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Fiche TP Lefèvre 2014-‐2015
CONDUCTIMETRIE Une solution qui contient des ions est appelée solution électrolytique et conduit le courant électrique. Les porteurs de charges sont les ions. La conductimétrie est l’étude de la conduction des électrolytes. Pour cela, on utilise un conductimètre et une cellule de conductimétrie.
1. CONDUCTIVITE D’UNE SOLUTION ELECTROLYTIQUE La conductivité d’une solution traduit son aptitude à conduire le courant électrique : plus la conductivité d’une solution est grande, moins sa résistance sera élevée. Soit une solution ionique suffisamment diluée (c<10-‐2mol.L-‐1) contenant des ions Bi
zi +, de conductivité molaire ionique limite λ°(Bi
zi +) à la concentration [Bizi +] ; la conductivité de la solution, notée σ, est donnée par la formule :
𝜎 = λ° !!!! ! . B!!! !
σ en 𝐒.𝐦!𝟏
λ° B!!" ! en S.m!.mol!!
B!!! ! en mol.m!!!
• La somme porte sur toutes les espèces ioniques présentes dans la solution • λ°(Bi
zi+) est la conductivité molaire ionique limite de l’ion Bizi+. Cette valeur dépend de l’espèce Bi
zi +, de la température et du solvant.
Remarque 1 : parfois les tables donnent les conductivités molaires limites des ions rapportées à une mole de charge (𝜆° !!
!! !
!!
: conductivité molaire ionique équivalente). Cette conductivité molaire ionique équivalente est à multiplier
par la charge de l’ion pour retrouver la conductivité molaire ionique limite. Remarque 2 : les ions HO-‐ et H3O+ ont une conductivité molaire ionique particulièrement élevée. Remarque 3 : si la solution n’est pas suffisamment diluée, la conductivité molaire ionique des ions présents dépend de la concentration, elle n’est plus égale à la conductivité molaire ionique limite.
2. MESURES CONDUCTIMETRIQUES
a. Cellule de mesure La cellule de mesure (qui ne doit pas être confondue avec une électrode !) est constituée par deux plaques parallèles de platine platinée (c'est-‐à-‐dire recouverte de platine finement divisé pour augmenter la surface de contact entre le platine et la solution).
Ces plaques de surface S et distantes d’une longueur l délimitent un volume V de solution à étudier.
Fiche TP Lefèvre 2014-‐2015 On applique une différence de potentiel U entre les deux plaques. Les ions vont alors migrer et permettre le passage d’un courant (ionique) dans la solution entre les deux plaques. Le conductimètre mesure la conductance G (en Siemens) de cette portion de solution, c'est-‐à-‐dire sa capacité à laisser passer un courant (G=1/R où R est la résistance en Ω). Remarque 1 : D’après la loi d’Ohm, la conductance G de la solution est donnée par G=I/U, U étant la différence de potentiel imposée entre les deux plaques et I l’intensité du courant ionique circulant entre les plaques : en imposant U et en mesurant I, le conductimètre a accès à la valeur de G. La conductance mesurée est reliée à la conductivité par la relation :
G =σ
K!"##
G la conductance en Sσ la conductivité en S.m!!
K!"## la constante de cellule en m!!
La constante de cellule Kcell ne dépend que des dimensions de la cavité constituée par les deux plaques :
𝐾!"## =𝑙𝑆
𝐾!"## 𝑒𝑛 𝑚!!
𝑙 𝑒𝑛 𝑚𝑆 𝑒𝑛 𝑚!
On souhaite en général accéder à la valeur de σ en mesurant G. Il suffit pour cela de déterminer la valeur de la constante de cellule. Comme l et S ne sont pas parfaitement connues, on ne peut pas déterminer Kcell par le calcul. On étalonne donc le conductimètre pour déterminer la valeur de Kcell à l’aide d’une solution de conductivité connue.
b. Le conductimètre
Le conductimètre est un ohmmètre (qui mesure la conductance d’une portion de circuit). Il affiche soit la valeur de la conductance G (en S), soit directement la valeur de la conductivité σ (en S.m-‐1) (s’il a été correctement étalonné). Remarque : Il est alimenté par un courant alternatif afin de ne pas perturber la mesure par une réaction d’électrolyse.
c. Réalisation d’une mesure
Avant toute mesure, il est nécessaire de rincer la cellule avec de l’eau distillée et de l’essuyer extérieurement avec du papier Joseph (ne jamais toucher les plaques de platines). Il suffit alors de la plonger dans la solution à étudier et de choisir le calibre adapté (le calibre est « l’échelle » de la mesure : S, mS, μS… à choisir selon l’ordre de grandeur de la valeur à mesurer).
Etalonnage du conductimètre : pour étalonner le conductimètre, on mesure la conductance d’une solution étalon (généralement une solution de chlorure de potassium de concentration 0,100mol.L-‐1) dont la conductivité est connue. On règle alors le conductimètre de manière à lui indiquer la valeur de conductivité exacte de la solution étalon. Cette étape permet ensuite au conductimètre de convertir les valeurs mesurées de conductance en valeurs de conductivité. Détermination de la conductivité d’une solution : la conductivité de la solution est évaluée en plongeant la cellule dans la solution. Selon la valeur affichée (G ou σ), la conductivité de la solution se lit directement ou se déduit de la conductance mesurée : σ solution = K!"## .G(solution). Incertitude sur la mesure : l’incertitude liée à la précision du matériel est donnée par le constructeur. Elle est d’autant plus grande que le calibre d’affichage choisi est grand. Remarque : Il est conseillé de limiter l’agitation lors des mesures afin d’éviter la présence de bulles d’air. Remarque : L’étalonnage n’est nécessaire que si l’on souhaite accéder aux valeurs de la conductivité σ. Lorsque l’on souhaite seulement repérer qualitativement l’évolution de la conductivité, sans chercher à connaître la valeur de la conductivité de la solution, l’étalonnage n’est pas nécessaire : il suffit de suivre la valeur de la conductance G.