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Estampillé du numéro 20, il est paru, comme chaque année depuis 1999. Réalisé avec son brio habituel par Lau-

rence Mattet, la directrice du musée privé et de sa Fondation culturelle, ses pages axées sur le thème des offrandes et sacrifices re-groupent, comme il se doit, un mélange des continents et des époques, récits de voyages, interviews, portfolio révélant des objets de collection, le tout distillé en parfait équilibre entre données savantes et grand public. Il est aussi bien question du périple d’un fétiche Iobi au Burkina Faso que du peintre-poète Clément-Marie Biazin, ce vagabond aux se-melles de vent qui défricha l’art moderne africain. Christian Grappe, une autorité en matière de Nouveau Testament, y parle du rôle subversif des sacrifices dans la Bible, tandis que le rituel des cadenas d’amour confronte la nouvelle esthétique urbaine à la pratique magique. Au total, la revue livre 294 pages, 268 illustrations couleurs et 50 illustrations noir/blanc. En tenue de luxe, éditée par le musée et tirée à 4000 exem-plaires, versions séparées français et an-glais, elle se disperse à travers le monde, en kiosques, librairies et grands musées.

«Bouquinzine» précurseur

Un anniversaire, cela se prépare. D’autant qu’il célèbre l’aboutissement d’une sacrée évolution. Si l’on est en présence d’une revue de qualité, elle est née d’un simple bulletin en noir/blanc sur l’art tribal, composé par l’Association des Amis du musée. De quoi faire rêver Laurence Mattet à une conversion digne des autres publications du musée, livres d’art et catalogues d’expositions de haute facture. «Combinaison entre le livre et le magazine, il est devenu, il y a vingt ans, le précurseur du «bouquinzine», intéressant à la fois un public de connaisseurs, collec-

tionneurs et de curieux d’art et de culture de peuples lointains qui favorisent le mystère et l’intériorité. Anthropologues, historiens, historiens d’art, sociologues, reporters, les auteurs spécialisés sont choisis, pour chaque numéro, en fonction du thème. «Pas ques-tion de routine pour moi, à chaque fois, c’est un nouveau challenge».

Au programme

En attendant le No 21, dédié à la spiritualité et aux cultes des ancêtres, place donc aux festivités du 21 novembre. A cette occasion, deux auteurs de la revue donneront une

conférence. A 11h, le Dr Denis Ramseyer, ancien conservateur adjoint du Laténium à Neuchâtel, présentera «Les Kouya de Côte d’Ivoire, un peuple forestier oublié», dans le cadre de la Fureur de Lire. Entre 1971 et 2016, il a séjourné plusieurs fois parmi cette petite ethnie méconnue, la première fois à 19 ans, sac au dos. Depuis, il s’attache à en sauvegarder les contes, ces rassembleurs oraux de valeurs culturelles mis en péril faute de transmet-teurs. A 12h15, Georges Breguet parlera de «L’In-donésie mystérieuse». L’anthropologue genevois, amoureux de l’archipel depuis plus de trente ans, est un collectionneur de tissus qui saura fasciner en suivant la fibre des ancêtres de Sumatra à

Timor et de Sulawesi à Roti. Il a aussi pu-blié à de nombreuses reprises dans «Arts & Cultures», une anthologie qui compte plus de 300 articles franchissant les continents et les millénaires et rendant compte souvent de patrimoines jusque-là non explorés. La collation festive débutera à 13h. Selon son agenda, chacun peut assister à chaque évé-nement séparément ou aux trois. n

Viviane Scaramiglia

Musée Barbier-MuellerRue Jean-Calvin 10 – 1204 Genève21 novembre: Entrée libre sur inscription.musee@barbier-mueller.ch, – 022 312 02 72

n FESTIVITÉS LE 21 NOVEMBRE

La revue «Arts & Cultures» célèbre ses 20 ansEn 2017, elle contribuait à souffler les 40 bougies du musée inauguré par Jean Paul Barbier-Mueller, le grand collectionneur des arts non occidentaux. Ce 21 novembre, elle fête ses 20 ans auréolée d’événements qui lèvent le voile sur l’Indonésie mystérieuse et les Kouya, peuple oublié de Côte d’Ivoire.

Une belle aventure culturelle.

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