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1 FOUNDATION CANADIENNE DES RELATIONS RACIALES Le racisme dans nos Øcoles LE RACISME DANS NOS ÉCOLES: Ce que vous devez savoir à ce sujet; Comment le combattre. «Le racisme se traduit par l’utilisation d’un pouvoir institutionnel pour refuser ou accorder à des personnes ou à des groupes de personnes, en fonction de la couleur de leur peau, le respect, la représentation et les ressources auxquels elles ont droit. Selon le principe du racisme appliqué, il vaut mieux avoir la peau blanche. Cette définition de blancheur sous-entend la civilisation, la langue, la culture et la couleur de peau associées le plus souvent aux Européens. On parle de racisme réfléchi dans une hiérarchie où la beauté, l’intelligence, la valeur et toutes les choses associées à la blancheur sont prioritaires. » Enid Lee, “Anti-Racism Education: Pulling Together to Close the Gaps”, dans Beyond Heroes and Holidays, 1998, p. 27. Le racisme dans nos Øcoles Un aperçu 1 Voir les données du Recensement de 1996 de Statistique Canada, sur http://www .statcan.ca/Daily/English/9801 13d9801 13.htm#AR T2. Le visage du système scolaire canadien a subi une importante transformation au cours des dernières décennies. Selon le recensement de 1996 de Statistique Canada, la population des minorités visibles a atteint 3,2 millions, soit 11,2% de l’ensemble de la population canadienne. Ces chiffres, bien sûr, ne comprennent pas plus de 1,1 million de personnes descendant des Premières nations 1 . Il va sans dire que le nombre d’enfants descendant de minorités raciales ou d’ascendance et de culture autochtones est imposant et sans cesse grandissant. À titre de parents, d’enseignants, d’administrateurs scolaires, de membres de la communauté ou de contribuables, nous sommes tous conscients du rôle de l’école en tant que moyen essentiel d’acquisition de connaissances, de socialisation et d’acceptation. En fait, notre position sociale ainsi que notre capacité individuelle de nous adapter, de communiquer, de nous situer, de nous mesurer à d’autres et de réussir dans le cadre de l’économie mondiale actuelle dépendent beaucoup des outils qui nous ont été fournis au cours de notre for- mation scolaire. Il en est ainsi de notre perception individuelle, de celle des autres, de nos valeurs et de nos comportements. Ce n’est pas la qualité de l’éducation dispensée à nos enfants qui est en jeu, mais plutôt son impartialité. Le racisme constitue un obstacle important sur le plan des connaissances et de l’égalité d’accès au système scolaire pour les étudiants autochtones et les minorités raciales. Un chef de file en matière d’éducation? Jusqu’à un certain point. Le Canada est considéré comme l’un des chefs de file mondiaux en matière de normes et de ressources éducatives. Alors que nous reconnaissons et apprécions les efforts des nombreux instituteurs et institutrices qui consacrent leur vie à enseigner aux enfants, il faut admettre qu’il existe des problèmes inhérents au système d’éducation canadien. Canada. Bien que nous fassions preuve d’excellence dans de nombreux domaines de l’éducation, il existe une lacune sur le plan de l’appartenance et du renforcement des moyens d’action de tous les enfants. Comme la diversité de la population scolaire canadienne prend de plus en plus d’importance, il est nécessaire que chaque établissement scolaire réexamine la situation et analyse son attitude envers le changement, sa compréhension des questions antiracistes et son acceptation de la diversité comme (Suite à la page 7)

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Le racisme dans nos écoles

LE RACISME DANS NOS ÉCOLES:Ce que vous devez savoir à ce sujet; Comment le combattre.

«Le racisme se traduit par l’utilisation d’un pouvoir institutionnel pour refuser ou accorder à despersonnes ou à des groupes de personnes, en fonction de la couleur de leur peau, le respect, lareprésentation et les ressources auxquels elles ont droit. Selon le principe du racisme appliqué, ilvaut mieux avoir la peau blanche. Cette définition de blancheur sous-entend la civilisation, la langue,la culture et la couleur de peau associées le plus souvent aux Européens. On parle de racismeréfléchi dans une hiérarchie où la beauté, l’intelligence, la valeur et toutes les choses associées à lablancheur sont prioritaires. »

Enid Lee, “Anti-Racism Education: Pulling Together to Close the Gaps”,dans Beyond Heroes and Holidays, 1998, p. 27.

Le racisme dans nos écoles�Un aperçu

1 Voir les données du Recensement de 1996 de Statistique Canada,surhttp://www.statcan.ca/Daily/English/980113d980113.htm#ART2.

