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QUATRIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE -------------------------------------------------------------- ------- LE TEMPS DE L'ACCUEIL Introduction Une fois de plus, en répondant à l'appel du Seigneur, nous prenons le risque d'entendre une parole nouvelle. Le texte des "béatitudes" est aujourd'hui le sommet de notre liturgie de la Parole. Il nous fait regarder toutes choses avec les yeux du Seigneur lui-même. Il nous dit la présence du Royaume là où nous ne l'attendions pas: la pauvreté du coeur, la douceur, les larmes, la faim et la soif de justice, la persécution... Cette découverte humainement si paradoxale doit nous conduire à une immense action de grâce: notre faiblesse devient la matière première du Règne de Dieu. Ou 4 ème dimanche ordinaire – Année A Page 1

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QUATRIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE---------------------------------------------------------------------

LE TEMPS DE L'ACCUEIL

Introduction

Une fois de plus, en répondant à l'appel du Seigneur, nous prenons le risque d'entendre une parole nouvelle. Le texte des "béatitudes" est aujourd'hui le sommet de notre liturgie de la Parole. Il nous fait regarder toutes choses avec les yeux du Seigneur lui-même. Il nous dit la présence du Royaume là où nous ne l'attendions pas: la pauvreté du coeur, la douceur, les larmes, la faim et la soif de justice, la persécution... Cette découverte humainement si paradoxale doit nous conduire à une immense action de grâce: notre faiblesse devient la matière première du Règne de Dieu.OuLe bonheur! Le vrai bonheur: celui qui dure et ne lasse pas... Qui va nous le donner? On parle de "marchands de bonheur", de "pilules du bonheur", et nous connaissons les promesses des publicités de toutes sortes! Il y a ces bonheurs quotidiens, profonds, qu'il est bien légitime de désirer. Et puis il y a Jésus... Jésus qui gravit la montagne, suivi de pauvres gens... Et lui aussi va leur parler du bonheur. Non pas celui qu'ils imaginaient, celui dont ils rêvaient, mais celui qui leur donnera part à la joie de Dieu... Demandons au Seigneur jésus de nous préparer à entendre le message des Béatitudes.Ou

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Jésus est venu pour que nous ayons la vie et que nous l'ayons en plénitude, dès maintenant et pour toujours. II nous a dit qu'il nous avait transmis tout ce qu'il avait entendu de son Père, afin que notre joie soit complète, et aujourd'hui nous l'entendrons proclamer les Béatitudes.Frères et soeurs, les Béatitudes ne sont pas un tranquillisant spirituel destiné à nous faire accepter les difficultés de la vie présente dans l'attente d'une vie meilleure! Elles sont un appel qui nous est confié à nous qui avons reçu l'Évangile.

Préparation pénitentielle- Seigneur, tu nous as dit : « Heureux les pauvres de cœur, heureux les doux. »Pour notre orgueil à ne vouloir compter que sur nos propres forces, pour la violence qui est dans nos cœurs, prends pitié de nous.

- Seigneur, tu nous as dit : « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, heureux les miséricordieux »

Pour les injustices dont nous sommes acteurs ou complices, pour nos rancunes ou nos refus de pardonner, prends pitié de nous.

- Seigneur, tu nous as dit : « Heureux les cœurs purs, heureux les artisans de paix »Pour nos calculs mesquins, pour nos désirs d’avoir toujours le dernier mot, prends pitié de nous.Ou- Seigneur Jésus, nous sommes parfois artisans de discorde et d'égoïsme et nous semons la haine, alors que tu nous appelles à la paix de Dieu. Prends pitié de nous.

- Ô Christ, nous succombons ou nous assistons, indifférents, à la violence quotidienne, alors que tu nous invites à la douceur de la vie éternelle. Prends pitié de nous.

Seigneur Jésus, nous peinons à la réalisation d'une solidarité et d'une justice partagées entre tous, alors que tu nous convies à la table du Royaume. Prends pitié de nous.

GLOIRE À DIEUGloire à Dieu, au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime. Nous te louons, nous te bénissons, nous t'adorons, nous te glorifions, nous te rendons grâce, pour ton immense gloire, Seigneur Dieu, Roi du ciel, Dieu le Père tout-puissant. Seigneur, Fils unique, Jésus Christ, Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, le Fils du Père; toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous; toi qui enlèves le péché du monde, reçois notre prière; toi qui es assis à la droite du Père, prends pitié de nous.Car toi seul es saint, toi seul es Seigneur, toi seul es le Très-Haut : Jésus Christ, avec le Saint Esprit, dans la gloire de Dieu le Père. Amen.

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Prière d'ouverture

Dieu de patience et de fidélité, tu connais nos limites et nos fragilités, et tu nous offres la vraie richesse: ta vie en plénitude. Fais-nous découvrir le bonheur en laissant ton Fils nous combler de sa présence et de son Esprit, maintenant déjà, et pour les siècles des siècles. Amen!OuDieu notre Père, tu ouvres ton Royaume à tous ceux et celles qui te cherchent avec un cœur de pauvre. Que ta Parole nous donne faim de ce royaume de justice et de paix, où tu nous combles de ta joie, en Jésus, ton Fils, qui vit et règne avec toi dans l’unité de l’Esprit Saint pour les siècles des siècles. Amen !OuAvec confiance adressons notre prière à celui qui veut nous enseigner la joie. (Silence)Dieu d'amour, tu nous as créés pour le bonheur et Jésus nous en apprend le chemin. Accorde-nous d'être attentifs à son enseignement, et donne-nous d'être des témoins de l'Évangile maintenant et toujours.

LE TEMPS DE LA PAROLE

Pour introduire les lectures1ère lecture : So. 2,3 ;3,12-13 : L’humilité, ouverture sur DieuLe prophète Sophonie énonce dans ce passage une des lois fondamentales de la vie spirituelle : pour s’ouvrir à Dieu, il faut renoncer à soi, à l’orgueil, au mensonge, à l’égoïsme. Seuls les humbles vont à Dieu et sont accueillis par lui.2ème lecture : 1 Cor 1,26-31 : Le choix des humblesAvec sa vigueur habituelle, Saint Paul dénonce la prétention de ceux qui, pour réussir, misent sur la sagesse et la puissance humaines ; il exprime sa conviction que les petits et les faibles sont en réalité les vrais sages et les vrais forts : Dieu est avec eux.3ème lecture : Mt 5,1-12 : Les Béatitudes, chemin de la BéatitudeJésus commence « le sermon sur la montagne » par la proclamation des Béatitudes : il dépeint ainsi l’idéal de vie dont ses disciples devront s’inspirer pour réaliser et réussir leur destinée. Elles constituent le code du vrai Bonheur.

lecture du livre de Sophonie 2,3 & 3,12-13Cherchez le Seigneur, vous tous, les humbles du pays qui faites sa volonté. Cherchez la justice, cherchez l'humilité : peut-être serez-vous à l'abri au jour de la colère du Seigneur. Israël, je ne laisserai subsister au milieu de toi qu'un peuple petit et pauvre, qui aura pour refuge le nom du Seigneur. Ce Reste d'Israël ne commettra plus l'iniquité. Il renoncera au mensonge, on ne trouvera plus de tromperie dans sa bouche. Il pourra paître et se reposer sans que personne puisse l'effrayer.

psaume 145: Heureux le pauvre de coeur: à lui, le Royaume des cieux.

Le Seigneur fait justice aux opprimés, aux affamés il donne le pain, le Seigneur délie les enchaînés.

Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, 4ème dimanche ordinaire – Année A Page 3

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le Seigneur aime les justes.

Le Seigneur protège l'étranger. Il soutient la veuve et l'orphelin.Le Seigneur est ton Dieu pour toujours.

Toute ma vie, montera vers Dieu ma louange,car le Seigneur aime la justice.

Ceux qui subissent une oppression, il les défend,Ceux qui souffrent de la faite,Il les veut rassasiés de pain.

Pour ceux que des chaînes retiennent en prison,qui ne connaissent plus la liberté,

le Seigneur se fait libérateur.

A ceux dont les yeux sont fermés,Il est la clarté du jour.

Si un être humain est accablé par la vie,Dieu le redresse, Il le met debout.Les hommes droits sont ses amis.

Pour l'étranger, il demande le respect,comme à l'égard de la femme seule

ou de l'enfant sans parents.

Telle est la volonté du Seigneur.II fait confiance aux humains

pour qu'elle soit mise en oeuvre.D'âge en âge, cette volonté de Dieu s'imposera.

Le Seigneur est notre Dieu, pour toujours.

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 1, 26-31Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien: parmi vous, il n'y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance. Au contraire, ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion les sages; ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort; ce qui est d'origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n'est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose, afin que personne ne puisse s'enorgueillir devant Dieu. C'est grâce à Dieu, en effet, que vous êtes dans le Christ Jésus, qui a été envoyé par lui pour être notre sagesse, pour être notre justice, notre sanctification, notre rédemption. Ainsi, comme il est écrit : « Celui qui veut s'enorgueillir, qu'il mette son orgueil dans le Seigneur. »

alléluia. alléluia. Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! alléluia.

Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5,1-12

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Quand Jésus vit toute la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait : « Heureux les pauvres de coeur : le Royaume des cieux est à eux ! Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise ! Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés ! Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés ! Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde ! Heureux les coeurs purs : ils verront Dieu ! Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu ! Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice: le Royaume des cieux est à eux ! Heureux serez-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! »

II gravit la montagne. La foule le suivait. Au sommet, il s'assit, entouré de ses disciples. Et se mit à parler. Et j'étais dans la foule. Et je me demandais. Allait-il, lui aussi, nous faire la morale, comme tant d'autres l'avaient fait et tant d'autres le feraient ? Ce qui est interdit, un peu, beaucoup, surtout ; et ce qui est permis, ou seulement toléré. Et brandir des grands livres avec ce qu'il faut croire et ce qu'il faut rejeter ? Fatigué, j'étais prêt à faire demi-tour. Mais j'ai tendu l'oreille. Avais-je bien entendu ? Son premier mot : heureux ?II était là, assis, au milieu de ses disciples. Et ceux-ci confirmèrent ; il avait dit : heureux. Mais sans doute voulait-il fournir à ses disciples un code de bonne conduite, une règle de vie : si vous faites ceci et ne faites pas cela, alors, je vous le promets, vous monterez au ciel et vous aurez le bonheur, là-haut, dans mon Royaume. Heureux donc, mais plus tard. Et ainsi, le bonheur, c'est toujours pour demain. Facile, me suis-je dit. Quelle preuve pouvais-je avoir que ce Royaume existe ? Et s'il existe bien, qui me dit que j'irai ? II avait dit : heureux. Et si c'était un piège ?II était là, assis. Je me suis approché et je l'ai regardé. II n'avait pas de livre, ne faisait pas la leçon. II constatait seulement. Car ses yeux parcouraient la foule qui était là. Des yeux de grande bonté, des yeux émerveillés. Tous ces gens qu'il voyait, qui étaient assez pauvres pour servir et aimer, qui étaient assez bons pour accorder pardon, qui étaient assez doux pour ne pas se vanter, qui avaient faim et soif de justice et de paix, qui savaient la souffrance et la consolation. Heureux êtes-vous, dit-il. N'était-ce pas son royaume qui déjà était là ?

Prenons la parole

L’échec de 2000 ans de christianisme

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Si le sens des Béatitudes est bien « Heureux les pauvres, le royaume de Dieu est à eux », l’annonce du bonheur par Jésus a fait long feu ! Il suffit de regarder autour de nous pour constater que les pauvres ne sont pas heureux et sont souvent opprimés…

Attention : Jésus n’est pas venu établir le royaume de Dieu ; il est venu l’inaugurer et il a confié à ses disciples le soin de l’établir.

Dans ce cas, constater qu’il y a encore des pauvres, c’est poser la question de l’efficacité des chrétiens. Comment se fait-il que dans notre Occident marqué par le christianisme, le moteur de l’action reste le plus souvent l’argent et non le service ?

Mais il est possible aussi à un croyant de donner un sens chrétien à ses activités : voir dans nos actions comme une réalisation des béatitudes. Et alors, la seule récompense que nous pouvons en attendre, c’est non d’avantage d’argent, mais la certitude d’avoir contribué, pauvrement, à instaurer le règne de Dieu.

Il nous faut donc prier ces béatitudes, humblement, comme une demande à Dieu de nous convertir et de nous donner sa force.

Profession de foi

Renouvelons la profession de foi de notre baptême.

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- Frères et soeurs, croyez-vous en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre?Oui, nous croyons.

- Croyez-vous en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui est né de la Vierge Marie, a souffert la passion, a été enseveli, est ressuscité d'entre les morts, et qui est assis à la droite du Père?

Oui, nous croyons.

- Croyez-vous en l'Esprit-Saint, à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints, au pardon des péchés, à la résurrection de la chair, et à la vie éternelle?

Oui, nous croyons.

SYMBOLE DES APOTRES

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur,qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers,le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux. est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts.Je crois en l'Esprit Saint,à la sainte Église catholique, à la communion des saints,à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen

Je crois en Dieu Père,Source de toute vie,

Père particulièrement attentif à tous ceux qui souffrent et qui pleurentà ceux qui luttent et qui donnent leur vie

pour que toute l’humanité puisse accéder au bonheur et à la joie.

Je crois en Jésus Christ,qui s’est fondu au milieu de son peuple.

Il est venu habiter au milieu des petits pour leur rendre espoiret leur ouvrir une perspective et un avenir heureux.

Je crois en l’Esprit Saint,qui suscite en nous la soif de bonheur.

Il nous fait prendre conscience de nos manques et de nos désirs sans lesquelsnotre vie n’aurait pas de sens.

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Je crois à l’Eglise,lorsqu’elle ne s’attarde pas sur nos erreurs et nos faux pas,

lorsque sans regretter le passer et sans peur de l’avenirelle nous entraîne avec Jésus sur la montagne des béatitudes.

Prière universelleJésus est notre Bonne Nouvelle. En lui, nous trouvons la sainteté et le salut. Qu'il présente notre prière au Père.

- Jésus, tu es pauvre en ton coeur... Regarde ton Eglise crispée sur ses acquis, ses rites, ses lois: qu'elle accepte de marcher humblement avec son Dieu, nous t'en prions.

- Jésus, tu es doux et miséricordieux... Regarde ceux qui dirigent les peuples: que chacun découvre en sa responsabilité un service pour ses frères, nous t'en prions.

- Jésus, tu es persécuté pour la justice... Regarde ceux qui subissent l'épreuve, la calomnie: qu'ils trouvent en ta croix confiance et réconfort, nous t'en prions.

- Jésus, tu donnes la paix, tu laisses la paix... Regarde les coeurs blessés, les familles divisées, les peuples en guerre: donne à tous de risquer, à ta suite, ce qui construit la paix, nous t'en prions.

Père, tu fais justice aux opprimés, tu redresses les accablés, tu es notre Dieu aux siècles des siècles. Amen!

ou

Notre Dieu veut le bonheur de tous les hommes, il nous l'accorde en Jésus. Prions pour que cette offre de bonheur parvienne vraiment jusqu'aux extrémités de la terre.

Puisque ta Parole est source de bonheur, suscite en ton Église des témoins joyeux du salut en Jésus, Seigneur, nous t'en prions.

Puisque seules la justice et la paix sont gages de concorde entre les hommes, inspire de bonne volonté les dirigeants politiques, Seigneur, nous t'en prions.

Alors que corruption, compromissions, perversité régissent trop souvent les relations humaines, guide-nous vers la pureté de coeur, Seigneur, nous t'en prions.

Beaucoup d'hommes, de femmes et d'enfants souffrent et pleurent ou sont persécutés. Sois aux côtés des peuples opprimés, Seigneur, nous t'en prions.

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Puisque tu nous révèles et nous promets la récompense du bonheur éternel, affermis-nous dans la foi, Seigneur, nous t'en prions.

Oui, Seigneur, nous le croyons, tu écoutes et exauces la prière de tes fidèles. Rends-nous toujours plus confiants en cet avenir de bonheur inauguré en Jésus. Nous te le demandons à toi qui règnes pour les siècles des siècles.

Ou

Frères et soeurs, approchons-nous du Seigneur, présentons-lui nos prières pour tous les hommes.

1. Seigneur, tu as choisi ce qu'il y a de fou dans le monde. Soutiens ton Église, le peuple des baptisés, qu'elle annonce avec foi la mort et la résurrection du Christ, son sauveur.

2. Seigneur, tu as choisi ce qu'il y a de faible dans le monde. Guide ceux qui ont des responsabilités politiques. Que la force ne l'emporte pas dans leurs décisions mais le respect de chaque personne.

3. Seigneur, tu as choisi ce qui est méprisé dans le monde. Regarde avec bonté ceux qui souffrent, ceux qui sont rejetés, torturés. Que des hommes et des femmes se lèvent pour les défendre, les soutenir, les aimer.

4. Seigneur, tu as choisi ce qui n'est rien dans le monde. Donne-nous de vivre humblement, en ne cherchant rien d'autre que faire ta volonté.

Dieu notre Père, exauce nos prières, sois notre refuge et notre force, par Jésus Christ, ton fils, notre sagesse pour les siècles des siècles. Amen.

OuLe vrai bonheur, nous y aspirons tous. Prions pour tous ceux à qui le bonheur semble impossible. Confions-les au Seigneur.

- Heureux les pauvres de cœur. Pour tous ceux qui vivent une authentique pauvreté en témoignage à l’Evangile, prions le Seigneur.

- Heureux les affamés de justice. Pour les dirigeants du monde, pour les responsables de la justice, prions le Seigneur.

- Heureux les miséricordieux. Pour les couples séparés, les familles divisées, et pour tous ceux qui ont du mal à pardonner, prions le Seigneur.

- Heureux les artisans de paix. Pour tous ceux qui militent pour la paix et qui s’engagent à son service. Pour les responsables religieux, prions le Seigneur.

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Tu veux le bonheur et la vie de tous les hommes, Seigneur. Nous t’en prions encore : accorde à chacun ta tendresse et ta paix, toi qui nous aimes maintenant et toujours, et pour les siècles de siècles.

LE TEMPS DE L'EUCHARISTIE

Prière sur les offrandes

Nous n'avons rien, Seigneur, sinon ce que toi-même nous donnes. Nous ne sommes rien, sinon ce que tu fais en nous. Nous venons à toi les mains vides, mais sûrs que tu sauras nous accueillir et combler notre attente, par Jésus, le Christ, notre Seigneur.OuPour ce repas d'action de grâce, Seigneur-Dieu, nous apportons ce pain et ce vin. Que ta grâce s'empare de leur pauvreté et nous donne d'accueillir la nouveauté de ton royaume. Nous t'en prions par Jésus, le Christ, notre Seigneur.OuSeigneur notre Dieu, tu as reçu de nos mains le pain et le vin familiers. Une fois encore, nous allons célébrer l'eucharistie. Que cette eucharistie nous purifie et nous renouvelle; qu'elle donne à ceux qui font ta volonté le bonheur que tu leur as promis, par jésus, le Christ, notre Seigneur.

Prière eucharistique

Vraiment, il est juste et bon de te chanter, Dieu notre Père, toi qui révèles aux petits les mystères du Royaume par Jésus, ton Fils, notre Sauveur.Par lui, le premier-né d'une création nouvelle, tu choisis ce qui est méprisé dans le monde et tu confonds la puissance des riches.Ainsi, tu deviens joie pour les coeurs qui te cherchent, bonheur pour qui te trouve, paix pour les hommes qui t'aiment!Voilà pourquoi, unis au chant des anges et des bienheureux, nous te rendons grâce, Dieu du ciel et de la terre, et d'un seul coeur nous proclamons: SAINT, SAINT, SAINT...

