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Lettre d’information n°33 - Coup de soleil B.P. 2433, 75024 Paris cedex 01 tél : 01.45.08.59.38 fax : 01.45.08.59.34 courriel : [email protected] site : www.coupdesoleil.net « Lettre d’information » aux adhérents et amis de Coup de soleil n°33 2 juin 200 FELLAG ou la mécanique du coeur Football et immigration p.13 Les « Justes » du Maghreb p.15 Gaza : l’inacceptable p.16

FELLAG - Coup de soleilcoupdesoleil.net/s/wp-content/uploads/2015/02/letinfos33.pdf · Lettre d’information n°33 - 3 EDITORIAL En ce 21 juin 2010, nous saluerons bien sûr l’arrivée

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Lettre d’information n°33 - �

Coup de soleilB.P. 2433, 75024 Paris cedex 01tél : 01.45.08.59.38fax : 01.45.08.59.34courriel : [email protected] : www.coupdesoleil.net

« Lettre d’information »aux adhérents et amis de Coup de soleil

n°332� juin 20�0

FELLAGou

la mécanique du coeur

Football etimmigration

p.13

Les « Justes »du Maghreb

p.15

Gaza :l’inacceptable

p.16

Lettre d’information n°33 - 2

Lettre d’information n°33 - 3

EDITORIAL

En ce 21 juin 2010, nous saluerons bien sûr l’arrivée de l’été.

Nous ne saluerons pas, par contre, une équipe de France de football dont les « résultats » et le comportement dans la préparation et les débuts de la Coupe du monde nous laissent pour le moins perplexes !

Mais nous aurons plaisir à saluer une équipe d’Algérie, qui n’est certes pas à la hauteur des Lakhdar Belloumi, Mustapha Dahleb, Rabah Madjer et autres Rachid Mekhloufi de la légende. C’est pourtant une équipe jeune, composée de nombreux Franco-algériens, qui semble « en vouloir » et dont la présence en Afrique du Sud est déjà une grande fierté pour tous les Maghrébins et les amis du Maghreb.

Le football reste un mélange de passion populaire et de promotion sociale (pour le meilleur), mais aussi de tricheries en tous genres, de violences et d’argent-roi (pour le pire). Une seule page de cette Lettre (la p. 13) y est donc consacrée.

Nous avons préféré, pour l’essentiel, saluer des amis, créateurs de talent comme le comédien Fellag ou le cinéaste Malek Bensmaïl et évoquer une riche activité culturelle (cinéma, musique, théâtre et architecture).

Nous avons aussi voulu rendre hommage à des femmes, à des jeunes, à des journalistes et à des militants des deux rives, qui font preuve d’une imagination et d’un courage réconfortants pour nos sociétés en crise.

L’actualité au Proche-Orient, toujours aussi désespérante, nous a aussi rattrapés : nous y consacrons les pages 16 et 17 de cette Lettre.

Bon été à toutes et à tous !

Georges MORIN

Régie par la loi de 1901, l’association Coup de soleil aspire à rassembler les gens originaires du Maghreb et leurs amis. Elle a pour vocation première de renforcer les liens entre ces populations, quelles que soient leurs origines géographique (Algérie, France, Maroc ou Tunisie), culturelle (arabo-berbère, juive ou européenne), ou historique (immigrés ou rapatriés). Elle a aussi pour objectif de mettre en lumière les apports multiples du Maghreb et de ses populations à la culture et à la société françaises. Les activités de Coup de soleil sont essentiellement tournées vers l’information (réflexion sur l’histoire ou l’actualité du Maghreb et de l’intégration) et vers la culture (mise en valeur des livres, films, musiques et spectacles).Les adhérents de Coup de soleil peuvent se regrouper en sections régionales (comme ils le font aujourd’hui en Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Provence et Rhône-Alpes) ou en sections départementales (Pyrénées-orientales) pour démultiplier sur le terrain l’action de Coup de soleil. A travers ces objectifs et ces activités, les militants de Coup de soleil veulent contribuer à bâtir une «société française sûre d’elle-même, ouverte au monde et fraternelle» (art. 2 des statuts). Ils inscrivent résolument leur action dans le cadre d’une communauté de destin entre les peuples de la Méditerranée occidentale.

Vous êtes originaire ou ami du Maghreb ? Notre action vous intéresse ?

Rejoignez Coup de soleil ! [www.coupdesoleil.net]

La Lettre d’information de Coup de soleil n°33 du 21 juin 2010 B.P 2433, 75024 Paris cedex 01 Courriel : [email protected] Site : www.coupdesoleil.net

Au sommaire de ce numéro 33 ______________________________________________________

Notre invité : Fellag

- Fellag ou la mécanique du cœur…………………………………. .4 - « Tous les Algériens sont des mécaniciens »…………………........5

L’actualité culturelle

- Cinéma • La Méditerranée à Puteaux……………………………...6 • « La Chine est encore loin »………………………….....7 - Musique : Le printemps des festivals………………………….......8 - Théâtre : Molière au Maroc……………………………………......9 - Architecture : Fernand Pouillon à Alger……………………….......9

Société

- La Méditerranée des femmes……………………………………..10 - Femmes d’Hassi Messaoud…………………………………........10 - Le voile se donne en spectacle…et Dilem se déchaîne…………..11 - Relever les défis : de l’Everest aux entreprises de mode…...........12 - Planète foot • « One, two, three… »......................................................13 • Football et immigration..................................................13

Histoire

- La guerre d’Algérie et le cinéma………………………………....14 - Les « Justes » du Maghreb…………………………………….....15

Méditerranée

- Gaza : l’inacceptable……………………………………………..16

On en parle

- De Aïcha à Roschdy Zem en passant par Charles de Gaulle et Agnès Jaoui…………………..18

Coup de soleil et ses sections

- L’association nationale………………………...............................20 - Languedoc-Roussillon……………………………………............23 - Pyrénées-orientales…………………………………………….....25 - Rhône-Alpes...................................................................................26 - Provence..........................................................................................27

Lettre d’information n°33 - �

Fellag ou la mécanique du cœur

- « Rire, c’est une façon de dire «Plus jamais ça !» »

- « Je cherche à tuer le microbe de la sauvagerie par la fantaisie et l’amour de la vie »

- « S’il y a un moteur dans mon travail, depuis toujours, c’est la tendresse que je porte à tous les peuples ; j’essaie d’aller chercher ce qui est beau en entrant avec une machette dans les petits travers »

- « Je pense que toute histoire est un condensé, une vision du monde qui raconte énormément de choses à propos d’une société ».

- Sur ces débuts : « Le besoin était grand d’exprimer ma vision personnelle du monde et du tintamarre algérien. Le one man show n’était donc pas réellement un choix, c’était une urgence ».

- « L’humoriste est un jeteur de passerelles »

- « Je suis l’un des meilleurs contributeurs à l’amélioration de l’indice I.B.B.N., l’indice de bonheur brut national »

« Le foot ? En 1982, quand l’Algérie a battu la grande équipe d’Allemagne (2 à 1) j’ai vécu un moment de bonheur inouï. L’équipe respirait la jeunesse, la spontanéité. Il y avait ce côté David contre Goliath ! »

- « Je suis un homme de théâtre, c’est-à-dire un poste d’observation, un thermomètre de la combustion sociale, un baromètre »

- « Je pense que faire de l’humour, du théâtre communautaire peut être une grave dérive. C’est un enfermement. Ce n’est plus de la culture, c’est de la claustrophobie. Il faut ouvrir toutes les portes, les fenêtres, les vasistas de la société dans laquelle on vit pour qu’elle exporte sa culture et aspire à celle des autres »

- « Je ne serai vraiment heureux que le jour où mon peuple trouvera lui aussi le bonheur… »

Citations :

Critiques dithyrambiques, salles combles et public sous le charme ! C’est avec Coup de soleil que Fellag a voulu conclure en beauté, le 6 juin dernier, l’ultime représentation de « Tous les Algériens sont des mécaniciens » au théâtre des Bouffes-parisiens. Le comédien algérien a définitivement conquis le cœur du public français. Portrait d’un artiste multiforme, humoriste et humaniste.

De « Djurdjurassique bled », à « Tous les Algériens sont des mécaniciens », en passant par « Un bateau pour l’Australie » Fellag nous parle avec humour, tendresse et ironie de sa Kabylie natale et du peuple algérien. Depuis ses premiers seul-en-scène à Alger dans les années 80 jusqu’à aujourd’hui, ses spectacles sont comme autant de pages tour à tour tragiques et pleines d’espérance pour l’Algérie. Il y

traite avec finesse des thèmes qui agitent les Algériens, tels que la frustration des jeunes, les rapports hommes-femmes ou encore les abus de pouvoirs.

Une chose est sûre, Fellag connaît bien son pays : du village d’Azzefoun où il est né, à Alger où il a été formé à l’Ecole nationale d’art dramatique, en passant par les nombreuses régions qu’il a traversées au gré de ses premières tournées, Mohamed Fellag est attaché à son pays. Même lorsqu’il doit s’exiler en France en 1995, l’Algérie et surtout son peuple avec ses peines, son désarroi mais aussi ses espoirs, ses joies et sa « folie »

restent sa première source d’inspiration. Les personnages qu’il interprète et les situations qu’il décrit sont directement inspirés du quotidien des hommes et des femmes vivant en Algérie. Et le public algérien a trouvé en lui un porte-parole indépendant, qui mêle joyeusement l’arabe au berbère et au français pour mieux s’affranchir des discours officiels et parler sans fard et avec justesse de son pays.

De ce côté-ci de la Méditerranée, Fellag a aussi su se faire un nom. Mais pas celui du « Momo » de service, l’humoriste « exotique » à l’accent chantant qui ravit les esprits ignorants. L’artiste n’est jamais tombé dans le piège de la caricature. Auprès de sa formidable partenaire, la talentueuse Marianne Epin, Fellag raconte dans son dernier spectacle, Alger mais aussi les Chinois, les Etats-Unis, Obama… Refusant de s’enfermer dans un univers exclusif et toujours attentif au monde qui l’entoure, Fellag est un homme de son temps, qui ne joue pas au comédien maghrébin « d’origine contrôlée ». Artiste complet, il s’investit depuis longtemps dans différents domaines tels que le cinéma ou encore la littérature avec, notamment, L’allumeur de rêve berbère ou encore Rue des petites daurades.

Cette curiosité et ce sens aigu de l’observation, ainsi traduits dans une langue riche et vivante, confèrent au comédien algérien une dimension multiculturelle qui transcende les genres et les frontières et dont l’humour tendre et ironique est un pont jeté vers l’autre. Fellag racontait d’ailleurs, dans son roman « Le dernier chameau », comment Buster Keaton, Rudolph Valentino, vedettes du cinéma muet – genre universel par excellence - lui ont donné l’envie de jouer la comédie. Il y avait les moustaches et la canne de Chaplin, aujourd’hui nous avons les moustaches et le chapeau de Fellag.

Fellag

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- « Rire, c’est une façon de dire «Plus jamais ça !» »

- « Je cherche à tuer le microbe de la sauvagerie par la fantaisie et l’amour de la vie »

- « S’il y a un moteur dans mon travail, depuis toujours, c’est la tendresse que je porte à tous les peuples ; j’essaie d’aller chercher ce qui est beau en entrant avec une machette dans les petits travers »

- « Je pense que toute histoire est un condensé, une vision du monde qui raconte énormément de choses à propos d’une société ».

- Sur ces débuts : « Le besoin était grand d’exprimer ma vision personnelle du monde et du tintamarre algérien. Le one man show n’était donc pas réellement un choix, c’était une urgence ».

- « L’humoriste est un jeteur de passerelles »

- « Je suis l’un des meilleurs contributeurs à l’amélioration de l’indice I.B.B.N., l’indice de bonheur brut national »

« Le foot ? En 1982, quand l’Algérie a battu la grande équipe d’Allemagne (2 à 1) j’ai vécu un moment de bonheur inouï. L’équipe respirait la jeunesse, la spontanéité. Il y avait ce côté David contre Goliath ! »

- « Je suis un homme de théâtre, c’est-à-dire un poste d’observation, un thermomètre de la combustion sociale, un baromètre »

- « Je pense que faire de l’humour, du théâtre communautaire peut être une grave dérive. C’est un enfermement. Ce n’est plus de la culture, c’est de la claustrophobie. Il faut ouvrir toutes les portes, les fenêtres, les vasistas de la société dans laquelle on vit pour qu’elle exporte sa culture et aspire à celle des autres »

- « Je ne serai vraiment heureux que le jour où mon peuple trouvera lui aussi le bonheur… »

Citations :

Les voir tous deux en scène joyeusement unis et malicieusement drôles est déjà un plaisir…politique. Quasi « citoyen ». Elle, Marianne Epin, ex-sociétaire de la Comédie-Française, interprète virtuose et fine dans la grande tradition du répertoire hexagonal de souche. Lui, Fellag, sexagénaire algérien, Charlie Chaplin du Maghreb, portant derrière ses moustaches de crooner méditerranéeen toute l’ironie et la sagesse imagée des moralistes du Sud. Et cet élégant et virevoltant couple « mixte », comme on dit – et à la scène comme à la ville -, de tourbillonner tel un Fred Astaire et une Ginger Rogers de légende hollywoodienne sur la réalité pourtant toute algéroise de Salim et Shéhérazade, leurs pétillants personnages, ex-fonctionnaires d’un lycée que l’arabisation forcée de leur pays a mis à la retraite. Dans leur cité, ils semblent n’en pas trop souffrir. Sur scène, avec pour tout décor trois rangées de cordes à linge où sèchent de grands draps blancs, Salim et Shéhérazade se jouent d’un quotidien difficile mais toujours haut en couleur. A croire que, l’âge venant, Fellag a trouvé une distance amusée et bienveillante avec le monde, une résignation enfin consentie peut-être, lui qui dans Djurdjurassique Bled ou Un bateau pour l’Australie dépeignait avec plus de causticité la crise économique, sociale, politique et l’inquiétante montée de l’islamisme qui ravageaient l’Algérie.

