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Bonne route, monsieur Laroche ! L’éditorial de ce numéro reprend des propos de notre Directeur sortant, M. Daniel Laroche. Les textes qui suivent sont plus que des écrits. Ce sont aussi et surtout des engagements, des convictions qui ont donné à la Maison de la Francité sa cré- dibilité dans le monde culturel de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette crédibilité, nous pouvons aujourd’hui affirmer que notre institution l’a ac- quise grâce au travail fourni ces quatorze dernières années. Merci, monsieur Laroche, d’avoir mis votre dynamisme et votre richesse intellectuelle au service de la promotion de notre langue. Juin 2010 : « si le combat de la Maison de la Francité n'a pas changé de sens, il a du moins changé de méthode. Il faut promouvoir le multilinguisme et la diversité culturelle ; l'adaptation du français aux réa- lités contemporaines ; l'insistance sur les dimensions ludique et créative de la langue ; l'accueil convivial des personnes d'origine étrangère ; une concerta- tion accrue avec les autres organisations. Bruxelles est une Région à part entière où l'usage des langues a trouvé une sorte d'équilibre pragmatique. Certes, tout n'est pas rose, si l'on en juge notamment par la proportion excessive d'emplois publics occupés par des Flamands. Mais aujourd'hui le concurrent du français est l'anglais autant que le néerlandais. Quant à l'identité culturelle francophone, les nou- velles institutions, jointes au travail de nombreux intellectuels et acteurs culturels, lui donnent chaque année un peu plus d'étoffe. » « La Maison de la Francité veut user de pédagogie plus que d'imprécation. Elle lutte encore et toujours pour garantir la présence du français dans l'espace et les messages publics ; pour faire valoir les droits des administrés et des consommateurs franco- phones ; pour soutenir l'appartenance de Bruxelles à la communauté francophone internationale ; pour accueillir et aider tous ceux qui, venus d'ailleurs, se tournent vers la langue et la culture françaises. Car c'est ainsi que, entre combativité et convivialité, la "francité" doit se définir et se vivre aujourd'hui. » Voilà, en quelques mots, les convictions d’un homme passionné par sa fonction, passionné par sa culture… Le Président L’hôtel Hèle est rénové ! 1 L’hôtel Hèle est rénové ! 2 Merci, monsieur Laroche ! 3 Bienvenue, madame Jottard ! Tables de conversation 4 Le Forum mondial de la langue française Mots croisés La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe Siège de la Maison de la Francité depuis sa création en 1976, l’hôtel Hèle est situé au n°18 de la rue Joseph II à Bruxelles. Propriété de la Cocof (Commission communautaire française) depuis 1992, il est classé en 1993 par les Monuments et Sites qui veulent lui éviter le triste sort des maisons voisines, dans ce quartier autrefois résidentiel mais aujourd’hui voué aux activités administratives. En septembre 2008 ont débuté d’importants et délicats travaux de rénovation, visant à redonner à l’immeuble l’aspect et le lustre qu’il avait à la fin du 19 e siècle. Ces travaux touchent à leur fin, per- mettant à notre ASBL de réoccuper prochainement le bâtiment, dont les grandes salles du rez-de-chaus- sée si appréciées des visiteurs. L’immeuble initial, dont on sait peu de choses, date environ de 1850. Une quarantaine d’années plus tard, il est acheté par M. C. Hèle, un bourgeois aisé, amateur d’art, dans le but d’en faire un bel hôtel particulier. Il fait appel à l’archi- tecte Léon Govaerts, lequel, après s’être perfectionné en Angleterre et à Paris dans le domaine des arts décoratifs, avait conçu l’hôtel com- munal de Tubize ainsi que plusieurs maisons à Bruxelles et à Bruges, tout en enseignant le dessin à l’École Polytechnique. Pour répondre aux attentes de M. Hèle, Govaerts s’as- sure le concours de Privat Livemont, artiste talentueux qui a travaillé sept ans à Paris (Hôtel de Ville, Théâtre Français), puis a composé à Bruxelles des fresques monumen- tales pour les architectes Saintenoy et Chambon, ainsi que des affiches publicitaires bientôt célèbres. Le permis de bâtir est accordé par la Ville de Bruxelles en 1895. Aussitôt commencent les travaux d’agran- dissement et d’embellissement. En façade, le balcon du 1 er étage est remplacé par un oriel en fer forgé (aujourd’hui disparu), le soubas- sement est garni de pierre bleue, chaque fenêtre est pourvue d’un volet à armature métallique dont le caisson est ajouré de palmettes. À l’arrière, une grande pièce est ajoutée, ouvrant sur une terrasse et un petit jardin. Sa toiture plate comporte une vaste verrière qui lui assure un bel éclairage naturel, ce qui permettra à M. Hèle de mettre en valeur sa collec- tion de tableaux. L’articulation de cette pièce avec le bâtiment existant, tout comme la large baie vers l’exté- rieur, bénéficient de structures mé- talliques qui leur confèrent une grande légèreté. À l’intérieur, les murs du cor- ridor d’entrée sont couverts de marbre rose et blanc, et, dans REVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ TRIMESTRIEL NUMÉRO 71 3 e TRIMESTRE 2012 18 RUE JOSEPH II 1000 BXL ÉDITO Belgique-België P.P. Bruxelles X BC0452 FRANCITé www.maisondelafrancite.be En septembre 2008 ont débuté d’importants et délicats travaux de rénovation, visant à redonner à l’immeuble l’aspect et le lustre qu’il avait à la fin du 19 e siècle. ›› Aperçu du 1 er étage ›› Cage d'escalier et entresol

