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- Flammarion - Alexandra David-Néel - 152 x 240 - 3/2/2011 ... · La fabuleuse évasion du petit Bouddha, Michel Lafon, 2000. Le livre bouddhiste de la sagesse et de l’amour, le

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    ALEXANDRADAVID-NÉEL

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    Du même auteur

    Il ne le fallait pas, roman, Éd. Louis Soulanges, Paris, 1974.Émile Verhaeren, l’enfant de l’Escaut, Éd. Pierre de Méyère, 1974.Terreur en banlieue, l’affaire du tueur de l’Oise, Guy Authier, Paris, 1977.Charles Dumont, je ne regrette rien, Guy Authier, Paris, 1977.Maurice Baquet, on dirait du veau, préface de Roger Frison-Roche, photos de

    Robert Doisneau, Éd. J.-M. Laffont, Lyon, 1978.Beaujolaiseries, histoire et petites histoires des vignerons du Beaujolais, préface de

    Jacques Robert, Éditions du Merle, Lyon, 1978.Michel Vaucaire, non, je ne regrette rien, Éd. L. Franck, Belgique, 1983.Il était une fois le Beaujolais, préface de Mick Micheyl, France-Empire, 1985.Au pays de Verhaeren, préface de Claude Pasteur, France-Empire, 1985.Dites-nous, Émile Verhaeren, préface de Jean-Pierre Fourcade, Éditions de Cha-

    bassol, Belgique, 1986.Il était une fois les brasseurs, RTL/Elsevier, 1986.La violence, état des lieux, avec Maître Roland Séroussi, France-Empire, 1996.

    EssaisL’homme n’est plus la mesure de l’homme, de Xavier Emmanuelli, en collaboration

    avec Gilles Van Grasdorff, Presses de la Renaissance, 1999, prix Louis Pauwels,1999.

    La tendresse pour tout bagage, père Denis Ledogar, en collaboration avec GillesVan Grasdorff, Presses de la Renaissance, 2000.

    Ouvrages consacrés au TibetTerre des dieux, malheur des hommes, entretiens avec Sa Sainteté Tenzin Gyatso,

    le quatorzième dalaï-lama, J.-C. Lattès, 1995 ; Livre de Poche, 1996.Tibet, mon histoire, avec Jetsun Pema, sœur du dalaï-lama, préface de Élie Wiesel,

    Le Livre de Poche, 1997.Paroles des dalaï-lamas, Marabout, 1997.Panchen-lama, otage de Pékin, Ramsay (épuisé).Le palais des Arcs-en-ciel, avec le docteur Tenzin Choedrak, préface du dalaï-lama,

    Albin Michel, 1998.Guendun, l’enfant oublié du Tibet, préface de Harry Wu, Presses de la Renaissance,

    1999.Cent mille éclairs dans la nuit, préface de Harry Wu, avec Me Gilbert Collard,

    Presses de la Renaissance, 1999.La fabuleuse évasion du petit Bouddha, Michel Lafon, 2000.Le livre bouddhiste de la sagesse et de l’amour, le dix-septième Gyalwa karmapa

    Trinley Thayé Dordjé, pensées recueillies de Gilles Van Grasdorff, MichelLafon, 2001.

    Les oubliés du Toit du monde, roman, Michel Lafon, 2001.Les secrets de la médecine tibétaine, avec Tenzin Choedrak, médecin personnel du

    dalaï-lama, préface de Samdup Lhatse, directeur du Men-Tsee-Khang, Plon,2002.

    Le dalaï-lama, la biographie non autorisée, Plon, 2003.L’attrapeur de Pluie, préface de Yves Berger, J.-C. Lattès, 2004.L’enfant-lama, Ombres chinoises sur le Tibet, Payot, 2005.La Nouvelle Histoire du Tibet, Perrin, 2006.La belle histoire des Missions étrangères, 1658-2008, Perrin, 2007.À la découverte de l’Asie avec les Missions étrangères, préface de Jean-Baptiste

    Etcharren, supérieur général de la Société des Missions étrangères de Paris,Omnibus, 2008.