Le visage du système scolaire canadien a subi uneimportante transformation au cours des dernièresdécennies. Selon le recensement de 1996 deStatistique Canada, la population des minorités visiblesa atteint 3,2 millions, soit 11,2% de l’ensemble de lapopulation canadienne. Ces chiffres, bien sûr, necomprennent pas plus de 1,1 million de personnesdescendant des Premières nations1. Il va sans direque le nombre d’enfants descendant de minoritésraciales ou d’ascendance et de culture autochtonesest imposant et sans cesse grandissant. À titre deparents, d’enseignants, d’administrateurs scolaires, demembres de la communauté ou de contribuables, noussommes tous conscients du rôle de l’école en tant quemoyen essentiel d’acquisition de connaissances, desocialisation et d’acceptation. En fait, notre positionsociale ainsi que notre capacité individuelle de nousadapter, de communiquer, de nous situer, de nousmesurer à d’autres et de réussir dans le cadre del’économie mondiale actuelle dépendent beaucoup desoutils qui nous ont été fournis au cours de notre for-mation scolaire. Il en est ainsi de notre perceptionindividuelle, de celle des autres, de nos valeurs et denos comportements. Ce n’est pas la qualité del’éducation dispensée à nos enfants qui est en jeu,

mais plutôt son impartialité. Le racisme constitue unobstacle important sur le plan des connaissances etde l’égalité d’accès au système scolaire pour lesétudiants autochtones et les minorités raciales.

Un chef de file en matière d’éducation? Jusqu’àun certain point.Le Canada est considéré comme l’un des chefs defile mondiaux en matière de normes et de ressourceséducatives. Alors que nous reconnaissons etapprécions les efforts des nombreux instituteurs etinstitutrices qui consacrent leur vie à enseigner auxenfants, il faut admettre qu’il existe des problèmesinhérents au système d’éducation canadien.Canada. Bien que nous fassions preuve d’excellencedans de nombreux domaines de l’éducation, il existeune lacune sur le plan de l’appartenance et durenforcement des moyens d’action de tous les enfants.Comme la diversité de la population scolairecanadienne prend de plus en plus d’importance, il estnécessaire que chaque établissement scolaireréexamine la situation et analyse son attitude envers lechangement, sa compréhension des questionsantiracistes et son acceptation de la diversité comme

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Le racisme dans nos écoles

Unissons-nous pour éliminerle racisme dans nos écoles

Pour être un parent averti�

q Analysez votre intolérance et vos proprespréjugés : rappelez-vous que voscommentaires et vos attitudes ont unegrande influence sur le comportement devos enfants.

q Citez à vos enfants des exemples quiencouragent la fierté et la reconnaissancede tous les intervenants.

q Élargissez le cercle social de votre en-fant… tout en agrandissant le vôtre!

q N’essayez pas d’éviter la question ou deprétendre que la discrimination n’existepas : soyez prêts à discuter honnêtementdes préjugés, des sentiments, desémotions, des torts et de l’insécurité quien résultent.

q Renseignez-vous autant que possible surle fonctionnement du systèmed’éducation.

q Participez activement au milieu scolairede vos enfants - en plus de les aider à faireleurs devoirs et de leur fournir, au besoin,

de l’aide supplémentaire, faites partied’associations parents-éducateurs,assistez aux conseils scolaires, auxentrevues parents-éducateurs, auxactivités scolaires et parascolaires outenez-vous au courant de ce qui s’y passe.

q Enseignez à vos enfants à êtreresponsables et à respecter les autres.Nourrissez leur amour-propre.

q À la maison, ne tolérez aucune remarqueou attitude raciste. Expliquez à vos en-fants les conséquences descomportements qu’ils choisissentd’adopter.

q Ne blâmez pas tout sur le racisme. Cen’est pas la source de tous les maux.

q Avertissez les autorités de l’école (etapprenez à votre enfant à le faire) de toutetension ou violence découlant duracisme. Rendez-vous aux échelons lesplus élevés de l’administration, s’il lefaut!

Voir l’ouvrage complet de B. Mathias et M.A. French, 40 Ways to Raise a Nonracist Child,1996.

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Le racisme dans nos écoles

Le racisme dans nos écoles�De petits Canadiens s�expriment!

« Une fois, j’étais à l’école et je marchais avec monami. Y’a une fille qui est venue à moi et m’a dit« Maudit Indien avec ton nez plat, retourne dans tonpays. » Ça m’avait fait extrêmement mal…Michel*, petit garçon d’origine indienne, tiré dela vidéo Couleur cœur, segment : Les insultes,Réalisation de TFO, en collaboration avec laFCRR, 1999.

« Moi, je suis musulmane et j’ai décidé deporter le voile. Je respecte mes traditions.

Il y a des personnes qui se moquent de moi juste parce queje porte le voile… L’autre jour, quand j’étais dans la classe, tout le monde

mangeait du pepperoni, sauf moi. Dans ma religion, on ne mange pas deporc. Le pepperoni, c’est du porc et je ne peux pas manger ça. Ils (mescamarades) voulaient que j’en mange. À un autre moment, ils ont dit :« T’as pas de cheveux! » parce que je mettais un voile et ils ont tiré levoile. J’aimais pas ça parce que ça me faisait de la peine. Et je mesentais seule. »

Saadia, petite fille musulmane, tiré de la vidéo Couleur cœur, Segment : lesdifférences. Réalisation de TFO, en collaboration avec la Fondation

canadienne des relations raciales, 1999.

« Moi J’ai entendu une farce raciste qu’on m’avait dite…Je suis mulâtre; il y avait ungars qui est venu me dire, quand j’étais à une autre école …Il m’a dit que je ne suis

pas un humain parce que je ne suis pas Blanc ou Noir. Je suis mélangé entre lesdeux, donc je suis con »…

Simon, petit garçon mulâtre, tiré de la vidéo Couleur cœur, segment : Lesinsultes, Réalisation TFO, en collaboration avec la Fondation canadienne desrelations raciales,1999.

