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IconO-Freud[30] + Dali - 1 / 8 F F F r r r e e e u u u d d d S S S i i i g g g m m m u u u n n n d d d [ [ [ 3 3 3 0 0 0 ] ] ] 1 1 1 8 8 8 5 5 5 6 6 6 - - - 1 1 1 9 9 9 3 3 3 9 9 9 * L’artiste comme le névrosé se retire loin du réel http://www.universdali.com/droite_ccpt.html http://tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/UVLibre/9899/mer009/pages/paranoia.htm « On était ainsi conduit à aborder l’analyse de la production littéraire et artistique en général. On reconnut que le royaume de l’imagination était une réserve organisée lors du passage doulou- reusement ressenti du principe de plaisir au principe de réalité, afin de permettre un substitut à la satisfaction des instincts à laquelle il fallait renoncer dans la vie réelle. L’artiste comme le névrosé se retire loin de la réalité décevante dans ce monde imaginaire, mais contrairement au névrosé il sait trouver le chemin du retour et reprendre pied dans la réalité. Ses créations, les oeuvres d’art sont les satisfactions imaginaires de désirs inconscients, tout comme les rêves, avec lesquels elles ont d’ailleurs le caractère commun d’être un compromis, car elles doivent aussi éviter un conflit ouvert avec les puissances de refoulement. Mais, à l’inverse des produc- tions asociales narcissiques du rêve, elles peuvent compter sur la sympathie des autres hommes, étant capables d’éveiller et de satisfaire chez eux les mêmes aspirations inconscientes de désir. » [Freud, Ma vie et la Psychanalyse] Exemple : sur ce site consacré au peintre catalan surréaliste Salvador Dali (1904-1989) un exposé sur la « paranoïa critique » et une explication des thè- mes de son œuvre à partir d’éléments biographiques. Ne pas oublier que Dali est un cas d’espèce… jouant toujours entre la supercherie revendiquée et le té- moignage authentique. 9 mois avant sa naissance, son frère idôlatré par la famille, prénommé lui aussi Salvador âgé de 21 mois meurt. Dali s’est très longtemps considéré comme le remplacant d’un fils parfait, son double et son usurpateur à la fois, chargé de faire oublier la mémoire de son aîné. Ce poids psychologique énorme va conduire Dali à des excès qui le suivront toute sa vie et qui vont progressivement devenir son modus operandis et la clé de son succès. Obsession de la mort : mort de sa mère en 1921 et de ses amis, Garcia Lorca fusillé au début de la guerre d’Espagne et le suicide de René Crevel, poète surréaliste. La création artistique comme exorcisme : La méthode paranoïa critique. La rencontre de Gala, canalise ses troubles et vers 1930 il s’intéresse aux mécanismes internes des phénomènes paranoïaques. Il explore une méthode basée sur les associations systématiques propres à la paranoïa qu’il baptisera . Cette méthode devait devenir par la suite la synthèse délirante-critique qui porte le nom d’« activité paranoïa-critique ». 1 - Dali de dos peignant Gala de dos éternisée par six cornées virtuelles provisoirement réfléchies par 6 vrais miroirs, 1972-1973 « … un délire d’association interprétative comportant une structure systématique. L’activité paranoïa-critique est en fait une méthode spontanée de connaissance irrationnelle basée sur l’association interprétative-critique des phénomènes délirants. La présence des éléments actifs et systématiques propres à la paranoïa garantit le caractère évolutif et productif propre à l’activité paranoïa-critique. Cela ne suppose pas l’idée de pensée dirigée volontairement, ni de compro- mis intellectuel quelconque. L’activité critique intervient uniquement comme liquide révélateur des images, associations cohérentes systématiques. L’activité paranoïa-critique est une force organisatrice et productrice de hasard objectif. C’est l’organisation systématique-interprétative du sensationnel matériel, expérimental, surréaliste, épars et narcissique.» [Salvador Dali, La conquête de l’irrationnel, 1935]

