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Nestor Basterretxea N°01 / mai > août 2010 Hervé Hamon écrivain de marine Pascale Daniel-Lacombe et Catherine Anne arts et culture à Bayonne

Flux 43.5

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Bayonne met en valeur les arts et la culture, dans une nouvelle publication : Flux 43.5, dont l’un des principes fondamentaux est de donner la parole aux artistes. Son titre est le fruit d’une réflexion autour de l’omniprésence de l’eau à Bayonne, ses mouvements,ses caprices et ce fabuleux sujet d’inspiration qu’elle constitue. 43°5 correspond à la latitude du confluent de la Nive et de l’Adour. Flux 43.5 sera ainsi le courant, le vecteur d’information culturelle de Bayonne. Dans ce numéro, il est question de multiples rencontres… L’eau, la mer, le port, le voyage, qui régalent sans fin les Écrivains de marine et leurs lecteurs. Marie Dabadie (déléguée nationale des Écrivains de marine – secrétaire de l’Académie Goncourt) et Jean Grenet, député-maire de Bayonne, nous ont raconté autour d’un café comment et pourquoi leur est venue l’idée d’inviter ces auteurs célèbres. Flux 43.5 est une publication de la Ville de Bayonne.

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Page 1: Flux 43.5

Nestor Basterretxea

N°01 / mai > août 2010

Hervé Hamonécrivain de marine

Pascale Daniel-Lacombe et Catherine Anne

arts et culture à Bayonne

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Zigor, Régis Pochelu, Christiane Giraud, Aitor Mendizabal et Gilles Plantade exposeront à la Poudrière de mai à octobre tandis que Jean-François Larralde dressera un état des lieux de la sculpture contemporaine en Iparralde. Ce cycle donnera lieu à des conférences au musée Basque et au musée Bonnat. + d’infos www.bayonne.fr

Pensares, technique mixte sur papier

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DELIRIUM PLASTIC || ZIGOR || BAYONNE, UNE SOIRÉE ORAGEUSE

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Bayonne met en valeur les arts et la culture, dans une nouvelle publication : Flux 43.5, dont l’un des principes fondamentaux est de donner la parole aux artistes.Son titre est le fruit d’une réflexion autour de l’omniprésence de l’eau à Bayonne, ses mouvements, ses caprices et ce fabuleux sujet d’inspiration qu’elle constitue. 43°5 correspond à la latitude du confluent de la Nive et de l’Adour. Flux 43.5 sera ainsi le courant, le vecteur d’information culturelle de Bayonne.

Dans ce numéro, il est question de multiples rencontres…L’eau, la mer, le port, le voyage, qui régalent sans fin les Écrivains de marine et leurs lecteurs. Marie Dabadie (déléguée nationale des Écrivains de marine – secrétaire de l’Académie Goncourt) et Jean Grenet, député-maire de Bayonne, nous ont raconté autour d’un café comment et pourquoi leur est venue l’idée d’inviter ces auteurs célèbres.

Autres moments forts de l’été, les expositions consacrées à la sculpture en Pays Basque avec l’hommage rendu à l’œuvre de Nes-tor Basterretxea, et lui faisant pendant, les installations de la Pou-drière, espace d’art contemporain, où seront exposées respective-ment les sculptures de cinq artistes contemporains locaux, parmi lesquels Zigor (auteur du Delirum Plastic’ de notre premier Flux 43.5, page laissée libre à la créativité d’un artiste).Les arts plastiques sont à l’honneur !Au musée Bonnat, c’est une leçon de peinture que les trois artistes invités proposent aux visiteurs, soit un regard très personnel sur certaines œuvres classiques de la collection. Le spectacle vivant est dans ces pages abordé de trois points de vue différents : les réseaux indispensables à la création et la dif-fusion, la médiation culturelle et enfin le calendrier de quelques événements importants aux yeux du fameux et mystérieux Mon-sieur BYN. Dans tous les numéros de Flux, une place à part entière sera con-sacrée au cinéma. Dans cette première édition, on ne manquera pas la note d’humour apportée par le « bdéiste » réalisateur Pascal Rabaté. Enfin, le lecteur de Flux 43.5 retrouvera systématiquement une balade mettant en valeur le patrimoine urbain de Bayonne, son histoire, sa poésie, son architecture. De même, au fil de la lecture, quelques rubriques lui permettront d’apprécier l’immense plura-lité de la proposition culturelle locale. Concerts dans les bars ou en plein air, expositions dans les galeries, conférences et débats, sont autant d’offres qui complètent et élargissent l’ouverture de la ville aux arts et à la culture.

Voilà le premier numéro de Flux 43.5. Toute l’équipe éditoriale qui l’a conçu attend avec impatience vos réactions. À la manière d’une première rencontre, le plaisir de la découverte est là.

Flux 43.5 est une publication de la Ville de Bayonne.Direction de la publication : Jean Grenet Rédaction et concept : Anne-Laure Montharry / almproduction Création graphique et reportages photographiques : Raphaële de Gorostarzu / tactique graphiqueDiffusion : 5 000 exemplaires Impression : Mendiboure - Anglet Adresse : Direction de la communication, BP 6004 - 64109 Bayonne Cedex e-mail : [email protected] Tél. : 05 59 46 60 40

rencontre

Hervé Hamonmusée oh !

Nestor Basterretxea

sur la toile

« Les petits ruisseaux »

de cour à jardin

« Fort » en aparté

Les enfants sur scène

musée oh !

Œil pour œilde-ci delà

Sur les traces du port

ÉDITO

Marie Dabadie : Je viens au Pays Basque depuis toujours, c’est ma seconde patrie. Lors d’une discussion avec l’Amiral Forissier, nous avons eu l’idée de faire venir les Écrivains de marine à Bayonne, nous l’avons soumise à Jean Grenet qui s’est montré très vite enthousiaste.Jean Grenet : Recevoir les Écrivains de marine ici, ville de confluence ouverte sur l’Océan, a pour moi rapidement trouvé tout son sens. Le port, cet espace unique en bord d’Adour, représente une de nos plus grandes richesses patrimoniales. C’est depuis toujours le port d’attache ou de passage de nombreux écrivains-voyageurs comme Pierre Loti. Ainsi, nous organisons les Rencontres avec la mer, là où le port a grandi, au cœur de l’histoire fluviale de la ville : sur le mail Chaho-Pelletier.MD : Les écrivains qui seront présents à Bayonne ont une double particularité : ils marquent de leur plume la littérature française et sont de formidables conteurs, connus de tous. Je pense à Bernard Giraudeau ou Patrick Poivre d’Arvor, Yan Queffelec ou encore Isabelle Autissier. Cette concentration de personnages disposant d’une telle notoriété et d’une aussi franche proximité avec le public va apporter sur la ville un éclairage médiatique très important.JG : J’ai souhaité que ces rencontres soient le plus possible élargies à toutes les initiatives qui pouvaient enrichir leur contenu et mettre en valeur le patrimoine bayonnais. Et je dois remercier ici tous ceux qui spontanément ont répondu présents, avec enthousiasme comme toujours, à cet appel du large…

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CAPITAINE MON CAPITAINE, ÉCRIS-MOI LA MER !

