETRIERE 177 LANDMAN-PARKER Judith Hématologie/oncologie pédiatriques TROUSSEAU 178 LANGERON Olivier Anesthésiologie PITIE SALPETRIERE 179 LAROCHE Laurent Ophtalmologie CHNO 15/20 180 LAZENNEC Jean-Yves Anatomie/Chirurgie orthopédique PITIE SALPETRIERE 181 LE BOUC Yves Physiologie/Explora fonction TROUSSEAU 182 LE FEUVRE Claude Cardiologie PITIE SALPETRIERE 183 LE HOANG Phuc Ophtalmologie PITIE SALPETRIERE 184 LEBEAU retraite le

17.11.2010 Bernard Pneumologie SAINT ANTOINE

185 LEBLOND Véronique Hématologie clinique PITIE SALPETRIERE 186 LEENHARDT Laurence Endocrinologie/Médecine Nucléaire PITIE SALPETRIERE 187 LEFRANC Jean-Pierre Chirurgie générale PITIE SALPETRIERE 188 LEGRAND Ollivier Hématologie clinique HOTEL DIEU 189 LEHERICY Stéphane Radiologie/imagerie médicale PITIE SALPETRIERE 190 LEMOINE François Immunologie PITIE SALPETRIERE 191 LEPRINCE Pascal Chirurgie thoracique PITIE SALPETRIERE 192 LEVERGER Guy Hématologie/oncologie pédiatriques TROUSSEAU 193 LEVY Richard Neurologie SAINT ANTOINE 194 LIENHART André Anesthésiologie/réanimation SAINT ANTOINE 195 LOTZ Jean-Pierre Oncologie médicale TENON 196 LUBETZKI Catherine Neurologie PITIE SALPETRIERE 197 LUCIDARME Olivier Radiologie PITIE SALPETRIERE 198 LYON-CAEN Olivier Neurologie PITIE SALPETRIERE 199 MALLET Alain Biostatistiques/info médicale PITIE SALPETRIERE 200 MARIANI Jean Biologie cellulaire/médecine interne Charles FOIX 201 MARIE Jean-Pierre Hématologie/oncologie pédiatrique HOTEL DIEU 202 MARSAULT

Surnombre Claude Radiologie TENON

203 MASLIAH Joëlle Biochimie SAINT ANTOINE 204 MAURY Eric Réanimation médicale TENON 205 MAYAUD Marie Yves Pneumologie TENON 206 MAZERON Jean-Jacques Radiothérapie PITIE SALPETRIERE 207 MAZIER Dominique Parasitologie PITIE SALPETRIERE 208 MEININGER Vincent Neurologie PITIE SALPETRIERE 209 MENEGAUX Fabrice Chirurgie générale PITIE SALPETRIERE

9

210 MENU Yves Radiologie SAINT ANTOINE 211 MERLE BERAL Hélène Hématologie biologique PITIE SALPETRIERE 212 METZGER Surnombre Jean-Philippe Cardiologie PITIE SALPETRIERE 213 MEYER Bernard ORL SAINT ANTOINE 214 MEYOHAS Marie Caroline Maladies infectieuses/tropicales SAINT ANTOINE 215 MICHEL Pierre Louis Cardiologie TENON 216 MILLIEZ Surnombre Jacques Gynécologie obstétrique SAINT ANTOINE 217 MITANCHEZ Delphine Néonatologie TROUSSEAU 218 MONTALESCOT Gilles Cardiologie PITIE SALPETRIERE 219 MONTRAVERS Françoise Biophysique/Médecine nucléaire TENON 220 MURAT Isabelle Anesthésiologie/réanimation TROUSSEAU 221 NACCACHE Lionel Physiologie PITIE SALPETRIERE 222 NICOLAS Jean-Claude Virologie TENON 223 OFFENSTADT

Surnombre Georges Réanimation médicale SAINT ANTOINE

224 OPPERT Jean-Michel Nutrition PITIE SALPETRIERE 225 PAQUES Michel Ophtalmologie CHO 15/20 226 PARC Yann Chirurgie digestive SAINT ANTOINE 227 PASCAL-MOUSSELLARD Hugues Chirurgie orthopédique PITIE SALPETRIERE 228 PATERON Dominique Génétique/accueil des urgences SAINT ANTOINE 229 PAVIE Alain Chirurgie thoracique/cardiaque PITIE SALPETRIERE 230 PAYE François Chirurgie générale/digestives SAINT ANTOINE

231 PELISSOLO Antoine Psychiatrie d’adultes PITIE SALPETRIERE

232 PERETTI Charles Psychiatrie d’Adultes SAINT ANTOINE

233 PERIE Sophie ORL TENON

234 PETIT Jean-Claude Bactériologie virologie SAINT ANTOINE

235 PETITCLERC Thierry Biophysique/Néphrologie PITIE SALPETRIERE

236 PIALOUX Gilles Maladies infectieuses/tropicales TENON

237 PICARD Arnaud Stomatologie TROUSSEAU

238 PIERROT-DESEILLIGNY

Charles Neurologie PITIE SALPETRIERE

239 PIETTE François Médecine interne/Gériatrie Charles FOIX

240 POIROT Catherine Cytologie et Histologie PITIE SALPETRIERE

241 POUPON Surnombre

Raoul Hépato Gastro Entérologie SAINT ANTOINE

242 POYNARD Thierry Hépato Gastro Entérologie PITIE SALPETRIERE

243 PRADAT Pascale Rééducation Fonctionnelle PITIE SALPETRIERE

244 PUYBASSET Louis Anesthésiologie/Réanimation PITIE SALPETRIERE

245 RATIU Vlad Hépato Gastro Entérologie PITIE SALPETRIERE

246 RENOLLEAU Sylvain Réanimation néonatale TROUSSEAU

247 RICHARD Surnombre

François Urologie PITIE SALPETRIERE

248 RIOU Bruno

Anesthésiologie/Urgences médico chirurgicales

PITIE SALPETRIERE

249 ROBAIN Gilberte Rééducation Fonctionnelle ROTHSCHILD 250 ROBERT Jérôme Bactériologie PITIE SALPETRIERE 251 RODRIGUEZ Diana Neurone pédiatrie TROUSSEAU 252 RONCO Pierre Marie Néphrologie / Dialyse TENON 253 RONDEAU Eric Néphrologie TENON 254 ROSMORDUC Olivier Hépato Gastro Entérologie SAINT ANTOINE 255 ROUBY Jean-Jacques Anesthésiologie/Réanimation PITIE SALPETRIERE 256 ROUGER Philippe Immunologie INTS 257 ROUZIER Roman Gynécologie obstétrique TENON 258 ROZENBAUM Willy Maladies infectieuses/tropicales SAINT LOUIS 259 SAHEL José-Alain Ophtalmologie CHNO 15/20

10

260 SAMSON Yves Neurologie PITIE SALPETRIERE 261 SANSON Marc Histologie/Neurologie PITIE SALPETRIERE 262 SAUTET Alain Chirurgie orthopédique SAINT ANTOINE 263 SEILHEAN Danielle Anatomie pathologique PITIE SALPETRIERE 264 SEKSIK Philippe Hépato Gastroentérologie SAINT ANTOINE 265 SEZEUR Alain Chirurgie générale DIACONESSES 266 SIFFROI Jean-Pierre Génétique TROUSSEAU 267 SIMILOWSKI Thomas Pneumologie PITIE SALPETRIERE 268 SIMON Tabassome Pharmacologie clinique SAINT ANTOINE 269 SOUBRIER Florent Génétique PITIE SALPETRIERE 270 SPANO Jean-Philippe Oncologie médicale PITIE SALPETRIERE 271 TALBOT Jean-Noël Médecine nucléaire TENON 272 TANKERE Frédéric ORL PITIE SALPETRIERE 273 THIBAULT Surnombre Philippe Urologie TENON 274 THOMAS Daniel Cardiologie PITIE SALPETRIERE 275 THOMAS Guy Médecine légale/Psy d’adultes SAINT ANTOINE 276 THOUMIE Philippe Rééducation fonctionnelle ROTHSCHILD 277 TIRET Emmanuel Chirurgie générale/digestive SAINT ANTOINE 278 TOUBOUL Emmanuel Radiothérapie TENON 279 TOUNIAN Patrick Gastroentérologie/nutrition TROUSSEAU 280 TOURAINE Philippe Endocrinologie PITIE SALPETRIERE 281 TRAXER Olivier Urologie TENON 282 TRUGNAN Germain Biochimie SAINT ANTOINE 283 TUBIANA Surnombre Jean-Michel Radiologie SAINT ANTOINE 284 ULINSKI Tim Pédiatrie TROUSSEAU 285 UZAN Serge Gynécologie obstétrique TENON 286 VAILLANT Jean-Christophe Chirurgie générale PITIE SALPETRIERE 287 VALLERON

Surnombre Alain Biostatistiques/inf médicale SAINT ANTOINE

288 VAN EFFENTERRE Surnombre

Rémy Neurochirurgie PITIE SALPETRIERE

289 VAYSSAIRAT Surnombre

Michel Cardiologie TENON

290 VAZQUEZ Marie Paule Stomatologie TROUSSEAU 291 VERNANT

Surnombre Jean-Paul Hématologie clinique PITIE SALPETRIERE

292 VERNY Marc Médecine interne/Gériatrie PITIE SALPETRIERE 293 VIALLE Raphaël Chirurgie infantile TROUSSEAU 294 VIDAILHET Marie José Neurologie PITIE SALPETRIERE 295 VOIT Thomas Pédiatrie / Neurologie PITIE SALPETRIERE 296 WENDUM Dominique Anatomie pathologique SAINT ANTOINE 297 WILLER Surnombre Jean-Vincent Physiologie PITIE SALPETRIERE 298 WISLEZ Marie Pneumologie TENON 299 ZELTER Marc Physiologie PITIE SALPETRIERE

En gras : PUPH chefs de service

SOUBRANE Olivier Chirurgie hépatique SAINT ANTOINE/UFR René DESCARTES

LOUVET Christophe Disponibilité pour convenances personnelles 01.04.2010 au 31.03.2011

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SOMMAIRE REMERCIEMENTS ................................................................................................................................ 3

DEFINITIONS ...................................................................................................................................... 14

SIGLES ET ABREVATIONS ................................................................................................................... 17

INTRODUCTION ..................................................................................................................................... 18

1 REVUE DE LA LITTERATURE ........................................................................................................... 22

1.1 Les rayonnements ionisants .................................................................................................. 22

1.2 Rayonnements non ionisants ................................................................................................ 23

1.2.1 Champs statiques .......................................................................................................... 24

1.2.2 Champs électromagnétiques basse fréquence (<100 kHz) ........................................... 27

1.2.3 Champs électromagnétiques hautes fréquences : radiofréquences (100kHz-300GHz) 30

1.2.4 Le spectre élevé (>1014 Hz) des champs électromagnétiques non ionisants :

rayonnement infrarouge, la lumière et le rayonnement visible, le Soleil et le rayonnement

ultraviolet ...................................................................................................................................... 42

2 METHODE ...................................................................................................................................... 43

2.1 Méthodologie de recherche concernant la revue de la littérature....................................... 43

2.1.1 Sources interrogées ....................................................................................................... 43

2.1.2 Mots-clés utilisés ........................................................................................................... 45

2.1.3 Résultats obtenus .......................................................................................................... 45

2.2 Méthodologie de l’étude : les focus groups .......................................................................... 46

2.2.1 Définition et objectif des focus groups .......................................................................... 46

2.2.2 Méthodologie du déroulement des séances ................................................................. 47

2.2.3 Sélection des participants ............................................................................................. 48

2.2.4 Résultats des castings.................................................................................................... 49

2.2.5 Méthodologie d’analyse des focus groups .................................................................... 51

3 RESULTATS ..................................................................................................................................... 52

3.1 Caractéristiques des participants .......................................................................................... 52

3.1.1 Age des participants ...................................................................................................... 52

3.1.2 Sexe et caractéristiques démographiques des participants .......................................... 52

3.1.3 Mode d’exercice ............................................................................................................ 53

3.1.4 Formation médicale....................................................................................................... 53

3.1.5 Utilisation de technologies radiofréquences................................................................. 54

3.2 Résultats des entretiens des focus groups ............................................................................ 54

3.2.1 Première question ......................................................................................................... 54

3.2.2 Deuxième question ........................................................................................................ 56

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3.2.3 Troisième question ........................................................................................................ 57

3.2.4 Quatrième question ...................................................................................................... 59

3.2.5 Cinquième question ...................................................................................................... 60

3.2.6 Sixième question ........................................................................................................... 62

4 DISCUSSION ................................................................................................................................... 64

4.1 Méthodologie et recrutement des participants .................................................................... 64

4.1.1 Avantages ...................................................................................................................... 64

4.1.2 Inconvénients ................................................................................................................ 65

4.2 Analyse des résultats ............................................................................................................. 66

4.2.1 Manque de connaissances, de formation, d’information des médecins généralistes .. 66

4.2.2 Problème se posant peu, jusqu’à présent, en pratique courante au quotidien d’un

cabinet de médecine générale ...................................................................................................... 68

4.2.3 Quand ce thème est abordé, ce sont les patients qui l’évoquent en premier, quasiment

pas les médecins ............................................................................................................................ 68

4.2.4 Paradoxe entre préoccupation et scepticisme des médecins ....................................... 69

4.2.5 Préoccupations plus importantes concernant les enfants, adolescents, femmes

enceintes et patients exposés professionnellement ..................................................................... 70

4.2.6 Nécessité de s’y intéresser ............................................................................................ 71

4.3 Perspectives et solutions envisagées .................................................................................... 72

4.3.1 Formation médicale des médecins ................................................................................ 72

4.3.2 Identifier les populations les plus concernées .............................................................. 73

4.3.3 Aborder spontanément les conseils de prévention aux populations ciblées ............... 77

4.3.4 A plus grande échelle : implication des pouvoirs publics .............................................. 79

4.4 Comparaison de cette étude avec d’autres études qualitatives concernant les champs

électromagnétiques et la médecine générale ................................................................................... 80

4.4.1 Etudes internationales................................................................................................... 80

4.4.2 Thèses de médecine ...................................................................................................... 81

4.4.3 Autres études : études sociologiques ............................................................................ 82

CONCLUSION ......................................................................................................................................... 85

BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 87

ANNEXES ................................................................................................................................................ 96

13

LISTE DES ANNEXES :

ANNEXE 1 : Un champ électromagnétique.

ANNEXE 2 : Classification simplifiée des champs électromagnétiques selon la fréquence.

ANNEXE 3 : Conclusions du Rapport Zmirou 2001.

ANNEXE 4 : Publication de l’OMS du 17/05/10 des résultats de l’étude Interphone.

ANNEXE 5 : Publication de l’OMS du 31/05/11 : Téléphone mobile classé dans le groupe 2B

pour les gliomes par le CIRC.

ANNEXE 6 : Fiche distribuée en début de séance (avant le déroulement du focus group).

ANNEXE 7 : Brochure Téléphones Mobiles : Santé et Sécurité.

ANNEXE 8 : Entretien par courrier électronique du 17/02/11 de Mme C. Février, responsable

du contenu et de l’édition de la brochure « Téléphone mobile : Santé et Sécurité », au sein

du Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, Direction Générale de la Santé.

ANNEXE 9 : 10 orientations retenues par le gouvernement suite à la table ronde « Grenelle

des Ondes » 06/2009.

ANNEXE 10 : Réseau National de Vigilance et de Prévention des Pathologies

Professionnelles.

ANNEXE 11 : Enquête TNS-SOFRES 2009 « les adolescents, leur téléphone portable et

l’internet mobile ».

ANNEXE 12 : Entretien du 04 mai 2011 par courrier électronique du Dr Patrice Halimi,

chirurgien-pédiatre à Aix-en-Provence et Secrétaire Général de l’Association Santé

Environnement France (ASEF).

14

DEFINITIONS Les mots définis sont identifiables dans le texte au moyen d’un astérisque.

ADN (acide désoxyribonucléique) : support de l’information génétique héréditaire de chaque espèce. Il contient toutes les informations sous forme codée nécessaires (regroupées en chromosomes) à l’élaboration de l’organisme vivant (humain, animal, ou végétal). ARN (acide ribonucléotidique) : support de l’information génétique à certaines entités vivantes telles que certains virus. Apoptose : mort cellulaire « programmée », qui conduit à la mort de la cellule ; elle est différente de la nécrose, qui est la mort « accidentelle » de la cellule, liée à une agression quelle qu’elle soit. Barrière hémato-encéphalique : barrière physiologique entre le système nerveux central et la circulation sanguine, au niveau du cerveau. Elle a essentiellement pour rôle de protéger le cerveau et permet le contrôle du passage de certaines molécules de la circulation sanguine. Baryte : espèce minérale, chef de file qui peut regrouper différents éléments tels que le plomb, le baryum, le stronstium et le chlore. Opaque aux rayons X, la baryte est utilisée dans le milieu médical pour opacifier le tube digestif. Dans le domaine industriel, des murs en béton baryté sont fréquemment employés pour la radioprotection des centrales nucléaires. Bluetooth : technologie de radiofréquence permettant la communication entre plusieurs appareils de radiofréquences sans réseau filaire, et sur une courte distance. Par exemple : kit-piéton de téléphone mobile sans fil, souris portable d’un ordinateur etc. Cancer : cellules mutées devenues immortelles qui possèdent certaines fonctions pathogènes*. Cas-témoin (étude cas-témoin) : protocole de recherche en médecine : étude d’observation rétrospective dans laquelle les caractéristiques des malades (« les cas ») sont comparées à celles de sujets indemnes de la maladie (« les témoins »). Cross over (étude en cross over) : protocole de recherche en Médecine : étude expérimentale dans laquelle on administre à un même groupe de patients 2 ou plusieurs traitements expérimentaux l'un après l'autre dans un ordre déterminé ou au hasard. Cohorte (étude de cohorte) : protocole de recherche en Médecine : étude d’observation le plus souvent prospective, dans laquelle un groupe de sujet exposé (à des facteurs de risques d’une maladie ou à un traitement particulier) est suivi pendant une période déterminée et comparé à un groupe contrôlé non exposé.

15

Densité de puissance d’un champ électromagnétique : c’est la mesure de la puissance par unité de surface en un lieu donné, en watts par mètre carré (W/m²). A une certaine distance d’un émetteur, la densité de puissance correspond au produit du champ électrique par le champ magnétique. La densité de puissance décroît très rapidement avec la distance. Ainsi, à une distance de 10 mètres de l’émetteur, la densité de puissance est divisée par 100. Expression génique (ou expression génétique) : expression des gènes, c'est-à-dire ensemble des processus biochimiques qui permettent de transformer l’information stockée dans un gène en molécules, ayant un rôle pour le fonctionnement de la cellule. Fréquence d’une onde électromagnétique : nombre d’oscillations de l’onde par seconde. Elle s’exprime en Hertz (Hz). Un Hertz est égal à une oscillation par seconde. On utilise fréquemment des multiples du Hertz : 1 kilohertz (kHz) = 1000 Hz ; 1 mégahertz (MHz) = 1 million de Hz ; 1 gigahertz (GHz) = 1 milliard de Hz. Génotoxique (effet génotoxique) : effets négatifs attendus sur les gènes ou sur l’expression des gènes, pouvant conduire à la survenue d’une maladie (par exemple, cancer). Ionisation : tout phénomène par lequel une molécule ou un atome acquiert une charge électrique, positive ou négative. Cette molécule initialement neutre ou cet atome deviennent donc chargés électriquement, et sont appelés « ions ». Intensité : ampleur d’une grandeur physique. On parle d’intensité d’un champ électrique, et intensité d’un champ magnétique. IRM (Imagerie par Résonance magnétique) : type d’imagerie précise utilisant pour l’acquisition des images un champ magnétique statique et des impulsions de radiofréquences. Longueur d’onde : distance parcourue par une onde progressive sinusoïdale en un temps égal à sa période (entre deux oscillations…). Elle s’exprime en mètre. Plus la fréquence est élevée, plus la longueur d’onde est petite. (Cf. Annexe 1). Lymphome non - hodgkinien : type de lymphome (néoplasie développée à partir du tissu lymphoïde) dont la malignité est plus ou moins sévère selon les types. Meta - analysis ou méta – analyse : protocole de recherche en Médecine, qui consiste à rassembler les données issues d’études comparatives et à les ré-analyser au moyen d’outils statistiques adéquats. Elle regroupe les études pertinentes qui essaient de répondre à une question précise de manière critique et quantitative. Neurasthénie : état d’asthénie physique et psychique comportant divers aspect somatique tels que fatigue, irritabilité, céphalée, difficulté de concentration intellectuelle, pauvreté de la vie sexuelle. Pour S. Freud, la neurasthénie est un état névrotique proche de la névrose d’angoisse et de l’hypochondrie. [23]

16

Occurrence : une seule et même idée, verbale, non verbale, ou émotionnelle exprimée par les participants du focus group.

