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AIDE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE MODULES DEAMP DC2 et DC4. Accompagnement éducatif et aide individualisée aux personnes dans les actes de la vie quotidienne Soutien médico-psychologique Isabelle Sue-Sammut

Formation DEAMP - Modules DC2 et DC4 - Itinéraires … · En conclusion, le métier d’AMP et la formation ont évolué depuis la réforme du diplôme en 2006, de même que les

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AIDE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE

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S DEAMPDC2 et DC4. Accompagnement éducatif et aide individualisée aux personnes dans les actes de la vie quotidienne Soutien médico-psychologique

Isabelle Sue-Sammut

AIDE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE

AIDE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE

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DEAMPDC2 et DC4. Accompagnement éducatif et aide individualisée aux personnes dans les actes de la vie quotidienne Soutien médico-psychologique

Isabelle Sue-Sammut Responsable pédagogique et formatrice dans un organisme de formation de travailleurs sociaux

La loi du 11 mars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. Le « photocopillage », c’est l’usage abusif et collectif de la photocopie sans autorisation des auteurs et des éditeurs. Largement répandu dans les établissements d’enseignement, le « photocopillage » menace l’avenir du livre, car il met en danger son équilibre économique. Il prive les auteurs d’une juste rémunération. En dehors de l’usage privé du copiste, toute reproduction totale ou partielle de cet ouvrage est interdite. Des photocopies payantes peuvent être réalisées avec l’accord de l’éditeur. S’adresser au Centre français d’exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-Augustins, F-75006 Paris. Tél. : 01 44 07 47 70.© Vuibert – mars 2011 – 5, allée de la 2e D.B., 75015 Paris – Site Internet : http://www.vuibert.fr

ISBN : 978-2-311-00178-5Conception couverture : HDL Design / Conception intérieur : Linéale ProductionPhotographies de couverture : © Pregnant Carer Helps her elderly Pacient to Her Feet Deanm 1974 – Fotolia.com © Children Playing with Clay, Teacher helps, Polska Dot Images – Matton.fr © Ederly Person with Home Help - Phovoir © Father Helping Teenage Son with Homework – PhotoAlto, Laurence Mouton.

A vant-propos

Avant-propos • 9

Cet ouvrage est possible aujourd’hui car la réforme a bouleversé les voies d’accès au DEAMP. Aujourd’hui nous nous situons dans des temps où les besoins d’aide aux personnes en situation de dépendance sont de plus en plus importants. Tout cela est soutenu par des lois ouvrant sur « l’égalité des chances pour tous » dans des projets législatifs de rénovation de l’action sociale et médico-sociale.

Ces temps plutôt favorables pour l’évolution du métier d’AMP sont pour moi une source d’inquiétude.

En effet, mes craintes portent sur l’exercice des professionnels ayant cette fonction d’AMP et leur formation.

Ma fonction de formatrice me laisse entendre et apercevoir les pratiques d’AMP sur les terrains professionnels. Les titres comme « fonction d’AMP » ou « AMP faisant fonction d’aide-soignant » ou encore « AMP faisant fonction d’animateur » et d’autres fonctions encore démontrent la vulnérabilité de ce statut.

L’aspect médico-psychologique invite le professionnel à posséder des compétences dans les champs du sanitaire et du social ; son rôle de veille sur la santé des personnes qu’il côtoie quotidiennement est indissociable de son rôle d’accompagnant éducatif auprès d’un public vulnérable. Contenir l’AMP dans un champ plutôt que l’autre le rend incompétent.

Ainsi, « l’AMP faisant fonction d’aide-soignant, de moniteur-éducateur, d’éducateur spécia-lisé, d’animateur » a pour seul argument l’aspect économique.

En ce qui concerne la formation au DEAMP, les organismes formateurs doivent étayer, soutenir cette noble profession. Il ne s’agit pas de former des pseudo aides-soignants ou autres substituts professionnels.

Les activités de l’AMP telles que décrites dans le texte de référence consistent à « veiller, participer, aider, observer, transmettre, proposer, susciter, stimuler, favoriser l’autonomie, aider au maintien, faciliter l’intégration, établir une relation, repérer, évaluer, analyser des capacités ». Ces fonctions sont complexes, elles relèvent d’un travail de collaboration entre les personnes vulnérables et l’équipe pluriprofessionnelle, « observer, transmettre, référer, évaluer » sont des actions à responsabilité nécessitant des capacités d’analyse.

Ici ma posture rédactionnelle est celle d’une formatrice. La transmission de quelques connaissances n’est pas l’essentiel de l’ouvrage. Vous trouverez une interprétation des textes de référence et notamment sur les huit compétences concernant les deux modules ici représentés. Par ailleurs, la lecture de certains écrits rédigés par des stagiaires en forma-tion, des AMP en poste et des personnes handicapées porte un éclairage sur les thèmes abordés. Ma participation rédactionnelle vient compléter ces écrits, ces témoignages.