Il est juste et bon de te rendre gloire, Dieu notre Père, toi qui nous rassembles dans la même espérance ! Nous te bénissons par Jésus, le Christ, ton Fils bien-aimé et notre frère. Il a été parmi nous ton image, l’image d’un Dieu pauvre qui veut avoir besoin des hommes. Il a été la preuve de ta miséricorde, le rayonnement de ta vérité. Il a vécu jusqu’au bout les béatitudes qu’il a proclamées.Béni sois-tu, Père, car il est pour toujours avec nous. Par lui, tu ne cesses de nous promettre le bonheur et de nous envoyer l’Esprit pour que nous puissions marcher sur les chemins de l’Evangile.C’est pourquoi, avec les anges et les saints, avec les croyants de tous les temps, nous faisons monter vers toi notre prière et notre louange, en chantant :

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Père, toi qui es vraiment saint, nous te bénissons: ton seul bonheur est de nous rendre heureux! Tu as fait retentir ta Parole qui renouvelle la face de la terre, et notre monde se trouve transfiguré lorsqu'il apprend la tendresse que tu nous portes.En ton Fils bien-aimé, le premier des pauvres, tu dévoiles ton Royaume de bonheur; par lui, le plus doux des enfants des hommes, nous obtenons déjà la terre promise.

Sanctifie maintenant ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit: qu'elles deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur.Au moment d'être livré et d'entrer librement dans sa passion, il prit le pain, il rendit grâce, il le rompit et le donna à ses disciples en disant:PRENEZ ET MANGEZ-EN TOUS, CECI EST MON CORPS LIVRE POUR VOUS.De même, à la fin du repas, il prit la coupe, de nouveau, il rendit grâce et la donna à ses disciples en disant:PRENEZ ET BUVEZ-EN TOUS, CAR CECI EST LA COUPE DE MON SANG, LE SANG DE L'ALLIANCE NOUVELLE ET ETERNELLE QUI SERA VERSE POUR VOUS ET POUR LA MULTITUDE EN REMISSION DES PECHES. VOUS FEREZ CELA EN MEMOIRE DE MOI.

Nous te louons pour Jésus, le Messie, celui que tu nous as envoyé pour être notre sagesse, notre justice, notre sanctification, notre rédemption. De lui, nous accueillons le chant joyeux de la nouvelle Alliance qu'il a révélée à ses disciples en leur partageant son Corps et son Sang.

Que ton Esprit fasse grandir en nous cette soif d'amour présente au coeur de chacune de tes créatures et que ton Eglise vive de plus en plus fidèlement le message des béatitudes, en communion avec le Pape Jean-Paul, notre évêque André-Mutien et tout le peuple des baptisés.

Aujourd'hui, tu nous dis:Bonheur à toi que l'Esprit rend pauvre: le Royaume, c'est pour toi!Bonheur à toi que désarme l'amour: la terre de Dieu, c'est ton héritage!Bonheur à toi qui pleures: chacune de tes larmes sera essuyée!Bonheur à toi qui as faim et soif de me ressembler: à ma table, tu es l'invité!Bonheur à toi dont le coeur s'ouvre à toute détresse: tu es proche du coeur de Dieu!Bonheur à toi dont le coeur n'est jamais partagé: le visage de Dieu, tu le vois!Bonheur à toi l'artisan qui fais la paix: enfant de Dieu, tu l'es!Bonheur à toi que l'on frappe parce que tu m'aimes en ton frère: au-dedans de toi, je règne!

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Oui, Père, loué sois-tu pour les coeurs affamés d'un bonheur plus grand que nos trésors matériels.

Enfin, nous te confions nos frères et soeurs qui ont quitté cette terre... (et en particulier...): reçois-les à la table de ton Royaume pour qu'ils soient comblés de la béatitude éternelle en compagnie de Jésus, ton Fils bien-aimé.PAR LUI, AVEC LUI ET EN LUI, A TOI DIEU LE PERE TOUT PUISSANT, DANS L'UNITE DU SAINT ESPRIT, TOUT HONNEUR ET TOUTE GLOIRE POUR LES SIECLES DES SIECLES. AMEN!

Prière eucharistique: " Heureux êtes-vous" (4ème ord A)

Cél. Louange à toi, Dieu notre Père, pour tous ceux qui te cherchent avec droi-ture, foule immense de femmes et d'hommes qui désirent vivre avec toi.

Ts. Gloire à toi pour ceux qui sont assoiffés d'un bonheur plus grand que nos trésors altérables et fragiles.

Cél. Louange à toi pour ceux qui croient en la justice, la paix et la douceur.

Ts. Béni sois-tu pour ceux qui préfèrent les larmes de la compassion à la dureté des cœurs insensibles, pour ceux qui choisissent le pardon plutôt que la vengeance.

Cél. C'est avec un cœur pur et joyeux que nous joignons nos voix pour chanter et proclamer

Saint, Saint, Saint le Seigneur Dieu de l'univers …

Cél. Moïse est monté seul sur la montagne pour recevoir la loi. Aujourd'hui, c'est avec Jésus, les boiteux, les aveugles et bien d'autres que tu nous invites à gravir la montagne pour recevoir les promesses de bonheur.

Ts. Seigneur, tu n'es pas le Dieu du sensationnel mais de l'essentiel: celui d'un

bonheur accessible à tous en commençant par les plus éprouvés de la terre.Ce bonheur n'est pas un héritage pour l'au-delà, mais tu veux que nous puissions le goûter déjà sur le chemin qui y conduit.

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Cél. Vienne maintenant ton Esprit sur chacun de nous comme sur ce pain et ce vin, qu'ils deviennent corps et sang de Jésus. Que par nous, ton amour et ta présence soient manifestes au cœur de notre assemblée comme au cœur du monde.

La veille de sa passion, Jésus rassemblant une fois encore tous ses amis pour un dernier repas, prit le pain, le rompit et le leur donna en disant: "Prenez et mangez-en tous: "Ceci est mon corps livré pour vous".De même à la fin du repas il prit la coupe de vin, de nouveau il rendit grâce et la fit passer à ses amis en disant: "Prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi."

Cél. Loué sois-tu, Seigneur, pour ton Esprit qui a creusé en nous la soif d'un bon-heur plus grand que tous ceux que le monde fait miroiter devant nous.

Ts. "Bienheureux les pauvres de cœur".Heureux, ceux qui ne se suffisent pas à eux-mêmes et qui sont encore habi-tés par le désir."Bienheureux les doux", ils sont tellement forts qu'ils ne doivent pas recourir à la violence.

Cél. "Heureux ceux qui pleurent" parce qu'il savent encore s'émouvoir et s'atten-drir sur la peine des autres.Heureux ceux qui se révoltent devant les injustices parce qu'ils ont faim et soif d'égalité et de respect.

Ts. "Heureux les miséricordieux" parce qu'ils savent compatir et comprendre la faiblesse de ceux qui tombent."Heureux les cœurs purs" qui n'ont pas deux visages, ils sont limpides et transparents.

Cél. C'est donc avec confiance et allégresse que nous unissons nos voix pour pro-clamer ta sagesse et ta gloire:

Par lui, avec lui et en lui, à toi, Dieu le Père très aimant dans l'unité du Saint Esprit tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. Amen.

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LE TEMPS DE LA COMMUNION

Pour introduire le "Notre Père"

Comme des enfants, osons nous en remettre totalement à Notre Père et disons-lui, comme Jésus lui-même nous l'a appris:NOTRE PERE...

Action de grâceNous voulons te chanter, nous voulons te bénir, Dieu qui nous rassembles dans la même espérance!Jésus, ton Fils bien-aimé, a été parmi nous ton image, l'image d'un Dieu pauvre qui a voulu avoir besoin des hommes. »

Oui, le Christ est la preuve de ta miséricorde, le rayonnement de ta vérité. II a vécu jusqu'au bout les Béatitudes qu'il a proclamées. »Béni sois-tu, Père, car il est pour toujours avec nous. Par lui tu ne cesses de nous promettre le bonheur et de nous envoyer l'Esprit. C'est pourquoi, avec les croyants de tous les temps, nous faisons monter vers toi notre prière en chantant:Notre Père...

Prière pour la paix

Seigneur Jésus, à la foule qui se pressait devant toi, tu as dit: "Heureux les artisans de paix, ils seront appelés Fils de Dieu..." Ne regarde pas nos péchés, nos refus d'accueillir l'autre, mais la foi de ton église qui marche humblement à ta suite, sur le chemin difficile des béatitudes; pour que ta volonté s'accomplisse, donne-lui toujours cette paix et conduis-la vers l'unité parfaite, nous te le demandons à toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles. Amen!

Prière après la communionA qui irions-nous, Seigneur, si ce n'est à toi ?Tu es venu à notre rencontre et tu nous as aimés le premier.Grâce à toi, le bonheur est possible.Tu as les paroles de la vie.Nous t'en prions: fais-nous vivre, par Jésus, notre joie pour les siècles des siècles.ouDans cette eucharistie, Dieu d’amour, tu scelles pour nous les promesses des béatitudes : ton fils est la consolation de ceux qui pleurent et la vision des cœurs purs, l’héritage des doux et l’espérance des persécutés. Puissions-nous avec une foi renouvelée, entrer dans cette aventure de grâce, où Jésus se fait notre bonheur pour les siècles des siècles. Amen !OuAu terme de cette eucharistie, bénissons Dieu et prions-le. (Silence)Père, en cette Eucharistie tu nous as préparé à la fête du Royaume, et tu as renouvelé nos forces pour la route quotidienne. Que le Corps et le sang de ton Fils agissent en nos coeurs et les ouvrent toujours davantage à l'action de l'Esprit. Alors nous aurons part à la joie des pauvres maintenant, et dans les siècles des siècles.

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Prolongement eucharistiquePour les pauvres de biens et les pauvres de cœurQui gardent pleine confiance en toi,Béni sois-tu, Seigneur.

