FRF Follereau Petite Bio

8/7/2019 FRF Follereau Petite Bio

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Le vagabond de la charit

Tou t deva i t condu i re Raou l Fo ll ereau mener une ex i s t ence pa i s i b l e . Sa f o i e t sur t ou t l es orages du XXe s i c l e en on t dc i d au t remen t . Menan t de f ron t p l us i eurs m i ss i ons i mpor t an t es , il es t parvenu t ou t conc ili er grce son excep t i onne ll e pu i ssan- ce de t rava il e t une personna li t hors du commun .

Le chrtien, lartisan de la civilisation de lamour,le vagabond de la Charit

Etre heureux , cest faire des heureux . , Vivre,cest aider les autres vivre. : pour Raoul F ollereaut ou t par t de Dieu, t ou t procd e d e lui. Il na pas 15ans mais d j il propose une spirit ualit , indique de svoies et poursui t une qu t e , celle de la joie. Une joiequi passe p ar latt ent ion et laide aux autres . Faisantpreuve dune mat urit prcoce , il devine que larecherche du sens de la vie e t le combat pour ladignit humaine seron t au cur des dchiremen t s

du XXe sicle. Il rest era fidle aux idaux de sa jeunesse sa viedurant e t ne cessera de prner la chari t : Je suissr que la charit a ura raison , un jour, de la violen-ce , de lgosme, e t de largent .

Lintellectuel engag au service de la latinit etde la France

Faisant par t ie de la gnrat ion des non-confor-mis t es des annes trent e , qui se son t illustrsdans t ous les domaines de la pense , RaoulFollereau a conscience de prparer des t emps nou-veaux. Le pot e a remp lir un rle social minente t grave . Il es t en quelque sort e , plus que t ous leshommes dac t ion, un conduc t eur, un chef , unguide dmes . Pensan t aux jeunes lit es , il fonde la Ligue du-nion lat ine, e t , en moins de 5 ans , dit e plus de 100au t eurs e t perme t plus de 300 au t eurs e t int erpr-t es de t h tre de se faire conna tre . Il organise aussides concer t s , des exposit ions Il veut aider desama t eurs e t de jeunes pro fessionnels , franais e t trangers , sex primer, part ager leur passion e t raliser leurs rves . Son object if : contribuer ainsi renforcerla paix dans le monde.

Lhomme daction, linfatigable dfenseur des

lpreux

Raoul Follereau se rend part ou t o vivent les lp-reux, pour leur port er secours , espoir, amour, e t serendre comp t e lui-mme de leur sit ua t ion. Il fait 32fois le t our du monde a fin de prendre conscience deleurs besoins e t dorient er laide dan s un sens adap -t aux problmes rels .Ds quil ent end parler de lpreux, il oublie fa t iguese t inquit udes e t se rend dans les endroi t s les plusreculs . Il nest bien sr pas le premier le faire ,mais jusque-l ce genre dexpdit ion t ait sur t ou t lefai

t

de mdecins ou de spcialist

es.

Il cri

t

ds q uille peut pour t moigner t oujours . A la manire dungrand report er, il alert e lopinion et dnonce lexclu-sion dont son t vict imes les lpreux : Ils ne son t pas c t du cimetire. Ils son t dedans misrables e tmue ts Ils nont pas fait un ges t e e t ils nont rien dit .Ils ont dp ass la limit e mme du ds espoir . Il dit Bao Dai, lempereur du Vietnam : Les lpreux deVotre Majest vivent Sagon dans des condi tionsabominables.

Lveilleur de consciences, visionnaire delhumanitaire

Bien inform de la sit ua t ion des lpreux, RaoulFollereau d evient un symbole et une r frence : par-t ou t o il passe , il travaille crer des changement sde men t alit . Mais son act ion ne se limit e pas aux


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lpreux. Il embrasse tou tes les sou ffrances du monde : Pour aller dune lproserie lautre , il fau t faire duchemin, et je ne ferme pas les yeux sur la rout e . Allant l o lon ne va jamais, il rvle des dramesignors , des vrit s crues . Il rclame de nouveauxquilibres conomiques, sociaux et mme politiqueset culturels , et lance un signal dalert e la commu-naut int erna tionale.