Pathogène : qui peut provoquer une maladie. Personnalité type ‘border line’ : trouble du comportement, marqué comme « un schéma envahissant d’instabilité dans les relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects, également marqué par l’impulsivité, commençant chez le jeune adulte et présent dans un grand nombre de contexte » (DSM IV). Pet-Scan (tomographie par émission de positons) : imagerie de type scanner qui s’intéresse à l’aspect fonctionnel d’un organe : un métabolite marqué est injecté dans l’organisme et va se fixer là où l’activité des cellules est la plus intenses (cellules tumorale mises ainsi en évidence). Il sert au diagnostic et au suivi des cancers. Phosphène : perception de tâches lumineuses. Puissance : quantité d’énergie par unité de temps fournie par un système à un autre, exprimée en watts (W). La puissance d’un émetteur de champs électromagnétiques dépend de la puissance électrique qui lui est fournie, mais aussi des caractéristiques du rayonnement de l’émetteur considéré. Prévalence : nombre de cas malades dans une population, rapportée à la population. Elle s’exprime en pourcentage en général, et reflète la présence d’une maladie dans la population. RFID : (RadioFrequency Identification) système d’identification par radiofréquence (par exemple puces électromagnétiques des cartes de transport etc.). (Cf. Chapitre 1.2.3.) Syndrome d’intolérance environnementale idiopathique (IEI) : dénomination actuelle d’un syndrôme qui a connu de nombreuses appellations dont la plus répandue est « sensibilité chimique multiple ». Ce syndrôme a été redéfini en 1996 comme « un désordre acquis avec de multiples symptômes récurrents, associés à divers facteurs environnementaux tolérés par la majorité de la population, non expliqué par aucun désordre médical, ou psychologique / psychiatrique connu. L’OMS a défini en 2005 un syndrome d’intolérance idiopathique concernant les champs électromagnétiques. Verbatim : texte brut intégral de retranscription des paroles des participants du focus group. Wi-Fi (Wireless Fidelity) : Il s’agit d’un réseau local de type éthernet (à accès sans fil). Dans un réseau éthernet, le câble diffuse les données à toutes les machines connectées, de la même façon que les ondes radiofréquences parviennent à tous les récepteurs Wi-MAX (acronyme pour Worldwide Interoperability for Microwave Access) : mode de transmission et d'accès à Internet en haut débit, portant sur une zone géographique étendue. Ce terme est également employé comme label commercial, à l'instar du Wi-Fi. Plus efficace que le Wi-Fi, le Wi-MAX se distingue par un meilleur confort d'utilisation.

17

SIGLES ET ABREVATIONS ADN : Acide DésoxyriboNucléique (Cf. Définitions) ADSL : Asymmetric Digital Subscriber Line AFSSA : Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation (devenue le 01/07/10 ANSES en fusionnant avec l’ex-AFSSET) AFSSET : Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (devenue ANSES le 01/07/10, en fusionnant avec l’ex-AFSSA) ANSES : Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail AP-HP : Assistance Publique des Hôpitaux de Paris ARN : Acide RiboNucléique (Cf. Définitions) BIUM : Bibliothèque Inter Universitaire de Médecine BMJ : British Medical Journal of Medicine CisMef : Catologue et Index des Sites Médicaux de langue Française CEM : Champs Electromagnétiques CIRC : Centre International de Recherche sur le Cancer (=IARC) CSTEE: Scientific Committee on Toxicity, Ecotoxicity and the Environment DAS : Débit d’Absorption Spécifique ou SAR en anglais (Specific Absorption Rate) EHS ou EHSM : Electrohypersensibilité ou Hypersensibilité Electromagnétique ELF : Extremely Low Frequency (champ extrêmement basse fréquence) ECG : Electrocardiogramme FMC : Formation Médicale Continue GSM : Global System for Mobile communications HAS : Haute Autorité de Santé IARC : International Agency for Research on Cancer (=CIRC) ICNIRP : International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection IEI : Intolérance Environnementale Idiopathique (Cf. Définitions) INPES : Institut National de Prévention et d’Education à la Santé INVS : Institut National de Veille Sanitaire JAMA : Journal of the American Association IRM : Imagerie par Résonance Magnétique Hz : Hertz m : mètre MMS : Multi media Messaging Service OMS : Organisation Mondiale de la Santé PET-SCAN : Tomographie par Emission de Positons PMI : Protection Maternelle et Infantile RFID : RadioFrequency Identification (Cf. Définitions) SCENIHR : Scientific Committee on Emerging and Nowly Identified Health Risks SMS : Short Message Service SSC : Scientific Steering Committee T : Tesla UMTS : Universal Mobiles Telecommunications System V : Volt W : Watt Wi-Fi : Wireless Fidelity (Cf. Définitions) Wi-MAX : Worldwide Interoperability for Microwave Access (Cf. Définitions)

18

INTRODUCTION

Un champ électromagnétique est une association entre un champ électrique et un champ

magnétique. Ces deux champs varient dans le temps et se propagent dans l’espace pour

transporter une énergie. (Cf. Annexe 1)

Ils sont caractérisés par plusieurs propriétés physiques : les principales sont la Fréquence*

(en Hertz), la Longueur d’onde* (en mètre), l’Intensité* en Volt/mètre pour le champ

électrique ou Ampère/mètre (=Tesla) pour le champ magnétique, et la Puissance* en Watts.

Il en existe de multiples sortes : le premier est naturel, présent depuis des millénaires, les

êtres vivants y sont soumis inévitablement, il s’agit du rayonnement terrestre.

Au cours des deux derniers siècles, l’être humain a beaucoup développé l’utilisation des

champs électromagnétiques.

Dès la fin du XIXème siècle, le réseau électrique s’est déployé au moyen d’ondes

électromagnétiques, puis la radiodiffusion au début du XXème siècle.

Depuis les années 1990, les moyens de communication ont considérablement évolué.

L’essor des nouvelles technologies a nécessité le développement de champs

électromagnétiques variés, s’étendant sur de larges gammes de fréquences.

Ils font partie aujourd’hui de notre quotidien : four à micro-ondes, plaque de cuisson à

induction, téléphone mobile, Wi-Fi*, systèmes RFID*, etc.

Pour citer quelques chiffres :

En 2010, on estime dans le monde entier à 5 milliards le nombre d’abonnés au téléphone

mobile. [41, 59]

En 2008 en France, ce chiffre est estimé à 57,972 millions. Il se place en quatrième position

en Europe, après l’Allemagne (105,523 millions), l’Italie (90,341 millions), et le Royaume-Uni

(77,361 millions). [35]

19

Au 1er janvier 2011, en France, l’Agence Nationale des Fréquence répertorie 138 000

émetteurs de radiofréquences, soit 87 600 antennes-relais de téléphonie mobile, les autres

antennes représentent la radiodiffusion et autres stations (radars météo par exemple)1. [1]

Au vu de ce constat, on retrouve de nombreux articles traitant de ce sujet, dans la littérature

médicale scientifique, comme dans celle destinée au grand public.

Les ondes électromagnétiques occupent régulièrement l’espace médiatique. Comme

d’autres thèmes, elles suscitent des débats et des prises de position, semblant parfois

contradictoires.

En voici quelques extraits :

-« Antennes-Relais. Bouygues Telecom a été condamné hier [le 04/02/2009] par la cour

d’appel de Versailles à démonter des antennes-relais dans le Rhône, en application du

principe de précaution. » (Journal Direct Matin 02/2009).

-« Les sénateurs votent l’interdiction des téléphones portables dans les écoles. » (Journal

Le Monde 10/2009).

-« Au pays des « Electrosensibles »: portable, WI-FI ; en Suède, les personnes qui souffrent

selon elles de l’exposition aux ondes électromagnétiques, sont reconnues comme

handicapées. Reportage sur un mal contreversé. » (Revue Le Monde 2, 2008).

-« WI-FI, la santé perd le fil. Cas unique en France, une quarantaine d’employés de

bibliothèque à Paris se plaignent de troubles depuis la mise en place de l’internet sans fil.

Le système a été suspendu. Les experts restent perplexes. » (Journal 20 minutes Bordeaux,

2007).

-« Allo portable, bobo. Un article de la revue « Nature »relance le débat sur la nocivité des

téléphones mobiles. » (Revue Libération, 05/2000).

1 Les émetteurs de l'aviation civile, de la Défense, et de l’Intérieur, ne sont pas comptabilisés dans ces chiffres, et ne

figurent pas sur le site cartoradio de l’Agence Nationale des Fréquences, mais sont quand même soumis à une autorisation. [1]

20

-« Dossier Rayonnements électromagnétiques : leurs effets sanitaires dépendent de leur

fréquence2 ». (Revue Le Concours Médical 2009). [30]

-« Le praticien face aux risques sanitaires, les risques environnementaux ; Téléphonie

mobile et stations de base : où en est l’évaluation des risques ? » (Revue La Revue du

Praticien, 2005). [48]

-« Santé Publique : le point sur les risques des téléphones mobiles. » (Revue Prescrire

2003). [66]

Nous pourrions en citer bien d’autres encore…

Comme en atteste le premier extrait, le « principe de précaution » est régulièrement

évoqué. Selon les définitions du Larousse, le « principe est une proposition fondamentale,

ou hypothèse qui sert de base à un raisonnement ou qui définit un mode d’action ». La

« précaution est une disposition, une mesure pour éviter, prévenir un mal, un risque, un

danger éventuel ». [23]

En France, la loi Barnier du 2 Février 1995 relative au Renforcement de la Protection de

l’Environnement évoque, comme il suit, le principe de précaution : « l’absence de certitudes,

compte-tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder

l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de

dommages graves et irréversibles à l’environnement à un coût économiquement

acceptable ». Ce principe est inscrit en 2005 dans la Charte de l’Environnement, qui

appartient désormais à la Constitution Française. [69, 5]

Au-delà de l’environnement, son domaine d’application est vaste : l’industrie, les nouvelles

technologies, les effets sur la santé.

2Ceci est une erreur : les effets des champs électromagnétiques dépendent aussi de la puissance et de l’interaction avec la

matière. [62]

21

C’est en débutant mon Internat de Médecine Générale, en 2007, que j’ai commencé à

m’intéresser aux champs électromagnétiques. J’étais étonnée du paradoxe de « sur-

médiatisation » de ce thème pour le grand public, et son absence totale lors de mon

enseignement reçu en faculté lors du 2ème Cycle des Etudes Médicales de 2002 à 2006.

Comme peuvent le montrer les différents extraits d’articles cités, l’information donnée (à la

population générale et parfois même aux professionnels de santé) est disparate.

En tant que jeune médecin, ce problème m’a interpellée.

Que sait-on de ce domaine exactement ?

Est-il légitime de s’y intéresser en tant que médecin ?

Le médecin généraliste exerçant en ville a-t-il un rôle à jouer ?

Voilà les questions qui m’ont conduite à travailler sur ce sujet.

22

1 REVUE DE LA LITTERATURE

La classification la plus répandue des champs électromagnétiques utilise la fréquence. Les

ondes électromagnétiques en couvrent une large gamme, de fréquence nulle (champs

électriques et magnétiques statiques) à l’infini (rayonnement cosmique). (Cf. Annexe 2)

Ces rayonnements transportent une énergie, qui se propage dans le temps et l’espace, et

entre en interaction avec les matières traversées.

C’est de cette énergie et de cette interaction que découlent les effets biologiques et

sanitaires. [8, 55]

1.1 Les rayonnements ionisants

Ils ne vont pas faire l’objet d’étude dans cette thèse, mais il semble important de rappeler ce

que sont les rayonnements ionisants. En effet, leurs pouvoirs pathogènes* sont connus

depuis de nombreuses années.

Rappelons simplement qu’ils correspondent aux gammes les plus élevées du spectre

électromagnétiques (rayons X, et rayons Gamma, et rayonnement cosmique), ainsi que les

rayons provoqués par des atomes radioactifs en désintégration (rayonnement alpha, beta

moins, beta plus) et les neutrons (non « ionisants » directement mais indirectement par les

particules secondaires qu’ils génèrent). [37]

Par l’énergie très importante qu’ils transportent, ces rayons peuvent pénétrer la matière, et

sont capables de produire une « ionisation » : les molécules et atomes traversés se chargent

électriquement. Sous leur effet, cela peut provoquer des cassures, des mutations de

l’information génétique du vivant (ADN* ou ARN*). [8]

A terme, si les systèmes de protection des êtres vivants sont « dépassés » et ne « réparent »

pas ces mutations, cela peut induire des cancers*.

Ces effets sanitaires dépendent de la pénétration des rayons ionisants, qui varie selon le

type du rayonnement, son énergie et selon la nature de la matière traversée.

23

En application, on définit le « pouvoir d’arrêt de la matière », qui fixe les épaisseurs des

matériaux, pour se protéger des rayonnements si nécessaire et si possible.

Dans le domaine médical, le plomb est utilisé pour la radioprotection : par exemple, une

épaisseur de 1 millimètre de plomb réduit la dose d’un rayonnement X de 100 kilo électron -

Volt (eV) d’un facteur 100 ; en application, un écran dixième de plomb (qui ne laisse passer

que 10 % de la dose) a une épaisseur de 50 mm.

Dans le domaine industriel, où l’énergie est plus importante (pouvant atteindre plusieurs

Méga eV), on utilise du béton (moins absorbant que le plomb mais plus épais) et parfois

même du plomb avec ajout de baryte (plomb baryté) pour augmenter son pouvoir de

radioprotection.

Quand l’énergie transportée par les champs électromagnétiques est trop faible pour

produire une ionisation, on parle alors de « rayonnement non ionisant », objet d’étude de

cette thèse.

1.2 Rayonnements non ionisants

Les champs électromagnétiques dits « non ionisants » couvrent une large gamme de

fréquence de zéro à 1016 Hz (champs statiques, basses fréquences, fréquences radio, hautes

fréquences, micro-ondes, infrarouge, lumière visible et ultra-violet). (Cf. Annexe 2)

En dehors de la lumière visible, ces rayonnements sont imperceptibles par les 5 sens de

l’être humain : l’énergie ainsi transportée est « invisible ».

Les effets sanitaires possibles des champs électromagnétiques ne dépendent pas

uniquement de la fréquence : l’énergie absorbée dans les tissus dépend également

l’interaction avec la matière et de la puissance du champ électromagnétique. [8]

24

Depuis ces deux dernières décennies, les champs électromagnétiques sont présents partout

dans notre environnement : ils sont générés à partir de n’importe quelle installation

électrique. Avec l’essor des nouvelles technologies, l’utilisation des champs radiofréquence

est prépondérante sur tous les continents. (Cf. Annexe 2)

En dehors des champs statiques, de la lumière visible, des rayons infrarouges et des rayons

ultra-violets, ils sont tous d’origine artificielle, produits par l’homme.

1.2.1 Champs statiques

1.2.1.1 Champs statiques d’origine naturelle

- champ magnétique d’origine naturelle : c’est le champ terrestre, celui qui par exemple

oriente l’aiguille de la boussole au Nord. Ce champ est lié à l’organisation du magma au

centre de la Terre, et varie en fonction du lieu géographique et dans le temps également. Il

sert aussi à la migration de certaines espèces animales dotées de fonction sensorielle de

détection de champ magnétique.

- champ électrique d’origine naturelle : champ électrique dans l’atmosphère par

accumulation charges électriques. Il varie selon la météo (beau temps ou orageux). [62]

1.2.1.2 Champs statiques d’origine artificielle

-Champ magnétique statique : tous les aimants de notre environnement (« magnets », etc..)

génèrent des champs statiques. C’est le cas aussi de l’IRM utilisée au quotidien dans le

monde médical.

De façon simplifiée, un très fort champ magnétique, généré par un aimant, modifie la

position de l’hydrogène dans l’organisme (présent en très forte quantité dans l’organisme,

avec l’eau : H2O). Pour reproduire une image en 2 et 3 dimensions, il y a également

production, par impulsion, de champs hautes fréquences (entre 10 et 400 Mhz) : cela génère

le bruit caractéristique de l’IRM (par vibration des bobines d’aimant). Ces impulsions de

radiofréquences ont pour effet à court terme une élévation de température, dont la

réglementation fixe un seuil à 1 degré, et 0,5 degré pour les personnes avec mécanismes de

25

thermorégulation moins efficace (femmes enceintes, personnes aux antécédents

cardiovasculaires, et enfants).

-Champ électrique statique : il se produit quand il y a accumulation de charges électriques. Il

existe 2 situations : autour d’un équipement électrique (par exemple aux bornes d’une

batterie débranchée), et quand il y a frottement entre deux corps électriquement isolés (par

exemple, « décharge électrostatique », plus ou moins ressenti par les individus, quand ils se

déplacent sur un sol en matière isolante, et touchent un objet). [62]

1.2.1.3 Effets

Nous avons vu que les champs électrostatiques entrent en interaction avec la matière, par

un phénomène de charges électriques. De cette interaction peut résulter un phénomène

biologique, mais pas toujours.

On distingue les effets directs, et les effets indirects.

Il existe plusieurs études in vitro, chez l’animal, et sur l’exposition de l’homme en milieu

professionnel. [62, 37]

→Effets directs des champs statiques :

- Réaction cutanée pour les champs électriques statiques : modification des la répartition

des charges électriques, principalement perceptibles au niveau des poils et des cheveux

(seuil de perception 10 kV/m, seuil de sensation désagréable 25 kV/m).

- Modification de l’électrocardiogramme (ECG) pour les champs magnétiques statiques :

mise en évidence en expérimentation chez l’animal jusqu’à 2 T (Tesla), et au-delà de 8 T chez

l’homme, sans modification de la fréquence cardiaque. La pression artérielle systolique

augmente de 4% au maximum. Ces modifications sont réversibles et n’entrainent pas de

conséquences sanitaires.

- Sensation subjective de malaises, avec nausées, vertiges, goût métallique, phosphènes*,

en ce qui concerne les champs magnétiques statiques de très grande intensité (> 4 T).

- Effets négatifs sur la coordination yeux - mains, perception du contraste et la poursuite

visuelle ont été observés pour 0,5 T, 1,6 T et 7 T.

- Etude de cohorte en 1993 sur les femmes opératrices en IRM, portant sur les effets d’un

champ de l’ordre de 1 T sur la fertilité et la grossesse : les conclusions ont révélé des

différences significatives avec des femmes au foyer, mais pas de différences significatives

26

avec des femmes travaillants dans d’autres secteurs d’activité, non exposées au champ

magnétique statique. [62]

→Effets indirects des champs statiques :

Ces effets peuvent être produits par tous les champs électromagnétiques, quelque soit la

fréquence.

- Production d’un arc électrique, pouvant être à l’origine d’un incendie ou d’une explosion

- Dysfonctionnement de systèmes comprenant de l’électronique.

- Effet spécifique des champs magnétiques statiques : projection d’objets ferromagnétiques

mis en mouvement, parfois à de longue distance, en fonction de l’intensité du champ. Cela

concerne tout élément à comportement magnétique similaire à celui du fer (cobalt, nickel,

alliages etc.). De là découlent les consignes de sécurité en matière d’IRM, concernant les

implants médicaux.

On distingue les implants médicaux passifs (prothèse orthopédique par exemple, métallique

ou inerte en plastique) et actifs (stimulateurs cardiaques, défibrillateur, stimulateurs

neurologiques, valves neurologiques, prothèse auditive, pompe à insuline).

Les implants médicaux en matériaux ferromagnétiques (clous, broches, plaques etc.)

peuvent donc se déplacer sous l’effet d’une forte intensité, ou s’aimanter, ou encore

provoquer une sensation d’échauffement voir brûlure. A noter que certains maquillages ou

tatouages contenant des ions métalliques peuvent créer des artefacts locaux sur les images.

Les implants médicaux actifs peuvent être sujets à des dysfonctionnements électriques et /

ou électroniques (déprogrammation, reprogrammation, arrêt, stimulation ou inhibition

inappropriée).

Il existe maintenant des pacemakers compatibles avec la réalisation de l’IRM.

En conclusion, les effets des champs statiques ont été relativement peu étudiés en

comparaison avec d’autres fréquences. Aucun effet sanitaire sérieux et irréversible n’a été

démontré à ce jour, en dehors des phénomènes d’attraction des éléments

ferromagnétiques, et d’échauffement, et les sensations de malaise général variant d’un

individu à l’autre. Les études doivent être cependant poursuivies notamment sur

l’exposition des fœtus. [62]

27

1.2.2 Champs électromagnétiques basses fréquences (<100 kHz)

Ils comprennent les champs d’extrêmement basse fréquence (ou ELF Extremely Low

Frequency) autour de 50 Hz, et les fréquences intermédiaires (entre 50 à 100 kHz). [37, 3]

1.2.2.1 Les champs extrêmement basses fréquences

Ils sont produits par le réseau électrique (lignes à haute tension, courant électrique

domestique, et tout appareil utilisant ou produisant de l’électricité).

Il existe en France deux types de réseaux d’électricité : le transport de l’électricité haute

tension (tensions supérieures à 50 kV, jusqu’à 400 kV), et la distribution d’électricité

moyenne tension (1 à 50 kV). Les lignes électriques n’ont pas toute la même intensité de

courant qui circule : certaines lignes ont une intensité stable dans le temps (par exemple

quand elle sert à véhiculer le courant produit par une centrale électrique), d’autres ont une

intensité qui varie en fonction des besoins en électricité (dans le réseau de distribution en

ville par exemple).

Effets biologiques et sanitaires des ELF :

Il existe de multiples études sur les effets des ELF sur la population, menées dans plusieurs

pays. Elles sont difficilement comparables car sont de méthodologie, de mode opératoire et

réalisées dans des contextes différents selon les pays, et ne mesurent pas en général

l’exposition individuelle de façon correcte. [3]

On peut citer par exemple :

- Une étude menée en France en Côte d’Or par l’entreprise EDF a permis d’évaluer qu’il existe 375 000 personnes environ, soit 0,6% de la population [qui] ont une habitation proche d’une ligne à haute tension (correspondant à une exposition à un champ magnétique d’intensité supérieure à 0,4 µT). [3]

- Une étude menée en Belgique sur l’exposition des enfants à un champ > 0,4 µT, estime que 0,5% des enfants vivent près d’une ligne à 70 kV, 0,63% près d’une ligne à 150 kV, 0,26% près d’une ligne à 380 kV. [3]

La mesure de l’exposition au sein des habitations, et des personnes de façon générale

(mesure individuelle) est réalisable mais difficile : il faut tenir compte des mesures de toutes

les sources possibles de champs extrêmement basses fréquences (dépend de l’équipement

électroménager et du câblage électrique du bâtiment, qui varie d’un pays à l’autre). [45]

28

La majorité des publications des études in vitro n’a pas démontré d’effet génotoxique*

direct ni de potentialisation de l’effet d’agents mutagènes connus (rayons ultraviolets,

rayons ionisants, substances chimiques) pour des niveaux d’exposition de 50 kV/m ou 1000

µT : pas de cassure de l’ADN mise en évidence et système de réparation de l’ADN non

perturbé. Il n’y a pas non plus d’effet sur l’expression génique (synthèse des protéines) ; au-

delà de 100 µT, par contre, une apoptose* accrue est mise en évidence, et il peut y avoir un

effet sur la croissance ou différenciation cellulaire, mais les études sont trop disparates

pour que l’on puisse conclure définitivement ; au total, à ce jour, aucun effet biologique n’a

été démontré de façon valide et reproductible. [45]

Les études in vivo chez l’animal, il n’a pas été prouvé d’effet sur la reproduction, la

tératogénécité*, ni d’effet sur la cancérogénèse. *45].

