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SAISON 2013.2014 OPÉRA/ FESTIVAL BRITTEN ORCHESTRE, CHœURS ET MAÎTRISE DE L’OPÉRA DE LYON DU 10 AU 29 AVRIL 2014 DOSSIER DE PRESSE Pierre Collet - [email protected] / Tél. +33 (0) 1 40 26 35 26 / 06 80 84 87 71 Sophie Jarjat - [email protected] / Tél. +33 (0) 4 72 00 45 82 / 06 70 66 98 15 COMMUNICATION / MéDIAS DIRECTION MUSICALE KAZUSHI ONO MISE EN SCèNE YOSHI OIDA Nouvelle production DIRECTION MUSICALE ALAN WOODBRIDGE MISE EN SCèNE OLIVIER PY DIRECTION MUSICALE KAZUSHI ONO MISE EN SCèNE VALENTINA CARRASCO Nouvelle production FESTIVAL BRITTEN

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SAISON 2013.2014

OPÉRA/ FestivAl BRitten Orchestre, chœurs et maîtrise de l’Opéra de lyOn

du 10 Au 29 AvRil 2014

dOssieR de PResse

Pierre Collet - [email protected] / Tél. +33 (0) 1 40 26 35 26 / 06 80 84 87 71 Sophie Jarjat - [email protected] / Tél. +33 (0) 4 72 00 45 82 / 06 70 66 98 15

CommuniCaTion / médias

direCtion muSiCale KazuShi onomiSe en SCène yoShi oida

nouvelle production

direCtion muSiCale alan WoodbridgemiSe en SCène olivier Py

direCtion muSiCale KazuShi onomiSe en SCène valentina CarraSCo

nouvelle production

fesTivalBRitten

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sommaireLe bleu et l’orage, quelques mots pour un centenaire p. 2

Génériques des 3 opéras p. 4

Présentation des 3 œuvres du festival Britten p. 5

interview de Yoshi oida, metteur en scène de Peter Grimes p. 7

interview de valentina Carrasco, metteur en scène de The Turn of the Screw p. 8

Présentation de Curlew River, mis en scène par olivier Py p. 9

Biographies p. 10

Calendrier du festival p. 13

FestivAlBRitten

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edito

le festival 2013-2014 fait partie de ceux qui célèbrent un compositeur, comme ceux que nous avons consacrés à Janácek (2004/2005), offenbach et Kurt Weill (2005-2006), Tchaïkovski (2009-2010), mozart (2010-2011) et Puccini (2011-2012). Cette saison, j’ai choisi de dédier le festival à Benjamin Britten, dont 2013 marque le 100e anniversaire de la naissance : il était né le 22 novembre 1913.

depuis longtemps, l’opéra de lyon a bien servi Britten ; je ne rappellerai que la production mythique du Songe d’une nuit d’été mise en scène par Robert Carsen qui a connu ici plusieurs reprises de 1994 à 2008. lors de ce festival Britten, nous représenterons trois opéras du compositeur, pour le saisir à trois périodes-clés de son parcours créateur : Peter Grimes, Le Tour d’écrou et Curlew River.Peter Grimes a été le premier grand succès public de Britten, un triomphe même, lors de sa création à londres en juin 1945, marquant la renaissance de l’opéra anglais. Près de dix ans après, en septembre 1954, c’est à venise qu’est créé Le Tour d’écrou ; dix ans encore et, en juin 1964, c’est la création de Curlew River, dans le cadre du festival d’aldeburgh.

Ces trois ouvrages sont emblématiques de l’évolution – musicale, esthétique – de Britten. dans cet intervalle de vingt ans, il met en œuvre une économie et une concentration des moyens fascinantes ; passant du grand effectif orchestral et choral de Peter Grimes, à la richesse subtile des timbres de l’ensemble de treize instrumentistes du Tour d’écrou, puis aux couleurs encore plus rares – parfois discrètement orientales – qu’il confie aux sept instrumentistes de Curlew River.

Ces trois opéras s’inscrivent parfaitement dans la dramaturgie thématique qui sous-tend la saison : vérités qui dérangent. Peter Grimes ou Peter Quint, la Gouvernante ou la folle, miles ou l’esprit de l’enfant... : les personnages qui sont au centre des trois ouvrages ont tous – au-delà du bien et du mal – une vérité profonde mais ambivalente, qu’on ne peut pas saisir totalement, qui dérange l’ordre du monde, qui le bouleverse, qui nous bouleverse. et c’est peut-être ce mélange de force et de subtilité, de violence et de sérénité, ces oppositions et ces contradictions qui font de Britten – musicien et dramaturge – un des grands maîtres de l’opéra et, un siècle après sa naissance, notre contemporain.

Serge dornydirecteur général

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le bleu et l’orage, quelques mots pour un centenaire

il y a quelque chose de terrible et poignant à voir Benjamin Britten (1913-1976) à la fin de sa vie, cloué dans une chaise roulante tractée par une infirmière, lors du dernier voyage qu’il fit, en 1975, à la Cité des doges, qui devait lui inspirer son opéra Mort à Venise op. 88 (1971-1973) et son Quatuor à cordes n°3 op. 94 (1975), austère et décharné mais lumineux. Quand furent pris ces clichés, ce vieillard chétif, très affaibli depuis une opération au cœur en 1973, les jambes couvertes par un plaid, n’avait pourtant qu’une petite soixantaine. (la plus récente biographie de Britten, publiée en janvier 2013 par Paul Kildea – A Life in the Twentieth Century, éditions allen lane –, révèle qu’en fait le compositeur aurait succombé aux ravages cardio-vasculaires provoqués par une syphilis de stade tertiaire non détectée transmise par son compagnon Peter Pears.) Quarante ans plus tôt, le compositeur avait surgi, tel un génial trublion bousculant les pièces de l’échiquier de la musique britannique en mettant sur la touche, du moins au deuxième plan, les deux jeunes loups principaux de la garde montante, William Walton (1902-1983) et michael Tippett (1905-1998) ; à sa mort, le 4 décembre 1976, Britten était à son tour devenu une “vieille barbe”, un compositeur officiel – honni par une partie de la jeune génération – dans le paysage bouleversé de la musique des années soixante-dix, d’une stature comparable à celle occupée en leur temps par edward elgar (1857-1934) et Ralph vaughan Williams (1872-1958).