Lhomme de communication, le porte-parole dela jeunesse, le messager de lespoir

Po t e , avocat , journalist e , ora t eur dexcept ion ,Raoul Follereau d veloppe ds son a dolescence ungo t prononc pour les allocut ions en public. Il neredit jamais la mme chose , mais il reprend inlassa-blement les mmes ides , et parle sans in t ermdiaire tous les publics , du plus choisi au plus populaire, la Sorbonne ou lO NU.Ecrivain, il cre un st yle de communicat ion original,maill danec dot es lourdes de signific at ion, qui st i-mule lint r t e t la gnrosit du lect eur dona t eur. Plus que t ou t , Raoul Follereau aime les jeunes. Ilveu t les sensibiliser des q ues t ions qui ne son t pascelles de lact ualit immdiat e e t brlant e . Il crit 14 messages leur int en t ion, leur demand ant de ne plus acce p t er ce tt e forme dexist ence qui es t uneperp t uelle dmission de lhomme Il les exhort ejusquau soir de sa mort : Soyez con quis ou soyezindigns mais jamais neutres , indiffren ts , rsigns En 1964, quand il les invit e se joindre son appelaux membres de lONU - consacrer le budget dunjour de guerre la paix - ils sont plus de t rois

millions le suivre. Trois millions envo yer une cart epos t ale lOrganisat ion, vrit able pt it ion int erna t io-nale bien diffren t e des p t it ions dint ellect uels quifleurissaient alors : Nous, jeunes de 14 20 ans ,faisons n tre lappel Un jour de gu erre pour la paix e t nous nous engageons user , le momentvenu, de nos droit s civils et polit iques pour en assu-rer le succ s . 25 ans aprs sa mor t , ce tt e voix rsonne encore. RaoulFollereau continue de nous interpeller avec insistance

Toute une vie de combat

En 1943 , quand Raou l Fo ll ereau prononce l a pre- m i re des 1200 con f rences qu i von t l u i perme tt re de t rouver l es f onds pour cons t ru i re l e prem i er v ill age pour des l preux , personne naura i t i ma g i - n que ce v ill age abr i t era i t l e pres t i g i eux I ns t i t u t Na t i ona l de l a Lpre de C t e d I vo i re e t que ses hab i t an t s sera i en t un j our gur i s .

Trouver le nerf de la guerre

Considr alors comme un ut opist e - lpoque la

lpre es t incurable et le lpreux rejet , voire excut -Raoul Follereau sent ient pourt ant quelques idessimples : arr t er durgence lengrenage de lexclu-sion avant quil devienne inexorable ; donn er un st a-t ut aux malades de la lpre ; trouver le nerf de laguerre , cest --dire largent , pour perme tt re auxchercheurs de me tt re enfin au point un trait ementefficace contre le flau millnaire.

Acteur dans la marche du sicle

Dou dun fant as t ique t alent ora t oire et dune puis-san t e force de convict ion, Raoul Follereau veut fairer flchir. Il entrane lopinion publique prendreconscience de son rle dact eur dans la marche dusicle : cest aux personnes prives e t aux associa-t ions dapport er ce que les Et a t s ne veulent , ou nepeuvent , donner. Et de cons truire et de jou er le rledune avant -garde qui invent e des solu tions nouvelles.

Donnez-moi un avion

La presse se fait lcho de ses init iat ives et , no t am-me n t , publie int gralemen t sa le tt re ouvert e augnral Eisenhower, prsiden t des Et a t s-Unis, e t Gueorgui Malenkov, prsiden t du C onseil de lUnionsovit ique, le 1er sep t embre 1954 : Vous t es ,Messieurs , les deux hommes les plus puissan t s dumonde Donnez-moi un avion, chacun un avionjai calcul quavec le prix de deux de ces avions demort on p ourrait soigner t ous les lpreux du mond e .

Prcurseur de laction humanitaire

Pour de nombreuses raisons , le projet nest pasre t enu . Mais le bombardier sert de plus en pluscomme unit de mesure : lun des premiers avoircompar dp enses de guerre e t budget s humanit ai-res , Raoul Follereau a frapp les espri t s e t ouvertune voie nouv elle, en invit ant laudac e, la mdia-t isa t ion des ac t ions menes , au devoir dingren-ce humanit aire bien avant que lexpression ne soit la mode .

Une action inscrite dans la dure

Il es t , galement , lun des premiers stre proc-cup de la prennit de son ac t ion. Il ne veut pasdune init ia t ive qui, ne dans des circons t ances


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par t iculires, dispara tra avec celles-ci. Mais [d]uneoeuvre. Une o euvre quilfau t b t ir pour t ou t e la Terree t pour des sicles il y aura t oujours des mal-heureux s ecourir, des malades soigner , des pe t it sen fan t s pauvres lever. : s truc t ure par AndrRcipon, linit iat ive individuelle d evient une uvre . Nous avons ouvert des yeux et des coeurs qui nepeuvent plus oublier. Le mouvement es t irrversible .