Je souhaiterais que cet ouvrage vienne solliciter votre intérêt pour l’être humain et plus particulièrement pour les métiers d’accompagnement des personnes en situation de dépendance.

En conclusion, le métier d’AMP et la formation ont évolué depuis la réforme du diplôme en 2006, de même que les moyens d’y accéder. Ma fonction de formatrice me laisse apercevoir combien l’exercice de ce métier s’est complexifié. Aujourd’hui le référentiel métier ouvre les portes aux AMP dans les maisons d’enfants à caractère social (MECS), les centres d’héber-gement et de réinsertion sociale (CHRS)… Les terrains ont-ils pensé la fonction d’AMP en complémentarité avec les autres professionnels ? Quelle place leur réserve-t-on ? Est-ce la complémentarité que peut apporter ce type de professionnel dans une équipe ?

Le champ professionnel ou plus exactement le monde du travail était fondé sur une logique de formation / qualification, aujourd’hui il relève d’une logique de compétences / employabilité…

Cet ouvrage s’adresse donc aux personnes ayant des questions sur le métier d’AMP, sur les conditions de son exercice, sur le diplôme, les conditions d’admission aux épreuves, les textes légalisant le diplôme et les contenus de la formation.

Bonne réflexion !

10 • DEAMP

Sommaire • 11

S ommaireIntroduction ................................................................................................................................................... 15

Partie1–Lediplômeetlemétierd’AMP

I Historique ......................................................................................................................................... 19

II Ledécretdu2 mars2006etl’arrêtédu11 avril2006 ...................................................................................... 21

III Équivalenceavecd’autresdiplômes ...................................................... 29

IV Ledispositifdevalidationdesacquisdel’expérience(VAE) ................................................................... 30

V Unéclairagesurlesdifférentsréférentiels .................................. 32

VI Lesréférentielsdudomaine11. Référentiel de formation ................................................................................................................... 332. Référentiel de compétences ............................................................................................................ 343. Référentiel de certification ............................................................................................................... 34

VII Lesréférentielsdudomaine21. Référentiel de formation ................................................................................................................... 352. Référentiel de compétences ............................................................................................................ 363. Référentiel de certification ............................................................................................................... 37

VIII Lesréférentielsdudomaine31. Référentiel de formation ................................................................................................................... 382. Référentiel de compétences ............................................................................................................ 393. Référentiel de certification ............................................................................................................... 40

12 • Sommaire

IX Lesréférentielsdudomaine41. Référentiel de formation ................................................................................................................... 412. Référentiel de compétences ............................................................................................................ 423. Référentiel de certification ............................................................................................................... 43

X Lesréférentielsdudomaine51. Référentiel de formation ................................................................................................................... 442. Référentiel de compétences ............................................................................................................ 453. Référentiel de certification ............................................................................................................... 46

XI Lesréférentielsdudomaine61. Référentiel de formation ................................................................................................................... 472. Référentiel de compétences ............................................................................................................ 483. Référentiel de certification ............................................................................................................... 49

XII Définitiondelaprofessionetducontextedel’intervention .................................................................... 50

XIII Visiondumétierd’AMP ............................................................................................... 53

Partie2–LeDF2I LescompétencesduDC2 .......................................................................................... 57

1. Repérer les dimensions éducatives, affectives, sociales et culturelles des temps clés du quotidien ........................................................................................................... 582. Repérer et évaluer les besoins et les capacités de la personne aidée .............................. 593. Établir une relation d’aide dans les actes de la vie quotidienne ........................................ 604. Satisfaire aux besoins fondamentaux et veiller au bien-être et au confort de la personne ........................................................................................................... 61

II FichesthématiquesFiche 1 – La dépendance ........................................................................................................................... 63Fiche 2 – Accompagner .............................................................................................................................. 65Fiche 3 – L’autonomie ................................................................................................................................. 68Fiche 4 – Les besoins ................................................................................................................................... 70Fiche 5 – Le handicap .................................................................................................................................. 73

III FichespratiquesFiche 6 – Le vêtement ................................................................................................................................. 75Fiche 7 – L’aide à l’habillage ...................................................................................................................... 77

Fiche 8 – L’alimentation et les repas ...................................................................................................... 80Fiche 9 – L’aide aux repas ........................................................................................................................... 82Fiche 10 – Le corps ....................................................................................................................................... 84Fiche 11 – Le concept Snoezelen ............................................................................................................ 89

IV LacertificationduDC21. Présentation des épreuves de certification ................................................................................ 912. Le compte rendu d’intervention .................................................................................................... 923. Trois exemples de comptes rendus d’intervention ................................................................. 964. Thèmes de réflexion ......................................................................................................................... 1205. Exercices de réflexion sur différents thèmes ........................................................................... 123

Partie3–LeDF4I LescompétencesduDC4

1. Mettre en œuvre des aides adaptées… .................................................................................... 1312. Utiliser les activités quotidiennes comme support à la relation ...................................... 1313. Détecter des signes révélateurs d’un problème de santé… ............................................. 1324. Avoir une communication appropriée à la situation de la personne ............................. 132

