FRANÇOIS PLACE

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François Place

François Place est né en 1957 à Ezanville, en

banlieue parisienne. Après un bac littéraire, il fait des études de communication visuelle à l’école Estienne (1974-1977). Il travaille pendant quelques années comme illustrateur indépendant pour des studios de graphisme et de publicité. En 1985, il rencontre Pierre Marchand, éditeur de

Gallimard Jeunesse, qui remarque ses dessins d’adolescent. Il écrit et illustre alors une série de livres documentaires sur le thème des voyages et de la découverte du monde. Il contribue à la même époque à d’autres ouvrages documentaires dans la collection des guides Gallimard, et illustre des romans, notamment ceux de Michael Morpurgo. Depuis 1992, date de la sortie du livre : les derniers géants, aux éditions Casterman, François Place construit une œuvre autour du thème des voyages, constituée de plusieurs romans, Angel l’indien blanc, la douane volante, et d’albums illustrés, Atlas des géographes d’Orbae, les derniers géants, la fille des batailles… Il a voyagé dans un premier temps en lisant un grand nombre de récits, puis en en imaginant à son tour, et enfin, en répondant à l’invitation de plusieurs centres culturels à travers le monde. Ses illustrations sont régulièrement proposées en exposition par la galerie l’Art à la page. francois-place.fr

Le travail de François Place se situe entre documentaire, fiction, récit d’aventure, conte philosophique, évocation réaliste de lieux et d’époques lointains et construction de mondes imaginaires, fantastiques…. Il emmène ses jeunes lecteurs à la découverte d’autres peuples et d’autres cultures. De l’encyclopédie aux mondes inventés, réinventés, il n’y a qu’un pas à franchir. Il envisage son travail à la manière d’un plasticien : « j’ai le goût du détail et de l’observation et ce depuis mon enfance, cela se voit dans mon écriture et dans mes dessins. J’ai une écriture descriptive. » Son œuvre s’adresse à la part d’enfance et d’imaginaire de l’adulte tout autant qu’à la curiosité, la réflexion et la gravité présente chez l’enfant. « J’aimerais bien que mes histoires soient faites pour être racontées »

Biographie

Découverte du monde : le livre des navigateurs, des conquérants, des explorateurs

et des marchants Gallimard, 1987, 1988, 1989, 1990

Ces livres de poche racontent la découverte du monde depuis l’odyssée d’Ulysse jusqu’à la conquête des pôles. Une mise en récit des savoirs illustrés d’images précises et informatives sur lesquelles l’œil s’attarde avec plaisir. Un petit lexique, formé de lettres historiées clôture l’ouvrage.

Son premier travail en tant qu’auteur et illustrateur. François Place y apprend la patience, l’art du détail et de la miniature.

L’album qui révéla son talent…

Les derniers géants Casterman, 1992

Neufs géants rêveurs d’étoiles et un petit homme aveuglé par son

désir de gloire, c’était toute notre histoire.

Cet album raconte les aventures étranges d’Archibald Leopold Ruthmore, caricature de l’explorateur anglais du XIXème siècle. Il est parti à la recherche d’un pays lointain dont la carte minuscule figurait sur la face interne d’une molaire de Géant de la taille d’un point.

C’est un carnet de voyage aux illustrations hautes en couleurs, une confession pleine de remords suite à l’intrusion désastreuse d’Archibald dans l’univers étrange et préservé de neuf « colosses », neufs titans à voix de sirènes.

Bibliographie sélective Auteur - illustrateur

Le corps puissant et lisse, la peau tatouée, les cheveux tirés et coiffés sur le haut du crâne. Ils ont à la fois des airs de Maori, de Bouddha. Ils vivent en harmonie avec le rythme des étoiles dans une spiritualité contemplative. Cet album a reçu de nombreux prix (11) dont le prix Totem du salon du livre de Montreuil.