« J’ai l’impression que quand les enfants disent àd’autres enfants des choses racistes, il me semble que çane vient pas vraiment d’eux-mêmes, mais plutôt de leurs parents… »Bruneau*, d’origine libanaise, tiré de la vidéo Couleur cœur , Segment :Le racisme des parents, Réalisation de TFO, en collaboration avec laFondation canadienne des relations raciales, 1999.

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Le racisme dans nos écoles

En tant que membre du personnel enseignant :Appliquez une méthode d�éducation antiraciste

Quelle serait la fiche de rendement de votre école?

q Supposer que toutes les personnesassociées aux pays du soi-disant « tiers-monde » ont les mêmes religion, langue,culture, coutumes, apparence physique,expérience, attitudes et antécédents socio-économiques.

q Minimiser l’impact du racisme vécu pardes étudiants ou des parents de cultureou de race différentes en disant que cen’est que le fruit de leur imagination.

q Prétendre que les peuples autochtones ontété découverts et civilisés par les Blancs.

q Utiliser des termes comme « eux » et« nous », par exemple : ces étudiants…ces parents… ces gens

q Remarquer l’absence ou la sous-représentation de membres du personnelenseignant autochtones ou de minoritéethnique ou raciale dans les écoles;

q Ignorer ou changer le nom d’un enfantou d’un parent parce qu’il « est tropcompliqué » à prononcer.

q Être témoin d’injures, de farces, de graf-fiti ou d’images qui ridiculisent lespersonnes en raison de la couleur de leurpeau, leur race, leur ascendance, leur lieud’origine, leur citoyenneté, leur croyanceou leur foi.

q Être témoin d’une représentation erronéeou d’une sous-représentation des

minorités raciales et des peuplesautochtones dans les ouvragespédagogiques ou dans les programmesd’enseignement.

q Punir exagérément des jeunes provenantde groupes minoritaires, même pour desécarts de conduite mineurs.

q S’inquiéter du rassemblement desétudiants de couleur qui socialisent àl’heure du repas ou en des lieuxinformels, ou aller même jusqu’à le leurinterdire.2

q Supposer que les parents de jeunes im-migrants ou appartenant aux minoritésvisibles et autochtones ne se soucient pasde l’éducation de leurs enfants à caused’une soi-disant dépréciation del’éducation ancrée dans leurs cultures.

q Supposer que les parents de jeunes im-migrants ou appartenant aux minoritésvisibles et autochtones ne sont pasintelligents, ou sont inférieurs parcequ’ils ne parlent pas anglais ni français,ou en raison de leur accent ou de leursituation financière.

q Remarquer un taux élevé d’étudiantsautochtones ou appartenant auxminorités visibles dans les domaines plustechniques ou sportifs, ou parmi ceux quiquittent l’école.

2 Tiré de Enid Lee, « Anti-Racist Education: Pulling Together to Close the Gaps », dans Beyond Heroes and Holidays, 1998,p. 33.

Voici quelques manifestations de racisme subtil ou manifeste qui surviennent parfoisdans nos écoles. Avez-vous déjà éte temoin de situations semblables?, ,

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Le racisme dans nos écoles

Si vous êtes membre du personnel administratif :vous devez assurer un environnement sécuritaire et

responsable pour tous les étudiants�L’association des enseignants et des enseignantes de l’Alberta définit comme suit une école sécuritaire et responsable :« Une école sécuritaire et responsable est physiquement, émotionnellement et psychologiquement sécuritaire pour lesétudiants et le personnel enseignant. C’est un environnement où chacun est traité avec respect et dignité. C’est égalementun endroit où la sécurité et le bien-être de tous sont des normes essentielles.Sécuritaire : établissement non exposé au danger, protégé contre tous types d’actes de violence physique ou morale.Responsable : les membres du personnel font une surveillance vigilante, ont une attitude concernée, donnent l’exemple.Ils sont attentifs aux besoins des autres et y satisfont.Sûr : établissement protégé contre toutes entrées non autorisées.Violence : menace ou utilisation de violence physique, verbale, sexuelle ou affective, intimidation ou harcèlement, parou contre des personnes ou groupes, qui cause des blessures physiques ou psychologiques, ou qui est nuisible au bien-être social d’une personne ou d’un groupe. (Dr. I MacDonald, ATA Safe and Caring School Project, 1997.) »

q que votre école offre un environnementsécuritaire et responsable où tous lesétudiants sont traités avec sollicitude et ausein de laquelle règne une atmosphère derespect mutuel.

q que vos étudiants sont au courant du coded’éthique de l’école et qu’en cas demauvaise conduite, toutes les personnesconcernées seront entendues et traitées demanière juste et équitable.

q que tous les étudiants peuvent s’identifierau programme d’enseignement, qu’ilsprévoient réussir et reçoivent le soutiennécessaire au développement de leurs ap-titudes.