« La mer nous rappelle que la nature est aussi cruelle que

belle, et que, si nous voulons la fréquenter, nous sommes voués

au compromis. »

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Comment et pourquoi devient-on Écrivain de marine quand on est, comme vous, plutôt satisfait de ne recevoir d’ordre de personne et de ne pas avoir à en donner ?L’avantage, avec les Écrivains de marine, c’est qu’on ne postule pas. Nulle démarche, nulle lettre de candidature. Pas de visites flagorneuses comme dans certaines académies. On vous passe un coup de fil et l’on vous informe que vous êtes coopté. Libre à vous de refuser, puisque vous n’avez rien demandé. C’est démocratique et luxueux.Quant à mon statut « militaire » (capitaine de frégate honoraire) je suis fort heureux qu’il soit celui d’un officier d’opérette. Les Écrivains de marine s’engagent à promouvoir la culture de la mer – fort déficiente dans notre pays – et à servir de « passeurs » entre la marine et les citoyens qu’elle sert. Le chef d’état-major, qui m’avait dit en m’accueillant que je n’aurai pas d’ordre à donner et pas d’ordre à recevoir, ce qui est très conforme à mes convictions libertaires, avait bien raison de souligner qu’aucun rapport de subordination n’est nécessaire à ces tâches.

Présentant Toute la mer va vers la ville, vous dites que vous aimez regarder la ville depuis la mer, pourquoi ?J’ai choisi ce titre (emprunté à un poème de Verhaeren) 1 afin d’exprimer un constat : quand je suis en ville, j’ai besoin de mer, quand je suis en mer, j’ai besoin de ville. Et ce balancement est le plus heureux des états. Par ailleurs, c’est manière de dire que la mer seule fait le tour du monde. Les terres ne sont que des îles, même grandes. Il faut, je crois, adopter le « point de vue de la mer » pour comprendre la terre, le point de vue du large. Et renoncer à l’idée que le centre du monde se situe ici ou là, ce qui, pour les marins, est une évidence.

Cette relation contradictoire que vous entretenez avec la mer et la navigation, d’attirance et de crainte à la fois, pourrait-elle être illustrée par La tempête et l’orage en mer de Turner ?J’aurais peine à récuser Turner… Pour les gens de mer, il est évident que celle-ci est un milieu hostile. Un bon équipage, c’est un équipage qui n’a pas peur de tout mais aussi qui n’a pas peur de rien. C’est un groupe qui évalue le danger de la même manière au même moment. La mer n’est pas un ornement du rivage, un complément de la plage. La mer nous rappelle que la nature est aussi cruelle que belle, et que, si nous voulons la fréquenter, nous sommes voués au compromis.

Votre dernier livre La diagonale du traître est sorti chez Diagonales, dont l’éditeur suit une démarche singulière en vendant groupées les versions papier et numérique des ouvrages qu’il édite. Pensez-vous qu’il s’agisse, là, de l’avenir de l’édition ?J’ai donné mon dernier recueil de nouvelles, La diagonale du traître, à un éditeur brestois d’origine. Et cela, pour plusieurs raisons. D’abord, c’est un excellent éditeur issu d’une merveilleuse librairie. Ensuite, c’est un éditeur de province et, dans l’édition, la névrose de Saint-Germain-des-Prés, j’en ai soupé… Enfin, c’est un éditeur innovant, qui prend au sérieux l’arrivée du livre numérique et souhaite à la fois ne pas le dissocier de l’édition papier et le situer dans un contexte ouvert (tout le contraire d’Apple ou d’Amazon). Les auteurs, la plupart des éditeurs, et nombre de libraires considèrent à tort qu’ils ont l’éternité devant eux. S’il est évident que le papier va rester, pour les écrits littéraires, le meilleur support, il faut assumer la révolution plutôt que la subir.

Connaissez-vous Bayonne ? Y-a-t-il un lieu ou une rive de Bayonne que vous appréciez plus particulièrement ?Je connais Bayonne, j’y suis toujours passé en coup de vent, le temps d’une escale. J’en conserve l’image d’une ville attirante dont la personnalité est forte. Comme Breton, c’est peu dire que je me sens, ici, maintes affinités. Les ponts sont des lieux exceptionnels, surtout le pont Pannecau qui unit le grand et le petit Bayonne. Est-il vrai que, de ce pont, on balançait à l’eau les femmes infidèles ?

Pourriez-vous nous recommander un livre, un disque, un film et pourquoi pas une œuvre d’art ?Un livre : Flaubert est un blaireau 2, d’Alain Chopin, qui va sortir aux éditions Dialogues. C’est une sorte d’Entre les murs réussi. Avec humour, et beaucoup de finesse, l’auteur, professeur de lycée professionnel dans le Nord, nous raconte comment la littérature et la banlieue peuvent coïncider. A condition d’enseigner autrement, vraiment autrement. Un film : Les arrivants 3, de Claudine Bories et Patrice Chagnard. Un sacré documentaire, à l’écart des lieux communs, des bons sentiments recuits. Une œuvre qui nous met face à l’autre, qui interroge

nos modèles culturels. Un disque : Toumani Diabate et Bolake Sissoko, New ancient strings . Ce sont des Maliens qui créent et interprètent, à l’aide de koras, une musique formidablement inventive et raffinée. Quant aux œuvres des plasticiens, j’irai faire un tour au musée Bonnat. Quand on a de tels trésors sous la main, on s’en régale.

1. NDR : Poésie complète, Les visages de la vie, Les douze mois, Les petites légendes Tome 7 de Émile Verhaeren, édité aux Archives et Musée Littérature, Collection Archives Du Futur, 10/09.Les villages illusoires de Émile Verhaeren, édité par Labor Littérature Collection, Espace Nord, 05/09.2. www.librairiedialogues.fr/livre/1234012-flaubert-est-un-blaireau-alain-chopin-editions-dialogues-fr3. www.educationsansfrontieres.org/article25999.html

AVANT-PROGRAMME DES RENCONTRES AVEC LA MER

Mail Chaho-Pelletier :• Rencontres avec les Écrivains de marine, lectures, conférences, tables rondes, séances de dédicaces• Marché Montmartre sur le thème de la MerVisites guidées : • Du port, à faire à pied, à vélo ou en autobus• De la goélette la Belle Poule Médiathèque : • 22 mai > 26 juin : exposition Les voyages de Pierre Loti.• 3 juin, 19h15 : conférence par Bruno Vercier, professeur de littérature contemporaine à la Sorbonne et spécialiste de l’écrivain voyageur. • Rencontre avec Emmelène Landon+ projection de ses films le vendredi 11 juin, 15h + d’infos www.mediatheque.bayonne.frMusée Bonnat :• 2 > 13 juin : à travers la chronologie de l’histoire de l’art et des mythes littéraires et picturaux liés à la mer, présentation d’œuvres majeures qui seront sorties des réserves spécialement à cette occasion. • 11 juin, 20h30 : parcours musical autour de Pierre LotiMusée Basque : • Collections permanentes salles de la Navigation et du Port de Bayonne • Salle Xocoa : carte blanche à Aurelia Arkotxa, textes & photos, Un regard sur la mer • Nouveau site internet présentant l’histoire de la chasse à la baleine. À l’occasion de la Journée mondiale de l’Océan, le musée présentera ce site créé en coopération transfrontalière avec Saint-SébastienGoûter littéraire chez Cazenave :• 4 juin, 17h, lecture de textes choisis parmi les ouvrages des Écrivains de Marine – Théâtre des Chimères+ d’infos www.bayonne.fr

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Seule la mer s’en souviendra Isabelle Autissier, Grasset, 2009Pirates des mers d’aujourd’hui Jean-Michel Barrault, Gallimard, 2007Carnets de voyages de peintres de la marine François Bellec, Ouest France, 2008Avec vue sur la mer Didier Decoin, Nil, 2006L’Atlantique est mon désert J. François Deniau, Gallimard, 1996Petit Paul et sa mouette Ursule J. François Deniau, Miles Hyman, Hachette Jeunesse 2006Un taxi mauve Michel Déon, Folio-Gallimard, 2009L’or du soir Loïc Finaz, Equateurs, 2007Souviens-toi de Lisbonne Olivier Frébourg, Folio poche, 2008Cher amour Bernard Giraudeau, Métailié, 2009Madame BâErik Orsenna, Fayard, 2003Pirates & corsaires Olivier et Patrick Poivre d’Arvor, Mengès, 2006Comme la vague offerte Yves La Prairie, Roman Gallimard, 2001La Mer dans la littérature française Simon Leys, Plon, 2003Le plus heureux des hommes Yann Queffelec, Fayard, 2007L’aile du papillon Pierre Schoendoerffer, Grasset, 2003

LIVRES

www.hervehamon.fr/

http://www.librairiedialogues.fr

Hervé Hamon sera présent à Bayonne les 12 et 13 juin dans le cadre des Rencontres avec la mer.

