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actualités | 4 OptionBio | Lundi 13 septembre 2010 | n° 441 A u mois d’avril 2009, une femme âgée de 37 ans est admise à l’hôpital de Singa- pour dans le service de gynécolo- gie-obstétrique pour une douleur abdominale localisée dans la fosse iliaque droite qui a débuté après une quinte de toux. Antécédents et examen clinique Trois jours auparavant, cette patiente avait développé une fièvre, associée à des frissons, et une toux non pro- ductive. Dix jours avant son admis- sion, elle avait subi une transfusion sanguine. Elle présente comme antécédent médical un adénofi- brome, diagnostiqué en 2003, ayant été à l’origine d’une anémie. À l’examen clinique, on retrouve une masse pelvienne importante. Le bilan biologique d’entrée montre un taux d’hémoglobine à 10,5 g/dL, un taux de leucocytes à 4 930 x 10 9 /L, une thrombopénie à 108 x 10 9 /L et un taux de prothrombine allongé à 15,1 s (pour une normale inférieure à 14,5). Le scanner abdominopelvien révèle la présence d’un hématome organisé de 16 cm de diamètre. Une arbovirose récente Une recherche de l’origine de la fièvre est effectuée. Le frottis sanguin et la goutte épaisse sont retrouvées néga- tives et le bilan sérologique montre une infection récente à une arbovi- rose de type dengue, avec des IgM positives et une absence d’IgG. Le diagnostic de saignement dû à une infection par une dengue est donc posé. Le scanner révèle d’autre part une thrombose de la veine fémorale droite. Le bilan d’hémos- tase montre des taux de protéines C et S normaux et des concentrations en antithrombine III normales. Évolution et commentaires Un traitement prophylactique par warfarine est débuté après le retour à la normale du taux de plaquettes. L’évolution de l’hématome et du thrombus fémoral est spontané- ment favorable. La combinaison de plusieurs symp- tômes comme la douleur abdomi- nale et la masse pelvienne peuvent faire évoquer une appendicite, une complication d’un kyste ovarien ou encore une autre pathologie intrapéritonéale. La survenue de fièvre, de frissons, de symptômes respiratoires et d’une thrombocy- topénie ont permis d’évoquer une fièvre d’origine virale. La dengue est une pathologie qui peut provo- quer une hématémèse, un méléna, des ménorrhagies, une épistaxis ou encore une hémorragie intra- crânienne. | OPHÉLIE MARAIS médecin biologiste, Paris [email protected] Infectiologie Fièvre hémorragique et masse abdominale prévention SOS Hépatites lance sa campagne d’incitation au dépistage « D épistez-vous », telle est la recommanda- tion de SOS hépatites. En France, 300 000 personnes sont porteuses chroniques du virus de l’hépatite B (VHB) ou de l’hépatite C (VHC) mais l’ignorent. Or, la décou- verte tardive d’une hépatite est une perte de chance de guérison et cependant, un tiers des centres de dépistage anonymes et gratuits ne proposent pas ces tests... Troisième journée mondiale de lutte contre les hépatites Le 19 mai 2010, l’association SOS Hépatites, avec ses partenaires Bristol-Myers Squibb et Roche, s’est mobilisée pour aller à la rencontre des populations les plus à risque d’être porteuses du virus des hépatites B et C, et les inciter à se faire dépister. Depuis le mois de mai, des rendez- vous de dépistage gratuit sont organi- sés partout en France, et notamment en Île-de-France, où la prévalence des hépatites B et C est supérieure à celle de la moyenne française (0,80 % contre 0,65 % pour le VHB ; 1,09 % contre 0,84 % pour le VHC). Les rencontres nationales VHC Le 19 mai 2010 était également la journée de lancement des rencon- tres nationales VHC “Mieux vivre avec une hépatite C”, co-organisée par SOS hépatites et AIDES, qui se dérouleront à Paris du 7 au 10 octobre 2010. Vingt ans après les pre- miers états généraux “Vivre avec le sida”, 150 personnes séropo- sitives pour le VHC ou co-infectées VHC-VIH vont pouvoir prendre la parole, échanger et faire entendre leurs revendications concernant leurs droits et leurs difficultés. En France, 393 000 tests de dépis- tage de l’hépatite C sont réalisés chaque année alors que 5 millions de tests de dépistage de l’infection par le VIH sont pratiqués. Environ 100 000 personnes contaminées par une hépatite C ignorent leur infection (50 000 pour les personnes infec- tées par le VIH). Les hépatites vira- les B et C tuent environ 4 000 per- sonnes/an sur le territoire. C’est le double des victimes du sida aujourd’hui ! Il y a urgence à réagir. | ESTHER SACOUN journaliste scientifique, Paris 5 5 e e loque biologie prospective loque biologie prospective Col Col de de ntorin ntorin San San gnements gnements Renseig Renseig : : 39 39 e e olloque national des biologistes olloque national des biologistes Co Co ôpitaux (CNBH) ôpitaux (CNBH) des hô des hô Renseignements Renseignements : : 4 4 e e que que Symposium bioclini Symposium bioclini Renseignements Renseignements : : Congrès du GEHT Congrès du GEHT gnements gnements Renseig Renseig : : XI XI th th uropean Symposium on Platelet uropean Symposium on Platelet Eu Eu ranulocyte Immunobiology ranulocyte Immunobiology and Gr and Gr gnements gnements Renseig Renseig : : Nous serons présent lors de ces manifestations Source Tong P, Yeoh C, Yong EL. Abdominal mass and a forgotten haemorrhagic fever. Lancet. 2010 ; 376 : 140. Pour plus d’information Deux sites internet : www.hepbinfo.fr ou www.soshepatites.org

Fièvre hémorragique et masse abdominale

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4 OptionBio | Lundi 13 septembre 2010 | n° 441

Au mois d’avril 2009, une femme âgée de 37 ans est admise à l’hôpital de Singa-

pour dans le service de gynécolo-gie-obstétrique pour une douleur abdominale localisée dans la fosse iliaque droite qui a débuté après une quinte de toux.

