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Nuage de mots (Wordle) créé à partir des gazouillis publiés (sur Twitter) par les participants pendant le Forum FORUM SUR LÉCHANGE DES CONNAISSANCES RAPPORT SOMMAIRE COMMUNAUTÉS DE PRATIQUE : CE QUI FONCTIONNE ET CE QUI NE FONCTIONNE PAS UTILISER LES CONNAISSANCES POUR FAIRE PROGRESSER LA LUTTE CONTRE LOBÉSITÉ JUVÉNILE Novembre 2012 Préparez pour : Division des interventions et des pratiques exemplaires, Centre de prévention des maladies chroniques

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Nuage de mots (Wordle) créé à partir des gazouillis publiés (sur Twitter) par les participants pendant le Forum

FORUM SUR L’ÉCHANGE DES CONNAISSANCES RAPPORT SOMMAIRE

COMMUNAUTÉS DE PRATIQUE : CE QUI FONCTIONNE ET CE QUI NE

FONCTIONNE PAS UTILISER LES CONNAISSANCES POUR FAIRE PROGRESSER LA LUTTE CONTRE

L’OBÉSITÉ JUVÉNILE Novembre 2012

Préparez pour : Division des interventions et des pratiques exemplaires, Centre de prévention des maladies chroniques

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 2

TABLE DES MATIÈRES

GRANDES LIGNES DU FORUM ......................................................................... ERROR! BOOKMARK NOT DEFINED.

RÉSUMÉ ............................................................................................................................................................................... 3

OBJECTIFS DU FORUM ...................................................................................................................................................... 5

MOTS D’OUVERTURE ET DE BIENVENUE ...................................................................................................................... 5

THÈME 1 : LE RECOURS AUX CP POUR LA MOBILISATION DES CONNAISSANCES ................................................. 6

DISCOURS PRINCIPAL ........................................................................................................................................................... 6 PRINCIPAUX SUJETS DE DISCUSSION ....................................................................................................................................... 8 EXPOSÉS D’EXPERTS EN RAFALE : L’ART ET LA SCIENCE DES CP - EXEMPLES ............................................................................. 9 PRINCIPAUX SUJETS DE DISCUSSION ..................................................................................................................................... 10 DE MEILLEURES PRATIQUES POUR LES CP : PRINCIPAUX POINTS SOULEVÉS LORS DES DISCUSSIONS DE GROUPE EN MATINÉE ........ 12

THÈME 2 : LE PAYSAGE DE LA MOBILISATION DES CONNAISSANCES - PRÉVENTION DE L’OBÉSITÉ JUVÉNILE ............................................................................................................................................................................................ 16

DISCOURS PRINCIPAL ......................................................................................................................................................... 16 PRINCIPAUX SUJETS DE DISCUSSION ..................................................................................................................................... 17 EXPOSÉS D’EXPERTS SUR L’UTILISATION DES CP POUR LUTTER CONTRE L’OBÉSITÉ JUVÉNILE : LEÇONS APPRISES ET POSSIBILITÉS 18 PRINCIPAUX SUJETS DE DISCUSSION ..................................................................................................................................... 22 RECOURIR AUX CP POUR LA PRÉVENTION DE L’OBÉSITÉ JUVÉNILE : PRINCIPAUX POINTS SOULEVÉS LORS DES DISCUSSIONS DE

GROUPE EN APRÈS-MIDI ..................................................................................................................................................... 23

MOT DE LA FIN ................................................................................................................................................................. 25

ANNEXE 1 : ORDRE DU JOUR ......................................................................................................................................... 27

ANNEXE 2 : RÉSULTATS DE L’ÉVALUATION ET RAPPORT TWITTER .................................................................... 28

Remerciements

Nous tenons à remercier les membres du comité de planification du Forum sur l’échanges des connaissances (FEC) pour leurs conseils et leurs commentaires judicieux : Ximena Ramos-Salas – Réseau canadien en obésité, Dawn Hatanaka – Réseau canadien en obésité, Kirstin Sears – Centre de collaboration nationale des méthodes et outils, Greg Penney – Association canadienne de santé publique ainsi que Laura Donatelli, Christine Gray, Leanne Labelle, Steve Poulin, Kerry Robinson, Manal Salibi et Michele Lyons – Agence de la santé publique du Canada.

Nous remercions également Thom Kearney, de Rowanwood Consulting, pour l’animation de l’événement, Diane Finkle Perazzo, pour la prise de notes, ainsi que les conférenciers et orateurs principaux : Cameron D. Norman – orateur principal de CENSE Research and Design, Ximena Ramos-Salas – Réseau canadien en obésité, Andree-Ann Dufour Bouchard – Équilibre, Peter Levesque - Knowledge Mobilization Works, Simon Bridge - Ressources naturelles Canada, Michael Robidoux – Université d’Ottawa, Nazeem Muhajarine – Université de la Saskatchewan, Suzie Pellerin - Coalition québécoise sur la problématique du poids, Katy Wong - Centre pour l’avancement de la santé des populations Propel

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 3

Le Forum sur l’échange des connaissances (FEC) a été financé par le Division des interventions et des pratiques exemplaires, Agence de la santé publique du Canada. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas la politique officielle de l’Agence.

Forum d'échange de connaissances bref Le recours aux réseaux sociaux augmente dans le domaine de la santé publique et les praticiens participent de plus en plus à des conversations isolées qui se déroulent, pour la plupart, au sein des communautés de pratique (CP), qui sont en train de devenir des tribunes importantes pour l’échange et la diffusion des connaissances. En effet, les CP offrent aux spécialistes des divers domaines une occasion unique de créer, d’échanger et d’appliquer des connaissances, que ce soit au sein d’une équipe en particulier ou dans un ensemble d’organisations. Bâtir une CP est un moyen pratique de gérer des connaissances et d’améliorer notre compréhension du contexte dans lequel œuvrent les intervenants du secteur de la santé publique.

On compte un grand nombre de CP actives en matière de santé publique et le Forum sur l’échange des connaissances (FEC) 2012 visait à examiner de plus près certaines d’entre elles afin de déterminer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas en ce qui concerne la mise en application des connaissances. L’objectif du Forum était donc de s’inspirer de résultats obtenus dans le secteur de la santé publique ainsi que dans d’autres secteurs pour déterminer comment les CP peuvent faire progresser la lutte contre l’obésité juvénile au Canada, un enjeu de santé publique devenu critique (26 % des enfants et adolescents canadiens ont un surplus de poids ou sont obèses) qui est aujourd’hui une priorité d’intervention de tous les gouvernements.

RÉSUMÉ La Division des interventions et des pratiques exemplaires du Centre de prévention des maladies chroniques de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a tenu le Forum sur l’échange des connaissances (FEC) au Centre de conférences du gouvernement, à Ottawa, le 3 octobre 2012. Le forum a réuni virtuellement et en personne de plus de 100

divers praticiens communautaires, spécialistes en communication et en échange de connaissances, professionnels et universitaires étudiant les maladies chroniques, l’élaboration et l’échange de connaissances, la santé publique, la promotion de la santé et la santé communautaire ont assisté au Forum.

Le FEC 2012 était axé sur le recours aux communautés de pratique (CP) pour améliorer l’échange des connaissances et les mesures de prévention de l’obésité juvénile. Les participants ont analysé comment les CP peuvent utiliser la coordination des interactions, les nouvelles technologies de communication et les médias sociaux pour obtenir, échanger et utiliser des connaissances dans le but d’améliorer les résultats en santé publique.

Le FEC 2012 donnait suite au FEC tenu en novembre 2010, lors duquel des technologies d’échange de connaissance, comme les médias sociaux, ont été examinées afin de

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déterminer dans quelle mesure elles peuvent renforcer la collaboration entre les praticiens de la santé publique à l’égard de la prévention et du contrôle des maladies chroniques.