q que tous les étudiants sentent qu’ils sontrespectés et considérés en vous occupantsérieusement de tout incident impliquant desinjures, des paroles ou commentaires àcaractère raciste.

q que le personnel a reçu la formationnécessaire pour choisir du matériel scolairenon discriminatoire et qu’une partie desfonds est réservée à l’achat de ce genre dematériel.

q d’encourager les activités parascolaires oùles étudiants peuvent explorer leur héritageculturel et leurs disparités culturellesindividuelles et ancestrales.

q que vos superviseurs et concepteurs de pro-grammes ont reçu le mandat d’élaborer desdocuments qui aideront les enseignants àminimiser l’impact des ouvrages quimanquent d’objectivité.

q que vos étudiants reçoivent un enseignementpositif en matière de comportement social,comme la prise de responsabilité, larésolution de problèmes et le respect mutuel.

q qu’on fait appel aux étudiants, aux parentset aux membres de la communauté et dupersonnel pour la rédaction, la mise en placeet la revue de vos politiques et directives.

q que vos enseignants ont reçu le soutien et laformation nécessaires pour mettre en appli-cation ces politiques et directives.

q que votre école est chaleureuse, invitante etsécuritaire pour tous.

Pour des lignes directrices complètes sur la mise en place d’écoles sécuritaires etresponsables, voir Sautner, Brenda. (1999). Building Safe and Caring SchoolCommunities. Alberta : The Alberta Teachers Association.

Votre école est-elle PROACTIVE, ou RÉPRESSIVE? Assurez-vous �

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Le racisme dans nos écoles

Conseil d�un spécialiste en la matièreAu cours d’une rencontre communautaire organisée à Toronto par la Fondation canadienne des rela-tions raciales le 1er décembre 1999, Harold Brathwaite, directeur du conseil scolaire de la région dePeel, a recommandé les points suivants pour la mise en place d’un environnement scolaire intégré,sécuritaire et responsable. Voici les stratégies pratiques qu’il a identifiées pour rendre nos écoles et noslieux de travail plus équitables.

10 Recommandations à l�intention des enseignantsUn : Ne vous attendez pas à ce que l’équitésoit innée. Nous avons tous grandi avec desidées, des valeurs, des partis pris, despréjugés et des attitudes qui nous sontpropres. Prenez le temps de découvrir vospropres partis pris et préférences.

Deux : Vous n’êtes pas seul. Beaucoupde personnes sont intéressées par les ques-tions d’équité. Parlez à un conseiller, faiteséquipe avec un collègue intéressé ou créezun groupe de soutien.

Trois : Ne substituez pas dans votre es-prit le terme «équité» par «tolérance».Songez plutôt à rendre vos lieux de travailplus accueillants et confortables, un endroitoù tous les gens sont importants.

Quatre : Ne vous limitez pas à la racelorsque vous pensez en termes d’équité. Pourcréer un environnement vraimentaccueillant, nous devons être conscients desdifférents types de discrimination.

Cinq : Ne jugez pas trop rapidement.Essayez plutôt de comprendre les gens avecqui vous travaillez ainsi que leur famille;tentez de découvrir ce qu’ils ressentent,mettez-vous à leur place.

Six : Rendez-vous sur les lieux où vivent lesgens et leurs familles. J’invite souvent les

enseignants à visiter leurs étudiants à la maisonou dans leur communauté. Cette démarchevous permettra d’apprécier l’entourage des gensque vous essayez de mieux connaître.

Sept : Vous n’avez pas à être un expertavant d’entreprendre des initiatives enmatière d’équité. Faites appel à différentsguides, qu’il s’agisse d’étudiants,d’enseignants, de parents ou de membres dela communauté.

Huit : Ne vous attendez pas à ce que lesgens s’adaptent à votre école ou à votre lieude travail. Faites en sorte que votre lieu detravail réponde plutôt à leurs besoins.

Neuf : N’ayez pas peur de vous tromper,surtout en ce qui concerne une question aussidélicate que l’équité. Je vous encourage àavoir recours à divers moyens. D’une façonou d’une autre, nous profitons tous de noserreurs, et il est probable que vous récolterezplus de succès que d’échecs.

Dix : Soyez judicieux. Choisissez lesstratégies et les idées qui, selon vous, aurontdu succès dans votre environnementparticulier. Le plus important, c’est de lesmettre en oeuvre.

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Le racisme dans nos écoles

(Le racisme dans nos écoles … suite de la page 1)

« catalyseur du sentiment d’affirmation, de solidaritéet de critique de chaque étudiant ».3