l’œuvre de Britten est profuse, intégralement enregistrée mais en grande partie méconnue (surtout en france), inégale certainement, mais d’une qualité généralement extraordinaire. Qu’on observe les pièces de jeunesse (l’Elégie pour alto, écrite à seize ans en une journée et d’une seule traite, le mouvement lent du Quatuor en ré majeur (1931), la Simple Symphony op. 4 (1933-1934), etc.), les œuvres concertantes, les Lachrymae op. 48 pour alto et piano (1950, orchestrées en 1976), les trois Suites pour violoncelle seul (1964-1971), le génie de l’invention et l’expertise de la technique sont patents, éblouissants.

Pourtant, Britten demeure avant tout un compositeur pour la voix et la postérité retiendra surtout qu’il est l’auteur - en sus de superbes mélodies, avec piano ou orchestre, et d’une importante quantité de musique chorale a cappella ou avec orchestre - d’opéras qui comptent parmi les meilleurs du siècle, notamment Peter Grimes op.33 (1944-1945) qu’écrivit Britten à son retour d’exil des etats-unis, à la fin de la deuxième guerre mondiale (Britten et Pears étaient pacifistes), et Le Tour d’écrou op. 54 (1954), partition d’une maîtrise d’écriture supérieure. si l’on a tort de croire que Britten réveilla l’opéra anglais, soit disant endormi depuis des siècles (c’est oublier, au XXe siècle avant lui, les ouvrages de Ralph vaughan Williams, de Gustav Holst), il est vrai que son catalogue opératique dépasse largement en qualité et en importance l’ensemble de la production lyrique britannique depuis Didon et Enée de Henry Purcell (1659-1695). les dix partitions lyriques de Britten, auxquelles s’ajoutent des œuvres dramatiques de chambre comme les Paraboles d’église (1964-1968), des opéras pour enfants et des arrangements d’ouvrages britanniques anciens, sont tous régulièrement à l’affiche, à deux exceptions notables : Paul Bunyan op. 17 (1939-1941) et Gloriana op. 53 (1952-1953).le premier est un “folk opera” (une “operetta”, stipule la partition), composé en amérique, une œuvre singulière qui s’inscrit dans l’époque qui suivit la dépression et vit un certain nombre d’artistes de gauche tenter d’établir une langue musicale accessible ; le second continue d’être tenu pour une œuvre officielle ennuyeuse – elle fut commandée pour le Couronnement de la Reine elizabeth ii et la chronique rapporte que la salle, remplie de sommités de ce monde, somnolait largement lors de sa création. Pourtant, quelle richesse, là aussi, dans ces deux partitions qui montrent Britten dans l’exercice du pastiche raffiné, auquel il réussissait si bien.

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il est souvent vain de faire de la musicologie-fiction, mais l’on peut se demander ce que serait devenue la musique de Britten si celui-ci avait pu soigner le mal qui, selon Kildea, l’emporta et si, comme Walton et Tippett, le compositeur avait vécu vingt ans de plus. aurait-il fait siens quelques tours de l’avant-garde dominante ? aurait-il succombé à une atonalité plus prononcée (présente dès ses œuvres de première jeunesse), à la “forme ouverte” ? on trouve dans ses ultimes partitions quelques pages proches de celles d’un luciano Berio par exemple – la comparaison des Cries of London (1974), de ce dernier, avec Sacred and Profane op. 91 (1974-1975), de Britten, est à cet égard instructive – mais les trois Paraboles d’église dénotaient déjà une radicalité esthétique proche de celle du théâtre musical en vogue dans les années soixante et soixante-dix.il faut cependant constater que, du début à la fin, sa musique gardera, en dépit de vêtures différentes, les mêmes éléments stylistiques distinctifs (le principe de la variation au premier chef) ainsi que cet étonnant mélange de clarté joyeuse et de ténèbres dépressives. il est ainsi émouvant d’entendre dans le deuxième des trois fragments retrouvés de Praise We Great Men (1976), la dernière œuvre à laquelle travailla Britten, ces arpèges à la clarinette et à la flûte qui évoquent si bien, depuis Peter Grimes et Le viol de Lucrèce op. 37 (1946), les effluves côtiers et l’effervescence d’une nuée d’oiseaux dans un ciel bleu promis à l’orage.

Renaud machartBenjamin Britten

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direction musicale Kazushi Onomise en scène valentina Carrascodécors Carles BergaCostumes nidia tusallumières Peter van Praetvidéo woow your life

narrateur, Peter Quint Andrew tortiseGouvernante Heather newhousemiles, flora enfants de la Maîtrisemme Grose Katharine Goeldnermiss Jessel Giselle Allen

Orchestre et Maîtrise de l’Opéra de lyon

nouvelle production.enregistré par france musique.

direction musicale Alan Woodbridgemise en scène et lumières Olivier Pydécors et costumes Pierre-André Weitz

le Passeur William dazeleyla folle Michael slatteryle voyageur ivan ludlowl’abbé lukas Jakobski

Orchestre, Chœurs et Maîtrise de l’Opéra de lyon

Production edinburgh international festival, réalisée par l’opéra de lyonenregistré par france musique.