    L’Histoire secrète des dalaï-lamas, Flammarion, 2009.

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    GILLES VAN GRASDORFF

    ALEXANDRADAVID-NÉEL

    Pygmalion

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    Sur simple demande adressée àPygmalion, 87 quai Panhard et Levassor, 75647 Paris Cedex 13,

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    © 2011, Pygmalion, département de FlammarionISBN : 978-2-7564-0529-2

    Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5 (2o et 3o a),d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste etnon destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citationsdans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale oupartielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite »(art. L. 122-4).Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc unecontrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

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    À mon ami Maurice Padiou et à JanouÀ leurs enfants, Gaël, Olivier et Jordane,

    à Thierry, le chercheur de Vérité,à Pietro, Séverine et Andrea Aquilante,

    et à Marie.

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    « Partez, Messieurs, bon voyage dans la lune,Et couvrez bien vos oreilles,

    On dit que froide est cette partie des cieux,Mais qu’on y vit mille ans au lieu de cent… »

    Félix Leclerc

    « Marche comme ton cœur te mèneet selon le regard de tes yeux. »

    L’Ecclésiaste

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    Prologue

    Alexandra David-Néel est morte le 8 septembre 1969, à troisheures quinze du matin, dans sa maison de Digne-les-Bains. Voya-geuse impénitente, profondément attachée, depuis 1928, à son petitcoin de terre montagneux du sud de la France, à six cents mètresd’altitude, à proximité de la Bléone, elle est en France depuis troisans et demi et mène une « existence de chien ».

    L’endroit lui plaît, entre Saint-Auban et Digne, sur « la route deNice, bordée d’arbres », qui « offre une fort belle promenade en cornicheau-dessus de la rivière avec des arrière-plans de montagne1 ». L’air, ici,lui convient davantage que sur le bord de mer.

    Aussitôt achetée, aussitôt baptisée… Samten Dzong, Forteresse dela méditation ou de la Solitude. Tout un symbole. Et un besoin, àl’approche de la soixantaine.

    Elle aménage cette demeure en style sino-tibétain : c’est le refletde sa vie, de ses multiples vies. Très vite, arrivent bagages, paquets,objets, quelques reliques appartenant à son mari, Philippe Néel.

    À Samten Dzong, Alexandra s’installe enfin, avec ses livres, sesnotes, ses objets, ses souvenirs et Yongden, son fils adoptif. Ici,

    1. Lettre à Philippe Néel, Samten Dzong, le 5 août 1928, Correspondanceavec son mari, Plon, 1975, réédition, Plon, 2000.

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    l’exploratrice a décelé la quiétude d’un environnement nécessaire àla poursuite de son œuvre et elle en loue le charme à travers sesbalades quotidiennes.

    Samten Dzong évoque toute une vie pleine de passion d’une femmehors du commun, émaillée de souffrances, d’interrogations et de joies,ses insurmontables peurs face au temps qui file inexorablement.

    Je suis allé à Digne, j’ai passé un moment dans le jardin, devantla maison, j’ai longé la corniche, en pensant à Alexandra. J’ai passéde longues heures à méditer, avant d’entreprendre cette biographie.Nous devions nous rencontrer, je ne savais quand. Plusieurs liensnous rapprochent.

    Celui avec le Bouddha Sakyamuni1 et le bouddhisme en est un.De son vivant, Tenzin Choedrak, médecin personnel du qua-

    torzième dalaï-lama, occupe un petit appartement à l’intérieur duMen-Tsee-Khang, l’institut de médecine et d’astrologie tibétainesde Dharamsala, en Inde. Un jour, Tenzin m’a expliqué que lorsqueplusieurs personnes rêvaient, chacune d’entre elles faisait, dans sessonges, l’expérience de mondes différents, toutes connaissant alorsla vérité en fonction de leur conditionnement karmique personnel :« Tout le monde rêve et les rêves sont très vrais, mais ils ne repré-sentent pas le monde réel. Comme tu ne peux pas affirmer que lesautres rêves sont des illusions.2 »