II FichesthématiquesFiche 1 – L’écoute ........................................................................................................................................ 133Fiche 2 – L’observation .............................................................................................................................. 135Fiche 3 – L’évaluation ................................................................................................................................. 136Fiche 4 – La communication ................................................................................................................... 138Fiche 5 – L’éthique ...................................................................................................................................... 145Fiche 6 – La douleur ................................................................................................................................... 148Fiche 7 – L’intimité ...................................................................................................................................... 151Fiche 8 – La maltraitance ......................................................................................................................... 153

III LacertificationduDC41. Présentation des épreuves ............................................................................................................. 1552. Deux exemples d’épreuve écrite du DC4 .................................................................................. 1563. Exercices, sujets de notes de réflexion sur une problématique professionnelle avec pistes de correction ................................................................................................................ 1594. Exercices de notes de réflexion aidant à l’acquisition de votre positionnement professionnel d’AMP ......................................................................................................................... 163

Bibliographie .............................................................................................................................................. 165

Listedessigles .......................................................................................................................................... 167

Sommaire • 13

Introduction • 15

IntroductionCet ouvrage s’adresse aux personnes ayant des questions sur le métier d’AMP. Ce dernier n’étant pas toujours identifié dans les institutions pour des raisons diverses, le profes-sionnel éprouve quelquefois des difficultés pour trouver sa place au sein d’une équipe pluri-professionnelle. Les thèmes abordés ici pourront aider à la réflexion afin de préciser le rôle et la fonction de l’AMP dans son exercice d’accompagnant. Les textes législatifs étayent tous les propos tenus au fil des pages. J’invite tous les lecteurs à étayer cette réflexion sur l’aide aux personnes en situation de dépendance. La réforme du diplôme a modifié la formation, les conditions d’accès de celle-ci, de même que les épreuves d’admissibilité.

Le diplôme s’obtient avec la note minimale de 10 sur 20 pour chacun des six modules présentés lors du DEAMP. Aujourd’hui il est possible d’obtenir plusieurs modules sur les six ; dans ce cas la validation sera partielle et le diplôme sera obtenu lors de la validation totale.

Les épreuves sont appelées certification ; certaines sont sous la responsabilité de la DRJSCS (ancienne DRASS), d’autres épreuves sont organisées par l’organisme formateur. Dans le cadre de la validation des acquis de l’expérience (VAE), les certifications sont organisées par la DRJSCS.

Les modes d’accès sont élargis :■■ Première voie : la formation, complète ou partielle. Il s’agit de s’inscrire dans un cursus

de formation dispensé par un organisme de formation ou lycée professionnel.■■ Deuxième voie : la VAE (validation des acquis de l’expérience). La pratique profession-

nelle dans la fonction d’AMP d’une durée minimale de trois années autorise les candidats à présenter un dossier faisant état de leurs activités professionnelles en rela-tion avec le diplôme demandé (voir pages suivantes).

■■ Troisième voie : l’apprentissage, un contrat de ce nom définit les conditions de forma-tion de manière très précise. Il détermine l’âge minimum et maximum, la rémunération, le nombre d’heures sur le terrain professionnel apprenant, le suivi et le nom du tuteur ayant suivi une formation spécifique… Le dispositif repose sur un processus d’appren-tissage en alternance, comportant du temps sur le terrain professionnel et les temps « de cours ».

Ce contexte d’obtention du diplôme installe des nouveaux dispositifs de formation, notam-ment de la formation partielle répondant aux besoins de candidats n’ayant pas l’intégralité de la formation à suivre. Cet ouvrage s’inscrit dans cette démarche, il cible deux domaines de formation (DF) sur les six composant l’intégralité de la formation au DEAMP. Ces deux DF constituent ce que l’on nomme le «cœurdemétier». C’est pour cette raison que nous avons choisi de vous présenter ces contenus en premier et sans les dissocier.

Ce livre se présente donc en trois parties distinctes.

La premièrepartie comporte les textes législatifs, la VAE, les équivalences de diplômes, le métier d’AMP, son historique et quelques paroles de professionnels sur le métier.

16 • Introduction

La deuxièmepartie est constituée du module de formation n° 2 (DF2), des chapitres portent successivement sur les compétences attendues, les référentiels, leurs sens ; quelques thèmes spécifiques à ce module sont rédigés sous forme de fiches ; les épreuves, des exemples de travaux sont présentés ainsi que les conditions des épreuves.

La troisièmepartie présente le module de formation n° 4 (DF4), des chapitres portent successivement sur les compétences attendues, les référentiels, leurs sens ; quelques thèmes spécifiques à ces modules sont rédigés sous forme de fiches ; les épreuves, leurs modalités de passage, un exemple de l’épreuve écrite, des sujets d’exercices pour la prépa-ration à l’épreuve avec des pistes de correction sont proposés.

