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    Cinmas dAmrique latine17 | 2009:

    Varia

    Favela mode demploi

    SYLVIEDEBS

    p. 109-116

    Traduction(s) :

    Favela modo de empleo

    Rsums

    FranaisEspaolThme commun au cinema novo et la reprise, la reprsentation des favelas au cinma et latlvision suscite actuellement polmiques et dbats ancrs dans une lecture du cinma qui datedes annes 1960. Cit de Dieu, puis Troupe dlite, malgr lnorme succs populaire, nont pasconvaincu les critiques de cinma. Pour comprendre les enjeux du dbat, il est ncessaire deprendre en compte les changements de socit et de technologie qui se sont produits depuis, dune part, et de remonter la gnalogie de ces films dautre part.

    Tema comn en el cinema novo y la reactivacin, la representacin de las favelas en el cine y latelevisin suscitan actualmente polmicas y debates arraigados en una lectura del cine que datade los aos 60. Ciudad de Dios, y ms adelante Tropa de lite, a pesar del enorme xito popular,no convencieron a los crticos de cine. Para comprender lo que est en juego en este debate esnecesario, por un lado, tener en cuenta los cambios en la sociedad y en la tecnologa que se han

    producido, y por otro lado, remontar a la genealoga de esas pelculas.

    Entres dindex

    Mots-cls : favela, cinma, tlvision, esthtique, ethique, cinema novo, retomadaPalabras claves : favela, cine, televisin, esttica, tica, cinema novo, retomada

    Texte intgral

    Sans la police, ce serait le retour la justice individuelle. Cest lambigut du policierqui est montre. Il est la fois une dfense contre la loi de la jungle et en mme temps, il

    est constamment port lui-mme la violence, car il vit dans la socit capitaliste quiest une socit violente.

    Frederick Wiseman, Law and order, 1969

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    Cidade de Deus[Cit de Dieu](2002), de Fernando Meirelles

    Tropa de lite [Troupe dlite] (2007), de Jos Padilha

    Deux thmes classiques du cinma brsilien, consacrs notamment dans les annes1960 par le cinema novo, savoir le serto1et lafavela, connaissent depuis la reprisedu cinma des annes 1990, un certain regain dintrt, tant de la part de cinastesconsacrs comme Carlos Diegues, Eduardo Coutinho, Lucia Murat, Bruno Barreto,Helvcio Ratton, que de la part de la nouvelle gnration surgie avec la reprise, commeFernando Meirelles, Walter Salles, Joo Moreira Salles, Jos Padilha, Breno Silveira,MV Bill et Celso Athayde.

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    Ce qui change fondamentalement entre ces deux moments de lhistoire du cinmabrsilien dans la reprsentation de la favela, cest le succs de billetterie2, limpactmdiatique et les discussions que provoquent ces films. En effet, de Cit de Dieu(2002) Troupe dlite (2007), le public sest mobilis massivement (respectivement 3,5millions et 2,5 millions de spectateurs, plus 10 12 millions de spectateurs piratespour le second3). Par ailleurs, la presse et les critiques ont particip au dbat, avec la

    polmique lance par Ivana Bentes sur la cosmtique de la faim4

    loccasion de lasortie de Cit de Dieu, et poursuivie par Fernando Meirelles dans la revue Bravo,affirmant que Troupedliteavait plus dimpact que toute luvre de Glauber Rocha5.Ce dernier, Pre intouchable pour les uns, Pre tuer pour les autres, continue dtrele point de rfrence incontournable pour le cinma brsilien.

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    Notons que depuis le cinema novo, o la question du cinma dauteur vs cinmaindustriel tait au cur du dbat, pour la premire fois, un film brsilien dclenche unerflexion sur lesthtique et le rle du cinma dans la socit6. Pour tenter decomprendre ce phnomne, nous allons dans un premier temps faire un rappel rapidedes principaux changements de production et de rception du cinma des annes 1960 celui des annes 1990 jusqu nos jours, puis nous allons restituer la filiation

    cinmatographique de Troupe dlite de Jos Padilha en remontant Nouvelles duneguerre prive(1999) de Joo Moreira Salles.

