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Fleurs sauvages en Bretagne Textes Hervé GUIRRIEC Photographies Jean-Yves KERHOAS Du printemps à l’été Fleurs de l’Arrée Botanique - Histoire - Légendes

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Fleurs sauvagesen Bretagne

Textes

Hervé Guirriec

Photographies

Jean-Yves Kerhoas

Du printemps à l’été

Fleurs de l’Arrée

Botanique - Histoire - Légendes

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Carte

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St-Rivoal

Huelgoat

Scrignac

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Lampaul-Guimiliau

Guimiliau

Plounéour-Menez

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Poullaouen

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Carhaix-Plouguer

Landeleau

SpézetChâteauneuf-du-faou

Plonévez-du-Faou

Le Cloître-Pleyben

Pleyben

Pont-de-Buis-lès-Quimerc’h

Brasparts

Brennilis

Berrien

Kergloff

Plounévézel

Sizun

Botmeur

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Pleyber-Christ

Le Cloître-St-Thégonnec

Lannéanou

Cléden-Poher

Pénity-St-Laurent

Collorec Coat Cod

Lannac’h

Quistillic

St-Herbot

Domainedu Nivot

EspaceDoucine

La TrinitéSentier

botanique

Chaosde Mardoul

Goënidou

Kermorvan

Locmaria-Berrien

Bolazec

La Mine

Le LiorzouSt-Ambroise

Lemézéc Izella

Quénéguen

Hellès

Kersauz

Kervézec

Kermeur

Bouillard

Liorzou

Croaz ar Rouz

Créac’h-Pluen

Le Moënnec

Kerbérou

Mougau Bihan

Lac du Drennec

Lac de Brennilis

St-CadouLes Létiez

Penhuil

Pont Keryau

Nenvez Locunolé

Ty Guen

Kervez

Danouédel

Locmélar

Botlovan

Quillidiec

Kerrargant

Kerguélen

Kervenézec

Le Mengleuz

QuelernKeranguéven

Goas Halec

Kervao

Kernévez

Quinoualc’h

le Croaz-Hent

Trévénec

Le Guilly

le Frostel

le Moulin Neuf

BellevueTrohéol

la Villeneuve

Bodizel

KerdianéTy Blaise

Stêr ar Golven

Lescuz

Le Vieux Bourg

St-Coulitz

Châteaulin

Pen-ar-Hoat-ar-Gorré

Créac’h-arBleïz

Landivisiau

Quillégou

Leignar Ménez

Lannédern

St-Hernin

Port deCarhaix

Quefforc’h

La CroixRouge

Kergorre

Le Briou

Kernon

St-Sauveur

Bronnennou

Véridy

Lopérec

Kermerrien

Vieux Quimerc’h

Botaval

Rhun

Croaz Christ

Le Relec

Vers Brest

Vers Morlaix➥

Vers Quimper

Vers Lorient

➦Carte de situation des monts d’Arrée.

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:-/

À tester

5 - 20 cm

mai-juillet

Fleur du souvenir du Canada, le poppy sur une

ppelé jusqu’au milieu du xvie siècle, coquelicoq, le coquelicot doit son nom à sa couleur rouge écla-tante, comparable à celle de la crête du coq. Si

depuis les années 1970, le coquelicot disparaissait progressivement du paysage rural, il retrouve aujourd’hui une seconde jeunesse en occupant les friches, les remblais et les bords des routes. Cependant, le chemin à parcourir reste encore long avant qu’il ne redevienne la fleur sauvage des champs par excellence, celle fredon-née dans les comptines populaires :J’ai descendu dans mon jardin.Gentil coquelicot, Mesdames,

À défaut de pouvoir reconquérir les champs de blé, le coquelicot restera éternellement une des fleurs préfé-rées des peintres, en particulier des impressionnistes. Installé à Argenteuil, Claude Monet y trouve des paysages lumineux pour y peindre l’une de ses toiles les

Coquelicots, présentés en 1874 dans les anciens ateliers du photographe Nadar, lors de la première exposition des peintres refusés au salon officiel, participent à la naissance de l’impressionnisme. Devenu chef de file de cette école, Monet continue, de Vétheuil à Giverny, à immortaliser sentiers ou champs de coquelicots. Quant à Van Gogh, il retrouve sérénité et enthousiasme à la fin de sa vie à Auvers-sur-Oise, y peignant

un Champ de

Le coquelicot, en particulier dans les pays du Commonwealth, reste aussi associé à la mémoire des combattants morts au champ d’honneur au cours de la Première Guerre mondiale. La tradition part d’un poème

La fleur du souvenir

!