L’ensemble de cet ouvrage ne se veut pas exhaustif. Ces pages sont organisées et rédigées dans une cohérence pédagogique propre. Les thèmes développés et les choix sont une interprétation des textes de référence issue d’une réflexion construite à partir de mon expérience de formatrice dispensant la formation d’AMP, faisant partie des jurys de certifi-cation et ayant exercé pendant environ dix années ce beau métier.

Je vous souhaite d’agréables moments de réflexion !

e DF2LPartie2

Fiches thématiques • 63

Fiches thématiquesCes fiches traitent des thèmes essentiels du domaine de compétences 2.

Ladépendance

Toute personne est dépendante d’une façon ou d’une autre, que ce soit d’un objet, d’une personne, d’un groupe, d’une institution. Cette dépendance caractérise l’humai n car : « L’humain est un mammifère supérieur, supérieur parce qu’infirme à la naissance, grâce à quoi il est supérieur puisqu’il a besoin d’une communication ave l’autre pour pouvoir survivre » (citation de Françoise Dolto, séminaire inédit, rapportée par G. Guillerault dans Le Corps psychique).

Définition

Rapport de sujétion, subordination. État d’une personne qui ne peut plus réaliser toute seule les actes de la vie quotidienne. (Larousse)

Etpourledireautrement

Nid douillet qu’il me faut quitterMa vie m’arrache à la sienneSéparations,Déchirure,Instant de première respiration.Toute ma vie je construirai.

Depuis la naissance du « MOI ! »AUTRUI sera ton prénom,EGO le mien.

Il grandit, se nourrit,Se sépare de ce qui l’a construit.Autonomie pointe le bout de son nez…Nid douillet qu’il me faut quitterMa vie m’arrache à la sienneSéparations,Déchirure,Instant de première respiration.Toute ma vie je construirai…

« La dépendance entraîne le besoin d’aide humaine dont certaines doivent pouvoir être apportées par la communauté à laquelle appartient la personne » (citation de Geneviève Laroque, colloque « Handicap, dépendance, exclusion », 1999).

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64 • Le DF2

« Être physiquement dépendant, c’est une frustration inenvisageable pour qui ne l’a jamais vécu » (citation de Marcel Nuss dans son ouvrage, La Présence à l’autre).

« La dépendance est la situation d’une personne qui a besoin de l’aide d’autrui pour vivre une vie décente » (citation de Geneviève Laroque, présidente de la Fondation nationale de gérontologie).

« Nous autres, êtres humains, sommes des animaux qui dépendons de l’amour » (cita-tion de Humberto Maturana).

Commentaires

Sur un plan médical : un besoin compulsif d’absorber une substance (drogue, alcool, tabac…).La dépendance consiste à ne pas être en capacité de se mouvoir, de choisir, de prendre des initiatives, de communiquer ses désirs, ses besoins, ses demandes.Lorsque l’incompréhension s’invite entre deux êtres la frustration s’installe. Marcel Nuss nous parle de celle-ci. Il nous dit que la vie d’une personne en situation de dépendance « n’est qu’un chapelet de deuils à faire… ». L’accompagnant est en mesure de se poser la question suivante : que deviennent les désirs, les plaisirs, les besoins singuliers des personnes dans cette situation ?

Pratiquesprofessionnellesdel’AMP

Très récemment, un stagiaire faisant fonction d’AMP dans un EHPAD (établissement hébergeant des personnes âgées dépendantes) me dit : « Dans l’établissement dans lequel j’exerce mon activité d’AMP, il est interdit de s’attacher aux personnes que l’on accompagne… » Par ailleurs, pour pallier l’éventuel détournement de l’interdit, le personnel se voit changer d’étage et de personnes à accompagner, de « liste » tous les trois mois, pour éviter tous liens de dépendance affective.

Dans le cadre d’accompagnements quotidiens, les deux personnes en présence témoignent d’une confiance réciproque. Tout cela s’accomplit dans une ambiance où les regards complices et les silences pleins d’attention invitent au respect ; là, dans cette relation de qualité vient s’immiscer l’organisation d’une institution. Dans ce cas, que signifie la relation ? Et plus spécifiquement comment arrive-t-on à penser l’accompa gnement des personnes en situation de dépendance comme une suite de gestes réalisés par un défilé de professionnels ?La relation de confiance vient enrichir et surtout satisfaire des besoins chez la personne en situation de dépendance. Comment envisage-t-on d’aider la personne lors des repas, par exemple, en portant la cuillère à la bouche si la confiance est absente ? Cet acte très intime ne peut se réaliser sans ce lien.L’accompagnementn’existepassileprofessionnelrestedanslamécanique desgestes (voir fiche sur l’accompagnement).L’empathie, l’attention, la connaissance et la reconnaissance d’autrui, la compréhension des besoins de l’autre sont des valeurs fondamentales. Elles atténuent le sentiment

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Fiches thématiques • 65

d’impuissance, d’inutilité ; ainsi l’accompagnant évite à la personne de se retrouver devant sa propre incapacité à exister sans l’aide d’autrui.La considération, le respect, la complicité, la confiance sont des valeurs acquises au fil des jours ; le professionnel et la personne aidée surmontent ensemble les difficultés, ils apprennent à communiquer ; l’élaboration d’un langage commun, adapté, permet de proposer un accompagnement individualisé.