Un retour en arrière…Nous devons nous rappeler que le racisme fait partieintégrante de l’histoire du Canada : les tentativesd’éliminer les cultures autochtones, l’esclavage, lespolitiques racistes qui ont exclu l’immigration desChinois, des Asiatiques du Sud, des Juifs et des Noirs,l’internement des Japonais d’origine canadienne durantla Seconde Guerre mondiale, ne représentent quequelques exemples des diverses manifestations duracisme institutionnalisé . Une fois devenu

institutionnalisé, le racisme fait partie de l’âme mêmed’une société, il ne peut être facilement effacé et a unimpact sur tous ses secteurs d’activités. Le domainede l’éducation canadienne n’y a pas échappé, même sicette partie de l’histoire est trop souvent passée soussilence dans les programmes scolaires.4. L’exemplele plus courant de racisme dans le système scolairecanadien, de ses manifestations et répercussionssociales, est sans contredit le traitement colonialistedes peuples autochtones.La création de pensionnats pour les enfants autochtonesest certainement l’exemple le plus répandu de racismeinstitutionnalisé. De la fin des années 1800 jusqu’auxannées 1970, ces établissements ont servi, d’un bout àl’autre du pays, à aliéner des milliers d’enfantsautochtones, à les éloigner de leurs familles, de leurlangue et de leur culture et à les rendre soi-disant« civilisés» et Chrétiens.5 Bon nombre d’entre eux ontsouffert d’abus physiques et sexuels, sans parler destraumatismes psychologiques d’infériorisation,d’assimilation et de déshumanisation. Cette tentative« d’éradication des Indiens » et de leurs enfants a laissédes blessures profondes. Après plus d’un siècle, lescommunautés autochtones en souffrent encore.De la création même de ces institutions découlentplusieurs dilemmes socio-économiques affectant de nosjours les communautés autochtones. Aujourd’hui,même si elles sont entièrement différentes despensionnats et que de nombreux progrès ont étéréalisés, les écoles provinciales ne répondent toujourspas aux besoins intellectuels, spirituels, émotionnelset physiques d’une identité autochtone forte, fondée,positive et entière : « Les politiques d’éducationactuelles ne peuvent réaliser ces objectifs. La majoritéde la jeunesse autochtone ne finit pas l’écolesecondaire. Elle abandonne le système scolaire sansles compétences requises pour occuper un emploi, etsans la connaissance de la langue et de la culture deson peuple. Plutôt que d’éduquer la personne, lesétudes la privent de son identité et de sa valeur. Ceuxqui persévèrent dans le système canadien d’éducationnous racontent leurs expérience du racisme, un racismevécu non seulement à l’occasion d’échangesinterpersonnels mais aussi par la dénégation desvaleurs, des perspectives et des cultures dans le pro-gramme d’enseignement et dans la vie del’institution ».6

4 Non seulement nos enfants sont assez informés des chapitresracistes de notre histoire, mais l’utilisation sélective de certainsévénements historiques et l’omission d’autres a eu d’autresconséquences d’une grande portée. Cela encourage le mythe quele Canada est un pays à qui les peuples des Premières nations et lesminorités raciales ont peu apporter. Adrienne Shadd a très bienrésumé la question quand elle a dit : « Mais ce mythe que le Canadaest un pays blanc est insidieuse par ce que d’un côté, c’est bienancré dans la conscience nationale, et que de l’autre, manquanttellement de fondation. Il y a une tendance à oublier que les peuplesautochtones étaient ici les premiers; les noirs sont tout d’abordarrivés comme esclaves dans les années 1600 et 1700, ont été parmiles premiers à s’établir en terre canadienne; la présence de Chinoisne se manifeste qu’au XIXe siècle. En fait, des gens d’une vastegamme de races et de nationalités ont aidé à bâtir ce pays.Malheureusement, cette réalité n’est pas réflétée dans notre cur-riculum scolaire. »Voir Ormond McCague, Racism in Canada, Saskatchewan: FifthHouse Publishers, 1991.

5Voir la section « Discipline and Abuse » du Rapport final de laCommission royale sur les peuples autochtones (CRPA) surhttp://www.indigenous.bc.ca/v1/vol1ch10s3tos1.5.asp

6Voir la section « Éducation » du CRPA surhttp://www.indigenous.bc.ca/v3/vol3ch5s1tos1.5.asp

Le saviez-vous?—« Le Rapport BLAC … a publié les donnéesrelatives aux suspensions attribuées par leconseil scolaire de la ville d’Halifax au coursdes années 1987 à 1992. Selon les résultats,les étudiants de race noire ont fait l’objet de16 à 21 % de toutes les suspensions à Hali-fax. Ce taux représente plus du double de lapopulation étudiante de race noire de tout lesystème scolaire d’Halifax. »Voir The BLAC Report àhttp://www.nstm.ca/bccns/blac.html

3 Voir Sonia Nieto, « Affirmation, Solidarity and Critique: Mov-ing Beyond Tolerance in Education », dans Beyond Heroes andHolidays, Enid Lee, Deborah Menkart et Margo Okazawa-Rey,(Editeurs), (1998)

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Le racisme dans nos écoles

7 Avis E. Glaze et Ouida M. Wright. (1998). « Improving theEducational and Life Chances of African Canadian Youth: Insightsfrom Ontario’s Royal Commission on Learning », dans D’Oyley,Vincent R. et James, Carl E., Re/visioning: Canadian Perspec-tives on the Education of Africans in the Late 20th Century, p. 165.

8 Lewis, Stephen, (1992). Rapport de Stephen Lewis sur lesrelationsinter raciales en Ontario.9Dans The Colour of Democracy, (1995), Henry, Tator, Mattis etRees expliquent comment le paradoxe existant de démocratie dansla société canadienne a empêché les principes d’éducationantiraciste d’être mis en application, à cause de diverses formes derésistance aux mouvements antiracistes et de divers mythesintrinsèques à l’idéologie de racisme démocratique.

