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Petite histoire des Suisses Mini Manuel d’Uniformologie Au service de l’etranger & son FIDELITATE ET HONORE Exposition Fidélité et honneur apprenez à lire un uniforme

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Petite histoire des Suisses

Mini Manuel d’Uniformologie

Au service de l’etranger

& son

FIDELITATE ET HONOREExpositionFidélité et honneur

apprenez à lire un uniforme

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Pour comprendre toute cette histoire il faut revenir en arrière.

Le mot mercenaire vient d’un dérivé du latin Merces qui signifiait « Salaire ». C’est donc un homme qui décide de s’engager de sa propre initiative dans un groupe de soldats ou dans une armée étrangère contre une solde particulière.

Il est souvent mieux rémunérée qu’un soldat de la troupe normale.Le mercenaire peut chercher l’aventure, la richesse, fuir la pauvreté, le manque de nourriture ou de travail .

VOUS AVEZ-DIT « Mercenaire » ?

On entends encore souvent le mot mercenaire quand on parle des anciens soldats suisses. Mais qui étaient-ils ? Des gens qui se vendent aux autres ? Des meurtriers ?

Les mercenaires suisses furent réputés invincibles sur les champs de bataille, repoussant les incursions bourguignonnes du territoire au XVe siècle. Cette réputation conduit les princes européens à engager des suisses à leur service. Comme par exemple le Roi de France avec ses « Cents Suisses ».

MAIS ...

Le service étranger restera un élément vu comme prestigieux. Le soldat suisse bénéficiait de nombreux avantages, le rendant parfois mieux traité qu’un citoyen français dans son propre pays. Il pouvait bénéficier par exemple d’une exemption d’impôts ou de taxe sur le vin.

Souvent incorporé dans des corps d’élite, telle que les Cent-Suisses, véritable garde personnelle du roi de France, ou plus tard dans les Gardes-Suisses, ils portent des uniformes voyants et chamarés, toujours équipés d’une hallebarde.

Le soldat « capitulé » est dirigé par des officiers suisses, il porte les couleurs suisses et marche au son des hymnes suisses. Il est tel un ambassadeur de son propre pays dans une armée étrangère.

Garde Suisse de Louis XIV

Mercenaire Suisse

Malgré leur défaite à Marignan (1515), François 1er leur offrira une place de choix au sein de l’armée royale. En signant « l’Alliance Perpétuelle » (1521) avec la Confédération, il marque les débuts de ce qui s’appelera les « régiments capitulés ».

Dès lors, le mercenaire suisse ne combat plus pour ses propres intérets uniquement, mais dans le cadre d’une «capitulation» entre deux États. La France garantie l’indépendance de la Confédération et s’engage à intervenir en cas de conflit.En contrepartie la Suisse doit fournir un nombre précis de soldats.

VOUS AVEZ-DIT « Capitulés » ?

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AVEZ-VOUS VU CES COULEURS ?

Anglais Suisse

Les soldats ont le privilège de garder des couleurs spécifiques au sein de l’armée française où les couleurs prédominantes sont le blanc sous la Royauté, et le bleu national suite à la Révolution de 1789.

Sa couleur reste toujours le rouge. Entrainant parfois des situations étranges, on pouvait facilement confondre un soldat suisse au service de la France, avec un soldat anglais qui lui aussi portait un uniforme rouge sur le champ de bataille.

Si les dominantes sont le rouge et le blanc, sous l’Empire, chaque régiment à une couleur spécifique par laquelle on peut les reconnaitre.

Rendez-vous à la dernier page de ce livret pour découvrir les couleurs des 4 régiments suisses du 1er Empire

DES SUISSES CONTRE DES SUISSES ?Stoppées par la Révolution Française, les « régiments capitulés » sont remis au gout du jour par Napoléon 1er en 1803 à travers « l’Acte de Médiation ».

Mais la grande période du service étranger est déjà passée, le massacre des Gardes Suisses aux Tuileries à Paris (1792)et une certaine hostilité de la part de la population face au pouvoir français va ralentir l’afflux des recrues.

Malgré tout, quatre régiments qui devaient rassembler 16 000 soldats vont se battre sous les couleurs de l’Empire.

Envoyés sur tous les fronts de l’Europe, ils vont se battre en Italie, en Espagne, Russie… Et participer à des batailles célèbres, telles que la deuxième bataille de Polotsk ou le passage de la Berezina (1812).

Les 3e et 4e régiments suisses se trouveront même en Espagne, confrontés à la bataille de Bailén en 1808 à d’autres régiments suisses.

Le Roi d’Espagne a lui aussi signé convention avec la Confédération prévoyant la mise en place de six régiments soit 11 000 hommes. Particularité, les suisses au service de l’Espagne devaient tous être catholiques, contrairement à la France qui tolérait la mixité confessionnelle. Autre particularité, ils ne portent pas l’uniforme rouge, mais le bleu indigo.

Près du village de Bailén et malgré l’interdiction formelle de se battre entre suisses sur les champs de bataille, les régiments s’affrontèrent. Malgré des actes de fraternisation entre suisses qui refusaient de se tuer, l’engagement fut le plus fort. Des suisses tuèrent d’autres suisses au service d’autres. Les prisonniers moururent en grand nombre sur des bateaux-prison près de Cadix.

ZOOM SUR L’ESPAGNE

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Après les guerres napoléoniennes dévastatrices pour les engagés suisses, le service étranger va perdre de plus en plus de son prestige.

Une dernière Garde Suisse sera formée pendant la Restauration (1815-1830) héritière de la garde royale d’avant la Révolution. Mais elle n’est plus que l’ombre d’elle-même.

