FFOOYYEERR LL’’OOUUSSTTAALL

PPRROOJJEETT

PPEEDDAAGGOOGGIIQQUUEE

2

SSOOMMMMAAIIRREE

INTRODUCTION Page 4

1. L’A.P.L B 1.1 Présentation Page 5

1.2 La philosophie associative Page 6

2. La Maison d’Enfants Saint-Joseph

2.1 Présentation Page 7 2.2 Des valeurs qui fondent des choix Page 7

3. Le Foyer l’Oustal

3.1 Présentation Page 9 3.2 La Population accueillie Page 10

3.2.1 Les indications de placement 3.2.2 Les caractéristiques 3.2.2.1 L’âge 3.2.2.2 Le contexte géographique 3.2.2.3 Autres caractéristiques 3.2.3 Les besoins de l’enfant Page 10

4. Les principes qui guident notre action Page 11

4.1 Un cadre légal et réglementaire 4.2 Une éthique de travail Page 12 4.3 Les principes directeurs 4.4 Des champs d’application Page 13

4.4.1 Le psycho-éducatif et relationnel 4.4.2 Le socio-éducatif Page 14 4.4.3 Le travail avec les familles 4.4.4 Le Foyer, partenaire de l’école 4.4.5 La santé Page 15

5. Que proposons nous aux enfants accueillis ? Page 16

5.1 Les services de base 5.1.1 La Protection Page 19 5.1.2 L’accueil, la restauration, l’hébergement Page 21 5.1.3 Les transports Page 23 5.1.4 L’éducation Page 25 5.1.5 Partenariat avec les familles Page 26 5.1.6 L’accompagnement dans la scolarité Page 27 5.1.7 Les soins somatiques Page 28 5.1.8 Le soutien psychologique Page 28 5.1.9 L’évaluation, la recherche, la formation Page 29

3

5.2 Les services périphériques : 5.2.1 Le partenariat avec l’environnement Page 31 5.2.2 Le travail avec des familles Page 33

5.3 Les services annexes :

5.3.1 Le séjour en famille d’accueil à l’Oustal Page 34 5.3.1.1 Le cadre du placement au Foyer l’Oustal

5.3.1.2 Un dispositif de préparation Page 35

5.3.1.3 Les spécificités de chacun Page 36

5.3.1.4 Les évolutions Page 37

5.3.2 Le S.A.P.M.N Page 38 5.3.3 Les séjours de vacances Page 42 5.3.4 L’éveil à la vie professionnelle. Page 43

6. Les procédures institutionnelles

6.1 La procédure d’admission Page 44 6.2 La procédure de départ Page 45

CONCLUSION ET PERSPECTIVES Page 47

4

IINNTTRROODDUUCCTTIIOONN

Un projet pédagogique s’inscrit dans un projet d’Etablissement,

lui-même parfois inscrit dans un projet associatif. Celui de l'Oustal s'articulera sur le projet d’Etablissement de la Maison d'Enfants Saint-Joseph et le projet associatif de l’A.P.L.B 1.

Ainsi, au travers de sa réflexion dans l'élaboration de celui-ci, l'équipe 2 de l'Oustal, dans une proposition participative a adopté une démarche méthodologique, afin de produire un outil qui oriente l'action et permette de la questionner.

Ce projet exprime une progression qui part de bilans de

situations, passe par l'identification d'objectifs spécifiques et envisage les divers moyens mis en œuvre.

Il se fonde pour les jeunes accueillis sur l'active reconnaissance

du droit à l'enfance et pour les familles des droits et devoirs d'être parents. Les effets font l'objet d'évaluations régulières, en n'ignorant pas

que dans notre secteur, la véritable appréciation des résultats ne peut s'opérer qu'avec le temps… celui qu'il faut à un enfant pour devenir un homme.

Notre travail sera présenté sous deux volets :

AA)) LLEE PPRROOJJEETT PPEEDDAAGGOOGGIIQQUUEE lui-même où seront développés : � la structure générale :

- l'Association A.P.L.B et ses valeurs, - l'organisation de la Maison d'Enfants Saint-Joseph, - la présentation du Foyer l'Oustal,

� la population accueillie, � la mission du service, � les prestations mises en œuvre formalisées en : - services de base, - services périphériques, - services annexes. � les procédures institutionnelles. � les perspectives.

BB)) LLEESS AANNNNEEXXEESS où sont proposés : � les moyens humains, matériels, financiers, techniques et administratifs du Foyer. � l'environnement du service � le descriptif de la procédure d'admission et de départ. � les procédés d'évaluation : clinique, des actions, etc…

1 Association Père Le Bideau, 48 rue de la Charité 16000 ANGOULEME 2 Educateurs, Psychologue, Personnel des services généraux et Chef de service

5

--11-- LL''AASSSSOOCCIIAATTIIOONN DDUU PPEERREE LLEE BBIIDDEEAAUU

((AA..PP..LL..BB)) –– 4488 rruuee ddee llaa CChhaarriittéé 1166000000 AANNGGOOUULLEEMMEE

.1.1 Présentation

L'Association, régie par la loi de juillet 1901 et celle du 14 janvier 1933, a été fondée en 1941 à Angoulême par le Père le Bideau. Dans un contexte de guerre, et en venant en aide aux enfants orphelins ou abandonnés à la rue, il a posé les fondements de l'Association qui se propose toujours "le sauvetage physique et moral de l'enfance et de l'adolescence et l'aide à toute personne en difficulté". De sensibilité catholique affirmée, elle a été fortement influencée par la personnalité de son fondateur. Progressivement et dans le souci de répondre aux sollicitations dont elle était l'objet, l'A.P.L.B a ouvert dans la région des Charentes, en Dordogne mais aussi en Midi-Pyrénées, une douzaine d'établissements ou services d'importance variable. Elle emploie aujourd’hui plus de 400 salariés1. Toutes ces structures ont suivi l'évolution du secteur social tant sur le plan de la formation et de la qualification des personnels que sur celui de l’accueil des usagers et des familles ou encore dans la progression des équipements matériels. Aujourd'hui, elles recueillent la confiance des décideurs publics et leur soumettent régulièrement des projets nouveaux en réponse aux demandes sociales en constante mutation.

.1.2 La philosophie associative : Missions et valeurs �Les missions de l'A.P.L.B sont énoncées dans l'article premier de ses statuts. Elle se propose "le sauvetage physique et moral de l'enfance et de l'adolescence en

danger". Dans l'article suivant, elle précise les contours "d'une prise en charge où seront assurés l'éducation, l'instruction, l'entretien et les soins pour les enfants confiés par les

pouvoirs publics".

1 Au 31/12/2004 : 406salariés pour 352 ETP

6

� C'est dans son règlement général et déjà dans l'article I que sont évoquées les valeurs morales et éducatives qui guident son action, "…..respectant loyalement la

liberté de penser de chacun, l'Association admet et reconnaît le droit au pluralisme

d'opinion, mais elle en exige la réciprocité et, à ce titre, le respect des valeurs morales et

spirituelles qui ont servi de base à sa fondation (Art. 31 CC. 66 - av. n° 166 du 25.09.85) ». Appliquant avec dynamisme et souci du progrès les méthodes éducatives et réeducatives, fruits de recherches continues, elle préconise que l'atmosphère à créer dans chaque établissement tende vers un climat familial de confiance ; " mais l'ordre et la

propreté morale et physique devront y trouver une place de choix prioritaire." Ce dernier passage peut paraître austère, voir anachronique dans sa formulation. Pour autant, la finesse de l'acte éducatif ne consiste-t-elle pas à lui garder son sens, dans une traduction plus contemporaine, au travers de l'accompagnement des usagers ?

7

--22-- LLaa MMaaiissoonn dd’’EEnnffaannttss SSaaiinntt--JJoosseepphh 5588 rruuee AAnnddrréé FFoouurrccaaddee 6655000000 TTAARRBBEESS

.2.1 Présentation Issue de l'A.P.L.B depuis 1951 et d'abord établie sur le village de Bonnefont (65), elle se singularise par son éloignement du siège fondateur. Dans le souci de s'adapter aux évolutions socio-éducatives et pour générer des réponses aux besoins et demandes du département des Hautes-Pyrénées, elle s'est notamment restructurée en petites unités sur l'agglomération tarbaise peu avant les années 1980. Elle se propose d'accueillir et d'aider une soixantaine de garçons et filles en difficulté, de 8 à 18 ans et plus, orientés par le magistrat des mineurs et les responsables des services sociaux. Par la diversité des services qu'elle offre aujourd'hui, � 4 Foyers de quinze - seize places chacun - dont l'Oustal - aux projets éducatifs spécifiques, � Un service d'Insertion, mis à disposition de l'ASE, spécialisé dans l'aide aux jeunes majeurs en difficultés, d'une capacité de trente prises en charge (soit une capacité totale d'accueil voisine de 100),

Elle est sollicitée comme partenaire dans la réflexion pour la mise en œuvre de nouveaux services. Son siège administratif se trouve au centre ville dans la capitale départementale. Il abrite le personnel de direction, de gestion et le secrétariat.

.2.2 Des valeurs qui fondent des choix

C'est ainsi que sont traduites et repérées, au sein des Foyers, dans le rituel des quotidiens, mais également dans les instants de réflexion, des valeurs qui étayent les options éducatives.

Parmi celles-ci et dans le respect des réglementations afférentes : � L’intérêt supérieur de l'enfant dans son histoire, sa singularité, son devenir. � La responsabilité des adultes à l'égard de celui-ci. � La place des parents, reconnue et souvent restaurée avec le temps du placement.