(On peut chanter la réponse : « Béni sois-tu, Seigneur ! »)

Pour ces hommes, ces femmes, ces enfants qui,Brisés par la misère et le malheur,Persistent à se tourner vers toi, béni sois-tu.

Pour ceux et celles qui, courageusement,Poursuivent leur combatContre la faim et l’injustice, béni sois-tu.

Pour toutes les personnes qui savent aimerEt faire miséricorde, béni sois-tu.

Pour ceux et celles qui ont une âme pure,Un cœur pur et les yeux purs, béni sois-tu.

Pour les passionnés de paixQui ne reculent devant aucun obstacleNi aucun échec, béni sois-tu.

Pour ceux et celles qui, insultés, persécutés,Calomniés à cause de leur foi en jésus,Demeurent des disciples fidèles, béni sois-tu.

Renvoi de l’assembléeSœurs et frères, vivez à la suite de Jésus et allez, dans la paix du Christ. NOUS RENDONS GRACE A DIEU.

PRIERES MEDITATIVES

Les Béatitudes,ce n'est pas une recette de savoir-vivre,ce n'est pas une liste de commandements,ce n'est pas une cure d'amaigrissement

ou de remise en forme.C'est un portrait de Dieu.

Pauvre, doux, en pleurs, affamé de justice,miséricordieux, pur, artisan de paix,

persécuté et insulté.Voilà notre Dieu.

Heureux l'homme qui, jour après jour,accepte de lui ressembler !

Heureux est-il de signer là son adoption!Ou

Heureux les pauvres de cœur :ceux qui acceptent de laisser en eux

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une porte ouverte.Une porte, même petite,

même une porte de derrière,même la vieille porte du jardin

Que l’on avait oubliée,perdue dans les mauvaises herbes.

Une porte qui s’ouvre enfin,Après avoir été close des années durant.

C’est une main tendue à Dieu,le signal qu’il peut venir,

qu’il peut entrer à pas feutrés,qu’il peut venir

faire revivre une maison intérieurepar sa présence belle et lumineuse.

ou"Heureux les pauvres de coeur".Qu'est-ce que c'est, jésus,un pauvre de coeur?- Celui qui tend la main vers Dieu,qui se sent en manque,qui sait que Dieu comblera ce manque.N'importe quel manque.- Être sûr de cela, c'est rare ?Il faut une sacrée confiance!- Oui, c'est elle qui peut vous faire vivreavec un coeur de pauvre.- Jésus, donne-moi de croire à cette béatitude!- Essaye de tellement tout attendre du Père des cieuxque tu ne le lâcheras plus d'une semelle.Tu vivras avec lui d'une manière palpable.- C'est ce que tu as vécu ?- Oui. Et c'est ça vraiment le bonheur.

Prière d’Evangile

« Heureux le pauvres de cœur ! » Que devons-nous changer dans nos vies pour accéder à ce bonheur-là ? Peut-être renoncer à nous comporter comme si nous avions le monopole de la vérité. « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice ! » Prends pitié, Seigneur et Père, de notre propension à revendiquer une justice qui accable les plus faibles. Fais de nous des instruments inventifs de ta tendresse et de ton infinie patience. « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ! » Te voir, toi, le Créateur du ciel et de la terre, nous ne pouvons y prétendre ici-bas. 4ème dimanche ordinaire – Année A Page 16

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Mais la promesse de ton Fils s’accomplira si la douceur et l’humilité guident nos pas.

Jésus, Fils de Dieu, nous te recevons aujourd’huiComme celui qui nous donne les clefs du bonheur.

Nous savons que tu es le chemin de nos vies.Tu n’écartes pas les pierres

Qui nous font souffrir et parfois pleurer.Mais, avec toi, la confiance l’emporte sur l’hésitation

Et nous pouvons aller de l’avantEt trouver ainsi la paix.

Jésus, tu es en profondeur à la source de toute joie,En nous, dans l’Eglise et dans le monde.

Nous laisserons les impasses de la richesse,De la violence, de la corruption, de l’indifférence…

Et tu nous accompagnerasJusqu’au bout de notre route,

Jusqu’à l’allégresse que tu nous prometsDans la Maison du Père.

Jésus, Fils de Dieu, nous te bénissons,Toi qui vis avec le Père et l’Esprit

Dans les siècles sans fin.

La Nouvelle Alliance

Quand Jésus vit toute la foule qui le suivait, i! gravit la montagne.II s'assit et ses disciples s'approchérent

II gravit la montagne...Nous sommes transportés plus de mille ans en arrière lorsque Moïse gravit la montagne, lui aussi, pour y rencontrer Dieu et sceller l'Alliance avec lui (Ex 19). Ce qui alors était un début devient maintenant un appel pour une nouvelle et merveilleuse réalité. Seul Môise gravissait la montagne et s'approchait de Dieu. Désormais, il n'y a plus d'interdit. Tu nous appelles tous à te rejoindre sur la montagne, jésus... y compris les boiteux, les aveugles, et bien d'autres encore (Mt 15, 30). Tu es venu faire monter vers le Père l'humanité entière. Donne à chacun d'entendre cet appel et de vivre la joie de l'intimité divine.

Ouvrant la bouche, il disait...Moïse a été un agent de liaison entre Dieu et Israël. Que de fois il a fait l'aller et retour entre le Sinaï et le bas de la montagne où se tenait le peuple. Désormais la 4ème dimanche ordinaire – Année A Page 17

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montagne de Dieu est accessible à tous; Dieu est descendu le Verbe s'est fait chair et il a établi sa tente parmi nous (Jn 1, 14). Tous peuvent s'approcher de toi, entendre ta voix, t'écouter directement. Quelle joie pour tes contemporains, Seigneur! Mais la même joie m'est offerte dans la foi. Même invisible, tu es toujours avec nous... par ton Église, par tes sacrements, par l'Eucharistie surtout... Tu l'es aussi par ta Parole: Vivante est la Parole de Dieu (Heb 4, 12). Cette Parole, c'est toi, jésus, le Verbe de Dieu; c'est toi qui me parles aujourd'hui à travers une page de la Bible que j'entends ou que je lis.

Heureux les pauvres de coeur... Heureux... Heureux...Ce que tu nous proposes au point de départ, ce ne sont pas des commandements à observer comme au Sinaï; c'est un bonheur à accueillir. Et tu nous indiques les sentiers à prendre pour y parvenir. Et sur cette route, tu es notre guide. Tu es le modèle de pauvreté, de douceur... de toutes les béatitudes. Tu es le Chemin qui nous conduit vers le vrai bonheur, vers la joie d'être fils et filles de Dieu en Toi.

Jésus « Maître »

Quand Jésus vit la foule qui le suivait, il gravit la montagne, il s’assit…Quelle solennité dans la présentation de ton message, Seigneur !Matthieu ne s’amuse pas « à faire du style »Il veut attirer notre attention sur toi, le Messager.Tu es plus important encore que le message.Par ton attitude, par ta façon d’agir, tu es toi-même un message,Un message vivant.Il gravit la montagne, il s’assit…Là-haut, tu es chez toi, Seigneur !Dans la Bible, la montagne est le lieu de la rencontre avec Dieu,La maison de Dieu.En te suivant, la foule peut penser à Moïse sur le Sinaï.Mieux que Moïse, tu nous guides vers le Père :Tu es le chemin qui nous même à Lui.Moïse avait transmis au peuple la Loi reçue sur la montagne.Toi, tu as les paroles de la vie éternelle (Jn. 6,68)Et tu ne nous dis pas simplement la vérité, tu es la Vérité !Tu es la manifestation vivante de l’amour du Père pour nous…Et aussi la manifestation de l’amour filial que tu désires mettre en nos cœurs.Alors, longuement, patiemment, tu nous instruis.Tu nous dis comment vivre l’Alliance nouvelle que tu nous offres,Alliance bien supérieure à celle du Sinaï. 4ème dimanche ordinaire – Année A Page 18

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Tu enseignes avec autorité, non pas comme les scribes (Mt. 7,28)Tu nous entraînes beaucoup plus loin que Moïse :Vous avez appris… Moi, je vous dis…Tu viens nous faire partager ta vie, toi qui es la Vie :« Je suis la résurrection et la vie » (Jn. 11,25)Tu es venu parmi nous pour que nous ayons la vraie vie, la tienne :« Je suis venu pour que les hommes aient la vie… en abondance » (Jn 1O,1O)Et pour cela, tu vas jusqu’à te faire notre nourriture :« Celui qui me mangera vivra par moi » Merci, Seigneur, pour tant d’amour !Donne-nous de nous mettre à ton école, à l’écoute de ta Parole,À l’écoute de cet enseignement que tu nous donnes par ta vie,Une vie toute livrée au Père.

TEXTES DE MEDITATION

Un peuple petit et pauvreDans nos pays, la fête de Noël semble déjà loin. L’hiver a repris ses droits et les fêtes appartiennent déjà aux -souvenirs. Noël avait mis le doigt sur la petitesse, la discrétion, la pauvreté, la fragilité, même si les fêtes montrent autre chose : les éclats des illuminations donnent aux festivités des allures peu fragiles. Pourtant, nous sommes invités d’abord à rechercher la justice et l’humilité. Nous le savons. Mais ne pensons-nous pas que cela concerne les autres  ? Nous serons un « peuple petit »  dit Sophonie le prophète, mais n’espérons-nous pas être un grand peuple ? Et quand nous regardons les « sages aux yeux des -hommes » , pensons-nous à Dieu qui choisit ce qu’il y a de fou dans le monde et couvre « de confusion ce qui est fort »  ? Nous le savons, et pourtant, nous avons en tête une Église forte et influente… 

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Elle peut l’être, et nous qui en sommes les membres, nous pouvons être forts, mais de la force des Béatitudes. Jésus y met en avant les « pauvres de cœur » , « les doux » , « ceux qui pleurent » , « les miséricordieux » , « les artisans de paix » . Nous en  connaissons, nous avons en tête des figures de saints, d’hommes ou de femmes qui ont vécu ou vivent selon cette inspiration. Ferons-nous un jour ce choix ? Laisserons-nous convertir nos cœurs pour qu’ils se tournent radicalement vers Jésus et nos frères et sœurs dans un esprit de charité, de foi et d’espérance ? C’est là que nous pourrons vraiment nous réjouir. L’Église que nous sommes sera forte d’amour et cela se propagera.