Le Tour d’écrouopéra en deux actes avec prologue, 1954livret de myfanwy Piper, d’après Henry Jamesen anglais

Curlew RiverParabole d’église, 1964 - livret de William Plomer, d’après la pièce médiévale de théâtre nô japonais Sumidagawa de Juro motomasa - en anglais

AvRil 2014 ve 11, me 16, ve 18, me 23 à 20h, di 27 à 16h, ma 29 à 20htARiFs de 10 à 78 e - duRÉe : 2H20 enviRon

AvRil 2014 sa 12, je 17 à 20h, lu 21 à 16h, ve 25 à 20htARiFs de 10 à 78 e - duRÉe : 1H15 enviRon

direction musicale Kazushi Onomise en scène Yoshi Oidadécors tom schenkCostumes Richard Hudsonlumières lutz deppeChef des Chœurs Alan Woodbridge

Peter Grimes Alan Okeellen orford Michaela KauneBalstrode Andrew Foster-WilliamsTantine Kathleen Wilkinsonnièces laure Barras, Caroline MacPhieBoles Colin Judsonswallow Karoly szemeredyRévérand adams Brian GallifordCarter Hobson James Martinmrs sedley Rosalind PlowrightKeene Benedict nelsonHobson James Martin

Orchestre, Chœurs, studio et Maîtrise de l’Opéra de lyon

nouvelle production.enregistré par france musique.

Peter Grimes opéra en trois actes avec prologue, 1945livret de montagu slater d’après George Crabbeen anglais

AvRil 2014 je 10 à 20h, di 13 à 16h, ma 15, sa 19, ma 22, je 24, sa 26 à 20htARiFs de 10 à 94 e - duRÉe : 3H15 enviRon

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Festival BrittenPeter Grimes, Le Tour d’écrou, Curlew River

Rien ne semble, à première vue, relier les trois œuvres lyriques de Benjamin Britten proposées lors de ce festival et composées à une dizaine d’années d’intervalle : Peter Grimes, opéra conçu pour la réouverture de sadler’s Wells en 1945, de facture « traditionnelle » par son approche réaliste, son livret et son mode d’écriture – large orchestre, grands chœurs ; The Turn of the Screw, opéra de chambre créé en 1954 à la fenice de venise, beaucoup plus intimiste, d’après une nouvelle d’Henry James ; Curlew River, ouvrage lyrique dénommé « parabole d’église » par le compositeur, créé en 1964 dans l’église d’orford au sud-est de l’angleterre, et directement inspiré du nô japonais. et pourtant. Ces trois œuvres témoignent parfaitement de l’évolution et de la diversité de la pensée lyrique du compositeur, tout en manifestant l’une des clés de la compréhension de son œuvre : Britten n’a jamais cessé d’être lui-même – ce qui était un précieux conseil de son professeur frank Bridge – et de manifester l’amour qu’il portait à son art, amour fait d’une entière sincérité, quitte à poser des questions qui font mal et qui dérangent, quitte à exposer sur la scène lyrique des vérités difficiles à dire et à entendre.Quelle est la place de l’individu dans cette société naissante ? Quel est son degré de liberté ? d’intimité ? d’innocence ? Peter Grimes, pêcheur marginal, n’a d’autre issue que le suicide, face à un village entier qui lui est hostile. Pourquoi ? la mort d’un enfant – accidentelle ou provoquée – ou la personnalité trouble de cet homme sans cesse décalé, qui pêche le dimanche au lieu d’aller à la messe ? Pas de place pour les individus à la marge, les rumeurs et ragots auront raison de lui. en arrière-plan, suffisamment dissimulée pour échapper à la censure de l’époque, la question de son homosexualité. C’est un journal français, L’Express du 25 septembre 1954, qui mentionne pour la première fois la thématique homosexuelle comme clé de lecture des opéras de Britten et ce, lors de la création de The Turn of the Screw. Propos impossibles et tabous dans les quotidiens anglais de l’époque. aucun critique n’avait légalement le droit d’évoquer le thème de l’homosexualité qui touche de près les opéras de Britten. même chose en ce qui concerne la pédophilie, qui est une question centrale dans ce dernier opéra.

Que s’est-il passé dans les chambres obscures du domaine de Bly, pour deux enfants vivant loin de leur tuteur ? un doute subsiste, sur fond de pédophilie, laissant la Gouvernante au bord de la folie devant le corps sans vie du petit miles. mort d’un plus faible, à nouveau. mais miles meurt-il de l’acharnement d’un fantôme ou, de manière plus rationnelle, de l’éducation puritaine inculquée par la Gouvernante ? l’opéra pose la question en laissant le soin au spectateur d’y répondre. folie de Grimes et de la Gouvernante, folie de cette mère, dénommée « la folle » par le chœur des pèlerins de Curlew River. Qui ne le serait pas en apprenant que son enfant a été enlevé et en découvrant sa tombe ? encore une innocence bafouée. mais c’est aussi la pression du groupe qui met cette femme à l’écart : on l’empêche d’abord de monter dans le bac qui traverse la rivière aux courlis. elle ne recouvrera la raison qu’en abandonnant le groupe de pèlerins et en communiant avec le fantôme de son enfant. les héros britteniens sont toujours seuls dans ces moments de vérité qui fondent leur humanité. mais cette « folle » est aussi la seule capable de déchiffrer le chant des oiseaux. ainsi, il n’y a pas de place dans cette société pour ces êtres à part que sont les artistes. Peter Grimes est finalement le seul poète du bourg, celui qui rêve de renverser le monde pour se baigner dans les étoiles. Quant à Peter Quint, le fantôme de The Turn of the Screw, il est aussi une figure de l’artiste : jongleur, bonimenteur, il séduit par sa puissance d’imagination et par son chant. Condamné à quitter le plateau, l’artiste n’est finalement qu’un fantôme ou un fou.

mais ces trois œuvres lyriques de Britten dérangent tout autant par leurs thématiques – thématiques liées de près ou de loin au vécu du compositeur – que par leur fonctionnement opératique. elles affirment haut et fort, à une époque charnière où l’opéra cherche de nouvelles voies pour éviter l’asphyxie, que l’on peut faire de l’opéra autrement. et c’est sans doute cette vérité qui ébranla le plus le public de l’époque. oui, l’opéra fonctionne comme le théâtre et requiert la même qualité de jeu d’acteur et de mise en scène.