8

ORGANIGRAMME : ASSOCIATION ET ETABLISSEMENTS

A.P.L.B (Association Père le Bideau)

Assemblée Générale

9 - 15 membres Conseil d'Administration

6 membres élus Bureau du Conseil

Etablissements et services

ISEP "Tous Vents" Maison St Louis de Montfort Angoulême (16) St Savinien (17)

Foyer St Michel Maison des Enfants Fissac (16) Celles sur Belle

Maison St Joseph Foyer St Jérôme Ruffec (16) Niort

Service d'Accueil et Institut Educatif de d'hébergement Cadillac - Le Fleix (24) Angoulême (16)

Association Intermédiaire Service d'Enquêtes Sociales

AISDE Angoulême Médiation Familiale Associations « filles » et Point Rencontres Mirande (32)

Atelier d'Insertion La Saponaire Association « fille »

Maison d'enfants St Joseph TARBES Agrément ASE Habilitation Justice

Foyer Le Cantou Foyer Les Pyrénées TARBES LANNEMEZAN Adolescentes Groupe mixte-vertical

Foyer La Bigorre PRO.J 65 TARBES Insertion-18.21 ans Adolescents Foyer L’OUSTAL

9

«« IIll nn’’yy aa ppaass ddee lluummiièèrree ssaannss oommbbrree »» LL..AARRAAGGOONN

--33-- LLee FFooyyeerr ll’’OOuussttaall

.3.1 Présentation : Elément d'un dispositif, l'Oustal n'a d'existence juridique que celle conférée par la Maison d'Enfants Saint-Joseph, dont il est l'un des services depuis son ouverture en décembre 1980. Il est situé en agglomération tarbaise, sur le village de Séméac, particulièrement doté en équipements scolaires, sportifs et en associations de tous ordres. Installé dans une demeure restaurée, il jouit d'un cadre verdoyant où se conjuguent aires de sport et de détente, arguments apaisants dans les premières approches d'un placement. Comme les autres structures de la Maison d'Enfants, sa capacité d'accueil installée est de seize enfants. Ses caractéristiques résident dans : � L’accueil de jeunes enfants, des deux sexes, en difficulté ; � L’accueil des fratries ; � La volonté de mobilisation des familles aux projets individuels ; � La recherche de formules alternatives à l'internat, adaptées à des situations spécifiques comme la mise en place d'une prestation d'accueil familial, de semi-internat ou encore de S.A.P.M.N. � L’ouverture résolue à un large partenariat avec l'environnement du Foyer. � La mise en oeuvre d'instances participatives comme le Conseil de la Vie Sociale en 1998.

10

.3.2 La Population accueillie :

� 3.2.1 Les indications de placement Les critères d'admission prévoient l'accueil de jeunes : � D’intelligence normale, � Présentant des difficultés d'ordre familial ou social, � Accompagnées ou non de troubles de la conduite et du caractère. � 3.2.2 Les caractéristiques 3.2.2.1 L'âge :

Dans le cadre des agréments départementaux et des habilitations du ministère de la justice, conférés à la Maison d'Enfants Saint-Joseph, l'Oustal peut accueillir des enfants de 8 à 18 ans ainsi que des jeunes majeurs de 18 à 21 ans. Cependant, la tranche d'âge majoritaire se situe entre 8 et 14 ans1, en cohérence avec le projet institutionnel de la Maison d'Enfants Saint-Joseph.

3.2.2.2 Le contexte géographique : La population de l'Oustal est issue des Hautes-Pyrénées. Un équilibre a longtemps

existé entre population d'origine urbaine et rurale. Ces dernières années, l'agglomération tarbaise est la plus représentative. Quelques demandes parviennent de façon sporadique des départements voisins (64 et 31).

3.2.2.3 Autres caractéristiques : Les perturbations présentées par les enfants sont le plus souvent marquées de la dépendance affective, de l'immaturité et de l'insécurité. Elles s'extériorisent par des comportements d'instabilité, de conflictualité et d'agressivité. Le rapport au social de ces enfants se caractérise fréquemment par la difficulté à en accepter les règles et à créer des liens stables. Il est jalonné de trajectoires de ruptures. Les difficultés scolaires sont particulièrement présentes. � 3.2.3 Les besoins des enfants Les besoins de ces enfants sont les mêmes que ceux des jeunes de leur âge. Cependant, selon leur histoire antérieure à l'arrivée au Foyer, selon, en particulier, les carences éducatives, familiales et autres dont ils ont pu souffrir, leurs besoins seront accentués dans un domaine ou dans l'autre et se déclineront de façon plus spécifique. Parmi ceux-ci apparaissent des constantes : � Besoin d'adultes repérants, capables de leur assurer protection, de les entendre, mais aussi de tenir des exigences et d'honorer des promesses ;

1 Il est déjà arrivé que des enfants n’ayant pas atteint l’âge de 8 ans soient confiés à l’OUSTAL (cas de fratries par exemple).

11

� Besoin de se réinscrire dans des parcours d'enfants de leur âge, en s'appropriant les rythmes qui scandent journée et semaine, en réinvestissant le champ scolaire ou professionnel, en choisissant une activité de loisir ; � besoin de porter attention à leur corps, d'en comprendre la nécessité, d'en découvrir le bien-être procuré au travers des soins médicaux, de l'acquisition d'une hygiène élémentaire, d'une alimentation équilibrée ; � Besoin d'être soutenus dans la relation aux autres, enfants et adultes, intra et extra-muros. « Pensez comme un homme d’action, agissez comme un homme de réflexion » H. BERGSON, Matière et mémoire.

44-- LLeess pprriinncciippeess qquuii gguuiiddeenntt nnoottrree aaccttiioonn Ce projet constitue l'engagement de l'équipe du Foyer, de veiller tout au long d'un accueil à ce que chaque enfant ait dans son quotidien le bénéfice de ses droits inaliénables, mais connaisse aussi leur correspondance avec les devoirs et les obligations qui vont de pair dans un contexte humain et attentif, qui le mette en situation de sujet et d'acteur.

.4.1 Un cadre légal et réglementaire : Pour engager un tel travail, il apparaît indispensable que l'équipe identifie de façon aussi claire que possible les missions qui sont assignées à l'établissement, de façon explicite et implicite, notamment au travers : - de l'agrément des services de l'Aide Sociale à l'Enfance des Hautes-Pyrénées renouvelé en date du 03/11/1997 qui tire son fondement du Code de l'Action Sociale et des Familles, - des Habilitations du Ministère de la Justice au titre de la Protection de l'Enfance1, mais aussi au titre de l'enfance délinquante2. Ces autorisations administratives fondent la raison d'être de notre structure et soulignent la spécificité de notre accompagnement : accueil, éducation, protection, avec obligation de mise à disposition de moyens. De son côté, la loi du 2 janvier 2002 vient s'inquiéter que l'enfant bénéficie d'une prise en charge de qualité, respectueuse de son âge, de son histoire et de sa famille. Notre structure s'inscrit dans le cadre de ces prescriptions dans le fond comme dans la forme au travers d'instances déjà en place. Enfin, la convention internationale des droits de l'enfant demeure la base incontournable de nos interventions. Librement affichée, elle est commentée, expliquée et fait référence dans nos choix de prise en charge et d'accompagnement.

1 Article 375 et suivants du code civil. Selon la comptabilisation de l’ODAS, la catégorie « enfants en danger » comporte le nombre d’enfants maltraités auquel s’ajoute le nombre d’enfants à risque 2 Ordonnance du 02/02/1945

12

Le placement est un morceau de vie entre deux parenthèses. Nous n’étions pas

là avant et ne seront plus là après.

C’est à l’intérieur de ces parenthèses que nous partageons avec l’enfant,

richesse et contraintes de la vie quotidienne.

C’est parce que je sais qu’il en restera toujours un petit quelque chose que je

continue de croire en ce que je fais.

V. Educatrice

.4.2 Une éthique de travail : Les autorisations administratives et les réglementations plurielles inhérentes à notre secteur soulignent notre responsabilité à l'égard des enfants que nous accueillons sur les versants de la sécurité, de l'éducation et de l'ouverture au monde. Cette prise en compte se conjugue avec réflexions et recherches -collectives et individuelles- qui donnent sens à cet accompagnement. De plus, la coordination des acteurs intervenant autour de l'enfant revêt une nécessité absolue et constitue une garantie pour lui, malgré la spécificité et la nature des fonctions de chacun. Enfin, le secret professionnel1 auquel sont soumis tous les membres de l'équipe représente pour les enfants et leur famille une garantie fondamentale à partir de laquelle ils peuvent évoluer dans la confiance et le respect de leur histoire propre.

.4.3 Les principes directeurs : Ainsi, le savoir-faire et le savoir-être du personnel permettent de donner vie et sens à des principes éducatifs sur lesquels se fondent l'action et la dynamique institutionnelles : - L'enfant est sujet et acteur de son placement. Il est aidé et accompagné dans son cheminement singulier au travers d'un projet individualisé. Pour que celui-ci ait un sens, il est indispensable que la notion d'acteur du projet, mais aussi de son propre devenir soit acquise et reconnue de tous. Il nous appartiendra donc, de faire apparaître ce sens des responsabilités chez lui, adapté à son âge et à ses difficultés. - Un travail d'insertion scolaire et associative est conduit avec lui pour l'aider à faire sa place dans le tissu social ; dans la prise en compte de ses désirs et de ses choix, c'est l'idée même de leur élaboration qu'il convient d'impulser au travers des pratiques éducatives et des actions conduites. - Les différentes démarches engagées dans son intérêt reposent sur le respect des réglementations en cours et sur l’interrogation des valeurs sociales dans lesquelles il est pris.

1 Article L 221/6 du Code de l’Action Sociale et des Familles.

13

- La prise en considération de la famille dans tout ce qu'elle a d'authentique s'effectue au travers des rencontres formelles et informelles avec elle, mais surtout dans l'émergence de la parole de l'enfant par l'écoute de ses difficultés relationnelles, ou celle à situer sa place, son histoire, à se repérer dans l'ordonnancement des générations et des alliances.