La chance d’un christianisme fragile… QUELQUE TEMPS avant l’exil du peuple hébreux à Babylone, le prophète Sophonie tente de « réveiller » la foi d’Israël. Seule une petite minorité l’écoute. Ce « petit reste » du peuple, c’est un peu nous aujourd’hui, les chrétiens du monde occidental. Comme cette « petite part » du peuple juif, nous avons à vivre une situation de croyants minoritaires dans un monde marqué par l’indifférence religieuse et le matérialisme. Une posture qui n’est pas toujours simple à vivre et qui, à juste titre, peut susciter de l’inquiétude, voire même de l’angoisse. Comment dire Dieu à un monde qui, apparemment, ne l’attend pas ? La peur n’est jamais bonne conseillère qui peut pousser les croyants au raidissement et au repli identitaire. Paul, qui lui-même annonça l’Évangile à des peuples non croyants, nous indique la voie: ne suivons pas les «valeurs» de puissance, de richesse du monde; acceptons notre pauvreté (économique, humaine) et faisons de notre faiblesse, une force. Ce n’est pas en courant vers sa puissance perdue que l’Église redonnera au monde le goût de l’Évangile ! Croyons à «la chance d’un christianisme fragile», selon la belle expression de Mgr Rouet. Osons vivre à l’intérieur même de nos communautés, ce que nous professons: « Heureux les pauvres… ». Au lieu de nous lamenter sur la faiblesse de notre «vieille Église» occidentale, soyons, dans ce monde désenchanté, les «icônes» de la joie promise. Si, malgré les montagnes de difficultés, nous nous laissons habiter par la joyeuse folie des Béatitudes, cela finira bien par se voir ! « Notre gaieté est le meilleur moyen de prêcher le christianisme», disait Mère Teresa…

Prendre de la hauteur LA FOULE EST LÀ, qui presse Jésus de lui dire quelque chose d’essentiel. Mais Jésus ne parle pas tout de suite, il ne cède pas à la « pression de la rue ». Il commence par se mettre à l’écart, par prendre de la hauteur.

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C’est sur la montagne que celui qu’on présente parfois comme le « nouveau Moïse », va délivrer à la foule ces nouvelles « Tables de la Loi » que sont les Béatitudes. Avant d’ouvrir la bouche, le Seigneur s’assoit et invite ses disciples et la foule à faire de même. Car son message ne sera pas « audible » dans la course et le stress de la vie quotidienne. Il va falloir s’arrêter, perdre apparemment du temps, faire l’effort de monter, prendre un peu de hauteur de vue… Alors seulement, il sera possible à la foule, et à nous aujourd’hui, de goûter sa Parole. La vie spirituelle suppose que nous nous arrêtions de courir, que nous fassions un détour, que nous bousculions nos habitudes… Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ces Béatitudes nous bousculent ! Quel est donc ce paradoxal « bonheur à l’envers » que Jésus annonce ? Arrêtons-nous sur sa première Béatitude, la seule qu’il prend bien soin de conjuguer au présent : « Heureux les pauvres de coeur, le Royaume des cieux est à eux ! » Comme si cette première affirmation était la clef de toutes les autres… Le « pauvre de coeur » est, littéralement, celui qui ose – enfin ! – baisser la garde de son orgueil, avouer son incapacité à tenir debout sans l’aide d’un Sauveur, crier vers le ciel : « Dieu viens à mon aide ! » Saint Paul nous prévient : « Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi. » Plus nous reconnaîtrons que la glaise de notre existence a besoin des tendres mains de Dieu pour prendre forme et vie, plus nous pourrons devenir ce vase dans lequel le Christ déversera le bonheur promis…

Connaissance de la foi ... Les fous de Dieu

- Saint Paul, dans sa première lettre aux Corinthiens, n’hésite pas à affirmer : « Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion les sages. » Voulait-il simplement ramener les Corinthiens à la modestie. Voulait-il au contraire les réconforter en justifiant le si petit nombre des notables parmi eux ? En tout cas, le fait est là : dans cette Eglise de Corinthe, l’une des toutes premières historiquement, les sages (d’une sagesse humaine) ne dominaient pas !

- S’il ya a là une situation normale de ans l’Eglise, comme semble le dire l’apôtre Paul, que faut-il entendra par ces « fous choisis par Dieu » ? Il ne s’agit ni d’aliénés ni d’excités qui relèvent plutôt de la médecine. Les «  fous » sont reliés par Paul à ceux qui sont méprisés parce qu’ils ne suivent pas les chemins admis par la société.

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- On pense donc plutôt à ces « fous de Dieu », qui choisissent de témoigner d’une totale liberté à l’égard de l’argent et des biens de consommation. Ils choisissent de voir l’univers et la vie des hommes sous le seul aspect des relations à Dieu, refusant les conversations superficielles et mondaines. Ils n’échappent pas à quelques extravagances, mais ils attirent ainsi notre attention.

- Car nous sommes toujours tentés de croire que nous allons à Dieu par nos propres forces, par notre sagesse et nos mérites. Mais c’est de Dieu que nous vient tout progrès, tout « mouvement » de vie.

- Les voies de la sagesse humaine, si respectables soient-elles, finissent souvent en impasses : l’horizon est trop court. L’homme trop prudent risque de se scléroser, d’étouffer la vie, lorsqu’il ne se laisse pas bousculer par une part de folie, à la manière de François d’Assise, un des premiers « fous de Dieu ».

TROUVER DANS MA VIE TA PRESENCE

Minoritaires, mais pas défaitistes

A regarder l’assistance qui nous entoure chaque dimanche à la messe, nous avons conscience – pourquoi le nier ? – d’être peu nombreux, et majoritairement âgés. Plus largement, ils semblent minoritaires, en tous milieux, ceux qui s’affirment chrétiens. C’est une situation qui provoque en nous soit un sentiment de nostalgie, soit un sentiment d’inquiétude.Une telle réalité semble permanente dans les communautés croyantes. Le prophète Sophonie constate en Israël un « reste » de vais fidèles. Il voit en ce reste une volonté de Dieu. L’apôtre Paul constate l’absence de « sages » parmi les membres des premières assemblées chrétiennes. Et Jésus déclare heureux, ceux qui sont méprisés en raison de leur engagement pour la justice ou pour l’honneur de Dieu. Ce n’est pas le grand nombre !Où est pour nous le chemin ?Dieu ne nous veut pas nostalgiques : son Royaume est devant, en avant, non en arrière. Dieu ne nous veut pas défaitistes : nous sommes dans un monde qui est en voie de résurrection. La semence continue de grandir.Dieu nous donne par son Esprit la force de vivre ensemble, tels que nous sommes, dans une joyeuse espérance : c’est ainsi que notre témoignage portera du fruit.

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MéditationLa foi chrétienne s'adresse-t-elle à tous ou seulement à un petit nombre ?

Le prophète Sophonie nous parle d'un petit groupe de fidèles, qu'il nomme le «reste d'Israël». Comme cette appellation fut reprise tout au long de la Bible, jusqu'au temps de jésus, il n'est pas étonnant qu'on la retrouve aujourd'hui pour parler... de nous ! Face à la diminution actuelle des pratiquants du dimanche, des baptisés, des mariés religieusement..., il est réconfortant de constater qu'un peuple, moins nombreux mais plus motivé, demeure, «reste», fidèle.Il ne faudrait cependant pas que nous nous contentions de notre situation de «petit reste» en la considérant comme normale. Cela pourrait justifier un repli frileux sur notre minorité, en oubliant que le Christ a vocation d'atteindre, par l'Eglise, tous les hommes, et pas seulement une petite «élite»...Vivre «sans que personne puisse nous effrayer », selon les mots du prophète, c'est fixer notre confiance en Dieu, au plus profond, par delà ce que nous pouvons attendre de la famille, des amis, des médecins ou du compte en banque...Encore une fois, aujourd'hui, il nous est demandé d'entendre le Sermon sur la Montagne, tel que nous le transmet l'évangile selon saint Matthieu. Certaines de ces «béatitudes» nous paraissent peu admissibles : heureux les pauvres, heureux ceux qui pleurent, heureux ceux qui sont persécutés... Il est vrai qu'on a pu dans le passé en déduire le contraire de ce que voulait dire jésus. Et on a pu prêcher la passivité ou le dolorisme.Le christianisme nous demande de nous battre contre la misère et contre ce qui dans le monde provoque tant de larmes. Mais jésus nous dit qu'il y a une vraie joie à nous sentir entre les mains de Dieu, quelles que soient nos épreuves. Chacun peut ressentir la force que donne un coeur en paix.Au nom de nos béatitudes, le chrétien a pu être accusé de masochisme. Mais la souffrance est un mal qu'il faut combattre sans relâche.Arrive pourtant le moment où l'on sent que la maladie va être victorieuse, quoi qu'on fasse. Puissions-nous alors être capables de dire «Père, je remets ma vie entre tes mains.»La 1ère lettre de Saint Paul aux Corinthiens nous prêche aujourd'hui l'humilité.Voilà encore un mot largement dévalorisé. En fait, l'apôtre constate que dans la communauté chrétienne de Corinthe, il y a bien peu de notables, de gens «ayant pignon sur rue», dirions-nous maintenant. Il en conclut que Dieu a choisi non pas l'apparence extérieure, ni l'apparat. Il a préféré ces «fous» qui font confiance au Seigneur, ceux qui refusent de céder à l'engouement de notre monde pour l'esthétisme (il faut être jeune et beau !) ou pour le profit sans cesse croissant, ou pour les conversations brillantes. Comment peut-on «faire le malin» devant Dieu ? Ignorance de ce que nous sommes ? Ignorance du Dieu Très-Haut ?