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imposant ses acteurs-chanteurs pour la création de Peter Grimes, Britten dut faire face à des réactions hostiles de la part de la compagnie de sadler’s Wells. il décida alors de fonder son propre groupe, l’english opera Group, composé d’un orchestre réduit, de chanteurs ayant des dons d’acteurs, de ses propres metteurs en scène et décorateurs, pour créer des opéras de chambre capables de s’adapter à tout type de salle et de lieu. The Turn of the Screw en est sans doute l’exemple le plus caractéristique : sa création à la fenice de venise laissa le public italien perplexe face à un opéra comparé à du Pirandello, suffisamment flexible et adaptable pour être joué trois ans plus tard, par exemple, dans un théâtre en rond1. oui, on peut faire sortir l’art lyrique des grandes maisons d’opéra et rompre avec les lourds dispositifs scéniques de l’époque. le système de décor très léger imaginé par John Piper pour The Turn of the Screw, où le rôle de l’éclairage était primordial pour donner vie au domaine de Bly, facilita l’adaptabilité de l’œuvre aux divers lieux des tournées. Britten poussa l’expérience encore plus loin avec Curlew River. Quelques accessoires seulement pour figurer le décor – un banc, une corde – un plateau nu, un groupe restreint d’instrumentistes présents sur scène, trois personnages principaux – la folle, le voyageur et le Passeur – le tout inspiré des spectacles de nô qui l’avaient fasciné lors d’un voyage en orient en 1956. l’œuvre était conçue pour le cadre particulier de l’église d’orford, tant au niveau de l’acoustique que des déplacements et dispositifs scéniques. Retrouver une communion et un rapport au sacré qu’avait perdus le grand opéra.si certains motifs mélodiques ou recherches sonores sont inspirées de l’orient, Britten ne modifia pas son langage musical pour autant. oui, affirmait-il, on peut composer dans les années soixante en dehors de toute école et loin du sérialisme. non, l’opéra n’est pas un « divertissement pour concierges » , mais bien un art noble, moderne et fédérateur. une vérité qui en dérangea plus d’un à l’époque parmi ses homologues musiciens et qui lui valut d’être mis au ban d’une certaine modernité.

aujourd’hui où l’on fête les cent ans de sa naissance, Benjamin Britten est reconnu comme un des compositeurs d’opéras majeurs du XXe siècle. Pourtant, ce que disent ses œuvres dérange toujours autant. Homophobie, pédophilie, société de plus en plus puritaine, clans de plus en plus violents et brutaux... tout, dans le monde qui nous entoure, témoigne de l’actualité des opéras du compositeur anglais, œuvres visionnaires et brûlantes susceptibles d’émouvoir un public à la recherche d’émotion mais aussi de réflexion. Ce n’est sans doute pas un hasard si, alors que le Parlement russe était en train de voter une loi anti-gay, on jouait pour la première fois en Russie le Billy Budd de Benjamin Britten.

maena Pysedition Classiques Garnier, Paris, 2012

1 en 1957, au théâtre de stratford, dans l’ontario.

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“etre humain, c’est très mystérieux !“entretien avec Yoshi Oida, metteur en scène de Peter Grimes

Peter grimes est victime de la vindicte populaire et du soupçon. Pensez-vous que ce soit le thème principal de l’opéra ?Yoshi oida : « Je ne pense pas. C’est un opéra sur la difficulté de s’intégrer dans la société et l’inadaptation au monde. Mort à Venise traitait aussi du même thème. Pour moi, Britten traite à travers des personnages solitaires la violence de l’opinion publique et la façon dont on accepte d’en faire partie ou pas. l’autre question fondamentale chez Britten, c’est celle du suicide. C’est intéressant de savoir qu’il a écrit des œuvres d’inspiration chrétienne et qu’en même temps il ait posé la question du suicide. Je n’ai pas de réponse à apporter mais je trouve très intéressant qu’il ait interrogé les deux ensembles.

le chœur et la foule sont très présents et très ambigus dans Peter Grimes. C’est à la fois un hommage aux racines populaires de britten mais aussi une alerte quant au danger du jugement des masses et ce que vous appelez la violence de l’opinion publique…C’est pour ça que c’est un opéra intéressant. il est effectivement très ambivalent. C’est effectivement un hommage à ses racines populaires, mais pas pour autant d’une façon réaliste en revanche. le peuple reste très abstrait et je vais devoir le fabriquer sur scène en faisant vivre cette dualité.

Comment allez-vous faire vivre les éléments, comme l’eau ou le vent, dans votre scénographie ?l’eau était déjà présente dans Mort à Venise, et je ne veux pas refaire la même chose. Cette fois, j’ai décidé de convier le public au milieu de la foule, dans un petit port, comme si tout l’opéra s’était transformé en zone portuaire. on ne voit pas l’eau mais on est plongé dans l’ambiance d’un petit port.

dans votre livre L’Acteur flottant, vous écrivez qu’en tant que Japonais vous êtes plus doué pour développer une idée préexistante que pour créer un concept initial. n’avez-pas de concept au début pour travailler un opéra ?J’ai un concept très vague au départ dont je ne sais pas ce qu’il va donner. ensuite, je travaille comme un artisan, sur des petits détails. C’est en étudiant ces petits détails et notamment le rapport entre la musique, les personnages et les situations que l’œuvre se révèle. Je ne travaille pas la philosophie ou la psychologie, et je ne suis pas un spécialiste de musique. Je travaille comme comédien quand je mets en scène. Je me place en situation en essayant de dessiner un caractère. Chaque détail, s’il est travaillé en profondeur avec du sens, finit par dégager la conception de l’œuvre elle-même. mais je n’en savais rien avant de le faire. Je ne veux pas avoir de concept. Je me sens trop comédien pour cela.