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    Annes 1960 vs annes 1990

    Cidade de Deus[Cit de Dieu](2002), de Fernando Meirelles

    En trente ans, le Brsil a connu de nombreuses mutations, ce qui afondamentalement chang les donnes du march audiovisuel. De 70 millionsdhabitants en 1960 lors de linauguration de Braslia, le Brsil est pass 140 millionsdhabitants dans les annes 1990 pour atteindre 195 millions de nos jours, avec unpassage dune majorit rurale une majorit urbaine7, ce qui se reflte dans lesthmatiques abordes au cinma comme la tlvision. En ce qui concerne la formationet lunivers audiovisuel des cinastes, les nouvelles gnrations ne se reconnaissentplus dans les conditions prcaires partages par leurs prdcesseurs. Si, comme lednonait Glauber Rocha8, laccs aux films brsiliens et trangers comme laccs lacritique taient vraiment difficiles son poque, de nos jours le dveloppement des

    TICE dune part, la production et la traduction de livres de critiques dautre part, ontmodifi la formation des cinastes, comme celle du public. Laccs Internet et lamultiplication des festivals ont internationalis les esprits, et les coproductions avecdautres pays ont projet des cinastes comme Walter Salles ou Fernando Meirellesdans le circuit mondial du cinma. Sur le plan technique, de mme que lapparition duNagra et des camras Arriflex 16 mm avaient facilit la production des annes 1960, demme lapparition des camras et des bancs de montage numriques ont facilit laproduction des annes 1990. Une seule personne peut produire chez elle un long-mtrage : ce fut le cas de Marcelo Masago avec Ns que aqui estamos por vsesperarmos (1999), par exemple.

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    Tropa de lite [Troupe dlite](2007), de Jos Padilha

    Le facteur de changement le plus important est sans doute le dveloppement de la

    tlvision qui en tait encore ses dbuts dans les annes 1960, et ce nest pas unhasard quun des lments de la polmique actuelle se trouve au croisement de ces deuxvecteurs dimages. On constate que laudiovisuel a repris progressivement son compteles revendications nationalistes du cinema novo : des produits avec un contenunational auquel le public puisse sidentifier et qui le distingue de la productioninternationale. Cette permabilit entre les deux modes de communication sest faite defaon insidieuse dabord, puis volontaire. Nous pouvons ainsi distinguer deuxmoments cls dans cette volution : le lancement de GloboReprter dans les annes1970, puis la cration de Globo Filmes dans les annes 1990. En effet, Globo Reprterafait appel au cinaste Paulo Gil Soares pour coordonner les quipes composes decollgues comme Eduardo Coutinho, Jorge Bodansky, Hermano Penna, Maurice

    Capovilla, Walter Lima Jr ou encore Joo Batista de Andrade. Les sujets traits taientproches des proccupations de ces cinastes engags qui avaient trouv une brche dansle systme. Si, comme le confie Eduardo Coutinho, travailler pour la tlvision taitconsidr comme moins noble que de travailler pour le cinma, le passage par Globo

    Reprterlui a permis de faire un certain nombre dexpriences sur le plan du langage etde lexpression audiovisuelle9. Plus prs de nous, les rcentes dcisions politiques de TVGlobo montrent lorientation nationaliste des contenus et de la stratgie de conqute depublic. La cration de Globo Filmes en 1997, celle de Canal Brasil en 1998, le projet

    Brasil Total en 2002, lexposition de photographies intitule Brasil : a gente v poraquien 2004, la participation au Forum Brsilien de lAudiovisuel en 2004, ainsi quelorganisation du sminaire Contenu Brsil en 2004 en sont les preuves10. Enfin,

    rappelons que les annes 1960 ont aussi t le tournant dun changement profond de larelation avec le public : au mme moment o Glauber Rocha gagnait le prix du meilleurralisateur au Festival de Cannes avec Antonio das mortes (1969), Beto Rockfeller,produit par la TV Tupi, est consacr comme le meilleur feuilleton de tlvision11.

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    Parmi les consquences de linfluence tlvisuelle, le rapprochement actuel desgenres : les films de fiction empruntent de plus en plus aux techniques documentaireset prfrent travailler avec des acteurs non professionnels ou peu connus au cinma certains films de fiction naissent partir de films documentaires, comme Dernier arrt174 (2008) de Bruno Barreto, inspir par Bus 174 de Jos Padilha, ouLinha de passe(2008) de Walter Salles et Daniela Thomas, inspir de deux films documentaires deJoo Moreira Salles, Futebol (1998), en partenariat avec Artur Fontes et Santa Cruz