Collecter - coordonner - contrler

Raoul Follereau est encore lorigine de la plupartdes associa t ions europennes qui lutt en t con tre lalpre : une vrit able union europenne de laideaux lpreux dabord en Europe, puis au-del . Cett ecoordinat ion, unique , fonde sa russi t e sur lefficaci-t de la collect e de fonds e t de la ges t ion, la comp-t ence de commissions mdicales o sigen t les plusgrands sp cialist es in t erna t ionaux, le dynamisme dereprsen t an t s permanen t s sur le t errain qui veillent la bonne ut ilisat ion des fonds , e t sur une logis t iqueadap t e . Le dveloppement dassociat ions africai-nes es t lun des fait s import ant s des derniresannes de vie de Raoul Follereau.

Eveilleur de conscience

Raoul Follereau a t oujours encourag les par t icipa-t ions ac t ives et susci t des engagemen t s massi fs enfaveur dune conscience morale universelle. Cett ecit oyennet es t un appel limaginat ion et larecherche de solu t ions originales pour des probl-mes insolubles en apparence : Tant quil y aura sur

lat

erre un innoc ent

qui aurafaim

,

qui aurafroid

,

ouqui sera perscu t ; t an t quil y aura sur la t erre unefamine vit able ou une prison arbitraire , ni vous, nimoi nous naurons le droit de nous t aire , ni de nousreposer .

Une oeuvre universelle

Lesprance est la cl de son engagement e t le mes-sag e quil adresse t ou t par t iculirement aux jeunes de droit e , de gauche quimport e ! . Cest euxquil confie son uvre , au soir de son exis t ence rem-plie de son mieux mais qui demeurera inacheve

: Le trsor que je vous laisse , cest le bien que jenai pas fait , que jaurais voulu faire, e t que vousferez aprs moi .

Petite biographie dun homme daction 17 aot 1903 - Naissance Ne vers 1918 - Premire confrence , Vivre cest aider les aut res vivre : le cri de ses 15 ans , la devi-

se de t ou t e sa vie 1923 - Licences de droit e t de philosophie la Sorbonne. Il dlaisse la carrire davocat pour le

journalisme , e t pouse Ma deleine Boud ou en 1925. La chance de [sa ] vie , Madeleine part agee t encourage son comba t pour la dignit humaine pend ant plus de 50 ans .

1930 - Il t udie linfluence de la cult ure franaise travers le monde . Avec Madeleine sur sesgenoux - passagers excep t ionnels de lAropost ale il traverse la Cordillre des Andes avecMermoz.

1936 - Le choc de sa vie : il rencontre des lpreux au cours dune panne de voit ure , lors dunreport age sur Charles de Foucauld au Sahara. 1942 - En pleine guerre, il donne la premire de ses 1 200 confrences pour collect er les fonds

ncessaires la cons truc t ion du premier village de lpreux, Adzop en Ct e dIvoire. Puis il fait32 fois le t our du monde pour d fendre la cause des lpreux . Il devient celui que les Amricainssurnommen t Le vagab ond de la charit .

1943 - Il lance lHeure des pauvres(chacun es t invit offrir une heure de son s alaire aux d sh-rit s ) e t , plus t ard , dans le mme espri t , le Nol du Pre de F oucauld et la Grve de lgosme, lejour du Vendredi Saint .

1954 - Il cre la Journe M ondiale de s Lpreux : un jour de prire et de solidarit dans le mondeen t ier. Il crie aux deux grands , Eisenhower et Malenkov, afin dobt enir le prix dun avion pour soigner t ous les lpreux du monde .

1962 - Il demande lONU un jour de gu erre pour la p aix : sa suit e , trois millions de jeunesadressen t une p t it ion lorganisat ion int erna t ionale. Il adresse le premier de ses 14 discours lajeunesse du monde , lui offre un idal et linvit e sengager servir .

1966 - Il suscit e une fdra t ion europenne , puis mondiale, des associa t ions de lutt e con tre lalpre, connue aujourdhui sous le nom dILEP.

1968 - Il cre lAssociat ion Franaise Raoul Follereau, avec Andr Rcipon, son fils spirit uel, puislUnionInt erna t ionale des Associat ions Raoul Follereau, en 1971 .