Qu’il nous conte l’irrésistible ascension industrialo-financière des Chinois au pays d’Albert Camus ou, avec une verve toute italianisante, l’homérique panne de voiture de Monsieur Saïd, que tout le quartier tente vainement de réparer, Fellag brasse ici davantage les émotions que la critique au vitriol du régime. C’est que règne dans ce spectacle chaleureux un constant bonheur de la langue, qui transfigure jusqu’aux situations les plus terribles. Car non seulement Fellag est un comédien diaboliquement habile (formé sous les auspices de Stanislavski à l’Ecole nationale d’art dramatique d’Alger, puis entré dès 1972 – et jusqu’à son premier exil au Canada en 1978 – dans la grande troupe du Théâtre national), mais surtout un magicien des mots. Dès les premières minutes de Tous les Algériens sont des mécaniciens, on est ainsi saisi, comme à chacun de ses précédents one-man-show, par la beauté d’un langage tel qu’on n’en entend plus guère. Inventif et coloré, sans vulgarité ni démagogie, toujours élégant et d’une clarté, d’une exigence, d’une dignité formidables. Nourri d’un mélange d’arabe populaire, de kabyle et de français, le verbe de Fellag pourrait pourtant user d’artifices, de clins d’œil racoleurs avec bonnes blagues à accent à l’appui. Jamais l’artiste ne se les permet. Et ses phrases à la pureté transparente surprennent bien davantage le spectateur, le réveillent plus que n’importe quel jeu de mots complaisant ou railleries politiquement convenues. Fellag et Marianne Epin, dans leur duo presque rétro à force d’harmonie délicate, élèvent l’analyse socio - politique jusqu’à la fable poétique. Quand Shéhérazade évoque avec humour la situation – plus contrastée qu’on ne pourrait l’imaginer – d’une femme algérienne indépendante et les pieds sur terre, on s’évade avec elle du réel pour atteindre la fantaisie. Derrière le charme revendiqué de ce face-à-face amoureux, tout cependant est dit : la difficulté de vivre en Algérie, la corruption, la société déprimée, les jeunes désespérés, l’islamisme castrateur et la débrouille obligée. Mais avec grâce. Alors, peu à peu, on se sent de plus en plus proche de ce peuple frère dont on occulte si volontiers la parenté, le passé commun. Fellag et Marianne Epin transfigurent toute hostilité en complicité neuve. Politiques et citoyens aussi, on avait prévenu…

Fabienne Pascaud

Tous les Algériens sont des mécaniciens

Le dernier spectacle de Fellag, vu par Télérama

FELLAG

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1er Festival du film des rives de la Méditerranée,du 2 au 5 juin 2010 à Puteaux (Hauts-de-Seine) :

coup de projecteur sur le cinema algérien

Du 2 au 5 juin dernier, la 1ère édition du « Festival du film des rives de la Méditerranée » a été organisée à Puteaux par l’association « Les deux rives de la Méditerranée ». Le coup de projecteur a été mis sur le cinéma algérien. Les films suivants ont été projetés: Délice Paloma, de Nadir Moknèche ; Cartouches gauloises, de Mehdi Charef ; Inland, de Tarik Téguia ; Harragas, de Merzak Allouache ; Sous les pieds des femmes, de Rachida Krim ; Machaho, de Belkacem Hadjaj et Mascarades, de Lyès Salem

L’ambition du festival était de faire découvrir un cinéma peu connu en France, alors même que plus de 4 millions d’Algériens, Franco-algériens et Français d’Algérie vivent sur notre territoire. Serions nous devenus tellement autistes que nous serions incapables d’entendre l’autre, celui que l’on croit si différent de nous ? Cette initiative a eu un écho très favorable dans le nombreux public venu assister aux projections.

Nous avons vécu plusieurs temps forts pendant ces quatre jours. Le premier fut, sans aucun doute, la rencontre du public avec Biyouna après la projection de Délice Paloma où elle tient le rôle principal. Son authenticité et son humour ont conquis le public. Les youyous ont résonné dans tout Puteaux ! Vendredi soir, la projection de Harragas et l’échange avec la productrice étaient moins joyeux mais plus ancrés dans la réalité et la détresse d’une partie de la jeunesse algérienne. Ce débat a permis à chacun de s’interroger sur les risques encourus par ceux qui recherchent l’Eldorado au prix de leur vie.

Samedi, sous un soleil de plomb, nous avons organisé un débat sur la diversité dans les médias avec la participation de Rachid Arhab (journaliste et membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel) Alexandre Michelin (président de la commission du CNC et de l’ACSé sur la diversité), Fadila Méhal (directrice de la culture à l’ACSé) et Malik Chibane (réalisateur). De l’avis de tous, les interventions ont été marquées par beaucoup de pertinence et de justesse dans les propos. On a eu l’occasion d’entendre dans le public Agnès Jaoui, marraine et présidente du jury du festival, militer pour les quotas à la télévision.

Le jury, composé d’Agnès Jaoui, réalisatrice et comédienne, Jérôme Prieur, réalisateur, Mahmoud Zemmouri, réalisateur, Frédéric Pagès, critique au Canard Enchainé et Malik Chibane, réalisateur, s’est réuni samedi soir pour récompenser le meilleur film. Les 220 personnes présentes ont assisté à la remise du prix par Agnès Jaoui. La marraine a voulu rappeler son combat déterminé contre l’ignorance et le racisme avant de remettre le prix du festival au film Harragas, de Merzak Allouache. La productrice, Véronique Zerdoun, très émue par cette récompense, a dédié ce prix à tous les harragas qui périssent au cours de leur « voyage ».

Ce festival a voulu poser la question du mieux vivre ensemble. Sommes-nous capables de regarder l’autre différemment ? Le cinéma a la faculté d’apporter un autre éclairage pour nous émanciper des idées reçues. Le septième art est un mode d’expression qui offre l’occasion de s’affranchir de son appartenance géographique, sociale ou culturelle, pour accéder à l’universalité de l’homme. Dès lors, notre leitmotiv prend tout son sens : changer de regard pour changer d’image.

A l’année prochaine. Et vive le cinéma méditerranéen !

Kader Chibane, directeur du Festival

Fadila Méhal

Agnes Jaoui

Rachid Arhab

Malik Chibane

CULTURE

Lettre d’information n°33 - �

Une présentation du film tout d’abord ? Voici ce que nous écrivions à l’issue de l’avant-première : « Tout près des gorges de Rhoufi, dans le massif des Aurès, en Algérie, le réalisateur a effectué une plongée de près d’une année au cœur du village de Ghassira. Malek a pris le temps qu’il fallait pour instaurer la confiance avec ses habitants. Et il en a fait de formidables acteurs : les gamins d’une classe de CM2, dans l’école même où enseignait l’instituteur Monnerot, premier mort de la guerre d’Algérie le 1er novembre 1954 ; les deux instituteurs de langue arabe et de langue française ; la femme de ménage de l’école ; l’école coranique et son moalim ; des anciens maquisards de la guerre d’indépendance ; des personnages hauts en couleur comme Azouz le forgeron et Messaoud le poète militant. Ce film est un chef-d’œuvre ! L’une d’entre nous résumait très bien ce que ressentaient les spectateurs, en interpellant ainsi Malek Bensmaïl : « Comment avez-vous réussi à traiter avec tant de fraicheur et tant de grâce, à travers la vie paisible d’un village, des problèmes aussi lourds que la colonisation, la guerre, le terrorisme, la pluralité des langues, la situation de la femme, les désespérances et les rêves que l’on croise chaque jour en Algérie, au Maghreb ou dans les relations franco-maghrébines ? Un film à voir absolument !»

Une présentation de l’auteur ? Né à Constantine en 1966, Malek Bensmaïl quitte l’Algérie en 1988 pour étudier le cinéma en France. Diplômé de l’Ecole supérieure d’études cinématographiques, il s’attache dès le début à exploiter le format du documentaire pour travailler sur des thèmes qui le préoccupent : la question de l’appartenance et de l’identité dans l’histoire contemporaine de l’Algérie. Au fil de ses documentaires, il trace un portrait complexe de son pays et en extrait avec finesse ses enjeux et ses tensions.

Ce que l’auteur dit du film : « Le désir d’un film surgit souvent à partir des autres films réalisés et d’une suite de questions qui restent posées, suspendues. L’envie de faire ce dernier film m’est venue après mon documentaire Aliénations, où j’ai été confronté à l’univers de la folie - documentaire où d’ailleurs la question de l’identité et de la langue est déjà prédominante-, et après Le grand jeu,  film sur une élection présidentielle où j’ai parcouru le territoire sur plus de 40 000 km, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud. J’y ai vu un monde rural difficile et dur, j’y ai rencontré un nombre impressionnant d’enfants d’agriculteurs et d’ouvriers… Des enfants aux visages tendus par le désir d’apprendre, le désir de rencontres, visages tantôt inquiets, souvent drôles, rieurs, parfois graves. J’ai commencé à imaginer en premier lieu un projet sur la langue, sur l’école comme enjeu de pouvoir et d’acculturation

en Algérie, de la colonisation à nos jours. J’ai alors décidé que « l’enfance », l’apprentissage, et la vie d’un village des Aurès où a commencé la guerre de libération, seraient probablement les thèmes forts de mon prochain film documentaire. L’enfant n’est-il pas l’interrogateur idéal et obsédant de notre époque ? Histoire, crise d’identité, guerre d’Algérie, terrorisme, décennie noire, crise économique et sociale…Mon pays, c’est un monde d’hommes. Il n’y a pas d’enfance à proprement parler, il y a juste une première vie. L’enfance est écrasée par le dur monde des hommes. L’enfant est à la fois témoin oculaire et victime innocente de la misère, de la ruine morale, de l’exclusion, mais aussi appel à une éducation et une humanité nouvelles. L’enfant est la figure du déshérité/héritier à qui les adultes doivent des comptes sur l’état de l’Algérie et des soins pour son avenir.

Malek Bensmaïl

Ce qu’en dit le Monde : « Il y a dans ce film magnifique tout ce qui nourrit les angoisses et les malentendus, tout ce qui alimente le brouhaha qui recouvre l’espace et le temps que partagent la France et l’Algérie : la colonisation et la guerre, le poids de la religion, le sort fait aux femmes, la bataille entre les langues… Mais La Chine est encore loin n’est pas de ces films faits pour déclencher un débat. Son rythme ample laisse la place aux sensations qui, elles-mêmes, plus tard, susciteront la réflexion. C’est un film qui donne leur place aux hommes et aux enfants d’un petit village d’Algérie, Ghassira, qui les traite avec le respect et l’affection que méritent les personnages de cinéma.»

Thomas Sotinel (Le Monde, 28 avril 2010)

« La Chine est encore loin… », film de Malek Bensmaïl :une magnifique plongée dans l’Algérie profonde

Coup de soleil a tenu à accompagner fidèlement ce très beau film documentaire : trois soirées « spéciales Coup de soleil » (projection suivie d’un débat avec le réalisateur) au Saint-André-des-Arts à Paris (6ème), une matinée à Aubervilliers et d’autres séances en régions, où nos sections se sont aussi mobilisées.

CULTURE

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Le printemps revient… et les festivals aussi ! Depuis le mois de mars, et dans de nombreuses régions fleurissent des festivals aussi divers que variés. Petit tour d’horizon de ce printemps musical au Nord et au Sud de la Méditerranée.

La région parisienne a pris récemment de nouvelles couleurs: organisé en partenariat avec la revue Mondomix, le festival « Paris, capitale des musiques du monde » proposait du 1er au 21 mai une balade musicale et métissée sur l’axe Nord-Sud entre Châtelet et la Goutte-d’Or. De nombreux pays étaient représentés, notamment l’Algérie avec de nombreux artistes : Idir et Rachid Taha, Souad Massi ainsi que l’Orchestre national de Barbès. Du côté de la Seine-Saint-Denis, à Sevran, le Maroc était à l’honneur avec le festival « Inspiration marocaine » qui s’est tenu du 14 au 22 mai. De nombreux artistes étaient présents tels que Nass El Ghiwane, le groupe de rock marocain Hoba Hoba Spirit ou encore la jeune et talentueuse Karimouche. Mais cet événement n’était pas que musical puisqu’il proposait également des défilés, expositions, lectures de contes et autres activités.