Nous vous invitons à lutter contre l’accomplissement des tâches matérielles sans le sens donné à la situation dans laquelle vous vous trouvez. Les choses qui vont de soi, les opinions, les représentations personnelles sont à bannir.

Accompagner

Définition

Arrêtons-nous un temps sur l’étymologie si riche de sens : du latin populaire coponiem, celui qui partage le pain. Cela suppose d’entrer en relation dans une attitude d’ou-verture et de partage. Se donner à chacun une part de ce qui est offert. Soulignons la précieuse réciprocité de l’échange.Accompagner : aller de compagnie avec ; se joindre à quelqu’un pour aller où il va, en même temps que lui.

Commentaires

Le compagnonnage existait déjà au temps des bâtisseurs de cathédrales.Les pratiques des compagnons sont évoquées dans une ordonnance de Charles VI pour les cordonniers de la ville de Troyes.Il est dit : « Plusieurs compagnons et ouvriers dudit métier, de plusieurs langues et plusieurs nations, allaient et venaient de ville en ville pour voir et savoir les uns des autres. »Ainsi se trouvait énoncée l’idée d’entraide, de protection, d’éducation et de transmis-sion entre les membres d’une même corporation.Les Compagnons du devoir et du Tour de France partagent dans les statuts de leurs associations des valeurs communes sur lesquelles s’appuie leur démarche :

■■ l’accueil et l’accompagnement ;■■ l’ouverture et l’attention mutuelle ;■■ la solidarité et le partage de connaissances et de savoir-faire.

Nous retrouvons des valeurs similaires dans le manifeste universel des compagnons d’Emmaüs.

Indicationbibliographique

◗ NUSS Marcel, La Présence à l’autre, 2e édition, Dunod, 2008.

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66 • Le DF2

Le concept s’enracine dans de nobles filiations où de solides valeurs fédèrent des hommes au fil des siècles dans une œuvre commune.De façon plus contemporaine on est en droit de s’interroger sur des dérives mercan-tiles voire sectaires envahissant le champ du développement personnel. Prétentions dangereuses et illusoires de maîtres à penser, de coachs en tout genre, tentant de combler les manques, de pallier les déficits. Leurs pratiques offrent l’illusion du mieux vivre, dictent des conduites, annihilent les libertés, renforçant des problématiques de dépendance, aggravant les fragilités.

L’accompagnement auquel nous souhaitons réfléchir est doté d’une éthique sans faille, influençant ses pratiques.Lorsqu’il s’agit de la question de la relation à l’autre et de la responsabilité qu’elle engage, la réflexion se doit d’être permanente et approfondie. L’accompagnement ne se nourrit pas seulement de louables intentions ou de propositions séduisantes, c’est un long chemin souvent, dans lequel on s’engage avec quelqu’un qui, parfois, cherche sa route.Alchimie de la rencontre, se reconnaître et cheminer ensemble. Cela sous-entend pour l’accompagnement, un désir, un élan, afin de rejoindre l’autre là où il en est de son propre cheminement, de s’ajuster à ses rythmes, parfois à sa lenteur. Il est si facile d’impose r sa propre cadence ou sa propre lecture du monde.L’autre peut m’aborder par une plainte me désignant comme quelqu’un d’utile pour lui, suscitant mon intérêt, réclamant ma sollicitude.Comment alors rester humble, ne pas se sentir tout-puissant lorsque l’accompagnant est investi comme celui qui sait, celui qui possède ce que l’autre n’a pas, celui qui dispose des moyens d’agir, du pouvoir de décision ?Face à cet autre souffrant, vulnérable, une relation asymétrique s’installe, souvent périlleuse, si les effets ne sont pas questionnés et mis en perspective.Il arrive aussi que la souffrance de l’autre devienne intolérable à l’accompagnant. Il peut devenir sourd aux plaintes réitérées, éprouver un besoin impérieux de s’écarter d’un danger, fuir cette trop grande proximité. L’apparente indifférence, le sentiment d’impuissance et la culpabilité sous-jacente guettent l’accompagnant.Une halte s’impose pour reprendre son souffle, poser un sac devenu trop lourd à porter seul. Le voyage est parfois long, c’est important d’être plusieurs sur le chemin de l’accompagnement.Accompagner, entrer en relation avec un autre, cela n’est pas qu’une affaire d’injonction ou de volonté ; il s’y mêle inévitablement des pensées, des émotions, des sentiments, pas toujours faciles à reconnaître et à gérer.