    (2000), en partenariat avec Marcos S Correia. De leur ct, les films documentairessont de plus en plus proches de lesthtique tlvisuelle. Certains critiques dnoncentune relation obligatoire, incontournable, avec les mdias, surtout avec les imagesproduites dans les programmes de tlvisions, particulirement celles du tl

    journalisme12. En effet, depuis les annes 1980, la tlvision a dlaiss les images

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    Noticias de uma guerra particularde Katia Lund et Joo Moreira Salles

    aseptises pour se rapprocher davantage dun Brsil rel. Des segments de populationjusque l peu ou pas reprsents entrent en scne : enfants des rues, prisonniers,favelados, recycleurs dordures. Le programmeAquiagoraa inaugur en 1991 le stylede journalisme sensationaliste (camra sur lpaule, images trembles, commentairesen direct faits par les reporters). Ainsi les lments du Cinma Vrit des annes 1960ont t recycls et associs un type de journalisme qui fait de la misre un spectaclemdiatique13. Dans un contexte de deliquescence des formes de reprsentationspolitiques, sociales et thiques, limage tlvisuelle acquiert une force de lgitimation

    presque absolue : il suffit dapparatre la tlvision pour exister et tre reconnu. Plusinnovateur encore, cest lorsque limage parcourt le chemin inverse, de la tlvision aucinma, comme la fait Jos Padilha dans Bus 174, o il a mis sur un mme plan desimages tournes et retransmises en direct par la tlvision lors de la prise dotage deSandro le 12 juin 200014, et les images tournes pour les besoins du documentaire. Cefaisant, il est all au-del dun simple acte de montage, car il a rcupr au cinma ceque Sandro avait fait avec la socit brsilienne grce la tlvision. La favela et lesenfants des rues, jusque-l privs dune expression directe, y ont eu droit : Ceci nestpas un film daction, non. Cest du srieux, dit Sandro en simulant une menace demort. Nous avions dj lexemple, pour la presse crite, de lentretien de Marcinho VPen 1996. Cest donc bien un changement des relations tlvision, cinma et socitque nous assistons. Alors que dans les annes 1960, il tait commun que les cinastesse substituent aux segments exclus de la socit brsilienne en devenant leur porte-

    voix, quil sagisse dattirer lattention sur limmigration nordestine, la condition despaysans ou des favelados, de nos jours ces segments exclus, nourris quotidiennementde tlvision, en connaissent parfaitement les codes et savent sen servir. On sesouviendra de la remarque de Roseli, une des personnes interviewes dans Bbilonia2000 (2000), qui adapte son image celle souhaite par les mdias15. Force est deconstater que de nos jours, lintrt du public comme celui des cinastes nest pluscentr sur des questions de socit ou de groupes sociaux, mais sur les individus et lesparcours singuliers. Ce qui intresse Eduardo Coutinho dans Santo Forte (1999), cenest pas de nous montrer ce quest une favela, mais de donner la parole onzehabitants de la favelaVila Parque da Cidade qui vont tmoigner de leurs histoires de

    vie, procd quil reprendra dans les films postrieurs, y comprisJogo de cena (2007).

    La promiscuit cinma/tlvision se traduit galement par la cration de films partir de sries tlvisuelles, le premier exemple tant Auto da Compadecida(2000),de Guel Araes. La formule na pas toujours march, pour preuve Caramuru, a invenodo Brasil(2001), du mme ralisateur. En revanche, le lancement de sries partir defilms, comme Cidade dos homens (2003-2006) ou Carandiru e outras historias

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    Nouvelles dune guerre prive

    (2005), permet de prolonger lexploitation dun thme forte audience, ce qui nousconduit revenir sur la dclaration de Fernando Meirelles propos de Troupe dlite:Cest lanti-Glauber. Glauber tait un type qui donnait son opinion dans chaquedialogue, dans chaque plan. Et Troupe dlite, cest le contraire. Cette stratgie a

    beaucoup plus dimpact dans la socit que nimporte quel film de Glauber16. En effet,les films du cinema novotaient loin datteindre un public aussi vaste, pour des raisonsidologiques, comme la dmontr Jean-Claude Bernardet dans son analyse de Cincovezes favela17(1962). labor avec lintention de faire prendre conscience aux habitants

    desfavelas des problmes sociaux dont ils sont victimes pour les inciter laction, lefilm atteindra exactement lobjectif contraire : Le rsultat de cette structuredramatique simpliste ntait pas une invitation la politisation, mais la passivit.Car le spectateur navait pas faire leffort de trouver le problme de la ralit prsentedans le film : le problme tait nonc de faon si catgorique quil nadmettait aucunediscussion et si on voulait en discuter, la ralit du film ne fournirait aucun lment.Le spectateur na gure besoin de faire des efforts pour trouver une solution : elle estdonne18. La discussion tait rserve au groupe de jeunes cinastes intellectuelsengags gauche qui taient proccups par les questions sociales, alors que de nos

    jours elle a lieu partout. Dans un pays continental qui communie du Nord au Sud etdEst en Ouest par le biais des feuilletons bass sur une dramaturgie qui constammentmle lactualit politique et sociale aux intrigues, il nest pas tonnant que la conqutedu public de cinma passe par celui de la tlvision. Et lorsque Fernando Meirellesqualifie son cinma comme celui de Jos Padilha danti hollywoodien19, il se rfre unefois de plus aux techniques de mise en scne. Il ne sagit plus, comme pour le cinemanovo, de rejeter le studio, mais la manire dy travailler : donner limpression dunespontanit documentaire, dun pris sur le vif tlvisuel. Et cest l prcisment quenous rencontrons les limites dun tel procd : si dbat il y a, sur quoi porte-t-il ? Lesensationnalisme, la rapidit des effets et du montage, la succession de clipspermettent-ils un vrai questionnement, un dbat de fond pour comprendre la questionde la violence urbaine ? Cest pourquoi nous allons revenir surNouvelles dune guerre

    prive.