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L’hôtel Hèle est rénové ! Merci, monsieur Laroche ! Bienvenue, madame Jottard ! Tables de conversation. Le Forum mondial de la langue française.

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Bonne route, monsieur Laroche !

L’éditorial de ce numéro reprend des propos de

notre Directeur sortant, M. Daniel Laroche. Les

textes qui suivent sont plus que des écrits. Ce sont

aussi et surtout des engagements, des convictions

qui ont donné à la Maison de la Francité sa cré-

dibilité dans le monde culturel de la Fédération

Wallonie-Bruxelles. Cette crédibilité, nous pouvons

aujourd’hui affirmer que notre institution l’a ac-

quise grâce au travail fourni ces quatorze dernières

années. Merci, monsieur Laroche, d’avoir mis votre

dynamisme et votre richesse intellectuelle au service

de la promotion de notre langue.

Juin 2010 : « si le combat de la Maison de la Francité

n'a pas changé de sens, il a du moins changé de

méthode. Il faut promouvoir le multilinguisme et la

diversité culturelle ; l'adaptation du français aux réa-

lités contemporaines ; l'insistance sur les dimensions

ludique et créative de la langue ; l'accueil convivial

des personnes d'origine étrangère ; une concerta-

tion accrue avec les autres organisations. Bruxelles

est une Région à part entière où l'usage des langues

a trouvé une sorte d'équilibre pragmatique. Certes,

tout n'est pas rose, si l'on en juge notamment par

la proportion excessive d'emplois publics occupés

par des Flamands. Mais aujourd'hui le concurrent

du français est l'anglais autant que le néerlandais.

Quant à l'identité culturelle francophone, les nou-

velles institutions, jointes au travail de nombreux

intellectuels et acteurs culturels, lui donnent chaque

année un peu plus d'étoffe. »

« La Maison de la Francité veut user de pédagogie

plus que d'imprécation. Elle lutte encore et toujours

pour garantir la présence du français dans l'espace

et les messages publics ; pour faire valoir les droits

des administrés et des consommateurs franco-

phones ; pour soutenir l'appartenance de Bruxelles

à la communauté francophone internationale ; pour

accueillir et aider tous ceux qui, venus d'ailleurs, se

tournent vers la langue et la culture françaises. Car

c'est ainsi que, entre combativité et convivialité, la

"francité" doit se définir et se vivre aujourd'hui. »

Voilà, en quelques mots, les convictions d’un

homme passionné par sa fonction, passionné par sa

culture…

Le Président

L’hôtel Hèle est rénové !