Édition anniversaire pour les vingt ans

Casterman, 2012

Un autre projet murissait dans la tête de François Place : un recueil de cartes figurant le monde. Quatre ans plus tard, paraît le premier volume de l’Atlas des

Géographes d’Orbae. Puis le deuxième, et enfin le troisième. Vingt six lettres, vingt six pays construits sur un mode à la fois réel et imaginaire.

L’Atlas des géographes d’Orbae

Du pays des Amazones aux îles Indigo, 1996

Du pays de Jade à l’île Quinookta, 1998 De la rivière rouge au pays des Zizotls, 2000

Casterman – Gallimard Album

Les géographes de la grande île d’Orbae prétendaient que l’art de la cartographie pouvait à lui seul embrasser la totalité des sciences de la nature. Ils s’attachaient à la description des phénomènes les plus vastes comme à celle des plus infimes. L’un d’eux mit toute une vie à dresser les cinq cent huit cartes du monde souterrain des fourmis de son jardin, un autre mourut avant d’achever le grand atlas des nuages, qui comprenait aussi bien leurs formes et leurs couleurs que leurs différentes façons d’apparaître et de voyager. D’autres

encore s’attachèrent à dresser les cartes des contes et des histoires ; ils partirent aux quatre coins du monde pour en faire la

moisson. Aujourd’hui, Orbae a disparu ; ne reste de l’œuvre entreprise par ses géographes que cet Atlas.

Les trois volumes sont construits de façon identique : une carte en frontispice merveilleusement imprécise sous laquelle figure une légende, mise en bouche d’une histoire… et, pour finir, une double planche documentaire. L’Atlas est un abécédaire géographique où chaque lettre est l’initiale d’un pays, d’un monde, d’un univers avec ses rites, ses coutumes, ses légendes et son histoire. Du pays des Amazones au pays des Zizotls, chaque histoire mêle récit de voyage, exploration, conte populaire… Dans cet atlas, François se fait tour à tour ethnologue, géographe, astronome, historien… « Je crois que ce rêve d’atlas est un voyage similaire dans les épaisseurs du temps à la recherche de ces lieux qui pour moi brillent encore » « J’aimerais retrouver l’émerveillement que l’on avait devant ces cartes peuplées de monstres et de chimères, en un temps où rien n’interdisait d’y croire où même les puissants consultaient des cartes très savantes sur lesquelles figuraient des terres qui n’existaient pas. »

Gallimard, 2015

François Place est aussi biographe, raconteur d’histoires, romancier…

Le vieux fou de dessin

Gallimard, 1977 Roman

Le vieux peintre s’appelle Hokusai. Il a chez lui des centaines de

livres et d’estampes, plusieurs tables basses encombrées de flacons contenant des encres en bâtonnets ou des couleurs en poudre, des dessins inachevés, une théière, des boîtes en laque, des planches

de bois noir gravées.

Au Japon, au cœur du 19ème siècle... Un petit vendeur des rues, Tojiro, rencontre un curieux vieil homme qui dessine toute la journée. C'est Katsushika Hokusai, le vieux fou de dessin, le plus grand artiste japonais, le maître des estampes.

Récit de formation et ouvrage documentaire sur Hokusaï (1760 – 1849) aux illustrations à la fois épurées et dynamiques. L’histoire se clôt sur les sinuosités des chemins qui inspirèrent tant d’artistes japonais.

Gallimard, 2001

Grand ours

Casterman, 2005 Album

Moi, Grand Ours, j’étais présent dans les rêves de sa mère le jour de sa naissance, si bien que ce petit être a crié avec la force des

ours, la force de ceux qui comme moi dorment dans la bouche de la terre.

Grand ours conte l’histoire de Kaor, un bébé « marche debout ». Cela confère à l’histoire une solennité toute primitive. Une rude aventure initiatique qui met le jeune Kaor face à des interdits qu’il va transgresser contre sa volonté : il croise le regard de Tanda, chef des « têtes boisées ». Beaucoup d’autres épreuves feront de lui un homme.