    Assis en tailleur sur un coussin, devant l’autel sur lequel étaientdisposées des statuettes du Bouddha et d’autres divinités du boud-dhisme tibétain, Choedrak m’a entraîné dans une méditation durêve, durant laquelle j’ai partagé, au côté de lui, le pessimismechronique d’Émile Verhaeren, un matin d’octobre 1886 : le poèteet son ami Rodenbach déambulent sur la digue, à Saint-Amand,où un carré de roseaux les abrite du vent. Rodenbach s’agite, parle

    1. Sakyamuni, le Bouddha historique, est né en 558 avant J.-C. Il est lequatrième bouddha historique de cette ère. À l’origine du Dharma, tel qu’il estencore pratiqué, sa manifestation ne se limite pas à la vie humaine ; on dit aussiqu’il a œuvré pour le bien de tous les êtres durant des âges et des âges, accumulantainsi sagesse et mérites ; c’est ensuite seulement qu’il naquit en Bouddha Sakya-muni.

    2. Entretiens de l’auteur avec Tenzin Choedrak, médecin personnel du qua-torzième dalaï-lama Tenzin Gyatso. Les Secrets de la médecine tibétaine, de GillesVan Grasdorff, Plon, 2002.

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    ALEXANDRA DAVID-NÉEL

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    de la dernière séance de réception de l’Académie française,Alexandre Dumas fils s’adressant à Leconte de Lisle, le poète boud-dhique de Saint-Paul de la Réunion, pour évoquer le pessimismedans la littérature. Rodenbach, en son temps, comme AlexandrineDavid, apprentie théosophe à Londres en 1888 et 1889, lisant lesphilosophes allemands, était convaincu que le pessimisme de Scho-penhauer n’était autre que le bouddhisme indien renouvelé etadapté aux changements sociaux et politiques de l’histoire.

    Les Flandres sont un autre lien.Une partie de mes racines se trouve à Saint-Amand-l’Escaut, le

    village natal de Verhaeren, et Alexandra a une partie des siennes àLouvain. Ici, surgissent les ombres de l’enfance. Très jeune, on necherche pas Dieu par hasard, pas impunément. Pour moi, ce futDieu et le Bouddha. Pour Alexandra, ce fut d’abord Dieu et lesStoïciens, avant Dieu et le Bouddha également.

    De cette période de ma vie passée dans la Flandre-Occidentalem’est resté cet esprit de révolte que je tiens de mon grand-pèrepaternel : sa hantise de l’inconnu, son regard totalement intériorisévers son Église et son Christ en croix au carrefour. De mon aïeul,je n’ai reçu aucune réponse : sa culture flamande, les intransigeancesde son éducation l’en ont certainement empêché.

    Je me souviens que, petit garçon, à Saint-Amand, ma grand-mèreOdile m’accueillait avec un signe de croix sur le front à mon retourde la messe du dimanche. Si, par mégarde, je séchais la messe – cequi m’arrivait souvent – pour aller courir sur les berges de l’Escautavec mes camarades, elle m’attendait, trônant dans son fauteuil,tisonnier de fer forgé à la main. Alors, à genoux devant elle, elleme donnait, avec ce bâton, de petits coups secs sur les bouts desdoigts des deux mains pour faire entrer Dieu dans mon cœur.

    Imaginez ce qu’il serait advenu si j’avais fugué comme le fit, enson temps, la jeune Alexandra : à treize ans, à Londres ; à quinze ans,en Suisse, traversant le Saint-Gothard et visitant, seule, les lacsitaliens. Resituons ses escapades dans l’époque : en 1883, elle prendle bateau dans un port de Hollande, qu’elle a rejoint, à pied, depuisOstende ; en 1885, déguisée en dame, elle prend le train à Bruxellespour la Suisse. Bourse épuisée, Alexandra adresse un télégramme pourdemander à ses parents qu’ils viennent la chercher. Et sa mère accourt !

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    PROLOGUE

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    Au début des années 1880, pour des parents comme les David,mi-Tourangeaux mi-Flamands, il faut avoir une grande largessed’esprit pour que les aventures de leur exploratrice en herbe ne seterminent pas dans un couvent, jusqu’à ses vingt et un ans.