1 L’hôtel Hèle est rénové !

2 Merci, monsieur Laroche !

3 Bienvenue, madame Jottard ! Tables de conversation

4 Le Forum mondial de la langue française Mots croisés

La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe

Siège de la Maison de la Francité depuis sa création en 1976, l’hôtel Hèle est situé au n°18 de la rue Joseph II à Bruxelles. Propriété de la Cocof (Commission communautaire française) depuis 1992, il est classé en 1993 par les Monuments et Sites qui veulent lui éviter le triste sort des maisons voisines, dans ce quartier autrefois résidentiel mais aujourd’hui voué aux activités administratives.

En septembre 2008 ont débuté d’importants et délicats travaux de rénovation, visant à redonner à l’immeuble l’aspect et le lustre qu’il avait à la fin du 19e siècle. Ces travaux touchent à leur fin, per-mettant à notre ASBL de réoccuper prochainement le bâtiment, dont

les grandes salles du rez-de-chaus-sée si appréciées des visiteurs.

L’immeuble initial, dont on sait peu de choses, date environ de 1850. Une quarantaine d’années plus tard, il est acheté par M. C. Hèle, un bourgeois aisé, amateur d’art, dans le but d’en faire un bel hôtel particulier. Il fait appel à l’archi-tecte Léon Govaerts, lequel, après s’être perfectionné en Angleterre et à Paris dans le domaine des arts décoratifs, avait conçu l’hôtel com-munal de Tubize ainsi que plusieurs maisons à Bruxelles et à Bruges, tout en enseignant le dessin à l’École Polytechnique. Pour répondre aux attentes de M. Hèle, Govaerts s’as-sure le concours de Privat Livemont, artiste talentueux qui a travaillé sept ans à Paris (Hôtel de Ville, Théâtre Français), puis a composé à Bruxelles des fresques monumen-tales pour les architectes Saintenoy et Chambon, ainsi que des affiches publicitaires bientôt célèbres.

Le permis de bâtir est accordé par la Ville de Bruxelles en 1895. Aussitôt commencent les travaux d’agran-dissement et d’embellissement. En façade, le balcon du 1er étage est

remplacé par un oriel en fer forgé (aujourd’hui disparu), le soubas-sement est garni de pierre bleue, chaque fenêtre est pourvue d’un volet à armature métallique dont le caisson est ajouré de palmettes. à l’arrière, une grande pièce est ajoutée, ouvrant sur une terrasse et un petit jardin. Sa toiture plate comporte une vaste verrière qui lui assure un bel éclairage naturel, ce qui permettra à M. Hèle de mettre en

valeur sa collec-tion de tableaux. L’ a r t i c u l a t i o n de cette pièce avec le bâtiment existant, tout comme la large baie vers l’exté-rieur, bénéficient de structures mé-talliques qui leur confèrent une grande légèreté.

à l’intérieur, les murs du cor-ridor d’entrée sont couverts de marbre rose et blanc, et, dans

REVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ

TRIMESTRIEL

NUMÉRO 71

3e TRIMESTRE 2012

18 RUE JOSEPH II 1000 BXL

ÉDITO

Belgique-BelgiëP.P.

Bruxelles XBC0452

FRANCITéwww.maisondelafrancite.be

En septembre 2008 ont débuté d’importants et délicats travaux de rénovation, visant à redonner à l’immeuble l’aspect et le lustre qu’il avait à la fin du 19e siècle.