.4.4 Des champs d’application : La conduite d'une pratique éducative prend en compte les difficultés que chacun des enfants connaît ; en ce sens, une différenciation est faite entre : � D’une part, les actions nécessaires et immédiates à réaliser comme celles qui ont trait à relever de l'état de santé, � D’autre part, celles qui relèvent du long terme, d'un travail en profondeur à partir de la problématique de l'intéressé. L'équipe est responsable d'une globalité d'interventions, pour l'épanouissement de l'enfant tant au niveau individuel que collectif dans les divers espaces et moments de sa vie. Toutefois, son engagement essentiel repose sur un travail de mobilisation relationnelle au travers d'une rencontre effectuée dans un accompagnement quotidien où sont transmis à l'enfant les repères essentiels qui lui permettent de ne pas se mettre en position d'exclusion sociale. � 4.4.1 Le psycho-éducatif et relationnel L'utilisation du support relationnel prend ici toute son importance au sens où nous demeurons attentifs à ce que vit l'enfant, à ce que l'on fait avec lui, en tenant compte de là où il en est, dans le respect de ce qu'il est et de sa parole. En évitant de le réduire à son symptôme, nous tentons de le prendre en compte lui, au travers de ce qu'il exprime. Cette démarche suppose de considérer : � Son histoire personnelle, � Son évolution psychologique au moment où l'on intervient, � L’état de ses relations familiales, � Les exigences de la loi sociale. Le travail se conduit à partir de ses difficultés et de sa souffrance, dans un cheminement à long terme, en évitant les tentations de réparations immédiates et trompeuses. Chaque symptôme, comme par exemple, l'énurésie(1), l'échec scolaire, la violence, etc… est pris en compte sur le plan éducatif dans sa dimension spécifique, en le replaçant dans le contexte de la situation où il a émergé. C'est à partir de là qu'est envisagé le chemin qu'il sera possible de faire avec l'enfant. L'état des relations familiales pèse de toute son importance dans ces domaines ; aussi, nous semble-t-il indiqué d'accompagner l'enfant dans cette réalité. (1) L’encoprésie existe aussi, en particulier chez les plus jeunes

14

� 4.4.2 Le socio-éducatif Le Foyer a dans ses attributions, la mission de permettre la socialisation des enfants. Dans ce sens, les axes essentiels du Règlement de Fonctionnement1 sont portés à la connaissance de chaque enfant et de sa famille, dès la première rencontre. Il nous paraît important de mener avec celui-ci, un travail d'interrogation à partir du quotidien, des discours sociaux dans lesquels il est pris. Cela suppose que notre objectif soit de lui permettre de se positionner par rapport aux différentes valeurs sociales auxquelles il est confronté. Les échanges au sein des divers groupes de vie du Foyer représentent autant de supports préparatoires aux actions d'insertion. Ce travail d'insertion vise à aider l'enfant à faire sa place dans le tissu social, avec un souci de reconnaissance de son milieu naturel et un enrichissement de ses propres investissements. � 4.4.3 Le travail avec les familles L'enfant est issu d'une famille et l'objectif est qu'il y retourne dans la mesure du possible. Le temps de séparation doit permettre une prise de distance. Il est utilisé pour que s'effectue ce travail, et que quelque chose d'utile puisse en advenir. Notre respect de la structure familiale doit être effectif. Les relations avec les familles s'exercent directement ou en partenariat avec d'autres Travailleurs Sociaux, chacun ciblant une mission spécifique, déterminée à l'avance au cours d'examens de situation. L'action du Foyer l'OUSTAL se repère essentiellement : � Par la reconnaissance de la place de chaque parent dans la prise en compte de leur parole et du Droit. � Par leur association aux évènements de l'existence de leur enfant

� Par le respect effectif des attributs de l’autorité parentale � 4.4.4 Le foyer, partenaire de l’école Les soucis scolaires et le désintérêt qui les accompagnent constituent une caractéristique quasi constante des enfants que nous accueillons. Elle est souvent avancée par les parents comme le motif de placement, alors qu'elle ne représente qu'un symptôme de mal-être global. Notre action est ici à entendre dans la conduite d'une réconciliation avec l'école : � En soutenant l'enfant, dans une démarche progressive, par la prise en compte de là où il en est, � En favorisant chez lui des expériences de satisfaction, en l'éveillant au désir de l'apprentissage, � En lui exprimant cette confrontation comme une nécessité de travail. Cette réconciliation scolaire, de par sa complexité, relève d'un objectif à long terme.

1 Le Règlement de Fonctionnement accompagne le livret d’accueil

15

� 4.4.5 La santé

Dans les soins nécessaires à apporter aux enfants, nous prenons en considération : � L’état physique, � L’équilibre psycho-affectif.

En effet, nous n'ignorons pas leurs réciprocités éventuelles. Pour l'état physique, nous distinguons ce qui relève de la prévention1

(attention à l'hygiène, informations sur la sexualité) de ce qui est de l'ordre de la maladie et de la douleur corporelle.

Du côté de l'équilibre psycho-affectif, nous sommes attentifs à la souffrance de l'enfant et lui donnons les divers moyens pour qu'elle soit prise en compte (consultations pédo-psychiatriques, psychothérapies, etc…)

1 Travail de prévention conduit avec l’infirmière du service départemental de la PJJ.

16

--55-- QQuuee pprrooppoossoonnss nnoouuss aauuxx eennffaannttss

aaccccuueeiilllliiss ??

L'offre qui est faite aux enfants et à leurs familles se décline selon trois propositions

de services : la première est incontournable, tandis que les deux autres viennent la compléter et l'enrichir.

Les services de base : ils constituent le métier, la raison d'être du Foyer. Ils

s'articulent autour d'obligations de toute première importance comme : protection, logement, alimentation.

Les services périphériques : ils représentent des compléments

indispensables des précédents mais ne constituent pas le noyau central et incontournable des prestations proposées.

Les services annexes : ils permettent de distinguer deux établissements

ayant les mêmes missions.

La distinction graduelle entre ces différentes prestations permet d'enrichir le séjour

d'un enfant au Foyer. Elle l'autorise de progresser à travers la notion de protection, incontournable, vers des propositions plus individualisées qui permettent à un enfant de se sentir sujet et acteur ouvert sur le monde.

17

PROTECTION - morale - physique

Service de base

Services périphériques Travail auprès Partenariat avec des familles l’environnement

Services Annexes S.A.P.M.N Séjour de Stages d’éveil à vacances la vie professionnelle

ACCUEIL HEBERGEMENT RESTAURATION

TRANSPORTS

EDUCATION

PARTENARIAT avec les familles

ACCOMPAGNEMENT dans la SCOLARITE

SOINS SOMATIQUES

SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE

EVALUATION RECHERCHE

PROTECTION Morale Physique

18

Un soir, je prends mon service à 22h30. Un peu plus tard, un orage éclate

d’une force inhabituelle, on aurait cru à un bombardement.

Quelques enfants se sont réveillés et se sont regroupés autour de moi : je leur

ai parlé pour les rassurer.

Chaque enfant avait quelque chose à dire sur sa peur de l’orage, et Michel

tout d’un coup veut rassurer les autres : « il ne peut rien nous arriver, il y a

Robert qui veille sur notre sécurité ».

Ensuite, tout le monde est allé se coucher.

Ce qu’il ne savait pas, c’est que moi aussi, de l’orage, j’en ai une peur bleue.

Ca doit pas se voir.

R…... Surveillant de Nuit

« Ceux qui manquent de courage ont toujours une philosophie pour le

justifier » A. Camus, L’homme révolté.

19

.5.1 Les services de base :

� 5.1.1 La protection ���� Veiller à la sécurité physique

���� Veiller à la sécurité morale

La protection de l'enfant par le placement en internat au Foyer l'Oustal fait suite:

*soit à une orientation des Services Sociaux en relation avec les parents en référence au Code de l'Action Sociale et des Familles

*soit à une décision du Juge des Enfants au regard de l'article 375 et suivants du Code Civil ou de l'ordonnance du 2 février 1945.

Elle a pour but de mettre à l'abri tout enfant mineur qui se trouve momentanément

en situation de danger, ceci afin de le soustraire à des difficultés familiales qui pourraient entraîner une insécurité tant physique que psychologique, préjudiciable à son évolution.

Les conditions d'accueil du Foyer l'Oustal offrent un cadre éducatif sécurisant

propice à l'élaboration d'un projet personnalisé autour de sa problématique individuelle et familiale.

Notre protection et notre responsabilité s'étendant sur les séjours en famille (week-

ends, petites et grandes vacances), nous restons particulièrement sensibles à leurs incidences sur l'enfant.

20

Je suis cuisinière au Foyer. Tous les jours je mange à table avec les enfants.

Ce jour là, j’étais avec trois jeunes de treize ans. Nous parlions de choses

banales, jusqu’au moment où Alain me dit que son oncle est décédé et qu’il

était la personne la plus chère aux yeux de sa mère. Je le rassure en lui disant

que pour une mère, la personne qui compte le plus est son enfant, même si elle

n’a pas la chance de l’élever au quotidien. Son voisin de table s’indigne :

comment pouvons-nous dire cela alors que des mères

abandonnent leurs enfants ?

Je leur explique qu’abandonner un enfant peut aussi être un acte d’amour.

Alain s’adresse de nouveau à moi et me demande à ma grande surprise « si

les hommes peuvent être enceintes ? »

Je les sens tous les trois en attente de réponse. Je leur explique le corps

humain… mais bien vite j’interpelle mon collège éducateur :

« Au secours …. »

J. Cuisinière

21

� 5.1.2 L’accueil, la restauration, l’hébergement

���� Assurer l'accueil 365 jours par an et 24 heures sur 24

���� Veiller à la qualité d'accueil du jeune et de sa famille

���� Préparer et favoriser son installation au sein de la structure

���� Garantir une qualité de restauration et d'hébergement - en favorisant la curiosité pour la pratique culinaire, - en participant à la construction du lien social au sein du

Foyer par l'aspect convivial des repas. ���� Associer les enfants à l'aménagement, à l'entretien et à la

décoration des locaux.

L’accueil : � Le Foyer l'Oustal assure un accueil permanent 365 jours par an, 24 heures

sur 24. � En amont de l'installation effective du jeune, qui concrétise la séparation

familiale, la préparation de son arrivée occupe une place d'importance au plan de la réassurance et de "l'apprivoisement".

� La graduation préalable des contacts du jeune et de sa famille avec la

structure, par des entretiens avec le Chef de Service, la visite des locaux, la rencontre avec les autres jeunes, induit une projection utile et bénéfique dans la dédramatisation de la séparation pour l'ensemble de la famille.

Par ailleurs, le Foyer l'Oustal réalise aussi la mission d'accueil immédiat si nécessaire. La restauration :

� Le Foyer l'Oustal a opté pour le maintien d'une cuisine animée par deux cuisinières (1,5 ETP).

Lieu de "nourrissage" et d'éveil des sens, située à côté de la salle à manger,

accessible aux enfants dans le respect de la législation, elle occupe une place privilégiée dans la vie du Foyer, au service de la mission alimentaire et du besoin d'échanges.

Lieu attractif et accueillant, la cuisine de l'Oustal remplit une fonction nourricière

bienfaisante dans la globalité du terme et contribue pleinement à l'identité du Foyer.

22

Nous fêtons l’anniversaire de Michel, 12 ans.

La bouche pleine, il déclare : « il est pourri ce Foyer, mais qu’est ce qu’on y

mange bien !.... »

Tout n’est pas perdu !

L. Cuisinière Axées sur la cuisine familiale traditionnelle, dans les respects des cultures de

chacun (religion, régime spécifique), les cuisinières participent à l'éducation gustative des jeunes, à l'ouverture sur une alimentation diversifiée et équilibrée par l'intéressement des enfants à l'élaboration des menus et la possibilité d'en approcher la réalisation.

La proximité de cette pratique dans sa complexité (règles d'hygiène, gestion,

organisation du travail, etc…) les éveille à leur future autonomie dans ce domaine.