!

!

Période de floraisonLes mois indiqués correspondent au début et à la fin de la floraison. Bien entendu, suivant les années, quelques variations interviennent. Logiquement, un décalage existe entre l’Arrée et le reste du Finistère, un peu plus précoce.

Hauteur de la planteIl s’agit d’une valeur moyenne de la hauteur d’une plante adulte. Lorsque la plante est rampante, sa longueur est prise en compte.

FréquenceRare

Peu répandue

Répandue

Très répandue

Conseillées en phytothérapieLe livre se contente d’indiquer quelques plantes de l’Arrée recommandées en phytothérapie… en conseillant aux lectrices et aux lecteurs de se reporter aux ouvrages et sites spécialisés.

Appréciées en cuisineNous distinguons les plantes reconnues en gastronomie et les plantes qui mériteraient un essai sur vos fourneaux. Avant de vous laisser tenter par ces dernières, tournez-vous vers les spécialistes : les recettes fourmillent sur la toile.

Plantes mellifèresLe commentaire permet pour certaines des plantes de montrer leurs spécificités. En dehors de celles mentionnées, bien d’autres fleurs peuvent être visitées ou butinées occasionnellement par les abeilles.

Plantes toxiquesSans vous gâcher la promenade, nous préférons vous mettre en garde : certaines plantes sont dangereuses, parfois mortelles tant pour l’homme que pour les animaux domestiques. Tout dépend de la partie de la plante (racines, fruits, feuilles), de la dose ingérée et bien entendu de l’organisme concerné.À faible dose, ces plantes peuvent parallèlement avoir des vertus médicinales.La toxicité des plantes présentées étant très variable, nous les avons classées en deux catégories :

Les plantes à hauts risques

Les plantes à risque potentiel

Légende des icônes

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Une valeur sûre !

20 - 100 cm

avril-juin

De belles fleurs blanches aux quatre pétales en croix.

En froissant ses feuilles, l’alliaire officinale laisse devi-ner son nom par l’odeur d’ail qui s’en dégage. De nombreux noms populaires évoquent également

cette senteur particulière. C’est ainsi qu’on le retrouve sous les appellations d’herbe à l’ail, aux aulx, aux aillets, d’ail des haies, de aillées ou du pittoresque ail-sans-ail. Se plaisant dans les fossés, notamment lorsqu’ils sont curés régulièrement, l’alliaire se retrouve aussi aux bordures de chemins, de haies ou taillis, préférant les zones ombragées ou mi-ombragées. On la trouve essen-tiellement aux franges de l’Arrée.

« Elle est bonne pour faire uriner, contre le venin, contre les vieilles toux et surtout contre la gangrène », précise le Dictionnaire de Trévoux en 1771, confirmant ainsi les vertus médicinales que lui accorde la pharmaco-pée traditionnelle. On lui a également prêté la propriété de soigner rhumatismes, asthme et goutte, sous forme de cataplasmes.

Toujours utilisée en phytothérapie, l’alliaire trouve aussi sa place en cuisine. Sans donner une mauvaise haleine, elle apporte les qualités de l’ail. Les gastronomes apprécient particulièrement le beurre d’alliaire. Il suffit pour cela de choisir, au début du printemps, les feuilles au sommet des plantes, de les hacher fine-ment, de les mélanger au beurre et d’ajou-ter un peu de sel. La préparation se déguste notamment étalée sur de bonnes tranches de pain de campagne. Ses graines permettent également de réaliser une moutarde, ce qui confirme son appellation de moutarde des haies ou de moutarde à l’ail, comme l’appellent les anglo-phones (garlic mustard).

Les dernières recherches archéologiques permettent aussi d’avancer que l’alliaire serait la première épice utili-sée par l’homme préhistorique. Des tessons de poterie au Danemark et au nord de l’Allemagne, datant d’envi-ron 6 000 ans, recèlent en effet des micro-fossiles de cellules végétales d’alliaire officinale. Sachant que celle-ci n’a pas de valeur nutritionnelle importante, les chercheurs pensent que les « cuisiniers » de la préhis-toire l’utilisaient pour relever le goût de leurs aliments… à moins que ce ne soit ses vertus thérapeutiques qui étaient recherchées.