›› Aperçu du 1er étage ›› Cage d'escalier et entresol

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leur partie supérieure, de mosaïques représentant des vasques de fleurs. On retrouve des mosaïques au sol avec des motifs floraux géométriques. La cage d’escalier, également couverte de marbre, est faiblement éclairée à l’entresol par un lanterneau garni d’un vitrail bleuâtre qui se reflète dans un miroir vertical, donnant l’illusion d’une image unique. L’ensemble surplombe une structure de menuiserie où une horloge à balancier est elle-même flanquée de deux grands miroirs. Au palier du 1er étage se retrouvent des car-touches, guirlandes, éléments végétaux

ainsi qu’une rose des vents. La décora-tion, toutefois, se simplifie au fur et à mesure qu’on gravit les étages.

La partie la plus intéressante de l’hôtel Hèle reste l’enfilade des pièces du rez-de-chaussée. Dans le salon en façade, d’inspiration néo-classique, le plafond est garni d’une toile circulaire de Livemont intitulée « La Marche à l'étoile » ; en ex-cellent état de conservation, elle illustre le raffinement technique du peintre, son talent de coloriste, son sens de la com-position, toutes qualités qu’on a souvent rapprochées de celles du Tchèque Al-

phonse Mucha. Les salles suivantes, elles, s’apparentent davantage à l’Art Nouveau, avec des motifs floraux stylisés d’inspira-tion symboliste, les deux fines colonnes en laiton avec chapiteaux et architraves, les murs recouverts de papiers ou de toiles à motifs, les vitraux qui ornent la grande verrière et les baies… Bref, l’hôtel Hèle relève non d’un style unique ou d’une audace exceptionnelle, mais plutôt de l’éclectisme bourgeois propre à la fin du 19e siècle et de sa sensibilité artistique. à ce titre, il constitue un témoin précieux du gout de l’époque, sorte de compromis équilibré entre symbolisme et modernité.

La Maison de la Francité adresse ses re-merciements à tous ceux qui ont rendu possible cette grande œuvre de rénova-tion, et notamment : M. le Ministre Emir Kir, chargé de la Culture au sein du Col-lège de la Cocof ; M. Tiné et Mme Remacle, du Service Travaux de la Cocof ; M. Van Esbeek, du bureau d’architecture Melviez ; Mme Augustyniak, restauratrice d’œuvres d’art ; M. Condereis, du département Mo-numents et Sites de la Région bruxelloise ; MM. Renier et Muñoz, des Entreprises In Advance. Grâce à eux, conférences, ren-contres, expositions et autres activités culturelles vont pouvoir reprendre de plus belle dans un cadre raffiné, et le premier bénéficiaire de cette renaissance ne sera autre que le public bruxellois.

D.L.

Merci, monsieur Laroche !

Directeur de la Maison de la Francité depuis février 1998, Daniel Laroche a quitté ses fonctions fin aout, ayant dépassé l’âge légal de la pension. À cette occasion, Francité lui a posé quelques questions.

FR Monsieur Laroche, vous avez dirigé cette maison durant plus de quatorze ans. Qu’est-ce qui a changé durant cette période ?

DL Beaucoup de choses ont changé. D’abord le contexte sociologique et géopolitique, de sorte qu’on ne peut plus aujourd’hui agir en faveur de la langue française comme on le faisait les décennies précédentes. Par exemple, l’idée d’une « supériorité » naturelle sur les autres langues a quasi disparu. On ne promeut donc plus le français de manière isolée, mais bien dans un cadre plus général qui est celui du po-lyglottisme, du plurilinguisme et de la diversité culturelle. Autre exemple : on s’est rendu compte que la « pureté » de la langue est un idéal qui n’a pas beaucoup de sens, car une langue évo-lue sans cesse et comporte de multiples

variantes, qu’elles soient sociales, géo-graphiques ou professionnelles.

FR Néanmoins, vous êtes resté attentif à la question de la qualité du français, notamment dans l’espace public et dans les messages à caractère collectif.