L’hébergement : � Organisé en deux unités de vie (11 chambres) pour une capacité d'accueil

de 16 jeunes, le Foyer offre un cadre de vie clair et agréable, une décoration et un confort qui allient fonctionnel et esthétique.

Les espaces individuels et collectifs sont régis selon le principe du respect des lieux

et des personnes.

Les enfants sont associés aux choix des aménagements divers et à un entretien minimum des locaux (ménage hebdomadaire et rangement de leur chambre) en complément de celui du personnel de service (2/3 ETP).

23

� 5.1.3 Les transports

���� Favoriser l'autonomie des enfants par l'utilisation de leur bicyclette

et du circuit des bus urbains,

���� Aider les parents à investir cette fonction,

���� Assurer tous les autres déplacements :

- enfants jeunes et à accompagner,

- déplacements particuliers,

- rendez-vous nécessitant la présence d'un adulte.

Le Foyer est équipé de deux véhicules : une voiture et un mini-bus. Nous assurons la multiplicité des transports pour les enfants qui n'ont pas encore

les capacités d'autonomie et d'indépendance (vers écoles, clubs, familles, rendez-vous spécialisés…).

Du fait de l'âge des enfants, la charge des transports est importante. Le personnel de

service est souvent mis à contribution en complément de l'équipe d'éducateurs.

Nous encourageons les différents apprentissages (vélo, mobylette, transports en commun….) porteurs de meilleure confiance en soi et d'individualisation recherchée.

Nous soutenons la participation des parents en particulier pour les retours vers le

Foyer.

24

En travaillant pendant plusieurs années comme Agent d’Entretien et Lingère

à l’Oustal, j’ai pu observer leur comportement et les voir évoluer dans leurs

activités diverses, jeux, sports, vie en communauté. Suite à une réorganisation

du service, je me suis trouvée confrontée à un poste de surveillante de nuit et

cette nouvelle affectation a modifié ma façon d’aborder ces enfants car leur

comportement était différent: je découvrais chez eux d’autres aspects de leur

personnalité.

En effet après l’effervescence des activités journalières, ils se retrouvent dans

leurs chambres où la solitude fait ressurgir leurs peurs, leurs angoisses, ce

qui peut se traduire par une certaine agitation et des difficultés à trouver le

sommeil. Ils essayent parfois dans ces moments- là d’inventer des prétextes ou

des moyens pour reculer l’échéance de se retrouver seuls dans leur lit.

Je pourrais parler d’Alice qui attend le départ de l’éducateur pour me

demander un cachet pour un mal de ventre soudain ou d’Alain et Michel qui

ont toujours une petite faim. Il y a aussi Lisa qui a tendance à « disjoncter »

facilement et à qui je conseille d’écouter de la musique ou de lire une revue.

C’est dans ces moments- là que je dois trouver les mots justes ou le geste qui

rassure afin qu’ils trouvent apaisement et tranquillité.

F. Surveillante de Nuit

25

� 5.1.4 L’éducation : « L’individu s’oppose à la collectivité, mais il s’en nourrit » A. Malraux, Le Temps du mépris.

���� Elever1 l'enfant c'est -à- dire l'amener à son plein développement

physique, intellectuel et moral,

���� L'aider à instaurer de nouvelles relations à l'autre,

���� Lui transmettre des repères favorisant son intégration sociale,

���� Susciter le désir d'apprendre et éveiller sa curiosité,

���� Le sensibiliser aux différents paramètres de la loi.

Au travers des apprentissages de la vie quotidienne, l'enfant va peu à peu

prendre conscience de ses capacités. Ceci suppose une individualisation des rapports. Il s'agit souvent de "faire avec" l'adulte avant de "faire seul". C'est dans cet accompagnement de chaque jour que sont transmis les repères qui lui permettront de ne pas se mettre en position d'exclusion sociale.

Pour les enfants qui manquent de confiance en eux, il nous paraît nécessaire

de favoriser les expériences de satisfaction afin d'éveiller leur curiosité et leur désir de s'ouvrir au monde.

Dans le groupe, l'enfant va se trouver confronté à l'adulte mais aussi à ses

pairs. Pour s'intégrer, il va devoir apprendre à respecter les règles et les codes de vie en société. Il va d'abord les expérimenter dans le cadre protégé du Foyer puis les transposer à l'extérieur. Il s'agit de trouver sa place dans le groupe afin de pouvoir ensuite trouver sa place dans le tissu social.

Les différentes réunions et les élections de délégués au Conseil de la Vie

Sociale constituent aussi une éducation à la citoyenneté. Il va ainsi prendre conscience de ses droits mais aussi des obligations qu'il ne pourra pas négocier.

« Nous n’existons qu’en tant que nous sommes reconnus par les autres et

d’abord par nos premiers éducateurs, nos premiers objets ». E. Enriquez, De la horde à l’état.

1 Du latin Levare : alléger, calmer, apaiser, soulager .Faire mouvoir de haut en bas.

26

� 5.1.5 Partenariat avec les familles :

���� Veiller au respect des droits et des attributs de l'autorité parentale,

���� Informer les parents de leurs droits à l'arrivée de l'enfant,

���� Indiquer à ces derniers les limites de leurs interventions dans le cadre de la prise en charge,

���� Rester attentif à ce que chaque parent soit associé, informé et

consulté selon les termes du C.A.S.F,1

���� Les entendre dans leurs inquiétudes et préoccupations, lors de

rencontres informelles ou formelles (une à deux fois par mois), à leur domicile

ou au Foyer.

« Le partenariat est la mise en commun de ressources entre des institutions ou des

personnes qui reconnaissent la nécessité de faire appel aux ressources des autres pour aborder des points identifiés nécessitant une réponse collective.

Il apparaît comme imposé par une nécessité ou bien la conviction des parties prenantes que dans beaucoup de cas, il n'est pas possible d'arriver à une solution tout seul.2 »

Notre conception du partenariat est le résultat d'une pratique du faire avec. En effet,

nous souhaitons que les parents soient acteurs dans la vie de l'enfant. La mise en commun des ressources familiales et institutionnelles ne peut être qu'un élément de plus pour favoriser un travail efficace et fructueux auprès des enfants qui nous sont confiés.

Nous nous situons dans un cadre légal et réglementaire. Ce travail rappelle les droits et devoirs des parents et conserve à ceux-ci, leur autorité parentale. C'est aussi au travers de cette conception que nous spécifions notre action de suppléance ou de co-production et non de substitution du rôle des parents. Nous avons mis en place un certain nombre de rencontres ou instances afin que chacun puisse remplir son rôle dans l'institution auprès de son ou ses enfants.

� C'est ainsi que dans le domaine de la scolarité, nous invitons les parents à

rencontrer les enseignants. Nous les convions aux réunions de mi-trimestre au collège, afin de faire le point sur l’évolution des résultats. De même nous sollicitons leur décision à l'occasion de l'orientation ou du changement d'établissement.

� Au plan médical nous insistons sur la présence des parents lors de

consultations afin qu'ils puissent prendre des décisions quant à des choix relevant de leur responsabilité : opération programmée, vaccination non obligatoire, soins spécifiques (orthodontie, traitement contre l'obésité, par hormones, etc…).

� Afin que chaque parent puisse jouer un rôle dans le cadre de la vie sociale

du Foyer, nous organisons les instances représentatives des parents au sein du Foyer. Pour cela, les élections du Conseil de la Vie Sociale sont mises en place.

Les parents élus participent aux séances trimestrielles et entretiennent des

relations avec les autres.

1 Code de l’Action Sociale et des Familles 2 Selon Claude Delevaux

27

� Lors de chaque bilan semestriel de situation, nous sollicitons la présence

des parents et du jeune afin de discuter avec eux les axes de travail à venir . Ceci permet d'évoquer les progrès réalisés et de rechercher ensemble une solution aux problèmes subsistant.

Cette palette de rencontres et d'échanges, d'instances décisionnelles permet de

maintenir le parent, Acteur. C'est aussi et surtout remettre chacun des intervenants, face à ses droits et devoirs.

� 5.1.6 L’accompagnement dans la scolarité :

���� Inscrire, avec l'accord des parents, l'enfant dans un

établissement adapté,

���� Assurer le suivi de sa scolarité par l'aide aux devoirs,

���� Rencontrer régulièrement les enseignants et associer les

parents à cette démarche,

���� Préparer le moment venu, avec les jeunes et leurs parents, une

possible orientation professionnelle.

Notre action est à entendre dans la conduite d'une réconciliation avec l'école. Celle-ci, de par sa complexité, relève d'un objectif à long terme.

Les devoirs du soir s'effectuent en groupes restreints ou individuellement selon l'âge

et la tâche à accomplir. Par delà le travail à produire pour la classe, nous sensibilisons les enfants à

l'acquisition d'une méthode. Des moyens technologiques adaptés, comme l’informatique, sont utilisés chaque fois que nécessaire.

Les devoirs sont l'occasion, pour l'enfant, accompagné de l'éducateur de : - trouver satisfaction dans un travail accompli, - susciter la reconnaissance de l'enseignant et de ses parents, - éprouver, peu à peu, du plaisir dans l'exercice de ses savoirs.

Des visites à caractère régulier sont faites aux enseignants qui informent l'éducateur

référent et les parents, de la progression d'un enfant ou de l'aide à lui apporter.

En début d'année scolaire, nous rassemblons au Foyer, les représentants des divers établissements. Nous évoquons avec eux des questions relatives à la scolarité, au placement et à l'articulation des deux.

Nous sollicitons également, dans le primaire, le RASED

1, lorsqu'un enfant est en difficulté. Chaque fois que nécessaire, nous participons aux commissions C.C.P.E

2.,

C.C.S.D3., C.D.E.S.

4 pour faire valoir ce que l'on pense utilise et adapté à l'enfant.

Occasionnellement, un soutien scolaire, par des cours particuliers, peut être organisé.

1 RASED : Réseau d’Aide Spécialisé aux Enfants en Difficulté 2 CCPE : Commission de Circonscription Pré-Elémentaire 3 CCSD : Commission de Circonscription du Second Degré 4 CDES : Commission Départementale de l’Education Spéciale

28

� 5.1.7 Les soins somatiques :

���� Veiller à l'hygiène et à la prévention des problèmes de santé,

���� Assurer un suivi médical régulier,

���� Orienter éventuellement vers des spécialistes : pédiatre,

ophtalmologiste, dentiste, orthodontiste.

���� Informer, dialoguer sur des sujets relatifs à leurs

interrogations : relations amoureuses, sexualité, drogue, tabac….

Pour les soins somatiques, nous distinguons ce qui relève de l'hygiène et de la

prévention, de ce qui est de l'ordre de la maladie. A l'arrivée de l'enfant, un bilan médical est effectué par un médecin généraliste.