RENCONTRE || HERVÉ HAMON || LES ÉCRIVAINS DE MARINE

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Comment avez-vous rencontré Catherine Anne ? J’ai d’abord rencontré son écriture, et mis en scène son texte Ah là là quelle his-toire.1 En 2005, j’ai monté Petit Navire de Normand Chaurettes à Bayonne puis nous l’avons joué au Théâtre de l’Est Parisien, lors du festival 1.2.3. C’est à cette occa-sion que j’ai pu véritablement rencontrer Catherine Anne. Or, il se trouve que nous avons eu un élève commun, Pascal Sangla avec qui on s’était toujours dit que ce se-rait merveilleux qu’on arrive à monter un spectacle, seulement lui et moi, un mono-logue probablement…On a donc pris l’initiative d’écrire une let-tre ouverte aux auteurs que l’on connais-sait en leur demandant d’écrire pour nous un monologue sur le thème que l’on s’était proposé, l’effort. Et très vite il est tombé sous le sens que Catherine nous accom-pagne dans cette folie. Cette commande d’écriture, c’est vraiment l’histoire d’une rencontre, c’est un peu l’effet papillon…Cela ne représente-t-il pas un engagement financièrement lourd pour une compagnie ? Comment cela se gère ? C’est un véritable chemin de croix au milieu des nombreuses aides : Beaumar-chais2, CNT3, Arpel4, il faut répondre aux cahiers des charges imposés par ces orga-nismes. Mais spécifiquement pour Fort, Catherine Anne, directrice du Théâtre de l’Est s’est placée en tant que co-produc-trice principale avec la Scène nationale Bayonne-Sud-Aquitain.Le fait d’être co-produit et programmé par un théâtre parisien représente un sacré coup de pouce, non ? Oui, c’est une réelle opportunité pour un spectacle. Il est ardu de tourner dans sa ré-gion, mais il est indispensable d’en sortir pour y être ensuite reconnu.

N’est-il pas parfois périlleux d’avoir deux metteurs en scène autour d’un même texte ?Non, je pense qu’on a été intelligentes tou-tes les deux. Ce fût parfois un peu violent pour l’auteur auquel j’ai du imposer quel-ques césures. Mais Catherine n’a pas suivi la création qui s’est faite, ici. Nous avons ainsi trouvé une grande liberté de travail.Est-il vrai qu’elle ne connaît pas la forme que prendra son spectacle avant d’avoir travaillé avec les comédiens ?Catherine est dans son écriture, ce qui l’intéresse par dessus tout c’est d’entendre le texte passer dans le corps de ses comé-diens. Finalement, c’est quand il dit son texte qu’elle commence à voir des images. Elle écoute religieusement avec sa tasse de thé, elle ne bouge pas, il peut se pas-ser n’importe quoi dehors. Elle est finale-ment très peu attachée à la forme, c’est un auteur, ce qui lui importe le plus c’est le sens et le fond.Au mois de février dernier, Catherine Anne présentait sa dernière création, Un ciel pour tous, au Théâtre de Bayonne, es-tu le médiateur de cette rencontre avec Dominique Burucoa, directeur de la SnBSA5 ?Quand Catherine était à Saint-Jean-de-Luz, en résidence d’écriture, elle envisageait de reprendre son spectacle Petit6. J’en ai par-lé à Dominique Burucoa qui s’est montré intéressé et a souhaité la rencontrer. La reprise de Petit s’est faite à Bayonne. Ma-nifestement des liens se sont tissés. Il faut absolument, par les temps difficiles que nous traversons, être à la fois ambitieux et solidaires. Je crois vraiment que créer des réseaux fait partie des grandes missions des artistes et des programmateurs. Forts de notre expérience avec Catherine, nous sommes en train de développer avec deux autres auteurs, Karine Serres7 et Sylvain Levey8, d’autres projets.A la fin de l’année 2009, Catherine Anne a été informée, par Monsieur Georges-François Hirsch, que, malgré son souhait, elle ne pourrait pas exercer un troisième mandat de direction à la tête du Théâtre de l’Est parisien, l’État devant « organiser différemment l’offre artistique qu’il soutient à Paris »9. Cela ne met-il pas en danger le soutien que proposait cette structure à l’écriture théâtrale contemporaine ?Catherine Anne est une femme qui s’est énormément battue, elle a donné un sens

« Fort » de Catherine Anne11 mai, 20h30 Théâtre de Bayonne

Mise en scène : Pascale Daniel-Lacombeavec : Pascal Sangla et Etienne KimesMusique : Pascal Gaigne

www.snbsa.fr

www.theatredurivage.com

« Qu’est-ce que je cherche iciIl y a eu tant de vies tant de bruits

Et aujourd’hui tant de silence. Parfois je me demande si je suis réel

Pas vous »Catherine Anne

au Théâtre de l’Est. Elle y proposait un espace, un souffle d’air qui permettait à toute compagnie un tant soit peu perti-nente de s’y produire. Peu attachée aux mondanités, elle a pris beaucoup de ris-ques pour donner à ce lieu toute sa spécifi-cité. Elle y a lancé énormément d’auteurs, notamment Joël Pommerat10. Chaque an-née elle invitait un auteur associé, ce qui a entraîné beaucoup de rencontres et une très grande émulation artistique. C’est magnifique cette proposition qu’elle fait à un auteur de prendre la liberté de véhicu-ler des influences différentes au sein de son théâtre. Normalement, on a que trop tendance à se cristalliser sur ses propres certitudes artistiques…Y a-t-il un extrait de Fort dont tu souhaites particulièrement parler ? Pourquoi ?[…] Qu’est-ce que je cherche iciIl y a eu tant de vies tant de bruitsEt aujourd’hui tant de silence. Parfois je me demande si je suis réel Pas vousQuand je joue je sais que je suis réelMais la musique est-elle réelleEt ce sommet de colline est-il réelÉtait-il plus réel cet autre soirEt moiQui est le plus réelMoi debout les pieds dans les pierres ou moi là-haut qui vole Orgueilleux comme un rêve de mère […]

C’est une écriture très musicale. C’est sur ce passage que s’est basée toute ma mise en scène. Pour moi on n’est pas dans un temps réel, on est dans un temps intime, où tous les questionnements du person-nage principal resurgissent. On a travaillé sur des images prégnantes, personnelles, comme celle que j’ai livrée à Catherine rapportée par mon père – qui était enfant pendant la guerre – et dont la maison a été bombardée. De celle-ci, il n’est plus resté au premier étage que le piano. Nous nous sommes plongés dans des biographies de grands musiciens, celle du célèbre pia-niste Richter notamment, pour constater que la tyrannie est omniprésente dans l’apprentissage de la musique. Et puis un film comme Shine a également beaucoup influé sur la relation que nous souhaitions de cet enfant, personnage principal, avec son père •

1. Ah là là ! quelle histoire, Actes Sud Papiers2. www.beaumarchais.asso.fr/aide_ecriture/3. Centre national du Théâtre : www.cnt.asso.fr/4. http://arpel.aquitaine.fr/5. Scène nationale Bayonne Sud-Aquitain6. Petit, éditions l’École des loisirs7. http://www.karinserres.com/8. http://www.chartreuse.org/Site/Cnes/RepertoireAuteurs/auteurs.php ?ID_auteur=7559. www.theatre-estparisien.net/IMG/pdf/CP-ESTPARISIEN.pdf10. http://www.theatre-contemporain.net/biographies/Joel-Pommerat/

Fort est édité chez Actes Sud papiers,9,50 €

De la commande d’écriture à la production d’un spectacle, les compagnies théâtrales parcourent un vrai chemin de croix. Pascale Daniel-Lacombe, metteur en scène, en témoigne et livre les secrets de fabrication de son dernier spectacle Fort, de Catherine Anne, co-produit par la Scène nationale Bayonne-Sud-Aquitain.