L’ail au naturel

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Lesaviez-vous

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Alliaire officinale ◊ Alliaria petiolata ◊ Sezv-kignen

Très discrète dans l’Arrée, l’alliaire officinale devient une plante invasive outre-Atlantique. Cataloguée la première fois en 1868 à Long Island, la garlic mustard prend la place des plantes indigènes et réduit la biodi- versité des espèces. En Amérique du Nord, on estime que ses peuple- ments peuvent doubler leur taille tous les quatre ans. La dentelaire indigène subit ainsi sa loi, ce qui met en péril la piéride de Virgi- nie dont elle est la plante hôte.

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Une fleur bien plus discrète que le son de la trompe qui porte le même nom.

Son nom vernaculaire d’herbe à coupure laisse penser que, très tôt, le bugle rampant était reconnu pour ses vertus hémostatiques, allant même jusqu’à

être considéré, à la Renaissance, comme le remède miracle des médecins de campagne pour soigner les plaies et les hémorragies. Sa gloire grandit encore avec la vulgarisation de l’eau d’arquebusade, réputée pour cicatriser les blessures causées par l’arquebuse.

Remplaçant peu à peu arcs et arbalètes dans l’arsenal des armes de guerre, l’arquebuse prend de l’importance au moment des guerres d’Italie. François Ier en fait, en 1525, l’amère expérience en étant vaincu à Pavie par les arquebusiers de Charles Quint. Et pourtant, quelques années auparavant, le roi de France incitait les moines de l’abbaye Saint-Antoine, dans le Vercors, à développer un remède susceptible de cicatriser les plaies et de calmer les brûlures causées par les tirs d’arquebuses.

L’eau d’arquebusade naît de leurs expérimentations avec bon nombre de plantes médicinales, au premier rang desquelles, le bugle rampant. À cet ingrédient s’ajoutent feuilles ou racines de grande consoude, de sauge, d’armoise et de dizaines autres plantes aromatiques ou médicinales. Après infusion de ces plantes dans du vin, le produit de la distillation donne le fameux élixir.

Héritée des champs de bataille, l’eau d’arquebusade devient un remède courant pour soigner toutes sortes de saignements et blessures. Mme de Sévigné, de sa résidence bretonne des Rochers, près de Vitré, où elle soigne sa jambe, ne tarit pas d’éloge sur ses bien-faits : « À la faveur de votre eau d’arquebusade dont je me suis souvenue, écrit-elle à sa fille la Comtesse de Grignan le 17 mars 1685, et qui en deux jours m’a remise en état de marcher. La toile Gauthier [sparadrap, du nom de son inventeur, ndla] n’y était pas bonne. Elle avait fait ce qu’il fallait et votre eau a fait le reste. Je vais reprendre le train de mes promenades interrompues seulement quatre jours. »

Il reste à poser la question du genre du mot bugle, les botanistes étant très partagés. Notre bible, La Flore du Finistère, l’emploie au masculin. Les Académiciens, quant à eux, préconisent le féminin. Alexandre Astruc est de leur avis : « Les bugles rampantes égayaient de jaune vif et de violet-rose les eaux mortes. » Les botanistes peuvent avoir leur revanche en répondant : « Où a-t-il vu des bugles jaune vif ? »

L’eau d’arquebusade

15 - 30 cm

mai-juin

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Lesaviez-vous

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Bugle rampant ◊ Ajuga reptans ◊ Trompilhig-glas

Dans la médecine du Moyen Âge, le bugle rampant était associé à la sanicle d’Europe, une ombellifère de la famille de la carotte, reconnaissable à l’aspect globuleux de ses ombelles que l’on connaît, entre autres régions, dans l’est de l’Arrée. Considérés comme remède universel, bugle et sanicle se partagent toutes deux le surnom « d’herbe de saint Laurent », référence au martyr chrétien brûlé à petit feu sur le gril en 258. Leur popularité se décline aussi dans le fameux dicton « Avec le bugle et la sanicle, on fait au chirurgien la nique. »

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30 - 100 cm

mai-octobre

Quand les compagnons blancs et rouges se courtisent, ils voient la vie en rose !