    Cependant, je comprends ses besoins d’ailleurs, car, à mon tour,je me suis fait voyageur.

    Enfin, il y a la quête humaine et spirituelle.Les souvenirs se bousculent.Le 9 octobre 1992, c’est avec l’abbé Pierre que commence ce

    que j’ai appelé ma régénération spirituelle. Je me trouvais à Esteville,dans le Calvados. Un carrefour, l’église, le cimetière, un panneauindiquant l’entrée de la maison d’Emmaüs. Ce jour-là, premier denombreux autres entretiens, l’abbé, souffrant, me propose de célé-brer la messe dans sa chambre, et non pas dans la chapelle, où ilofficie habituellement pour ses compagnons. Il y a cette piècevétuste, il y a le moniteur cardiaque, il y a le prêtre, moi, il y a laBible posée sur nos deux mains jointes…

    Un an plus tard, le 30 octobre 1993, je rencontre le dalaï-lama,à huit heures du matin, à l’hôtel Président, au quatrième étage, àGrenoble… C’est ce jour-là que j’ai entendu pour la première foisle rire cosmique de Tenzin Gyatso. Ce tout premier entretien avecSa Sainteté s’est finalement prolongé. Je n’en suis évidemment passorti intact. C’était de l’ordre de l’impossible. Car, après cette ren-contre, j’ai croisé, sur mon chemin, les plus grands maîtres dubouddhisme tibétain : les dix-septième karmapa Urguen TrinleyDordjé et Trinley Thayé Dordjé ; Shamar Rinpoché, le karmapa àla coiffe rouge ; l’oracle de Nechung, oracle d’État du quatorzièmedalaï-lama ; des hommes et des femmes de combat : Jetsun Pema,la sœur du dalaï-lama, Tenzin Choedrak, Palden Gyatso… Despersonnes qui m’ont marqué à jamais, sans, cependant, me rendreaveugle à certaines réalités.

    Fasciné par le mythe du Tibet, j’ai donc relu les voyagesd’Alexandra David-Néel, tous ses voyages en Extrême-Orient, tousses écrits qui ont accompagné ses départs, avant, pendant et aprèsqu’elle ne s’engage sur d’autres voies au côté d’Élisée Reclus.

    Avant même qu’elle n’acquière la sympathie des anarchistes etl’amitié du géographe, Alexandra, prenant modèle sur Annie Besant

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    ALEXANDRA DAVID-NÉEL

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    à Londres, dénonce l’inégalité des sexes, réclame l’émancipation desfemmes, le contrôle des naissances, approuve le combat d’Éliséepour l’union libre. Elle écrit des articles pour les journaux et par-ticipe à des manifestations féministes.

    Un tel élan anarchiste n’est pas né de la seule rencontre avec lesfrères Reclus et trouve des explications ailleurs. Le père d’Alexandra,Louis Pierre David1, est un instituteur tourangeau, républicainsocialiste, franc-maçon, devenu journaliste en 1848 au Progrèsd’Indre-et-Loire, emprisonné pour s’être opposé à Napoléon III,proscrit en Belgique. Il est un homme cultivé, brillant, qui, enBelgique, a pour amis le grand avocat socialiste Edmond Picard etle libéral bourgmestre de Bruxelles, Charles de Brouckère, granddéfenseur des proscrits. Il fréquente les écrivains et les poètes de laJeune Belgique : Émile Verhaeren, Iwan Gilkin, Max Waller ; lespeintres novateurs du groupe des XX, dont James Ensor. Il retrouve,à Bruxelles, les frères Reclus et, surtout, Élisée, qu’il a connu autemps de la Commune.

    La mère d’Alexandra, Alexandrine Borgmans2, est flamande etd’ascendance louvaniste. Elle est boutiquière lorsque le couple s’ins-talle à Ixelles, dans la banlieue huppée de la capitale belge.