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« On était ainsi conduit à aborder l’analyse de la production littéraire et artistique en général. Onreconnut que le royaume de l’imagination était une réserve organisée lors du passage doulou-reusement ressenti du principe de plaisir au principe de réalité, afin de permettre un substitut àla satisfaction des instincts à laquelle il fallait renoncer dans la vie réelle. L’artiste comme lenévrosé se retire loin de la réalité décevante dans ce monde imaginaire, mais contrairement aunévrosé il sait trouver le chemin du retour et reprendre pied dans la réalité. Ses créations, lesoeuvres d’art sont les satisfactions imaginaires de désirs inconscients, tout comme les rêves,avec lesquels elles ont d’ailleurs le caractère commun d’être un compromis, car elles doiventaussi éviter un conflit ouvert avec les puissances de refoulement. Mais, à l’inverse des produc-tions asociales narcissiques du rêve, elles peuvent compter sur la sympathie des autres hommes,étant capables d’éveiller et de satisfaire chez eux les mêmes aspirations inconscientes de désir. » [Freud, Ma vie et la Psychanalyse]

http://www.universdali.com/droite_ccpt.html

http://tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/UVLibre/9899/mer009/pages/paranoia.htm

Exemple : sur ce site consacré au peintre catalan surréaliste Salvador Dali (1904-1989) un exposé sur la « paranoïa critique » et une explication des thè-mes de son œuvre à partir d’éléments biographiques. Ne pas oublier que Dali est un cas d’espèce… jouant toujours entre la supercherie revendiquée et le té-moignage authentique.

9 mois avant sa naissance, son frère idôlatré par la famille, prénommé lui aussi Salvador âgé de 21 mois meurt. Dali s’est très longtemps considéré comme le remplacant d’un fils parfait, son double et son usurpateur à la fois, chargé de faire oublier la mémoire de son aîné. Ce poids psychologique énorme va conduire Dali à des excès qui le suivront toute sa vie et qui vont progressivement devenir son modus operandis et la clé de son succès.

Obsession de la mort : mort de sa mère en 1921 et de ses amis, Garcia Lorca fusillé au début de la guerre d’Espagne et le suicide de René Crevel, poète surréaliste.

La création artistique comme exorcisme : La méthode paranoïa critique. La rencontre de Gala, canalise ses troubles et vers 1930 il s’intéresse aux mécanismes internes des phénomènes paranoïaques. Il explore une méthode basée sur les associations systématiques propres à la paranoïa qu’il baptisera . Cette méthode devait devenir par la suite la synthèse délirante-critique qui porte le nom d’« activité paranoïa-critique ».

1 - Dali de dos peignant Gala de dos éternisée par six cornées virtuelles provisoirement réfléchies par 6 vrais miroirs, 1972-1973

« … un délire d’association interprétative comportant une structure systématique. L’activitéparanoïa-critique est en fait une méthode spontanée de connaissance irrationnelle basée surl’association interprétative-critique des phénomènes délirants. La présence des éléments actifs etsystématiques propres à la paranoïa garantit le caractère évolutif et productif propre à l’activitéparanoïa-critique. Cela ne suppose pas l’idée de pensée dirigée volontairement, ni de compro-mis intellectuel quelconque. L’activité critique intervient uniquement comme liquide révélateurdes images, associations cohérentes systématiques. L’activité paranoïa-critique est une forceorganisatrice et productrice de hasard objectif. C’est l’organisation systématique-interprétativedu sensationnel matériel, expérimental, surréaliste, épars et narcissique.» [Salvador Dali, La conquête de l’irrationnel, 1935]

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L’art pour Dali ne se limite aux arts plastique ou l’écriture, il doit envahir la vie et se mêler de tout. C’est un art de vivre. Il crée des objets, des décors de théatres, de ballets mais aussi des vitrines de grands magasins, s’improvise rédacteur en chef de Vogue pour un numéro, il joue avec la mode, crée des robes, des chapeaux, des parfums, etc. Manière canaliser son surplus d’énergie créatrice, de manière lucrative.