Un survol des événementsLes expériences négatives de racisme qu’ont connuesles enfants autochtones dans les écoles sont partagéespar les enfants des groupes minoritaires. La situationa été bien documentée à l’occasion de discussions quise sont déroulées au cours des années 1970, 1980 et1990 afin de définir le racisme et, dans la mesure dupossible, de l’éliminer. Mais, à l’orée du nouveaumillénaire, les rapports suivants indiquaient que nousn’avions pas suffisamment progressé et que la situa-tion des enfants autochtones et des minorités racialesdans le système scolaire n’avait pas évolué.Dans l’article intitulé « Improving the Educational andLife Chances of African Canadian Youth: Insights fromOntario’s Royal Commission on Learning », Avis E.Glaze et Ouida M. Wright résument de façon efficacequelques-uns des obstacles rencontrés par les enfantsminoritaires, et les enfants noirs en particulier. Ilsdécrivent ces étudiants comme étant souvent lesvictimes d’un traitement différentiel négatif, destéréotypes, de partialité dans les tests et lesévaluations, de catégorisation, de restrictionsmonoculturelles, de traitements disciplinaires injusteset exagérés, de racisme et, le plus dommageable, desattentes si peu élevées qui leur sont immanquablementattribuées ».7

En 1992, à la suite de l’affaire Rodney King et desémeutes qui se sont produites sur la rue Yonge de To-ronto, lorsque des milliers de Canadiens frustrés (dontbon nombre d’entre eux étaient d’ascendance africaine)ont manifesté leur indignation, on a pu s’apercevoirque le spectre du racisme était bien vivant au sein de lasociété canadienne. À la suite d’un important proces-sus de consultations, Stephen Lewis a fait rapport dupiètre état des relations interraciales en Ontario. Lesétudiants et les parents ont critiqué de façon unanimele système scolaire ontarien. Lewis mentionnait :« Partout, les slogans des étudiants de Toronto, quoiquemodifiés sans ambages selon les écoles et leursemplacements, étaient essentiellement les mêmes.Pourquoi l’histoire des Noirs n’est-elle pas enseignée?Où sont les minorités visibles dans le monde del’enseignement? Pourquoi y a-t-il si peu de modèles

de comportement? Pourquoi nos conseillers blancsconnaissent-ils si peu les différents antécédentsculturels? Pourquoi les incidents et les commentairesà caractère raciste sont-ils tolérés? Pourquoi y a-t-ildeux poids deux mesures sur le plan de la discipline?Pourquoi les étudiants minoritaires sont-ils traitésdifféremment? Pourquoi les dissuade-t-on d’aller àl’université? Où trouverons-nous de l’emploi? Quelleest l’utilité d’avoir une éducation s’il n’y a pasd’emploi? Combien de temps faudra-t-il pour changerle programme d’enseignement de façon à ce que nousy soyons intégrés? » 8

L’Ontario n’était pas la seule province à souffrir de cequ’on pourrait appeler « symptômes chroniques deracisme ». En 1994, en Nouvelle-Écosse, le BlackLearners Advisory Committee on Education (comitéconsultatif des apprenants noirs) a publié le BLACReport on Education (rapport BLAC sur l’éducation),dans le but d’identifier non seulement les problèmes,mais aussi les mesures nécessaires pour remédier auxinégalités touchant les Néo-Écossais noirs encomparaison des autres Néo-Écossais.De la même manière, en 1996, le rapport final de laCommission royale sur les peuples autochtones ainnové en décrivant l’étendue de l’impact despensionnats et de l’assimilation en général sur lescommunautés autochtones canadiennes.

Un bref constat de la réalitéLes rapports indiquent que les questions liées auracisme sont toujours d’actualité et que même si lesministères de l’Éducation ont progressé en matière dede politiques antiracistes, leur mise en place demeurelente et sporadique. 9

Trop souvent, d’excellentes politiques antiracistes seretrouvent sous la poussière des bureaux des décideurs.Il en est ainsi jusqu’à ce qu’un nouvel incident racialnécessite que les agents responsables révisent leurspolitiques afin d’essayer de remédier à une situationembarrassante (surtout si elle fait la manchette). Dansbien des cas, des programmes antiracistes semblentn’être lancés qu’au moment même où des catastrophes

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Le racisme dans nos écoles

10 Voir George Sefa Dei, Anti-Racism Education: Theory and Prac-tice, Halifax: Fernwood Publications, 1996

11 Cette pratique provient souvent de la dénégation par lesenseignants de l’existence d’un racisme structuré dans le systèmescolaire. Le point de vue « d’ignorance de la couleur » ou la « neu-tralisation » de problèmes liés à la « race » est un symptôme dumanque d’expérience personnelle en matière de racisme denombreux enseignants, même s’ils ont un bonne compréhensiondes problématiques homme-femme et de classe.Voir Christine Sleeter, « Teaching Whites About Racism » dansBeyond Heroes and Holidays, Ibidem, p. 36-44

12 Constance Backhouse, dans son récent roman intitulé Colour-Coded: A Legal History of Racism in Canada, 1900-1950, décritce qu’elle appelle un profond sentiment de « manque de race »établi : « Malgré une preuve marquée du contraire, malgré lalégislation qui exprime des distinctions et des barrières raciales,malgré les avocats et les juges qui utilisent des concepts raciauxpour évaluer les droits et responsabilités vis-à-vis de la loi, lesystème judiciaire canadien… ont contribué au maintien del’idéologie du Canada comme une nation « sans race ». » VoirConstance Backhouse, Colour-Coded, Toronto: Osgoode Societyfor Legal History, 1999.