Celui-ci examine le carnet de santé et s'entretient avec l'éducateur. Selon les indications, des investigations complémentaires peuvent être envisagées -pédiatre, dentiste, examens en centre hospitalier, etc…- en étroite collaboration avec ses parents.

Cette prise en compte attentive de son corps permet ensuite d'aborder des sujets plus

personnels : diététique, puberté, relations amoureuses… en relation duelle ou bien en réunion de groupe avec si nécessaire, l’appui technique et pédagogique de partenaires extérieurs.

� 5.1.8 Le soutien psychologique :

���� Prendre en compte l'équilibre psychique et psychoaffectif de

l'enfant

���� Favoriser sa rencontre avec la psychologue du Foyer,

���� Orienter éventuellement vers des spécialistes (CMP1, CMPP

2)

Nous ne pouvons ignorer le lien entre le psyché et le corps. A leur arrivée, les

enfants rencontrent donc systématiquement la psychologue du Foyer. A leur demande ou à celle de l'équipe, l'entretien peut être reconduit.

Sur la base de l'observation de l'enfant et des symptômes manifestés, après examen

de situation et avis de notre psychologue, nous pouvons être conduit à demander des consultations médico-psychologiques, avec l’accord des parents.

« Les gens demandent des critiques, mais ils ne veulent que des

louanges ». W. Maughan, Pensées.

1 CMP : Consultation Médico- Psychologique 2 CMPP : Centre Médico Psycho-Pédagogique

29

� 5.1.9 L’évaluation, la recherche, la formation :

���� Mesurer les écarts entre objectifs projetés et objectifs réalisés

���� Améliorer la qualité de la prestation directe auprès des

enfants

���� Envisager des réponses aux difficultés engendrées par l’accélération des évolutions sociales

���� Prendre en compte les évolutions techniques et le contexte

d’économie des ressources publiques

���� Faciliter les occasions de rencontre et de réflexion commune

avec d’autres équipes éducatives

Pour prendre en compte ces préoccupations, le Foyer s’est doté d’une structure de travail effective par l’élaboration d’un projet pédagogique qui a rassemblé l’ensemble du personnel.

Aussi, nous tentons d’instaurer un mode de dynamique et de recherche afin de

qualifier l’ensemble des prestations envisagées et d’en permettre l’évolution.

Cette évolution procède de cinq modalités :

� Une évaluation épidémiologique, qui recense les caractéristiques de la population accueillie au Foyer, mais aussi celles de l’équipe d’encadrement. Elle permet un diagnostic et s’effectue essentiellement à l’occasion du bilan de fin d’année civile dont le rapport est transmis au Juge des Enfants (rapport justice).

� Une évaluation diachronique, c’est-à-dire sur deux temps. Elle

se révèle au travers de l’évaluation des projets individualisés à l’occasion des examens de situation de chaque enfant, tous les semestres. Une méthode à caractère technique qui a fait l’objet d’une formation collective, permet l’analyse d’éléments difficiles à apprécier dans le registre éducatif.

� Une évaluation de la pratique. Elle s’effectue en deux distances

distinctes :

� Un bilan de fin d’année (juin) permet d’apprécier l’adaptation de notre système méthodologique. De plus, une synthèse des actions en cours s’effectue en février et permet à chacun de s’y resituer.

� Une réunion mensuelle d’analyse de la pratique permet aux éducateurs de

mesurer l’enjeu de leur implication dans la relation à l’enfant. � Une évaluation interne prévue tous les cinq par la loi du 02

janvier 2002 de Rénovation Sociale (Art. 22). Ses conclusions permettront un meilleur étayage du projet pédagogique, lui aussi à reconsidérer dans la même périodicité.

30

� Une évaluation externe, tous les sept ans, requise par la loi ci-

dessus et conduite par un organisme spécialisé. La Formation

Pour évaluer les actions en cours ou envisager des perspectives, une formation de base est nécessaire, régulièrement nourrie d’apports de tous ordres du champ sociologique ou éducatif.

Pour cette raison nous accordons une place prépondérante à la formation.

Elle se présente sous différents aspects, individuels ou collectifs :

� Participation à des colloques � Réunions d’analyse des pratiques � Formations collectives et individuelles (plan de formation de l’entreprise,

congés individuels de formation, etc…) � Rencontres d’autres Etablissements � Abonnements et lectures d’ouvrages spécialisés � Elaboration collective du projet pédagogique et révision annuelle.

31

.5.2 Les services périphériques :

� 5.2.1 Le partenariat avec l’environnement :

���� Considérer tous les partenaires comme des acteurs permettant d'accroître

les moyens mis à disposition de l'enfant. ���� Participer à la mise en place de véritables réseaux permettant de répondre

au mieux à l'implication de chaque enfant.

���� Effectuer des bilans réguliers avec les adultes intervenant afin

d'appréhender l'enfant dans sa globalité.

���� Rechercher pour l'enfant, la découverte de la vie associative dans un souci

d'intégration et d'épanouissement.

���� Favoriser l'adhésion aux associations de proximité (celles de SEMEAC pour

le Foyer et celles du lieu de résidence des parents).

Le partenariat s'étend à toutes les structures : sociales, judiciaire, médicales,

institutionnelles, pédagogiques, d'animation. Solliciter le partenariat est pour nous une nécessité pour enrichir les ressources

mises à disposition de l'enfant et nous garantir contre la tentation de la toute puissance institutionnelle.

L'équipe ne peut pas tout faire quand bien même elle le voudrait. Il est important pour l'enfant d'aller vers l'extérieur : découvertes, rencontres, lien

social, etc… L'accompagnement d'un enfant nécessite l'aide, la complicité, la coopération

concertée des différents acteurs sociaux et institutionnels. Les rapports professionnels avec les services de placement (ASE, Juge) se font dans

un contexte de loyauté et d'échanges contradictoires. Un pot convivial de fin d'année est organisé dans le cadre de l'Oustal rassemblant

tous nos partenaires pour marquer l'importance de nos échanges au service de l'enfant pendant l'année écoulée.

� Avec les services sociaux : C'est le plus souvent le travailleur social qui a accompagné l'enfant à l'Oustal qui en

assure le suivi. Il rencontre aussi l'enfant au Foyer pour aborder avec lui des problèmes personnels ou en relation avec sa famille. Des contacts réguliers ont lieu tout au long de l’année et nous l’invitons à chaque examen de situation deux fois l'an.

Nous transmettons à l'ASE un rapport d'évolution semestriel et nous sommes conviés aux réunions de commissions techniques.

� Avec les services PJJ :

L'infirmière de la PJJ peut être sollicitée ponctuellement dans le cadre d'une information sur des thèmes proposés par l'équipe et choisis par les enfants (sexualité, déviance, etc…).

32

� Avec le milieu scolaire : Nous rencontrons régulièrement les enseignants. La fréquence de ces rencontres

(hebdomadaires, mensuelles), peut être planifiée ou spontanée si les difficultés et (ou) les problèmes de comportement sont importants.

L'échange régulier entre l'enseignant, l'éducateur et le jeune permet d'avoir un accompagnement et une aide aussi adaptés que possible.

� Avec les Associations sportives et culturelles : Nous recherchons avec nos jeunes l'activité qui pourrait le mieux leur convenir. Les Associations, ou les clubs offrent de l'intérêt pour ce qu'ils peuvent apporter à

l'enfant sur le plan social et humain ainsi que sur le plan des acquisitions techniques et ludiques. Nous visons tout d'abord l'intégration du jeune et nous l'aidons à faire des choix.

Notre présence s'allège à partir du moment où l'évolution est favorable. Il nous semble important que le jeune soit engagé et investi de manière effective

dans la pratique de l'activité mais aussi qu'il y participe pécuniairement. La participation au coût financier de l'activité se décline comme suit : � Le concours du jeune est fixé à 10 % du coût de l'activité, � La contribution parentale se fait pour partie ou en totalité selon les possibilités, � Le Foyer prend le relais dans le cas où les parents ne peuvent participer. � Avec les autres établissements : Des enfants du Foyer l'Oustal fréquentent pendant la journée d'autres établissements

de type ITEP1, IME2, pour y suivre une scolarité ou une formation générale adaptée. Les échanges d'informations sont réguliers et fréquents entre éducateurs référents.

Des représentants de l'équipe éducative des établissements concernés sont conviés aux réunions d'examen de situation du Foyer.

� Avec le village et autres services de proximité : La Mairie est conviée à participer au Conseil de la Vie Sociale mais aussi sollicitée

pour des prêts de locaux, de matériel, pour l'accueil de stagiaires, etc… La bibliothèque, les pompiers, les commerçants, les entreprises, la paroisse, etc… :

cette liste n'est pas exhaustive. Nous faisons appel aux compétences de ces différentes personnes ou services de manière ponctuelle mais régulière dans une démarche d’échange et d’intégration.

« Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont

malheureuses chacune à sa façon ». L.TOLSTOÏ, Anna Karénine.

1 ITEP : Institut Thérapeutique, Educatif et Pédagogique 2 IME : Institut Médico-Educatif

33

� 5.2.2 Le travail avec les familles :

���� Coopérer étroitement avec les professionnels intervenant auprès de la

famille.

���� Mettre en place un lieu de parole, d’écoute pour les familles. ���� Conseiller et orienter les familles à propos d’une problématique identifiée et

selon les besoins vers des démarches thérapeutiques, familiales, individuelles… Le placement de l’enfant est effectué pour tenter de trouver des réponses à une

problématique qui concerne la relation parent / enfant. Le partenariat avec les familles est centré sur l’enfant, tandis que le travail auprès

des familles concerne l’ensemble de la cellule familiale. La Loi, le respect du droit des parents et de leur personne ne nous autorisent pas

n’importe quelle action visant à modifier les habitudes de vie familiale. Pour autant les bases d’une relation de confiance entre l’équipe éducative et les

parents amènent ces derniers à infléchir le fonctionnement familial, mais cela n’est pas toujours suffisant.

Dans bien des cas, seul un travail introspectif de l’enfant et de ses parents amène une évolution favorable de leur relation.

Les rencontres avec les parents s’effectuent :

- au domicile familial, - au Foyer l’Oustal (retour de synthèse) - en présence de l’enfant chaque fois que cela est nécessaire.

La participation des parents au Conseil de la Vie Sociale est effective. Toutefois, afin de permettre, ne serait-ce que l’ébauche d’un travail introspectif des

membres de la structure familiale, tel qu’évoqué plus haut, l’ouverture d’un lieu de parole et d’écoute pour les parents, apparaît nécessaire.