Le Maghreb était également « dans tous ses états » à l’occasion de la 6ème édition du festival « Newbled » qui s’est tenu dans différents lieux de la capitale. Au French k-wa comme au Glazart ou encore au centre Fleury Goutte d’or, des musiciens comme Cheikh Sidi Bémol, Magyd Cherfi, Amazigh Kateb et bien d’autres se sont ainsi produits. Autre ambiance à l’IMA qui proposait jusqu’au 19 juin son 11ème festival musical avec « Le luth dans tous ses éclats ». Du Maroc en passant par l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, la Syrie, la Palestine et l’Irak, chacun des représentants de ces pays a fait résonner avec éclat et beauté cet instrument né au milieu du 13ème siècle en Andalousie. Mais les régions n’étaient pas en reste. A Angoulême en mai dernier, le festival « Musiques métisses » accueillait Hindi Zahra et Amazigh Kateb. Le Sud de la France, quant à lui, a vibré au rythme de deux grands événements : le festival « Couleurs urbaines » à La-Seyne (Var), où se sont produits Mouss et

Hakim, de Zebda et le festival « Arabesques » à Montpellier, à la rencontre des cultures arabes. Au programme: des concerts avec Idir, Hindi Zahra, Hasna El Becharia…mais aussi de la danse avec la chorégraphe Saâdia Souyah, des expos, des débats, des contes et des démonstrations de calligraphie. Un formidable état des lieux sur l’étendue et le dynamisme des cultures arabes

De l’autre côté de la Méditerranée, le Maroc s’est illustré avec pas moins de trois festivals distingués par la diversité de leur programmation. A Rabat, en mai dernier, la scène du festival de Mawazine était aussi internationale que prestigieuse, avec des invités renommés tels que Sting, Santana, BB King ou encore Elton John. Dans un autre registre mais tout aussi impressionnant, le « Festival des musiques sacrées » à Fès (photo) proposait un voyage musical et spirituel avec des artistes venus des quatre coins du monde et de la Méditerranée ainsi que des danses et des rencontres (Vous pouvez voir les moments forts de ce festival sur le blog : http://mondomix.com/blogs/fes-2010-musiques-sacrees-du-monde.php).

Enfin c’est sans doute le festival le plus atypique : celui qui s’est déroulé début juin dans un village du Rif, à Joujouka. Chaque année, le village organise pendant trois jours et trois nuits un festival de musique soufie dont les protagonistes sont des villageois qui s’adonnent à une pratique ancestrale, la boujeloudia, qui remonterait à l’Antiquité, bien avant la conquête arabe et l’Islam. Plusieurs personnalités occidentales ont été subjuguées par cette cérémonie. Parmi elles, l’écrivain William Burrough ou encore les Rolling Stones qui se sont inspirés de cette musique pour composer l’album Steel Wheels.

NB : Si vous ne voulez pas rater les prochains événements musicaux de cet été, rendez-vous sur notre site Internet où nous mettons en ligne chaque vendredi soir un agenda culturel hebdomadaire.

Musique : le printemps des festivals

CULTURE

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Molière au MarocLa troupe du Théâtre national populaire de Villeurbanne ( Rhône) était en tournée au Maroc du 7 mai au 5 juin pour présenter quatre pièces de Molière. Dépaysement garanti.

Des vers français du 17ème siècle déclamés devant un public majoritairement arabophone sur la place publique. C’est le pari (réussi !) de Christian Schiaretti qui a fait voyager Molière à travers huit villes du pays (Agadir, Casablanca, Mohammedia, Fès, Meknès, Tétouan, Rabat et Marrakech). Le directeur du TNP, et une dizaine de ses jeunes comédiens auxquels se sont greffés trois comédiens marocains, ont ainsi monté quatre pièces, parmi les moins connues mais tout aussi irrévérencieuses du répertoire de Molière : « Sganarelle ou le cocu imaginaire », « Le médecin volant », « La jalousie du barbouillé » et « L’étourdi ». Visages grimés et costumes Grand siècle, ils ont joué dans les rues de

Marrakech ou de Meknès devant un public composé d’hommes, de femmes et d’enfants de 7 à 77 ans, interloqués et curieux. La diction des comédiens, peu familière, n’a pas empêché les spectateurs et les passants de réagir, tour à tour par des éclats de rire ou des manifestations d’incrédulité.

Du spectacle certes, mais cette tournée a aussi été l’occasion d’aller à la rencontre des plus jeunes par le biais d’ateliers ou de débats organisés dans de nombreux collèges et lycées, tels que le prestigieux lycée français Marguerite-Yourcenar de Fès. Les écoles primaires n’étaient pas en reste puisque des bus gratuits ont été affrétés pour qu’ils fassent partie de l’aventure. Cette belle initiative n’a en effet été possible que grâce au soutien et à la participation d’acteurs institutionnels et universitaires. Ainsi, huit instituts

culturels français, ambassade de France, enseignants, universitaires, élus et sponsors marocains ont-ils conjugué leurs forces pour permettre la réalisation de ce projet.

De la route ils en ont fait, les comédiens du TNP ! Mais, au-delà du côté touristique, cette tournée, toute particulière, fut davantage une expérience humaine qui, grâce à ce public plus frais que celui – un peu ronronnant – des salles parisiennes, a donné un coup de jeune à Molière et rappelé que le théâtre est avant tout un spectacle vivant.

Exposition : Fernand Pouillon à AlgerHumanité et grandeur d’un habitat pour tous

Fernand Pouillon, architecte,« La bataille du logement » à Alger (1953-1957)

Du 28 juin au 30 octobre 2010, à Toulouse (Haute-Garonne), dans les locaux du Centre méridional de l’architecture et de la ville (CMAV), 5 rue du Panthéon, une grande exposition est consacrée à l’œuvre de l’architecte Fernand Pouillon à Alger. De 1953 à 1957, à la demande du maire de la ville : Jacques Chevallier, il s’efforça de répondre au problème du logement dans la capitale. Diar-el-Mahçoul et Diar-es-Saada en 1953-1954 puis Climat de France en 1955-1957 furent les trois principaux grands ensembles de logements alors réalisés par Fernand Pouillon.

Nous reviendrons longuement, dans la Lettre n° 34 de septembre prochain, sur ce grand architecte qui a marqué durablement le patrimoine bâti d’Alger, avant l’indépendance, puis le patrimoine touristique de toute l’Algérie, dans les années 70, toujours aux côtés de Jacques Chevallier.

Une exposition réalisée par l’AERA et le CAUE 31, avec l’association Les pierres sauvages de Belcastel, et dont Stéphane Gruet (architecte et philosophe) est le commissaire général.

CULTURE

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Musique, danse, humour…l’atmosphère était particulièrement chaleureuse ce vendredi 7 mai au Cabaret sauvage, à Paris. L’association « Fonds pour les femmes en Méditerranée » organisait une soirée de gala : « La Méditerranée des femmes ». Au programme, du beau monde avec la participation à titre gracieux de nombreuses artistes : Souad Massi, Biyouna, Samia Diar, Agnès Jaoui et beaucoup d’autres. L’occasion également de présenter les favoris du concours photo « Méditerranée des femmes : sortir du quotidien », autour d’un jury exigeant : Réza, Marie-Paule Nègre, Patrick Zachman, Janet Danel Helleu, Souad Belhaddad, Philippe Grangeau et Elisabeth Sayers.

Bien que festive, cette soirée voulait néanmoins rappeler que de nombreuses femmes des rives de la Méditerranée demeurent victimes d’inégalités, de discriminations et de violences. Ce gala a donc surtout permis de reverser l’ensemble des fonds collectés aux projets menés par l’association, créée en janvier 2008 et dont Fawzia Baba-Aïssa est la présidente. En effet, l’organisation se charge de financer les activités d’associations présentes aux quatre coins de la Méditerranée. Parmi ces projets, l’association prévoit :

- le renforcement des capacités créatrices des femmes par le réseau d’artisanat « Res’sart » (Algérie)

- la mise en place de réseaux féministes des deux rives : Initiative féministe européenne et Forum des femmes arabes Aïcha (France/Maghreb)

- la création de ponts au niveau local pour rassembler les femmes marginalisées : projet Joussour, de l’association « Kayan » (Israël)

- la mise à disposition d’information et de documentation sur les droits des femmes : avec l’association « Voix de femmes marocaines » (Maroc)

- le soutien aux activités de « Aswat Palestinian Gay Women » (Palestine)

L’association compte mener de nouvelles actions à travers de nombreuses campagnes telles que la défense de l’égalité devant la loi en Algérie ou encore l’égalité dans l’héritage dans les pays du Sud. Le Fonds pour les femmes en Méditerranée prévoit

également un colloque sur les violences faites aux jeunes filles en France ainsi qu’une formation de jeunes femmes au leadership, au Maroc.

SOCIETE

La Méditerranée des femmes : une belle soirée et de grands projets

Femmes de Hassi-Messaoud

Les deux superbes dessins de cette page sont dus au talent de l’artiste algérien Farid Benyaa, originaire de Sidi-Aïch (près de Béjaïa). Architecte, artiste-peintre et galériste, il a exposé en Algérie, en France, en Suisse et en Turquie. Voir le site de l’artiste [www.farid-benyaa.com]

Le lundi 10 mai dernier, partis de gauche, associations féministes et de défense des droits de l’Homme étaient réunis devant l’ambassade d’Algérie à Paris, en soutien aux femmes de Hassi-Messaoud. Le 13 juillet 2001, cette ville du Sud de l’Algérie avait été le théâtre d’un lynchage des femmes seules travaillant dans la cité pétroliére. En mars 2010, plusieurs femmes ont à nouveau été agressées. Les associations demandent justice.

Voir l’excellent reportage réalisé par Ghania Mouffok dans le Monde diplomatique du 1er mai 2010.

Lire également le dernier livre de Nadia Kaci, Laissées pour morte (éd Max Milo) qui revient sur le lynchage des femmes de Hassi-Messaoud, avec les témoignages de Rahmouna Salah et Fatiha Maamoura. L’auteure et actrice algérienne était l’invitée de la librairie Regards à Marseille, le mardi 22 juin, pour y présenter son livre.

Lettre d’information n°33 - ��

Le voile en scène

Loin des discours démagogiques, débats et polémiques qui agitent la classe politique, trois créatrices ont pris le voile afin de l’employer comme objet artistique et expérimental. Pourtant il ne s’agit pas d’abstraction, ces artistes ne sont pas dupes et savent que leur vision personnelle ne va pas sans une certaine prise de position.

Trois œuvres, trois personnalités: la chorégraphe franco-tunisienne Héla Fattoumi, la plasticienne marocaine Majida

Khattari et l’artiste de cirque britannique Layla Rosa. Les deux premières étaient à l’affiche du Théâtre de la Cité Internationale à Paris, la troisième a participé au Spring Festival de Cherbourg.

« VIP »,comme voile islamique parisien. C’est ainsi que Majida Khattari a intitulé son défilé-performance. Burqas, niqabs, hijabs et safsaris sont revisités par l’artiste qui donne à ces tenues une dimension érotique et provocatrice. Les tissus sont découpés en lanières ou couvrent le visage pour laisser apparaître le corps entièrement nu. L’obsession de la plasticienne pour ce vêtement est née en 1996 en plein débat sur le voile à

l’école. Depuis, Majida Khattari décline cet objet avec cette envie d’ouvrir le dialogue au lieu de donner des leçons.

Plus personnelle, la mise en scène d’Héla Fattoumi retrace l’histoire familiale dans son solo « Manta ». L’artiste, de culture arabo-musulmane, s’interroge sur les jeunes femmes de sa famille, de plus en plus nombreuses à porter le voile alors que sa mère et sa grand-mère l’avaient quitté. Vêtue sur scène d’une burqa couleur chair, presque abstraite, l’artiste a tenté de faire ressortir les ambivalences de ce vêtement. De dos, de profil ou de face les plis du tissu revêtent une dimension à chaque fois changeante : de la madone à la statuaire grecque en passant par l’odalisque orientale.

La Londonienne d’origine saoudienne, Layla Rosa a, quant à elle, voulu renouer avec ses origines arabes reçues en héritage d’un père saoudien qu’elle n’a pas connu. Dans son duo féminin « What if… »,elle a croisé les témoignages de femmes musulmanes, d’ouvriers et d’artistes.

Quand le voile se donne en spectacle…

Il rime avec scandale et ne cesse d’occuper les sphères religieuse, judiciaire, médiatique et politique. Eux, viennent de divers horizons artistiques et géographiques. Chorégraphes, plasticiens, dessinateurs de presse, ils en parlent avec humour, provocation ou gravité et ont en commun cette envie de sortir le voile de ce « débat » empoisonné, qui nourrit les extrémistes de tous bords.

... et que Dilem se déchaîne

SOCIETE

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L’un est veilleur de nuit au Crous de Lyon, l’autre est journaliste, né en Seine-St-Denis. Ils ont en commun leurs origines mais aussi leur ascension…sur le toit du monde ! Nadir Dendoune et Ned Bouadjar sont les deux premiers Franco-algériens à gravir l’Everest.

Ned Bouajar, la quarantaine, est depuis sa plus tendre enfance un féru d’alpinisme. Le 24 mai, il a réalisé son rêve en plantant les drapeaux français et algérien sur le sommet de l’Everest. Pourtant, ce sportif a encore d’autres défis à relever puisqu’il doit encore gravir le mont Vinson en Antarctique et la pyramide de Cartensz en Indonésie.

Nadir Dendoune, premier Franco-algérien à atteindre l’Everest en 2008, se considère, quant à lui comme un amateur. Pour rejoindre une

équipe d’alpinistes chevronnés, il n’avait pas hésité à falsifier son CV. Pourtant, cette tête brûlée n’en est pas à son premier défi puisqu’il s’était déjà lancé dans un Paris-Sydney en VTT et dans le rôle de bouclier humain à Baghdad en 2003. Une fois au sommet de l’Everest, Nadir Dendoune a réalisé un cœur en carton sur lequel il a écrit « 93 » : « J’ai pensé très fort à mes parents, illettrés algériens. J’avais un super concept en tête : une fois au sommet, je planterais côte à côte les deux drapeaux, le français et l’algérien. Une manière de réconcilier mes deux identités (…). Finalement, j’ai confectionné un cœur en carton et j’ai écrit dessus le chiffre 93. Le département le moins aimé de France. Celui où j’ai grandi et que je ne quitterais pour rien au monde », écrit-il dans son dernier livre : Un tocard sur le toit du monde (éd JC Lattès), paru en mai 2010.