QUELQUES HOMELIES

Il était une fois une petite souris, celle qui nous dérange, celle qui “empoisonne” notre vie. Un jour elle se dit : “Oh, le monde devient chaque jour un peu plus petit. Au début je le trouvais si grand que j’en avais peur ; mais poursuivant ma route, je fus heureux lorsque j'aperçus au loin, à ma gauche et à ma droite, deux murs. Mais voilà que ses murs semblent bien pressés de se rejoindre, que je suis déjà dans la dernière pièce, et là-bas dans l’angle se trouve le piège

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qui m’est destiné.” La souris hésitait, avait peur de cette fin qui lui semblait inéluctable. Arriva alors un chat et celui-ci lui dit : “Tu n’as qu’à te retourner pour changer de direction” avant de manger la souris…Est-ce que, d’après-vous, beaucoup de personnes perçoivent leur vie, comme Franz Kafka a décrit celle de la souris ?Le monde semble devenir chaque jour un peu plus petit : sur les routes les automobilistes s’accumulent dans les bouchons ; sur les plages les assoiffés de soleil se retrouvent, serrés comme dans une boîte à sardines ; les trains et les bus sont surchargés malgré leurs retards fréquents ; les propriétaires d’une belle et grande maison finissent leurs jours dans la petite chambre d’une maison de retraite ; dans les cités, les habitants étouffent et rêvent d’espace. Oui, notre monde semble rétrécir.Et cette impression de rétrécissement est vécue bien plus mal par celui qui, comme la souris, ne voit plus d’échappatoire, de nouvelle route à prendre : devant lui se présente, une vie sans aucun sens, derrière lui la drogue ; devant lui, la solitude, derrière lui l’alcool ; devant lui, la pauvreté, derrière lui le désespoir ; devant lui, la mort, derrière lui l’absence de foi. Où voulez-vous que ces personnes aillent ? Qu’est-ce qui est le pire, tomber dans le piège ou se laisser dévorer par le chat ? Comment sortir de cette prison et retrouver la liberté ?

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus débute son sermon sur la montagne par les Béatitudes. Or celles-ci s’adressent tout particulièrement aux personnes prisonnières d’un tel cercle : les pauvres, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de justice, ceux dont le cœur est pur, les artisans de paix et ceux qui sont persécutés pour la justice, ceux que l’on insulte… les exploités et les oubliés de notre société. Ces personnes comprennent que toute seule elles ne peuvent plus rien faire ; leurs mains sont vides, elles ne peuvent même plus marchander un sursis.

Mais voilà que Jésus brise ce cercle vicieux qui les étouffait. Il ouvre une porte qu’elles ne pourront franchir que si elles mettent toute leur confiance en Dieu. C’est à cela que nous invitent les Béatitudes.La souris, comme beaucoup d’hommes sans foi, sans espérance, est prisonnière des lois de ce monde, pour elle il n’y a pas d’issue. En revanche, pour le croyant, il existe une issue qui nous permet de sortir de la zone de danger. Il peut s’échapper du carcan qui l’opprime et parvenir à la liberté lorsqu’il accepte de faire alliance avec Dieu, de ne compter que sur lui. Celui qui est prêt à cela est même qualifié d’homme heureux par Jésus et les cieux lui sont promis en récompense !

Nous risquons tous de devenir un jour une souris si nous nous laissons enfermer. Prisonniers du dieu-progrès pour la recherche sur les embryons, prisonniers de la rentabilité avec des délocalisations vers des pays où les souris sont

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dans un cercle encore plus resserré, prisonniers du risque inutile lorsque nous “prenons la route” au lieu de la partager, prisonniers du danger permanent avec des usines chimiques au milieu de nos villes, … trop souvent nous nous laissons enchaînés. Et Dieu dans tout cela ? Lester Brown, membre fondateur et responsable du “World Watch Institute” nous prévient : “Chaque personne doit savoir qu’elle porte en elle les traces de 200 produits chimiques qui, il y a un siècle, n’existaient pas dans le corps humain (…) L’eau et la nourriture seront les enjeux majeurs du XXIe siècle” Ils sont déjà à l’origine de nombreuses guerres, même en Israël et en Palestine, surtout pour l’eau. Lester Brown rajoute une parole que je vous invite à méditer : “La terre n’est pas un héritage de nos ancêtres, mais un emprunt à nos descendants”…Alors, qui préférez-vous écouter, le chat qui vous invite à vous laisser dévorer ou Dieu qui vous tend la main et qui espère votre confiance ? Surmontons nos angoisses pour regarder vers Dieu et déjà le bonheur renaîtra en nous, notre cœur se réchauffera.

Pour l’homélie

«Heureux» les pauvres en esprit, les doux, les affligés, les affamés et assoiffés de la justice, les miséricordieux, les coeurs purs, les artisans de la paix, les persécutés pour la justice... Mais de quel bonheur s'agit-il? Et pour quand? Faut-il être pauvre, affligé, affamé, assoiffé et persécuté pour être heureux? Faut-il attendre l'«au-delà» pour être «récompensé» d'une vie de misère et de souffrance? Est-ce cela le sens de l'Évangile?Les béatitudes selon l'évangile de Matthieu ont souvent été utilisées comme un analgésique pour atténuer la souffrance, la révolte des pauvres et le mal de vivre. En effet, au nom des béatitudes, des gens «bien intentionnés» ont proclamé et proclament encore: «Les pauvres, les affligés, les affamés, vous êtes heureux, car vous êtes aimés de Dieu, donc... restez comme vous êtes, conformez-vous avec votre vie aliénante, subissez l'oppression, acceptez les injustices. Un jour vous serez heureux dans les cieux!» Or, l'Évangile annonce exactement le contraire: «Les pauvres, les affligés, les affamés, vous êtes heureux car, désormais le Règne de Dieu est parmi vous!»L'Évangile est une bonne nouvelle; il est une annonce de victoire. S'il en est vraiment ainsi, cette bonne nouvelle ne concerne pas d'abord un avenir indéterminé, voire l'au-delà, mais s'inscrit dans la réalité de l'aujourd'hui. Les béatitudes, considérées par plusieurs comme le résumé de l'Évangile, ont donc le même ancrage. Dans l'espérance d'un avenir meilleur, les béatitudes nous affirment que c'est maintenant, si nous nous mettons en marche, qu'il est possible d'être heureux. Marcher, oui, mais dans quelle direction? Sommes-nous tous concernés par la proclamation des béatitudes?

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Jésus ne s'adresse pas seulement à ses disciples, ce n'est pas un message ésotérique réservé uniquement à quelques initiés. Dans l'évangile de Matthieu, c'est en voyant la foule que Jésus monte sur la montagne afin de les enseigner. Le message est pour tous et toutes; il nous concerne. L'édification du Règne de Dieu n'est pas que du ressort du Christ mais c'est une invitation, à la suite de l'homme de Nazareth, d'en assumer la responsabilité.Jésus a proclamé la Bonne Nouvelle du Règne de Dieu, il a inauguré ce Royaume parmi nous, mais son édification reste à faire chaque jour. Il a confié cette tâche à ses disciples et à tous ceux et celles qui choisissent de le suivre sur ce chemin. En quoi consiste ce travail quotidien?Sophonie nous met sur la piste: «Cherchez Yahvé (...) Cherchez la justice (...) Cherchez l'humilité.» Ne serait-ce pas sur cette route que nous devons nous dresser et marcher? Les chrétiens des premières communautés l'avaient compris: «Tous ceux qui étaient devenus croyants étaient unis et mettaient tout en commun» (Actes 2, 44; 4, 32) et: «Nul parmi eux n'était indigent.» (Actes 4, 34). Il n'est pas possible de proclamer les béatitudes en restant indifférent à la pauvreté, aux injustices, à l'oppression et à l'exclusion sans en trahir le sens profond. Les béatitudes ne sont-elles pas une invitation à nous indigner de tout ce qui contribue à maintenir la condition humaine dans l'affliction, la souffrance et l'aliénation? Elles nous parlent d'un Dieu qui, tout en étant proche des pauvres, condamne radicalement la pauvreté. Le malheur des gens ne fait pas leur bonheur ni celui de Dieu.À la suite des prophètes, Jésus ne tolère pas l'inacceptable et l'injustice. Les béatitudes révèlent le parti pris du Nazaréen en faveur des opprimés. Il rend l'espérance et la dignité aux «petits». À qui les prend au sérieux, les béatitudes engagent l'être humain dans un processus de transformation de l'existence. La vie est en mouvement, elle va de l'avant, et Jésus nous invite à en faire autant. Il en fait la principale condition du bonheur. La passivité, la résignation, l'apitoiement sur soi-même ne contribuent-ils pas à nous maintenir dans notre malheur? N'avons-nous pas la responsabilité, individuelle et communautaire, de nous mettre en marche, dès à présent, soucieux d'éliminer les injustices sociales, la pauvreté, la persécution et de rétablir la paix là où règne l'apathie, le mensonge, l'hypocrisie, l'indifférence, la violence et la division? N'y a-t-il pas quelque chose du Règne de Dieu qui se dévoile à nous chaque fois que nous avons osé marcher, avec dignité, pour le rétablissement de la justice et le changement?«Heureux» les pauvres en esprit, les doux, les affligés, les affamés et assoiffés de la justice, les miséricordieux, les coeurs purs, les artisans de paix, les persécutés pour la justice... vous tous et toutes qui choisissez de marcher maintenant, car le Règne de Dieu est parmi vous!