Accompagner, c’est faire l’expérience de la différence, parfois cela fait peur, pourtant c’est aussi ce qui enrichit. Il s’agit de la prendre au sérieux, respecter la différence c’est lui permettre de s’énoncer, d’être entendue ; c’est soutenir les plus discrètes, les plus subtiles, voire les plus inhabituelles formes d’expression.La réalité de l’autre échappe toujours à l’image que j’en ai, à l’idée que je m’en fais ; sa singularité, son irréductible mystère invitent à s’éloigner de la logique cartésienne du « tout comprendre ».

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Fiches thématiques • 67

Emmanuel Levinas évoque dans son œuvre sa conception de l’autre et de l’altérité. Elle ne se réduit pas, nous dit-il, à une interrogation théorique, penser notre rapport à l’autre est aussi, pour ce philosophe, une responsabilité éthique. Ainsi énonce-t-il : « la véritable rencontre avec autrui tient dans le fait que je ne la possède pas. Prétendre le connaître expose à cette forme si fréquemment banalisée de la négation de l’altérit é » : refus de l’autre dans son droit à être lui, différence niée, bafouée.Faire l’expérience de la différence, c’est ne pas enfermer l’autre dans mon projet pour lui, c’est l’aider à naître au sien, à le mettre en œuvre, en mobilisant et soutenant ses propres ressources. C’est ne pas décider à sa place de ce qui serait bon pour lui, mais faciliter l’expression de son propre désir. L’accompagnement ne peut se concevoir que sur le mode de la collaboration, cela nécessite l’adhésion de l’accompagné. Mettre en œuvre un accompagnement respectueux d’autrui en offrant toute la sécurité utile par le maintien du lien, quels que soient les aléas de l’accompagnement et le compor-tement de l’accompagné.Accompagner, c’est conserver une approche positive tout en étant le garant d’un univers de règles. C’est aussi responsabiliser, soutenir la prise de décision. C’est être prêt à intervenir tout en ménageant un certain retrait.

Pratiquesprofessionnellesdel’AMP

Dans un premier temps, le verbe laisse apparaître au moins deux personnes, se trou-vant toutes deux dans une interdépendance. Ici la définition porte sur l’idée « de faire avec l’autre ». Accompagner impose la mobilité, le changement. Il s’agit toujours d’accompagner vers quelqu’un ou quelque chose, ce mouvement consiste à se rendre d’un point à un autre.Dans un deuxième temps, accompagner est un concept professionnel dans le champ du secteur social. Selon Maëla Paul, « Guider, escorter, conduire » représentent alterna-tivement cette idée d’accompagner.

Escorter évoque la discontinuité, avec l’idée associée d’un obstacle à passer. Escorter c’est protéger en s’opposant à ce qui fait ou pourrait faire obstacle.C’est aussi rassurer au sens de soutenir la personne dans les phases difficiles en l’écoutant.Escorter s’inscrit entre deux postures professionnelles : « veiller sur » et « surveiller ».Guider est entendu ici comme conseiller une personne, l’informer afin qu’elle choisisse son chemin, sa place, son rôle. L’accompagnant adopte ici une posture de guide. La guidance est possible si une relation de confiance est établie. Guider impose l’idée d’autonomie. En effet, l’accompagnant laisse à l’accompagné la possibilité de choisir parmi des possibles. Le guide facilite le choix, il n’impose pas et ne fait pas à la place. Cette relation positionne l’accompagnant et l’accompagné sur un niveau d’égalité humaine.

Conduire est une posture qui s’inscrit dans une relation autoritaire. Le conducteur est celui qui maîtrise, il met en mouvement, il active, il accélère, il décide de la vitesse de la direction, il freine et s’arrête lorsqu’il le souhaite.

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68 • Le DF2

Accompagnerc’estteniralternativementcestroispostures.L’AMPestlegarantducadredel’accompagnement.Il doitdoncescorter,guider,conduireenfonc-tiondessituationsrencontrées.

Marcel Nuss écrit à propos de la posture d’accompagnant qu’elle « n’est pas donnée à tout le monde… » car être au service de quelqu’un sous-entend la capacité « de suppléer, de compenser, donc d’être disponible, attentif et ouvert… la capa-cité de savoir se mettre en retrait… ».

L’AMP, lors d’une toilette par exemple, accompagne quotidiennement des personnes en situation de dépendance. Il va conduire la personne dans le temps choisi par l’ins-titution pour accomplir cet acte. L’organisation institutionnelle impose un rythme quotidien. Cependant, la conduite appartient aux professionnels en qualité de garant du fonctionnement institutionnel.Mais l’AMP sera dans ce même temps un guide, un soutien dans les gestes à accomplir pour réaliser cette toilette.L’AMP a aussi pour fonction d’escorter la personne tout au long de la toilette en restant à l’écoute, en observant les difficultés, les humeurs, les problèmes cutanés… L’AMP protège et veille au bien-être et au confort de la personne en situation de dépendance.