Deux Franco-algériens sur le toit du monde !

On connaissait les partenariats avec les grandes écoles pour favoriser l’égalité des chances, mais bien d’autres domaines restent peu accessibles aux jeunes issus des quartiers défavorisés. C’est le cas de la mode. Bien que sensibles à leur style et à leur image, les jeunes sont tenus à l’écart des ses formations souvent coûteuses et élitistes.

Face à ce constat, Randstad, JC Decaux et la marque de vêtement Pull and Bear, fondateurs du Conseil national des entreprises pour la banlieue, ont décidé de lancer en mai dernier le concours CitéStyle. Des jeunes de 18 à 26 ans issus de quartiers défavorisés ont ainsi pu participer à la compétition en dessinant une mini-collection d’urban wear. A la clé pour les cinq finalistes : une bourse de 3 000 € offerte par Randstad et un stage en Espagne par Inditex.

C’est une jeune créatrice de mode d’origine algérienne, Sabra Kerrouche (photo), qui a remporté ce prix le 20 mai dernier. A 24 ans, la jeune fille, qui habite à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), rêve d’ouvrir une boutique à Paris. Le nom de sa future marque : « Aul people » avec « Aul » comme sa ville d’Aulnay.

La mode dans les quartiers

Relever les défisSOCIETE

Lettre d’information n°33 - �3

Exposition : la CNHI mouille le maillot

Du 26 mai au 17 octobre 2010, avec l’exposition « Allez la France ! Football et immigration, histoires croisées » la Cité s’interroge sur les rapports entre football et immigration Pratique originaire d’Angleterre, le football se diffuse en France à la fin du 19ème siècle, à la faveur des déplacements et migrations. Joueurs étrangers en clubs amateurs du début du 20ème siècle, vedettes étrangères en clubs professionnels du championnat de France, joueurs étrangers naturalisés ou - plus fréquemment - d’origine étrangère endossant le maillot tricolore lors des compétitions internationales, relations entre supporters, joueurs et clubs, entre média et joueurs : le football révèle nombre d’enjeux de la société d’aujourd’hui. « Facteur de rapprochement entre les peuples » pour les uns, « creuset » de l’immigration pour les autres, ou encore sport pouvant générer xénophobie et racisme, le football et sa pratique constituent à leur manière un miroir de la société française.

L’exposition s’organise selon 3 grands axes :- la diffusion du football en France (création des premiers clubs) avec la venue de migrants Anglais ou de Français revenant d’Angleterre et de Suisse ;- l’organisation d’une immigration à la logique sportive depuis la mise en place d’un championnat de France professionnel en 1932 (parcours de joueurs étrangers) ;- les « générations » de l’équipe de France de 1938 à 1998 (à partir des portraits des joueurs sélectionnés pour chaque Coupe du monde) en tant que «reflet», avec décalage générationnel, de l’immigration industrielle (fils de Polonais, Italiens, Espagnols, Maghrébins,…) [ voir le site : www.histoire-immigration.fr].

« One, two, three, viva l’Aldjérie », peut-on entendre depuis quelques mois dans les bouches de petits et grands, depuis que l’équipe de football algérienne s’est illustrée lors des éliminatoires pour la Coupe du monde. La ferveur est palpable avant même que n’aient débuté les jeux. Au contraire, l’équipe de France ne semble pas attirer les foules, comme avant le départ à la retraite de Zidane. Au-delà des enjeux strictement sportifs, l’espoir que suscite l’équipe algérienne en France est révélateur de notre société : le football est devenu le terrain où se cristallisent les identités. Les Bleus de 1998 étaient black-blanc-beur, le miroir de la société française, reflétant une image de cohésion et d’unité, à travers laquelle chacun se plaisait à rêver. Ce beau miroir faisait oublier les crises sociales, le racisme et tout le monde était uni derrière Zidane, icône d’une immigration « réussie ». Aujourd’hui, l’équipe de France, récemment impliquée dans des faits divers peu reluisants, n’a plus cette aura de diversité victorieuse.

Cette année, pour les jeunes d’origine maghrébine, les Fennecs ,qui n’ont pas participé à la Coupe depuis deux décennies, représentent un nouvel espoir. Peut-être peut-on y voir un

effet «Obama », le fameux « Yes we can » appliqué au football algérien et ses supporters maghrébins. Il y a l’envie de se dire « Et pourquoi pas nous ? », comme pour rompre dans le cadre sportif des inégalités Nord-Sud bel et bien réelles. Mais pour les jeunes Français d’origine algérienne, cet engouement semble aussi le signe d’un certain malaise - certes, d’un point de vue sportif, l’équipe de France donne peu d’espoir – lié à une situation sociale qui les met « sur la touche » dans leur quotidien. Ainsi l’Algérie constitue le pays d’origine fantasmé tandis que la France renvoie à une réalité qui ne fait pas rêver.

La Coupe du monde est aussi un grand rendez-vous très lucratif pour de nombreuses marques qui se sont saisies de la ferveur pour les Fennecs pour développer un marché juteux à destination des supporters. T-shirt, drapeaux, écharpes, casquettes mais aussi tongs, boissons énergisantes, autant de produits dérivés aux couleurs du drapeau algérien parfois agrémentés de slogan tels que « Sure we can » ou « One, two, three, viva l’Algérie ». Même les grosses marques s’y mettent puisque Puma compte vendre rien qu’en France 175 000 maillots officiels de l’équipe algérienne, à 75 € pièce.

Planète footDes coupes du monde de football, il y en a tous les quatre ans… mais l’édition 2010 est un peu particulière : pour la première fois cet événement mondial est organisé en terres africaines, en Afrique du Sud. De plus, l’Algérie, seul pays maghrébin à concourir, revient dans la compétition après 28 ans d’absence. En France, la participation des Fennecs fait déjà grand bruit.

SOCIETE

Lettre d’information n°33 - ��

Depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, ce conflit, qu’on a longtemps surnommé « la guerre sans nom », n’a cessé de susciter l’intérêt de cinéastes, aussi bien français qu’algériens. Les films sur le sujet ne sont jamais passés inaperçus et ont souvent provoqué de vives réactions : de l’indignation à la reconnaissance sans oublier les cas de censure. Ce qui se joue dans l’approche cinématographique de la guerre d’Algérie est avant tout la question de la mémoire, celle que certains veulent mettre en lumière et que d’autres préfèrent occulter.

Mai 2006. L’équipe du film « Indigènes », réalisé par Rachid Bouchareb, est ovationnée par le public à Cannes et reçoit un prix spécial. Le réalisateur y traite d’un sujet jusqu’alors jamais évoqué dans les manuels d’Histoire : celui des anciens combattants des colonies qui ont participé à la libération de l’Europe pendant la seconde guerre mondiale. Si les faits sont historiques, le sujet pose le problème actuel des pensions de ces anciens combattants qui, contrairement à leurs homologues français, n’ont jamais perçu d’indemnisation de l’Etat français pour service rendu à la Nation. Il a donc fallu attendre ce film pour que le président de la République de l’époque, Jacques Chirac, s’engage à revaloriser leur pension (voir encadré).

Mai 2010. « Négationniste », « anti-français », c’est ainsi que ses détracteurs qualifient le film « Hors-la-loi », réalisé par le même Rachid Bouchareb et présenté à Cannes. Ce deuxième volet du triptyque consacré à la guerre d’Algérie s’ouvre sur les massacres de Sétif, le 8 mai 1945. Avant même sa présentation à Cannes, le député des Alpes-Maritimes, Lionel Lucca, saisit le secrétariat d’Etat à la défense, estimant – sans même l’avoir vu – que le film comporte des erreurs historiques. Des historiens ont en effet trouvé quelques erreurs bénignes mais « il ne s’agit pas d’un documentaire scientifique », souligne un autre réalisateur, « c’est une fiction, qui retrace l’évolution des trois frères d’ « Indigènes » après 1945 et pendant la guerre d’Algérie ».

D’anciens militants du FLN jugent d’ailleurs à Alger que ce film ne donne pas de leur combat une image très gratifiante ! Alors : anti-français ? anti-algérien ? Ni l’un ni l’autre bien sûr. Il s’agit avant tout de cinéma et de liberté de création.

Rachid Bouchareb n’est pas le seul à s’être « attaqué » au sujet de la guerre d’Algérie. En France, René Vautier, cinéaste engagé et militant anticolonialiste, est connu pour son film « Avoir vingt ans dans les Aurès » réalisé en 1971. Prix de la critique à Cannes en 1972, la même année, le film demeure pourtant peu visible sur les écrans (il est d’ailleurs diffusé ce 15 juin à une heure avancée de la nuit). René Vautier, auteur d’ « Une nation, l’Algérie » avait été poursuivi en 1954 pour atteinte à la sécurité intérieure en raison d’une phrase : « L’Algérie sera de toute façon indépendante ».

Parmi les œuvres les plus emblématiques « La bataille d’Alger », réalisée en 1966 par le cinéaste italien Gilles Pontecorvo, a été longtemps interdite en France avant d’être diffusée en 1970 mais aussitôt retirée des écrans sous la pression de manifestants d’extrême-droite. Le film est resté pratiquement inédit jusqu’en 2004. Cette œuvre, qui retrace l’histoire d’Ali Amara, dit « Ali la pointe » pendant le soulèvement de la population de la Casbah en 1957, est l’une des premières à briser les tabous sur les agissements de l’armée française au cours de ce qu’on a longtemps appelé de simples «évènements».

HISTOIRE

La guerre d’Algérie dans le cinéma : petites histoires dans la grande Histoire

Les bienfaits inattendus du film « Indigènes » : La pension des anciens combattants connaît de nouvelles avancées

Réclamé depuis des décennies, l’alignement des retraites des anciens combattants issus des troupes coloniales et résidant à l’étranger, sur celles de leurs homologues français, sera bientôt effectif, grâce à une décision du Conseil constitutionnel rendue fin mai. Les Sages ont estimé inconstitutionnel que les pensions soient différentes, selon que l’ancien combattant réside en France ou à l’étranger. Quelque 30 000 personnes pourraient être concernées, selon le secrétariat d’Etat à la défense. En novembre 2006, l’Assemblée nationale avait entériné la revalorisation des pensions des anciens combattants des ex-colonies, un dossier en souffrance depuis 45 ans, débloqué par Jacques Chirac après de la sortie du film « Indigènes ». 84 000 anciens combattants coloniaux de 23 nationalités devaient en bénéficier, s’ils en faisaient la demande (57.000 au titre des retraites du combattant et 27.000 à celui des pensions d’invalidité). Mais cette « décristallisation » ne portait que sur « la retraite du combattant » (distincte de la pension de retraite et versée au titre de la détention d’une « carte de combattant »), et les pensions militaires d’invalidité. Cette situation avait encore été pointée du doigt par la Cour des comptes dans son rapport 2010 qui parlait d’une « égalité de traitement trop longtemps retardée ». Depuis, ce gel des pensions curieusement décidé par de Gaulle à l’indépendance des colonies, était vécu comme une injustice infligée par la France à l’égard de combattants qui s’étaient battus pour elle pendant les deux guerres mondiales, en Algérie ou Indochine, au prix de la vie de dizaines de milliers d’entre eux.

Autres films sur la guerre d’Algérie : « L’insoumis » d’Alain Cavalier (1964) / « Chroniques des années de braise » de Mohamed-Lakhdar Hamina (1975) – Palme d’or au festival de Cannes / « La question » de Laurent Heynemann (1976) / « L’honneur d’un capitaine » de Pierre Schœndœrffer (1982) / « Les folles années du twist » de Mahmoud Zemmouri (1986) / « Des feux mal éteints » de Serge Moati (1994) / « L’ennemi intime » de Florent Emilio Siri (2007).

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Parmi les 20 000 Justes recensés au mémorial de Yad-Vashem à Jérusalem, seulement 60 sont musulmans (pour la plupart Albanais et Bosniaques ainsi qu’un Turc). Ce chiffre dérisoire a suscité les interrogations de Robert Satloff, un historien juif américain, expert du Proche-Orient.

Depuis le 11 Septembre, les « croisades » de

George Bush et la dégradation de la situation en Palestine, les musulmans sont régulièrement assimilés par certains à des islamistes et des antisémites. Robert Satloff n’est pas convaincu et il décide d’enquêter sur la présence des Justes dans le monde arabe pendant la seconde guerre mondiale.

Cinq ans de recherches dans une dizaine de pays, dont le Maroc, la Tunisie, l’Algérie et la Libye, lui ont permis de publier en 2007 un ouvrage, Among the Righteous (Parmi les Justes) qui sera adapté pour la télévision à travers un documentaire réalisé par Bill Cran et Karin Davison : « Le Maghreb sous la croix gammée », diffusé début juin sur Arte (2).

En Tunisie, Robert Satloff découvre, par exemple, l’action héroïque de Khaled Abdelwahab, un notable décédé en 1997. Alors que la Tunisie est le seul pays du Maghreb à avoir été occupé directement par les troupes nazies (de juin 1940 à mai 1943), Abdelwahab a sauvé 25 Juifs appartenant aux familles Boukhris et Uzzan en les cachant dans sa ferme de Mahdia pendant quatre mois.