13Pour de plus amples renseignements sur cette question,consultez la Coalition for Advancement of Aboriginal Studies,qui travaille à un projet connu comme « The AboriginalCurriculum Project ». Pour des informations sur laCoalition, contacter [email protected].

importantes surviennent et ils sont ensuite remis sur lestablettes quant les choses semblent s’être calmées.

Entre-temps, et souvent très peu préparés, lesenseignants font face aux défis créés par la diversitécroissante dans les écoles. C’est pourquoi l’acquisitionde nouvelles compétences est nécessaire. Il s’agit en-tre autres de développer une certaine ouverture d’esprit,d’avoir la volonté d’en apprendre davantage au sujetdes nouvelles cultures pour pouvoir les enseigner, deposséder un profond respect des différences culturelleset de reconnaître ses propres préjugés. Au moment oùse produisent d’importantes coupures budgétaires etun accroissement des responsabilités, l’apprentissageet la mise en place des principes d’une éducationmulticulturelle, antidiscriminatoire, ouverte,interculturelle et antiraciste peuvent sembler un fardeausupplémentaire pour certains, ou même une tâche toutà fait inutile pour d’autres. Même s’ils désirents’engager, ou le sont déjà, ce ne sont pas tous lesenseignants qui possèdent les compétences nécessairespour analyser les questions de privilège, d’identitésociale et de domination blanche dans la sociétécanadienne,10 ou pour discuter ouvertement en classede harcèlement racial.

Le saviez-vous?Au nouveau conseil scolaire amalgamé de Toronto,aucun des... 47 directeurs et directrices, et moinsde deux pour cent des cadres du conseil, proviennentde groupes minoritaires visibles.Le magazine Now, vol. 17, no 48,30 juillet – 5 août 1998

« Quoi! Encore ces enfants minoritaires…? »« Quoi! Encore ces enfants minoritaires…? » Voilàun commentaire souvent marmonné dans les salles desenseignants. « Dans ma classe, il n’y a pas de couleur.Chaque enfant est un étudiant et tous les étudiants sonttraités également. C’est tout! Pourquoi les enfantsprovenant de groupes minoritaires auraient-ils plus debesoins que les autres enfants? »Ces remarques, entendues régulièrement dans lesécoles, reflètent un certain refus d’accepter à la fois lasimple présence et les besoins particuliers des étudiants

autochtones ou en provenance de minorités racialesdans notre système scolaire.11 En faisant fi de la réalité,nous pouvons mieux ignorer leurs besoins, les solu-tions, et le rôle que nous devrions jouer. Ces propossont souvent tenus par des enseignants remplis debonnes intentions. Dans le système scolaire ou dansles autres institutions canadiennes, il est répandu quele racisme n’est pas un problème au Canada.12

Les rapports à ce sujet démontrent non seulement quele racisme dans le système éducatif a été complètementignoré au détriment des enfants minoritaires, mais ilsindiquent également de quelles façons leurs besoinspourraient être satisfaits. Néanmoins, les programmeset les départements des conseils scolaires font l’objetde coupures budgétaires et, plus souvent qu’autrement,les sections s’occupant de lutte contre le racisme etd’équité ethnoculturelle (lorsqu’elles existent) sont lespremières à disparaître. Disparaissent également lesoutien aux classes d’anglais langue seconde (ALS) etde français langue seconde (FLS), le perfectionnementprofessionnel destiné aux enseignants et toutel’attention que devraient soulever ces questions. Lesprincipes d’éducation autochtone ne sont toujours passuivis de façon adéquate dans les écoles non contrôléespar des Autochtones et le besoin d’un meilleur pro-gramme d’études autochtones est urgent, étant donnéque 67 % des enfants autochtones fréquentent desécoles non autochtones.13

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FOUNDATION CANADIENNE DES RELATIONS RACIALES

Le racisme dans nos écoles

Le saviez-vous?Des hauts et des bas au QuébecUne étude parrainée en 1998 par la Fondationcanadienne des relations raciales a révélé quejusqu’à maintenant l’éducation multiculturellen’avait pas de place précise dans le programmed’enseignement québécois et qu’elle étaitlaissée à la discrétion de chaque instituteur.L’éducation antiraciste a officiellement étéintégrée en 1999 aux programmesd’enseignement de la maternelle au secondaireIV.Auparavant, le seul organisme se concentrantsur l’éducation multiculturelle au Québec futle Centre d’éducation interculturelle et decompréhension internationale (CÉICI). Il aprocuré des ressources aux instituteurs, offertla formation professionnelle et créé un réseaude plus de 70 instituteurs-activistes par tout leQuébec. Malheureusement le financement duCÉICI a été réduit et le centre a fermé ses portesle 30 juin 2000.Pour un aperçu des politiques et programmesdu Centre dans tout le pays, voyez le RéseauÉducation-Médias, Curriculum et programmesspéciaux convenant à l’étude de lareprésentation des minorités dans les médias,Toronto : Fondation canadienne des relationsraciales, 1998.