Chez l’homme

- Effets dus aux courants induits : les champs de basses fréquences, sont susceptibles du fait

de leur variation périodique, d'induire des courants dans la matière et dans les tissus

biologiques : ce sont les courants induits. [44]. Ces courants induits peuvent avoir des effets

sur la rétine et le système nerveux entre 10 et 100 mA/m2, stimuler les tissus excitables

(muscles et nerfs) entre 100 et 1000 mA/m2 et entrainer des extrasystoles ou une

fibrillation ventriculaire pour des doses > 1000 mA/m2. [37, 45]

- Apparition de phosphènes* par stimulation de la rétine par les champs magnétiques (fréquence de 20 Hz et intensité > 10 mT). - Interaction avec les implants médicaux actifs : comme pour les champs statiques, tous les champs électromagnétiques peuvent perturber le fonctionnement des implants médicaux actifs (pacemakeur, pompe à insuline etc..). Il convient d’en informer les patients. [45] - Cancérogénicité : le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC ou IARC International Agency for Research on Cancer), dépendant de l’OMS, a classé en 2002 les champs magnétiques extrêmement basse fréquence comme cancérogène possible (groupe 2B) pour le risque de leucémie de l’enfant, en rapport avec des expositions élevées et prolongées, sur la base des résultats de méta-analyses. [45, 18] Les autres catégories d’exposition chez l’enfant et toutes les expositions chez l’adulte, ont été classées dans le groupe 3 (non classable en terme de cancérogénicité). « Sans remettre en cause la classification du CIRC, mais en prenant en compte les réserves méthodologiques décrites par les experts (biais de sélection, absence d’un mécanisme plausible, absence d’induction de cancer chez l’animal), les expertises collectives (ICNIRP 2003, OMS 2007, SCENIHR 2009) n’ont pas conclu à l’existence d’une relation causale entre ces niveaux d’exposition et le risque de leucémie de l’enfant ». [40, 45, 68] Au final, les études actuelles sont insuffisantes pour conclure définitivement sur le caractère cancérogène ou non des champs électromagnétiques basse fréquence.

29

1.2.2.2 Fréquences intermédiaires (50 Hz à 100 kHz)

Cela concerne une multitude d’objets du quotidien utilisés par la grande majorité de la

population : les plaques de cuisson à induction, la radiodiffusion, les lampes fluo compactes

(LFCs) basse consommation, les écrans (télévision, ordinateur, Etc.), mais aussi haut parleur,

certains antivols etc.

Effets

Comme pour les champs d’extrême basse fréquence, un champ électrique et un champ

magnétique sont produits, sans relation simple entre eux, et leurs effets en dépendent :

stimulation des tissus excitables pour les fréquences les plus basses, et phénomène

d’échauffement observé par agitation moléculaire pour les fréquences les plus élevées. [45]

L’échauffement est d’autant plus élevé que la durée d’exposition est longue.

On définit ainsi le Débit d’Absorption Spécifique (DAS ou SAR en anglais) par unité de

temps : puissance absorbée par unité de masse et de temps (W/kg). [8]

L’échauffement peut entrainer une élévation de température des tissus, qui peuvent aller

jusqu’à la brûlure si l’échauffement localisé est supérieur à 5°. [45]

Le seuil d’échauffement à l’origine de troubles fonctionnels est le seuil d’élévation de

température de 1 degré selon les recommandations de l’ICNIRP. [40]

Au-delà de 1 degré, les effets démontrés peuvent être : œdème cérébral, perméabilisation

de la barrière hémato - encéphalique*, cataracte, et risque de cancer lors d’une exposition

chronique répétée montré dans quelques études. [45]

La radiodiffusion (propagation d’ondes longues et moyennes) existe depuis plus de 50 ans.

Les émetteurs de ces ondes ont des normes visant de ne pas dépasser les seuils pour les

zones accessibles au public, pour lesquels il existe des effets sanitaires démontrés aigus

(échauffement et stimulation électrique). Il existe quelques études épidémiologiques qui

n’ont pas prouvé d’effet à long terme en lien avec une exposition chronique. [45]

Toutes les technologies qui aujourd’hui utilisent ce type de fréquence, respectent les

limites d’exposition, basées sur les recommandations internationales, qui garantissent

l’absence d’effet aigu sur la santé.

30

Les effets à long terme des nouvelles innovations (plaque à induction etc.) ne sont pas

connus, et méritent des études complémentaires…

1.2.3 Champs électromagnétiques hautes fréquences : radiofréquences (100kHz-300GHz)

Cela regroupe la téléphonie mobile, les autres systèmes de communications sans fil (Wi-Fi*,

bluetooth* etc.), les antennes-relais, les systèmes d’identification par radiofréquences

(RFID), mais aussi les fours micro-ondes…

Comme nous l’avons vu, les ondes transportent une énergie, qui se déplace dans le temps et

l’espace. Quand elles entrent en interaction avec les tissus biologiques, cela peut conduire à

un échauffement si la puissance est suffisamment élevée. C’est le cas du fonctionnement du

four micro-onde, suffisamment puissant pour chauffer et cuire les aliments.

Pour les communications, les applications sont conçues pour utiliser des radiofréquences de

faible niveau de puissance, pour limiter l’échauffement des tissus biologiques. *77]

1.2.3.1 Le téléphone mobile

Chaque téléphone est un « émetteur-récepteur » de radiofréquence. [77]

Le principe de la téléphonie mobile repose sur la transformation, par le téléphone, de la voix

en champs électromagnétiques radiofréquences.

Lors d’une communication, la voix va être transformée en onde, qui va se propager, par

l’antenne du téléphone jusqu’à une antenne-relais. L’antenne-relais va transformer ce signal

électromagnétique en signal électrique avec un codage numérique, qui va cheminer dans

des câbles en agglomération. Le signal est véhiculé par câble jusqu’à l’antenne-relais du

correspondant, où le phénomène inverse se produit : transformation du signal électrique en

champ électromagnétique jusqu’au téléphone du correspondant, qui va moduler ce champ

électromagnétique en son. A noter que lorsque de grandes distances séparent l’émetteur du

récepteur ou que le réseau par câble est impossible (aviation, navigation par exemple), le

signal est véhiculé grâce aux réseaux satellites. [69]

Chaque antenne-relais couvre une portion de territoire. Cela constitue une « cellule ».

Selon la superficie de la zone géographique couverte, on parle de stations macro -

cellulaires (les plus courantes, qui ont la puissance la plus élevée, et qui couvrent une

31

distance supérieure à 1000 mètres ou plus limitée en zone urbaine), stations micro-

cellulaires (puissance un peu plus faible, pour couvrir des zones peu étendues mais avec une

densité de population élevée - gares, centres commerciaux etc. -, avec un rayon d’action

inférieur à 1000 m) et stations pico-cellulaires (puissance les plus faibles, à l’intérieur des

bâtiments - bureaux- sur les plafonds et les murs, portée d’action inférieur à 100 m). [69].

En France, 3 gammes de radiofréquences sont utilisées pour la téléphonie mobile :

- GSM Global System for Mobile communications : GSM 900 (autour de 900 MHz) et GSM

1800 (autour de 1800 MHz, c’est la téléphonie mobile 2G). Le GSM a pour objet de

transmettre de la voix et des textes courts de type SMS (Short Message Service). La

puissance maximale d’un téléphone mobile est de 2 W pour le GSM.

- UMTS Universal Mobiles Telecommunications System (autour de 2100 MHz, téléphonie

mobile 3G). L’UMTS permet de nouvelles applications, en particulier un transfert rapide des

images, sons et vidéos. Les nouveaux services concernent essentiellement la vidéo :

visiophonie, MMS vidéo (Multi media Messaging Service), vidéo à la demande et la

télévision. La puissance maximale d’un téléphone mobile est de 0,25 W pour l’UMTS.

La téléphonie mobile de quatrième génération (4G) est en cours de développement afin de

fournir un accès à très haut débit. [54].

Lors de son utilisation, la puissance d’émission d’un téléphone mobile peut varier d’un

facteur 1 à 1000 pour assurer une qualité de transmission du champ électro magnétique.

[54].

32

Les situations d’expositions les plus élevées aux radiofréquences avec la téléphonie mobile

sont : [54, 51]

- lors de la connexion et lors des premières secondes de la conversation (la

puissance émise par le téléphone est maximale, pour transmettre le plus efficacement

possible l’onde à l’antenne-relais).

- l’utilisation du téléphone mobile en déplacement (passage d’une « cellule » à une

autre, avec recherche par le téléphone d’une nouvelle antenne-relais).

- et l’utilisation du téléphone mobile dans un lieu de mauvaise réception (le

téléphone mobile ajuste en permanence sa puissance d’émission pour maintenir constante

la qualité de la transmission).

La puissance d’une antenne-relais de téléphonie mobile s’étend de 1 W à quelques dizaines

de watts pour une portée d’émission de 1 à 10 kilomètres environ.

1.2.3.2 Les principales autres technologies utilisant des radiofréquences.

• Les liaisons sans fil Bluetooth sont utilisées pour des connexions de très courte

portée, inférieures à 20 mètres. Elles servent essentiellement à remplacer des câbles

pour les périphériques informatiques (souris3 ou clavier d’ordinateur sans fil,

imprimante sans fil), pour les oreillettes des téléphones mobiles, etc. Une liaison

Bluetooth fonctionne à une fréquence de 2400 MHz. la puissance maximale

d’émission autorisée est de 100 mW. [54]

• Réseau Wi-Fi* : réseau informatique sans fil de faible portée (500 mètres environ)

permettant essentiellement un accès à haut débit à Internet et fonctionnant à une

fréquence de 2450 MHz ou 5200 MHz. La puissance d’émission d’un émetteur Wi-Fi

est très faible : la puissance maximale d’émission autorisée est de 100 mW, mais

dans la pratique, la puissance maximale ne dépasse pas 50 mW. [54]

• Les émetteurs Wi-MAX* : fonctionnent à des fréquences de 3400 à 3600 MHz

permettent de disposer d’une connexion à l’internet à haut débit sur une zone de

couverture d’environ 1,5 kilomètre de rayon. Ces émetteurs servent notamment à

couvrir les zones non desservies par les technologies filaires classiques (de type ADSL

3 A noter qu’il existe aussi des souris d’ordinateur utilisant des rayons infra-rouge.

33

ou par câble). La puissance d’un émetteur Wi-MAX est de l’ordre de quelques watts.

[54]

• Les systèmes d’identification par radiofréquence (RFID) ou « étiquettes intelligentes

à radiofréquence »ou « étiquettes RFID » : il s’agit d’une technologie d’identification

et de traçage à l’aide d’une étiquette (ou « tag ») et d’un lecteur (ou

« interrogateur » selon l’Organisation Internationale de Normalisation ISO). Cela

correspond à la lecture de l’étiquette placée dans un champ électromagnétique. Il

existe des tags actifs (capable d’émettre des signaux pour envoyer des informations)

et des tags passifs (nécessitent obligatoirement un lecteur pour avoir accès aux

données). Les RFID utilisant 4 bandes de fréquences : basses fréquences (125-140

KHz pour une portée supérieure à 1m), hautes fréquences (13,56 MHz, pour une

portée de 0,9 à 2,5 m), ultra-hautes fréquences (400-900 MHz, 2,45 GHz, portée de

0,6 à 8 m), et super haute fréquences (4,8 et 5,8 GHz, portée de 0,6 à 8 m selon la

puissance). Les applications sont : l’accès aux transports publics (carte à puce sans

contact), le remplacement des codes barres au supermarché, le télépéage, la

logistique (transport et localisation de marchandises) etc. [77, 54]. • Etc.

1.2.3.3 Réglementation actuelle en France (téléphonie mobile et antennes-relais)

Le Débit d’absorption Spécifique (DAS) reflète la mesure de l’exposition de l’homme aux

radiofréquences. C’est donc la quantité d’énergie absorbée par les tissus par seconde lors

d’une exposition aux radiofréquences.

La réglementation actuelle en France s’appuie sur la Recommandation Européenne

1999/519/CE du 12 juillet 1999 relative à la limitation de l’exposition du public aux champs

électromagnétiques de 0 Hz à 300 GHz [69]. Elle définit les restrictions de base et les niveaux

de références qui assurent un « niveau élevé de protection de la santé contre l’exposition

aux champs électromagnétiques ». Les lois Françaises s’y rapportant sont le décret n°2002 -

775 du 3 mai 2002, et l’arrêté du 8 octobre 2003. [70]

Les valeurs limites s’appuient sur la recommandation de la Commission Internationale pour

la protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP), conformément à l’avis du

comité de pilotage scientifique (Scientific Steering Committee, SSC) du 25-26 juin 1998 et du

comité scientifique sur la toxicité, l’écotoxicité et l’environnement (Scientific Committee on

Toxicity, Ecotoxicity and the Environment CSTEE) de 2001 et 2002. [69, 68]

-> DAS local (tête et cou) 2 W/Kg sur 10 g de tissus pour le téléphone mobile dans le

système GSM 900 (arrêté du 08/10/2003) ;

34

-> DAS corps entier 0,08 W/Kg (téléphonie mobile)

Le DAS est difficile à mesurer dans l’environnement pour l’exposition aux antennes-relais,

sauf pour les stations de petites tailles et de faible puissance. [69]. On parle donc de niveaux

de référence, c’est l’intensité du champ électrique en un point donné, en V/m (dépend de la

fréquence utilisée par l’émetteur). Les niveaux de référence sont évalués sans personne

exposée et avec une procédure de calcul pénalisante (situations les plus péjoratives qui, avec

une marge de sécurité supplémentaire, garantissent le respect des restrictions de base). [69]

41 V/m pour le système GSM 900, soit une densité de puissance* à 4,6 W/m2

58 V/m pour le système GSM 1800, soit une densité de puissance* à 9 W/m2

61 V/m pour le système UMTS, soit une densité de puissance* à 10 W/m2

28 V/m pour un émetteur de radiodiffusion

31 à 41 V/m pour un émetteur de télédiffusion. [53]

Les valeurs limites d’exposition sont révisées régulièrement, par le Comité Scientifique sur

les Risques Emergents et Nouveaux (SCENIHR, comité indépendant en lien avec la

Commission Européenne) : le dernier rapport date de janvier 2009 et n’a pas modifié les

valeurs établies par la Recommandation Européenne de 1999. [68, 53]

Dans le reste de l’Europe :

Attitude similaire : Allemagne, Autriche, Espagne, Estonie, Finlande, Hongrie, Portugal,

République Tchèque, Slovaquie, Roumanie, Danemark, Irlande, Lettonie, Malte, Pays-Bas,

Royaume-Uni, Suède.

Limites plus restrictives dans les « lieux de vie »: Belgique, Italie, Luxembourg, Grèce,

Pologne, Lituanie, Bulgarie, Slovénie, mais aussi Suisse et Liechtenstein (à noter que les

valeurs limites d’exposition, plus restrictives dans ces pays, ont été établies au nom du

« principe de précaution » et fixées, le plus souvent, de façon arbitraire). [53]

35

1.2.3.4 Effets biologiques et sanitaires des radiofréquences

Comme pour les champs électromagnétiques de fréquence intermédiaire, les phénomènes

biologiques démontrés à ce jour sont :

- Jusqu’à 100 KHz, champs et courants pouvant entrainer la stimulation de tissus excitables

(système nerveux et muscles).

- Au-dessus de 10 MHz, l’absorption des radiofréquences devient prédominante et provoque

un échauffement.

- Possibilité d’interférence avec les implants médicaux actifs (dysfonctionnement des pace-

maker, pompe à insuline etc.). [77]

Aucun effet biologique scientifiquement établi à ce jour, à des niveaux non-thermiques dans

les études in vitro. [77]

Chez l’animal, « il n’apparaît pas que l’exposition aux signaux de la téléphonie mobile

augmente l’incidence des tumeurs à court ni à long terme. Les résultats de la plupart des

travaux ne concernant pas le cancer n’ont pas révélé d’effets délétères pour des conditions

expérimentales non thermiques, comparables à l’exposition humaine réelle ». [77]

Les études chez l’homme :

Il en existe de multiples : en 2009, l’OMS répertoriait plus de 1000 études concernant le

téléphone mobile ou la technologie Wi-Fi. [77]

Voici la synthèse des principales études et rapports internationaux :

- Rapport ZMIROU (06/2001) :

Premier rapport (revue de la littérature) demandé par la Direction Générale de la Santé en

2001 à un comité d’experts indépendants. Cette étude a pour but de savoir s’il est

nécessaire pour les instances Françaises et Européennes d’adapter les règles de gestion des

risques, au vu de l’état actuel des connaissances sur les risques pour la santé liés à l’usage

des téléphones mobiles et à leurs équipements. [24] ; (Cf. Annexe 3).

Ce rapport reprend l’Aide mémoire de l’OMS n°193 du 28 Juin 2000 [59] : « Il est clairement

établi que tous les effets prouvés de l’exposition aux radio fréquences sont en relation avec

cet échauffement [dû aux effets thermiques des radiofréquences] ». Il précise la

36

recommandation du Conseil de l’Union Européenne du 12 Juillet 1999 relative à l’exposition

du public aux champs électromagnétiques : « seuls les effets avérés ont été retenus pour

fonder la limitation d’exposition recommandée ». [24]

En conclusion de ce rapport, il a été mis en évidence des possibles effets biologiques non

thermiques (essentiellement céphalées, effets sur l’audition, tumeur cérébrale) mais au vu

de l’état actuel des connaissances, on ne peut pas conclure sur un risque des champs

radiofréquences : effets dus au hasard ou bien en lien avec les champs radiofréquences.

[23]. Aucun effet sanitaire grave n’a été démontré jusqu’à ce jour. Mais s’il existe un risque

très faible pour la santé, le fait que l’utilisation croissante du téléphone mobile par un grand

pourcentage de la population laisse entrevoir un problème de Santé Publique majeur. [24].

Il est clairement établi que téléphoner en conduisant, avec ou sans kit main-libre,

augmente considérablement le risque d’accidents. [24]

Le téléphone mobile a été établi comme moyen rapide de sécurité et d’alerte en cas de

besoin, problème de santé par exemple. [24]

Il n’a pas été démontré d’efficacité des dispositifs « anti-ondes » (vêtements, spray, patch,

compensateurs d’ondes, etc.). [24]

Le principe de précaution doit donc s’appliquer car il n’est pas possible d’éliminer de

possibles effets à long terme. Cela s’applique pour les populations théoriquement à haut

risque : les enfants (organisme jeune en plein développement, soumis aux champs

radiofréquences depuis leur plus jeune âge). [24]

Cela implique le respect des valeurs limites d’exposition selon la Recommandation

Européenne de 1999, l’information du DAS local fournis aux usagers des appareils de

téléphonie mobile, et la possibilité de consulter les valeurs d’émission des antennes-relais

actualisées sur le site de l’Agence nationale des Fréquences. [24]

Il est nécessaire d’informer la population sur les recommandations (téléphonez avec

discernement, évitez les communications dans des zones de mauvaise réception, ne pas

téléphoner en conduisant, distance de 15 cm à respecter pour les dispositifs médicaux

internes : pacemaker, pompe à insuline, etc.)

37

- Rapport Bio initiative (08/2007) :

C’est une revue de la littérature sur les champs basse fréquence, fréquence intermédiaire et

haute fréquence, élaborée par un groupe de travail (The BioInitiative Working Group). Il

s’agit de 14 scientifiques multidisciplinaires internationaux, qui n’appartiennent pas aux

instances habituelles d’expertise dans ce domaine. Ce rapport met en évidence : effets

possibles sur la génotoxicité* et l’expression des protéines, lésions sur l’ADN, stress

cellulaire, effets sur le système immunitaire, effets neurologiques et troubles du

comportement, tumeurs cérébrales (gliome et neurinome de l’acoustique), leucémies. [12].

Très controversé : « le rapport Bionitiative n’est pas une image objective et équilibrée de

l’état des connaissances scientifiques actuelles »(Health Council des Pays-Bas) ; l’ICNIRP et

l’OMS ont refusé de le commenter car « il ne s’agit pas d’un rapport scientifique : seules les

études qui ont montré un effet sont prises en compte, d’autres études négatives bien plus

nombreuses ont été occultées ». [7].

