Fiche de révision : les espaces productifs en France

Un espace productif est un espace aménagé et mis en valeur pour une activité économique produisant des richesses : agriculture, industrie, commerce et services.

Les espaces agricoles

Étude de cas : l’élevage en Bretagne

- La Bretagne est la 1ère ré-gion d’élevage en France. - Élevage intensif : élevage hors-sol à fort rendement.

- C’est aussi une agricul-ture ouverte au monde : une part importante de sa produc-tion agricole transformée par ses industries agroalimentaires est exportée par ses ports de Brest et Lorient Enfin, dans le cadre de la PAC de l’Union euro-péenne, elle bénéficie d’aides,

mais elle doit faire face à l’ouverture des marchés européens à la concurrence mondiale. - Les difficultés de l’agriculture bretonne (pollution, marges fluctuantes, concurrence…) => nécessité d’adapter le

modèle breton : → Développement de productions AOP (productions aux quantités relativement faibles mais qui misent sur la qualité du

produit,), → Effort de limitation de l’impact environnemental (transformation des algues en compléments alimentaires pour l’élevage pour

réduire les marées vertes ; élevage sur litière végétale pour réduire la production de lisier → Développement d’une agriculture plus durable (raisonnée ou biologique).

Les espaces agricoles en France

Agriculture biologique : mode de production agricole sans produits chimiques préservant l’environnement et le bien-être animal. Agriculture durable : agriculture respectueuse de l’environnement. Agriculture intensive (forts rendements) ≠ agriculture extensive (faibles rendements) Agriculture productiviste : agriculture dont le principal objectif est l’augmentation des rendements. AOP : l’Appellation d’origine protégée est l’équivalent européen du signe de qualité français AOC (Appellation d’origine contrôlée). Ces appellations reconnaissent les spécificités d’une région de production et les pratiques traditionnelles qui s’y rattachent. Culture industrielle : cultures destinées à être transformées ensuite : betteraves sucrières, colza, tabac, tournesol…

Friche agricole : Ancien espace agricole laissé à l’abandon à cause de la déprise agricole.

Élevage hors-sol : Élevage en milieu artificiel, sans aucun contact avec la terre. Lisier : déjections animales mélangées à de l’eau provenant essentiellement des élevages de porc. PAC (Politique agricole commune) : politique d’aide aux agriculteurs de l'Union européenne. Rendement : production obtenue pour une surface donnée (en général, un hectare).

Les nitrates issus des lisiers pro-voquent la prolifération des algues vertes s’en nourrissant sur les littoraux. Fixant l’oxygène, elles asphyxient le reste de la faune et la flore. Dégageant des gaz toxiques et malodorants sur les littoraux, les communes du lit-toral doivent les faire retirer.

2 types d’agriculture en France :

- Une agriculture très productiviste intégrée à

la mondialisation :

→ Les cultures céréalières et indus-trielles dans le Bassin parisien (Beauce), en Picardie et en Cham-pagne.

→ Élevage intensif, le plus souvent hors-sol en Bretagne.

→ Les cultures spécialisées : o Fruits et légumes sur le littoral

méditerranéen, dans les val-lées de la Loire, de la Garonne et du Rhône.

o Vignobles : Bordelais, Cognac, Bourgogne, Beaujolais, Al-sace, Champagne.

→ Une agriculture reliée aux marchés européens (PAC, prix agricoles fixés à Bruxelles), mondiaux : proximité des axes de communication (autoroutes, voies ferrées, ports) et des grands marchés de consommation.

→ Problèmes environnementaux (pollution) => développement agriculture durable (agriculture biologique, agri-culture raisonnée…).

- Ailleurs, une agriculture peu productiviste en difficulté => déprise agricole => friche agricole et reboisement : notamment dans les montagnes : polyculture et herbages.

Les espaces industriels

Étude de cas : L’usine de l’A380 à Toulouse

Pôle de compétitivité créé par l’État en 2005 : mise en relation dans un espace donné et sur des projets communs d’in-dustriels, d’universités et de centres de recherche publique ou privé afin de soutenir l’innovation. Aerospace Valley en est un exemple. Pôle technologique (ou un technopôle) : zone dans laquelle centres de recherche, universités et entreprises de techno-logies de pointe travaillent ensemble. R&D (recherche et développement) : argent consacré à la recherche pour imaginer des produits nouveaux. Industrie de haute technologie : industrie spécialisée dans les produits de haute technologie nécessitant une innovation permanente (recherche et développement) et un personnel hautement qualifié : aéronautique, informatique, biotech-nologie… Sous-traitants : entreprises travaillant pour une autre entreprise.

- Description du site industriel aéronautique : une industrie de haute technologie :

Activité aéronautique du site Aéroconstellation dans la périphérie de Toulouse (au nord-ouest de Toulouse) dans la nouvelle région Occitanie (Sud-ouest de la France) : usine Lagardère (ligne de montage de l’A380, zone de livraison de l’A380, zone d’essais au sol), Air France Industries (atelier de maintenance d’Air France), itinéraire à grand gabarit permettant d’amener les différentes parties de l’A380 en provenance d’autres usines qui sont assemblées dans l’usine de Toulouse, aéroport où peut être testé en vol les avions.