Le Forum a débuté avec le mot d’ouverture de Tim Hutchinson, directeur de la Division des interventions et des pratiques exemplaires. Monsieur Hutchinson a parlé de l’objectif du Forum et souligné l’importance s’entraider pour optimiser l’efficacité de notre utilisation des CP pour relever des défis comme celui de la prévention de l’obésité juvénile. Cameron Norman, de CENSE Research and Design, a ensuite fait une allocution portant sur le recours aux CP pour la « mobilisation des connaissances ». Il a notamment donné un aperçu de la théorie sociale sur les CP et des divers types de CP. Monsieur Norman a indiqué qu’il y a une différence entre des réseaux et des CP, et il a souligné qu’il peut être très ardu de les évaluer.

Après cette allocution, différents experts ont fait des exposés en rafale sur l’art et la science des CP. Peter Levesque, de Knowledge Mobilization Works, a parlé de la CP d’Ottawa sur l’échange et le transfert des connaissances, Andrée-Ann Dufour Bouchard a pour sa part décrit le mandat de l’organisme sans but lucratif nommé ÉquiLibre, qui s’intéresse aux questions relatives à l’image corporelle, à la santé et au poids, tandis que Simon Bridge, de Ressources naturelles Canada, s’est penché sur l’utilisation efficace d’une CP pour promouvoir la communication et de meilleures pratiques en matière de réunions.

Les participants ont ensuite formés de petits groupes pour discuter des moyens de bâtir la confiance au sein d’une CP, de leur expérience et de leurs constatations en ce qui a trait au maintien d’un dialogue soutenu et des échanges durant le cycle de vie d’une CP, de certaines stratégies pouvant favoriser la croissance et l’évolution des CP au fil des ans, et des principaux obstacles à la participation et à l’apprentissage qui sont associés aux CP.

Pendant l’après-midi, les participants ont examiné de plus près la façon dont les connaissances sont présentement « mobilisées » dans le domaine de la prévention de l’obésité juvénile. Ximena Ramos Salas, directrice générale du Réseau canadien en obésité (RCO), a donné un aperçu du travail effectué par le RCO et souligné le besoin pressant d’une CP dans le domaine de l’obésité. Elle a passé en revue plusieurs CP ayant un lien avec l’obésité, comme TROPIC, un groupe d’intérêt composé dans lequel on trouve des chercheurs, des cliniciens, des professionnels de la santé, etc.

Après la présentation de Mme Ramos Salas, un deuxième groupe d’experts a parlé des leçons apprises et des possibilités relatives à l’utilisation des CP pour contrer l’obésité. Michael Robidoux, de l’Université d’Ottawa, a parlé du développement de CP dans les communautés rurales éloignées de Premières Nations, Nazeem Muhajarine, de l’Université de la Saskatchewan, a décrit le mandat du réseau d’intervention en développement des jeunes enfants nommé « kidSKAN », Suzie Pellerin, de la Coalition québécoise sur la problématique du poids, a expliqué le fonctionnement de la CP de cette coalition, et Katy Wong, du Centre pour l’avancement de la santé des populations Propel, a parlé de la CP nommée Youth Excel CLASP, une initiative financée par le Partenariat canadien contre le cancer.

Les participants ont ensuite formé de petits groupes et suggéré une gamme de CP qui seraient utiles à ceux qui tentent de comprendre et de réduire la prévalence de l’obésité

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chez les enfants. Ils ont identifié des groupes, des secteurs et des intervenants qui pourraient tirer avantage d’une implication (accrue) dans les CP existantes en matière de prévention de l’obésité juvénile et cerné les obstacles au transfert des connaissances par l’entremise des CP dans ce domaine. Enfin, ils ont discuté du renforcement des liens entre les CP s’intéressant à la prévention de l’obésité.

Les participants ont convenu qu’il y a bel et bien un besoin permanent de CP pancanadiennes pour la prévention de l’obésité et ils ont formulé un ensemble de suggestions pour y parvenir.

Vers la fin de la journée, l’animateur du Forum, les conférenciers et les organisateurs y sont allés de commentaires et observations pour rappeler l’importance du rôle joué par les CP dans la réduction de l’obésité juvénile.

Cinquante-sept pour cent des participants ont rempli le formulaire d’évaluation du Forum. La majorité des répondants ont jugé que le Forum avait été grandement utile pour mieux comprendre les communautés de pratiques (CP), leurs avantages et les défis connexes. (Voir l’annexe 2 : Résultats d’évaluation)

OBJECTIFS DU FORUM Principaux objectifs du FEC 2012

Orienter la prise des décisions et l’élaboration des politiques et programmes quant à l’utilisation des CP

Accroître la compréhension des obstacles organisationnels aux CP, de façon générale et pour la question de l’obésité juvénile précisément

Examiner comment de grandes organisations diversifiées peuvent participer à des CP dirigées par le grand public et apprendre de ces dernières

MOTS D’OUVERTURE ET DE BIENVENUE ~ Thom Kearney, Strategy Guy, Inc. - Animateur

Thom souhaite la bienvenue aux personnes présentes au Centre de conférences du gouvernement, à Ottawa, ainsi qu’à celles qui participent à distance au moyen du service WebEX. Il fait mention du large éventail de compétences, d’expertise et d’expérience de l’ensemble des participants et encourage ces derniers à prendre la parole tout au long de la journée.

~ Tim Hutchinson, directeur, Division des interventions liées aux maladies chroniques

Au nom de l’ASPC et du Centre des maladies chroniques, Tim souhaite la bienvenue aux participants du 4e FEC annuel. Il passe en revue les objectifs du Forum, c’est-à-dire l’acquisition de compétences en prévention des maladies chroniques au Canada grâce à une meilleure compréhension de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas avec le recours aux CP pour faire progresser la lutte contre l’obésité juvénile. Il souligne l’importance des trois objectifs clés de l’atelier : 1) accroître la compréhension des avantages des CP; 2) examiner la façon dont diverses organisations participent à des CP et

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les appuient; 3) examiner comment des CP peuvent être mises sur pied et renforcées, surtout dans le contexte de la lutte contre l’obésité juvénile.

THÈME 1 : LE RECOURS AUX CP POUR LA MOBILISATION DES

CONNAISSANCES

Discours principal

~ Cameron D. Norman, directeur, CENSE Research & Design

La théorie sociale relative aux CP a été initialement avancée par Etienne Wenger, qui définissait les CP comme une approche transversale à l’apprentissage collectif, à la gestion du savoir, au développement communautaire et à l’habilitation personnelle. Les CP constituent des méthodes d’apprentissage social collectives et auto-structurées qui comptent un nombre croissant d’usages dans divers secteurs de la santé et des affaires. De nos jours, les CP comprennent la plupart du temps une composante virtuelle (électronique) explicite.

« Les communautés de pratique sont des groupes de personnes qui partagent un même

sujet de préoccupation ou une même passion pour une activité quelconque et qui

cherchent à s’améliorer au moyen de rencontres régulières. » [traduction]–

Etienne Wenger

Les CP peuvent être animées et administrées, mais elles sont d’abord et avant tout des initiatives volontaires dans lesquelles des personnes s’unissent autour d’un intérêt ou d’un projet commun dans le but habituel de résoudre un problème ne pouvant être résolu autrement. Les CP ont connu du succès dans la promotion du dialogue sur des enjeux comme la lutte au tabagisme, l’éducation professionnelle, les soins primaires et les systèmes de santé, l’éducation en matière de santé et bien d’autres.

Types de CP 1. Communautés d’entraide : Offrent un forum qui permet aux membres de la communauté

de s’entraider dans leur travail quotidien. 2. Communautés de pratiques exemplaires : Conçoivent et diffusent des pratiques

exemplaires, des lignes directrices et des procédures à l’intention de leurs membres. 3. Communautés de gestion des connaissances : Organisent, gèrent et structurent un

ensemble de connaissances. 4. Communautés d’innovation : Génèrent des idées novatrices, de nouvelles connaissances

et de nouvelles pratiques.

Selon l’examen systématique des CP par Li, et al, il n’y a pas de définition opérationnelle ou de description commune pour les CP, ni une structure organisationnelle commune. La qualité des ouvrages de recherche varie et des questions demeurent sans réponse relativement à la dynamique du pouvoir, à la capacité de gestion des connaissances et à la croissance personnelle par opposition au développement organisationnel. Parmi les caractéristiques qui

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sont communes à tous les groupes étudiés, on trouve l’interaction sociale, l’échange de connaissances, la création de connaissances et le concept «identity-building ».1

La figure 1 illustre le schéma d’un réseau. Ce schéma est fondé sur les efforts déployés par le Dr Peter Selby pour créer une CP sur la lutte contre le tabagisme au moyen d’Internet.