Les illustrations aux traits rugueux et relâchés, le dessin à l’encre de Chine et tracé au bambou sont inspirés de photographies d’indiens du photographe américain Edwar S.Curtis.

Le prince bégayant Gallimard, 2006

Conte

Le jeune prince africain semble comblé par les dieux. Il a la beauté, la force et la gaieté. Sans peine, il apprend à maîtriser les arts de la lutte, de la danse et de la chasse. Mais dès qu'il veut parler, immanquablement, le prince bégaye. Lui, le superbe, est incapable de s'exprimer. La blessure de son orgueil grandit avec lui et le prince une fois adulte n'est plus que haine. Il fait la guerre sans fin, devient le plus terrible des guerriers.

Les victoires se multiplient, sa blessure demeure. Epuisé, le prince quitte le monde des hommes pour celui des animaux, "le pays étrange des êtres qui vont sans mots". Au terme de cette initiation, le prince aura appris l'amour, le bonheur et la façon de se passer de mots. Un conte initiatique où vers libres et illustrations composent une pure poésie.

Le Roi des Trois Orients

Rue du monde, 2006 Album

Un long cortège de cavaliers traverse les campagnes. C’est la

Grande Ambassade. Elle marche depuis des mois, peut-être depuis des années. Elle marche sans arrêt, de saison en saison, de pays en

pays. Des arpenteurs mesurent les distances parcourues, des horlogers comptent les heures écoulées aux sabliers, mais la Grande Ambassade avance, sans jamais se retourner, et c’est

toujours au devant qu’elle envoie ses messagers.

Les illustrations de cet album se suivent rigoureusement. Elles constituent un grand rouleau sur lequel défilent des montagnes, des pays, des saisons, des jours, des nuits… qui conduisent peu à peu tous les personnages jusqu’à leur destination finale : chez Le Roi des Trois Orients.

C’est le chemin de la parole : « Toute parole vient de plus loin que soi, chacun de nous est un ambassadeur… »

La fille des batailles

Casterman, 2007 Album

Garance, une enfant muette à la peau sombre est la seule rescapée d’un naufrage sur les côtes de l’océan atlantique. Elle est recueillie par un couple d’aubergistes tenant une auberge « le soleil d’or ». Elle grandit dans ce cadre finalement serein, tombe amoureuse de Sébastien, un musicien.

Mais elle est rattrapée par les rudes réalités de la France du 17ème siècle. Obligés de fuir, Bastien et Garance reviendront dans l’auberge de son enfance mais bien plus tard avec leur enfant Séraphine, la fille des batailles. Elle deviendra comédienne afin de porter la parole des autres. Un très beau récit d’aventures aux illustrations inspirées des peintres flamands ou hollandais alignées comme des tableaux de maitres. (Prix Baobab de l’album du salon du livre de jeunesse de Montreuil 2007)

Son premier roman…

La douane volante Gallimard, 2010

Roman

La Bretagne, c’est ce grand bout de granit qui termine la France, à l’extrême pointe du continent : Finis terrae, disent les savants.

L’océan vient s’y fracasser. Les gens qui vivent là ont toujours eu de l’eau salée dans les veines. Moi, je n’avais pas quatorze ans quand j’ai embarqué pour ma première campagne de pêche.

En 1914, dans un port de Bretagne, Gwen bascule dans un autre monde à la mort de son protecteur le vieux Braz, emporté par l’Ankou. Le jeune orphelin se réveille dans un pays étrange, entouré de marécages et de brumes duquel il est impossible de s’échapper. Il semble que l’on se situe au moyen-âge dans une ville du nord et « Les égarés y

sont largement surveillés par la douane volante » Roman fascinant où le réalisme se mêle au fantastique. On retrouve les motifs chers à François Place : le jeune héros égaré, le voyage plus ou moins initiatique, la mer et les hommes…