DE COUR À JARDIN || « FORT »

L’EFFET PAPILLON…

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À peine rentrés de leur séjour chez le Petit Poucet, sept ours nains décident de construire leur maison en pleine forêt. Surpris par l’arrivée de l’hiver et bientôt à court de provisions, ils décident de vendre leur vache. Les aventures de ces oursons affamés ne font que commencer…

Ce spectacle, produit de l’imagination des enfants et de leur pro-fesseur, sous la direction artistique de Lise Hervio, s’insère dans le cadre du programme Éducazep des partenariats culturels que Monsieur Destugues, directeur des Réseaux de réussite scolaire de Bayonne et Boucau, met en place. L’objectif est de démystifier certains lieux culturels aux yeux des publics scolarisés dans ce qui étaient appelées autrefois les « zones d’éducation prioritaires. »Depuis trois années scolaires, les professeurs, volontaires de l’École primaire Jules-Ferry travaillent à développer un projet de sensibilisation au spectacle vivant avec la Scène nationale Bayon-ne-Sud-Aquitain.Cette action de médiation culturelle s’articule autour de trois grands axes. La classe va visiter le Théâtre de Bayonne, puis la possibilité est offerte aux enfants d’aller y voir deux spectacles, l’un accompagnés de leurs camarades et l’autre de leur famille.Enfin, des ateliers de pratique théâtrale conduits par un artiste pro-fessionnel sont mis en place. Voix, diction, respiration, placements et déplacements sont travaillés à mesure que les élèves adaptent et écrivent de nouveaux textes en classe. Le professeur qui ac-compagne les élèves est volontairement engagé sur ces projets, il les aide à penser à la mise en scène et à fabriquer les décors en amont. Cela permet aux enfants l’apprentissage de l’écriture et de la récitation de façon plus ludique, tout en éveillant leur sensibilité au spectacle vivant.Un tel projet coûte 7 000 euros et ne pourrait voir le jour sans le soutien financier de l’Éducation nationale, du Contrat urbain de cohésion social, de l’Agence de la cohésion sociale et de l’égalité des chances et de la Ville de Bayonne •

Adaptation au théâtre de la bande dessinée La Faim des sept ours nains de Emile Bravo, par la classe de Mme Dacharry, CM1 de l’école primaire Jules-Ferry et Lise Hervio, comédienne professionnelle du Théâtre du Rivage.

LES ENFANTS SUR SCÈNE

4 juin Théâtre de Bayonne dans le cadre des Maimorables

www.snbsa.fr

/ rubrique Maimorables

075 JUINGRAND SALON DE LA MAIRIE DE BAYONNE NESTOR BASTERRETXEALes différents aspects de son œuvre et de sa personnalité seront étudiés.www.eusko-ikaskuntza.org/fr

7 JUINCCI CONFÉRENCE-DÉBAT SUR LES MÉTIERS DU PORT50 et 51 allées marines www.bayonne.cci.fr

16 & 17 JUINUFR PLURI-DISCIPLINAIRE, COLLOQUE AGENDA 21Campus de la Nive 8 allée des Platanes www.bayonne.fr

CONFÉRENCES & DÉBATS

EN APARTÉ || SENSIBILISATION AU THÉÂTRE

ÉLIE BRICÉNOAuteur, metteur en scène depuis 1991, il est aujourd’hui directeur artistique de la compagnie Artizans qu’il a fondée en 2001. Il a reçu le prix de la fondation Beaumarchais en 2003 pour Camille Claudel, Être Matière et a adapté pour le théâtre Cousine K, de Yasmina Khadra, créé à Rodez en novembre 2005. Il est actuellement invité en résidence de création par la Compagnie Lézards qui bougent dans son nouveau lieu Factory 64.L’auteur, soucieux d’établir un dialogue permanent entre culture et social, a comme leitmotiv : « Ce n’est pas le théâtre qui est au cœur de la cité mais bien la cité qui devient matière première de la création théâtrale. »Certains des textes créés viendront enrichir le spectacle Inhumain trop humain, ou le cirque de l’humanité, dernier spectacle d’Elie Bricéno, créé en 2009 en off à Avignon.

http://lessaisonsdeslezards.over-blog.com/

QUI EST-CE ?

Lise Hervio, direction artistique

Page 8: Flux 43.5

NESTOR BASTERRETXEA TOUJOURS LE POING LEVÉ !

08MUSÉE OH ! || NESTOR BASTERRETXEA

Page 9: Flux 43.5

Figure de proue de l’avant-garde d’après-guerre, son travail enrichit d’images merveilleusement architecturées le patrimoine culturel mondial. Basterretxea ne cache jamais ses engagements politiques forts, une des sources probables de sa créativité féconde. C’est un régal de l’écouter raconter sa vie, sa force et son envie fertile de créer.

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Nestor Basterretxea vit dans une vieille ferme basque flanquant le golf de Fontarrabie, dont

il nous ouvre les portes généreusement.Dans le jardin, au premier plan, un bassin peu profond accueille deux sculptures blanches haut perchées. Chacune d’elles est prolongée en son sommet par une sorte de grand bras : ce pourrait être des éoliennes… Puis il nous conduit vers une œuvre qui lui tient particulièrement à cœur. C’est sa première sculpture, nous confie-t-il, un grand panneau en acier oxydé sur lequel se décrochent des courbes aléatoires, comme incisées au scalpel. De nombreuses autres sculptures dessinent un che-min que nous empruntons avec plaisir, tandis que l’artiste nous explique que certaines d’entre elles ont été vendues, et surtout qu’il souhaiterait en-core en installer six ou huit, signe de cette envie inépuisable de création. Quatre-vingt de ses sculp-tures monumentales habillent aujourd’hui le pay-sage urbain de l’Espagne, de l’Argentine, du Brésil, ou du Chili.Au rez-de-chaussée, une très grande salle est occu-pée actuellement par la plupart des œuvres qui se-ront exposées au musée Basque, dont une partie de la série Cosmogonie basque, le grand tableau em-ballé de Gernika 50 et, sur les murs, quelques-uns de ses collages les plus récents. Il nous en signale deux, de très belles compositions verticales en noir et ocre qui faisaient partie d’une série de cinq… Nestor, avec un sourire d’enfant, nous explique que les trois autres ont déjà été vendus.Au milieu de ce grand espace est aménagé une sorte de studio de restauration où l’un des fils de l’artiste travaille sur deux des dix-huit tableaux qui représentent la série Gernika 50.Placé devant ses œuvres en noir et blanc, Nestor Basterretxea pose pour la couverture de Flux 43.5