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Pour l'homélie

Beaucoup de nos contemporains ont l'impression que notre monde est de plus en plus dur, notamment avec les faibles et les petits. Ici, on déplore les progrès inexorables des mécanismes d'exclusion sociale que sont le chômage et la pauvreté; là, les grandes puissances et les organisations internationales sont incapables de maintenir la paix ou de prévenir les désastres humanitaires; là encore les pays riches laissent les pauvres à leur sous-développement économique. Mais dans le même temps, paradoxalement, on n'a jamais vu fleurir à travers le monde autant d'organisations d'entraide, d'initiatives humanitaires ou d'efforts pour analyser les causes et proposer des remèdes à la pauvreté. Comment dès lors ne pas s'étonner de ce que l'humanité soit aujourd'hui incapable de relever le plus urgent des défis technologiques: donner à manger et assurer une vie décente à tous?

Le croyant au Dieu de la Bible se trouve particulièrement interpellé par les précarités actuelles. En relisant les textes de l'Ancien comme du Nouveau Testament, il apprend d'abord l'urgence d'un engagement en vue de soulager toutes les détresses. Mais il découvre aussi que la rencontre du monde de la pauvreté peut être une source inouïe de trésors spirituels. Chercher Dieu, rappelle déjà le livre de Sophonie, requiert la pauvreté du coeur ainsi qu'une disposition à la justice et à l'humilité. Le prophète annonce même que le nouveau Peuple de Dieu n'adviendra que si le pauvre est respecté et le mensonge banni. De même la volonté de dominer ne sera plus à la base des rapports humains.

Le "peuple petit et pauvre", le "Reste d'Israël" dont parle le livre de Sophonie, l'Évangile de saint Matthieu le retrouve dans le Peuple de la Nouvelle Alliance, conduit sur la montagne par le nouveau Moïse pour y entendre la charte du Royaume annoncé. Ce Peuple est composé de tous ceux et celles que l'Évangile des Béatitudes a séduits. Ils ont appris que les pauvres de coeur, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de justice, ce sont avant tout ceux qui accueillent Dieu et les autres hommes en refusant de mettre la main sur eux. Ils règlent en permanence leur comportement sur ce précepte sans limite. En ordonnant ainsi leur agir sur Jésus lui-même, lui qui est venu servir et non pas être servi, ils éprouvent l'indicible joie de savoir que "le Royaume des cieux est à eux".

Simon KNAEBEL

Le passage de l’évangile que nous venons de lire est l’introduction de ce qu’il est convenu d’appeler “le sermon sur la montagne”.

Matthieu a groupé toute une série de sentences de Jésus en un discours inaugural au début de la prédication de Jésus. C’est pour ainsi dire le programme de vie de ceux qui veulent le suivre.

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Nous les connaissons bien ces Béatitudes, ne les lisons-nous pas chaque année à la fête de tous les Saints  ? À cette occasion elles nous rappellent quel fut le chemin vers le Royaume choisi et suivi par les Élus.Oui nous les connaissons bien ces “béatitudes” pourtant saisissons-nous la valeur de ces mots ? En vieillissant ils ont souvent changé de sens. Saurions-nous les traduire dans un langage d’aujourd’hui pour nous et nos contemporains ?Beaucoup de poètes chrétiens s'y sont essayés et les ont-ils repris en un langage et des expressions de maintenant. Je vous en propose une, elle a été utilisée par Lytta Basset, pasteur à Lausanne pour le culte diffusé sur France Culture en février dernier :

“Heureux les pauvresPas les fauchésMais ceux dont le cœur est libre

Heureux ceux qui pleurentPas ceux qui pleurnichentMais ceux qui crient

Heureux les douxPas les mousMais les patients et les tolérants

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justicePas ceux qui braillentMais ceux qui luttent.”

Ce texte a le mérite de corriger d’abord l’ambiguïté de certaines expressions comme : pauvres, doux, miséricordieux, pacifiques… ensuite il libère ces termes d’une certaine attitude passive, qui constituerait à attendre une récompense promise, les mains croisées (ou jointes) !Cela dit, n’oublions pas cet autre message important : le Royaume est là pour les pauvres, les affligés, les humbles, bref pour tous ceux qui ne peuvent que recevoir.C’est bien là le message de ce 4e dimanche du temps de l’Église. “Cherchez… vous tous, les humbles du pays” demande Sophonie au “peuple petit et pauvre…” C’est aux petites gens et aux prolétaires de Corinthe que Paul révèle la dimension religieuse de leur condition sociologique : “…ce qu’il y a de faible dans le monde… ce qui n’est rien, voilà ce que Dieu a choisi…”Mais par ailleurs les béatitudes ne traduisent-elles pas aussi la gratuité de l’amour de Dieu qui, comme une source, ne peut que donner.

Autre découverte importante, que souvent on a oubliée, ce texte nous permet d’aller plus loin dans la connaissance de Dieu lui-même.Puisque Jésus, ayant réalisé lui-même jusqu’à son anéantissement l’exigence de ces béatitudes, a été “exalté” devenant ainsi le premier de cordée d’une nouvelle humanité, ces béatitudes sont vraiment Bonne nouvelle.Bonne nouvelle surtout à une époque où l’on doute d’un Dieu Tout-puissant incapable de gérer sa création, un temps où l’on soupçonne un Dieu qui sanctionnerait, sans distinction aucune et sans scrupule, une humanité infidèle, légère et frivole.Si Dieu, si Jésus son Fils appelle “heureux”, (nous dirions aujourd’hui : “félicite”) ceux qui sont pauvres, doux, miséricordieux… n’est-ce pas, parce que d’une façon ou d’une autre, ils lui ressemblent, qu’ils sont déjà un peu comme Lui ?Allons plus loin, cela ne voudrait-il pas dire que Dieu lui-même est comme cela ? Pauvre, doux, miséricordieux, Dieu dont les pleurs sont des cris et la faim devient lutte, un Dieu qui souffre parce qu’il aime… ?

Chacune de ces béatitudes devient alors non plus seulement et pas tellement un devoir à accomplir, mais une “révélation bonne nouvelle” que Jésus nous fait du Père. Quel renversement de nos images “païennes” habituelles ancrées en nous !

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Chacun, chacune de nous devient alors “partie prenante” de ce Dieu-là, d’un Dieu engagé qui ne veut achever son œuvre que grâce à nous, à travers nous, avec nous. Oserons-nous dire par nous, avec nous et en nous  ? Oui, car dans notre Eucharistie c’est bien à cela que maintenant nous nous engagerons.

Un Dieu de la Joie !C’est le premier grand « discours » de Jésus rapporté par Saint Matthieu. « Quand Jésus vit toute

la foule qui le suivait. Il gravit la montagne. » Comment ne pas penser à cette autre montagne, gravie par Moïse ? Dieu parle sur les hauteurs, comme pour se faire mieux entendre. Mais quelle différence d’avec le temps du Sinaï ! Moïse était à la tête d’une grande foule, tout le peuple hébreu libéré de l’esclavage égyptien. Mais le peuple avait reçu l’interdiction de s’approcher de la montagne, « sous peine de mort ». Seul Moïse avait pu monter vers Dieu sans être foudroyé. Maintenant, toute la foule suit Jésus. Il n’y a plus de distance, plus de menace, plus d’éclairs, ni de tonnerre terrifiants. Si Jésus s’inscrit bien dans l’histoire de son peuple, s’il est nourri par la parole de Dieu consignée dans la première Alliance, il introduit aussi une rupture. C’est que Dieu dessine sur le visage de Jésus les traits définitifs de son propre visage. Saint Paul dira : « Jésus est l’Image du Dieu invisible. » Sur le Sinaï, tout n’était que « feu ardent, obscurité, ténèbres, ouragan… » Tellement, nous dit l’épître aux Hébreux, que Moïse lui-même dit : « Je suis effrayé et tout tremblant. » Il n’est plus question de cela avec Jésus : « Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste, e t de myriade d’anges, réunion de fête… » C’est bien un nouveau visage de Dieu qui se révèle en Jésus.

Cela est confirmé par le premier mot du « discours » : « Heureux… », Répété neuf fois. Sans doute, Jésus aura-t-il des « paroles dures », comme des menaces envers ceux qui ne l’écoutent pas. Mais prenons garde de ne pas en faire des articles d’un code pénal. Ce sont bien plutôt comme des gémissements de Jésus qui sait bien que nous avons besoin d’être réveillés de notre torpeur. A travers ces « paroles dures », il veut nous provoquer à prendre au sérieux tout à la fois l’amour que son Père veut nous donner et celui qu’il attend de nous. Ce n’est pas pour rire que Jésus nous a aimés ! On a peut-être trop insisté, du moins à certaines époques de l’histoire de l’Eglise (ce temps est-il vraiment fini ?), sur les menaces, la peur du châtiment. Revenons à ce petit mot ! « Heureux ! » L’Evangile est une Bonne, une Heureuse Nouvelle. Que nous soyons des messagers d’un Dieu de la joie !

Cet évangile nous transmet un message très important. Saint Matthieu l'a écrit en des termes très solennels. Douze siècles après Moïse, Jésus propose une nouvelle manière d'envisager les commandements. C'est le paradoxe dont parlait l'apôtre Paul dans la 2ème lecture : la sagesse de Dieu n'a rien à voir avec la sagesse humaine. Alors, prenons le temps de nous laisser guider par le Seigneur sur des chemins que nous n'avions pas prévus.

Chaque phrase de cet évangile commence par le mot "heureux". C'est un mot qui revient très souvent dans l'Ancien Testament. Il nous faut l'entendre comme un compliment. Une des manières de comprendre les béatitudes c'est de les envisager comme de multiples chemins vers le Royaume. Dans cette foule qui est là devant Jésus, il y a vraiment des pauvres, des assoiffés de justice, des cœurs purs, des artisans de paix, des persécutés. La situation des uns et des autres ne correspond guère à l'idée que nous nous faisons du

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bonheur. Mais tous ces gens sont mieux placés pour accueillir et construire le Royaume de Dieu.