Comme son cousin, le compagnon rouge, le compagnon blanc (silene latifulia, silène à grandes feuilles) affectionne les haies, talus, bords de

chemins, lisières de bois et terrains vagues. Autre point commun, le fait d’être une plante dioïque, la plante femelle se distinguant par les calices des fleurs plus ronds et plus ventrus, de manière à contenir les graines en fin de floraison. Il leur arrive aussi, au hasard de la vie, de venir se conter fleurette pour donner, par hybrida-tion, des fleurs roses. Et pourtant, le compagnon blanc ne s’ouvre complètement qu’à la tombée de la nuit, alors que le rouge fleurit en journée. Contrairement à ce dernier, inodore, le compagnon blanc libère alors un parfum enivrant pour attirer le papillon de nuit et d’abord la noctuelle de Cucubale (hadena ou sideridis rivularis).

À l’époque où les jouets provenaient de la nature, les enfants confectionnaient leurs instruments de musique en utilisant des plantes familières. À côté de la digitale, des chaumes verts de blé, de l’avoine, du seigle ou du pissenlit qui donnaient chacun une musique particu-lière, le petit ballon qui soutient les pétales des compagnons blancs se transformait, une fois séché, en excellent sifflet au son strident.

Un autre divertissement très répandu consistait à faire éclater le calice du compa-gnon blanc, qui claquait alors dans un bruit de pétard, certainement moins dangereux et plus écologique que les pétards chimiques d’aujourd’hui.

Le compagnon blanc n’a pas manqué non plus de susciter quelques croyances populaires. En Bourgogne, un jeune homme qui fait éclater le calice du compagnon blanc sur le front d’une jeune fille lui déclare ainsi son amour. En Angleterre, les jeunes paysans portaient « le bouton du garçon à marier » ou « bouton du bachelier » à leur pochette. Si le compa-gnon blanc s’épanouissait, leur avenir, avec les filles qu’ils courtisaient, ne pouvait qu’être radieux.

En plus du lychnis flos-cuculi et du silène dioïque, les silènes sont représentés très curieusement dans l’Arrée par le silène maritime. De couleur blanche, très fréquent sur les côtes bretonnes où il affectionne les falaises et les dunes, il se plaît aussi sur les crêtes schisteuses de l’Ar-rée, se contentant de sols ingrats. En revanche, le silène de France, assez commun dans le reste du Finistère, n’est pas répertorié dans l’Arrée.

La fleur à la tombée de la nuit

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Compagnon blanc ◊ Silene latifolia ◊ Sae-ar-werc’hez

« On a parfois l’impression que les plantes échappent aux contraintes du vieillissement… mais il n’y a aucune raison qu’elles ne soient pas soumises à une sénescence programmée et que leur variabilité génétique n’évolue pas avec le temps », écrit Benoît Pujol, chercheur au CNRS. Pour étayer cette hypothèse, les biologistes de Toulouse et de Lausanne ont travaillé sur… le compagnon blanc. À chaque âge et sur trois générations successives, les cher-cheurs ont mesuré, pied après pied, la dimension et la taille des fleurs de 20 988 compagnons blancs. « Les caractères génétiques changent bien avec l’âge et se transmettent à la génération suivante. »

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!

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La ficaire et ses pétales poudrés d’or peuvent être considérés comme un symbole de fortune pour l’entrepreneurYves Rocher.

La saga Yves Rocher

Des racines en forme de petites figues lui ont donné le nom de ficaire. Quant à un de ses noms popu-laires de grenouillette, il s’explique par le fait que

Linné la considère comme une espèce de renoncule, dont le nom latin se traduit par petite grenouille. Plusieurs renonculacées poussent en effet dans l’eau ou auprès de l’eau. La fausse renoncule, l’autre nom de la ficaire, échappe en partie à la fâcheuse réputation des renoncu-lacées, vénéneuses pour l’homme et peu appréciées du bétail. Sa dénomination ancienne d’épinard du bûche-ron semble attester le fait que l’on peut la consommer, à condition de s’en tenir à ses très jeunes feuilles qui ne contiennent pas encore l’alcaloïde qui les rendra âcres et toxiques.

Autrefois réputée pour traiter les verrues, la ficaire — l’herbe à hémorroïdes — garde aussi tout son pouvoir pour soigner les varices de veines… mal placées. Par ses propriétés vaso-constrictives, elle est même à l’origine de la saga Yves Rocher dans le Morbihan. Né en 1930, à La Gacilly, Yves Rocher intègre le magasin familial de tissus et de chapeaux, à la mort de son père en 1944. Mais ce sont des problèmes de santé qui décident de son avenir. Ne parvenant pas à être soulagé par les produits pharmaceu-tiques, il se résout à consulter une guéris-seuse qui lui prescrit une pommade à base de ficaire et de saindoux pour ses hémor-roïdes.