Peter Grimes est une œuvre de jeunesse. Sa musique vous semble-t-elle différente de celle de Mort à Venise ?(un temps) Je ne comprends pas du tout la musique de Britten ! (rires) Quand j’écoute un opéra pour la première fois, je ne sais jamais quoi penser. C’est en me mettant à travailler sur les petits détails dont je parlais que je commence seulement à le comprendre. a la fin, comme avec Mort à Venise, je le trouve formidable ! mais j’aime déjà beaucoup Peter Grimes, c’est déjà un beau début.

modifiez-vous toujours vos spectacles en fonction des réactions du public, même après la première ?Toujours. Je regarde le public à chaque représentation et je modifie ce qui fonctionne ou pas en fonction de ses réactions. Jusqu’au moment de la générale, je ne sais pas si un spectacle est bon ou pas.

vous restez spectateur en étant metteur en scène ?Je suis un peu comme un chauffeur de bus. Je dois transporter les spectateurs à destination. en fait, mon métier, c’est d’être conducteur de bus ! » (rires)

Propos recueillis par luc Hernandez

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“Comme si la culpabilité venait hanter l’innocence de l’enfance“entretien avec valentina Carrasco, metteur en scène du Tour d’écrou

Le Tour d’écrou est-il pour vous seulement une histoire de fantômes ?valentina Carrasco : « Pas seulement. les fantômes sont toujours intéressants parce qu’ils habitent un monde qui est le nôtre sans en faire partie. ils nous montrent une forme de réalité dédoublée, ce qu’on ne voit pas mais qui n’est pas tout à fait caché. nous avons besoin d’eux pour voir cette autre partie de notre réalité. Chez Britten comme chez Henry James, on ne sait jamais si cette présence des fantômes est une réalité objective ou s’ils n’existent que dans l’esprit de la gouvernante. Je pense que c’est important de garder cette ambiguïté pour que nous soyons partie prenante.

il y a une autre ambiguïté : le fait que l’enfant soit l’objet de toutes les convoitises, voire même du désir des adultes. Comment comptez-vous l’aborder ?le risque serait de tomber dans le lieu commun et de réduire cet élément à une forme de pédophilie latente, d’autant qu’il en est beaucoup question dans le monde d’aujourd’hui. Ce qui peut-être plus intéressant, c’est de rechercher le point émotionnel par lequel nous pouvons tous nous sentir attirer par un enfant. Qu’est-ce que les enfants éveillent en nous ? C’est une question évidemment ambiguë, mais je crois qu’elle correspond beaucoup mieux à Britten. son œuvre est éminemment mystérieuse, mais il y a une idée qui est centrale et très claire, c’est la fin de l’innocence. on peut avoir d’autant plus de mauvaises impulsions quand on est enfant qu’on ne connaît pas la culpabilité. on peut aussi plaquer nos émotions sur des enfants lorsqu’on est adulte, même quand elles se parent de vertu et de pureté. la première chose que dit Le Tour d’écrou, c’est qu’autour de l’innocence et de la beauté, nous sommes tous ambigus.

la musique joue aussi sur l’ambiguïté entre une dimension enfantine proche de la comptine et des harmonies beaucoup plus complexes. Comment va-t-elle inspirer votre scénographie ?C’est très intéressant d’avoir effectivement ces chansons enfantines avec un tissu harmonique qui diverge. Ça donne à la pièce une atmosphère très étrange, comme si la culpabilité venait hanter l’innocence de l’enfance. Je voulais qu’on retrouve deux niveaux dans la mise en scène. d’abord une réalité normale, c’est-à-dire une vieille maison avec ses éléments réalistes. Puis une réalité dédoublée qui va peu à peu contaminer la première. J’ai alors eu l’idée de suspendre les personnages dans une sorte de toile d’araignée, un maillage très serré qui les empêche de tomber dans des trappes. elle commence dans un petit coin sans que les personnages ne s’en aperçoivent puis elle finit par envahir toute la scène, déplaçant les objets sens dessus dessous et redéfinissant l’espace. les personnages continuent leur quotidien comme si de rien n’était alors qu’ils ont changé de réalité.

Comment comprenez-vous le titre ?Comme un appel à regarder au-delà pour saisir une nouvelle dimension. Le Tour d’écrou, c’est basculer dans un autre monde qui vous montre plus que ce que vous voyez. C’est oser se confronter à l’inconnu. »

Propos recueillis par luc Hernandez

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C’est en 2008 qu’Olivier Py a mis en scène Curlew River pour la première fois. sombre, expressif, l’univers de ce spectacle saisissant avait marqué les esprits.

après avoir assisté à la représentation d’un drame nô à Tokyo, Benjamin Britten compose Curlew River. Parabole religieuse médiévale, l’œuvre raconte la plainte d’une folle errant à la recherche de son fils. Cette production du festival d’edimbourg (2005), mise en scène par olivier Py, a été présentée à lyon au Théâtre des Célestins en 2008, dans le cadre du festival de l’opéra de lyon consacré au Japon.

“The stage-realisation is faultless.”The Financial Times, août 2005

“La Rivière au courlis de Py est d’une grande beauté. elle entremêle masques et rituels du nô aux figurations baroques d’une mater dolorosa que la perte de son enfant a rendu folle pour délivrer la métaphore d’une parabole christique miraculeuse.“Le Monde, mars 2008

“une réussite bouleversante : le Curlew River de Britten mis en scène par olivier Py. dans ce cadre obscur et austère, le metteur en scène réalise l’impossible : nous séduire avec une partition quasi minimaliste composée pour chœur d’hommes, trio vocal et sept instruments.“Le Progrès, mars 2008

Curlew River © stofleth

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Kazushi Onodirection musicalePeter Grimes, Le Tour d’écrou