Exagération et provocation la construction d’un personnage ? Moyen d’affirmation de soi et système d’attaque et donc de défense ? Paradoxalement Dali était une jeune homme timide et mystérieux. Volonté d’être unique et différent pour effacer le souvenir de son frère ? Dali s’efforce de forger son mythe. Son goût de l’opposition systématique l’oppose au « pape » des surréalistes, André Breton, qui l’exclu du mouvement surréaliste en 1939. Le mode d’ordre est clair : il faut scanDALIser, créer l’effet de surprise, refuser tout compromis politique, religieux, social. Dali a compris que la conquête du succès passe par l’esbrouffe et qu’il faut être remarqué, sortir du lot, jouer avec l’effet de surprise et l’inattendu. Sa vie en société est un perpétuel happening. Il assume ses fantasmes et son culte de l’argent. Il adopte des positions politiques ambiguës à tendance monarchiste. C’est un artiste mais il fréquente la noblesse, reniant et trahissant sa caste (bourgeoisie) et son environnement artistique (anarchistes communistes). Il joue le contre-pied en permanence. Il se dit le seul surréaliste, mais prône le retour au clas-sicisme de la renaissance et développe une iconographie religieuse dans les années 40-50. En 1948, il livre au monde au travers son livre « 50 secrets magiques » l’ensemble de ses expériences majeures sur sa technique, synthétisant 20 années apprentissage. Dans les années 40, la peinture de Dali semble prendre un tournant : abandon du surréalisme pur. Suite à une visite des grands musées en Italie, Dali redécouvre l’art des grands maîtres, la Renaissance et étudie les techniques de la peinture du 15ème siècle. L’esprit Renaissance sa dimension de «fièvre intellectuelle» fascine Dali. Thèmes obsessionnels… - Les béquilles : « Chaque dalinien devrait posséder sa béquille personnelle comme une baguette magique ». Il adopte depuis l’enfance la canne, objet de jeu issu d’un costume de Roi Soleil. Pour lui, elle incarne l’autorité, le mystère et la magie. Totem de puissance et de pouvoir, vecteur d’assurance et d’arrogance. Un élément central du fétichisme dalinien à connotation sexuelle également avouée. - Le mou et le dur : Le mou : la déliquescence, la putréfaction, la mort, le temps qui passe (persistance de la mémoire). Le dur : la stabilité, illustré par les rochers de Port Ligat, refuge et lieu de rêveries. - La corne de rhinocéros : Symbolique sexuelle évidente (aphrodisiaque, puissance). Dali se prend de fascination pour cette animal et son attribut mystique, et lui découvre des vertus de proportion divine. (!) La pananoïa critique lui fait découvrir que très jeune il fut stimulé par la présence de cet animal : adoration pour une table en ivoire, adoration de la canne au pommeau d’ivoire de rhino etc.

Gala regardant la mer méditerranée qui à 20 m se transforme en portrait d’A. Lincoln, 1976

Galatée aux sphères, 1952

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Ma femme nue regardant son propre corps devenir marches, trois vertèbres d’une colonne, ciel et architecture, 1945

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Autoportrait mou au lard Grillé 1941 Autoportrait 1921

Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une pomme grenade, une seconde avant le l’éveil, 1944

Montre molle blessée, 1974

Persistance de la mémoire 1931

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Portrait de mon frère mort, 1963

Christ de St Jean de La Croix 1951

Portrait de Freud par Dali

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Moi même à l’âge de 6 ans, quand je croyais être petite fille, en train de soulever avec une extrême précaution la peau de la mer pour observer un chien dormant dans l’ombre de l’eau, 1950

Portrait de Gala avec symptômes rhinocérontiques Galatea, 1954

Dali nu, en contemplation devant 5 corps réguliers métamorphosés en corpuscules dans lesquels apparaît soudainement la Leda de Léonard chromosomatisée par le visage de Gala, 1954

La main de Dali retirant une toison d’Or en forme de nuages pour montrer à Gala l’aurore toute nue très très loin derrière le soleil, 1977