L’onguent montrant son efficacité, Yves Rocher décide alors de le fabriquer, installant son « labo » dans le grenier familial. Autre coup de génie, celui de s’appuyer sur des petites annonces dans Ici Paris et France Dimanche pour le vendre par correspondance. Depuis, en privilégiant ce type de vente et en mettant la nature au cœur de ses produits, la société Yves Rocher a pris une stature internationale, tout en conservant sa structure familiale. Aujourd’hui, Bris, le petit-fils du fondateur, assume la direction de la société qui emploie plus de 15 000 personnes.

Pour autant, la firme Yves Rocher reste fidèle à la commune de La Gacilly et à sa région. Ancrée dans son territoire, elle y conserve ses champs en production bio, ses usines de conditionnement, son centre d’expédition. En outre, la présence d’Yves Rocher suscite une riche vie touristique, stimulée par le conservatoire de plus de 1 100 espèces végétales et l’équipement « bien-être ».

5 - 15 cm

février-mai

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Le langage populaire ne manque pas de transgresser certains interdits. La dénomination de la ficaire l’illustre bien. Aux poétiques louis d’or, pot au beurre ou épinard des bûcherons, la truculence héritée de Rabelais privilégie « les couilles de l’évêque » ou « les couillons de prêtre » par allusion aux tubercules qui pendent aux racines de la ficaire. Les lettrés eux-mêmes se révèlent tout aussi irrévérencieux vis-à-vis du clergé. Ainsi, dans les marges des Grandes Heures d’Anne de Bretagne, la ficaire est crûment désignée en latin sous le terme de « testiculus sacerdotis » (les testicules des prêtres) !

Ficaire ◊ Ranunculus ficaria ◊ Louzaouenn-an-daroued

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Très visité parles abeilles aprèsle passage des bourdons.

Ne vous fiez pas à sa gueule de loup, le lamier a bien des qualités !

Se rencontrant dans les sous-bois, en bord de chemins, le long des ruisseaux ou des rivières ou en limites forestières, le lamier jaune, comme beau-

coup d’autres plantes, ne peut cacher ses liens avec la mythologie. Amante de Zeus, Lamia déclenche la jalou-sie d’Héra, épouse de la divinité suprême de l’Olympe. Ses enfants tués par Héra, Lamia devient folle et prend une apparence monstrueuse. Se terrant dans une caverne, elle en sort pour dévorer les enfants. Cette légende donne naissance au nom lamier, à partir du mot grec laimos, qui signifie la gorge ou encore mieux la gueule béante. La forme de la fleur, en gueule de loup, a fait le reste. Le lamier s’appelle aussi galéobdolon, litté-ralement la puanteur ou le pet de la belette. En effet, une odeur désagréable et même fétide se dégage lorsqu’on froisse ses feuilles.

Pour autant, il est inoffensif. À ne regarder que ses feuilles, on le confond avec l’ortie. Mais dès que l’on voit ses fleurs, aucune confusion n’est possible. Et s’il conserve le nom familier d’ortie jaune, il ne pique nullement. Les Anglais l’appellent « golden dead nettle » littéralement l’ortie jaune morte. Lamier et ortie ne sont d’ailleurs pas de la même famille, le lamier appartenant aux labiées et l’ortie aux urticacées.

Plante alimentaire pendant les années de disette, aux vertus médicinales autrefois reconnues pour soigner ulcères, brûlures ou plaies, le lamier est aujourd’hui apprécié comme plante mellifère. Sa pollinisation se fait essentiellement par les bourdons. Pour puiser le nectar, au fond du tube de la fleur, ils se posent sur sa lèvre inférieure, et se couvrent du pollen de la lèvre supérieure. En visitant d’autres fleurs, ils dispersent le pollen resté sur leur dos, assurant ainsi la fécondation de la plante. Quant aux abeilles, le chemin ouvert par les bourdons, elles peuvent désormais butiner.