    Aussi curieux que cela puisse paratre, le premier passage la tlvision du filmNouvelles dune guerre prive na suscit aucun commentaire particulier. Prix dumeilleur documentaire au Festival Tudo verdadeen 2000, le film a suivi une carrireinternationale dans les festivals sans jamais tre distribu en salles et il faudra attendre2005 pour quil soit disponible en DVD. En 2006, lorsque commencent circuler sous lemanteau les DVD pirates de Troupe dlite, apparaissent aussi, sous le nom de Troupedlite 2, des copies pirates de Nouvelles dune guerre prive ! Il est regrettable que les

    salles de cinma naient pas embot le pas, en projetant les deux films, comme celaavait t le cas pour Entreatosde Joo Moreira Salles etPeesdEduardo Coutinho en2004, deux films raliss lors de la campagne lectorale du prsident Luiz Incio Lulada Silva en 2002. Par un concours de circonstances extraordinaires, Nouvelles duneguerre prive est n sous de bons augures et a bnfici dun certain nombre departicularits qui lui ont confr un caractre sminal. Lanalyse du film nouspermettra de mettre en lumire deux aspects fondamentaux pour la polmiqueactuelle : dabord la gense du film et ses lments emblmatiques, puis lesrpercussions sur les autres films.

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    Premire particularit : film documentaire command et financ en partie parune tlvision franaise qui souhaitait un sujet sur la violence Rio 20. Film de

    commande donc, pour un spectateur a priori tranger, qui avait besoin dun certainnombre dexplications pour apprhender ce phnomne de violence urbaine spcifiquede Rio de Janeiro, do une ncessit didactique en arrire-plan, qui se concrtise parla division en chapitres annoncs par des slides, technique emprunte audocumentariste amricain Frederick Wiseman21. Ainsi le film droule

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    Tropa de lite [Troupe dlite] (2007), de Jos Padilha

    chronologiquement les chapitres suivants : le policier, le trafiquant, lhabitant, le dbut1950-1980, 1964, le combat, la rpression, les armes, la rupture, le chaos, la fatigue. Lasuccession des chapitres indique une volution historique marque par une aggravationde la situation et le constat dune impasse.

    Seconde particularit :contrairement une dmarche brsilienne devenue trophabituelle22, Joo Moreira Salles, plutt que dinterviewer des spcialistes de laquestion, a prfr, dentre de jeu, parler directement avec les acteurs concerns aupremier plan : la police, le trafiquant et lhabitant de la favela. Pas dintermdiaire,

    mais un tmoignage de premire main. En effet, en 1996, quand surgit lide du film,Rio de Janeiro passe par un moment particulirement violent o les confrontationspolice/trafiquants redoublent dintensit sous le commandement du gnral NiltonCerqueira, alors responsable de la scurit de ltat de Rio de Janeiro. Le sujet estclairement pos, ds louverture du film : Lexpansion du trafic de drogue partir desannes 1980 est la cause directe de la croissance du nombre des homicides. Interpellsen tant que citoyens brsiliens et cariocas, les ralisateurs conoivent le film commeune enqute, mthode reprise par Jos Padilha dansBus 174.

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    Troisime particularit : lanne 1996 marque un tournant dans lhistoire desrelations entre les trafiquants et la police Rio de Janeiro. Elle est ponctue par deuxvnements : le tournage du clip de Michael Jackson dirig par Spike Lee et lentretienque Marcinho VP accorde auJornal do Brasil. Du 10 au 17 fvrier, Michael Jackson est