- Influence d’Airbus sur l’agglomération toulousaine et sa région : un pôle technolo-gique

→ Dans tout l’ouest et le sud de l’agglomération à travers le réseau de sous-traitants travaillant pour Airbus ; → Les établissements scolaires (lycée professionnel Airbus) et universitaires (écoles d’ingénieurs) qui forment aux métiers de

l’aéronautique (conception, assemblage) ; → Le pôle technologique de Rangueil : recherche et développement en aéronautique. → Les infrastructures de transport sont développées : pièces de l’A380 qui transitent par la route à grand gabarit, piste d’es-

sai de l’aéroport, réseaux routier et de métro qui permettent aux entreprises et aux acteurs de circuler. → Importants investissements en recherche et développement, R&D.

Source :https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Croquis_agriculture.png

- Influence nationale : → 1/3 des effectifs aéronautiques français ; → 2 des 3 grandes écoles aéronautiques françaises.

- Au niveau mondial : → Un projet commun de l’Union européenne : pièces produites par l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, le Royaume-Uni et la

France (Nantes-Saint-Nazaire) et assemblées et testées sur le site Airbus de Toulouse. → Clientèle mondiale : compagnies moyen-orientales, asiatiques, européennes et océaniennes… → Aerospace Valley qui est dans le sud-ouest, est un pôle de compétitivité de niveau mondial : 1er bassin d’emploi européen

(120 000 emplois industriels) dans le domaine de l’aéronautique de l’espace et des systèmes embarqués.

Les espaces industriels en France

Déconcentration : déplacement d’une partie des activités d’une entreprise de la région parisienne vers la province, principalement dans l’ouest de la France. Délocalisation : transfert d’activités vers des régions du monde bénéficiant d’un avantage compétitif (main-d’œuvre peu chère, fiscalité attractive) ou étant à proximité des marchés. Désindustrialisation : réduction du nombre d’emplois dans le secteur industriel d’un pays, de même que réduction du secteur de l’indus-trie par rapport aux autres secteurs. Friche industrielle : ancienne usine laissée à l’abandon. Productivité : production réalisée en un temps donné. Reconversion : politique visant à remplacer les activités industrielles en crise par d’autres activités dynamiques (industries de haute tech-nologique, services…).

La localisation des industries : région parisienne et croissant périphérique

- De nouveaux facteurs de localisation : de la matière 1ère à la matière grise

→ Autrefois, les industries se localisaient à proximité des matières premières. → Désormais, les industries se localisent à proximité d’une main d’œuvre très qualifiée qui souhaite un cadre de vie

agréable. La proximité d’axes de communication majeurs, ainsi que les politiques publiques (déconcentration vers l’ouest, reconversion), et les investissements privés ou publics jouent aussi un rôle. => renforce les métropoles, en particulier leurs pôles technologiques (la fin des années 1960), et leurs pôles de compétiti-vité (début des années 2000) dont certains, comme l’Aerospace Valley, sont à vocation mondiale.

- Des espaces industriels plus dispersés :

→ L’Île-de-France, la région parisienne, reste la 1ère région industrielle de France bénéficiant : d’une main d’œuvre très qualifiée en lien avec de nombreux centres de recherche, d’universités et de grandes écoles. de pôles de compétitivité mondiaux : Systematic, Finance innovation et Medicen Paris Région à Paris. de la proximité d’axes de communication importants la reliant au monde entier.

→ Les régions industrielles dynamiques constituent un croissant périphérique qui va de la Bretagne à la région lyonnaise. Les causes du dynamisme industriel de ce croissant : des grandes métropoles offrant un cadre de vie attractif notamment

culturel, présence dans ces métropoles de technopôles qui pour certains sont des pôles de compétitivité et proximité d’axes de communication importants les reliant au monde entier.

Le grand Ouest, longtemps sous-industrialisé, a bénéficié des déconcentrations des industries de la capitale. Le Sud attire les industries grâce à la présence des axes de communications importants, de grandes métropoles et de

conditions de vie attractives (héliotropisme et littoralisation). → En revanche, le Nord-Est où étaient localisées les industries traditionnelles, est en crise (=> développement friches indus-

trielles). Des politiques de reconversion y sont mises en place.

Une désindustrialisation ?

- Signes de la désindustrialisation : - Baisse des effectifs de l’industrie depuis 1975.

→ Notamment dans les régions anciennement industrialisées en crise mais aussi dans les régions industrielles aux loca-lisations plus diffuses comme la Basse-Normandie. À l’inverse, certaines régions autrefois peu industrialisées s’en sor-tent mieux (exemple de l’arc méditerranéen).

→ Perte d’emplois les moins qualifiés en particulier.

- Baisse de la part de l’industrie dans la production des richesses.