Inconvénient majeur, le lamier a tendance à coloniser l’espace environnant en formant des stolons. L’espèce cultivée dans les jardins a le même comportement, deve-nant une espèce invasive outre-Atlantique. Couvre-sol efficace, il empiète vite sur les autres espèces, y compris dans les espaces forestiers, ce qui explique qu’il soit proscrit dans plusieurs états des USA ainsi qu’en Colom-bie-Britannique, au Canada.

Un comportement invasif

15 - 50 cm

mai-juin

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Lamier jaune ◊ Lamium galeobdolon

Le lamier jaune n’est pas la seule labiée à dégager une odeur désagréable quand on froisse ses feuilles. Le surnom d’ortie puante ou d’ortie à crapaud attribué à l’épiaire des bois (stachys sylvatica) laisse supposer aussi une pestilence que certains amateurs de champignons jugent plus proche de l’odeur du cèpe. Autre « poison » pour l’odorat, même si aujourd’hui elle a souvent disparu des jardins suite aux traitements chimiques, la morelle noire. Peu appréciée des jardiniers à mains nues, elle communique son odeur désagréable.

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1 - 1,5 mètre

mai-juillet

Les racines de l’œnanthe : une très forte toxicité.

Grande plante herbacée aux fleurs blanches ou rosées regroupées en ombelles et à la tige robuste à l’odeur de persil, l’œnanthe safranée

apprécie les sols acides des prairies humides, les bords des ruisseaux et les fossés. Très commune en Bretagne, mais présente aussi du Pays basque au Pas-de-Calais sur la frange côtière, elle est également connue sous le nom de navet du diable. En effet, ses tubercules très toxiques peuvent être confondus avec la racine du navet, mais aussi avec celle du céleri ou de la carotte sauvage.

Joseph Roques, docteur en médecine, a recueilli bon nombre de témoignages prouvant la toxicité de l’œnan-the. Il s’appuie notamment sur le cas de « M. de Koeri-guin, propriétaire dans les environs de Quimper » qui fit curer les fossés de ses prairies par ses domestiques. Des racines d’œnanthe, jetées dans un champ voisin, entraî-nèrent la mort rapide de trois de ses bœufs de travail. Il cite également le cas de trente-six soldats du régi-ment de Berry qui consommèrent des racines prélevées dans les prairies de Belle-Île-en-Mer, « trompés par leur ressemblance avec la carotte ». L’un d’entre eux « mourut au bout de trois quarts d’heure dans une véritable attaque d’épilepsie ». Les autres furent sauvés difficilement « après avoir été tour-mentés par des vertiges, des nausées, des vomissements fréquents, des syncopes… »

Les chercheurs actuels s’intéressent toujours aux effets toxiques de l’œnanthe. Giovanni Appendino, professeur de chimie organique à l’Université du Piémont Oriental à Novare, est en passe d’apporter une réponse à une énigme datant de l’Antiquité. L’historien Salluste (—86, —35) évoquait en effet « la plante sardonique, qui ressemble à de l’ache. Quand on en a mangé, elle contracte les muscles de la bouche et tue en causant la convulsion du rire. »

Suivant l’interprétation de Dioscoride et de Pline, les botanistes ont habituellement admis que cette plante était la renoncule scélérate. Aujourd’hui, le chercheur italien affirme que le responsable du rire sardonique — cette crispation des muscles du visage donnant l’im-pression que le malade décède en riant — est bel et bien l’œnanthe safranée, après avoir isolé la dihydro-œnan-thotoxine qu’elle contient.

Une des plus toxiques en Europe

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Lesaviez-vous

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Œnanthe safranée ◊ Œnanthe crocata ◊ Pempiz

En 1798, le fameux Vidocq s’évade du bagne de Brest avant de connaître une nouvelle fois la prison à Lorient. Quelques années plus tard, des évadés de cette même prison connaîtront un sort moins enviable. Le docteur Pierre-François Kéraudren (1769-1858), médecin en chef des armées navales, en témoigne : « Manquant de nourriture, les évadés trouveront dans les champs l’œnanthe safranée dont ils mangent les racines, mais ils ne tarde-ront pas d’éprouver des douleurs, des convulsions, enfin une raideur tétanique qui fut suivie d’un coma profond et de la mort. La plupart des malheureux expirèrent au bout de 4 heures… »

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avril-mai

3 - 20 cm

Caractéristique des prairies humides, une violette des marais (viola palustris),photographiéeà Berrien.