Comprenons bien : il ne faut pas se tromper sur le message de cet évangile. Jésus n'a jamais voulu dire qu'on est heureux parce qu'on est pauvre ou parce qu'on pleure. Lui-même est venu vivre la pauvreté avec les pauvres, l'exclusion avec les exclus. Il a pleuré son ami Lazare au tombeau. Tout au long des évangiles, nous le voyons guérir des malades, purifier des lépreux, réintégrer des exclus dans leur communauté. Jésus c'est quelqu'un qui nous remet en marche. Quelqu'un a traduit ces béatitudes ainsi : "En marche vous les pauvres… vous les doux… vous qui pleurez… vous qui souffrez pour la paix et la justice…"

Ils sont nombreux dans le monde les pauvres qui ont tout perdu, ceux qui n'ont plus de travail, plus de domicile, ceux dont la vie est un échec, ceux qui finissent en prison. 815 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. L'abbé Pierre disait qu'il suffit de trois jours pour devenir SDF, trois jours pour briser son appartenance au genre humain. Tout ce qui faisait de lui un homme disparaît. Se retrouver à la rue sans un sou est une agression d'une violence extrême. Ce serait leur faire affront que de leur dire qu'ils sont heureux. Certaines paroles maladroites ne peuvent que les enfermer un peu plus dans leur malheur.

Mais ces pauvres peuvent vivre de vrais moments de joie : c'est ce qui arrive quand ils voient quelqu'un s'intéresser à eux. Il suffit de peu de chose : une lettre ou une visite à un prisonnier, c'est un vrai moment de bonheur. Prendre du temps pour parler à un SDF est une manière de lui montrer qu'il compte pour quelqu'un. Ecouter un malade sur son lit d'hôpital c'est comme un rayon de soleil qui marquera toute sa journée. Un jour, l'abbé Pierre a rencontré un homme qui voulait mettre fin à ses jours parce que sa vie n'avait plus aucun sens. L'abbé Pierre ne s'est pas apitoyé. Il lui a simplement proposé de venir travailler avec lui au service des plus pauvres. C'est en se mettant au service des autres que ce pauvre malheureux a retrouvé la joie de vivre. Sa rencontre avec l'abbé Pierre a été la chance de sa vie.

Dans l'évangile de ce dimanche, c'est Jésus lui-même qui s'approche des pauvres, des lépreux et de tous les exclus. Cette rencontre avec lui c'est LA chance de leur vie et de la nôtre. La source de notre bonheur c'est le Royaume de Dieu. Le dynamisme qui va nous faire reprendre notre route est là : "Le Royaume des cieux est à vous." C'est une autre manière de dire : "Je suis avec toi."

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Nous sommes heureux parce que Dieu nous aime tels que nous sommes. Il est tellement avec nous qu'il est en nous. Si nous cherchons Dieu, s'il est tout pour nous, nous n'aurons pas envie de devenir multimilliardaires. Le vrai bonheur tient la plupart du temps dans les petites choses ; il est dans la simplicité de la vie, dans le regard pur des enfants, dans la droiture du cœur, et finalement dans la recherche paisible, quotidienne et constante du Seigneur. Ces jours-ci, nous avons eu un concert de chants Gospel. C'étaient des chants joyeux. Or ils ont été chantés en premier par des esclaves enchaînés. Ils témoignaient d'une liberté et d'une joie différentes de celle que nous pouvons imaginer.

Aujourd'hui c'est le Christ qui nous rassemble. Il vient nous habiter pour nous combler de sa joie. Nous nous efforcerons donc simplement de vivre en harmonie avec Lui. Il est le doux et humble de cœur, il lutte pour la justice et la paix. Sa présence et son amour nous rendent heureux. A force de trouver mon bonheur en Dieu qui s'est fait pauvre, qui nous a tout donné, qui s'est livré entre nos mains, je vais devenir moi aussi pauvre et doux, miséricordieux et artisan de paix.

Ce bonheur que nous trouvons en Dieu, il nous faut le communiquer à ceux qui nous entourent. Et pour cela le Christ a besoin de nous. L'évangile c'est comme une lumière qu'il nous faut transmettre autour de nous à tous ceux qui nous entourent, en particulier à tous les blessés de la vie. Le Seigneur nous envoie tous pour être les témoins de son amour partout dans le monde. C'est en vue de cette mission que nous nous sommes rassemblés pour nous nourrir de la Parole du Christ et de son Eucharistie. Soyons partout les témoins de la bonne nouvelle de ce dimanche.

Moïse gravit la montagne, le peuple l’attendait au pied. Dans un grondement de tonnerre il reçoit de Yahvé la loi qui va permettre aux hébreux de devenir un seul peuple, une seule nation. Ces tablettes de pierres sur lesquelles la loi était écrite, Moïse les brisa. Geste par lequel nous pouvons comprendre que Dieu ne veut pas écrire la loi sur la pierre mais dans les cœurs.Aujourd’hui, Jésus, le nouveau Moïse, gravit la montagne mais plus seul ! Il entraîne derrière lui non pas des notables ou les gens en place, mais toutes ces femmes et ces hommes accablés par la dureté de la vie. Il n’est plus question ici de loi ou d’interdictions mais Jésus offre des consignes pour atteindre le bonheur. Un bonheur pas seulement pour l’au-delà mais pour aujourd’hui, un bonheur non pas réservé à tous ceux qui bénéficient déjà de tous les avantages mais un bonheur accessible même aux plus petits. 4ème dimanche ordinaire – Année A Page 31

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« Bienheureux les pauvres de cœur » : c’est-à-dire ceux qui reconnaissent qu’ils ne sont pas tout, qui laissent de la place aux autres. Heureux ceux qui ne se suffisent pas à eux-mêmes mais reconnaissent qu’ils ont besoin des autres.« Bienheureux les doux » : c’est-à-dire ceux qui ont une telle force intérieure, ils ont une telle confiance qu’ils n’éprouvent pas le besoin d’écraser les autres ou de recourir à la violence, l’arme des faibles et de ceux qui ont peur.« Bienheureux ceux qui pleurent » : Imaginez un monde sans larmes, où les autres seraient indifférents à nos tristesses et à nos deuils, un monde où les peines ne seraient pas partagées ! Oui, heureux ceux qui savent s’attendrir, partager le chagrin des autres et verser des larmes sur leurs souffrances. « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice » : Peut-on imaginer une société où ne règnerait que la loi du plus fort, une société sans revendication ni contestation, tous esclaves des puissants, sans respect ni reconnaissance de ce qu’il y a de sacré en chacun ?« Heureux les miséricordieux » : la miséricorde est proche de la compassion et compatir c’est porter ensemble le poids de la faute et de l’erreur. Heureux celui qui ne s’érige pas en juge, n’accuse pas mais comprend la faiblesse, la fragilité et les erreurs des autres. Il sait que s’il avait été dans les mêmes conditions il aurait peut-être agi pareillement.« Bienheureux les cœurs purs » : Est pur, ce qui est limpide, c’est-à-dire ici celui qui ne porte pas de masque, ne joue pas un personnage, n’a pas deux visages. Bienheureux ceux qui ne sont pas seulement une façade mais authentiquement eux-mêmes. Ils ne jouent pas la comédie mais leur cœur est transparent. « Heureux les artisans de paix » : parce qu’ils reconnaissent dans le visage de l’autre le visage d’un frère, d’une sœur, tous fils et filles bien-aimés du Père.« Bienheureux les persécutés pour la justice » : ils sont encore nombreux ceux et celles qui sont persécutés pour la justice, parce qu’ils choisi le parti des sans voix, des marginaux. Heureux ceux qui se donnent du mal pour construire le Royaume. Nous savons que rien ne se fait sans peine. On apprécie beaucoup mieux et on éprouve plus de joie pour ce qu’on a construit en cohérence avec ses valeurs. Ces béatitudes sont la nouvelle loi que Jésus propose, loi que nous devons prolonger, réinventer chacun personnellement. L’ancienne loi n’était que provisoire, elle est cassée comme les tablettes de Moïse, avec Jésus nous devenons les législateurs de la nouvelle loi, c’est à nous en effet de réinventer chaque jour, concrètement au fil des événements le commandement d’amour pour le bonheur de tous.

S'il y a bénédiction des cierges de la chandeleur

Frères bien-aimés, il y a quarante jours, nous célébrions dans la joie la Nativité du Seigneur. Voici maintenant arrivé le jour où Jésus fut présenté au Temple par Marie et Joseph: il se conformait ainsi à la loi du Seigneur, mais, en vérité, il venait à la rencontre du peuple des croyants. En effet, le vieillard Siméon et la prophétesse Anne étaient venus au Temple, sous l'impulsion de l'Esprit-

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Saint; éclairés par ce même Esprit, ils reconnurent leur Seigneur dans le petit enfant et ils l'annoncèrent à tous avec enthousiasme. Il en va de même pour nous: rassemblés par l'Esprit, nous voici dans la maison du Seigneur pour rencontrer le Christ; nous le trouverons, et nous le reconnaîtrons à la fraction du pain en attendant sa venue dans la gloire.

On allume les cierges

Prions le Seigneur

Dieu qui es la source et l'origine de toute lumière, toi qui as montré au vieillard Siméon la lumière qui éclaire les nations, nous te supplions humblement: que ta bénédiction sanctifie ces cierges; exauce la prière de ton peuple qui s'est ici rassemblé pour les recevoir et les porter à la louange de ton Nom; qu'en avançant au droit chemin, nous parvenions à la lumière qui ne s'éteint jamais. Par Jésus le Christ, notre Seigneur.

Entrons de tout notre coeur dans cette célébration, en accueillant la paix et la tendresse du Seigneur.

Echappées poétiques

J’ai vu un enfant gitan vêtu de fleurs sauvages siéger sur le monde. Il tenait dans ses mains le livre de la vérité, pour nous faire comprendre qu’on ne doit pas vendre l’eau ni torturer la nature… Viendra le temps où le flocon de neige sera une étoile pour les hommes, tant ils l’espéreront. Préserve le cheval de ton écurie, qu’il procrée ! Bientôt lui seul pourra te mener, car le progrès aura détruit l’essentiel de la vie.

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