L’autonomie

Définition

L’autonomie est la capacité pour une personne de vivre selon ses propres règles. Étymologiquement, en grec, le mot autos veut dire « soi-même », et nomos, « loi ». Est autonome une personne ou un groupe qui se conduit selon ses propres lois. C’est devenu le pouvoir pour une personne de s’organiser elle-même, mais sous certaines conditions (par exemple, quand on parle de territoires autonomes, par opposition à des territoires indépendants et souverains). Pour la personne que peut accompagner l’AMP, l’autonomie se comprend comme le maintien et le développement chez elle de ses capacités à s’occuper d’elle-même dans les actes de sa vie quotidienne.

Commentaires

Prise dans son sens étymologique, l’autonomie est un objectif impossible : chaque personne vit dans une interdépendance, et celui qui prétendrait se passer des autres pour n’obéir qu’à ses propres règles pourrait passer pour un fou. D’ailleurs, une défi-nition de la folie pourrait être celle de l’autonomie poussée dans ses excès : être à soi-même sa propre loi, en niant l’existence des libertés d’autrui.Mais l’AMP n’entend pas l’autonomie dans ce sens et l’associe à une démarche vivante, celle par laquelle une personne, du fait de ses infirmités ou de son grand âge, risque de perdre ces espaces de décisions qui caractérisent tout être humain « autonome » :

■■ prendre soi-même soin de son corps ;■■ s’habiller, se nourrir, se déplacer soi-même ;

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La certification du DC2 • 91

La certification du DC2La certification comporte plusieurs types d’épreuves. Le référentiel indique une soute-nanceorale et des évaluations à l’aide d’une grille d’évaluation d’un coefficient 1 pour chacune des épreuves.

1 Présentation des épreuves de certificationa. Les évaluationsElles sont au nombre de deux.Si le candidat est salarié, une évaluation aura lieu lors du stage et l’autre sur le terrain employeur.Si le candidat n’a pas d’employeur, les deux évaluations appartiendront aux deux terrains de stage qu’ils l’ont accueilli.Ces évaluations font l’objet de notations conjointes entre les établissements de forma-tion et les terrains professionnels. La notation s’effectue à partir d’une grille d’évaluation. Les modalités et les outils d’évaluation sont à l’appréciation des organismes de formation et des terrains professionnels. La notation est « attribuée conjointement », sans durée imposée, en présence d’un formateur et d’un professionnel.

b. La soutenance oraleElle est organisée par la DRJSCS, à partir d’un écrit rédigé par le candidat, il est nommé compterendud’intervention. L’élaboration de cet écrit est réalisée pendant le temps de formation. Il peut être normalisé par une charte rédactionnelle (5 pages minimum et 8 pages maximum, police 12, Time New Roman, marges, interlignes, couleur d’imprimerie…).L’oral, d’une durée de 30 minutes, est animé par un formateur et un professionnel de terrain. L’écrit reste un support d’échange, il n’est pas noté. Les candidats doivent orale-ment, pendant ce temps d’évaluation, prouver l’acquisition des quatre compétences attendues dans ce DC2. À savoir :2/1 – Repérer les dimensions éducatives, affectives, sociales et culturelles des temps clés du quotidien.2/2 – Repérer et évaluer les besoins et les capacités de la personne aidée dans les actes de la vie quotidienne.2/3 – Établir une relation d’aide, dans les actes de la vie quotidienne, associant aspects éducatifs et / ou relationnels et techniques.2/4 – Satisfaire aux besoins fondamentaux et veiller au bien-être et au confort de la personne.

Objectifdel’épreuve: « Évaluer au moyen du compte rendu d’intervention et de la soute-nance qui en est faite par le candidat son positionnement professionnel ».

IV

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2 Le compte rendu d’interventionLe compte rendu d’intervention est l’écrit à produire pour la soutenance de l’oral du DC2 devant les jurys de la DRJSCS.

L’écritIl se présente sous la forme d’un dossier dactylographié contenant 5 à 8 pages.Ce travail rédactionnel est élaboré par le candidat. L’objectif essentiel de l’écrit consiste à démontrer au jury la capacité du candidat à repérer des temps institutionnels dans lesquels l’AMP apporte une aide éducative et un accompagnement individualisé aux résidents dans leur vie quotidienne.

Le candidat doit donc choisir « un temps clé du quotidien », il repère un moment institu-tionnel pour élaborer son écrit.Pour reconnaître un « temps clé », le candidat doit observer les activités institutionnelles répétées qui rythment les journées les unes après les autres.Il existe deux manières d’accueillir les personnes dans les établissements, l’internat et le semi-internat. La modalité de l’internat présente des « temps clés » organisés sur 24 heures continues, 365 jours par an. Alors que le semi-internat a une amplitude horaire quotidienne de 7 heures environ, 5 jours par semaine.En fonction du lieu d’exercice des AMP les temps clés pourront varier selon la modalité d’accueil. Il est donc nécessaire de choisir parmi ces temps : le lever, la toilette, l’aide à l’habillage, le petit déjeuner, l’accueil des personnes en externat, le « temps libre » avant ou après le repas de midi, la sieste, la collation, le départ pour les externes, le souper, la veillée, le coucher, la tisane… (Cette liste n’est pas exhaustive.)Lorsque le candidat a choisi ce temps dans lequel il aime accompagner les personnes qu’il aide au quotidien, il lui faut porter une réflexion sur les quatre dimensions de ce « temps clé », à savoir affective, éducative, culturelle, sociale.