- Rapport de l’AFSSET (2009) (Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de

l’Environnement et du Travail, devenue ANSES) :

Les études biologiques et épidémiologiques des radiofréquences (téléphone mobile et

autres : stations etc.) ne montrent pas de risque pour la santé à des niveaux d’exposition

non thermique pour des fréquences de 9 KHz à 4MHz : « les résultats biologiques sont

toujours limités et contradictoires. La majorité des études ne suggèrent pas d’effet

sanitaires, à l’exception de quelques résultats limités à une légère augmentation de

malformations morphologiques mineures chez l’animal *effets mineurs et non spécifiques

limités à certaines espèces animales et non extrapolables à l’homme+ ». [4]

Pour les radiofréquences supérieures à 400 MHz : les études montrent qu’il n’y a pas de

modification des grandes fonctions cellulaires (expression génique*, production de radicaux

libres oxygénés, apoptose*), pas d’effet de stress pour les cellules en dehors des effets

thermiques, absence d’effet cancérogénèse, absence d’effet délétère sur le système nerveux

central (cognition, perméabilité de la barrière hémato encéphalique*), absence d’effet sur le

système immunitaire, absence d’effet sur le système cochléo - vestibulaire, absence d’effet

sur le système oculaire, absence d’effet sur le système cardiaque, pas d’effet sur le taux de

mélatonine, pas d’effet sur la reproduction et le développement. Cependant, les études ne

sont pas homogènes : quelques études retrouvant des effets ponctuels, nécessitent d’être

reproduites dans des conditions valides. [4]

Il n’y a pas eu de travaux de recherche spécifique sur les effets biologiques induits par les

technologies RFID. « La publication des conclusions début 2009 précise qu’en l’état actuel

38

des connaissances, l’existence d’un risque sanitaire lié à l’exposition des champs

électromagnétiques RFID n’a pu être établi, sous réserve de poursuivre l’évaluation, en

particulier dans le cadre de l’exposition professionnelle ». [77]

- Etude Mobile Phone Base stations and early childhood cancer (2010) :

Etude anglaise cas - témoin publiée en juin 2010 dans le British Medical Journal of Medecine

(BMJ), sur les cancers chez le jeune enfant et l’exposition de la mère aux radiofréquences

émises par les antennes - relais de téléphonie mobile pendant la grossesse. L’étude a inclus

1397 enfants âgés de 0 à 4 ans entre 1999 et 2001 souffrant de cancer du cerveau, cancer du

système nerveux central, leucémie ou lymphome non hodgkinien*, comparés à des enfants

du même âge en bonne santé habitant à une distance similaire des émetteurs (et même

puissance d’émission des antennes-relais). Il n’a pas été montré de résultat significatif pour

un risque accru de cancer de la petite enfance pour les enfants nés de mère exposée

pendant la grossesse aux radiofréquences des antennes-relais de téléphonie mobile, ce qui

n’exclut pas que des cancers puissent apparaître plus tardivement. [25]

- Etude Interphone (05/2010) :

Vaste étude coordonnée par le CIRC (OMS), portant sur des études cas-témoin menés dans

13 pays de 2000 à 2010 par un groupe de 21 chercheurs étudiant le lien entre téléphonie

mobile et 4 types de tumeurs de la tête et du cou : cérébrales (gliome et méningiome), du

nerf acoustique (schwannome), et de la glande parotide. [14] ; (Cf. Annexe 4)

Les conclusions suggèrent « un risque accru de gliomes, et dans une bien moindre mesure

de méningiomes,*…+ dans le plus haut décile de temps d’appel cumulé [soit 10% des

utilisateurs les plus actifs : 1640 heures de communication sur 10 ans, soit environ une

utilisation supérieure à 30 minutes / jour], pour les sujets ayant déclaré une utilisation

habituelle du téléphone du même côté de la tête que celui de leur tumeur, et pour les

gliomes, des tumeurs dans le lobe temporal ». Cependant, « les biais et les erreurs limitent

la force des conclusions que l’on peut tirer de ces analyses, et empêchent d’établir une

interprétation causale ».

« Aujourd’hui, l’utilisation du téléphone portable est devenue beaucoup plus répandue et il

n’est pas rare que les jeunes utilisent leurs téléphones portables 1 h ou plus par jour. Cette

utilisation croissante est toutefois tempérée par la diminution des émissions, en moyenne,

des téléphones utilisant une technologie plus récente, et par l’utilisation croissante des

textos et des opérations mains-libres qui permettent de garder le téléphone éloigné de la

tête ». [14]

39

- Etude Effects of Cell Phone Radiofrequency Signal Exposure on Brain Glucose Metabolism

(2011) :

Etude américaine publiée en mars 2011, dans le Journal of the American Association

(JAMA), randomisée, en cross-over *, menée entre janvier et décembre 2009 : 47 personnes

incluses, comparaison par PET-Scan*du métabolisme du glucose au niveau du cerveau chez

des personnes soumises ou non à une conversation téléphonique par téléphone mobile

pendant 50 minutes. Cela démontre une augmentation accrue du métabolisme du glucose

après 50 minutes d’utilisation du téléphone mobile. Les effets de cette augmentation de

métabolisme ne sont pas connus. [78].

- Rapport du CIRC de l’OMS (05/2011) :

Le rapport a été établi suite à une revue de la littérature, en particulier l’Etude Interphone,

par un groupe de travail de 31 scientifiques originaires de 14 pays, au CIRC, à Lyon (France).

[15, 16] ; (Cf. Annexe 5)

Les conclusions ont conduit en la classification en 2B (cancérogène possible) des

radiofréquences, notamment un risque accru de gliomes cérébraux en lien avec

l’utilisation du téléphone mobile.

Les nouveaux cas de cancer du cerveau (tout type confondu) ont été estimés à 237 913 en

2008, dans le monde entier, dont 2/3 de gliomes. [17].

Les conclusions seront publiées dans le volume 102 de IARC Monographs (monographie du

CIRC, 5ème série portant sur l’étude des agents physiques), portant sur les effets des

rayonnements non-ionisants des radiofréquences, téléphone mobile inclus. Cela fait suite au

volume 80 de IARC Monographs portant sur les champs électromagnétiques extrêmement

basse fréquence, et aux volumes 75 et 78 portant sur les rayonnements ionisants (rayons X,

rayons gamma, neutrons et radio-nucléides). Un article doit être publié en Juillet 2011 dans

le journal The Lancet Oncology.

Il peut exister des biais et il n’y a pas de conclusions sur les autres types de cancer.

Les études doivent donc être poursuivies.

Il est donc nécessaire de poursuivre les études en cours sur des cohortes (pour limiter les

biais) et notamment chez les enfants et les adolescents. [77]

40

En voici quelques unes :

- étude cas-témoin MOBIKIDS financée par l’Union Européenne (en Allemagne,

Australie, Autriche, Canada, Espagne, France, Grèce, Israël, Italie, Nouvelle-Zélande, Pays-

Bas, Taïwan) chez les enfants et adolescents. [26]

- étude CEFALO : Case-Control Study of Brain Tumors in Children and Adolescent and

Mobile Phone Use (au Danemark, Finlande, Pays-Bas, Grande-Bretagne et Suède). [27]

- études de cohorte COSMOS en Europe du Nord (Danemark, Finlande, Pays-bas,

Grande-Bretagne, Suède. [33]

1.2.3.5 L’Electro-Hypersensibilité (EHS) ou Hypersensibilité Electromagnétique

(HSEM)

• OMS en 2005 :

« Depuis quelque temps, un certain nombre d'individus signalent divers problèmes de santé

qu'ils attribuent à leur exposition aux champs électromagnétiques. Si certains rapportent des

symptômes bénins et réagissent en évitant autant qu'ils le peuvent ces champs, d'autres

sont si gravement affectés qu'ils cessent de travailler et modifient totalement leur mode de

vie. Cette sensibilité présumée aux champs électromagnétiques est généralement appelée

« hypersensibilité électromagnétique ». [58]

« l’EHS est caractérisée par divers symptômes que les individus touchés attribuent à

l'exposition aux champs électromagnétiques. Parmi les symptômes les plus fréquemment

présentés, on peut mentionner des symptômes dermatologiques (rougeurs, picotements et

sensations de brûlure), des symptômes neurasthéniques* et végétatifs (fatigue, lassitude,

difficultés de concentration, étourdissements, nausées, palpitations cardiaques et troubles

digestifs). Cet ensemble de symptômes ne fait partie d'aucun syndrome reconnu. ». [58]

« L’EHS présente des analogies avec les sensibilités chimiques multiples (SCM), un autre

trouble associé à des expositions environnementales de bas niveaux à des produits

chimiques [regroupés sous le terme plus général] : intolérance environnementale

idiopathique* (IEI) *…+ L’IEI est un descripteur n’impliquant aucune étiologie chimique ou

aucune sensibilité de type immunologique ou électromagnétiques. Ce terme regroupe un

certain nombre de troubles ayant en commun des symptômes non spécifiques similaires, qui

restent non expliqués sur le plan médical et dont les effets sont préjudiciables pour la santé

des personnes ». [58]

41

Prévalence* :

- Enquête réalisée en centre de médecine du travail retrouvant quelques individus sur

un million dans la population. [60, 79, 11]

- Approximativement 10% des cas signalés ont été considérés comme graves.

- Incidence plus élevée en Suède, Danemark, Allemagne, qu’au Royaume-Uni,

Autriche, et France. [60, 79, 11]

- Actuellement reconnue comme un handicap en Suède. [57].

Etudes portant sur des individus se plaignant d’EHS :

Individus exposés à des champs électromagnétiques similaires à ceux auxquels ils

attribuaient leurs symptômes. Les résultats de ces études ont prouvés que « les individus se

plaignant d’HSEM sont incapables de détecter plus précisément une exposition à des

champs électromagnétiques que des individus ordinaires. Des études bien contrôlées et

menées en double aveugle ont montré que ces symptômes n’étaient pas corrélés avec

l’exposition aux champs électromagnétiques (CEM) ». [58]

« Il a été suggéré que les symptômes présentés par certains individus se plaignant d'une

HSEM pouvaient résulter de facteurs environnementaux non liés aux CEM, par exemple des

papillotements provenant de lampes à fluorescence, des reflets et autres problèmes visuels

associés aux écrans de visualisation, ainsi qu'une mauvaise conception ergonomique des

stations de travail informatisées. D'autres facteurs, comme la mauvaise qualité de l'air des

locaux ou le stress dans l'environnement de travail ou de vie, peuvent jouer un rôle. [58]

Il existe aussi certains éléments indiquant que ces symptômes peuvent être dus à des

maladies psychiatriques préexistantes, ainsi qu'à des réactions de stress résultant de la

crainte inspirée par les éventuels effets sur la santé des CEM, plutôt que de l'exposition aux

CEM elle-même ». [58]

Rapport de l’AFSSET 2009 :

« La plupart des recherches sur l’hypersensibilité électromagnétique ont pâti, jusqu’à une

date récente, d’une approche inadaptée de symptômes subjectifs (qui constituent l’essentiel

de cette situation clinique). Un progrès vient d’être accompli avec la quantification de ces

symptômes et leur regroupement en composantes. L’harmonisation des méthodes utilisées

laisse espérer la mise au point d’un outil diagnostic acceptable ». [4]

42

En conclusion, il n’est pas démontré à ce jour de lien entre l’exposition aux champs

électromagnétiques et les différents symptômes de l’EHS. Il est bien établi en revanche,

qu’il existe des individus avec des « souffrances réelles [qui] doivent être prises en

compte » [77]. Les études doivent donc être poursuivies pour mieux préciser cette entité,

pour former et informer les médecins avec développement d’un outil diagnostic acceptable.

1.2.4 Le spectre élevé (>1014 Hz) des champs électromagnétiques non ionisants :

rayonnement infrarouge, la lumière et le rayonnement visible, le Soleil et le

rayonnement ultraviolet

Ils ne font pas l’objet d’étude dans cette thèse.

Rappelons synthétiquement les principaux effets connus : lésions oculaires immédiates ou

retardées, lésions cutanées immédiates ou retardées. [20]

43

2 METHODE

2.1 Méthodologie de recherche concernant la revue de la littérature

Les recherches ont été menées de janvier 2009 à mai 2011.

Etant donné la multitude de ressources concernant les différents champs

électromagnétiques, nous avons privilégié les méta-analyses, les synthèses, les rapports des

organismes publics pour établir la revue de la littérature des rayonnements non-ionisants.

2.1.1 Sources interrogées

2.1.1.1 Moteurs de recherche médicaux en ligne et sites de Santé Publique

Différents sites en ligne ont été interrogés :

- Moteur de recherche du Catalogue et Index des Sites Médicaux de langue Française (CisMef). [13]

- Moteur de recherche Medline/PubMed. [76] - Site de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), et du Centre International de

Recherche contre le Cancer (CIRC ou International Agency for research on Cancer (IARC). [58, 59, 60, 14,15, 16, 17, 18]

- Portail de la Haute Autorité de Santé (HAS). [31] - Site du Ministère de la Santé [51, 52, 53, 54, 55], en lien avec : - → Site de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, de l’Alimentation, de

l’Environnement et du Travail (ANSES : fusion de ex-AFSSET et ex-AFSSA). [2, 3, 4] - → Site de la Commission Internationale de Protection contre les Rayonnements Non-

Ionisants (ICNIRP). [40] - → Site du Comité Scientifique Européen sur les Risques Emergents et Nouveaux

(SCENIHR). [68] - → Site de l’Agence Nationale des Fréquences (ANFr), où l’on peut trouver la

répartition géographique des émetteurs nationaux. [1] - → Site de la Société Française de Radioprotection (SFRP). [74] - → Site de la Fondation Santé et Radio-Fréquence. [28] - Site du Ministère de l’Ecologie, en lien avec le site de l’Institut National de

l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS). [50, 34] - Site du Sénat. [69] - Site de l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), pour la prévention des

accidents de travail et des maladies professionnelles. [37, 38] - Site de l’Institut National de Veille Sanitaire (InVS). [39] - Site de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES). [36]

44

2.1.1.2 Revues médicales

- British Medical Journal of medicine (BMJ). [25] - The Journal of American Medical Association (JAMA). [78] - Index de la Revue Prescrire. [64, 65, 66] - Index de la Revue du Praticien Médecine Générale. [56]

2.1.1.3 Ouvrages, thèses de Médecine

- Ouvrage Champs électromagnétiques, environnement et santé, 2010, sous la direction de A. Perrin et M. Souques (SFRP). [8, 20, 45, 62, 77]

- Thèses de Médecine Générale, répertoriées à la Bibliothèque Inter Universitaire de Médecine (BIUM). [10, 19, 29, 42, 46, 47, 61]

2.1.1.4 Entretiens

- Entretien par courrier électronique de Mme C. Février, responsable de la brochure du Ministère de la Santé « Téléphonie mobile et Santé » (dont plusieurs versions ont été éditées, la plus récente en 2008). (Cf. Annexe 7, 8)

- Entretien téléphonique et par courrier électronique du Docteur L. Bensefa-Colas, Praticien Hospitalier en Médecine du Travail dans le service des Pathologies professionnelles du Professeur Choudat à l’hôpital Cochin à Paris. Le Docteur Bensefa-Colas est responsable de la consultation spécialisée « Hyperélectrosensible », dans le cadre du Programme Hospitalier de Recherche Clinique (PHRC) de l’AP-HP (Evaluation d’une prise en charge thérapeutique spécialisée des patients atteints du syndrôme d’intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques), accepté en 2010 par le Gouvernement. [22]

- Entretien par courrier électronique du Docteur P. Halimi, chirurgien pédiatrique et secrétaire Général de l’Association Santé-Environnement France (ASEF). [6] ; (Cf. Annexe 12)

2.1.1.5 Colloques, groupe de travail

- Colloque de la Société de Formation Thérapeutique du Généraliste (SFTG) « Le médecin, le patient et l’environnement » au Sénat, en janvier 2009. [73]

- Participation d’avril à mai 2009 à une étude « ondes électromagnétiques et médecins de ville », dirigée par la sociologue Mme D. Salomon (recherche financée par la Fondation Santé et Radio-Fréquence) [28]. Cela a consisté en un groupe de travail de médecins généralistes interrogés sur les radiofréquences, avec la participation d’un expert : le Docteur R. de Sèze (membre de la Société Française de Radioprotection), dans le but de réaliser un questionnaire. Il s’agissait d’une étude de faisabilité sur la nécessité de formation (modalités et contenu) des médecins dans ce domaine. [28, 67]

- Colloque de la Société Française de Radioprotection à l’Hôpital Pitié-Salpétrière « Le point sur 30 ans de recherche », en octobre 2009. [74]

45

2.1.2 Mots-clés utilisés

La recherche a été effectuée grâce aux mots clés suivants :

- Pour le CisMeF : « champs électromagnétiques », « téléphonie mobile », et « intolérance environnementale idiopathique » en recherche simple.

- Pour Medline : « electromagnetic fields », « cell phone», en recherche simple ; « (electromagnetic fields) AND meta-analysis* », « (cell phone) AND meta-analysis », « (cell phone) AND chilhood », « (general practitioner) AND electromagnetic fields » en recherche avancée.

- Pour le site de l’OMS : « champs électromagnétiques », « radiofréquence », « électrohypersensible » en recherche simple.

- Pour les sites de la Haute Autorité de Santé et du Ministère de la Santé : « champs électromagnétiques », « téléphonie mobile », « radiofréquences » en recherche simple.

- Pour le catalogue des thèses de la BIUM : « téléphone mobile », « ondes électromagnétiques », et « champs électromagnétiques » concernant uniquement les thèses de Médecine.

2.1.3 Résultats obtenus

- Pour le CisMeF (controlé au 04/06/11) : En recherche simple : ¤ mot clé « champs électromagnétiques » retrouvant 60 références. ¤ mot clé « téléphonie mobile » retrouvant 144 références. ¤ mot clé « intolérance environnementale idiopathique » retrouvant 2 références.

- Pour Medline/Pubmed (contrôlé au 04/06/11) : En recherche simple : ¤ mot clé « electromagnetic fields », retrouvant 19467 références ¤ mot clé « cell phone » retrouvant 2772 références En recherche avancée : ¤ mots clés « (electromagnetic fields) AND meta-analysis » retrouvant 67 références. Les ressources les plus récentes (année 2009, 2010, 2011) concernent 10 références. ¤ mots clés « (cell phone) AND meta-analysis » retrouvant 21 références (dont 13 ressources les plus récentes en 2009, 2010 et 2011). ¤ mots clés « (cell phone) AND childhood » retrouvant 20 références. ¤ mots clés « (general practitioner) AND electromagnetic fields » retrouvant 7 références dont 3 seulement en lien avec le sujet d’étude.

- Pour le site de la HAS : aucune ressource concernant le sujet n’est référencée. - Pour le site de la BIUM :

6 thèses de Médecine trouvées : ¤ Téléphone portable et tumeurs cérébrales, 2010. [61] ¤ Tumeurs cérébrales primitives de l’adulte et exposition aux champs électromagnétiques : étude cas-témoin en Gironde, 2004. [42]

46

¤ Exposition professionnelle aux champs électromagnétiques d’extrêmement basse fréquence et cancer. Une revue de la littérature, 2004. [47] ¤ Effets sur la santé de la téléphonie mobile, 2004. [19] ¤ Exposition aux ondes électromagnétiques :co-facteur de risque de la maladie d’Alzheimer ? 2002. [29] ¤ Champs électromagnétiques et santé : étude bibliographique et essai d’analyse des variations biologiques chez une population humaine habitant sous des lignes à très haute tension, 1995. [46]

- Index de la Revue Prescrire : de 01/2002 à 02/2011 : 3 articles trouvés : ¤ Revue Prescrire 2009 Risques pour la santé liés à l’environnement : des situations très variées. [65] ¤ Revue Prescrire 2008, Leucémies aigues lymphoblastiques des enfants, en bref. [64] ¤ Revue Prescrire 2003, Santé Publique : le point sur les risques des téléphones mobiles. [66] ¤ index de la Revue du Praticien Médecine Générale : de 09/2002 à 02/2011 : ¤ Revue du Praticien 2005, Le praticien face aux risques sanitaires. [56]

2.2 Méthodologie de l’étude : les focus groups

2.2.1 Définition et objectif des focus groups

Pour étudier l’attitude et le rôle des médecins généralistes dans le domaine des champs

électromagnétiques, la méthode des « focus groups » ou méthode des « entretiens centrés »

ou encore « groupes d’expression » a été utilisée.

Cette méthode a été développée par les sociologues Américains dès les années 1930, puis

s’est beaucoup développée avec les techniques « marketing » d’après guerre aux Etats-Unis

et au Canada [21]. La méthodologie des focus groups a été ensuite utilisée dans d’autres

domaines de recherche (tels que : psychologie, santé etc.) dans les autres pays industrialisés

à partir des années 1980. [56]

Il s’agit d’une méthode qualitative, qui vise à recueillir des réponses verbales et attitudes

non verbales d’un groupe homogène de participants face à des questions sur un thème

donné. [21]

Cela s’appuie sur des techniques de « dynamique de groupe » développées par le

psychologue américain Carl Rogers [21]. La dynamique de groupe permet d’explorer les

différents points de vue des participants et de stimuler la discussion. [56]

Elle permet de recueillir les variétés de besoins, d’attentes, d’opinions et de comportements

dans un domaine donné. [21]

Cette étude a pour but de faire un « état des lieux » des champs électromagnétiques en

médecine générale : connaissances et attitudes des médecins généralistes sur la question

47

des champs électromagnétiques, et savoir si ce problème se pose dans leur exercice au

quotidien…

2.2.2 Méthodologie du déroulement des séances

6 questions ont été élaborées, allant du domaine le plus général au plus spécifique. [21]

Elles ont été posées aux participants par le modérateur.

Elles comprennent quelques sous-questions. Les voici :

1) Que vous évoquent les champs électromagnétiques ?

- Connaissez-vous une classification ?

- Que vous évoquent les champs statiques ? Les champs basses fréquences ? Les

radiofréquences ?

2) Quelles sont vos sources d’information dans ce domaine ?

3) Vous sentez vous concernés par les champs électromagnétiques ?

- En tant que médecin généraliste ?

- En tant que personne ?

4) Quelles sont les questions posées par les patients dans ce domaine ?

5) Que savez-vous de l’électro hypersensibilité (EHS) ?

- devant quels symptômes pourriez-vous y penser ?

6) Quelle est/serait votre conduite à tenir face à un patient EHS ?

- L’adressez / L’adresseriez-vous à un spécialiste ? Si oui, lequel ?

- Quel courrier faites / feriez-vous ?