- Les causes de la désindustrialisation : Poids des grands groupes qui souvent délocalisent vers des pays où le coût de la main d’œuvre est plus bas, concurrence des pays ayant des coûts de production plus faibles, faiblesse du tissu des PME (Petites et Moyennes Entreprises), accent mis sur une économie de services.

Les secteurs Industriels compétitifs ou en crise

- Le succès de certaines entreprises très compétitives (hautes technologies, agroalimentaires, luxe).

- MAIS difficultés actuelles des secteurs traditionnels, en particulier celui des biens de consommation (auto-mobile), à cause des délocalisations et de la concurrence internationale.

Les espaces touristiques

Station intégrée : station créée et planifiée dans un espace vierge de montagne (stations intégrées de ski des Alpes du Nord) ou du littoral (ex. : stations balnéaires intégrées du littoral languedocien).

Étude de cas : Paris, ville touristique

− Paris : 1ère ville touristique du monde :

→ 1ère ville touristique mondiale si on cumule les touristes étrangers et les touristes nationaux ;

→ La 3e ville au monde la plus visitée par des touristes étrangers (dont de plus en plus de Chinois) en 2016 derrière Bang-kok et Londres.

− Les causes de l’attractivité : de nombreux atouts

→ Des sites touristiques dans un périmètre assez restreint.

→ Paris a de nombreux sites touristiques très réputés : monuments, musées, grands magasins où l’on trouve les marques françaises de luxe.

→ Paris a d’importantes infrastructures touristiques : hébergements variés et développés notamment des hôtels de luxe, restaurants notamment gastronomiques…

→ Paris est facilement accessible des bassins touristiques émetteurs européens (aéroports, TGV, autoroutes…) et mon-diaux (2 aéroports internationaux : Roissy et Orly).

→ Paris et sa région jouent un rôle dominant dans le tourisme culturel en France : parmi les 12 sites culturels et récréatifs les plus visités de France, 10 concernent Paris et sa région (7 pour Paris intra-muros) : Disneyland Paris, le musée du Louvre (musée le plus visité du monde), le château de Versailles, la tour Eiffel, le musée Georges Pompidou, Musée d’Or-say, la cité des Sciences de La Villette…

Un « Central Tourist District », un CTD : l’espace d’une ville dans lequel les pratiques touristiques sont clairement présentes.

− Efforts mis en œuvre pour développer le tourisme à Paris :

Les attentats en 2015 à Paris ont entrainé une baisse de la fréquentation par les touristes étrangers. → Ouverture des magasins le dimanche ; → Candidatures pour de grands événements comme les Jeux olympiques de 2024 qu’organisera Paris ; → Amélioration du parc hôtelier : investissements étrangers dans l’hôtellerie de luxe.

Les espaces touristiques en France

La France est le 1er pays touristique au monde car elle a de nombreux atouts :

→ Atouts naturels : variété des paysages, grands massifs montagneux (1er domaine skiable d’Europe), littoraux variés, et cli-mat méditerranéen du sud-est ;

→ Atouts culturels : patrimoine historique (nombreux monuments) et culturel (musées, gastronomie…) se concentrant princi-palement dans les métropoles ;

→ Accessibilité : infrastructures de transports de qualité qui permettent de facilement relier les lieux de villégiature. → Proximité des bassins émetteurs du tourisme : Europe de l’Ouest. → Politique d’aménagements touristiques : stations balnéaires intégrées comme dans le Languedoc-Roussillon, stations de ski

intégrées dans les Alpes du Nord. → Implantation de parcs à thème destinés à une clientèle européenne comme Disneyland Paris.

A permis le développement du tourisme balnéaire (littoral), montagnard, culturel, et tourisme vert (à la campagne).

L’Île-de-France est la 1ère région touristique française, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (tourisme

balnéaire), la 2e.

Conclusion sur les espaces productifs en France

La mutation des espaces productifs : la tertiarisation - Tertiarisation de l’économie française : les services dominent et contribuent aujourd’hui pour 80% à la richesse nationale. - Baisse des effectifs agricoles et industriels (désindustrialisation). Cependant, avec les progrès technologiques, l’agriculture de-

meure puissante et l’industrie a de nombreux atouts.

Tertiarisation : progression du poids des services dans l’économie et la population active d’un pays.

Les logiques d’implantation et des espaces réorganisés - Conditions favorables à l’implantation des entreprises : l’accessibilité (transports), un cadre de vie agréable (aménités), une

main-d’œuvre qualifiée et présence de centres de recherche performants (pôles de compétitivité) qui favorisent l’innovation. - Concentration des espaces productifs dans les métropoles, Paris en tête, comme celles de l’Ouest et du Sud, très intégrées à la

mondialisation. - D’autres espaces sont moins dynamiques : les bassins industriels d’autrefois (extraction minière, textile, sidérurgie) ont souffert

de la concurrence internationale et peinent à se reconvertir. Dans le reste du territoire, poids encore important de l’agriculture.