Il aurait pour objectif de recueillir leur parole, de leur permettre de débuter une analyse de leur fonctionnement et dans un second temps, conseiller et orienter…

Un tel projet demande maintenant à être élaboré et constituera une de nos préoccupations prioritaires ultérieures.

34

.5.3 Les services annexes :

� 5.3 1 Le séjour en famille d’accueil :

���� Redynamiser le placement d'enfants qui ne bénéficient plus

avantageusement de la prise en charge institutionnelle et dont les perspectives

familiales demeurent pauvres.

���� Permettre à un travailleur social de différer un placement familial,

temporairement impossible, quand l'enfant est à protéger.

���� Proposer à un enfant démuni dans les repères parentaux de pouvoir

découvrir un autre type de relations familiales stables.

���� Rendre possible, en cas de difficultés le retour de l'enfant vers le Foyer, par

séquences ou pour des temps plus longs.

���� Utiliser toutes les ressources du Foyer, en particulier le caractère de

neutralité qu'il représente entre les deux familles, pour la mise en actes de ses

propositions.

���� S'assurer de l'adhésion de la famille et de l'enfant dans le déroulement des

différentes étapes et veiller au respect des droits fondamentaux de chacun.

Le placement familial existe de longue date à la Maison d'Enfants Saint-Joseph. Le Foyer l'Oustal s'est intéressé de façon soutenue à ses effets et à conduit plusieurs expériences originales dans les années passées en utilisant les ressources de l'accueil familial : famille d'accueil certes, mais aussi de parrainage ou d'hébergement.

5.3.1.1 Le cadre du placement au Foyer l’Oustal : L’admission d’un enfant ne se fait jamais directement dans une Famille d’Accueil mais au Foyer qui selon le projet le confie ensuite à une Famille d’Accueil salariée de la Maison d’Enfants Saint-Joseph. Le séjour en Famille d’Accueil demeure dans la lignée du projet éducatif du Foyer, dans le respect de l'enfant et de sa famille ; il s'inscrit dans la recherche de solutions adaptées à des situations spécifiques d'enfants. Il s'appuie sur toutes les ressources du Foyer et sa mise en œuvre s'effectue en concertation avec les partenaires sociaux.

L'option retenue par l'équipe est de ne confier qu'un seul enfant par famille, la réunification des fratries s'effectuant au Foyer ou lors des visites chez les parents.

35

AA QQUUOOII RREEPPOONNDD LLEE PPLLAACCEEMMEENNTT FFAAMMIILLIIAALL AA LL''OOUUSSTTAALL ??

� Des demandes spécifiques peuvent être adressées par les services sociaux en raison de difficultés à proposer ce mode de placement en première intention : hostilité des parents, préparation nécessaire, déficit de familles d'accueil, projet à envisager en second temps, etc… � Pour d'autres enfants, cette solution a été retenue en raison du profil de leur placement pour le re-dynamiser ou en raison de perspectives familiales déficitaires.

5.3.1.2 Un dispositif de préparation :

UUNN TTRRAAVVAAIILL DD''AAPPPPRROOCCHHEE DDAANNSS LLAA CCOONNCCEERRTTAATTIIOONN ::

Pour être profitable, le placement familial doit être accepté tant par la famille que par l'enfant. Il requiert d'éviter toute décision arbitraire ou hâtive et suppose un dialogue avec tous les protagonistes.

RREEFFLLEECCHHIIRR AAVVEECC LLAA FFAAMMIILLLLEE ::

Un travail d'interrogation est nécessaire avec les parents pour les amener à accepter

qu'une autre famille qu'eux s'occupe de leur enfant. Le fait que les assistantes maternelles soient salariées de l'Etablissement les y aide considérablement : ils y voient un prolongement de l'action en cours, sans changement de référent, sans altération du rythme des rencontres avec leur enfant.

EENNTTEENNDDRREE LL’’EENNFFAANNTT ::

Il est invité à s'exprimer sur ce projet, mais le poids de la décision ne lui incombe pas.

L'exemple de camarades du Foyer qui vivent cette expérience lui donne des éléments de réflexion et de sécurité.

EENNGGAAGGEERR UUNNEE AASSSSIISSTTAANNTTEE MMAATTEERRNNEELLLLEE ::

Les assistantes maternelles, titulaires de l'agrément départemental du service PMI, sont recrutées en fonction du projet individuel de l'enfant. Dans nos démarches, nous évaluons s'il est possible d'instaurer une communication effective entre l'équipe et la famille d'accueil et si l'enfant concerné peut lui être confié. Il lui est rappelé la nécessité d'une grande disponibilité et l'étendue de son engagement pour elle et pour sa propre famille.

36

UUNN TTRRAAVVAAIILL DDEE PPRREEPPAARRAATTIIOONN EETT DDEE PPRROOGGRREESSSSIIOONN ::

La préparation met en place des fondations ; elle ne se réalise pas dans l'urgence, puisque l'enfant est en sécurité au Foyer. Un calendrier spécifique à chaque situation est élaboré et respecté. Il est porté à la connaissance de tous et vise à gagner le consentement de l'intéressé et à confirmer celui des parents. � du côté de la famille :

elle vérifie le discours qui lui a été tenu et que les engagements sont respectés dans cette période, le couple accueillant lui est présenté, ainsi que le projet d'accueil écrit. � du côté de l'assistante maternelle :

elle connaît quelques éléments de la vie de l'enfant ; avec son conjoint et ses propres enfants, elle s'engage progressivement dans une mutuelle rencontre, mais aussi dans un travail d'équipe. � du côté de l'enfant : il découvre un nouveau fonctionnement familial ; il le fait avec d'autant plus de confiance qu'il garde au Foyer certaines continuités.

5.3.1.3 Les spécificités de chacun :

LLEESS MMIISSSSIIOONNSS DDEE LL''AASSSSIISSTTAANNTTEE MMAATTEERRNNEELLLLEE ::

Nous ne pouvons concevoir le travail de l’assistante maternelle sans le réseau familial dans lequel elle vit et exerce. Ses missions sont celles de toute assistante maternelle qui assure un accueil continu avec des particularités liées au mixage de l'accompagnement avec le Foyer.

� Il lui est demandé : - de partager le quotidien avec l’enfant accueilli à son domicile, - de s'engager dans un authentique travail d'équipe, - de participer à des réunions, à des formations et de rédiger des rapports semestriels. � Elle est dispensée de certaines démarches afin de préserver la qualité de la relation avec l’enfant. � Elle n'a pas de contact direct avec les parents de l'enfant, etc…

UUNN TTRRAAVVAAIILL DDEE SSOOUUTTIIEENN -- UUNN DDIISSPPOOSSIITTIIFF DDEE RREENNCCOONNTTRREESS ::

Des échanges soutenus et formels sont nécessaires entre les différents acteurs : � Rencontres avec la famille : Elle est entendue par les éducateurs et continue d'être sollicitée dans le sens du travail technique du Foyer. Le maintien des contacts avec elle tend à éviter des mouvements régressifs.

37

� Rencontres de l'enfant :

Les liens qu'il a tissés au Foyer favorisent la spontanéité des échanges. Les temps de rencontres peuvent être informels (transports fréquents par exemple) ou prévus et planifiés. L’accompagnement prend principalement en compte : - la difficulté à trouver son chemin entre deux familles, - la tentation de reproduire des situations antérieures. � Le soutien de l'assistante maternelle : Le Foyer étant toujours ouvert, elle peut le solliciter en permanence. Ses références de travail sont le contrat d'accueil et la connaissance du projet éducatif. Lors d'entretiens réguliers à son domicile ou au Foyer, nous effectuons un décodage des comportements de l'enfant et nous envisageons ensemble des réponses possibles, différentes de celles qu'il a connues dans sa famille et qui ont conduit au placement. Nous l'aidons aussi à prendre du recul et à moduler son engagement. La participation aux réunions de l’équipe pluridisciplinaire et aux réunions spécifiques des assistantes maternelles complète l'apport à caractère professionnel.

RROOLLEE DDEESS EEDDUUCCAATTEEUURRSS EETT PPLLAACCEE DDUU FFOOYYEERR ::

Le Foyer est garant d'un dispositif :

� Les deux référents : Ils sont garants de l'application du contrat d'accueil et soutiennent l'assistante maternelle. Ils prennent position et interviennent pour gérer des situations en collaboration avec les parents pour les garder mobilisés. Ils jouent un rôle clef pour l'enfant partagé entre le lieu d’accueil et sa famille. � Rencontres avec la psychologue : La psychologue rencontre régulièrement les protagonistes du placement familial afin d'en apprécier les effets sur l'évolution psychologique de l'enfant. � La place du Foyer : L'enfant a vécu au Foyer et cette référence demeure dans son esprit. Pour les parents, l'Oustal garde un caractère de neutralité et constitue : - l’interlocuteur unique, en cas de difficultés, - un lieu de retour possible, séquentiel ou prolongé, - un lieu de rassemblement de fratrie ou de famille, - un lieu d'accueil éventuel parents - enfant, dans un local aménagé.

38

5.3.1.4 Les évolutions :

LL''EEVVOOLLUUTTIIOONN DDUU PPLLAACCEEMMEENNTT FFAAMMIILLIIAALL ::

Le départ de l'enfant de la famille d'accueil ne s'effectue pas à la hâte. L’évolution de la situation permet de l’organiser. Parmi les évolutions possibles : le retour en famille, la réintégration vers le Foyer, le relais des services de l'ASE si la place du Foyer ne se justifie plus.

DDEESS FFOORRMMAATTIIOONNSS AADDAAPPTTEEEESS PPOOUURR EECCLLAAIIRREERR LL’’AACCTTIIOONN ::

L'équipe éducative s'engage régulièrement dans des formations ciblées concernant l'enfant, la famille et le travail d'analyse. A leur niveau, la même démarche est demandée aux assistantes maternelles. Des propositions leur sont faites dans ce sens.

LL''AAVVEENNIIRR DDUU PPLLAACCEEMMEENNTT FFAAMMIILLIIAALL AA LL’’OOUUSSTTAALL ::

Il n'a de raison d'être que par le caractère spécifique des situations traitées. Son équipe a gagné au fil du temps une expérience tant dans la réflexion que sur le terrain. Statistiquement le nombre important d’enfants dernièrement admis au Foyer, issus de familles d'accueil nous incite à proposer et à développer des possibilités mixées ou séquentielles de prises en charge, avant d’en arriver à une rupture irréversible. De plus, dans une démarche effectuée au cas par cas qui vise à servir l’intérêt de l’enfant et de sa famille, il nous semble important de conduire aussi un travail d’interrogation sur la nature du lien et de la relation qu’ils entretiennent.