Figure 1 : Communautés de pratique sur la lutte contre le tabagisme

Source: Norman CD, Huerta T., Knowledge transfer & exchange through social networks: building foundations for a community of practice within

tobacco control, Implementation Science, vol. 1, n° 20 (2006).

Les CP sont particulièrement utiles pour tenter de résoudre des problèmes complexes, comme les maladies chroniques et l’obésité, pour lesquels il n’y pas de solution simple et unique. Beaucoup de groupes et de personnes détiendront une partie de la solution, mais le réseautage est nécessaire pour mettre l’information en commun et combler les lacunes. Autrement dit, les CP appuient le concept selon lequel le tout est plus grand que la somme de ses parties.

« Il est important noter la différence entre les réseaux et les communautés de pratique.

Ces dernières sont en fait des réseaux, mais les réseaux ne sont pas tous des

communautés de pratique. »

Les CP ont besoin d’une certaine masse critique, par exemple, une famille n’est pas une communauté. Elles ont aussi besoin d’un espace physique ou virtuel et les membres doivent se rencontrer régulièrement (mais pas nécessairement fréquemment).

Les médias sociaux, comme Linked In, YouTube, Facebook, Twitter, Pinterest et Google+, ne se sont pas avérés pertinents pour renforcer les CP et faire augmenter leur nombre. Il faut toutefois mentionner que la participation à ces communautés présentes dans les médias

1 Li LC, Grimshaw JM, Nielsen C, Judd M, Coyte PC, Graham ID. Use of communities of practice in business and health care sectors: a systematic review. Implementation Science. 2009;4(1):27.

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sociaux est volontaire, tout comme l’échange d’information qui s’ensuit. Les médias sociaux ne peuvent pas être complètement structurés.

« Les CP ne sont pas faciles à évaluer. Cela exige de réfléchir différemment à

la mesure de l’efficacité. Pensez-y. Comment déterminer si la conversation a

été « efficace »? »

En conclusion, Cameron a posé les questions suivantes aux participants : 1. Pourquoi avons-nous besoin d’une communauté de pratique pour contrer les maladies

chroniques et l’obésité? 2. Pourquoi n’avons-nous pas formé une telle CP avant? Et si nous l’avons fait, pourquoi n’en

savons-nous pas davantage à son sujet? 3. Y a-t-il des obstacles à l’établissement d’une CP sur la prévention des maladies et de

l’obésité? Est-ce que ces obstacles seront écartés grâce à vous?

Principaux sujets de discussion

Définir les paramètres : Comme il est difficile de définir une communauté dite efficace, il est aussi ardu de cerner les aspects sur lesquels il sera stratégiquement avantageux de consacrer notre énergie. Il pourrait donc être préférable de mettre l’accent sur un seul aspect du problème de l’obésité (p. ex. l’obésité juvénile) et de le décortiquer (p. ex. les programmes de conditionnement physique à l’école). Il s’agit, à la base, de générer une énergie et une volonté de former une CP.

Définir les critères de mesure : Les médias sociaux sont déjà munis de nombreux outils pour mesurer le succès. Cependant, il est préférable que les méthodes soient le plus simple possible. Les chiffres sont utiles, mais il faut également disposer de données ethnographiques qui reflètent le langage des médias sociaux. À titre d’exemple, Facebook offre diverses façons de générer de la rétroaction pouvant être mesurée qualitativement (p. ex. le nombre de « j’aime », de commentaires et de « partage »). À noter que la plupart des conversations sur les médias sociaux ne pas linéaires.

On peut aussi se reporter au nombre de personnes participant à la conversation, tout en prenant garde de ne pas se laisser emporter par la taille totale, car la qualité des participants importe souvent plus que la quantité.

CP fructueuses : Depuis plusieurs années, il existe des CP fonctionnelles et renommées en matière de lutte contre le tabagisme et celles-ci ont permis de construire des ponts reliant les diverses spécialités et les divers secteurs, comme les chercheurs universitaires et décideurs gouvernementaux.

On peut en faire bien plus si les bonnes personnes sont impliquées. Le contexte importe et parfois, de très petites CP, tricotées serré, sont les plus efficaces.

Les réseaux peuvent être utiles pour l’application des connaissances (transmettre ce que l’on sait), mais les CP englobent habituellement plus de choses. Par exemple, les avancées dans la lutte contre le tabagisme n’auraient pas été si grandes si le travail n’avait reposé que sur les réseaux. La création de communautés a facilité la « connexion émotionnelle ». En outre, les communautés durent habituellement plus longtemps que les réseaux, qui sont souvent démantelés une fois le travail accompli.

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 9

Exposés d’experts en rafale : L’art et la science des CP - Exemples

La CP d’Ottawa sur le transfert et l’échange des connaissances ~ Peter Levesque, PDG – Knowledge Mobilization Works

La CP d’Ottawa sur le transfert et l’échange des connaissances (TEC) est un chapitre de l’Ontario Knowledge Transfer and Exchange Community of Practice qui a vu le jour en janvier 2010. Sa première réunion a eu lieu en avril 2011 et une plateforme MeetUp a récemment été adoptée.

La CP d’Ottawa sur le TEC est une initiative volontaire dont le mandat repose sur les intérêts communs. Les réunions ont eu lieu à divers endroits pour permettre la transmission de la culture propre à chaque profession. Même si les dépenses du groupe sont peu élevées, un financement de base est recherché, car on souhaite augmenter le nombre d’événements, inviter des conférenciers et rémunérer un coordonnateur à temps partiel qui compilera la documentation et fera la promotion de la CP. Dernièrement, le Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies a été l’hôte d’une réunion. La prochaine rencontre, au sujet de l’évaluation, aura lieu à l’Université Carleton.

Site Internet de la CP d’Ottawa sur le TEC : http://www.meetup.com/OttawaKTECoP/ (en anglais)

ÉquiLibre ~ Andrée-Ann Dufour Bouchard, ÉquiLibre

Fondée en 1991, ÉquiLibre est une organisation sans but lucratif visant à prévenir et à réduire les problèmes liés au poids et à l’image corporelle au sein de la population au moyen d’interventions qui encouragent et facilitent l’atteinte d’une image corporelle positive et l’adoption de saines habitudes de vie.

Le programme Choisir de maigrir? est une démarche de groupe visant à amener les femmes préoccupées par leur poids et leur image corporelle à prendre une décision éclairée en matière d’amaigrissement. La CP Choisir de maigrir? a été formée en octobre 2009 afin de venir en aide aux praticiens de la province et d’assurer la qualité et la durabilité du programme. Elle compte présentement 90 membres. Le coordination du groupe exige environ de 4 à 7 heures de travail par semaine. Le manque de temps pour la coordination est parfois un obstacle. Les praticiens estiment que la CP est très utile. L’adoption de nouvelles technologies, comme une fonction de clavardage, des vidéos et un module d’apprentissage en ligne, est prévue.

Site Internet d’ÉquiLibre : http://www.equilibre.ca/

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 10

CP de l’organisation apprenante ~ Simon Bridge, Section de la Stratégie de l’information sur les forêts, Ressources naturelles Canada

La CP de l’organisation apprenante a été formé en 2006 avec l’appui d’un directeur général

intéressé à la gestion du changement et embauché pour accroître l’efficacité. La CP, qui

comprend environ 300 membres, se concentre sur la formation des employés, pour qu’ils

comprennent davantage et favorisent le concept d’organisation apprenante. La CP

accomplit un travail qui, auparavant, s’ajoutait aux responsabilités quotidiennes des

employés. La CP a été tellement fructueuse qu’elle a remplacé les dispendieux cours

donnés par des consultants dans le passé.

Les membres collaborent principalement par courriel. Twitter et d’autres outils semblables

n’ont pas été aussi pertinents que prévu. La CP a déjà été soutenue par un secrétariat, mais

cette fonction a été réduite.