    venu tourner le clip They dont care about us dans la favela Santa Marta, et cecicontre la volont du gouverneur de ltat, car la ville de Rio tait alors candidate aux JOde 2004. Pour la premire fois, la production a ngoci directement avec les trafiquantsde lafavela(et non avec la police) pour assurer sa scurit, ce qui tablissait clairementune nouvelle relation de force entre les marginaux et la socit. Katia Lund, co-ralisatrice de Nouvelles dune guerre prive, puis de Cit deDieu, tait alors laproductrice du clip. Au mme moment, elle prparait le tournage de Centrale du Brsil(1996), de Walter Salles. Ce dernier lui demande alors si elle ne souhaiterait pas faireun film sur ce fait exceptionnel, do le premier entretien ralis en prison avec le chefde la favela, Marcio. Et tout naturellement, lorsque Joo Moreira Salles dcide detourner Nouvelles dune guerre prive, il ira dabord sentretenir avec lui, dans lacachette o il se rfugie en dehors de ltat de Rio de Janeiro, aprs avoir fui la prison.Marcio lui indiquera le nom des trafiquants quil pourra interviewer pour son film. Parailleurs, dans son entretien avec leJornal do Brasil, Marcinho VP analyse le trafic dedrogue comme une raction des pauvres contre la violence institutionnalise de lasocit de consommation qui les exclut. De fait, il se considrait comme unentrepreneur qui offrait travail, sant et scurit aux habitants de la favela. On verradailleurs dans le film, Hlio Luz, le chef de la Police Civile, confirmer cette approche.

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    Joo Moreira Salles

    Quatrime particularit :le temps trs court de prparation et de tournage. Filmdurgence selon Joo Moreira Salles, trois semaines se sont droules entre la premirerunion de travail et le premier jour de tournage. Pas de prparation, donc, au sensclassique du terme, mais tournage direct de la prparation. Cest ainsi que lepersonnage principal du film, le capitaine Rodrigo Pimentel, a t dcouvert le jourmme du tournage. Arrive au poste de police, lquipe filme un entretien avec lecommandant du BOPE23, Milton Monteiro Filho. En quittant les lieux 18 h, JooMoreira Salles est interpell par la remarque dun des policiers : Quelle chance vousavez de rentrer ! Moi jai encore deux ou trois favelas contrler ce soir ! Le ton

    hsitant, contraire au ton ferme et dcid du commandant ou des entretiens officielsavec les membres de la police, attire lattention de Joo Moreira Salles. Cest ainsi quil afait la connaissance du Capitaine Rodrigo Pimentel, quil va donc interviewer cinqminutes aprs lavoir connu. Cet entretien, dune vingtaine de minutes, deviendra ainsila cl de tout le film, et, quelques annes plus tard, ce sera lui qui inspirera lepersonnage principal du film Troupe dlite, le Capitaine Nascimento.

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    Petite explication de texte : Cette rencontre est lexemple type du hasard quipeut faire la force singulire dun documentaire. En effet, pour la premire fois enprsence dune camra, le capitaine sest expliqu sur son mtier, et sans doute aussipour la premire fois pour lui-mme, il a formul publiquement et haute voix ce quilne stait jamais avou de faon aussi vidente et sincre : le sentiment dinutilit de

    son travail et le sentiment de fatigue qui en dcoulait. Cest dailleurs le tondsenchant du tmoignage, corrobor dune certaine faon par le ton ironique etcynique du chef de la scurit, Hlio Luz, qui confre au film cette rare force due autmoignage impressionnant du capitaine Rodrigo Pimentel.

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    Il faut souligner galement que cette rencontre ce jour-l et ce moment exact de sacarrire, a dclench une srie de consquences pour lui-mme et pour le cinma

    brsilien. Il a en effet dmissionn sept mois aprs cet entretien, pour faire du cinmason mtier. Il est devenu conseiller sur le film de Jos Padilha,Bus 174, co-scnariste deTroupe dlite, et a co-crit avec lanthropologue et ex-secrtaire national de la ScuritPublique Luiz Eduardo Soares et lex-membre du BOPE Andr Batista, le livre lite dela Troupe24.

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    Glauber Rocha

    Jos Padilha

    Fernando Meirelles

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    Cinquime particularit :Joo Moreira Salles avait t alert par Luis Schwarcz,directeur des ditions Companhia das Letras de So Paulo, de la rception dumanuscrit recommand par Roberto Schwarcz, intitul Cit de Dieu25, dont les droits,

    une fois le livre publi, seront achets par Fernando Meirelles26, qui en fera ladaptationcinmatographique avec Katia Lund. Le livre, qui a cr un vritable lectrochoc lors desa sortie, est le fruit de deux recherches, lune intitule Crime et criminalit Rio deJaneiro, lautre Justice et classes populaires, recherches menes sous lgide duCNPQ27et de la FUNCAMP28. Le travail de Paulo Lins, noir, habitant de la favelaetcrivain, a consist romancer les histoires vcues par les habitants de cette faveladevenue une des plus violentes de Rio de Janeiro. Pour cette raison, Joo Moreira Sallesdcide de linterviewer, et cest ainsi quapparat pour la premire fois lcran PauloLins, qui deviendra une rfrence incontournable par la suite. Il sera naturellement co-scnariste de Cit de Dieu, mais, auparavant, sera invit par Carlos Diegues pourcontribuer la cration des personnages et surtout la rvision et lactualisation des

    dialogues du film, tous passs au crible de lcrivain populaire et habitant de lafavela29du film Orfeu(1999).