Chef permanent de l’opéra de lyon depuis 2008, Kazushi ono s’y est fait remarquer dès sa première saison avec des productions du Joueur de Prokofiev et de Lulu. en 2009-2010, il a dirigé Manon Lescaut (Puccini) et la création mondiale d’Emilie de Kaija saariaho ; en 2010-2011, Le Rossignol et autres fables, d’abord au festival d’aix-en-Provence puis à l’opéra de lyon, ainsi que Luisa Miller ; en 2011-2012, Le Nez (Chostakovitch), Parsifal ; en 2012-1013,Macbeth, Fidelio (Beethoven), Le Prisonnier (dallapicola) et Erwartung (schoenberg). Cette saison : Dialogues des carmélites, Les Contes d’Hoffmann, Peter Grimes, Le Tour d’écrou et des concerts. la carrière de Kazushi ono l’a mené à des postes prestigieux, notamment ceux de chef principal de l’orchestre philharmonique de Tokyo et de directeur général de la musique du Théâtre d’etat de Bade à Karlsruhe. en 2002, il a succédé à antonio Pappano comme directeur musical du Théâtre de la monnaie, à Bruxelles, où il a passé six saisons avant de venir à l’opéra de lyon. il est également chef honoraire de l’orchestre philharmonique de Tokyo.Kazushi ono est par ailleurs l’invité de grands orchestres internationaux, tels le symphonique de Boston et celui de londres, Philharmoniques d’israël et d’oslo, le Gewandhaus de leipzig, le City of Birmingham symphony orchestra, l’académie sainte-Cécile de Rome, et de nombreux orchestres de radio.Kazushi ono a dirigé presque tous les opéras de Wagner, avec notamment un Ring couronné de succès lorsqu’il était en poste à Karlsruhe. il a également assuré de nombreuses créations mondiales, tels Ballata de luca francesconi, Hanjo de Toshio Hosokawa et Julie de Philippe Boesman. après des débuts remarqués au metropolitan opera de new York en 2007 (Aïda), il y a été réinvité pour Le Vaisseau fantôme. il a dirigé Elektra au deutsche oper de Berlin, Macbeth à la scala de milan, Hänsel et Gretel ainsi que L’Enfant et les Sortilèges/L’Heure espagnole (Ravel) au festival de Glyndebourne, Le Roi Roger (szymanowski) à l’opéra national de Paris, Tristan et Isolde à Tokyo et Hänsel et Gretel à munich.sa discographie témoigne de son large répertoire : de Chin (deutsche Grammophon), Goubaïdoulina, Britten, Turnage, Rihm, Chostakovitch, mahler, strauss et Tchaïkovski. Parmi ses enregistrements figurent un dvd de la production de Hänsel et Gretel filmée à

Glyndebourne (decca, 2009), Aïda et The Rake’s Progress à la monnaie (opus arte), L’Enfant et les Sortilèges/ L’Heure espagnole (Ravel) filmé également à Glyndebourne, et des œuvres de dutilleux et Rafaël d’Haene avec Yossif inanov et l’orchestre de l’opéra de lyon. Divo, Diva, disque enregistré avec l’orchestre de l’opéra de lyon et Joyce di donato, a reçu un Grammy award en 2012.

Alan Woodbridgedirection musicaleCurlew River

alan Woodbridge est chef des Chœurs à l’opéra de lyon depuis 1995. né à londres, il commence sa formation musicale comme choriste à la cathédrale de Hereford. il entre au Trinity College de l’université de Cambridge puis complète sa formation musicale – et plus particulièrement dans le domaine de l’opéra – à l’opera school du Royal College of music de londres. il y dirige La Fille du Régiment (donizetti) et La Bohème (Puccini). directeur du chœur de l’ecole de musique de Wells, il enregistre des œuvres pour la BBC lors de ses collaborations avec le london opera Group, le British Youth opera, l’english national opera, l’opera north et le scottish opera. Chef des Chœurs à l’opéra de lyon, il modernise résolument l’ensemble. son travail est particulièrement apprécié pour sa musicalité et ses prestations de haut niveau et reçoit d’excellentes critiques. en 2002, alan Woodbridge reçoit un Grammy awards pour sa contribution, en tant qu’organiste et chef de chœur, à l’enregistrement de Doktor Faust de Busoni avec Kent nagano (erato). dernièrement, il a participé à l’enregistrement de Divo, Diva, un disque de Joyce di donato sous la direction de Kazushi ono. Ce disque a reçu un diapason d’or. alan Woodbridge a travaillé avec le chœur de Radio france pour A Child of out time (Tippett), et avec l’opéra d’amsterdam en septembre pour Der Schatzgräber (schreker). il est au Japon avec Kazushi ono en 2013 pour le War Requiem (Britten), et dirige Curlew River pour l’opéra de lyon en 2014.

Biographies

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Yoshi Oidamise en scène - Peter Grimes