« Notre CP a créé un environnement favorable à l’innovation. Elle nous a

aidés à structurer les conversations. »

L’étendue géographique et la dualité linguistique (français et

anglais) du Canada ont posé des défis, c’est-à-dire des hauts

et des bas en termes de participation et de leadership.

Toutefois, nul doute que cette CP a engendré un changement

positif au sein du milieu de travail et donné accès à une

expertise, à des solutions pratiques et à bien d’autres choses

qui n’auraient pas été accessibles autrement.

Principaux sujets de discussion

Coordination : Une certaine forme de coordination est essentielle, mais elle peut être difficile à trouver. Les membres d’une CP sont habituellement intéressés par le sujet, mais il faut trouver quelqu’un pour s’intéresser aux gens qui s’intéressent au sujet. Ce travail ne doit pas nécessairement être rémunéré, mais cela aide à trouver des candidats.

Le leadership peut provenir de n’importe où, mais il émerge souvent de la conversation; il peut en effet y avoir déjà plusieurs leaders dans la communauté. La plateforme MeetUp accélère et facilite l’accès, ce qui fait augmenter le nombre de membres.

Rallier les personnes des régions rurales et éloignées : Beaucoup de nouvelles technologies peuvent améliorer le réseautage. Parfois, il suffit qu’un groupe de personnes amorce une relation. La distance est ce qui mené à la création du chapitre d’Ottawa. Aujourd’hui, des chapitres voient le jour un peu partout au Canada.

L’action peut être la force motrice d’une CP : De nombreux groupes sont composés de gens qui croient simplement qu’il y a de meilleures façons d’interagir et de tenir des

Peter Levesque

L’organisation apprenante tient présentement des conversations profondes. Comment coordonner des conversations qui mèneront à l’épiphanie? [traduction]

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 11

réunions. Les gens en ont parfois assez d’être à l’écart et ils cherchent des conversations dans lesquelles ils seront plus utiles. Le soutien de leaders compte énormément. Le groupe d’Ottawa s’efforce de faire participer ses membres à l’apprentissage professionnel et il les encourage à présenter leurs idées en vue de parvenir à des solutions pratiques.

« Même si l’action peut parfois faire progresser la communauté, c’est la

passion qui est le véritable moteur du changement. » [traduction] –

Simon Bridge

L’équilibre entre l’orientation d’une CP et les besoins exprimés par ses fondateurs : La CP de la Stratégie de l’information sur les forêts a été fondée en vertu de l’hypothèse selon laquelle rien ne peut arrêter une organisation si au moins 20 % de ses membres sont impliqués. Ironiquement, lorsque ce 20 % a été atteint, le financement a été réduit. Cependant, la communauté est parvenue à se maintenir elle-même, sans secrétariat.

Les avantages personnels qui alimentent les conversations : Il est important de promouvoir des conversations intéressantes, avec des personnes intéressantes. Les gens participent à des réunions parce qu’ils veulent y participer. Cela pousse la réflexion plus loin et favorise la création et le renforcement des relations. Vous pouvez aussi encourager la participation des employés subalternes et envisager de nouveaux projets. La participation à une CP peut être très enrichissante et apporter une valeur à long terme tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel.

« Nous travaillons sur ce qui est majeur, pas mineur. »[traduction]

Peter Levesque

L’esprit de camaraderie, la confiance et la réciprocité peuvent atteindre des niveaux absolument remarquables et plusieurs gains à court et à long terme en découlent. Il est possible de se tenir au courant des développements dans un domaine d’intérêt, de trouver des idées nouvelles et de rapidement prendre part à des discussions. C’est aussi un bon moyen de renforcer sa réputation et de découvrir de nouvelles possibilités de carrière.

En tant que gestionnaire de projet, j’entends souvent nos membres parler en

bien de la CP, et je suis impressionnée de constater à quel point les nouveaux

membres apprennent des membres plus expérimentés. » [traduction]

Andrée-Ann Dufour Bouchard

Stratégies pour rallier les experts et ceux qui détiennent les connaissances à une communauté particulière. La CP de la Stratégie de l’information sur les forêts a été très chanceuse de pouvoir compter sur le leadership d’un DG, qui a ensuite pu se retirer et laisser la CP voler de ses propres ailes. Si vous souhaitez démarrer un projet, allez-y! Préparez une annonce et diffusez-la à vos collègues au moyen d’outils comme Twitter,

Pemma Muzumdar Les avantages du réseautage

régional et la façon de diffuser

le savoir au sein de la

communauté (#community) et

d’éviter les tensions et la

jalousie (#kte jealousy).

[traduction]

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 12

Facebook, etc. Il est fort probable que des sujets d’intérêt commun feront surface. On consacre souvent trop d’efforts à la structure; ce qui compte, c’est de réunir les personnes intéressées.

Un participant suggère qu’une évaluation des besoins pourrait être réalisée afin de vérifier l’intérêt et de déterminer quels sujets et outils seraient pertinents. Cela permettrait de voir si certains groupes sont plus intéressés que d’autres. Il est important de se concentrer sur les gens qui sont intéressés.

De meilleures pratiques pour les CP : Principaux points soulevés lors des discussions de groupe en matinée

Pour cette portion de la réunion, les participants ont formé de petits groupes pour se pencher sur quatre questions clés. Voici un résumé des réponses fournies.

1. Quels sont les moyens de bâtir la confiance au sein d’une CP? Sont-ils les mêmes lorsqu’il s’agit de discussions en personne et de discussions en ligne?

Établir clairement les activités et les objectifs communs du groupe. Fournir de l’information décrivant la fonction et l’objectif de la CP ainsi que

directives concernant l’affichage, le comportement, etc. S’assurer que les sujets sont cernés et ciblés. Établir un lien entre l’engagement professionnel et la communauté de

pratique.

Prendre le temps de faire connaissance. Utiliser le profil des membres (p. ex. connexion à LinkedIn). Souhaiter la bienvenue aux nouveaux membres; les écouter.

Se souvenir de la règle du « 90 - 9 – 1 ». Dans la plupart des communautés en ligne, 90 % des utilisateurs sont des

spectateurs qui ne participent jamais, 9 % contribuent légèrement, et le 1 % restant génère la majeure partie du contenu.

Valoriser la qualité plutôt que la quantité. Se souvenir que la qualité des membres est parfois plus importante que la

quantité. La croissance doit être pertinente.

Créer un contexte qui valorise les membres. Penser aux principes suivants : valeurs, communication, respect et esprit

d’équipe. Trouver un bon coordonnateur ou modérateur qui favorisera la confiance, les

relations, etc. Donner une occasion d’apprendre à connaître la personne « entière », et non

seulement son côté professionnel. Se soucier des membres; démontrer leur importance, communiquer avec

eux, les respecter et leur faire sentir qu’ils font partie de l’équipe.

Se rencontrer en personne si possible.

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 13

Il est plus facile de créer des liens de confiance en personne. Si possible, prévoir des moments de rencontre en personne au début de la

formation. Le lien de confiance établi en personne est plus facile à maintenir en ligne.

Encourager le dévouement et l’engagement des membres. Établir des directives pour stimuler la participation de la majorité

silencieuse.

Savoir qu’il peut être plus ardu d’établir un lien de confiance en ligne. Songer à des façons de gérer la vulnérabilité. Être conscients que certains membres (p. ex. les employés

gouvernementaux) peuvent se méfier d’une « visibilité publique » accrue. D’un autre côté, certains seront davantage portés à prendre la parole en ligne

qu’en personne. Établir des directives claires quant à la courtoisie et à l’atteinte de consensus. Se rappeler qu’il n’y aura ni contact visuel, ni langage corporel ou autres

indicateurs non verbaux.

2. Que pouvez-vous dire (expérience ou constatations) sur le maintien de dialogues et d’échanges soutenus tout au long du cycle de vie d’une CP?

S’assurer que les sujets sont à la fois bien ciblés et flexibles. Amorcer la conversation en posant des questions ouvertes (p. ex. « Comment

pourrions-nous… ? » Offrir des tribunes ouvertes dirigées par le groupe. Offrir des occasions de participer de façon informelle et encourager la tenue

de discussions en petits groupes. Se souvenir qu’il y aura toujours des hauts et des bas, et ce, pour n’importe

quel groupe.