1977 - Eveilleur de conscience, t moin de son t emps , homme de bien e t homme dact ion, RaoulFollereau s t ein t Paris , le 6 dcembre . Il lgue c hac un la mission da cco mplir le bien q uil napas pu faire, quil aurait voulu faire et que chacun pourra faire aprs lui


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Petite bibliographie

Aimer, Agir, Raoul Follereau, Flammarion, 1974 Vous aurez 10 ans en lan 2000, Raoul Follereau, Flammarion 1986 Le livre damour, recueil des principales cit a t ions de Raoul Follereau : les ides qui ont men ,

conduit e t clair la vie de Raoul F ollereau. Beauc oup y ont puis joie, rconfor t e t peu t - tre cou-rage . Traduit en plusieurs langues , il t ient dans la poche e t il est gra t uit .

Raoul Follereau, le vagabond de la charit , Fleurus-Mame. La vie de Raoul Follereau en BD. Un exem-ple , qui continue dveiller au malheur des hommes et , plus particulirement , de la dtresse des lpreux .

Aimer-Agir : un messagepour notre temps Ja i t en t , dans une v i e dhomme , de me tt re en pra t i que ce que j avance . Car a i mer sans ag i r , ce l a ne s i gn i f i e r i en . Comprenez-vous ? Raou l Fo ll ereau

Vivre, cest aider les aut res vivre ! , scrie RaoulFollereau lge de 15 ans. Sa qu t e da bsolu, sonregard sur les au tres t issen t dj la trame de sa viee t de son oeuvre .Quand dautres dnoncen t labsurdit de lexist ence ,Raoul Follereau prend le risque de croire, et d fie lim-possible - la misre , la dsesprance e t la haine.

A la fugacit du bonheur, il opp ose la prennit de lasolidarit e t propose des milliers dhommes et defemmes doser former avec lui le de ssein de sa uverdes hommes - proches e t loint ains - inquiet s , mal-heureux , malades , abandonns - exclus dici et depar t ou t - lpreux de t ou t es les lpres .

Aimer-Agir.

Dest in une act ion qui mobilisa le monde, RaoulFollereau part de la posie et de la dfense desvaleurs att aches no tre pa trimoine cult urel. Aimer-Agir, les deux verbes ont ryt hm t ou t e sa vie .

Conciliant

se ntimen

te

te

fficaci

t , lin

tellec

tuel es

t

devenu un homme dact ion : Les murs son t t om-bs . Lamour a vaincu. , diront les mdecins , enreconnaissan t le rle de celui qui osa renverser lest abous e t me tt re fin lignorance et la lchet , endonnan t un s t a t ut aux malades de la lpre.

Commen t l e con t ac t en t re rve e t ra li t peu t - il soprer ? Fau t - il rver pour t rans f ormer l a ra li t ?

Le rve nest jamaistrop grand Trouvera i - j e j am a i s un rve l a hau t eur de mon d s i r ? . Ce rve , Raou l Fo ll ereau l a por t , mr i en l u i e t , l orsque l occas i on ses t prsen t e , il l a t rans f orm , pour des m illi ons d t res , en ra li t e t en v i c t o i re . Avec des mo t s cho i s i s , Jacque li ne de Rom ill y ouvre des p i s t es e t brosse l e por t ra i t de ce l u i qu i pu i sa dans sa f o i , dans l a pos i e , dans l es va l eurs a tt aches no t re pa t r i mo i ne cu l t ure l , l a f orce de mener l a grande cause qu il deva i t ser- v i r avec t an t dc l a t .


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Naissance dune vocation

Le monde entier conna t luvre de Raoul Follereaucontre la lpre ; le monde entier conna t la gnrosit en thousias t e avec laquelle il mena ce combat et en fitun triomphe. On sait moins ce qui prcda e t le pr-para ce tt e ac tion Quand on dcouvre ces dbut s , on peut dabord

t

re surpris.

Car cet

homme dact

ion est

part

i de laposie e t dune dfense des valeurs a tt aches no tre pa trimoine cult urel. Mais, y regarder de plusprs , on dcouvre entre ces momen t s divers de lavie de Raoul Follereau une cont inuit qui me semblepro fondment mouvant e Cett e con t inuit de faitcomp t e cependant moins que la continuit int rieuredun dvouement au cours duquel il na cess d e seprparer e t de sarmer pour la grande causequil devait servir avec t an t dclat .