DL Certes. Nous avons d’ailleurs publié en 2009 une brochure sur le phénomène de l’anglomanie chez les francophones. Mais cette question a progressivement perdu, pour moi, le caractère prioritaire qui était le sien naguère et qui avait pour effet d’occulter des problèmes plus fondamentaux. Je pense notam-

ment aux rapports de forces dont toute langue est l’enjeu, et qui sont particu-lièrement complexes dans le cas d’une grande langue inter-nationale comme le français. Plutôt que sur la « qualité » philologique du dis-cours ou du texte, j’insisterais sur leur « intelligibilité » com-municative, qui doit être la plus grande possible en fonction du public auquel ils s’adressent.

FR Vous parliez du contexte sociologique…

DL Pensons à la situation que nous vivons aujourd’hui dans la région bruxelloise, et qui en fait un véritable laboratoire linguistique. De manière simple, on peut y distinguer trois grandes caté-gories : les francophones « natifs », les non-francophones et ceux que j’appelle les « semi-francophones », à savoir tous ces jeunes qui parlent le français en classe mais une autre langue à la maison, et qui de ce fait se trouvent dans une espèce de porte-à-faux culturel peu favorable à l’ap-prentissage scolaire. Il faut se préoccuper de cette situation un peu méconnue, faire preuve d’inventivité pour y remédier effi-cacement. Les écoles de devoirs font à cet égard un travail très utile – tout comme, dans un domaine proche, les collectifs d’alphabétisation des adultes. La Maison de la Francité, de son côté, promeut l’uti-lisation pédagogique des jeux de langage, affine et diffuse sa méthodologie en ma-tière de tables de conversation française, organise des stages de prise de parole en public.

FR Votre conception du français n’est donc ni académique ni professorale?

DL En effet. Je n’ai jamais, par exemple, organisé un concours d’orthographe car ce type de compétition renforce, selon moi, l’image d’une langue ardue à laquelle chacun doit faire l’effort de s’adapter, en

Je crois que ce qui est essentiel, c’est de donner aux non-francophones l’envie d’apprendre le français et aux semi-francophones l’envie de se perfectionner.

›› «La Marche à l'étoile» (Privat Livemont, 1896)›› Détails de la restauration des murs

et des plafonds du 1er étage

›› Détails de la restauration des murs du rez-de-chaussée

›› Détails de la restauration des murs et des plafonds du rez-de-chaussée

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FRANCITé 71 3e trimestre 2012 page 3

Exposition « Jeux de langage »

L’hôtel Hèle, au n° 18 de la rue Joseph II, sera prochainement rou-vert. Conséquence :

l’exposition annuelle et interactive « Jeux de langage » va retrouver son décor de jadis, mais aussi une durée plus confortable de quatre semaines. Plus précisément :

professionnels : du lundi 12 au vendredi 16 novembre, de 10h à 16h, l'expo est réservée aux pro-fesseurs, étudiants, logopèdes, animateurs, etc. Durant cette semaine auront lieu les démons-trations pédagogiques, des visites libres avec l’aide d’animatrices, ainsi que l’accueil de groupes de profes-sionnels (sur réservation).

tout public : du 19 novembre au vendredi 7 décembre l'expo accueille les classes et les groupes sur réservation (écoles, parascolaire, alpha, FLE, etc.). Ouverture de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h du lundi au vendredi. Les samedis 24 novembre et 1er décembre : de 10h à 16h.Réservationstél. 02/219.49.33, à partir du 15 octobre.Programme détaillé sur notre site Internet à partir du 8 octobre.

Tables de conversation, du neuf pour la rentrée !

Les Tables de conversation française ont redémarré ce jeudi 6 septembre, avec un programme de thèmes et des fiches de vocabulaire entièrement mis à jour.

Dès le 2 octobre, des séances seront éga-lement organisées les mardis matin. Autre nouveauté : l’introduction de séances lu-diques permettra aux apprenants de revoir le vocabulaire et les expressions utilisés précédemment, tout en découvrant le plai-sir de s’amuser avec la langue française.

Le calendrier et la liste des thèmes sont

consultables sur le site : www.maisondelafrancite.be.