S’assurer de respecter les engagements professionnels. Le dialogue est parfois plus soutenu dans les CP qui sont axées sur une

profession.

Embaucher un coordonnateur des conversations et demander aux membres de jouer des rôles de « motivateurs » et de « contrôleurs ». Le coordonnateur peut dresser une liste des connaissances tacites, organiser

des événements et avoir recours à d’autres techniques pour animer la CP. Songer à recourir à plusieurs coordonateurs afin d’assurer la viabilité.

Offrir des services qui représentent une valeur ajoutée. Produire un bulletin contenant des hyperliens vers de l’information

pertinente. Recourir à des mesures incitatives ou à un programme de fidélité. Harmoniser la CP au mandat de l’organisation et l’intégrer ce dernier.

Éviter le leadership qui ne se concentre que sur une ou deux personnes.

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 14

3. Quelles sont les stratégies qui aideront une CP à croître et à évoluer au fil des ans? Comment empêcher les membres plus anciens de quitter et recruter de nouveaux membres sans compromettre l’intégrité et les objectifs de la CP?

Préserver l’intérêt des membres plus anciens en les encourageant à faire du mentorat. Assigner des rôles distincts aux plus nouveaux et aux plus anciens; songer à

l’intendance en matière de connaissances.

Utiliser des techniques de leadership d’animation. Demander régulièrement une rétroaction et répondre aux commentaires. Encourager la création de sous-groupes qui auront un effet de « pollinisation

croisée » sur l’ensemble de la CP. Reconnaître la valeur de la contribution de chacun des membres, et non

uniquement celle des experts.

Encourager la création d’un « centre » qui assurera l’unité de la CP. Faciliter la compréhension commune et le leadership commun.

Demander l’aide de diverses personnes-ressources; partager l’espace. Encourager les gens à contribuer, puis leur laisser la voie libre. Mettre l’accent sur la valeur de la diversité des expériences et des rôles.

Couvrir un éventail de sujets évolutifs. Comme les sujets changent, différentes personnes participeront; s’assurer de

la variété des sujets et des types de participation. Valoriser la diversité; divers niveaux d’expertise et d’expérience.

Cerner les mesures prises par la CP qui ont mené à un changement. Célébrer les interventions et les activités qui se sont concrétisées grâce à la

CP.

Être prêts à décider su la CP a réellement besoin de croître et d’évoluer? Il est parfois important d’accorder plus de valeur à la qualité qu’à la quantité. Laisser la CP s’épanouir en fonction des besoins et des possibilités.

4. Quels sont les plus grands obstacles à la participation et à l’apprentissage au sein des CP et comment les surmonter?

Contraintes de temps et manque de ressources Besoin d’être « autorisé » à participer dans le cadre du travail Manque de confiance Peu d’occasions de discuter en personne Besoin d’une meilleure coordination/animation Peu de résultats axés sur l’« intervention » Manque de bonnes communications Contraintes géographiques Incapacité de gérer les tensions Parfois trop d’information Barrières linguistiques (p. ex. français/anglais)

Leanne Labelle

Grande discussion sur la

confiance au sein des CP au

FEC (#keforum) 2012.

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 15

Trop de CP sur des sujets semblables Mauvaise compréhension de la technologie par les membres plus âgés Manque d’harmonisation avec les priorités organisationnelles (ou trop

étroitement reliées à celles-ci) Manque de clarté à propos du Web 2.0 Différents styles d’apprentissage et de communication

En conclusion, Peter explique que l’échec peut être une étape importante vers le succès. Il faut, dans une certaine mesure, être à l’aise avec la possibilité de connaître un échec. Et on convient qu’il est également important de diffuser l’information sur ce qui ne fonctionne pas.

« Tirez profit des crises. »

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 16

THÈME 2 : LE PAYSAGE DE LA MOBILISATION DES

CONNAISSANCES - PRÉVENTION DE L’OBÉSITÉ JUVÉNILE

Discours principal

~ Ximena Ramos Salas, administratrice déléguée, Réseau canadien en obésité

On compte présentement au Canada 12 millions de personnes ayant un surplus de poids, 5,5 millions de personnes obèses et plus de 500 000 cas d’obésité morbide. Cinq cent mille (500 000) enfants canadiens sont obèses.2 En 2001, les coûts liés à l’obésité se chiffraient à 4,3 milliards de dollars (2,2 % du coût total des soins de santé au Canada), ou 0,4 % du PIB du Canada.3

En 20 ans, au Canada, le taux d’obésité morbide chez les adultes a quadruplé et le taux d’obésité chez les enfants a triplé. L’étiologie associée à l’obésité juvénile est complexe et multifactorielle. L’équilibre entre l’apport (en nutriments) et la dépense (activité physique) est fondamental, mais le plus important est de comprendre les piliers de ces éléments. Les déterminants reconnus du développement de l’obésité se trouvent à toutes les étapes de la vie, et la génétique et l’environnement sont des facteurs essentiels.

Pourquoi avons-nous besoin d’une CP sur l’enjeu de l’obésité? Au Canada, comme dans de nombreuses autres parties du globe, les stratégies de financement, de recherche, de prévention et de traitement liées à l’obésité ne sont pas encore coordonnées au sein d’une population fragmentée d’intervenants. Une CP du Réseau canadien en obésité (RCO) pourrait agir comme catalyseur pour résoudre le problème de l’obésité au Canada et favoriser le transfert des connaissances, le renforcement de la capacité et la formation de partenariats entre les intervenants, afin de permettre aux chercheurs, aux professionnels de la santé, aux décideurs et à d’autres intervenants de trouver des solutions efficaces pour traiter et prévenir l’obésité.

La vision du RCO consiste à réduire le fardeau mental, physique et économique que représente l’obésité pour les Canadiens. Ses objectifs stratégiques sont les suivants : éliminer la stigmatisation sociale associée à l’obésité; changer la façon dont les professionnels perçoivent l’obésité et interagissent avec les personnes obèses; améliorer l’accès à la prévention, au traitement et à la gestion de l’obésité.

« L’obésité ce n’est pas sorcier; c’est encore plus complexe. »

Diane Finegood

2 Statistique Canada (2006) 3 Katzmarzyk PT, Janssen I. The economic costs associated with physical inactivity and obesity in Canada: An update. Can J Appl Physiol. Vol. 29, p. 90-115 (2004)

Cameron Norman

Les étudiants mènent le bal

dans le développement de la

CP du Réseau canadien en

obésité.

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 17

Le nombre de membres du RCO est passé de 209 en 2005 à plus de 8 000 à l’heure actuelle. On compte parmi les membres des étudiants, des stagiaires, des professionnels de la santé, etc. Les principales activités stratégiques du RCO sont l’application des connaissances, le renforcement des capacités ainsi que le réseautage et l’établissement de partenariats.

L’application des connaissances prend différentes formes, comme de la documentation présentant des services, des magazines, des pages Web, des programmes éducatifs ainsi que des conférences et des sommets organisés par le RCO.

Les activités de renforcement des capacités comprennent le travail avec des chapitres et des comités d’étudiants et de nouveaux professionnels, un camp d’entraînement annuel sur le thème de l’obésité, des réunions pour les étudiants, un concours annuel de thèses d’étudiants, des bourses de voyage et ACCELERATE Canada.

La communauté du RCO compte 70 collaborateurs d’universités canadiennes et étrangères, d’organisations gouvernementales et de réseaux hospitaliers et de soins de santé, ainsi que 120 collaborateurs d’organismes non gouvernementaux nationaux et internationaux et d’autres groupes et associations.

Le RCO est incorporé en tant qu’organisme sans but lucratif et possède un conseil d’administration responsable de la gestion du réseau ainsi qu’un comité scientifique.

L’une des CP du RCO se concentre sur les étudiants et les nouveaux professionnels (1 200 membres) et une autre se veut un groupe de travail sur les stratégies provinciales et territoriales visant à contrer l’obésité au Canada.