Un autre Tunisien, Ali Sakkat, réussit à sauver une soixantaine de Juifs. A l’époque, le souverain Moncef Bey avait résisté aux pressions des autorités d’occupation françaises proches de Vichy, qui voulaient soumettre la minorité juive tunisienne au régime du travail forcé : « Je suis le Bey de tous les Tunisiens et les Juifs sont aussi mes sujets, au même titre que les Musulmans ».

D’autres autorités maghrébines s’étaient prononcées en faveur de la protection des Juifs de leurs pays, à l’instar de Mohammed V au Maroc, ainsi que des imams algériens interdisant aux fidèles de profiter de la liquidation des biens juifs.

De même le chanteur judéo-berbère Salim Halali a t’il été sauvé de la déportation par le recteur de la grande mosquée de Paris.

A la recherche de témoins, Robert Satloff arpente Casablanca, Fès, Alger, Constantine, Tunis, Mahdia et Paris. Il s’arrête longuement à Tendrara, au Maroc, sur les vestiges d’un camp de travail où étaient envoyés les détenus juifs d’Europe centrale réfugiés en France. Le découverte de ce camp permet d’évoquer l’histoire cachée des 100 autres camps de concentration construits par la France dans le Nord-Sahara, entre le Maroc et l’Algérie, ainsi que celui de Giado, en Libye, alors sous domination italienne. Là, plus de juifs ont été tués que partout en Afrique du Nord. Pour Sir Martin Gilbert, l’historien spécialiste de la Shoah, « les camps construits au Sahara figuraient parmi les pires camps de la seconde guerre mondiale ». Des socialistes et communistes, Algériens et Pieds-noirs y ont aussi été détenus jusqu’au débarquement américain près d’Alger en novembre 1942.

A une époque où Arabes, musulmans et bien d’autres sont taxés d’antisémitisme dès lors qu’ils critiquent la politique du gouvernement israélien, cette enquête fournie et minutieuse montre bien que, durant les heures noires de la 2ème guerre mondiale, le sens de la justice et de la solidarité envers les persécutés n’a pas été moindre au Maghreb qu’en Europe.

Pourquoi les noms de ces Justes maghrébins découverts par Satloff , ses équipes d’enquêteurs et les deux documentaristes, ne figurent-ils pas sur les listes de Yad Vashem ? Cette demande insistante des familles juives du Maghreb et de nombreuses institutions juives américaines n’a cessé de se heurter à l’opposition du conseil du Mémorial…

(1) Un « Juste » est une personne reconnue pour avoir caché ou sauvé des Juifs pendant la 2ème guerre mondiale.

(2)Vous pouvez retrouver ce documentaire en trois épisodes sur Internet via Dailymotion :Partie 1 : http://www.dailymotion.com/video/xdjsa9_reportage-le-maghreb-sous-la-croix_webcamPartie 2 : http://www.dailymotion.com/video/xdjsc8_reportage-le-maghreb-sous-la-croix_webcamPartie 3 : http://www.dailymotion.com/video/xdjses_reportage-le-maghreb-sous-la-croix_webcam

Khaled Abdelwahab, un Juste tunisien

Les « Justes » arabes, oubliés de l’Histoire

On connaît les « Justes » (1) d’Europe, ces hommes et ces femmes qui vinrent au secours des Juifs traqués par les nazis. Mais le monde arabe en général et le Maghreb en particulier ont eu aussi leurs Justes. C’est un chercheur américain qui les a retrouvés.

HISTOIRE

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L’invasion meurtrière de Gaza (2008-2009)

- Le 10/01/09 - Première prise de position du bureau de Coup de soleil sur la tragédie de Gaza : « Nos vœux vont particulièrement, en cette triste époque, aux Palestiniens de Gaza, victimes d’un insupportable châtiment collectif. Ce déluge de fer et de feu réjouit certes les faucons des deux bords, mais il mène les Palestiniens à la désespérance et les Israéliens à une impasse suicidaire ».

- Le 28/03/09 - Un très nombreux public, parmi lesquels des adhérents et amis de Coup de soleil, assistent au grand concert de solidarité pour les enfants de Gaza, au Palais des congrès de la Porte-Maillot à Paris. L’annonce de cette manifestation nous donne l’occasion de réaffirmer ainsi notre position : Lors de sa réunion du 10 janvier 2009, le bureau de Coup de soleil a exprimé sa totale condamnation de l’invasion armée israélienne à Gaza. Le bilan politique de cette folie meurtrière est terriblement négatif, pour Israël, pour la Palestine et pour la paix au Proche-Orient. Aujourd’hui, tout ce que dénonçaient les organisations humanitaires sur le bilan humain de cette tragédie (près de 1 400 morts et de 3 000 blessés, dont beaucoup de femmes et d’enfants,

presque toutes les habitations et toutes les infrastructures systématiquement détruites, etc.) est entièrement confirmé par les agences des Nations-Unies et les diplomates américains ou européens. Les organisations israéliennes de défense des droits de l’Homme et jusqu’aux organisations de soldats et d’officiers y ajoutent, chaque jour, leurs témoignages accablants. Redoutant les fêlures que le conflit du Proche-Orient a toujours provoquées dans la société française, et particulièrement parmi des populations qui sont des nôtres, Coup de soleil n’a cessé de militer pour la seule solution qui vaille, celle qui a été trouvée, ensemble, par les Israéliens et les Palestiniens, à Oslo, à Taba, à Genève : deux Etats souverains dans les frontières de 1967 (voir notre appel de 2002).

Le conflit israélo-palestinien : Ensemble pour la paix ! (2002)

Les derniers développements du conflit israélo-palestinien bouleversent tous ceux qui sont attachés aux valeurs de paix, de justice et de dignité de la personne humaine. Ces événements tragiques ont aussi des conséquences dans notre pays où s’accroissent les tentations de solidarités « communautaires », véritables matrices de tous les racismes.

• L’interception sanglante de la flottille humanitaire au large de Gaza, le 31 mai dernier, a suscité à travers le monde une indignation générale. Tout a été dit sur l’inacceptable : - l’arraisonnement de navires dans les eaux internationales - l’attaque par des commandos surarmés d’un convoi de militants civils, de journalistes, de medecins, de parlementaires de quarante-deux nationalités, transportant une cargaison humanitaire. - les neuf passagers tués lors de ce violent assaut. - la folle inconscience d’un gouvernement israélien qui redore le blason des organisations caritatives islamistes à l’origine de cette initiative, qui renforce un peu plus l’influence du Hamas à Gaza et qui vient de précipiter la rupture avec la Turquie, son seul grand allié au Proche-Orient.

•Mais les neuf morts du Mavi Marmara ne doivent pas nousfaire oublier : - l’opération « Plomb durci » de décembre 2008-janvier 2009, ses milliers de morts et de blessés (voir ci-dessous les communiqués de Coup de soleil de janvier et février 2009) - le blocus de Gaza que « la flottille de la liberté » tentait de briser : un blocus inhumain qui dure depuis 3 ans et qui a été considérablement aggravé depuis 2009, menant à l’asphyxie de l’économie gazaouie et à la paupérisation croissante de la population. - le dépeçage continu de la Cisjordanie par la croissance des colonies, des « réserves naturelles », des terrains militaires et des routes israéliennes, la pillage des ressources hydrauliques et les tracasseries quotidiennes sans cesse infligées aux Palestiniens du territoire. - l’aveuglement des gouvernements israéliens qui, depuis l’assassinat d’Itzhak Rabin, tournent insidieusement ou résolument le dos aux accords d’Oslo, condamnant les deux peuples à la poursuite d’un affrontement suicidaire et ranimant à travers le monde les haines et les rancœurs.

•Déplorant les tensions et fractures grandissantes que cette situation engendre au sein même de la société française, Coup de soleil tient enfin à rappeler les quelques options fondamentales qu’il énonçait en 2002 (voir ci-dessous) et qui lui semblent avoir gardé, huit ans après, toute leur pertinence.

Gaza : l’inacceptable

Les prises de position de Coup de soleil

MÉDITERRANÉE

Lettre d’information n°33 - ��

Originaires ou amis du Maghreb, immigrés ou rapatriés, chrétiens, juifs, musulmans ou libres penseurs, nous militons au sein de l’association Coup de soleil pour promouvoir la meilleure connaissance et le respect de l’autre, sur les deux rives de la Méditerranée. Nous le faisons pour éviter de revivre les injustices, les intolérances et les affrontements dont a été marquée notre histoire commune. Ayant toujours respecté en notre sein la pluralité des analyses sur la situation en France, au Maghreb ou en Méditerranée, nous n’en sommes que plus à l’aise pour appeler au rassemblement sur quelques points fondamentaux :

1) une condamnation sans équivoque de tous les actes racistes, quelles qu’en soient la nature et la cible visée : insulter ou agresser un être humain ou une institution parce qu’ils sont « juifs » ou qu’ils sont « arabes » est un acte stupide et détestable qui doit être combattu avec détermination à tous les échelons de notre société, sous peine de la voir très vite gangrenée par ce fléau ;

2) une condamnation sans équivoque de toutes les dérives « communautaristes » qui visent à diviser la Nation en fonction des origines géographiques, culturelles ou religieuses de nos concitoyens, les dressant artificiellement les uns contre les autres, au seul bénéfice de « représentants » auto-proclamés qui en font un objet de pouvoir ;

3) le soutien sans faille à toutes les forces de paix qui luttent courageusement, parmi les organisations juives et arabes de France, parmi les défenseurs des droits de l’homme et dans tout le milieu associatif, pour combattre ces dérives au nom des valeurs fondatrices de la République ;

4) le refus déterminé de cautionner, si peu que ce soit, tous les actes « de guerre » dont sont victimes les populations civiles en Israël et en Palestine. Rien ne justifie que des kamikazes tuent aveuglément des hommes, des femmes et des enfants dans les villes israéliennes. Rien ne justifie que des colons armés et des soldats d’une armée d’occupation tuent aveuglément des hommes, des femmes et des enfants dans les villes palestiniennes ;

5) un appui efficace à la «Coalition israélo-palestinienne pour la paix » qui, malgré la tourmente, rassemble mouvements et personnalités israéliens et palestiniens pour sauver l’essentiel, en refusant le terrible engrenage du «terrorisme du désespoir » et du «terrorisme d’Etat» ;

6) la réaffirmation qu’aucune solution du conflit n’est envisageable hors du respect du droit international, des résolutions des Nations-unies et des accords conclus entre les deux parties, sur la base du principe fondamental de « la paix contre la terre » qui vient d’être opportunément repris dans le

« plan Abdallah ». Il s’agit :- du droit pour les Israéliens de vivre en paix, dans les frontières qui étaient les leurs avant la guerre de 1967 et qui seront reconnues et garanties par l’ensemble de la communauté internationale et particulièrement les Etats arabes du Proche-Orient ;- de l’évacuation par Israël de tous les territoires conquis en 1967, sous réserve de « rectifications » négociées entre les deux parties ;- de la création, sur ces territoires de Cisjordanie et de Gaza, d’un Etat palestinien pleinement souverain, dont l’existence serait également reconnue et garantie par l’ensemble de la communauté internationale et particulièrement par l’Etat d’Israël ;- de la négociation, sur la base du « plan Clinton », d’un statut particulier de Jérusalem permettant d’y installer la capitale d’Israël et la capitale de la Palestine, tout en assurant le libre accès de tous aux Lieux-saints chrétiens, juifs et musulmans.

Fait à Paris, le 16 avril 2002

Ont déjà signé ce texte plus de 250 adhérents et amis de Coup de soleil, parmi lesquels : Jamel-Eddine Bencheikh (écrivain), Maurice Buttin (avocat), Jean-Paul Chagnollaud (directeur de Confluences), Alice Cherki (écrivain), Jean Daniel (journaliste, écrivain), Renée Elkaïm-Bollinger (journaliste), Pierre Kalfon (journaliste), Yves Lacoste (universitaire), Camille Lacoste-Dujardin (universitaire), Jean Lacouture (journaliste, écrivain), Moussa Lebkiri (comédien, écrivain), Albert Memmi (écrivain), André Miquel (universitaire), Henry Moati (comédien), Paul Picard (ancien maire), Noureddine Saadi (écrivain), Smaïn (comédien), Benjamin Stora (universitaire), Lounés Tazaïrt (comédien) et Antoinette Weil (professeur). Mohamed Charfi (ancien ministre tunisien) et Fouad Laroui (écrivain marocain), qui résident hors de France, s’associent également à ce texte.

MÉDITERRANÉE

Lettre d’information n°33 - ��

ON EN PARLE

- AICHA. C’est le nom du personnage que Sofia Essaïdi incarnera sous la direction de la réalisatrice Yamina Benguigui. Il s’agit du second volet des mésaventures de cette jeune Maghrébine fraîchement arrivée à Paris. Shemss Audat, Rabia Mokedem et Jean Benguigui joueront également dans ce deuxième épisode, intitulé « Aïcha, job à tout prix ».

- L’ASSAUT. Le réalisateur Julien Leclercq tourne actuellement un film inspiré de la prise d’otages du vol Paris-Alger par quatre terroristes du GIA, en 1994. Vincent Elbaz incarnera le chef du GIGN.

-AUVERGNATS ? Le 4 juin dernier, le tribunal correctionnel de Paris a condamné le ministre français de l’intérieur, Brice Hortefeux, pour « injures raciales ». Alors qu’on lui présentait en septembre dernier, lors de l’université d’été de l’UMP, un jeune militant d’origine maghrébine, le ministre avait lâché son fameux « Quand il y en a un ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ». Il avait ensuite expliqué qu’il parlait en fait des Auvergnats ! Le ministre a annoncé son intention de faire appel de cette condamnation.