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    Sixime particularit : la chance exceptionnelle davoir eu, lpoque dutournage, Hlio Luz, comme chef de la police civile de Rio de Janeiro. En effet, cetancien militant de gauche, compltement hors norme, tait justement en poste pourmontrer le travail de la police. Il va ouvrir beaucoup de portes, notamment celles de laprison. Cest lui que revient la suggestion de filmer le dpt darmes o plus tardseront tournes quelques squences duPremier jour(1999), de Walter Salles et DanielaThomas. Quand Jos Padilha, son tour, pour Bus 174, souhaitera filmer le dptdarmes, ce ne sera dj plus possible et il rutilisera les images de Nouvelles duneguerre prive. Quant au cachot du poste de police de tous les saints, o il y avait

    trente types dans un mouchoir de poche, il pourra tre film vide, mais plus jamaisoccup. Plus remarquable encore, est le discours du chef de la police civile : mmeconstat dsabus que le Capitaine Rodrigo Pimentel, dautant plus quil replace le traficde drogue dans une perspective internationale : do vient la drogue, comment arriventles armes fabriques en Suisse, aux tats-Unis ? Sur le plan local, il sinterroge sur le faitque la police nentre pas dans les quartiers chics de la banlieue Sud o lon consomme ladrogue. Et constate quil ny a pas plus pacifique que les cariocas : pour preuve, le

    voisinage du Club de Golf de So Conrado avec la favelade Rocinha ! Il reconnat lacorruption de la police, reconnat que cest le seul moyen de contrler deux millionsdexclus et va jusqu poser la question : La politique de scurit qui se pratique ici, estefficace, mais la question est la suivante : la socit veut-elle une police qui ne soit pas

    corrompue ? Il reconnat que la socit est injuste et que la police est l pour maintenircette socit injuste. Trois mois aprs le tournage, il quittera lui aussi la police etreprendra sa carrire politique. Le projet romantique du Commando Vermelho a vcu :lui qui prtendait combler les lacunes de ltat dans les favelas ny est pas arriv. Letrafic ne peut se substituer ltat, car ni la formation, ni la vie des trafiquants ne leur

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    Cinco vezes favela(1962), de Marcos Farias, Carlos Diegues, Miguel Borges, Joaquim

    permet davoir une vision long terme. Si le seul segment de ltat entrer dans lesfavelasest la police, impossible de remdier la situation, car il manque lducation etla sant.

    Septime particularit : la favela Santa Marta o le film a t ralis, avait tdj lobjet dun autre film documentaire intitulSanta Marta: deux semaines dans la

    favela30tourn exactement dix ans auparavant par Eduardo Coutinho, pour le comptede lISER (Institut dtudes Religieuses), et dont la photographie avait t faite parBreno Silveira, le ralisateur du filmIl tait une fois(2008). Quand Eduardo Coutinho

    tourne ce documentaire, il ne bnficie pas encore de la reconnaissance que luiapporterontSanto Forte,Bbilona 2000etEdificio Master(2002)31, mais on reconnatdj sa mthode dinvestigation : le film interroge les habitants de la favela et leurrelation avec la police. On voit, tour tour, les travailleurs rentrer et sortir de la favela,se plaindre ou faire lloge de leur quartier, parler du trafic et de la police dont ilssubissent les consquences dsastreuses. Il existe donc un point de repre concret pourcomparer lvolution de cette favelaen dix annes. Parmi les personnes interviewes,nous retrouvons deux personnages deNouvelles dune guerre prive:Itamar Silva, undes leaders communautaires, et le futur chef de la favela, Marcio, alors g de 14 ans(dont lentretien ne sera pas utilis dans Nouvelles dune guerre prive). Dans le film,nous assistons dj une premire confrontation entre les habitants et la police. Il enressort une nette hostilit des habitants lgard de cette dernire : la population sesent humilie, parce que leurs alles et venues sont contrles, mais la peur na pasencore atteint les limites constates dix ans plus tard, car la situation na faitquempirer. Comme le rappelle Katia Lund, lors de son entretien en prison avec Marcio,celui-ci lui avait confi : Si vous voulez comprendre ce quest unefavela, il faut voir lefilm dEduardo Coutinho32. Et dans ce film, quand Eduardo Coutinho lui demande cequil souhaiterait devenir une fois adulte, sa rponse est on ne peut plus claire : Jesouhaiterais devenir ingnieur, mais je sais que je ne pourrai pas entrer luniversit.En dautres termes, infimes sont les chances dchapper son destin.