alors qu’il répond à quelques-unes de nos questions et nous explique que ce week-end le parlement bas-que lui a remis une médaille honoraire. Il a été très impressionné par cette assemblée de parlementai-res – étonnant pour un ancien conseiller du minis-tre de la culture – mais ce qui l’a le plus ému, ce sont les souvenirs d’enfance revenant à sa mémoire (à la place du Parlement basque se trouvait autre-fois son école…).Plus tard, devant quelques-unes des œuvres de la série Cosmogonie basque, l’artiste nous demande si nous croyons en Dieu, et ajoute « je voudrais croire, mais ceux qui sont croyants, ne sont pas meilleurs que nous… »De part et d’autre de la grande pièce principale, deux sous-sols font office de réserves. D’un côté des dessins, « beaucoup de dessins », Nestor dit en nous les montrant « on ne pourra pas me taxer de fainéantise. » Il nous explique qu’à une période de sa vie, il s’était fixé comme but de dessiner un por-trait par jour. Il s’arrête sur celui de Dante et sou-ligne enthousiaste combien les simples traits d’un œil peuvent être complexes. Dans l’autre sous-sol, ce sont surtout des maquet-tes qui sont entreposées, notamment celle d’un projet d’usine nucléaire, jamais construite, ou en-core la maquette du haut-relief qui orne le barrage de Arriarán… Nestor explique qu’il aurait voulu être architecte. A côté, sur une table, nous constatons que la ma-quette de la colombe de la Paix de Saint-Sébastien est très endommagée mais « à quoi bon de toutes façons » dit-il. Lui qui est allé sur le front à Sarajevo ne semble pas très convaincu que la paix puisse être une réalité tangible. Et quand on lui parle d’un certain Christ rouge d’Aranzazu, Nestor Baster-retxea lève le poing vigoureusement… •

Musée Basque & Carré Bonnat14 mai > 22 août

Commissaire d’exposition : Nestor BasterretxeaScénographie : Tipulas S.A.

MUSÉE BASQUE37 quai des Corsaires Tél. 05 59 59 08 98• Mai > juin 10h - 18h30 sauf lundis et jours fériésNocturne gratuite les mercredis 18h30 - 21h30 • Juillet > août 10h - 18h30 tous les jours • Entrée : 5.50 € Tarif réduit : 3 € • Gratuit le 1er dimanche de chaque mois�

CARRÉ BONNAT9 rue Frédéric Bastiat Tél. 05 59 59 08 52• Tous les jours 13h30 - 18h • Entrée libre

www.musee-basque.com

www.bayonne.fr

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MUSÉE BASQUE La Cosmogonie basque est constituée de 18 sculptures de bois, 6 dessins préparatoires (1972-1973) et 5 masques Ilargi Amandrearen mamuak (1977) créés sur un même thème, la mythologie et les légendes basques d’après les travaux anthropologiques de José Miguel de Barandiaran, Enciclopedia vasca en 20 tomes. « Mon but est de recréer cet univers mental propre à notre ancienne mythologie, qui donna naissance à une métaphysique primaire, peuplée de dieux tutélaires, d’indomptables forces cosmiques, la Mère Nature, des cultes magiques, des travaux quotidiens, et de la mort. Cosmogonie qui nous est parvenue à travers l’héritage familier, plein de chaleur, de la tradition orale, en nous dévoilant un monde dramatique qui surgit vigoureusement dans la nuit des temps. » Nestor Basterretxea (1977)

D’où vous est venue l’envie de créer cette série, Cosmogonie basque ?C’est le résultat d’une interrogation, d’une nécessité culturelle : pourquoi les Basques ont-ils hérité d’une langue mystérieuse, précieuse mais sans images ? J’ai voulu corriger ce manque. J’ai choisi dix-huit figures dans l’ouvrage de Barandiaran et à mesure que je lisais les textes, je dessinais.Vous verrez une planche de dessins illustrant tous ces personnages my-thologiques. Je l’ai exécuté en une heure. Je serais incapable de le refaire. Mais j’étais animé d’une telle force et d’une telle détermination, car c’était pour moi une nécessité. En espagnol, on a l’habitude de dire : « El hambre se juntó con las ganas de comer ! 1 »Il me semble que c’est une œuvre aboutie, moi je l’aime beaucoup, je con-sidère que c’est la meilleure série que j’ai jamais réalisée.J’ai donc décidé en accord avec mes enfants de céder cette collection au musée des Beaux-Arts de Bilbao, qui est à mes yeux le meilleur d’Euskadi. J’ai juste exigé que la série, dans son ensemble, continue à circuler dans d’autres musées, afin qu’elle continue à vivre son histoire. Il me semblait aussi qu’il était important que le musée de Bayonne la reçoive exactement de la même façon qu’à Bilbao. Je tiens à établir des ponts artistiques soli-des entre le Pays Basque Nord et le Sud.

Êtes-vous d’accord avec cette petite phrase dite à la Gauguin ? « C’est précisément parce que c’était primitif que c’était moderne ! »Oui, absolument, j’aurais pu l’écrire. Très souvent, je préfère les dessins primitifs aux dessins plus réalistes, je crois que la simplification du dessin se retrouve dans l’art moderne jusqu’à l’abstraction.

SES ŒUVRES À BAYONNEL’œuvre de Nestor Basterretxea est riche et plurielle : sculptures, peintures, dessins, films, design, sont autant de disciplines dans lesquelles il excelle et que met en valeur l’exposition que la Ville de Bayonne lui consacre. La présentation de ses œuvres plastiques s’articule autour de deux grandes séries, exposées au musée Basque et au Carré Bonnat.

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MUSÉE OH ! || NESTOR BASTERRETXEA

« Le noir est condensé dans des grands signes qui ont des airs d’architectures nocturnes

déchirées de clarté ou tout simplement de détails de figures particulières tellement agrandies

qu’on n’en voit plus l’image. En tous les cas, il serait vain de la

rechercher. » Vincent Ducourau

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CHRONOLOGIE D’UNE VIE

6 mai 1924 : naissance à Bermeo en Biscaye1936 & 1942 : exil en France (St-Jean-de-Luz puis Paris) puis en Argentine (Buenos Aires) où il rencontre Oteiza1952 : retour en Espagne 1954 : Biennale de Venise1957 à 1975 : partage une maison/atelier à Irun avec Oteiza1965 : réalise deux courts métrages Pilotari & Alquezar. Ama Lur reçoit le prix « Ateneo Guipuzcoano » au Festival international du cinéma de Saint-Sébastien1966 : fonde avec Oteiza, Chillida, Mendiburu, Ruiz Balerdi, Zumeta, Amable Arias et Sistiaga le « Grupo Gaur » 1991 : réalise la série de documentaires « Arte y culturas en la America prehispanica »2001 : crée le logo des amis du musée Basque de Bayonne et fait don de six stèles funéraires à l’occasion de la réouverture du musée2008 : don de la série Cosmogonie basque au musée des beaux-arts de Bilbao2010 : reçoit la « Médaille du Parlement basque », pour sa sculpture Izaro qui surplombe le pupitre de la présidence

CARRÉ BONNATLa série Gernika 50, représente 18 peintures en noir et blanc, acrylique sur bois, réalisées en 1986 pour la commémoration du bombardement du petit village de Gernika.