Comédien, metteur en scène, Yoshi oida est né au Japon. diplômé en philosophie de l’université de Keio, il est formé au théâtre nô traditionnel. en 1968, à l’invitation de Peter Brook, il vient à Paris et intègre le CiRT, Centre international de recherche théâtrale, qui s’ancre au Théâtre des Bouffes du nord en 1974. il joue dans les grands spectacles de Peter Brook : Orghast en 1971, La Conférence des Oiseaux en 1973, Mahabharata en 1985, La Tempête en 1990, L’Homme qui prenait sa femme pour un chapeau en 1993, etc. au cinéma, il a joué dans la version cinématographique du Mahabharata, dans The Pillow Book de Peter Greenaway en 1996, The Eyes of Asia de Joao mario Grilo, Felice, Felice de Peter delpeut en 1998, Autumn Flowers de shunshuke ikehata en 1999.dès 1975, il réalise ses premières mises en scène : textes de nô et ouvrages de littérature japonaise, La Divine Comédie (dante) à Rome en 1982, Madame de Sade (mishima) à la schaubuhne de Berlin en 1996, Fin de partie (Beckett) en 1997, Le Malentendu (Camus) au Thalia Theater de Hambourg en 1999. en 2001, il réalise une adaptation des Bonnes de Genet à stuttgart. le spectacle est récompensé à londres l’année suivante (award of Time out). Parallèlement, il met en scène des opéras : Curlew River pour le festival d’aix-en-Provence en 1998, Le Rossignol (stravinsky) à Rouen, La Frontière (Philippe manoury) au Théâtre des Bouffes du nord en 2003, Nabucco (verdi) au Teatro Comunale de Bologne en 2006, Le Voyage d’hiver (schubert) à Potsdam, Berlin puis mexico, Il mondo della luna (Haydn) en 2008 à Rennes, nantes, angers et luxembourg, Don Giovanni (mozart) au Théâtre de saint-Quentin-en-Yvelines en 2009 et Idomeneo de mozart au Théâtre national de Prague en 2010. Pour l’opéra de lyon, il a mis en scène Mort à Venise de Britten en mai 2009 et Terre et cendres, création de Jérôme Combier, en mars 2012.il signe également la mise en scène de la création de Birth of The Baptist de Jyrki linjama, au Carinthischer sommer (festival d’ossiach, autriche). en 2011, il met en scène Le Voyage d’hiver de franz schubert au Théâtre de l’athénée à Paris, ainsi que La Nuit de Gutenberg de Philippe manoury à l’opéra du Rhin. en 2012, il signe les mises en scène des Pêcheurs de Perles de Bizet à l’opera Comique (Paris) et The Pilgrim’s Progress de vaughan Williams à l’english national opera (londres).ecrivain, Yoshi oida est l’auteur de L’Acteur flottant (1992), L’Acteur invisible (1998) et de L’Acteur rusé (2008).

valentina Carrascomise en scène - Le Tour d’écrou

née à Buenos aires, elle y suit une formation en musique, danse et littérature. elle collabore avec la fura dels Baus depuis treize ans. elle travaille à des spectacles en plein air et est coauteur et directeur d’acteurs de XXX (d’après La Philosophie dans le boudoir de sade).Pour l’opéra, elle participe à D.Q., Don Quijote en Barcelona au liceu de Barcelone, Auf den Marmorklippen de Battistelli, La Flûte enchantée à la Ruhr Triennale en 2004, Teatro Real de madrid, et opéra de Paris, Le Château de Barbe-Bleue et Journal d’un disparu à l’opéra de Paris, liceu de Barcelone, Kobe et Tokyo, L’Or du Rhin et de La Walkyrie au mai musical de florence et Palau de les arts de valencia.avec Carlos Padrissa, elle met en scène Michaels Reise um die Erde (deuxième acte de Donnerstag aus Licht) de stockhausen, à vienne, festival d’automne de Paris, Philharmonie de Cologne et Biennale de venise. en 2010 elle collabore à la mise en scène de Grandeur et décadence de la Ville de Mahagonny et participe à la création du spectacle de l’expo shanghai 2010, Windows of the City.en 2011, elle travaille avec alex ollé aux mises en scène de Quartett (francesconi) à la scala de milan et de Tristan et Isolde (Wagner) à l’opéra de lyon. avec alex ollé, elle a également collaboré aux productions du Grand Macabre (ligeti) et d’Œdipe (enesco), ainsi qu’aux mises en scène du Prisonnier (dallapiccola) et Erwartung (schoenberg) à l’opéra de lyon en mars 2013 (festival Justice/injustice). en novembre 2012 elle a mis en scène une adaptation de la Tétralogie de Wagner. editée en dvd, la production a fait l’objet d’un documentaire pour une chaîne allemande. valentina Carrasco a également créé la chorégraphie de l’opéra La Strada, de luc van Hove, basé sur le film de fellini, au vlaamse oper. elle a mis en scène Michaels Reise um die Erde (stockhausen) pour le festival d’automne de varsovie. en 2012, elle est invitée à créer un spectacle permanent pour la ville de Zhongshan, province de Guandong, en Chine. en 2014, elle met en scène Le Tour d’écrou (Britten) à l’opéra de lyon.

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Olivier Pymise en scèneCurlew River

auteur, metteur en scène et acteur, olivier Py est né en 1965. sa première pièce, Des oranges et des ongles, est créée par didier lafaye au Théâtre essaïon. il fonde sa compagnie et assure la mise en scène de ses textes, entre autres Gaspacho, un chien mort, Les Aventures de Paco Goliard, La Servante, histoire sans fin, cycle d’une durée de vingt-quatre heures présenté au festival d’avignon en 1995, ou encore Le Visage d’Orphée, créé à orléans puis présenté au festival d’avignon dans la Cour d’honneur du Palais des papes en 1997. olivier Py met également en scène des textes d’élizabeth mazev et de Jean-luc lagarce. nommé en 1998 à la direction du Centre dramatique national d’orléans, il y crée Requiem pour Srebrenica, L’Eau de la vie, L’Apocalypse joyeuse, Épître aux jeunes acteurs, Au monde comme n’y étant pas… d’autres metteurs en scène montent ses pièces : Théâtres par michel Raskine, L’Exaltation du labyrinthe par stéphane Braunschweig, La Servante par Robert sandoz… olivier Py monte en 2003 Le Soulier de satin de Claudel. il écrit et met en scène en 2005 une trilogie, Les Vainqueurs. la même année, il met en scène A Cry from Heaven de vincent Woods à dublin. en 2006, à l’invitation de Jean- michel Ribes, il présente au Théâtre du Rond-Point “la Grande Parade de Py“, six spectacles dont il est l’auteur et le metteur en scène, cinq reprises et une nouvelle création : Illusions comiques, jouée également dans toute la france.en 2006, à l’occasion de la clôture du 60e festival d’avignon, il met en scène L’Énigme Vilar, un hommage à Jean vilar. C’est également au festival d’avignon, qu’il interprète pour la première fois son personnage de miss Knife, dont le tour de chant a été présenté à Paris, lyon, new York, Bruxelles, madrid, athènes… et qui a fait l’objet de deux disques. en 2012, miss Knife repart sur les routes de france et du monde avec un nouveau spectacle.en tant qu’acteur, olivier Py a également joué dans des mises en scène de Jean-luc lagarce, françois Rancillac, éric sadin, Pascal Rambert, nathalie schmidt, ainsi que dans les films de Jacques maillot, Cédric Klapisch, michel deville, laurent Bénégui, Peter Chelsom, martin Provost ou noémie lvovsky. il a, par ailleurs, réalisé deux films : Les Yeux fermés en 1999 pour arte et Méditerranées en 2011 pour Canal +.