Pour chaque focus group, le rôle de modérateur a été joué par moi-même : animation les

groupes, en essayant de favoriser les discussions spontanées, et en sollicitant des réponses

de chacun des participants. Les points de vue de chacun ont ainsi pu être obtenus.

48

Un participant non médical était présent à chacune des séances (sauf au groupe test), avec

un rôle d’observateur « non participant »4.

Il était prévu un temps de réponse pour les participants d’environ 15 minutes par question :

les silences ont été respectés, entrecoupés de relance du modérateur pour obtenir une

réponse de chacun des participants.

3 des 4 séances ont été filmées grâce à un enregistrement vidéo, avec l’accord de chacun

des participants, avec garantie du respect d’anonymat. Le focus group du 17/06/11 a

bénéficié seulement d’un enregistrement audio, du fait du refus de certains participants à

être filmé.

Ces enregistrements ont permis de reprendre de façon détaillée les réponses verbales de

chacun, ainsi que les attitudes non verbales face aux questions.

Les focus group ont tous été suivis d’une synthèse de quelques pages projetées aux

participants, résumant l’état actuel des connaissances dans ce domaine, accompagnée d’un

repas ou collation.

Un premier focus group test a été réalisé le 06/04/2010. Il a été élaboré dans le but de tester

la pertinence et la bonne compréhension des questions, ainsi que le bon déroulement d’une

séance.

3 focus groups ont ensuite été réalisés, respectivement les 17/06/2010, 21/09/2010 et le

13/01/11.

2.2.3 Sélection des participants

Les conditions requises pour être participant étaient d’être médecin généraliste avec activité

en libéral ou mixte (hospitalière, ou structure municipale type PMI).

Les participants ont été informés qu’il s’agissait d’un travail de thèse de Médecine Générale

portant sur les champs électromagnétiques de façon générale, mais sans connaître le

contenu précis de la séance.

Ils étaient tous volontaires. Ils ont été contactés principalement par téléphone, et parfois par

mail environ 15 jours à 3 semaines avant, et relancés une semaine avant les dates fixées.

4 «Non participant» : ne participant pas au groupe, adoptant une position d’observateur externe. *56+

49

2.2.4 Résultats des castings

Le focus group test a été réalisé le 06/04/2010 (après-midi).

Les participants de ce groupe ont été recrutés à partir de mon réseau amical, exerçant la

médecine générale en tant que remplaçant depuis quelques mois à un an en Région

Parisienne.

4 participants étaient présents, sur 6 initialement prévus.

La séance s’est déroulée à mon domicile à Joinville-le-Pont (94).

La réalisation de ce focus group test a permis de souligner l’importance du temps de parole,

à accorder aux différentes questions et aux participants, en tenant compte et en respectant

les silences. Les questions n’ont pas été modifiées à l’issu de ce groupe test, car elles se sont

toutes montrées instructives.

Durée 95 minutes.

Pour les 3 groupes suivants, l’idée initiale était de réaliser un premier groupe de médecins

exerçant dans des zones dites « points chauds électromagnétiques », un deuxième dans des

zones « moins exposées », et le troisième groupe avec des jeunes médecins. En effet, une

société civile non gouvernementale PRIARTEM (Pour une Réglementation des Implantations

d’Antennes Relais de TEléphonie Mobile) a cartographié, à partir des valeurs des émetteurs

nationaux consultables sur le site de l’Agence Nationale des Fréquences, des « points chauds

électromagnétiques » (c'est-à-dire : forts champs électromagnétiques parfois supérieur à 5

V/m - la valeur moyenne nationale des émetteurs étant de 1 à 1,5 V/m). [63, 1]

Cependant, en région Parisienne, devant la multiplicité des antennes-relais (stations

macro/micro/pico cellulaires - Cf. Chapitre 1.2.3.), ce recrutement s’est avéré être

difficilement réalisable.

La sélection a donc été simplifiée : premier groupe de médecins installés exerçant en

banlieue Parisienne moyenne et grande couronne ; deuxième groupe de médecins installées

exerçant à Paris intra-muros et petite couronne ; et dernier groupe avec des jeunes

médecins généralistes de région Parisienne.

Le focus group du 17/06/10 (soir) s’est déroulé dans une salle de réunion d’un restaurant

Parisien du VIIIème arrondissement. L’objectif de la sélection de ces participants était de

regrouper des médecins généralistes installés en ville, exerçant en banlieue Parisienne

(moyenne à grande couronne, entre 18 à 31Km de Paris). Le recrutement a été fait à partir

50

de liste de médecins généralistes installés en banlieue Nord-Est de Paris : les médecins

recrutés exerçaient dans les villes de Chelles (77), Vaires-sur-Marne (77), Villepinte (93),

Tremblay-en-France (93), et Livry-Gargan (93).

6 participants sur 8 initialement prévus étaient présents.

Un expert neurologue exerçant à Meaux (77) a assisté, de façon participative, à ce focus

group. La présence de cet expert neurologue avait pour but d’enrichir le débat, et d’apporter

un regard d’une autre spécialité médicale, peut-être plus concernée par le domaine des

champs électromagnétiques.

Durée 72 minutes.

Le focus group du 21/09/10 (soir) a eu lieu dans le cabinet médical d’un des participants

dans le XIème arrondissement à Paris. La sélection s’est faite sur des médecins généralistes

installés, exerçant principalement à Paris intra-muros. La sélection a été élargie à la petite

couronne : soit au total, 4 participants exerçant à Paris intra-muros (Paris XIème pour 3

participants, Paris XIIIème pour 1 participant), Vincennes (94) et Asnières (92). Le recrutement

s’est fait grâce à l’intermédiaire du réseau amical médical d’un médecin généraliste

participant.

6 participants sur 6 étaient présents.

Durée 85 minutes.

Le focus group du 13/01/11 (soir) s’est déroulé dans une salle à la faculté de Médecine

Saint-Antoine à Paris XIIème. La sélection s’est faite sur l’âge des médecins généralistes. Le

recrutement a été fait à partir de mon réseau amical confraternel. Les participants étaient

tous des jeunes médecins, remplaçants en cours de thèse (4 participants) ou thésés depuis

moins de 5 ans (3 participants).

7 participants sur 7 prévus étaient présents.

Durée 81 minutes.

Ainsi, 4 séances ont été réalisées, avec au total 19 médecins généralistes (23 en incluant les

participants du groupe test).

51

2.2.5 Méthodologie d’analyse des focus groups

Chacune a bénéficié de l’analyse de son contenu, pour recueillir toutes les réponses

verbales, non verbales et émotionnelles des participants, grâce notamment au visionnage

des enregistrements vidéo (rappel, enregistrement audio seulement pour la séance du

17/06/10).

Les paroles de chaque intervenant ont été retranscrites mot à mot, entrecoupées de mes

interventions de modérateur : verbatim5. Puis, le verbatim a été découpé, classé, comparé et

confronté, pour distinguer les sous-thèmes les résumant (« occurrence »6 ou « unités

minimales significatives » UMS). Ces occurrences ont été classées en grand thème. [56]

Tous les sous-thèmes et grands thèmes ont été pondérés pour permettre l’interprétation

des résultats de cette étude qualitative : pourcentage élaboré grâce à la proportion de

réponse verbale/non verbale/émotionnelle similaire au sein du même groupe de participant.

Exemple : 6 participants sur 6 au sein d’un groupe ont ri à l’énoncé d’une des questions fait

un résultat de 100% pour cette occurrence non verbale ; 3 participants sur 6 ont dit qu’ils

n’avaient jamais entendu parler d’électro hypersensibilité fait un résultat de 50% au sein de

ce groupe, etc.

Les résultats des pourcentages ont été donnés arrondis aux dixième, à l’unité en-dessous si <

0,05, au-dessus si > 0,05.

Les hors sujets ou digressions ont été éliminés.

Les occurrences dispersées au niveau chronologique au cours des différentes questions ont

été regroupées aux grands thèmes correspondants.

Les résultats sont présentés sous forme de tableau pour plus de clarté.

5 Verbatim : texte brut intégral (retranscription des paroles des participants).

6 Occurrence : une seule et même idée, verbale, non verbale, ou émotionnelle.

52

3 RESULTATS

3.1 Caractéristiques des participants

Les 3 groupes analysés sont donc respectivement :

- Groupe Banlieue Parisienne Grande et Moyenne Couronne : simplifié par l’intitulé Focus

Group Banlieue Parisienne : 6 participants

- Groupe Paris intra-muros et Banlieue Parisienne Petite Couronne : Focus Group Paris : 6

participants.

- Groupe constitué de jeunes médecins généralistes : Focus Group Jeunes Médecins : 7

participants.

Une fiche préalable au déroulement de la séance par focus group a été distribuée à chaque

participant, afin de recueillir les caractéristiques le concernant. (Cf. Annexe 6)

3.1.1 Age des participants

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Moyenne d’âge 48,2 ans 44 ans 29,7 ans

Limite inférieure âge extrême

40 ans 41 ans 26 ans

Limite supérieure âge extrême

55 ans 53 ans 34 ans

3.1.2 Sexe et caractéristiques démographiques des participants

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

femme 50% 16,7% 85,7%

homme 50% 83,3% 14,3%

Sans enfant 50% 0% 71,4%

Entre 1 et 2 enfants 33,3% 83,3% 14,3%

3 enfants ou plus 16,7% 16,7% 14,3%

53

3.1.3 Mode d’exercice

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Installé avec activité libérale exclusive

83,3%7 83,3% 0%

Remplaçant avec activité libérale exclusive

0% 0% 42,9%

Mixte (installé ou remplaçant libéral + activité hospitalière ou structure type Protection Maternelle et Infantile etc.)

16,7%8 16,7% 57,1%

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

En exercice depuis (moyenne)

18,2 ans 14,5 ans 2,6 ans

Limite inférieure de la durée d’exercice

5 ans 7 ans 1 an

Limite supérieure de la durée d’exercice

31 ans 25 ans 6 ans

3.1.4 Formation médicale

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins Participation à une FMC9 (3)

Plusieurs fois par mois

Entre 1 à 3 fois tous les 3 mois

Moins d’une tous les 3 mois

16,7% 83,3% 0%

Plusieurs fois par mois

Entre 1 à 3 fois tous les 3 mois

Moins d’une tous les 3 mois

50% 50% 0%

Plusieurs fois par mois

Entre 1 à 3 fois tous les 3 mois

Moins d’une tous les 3 mois

14,3% 71,4% 28,6%

Lecture de revue médicale

oui non

66,7% 33,3%

oui non

100% 0%

oui non

100% 0%

Consultation de sites spécialisés sur internet

oui non

66,7% 33,3%

oui non

83,3% 16,7%

oui non

100% 0%

7 83,3% signifie que 5 médecins sur les 6 participants ont une activité de médecine générale libérale exclusive (médecins

installés). 8 16,7% signifie qu’un seul des médecins sur les 6 participants a une activité mixte (hospitalière, etc. …)

9 FMC : Formation Médicale continue sous forme de réunion.

54

3.1.5 Utilisation de technologies radiofréquences

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Téléphone portable oui non

100% 0%

oui non

100% 0%

oui non

100% 0%

Possession d’un kit main-libre (oreillette)

oui non

83,3% 16,7%

oui non

0% 100%

oui non

85,7% 14,3%

Utilisation du kit main-libre (oreillette)

oui non

83,3% 16,7%

oui non

0% 100%

oui non

57,1% 42,9%

Connexion internet par Wi - Fi

oui non

100% 0%

oui non

33,3% 66,7%

oui non

100% 0%

3.2 Résultats des entretiens des focus groups

3.2.1 Première question

« Que vous évoquent les champs électromagnétiques ? Avez-vous une idée de leur

classification ? Statiques ? Basses fréquences ? Fréquences intermédiaires ?

Radiofréquences ? »

Connaissances des médecins :

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

« rien », « on ne sait rien »,« je ne sais pas »

33,3% 100% 14,3%

Exemples de sources citées10

66,6% 100% 100%

Classification connue selon la fréquence

oui Non11

0% 100%

oui non

16,7% 83,3%

oui non

14,3% 85,7%

10

Exemples de sources, pondérés, repris dans le tableau suivant. 11

Inclus les classifications erronées.

55

Sources de champs citées spontanément par les participants

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes médecins

Téléphone portable, « bluetooth »

66,6% 50% 57,1%

WiFi 16,7% 16,7% 14,3%

Antennes relais 33,3% 66,6% 42,9%

Lignes à haute tension 16,7% 33,3% 0%

IRM ou aimant 0% 50% 14,3%

TV 16,7% 0% 14,3%

Micro-ondes 16,7% 0% 14,3%

Radars militaires 16,7% 0% 0%

Talkie walkie 0% 0% 14,3%

RFID ; « bibliothécaire toute la journée devant une plaque RFID pour les livres »

0% 16,7% 0%

Conséquences évoquées par les participants

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

« danger », « risque » 0% 50% 0%

« principe de précaution »

0% 33,3% 0%

« justice »/ « législation »/ « tribunal »/ « actualité »

66,7% 66,7% 28,6%

Lobbies 0% 33,3% 0%

Multiples études 16,7% 16,7% 0%

Personnes vulnérables (femmes enceintes, enfants)

0% 16,7% 28,6%

Pathologies diverses et variées

16,7% 16,7% 14,3%

Pathologies professionnelles

0% 16,7% 0%

Pathologies psychiatriques

0% 66,6% 0%

« Cancer », « lésions cérébrales », « cancers du cervelet », « cancers cutanés », « cancer de l’oreille »

0% 66,6% 28,6%

Association avec fibromyalgie

0% 33,3% 14,3%

56

Attitudes non verbales suscitées par la question « que vous évoquent les champs

électromagnétiques ? »

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Rires, air de dérision 100% 100% 100%

Air surpris 50% 33,3% 42,9%

Silences, réflexion, « on est moins volubile là-dessus »

100% 16,7% 100%

3.2.2 Deuxième question

« Quelles sont vos sources d’information dans ce domaine ? Vous sentez-vous suffisamment

informés ? »

Sources d’informations citées spontanément :

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

« aucune source médicale », « je ne m’y suis pas intéressé pour faire des recherches médicales »

100% 50% 28,6%

Médias12 100% 100% 100%

Sources médicales13 0% 50% 71,4%

Médias, accessibles au grand public, cités spontanément :

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

télévision 100% 83,3% 85,7%

journaux 16,7% 16,7% 0%

Radio 16,7% 0% 0%

Internet, « association »

0% 16,7% 0%

12

Médias détaillés dans tableau suivant. 13

Sources médicales précisées dans tableau page suivante.

57

Sources médicales citées :

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes médecins

Revue Prescrire 0% 33,3% 28,6%

Revue du praticien Médecine Générale

0% 0% 14,3%

Confrères/FMC 0% 33,3% 14,3%

Cours de physique de premier cycle des études médicales

0% 0% 14,3%

Sentiment d’être suffisamment informé, attitudes verbales et non verbales :

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Insuffisamment informé, « pas plus qu’en tant que citoyen »

100% 100% 100%

Rires 50% 0% 42,9%

Air perplexe, désarroi 50% 100% 57,1%

3.2.3 Troisième question

« Vous sentez-vous concernés par les champs électromagnétiques en tant que médecin

généraliste ? En tant que citoyen ? »

En tant que médecin généraliste

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Oui, « c’est une question de santé publique »

100% 66,6% 71,4%

Non, « peu » 0% 33,3% 28,6%

« on a tous 1 - 2-ou 3 patients concernés dans notre patientèle »

16,7% 66,6% 0%

« en tant que médecins, nous sommes beaucoup exposés aux ondes »

33,3% 33,3% 28,6%

58

En tant que citoyen Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Oui, « encore plus » 100% 66,6% 71,4%

Non, « peu » 0% 33,3%14 28,6%

« Ça dépend surtout de notre âge », « inquiétude par rapport aux enfants si on est parents »

66,6% 16,7% 14,3%

« ça dépend de la zone géographique où on habite : en plein Larzac non, à Paris oui »

0% 16,7% 14,3%

Opinions et attitudes non verbales sur le sentiment de se sentir concerné ou non par ce

domaine :

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Rires, dérision, « ça y est, on est déjà tous irradiés.. »

100% 33,3% 100%

Participants parlant tous en même temps, suscite un débat

100% 100% 42,9%

« Histoires de chasse » racontée par un participant sur son expérience en tant que médecin, ou sur un reportage vu à la télévision

33,3% 83,3% 71,4%

14

Dans les groupes Paris et Jeunes Médecins, curieusement ce ne sont pas les 2 mêmes personnes qui ont répondu qu’elles

ne se sentent pas concernées en tant que médecin et en tant que citoyen. Une seule et même personne de chaque groupe a répondu par la négative aux 2 questions ; dans chaque groupe, une autre se sent concernée en tant que médecin mais pas en tant que citoyen, et une se sent concernée en tant que citoyen mais pas en tant que médecin.

59

3.2.4 Quatrième question

« Quelles sont les questions des patients posées dans ce domaine ? »

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Aucune question 83,3% 33,3% 57,1%

Peu de questions : « une tous les 6 mois »

16,7% 66,6% 42,9%

Concernant les enfants, « maman inquiète avant d’acheter un portable à son enfant », et les femmes enceintes

16,7% 33,3% 14,3%

« Inquiétude par rapport aux antennes-relais avant l’achat d’un bien immobilier »

0% 33,3% 28,6%

Questions sur le micro-onde

0% 0% 42,9%

Qui aborde ce sujet en premier pendant la consultation ?

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Le patient : « Quand il ressent un symptôme –céphalées, acouphène, etc..-, c’est lui qui va poser la question » pour savoir si son symptôme peut être en lien, « ce n’est pas nous ! », « on n’y pense pas »

33,3% 66,6% 28,6%

Le médecin : « moi, j’en parle spontanément aux ado comme conseils de bonne hygiène de vie : ne pas mettre le portable sous l’oreiller quand ils dorment »

0% 16,7% 0%

60

Opinions et attitudes non verbales des participants sur les questions des patients posées

dans ce domaine :

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes médecins

Quelques secondes de silence avant de répondre

100% 100% 100%

Rires 100% 0% 100%

Air pensif 50% 100% 57,1%

Ça dépend du niveau intellectuel, des conditions socio-économiques des patients, « dans mon coin, ils n’ont pas envie de savoir »

16,7% 0% 28,6%

« peu de questions, mais ça va venir », « principe de précaution »

0% 16,7% 28,6%

3.2.5 Cinquième question

« Que savez-vous de l’électro hypersensibilité (EHS) ? »

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

« rien », « je ne connais pas ce mot »

100% 16,7% 14,3%

« pas grand-chose », « reportage qu’on a vu à la télé »

33,3% 0% 14,3%

« J’ai un ou deux patients comme ça »

33,3% 33,3% 0%

« symptômes subjectifs », « plaintes multiples »

33,3% 83,3% 28,6%

« toujours dans une même pièce »

0% 16,7% 0%

61

Les différents symptômes évoqués :

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Céphalées 16,7% 16,7% 42,9%

Acouphènes 0% 16,7% 28,6%

Asthénie 0% 33,3% 42,9%

Trouble du sommeil 0% 16,7% 14,3%

Trouble de mémoire 0% 16,7% 0%

Trouble de concentration

0% 33,3% 0%

« Bouffée délirante », psychose, pathologie psychiatrique, « personnalités particulières »

66,6% 66,6% 28,6%

« ce ne sont pas que des patients ‘psy’ »

0% 16,7% 14,3%

Cancer 16,7% 0% 28,6%

Opinions et attitudes non verbales :

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Rires 100% 33,3% 0%

Quelques secondes de silence, air de réflexion

100% 100% 100%

« on n’y pense pas », « aucun recul »

16,7% 16,7% 28,6%

« quand on ne ‘maitrise’ pas, quand on ne connait pas la cause, on dit ‘personnalité limite type border line’, ça nous rassure* »

16,7% 33,3% 14,3%

« peut-être qu’ils se plaignent de symptômes, mais à nous ils ne disent rien », « est ce que les médecins du travail ont planché là-dessus ? »

16,7% 16,7% 28,6%

62

3.2.6 Sixième question

« Quelle est/serait votre conduite à tenir face à un patient EHS ? »

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

« alors là ? je ne sais pas », « ça fait partie de quelle spécialité ? »

100% 33,3% 0%

Expliquer le résultat des études

16,7% 0% 14,3%

Donner des conseils 50% 33,3% 85,7%

Adresser au spécialiste 66,6% 66,6% 71,4%

« je l’explorerais », « en fonction des symptômes, je ferais des examens en première intention »

0% 33,3% 28,6%

« botter en touche », « on n’est pas dans l’urgence », attendre, faire des recherches sur le sujet, et revoir le patient

33,3% 33,3% 28,6%

Conseils prodigués :

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Vêtements en aluminium

0% 0% 28,6%

Ne plus utiliser le portable, la Wi-Fi, la télévision, le micro onde etc.., « si vous êtes persuadés que c’est ça, enlever tout, attendez une semaine et vous verrez bien »

16,7% 33,3% 28,6%

Préférer utiliser téléphone filaire

0% 16,7% 28,6%

Aller se renseigner sur des « forums sur internet »

33,3% 0% 0%

63

Spécialiste vers qui les médecins adressent le patient :

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Neurologue 16,7% 16,7% 42,9%

Psychiatre 66,6% 50% 42,9%

Médecin du travail 0% 16,7% 0%

ORL 0% 16,7% 14,3%

Rhumatologue 16,7% 0% 0%

acupuncteur 0% 0% 14,3%

ostéopathe 0% 0% 14,3%

Opinions et attitudes non verbales concernant la conduite à tenir face à un patient EHS :

Groupe Banlieue Groupe Paris Groupe Jeunes Médecins

Rires, dérisions, « magnétiseur », « naturopathe »

100% 100% 100%

« ça dépend du médecin, s’il est trop cartésien ou pas »

16,7% 0% 0%

Distinction patient ‘psy’ et ‘non psy’

0% 16,7% 28,6%

Précision dans le courrier au spécialiste que l’étiologie supposée des symptômes est selon le patient les champs électromagnétiques

16,7% 33,3% 42,9%

64

4 DISCUSSION

4.1 Méthodologie et recrutement des participants

4.1.1 Avantages

La technique des Focus Groups est une méthode de plus en plus utilisée en recherche en

Médecine Générale : en interrogeant la banque de donnée en ligne de la Bibliothèque Inter -

Universitaire de Médecine (BIUM), on retrouve 25 thèses de Médecine Générale réalisées en

2010 en France utilisant cette méthode, contre 5 thèses en 2006. [10]

Cette technique qualitative est très utile aux médecins pour étudier certains aspects de leur

pratique. Elle permet en recherche de Médecine Générale, de recueillir les variétés

d’opinion et sentiment sur un thème donné par entretien collectif.