Suite au Massacre du Louvre en 1830 la garde va doucement disparaitre.

La Garde Suisse est définitivement dissoute en 1832 puis progressivement intégrée à un nouveau corps dans l’armée française : La Légion Etrangère.

ET ENSUITE ...

ET MAINTENANT ?De nos jours, des suisses protégent le Pape et le Vatican.

Cette garde exclusivement suisse existe depuis 1506. Portant des uniformes inspirés par les anciens soldats suisses de la Renaissance, ils sont de nos jours formés au maniement des armes modernes et forment la plus petite armée au monde (110 soldats).

On les voit encore porter pour les grandes occasions des armures identiques à celles que portaient les piquiers du XVI et XVIIe siècle.

Avec cette cuirasse, un morion avec une grande plume et cette hallebarde, ils sont devenus un véritable symbole de tradition et de fidélité.

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Mini Manuel d’Uniformologie

Chevrons

Retroussis

Revers

Nous vous invitons à découvrir et à décoder ces mots parfois étranges, tels que : «retroussis» «havresac» «giberne» ou bien « shako»

Et comme on disait « Un beau soldat c’est déjà la moitié d’un bon soldat ! » Alors ne soyez pas surpris par quelques extravagances !

Chatoyant, Chamaré, Voyant voir Clinquant

L’uniforme et l’équipement du soldat est soumi à des codes et une terminologie assez particuliers.

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CHEVRON : Appelé aussi « brisque ». Ils servent à marquer l’ancienneté du soldat, un che-vron symbolise souvent 10 ans d’ancien-neté, deux chevrons pour quinze années etc. Le chevron ne montre donc pas le grade mais l’expérience.

Mesurant près d’1m50 et pesant près de 4.5 kilos, il équipe les armées du XVIII et XIXe siècle. Chaque pays invente une variante pour ses troupes, mais le fonctionnement reste toujours

le même. Chargé directement par le canon avec de la poudre noire et une balle ronde, un mécanisme à silex se trouvant

sur le côté permet d’enflammer la poudre en frappant sur une plaquette en acier.

Pièce d’habit s’attachant sous le soulier et autour du mollet, elle permet de protéger la jambe du soldat ainsi que sa culotte blanche des blessures et des salissures. La guêtre est normale-ment portée blanche en été, noire en hiver.

Appelé aussi « mirliton » c’est le couvre-chef réglementaire de l’armée française dès les années 1807 remplaçant le bicorne. Fait à base de feutre et de cuir, surmonté par une plume ou un pompon il sert à identifier le rôle du soldat. De plus son épaisseur peut parfois protéger le soldat de coups de sabres sur le crâne.

SHAKO :

GUÊTRE

REVERS EN POINTE/DROITS : Equivalent des retroussis mais sur la partie frontale de l’uniforme. Les revers désignent la pièce de tissu rabattue sur le torse, les revers sont souvent de couleur différente du reste de l’uniforme.

Appelée aussi « pantalon » c’est l’habit réglementaire des soldats. Portée par tous les temps,faite de coton blanc, elle est facile à produire et résistante.

CULOTTE :

FUSIL

1er Régiment : Voltigeur

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SABRE «BRIQUET» :

Inventé 1767, il équipe de très nom-breux soldats (grenadiers, sous-officiers, Garde Impériale, musiciens …).

Son surnom de « briquet » serait une moquerie, venant de sa forme et de sa taille. Petit par sa taille, il est assimilé au mot « briquet » qui pouvait alors désigner un couteau. La forme de sa garde rappelle aussi les « briquets » qu’on frotte contre un silex pour allumer un feu.

RETROUSSIS : Issu du terme « retrousser », Il désigne la partie rabattue sur l’arrière de l’uni-forme. Les retroussis sont souvent ornés des symboles du bataillon (grenade pour les grenadiers, cor pour les voltigeurs) ou des signes plus originaux, N en référence à Napoléon, une étoile, un coeur etc.

Appelé parfois « ourson », souvent associé aux troupes d’élites telles que les grenadiers. BONNET À POIL : Il est fait d’une structure en cuir recouverte d’une fourrure d’ours noir. Cette coiffure impressionnante souvent accompagnée d’une plaque en laiton portée sur le haut du front rendant le soldat encore plus impressionnant.

EPAULETTE Partie de l’uniforme reposant sur les épaules, servant originellement à protéger les épaules des coups de sabre, elle est devenue l’emplacement où on peut lire le grade de l’officier et son corps de troupe.

HAVRESAC : Sac en cuir de vache que le soldat porte sur le dos, il sert à transporter son néces-saire de vie quotidienne et ses habits de rechange. Il peut parfois peser près de 25 kilos.

GIBERNE : Petite sacoche en cuir portée au niveau des reins. Elle sert à garder les munitions à portée de main pour le fusil, ainsi qu’à entreposer les outils pour nettoyer les mécanismes de tir.

1er Régiment : Grenadier BAÏONNETTE : Arme blanche fixée au bout du canon du fusil. Celui-ci peut alors être utilisé comme une pique afin de frap-per l’ennemi.

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1er Régiment 2e Régiment

3e Régiment 4e Régiment

Couleurs : Rouge Garance

Distinctive : Jonquille

Liseré : Bleu célèste

Couleurs : Rouge Garance

Distinctive : Bleu Roi

Liseré : Jonquille

Couleurs : Rouge Garance

Distinctive : Velours noir

Liseré : Blanc

Couleurs : Rouge Garance

Distinctive : Bleu Célèste

Liseré : Noir

COULEURS ET UNIFORMES DES 4 RÉGIMENTS SUISSES EN 1805