TROPIC est un groupe d’intérêt spécial pour les chercheurs, les cliniciens, les professionnels de la santé, les décideurs et les stagiaires s’intéressant à la gestion de l’obésité pédiatrique. Ce groupe se concentre sur l’obésité en tant que maladie chronique et reconnaît le besoin de mettre l’accent sur les familles. Autres objectifs : créer un climat exempt de jugements; réfléchir aux obstacles que peuvent rencontrer les gens; promouvoir la formation d’équipes interdisciplinaires pour la prestation de soins de santé (travailler pour l’ensemble du continuum des soins).

Principaux sujets de discussion

Il semble y avoir grande proportion d’étudiants et de diététistes (ou nutritionnistes) dans la CP sur l’obésité. Les diététistes ont été les premiers à se joindre et leur nombre augmente rapidement. Ils œuvrent sur la ligne de front de la crise et souhaitent démontrer que leur travail contribue grandement à la lutte. Les diététistes ont appris qu’ils doivent travailler au sein d’une équipe interdisciplinaire.

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 18

Les étudiants, qui font partie des premiers utilisateurs des médias sociaux, sont les instigateurs et les agitateurs de l’initiative. Le RCO a utilisé son financement pour former une cohorte de stagiaires au sein d’un groupe interdisciplinaire.

Le RCO a élaboré des outils qui aident les praticiens à parler du poids avec leurs patients. Cet outil est mis à l’essai dans divers secteurs, dont la santé publique. Il sera notamment adapté au secteur des soins prénataux.

Étant donné la croissance rapide du RCO, ce dernier a dû composer avec un « changement d’échelle ». Lors des premières conférences du RCO, il n’y avait que des séances plénières, toutefois, la croissance du RCO a donné lieu à des séances spécialisées (p. ex. pour les cliniciens ou pour les praticiens en santé publique).

Un groupe a tenu une discussion sur les questions relatives à l’environnement bâti. Une séance sur ce sujet sera offerte au prochain Sommet sur l’obésité.

Exposés d’experts sur l’utilisation des CP pour lutter contre l’obésité juvénile : Leçons apprises et possibilités

Créer des CP dans les communautés rurales éloignées des Premières Nations : Une collaboration pour la prévention de l’obésité juvénile

~ Michael Robidoux, Groupe de recherche sur la santé des Autochtones, Université d’Ottawa

Le travail auprès des communautés pour soutenir les stratégies alimentaires locales et mettre en place une souveraineté alimentaire a fait naître, par inadvertance, une CP. Cela a favorisé l’apprentissage au sein communautés et donné lieu à des solutions alimentaires locales durables. Les réussites sont diffusées dans l’ensemble de la région. La promotion des aliments locaux génère des stratégies connexes dans d’autres communautés rurales et éloignées des Premières Nations dans le Nord.

Possibilités et défis

Les inégalités globales en matière de santé qui touchent les peuples autochtones du Canada (et de partout dans le monde) ont été bien documentées.

Réagir à la crise exige de procéder à une intervention commune avec les communautés, les chercheurs et les décideurs. Par conséquent : 1. les approches doivent être adaptées aux pratiques culturelles locales; 2. la recherche doit aller au-delà des résultats et rapports scientifiques; 3. le secteur public doit faire partie de la solution pour rehausser la santé de

cette population désavantagée.

Ce programme témoigne de la puissance d’une approche de collaboration. Des premiers pas importants ont été faits, mais la tâche de l’ensemble des intervenants ne fait que commencer.

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 19

Figure 2 : Approche communautaire pour la prévention de l’obésité juvénile dans les communautés rurales et éloignées

Recourir à la CP kidSKAN pour échanger des connaissances sur le sain développement des enfants

~ Nazeem Muhajarine, Santé communautaire et épidémiologie, Université de la Saskatchewan

kidSKAN, le Saskatchewan Knowledge to Action Network pour le développement de la petite enfance (www.kidskan.ca), a été créé en tant que suite d’un projet communautaire et il a été financé, de 2009 à 2012, par les Instituts de recherche en santé du Canada, au moyen d’une subvention s’inscrivant dans l’initiative « Des connaissances à la pratique » et d’autres subventions visant l’application des connaissances. Sont mandat consiste à : faciliter le réseautage et l’échange de connaissances chez les intervenants en matière de développement de la petite enfance (DPE); favoriser le changement adéquat des politiques et des pratiques; cerner et créer des possibilités de collaboration en matière de recherche.

Le personnel de kidSKAN comprend des journalistes à temps partiel et des stagiaires diplômés supervisés par un gestionnaire de l’application du transfert des connaissances. Le programme diffuse du contenu sur des questions liées au DPE au moyen d’un blogue (plus de 140 publications), de résumés de nouvelles, d’un canal YouTube (plus de 30 vidéos), de Twitter et de Facebook. De plus, des rapports d’études sont publiés, et des résumés et feuillets de renseignements peuvent être lus, imprimés et téléchargés (plus de 400 publications). Le programme diffuse aussi par courriel, deux fois par mois, à plus de 1 000 abonnés, un bulletin contenant des hyperliens vers des sites Internet pertinents. Les

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 20

clics à l’intérieur de ces bulletins sont comptabilisés et on se sert d’analyses Google pour ajuster le contenu.

kidSKAN a élaboré une liste de six critères pour bâtir des CP efficaces, en personne et en ligne, en faisant un examen de la documentation et des études de cas qualitatives auprès de deux communautés.

Une CP doit : Offrir des occasions d’interagir régulièrement Permettre une variation du degré de participation Offrir des espaces publics et privés pour interagir Documenter les activités, les objectifs et les extrants Donner aux membres la possibilité de s’exprimer sur

la valeur de la CP Retenir les services d’un champion des technologies pour optimiser l’utilisation de

ces dernières

kidSKAN est perçu comme une source d’information crédible en matière de santé et de développement des enfants. Il offre aux chercheurs de la SPHERU et d’autres organisations un mécanisme pour diffuser des connaissances sur la santé des enfants et des études sur la prévention de l’obésité.

Quatre facteurs de succès pour une CP : 1. Des solides bases qui garderont la CP unie 2. Des mécanismes qui permettront une communication fréquente 3. Un contenu pertinent, utile et accessible qui maintiendra l’engagement opportun 4. Des interactions en personne qui approfondiront les relations et les échanges

Notre coalition est une CP. . . Vous rigolez?

~ Suzie Pellerin - Coalition québécoise sur la problématique du poids (Coalition poids)

La Coalition poids est un solide partenariat comptant plus de 220 partenaires, dont des municipalités, des professionnels de la santé, des ONG, des chercheurs, de conseils

scolaires, des organismes s’intéressant à l’écologie, des associations sportives et d’activité physique, etc. Son mandat consiste à

obtenir l’aide requise pour demander un changement de la législation et de la réglementation ainsi que des politiques publiques dans trois secteurs stratégiques : l’industrie agroalimentaire, le secteur socioculturel et l’environnement bâti. Le but est d’encourager le développement d’environnements favorables à la prise de saines décisions et, ainsi, de contribuer à la prévention des problèmes liés au poids.

dianefinkleperazzo

Facteurs de succès dans la

création d’une CP : base

solide; communication

fréquente; contenu

pertinent et accessible,

interactions en personne

dianefinkleperazzo Les CP peuvent exister en ligne ou en

personne, tout comme dans une salle à

dîner, un champ ou un plancher d’usine.

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 21

Les priorités sont les suivantes : des investissements en prévention; des cours de cuisine à l’école pour promouvoir le développement des aptitudes culinaires et le plaisir de manger sainement; une taxe sur les boissons additionnées de sucre pour financer les mesures de prévention liées au poids; un environnement sécuritaire près des écoles pour que les enfants puissent s’y rendre à pieds ou à vélo; une politique sur les écoles actives.

La CP se tourne vers différents éléments pour interagir et échanger des connaissances, que ce soit en se fondant sur la documentation (intranet, extranet, Internet) ou sur l’expérience humaine (réunions en personne et comités, appels téléphoniques, LinkedIn, courriel, Twitter, Facebook, Web, etc.).

Le groupe a constaté que le meilleur moyen de maintenir la participation est de garder les membres à l’intérieur du « flux d’information », d’offrir des possibilités d’influer sur le contenu, de valoriser les partenaires et de donner une visibilité.