Une me qui se cherche

La posie vient dabord ; elle vientt ou t de sui t e . Raoul Follereau navaitpas vingt ans quand il fonda en 1920la Jeune Aca dmie ; et , aujourdhui, lemembre de la vieille Acadmie sepla t saluer ce t t e cra t ion dequelques adolescen t s gs de16 17 ans . C ett e cra t io n t ait des t ine faire con na t -re loeuvre des pot es ; e tlui-mme t ai t un po t e . Ilavait d j compos des

pomes nombreux e t allaitcon t inuer - des pomes da-mour, pour celle qui devait t re lacompagne de t ou t e sa vie e t quilavait aime alors quils ne comp-t aient eux deux que t re n t e ans ,mais aussi daut res pomes [ ] o lon voitune me qui se cherche e t exprime dj, defaon incert aine , mais t r s for t e , son besoindabsolu. Jai lu plusieurs de ces recu eils, jai puy voir cett e inspirat ion lyrique sans d out e e t cha-leureuse , mais si sincre quelle sonne souventcomme une con fidence . Jy ai vu para t re cesanges - lange aux ch eveux blancs ou lange noir- qui conseillent , e t lui qui se rebelle cont re lesavis inquit an t s . Mais fau t -il cout er les anges? .Jy ai vu aussi cet t e a t t en t e dun dest in qui seraitle sien . Relve-t oi et a t t ends pour fixer t on des-t in : dans le ciel inconnu, des t oiles conspirent

. Dans de t el s t ext es , on voit la force int rieure qui

se prpare e t lamour qui prend conscience deses exigences . Mais en mme t emps , il fau treconna t re dans ces publica t ions po t iques ledsir daider et de part ager. Et sur t ou t il publieles au t res e t cherche les faire co nna t re . Na-t -il pas crit plus t ard : Personne n a le droit d-t re heureux t ou t seul ? Mais , bient t , ce dsirdaider prend une forme nouvelle.

Une production riche et varie

En 1927, il fonde la Ligue dUnion lat ine avec sonorgane , un journal qui sappelle LOeuvre lat ine .Cert es , ce tt e nouvelle fondat ion cont inue en unsens loeuvre amorce dan la Jeune Acad mie : ontrouve dans ce journal des publicat ions de pomes; il y aura aussi, c t de ce journal, des publica-t

ions de recueils de pomes.

En 5 ans,

il dit

e 150volumes de 100 pot es diff ren t s . Dailleurs, RaoulFollereau crit aussi pour le t h tre ; il a des picesjoues parfois avec un grand succs (Pe t it e Poupea eu mille reprsent a t ions) ; il sadresse donc direc-t emen t un large public. De mme il y aura, organises par la Ligue dUnionLat ine, des con frences , il y aura des pices de

t h tre , il y aura des concert s avec desexposs les prcdan t : t ou t e une

ac t ivit qui largit le premier dessein; mais il y a aussi dornavant unedoc trine prcise qui sest labore .On en trouve le cont enu dans uneclbre confrence quil a donn e en1930 la Sorbonne o il voque t ou-t es les valeurs que reprsen t e no trecivilisat ion.

Du mtissage lesprit latin

Les t udes grco-la t ines comp-t en t beaucoup pour RaoulFollereau puisquil fonde un

Ins t it ut dUnion Lat ine pour la

rnova t ion des t udes clas-siques . Il a conscience de cequelles apport en t e t il le dit avec

ferme t . Il va jusqu' dclarer ces t udes ncessaires e t indispensables.

Dautres lont dit ou le diront : les dfen-ses de ces t udes peuven t venir de divers bords [ ]Et jaime que t an t de voix sent endent pour mon trerles valeurs qui ont trouv dans les premiers t ext esde notre civilisat ion, que jappellerais europenne,un e formule init iale et un lan valable pour t oujours .Raoul Follereau, en eff e t , es t de ceux qui ont cons-cience que ces t udes appor t en t non seulemen t laclart de lesprit , mais une r elle forma t ion pour lin-dividu et pour la socit . La lat init es t , dit -il hrit i -re e t con t inuat rice des civilisat ions an t iques . Dailleurs, qut ait -ce donc que la race lat ine, sinondj la rsult ant e int ellect uelle, e t physique aussi ,dinfluences e t de m t issages grecs e t peu t - tremme gypt iens ? Il ny a plus de race lat ine, noussommes t ous des m t is . Mais il y a un esprit lat in .Et il aime cit er les t moignages disan t quen elle leraisonnemen t , limaginat ion et la sensibilit se dve-loppent paralllement . Dans ce cas loeuvre litt rai-re peu t donc d evenir forma t ion morale. En somme ,ces t udes jouen t un rle contre ce mal du sicle dune socit sans idal , voue des dieux tri-s t es : science , progrs , humanit . Cett e crise , jecrois es t loin dtre domine aujourdhui.