La méthode des Focus Groups a de nombreuses qualités et permet d’obtenir des résultats

difficilement obtenus avec les autres méthodes de recherche : méthodes quantitatives

(questionnaire par exemple) et autres méthodes qualitatives (entretiens individuels et

observation). En effet :

- Le questionnaire ne permet pas de recueillir les attitudes non verbales et ne permet pas

de faire émerger des idées nouvelles liées à l’interaction entre les participants.

- « Les focus groups permettent de centrer la conversation sur un sujet particulier [à la

différence de l’observation+ ». [43]

- Enfin, « contrairement aux entretiens, les focus groups permettent au chercheur

d’envisager l’expression d’idées au sein d’un contexte social précis (par exemple, une

conversation entre collègues ou entre amis) et permettent de considérer les pratiques

conversationnelles grâce auxquelles un sujet est discuté ». [43]

Les avantages des résultats obtenus par focus groups sont liés aux aspects positifs de

l’interaction et la dynamique de groupe [56]. En effet, « la situation de groupe peut faciliter

une discussion *…+, du fait que les participants les moins inhibés entrainent les autres dans

une dynamique qui casse la timidité des premiers ». [43]

65

Ces résultats peuvent être utiles à d’autres sujets de recherche, contribuant à faire

progresser la recherche en Médecine Générale : par exemple, on peut imaginer un focus

group de patients interrogés sur leurs préoccupations concernant les champs

électromagnétiques, et s’ils pensent que le médecin généraliste est le meilleur interlocuteur

pour les informer dans ce domaine.

La constitution de groupes homogènes de participants (même zone géographique ; même

tranche d’âge) a été réalisée. L’interaction a été facilitée, et les participants à leur aise, grâce

à un repas ou collation, et le fait de se connaître entre médecins pour le deuxième (réseau

amical d’un des participants pour le deuxième groupe) et troisième groupe (autre réseau

amical médical). Cela a permis de mieux recueillir leurs opinions.

Les médecins recrutés étaient des médecins « naïfs du sujet », non impliqués dans le

domaine des champs électromagnétiques (n’appartenant pas à des associations concernées,

etc.), ni dans l’enseignement médical.

4.1.2 Inconvénients

La réalisation des focus groups demande beaucoup de temps et d’implication personnelle.

Le recrutement des différents participants n’est pas chose facile, les médecins ayant déjà des

emplois du temps bien chargés.

L’analyse des données des focus groups est longue et fastidieuse. [56]

Il peut y avoir des aspects négatifs également liés à l’interaction du groupe. On peut

observer des « leaders d’opinion », et une difficulté à recueillir les points de vue des

participants plus timides.

Il peut y avoir un frein pour les participants à exprimer une idée personnelle, différente des

« normes » du groupe. [56]

D’où le rôle du modérateur, pour favoriser la discussion, tempérer les « leaders d’opinions »

et laisser à chacun un temps de parole.

66

Ce rôle a été joué par moi-même. Le déroulement du focus group test a permis

l’entrainement à cet exercice, et ce rôle a été joué avec plus de facilité au fur et à mesure du

déroulement des différents focus groups.

Enfin, comme énoncée dans la méthode, l’idée initiale était de sélectionner des groupes de

médecins s’occupant de patientèle fortement exposée (par exemple, exerçant dans une

zone dense en antennes-relais avec forte puissance d’émission) ou peu aux champs

électromagnétiques, pour mettre en évidence ou non des différences entre les données

recueillies.

Cela s’est révélé en pratique irréalisable en Région Parisienne devant la multitude des

émetteurs-récepteurs de champs électromagnétiques : l’exposition aux différentes sources

d’ondes semblant similaire d’une patientèle de médecin généraliste à l’autre.

Au total 19 médecins ont participé à ces focus groups (23 en incluant ceux du focus group

test).

La méthode utilisée n’avait pas pour but que les médecins participants soient

représentatifs de l’ensemble de la communauté médicale Française (trop peu nombreux).

L’objectif était de recueillir les opinions et attitudes non verbales des médecins sur le thème

des champs électromagnétique : les réponses obtenues donnent une orientation, cela peut

éventuellement être complété par une étude quantitative menée à plus grande échelle

(questionnaire par exemple).

4.2 Analyse des résultats

4.2.1 Manque de connaissances, de formation, d’information des médecins généralistes

Le manque de connaissance est un constat : dans chaque groupe, au moins un participant a

déclaré « ne rien connaître » dans ce domaine ; et seulement un participant au deuxième et

troisième focus group a une idée approximative de la classification des champs

électromagnétiques.

Il y a très peu de formation sur ce thème : seul un participant du troisième focus group

évoque des cours portant sur ce thème en Premier Cycle des Etudes Médicales. Les autres

médecins n’ont quasiment reçu aucune formation sur ce domaine : deux participants du

deuxième groupe et un participant du troisième groupe ont reçu des informations de

radioprotection par des neurologues (concernant principalement l’IRM*).

67

Quels que soient les groupes, 100% des médecins participants se sentent « insuffisamment

informés », « pas plus qu’en tant que citoyen » (Cf. deuxième question Focus Group).

Les sources d’information sont essentiellement les médias (principalement la télévision),

accessibles au grand public, pour 100% des participants.

Il existe un effet temps concernant l’information médicale : les participants au focus group

de janvier 2011 ont reçu plus d’information médicale sur ce domaine (71,4% des

participants), que ceux de septembre 2010 (50% des participants), qui en ont reçu plus que

ceux de juin 2010 (0% des participants).

Cela peut résulter également d’un effet âge des participants concernant les sources

d’information médicale : les jeunes médecins (moyenne d’âge 29,7 ans) ont plus

d’information dans ce domaine par une source médicale, que le deuxième groupe (moyenne

d’âge 44 ans), qui en a plus que le premier groupe (moyenne d’âge 48,2 ans).

Cela peut s’expliquer par la recherche d’information médicale par ces médecins : 100% des

jeunes médecins lisent au moins une revue médicale et consultent des sites internet

spécialisés, versus 66,7% des médecins du premier groupe (moyenne d’âge 48,2 ans) (33,3%

ne lisent pas de revue et ne consultent pas de sites spécialisés sur internet).

Aucun participant des trois focus groups ne connaissait la brochure ‘Téléphones Mobiles :

Santé et Sécurité’ éditée par le Ministère de la Santé (Cf. Annexe 7). Un entretien en février

2011 par courrier électronique de Mme C. Février a été réalisé, responsable de cette

brochure au Ministère de la Santé (Cf. Annexe 8). Cette brochure très bien conçue n’a

malheureusement pas été distribuée aux médecins à large échelle : « distribués auprès des

services territoriaux de l’Etat, et auprès des associations intéressées -associations de

consommateurs, familiales, élus etc. ».

Aucun participant n’a évoqué le portail internet « Radiofréquences, Santé,

Environnement » du Ministère de la Santé, mis en place en juin 2010.

68

4.2.2 Problème se posant peu, jusqu’à présent, en pratique courante au quotidien d’un

cabinet de médecine générale

A chaque groupe, au moins un médecin généraliste a répondu qu’il était peu confronté à ce

problème dans sa pratique quotidienne : « on a tous un-deux-ou trois patients au maximum

qui posent des questions ce thème », ou « une question au cabinet tous les 6 mois » (Cf.

troisième question).

A chaque groupe, au moins un participant a souligné « peut-être qu’ils se plaignent de

symptômes, mais à nous ils ne nous disent rien ! » (Cf. cinquième question).

Le médecin généraliste ne serait-il donc pas l’interlocuteur privilégié des patients dans ce

domaine ?

La présence d’un neurologue expert au premier focus group a souligné « qu’à la découverte

d’une tumeur cérébrale, les patients posent régulièrement la question de savoir si le

téléphone portable peut être responsable de ce cancer ».

Il serait donc intéressant de mener des études similaires avec des médecins spécialistes :

selon les réponses à la sixième question des focus goups, cela pourrait concerner des

médecins neurologues, psychiatres, oto-rhino-laryngologistes (ORL), et médecins du

travail.

Ces médecins spécialistes seraient-ils plus formés / informés / concernés par les risques

sanitaires éventuels liés aux champs électromagnétiques ?

4.2.3 Quand ce thème est abordé, ce sont les patients qui l’évoquent en premier,

quasiment pas les médecins

Seul un médecin sur l’ensemble des focus groups a répondu qu’il évoque spontanément

avec le patient des conseils de prévention concernant le téléphone mobile : « ne pas dormir

avec le téléphone portable sous l’oreiller pour les adolescents, ni trop proche de la table de

nuit, comme règles de bonne hygiène de vie ». (Cf. quatrième question)

Tous les autres médecins ne parlent jamais de ce sujet spontanément aux patients : « ce

sont eux qui y pensent, pas nous ! ».

Les patients en parlent surtout quand ils présentent des symptômes type céphalées,

pathologies ORL (acouphènes etc.) ou s’ils sont dans un milieu professionnel concerné : un

participant a mentionné le problème d’une « bibliothécaire toute la journée devant une

plaque [RFID] pour démagnétiser les livres, qui se plaignait de céphalées jusqu'à ce que le

médecin du travail la change de poste ».

69

Il semble que les patients ne posent pas la question au médecin généraliste de

l’imputabilité des champs électromagnétiques à l’annonce d’un cancer. Comme nous

l’avons vu au paragraphe précédent, cette question est peut-être évoquée avec le médecin

spécialiste concerné (il faudrait réaliser d’autres études pour le savoir).

Enfin, ce thème des « ondes » est évoqué plus fréquemment par les patients souffrant de

pathologies psychiatriques : « bouffée délirante », « psychose » (66,7% des réponses des

médecins des focus groups 1 et 2 ; 28,6% pour le groupe 3). Cela concerne surtout les

symptômes éventuels en lien avec les champs électromagnétiques (électro-hypersensibilité).

(Cf. cinquième question)

Un participant des focus group 2 et 3 a précisé que les « patients ‘électro-hypersensibles’

n’étaient pas tous atteints de pathologies psychiatriques » : « on distingue tout de suite le

patient avec une pathologie psychiatrique, du jeune cadre qui arrive à la consultation en

costume, propre sur lui, et qui se plaint de céphalées ».

Enfin, la dimension socio-économique semble être un facteur important : les médecins

exerçant dans le groupe Banlieue (Seine-Saint-Denis et proche Seine-et-Marne), milieu

socio-économique plus défavorisé ont encore moins de question sur ce thème de la part

des patients : 83,3% des médecins du groupe Banlieue n’ont jamais eu aucune question de

la part des patients sur ce thème, versus 33,3% des médecins du groupe Paris intra-muros :

opposition entre la « mère de famille ‘écolo’ qui pose des questions avant d’acheter un

portable à ses enfants » et « dans mon coin, ils n’ont pas envie de savoir ».(Cf. quatrième

question).

4.2.4 Paradoxe entre préoccupation et scepticisme des médecins

« C’est une question de Santé Publique ! » pour 79,9% des participants (15 médecins sur

19).

Le retentissement juridique de ce thème est évoqué à chaque focus group (66,7% des

participants des groupes Banlieue et Paris).

Le « danger » est évoqué seulement dans le groupe Paris ; idem pour le « principe de

précaution ».

Le « cancer » est évoqué dans les groupes Paris et Jeunes Médecins.

Le sentiment d’être insuffisamment informé (100% des participants) est associé aux

attitudes non verbales « air perplexe / air de désarroi / silence » sur la deuxième question.

70

En parallèle, les rires des participants sont présents dans tous les groupes de façon unanime,

et à chaque question.

A noter que les participants ont été mis à leur aise, partageant un moment convivial, autour

d’un repas ou collation.

Les plaisanteries « adresser le patient chez un magnétiseur », « maintenant, on est tous

irradiés ! », les histoires vécues rapportées « patient avec des rideaux en aluminium » ont

été fréquentes au cours des différents focus groups.

La phrase d’un participant « la prise en charge *d’un patient ‘électro-hypersensible’+ dépend

du médecin : s’il est trop cartésien ou pas » (Cf. sixième question) reflète bien la

problématique : ce sujet semble être pris par les médecins tantôt avec sérieux, tantôt avec

un ton de légèreté.

4.2.5 Préoccupations plus importantes concernant les enfants, adolescents, femmes

enceintes et patients exposés professionnellement

Comme nous l’avons vu précédemment, 78,9% des médecins participants se sentent

concernés par cette thématique (100% des médecins du groupe Banlieue, 66,7% du groupe

Paris, et 71,4% du groupe des Jeunes Médecins). (Cf. troisième question).

A chaque groupe, au moins un participant a affirmé être d’autant plus préoccupé par les

champs électromagnétiques pour ses enfants.

Dans chaque groupe également, quand il y en a, les questions d’ordre général posées par les

patients se rapportent principalement aux enfants (« avant d’acheter un téléphone portable

aux enfants ») et aux femmes enceintes (« puis-je utiliser mon téléphone en étant

enceinte ? »). (Cf. quatrième question).

Dans chaque groupe de médecin, il est mentionné également que ceux qui posent des

questions sont les patients qui souffrent de symptômes « subjectifs » type « céphalées »,

« acouphènes », « troubles du sommeil » (etc.), notamment si exposition professionnelle

aux radiofréquences (« commercial », « bibliothécaire », etc.).

Au vu du constat du faible questionnement en cabinet de ville des patients en général sur le

thème des champs électromagnétiques (« une question tous les 6 mois »), il semble qu’il se

71

dégage des patients à cibler pour le médecin généraliste : les parents d’enfants en bas âge /

adolescents, les personnes exposées professionnellement et celles qui s’interrogent sur

l’étiologie de leurs symptômes « subjectifs ».

4.2.6 Nécessité de s’y intéresser

Comme nous l’avons vu précédemment, « c’est une question de Santé Publique ! » pour

79,9% des participants (15 médecins sur 19).

Un participant du groupe Jeunes Médecins a souligné « peu de questions, mais ça va venir,

forcément ! » (Cf. quatrième question).

Il semble donc important pour les médecins interrogés qu’une information claire sur ce

domaine leur parvienne : 100% des participants se sentent insuffisamment informés (Cf.

deuxième question).

72

4.3 Perspectives et solutions envisagées

4.3.1 Formation médicale des médecins

La table ronde « Radiofréquences, Santé, Environnement » mise en place par le Ministère de

la santé au printemps 2009, a souligné « l’inquiétude exprimée de la population sur les

installations de téléphonie mobile, qu’il s’agisse des antennes ou des téléphones eux-

mêmes ». [72] ; (Cf. Annexe 9)

10 orientations ont été établies au décours de cette table ronde. Voici celles se rapportant

aux professions de santé :

-« 2. Une information ciblée en direction *…+ des professionnels de santé : *…+ des

informations, aussi bien pour répondre aux questions des patients sur leur santé que pour

prendre en charge les personnes hypersensibles, seront mises à disposition des

professionnels de santé ».

-« 3. Une prise en charge adaptée pour les personnes hypersensibles :

-> la collaboration avec les équipes de l’Hôpital Cochin dans la perspective d’élaborer

un protocole d’accueil et de prise en charge de ces patients sera poursuivie ;

-> la recherche sur les causes de ces symptômes sera soutenue. »

La formation / l’information des médecins sur ce thème est donc indispensable.

En analysant les caractéristiques des médecins participants aux différents focus group, le

seul mode d’information / formation médicale commun à 100% des médecins interrogés

semble être la Formation Médicale Continue en réunion (Cf. chapitre 3.1.4.). En effet, dans

le groupe Banlieue, 33,3% des médecins ne lisent pas de revue médicale. Dans le groupe

Banlieue et dans le groupe Paris, respectivement 33,3% et 16,7% ne consultent pas de sites

internet médicaux spécialisés.

L’étude « ondes électromagnétiques et médecins de ville », menée d’avril à juin 2009 par la

sociologue Danielle SALOMON et à laquelle j’ai participée, avait pour but de faire un état des

lieux des représentations des médecins de ville sur ce sujet. Les réponses ainsi recueillies

devaient permettre d’élaborer un questionnaire, devant être distribué aux médecins à large

73

échelle, pour évaluer la nécessité d’organiser la formation (modalités et contenu) des

médecins sur ce thème. Cette étude de faisabilité, a été financée à 50% par les fonds publics,

à 50% pour un financement privé. [67]

On peut donc envisager d’intégrer la problématique des champs électromagnétiques dans

les programmes de Formation Médicale Continue indemnisées pour les médecins pour

améliorer la formation, l’information, et les prises en charges des patients concernés.

De même que la diffusion de l’information doit être faite aux médecins par les supports

‘classiques’ :

- brochure « Téléphones mobiles : Santé et Sécurité » distribuée aux médecins. (Cf. annexe

7)

- nécessité de faire connaître le portail internet du Ministère de la Santé « Radiofréquences,

Santé, Environnement ». [53, 54, 55]

- connaissance de la campagne sur internet de prévention sur l’utilisation du téléphone

mobile, de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES). [36]

- nécessité de publier des synthèses ou articles valides dans les revues spécialisées

médicales, pour véhiculer l’information auprès d’un grand nombre de médecin.

- rôle des associations, qui contribuent à former et informer les médecins. On peut citer par

exemple, l’Association Santé Environnement France (ASEF). Cette association s’intéresse à

l’impact des pollutions environnementales sur la santé humaine, dont les champs

électromagnétiques. Elle rassemble 2500 professionnels de santé et a été reconnue d’intérêt

général en 2011. L’ASEF, avec son secrétaire général Dr P. Halimi, a notamment participé au

Grenelle des Ondes de juin 2009. Cette association organise des réunions de FMC sur ce

thème en particulier pour informer les médecins, et développe des outils ludiques pour

informer les patients et les professionnels de santé. [6] ; (Cf. Annexe 12)

4.3.2 Identifier les populations les plus concernées

4.3.2.1 Pathologies professionnelles

Les médecins généralistes connaissent leur patient dans leur globalité (profession, habitudes

de vie etc.). Ils sont l’interlocuteur de première ligne des patients dès l’apparition d’un

symptôme. Le médecin généraliste doit donc pouvoir évaluer l’environnement de travail d’un

74

patient, et éventuellement faire un lien entre le symptôme et l’exposition professionnelle aux

champs électromagnétiques.

Si des symptômes pouvant être en lien avec les champs électromagnétiques liés à son

activité professionnelle, le médecin généraliste peut alors adresser le patient à son médecin

du travail, ou aux centres de pathologies professionnelles des centres hospitaliers. Les

médecins du travail des centres de pathologie professionnelle pourront éventuellement

« signaler ce cas » si nécessaire au Réseau National de Vigilance et de Prévention des

Pathologies Professionnelles (Cf. Annexe 10) sous-division de l’Agence Nationale de Sécurité

Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES).

4.3.2.2 Enfants, adolescents

« Une des questions essentielles *…+ aujourd’hui concerne la sensibilité des enfants aux

rayonnements radiofréquences du téléphone mobile. Des questionnements sont justifiés par

le fait que leur système nerveux central est en cours de développement et que leur tête

pourrait absorber le rayonnement radiofréquence différemment de celle des adultes. *…+

La répartition du DAS à l’intérieur de la tête des enfants est en principe différente de celle

des adultes en raison de la moindre épaisseur de l’oreille et du crâne. Il est donc possible

que le DAS à la périphérie du cerveau soit augmenté chez l’enfant, même s’il n’ ya pas de

consensus actuellement sur ce sujet parmi les spécialistes. L’OMS a défini des

recommandations de recherche concernant les enfants. En particulier, elle recommande de

réaliser des études épidémiologiques prospectives de cohorte* sur les enfants et des études

en laboratoires sur des animaux in utero ou jeunes. ». [77]

Comme nous l’avons vu dans le chapitre, deux programmes d’études cas-témoin des

tumeurs cérébrales des enfants et des adolescents, concernant les effets des champs

électromagnétiques sont actuellement en cours, coordonnés par l’OMS : (Cf. chap. 1.2.3.)

- étude « MOBI-KIDS » a débuté en 2009 et va durer 5 ans : 2000 jeunes patients âgés de 10 à 24 ans seront inclus, avec le même nombre de témoins, en Allemagne, Australie, Autriche, Canada, Espagne, France, Grèce, Israël, Italie, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas et Taïwan.

- Etude « CEFALO » a débuté en 2006, avec inclusion de 550 enfants et adolescents de 7 à 19 ans, avec le même nombre de témoins, au Danemark, Grande-Bretagne, Norvège, Suède et Suisse. Les résultats de cette étude sont attendus en 2011.

75

Le médecin généraliste ou « médecin de famille » reçoit en consultation à son cabinet de

nombreux enfants, des adolescents et des adultes, parents d‘enfants et d’adolescents.

Lorsque les adolescents consultent un médecin de ville, il s’agit d’un médecin généraliste

dans 70% des cas. [9]

Le médecin généraliste est donc l’interlocuteur privilégié des adolescents, et des parents

d’enfants et d’adolescent.