C’est parce que nous n’osons pas que les choses sont difficiles ».Sénèque � 5.3 2 Le S.A.P.M.N (Service d’Adaptation Progressive en Milieu Naturel) :

���� Maintenir l’hébergement du jeune dans son cadre de vie familial,

���� Mettre en place un accompagnement éducatif à partir d’un projet élaboré

avec parents et enfant,

���� Engager une action de suppléance et d’étayage des fonctions parentales,

���� Approcher une meilleure compréhension du fonctionnement familial,

���� Rassurer les parents sur leurs fonctions et leurs compétences, les amener à

trouver des réponses éducatives adéquates,

���� Evaluer les possibilités de vivre ensemble parents – enfant et envisager

l’évolution de cette relation.

39

Le S.A.P.M.N propose, dans le cadre d’une M.E.C.S, une modalité singulière d’accompagnement, en référence à la décision administrative ou judiciaire, ainsi qu’aux conditions d’attribution et d’exercice de l’autorité parentale.

Elle se caractérise par le maintien de l’hébergement du jeune dans son cadre de vie

familial habituel en alternance avec la mise en place d’accompagnements éducatifs divers, préalablement définis, sur les lieux de la structure ou dépendant d’elle.

Dans la temporalité, cette option peut être proposée à différentes phases. Au Foyer l’Oustal, elle intervient particulièrement : - comme une réponse à des placements longs, après hébergement en internat

classique, pour les faire évoluer dans la perspective d’une préparation de retour définitif en famille. Elle peut alors clore le processus d’ouvertures progressives dans le cadre familial.

CCEETTTTEE EEXXPPEERRIIEENNCCEE PPEERRMMEETT ::

Dans le premier cas :

� D’évaluer les possibilités du vivre-ensemble parents-enfants par le recueil des effets de ces mouvements d’alternance,

� D’approcher une meilleure compréhension du fonctionnement familial, � d’aborder les questions concrètes qui en émergent, d’essayer de trouver

les réponses appropriées. Notre accompagnement continue de privilégier le parcours de construction et

d’individuation du jeune dans la globalité de son projet individuel. Nous poursuivons en même temps l’action de suppléance et d’étayage des

fonctions parentales engagée depuis les débuts du placement en internat.

Dans le second cas : � D’exercer une action, qui se fonde au plan du droit, non plus sur la notion de garde et d’hébergement, mais sur celle « d’actes usuels relatifs à la surveillance et à l’éducation », dans une logique de co-éducation et de co-responsabilité avec les parents qui continuent d’exercer l’autorité parentale. � De proposer à l’enfant et à la famille une distanciation, un écart, sans provoquer de trop grandes souffrances qui pourraient bloquer le processus d’individuation. � D’envisager de constituer le socle symbolique d’une proposition d’étayage et de remaillage du contenant familial.

40

PPRROOCCEEDDUURREE IINNSSTTIITTUUTTIIOONNNNEELLLLEE ::

� La proposition d’une mesure de S.A.P.M.N peut émaner :

- d’une décision du Juge des Enfants, - d’une demande des services de l’A.S.E + Dans le cas d’enfants confiés au Service + Dans le cas d’une contractualisation avec les familles La présentation en est faite aux parents et à l’enfant concerné par le Chef de

Service Educatif, en présence de l’éducateur référent qu’il s’agisse d’une évolution de placement ou d’une situation nouvelle.

Dans le premier cas, la relation de confiance Foyer - Famille instaurée tout au long du placement détermine le respect de chacune des parties dans cet engagement.

La mise en œuvre de cette pratique s’adosse sur les termes d’un protocole élaboré avec les parties et accepté dans sa totalité.

Sa durée est variable et propre à toute situation et à son projet. Elle s’étape le plus souvent semestriellement ou annuellement. Elle donne lieu à une évaluation périodique et finale. � Le Foyer maintient une permanence de soutien 24 heures sur 24, sept

jours sur sept. � Le partage et la reprise de cette pratique spécifique s’incluent dans les

deux réunions hebdomadaires de l’équipe pluridisciplinaire du Foyer l’Oustal. AAUUPPRREESS DDEE LL’’EENNFFAANNTT ::

C’est donc à partir de chez lui que s’organisent les moments de vie avec la

Maison d’Enfants : � Pour une aide aux devoirs ou un soutien scolaire, � Pour y prendre un repas, � Pour un accompagnement à une activité, � Pour participer à une activité de l’établissement, � Pour un temps de rencontre avec les éducateurs, � Pour y passer une soirée ou nuit selon le cas, � Pour rencontrer la psychologue, etc… � Pour une même situation, une ou plusieurs de ces propositions peuvent

être agencées. � Les mouvements entre les différents espaces (familial, scolaire,

institutionnel, loisirs…) présentent pour le jeune une expérience différente, une possibilité de cheminement au cours duquel nous tentons de l’aider à verbaliser ce qu’il éprouve par des rencontres formelles (une fois par semaine) et informelles.

41

AAUUPPRREESS DDEESS PPAARREENNTTSS ::

� Un rythme régulier de rencontre avec l’éducateur référent une fois par quinzaine permet : � De continuer un travail de verbalisation et de réflexion sur le contenu de cette expérience, � De réfléchir avec eux à partir de problèmes concrets, � De les amener à trouver des réponses adéquates, � De permettre à chaque point de vue de s’exprimer, � De les réassurer dans leurs fonctions et compétences parentales, � De continuer à les sensibiliser aux différentes dimensions de l’éducation (le faire avec, l’ouverture au monde extérieur….).

AAUUPPRREESS DDEE PPAARREENNTTSS EETT EENNFFAANNTTSS ::

� Dans le cadre familial, les rencontres médiatisées (une fois par mois) ont pour objet d’évaluer avec l’enfant et ses parents l’influence de cette modalité sur les relations intra-familiales. � L’éducateur référent, représentant de l’institution tient une place de tiers dans la relation parents – enfants. � Il garantit la circulation de la parole de chacun et l’expression des divergences. � Une rencontre au Foyer avec le Chef de Service Educatif, les parents, les enfants et l’éducateur référent s’effectue tous les trois mois pour faire un point plus formalisé sur l’évolution de la situation ;

CCOONNCCLLUUSSIIOONN ::

� Cette pratique souple, modulable et individualisée est soumise à un paramètre de proximité entre le Foyer et le domicile parental. � Cette approche du placement et de la protection de l’enfant se fonde sur une lecture minutieuse des outils 371-1 à 371-4 du code civil. � Modulable et individualisée, elle est soumise à un paramètre de proximité entre le Foyer et le domicile parental. � Elle requiert de nombreux contacts avec l’environnement de l’enfant et de sa famille ainsi que l’information régulière des prescripteurs �Cette modalité s’inscrit pleinement dans les objectifs de la loi L 2002-02 de Rénovation Sociale quant au maintien des enfants dans leur milieu ordinaire de vie, chaque fois que possible et permet de développer concrètement le travail d’implication des parents auprès de leur enfant. � Un développement plus élaboré de cette proposition de protection de l’enfant et d’accompagnement de sa famille sera maintenant abordé dans le cadre d’une réflexion plus engagée avec nos divers partenaires.

42

� 5.3 3 Les séjours en vacances :

�� Envisager avec parents et enfants le déroulement des vacances,

�� Choisir un séjour adapté au goût de chacun,

�� Privilégier les petites structures et la chaleur de l’accueil,

�� Créer du lien au travers d’une activité avec d’autres.

La majorité des enfants ne passe pas l’intégralité des vacances d’été en famille en

raison des mesures de prévention ou de protection dont ils sont l’objet. Des séquences sont à organiser à l’extérieur, puisque dans le même temps, le personnel éducatif prend ses congés annuels.

Aussi, dès le mois d’avril, les jeunes émettent des souhaits après avoir consulté les propositions d’organismes de vacances (Fol, Aroeven, Ufcv, Vacances pour tous, etc. …). Ils sont ensuite soumis aux parents et discutés avec eux.

Les séjours de une à deux semaines, s’intercalent aux temps passés en famille, de mi-Juillet à fin Août.

Pour les plus jeunes, « les gîtes d’enfants » accueillant de petits groupes de 5 à 8 enfants sont privilégiés. Ils conjuguent vie de famille et activités de plein air.

Pour les plus grands, les camps à thème sont proposés : voile, rafting, cirque, cheval, etc.…

L’inscription, le financement et les divers transports sont pris en charge par la Maison d’Enfants.

La participation des familles se fait au travers des bons de la caisse d’allocations familiales.

LES CAMPS organisés par le Foyer l’Oustal

���� Organiser un séjour de rupture,

���� Favoriser la mise en place d’une relation différente, entre enfants et adultes,

���� Participer à l’ouverture socio-culturelle.

- Chaque année, un camp de ski est organisé aux vacances d’hiver. En

accord avec les prescripteurs, les places sont prioritairement retenues pour les jeunes dont les retours en famille sont limités. Il concerne les mineurs accueillis dans les trois Foyers tarbais (Cantou, Bigorre, Oustal) d’un effectif de douze maximum, le groupe est encadré par trois éducateurs, un de chaque structure.

- En juillet, un camp d’été, exclusivement réservé aux jeunes de l’Oustal est

proposé : il clôture l’année scolaire. Les séjours, différents chaque année, présentent un support de découverte culturelle ou sportive (visite d’une région, canyonning, vélo itinérant, etc…). D’un effectif de douze enfants maximum, lui aussi, il est dirigé par deux éducateurs auxquels se joint une personne des services généraux.

43

� 5.3 4 L’éveil à la vie professionnelle :

���� Découvrir le monde du travail par le biais de stages en entreprise ou avec

l’éducateur technique de la Maison d’Enfants Saint-Joseph,

���� Sensibiliser les jeunes à un rythme différent,

���� Proposer un éventail de métiers afin de faciliter une orientation adaptée.

- Dès l’âge de douze ans et à sa demande, un jeune peut être accueilli par

l’éducateur technique de la Maison d’Enfants, le mercredi après-midi ou une partie des vacances. Celui-ci lui proposera des activités de découverte professionnelle, en particulier l’entretien des espaces verts, des massifs et du matériel afférant. Cette première expérience de travail est récompensée d’une rémunération symbolique (cinq euros/jour). Elle est conduite selon une durée déterminée et fait l’objet d’une évaluation. La suite favorable conduit l’enfant à envisager une évolution vers des stages à l’extérieur de l’établissement.