L’artiste est intarissable concernant la véritable histoire du bombardement du village, ou celle du tableau de Picasso, mais il est plus difficile de le faire parler de son œuvre. Il précisera simplement, « J’ai imaginé qu’une bombe éclatait dans une ferme et détruisait tout ce qu’il y avait dedans. » et il ajoute que l’usage d’autres couleurs aurait rendu décorative une œuvre illustrant cet événement dramatique.Vincent Ducourau, directeur du musée Bonnat et du Carré, dans le catalo-gue consacré à l’exposition, l’explique parfaitement :« Le noir est condensé dans des grands signes qui ont des airs d’archi-tectures nocturnes déchirées de clarté ou tout simplement de détails de figures particulières tellement agrandies qu’on n’en voit plus l’image. En tous les cas, il serait vain de la rechercher. Quelle que soit l’origine de la forme, elle n’est qu’un point de départ, une modélisation à laquelle le peintre va faire subir des glissements, de la figuration à l’abstraction, du visible à l’invisible qu’évoque la couleur noire, “le noir comme un rien, sans possibilité, mort après la mort du soleil, comme un silence éternel” (James Itten). » Conjointement à la série Gernika 50, sept collages très récents de Nestor Basterretxea viendront présenter son actualité créatrice. C’est une techni-que qu’il affectionne particulièrement, depuis longtemps, « Les collages ont toujours mérité une attention particulière pour moi, manipuler, cou-per et colorer des papiers et des cartons me semble être un travail très intéressant. Pour la rapidité des résultats, pour la facilité de les corriger, pour le plaisir d’utiliser des matériaux très différents, j’y ai découvert de très beaux résultats, surprenants. » (Extrait du catalogue de l’exposition) •

1. La faim s’est unie à l’envie de manger !

Catalogue de l’exposition :En vente au musée Basque : 39 €128 pages, bilingue français – basque. Photos inédites de Tato Edroso.Textes de Fernando Golvano, Vincent Ducourau et Nestor Basterretxea.

LE PAYS BASQUE, UN CHOIX DE SCULPTURESParallèlement à l’exposition Nestor Basterretxea, cinq sculpteurs se succèderont de mai à septembre à la Poudrière présentant quelques-unes de leurs œuvres sur l’esplanade et à l’intérieur du bâtiment.

Régis Pochelu, Christiane Giraud, Aitor Mendizabal, Zigor et Gilles Plantade donneront ainsi tour à tour au public l’opportunité d’affiner son regard sur la sculpture contemporaine en Pays Basque.

Chaque vendredi précédent le vernissage, 17h30 à la Poudrière: une rencontre avec l’artiste sera proposée et animée par Jean-François Larralde, conservateur et historien de l’art, entrée gratuite.

• 8 > 30 mai Régis Pochelu• 5 > 27 juin Christiane Giraud• 3 > 25 juillet Aitor Mendizabal• 7 > 29 août Zigor• 4 > 25 septembre Gilles Plantade

MUSÉE OH ! || POUDRIÈRE

La Poudrière 1 allée du Bastion Royal Tél. 05 59 46 61 59 Entrée libre tous les jours 13h30 - 18h30sauf dimanche & lundi

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MUSÉE OH ! || MUSÉE BONNAT

Musée Bonnat30 avril > 6 sept.Benoît PingeotSophie PujoRocanosse

Textes : Anne LuthaudScénographie : Pierre MarsaaCommissaire d’exposition : Vincent Ducourau

5 rue Jacques-Laffitte tél. 05 59 59 08 52• Jusqu’au 31 mai 10h30 - 12h30 13h30 - 17h30sauf mardi et jours fériés• 1er juin > 30 septembre 10h30 - 18h30• Entrée : 5,50 €• Gratuit -18 ans • Gratuit le 1er dimanche de chaque mois

Visite des deux musées Basque & Bonnat : Plein tarif : 9 € Réduit 4,50 €

www.musee-bonnat.

bayonne.fr

Dans cette exposition, les artistes contemporains interrogent les spectateurs et donnent des leçons aux peintres classiques les plus célèbres – quand ils n’en reçoivent pas à leur tour. On n’est pas loin de la loi du talion : « œil pour œil, dent pour dent. » Chacun à sa façon, Benoît Pingeot, Sophie Pujo, et Rocanosse interprètent les œuvres classiques qu’ils ont choisies.

ŒIL POUR ŒIL, LES LEÇONS DE PEINTURE

Outre le contrepoint des œuvres que réalisent ces trois artistes, Anne Luthaud, écrivain, qui a beaucoup discuté avec chacun d’entre eux, a tiré de ces échanges quelques phrases exprimant leur pensée à l’égard des œuvres choi-sies. Ces textes mis en scène par Pierre Marsaa, scénogra-phe de l’exposition, peuvent être lus ou ignorés, le specta-teur étant libre de son choix grâce à une subtile invention issue du cinéma en trois dimensions. Ainsi, par exemple, accompagnant un triptyque composé par Sophie Pujo, on pourra lire sous des paysages marins « J’embarque » ou « Je reste à quai. »Sophie Pujo, qui dit s’alimenter en permanence au musée, présente des exercices dessinés, une douzaine de stations. Ses tableaux sont placés entre deux œuvres anciennes. D’un côté celle qu’elle apprécie et dont elle tire la leçon, de l’autre celle qui ne trouve pas grâce à ses yeux. Sorte de « J’aime, j’aime pas » à la Roland Barthes, Sophie Pujo prétend parfois être « étonnamment péremptoire. »Rocanosse, elle, se place dans une approche toute diffé-rente, plus introspective. D’après Vincent Ducourau, la réflexion est autre. Elle va plutôt se demander devant un portrait du Greco pourquoi elle peint, et quand doit-on s’arrêter ? « Peindre, et je pourrais m’arrêter là. Pas un trait de plus, même si je sais bien que je pourrais aller plus loin. Mais comment ? Et voilà qu’arrive par un geste malencontreux le trait de trop. L’artifice, l’automatisme, le bavardage […] Préférer être dans la quête plutôt que dans l’aboutissement. Dans l’incertitude et le bancal plutôt que dans l’accomplissement. »

« Retrouver l’animalité. » Rocanosse

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SPACEJUNK BOARD CULTURE ART CENTERS 7 MAI > 19 JUINSTENCIL ONLYdu mardi au samedi, de 14h à 19h30En collaboration avec Samantha Longhi, une des spécialistes européennes du pochoir, Spacejunk propose un état des lieux de la scène artistique dédiée à cette technique.35 rue Sainte Catherine Tél. 05 59 03 75 32 www.spacejunk.tv

LA GALLIBRAIRIE 3 JUIN > 3 JUILLETMARIE LEGRAND Gravures et peintures acrylique sur ciment du mardi au samedi, de 10h à 19h24, rue Sainte-Catherine Tél. 05 59 55 09 39www.gallibrairie.fr

LE POTEAU ROSE 21 MAI > 21 JUILLET FAIS MOI UN CYGNEDessins de Gérard Sendrey51 avenue Louis de Foix Tél. 05 59 55 36 01sur rendez-vous www.lepoteaurose.com

GALERIES

KRISTIAN FRÉDRIC À NUREMBERGKristian Frédric a été sélectionné par le directeur de l’opéra de Nuremberg, M. Peter Theiler, afin de répondre à son souhait de réunir trois metteurs en scène européens pour travailler sur une création d’après l’opéra Orphée et Eurydice de Glück. http://lessaisonsdeslezards.over-blog.com/

MÉDIATHÈQUENouveau : • formule de prêt : emprunt jusqu’à 13 documents simultanémentpour une durée de 4 semaines

• La séance du vendredichaque vendredi à 15h, un film vous est proposé par la médiathèque centre-ville

• Le Comité des lecteurs, 17h30, médiathèque centre-ville tous les deuxièmes jeudis du mois

www.bibliotheque.bayonne.fr

SAVOIR & FAIRE SAVOIR

BENOIT PINGEOT : PERFORMANCES

Jeudi 3 juin, 13h« Ma miche de pain, Goldmünd, te plaît ? » devant La posada San Rafael de Achille Zo

Jeudi 17 juin, 13h« Mon Dieu hâtez vous de venir ! » devant La charité romaine de Simon Vouet

« Job est dans le patio comme un tableau en haut d’un maître autel. Alors, vais-je papoter ou être cérémoniel ? » Benoît Pingeot