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    Alors qu lpoque du cinema novo, il tait question de dnonciation des ingalitssociales et de conscientisation des masses, de nos jours le discours politique est

    singulirement absent du dbat. Cette dsertion se constate aussi dans les rangs de lapolice en raison du sentiment dimpuissance ressenti par les acteurs concerns. Alorsqu lpoque du cinema novo, la question tait aborde sur un plan national, de nos

    jours elle se dilue dans une dimension mondiale, ce qui accentue le sentimentdimpuissance. Si, au cinma, le film documentaire type enqute dnonce le

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    Carandiru, otras historias(2005), de Hector Babenco

    Noticias de uma guerra particular(1999), de Katia Lund et Joo Moreira Salles

    Notes

    1 Sylvie Debs, Le Nordeste revisit trente ans aprs le cinema novo, in Cinmas dAmriqueLatinen 7, Toulouse, 1999 , p. 103-112.

    2 Notons que la rception de ces deux films en France a t trs moyenne, en dpit du prixremport Berlin par Troupe dlite.

    3Voir article de Jos Carlos Avellar publi dans ce mme numro, Le spectateur dlite.

    4Ivana Bentes,Jornal do Brasil, Da Esttica Cosmtica da Fome, 08/07/2001. Voir larticlepubli dans O Estado de So Paulo, Cidade de Deus promove turismo no inferno, 31/08/02.

    5RevistaBravo, janvier 2008, Entretien avec Jos Padilha et Fernando Meirelles par Ana PaulaBianconcini Anjos. Site : http://bravonline.abril.com.br.

    6 Voir sminaire Da Estetica Cosmtica da Fome organis par Canal Brasilet lAssociationPauliste des Critiques dArt (APCA), Espao Unibanco, So Paulo, 16 au 19 septembre 2004.

    fonctionnement dun systme corrompu (Nouvelles dune guerre prive) oulinvisibilit des enfants des rues (Bus 174), ce cinma ne remplit pas les salles et nedclenche gure les dbats. En revanche, lorsque le cinma de fiction met en scne etspectacularise la violence, limage des films daction, alors oui, il stigmatise lesfoules et fait parler de ces nouveaux hros de notre socit.

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    7 Herv Thry, Neli Aparecida de Mello, Atlas du Brsi l, CNRS-Libergo, La DocumentationFranaise, 2003, p. 88-89 : Cette croissance globale sest accompagne dun retournement de laproportion entre population rurale et population urbaine, le point dinflexion se situant dans lesannes 1960.

    8Glauber Rocha,Reviso crtica do cinema brasileiro, So Paulo, Cosac & Naify, 2003, p. 33-34.

    9 Consuelo Lins, O documentrio de Eduardo Coutinho: televiso, cinema e vdeo, Rio deJaneiro, Jorge Zahar Ed., 2004, pp. 19-20.

    10Pedro Butcher, A dona da Histria: origens da Globo Filmes e seu impacto no audiovisuelbrasileiro, Rio de Janeiro, 2006, Dissertao de mestrado, UFRJ, 115 p. Site :http://www.ufrj.br.

    11Eduardo Escorel,Adivinhadores de agu : pensando no cinem a brasileiro, So Paulo, Cosak& Naify, 2005, p. 27.

    12Consuelo Lins e Cludia Mesquita,Filmar o real, Rio de Janeiro, Jorge Zahar, 2008, p. 44.

    13Ibidem , p. 45.

    14Jos Padilha, Objetivo subjetivo, Cinemais n 36, Rio de Janeiro, outubro/dezembro de 2003,p. 69.

    15Consuelo Lins e Cludia Mesquita, op. cit.,p. 46.

    16RevistaBravo, art. cit.

    17 Long-mtrage de cinq pisodes raliss par Marcos Farias, Carlos Diegues, Miguel Borges,Joaquim Pedro de Andrade et Leon Hirszman (CPC da UNE).

    18 Jean-Claude Bernardet, Brasil em tempo de cinema, Ensaio sobre o cinema brasileiro de1958 1966, So Paulo, Companhia das Letras, 2007, p. 42-43.

    19RevistaBravo, art. cit. : Nous utilisons une technique qui nous permet de laisser les acteurslibres sur le plateau, comme sils taient dans une pice de thtre. Ils interprtent la scne leurmanire, et la camra les accompagne, comme dans un documentaire.

    20 Noticias de uma guerra particular, Katia Lund e Joo Moreira Salles, DVD,Coleovideofilmes 03, disco 1, version commente par Joo Moreira Salles, Katia Lund, EduardoCoutinho et Carlos Alberto Mattos.