Horaires : les jeudis de 18h30 à 20h00 et/ou les mardis de 10h à 11h30, excepté les jours fériés et les vacances scolaires.

Désirant susciter la création de Tables de conversation dans d’autres communes bruxelloises, la Maison de la Francité enverra gratuitement à toute organisa-tion demandeuse la nouvelle édition de

son Guide méthodologique. D’autre part, moyennant la signature d’une conven-tion, l’organisation recevra gratuitement la nouvelle brochure contenant les fiches de questions et de vocabulaire pour chaque thème de conversation. Et, dans la limite des places disponibles, la Maison de la Francité accueillera les candidats animateurs pour assurer leur écolage.

Intéressé(e) ? Contactez Mme Catheline Fedurski par téléphone (02/219.49.33) ou courriel ([email protected])

Bienvenue, madame Jottard !

Née en 1978, Karine Jottard manifeste dès ses études secondaires un intérêt marqué pour la littérature, l’apprentissage des langues et les échanges interculturels. Li-cenciée dès 2000 en langues et littératures romanes (Université Libre de Bruxelles et Université Autonome de Madrid), elle complète ses études par l’agrégation et un diplôme d’études supérieures spécia-lisées en gestion culturelle, ainsi qu’une spécialisation en langue et culture portu-gaises à l’Université de Lisbonne.

En 2002, elle décide de se consacrer à l’en-seignement du français et à la promotion de la culture francophone de Belgique à l’étranger. Elle gagne l’Espagne, d’abord comme assistante de français dans une

école secondaire, puis comme lectrice à l’Université Autonome de Madrid, où elle enseigne pendant plusieurs années la langue française, la civilisation franco-phone et les littératures francophones de Belgique et d’Afrique.

Revenue en Belgique, elle achève en 2007 des travaux de recherche sur la littéra-ture migrante francophone et obtient un diplôme d’études approfondies en langue française, littératures et sociétés fran-cophones. La même année, elle devient professeure de français langue étrangère et d’espagnol puis conseillère pédago-gique dans l’enseignement de promotion sociale. à partir de juillet 2011, elle est responsable du département Amérique latine de Wallonie-Bruxelles International, où elle gère des programmes de coopéra-tion et des projets internationaux.

Forte de ce parcours, Mme Jottard est aujourd’hui animée par la volonté de promouvoir la langue française et les cultures francophones dans le contexte multiculturel de la Région bruxelloise.

Francité se réjouit vivement de sa désignation et lui souhaite un heureux accomplissement dans sa nouvelle fonction.

Depuis le 1er septembre, Mme Karine JOTTARD est la nouvelle Directrice de la Maison de la Francité. C’est l’occasion tout indiquée de la présenter à nos lecteurs.

ce compris les règles compliquées et leurs innombrables exceptions. Je crois que ce qui est essentiel, c’est de donner aux non-francophones l’envie d’apprendre le français et aux semi-francophones l’envie de se perfectionner. Pour cela, il faut dé-velopper et diffuser l’image d’une langue attrayante, bénéficiant d’un rayonne-ment international, capable d’exprimer les réalités techniques et scientifiques les plus modernes, une langue propice à la créativité littéraire et au jeu, donc aussi au plaisir.

FR Vous avez évoqué également le contexte géopolitique.

DL Il ne faut pas se leurrer, la compétition entre les grandes langues internatio-nales est sous-tendue par des enjeux de pouvoir et de domination, notamment économiques. Celui qui parvient à impo-ser sa langue à l’autre prend sur celui-ci un avantage décisif, car il impose en même temps la culture et le système concep-tuel dont sa langue est porteuse. Dans une discussion juridique en anglais, par exemple, les Britanniques sont a priori en position de supériorité car le vocabu-laire anglais reflète davantage leur droit national, auquel les autres interlocuteurs sont bien forcés de s’adapter. Hélas, beaucoup de francophones manquent de clairvoyance à ce sujet et acceptent docilement l’anglo-américain comme la lingua franca de notre époque.