Ses quinze portraits très expressifs forment des dipty-ques avec ceux qu’elle a choisis de Goya ou Rubens. À la recherche d’une certaine animalité, elle rit souvent au musée devant trop de conventions, bien qu’elle rie jaune face aux portraits du Greco. Vincent Ducourau retient de Rocanosse cette phrase devant l’un de ses portraits : « Ça fait toujours bizarre de se sentir observé par son propre Pinocchio. »Benoît Pinjeot, quant à lui, propose durant la période de l’exposition quatre happenings. Ici, quelques objets reviennent : pêle-mêle un caducée « Le caducée que je montrerai cherche une langue en “soteria”, c’est-à-dire en Salut et en Santé. Moïse n’avait-il pas brandi un serpent coulé en airain afin que les Hébreux guérissent de la morsure de ceux qui rampaient ? Nos pharmacies ne nous montrent-elles pas le serpent de la coupe de l’hygie qui nous donne le vaccin ? Et le happening… n’est-il pas une quête de vie ?…la répétition nous faisant ramper ? » ; ou encore le drapeau européen (qu’il préfère appeler « euro-pès ») : « Dois-je garder mes souliers près du drapeau Euro – pès ? »Enfin, une plaque de marbre blanc, gravée à la feuille d’or et sur laquelle est inscrit le mot « Concile » l’accompagne depuis dix ans. Puits d’érudition, talentueux oracle, il avoue son attirance pour le théâtre de Valère Novarina, avec lequel il a travaillé. « Le Théâtre, et en particulier celui de Valère Novarina, m’attire ; je pense au néon “je suis” du buisson ardent devant lequel les acteurs de cet auteur évoluent. » Quand il ne puise pas son inspiration dans le cinéma de John Cage, (Quatre minutes trente trois) pour finir en disant « Quand je parle de désœuvrement, c’est pour réfléchir à une place ou à une audace d’être en happening ou en performance… Il y aurait un néologisme à user car je me demande si cela n’est pas les deux à la fois. […] La fable, le mythe, je ne sais pas, le récit évangélique, se télescopent en un nouvelle lecture suscitant la Pâques du happening ! Et les œuvres dans tout « celà », ne sont-elles pas nos témoins ? » •

« Dans l’atelier, le modèle posé. » Sophie Pujo

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Émile, retraité et veuf, coule des jours paisibles ponctués par des parties de pêche sur les bords de Loire et les discussions avec les copains au bar du vil-lage. Pendant ce temps, son camarade Edmond, lui aussi vieux gars solitaire, n’oublie pas de rester vivant et multiplie les rencontres amoureuses en toute discrétion. Quand ce dernier meurt, Émile se retrouve face à lui même, face à des envies et des désirs qu’il croyait oubliés…

Extrait d’un entretien avec Pascal Rabaté « J’avais envie de jouer avec une certaine réalité, de boucler la boucle : la vie avait inspiré le livre, le film me faisait retourner à la vie. L’adaptation me permettait de développer certaines scènes, de les travailler autrement, notamment toutes les scè-nes d’approche entre Lucie et Emile, ou les scènes de bal…Ça me permettait aussi d’inscrire les silences dans le récit, de jouer avec le temps, avec les sons. Et puis, quitte à être trahi, autant l’être par soi-même ! […] Le livre entretient un rapport intime avec le lecteur, un rapport plus cérébral, dans lequel le temps est plus abstrait. Le cinéma a un rapport plus émotionnel. […] J’aime beaucoup la comédie italienne, Scola, Risi, Rosi, Comencini, Fellini… Leur façon de peindre les travers des gens, de la société, sans mépris mais avec poésie. Une façon de sourire en montrant les dents. J’aime aussi Tati pour la finesse du détail, sa façon de montrer sans appuyer. Je pourrais également citer Yves Robert, Séria, et tant d’autres qui m’ont nourri… » •

Pascal Rabaté a reçu de nombreux prix dont l’Alph’Art du meilleur album à Angoulême et le prix Canal BD des libraires de bande dessinée.+ d’infos www.evene.fr/livres/livre/pascal-rabate-les-petits-ruisseaux-20418.php

SUR LA TOILE || L’AUTRE CINÉMA

DEUX ÉCRIVAINS DE MARINE À L’ATALANTESamedi 12 juin, 18hLes Caprices d’un fleuveFrance – 1996 – 1h51 Réalisé par Bernard Giraudeau. Avec Bernard Giraudeau, Richard Bohringer, Anna Galiena Rencontre avec Bernard Giraudeau à l’issue de la projection.

Samedi 12 juin, 21hLe Crabe TambourFrance – 1976 – 1h55 Réalisé par Pierre Schoendoerffer Avec Jacques Perrin, Claude Rich, Jean Rochefort Rencontre avec Pierre Schoendoerffer à l’issue de la projection

AVANT-PREMIÈREMardi 15 juin, 20h45 « Les petits ruisseaux » de Pascal Rabaté

Adaptation de la bande dessinée de Pascal RabatéAvec Daniel Prévost, Bulle Ogier, Hélène Vincent, Philippe Nahonet Julie-Marie ParmentierDurée : 1h34

L’Autre cinéma 3 quai Sala tél. 05 59 55 52 98

Achetez vos places à l’avance pour les soirées et pour retenir votre table pour vos repas à La Taverne.

www.cinema-atalante.org

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LES PETITS RUISSEAUX

À L’Atalante et L’Autre cinéma, la qualité des films proposés et les rencontres consécutives sont autant

de moments de réflexion et d’échanges enrichissants et féconds. Les petits ruisseaux de Pascal Rabaté

apportent une bonne bouffée d’air frais et de rigolade. Un film qui traite de sujets qui nous préoccupent

tous, l’amour, le sexe, la vieillesse, la mort, avec beaucoup d’humour et de tendresse.

LES JEUDIS CINÉ

Nés il y a quatre ans à l’initiative de l’espace socio-culturel municipal, place des Gascons, ces séances ont été imaginées afin de retrouver l’ambiance des cinémas de quartier d’antan. Gratuites et en plein air, certaines séances ont accueilli jusqu’à quatre cents spectateurs. La première se déroule le premier jeudi du mois de juillet, Esplanade des Gascons ; elle est suivie d’un barbecue.Les films projetés, sortis en salle sept mois auparavant, sont sélectionnés par les adhérents des structures socio-éducatives de Saint-Etienne, Balichon centre-ville, Polo-Beyris et de l’Espace socio-culturel municipal. Au total sept séances sont programmées. Parallèlement, des ateliers vidéos encadrés par deux animateurs et un professionnel du cinéma sont proposés aux jeunes enfants et aux adolescents autour d’une thématique en rapport avec l’actualité. En septembre, la production de ces ateliers vidéo est projetée à L’Atalante, qui propose à l’occasion une programmation cinéma et des conférences liées à la thématique choisie.+ d’infos www.bayonne.fr

Les petits ruisseaux se mettent à nu et à l’eau, qui ponce les galets

et nettoie les corps, purifie les esprits et les trouble, comme elle le fait

avec le pastis.

Les petits ruisseaux frétillent du gardon et frétillent tout court :Merde à la mort et vive la vie !