- Nabil AYOUCH. Invité à Cannes dans le cadre de la Ciné-fondation, le réalisateur marocain était sur la Croisette pour présenter son dernier scénario : Les étoiles de Sidi Moumen, adapté du roman éponyme de Mahi Binebine. Cette fiction relate l’histoire des auteurs des attentats de Casablanca, tous issus du même bidonville de Sidi-Moumen. Le réalisateur cherche une coproduction internationale pour son film.

- Karim BAïLA. Le journaliste franco-algérien a reçu le prix Anna Politkovskaïa pour son film « Kaboul-Paris : la nouvelle route de l’héroïne ». Il a également réalisé « Qatar : le nouvel Eldorado des beurs » diffusé cette année dans le magazine Envoyé spécial sur France 2.

- Nicolas BEDOS. Le dramaturge et comédien, fils de notre ami Guy Bedos, sera le héros d’une comédie dont le tournage vient de débuter et qui devrait être diffusée prochainement sur TF1. Muriel Robin et Josée Dayan seront ses partenaires de jeu.

- Fethi BENDIDA. L’acteur et réalisateur algérien vient de recevoir le prix Etoile montante du Festival international du film du Canada pour son court-métrage The green card. Résidant à Boston, le réalisateur raconte l’histoire d’Amir, dont le visa américain arrive à expiration.

- Najlae BENMBAREK. La journaliste marocaine a reçu le prix du meilleur reportage francophone de CNN Afrique. Son film, diffusé sur 2M, montre le quotidien d’ouvriers agricoles marocains, souvent sans papiers, dans le Sud de l’Italie.

- Dora BOUCHOUCHA. Connue pour son engagement au service de la promotion des cinématographies du Sud, la productrice franco-tunisienne a été nommée par le ministre français de la culture à la tête du Fonds Sud cinéma.

-Jeannette BOUGRAB. Membre du Conseil d’Etat, cette juriste d’origine algérienne vient de prendre la direction de la Halde (Haute-Autorité de lutte contre les discriminations) en avril dernier. Elle succède à Louis Schweitzer, dont le mandat arrivait à expiration.

- Sidi-Larbi CHERKAOUI. Le chorégraphe belgo-marocain, était début juin à La Villette avec la présentation de son triptyque : « Foi », « Myth » et « Babel ». Une œuvre autour de la quête difficile du salut chez l’homme. Les créations de Cherkaoui dont le père est venu de Tanger dans les années 60, avant d’y épouser une jolie Flamande, sont presque toujours en relation avec l’exploration des identités multiples qu’il porte en lui.

- Mahmoud DARWICH. Le grand poète palestinien, décédé en 2009, a été honoré par la ville de Paris. Bertrand Delanoé a en effet procédé, le 14 juin 2010, en présence du président de l’Autorité nationale palestinienne Mahmoud Abbas, au baptême d’une place de la capitale, située sur le quai Malaquais, dans le 6ème arrondissement et qui portera désormais le nom de « place Mahmoud-Darwich »

- Nadir DENDOUNE. En 2009, le jeune homme devient le premier Franco-algérien à franchir l’Everest sans formation ni expérience de l’alpinisme. Aujourd’hui il retrace cet exploit dans un livre intitulé Un tocard sur le toit du monde (éd JC Lattès). Voir article p.12.

- Rima FAKIH. Cette jeune Américaine d’origine libanaise a remporté le célèbre concours de beauté 2010 aux Etats-Unis. C’est la 1ère miss USA d’origine arabe. Née dans le Sud-Liban, la jeune femme fait face à des rumeurs concernant sa parenté avec des membres présumés du Hezbollah.

- Charles de GAULLE. La France entière vient de commémorer le 70ème anniversaire de l’Appel du 18-Juin (l’appel à la Résistance du peuple français à l’occupant nazi, lancé par le général de Gaulle depuis les studios de la BBC à Londres, le 18 juin 1940). Rappelons que le « général rebelle » fit ensuite d’Alger, durant plus de huit mois, la capitale de la France libre. Il occupe alors, sur les hauts d’Alger (El-Biar), la célèbre villa des Oliviers, aujourd’hui résidence de l’ambassadeur de France : à compter du 3 octobre 1943, de Gaulle est en effet président du CFLN (Comité français de libération nationale), qui se transforme, le 3 juin 1944, en GPRF (Gouvernement provisoire de la République française). De Gaulle et ses ministres, dont Pierre Mendés-France, quittèrent Alger pour Paris le 13 juin 1944, après le débarquement allié du 6 juin en Normandie.

- David GROSSMAN. L’écrivain israélien ami des Palestiniens a reçu le « Prix de la paix » des libraires d’Allemagne pour son engagement littéraire en faveur de la paix au Proche-Orient.

- DES HOMMES. Ce roman de Laurent Mauvignier qui raconte les dégâts causés par la guerre d’Algérie sur d’anciens combattants français, est en cours d’adaptation par le réalisateur Patrice Chéreau.

- Agnès JAOUI. Née à Antony (Hauts-de-Seine) de parents tunisois, l’actrice et réalisatrice a présidé le 1er Festival du cinéma des deux rives, organisé par la ville de Puteaux avec l’ami Kader Chibane. Cette première édition était dédiée au cinéma algérien. Voir article p.6.

Lettre d’information n°33 - ��

- Mohammed LEKLETI. Le peintre marocain a été désigné par la ville de Metz pour réaliser 40 œuvres éphémères à l’occasion de l’inauguration du nouveau centre Beaubourg de la capitale lorraine.

- Amin MAALOUF. L’écrivain franco-libanais vient de recevoir le prix « Prince des Asturies » pour l’ensemble de son œuvre. Il s’agit de la plus prestigieuse récompense espagnole que notre ami Jean Daniel avait reçue en 2004.

- Abdelwahab MEDDEB. L’intellectuel franco-tunisien a reçu au mois de mai le prix « Doha, capitale culturelle arabe », remis par l’ambassadeur du Qatar à Paris.

- MUSEES : Une convention de coopération vient d’être signée entre le musée du Bardo à Tunis et le musée du Louvre. Le « projet Bardo » permettra de rénover et embellir ce prestigieux musée tunisien.

- Karim NEDJARI. Le directeur des sports de Canal + et le journaliste Bruno Jeudy, publient Sarkozy côté vestiaires (éd Plon), un livre sur les relations « compliquées » du président avec les principaux acteurs du monde sportif tels que Yannick Noah, Raymond Domenech, David Douillet ou encore l’équipe du PSG.

- Alain OLLIVIER. Le metteur en scène et comédien est mort à Paris le 21 mai dernier. Très lié à l’Algérie, il avait mis en scène « La poudre d’intelligence », de Yacine Kateb.

- PARFUM D’ALGER. Le cinéaste Rachid Belhadj tourne actuellement dans la capitale algérienne son nouveau film « Parfum d’Alger ». Cette fiction raconte l’histoire de Karima, une photographe d’origine algérienne qui rentre en Algérie revoir son père mourant. C’est Isabelle Adjani qui devait incarner l’héroïne, mais l’actrice a subitement quitté le tournage. Monica Belluci sera finalement sa remplaçante

- Tahar RAHIM. L’acteur d’origine algérienne, révélé dans « Un prophète », de Jacques Audiard, sera le héros du film « Des hommes libres », du réalisateur franco-marocain Ismaël Ferroukhi, dont le tournage est prévu mi-juillet. Il y jouera le rôle d’un jeune Maghrébin qui, à Paris, entre dans la Résistance (une fiction inspirée de personnages historiques réels). Il devrait également jouer aux côtés de Gérard Depardieu et Emilie Dequenne dans un film du réalisateur belge Joachim Lafosse.

- Hend SABRI. L’actrice tunisienne, véritable star dans le monde arabe, a été nommée cette l’année ambassadrice pour le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations-Unies.

-Boualem SANSAL. L’écrivain algérien est l’invité, avec quatre autres écrivains francophones, du 1er Festival littéraire franco-américain qui s’est tenu les 12 et 13 juin à Los-Angeles et San Francisco, à l’initiative de l’ambassade de France.

- Benjamin STORA. Notre ami historien (il fait partie des membres fondateurs de Coup de soleil) était à Alger, au Centre culturel français puis à la librairie du Tiers-monde, les 5 et 6 juin dernier, pour y présenter deux de ses livres qui viennent d’être édités en Algérie (les éditions Sédia de Radia Abed) : Le mystère de Gaulle, son choix pour l’Algérie et La gangrène et l’oubli, mémoire de la guerre d’Algérie.

- Roschdy ZEM. L’acteur réalise actuellement un film inspiré de l’affaire Omar Raddad. Sami Bouajila incarnera le jardinier marocain grâcié en 2006, plus de dix ans après sa condamnation pour le meurtre de Ghislaine Marchal en 1991.

- Dov ZERAH. Né à Tunis en 1954, cet énarque vient d’être nommé directeur général de l’AFD (Agence française de développement), qui gère les fonds publics affectés au développement. Il succède à Jean-Michel Sévérino, qui achevait son 3ème mandat.

- Liaisons aériennes France-Algérie : La compagnie aérienne Aigle-Azur diversifie ses offres. Depuis avril, des vols Mulhouse-Oran sont ouverts et l’entreprise prévoit également d’ouvrir une liaison Lille-Tlemcen dès le 14 juin tous les lundis. La 3ème compagnie aérienne française a fait de l’Algérie sa destination-phare avec pas moins de 13 villes desservies comme Alger, Annaba, Batna, Béjaïa, Biskra, Chlef, Constantine, Djanet, Hassi-Messaoud, Oran, Sétif, Tamanrasset et Tlemcen. La compagnie vient également de renouveler sa certification IOSA – label de sécurité – en vigueur jusqu’en 2012.

- Service-public.fr, vos droits et démarches en ligne. Avec 5000 liens riches en services et fiches techniques, ce site officiel, plutôt méconnu, est une mine d’informations pour tout savoir sur vos droits et démarches. Il compte 65 centres d’appels ou de contacts avec l’administration (la Sécu, la Halde, le « JO »…), 70 démarches à faire en ligne (demande d’état-civil, déclaration de revenus…), et des modules de simulation pour calculer ses impôts, sa retraite…

- Paris.fr. Depuis le 4 mai, le site de la mairie de Paris a fait peau neuve. Plus clair et plus riche, le site se modernise et offre une meilleure navigation ainsi qu’un accès facilité aux informations pratiques et aux services. Une application I Phone devrait voir le jour avant l’été.

- Ramadhan 2010. Le mois de jeûne devrait se dérouler, suivant les scientifiques spécialisés dans le calendrier lunaire, du 11 août au 11 septembre 2010. Bonne nouvelle pour les croyants algériens : on ne devrait pas connaître, cette année, les problèmes de pénurie de viande qui avaient affecté certaines régions l’an passé… et coûté la vie à quelques ânes un peu trop g r a s s o u i l l e t s ! L’ami Dilem s’est fait l’interprète de la corporation des bourricots !

VIE PRATIQUE

Lettre d’information n°33 - 20

COUP de SOLEIL

L’association nationaleActivités et projets

- le 15/03/10 – Publication de la Lettre d’information n° 32

- le 20/03/10 – Réunion du conseil d’administration, qui élit le nouveau bureau national de Coup de soleil pour 2010-2011.

● le 22/03/10 - RHÔNE-ALPES - Publication du livre « Terre…s », une sélection des meilleurs travaux d’écriture de lycéens d’Algérie (Alger et Chéraga) et de France (Grenoble, La-Côte-St-André, Lyon, Marseille et Romans) sous la direction de Leïla Hamoutène. Une rencontre entre les lycéens des deux rives est prévue à Lyon pour juin 2010.

- le 31/03/10 – Fin du contrat de 6 mois de Jean-Baptiste Gaillard, chargé de mission en CDD au siège national de Coup de soleil. Mourad Bouaziz, chargé de mission en CDI depuis le 10/12/09, reste le seul salarié en poste. - le 06/04/10 – 1ère réunion du nouveau bureau national

- le 08/04/10, au siège de l’UNESCO à Paris – Les Franciliens de Coup de soleil assistent au splendide concert « La Sardaigne, la musique, la Méditerranée », organisé par nos amis sardes de l’Académie internationale de musique de Cagliari (Sardaigne). - le 13/04/10 (puis le 27/04) : réunion extraordinaire du bureau national consacrée à nos relations avec l’association « Le Maghreb des films ». le bureau constate la rupture de fait avec cette association, qui s’est approprié de manière déloyale le label « Maghreb des films ».

● le 13/04/10, à Tunis – Georges Morin est invité à intervenir lors d’une table-ronde « Quelle influence un prix littéraire peut-il apporter à la promotion d’un roman ? », organisée par la société d’assurances Comar, dont le PDG, Rachid Ben Jemia a créé un prix littéraire récompensant de jeunes romanciers tunisiens des deux rives, en langue arabe et en langue française.

G.M. met ce voyage à profit pour rencontrer, à Tunis, les responsables culturels français et tunisiens et leur parler du prochain Maghreb des livres : la 17ème édition, prévue pour les 5 et 6 février 2011 à l’Hôtel de ville de Paris, mettra en effet à l’honneur les lettres tunisiennes.