Youth Excel Clasp : « Youth Health Collaborative: Accelerating evidence-informed action »

~ Katy Wong, Centre pour l’avancement de la santé des populations Propel

Youth Excel Clasp est une initiative financée par le Partenariat canadien contre le cancer dont le but est de développer une capacité en matière de DEC de sorte que les praticiens et les décideurs auront accès à des données pertinentes pour prendre leurs décisions. De plus, cela permettra de poursuivre l’apprentissage et la production de connaissances plus étroitement liées à la pratique. On trouve parmi les membres des chercheurs, des décideurs et des praticiens; une équipe regroupant plusieurs équipes de partenaires nationaux et provinciaux couvrant l’ensemble des secteurs de la recherche, des politiques, de la pratique, de la santé et de l’éducation.

Les membres interagissent et échangent des connaissances de plusieurs façons, notamment au des comités consultatifs, des forums nationaux ou provinciaux, des webinaires, des communiqués et des courriels. Ils interagissent aussi par l’entremise de sous-groupes de travail lorsque des conversations plus poussées sur un sujet ou un produit sont requises. C’est grâce à ces échanges de connaissances tacites que la confiance est bâtie.

Défis : Établir des objectifs et un programme communs requiert du temps et des négociations. Travailler au niveau de la recherche, des politiques et des pratiques simultanément –

des relations de confiance et de travail doivent être bâties pour y arriver; requiert du temps, des interactions fréquentes et une compréhension des différentes perspectives (et des motifs sous-jacents). Une intervention volontaire et des processus favorisant la confiance sont nécessaires.

Communication et importance accordée au langage.

Évaluation– les avantages ou les gains sont non seulement difficiles à mesurer, mais ils

ne sont pas respectés à leur juste valeur. P. ex. créer des réseaux et des collaborations

fondés sur la confiance requiert du temps et des efforts; quel est la valeur de cet aspect

dans le milieu académique (comparativement aux publications)

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 22

La durabilité s’est aussi avéré un défi.

Il peut être difficile de se rencontrer en personne. Mais c’est particulièrement important lorsqu’on travaille dans un lieu isolé. Il faut donc trouver des façons ingénieuses de se réunir (p. ex. tirer profit d’autres réunions).

« Il importe de mentionner que l’objectif initial changera probablement au fil du temps. Votre CP évolue avec le contexte, et les succès du passé ne conviennent peut-être pas à la

situation actuelle. »

Un dernier mécanisme pour élargir la portée et la capacité de YE consiste à mettre en évidence un aspect important du mandat d’un partenaire potentiel. Vous connaîtrez du succès en unissant des gens qui partagent les mêmes idées et qui se consacrent à la poursuite d’un but commun faisant partie intégrante de la mission de leur organisation respective.

Principaux sujets de discussion

Une exigence du Groupe de recherche sur la santé des Autochtones était l’établissement de solides relations au sein des communautés nordiques. L’EC est accompli grâce à des ateliers et à un dialogue qui prend forme naturellement au cours des deux ans du projet. Même si près de 16 communautés désiraient participer au projet, il a tout de même été ardu d’établir des relations et de tisser des liens de confiance avec celles-ci.

Il est possible faire de la « pollinisation croisée », par exemple, lorsque les intérêts en matière de santé publique chevauchent ceux des Premières Nations. Il y a eu un dialogue sur le financement et CLASP finance aussi les représentants des communautés pour qu’ils communiquent de l’information sur ce qui se passe dans leurs communautés respectives. Bien que cela ait donné l’occasion de parler, il n’a pas toujours été possible de tenir les discussions approfondies qui s’imposaient. Rassembler les personnes et discuter est très important pour atteindre un bon niveau de participation. Et il est aussi important que les membres de la communauté entendent parler du travail des décideurs.

Beaucoup de conversations sur les soins de santé sont axées sur les problèmes plutôt que sur les résultats en matière de santé. Le langage utilisé influence-t-il la discussion? Les CP renferment des éléments philosophiques, pratiques et linguistiques. Le choix des mots et des termes employés est important. Lorsqu’il est question d’obésité infantile, nous devons mettre le cap directement sur la santé des enfants au sein des familles, et le choix des mots est aussi crucial que les interventions. Le simple fait de bâtir quelque chose ensemble permet souvent de parvenir au but visé.

Trouver un financement permanent et gérer diverses charges de travail comptent parmi les plus grands défis d’un coordonnateur. Il est

Cameron norman Il semble que l’une des clés du

succès des CP est de simplement

amener les gens à se parler et

d’animer ces conversations.

dianefinkleperazzo

En plus de contrer l’obésité,

nous désirons avoir une

démarche ciblée – telle est

la difficulté –

Nazeem Muhajarine

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 23

important qu’une personne soit responsable de la surveillance des données probantes et qu’une autre communique l’information par courriel ou en mettant les sites Internet à jour.

Le Canada est un grand pays, mais une petite communauté. Il est important d’insérer de nouvelles valeurs dans les conversations en avançant de nouvelles idées et en plaçant la barre plus haute. Cependant, les coordonateurs doivent parfois savoir faire un pas en arrière plutôt qu’un pas en avant. Du temps doit être investi dans le maintien des relations. Qui vous êtes est parfois plus significatif que ce que vous faites. Vous devez savoir écouter, être ouvert aux idées nouvelles. Votre comportement devient presque plus important que votre travail.

Recourir aux CP pour la prévention de l’obésité juvénile : Principaux points soulevés lors des discussions de groupe en après-midi

Pour cette portion de la réunion, les participants ont formé de petits groupes pour se pencher sur quatre questions clés. Voici un résumé des réponses fournies.

1. Quelles CP existantes seraient utiles aux personnes qui tentent de comprendre et de contrer l’obésité juvénile?

TROPIC – RCO

Comité canadien pour l’allaitement

Coalitions pour des communautés en santé au Canada

Initiative CACO, CP sur les stratégies innovatrices en matière de poids santé, CLASP, Youth EXCEL, Canada by Design

Réseau canadien des connaissances sur la santé en milieu scolaire (Canadian School Health Knowledge Network)

Centre des connaissances de l’ACSP (maladies chroniques)

Health Equity Clicks – CCNDS

2. Quels groupes, secteurs ou intervenants bénéficieraient selon vous d’une participation (accrue) aux CP existantes s’intéressant à la prévention de l’obésité juvénile? Comment pourrions-nous encourager leur participation?

Chercheurs dans divers domaines liés au cycle de vie

Groupes n’ayant pas l’habitude de participer aux CP, comme les communautés des PN

Les coordonnateurs peuvent établir des liens initiaux entre les groupes et proposer de nouvelles idées à de nouveaux groupes.

La participation peut être encouragée en : établissant des domaines d’intérêt commun « gagnant – gagnant » (p. ex.

collaborer avec les fournisseurs de distributrices automatiques et les

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 24

fonctionnaires municipaux pour trouver des solutions de rechange plus saines);

évaluant les besoins pour cibler le sujet ou le problème; utilisant le Portail canadien des pratiques exemplaires pour jouer un rôle

d’aiguillage.

3. Quels sont les plus grands obstacles à l’application des connaissances en prévention de l’obésité juvénile par l’entremise des CP? Comment les surmonter?

Faire participer les communautés isolées/rurales et les intégrer

Gérer les changements stratégiques

Modifier la structure et l’environnement

Sensibiliser les populations vulnérables et autres groupes prioritaires

L’augmentation du nombre de CP serait-elle une valeur ajoutée?

4. Comment pourrait-on renforcer les liens entre les CP actuelles s’intéressant à la prévention de l’obésité?

Quelle bonne idée! Créer un schéma illustrant les réseaux et les CP du Canada. Cet outil pourrait être interactif et comprendre des fenêtres instantanées (comme dans le schéma de Cameron Norman). Le graphique aiderait les gens à se situer dans la structure d’ensemble. L’outil pourrait être élaboré dans le cadre d’une réunion sur invitation seulement avec les principaux intervenants. L’ASPC pourrait jouer un rôle clé dans l’élaboration et le maintien de l’outil.