    21 Frederick Wiseman, Law and order , 1969, sur le travail quotidien dune brigade de policedans un quartier dfavoris de Kansas City.

    22 Jean-Claude Bernardet, Cineastas e imagens do povo, So Paulo, Companhia das Letras,2003, p. 281 296.

    23BOPE : Bataillon dintervention spciale de la police brsilienne.

    24Luiz Eduardo Soares, Andr Batista, Rodrigo Pimentel, Elite da tropa, Rio de Janeiro, 2006,315 p.

    25Paulo Lins,La Cit de Di eu, Paris, Gallimard, 2003, 414 p.

    26Notons que Breno Silveira, camraman du documentaire dEduardo Coutinho, Santa Marta :deux semaines dans la favela (1987), souhaitait acheter ces droits. Il tournera Era uma vez en2007.

    27CNR : Centre National de Recherches, quivalent de notre CNRS.

    28 Conseil National du Dveloppement Scientifique et Techno-logique et Fondation delUniversit de Campinas.

    29Dossier de presse du film Orfeu.

    30Ce documentaire se trouve sur le DVDNoticias de uma guerra particular.

    31Voir Consuelo Lins, O documentario de Eduardo Coutinho, Rio de Janeiro, Zahar, 2006, 208p.

    32Version commente de Nouvelles dune guerre priveavec Joo Moreira Salles, Katia Lund,Carlos Alberto Mattos et Eduardo Coutinho, DVD cit.

    Table des illustrations

    Titre Cidade de Deus[Cit de Dieu](2002), de Fernando Meirelles

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    Titre Tropa de lite [Troupe dlite] (2007), de Jos Padilha

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    Titre Cidade de Deus[Cit de Dieu](2002), de Fernando Meirelles

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    Titre Tropa de lite [Troupe dlite](2007), de Jos Padilha

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    Titre Noticias de uma guerra particularde Katia Lund et Joo Moreira Salles

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    Titre Tropa de lite [Troupe dlite] (2007), de Jos Padilha

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    Titre Joo Moreira Salles

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    Titre Glauber Rocha

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    Titre Jos Padilha

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    Titre Fernando Meirelles

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    Titre Cinco vezes favela(1962), de Marcos Farias, Carlos Diegues, MiguelBorges, J oaquim

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    Titre Carandiru, otras historias(2005), de Hector Babenco

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    Titre Noticias de uma guerra particular(1999), de Katia Lund et JooMoreira Salles

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    Pour citer cet article

    Rfrence papierSylvie Debs, Favela mode demploi , Cinmas dAmrique latine, 17 | 2009, 109-116.

    Rfrence lectroniqueSylvie Debs, Favela mode demploi , Cinmas dAmrique latine[En ligne], 17 | 2009, misen ligne le 06 novembre 2015, consult le 04 juillet 2016. URL :

    http://cinelatino.revues.org/1672

    Auteur

    Sylvie Debs

    Attache de Coop ration et d Action Culturelle lAmbassade de France au Brsil , et Docteur

    en Littrature Gnrale et Compare de lUniversit de Toulouse, Sylvie Debs participe divers festivals (jury), suit des tournages, collabore des revues et participe des sminaires

    et des vnements culturels. Elle a publi des livres et des articles sur la culture populaire, lecordel, la littrature et le cinma brsiliens et assure la programmation de films brsiliens dans

    https://cinelatino.revues.org/1681https://cinelatino.revues.org/docannexe/image/1672/img-13.pnghttps://cinelatino.revues.org/docannexe/image/1672/img-12.pnghttps://cinelatino.revues.org/docannexe/image/1672/img-11.pnghttps://cinelatino.revues.org/docannexe/image/1672/img-10.pnghttps://cinelatino.revues.org/docannexe/image/1672/img-9.pnghttps://cinelatino.revues.org/docannexe/image/1672/img-8.pnghttps://cinelatino.revues.org/docannexe/image/1672/img-7.pnghttps://cinelatino.revues.org/docannexe/image/1672/img-6.pnghttps://cinelatino.revues.org/docannexe/image/1672/img-5.pnghttps://cinelatino.revues.org/docannexe/image/1672/img-4.pnghttps://cinelatino.revues.org/docannexe/image/1672/img-3.png
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    des festivals. Elle enseignait la thorie de la communication lUniversit Robert Schuman deStrasbourg. En France, elle a publi Cinma et littrature au Brsil, Les mythes du serto :

    mergence dune identit nationale (2002) et Brsil, latelier des cinastes (2004).

    Droits dauteur

    Cinmas dAmrique latine est mis disposition selon les termes de la licence CreativeCommons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International .

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