● le 17/04/10 – PROVENCE-ALPES-COTE-D’AZUR- Tewfic Benkritly, Georges Morin et Michel Wilson se rendent à Marseille pour rencontrer une vingtaine d’adhérents de la région PACA, prêts à s’investir dans la relance de la section régionale. Voir p.27.

- le 20/04/10 - Georges Morin est invité sur France 24 à l’occasion du 20ème anniversaire du « Printemps berbère » d’avril 1980.

● le 22/04/10 - Nos sections territoriales de LANGUEDOC-ROUSSILLON et des PYRENEES-ORIENTALES (la section Midi-Pyrénées va également s’associer à l’opération) annoncent la décision des jurys du prix littéraire « Coup de cœur de Coup de soleil » attribué à deux romanciers, membres de notre association : Akli Tadjer a reçu le prix « adultes » pour son roman « Il était une fois peut-être pas» (éd. J-C Lattès) et Yamen Manaï le prix « lycéen » pour son roman « La marche de l’incertitude » (éd. Elyzad, Tunis).Voir p.23.

● le 23/04/10 - PYRENEES-ORIENTALES - Abdelillah Mniaï, Georges Morin et Michèle Rodary sont à Collioure (Pyrénées-orientales) pour l’inauguration d’une étonnante exposition, organisée par le conseil général des P.O., en partenariat avec la section départementale de Coup de soleil. « Racines d’argile », installée au Château-royal de Collioure jusqu’au dimanche 16 mai prochain, permet de découvrir de superbes poteries traditionnelles et modernes, venues du Maghreb et de l’archipel espagnol des Canaries, mais aussi des panneaux explicatifs et des projections vidéos permettant de redécouvrir cet art millénaire de la céramique : un patrimoine commun aux trois pays du Maghreb central et aux Iles Canaries. Voir p.25.

- le 23/04/10 – Le premier « Agenda culturel hebdomadaire » est mis en ligne sur le site : il est, depuis, lors, actualisé chaque vendredi soir et indique à nos adhérents les manifestations culturelles des 10 jours suivants.

- le 24/04/10 - Sadia Barèche-Messaoui présente au Centre culturel algérien de Paris un très beau travail en hommage à la chanteuse et romancière algéro-française Taos Amrouche : un film sobre et émouvant, une exposition de tableaux de la grande amie marseillaise de Taos, la peintre Denise Barbaroux et une conférence animée par Sadia avec, entre autres, Denise Brahimi.

- le 27/04/10 à Paris – Coup de soleil est partenaire de la projection en avant-première du film de Malek Bensmaïl « La Chine est encore loin », suivie d’un débat avec le réalisateur. Deux autres soirées de promotion sont organisées à Paris les 6 et 23 mai et une quatrième à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) le 12 juin 2010.Voir p.7

● même opération à Montpellier, Toulouse et Villefontaine (Isère) en partenariat avec nos sections régionales.

Compte-rendu d’activités de l’association et de ses sections, du 15 mars au 21 juin 2010

Lettre d’information n°33 - 2�

- le 07/05/10, au Cabaret sauvage, à Paris - « La Méditerranée des femmes ». Gala organisé par le Fonds pour les femmes en Méditerranée, en partenariat avec Coup de soleil. Un spectacle riche en couleurs où se mêlent humour, chants, chorégraphie, théâtre et arts du cirque. Avec la participation à titre gracieux de Souad Massi, Biyouna, Agnès Jaoui et bien d’autres. L’ensemble des fonds collectés sera affecté aux projets de lutte contre les violences faites aux femmes. Voir p.10.

- le 11/05/10, à Paris - La librairie le Divan de Philippe Touron reçoit, en partenariat avec Coup de soleil, une femme intelligente et courageuse, l’historienne Esther Benbassa, qui a dirigé un remarquable « Dictionnaire des racismes, de l’exclusion et des discriminations » (éd. Larousse). Ce dictionnaire présente et analyse les préjugés racistes et les pratiques discriminatoires des origines à nos jours, en France et dans le monde. Trois des contributeurs sont également présents : Jean-Christophe Attias, Pascal Blanchard et Georges Sidéris.

- le 17/05/10 – réunion du bureau national

● le 17/05/10 - LANGUEDOC-ROUSSILLON - à Montpellier (Hérault) – A l’initiative de Bachir Dahak, la section Languedoc- Roussillon de Coup de soleil organise en partenariat avec le Club de la presse de Montpellier, les Amis du Monde diplomatique

et Reporters sans frontières, une conférence sur la liberté de la presse au Maghreb. Avec le témoignage des journalistes, Mohamed Benchicou et Yahya Bounouar pour l’Algérie, Sihem Bensedrine pour la Tunisie et Ali Lmrabet pour le Maroc.

- le 22/05/10 – Réunion extraordinaire du conseil d’administration, qui entérine la décision du bureau national et des sections territoriales de rompre toute relation avec l’association « Le Maghreb des films » (cf ci-dessus 13/04/10). Malgré cette triste expérience, le CA réaffirme la volonté de Coup de soleil de poursuivre la promotion du cinéma maghrébin en renforçant la mise en réseau de l’association nationale et de ses sections territoriales avec d’autres associations et structures poursuivant le même objectif. Voir p.22

- le 05/06/10 – Des adhérents et amis de Coup de soleil se retrouvent à Puteaux (Hauts-de-Seine) pour un débat sur « La diversité dans les médias », avec Rachid Arhab, Malik Chibane, Fadila Méhal et Alexandre Michelin. Ce débat est organisé dans le cadre du 1er Festival du film des rives de la Méditerranée, dédié cette année au cinéma algérien et soutenu par Coup de soleil. Voir p.6

- le 21/06/10 – Publication de la Lettre d’information n° 33

Lettre d’information n°33 - 22

Après avoir crée en 1994 le Maghreb des livres, une manifestation littéraire qui a connu en février 2010 sa 16ème édition, l’association Coup de soleil a voulu se lancer, en 2008, dans une nouvelle aventure : le Maghreb des films. A l’instar de ce qu’a fait son grand aîné pour la création littéraire, cette manifestation était destinée à mieux faire connaître en France les œuvres cinématographiques créées par des Maghrébins ou des auteurs et réalisateurs de France qui ont leur racines au Maghreb.

Comme pour le Maghreb des livres, nous avons alors confié la conception et la réalisation de cette manifestation à un « groupe de pilotage » (des adhérents de l’association + des personnes extérieures intéressées par le projet), qui a eu le mérite de mener à bien, en 2009, une première édition en deux temps : une « avant-première » en février puis un second volet en octobre. Les instances de Coup de soleil ont naturellement soutenu ce travail à tous les niveaux : demandes de subventions, appel à souscription, communication à travers tous les outils disponibles : courriels réguliers à tous nos contacts, Lettres d’information (n°30 pour l’annonce et n° 31 pour le bilan), mobilisation de tous nos réseaux, etc.

A l’issue de cette première édition de 2009, le groupe de pilotage, se disant soucieux d’assurer à la manifestation une meilleure visibilité, a fait part au conseil d’administration de Coup de soleil de sa décision d’acquérir une complète autonomie juridique, tout en nouant un partenariat privilégié avec Coup de soleil. Le CA du 28 novembre 2009 a accepté cette séparation juridique et a autorisé l’association, alors en gestation, à faire usage du nom : « Maghreb des films », Coup de soleil conservant naturellement la propriété morale de ce label.

Mais nous apprenions en janvier 2010 que l’un des membres du groupe de pilotage du Maghreb des films avait, dès septembre 2009 (soit deux mois avant la réunion du CA), déposé le label « Maghreb des films » à l’INPI (Institut national de la propriété industrielle), tout en se gardant bien d’en informer Coup de soleil, ni au moment de cet acte, ni lors des discussions de novembre. Dès après le Maghreb des livres de février 2010, le bureau national a alors demandé, mais en vain, la restitution immédiate de ce label à Coup de soleil.

L’assemblée générale du 6 mars puis le conseil d’administration du 20 mars et le bureau national du 6 avril 2010 ont alors unanimement réitéré cette demande que le label soit rendu sans délai à Coup de soleil : cette restitution représentait un préalable évident au rétablissement du minimum de confiance indispensable à un quelconque partenariat de travail.

Ne recevant en réponse que tergiversations puis courriels injurieux, le bureau de Coup de soleil a décidé, lors de sa réunion du 13 avril 2010, de constater la rupture de fait avec l’association « Le Maghreb des films ». Il décidait cependant de réunir un conseil d’administration extraordinaire, appelé à ratifier cette décision et à analyser les modalités pratiques de cette rupture, notamment pour nos trois sections territoriales qui avaient, à notre demande, rejoint le réseau national de l’opération « Maghreb des films » de 2009. Le conseil d’administration s’est réuni le samedi 22 mai 2010. Il a décidé, à l’unanimité :

1) de ratifier le « constat de rupture » avec l’association « Le Maghreb des films », établi par le bureau national lors de sa réunion du 13 avril 2010.

2) de prendre acte de la décision des deux sections territoriales Languedoc-Roussillon et Pyrénées-orientales de mettre fin aux perspectives de coopération initialement envisagées avec ladite association.

3) de prendre en compte le souhait de la section Rhône-Alpes (qui a déjà pris des engagements avec des salles de cinéma de la région) de maintenir, à ce titre, et autant que faire se peut, sa coopération avec ladite association pour novembre 2010.

4) de poursuivre les opérations régulières de promotion des films, menées depuis des années par Coup de soleil et ses sections, tout en renforçant notre mise en réseau interne et en développant nos partenariats extérieurs.

Certifié conforme aux délibérations du CA, Paris, le 26 mai 2010.

le président de Coup de soleil

Georges MORIN

Maghreb des films : la ruptureCommuniqué du conseil d’administration de Coup de soleil

- Samedi 26 juin 2010 (matin) : réunion du conseil d’administration.

- Samedi 26 juin 2010 (après-midi) : projection du film d’Isy Morgensztern : « Les trois monothéismes », suivie d’un débat avec le réalisateur.

- Dimanche 27 juin 2010 à Antony (Hauts-de-Seine): méchoui annuel pour les adhérents et amis de Coup de soleil résidant au Nord de la Loire.

- Dimanche 4 juillet 2010 à Perpignan (Pyrénées-orientales) : méchoui annuel pour les adhérents et amis de Coup de soleil résidant au Sud de la Loire.

- et…n’oubliez pas de l’inscrire sur vos tablettes : le 17ème Maghreb des livres aura lieu à l’Hôtel-de-Ville de Paris les 5 et 6 février 2011 et mettra à l’honneur les lettres tunisiennes.

Les projets de l’association pour les mois à venir

Lettre d’information n°33 - 23

COUP DE SOLEIL

Languedoc-Roussillon

- le lundi 17 mai 2010 : Rencontre sur « La liberté de la presse au Maghreb : état des lieux » organisée par la section en partenariat avec le Club de la presse de Montpellier, les Amis du Monde diplomatique et Reporters sans frontières. Nous avions invité des intervenants prestigieux : Ali Lmrabet pour le Maroc, Mohamed Benchicou et Yahia Bounouar pour l’Algérie, Sihem Bensedrine pour la Tunisie. (voir p.24 le compte-rendu complet établi par Bachir Dahak).

- le mardi 1er juin 2010 : A Montpellier, à la médiathèque Emile-Zola, remise du prix « Coup de cœur de Coup de soleil 2010 » à Akli Tadjer, pour son roman «Il était une fois, peut-être pas...»(éd J.C. Lattès).

- le mercredi 2 juin 2010 : en partenariat avec l’association « Aux livres citoyens », une rencontre avec Akli Tadjer a été également organisée à Pézenas.

Deux belles soirées intéressantes et chaleureuses avec un auteur que le public a eu plaisir à mieux connaître.

- le vendredi 4 juin 2010 : les sections Languedoc-Roussillon et Pyrénées-orientales de Coup de soleil envoient un communiqué à tous les adhérents et amis de Coup de soleil exprimant leur position à propos de l’agression israélienne contre les bateaux voulant forcer le blocus de Gaza. Voir p. 16 et 17

Les adhérents et les amis de Coup de soleil Languedoc-Roussillon et Pyrénées-orientales, ont observé avec une attention particulière la réaction guerrière des autorités civiles et militaires

israéliennes face au convoi maritime des humanitaires déterminés à desserrer l’étau sur Gaza et sa population. Tout en restant attachée aux vertus du dialogue permanent entre tous les peuples des rives de la Méditerranée, qu’ils soient juifs, chrétiens, musulmans ou athées, ils dénoncent avec vigueur l’arrogance belliqueuse du gouvernement israélien manifestement rétif et méfiant vis-à-vis de toutes les initiatives de paix, d’où qu’elles viennent. Plus que jamais, Coup de soleil condamne l’impunité juridique dont jouit l’Etat d’Israël au niveau des instances internationales,

exprime sa solidarité avec les populations civiles palestiniennes de Gaza et des Territoires occupés et s’associe à l’exigence d’une enquête internationale impartiale. Contre ceux qui exercent ou soutiennent le « droit de la force », Coup de soleil réaffirme sa conviction quant à « la force du droit », ainsi que l’écrivait déjà, en 2003, un journaliste palestinien de Gaza, en préface au rapport de la visite effectuée là bas par Michèle Rodary, présidente de la section Languedoc-Roussillon.