« Nous ne pouvons nous contenter de parler d’un cadre; il faut adopter un cadre et rassembler des idées qui s’inscriront dans interventions appropriées. »

Nazeem Muhajarine

simon bridge

Le rôle du coordonnateur, ou

du secrétariat, compte pour

une grande part du succès

d’une CP. #keforum2012.

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 25

Figure 3 : Ébauche d’un plan pour mettre sur pied une CP pancanadienne sur la prévention de l’obésité

D’autres bonnes idées pour renforcer les liens Mettre les coordonnateurs en contact; travailler avec l’ensemble des groupes Mettre l’accent sur ce que les groupes ne peuvent pas faire individuellement Se joindre à des groupes pour appuyer / promouvoir le changement des

politiques Sensibiliser les organisations susceptibles de devenir membre Définir le degré d’intégration des sujets / organisations par rapport à l’obésité,

surtout en raison du très large éventail de questions liées à l’obésité Tenir plus de forums sur l’EC et des réunions du même ordre Faire quelques analyses sur les intérêts des CP et leurs différences Tenir une séance sur les CP lors du Sommet canadien sur l’obésité Créer des espaces permettant aux CP de bâtir des ponts et de tisser des liens Évaluer les besoins relatifs aux liens entre les principales CP Favoriser la « pollinisation croisée » informelle et les activités ciblées des CP

(défi de 30 jours et idées pour rapprocher les groupes?)

MOT DE LA FIN Le FEC 2012 a permis de sensibiliser les participants et d’accroître leur compréhension des avantages et des défis potentiels des CP (les gains et les limites, ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas; les coûts, etc.) ainsi que leurs connaissances sur les CP qui existent déjà en matière d’obésité juvénile. Les participants ont discuté de la façon dont les CP pourraient améliorer les interventions de santé publique liées à l’obésité juvénile et cerné des rôles potentiels pour les divers secteurs et organismes prenant part aux CP visant à soutenir l’application des connaissances dans la lutte contre l’obésité juvénile.

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FORUM SUR L'ECHANGE DES CONNAISSANCES 2012 - RAPPORT SOMMAIRE PAGE 26

À la fin de la réunion, Thom, Cameron et Michele Lyons ont passé en revue les messages à retenir. Il a été convenu que l’objectif commun est de lutter contre l’obésité juvénile et qu’il y a de l’excellent travail qui est présentement effectué partout au canada. Malheureusement, nous manquons d'une approche globale multisectorielle stratégique qui pourrait fournir une vision à long terme pour la connexion de communautés de pratique existantes ou la formation d'une nouvelle CP sur la prévention de l'obésité infantile. Cameron Norman a souligné que presque tous les exposés ont abordé la difficulté à trouver un sens à ce que l’on fait. Il y a une opportunité réelle de développer le dialogue et il y a des occasions d’assembler les gens pour comprendre la valeur de nos efforts.

Michele mentionne que les CP se forment de diverses façons, que ce soit par inadvertance ou dans le cadre d’une entreprise plus vaste. Les CP peuvent être le résultat du simple désir de faire quelque chose ou de poser un regard différent sur ce que l’on fait. La création de CP comporte des défis, comme l’étendue géographique du Canada et le besoin de garder le cap sur l’objectif et de trouver une forme de coordination adéquate. Par-dessus tout, il est important de harmoniser les communications en linge et face à face afin d'établir la confiance. Les questions liées à l’évaluation revêtiront toujours aussi une grande importance. Nous devons donc devenir à l’aise avec l’utilisation de méthodes qualitatives pour l’évaluation des apprentissages et des résultats obtenus par les CP.

Extraits du FEC 2012 [traductions]

« L’échange est la clé du succès. » « Il faut savoir quand prendre la parole et

quand écouter. »

« On doit propager le succès. » « Nous devons apprendre des échecs. »

« L’important est d’avoir un objectif commun. »

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ANNEXE 1 : ORDRE DU JOUR Forum sur l’échange des connaissances 2012 - ASPC

Communautés de pratique : Ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas Utiliser les connaissances pour faire progresser la lutte contre l’obésité juvénile

Le 1er octobre 2012 Centre de conférences du gouvernement

2, rue Rideau, Ottawa

9 h Mots de bienvenue et d’ouverture

9 h 20 Allocution 1 : Le recours aux CP pour la mobilisation des connaissances

~ Cameron D. Norman, directeur, CENSE Research & Design

9 h 55 Exposés d’experts en rafale : L’art et la science des CP

~ Peter Levesque, Knowledge Mobilization Works

~ Simon Bridge, Section de la Stratégie de l’information sur les forêts, Ressources naturelles Canada

~ Andrée-Ann Dufour Bouchard, ÉquiLibre

10 h 55 Pause santé

11 h 10 Discussions en petits groupes

11 h 45 Rapports des groupes

Récapitulation de la matinée et annonces

12 h 15 Dîner

13 h 15 Introduction

13 h 20 Allocution 2 : Le paysage de la mobilisation des connaissances : Prévention de l’obésité juvénile

~ Ximena Ramos Salas, administratrice déléguée, Réseau canadien en obésité

13 h 50 Exposés sur les CP liées à l’obésité juvénile

~ Michael Robidoux, Groupe de recherche sur la santé des Autochtones, Université d’Ottawa

~ Nazeem Muhajarine, Santé communautaire et épidémiologie, Université de la Saskatchewan

~ Suzie Pellerin - Coalition québécoise sur la problématique du poids

~ Katy Wong, Centre pour l’avancement de la santé des populations Propel

14 h 50 Pause santé

15 h 05 Discussions en petits groupes

15 h 40 Rapports des groupes

Discussion et récapitulation

16 h 15 Mot de la fin

16 h 30 Fin du Forum

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ANNEXE 2 : RÉSULTATS DE L’ÉVALUATION ET

RAPPORT TWITTER Rétroaction sur le Forum Les participants ayant rempli le formulaire d’évaluation (57 %) ont indiqué que le Forum leur avait été grandement efficace pour mieux comprendre les composantes d’une communauté de pratique (CP); ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.

Plusieurs participants (65 % des répondants) estiment que les séances ont amélioré leur compréhension des avantages et des défis potentiels associés à l’application des connaissances par l’entremise des CP en tirant des leçons des exemples actuels. La majorité des répondants (71 %) ont aussi indiqué que le Forum les avait aidés à voir comment divers types d’organisations et de gouvernements peuvent participer activement à des CP et connaître du succès.

Dans l’ensemble, les participants ont grandement apprécié le Forum. Selon eux, les points forts étaient les suivants :

o Bon équilibre maintenu tout au long de la journée; tout le monde a participé; les experts n’ont pas pris le contrôle.

o Les bonnes personnes avaient été convoquées! Excellent travail! o La diversité des points de vue était rafraîchissante. Pas nécessairement les intervenants

habituels et un large éventail de professions et de postes représentés. o Belle occasion de se rencontrer en personne, de créer des liens, de discuter, d’élargir

son réseau. Ces occasions sont rares et toujours appréciées. Prière d’organiser et de parrainer d’autres événements du genre.

o Une occasion de voir ma propre « communauté » de gens se pencher sur l’importance des communautés; merci à l’ASPC [soutien financier] (je n’aurai pu participer autrement). Le site Google, la diffusion sur le Web et l’intégration de Twitter sont d’excellentes idées.

Les participants ont aussi formulé des suggestions pour améliorer les événements semblables à venir :

o Il faudrait trouver une façon d’augmenter l’interaction avec les participants en ligne. o Il faut se concentrer sur des éléments précis/locaux tout en gardant bien à l’esprit la

situation globale. o Ce serait génial d’avoir plus de temps pour le réseautage et d’entendre chaque

participant parler de ce qu’il fait. Une activité de type « speed dating » dans laquelle les participants changent de place aurait été plus intéressante que de converser toujours avec les mêmes personnes.

Rapport Twitter

Le niveau d’activité sur Twitter a été plutôt faible en raison de l’accès limité à Internet sur les lieux de l’événement. Malgré tout, 38 gazouillis (tweets) ont été publiés durant le Forum sur 6 505 comptes Twitter, pour une exposition globale des messages de 27 894.