Le prolongement littéraire et iconographique de l’Atlas…

Le secret d’Orbaé Casterman, 2011

Roman

Dans ce coffret sont réunis deux romans et dix-huit illustrations contenues dans un portfolio. Deux personnages racontent leur récit de voyage : Cornélius et Ziyara. Lui, Cornélius, jeune marchand des terres froides, part à la recherche de lʼorigine dʼune soie merveilleuse, la toile à nuages. Sa route passe par les déserts et

lʼemmène aux confins du monde, au pays de Jade. Ziyara connaît toutes les routes maritimes menant aux îles aux épices. Elle navigue librement, en vagabonde des mers. Ils vont se rencontrer, et vivre ensemble un dernier voyage, qui est aussi leur histoire dʼamour… Prix Fiction de la foire internationale du livre de jeunesse de Bologne 2012.

Casterman, 2015

Le sourire de la montagne Gallimard, 2013

Album conte

Le roi a 15 ans lorsqu'il franchit pour la première fois les hautes montagnes. De l'autre côté se trouve le pays de la Soie. De ce difficile voyage, il a rapporté une statuette d'un dieu tranquille, calme et paisible. Devenu vieux, il souhaite avec sa petite-fille faire sculpter dans la roche une statue à l'image de ce dieu. Immense, radieuse, elle sera

visible de très loin afin de redonner force et courage aux voyageurs. Les meilleurs sculpteurs du royaume se mettent à l'ouvrage... Un conte initiatique très bien écrit, d’une grande qualité graphique qui donne à réfléchir. Une ode absolue à la tolérance, à la découverte, à l’enrichissement culturel.

Un autre prolongement de l’Atlas… en terres australes.

Angel l’indien Blanc Casterman, 2014

Roman

Angel, un jeune métis Indien que de terribles circonstances ont rendu orphelin puis esclave, s’enfuit en montant à bord d’un vaisseau en partance pour le grand sud. On est au 18ème siècle, la terre antarctique n’est pas encore découverte, et ce vaisseau, le Neptune, emmène trois savants déterminés à en percer les mystères. Mais cette terre est un pays fantôme, couvert de glaces et de forêts brumeuses, qui abrite un

étrange peuple de pêcheurs, les Woanoas. Angel y affronte les dangers de la mer, la cruauté de l’hiver mais surtout les étranges lois qui règnent dans ce pays que son compagnon de captivité, un savant nommé Corvadoro, appelle à juste titre « la province d’obscurité ». Un roman entre réalité et fantastique empreint d’aventures trépidantes et extraordinaires aux confins des terres australes.

Lou Pilouface Gallimard, 2014

Roman, série

Cantatrice à grand succès, sa maman a confié la garde de Lou à son frère, Boniface Pilouface, capitaine du bateau Le Coriace. Depuis ce jour, Boniface et sa nièce forment un duo étonnant et attachant. Lou n'a pas la langue dans sa poche et elle est observatrice, ce qui aidera à résoudre nombre de mystères qui émaillent la série. Boniface est, quant à lui, un personnage bougon capable de se mettre dans des colères fantastiques, mais qui ne

durent jamais bien longtemps.

Le marquis de la baleine Gallimard, 2018

Album

Le roi de Minotruche, Balthasar XXII, et sa femme, la reine Mirabelle, reçoivent leur neveu, Sigismond de Sinistrobule, de retour après un long séjour à l’étranger. Parti pour des études de communication, Sigismond en est revenu avec des idées plein la tête, et une furieuse envie de mettre en pratique l’enseignement qu’il a reçu. L’occasion est toute trouvée : Le pays gouverné par son oncle et sa tante

souffre justement d’un cruel déficit de notoriété : minuscule, perdu au milieu des terres, loin des grandes métropoles et à l’écart des routes marchandes, il est à peu près parfaitement inconnu.

Sigismond propose rien de moins que de révéler son existence au reste du monde. Mieux, il s’engage à faire un tel coup d’éclat que sa gloire et sa renommée en seront définitivement assurées.

Un album et un texte de théâtre, en six actes, pour trois personnages… et une baleine.

Belle rêverie géographique…

Tous les ouvrages cités sont disponibles dans le réseau des bibliothèques.

François Place

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