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Arènes en scèneswww.bayonne-tourisme.com

Jeudi 8 juillet / 21h30ZZ TOP

Mardi 13 juillet / 21h30MIKA

Samedi 24 juillet / 21h30 ROBERTO ALAGNA CHANTE LUIS MARIANO

Lundi 26 juillet / 21h30 M

Jeudi 29 juillet / 21h CHRISTOPHE MAÉ CONCERT DES FÊTES 2010

Mercredi 11 août / 21h RFM PARTY 80

Maimorableswww.snbsa.fr

Dimanche 23 mai / 20h30 Théâtre de BayonneCIE KÄFIG / AGWA & CORRERIA

Vendredi 28 mai / 18h15 Bibliothèque-Médiathèque Sainte-CroixUNE AUTRE TURQUIEGratuit

Dimanche 30 mai Hauts de Sainte-Croix Esplanade de l’Espace Socioculturel

TÉTÉ1e partie : Old School Funky FamilyGratuit

Luna Negrawww.lunanegra.fr

Samedi 29 mai / 21hLES PÈRES PEINARDS Jazz manouche

9, 10 & 11 juin / 21hMODESTES PROPOSITIONS Duo Burlesque

Samedi 12 juin / 21hPAAMATH Musique du Monde

23 & 24 Juillet / 21hCOLLECTIF LUNA Café-théâtre

+ RING D’IMPROS

KALOSTRAPE Expositions temporaires d’artistes contemporains d’ici et d’ailleurs.22 rue MarengoTél. 05 59 52 94 70http://kalostrape.blogspot.com/

NO NAME• 22 mai, Dj Nono (électro-minimal à l’ancienne)20 rue pannecauTél. 05 59 59 13 30

TI BOOBOO’ZZZ • 19 mai, 22h, Tofy • 20 mai, Dj Skillz & Dj pace • 22 mai, dady Jeff (reggae dance hall)32 rue Pannecau Tél. 05 59 63 92 11http://www.myspace.com/booboozzzbar

LE BALTO• 14 mai, 19h, Tofy (blues roots rock reggae)2 bd Alsace-LorraineTél. 05 59 55 57 00

TRINQUET ST-ANDRÉ• 19 mai, 19h30 Jam sessionsrue des Tonneliers Tél. 05 59 25 76 81

SANKARA• 15 mai, Dani Llamas (folk / Jerez)22 quai Augustin-ChahoTél. 05 59 59 33 84

ALTERNATIV’

Compagnie KafigPaco VolumeM Modestes propositionsORBCB

ORBCBwww.orbcb.fr

Vendredi 21 Mai / 20h30 Théâtre de Bayonne“FRONTIÈRES” CONCERT

Vendredi 4 juin / 20h30 Chambre de Commerce et d’IndustrieBARTOKADE

Mardi 27 juillet / 20h30 Cathédrale Sainte-MarieDirection, Philippe Forget Soliste, Nicolas Gourbeix (violon)

BEETHOVEN, LA 7e SYMPHONIE PIERNE, FANTAISIE BASQUE pour violon & orchestre RAVEL, TSIGANE pour violon & orchestre ADAMS, SHAKER LOOPS

de monsieur BYNLes ++

Fête de la musiquewww.bayonne.fr

www.bayonne-tourisme.com

Place des Halles 21H / BRIGANTHYA22H45 / DISCOBALLS

Place de Lacarre 22H / FLEUR DE ZINC ET JESUS AURED

Place des 5 Cantons : 18H30 / PIFOU’S BAND20H / EZIN ASÉAK21H / TXALAPARTA

Parvis de la Cathédrale20H / PESA MOTEMA21H30 / ALEXANDER BIG BAND

Quai Dubourdieu (angle Pont Marengo)19H / NO AZAR21H30 / TRIO SOUL TEMPTATION (LAURE HAROSTEGUY)

Place de la Liberté 18H / SAUDADES DE PORTUGAL 20H30 / LES MASCAREIGNES 22H / DAMBA

Lycée le Guichot 19H / ARNAUD CASENAVE QUATUOR20H30 / DOYNA, JAZZ TZIGANE22H / JUST FRIEND

Mail Chaho-Pelletier MUSIQUE URBAINE

Place Paul-Bert 22H / PACO VOLUME23H30 / CEL 3

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16DE-CI DELÀ || VISITE GUIDÉE

Sophie Lefort, guide conférencière de la ville de Bayonne, propose une visite guidée du port ancien. De l’échauguette, place du Réduit aux quais de la Nive, elle conduit le visiteur sur les traces de grands peintres tels que André Grimard et Joseph Vernet, raconte quelques anecdotes, pour finalement laisser ceux qui s’y piquent imaginer ce qu’était le port à l’époque.

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De l’échauguette, place du Réduit, outre les traces sur

les marches d’amoureux vagabonds, on perçoit la grandeur et la puissance du confluent de la Nive et de l’Adour, la force de l’eau qui entoure la ville, la naissance du port et son déplacement progressif.

1

Le nom des rues du Petit Bayonne évoque parfois quel-

ques histoires de fameux corsaires, la rue de Coursic ou de Croisic, dans laquelle a vécu le sieur Suhigaraychipi dit le Coursic dont Jean-Paul Tillac a dressé le portrait et Édouard Ducéré 1 mentionne les ex-ploits dans quelques lettres datant de la fin du XVIIe siècle.

3

Non loin de là, le mail Chaho-Pelletier était occupé jusqu’au

XVIIIe siècle par le couvent des Corde-liers. Certaines gravures représentent les moines charriant des barriques.

4

En face sur la rive gauche de la Nive, au 48 rue des Basques a

séjourné Joseph Vernet, célèbre peintre à qui Marigny a commandé une série de tableaux représentant différents ports de France, parmi lesquels celui de Bayonne. Vernet peint de deux points de vue, de la citadelle et des allées Boufflers près de la porte de Mousserolles 2. Cependant ces deux œuvres ne sont pas les meilleures de l’artiste selon Diderot, qui considère que le moment de la journée choisi est un peu tardif et qu’elles manquent de lu-mière. Tandis que Sophie Lefort ne tarit pas de références aux aquarelles lumi-neuses et colorées du bayonnais André Grimard 3, considérant que c’est l’artiste qui a le mieux représenté le port du tout début du XXe siècle, ainsi que la vie au quotidien des Bayonnais. En marchant, Sophie précise

« on dirait que la rivière est un corps inhabité », mais en voyant les ta-bleaux de Grimard, on écoute les bruits, on sent les odeurs d’épices se mêlant à celles de la morue qui sèche sur les étals de poissonniers, on devine le linge du ba-teau-lavoir ancré sur la Nive et les étoffes colorées d’un marchand de tissus.Attentifs à notre environnement, on note qu’avec le vent d’ouest les embruns ef-fleurent nos narines. On peut alors s’ima-giner ces voiliers qui remontaient l’Adour, puis la Nive, après avoir traversé le golfe de Gascogne.

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Pour conclure, notre guide nous conduit jusqu’au bras sud du transept de la cathédrale,

où l’on peut voir en clef de voûte la cé-lèbre nef bayonnaise. Avec ses agrès, son mât, son château et son équipage, elle symbolise la puissance navale de la ville. La nef est un navire de haute mer à mât unique, bordage à clins et gouvernail axial (dit aussi gouvernail d’étambot) « à la bayonnaise » ou « à la navarresque. »La boucle est bouclée. Quelques belles images en tête, nous regrettons déjà de ne plus voir de bateaux sillonner la Nive…

1. Histoire maritime de Bayonne et du pays basque de Edouard Ducéré édité par La Decouvrance Eds, collection amateur averti, 04/062. http://www.musee-marine.fr/public/virtuel/vernet/ 3. http://fpalang.perso.neuf.fr/

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SUR LES TRACES DU PORT ANCIEN

3 visites autour du portsont proposées par les guides conférencières de la ville : À vélo : du centre-ville à l’embouchure, rive gauche.À pied : le port en centre-villeEn bus : rives droite et gauche

www.bayonne-tourisme.com/

visites-guidees/index.html

Quai Galuperie, il convient de s’arrêter devant la maison

Dagourette, musée Basque, où se fabri-quaient les galupes et où l’on peut visiter les salles de la Navigation et du Port de Bayonne. Tout le long de la rive et jus-qu’au pont du Génie, on découvre quel-ques témoignages de la présence d’un port ancien, les quais de chargements et déchargements avec leurs rampes, esca-liers ou anneaux d’arrimage.

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