    Alexandra a toujours été proche de son père. Les conversationsdans le bois de la Cambre ou autour des lacs d’Ixelles, les longuescauseries sur les chemins de campagne à Uccle, alimentent sessouvenirs et ont forgé son caractère : « Je suis tellement sa fille, safille à lui tout seul 3 », écrit-elle dans sa Correspondance avec sonmari, Philippe Néel, directeur des Chemins de fer à Tunis.

    1. Nous tenons à remercier Jean-Michel Gorry. Professeur d’histoire émérite,il est l’auteur, au CNRS, dans la collection Paroisses et communes de France, duDictionnaire d’histoire administrative et démographique d’Indre-et-Loire. Ses travauxd’histoire administrative sont regroupés dans un ouvrage collectif : Des paroissesde Touraine aux communes d’Indre-et-Loire. Il collabore actuellement à un projetd’atlas historique en ligne, sur un programme du CNRS. C’est à la suite d’unarticle sur la presse de la Deuxième République en Indre-et-Loire et sur l’incitationde Gilles Van Grasdorff qu’il découvrit et étudia la vie de Louis Pierre David.Toutes les informations sur la famille tourangelle d’Alexandra David-Néel sontdonc inédites.

    2. Nous tenons à remercier tout aussi chaleureusement les services d’archivesdes villes de Louvain et de Bruxelles, qui nous ont permis ce travail d’investigationsur la vie des David et des Borgmans en Belgique.

    3. Lettre à Philippe Néel, Gangtok, le 10 août 1914, Correspondance, op. cit.

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    PROLOGUE

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    Leurs relations se gâtent lorsqu’Alexandra annonce à ses parentsqu’elle a adhéré à la Société théosophique.

    Fondée en 1875 aux États-Unis par Helena Petrovna Blavatskyet le colonel Henry Steel Olcott, la Société théosophique a pourbut d’œuvrer pour la fraternité universelle, en réconciliant toutesles religions, sectes et nations dans un système éthique commun,fondé sur des vérités éternelles. Sa devise en témoigne : « Il n’y apas de religion au-dessus de la vérité. »

    Au fil de ces pages, vous noterez que l’investissement d’AlexandraDavid-Néel dans la Société théosophique de Blavatsky et d’Olcott,puis de Besant et Olcott et, enfin, de Besant seule, est plus impor-tant qu’on veut bien l’admettre généralement. Car la jeune femmeveut participer à ce vaste mouvement qui souhaite transformer lasociété par la métaphysique, et non par la politique, qui ne mènequ’à la violence : seul le védisme et le bouddhisme ésotérique peu-vent y mener, car l’Europe et la France de la fin du XIXe siècleperpétuent leur rêve d’Asie.

    Dans l’ombre de la Société théosophique, Alexandra rejoint laGrande Loge Symbolique de rite écossais, le Droit Humain. Elleimite en cela Maria Deraismes, Marie Bonnieval et Annie Besant,qui va donner à la loge féminine son élan universel.

    Restent les voyages.Que n’a-t-on écrit ni dit sur les périples d’Alexandra David-Néel

    en Asie, et surtout au Tibet ! Impossible de citer tous ses voyages.Mieux vaut relire ses écrits, nombreux, sur le Tibet et surl’Extrême-Orient, ainsi que la Correspondance avec son mari.

    Les missionnaires de la Société des Missions étrangères de Parisl’ont accueillie, elle et Yongden, son fils adoptif, dans les Marchestibétaines. Tous ont l’obsession d’atteindre Lhassa, comme le firentles capucins, avant eux, au XVIIIe siècle, comme va tenter de le faireAlexandra David-Néel, en 1925.

    Ses histoires, ses aventures sont riches de vie, de découvertes,d’espérance. Alexandra David-Néel a voulu une vie de liberté, enmisant sur sa foi dans le Bouddha, et sur l’aventure dans tout cequ’elle contient d’humain et de spirituel.

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    No d’édition : L.01EUCN000344.N001Dépôt légal : février 2011

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    ALEXANDRA DAVID-NÉELPrologueCarte des frontières du Tibet, de l’Inde et de la Chine