Exempledecompterendud’intervention

L’établissement dans lequel je travaille accueille soixante-dix résidents présentant des déficiences intellectuelles associant des troubles du comportement et / ou des défi-ciences sensorielles, sans handicap physique. Quarante-deux femmes et vingt-huit hommes vivent à l’année dans ce bâtiment récemment construit. La moyenne d’âge est de quarante-sept ans, le plus jeune a vingt ans et le plus âgé a soixante-deux ans. Trente résidents sont accueillis en foyer d’hébergement et quarante en foyer de vie. Ce dernier se divise en quatre unités de dix résidents chacune. Je travaille sur deux de ces unités, comme les huit autres AMP. Mes interventions sont rythmées par une planification de huit semaines. Je change donc d’unité toutes les huit semaines. Je suis AMP depuis cinq ans dans cet établissement et depuis deux années j’accompa gne les résidents en foyer de vie. Auparavant je travaillais auprès des personnes en foyer d’hébergement. L’association a un projet d’agrandissement et de diversification de

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structures. La construction d’un foyer d’accueil médicalisé et la création d’un service d’accompa gnement à la vie sociale viendront compléter la structure existante.

J’ai choisi le moment du petit déjeuner car dans l’établissement dans lequel j’exerce mon métier d’AMP c’est un temps auquel nous pourrions apporter des modifications. En effet le rythme biologique de certains résidents n’est pas respecté, pour d’autres ce temps n’est plus adapté. Je saisis l’occasion de ce travail pour écouter davantage les besoins des résidents. Mes observations seront transmises et discutées en équipe afin d’améliorer ce moment qui détermine la journée de chacune des personnes accompagnées.

Le lever s’effectue tous les jours à partir de 7 heures. L’équipe éducative prend le relais des surveillants de nuits à 6 h 45. Quinze minutes sont prévues pour la transmission des informations entre les deux veilleurs, l’éducateur spécialisé et les quatre AMP. Deux AMP supplémentaires arriveront en horaire décalé à 9 heures, jusqu’à 16 heures.Dès 7 heures nous frappons aux portes de tous les résidents, nous entrons dans la chambre des personnes réveillées. Ensuite nous accompagnons à la douche les personnes souillées de la nuit pour les habiller de propre et les accompagner au petit déjeuner. Sa prise s’inscrit entre 7 h 30 et 8 h 30. En général les travailleurs du foyer d’hébergement le prennent dès 7 h 30 pour partir en ESAT avec le bus de 8 heures.Certains résidents du foyer de vie ont hâte de prendre ce repas, d’autres prennent davan-tage le temps car ils n’aiment pas l’agitation provoquée par les départs des travailleurs. Cependant ils ont peu de temps pour flâner car tout est débarrassé à 8 h 30.

Le petit déjeuner est un repas qui s’envisage sous différents aspects. Lorsqu’il est pris par des personnes en situation d’activité professionnelle, ou d’activité scolaire, dans une contrainte horaire il s’envisage comme un geste d’hygiène alimentaire. Il s’agit là d’éducation alimentaire qui consiste à se nourrir avant de produire des efforts.Par contre pour les vacanciers, les retraités et autres, les personnes ayant un peu de temps à accorder à ce repas, il s’agira d’un moment d’échanges, de convivialité, un moment où on prend des nouvelles du monde par la lecture d’un journal, par la radio, la télévision. C’est un moment propice aux rituels : un, deux… cafés, thés… Ils regardent, ils écoute nt la nature. Ils prennent le temps d’inviter l’extérieur chez eux. Ils prennent la mesure, ils scrutent le ciel pour choisir leur tenue vestimentaire, ils vérifient la température au thermo mètre. Ces habitudes, coutumes, rituels permettent de s’installer dans la vie.

Dimensionéducative: les phrases comme « ne pars pas le ventre vide » ou « ne bois pas ton café debout », « lave-toi les mains avant de te mette à table » sont les témoins d’une éducation alimentaire. Le petit déjeuner arrive après 10 heures environ depuis le dernier repas. Par conséquent il doit être un repas riche en vitamines, il a une valeur nutrition-nelle importante car il nourrit notre organisme affaibli. En France notre éducation porte sur la prise de repas trois fois par jour, avec une collation vers 16 heures. La nourriture étant ainsi répartie préserve des grignotages intempestifs.

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Isabelle Sue-Sammutest titulaire d’un master en sciences de l’éducationaprès un parcours professionnel dans les secteursdu social et du médico-social.Elle est responsable pédagogique dans un organisme de formationde travailleurs sociaux et formatrice auprès de personnesen formation d’AMP et jury aux épreuves du DEAMP.