FR Ceci n’est-il pas contradictoire avec votre promotion du polyglottisme ?

DL Mais justement, l’adoption irré-fléchie de l’anglais dans les échanges internationaux, comme on l’observe à quelques mètres d’ici dans les institu-tions européennes, c’est la réduction à l’unilinguisme, et donc la négation de la diversité culturelle. Umberto Eco disait : « la langue de l’Europe, c’est la traduction ». Mais revenons quelques instants aux avantages que les Anglo-saxons retirent de cette évolution. Que ce soit au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Australie ou ailleurs, on constate que leurs programmes scolaires comportent de moins en moins de cours de langues étrangères, parce que les futurs diplômés en auront de moins en moins besoin. Leurs écoles peuvent alors programmer davantage de cours scientifiques, ce qui renforce la position concurrentielle de leurs diplômés sur le marché mondial.

FR Au moment de quitter votre poste, avez-vous des regrets ?

DL Oui, plusieurs. La charge administra-tive croissante m’a privé de temps pour mener à bien divers projets. J’aurais aimé par exemple travailler sur la chan-son actuelle de langue française, sur les formes non conventionnelles du français contemporain, sur la législation linguis-tique de la Belgique en comparaison avec d’autres pays, sur les pratiques novatrices qui se font jour en matière d’appren-tissage du français, et sur bien d’autres thèmes... Mais je fais confiance à ma successeure et à l’équipe de la Maison pour aller de l’avant, d’autant plus que les priorités, tout comme la langue elle-même, ne sont pas immuables.

FR Merci, monsieur Laroche !

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FRANCITé 71 3e trimestre 2012 page 4

La maison de La Francité téLépH. 02/219.49.33 téLécop. 02/219.67.37 [email protected] www.maisondelafrancite.be éditeur responsaBLe Daniel LAROCHE, 18 rue Joseph II à 1000 Bruxelles Bureau de dépÔt : BruXeLLes X p 101012conception grapHique Marmelade - www.marmelade.be tirage 6.500 exemplaires avec L’aide de la commission communautaire française

Mots croisésHorizontalement 1. mot d'origine espagnole synonyme d'ami, de condisciple ou de confrère, souvent utilisé par les membres d'un syndicat ouvrier

4. mot d'origine italienne désignant une balle ronde avec laquelle on joue ou on pratique certains sports d'équipe

6. « voiture » en québécois

7. verbe d'origine arabe désignant l'action de palper, de pétrir différentes parties du corps dans un but thérapeutique

8. mot d'origine italienne désignant l'ensemble des règles de courtoisie et de savoir-vivre en société

12. mot d'origine espagnole désignant le choc des vagues se brisant après avoir heurté un obstacle

14. équivalent français de l'anglicisme « designer »

16. équivalent français de l'anglicisme « sponsoring »

19. mot d'origine néerlandaise désignant une large voie de circulation bordée d'arbres

20. mot allemand désignant une idée, une formule se répétant dans une conversation, une œuvre, un discours, etc..

Verticalement 2. mot québécois signifiant « faire les boutiques, les magasins »

3. « chauve-souris » selon la nouvelle orthographe

5. mot d'origine allemande désignant un médicament utilisé notamment contre le mal de tête

9. mot d'origine italienne désignant une pièce en métal portant un dessin ou une inscription, parfois obtenue comme récompense par les sportifs

10. équivalent français de l'anglicisme « fax »

11. équivalent français de l'anglicisme « folder »

13. mot d'origine néerlandaise désignant une boisson fermentée à base d'orge et de houblon

15. mot d'origine arabe synonyme de « médecin » (familier)

17. « gaiement » en orthographe réformée

18. mot d'origine arabe désignant un vêtement féminin qui descend de la taille jusqu'aux jambes

Solution :

H: 1/camarade 4/ballon 6/char 7/masser 8/politesse 12/ressac 14/styliste 16/parrainage 19/boulevard 20/leitmotiv