Plus d’infos sur tous ces évènements sur notre site : http://languedoc-roussillon.coupdesoleil.net

ACTIVITES

Akli Tadjer écoute, ravi, les commentaires élogieux de Michèle Rodary

Lettre d’information n°33 - 2�

Sur les rives de la Méditerranée occidentale, les pouvoirs économiques et politiques exercent une pression de plus en plus lourde sur les médias : leur situation en Italie, comme en France suscite des inquiétudes croissantes. Mais cette régression des libertés de la presse est plus sensible encore au Maghreb. C’est pourquoi l’association Coup de soleil en Languedoc-Roussillon, en partenariat avec le Club de la presse de Montpellier, les Amis du Monde diplomatique et Reporters sans frontières, a organisé une journée d’action et de réflexion autour du problème de la liberté de la presse au Maghreb.

Nous nous étions engagés à faire connaître ces journalistes courageux, profondément attachés à l’éthique de leur profession et surtout déterminés à payer physiquement le prix de leurs combats. Comme nombre de leurs collègues, ils ont déjà séjourné dans les geôles de leurs pays et leurs journaux sont systématiquement liquidés. Ils sont l’objet de plaintes à répétition et ont souvent fréquenté les palais de justice avec plus d’assiduité que les salles de rédaction. Avec la différence notable que les journalistes que nous avions invités sont devenus le fer de lance de toute une société civile en mutation, décidée à s’attaquer à tous les tabous et tous les silences, une société civile longuement mutilée mais aujourd’hui remobilisée autour de ses journalistes, de ses syndicalistes et de ses militants des droits de l’Homme.

Ali Lmrabet et Mohamed Benchicou ont clairement dit que c’est le lectorat massif au Maghreb qui justifie leurs luttes et qui finira par sauver la liberté de la presse. Sihem Bensedrine

et Yahia Bounouar ont fait comprendre à l’auditoire que la liberté de la presse était en définitive un indicateur essentiel du développement d’un pays. Après avoir assisté à la liquidation de son journal « Le Matin d’Algérie » et après avoir purgé l’intégralité de sa peine de prison, Mohamed Benchicou nous a appris que le site Web de son journal « lematindz » était désormais menacé puisqu’il venait de recevoir une assignation devant la justice française. Sihem Bensedrine et Yahia Bounouar, respectivement directrice de Radio Kalima Tunisie et directeur de Radio Kalima Algérie ont dénoncé les pressions exercées par les gouvernements algérien et tunisien sur Eutelsat, qui a fini par céder, le 19 mars 2010, en rendant impossible l’écoute de ces radios libres au Maghreb.

Notre plus grande satisfaction : l’affluence exceptionnelle d’un public extrêmement réceptif et souvent ému ; ainsi que la présence massive d’étudiants algériens, tunisiens et marocains très fiers d’avoir écouté, deux heures durant et parfois debout, ces journalistes qui leur redonnent l’espoir d’une démocratie possible dans chacun de leurs pays. L’intérêt du public sur cette question, l’importance d’une presse libre comme instrument de mesure de la bonne gouvernance et de la bonne santé de toute les sociétés civiles du Maghreb, la nécessité absolue d’une solidarité des opinions publiques européennes , tout cela encourage une réédition de ce type de réunion , dans les mêmes formes, avec la présence de journalistes de tous les pays de la rive Sud de la Méditerranée .

Bachir Dahak

Languedoc-Roussillon (suite)...

de g. à d. : Ali Lmrabet, Yahia Bounouar, Mohamed Benchicou et Sihem Bensedrine

Compte-rendu de notre journée du lundi �� mai 20�0 :

La liberté de la presse au Maghreb

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COUP DE SOLEIL

Pyrénées-orientales

ACTIVITES

- Du vendredi 23 avril au dimanche 16 mai 2010 – au château royal de Collioure, exposition en France, et pour la première fois en Europe, d’un panorama de la poterie modelée berbère du Maghreb et des îles Canaries, en partenariat avec l’association « Terre cuite ».

Le vernissage a eu lieu le vendredi 23 avril en présence de Michel Moly, maire de la ville de Collioure et conseiller général, des partenaires (association Terre cuite et potiers canariens) et d’un public nombreux. Michèle Rodary et Georges Morin étaient également venus de Montpellier et de Paris pour saluer, au nom de Coup de soleil, cette initiative hors du commun.

L’exposition était composée de collections privées appartenant à Michel Primo, président de l’association Terre cuite ; Jean-Marie Giorgio (poterie du Carbassou à Rasiguère) ; Maria José

Matos (Castellon en Espagne) et Jean-Paul Canamas (vice-président de Coup de soleil des Pyrénées-orientales).

Un superbe catalogue, intitulé « Racines d’argile », a été édité. Vous pouvez le commander au prix de 12 € à notre trésorier Jacques Mandine par courriel : [[email protected]] ou au par téléphone au 04 68 21 28 00

Un stage de sensibilisation et de formation à la poterie modelée a été proposé à des femmes maghrébines, du 25 au 28 avril. Jean-Marc Giorgio, potier, en assurait la formation. Au cours de ce stage, une visite de l’exposition et des travaux préparatoires (dessins, etc..) a eu lieu avec les stagiaires. Enfin, les élèves ont pu fabriquer leurs propres poteries à Belesta, dans un four fabriqué à l’occasion d’une manifestation de trois jours consacrée à la poterie.

La poterie modelée au Maghreb et aux Canaries.

Rentrer dans cette exposition unique de céramique modelée, c’est faire un voyage à l’aube de l’humanité, quand les femmes ont commencé à fabriquer des poteries pour transporter, stocker, conserver des liquides, des céréales, du linge, pour s’éclairer ou pour un usage rituel.

Il faut se laisser emporter par les explications savantes de Jean-Paul Canamas, commissaire de l’exposition. Il s’agissait de montrer, nous dit-il, la parenté entre les poteries du Maghreb et des iles Canaries, rompre le silence colonial, s’intéresser à la culture canarienne préhistorique dite aborigène.

Cinq ateliers de poterie ont préparé cette exposition et ont fait une rétrospective de la poterie modelée qui a duré 15 siècles. Au début étaient les Berbères, venus il y a 2000 ans du Maghreb aux Canaries. Ce sont les femmes qui travaillaient l’argile volcanique de l’île, à la main, sans tour ni four. Elles venaient de la campagne et pendant des siècles, isolées, elles ont perpétué la tradition, se transmettant leur savoir faire de mère en fille, en gardant toujours les mêmes motifs géométriques pour décorer leur céramique. Elles ont moulé aussi des idoles spécifiques aux îles Canaries. Poterie néolithique au fond bombé, sans peinture mais incisée, décorée en creux ; poterie modelée des campagnes, peinte à fond plat, pour usage domestique ; céramique des grandes Canaries à fond plat, peinte, poterie de luxe pour les classes dominantes…

Quand les Espagnols sont venus coloniser les Canaries au 15ème siècle, les potières ont travaillé la céramique dite traditionnelle, céramique coloniale, grands plats, vaisselle pour chaque jour…Depuis la moitié du 20ème siècle, les Canariens redécouvrent leur poterie, ils en sont très fiers. Des potiers ont repris la tradition et créent des céramiques contemporaines.

Plus de 2700 visiteurs sont venus admirer ces céramiques, néophytes ou connaisseurs, ils ont tous été très surpris par la qualité et l’originalité des œuvres présentées

10, Rue Jacint Verdaguer66000 Perpignan

tél : 04 68 55 41 62cel : 06 60 82 09 [email protected]

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COUP DE SOLEIL

Rhône-Alpes

- jeudi 1er avril 2010: conférence «Les moudjahidat dans l’ALN» avec Gilbert Meynier, et Natalia Vince au CCO de Villeurbanne (69)

- mardi 13 avril : présentation du film tunisien Le fil, de Mehdi Ben Attia, avec l’association Ecrans mixtes, au cinéma Les Alizés à Bron.

- Remise des livres Terre...s aux élèves des ateliers d’écriture dans les cinq lycées de Rhône-Alpes et à celui de Marseille : l’occasion de touchantes petites cérémonies.

- mardi 11 mai : une projection-débat du film de Malek Bensmaïl «La Chine est encore loin» à Villefontaine (Isère). Daniel Pelligra animait le débat pour Coup de soleil.

- jeudi 20 mai : film conférence «Le NON de Vinci» au CCO de Villeurbanne

- jeudi 3 juin : soirée conte Baba la France à Lyon.

- du samedi 12 au vendredi 18 juin 2010 : Accueil en Rhône-Alpes de Leïla Hamoutène et des quatre lycéens d’Alger – dont les travaux d’écriture pour le livre Terre…s ont été primés.

- A la rentrée, poursuite des préparatifs du Maghreb des films avec Mokhtar El Gourari (à ce jour : neuf salles en agglomération lyonnaise et un cinéma à Saint Etienne).

ACTIVITES

PROJETS

Pyrénées-orientales (suite)...

- Lundi 17 mai : au lycée Arago de Perpignan, le prix des lycéens « Coup de cœur » de Coup de soleil a été remis à Yamen Manaï pour son roman « La marche de l’incertitude » ( éd.Elyzad).

- Dimanche 4 juillet : la section organise à Perpignan un repas de fin d’année des Coup de soleil du Sud : Bordeaux, Lyon, Marseille, Montpellier, Perpignan et Toulouse. Cette rencontre conviviale permet aux adhérents de Coup de soleil de mieux se connaître et nous donne l’occasion de faire le point sur nos activités passées et futures. Les amis d’El Baïdouri nous accompagneront en musique avec le répertoire de Nass el Ghiwane, Lemchaheb et bien d’autres. Merci de vous inscrire le plus tôt possible, par courriel à [[email protected]] ou par téléphone au 04 68 21 28 00.

PROJETS

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COUP DE SOLEIL

Provence-Alpes-Côte d’Azur

Le méchoui des Sud(s)

Une vingtaine d’adhérents et amis de Coup de soleil se sont retrouvés le samedi 17 avril 2010 à Marseille, à l’initiative du bureau national de l’association, représenté par le président (Georges Morin) et le trésorier (Tewfic Benkritly). Michel Wilson, président de la section Rhône-Alpes de l’association, avait également fait le déplacement.

Après que chacun se soit brièvement présenté, les responsables nationaux ont successivement évoqué :

- la création en 1985, les objectifs et les activités de Coup de soleil, à l’échelon national, à travers ses sections territoriales et dans ses relations avec les amis d’Aïn-Chams au Maghreb.

- la belle aventure de la section territoriale créée en 1992, en Provence, puis ses difficultés et son hibernation depuis quelques années. C’est à la présidente sortante, Maryvonne Mathieu, que la section doit sûrement ses plus belles heures. Après avoir du affronter de très graves soucis personnels et familiaux, Maryvonne refait surface. Elle est aujourd’hui disposée à passer rapidement le relais à une nouvelle équipe régionale (elle devrait continuer à s’investir dans Coup de soleil au niveau d’une antenne dans le Vaucluse).

Chacun s’est ensuite exprimé. Trois conditions devraient permettre, selon les participants, de redonner vie à la section :

- la 1ère est qu’il faut tenir compte de la taille et de la diversité de la région PACA : Marseille, Nice, Toulon, Avignon, les Alpes de Provence, par exemple, constituent des pôles aussi distants que différents les uns des autres. La section ne pourra bien fonctionner que si elle suscite la création d’antennes

départementales susceptibles de démultiplier les activités au plus proche des adhérents.

- la 2ème condition est de tenir compte de l’exceptionnelle richesse du tissu associatif et des activités culturelles déjà offertes sur place aux publics qui nous concernent. Il faut donc s’inspirer de la méthode mise en œuvre par Youssef Tounsi puis Michèle Rodary à Montpellier dans un contexte du même type : Coup de soleil doit certes affirmer son identité spécifique (transnationale et transculturelle) et la bonne image nationale qu’il véhicule. Mais il doit le faire avec beaucoup de modestie et en donnant la priorité, dans ses activités, au partenariat avec d’autres associations.

- la 3ème condition est commune à toutes les sections au moment de leur naissance ou de leur relance : c’est qu’une véritable équipe de 7 à 8 personnes doit se constituer autour de celui (ou celle) qui prendra les rênes de la section régionale.

Après avoir listé une première série de projets à examiner pour l’avenir, les participants sont convenus de s’organiser en trois antennes départementales dans les Bouches-du-Rhône, le Var et le Vaucluse.

Sarah Cherrad-Laballette, ancienne membre du bureau national et ancienne présidente-fondatrice de la section de Coup de soleil en Picardie, a déjà rencontré un petit groupe de Marseillais pour préparer une assemblée générale des adhérents, qui pourrait se tenir à la rentrée de septembre et relancer sur ces bases la section régionale de Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Coup de soleil des Pyrénées-orientalesvous invite au repas de fin d’année

des Coup de soleil du Sud :Bordeaux, Lyon, Marseille, Montpellier, Perpignan et Toulouse

Le dimanche 4 juillet 2010 à partir de 11h30au 36, rue Gustave-Courbet, 66000 Perpignan

Cette rencontre conviviale nous permettra de mieux nous connaître,et nous donnera aussi l’occasion de faire le point sur nos activités passées et futures.

Au menu : apéritif, grillades, boissons (vin, jus de fruits)

Musique avec Les amis d’El Baïdouri (répertoire de Nass el Ghiwane, Lemchaheb etc.)

12 € par personne. Chacun pourra amener une entrée ou un dessert au choix. Couverts et assiettes sont fournis, sauf pour celles et ceux qui préfèrent

leurs vrais couverts en argent et assiettes en porcelaine au carton et au plastique.

Merci de vous inscrire le plus tôt possible et au plus tard le 25 juin par courriel ([email protected]) ou 04 68 21 28 00. Vous recevrez un plan de situation

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