Antécédents et examen cliniqueTrois jours auparavant, cette patiente avait développé une fièvre, associée à des frissons, et une toux non pro-ductive. Dix jours avant son admis-sion, elle avait subi une transfusion sanguine. Elle présente comme antécédent médical un adénofi-brome, diagnostiqué en 2003, ayant été à l’origine d’une anémie.

À l’examen clinique, on retrouve une masse pelvienne importante. Le bilan biologique d’entrée montre un taux d’hémoglobine à 10,5 g/dL, un taux de leucocytes à 4 930 x 109/L, une thrombopénie à 108 x 109/L et un taux de prothrombine allongé à 15,1 s (pour une normale inférieure à 14,5). Le scanner abdominopelvien révèle la présence d’un hématome organisé de 16 cm de diamètre.

Une arbovirose récenteUne recherche de l’origine de la fièvre est effectuée. Le frottis sanguin et la goutte épaisse sont retrouvées néga-tives et le bilan sérologique montre une infection récente à une arbovi-rose de type dengue, avec des IgM positives et une absence d’IgG.

Le diagnostic de saignement dû à une infection par une dengue est donc posé. Le scanner révèle d’autre part une thrombose de la veine fémorale droite. Le bilan d’hémos-tase montre des taux de protéines C et S normaux et des concentrations en antithrombine III normales.

Évolution et commentairesUn traitement prophylactique par warfarine est débuté après le retour à la normale du taux de plaquettes. L’évolution de l’hématome et du thrombus fémoral est spontané-ment favorable.La combinaison de plusieurs symp-tômes comme la douleur abdomi-nale et la masse pelvienne peuvent faire évoquer une appendicite, une

complication d’un kyste ovarien ou encore une autre pathologie intrapéritonéale. La survenue de fièvre, de frissons, de symptômes respiratoires et d’une thrombocy-topénie ont permis d’évoquer une fièvre d’origine virale. La dengue est une pathologie qui peut provo-quer une hématémèse, un méléna, des ménorrhagies, une épistaxis ou encore une hémorragie intra-crânienne. |

OPHÉLIE MARAIS

médecin biologiste, Paris

[email protected]

Infectiologie

Fièvre hémorragique et masse abdominale

prévention

SOS Hépatites lance sa campagne d’incitation au dépistage

«Dépistez-vous », telle est la recommanda-tion de SOS hépatites.

En France, 300 000 personnes sont porteuses chroniques du virus de l’hépatite B (VHB) ou de l’hépatite C (VHC) mais l’ignorent. Or, la décou-verte tardive d’une hépatite est une perte de chance de guérison et cependant, un tiers des centres de dépistage anonymes et gratuits ne proposent pas ces tests...

Troisième journée mondiale de lutte contre les hépatitesLe 19 mai 2010, l’association SOS Hépatites, avec ses partenaires Bristol-Myers Squibb et Roche, s’est mobilisée pour aller à la rencontre des populations les plus à risque d’être porteuses du virus des hépatites B et C, et les inciter à se faire dépister. Depuis le mois de mai, des rendez-

vous de dépistage gratuit sont organi-sés partout en France, et notamment en Île-de-France, où la prévalence des hépatites B et C est supérieure à celle de la moyenne française (0,80 % contre 0,65 % pour le VHB ; 1,09 % contre 0,84 % pour le VHC).

Les rencontres nationales VHCLe 19 mai 2010 était également la journée de lancement des rencon-tres nationales VHC “Mieux vivre avec une hépatite C”, co-organisée par SOS hépatites et AIDES, qui se dérouleront à Paris du 7 au 10 octobre 2010. Vingt ans après les pre-miers états généraux “Vivre avec le sida”, 150 personnes séropo-sitives pour le VHC ou co-infectées VHC-VIH vont pouvoir prendre la

parole, échanger et faire entendre leurs revendications concernant leurs droits et leurs difficultés.En France, 393 000 tests de dépis-tage de l’hépatite C sont réalisés chaque année alors que 5 millions de tests de dépistage de l’infection par le VIH sont pratiqués. Environ 100 000 personnes contaminées par une hépatite C ignorent leur infection (50 000 pour les personnes infec-tées par le VIH). Les hépatites vira-les B et C tuent environ 4 000 per-sonnes/an sur le territoire. C’est le

double des victimes du sida aujourd’hui ! Il y a urgence à réagir. |

ESTHER SACOUN

journaliste scientifique, Paris

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Nous serons présent lors de ces manifestations

SourceTong P, Yeoh C, Yong EL. Abdominal mass and

a forgotten haemorrhagic fever. Lancet. 2010 ;

376 : 140.

Pour plus d’informationDeux sites internet :

www.hepbinfo.fr ou

www.soshepatites.org