V : 2/magasiner 3/chauvesouris 5/aspirine 9/médaille 10/télécopieur 11/dépliant 13/bière 15/toubib 17/gaiment 18/jupe

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Le langage de l’hôpital

Tôt ou tard, chacun(e) d’entre nous est confronté(e) au voca-bulaire médical, un lan-gage qui nous est sou-vent obscur et qui pourtant nous concerne étroitement… L’association « Volonta-

riat d’Entraide et Amitié » a eu l’excel-lente idée de publier un petit guide très pratique pour aider les non ini-tiés : L’hôpital à mots ouverts – Com-prendre son vocabulaire et son fonc-tionnement. « Endoscopie », « cardio-vasculaire », « phlébite », tous les mots reçoivent une définition simple et claire qui, en rendant les choses plus compréhensibles, permet de dédrama-tiser quelque peu le domaine.

43, rue de la Charité, 1210 Bruxelles – tél. 02/219.15.62.

Écrire sans faute

Michèle Lenoble- Pinson publie, aux éditions De Boeck-Duculot, la 2e édition de son livre Écrire sans faute – Dictées commentées des Championnats d’or-thographe. Le recueil compte 33 textes de

25 écrivains belges, dont 11 textes nouveaux par rapport à l’édition de 2005. Il constitue donc – la chose mé-

rite d’être soulignée – une petite mais pertinente anthologie de la littérature française de Belgique, où chaque au-teur bénéficie d’une notice détaillée. Les textes sont suivis d’un « commen-taire des difficultés » qui apporte de très utiles explications, notamment à propos des rectifications orthogra-phiques de 1991. à la fin du volume figurent d’ailleurs les règles générales de la réforme, ainsi qu’une liste des 800 mots rectifiés les plus fréquents.

Réédition Verhaeren, suiteLa page 2 du n° 58 de Francité (été 2009) était entière-ment consacrée à « Verhaeren enfin réédité » par les Ar-chives et Musée de la Littérature. Le tome 8 de cette re-marquable édition

critique vient de paraitre. Il reprend en deux volumes une œuvre monu-mentale du poète : Toute la Flandre. L’édition est établie par M. Michel Otten, professeur émérite de l’U.C.L., et présentée par M. Jean Robaey, pro-fesseur associé de l’Université de Fer-rare. Le vol. 1 contient : Les Tendresses premières, La Guirlande des Dunes et Les Héros. Le vol. 2 : Les Villes à pi-gnons, Les Plaines. Bonne nouvelle complémentaire, l’éditeur réimprime les premiers tomes qui venaient à manquer…

Brèves Le Forum mondial de la langue française

Du 2 au 6 juillet s’est tenu à Québec le premier Forum mondial de la langue française. En marge du prochain Sommet de la Francophonie à Kinshasa, il s’agissait de rassembler un millier de participants venus de cent pays, dont de nombreux jeunes, conscients du fait que parler la même langue ne suffit pas, mais qu’il y a aussi des valeurs à partager.

Quelles sont ces valeurs ? Y a-t-il un avenir pour le français dans l’espace économique mondial ? Quelle place faut-il donner aux langues locales (notamment africaines) dans les pays où le français est langue offi-cielle ? Voici quelques-unes des questions qui ont alimenté le débat.

Pas moins de 500 propositions furent émises au cours de la semaine, dans une atmos-phère de grande créativité. Elles concernent des questions aussi sensibles que la for-mation à l’heure de la mondialisation ; la préservation de la diversité linguistique ; le rôle du français dans l’espace numérique ; la nécessité, pour l’Organisation interna-

tionale de la Francophonie, de s’engager en faveur du multilinguisme ; le succès de la chanson française hors francophonie… Présidente de DLF Bruxelles-Europe, Mme Claire Goyer s’étonne toutefois qu’on ait peu évoqué l’organisation multilingue de l’Union européenne, qui constitue pour-tant en la matière un exemple à suivre.