L’emblème de Napoléon

Le 3 mai 1814, Louis XVIII fait son entrée officielle à Paris, suite à la proclamation de la déchéance de Napoléon et à son abdication par le traité de

Fontainebleau. Ce même jour, sur la frégate anglaise Undaunted, l’empereur déchu entre dans la rade de Portoferraio à l’île d’Elbe. Trois jours avant, se promenant dans les jardins de Fontainebleau en compagnie du duc Bossano et du général Bertrand, il avait choisi la violette comme emblème de son désir secret : le retour au pouvoir.

Le 26 février 1815, conformément à ses promesses de revenir en France avec les violettes, Napoléon embarque sur le brick l’Inconstant accompagné de cinq autres navires et de 1 200 hommes. Au pays, ses partisans préparent sa venue. Une estampe, réalisée par Jean-Do-minique-Étienne Canu, inonde la France. A priori, elle semble anodine, représentant tout simplement un bouquet de violettes. À la regarder attentivement, le bouquet de violettes recèle les profils de Napoléon, de Marie-Louise et de leur fils, le roi de Rome. La propagande napoléonienne avance à grands pas. Dans les diligences, aux champs, dans les guinguettes, le « petit caporal » devient « le caporal la Violette » ou « le père la Violette ».

Signe de ralliement des bonapartistes pendant les Cent-Jours, la violette, deve-nue fleur nationale, ne suffit pas à renverser le cours de l’histoire. Waterloo puis Sainte-Hé-lène se profilent dans un horizon proche. Pour-tant, la violette reste présente dans le cœur de Napoléon. La légende affirme qu’avant de partir pour Sainte-Hélène, il en avait cueilli quelques brins sur la tombe de Joséphine, les plaçant dans un médaillon qu’il garda jusqu’à sa mort. Quant à Marie-Louise, sa seconde épouse, elle devient duchesse de Parme, ville italienne dont l’emblème est la violette. Jusqu’à sa mort, survenue en 1847, elle signe certaines de ses lettres avec une petite violette.

Autre clin d’œil de l’histoire, la création de l’ordre des Palmes Académiques sous Napoléon, en 1808, de manière à honorer les membres éminents de l’Université de France. D’abord brodée sur leur toge, la violette deviendra, sous Napoléon III, une véritable décoration officielle. Depuis, elle conserve le joli nom de « la violette ».

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Lesaviez-vous

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Dans plusieurs corporations, la violette représente la liberté. Louis Morin (1866-1942), spécia-liste du folklore champenois, l’évoque dans la Revue des Traditions Populaires en 1895. Au maître qui lui montre la neige qui tombe en lui disant « voilà les fleurs de soumission », un compagnon lui répond un matin, en entrant dans l’atelier, tenant à la main une fleur de violette : « Voilà la fleur de liberté… », et le jour même, il reprenait son Tour de France.

Violette de Rivin ◊ Viola riviniana ◊ Melion

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Le sommet du Roc’h Ruz.

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Une histoire de complicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4