Le saviez-vous?« La majorité des enfants autochtones à l’extérieur des territoires - Premières nations, Métis etquelques Inuits –fréquentent les écoles provinciales. Les enfants métis fréquentent presqueexclusivement les écoles provinciales et territoriales … en 1991, environ 42 % des membres desPremières nations vivaient à l’extérieur des réserves et, dans la plupart des cas, leurs enfantsfréquentaient les écoles provinciales. Au cours de la même année, 46 % des étudiants demeurantdans les réserves fréquentaient les écoles provinciales. Ainsi, 68,7 % des étudiants des Premièresnations faisaient partie des systèmes scolaires provinciaux. »Dans le Rapport final de la Commission royale sur les peuples autochtones :http://www.indigenous.bc.ca/v3/vol3ch5s1tos1.5.asp

14 Voir George Sefa Dei et al., (1997). Reconstructing Drop Out,Toronto: University of Toronto Press.

15 Une étude de recherche mené par Réseau Éducation-Médiasgrâce au financement de la Fondation canadienne des relationsraciales a montré qu’en 1999, alors que la plupart des ministèresde l’Éducation incluent un important soutien à l’éducationantiraciste, l’éducation multiculturelle et l’éducation des médias,le perfectionnement professionnel et les ressources d’apprentissagepour soutenir les résultats du nouveau curriculum étaientinadéquats. « Que ces sujets soient réellement couverts en sallesde classe, et jusqu’à quel point, dépend de l’expérience, descompétences et des penchants de chaque enseignant. » Voir RéseauÉducation-Médias, Curricula and Special Programs Appropriatefor the Study of Portrayal of Diversity in the Media, Toronto :Canadian Race Relations Foundation, 1998, p. 22

16 L’étude de Réseau Éducation-Médias a également révélé quedans les ouvrages du nouveau curriculum ontarien pour les niveaux

de 1re à 8e année, … en contraste frappant avec lesouvrages du curriculum préparés par les provinces del’Ouest et de l’Est, ne comportaient que huit références

aux différentes cultures au sein du Canada … et aucune référence àla trame multiculturelle du Canada dans les ouvrages du curriculumsur les arts, la santé, l’éducation physique, et les langues des niveaux1 à 8. Dans les années 80 et au début des années 90, la province étaitalors un chef de file en matière d’éducation multiculturelle etantiraciste.

Sans les politiques et les programmes appropriés, lesétudiants autochtones et ceux provenant des groupesminoritaires ne pourront pas s’identifier au curricu-lum ou rencontrer des modèles de comportement quiles encourageraient à rêver à autre chose qu’aux sportset aux loisirs. Ils ne se sentiront pas en mesure d’obtenird’excellents résultats scolaires sans être acceptés ouinclus dans leur propre environnement scolaire. Deplus, ils ne pourront résister au décrochage ouaccepteront « d’être mis de côté »14 par manque deconfiance et d’espoir dans le système.En ce moment, les problèmes et les solutions ont étéidentifiés et la plupart des conseils scolaires ontébauché des politiques antiracistes.15. Cependant, pourque ces politiques soient efficaces, elles doivent êtreappliquées de façon ferme et cohérente. Il appartientaux gouvernements et aux conseils scolaires d’inclureces politiques et le processus de mise en applicationquotidienne à leur programme. Mais, par-dessus tout,il leur faudra les conserver.16

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FOUNDATION CANADIENNE DES RELATIONS RACIALES

Le racisme dans nos écoles

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Ouvrages suggeres, ,

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FOUNDATION CANADIENNE DES RELATIONS RACIALES

Le racisme dans nos écoles

Nom

BC Teacher’s Federation

Conseil canadien pour l’éducationmulticulturelle et interculturelle

Fondation canadienne des relationsinterraciales

Centre d’éducation interculturelle etde compréhension internationale

Ensemble contre le racisme

Equal Opportunity Education

Réseau Éducation-médias

The Nizkor Project

Carleton University Teaching andLearning Resource Centre (TLRC)

Chemins de la gloire

Premières Nations sur Rescol

Adresse URL

http://www.bctf.bc.ca/Social

http://www.ccmie.com/siteinternet

http://www.crr.ca

http://www.cam.org/~ceici/index.html

http://www.antiracisme.org

http://www.equalopp.web.net

http//www.media-awareness.ca/default.html

http://www.ca.nikzor.org/

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www.pathsofglory.com/f11frames.html

http://www.schoolnet.ca/aboriginal/menu-e.html

Ce rapport a été rédigé pour la Fondation canadienne des relations raciales par Darlyn Mentor.© Fondation canadienne des relations raciales, Juin 2000Pour d’autres ressources, veuillez consulter le site web de la FCRR à l’adresse http://www.crr.ca

Quelques sites Web canadiens interessants!,