Citons quelques chiffres :

En France en 2009, 84% des adolescents âgés de 12 à 17 ans, utilisent un téléphone mobile :

soit 49% des adolescents de 12-13 ans, 76% des 14-15 ans, 95% des 16-17ans ; 60% des

adolescents de 16-17ans craignent qu’il y ait des conséquences sur la santé avec l’usage du

téléphone mobile. [75] ; (Cf. Annexe 11)

Selon cette étude d’opinion « Les adolescents, leur téléphone portable et l’internet mobile »

de 2009 de l’institut TNS-SOFRES , « les adolescents connaissent les conseils de prévention

[ne pas dormir avec téléphone sous l’oreiller ; ne pas utiliser son téléphone avec la batterie

presque vide ; ne pas utiliser son téléphone en voiture ou dans les trains ; utiliser un kit

piéton ou oreillette ; vérifier la couverture du réseau avant de passer un appel ] mais *…+

peinent à mettre en pratique ce qu’ils savent : ce qui est massivement jugé comme

déconseillé est pratiqué…et inversement ! ». (Cf. Annexe 11)

Comme le soulignent les 10 orientations de la table ronde du gouvernement au printemps

2009, «compte tenu du manque de connaissances, le principe de précaution justifie des

restrictions d’usage du téléphone portable, en particulier pour les enfants ». (Cf. Annexe 9) ;

[52]

La loi dite « Grenelle 2 des ondes » du 12 juillet 2010 (article 183 et 184) : [72]

-« Art. L. 5231-3. - Toute publicité, quel qu'en soit le moyen ou le support, ayant pour but

direct de promouvoir la vente, la mise à disposition, l'utilisation ou l'usage d'un téléphone

mobile par des enfants de moins de quatorze ans est interdite. »

-« Art. L. 5231-4. - La distribution à titre onéreux ou gratuit d'objets contenant un

équipement radioélectrique dont l'usage est spécifiquement dédié aux enfants de moins de

six ans peut être interdite par arrêté du ministre chargé de la santé, afin de limiter

l'exposition excessive des enfants.»

76

-« Art. L. 511-5. - Dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges,

l'utilisation durant toute activité d'enseignement et dans les lieux prévus par le règlement

intérieur, par un élève, d'un téléphone mobile est interdite. »

Le médecin généraliste doit donc identifier, en vertu du principe de précaution, les enfants

et les adolescents comme patients potentiellement les plus à risque, si un risque sanitaire à

long terme était mis en évidence. Son rôle est je pense, de rappeler les conseils de

prévention aux adolescents, aux enfants et à leur parents.

On peut aussi imaginer des conseils de prévention diffusés directement aux enfants et

adolescents par les médecins scolaires ; cela pourrait être réalisé en accord avec les

pouvoirs publics.

4.3.2.3 Femmes enceintes

Il y a également peu d’études portant sur les femmes enceintes et les champs

électromagnétiques.

L’Etude anglaise « Mobile Phone Base stations and early childhood cancer », 2010, ne

retrouve pas d’augmentation des cancers chez les jeunes enfants nés de mères exposées aux

radiofréquences des antennes-relais pendant la grossesse. (Cf. Chapitre 1.2.3.) ; [25]

Des études sont en cours concernant les femmes enceintes exposées aux différentes sources

de champs électromagnétiques (IRM, basses fréquences, radiofréquences).

Pour les médecins généralistes interrogés dans les focus group, la femme enceinte est

désignée comme « personne vulnérable » puisque le fœtus est en plein développement.

Une étude similaire par focus group pourrait être réalisée auprès des médecins

gynécologues-obstétricien et sages-femmes, pour savoir si les patientes leur posent

davantage de questions sur ce thème.

Il convient donc également pour les médecins d’identifier la femme enceinte « comme

personne vulnérable » et d’appliquer le principe de précaution la concernant.

77

4.3.2.4 Patients souffrant de symptômes subjectifs pouvant être atteints d’EHS

La formation et l’information des médecins à ce qu’est l’électro-hypersensibilité devrait

permettre aux médecins d’y penser plus spontanément.

Une des 10 orientations du Ministère de la Santé faisant suite à la table ronde

« radiofréquences, santé et environnement » est « une prise en charge adaptée pour les

personnes hypersensibles », avec le développement d’un outil diagnostic accessible pour les

médecins.

« Plusieurs articles de revue de la littérature sur le sujet *de l’hypersensibilité

électromagnétique+ ont conclu à l’absence de preuves d’un lien causal entre exposition aux

radiofréquences et symptômes. En revanche, tout le monde s’accorde sur le fait que les

souffrances sont bien réelles et doivent être prises en compte. ». [52]

Le rapport de l’AFSSET de 2009, en ce qui concerne l’hypersensibilité électromagnétique,

indique que « un faisceau d’indices concordants a été recueilli, suggérant fortement que des

facteurs neuropsychiques individuels interviendraient au moins en partie, dans la genèse de

l’hypersensibilité électromagnétique. »

Concernant les prises en charges de ces patients : « Les seuls résultats positifs à ce jour sur le

plan thérapeutique sont ceux obtenus pas des thérapies comportementales ou des prises en

charge globales. ». [4]

Un protocole de recherche (PHRC) a été accepté en 2010 au niveau national pour mettre en

place une consultation spécialisée à l’Hôpital Cochin (Dr Bensefa-Colas, Service de

Pathologies Professionnelles du Pr Choudat) : après entretien téléphonique avec le Dr

Bensefa-Colas (le 29/04/11), il s’agit d’un protocole de recherche avec évaluation

multidisciplinaire du patient dit « électro-hypersensible », dans le but de mieux définir cette

entité, d’élaborer un outil diagnostic le concernant et permettre une prise en charge. Cette

consultation devrait être effective à l’automne 2011. Les médecins généralistes pourront

donc y adresser les patients pouvant souffrir de symptômes en lien avec les champs

électromagnétiques. [22]

4.3.3 Aborder spontanément les conseils de prévention aux populations ciblées

Il ressort des résultats des focus groups que ce sont rarement les médecins qui en parlent

aux patients : 94,7% des médecins interrogés (un seul médecin sur 19 participants au total)

n’abordent jamais ce sujet en premier avec les patients (cf. quatrième question).

78

Pourtant, le rôle du médecin de soins primaire est d’apporter des conseils de prévention.

Comme nous l’avons vu, peu de patients en pratique posent des questions à ce sujet à leur

médecin (cf. quatrième question).

En vertu du principe de précaution, les conseils de prévention devront être abordés si

possible spontanément par le médecin lors de consultation en lien avec la prévention

(vaccinations, certificat médical, etc.) comme des conseils « de bonne hygiène de vie ».

Ces conseils devront donc cibler en priorités les populations les plus concernées (enfants,

adolescents, parents, patients pouvant être exposés professionnellement, patients pouvant

être dits « électro-hypersensibles ») :

Conseils sur le bon usage du téléphone mobile (Cf. Annexe 7) :

• Utilisez votre téléphone mobile avec discernement (communications courtes et

adaptées).

• Eloignez votre téléphone mobile lors de la recherche du correspondant / utilité du

kit piéton (oreillette).

• Evitez de téléphoner en vous déplaçant.

• Soyez vigilant dans les zones de mauvaise réception.

• Conseillez à vos enfants un usage modéré de téléphone portable (interdiction de

publicité pour les appareils de radiofréquences à destination des enfants avant 14

ans, Loi « Grenelle 2 des Ondes » 07/2010). [72]

• Ne téléphonez jamais en conduisant… même avec un kit mains-libres.

• Prudence avec les implants médicaux « actifs » (pompe à insuline, pacemaker,

neurostimulateur etc.) : risque de dysfonctionnement. Il convient d’éloigner le

téléphone mobile de plus de 15 cm de leur appareil et de ne l’utiliser qu’avec l’oreille

du côté opposé où celui-ci est situé.

79

4.3.4 A plus grande échelle : implication des pouvoirs publics

4.3.4.1 Financement de la recherche et de la formation des médecins

L’implication des pouvoirs publics est essentielle pour favoriser la formation / information

des différents professionnels de santé, et pour continuer la recherche avec le financement

des études.

4.3.4.2 Réglementation des industries élaborant de nouvelles technologies

Le respect des seuils en vigueur en France et en Europe d’émission/réception des champs

électromagnétiques est obligatoire pour les fabricants.

Les pouvoirs publics doivent également veiller à ce que les industries, qui commercialisent

les technologies utilisant des champs électromagnétiques (notamment radiofréquences)

informent de façon claire et loyale les consommateurs sur le principe de précaution et les

règles de bon usage de ces appareils.

4.3.4.3 Système d’alerte

Par ailleurs, en dehors du cas d’une pathologie professionnelle (Cf. Chapitre 4.3.2.1.), il

n’existe pas actuellement de système d’alerte.

L’Institut National de Veille Sanitaire (InVS) est un organisme public qui a pour mission de

surveiller l’état de santé de la population. Un département « Environnement » existe en son

sein mais pour l’instant les champs électromagnétiques ne sont pas un « risque » référencé.

Après entretien téléphonique le 28/04/11 avec la personne responsable de ce département,

si un doute existe pour un médecin sur des symptômes présentés par un patient et une

exposition particulière aux champs électromagnétique, cette situation pourra être déclarée

par le médecin par courrier et pourra faire l’objet d’une enquête au « cas par cas ». [39]

La mise en place d’un système d’alerte pourrait être utile pour les médecins, pour refléter

les « cas » à large échelle, pour améliorer les prises en charge et contribuer ainsi à la

progression des connaissances dans ce domaine.

80

4.4 Comparaison de cette étude avec d’autres études qualitatives concernant les champs

électromagnétiques et la médecine générale

4.4.1 Etudes internationales

Les recherches effectuées dans la base de données de Medline/Pubmed ont permis de

mettre en évidence 3 études concernant l’opinion des médecins généralistes sur les champs

électromagnétiques.

- Etude Consultations in primary case for symptoms attributed to electromagnetic fields – a survey among general practitioners. [32] Il s’agit d’une étude d’opinion des médecins généralistes de soins primaires en Suisse en 2006, face aux symptômes attribués à l’hypersensibilité électromagnétique : enquête qualitative par entretien individuel téléphonique de 342 médecins généralistes en Suisse (taux de réponse 28,2%). 69% des médecins généralistes rapportent une consultation pour ce motif, la moyenne est de 3 consultations par an par médecin concernant ce sujet. Les symptômes rapportés sont des troubles du sommeil, céphalées et asthénie. Les causes les plus fréquemment évoquées sont les antennes-relais, les lignes à haute tension, et l’usage du téléphone mobile. Les médecins généralistes interrogés estiment à 54% que le lien est plausible entre les symptômes et les champs électromagnétiques.

- Etude Does “electromagnetic pollution” cause illness ? An inquiry among Austrian general practitioners. [49] Il s’agit d’une étude quantitative par questionnaire adressé aux médecins généralistes Autrichiens en 2005 pour connaître la prévalence de l’hypersensibilité électromagnétique en pratique de ville et leur opinion concernant la « pollution électromagnétiques ». L’étude montre que : un tiers des médecins interrogés n’ont jamais eu de questions de patients à ce sujet dans leur cabinet. 96% des médecins pensent que les champs électromagnétiques peuvent avoir un impact sur la santé. 39% n’ont jamais associé les champs électromagnétiques avec des symptômes. Deux tiers des médecins ont des patients hypersensibles aux ondes électromagnétiques. Un manque crucial de connaissances des médecins dans ce domaine est mis en évidence : seuls 4% ont reçu une information de la part des instances de santé.

- Etude German wide cross sectional survey on health impacts of electromagnetic fields in the view of general practitioners. [44] Il s’agit d’une étude quantitative par questionnaire adressé aux médecins généralistes en Allemagne en 2010, pour connaître leurs opinions et la prévalence des patients pouvant présenter des symptômes en lien avec les champs électromagnétiques.

81

Deux questionnaires ont été adressés aux médecins : version longue du questionnaire pour 1867 médecins (taux de réponse de 23,3%), version courte pour 928 médecins (taux de réponse 49,1%). Pour 57, 5% des médecins ayant répondu à la version longue du questionnaire, il existe des plaintes de patients pouvant être en lien avec les champs électromagnétiques, même quand les valeurs légales d’émission des ondes sont respectées ; 37,3% pour ceux qui ont reçu la version courte du questionnaire. Difficulté d’analyse en lien avec le faible taux de réponse des questionnaires longs. 29% des médecins ayant reçu le questionnaire court croient en un effet sur la santé des champs électromagnétiques. En conclusion, il est nécessaire de réaliser des questionnaires courts et d’analyser les « répondeurs »pour mieux évaluer les opinions dans ce domaine.

Parmi ces trois études, une seule est qualitative, menée par entretiens individuels

téléphoniques. Les deux autres sont quantitatives. Aucune n’utilise la méthode d’entretien

collectif, qui apporte un regard supplémentaire d’observation de l’interaction entre pairs.

Les résultats de ces études sont similaires à ceux observés dans notre étude : lien possible

entre les champs électromagnétiques et des symptômes observés selon les médecins, peu

de consultations dédiées à ce sujet dans les cabinets de médecine générale, manque de

connaissance et d’information.

Ces études, très peu nombreuses, démontrent l’intérêt des études d’opinions sur des

problèmes de santé émergents tel l’impact des champs électromagnétiques. Il est nécessaire

de poursuivre ce type d’enquête, pour mieux refléter ce qui se passe dans les cabinets de

médecine générale en ville : pathologies émergentes, opinions des médecins.

4.4.2 Thèses de médecine

L’interrogation du catalogue des thèses de Médecine au niveau national référencées à la

BIUM a permis de trouver 6 thèses de Médecine concernant ce domaine de 1995 à 2010.

Aucune parmi elles n’est qualitative. Aucune d’elles n’a pour objectif de recueillir l’opinion

des médecins.

Il s’agit principalement de thèses bibliographiques avec revues de la littérature, ou d’études

quantitatives type cas-témoin pour évaluer l’impact sur la santé humaine des champs

électromagnétiques. [19, 29, 42, 46, 47, 61]

82

4.4.3 Autres études : études sociologiques

La Fondation Santé et Radiofréquences, (dont la mission de recherche s’est terminée en

2010, et qui a été intégrée depuis à l’ANSES), a mis en place des études qualitatives d’étude

des radiofréquences. [28]

On peut citer les études sociologiques suivantes :

- « Etude OEM&MED : les ondes électromagnétiques dans le secret des cabinets : médecine

de ville et régulation collective » menée par la sociologue Mme Danielle Salomon en 2009.

[67]

- Rapport « Dialogue et Santé : concertation, information et représentations sociales, où en

est la régulation politique de la téléphonie mobile ? » en février 2009 par Mme Danielle

Salomon. [28]

L’étude OEM&MED en 2009 de Mme Salomon, a consisté à des entretiens de groupe de

professionnels de santé de spécialités différentes avec des spécialistes des ondes. Cette

étude a permis la réalisation d’un questionnaire, pour préparer une future enquête

quantitative à plus large échelle. A ce jour, après entretien par courrier électronique avec

Mme Salomon le 29/04/11, le questionnaire n’a pas été diffusé.

Principaux résultats de l’étude OEM&MED :

-« [les médecins généralistes] apparaissent sensibles au sujet comme toute personne du

grand public et leurs connaissances ne sont pas plus approfondies. »

-« les questions des patients relatives à la téléphonie mobile sont peu fréquentes. Elles sont

liées à l’actualité, sont d’ordre général ou concernent les enfants et le portable : les

généralistes sont moins sollicités que les pédiatres ou exerçant dans les maternités. »

-« les médecins sont très occupés et ne consacrent du temps (notamment pour la formation)

qu’à ce qui est prioritaire pour leur activité ou leurs choix personnels. La téléphonie mobile y

figure très rarement. »

-« disposant de peu de temps et appréciant d’apporter une réponse concrète aux patients,

les médecins sont demandeurs de savoir et d’éléments d’usage pragmatique. »

-« l’usage de petits détecteurs d’ondes permet de se faire une idée de la puissance des

divers instruments électriques et également de rassurer les patients. Leur diffusion est à

approfondir. »

83

-« formation ou enseignement devraient promouvoir un contenu qui respecte la diversité

des connaissances, mais comment introduire leur évolution rapide. »

-« les organismes qui valident les formations continues refusent les programmes contenant

des incertitudes. ».

Les principaux résultats de cette étude menée par la sociologue Mme Salomon sont donc

similaires à ceux de mon étude : médecins peu formés et informés, peu de questions des

patients, enfant sujet de préoccupation dans ce domaine.

Cette étude apporte aussi des éléments nouveaux : les pédiatres / médecins dans les

maternités (non évoqués par les médecins que j’ai interrogé) peuvent être plus sollicités par

les patients se posant des questions.

Cette étude évoque « l’utilisation de petits détecteurs d’ondes *pour+ rassurer les patients ».

L’utilité d’un équipement des médecins généralistes pourrait être étudiée

Cette étude qualitative a été menée avec la participation d’un nombre limité de médecins :

« les hypothèses [énoncées+ méritent d’être testée à plus large échelle ». [67]

Il existe en revanche de nombreuses études de recueil d’opinion de citoyen sur ce thème,

dont les principales ont été reprises dans le rapport de l’AFSSET de 2009 : [4]

-Baromètre Santé Environnement 2007 (dirigée par l’INPES depuis 1992)

-Enquête INPES 2009 « ondes électromagnétiques et risques pour la santé : connaissances,

perceptions et comportements des Français »

-Baromètre IRSN 2008 (Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire)

-Eurobaromètre spécial sur les champs électromagnétiques 2007 (Etude à l’échelle

européenne)

-Etude de la perception des risques de la téléphonie mobile en Suisse 2005

Au vu de ce rapport, « de manière globale, il ressort que » :

-« la téléphonie et / ou les antennes-relais ne semblent pas présenter un risque majeur pour

les populations interrogées, comparé aux autres risques environnementaux proposés. Ils

constituent cependant une vraie préoccupation dans la population, avec une perception du

risque moyen à élevé selon les sondages.

84

-l’information donnée et sa qualité sont jugées assez négativement, sauf dans l’enquête de

l’INPES 2007 où elle semble être jugée positivement.

-le niveau de satisfaction vis-à-vis de l’expertise scientifique est moyen. Celui des pouvoirs

publics est moyen à très mauvais, selon les sondages.

-une dégradation de la confiance de la confiance dans l’action des pouvoirs publics, de

l’information technique voire de l’expertise est observée. Elle semble s’être récemment

accélérée (entre les deux enquêtes de l’INPES 2007 et 2009) ».

Les études d’opinions en général sont donc à poursuivre.

Les études de recueil d’opinion sur ce thème, de médecins de différentes spécialités

(médecin du travail, neurologue, psychiatre, ORL, pédiatre etc.) permettraient de préciser le

questionnement des patients.

En Médecine, et en particulier en Médecine Générale, ce type d’étude qualitative par

méthode de type focus groups, est utile pour recueillir les opinions des médecins,

permettant l’évaluation et l’amélioration des pratiques professionnelles et la recherche en

Médecine Générale.

85

CONCLUSION

Les ondes électromagnétiques, notamment les radiofréquences, ont connu un plein essor

depuis les années 1990. Les sources de ces champs ont été considérablement multipliées,

faisant désormais partie intégrante de notre quotidien (téléphone portable, Wi-Fi*,

systèmes RFID* etc.), devant les besoins croissants de communication de la société.

La médecine est une « science qui se renouvelle ».

Le but de cette étude par focus groups de médecins généralistes était de faire un état des

lieux des savoirs, savoir-faire, savoir-être des médecins concernant ce domaine.

Les résultats des focus groups ont révélés que les médecins sont peu formés dans ce

domaine. Leurs principales sources d’information sont les médias, notamment la télévision,

ce qui signifie qu’ils ne reçoivent pas de formation plus spécifique dans ce domaine qu’un

citoyen non médecin.

Les patients posent peu de question à ce sujet. Les médecins en parlent encore moins

spontanément aux patients. Ils sont peut-être inquiets à ce sujet mais le médecin

généraliste ne semble pas être l’interlocuteur privilégié des patients dans ce domaine. Les

préoccupations concernent avant tout les enfants et les adolescents.

Les médecins sont partagés entre problème de santé publique émergent et scepticisme. La

revue de la littérature conclut à une incertitude scientifique jusqu’à présent : effets

sanitaires possibles concernant notamment les tumeurs de la tête et du cou, mais présence

de biais, et difficultés de reproductibilité des études. Tout récemment le Centre

International de Recherche sur le Cancer (CIRC), organisme dépendant de l’Organisation

Mondiale de la Santé (OMS) a classé en cancérogène possible (groupe 2B) les

radiofréquences, en particulier l’usage des téléphones mobiles et les gliomes cérébraux.

Le principe de précaution doit donc s’appliquer, notamment envers les personnes les plus

vulnérables. L’information et la formation des médecins est pour cela une étape

indispensable.

Comme bien d’autres problématiques de santé environnementale, seules la multiplication

des études de bonne qualité méthodologiques, et de longues études de cohorte si possible,

permettront d’être sur de l’impact des champs électromagnétiques sur la santé à court

terme et à long terme.

La recherche doit donc être poursuivie à grande échelle.

86

Le médecin généraliste est un acteur incontournable de santé publique, au cœur des

familles, de leur mode de vie et de leurs symptômes. Son rôle d’observateur et de médecin

de soins primaires nécessite donc qu’il se tienne informé, qu’il délivre des conseils de

prévention au nom du principe de précaution, et qu’il reste vigilant à cette cause pour

donner une alerte éventuelle.

La poursuite des études qualitatives des pratiques des médecins généralistes est donc

indispensable pour la recherche en Médecine Générale, c’est la seule méthode interactive

entre pairs, d’échange d’opinions et de pratiques sur un problème donné. Cela contribue à

évaluer et améliorer les pratiques professionnelles, et cela est indispensable pour la

recherche en ce qui concerne les pathologies environnementales émergentes.