Carte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6

Légende des icônes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7

Achillée millefeuille ◊ Achillea millefolium ◊ Mildelienn 9

Ail des ours ◊ Allium ursinum ◊ Kignen-an-arzhed 11

Ajonc d’Europe ◊ Ulex europaeus ◊ Lann-gallek 13

Alliaire officinale ◊ Alliaria petiolata ◊ Sezv-kignen 15

Anémone des bois ◊ Anemone nemorosa ◊ Kokuloz-gouez 17

Arum maculé ◊ Arum maculatum ◊ Boued-an-aer 19

Asphodèle d’Arrondeau ◊ Asphodelus arrondeaui ◊ Milad 21

Aubépine à un style ◊ Crataegus monogyna ◊ Spern-gwenn 23

Grande berce ◊ Heracleum sphondylium ◊ Korz-babous 25

Bourdaine ◊ Frangula alnus ◊ Evor 27

Bruyère cendrée ◊ Erica cinerea ◊ Boked-lann ou Brug-melen 29

Bugle rampant ◊ Ajuga reptans ◊ Trompilhig-glas 31

Buglosse toujours verte ◊ Pentaglottis sempervirens ◊ Teod-ejenn-bras 33

Cardamine des prés ◊ Cardamine pratensis ◊ Beler-prad 35

Grande chélidoine ◊ Chelidonium majus ◊ Louzaouenn-ar-gwennilied 37

Chèvrefeuille des bois ◊ Lonicera periclymenum ◊ Gwezvoud 39

Cirse des Anglais ◊ Cirsum dissectum et filipendulum ◊ Askol-du 41

Cirse des marais ◊ Cirsium palustre ◊ Serjanted 43

Compagnon blanc ◊ Silene latifolia ◊ Sae-ar-werc’hez 45

Compagnon rouge ◊ Silene dioica ◊ Yarik-lart 47

Grand coquelicot ◊ Papaver rhoeas ◊ Roz-aer ou Rozenn-aer 49

Dactyle aggloméré ◊ Dactylis glomerata ◊ Geot-an-noz 51

Dorine ◊ Chrysosplenium oppositifolium ◊ Louzoù-an-arouez 53

Églantier commun ◊ Rosa canina ◊ Agroaz 55

Euphorbe réveille-matin ◊ Euphorbia helioscopia ◊ Laezh-bleiz 57

Ficaire ◊ Ranunculus ficaria ◊ Louzaouenn-an-daroued 59

Fumeterre des murs ◊ Fumaria muralis ◊ Flemm-douar 61

Gaillet des rochers ◊ Galium saxatile ◊ Añviez 63

Genêt à balais ◊ Cytisus scoparius ◊ Balan 65

Gléchome lierre terrestre ◊ Glechoma hederacea ◊ Izar 67

Herbe à Robert ◊ Geranium robertianum ◊ Louzaouenn-ar-saout 69

Table des matières

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Iris des marais ◊ Iris pseudacorus ◊ Elestr-dourek 71

Jacinthe des bois ◊ Hyacinthoides non-scripta ◊ Pour-bran 73

Jasione des montagnes ◊ Jasione montana ◊ Boked-ar-gurun 75

Jonquille ◊ Narcissus pseudonarcissus ◊ Roz-kamm 77

Lamier jaune ◊ Lamium galeobdolon 79

Linaire cymbalaire ◊ Cymbalaria muralis ◊ Lin-ar-moguerioù 81

Lotier corniculé ◊ Lotus corniculatus ◊ Melchon-kornek 83

Luzule des bois ◊ Luzula sylvatica ◊ Broenn 85

Lysimaque des bois ◊ Lysimachia nemorum 87

Grande marguerite ◊ Leucanthemum vulgare ◊ Boked Marc’harid 89

Merisier ◊ Prunus avium ◊ Gwez-babu 91

Myosotis des champs ◊ Myosotis arvensis ◊ Daoulagad-ar-werc’hez 93

Nombril de Vénus ◊ Umbilicus rupestris ◊ Krampouezh-mouezig 95

Œnanthe safranée ◊ Œnanthe crocata ◊ Pempiz 97

Orchis mâle ◊ Orchis mascula ◊ Galligot 99

Pâquerette vivace ◊ Bellis perennis ◊ Tommheolig 101

Pâquerette des murailles ◊ Erigeron karvinskianus 103

Pédiculaire des bois ◊ Pedicularis sylvatica ◊ Louzaouenn-al-laou 105

Petite pervenche ◊ Vinca minor ◊ Rouanez-vihan 107

Pissenlit commun ◊ Taraxacum officinale ◊ C’hwervizon 109

Poirier sauvage ◊ Pyrus cordata ◊ Kozhper 111

Polygale à feuilles de serpolet ◊ Polygala serpyllifolia ◊ Louzaouen ar laez 113

Porcelle enracinée ◊ Hypochaeris radicata ◊ Tuc’h 115

Potentille tormentille ◊ Potentilla erecta ◊ Kildre 117

Primevère à grandes fleurs ◊ Primula vulgaris ◊ Bokedoù-laezh 119

Prunellier ◊ Prunus spinosa ◊ Spern-du 121

Renoncule rampante ◊ Ranunculus repens ◊ Pav-bran ou Pao-bran 123

Sceau de Salomon ◊ Polygonatum multiflorum ◊ Lili-naer 125

Séneçon commun ◊ Senecio vulgaris ◊ Baoudre 127

Stellaire holostée ◊ Stellaria holostea ◊ Bokedoù-ar-werc’hez 129

Tamier commun ◊ Tamus communis ◊ Gwinienn-zu 131

Véronique officinale ◊ Veronica officinalis ◊ Gleizh-glas 133

Violette de Rivin ◊ Viola riviniana ◊ Melion 135

Viorne obier ◊ Viburnum opulus ◊ Gwenngoud 137

Bibliographie et webographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138