nommé en mars 2007 à la direction de l’odéon-Théâtre de l’europe, il y crée l’Orestie d’eschyle en 2008, L’Eau de la vie, La Jeune Fille, le Diable et le Moulin ainsi que La Vraie Fiancée. de 2009 à 2012, il traduit, adapte et met en scène une trilogie d’eschyle (Les Sept contre Thèbes, Les Suppliantes, Les Perses), “théâtre d’intervention” joué hors les murs et destiné au non-public. en 2009, il reprend à l’odéon Le Soulier de satin de Claudel et crée Les Enfants de Saturne aux ateliers Berthier. en 2011, il crée Adagio [Mitterrand, le secret et la mort], met en scène Roméo et Juliette à l’odéon, et crée, en allemand, Die Sonne, commande de la volksbuhne à Berlin. en 2012, il termine son intégrale des textes d’eschyle avec Prométhée enchaîné.olivier Py quitte l’odéon en mars 2012, après cinq saisons. il se voit confier la direction du festival d’avignon à partir de l’édition 2014. une fonction qu’il occupe depuis septembre 2013.de mars 2012 à septembre 2013, outre un nouvel album de miss Knife et une tournée, il met en scène Vitrioli de Yannis mavritsakis à athènes, et plusieurs opéras en europe. depuis une douzaine d’années, olivier Py a en effet régulièrement abordé l’opéra avec, entre autres, Les Contes d’Hoffmann, Tristan und Isolde et Tannhäuser, Curlew River, Pelléas et Mélisande, The Rake’s Progress, Mathis der Maler de Hindemith, Les Huguenots de meyerbeer, Carmen, Claude de Robert Badinter et Thierry escaich, Alceste de Gluck, Aïda ou encore Dialogues des carmélites de Poulenc.la plupart de son œuvre est éditée chez actes sud, dont un Théâtre complet en trois volumes. il a publié en 2012 chez actes sud un essai politique, Cultivez votre tempête, et, en 2013, Les Mille et Une Définitions du théâtre et Siegfried, nocturne.

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Calendrier

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AvRil 2014Je 10 20h00 Peter Grimesve 11 20h00 le Tour d’écrousa 12 20h00 Curlew Riverdi 13 11h30 musique de chambredi 13 16h00 Peter Grimesma 15 20h00 Peter Grimesme 16 20h00 le Tour d’écrouJe 17 20h00 Curlew Riverve 18 20h00 le Tour d’écrousa 19 20h00 Peter Grimeslu 21 16h00 Curlew Riverma 22 20h00 Peter Grimesme 23 20h00 le Tour d’écrouJe 24 20h00 Peter Grimesve 25 20h00 Curlew Riversa 26 20h00 Peter Grimesdi 27 16h00 le Tour d’écrouma 29 20h00 le Tour d’écrou

Autour du Festival Britten

dÉBAtMercredi 26 février à 20h - opéra de lyon

Cycle de rencontres “Les vérités qui dérangent“Villa Gillet, Théâtre de la Croix-Rousse, Opéra de Lyon les Forces obscureslionel obadia / michel schneider / michel Terestchenkod’une grande modernité, l’oeuvre de Benjamin Britten, compositeur majeur du XXe siècle, n’a eu de cessede s’attacher à des questions dérangeantes : margina-lité, folie, homosexualité, souillure morale... Ces thèmesqui traversent son œuvre serviront de point de départ à ce débat. l’art, la philosophie et la psychanalyse inter-rogent la capacité humaine au mal. face à ce scandale, l’artiste n’aurait-il pas lui aussi la capacité à en saisir le mystère et à révéler les forces obscures de la psyché ? Comment s’articulent volonté et perversion ? Comment saisir les monstruosités intérieures d’un individu et les articuler avec une époque ? de quelle manière pouvons nous encore penser le mal aujourd’hui ?au miroir de l’oeuvre de Benjamin Britten, un philosophe, michel Terestchenko, un anthropologue, lionelobadia et un écrivain, psychanalyste et musicologue, michel schneider tenteront de répondre à cette question.En partenariat avec la librairie Le Bal des Ardents

PRÉsentAtiOn du FestivAl BRittensamedi 5 avril à 18H - opéra de lyon

Par serge dorny, directeur général de l’opéra de lyon.

l’ÉCOle du sPeCtAteuRJeudi 10 avril à 18H - opéra de lyon

une présentation de l’œuvre et de son contexte historique en une heure environ, par un conférencier spécialisé en littérature. En partenariat avec l’Université catholique de Lyon.

FestivAl BRittenPeter Grimes

le Tour d’écrouCurlew River

forfait 2 opéras Britten

forfait 3 opéras Britten

94e 69e 54e 34e 13e

a B C d e

78e 58e 42e 26e 13e

129e 96e 72e 45e 19e

175e 129e 96e 59e 28e

tarifs

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l’opéra national de lyon est conventionné par le ministère de la Culture et de la Communication, la ville de lyon, le conseil régional Rhône-alpes et le conseil général du Rhône.

Opéra de lyonplace de la comédie - Bp 121969203 lyon cedex 01- france

direCteur général/ serge dorny

CommuniCation médiaS/pierre colletTél. +33 (0)1 40 26 35 26fax +33 (0)1 40 28 02 [email protected]

ContaCt/sophie jarjatservice de presseTél. +33 (0)4 72 00 45 82fax +33 (0)4 72 00 45 [email protected]

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