87

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ANNEXES

ANNEXE 1 : Un champ électromagnétique.

Source : ANSES

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ANNEXE 2 : Classification simplifiée des champs électromagnétiques selon la fréquence.

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ANNEXE 3 : Conclusions du Rapport Zmirou 2001. [24]

CONCLUSIONS OF THE GROUP OF EXPERTS ON HEALTH HAZARDS AND RECOMMENDATIONS FOR REDUCING EXPOSURE OF THE POPULATION TO RF ELECTROMAGNETIC FIELDS The group of experts’ brief was to express an opinion on the available scientific data and make recommendations in the field of public health. This put the group in a situation that went beyond the usual role of scientific experts, whose expertise relates to risk assessment. The group of experts accepted this mission. Thus, in this chapter, the group of experts present their conclusions on health protection, based on all the information they obtained and analysed. This included several summary reports, as well as the most recent scientific research, and opinions expressed by the personalities they interviewed. The first paragraph sets out the salient points on which they based their rationale, and the remainder of the chapter consists of their recommendations. Salient points: 1- International regulations, inspired by the work of the International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection (ICNIRP), are based solely on scientifically demonstrated biological effects corresponding to health hazards. In the RF range, these consist of certain effects due to heating generated by dielectric absorption. Starting with the lowest exposure levels that cause the most significant effect in animals, lapse factors described as .reduction factors have been applied to transpose these values to the human species, considering people exposed to this radiation in the course of their work as well as the general public. This is expressed in units of a suitable physical magnitude, the Specific Absorption Rate (SAR), which was used to define the .basic restrictions.in the European Union recommendation dated July 12th 1999. These correspond to exposure levels for the public. 2- Current scientific data, however, indicates that a variety of biological effects occur at energy levels that do not cause any rise in local temperature. In the current state of knowledge on these non-thermal effects, it is not yet possible to state whether they represent a health hazard. 3- Is it possible to state that there are no health risks ? No: although few scientific arguments are available to back up this hypothesis, it is not possible to eliminate the possibility of non-thermal health hazards associated with low level RF fields on the basis of our current state of knowledge. Furthermore, some potentially serious effects (e.g. promotion of brain cancer) are currently the subject of large-scale, international, epidemiological research which will not produce conclusions for several years. Research is also continuing into other potential effects (e.g. damage to hearing or the nervous system, and headaches). 4- If future research were to validate this hypothesis, i.e. demonstrate the existence of health hazards related to the usage of mobile phones, the probability, on an individual level, would certainly be very low. Indeed, it is reassuring to note that no risk has yet been demonstrated, in spite of the considerable amount of work done over the past several years. However, if there were a risk, the very high number of mobile telephone users could mean that, even if the individual risk were very low, the impact on public health could be substantial. In view of this, would it not be prudent to set new exposure .standards. at lower values immediately, without waiting for the results of ongoing research ? The group of

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experts consider that measures of this type would be justified if they were really effective in reducing potential risks. This implies, firstly, that the medical effects resulting from exposure to RF fields could be identified and secondly, that new values could be defined that would guarantee reduction, or even elimination, of this risk. This is not the case in the current state of knowledge. There is not, at present, any reliable scientific information that could be used to adjust and scale such measures. Therefore, any new threshold limit exposure values proposed would be unscientific, arbitrary, misleading, and would probably differ from one manufacturer or country to another, thus adding to public confusion and concern. 5- It has been conclusively established that using a mobile telephone while driving, whether with a hands-free kit or not, is a real accident risk factor. This risk is not associated with electromagnetic fields, but is due to the loss of concentration resulting from the telephone conversation. This is a major risk, in terms of both frequency and seriousness. 6- Mobile telephony has also been identified as a factor in security and medical safety (by speeding up calls for help and, thus, the arrival of emergency services, etc.). This means of communication also has other advantages that were not covered by the group of experts’ brief. Consequently, the group of experts make the following recommendations : 1- They recommend adopting an approach based on the precautionary principle to manage any potential risks associated with mobile telephony. The precautionary principle is understood as described in chapter I of the report. The general overall objective should be to reduce average exposure of the public to the lowest possible level compatible with service quality. The following aspects should be taken into account in implementing this principle: h- More intensive research into the biological and medical effects of exposure to RF is required, to reduce the uncertainties and elucidate points on which information is lacking. Research priorities and organisational recommendations are presented in the following chapter. i- Users should adopt prudent avoidance measures - simple steps aimed at reducing superfluous exposure (e.g. minimise the use of mobile telephones when reception is poor, use an earpiece kit, and avoid carrying mobile phones close to potentially sensitive tissue . i.e. a pregnant women’s abdomen or an adolescent’s gonads). j- Manufacturers should continue their efforts to reduce mobile telephone emissions to the lowest possible level compatible with service quality. k- The objective of reducing public exposure to a minimum is particularly important for potentially sensitive populations, including children and sick people. For this reason, the group of experts recommend that ‘sensitive’ buildings (hospitals, day care centers, and schools), located less than 100 metres from a base station, should not be directly in the path of the transmission beam49. This recommendation is not incompatible with the installation of a base station antenna on the roofs of buildings in this category, as the incident beam has little or no effect on the area immediately below it ("fountain" effect). The group of experts feel that, if operators apply these measures, public fears, especially those of parents concerned by their children’s exposure in school, will be allayed, especially keeping in mind that, in view of the exposure levels observed, the group of experts does not back the hypothesis that there is a health risk for populations living in the vicinity of base stations. l- Children are theoretically a high-risk population. In the current state of knowledge, it does not appear that the sensitive organs inside children’s heads receive a higher dose of

100

microwaves during a phone call than adults do. However, if they start using mobile telephones at an early age, the cumulative exposure over their lifetime will be higher than that of today’s adults (however, the constant, rapid changes in technology may lead us to reconsider this reasoning). There is no scientific data establishing any risks due to long-term exposure in adults or children, but neither is it possible to eliminate that possibility, in the current state of knowledge. For this reason, the group of experts suggest that parents who feel it is necessary to equip their children with mobile phones should ensure that they make reasonable use of this equipment. A recommendation to this effect should be included in the instructions for use supplied with all mobile telephones. m- Exclusion areas in the immediate vicinity of base stations, where access is prohibited, must be clearly marked, with a system of logos applicable throughout Europe. n- The group of experts do not support the proposal in the Stewart report concerning the installation of antennas run by different operators in the same area at a single base station. In keeping with the objective of reducing public exposure to the lowest possible level, the group noted that calculations have shown that, while concentrating or dispersing antennas does not affect average exposure, installing several in the same place would tend to concentrate the electromagnetic fields in space, and, therefore, lead to a more heterogeneous exposure for the population. The group is aware that this point of view may be in contradiction with. The limit of the beam is reached when the field power has decreased by a factor of two. This beam is defined in the horizontal axis and in the vertical axis concerns for landscape preservation, but feel that this problem can be solved by additional efforts to integrate (or hide) these antennas in the landscape, at a relatively moderate cost to operators. The group of experts felt that consideration of the proposal in the Stewart report concerning a mediation organisation to monitor the installation of base stations was not part of their brief. They do not endorse the hypothesis that living in the vicinity of base stations poses a health risk. Furthermore, they felt that aesthetic or economic issues involving base stations were outside the scope of their mission. The group of experts emphasises that the prudent attitude they recommend, in the current state of knowledge and uncertainties, does not in any case constitute a validation of the health hazard hypothesis. It is, rather, a matter of advice based on common sense, justified by the existence of a "reasonable doubt", pending further scientific investigation. 2- The public authorities should provide incentives for the implementation of these principles by all the stakeholders. d- The European Commission’s July 1999 recommendations should be applied in national legislation as soon as possible, to clarify the situation for all those involved. e- Mobile telephone users should be able to find out the extent of their exposure50. This requires two types of measures: Information on the power of mobile telephone emissions and on the local SAR in users’ heads, measured under standardised conditions, should be provided with every mobile telephone purchased. This will facilitate a comparison between mobile telephones, taking into account radiation efficiency, which affects local SAR. Telephone displays should inform users of the emission strength during conversations, expressed in a simple way (e.g. % of maximum power, averaged over the duration of the last telephone call). This would have an educational effect, showing users that making telephone calls under poor reception conditions increases the radiation they receive quite significantly.

101

f- The public should be able to find out the usual exposure in the vicinity of base stations. Several measures would be required to implement this principle: The .Agence Nationale des Fréquences. (ANFR . National Frequencies Agency) should establish standardised rules for measuring electromagnetic fields in the vicinity of base stations (prepared in the context of European protocols), as soon as possible. These rules should be adopted by all technical monitoring organisations authorised to carry out these measurements. An obligation to transmit the results of these measurements to the national monitoring authority, presently the ANFR, should be included in the specifications of all organizations authorised to carry out these measurements. Regular measurement campaigns carried out according to an annual, long-term programme, on the initiative of the ANFR, using a sampling schedule taking population density into account, in order to define maximum population exposure values (closest buildings in base station emission beams). The ANFR should set up a register of results per site for all their own measurements and those carried out by authorised private organisations, in the form of a data base accessible to the public via Internet. The ANFR should publish an annual report summarising the field levels measured throughout the entire country. The .Groupe interministériel RF. (Interdepartmental RF Group) should issue the set of technical specifications for the installation of base stations as soon as possible. This is currently in preparation at the CSTB and its application should be made compulsory. These national specifications should soon be replaced by a standardised European reference manual. 3- In view of the frequency and seriousness of accident risks, there should be more driver information on the danger of using mobile telephones while driving, with or without a hands-free kit, and traffic laws on this subject should be made stricter. A national information campaign on this theme should be launched in 2001. 4- The public should be given more extensive information on issues of legitimate concern. The informative document currently being prepared by the .Groupe interministériel RF. (Interdepartmental RF Group) to explain the physical and biological phenomena associated with mobile telephony should be completed and circulated to the general public as soon as possible. In particular, it is necessary to explain that exposure to the electromagnetic field of base stations is insignificant compared to that associated with mobile telephones themselves, even considering the exposure of the closest neighbours of the base stations under the most unfavourable emission conditions. It is recommended that people who have electronic implants (pacemakers, insulin pumps, neurostimulators, etc.) carry their telephone at least 15 cm away from their implant and hold it to the ear on the opposite side when they call. If these measures are applied, the use of mobile telephones should not present any risks. The group of experts noted that technical research into electromagnetic compatibility is continuing, particularly to deal. It is recalled that exact exposure cannot be directly measured and must be estimated according to some standardised parameters. True exposure varies considerably according to the environment and the antenna position. Estimation procedures are under standardisation. It follows from this sampling approach that average population exposure will be much lower than these values.

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The group of experts do not recommend that users equip themselves with "anti-radiation protection" systems, which have by no means proved their effectiveness. 5- The group of experts were not asked to examine the issue of exposure to RF in occupational situations. However, they recommend that appropriate steps should be taken and their implementation monitored by the labour inspection department and CRAM specialists, to ensure that maintenance and repair operations at base stations are carried out only when the installation is shut down. This recommendation is consistent with the concern to reduce exposure of the population . including workers . to the lowest possible level compatible with service quality. The Royal Society of Canada report recommended the reduction of local exposure limit thresholds for workers to the same values as those applicable for the public. The group of experts consider that this issue should be settled by ad hoc occupational risk management committees in France and the European Union. They are in favour of the recommendation in the British report that recordings should be kept for certain categories of highly-exposed workers, for epidemiological monitoring purposes. 6- In compliance with the rules recently laid down by the European Union governing the application of the precautionary principle, a report on all available scientific data should be prepared regularly by an ad hoc scientific body recognised by the Union, in order to examine whether there are grounds to modify legislation on the exposure of the general public and workers to electromagnetic fields associated with the radiofrequencies used by mobile telephones and base stations, and make appropriate recommendations to the political bodies responsible for these matters.

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ANNEXE 4 : Publication de l’OMS du 17/05/10 des résultats de l’étude Interphone. *14+

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ANNEXE 5 : Publication de l’OMS du 31/05/11 : Téléphone mobile classé dans le groupe 2B

pour les gliomes par le CIRC. [16]

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111

112

ANNEXE 6 : Fiche distribuée en début de séance (avant le déroulement du focus group).

Merci à toutes et à tous pour votre participation.

Cette étude « Champs électromagnétiques et Médecine Générale » va être conduite selon la

méthode des focus group, que je vais vous expliquer…

(L’anonymat sera respecté lors de l’exploitation des données ; l’enregistrement vidéo

réalisé avec votre accord ne sera utilisé qu’à une fin strictement personnelle dans le cadre

de ma thèse de Médecine Générale)

Nom : Prénom : Age :

Nombre d’enfants :

Activité (installé, remplaçant, mixte par exemple hospitalière etc..) :

En exercice depuis :

Adresse du/des lieu(x) d’exercice(s) :

Participation à une Formation Médicale Continue : OUI NON

Si oui, nombre par mois ?

Lecture de revues médicales : OUI NON

Si oui, laquelle/lesquelles ?

Sites internet consultés : OUI NON

Si oui, lesquels ?

Avez-vous un téléphone portable ? OUI NON

Avez-vous un kit piéton (oreillette) ? OUI NON

L’utilisez-vous ? OUI NON

Utilisez-vous une connexion Wi-Fi pour votre ordinateur? OUI NON

Si oui, précisez : régulièrement occasionnellement rarement

Si vous souhaitez être invité lors de la soutenance de ma thèse à la faculté Paris Saint-

Antoine, merci de me laisser votre email ou votre numéro de téléphone :

113

ANNEXE 7 : Brochure Téléphones Mobiles : Santé et Sécurité. [51]

Brochure mise en ligne en 08/2009 par le Ministère de le Santé.

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117

ANNEXE 8 : Entretien par courrier électronique du 17/02/11 de Mme C. Février, responsable

du contenu et de l’édition de la brochure « Téléphone mobile : Santé et Sécurité », au sein

du Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, Direction Générale de la Santé.

QUESTION 1) Cette brochure a t elle été distribuée en 2002 ? en 2007 ? en 2008 ?

REPONSE 1) Le dépliant "téléphones mobiles : santé et sécurité" a été actualisé à plusieurs

reprises et effectivement réédité en 2007 et 2008. Il est actuellement en cours de révision.

QUESTION 2) Si oui, à qui a-t-elle été distribuée ? Médecins en cabinet de Médecine Générale ? Médecins du travail ? Médecins de Prévention et de PMI ? Etc. ? (car cette brochure ne semble pas « connue » des médecins généralistes libéraux) REPONSE 2) Sous format papier, ce dépliant a essentiellement été diffusé auprès des services territoriaux de l'Etat et auprès des associations intéressées (consommateurs, familiales, élus, etc.). QUESTION 3) Est il possible actuellement de se la faire envoyer dans un cabinet de médecine générale pour les mettre à disposition des patients dans la salle d'attente? Si oui, en faisant quelles démarches ? REPONSE 3) Il est possible d'obtenir des exemplaires de la version 2008 en s'adressant au ministère en charge de la santé (courrier ou téléphone), dans la limite des stocks encore disponibles. QUESTION 4) Enfin pouvez vous me préciser à quoi correspond le bureau EA dont dépend cette brochure au Ministère de la Santé ? REPONSE 4) La Direction générale de la santé comporte plusieurs sous-directions, dont la sous-direction "prévention des risques liés à l'environnement et à l'alimentation" (EA).Le bureau EA1 (environnement extérieur et produits chimiques) fait partie de cette sous-direction, bureau dans lequel cette brochure est conçue. »

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ANNEXE 9 : 10 orientations retenues par le gouvernement suite à la table ronde « Grenelle

des Ondes » 06/2009. [52].

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ANNEXE 10 : Réseau National de Vigilance et de Prévention des Pathologies Professionnelles. (ANSES). [2]

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ANNEXE 11 : Enquête TNS-SOFRES 2009 « les adolescents, leur téléphone portable et

l’internet mobile ». [75]

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ANNEXE 12 : Entretien du 04 mai 2011 par courrier électronique du Dr Patrice Halimi,

chirurgien-pédiatre à Aix-en-Provence et Secrétaire Général de l’Association Santé

Environnement France (ASEF). [6].

QUESTION : Que pensez-vous de l'information faite aux médecins en matière d'ondes électromagnétiques, notamment téléphone mobile? REPONSE Dr P. Halimi : « Aujourd'hui, très peu de médecins sont informés par rapport à ce risque émergent. Pourtant, les questions sur la dangerosité des ondes électromagnétiques reviennent de façon récurrente au fil des consultations. Les agences sanitaires de l’Etat restent vagues sur la question…Prenons l’exemple de l'étude Interphone, les résultats sont très théoriques. Avec l’Association Santé Environnement France, nous avons dénoncé une fois encore la non prise en compte des préoccupations quotidiennes et présentes des patients…et de leurs médecins ! En effet, lorsqu’on nous demande "Docteur, est-ce dangereux d'utiliser son téléphone portable sans kit main libre? Puis-je l'utiliser sans risque à l'intérieur d'une voiture, avec les enfants? Puis-je autoriser mon adolescent à s'en servir?" Impossible de leur répondre « il faut attendre les résultats d’une enquête approfondie qui sera faite dans une dizaine ou une quinzaine d’années ! ». Le problème, aujourd'hui, c'est qu'on a une inadéquation entre le temps de la science et le temps de l'exercice médical. Aujourd'hui, on nous dit tout ira mieux demain ou après-demain quand on aura inventé le téléphone de "demain", ou dans 10 ans quand on aura validé la seconde étude épidémiologique. Or, le problème, c'est que moi je vis ici et maintenant et que j'aimerais qu'on me dise comment me protéger ici et maintenant... La question n’est pas de savoir si l’on veut téléphoner, tout le monde le veut ; la question est de savoir comment le faire sans risque. C’est pourquoi avec l’ASEF, nous appelons à une meilleure information des utilisateurs pour une utilisation plus intelligente du portable. Or, l’information des utilisateurs passe par l’information de leurs médecins. C’est aussi pour cette raison que l’ASEF en plus des supports d’information grand public qu’elle a réalisé a mis en place cette année des sessions de formation médicale continue sur la question. ».

En application, l’ASEF propose un poster d’information grand public à l’usage des adolescents et de leurs parents pour un bon usage du téléphone mobile :

Poster à l'usage des adolescents (ASEF)

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ANNEE 2011 Marjorie SALENGH

UNIVERSITE PARIS VI – FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE

Site Saint-Antoine - 27 rue de Chaligny - 75012 PARIS

« Champs Electromagnétiques (statiques, basses fréquences, et radiofréquences) : rôle et attitude du Médecin Généraliste.

Etude par la méthode des « Focus Groups » de médecins généralistes exerçant en Région Parisienne en 2010 et 2011. »

RESUME : Introduction : Les technologies utilisant des champs électromagnétiques se sont considérablement développées ces deux dernières décennies : téléphone mobile, Wi-Fi*, systèmes RFID*, etc. La question de l’impact sur la santé de ce « bain électromagnétique » se pose. Le médecin généraliste, au coeur du système de soins en France, est-il confronté à cette problématique émergente ? Méthode : Une enquête qualitative, par focus groups de médecins généralistes exerçant en région Parisienne, a été réalisée en 2010 et 2011 pour étudier leur rôle et attitude dans ce domaine. Résultats : Le manque de connaissances et de formation des médecins généralistes est mis en évidence. Les principales sources d’information sont les médias. Pour la majorité des médecins interrogés, il s’agit d’un problème de Santé Publique. Ils restent cependant partagés entre préoccupation et scepticisme. Les préoccupations concernent plus volontiers les enfants, adolescents, femmes enceintes et travailleurs exposés professionnellement. Les questions des patients sont peu nombreuses actuellement en ville. Ce thème n’est pratiquement jamais abordé en consultation spontanément par les médecins. L’électro-hypersensibilité est une entité mal connue, qui déroute les médecins dans leurs prises en charge. Conclusion : L’information et la formation des médecins est indispensable pour mieux cerner cette problématique émergente. La classification récente par le Centre International de Recherche sur le Cancer en cancérogène possible (groupe 2B) des radiofréquences, souligne la nécessité de s’y intéresser. Les recherches doivent être poursuivies pour améliorer l’état des connaissances et des pratiques médicales.

« Electromagnetic fields (static, low frequency, and radiofrequency) : role and attitude of the General Practitioner.

Survey of General Practioners practizing in Paris area between 2010 and 2011 by “Focus Groups” method. »

ABSTRACT : Background: For the two latest decades, electromagnetic field technologies have been considerably developed: mobile phone, Wi-Fi*, RFID* systems, etc. So the question about electromagnetic field environment’s impact on health arises. Within the French care system, is the general practitioner confronted with this emerging problem? Methods: A qualitative survey, by group interviews of GPs practizing in the Paris area, was designed to investigate their role and attitude in this domain, between 2010 and 2011. Results: Lack of knowledge and training of GPs in this domain is clearly highlighted. Their information sources are mainly the media. For the majority of physicians surveyed, it is a public health problem. However, they remain torn between concern and skepticism. Their concerns mainly relate to children, adolescents, pregnant women and workers occupationally exposed. The patients’ questions are not very frequent in general practice now. This subject is rarely addressed spontaneously by physicians in consultation. Electromagnetic hypersensitivity is an unfamiliar entity, which puzzles doctors in their practice. Conclusion: Information and training of doctors is essential to better understand this emerging issue. The recent classification of radiofrequency (2B group), by the International Agency Research on Cancer, as possible carcinogenic vector, stresses the need to develop interest in the subject. Research should be pursued to improve the state of knowledge and medical practices.

MOTS-CLES : Entretiens centrés - Médecins généralistes – Santé publique - Champs électromagnétiques – Téléphonie mobile – Intolérance environnementale idiopathique – Principe de précaution.

DIRECTEUR DE THESE : Madame le Docteur LEVY Johanna