- Dès 14 ans, nous encourageons les jeunes à découvrir diverses professions

par des stages en entreprise, lors des petites vacances scolaires. Ces stages, non rémunérés sont toutefois gratifiés d’une somme forfaitaire (huit euros maximum par jour) allouée par la Maison d’Enfants, afin de soutenir leur motivation et leur engagement.

Lors de la présentation du futur stagiaire, une convention de stage est signée

entre l’employeur, le jeune et le Chef de Service. Elle régit les horaires de travail (30 heures) et engage le jeune à respecter les pratiques de l’entreprise. Un bilan de fin de stage est systématiquement effectué en présence du jeune et de l’employeur afin d’évaluer son implication et sa capacité à s’inscrire dans une équipe.

44

--66-- LLeess pprrooccéédduurreess iinnssttiittuuttiioonnnneelllleess

.6.1. La procédure d’admission : ���� Entendre le travailleur social dans ses explications et ses attentes à l’égard

de la situation proposée,

���� Affiner avec lui l’ébauche d’un premier projet de travail,

���� Permettre un accueil chaleureux qui soutienne les actions à venir,

���� Entendre parents et enfant dans leur subjectivité,

���� Présenter le Foyer, son éthique, son fonctionnement général, ses règles…,

����Expliquer que le placement est un temps de travail qui suppose l’engagement

de tous,

���� Fournir tous documents et explications nécessaires à une bonne information.

� La période d’instruction – évaluation du dossier Une demande est formulée par un travailleur social qui, en cas de place disponible,

vient ensuite faire une argumentation de la situation en explicitant ce qu’il attend du placement pour l’enfant. Il est entendu par le Chef de Service et un éducateur du Foyer.

Un premier avis est donné sur la faisabilité de la demande. Ensuite, nous examinons en équipe et en présence du travailleur social nos possibilités de répondre au travail qui est demandé. Les conclusions permettent de donner suite ou de mettre fin à cette démarche.

En cas de suite, un premier projet de travail est dessiné. � La présentation L’enfant et sa famille sont accompagnés au Foyer par le travailleur social. Une fois

les présentations réalisées, ce dernier se retire. Parents et enfants sont ensuite entendus dans leur démarche par le responsable du

Foyer. Nous accueillons à cette occasion la parole des parents quelle que soit la réalité des faits. C’est à partir de cela que nous ébaucherons un travail éducatif qui n’est pas prioritairement de conformation sociale.

Nous pensons qu’il n’est pas nécessaire de tout savoir sur la réalité familiale et qu’un travail de l’information doit être conduit dans une approche professionnelle.

Lors de cette rencontre, l’enfant est invité à dire son point de vue, à le développer, même s’il est différent de celui de ses parents.

Ensuite, le responsable présente le fonctionnement général du Foyer, ses objectifs, son esprit de travail, sans oublier les possibilités offertes par le S.A.P.M.N ou le séjour en famille d’accueil. Chacun entend que placement rime avec temps de travail qui nécessite l’engagement de tous afin que chacun retrouve la place qui lui incombe au sein de la famille.

45

Il remet les divers documents 1 d’information et fournit les explications nécessaires à leur bonne compréhension.

Sont ensuite fixées les dates pour une présentation-rencontre plus prolongée ainsi que celle de la première admission.

La visite des locaux et espaces de jeux clôture cette présentation générale.

� L’arrivée de l’enfant

Afin de se familiariser avec son futur cadre de vie, il est proposé à l’enfant de venir

prendre un contact plus prolongé au Foyer, sur une demi-journée Il y rencontre ses futurs camarades et le personnel, découvre sa future chambre…

dans une démarche d’intégration. Passé ce temps de contact, la date d’admission est confirmée avec le travailleur

social référent. Cette admission s’effectue dans un climat chaleureux et convivial. Elle est marquée

d’un rite d’accueil : repas, goûter, gâteaux, etc…. Au plan du travail éducatif, l’équipe désignera celui ou celle qui fera le lien

individuellement ou en couple avec les différents lieux d’évolution de l’enfant.

.6.2..2 La procédure de départ :

���� Eviter que ce moment ne s’impose de façon abrupte, mais qu’il représente

une transition,

���� Assurer la consolidation du travail réalisé pendant le placement,

���� Permettre que cette séparation ne soit pas synonyme de désintérêt, de

rupture ou d’abandon.

Le départ d’un enfant de l’Oustal peut s’effectuer en direction de sa famille ou d’une autre structure d’accueil, d’adolescent le plus souvent.

� Vers sa famille : Le temps de retour d’un enfant dans sa famille et sa préparation est une étape à part

entière dans le déroulement de son projet. Elle se matérialise par des rapports plus fréquents et plus soutenus de l’enfant avec

sa famille, par des initiatives encore plus accentuées du côté des parents. Le moment venu, ces derniers sont reçus par le responsable en présence du

travailleur social appelé à prendre le relais. Nous nous efforçons de convaincre nos partenaires de l’intérêt pour l’enfant de ce

protocole de sortie. Cependant, nous pouvons envisager que l’Autorité Compétente en décide autrement

et ordonne un retour immédiat en famille qui n’avait pas été envisagé.

� Vers une structure d’adolescents : En cas de non-possiblité de retour au domicile familial, l’accueil peut évoluer en

raison de l’âge, vers une structure d’adolescents de la Maison d’Enfants ou d’un autre établissement.

1 Livret d’accueil ,règlement de fonctionnement, Chartre des Droits et Libertés de la personne accueillie.

46

Nous sommes attachés à ce que ce passage s’effectue aussi harmonieusement que possible. Cette procédure de départ de l’Oustal se conjugue alors avec celle de l’admission de l’autre structure qui peut présenter ses particularités.

Cependant, nous restons vigilants à l’accomplissement d’un certain nombre de démarches :

- avertir dès que possible enfant et parents de cette proposition ; - entendre leurs résistances et dissiper leurs craintes ; - rencontrer l’équipe accueillante pour lui expliquer l’évolution du projet ; - procéder à une rencontre du responsable et des personnes, puis à une

visite des lieux ; - permettre à l’enfant de partager un ou plusieurs repas, d’y passer une

soirée ; - répondre aux inquiétudes des uns et des autres, modifier les ardeurs

parfois, avant engagement plus résolu.

Du côté de l’enfant, la séparation d’avec ses camarades est marquée par une petite fête, comme au moment de son arrivée.

Des liens épistolaires ou visites spontanées se poursuivent souvent avec le Foyer, de sorte que la séparation ne soit pas signe de rupture.

« Oserais-je exposer ici la plus grande, la plus importante, la plus utile règle de

toute l’éducation ? Ce n’est pas de gagner du temps, c’est d’en perdre. ». JJ Rousseau, De l’éducation.

47

CCOONNCCLLUUSSIIOONN EETT PPEERRSSPPEECCTTIIVVEESS

Dans le projet de travail du Foyer daté de mars 2002, il était souligné : « L’internat conjugué à des sorties en famille aussi régulières que

possibles, demeure le pôle essentiel de notre accompagnement éducatif, compte-

tenu des demandes, des nécessités de placement et de prise en charge ». Cette observation est toujours d’actualité, en particulier au regard des dernières admissions d’enfants issus du placement familial qui soulignent les limites de ce dispositif. Comme de tous ! Cette remarque invite certes à affiner la proposition d’internat mais aussi à œuvrer sur des solutions alternatives ou mixées comme par exemple le S.A.P.M.N ou l’accueil familial réalisés à partir du Foyer, dans l’unique souci de répondre pertinemment aux situations qui nous sont soumises. C’est un lieu commun que de souligner qu’elles sont de plus en plus complexes, tant au plan familial qu’individuel, d’où cette invitation supplémentaire à envisager des outils diversifiés et fiables dans les propositions de soutien envisagées par le Foyer. Dans cette optique la loi de Rénovation sociale du 02 Janvier 2002 incline à la souplesse dans les solutions offertes et prône prioritairement un étayage des projets à partir des compétences familiales. L’équipe du Foyer est convaincue de cette nécessité. Aussi a t’elle complété sa méthodologie des documents nouveaux requis par le législateur : livret d’accueil, règlement de fonctionnement, etc… qui viennent compléter l’action engagée de longue date au sein du Conseil d’Etablissement puis Conseil de la Vie Sociale. Mais le caractère administratif et obligatoire de ceux-ci ne représente qu’un support. Il convient donc de les améliorer régulièrement pour leur garder toute efficience et les rendre adaptés aux possibilités intellectuelles et culturelles des familles, de sorte qu’ils ne constituent pas, par leur complexité de lecture et de compréhension, une aggravation des exclusions sociales déjà latentes. Cette première étape réalisée et dans le souci du service à l’enfant et à sa famille, d’autres attentions particulières seront développées dans les directions suivantes :

- approfondir les ressources du S.A.P.M.N et de l’accueil familial réalisés à partir du Foyer,

- revisiter la procédure d’évaluation clinique des enfants, - se tourner plus résolument vers les ouvertures et les ressources de l’outil

informatique par l’acquisition de logiciels professionnels adaptés, - poursuivre l’effort produit dans les relations de proximité locale :

quartier, village, etc…. - enfin, dans un contexte d’individualisation accélérée, considérer la

singularité de chaque enfant, en lui permettant aussi de se confronter à l’autre, au groupe, car c’est dans l’altérité que se construisent socialisation et personnalité de chacun.

48

Mais, dans quelque disposition ou volonté que se situe le Foyer, se pose

la question de la continuité entre l’avant, le pendant et l’après placement. Nous observons que les travailleurs sociaux qui nous adressent les enfants

évoquent de ne plus assurer ce lien que nous pensons capital. Cette observation nous paraît d’autant plus dommageable que l’évolution

sociale est engagée aujourd’hui dans un processus de clivages accrus du fait de l’isolement et de situations familiales plus complexes et plus ségrégatives.

Nous restons attentifs à l’évolution de ces dernières par l’observation directe

et la réflexion, mais aussi en prenant en compte les indications d’études sociologiques (A.S.H, Lien Social, etc…).

Cela soutient la place prépondérante que nous désirons garder à la formation

pour anticiper l’élaboration de réponses à des besoins nouveaux. Pour ces raisons, l’équipe de l’Oustal a voulu construire ce projet dans une

dynamique collective et par l’engagement professionnel et humain de chaque participant. Elle souhaite proposer aux travailleurs sociaux de la région un dispositif adapté, capable de répondre à des besoins réels et en pleine évolution, au bénéfice d’une population jeune qu’il lui semble utile de privilégier, préventivement. A Séméac, le 19 octobre 2004

Ce travail a été présenté au Conseil de la Vie Sociale du Foyer dans sa réunion

du 04 mai 2005.