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De lintellectuel lhomme daction

[ ] Follereau remplit la t che que t en t ent leur t ourde remplir les Direct ions de s rela t ions cult urelles oubien de la francophonie. Il soccupe d e t ous les pays[ ] Par t ou t il sint resse la cra t ion de collges[ ] Par t ou t il fonde des bibliot hq ues d e livres fran-ais . Et cest une joie de le voir, ds novembre 1931 ,

clbrer la crat

ion de 32 bibliot

hques pu bliques et

gra t uit es o se son t accumuls 25 000 volumes e tcela cont inuera : dautres bibliot hques seron tcres , malgr les difficult s , coup dobst inat ione t de gnrosit : Il faut les crer : nous les cre-rons ! Ce qui nous paraissait impossible sera fait .Et ce tt e fiert peut sonner hau t , car cela effec tivementa t fait . Dans cett e ac tion mene au nom de lidal,on reconna t toute la ferveur de celui[ ] qui dornavantrp t ait inlassablement au tour de lui les mots de paix etde joie. Javoue que jaimerais quen notre monde dau-jourdhui des voix slvent parfois pour faire rayonner nouveau de tels mots e t de telles ferveurs .

Au-dessus des Andes avec Mermoz

Il faut se reprsen t er t ou t e la volont , t ou t le besoinde donner qui a anim cett e ac t ion. Il faut se repr-sen t er Follereau traversan t ces p ays ; par exemple,on le voit , une cert aine fois , par t ir de Rio de Janeiro

pour Mont evideo, puis pour Bueno s Aires, e t , de l ,traverser la Cordillre des Andes avec Mermoz :Raoul et Madeleine sont les premiers passagerscivils de lAropost ale. Jaime, au passage , marr-t er ce tt e associa t ion de deux hommes qui furen tamis , unis par leur extrme courage e t leur abnga-t ion : Follereau et Mermoz. Mais je pense aussi lafa t igue et aux preuves de t ous ces voyages quiprparen t les voyages fut urs dans les pays dAfriqueou dOrient con tre la lpre. Dans ces voyagescomme dans ceux de plus t ard , sa femme fut t ou-jours associe ses e ffor t s , ses da ngers

Au cur des Andes, tout devient hallucinant.Toute forme de vie a disparu, des vents glacssecouent lappareil. Alentour, ce ne sont que prci-pices, pics, laves, boulis, neige. Une seule erreur du pilote et surtout une seule dfaillance du fragile

appareil, et cest la mort assure au milieu de ceslments dchans. Le froid et la peur paralysent Raoul et Madeleine, mais ils ne peuvent reculer ds-ormais. Mermoz ne dit mot et reste imperturbable. Il finit par trouver des passages et lavion parvient

sans encombre Santiago. A larrive, toujoursaussi calme, Mermoz dira au jeune couple : Moi aussi, jai eu peur et jai eu froid. Le courage cest davoir peur mais de marcher quand mme. Unergle que, comme Mermoz, Raoul Follereau ferasienne toute sa vie.

Raou l Fo ll ereau - H i er e t au j ourdhu i , par E t i enne Thven i n - Ed . Fayard - Ex t ra i t s .

Une rencontre fortuite

En dix ou quinze ans, le pot e es t devenu unhomme dact ion. Il manque encore ce tt e ac t ion unbu t prcis e t d t ermin auquel consacrer de t ellesressources in t rieures . Et l encore jaime marquerla cont inuit . Cest parce qu'il avait t envoy enArgent ine , en part ie par le Gouvernement franais e tpar lAlliancefranaise , pour soccuper des ques-t ions que je viens dvoquer, que ces qualit s son tapparues , quun journal argent in , La Nacion, lacharg dune enqut e sur le travail du Pre deFoucauld. Avec son ent housiasme habit uel, il selanait dans ce tt e affaire : ce qui la amen denouveaux voyages en Afrique cett e fois . [ ] Or,cest dans un des voyages consacrs au Pre deFoucauld que, en 1936 , aux environs deTamanrasse t , Raoul F ollereaufit une rencon tre dci-sive quil a lui-mme racont e : loccasion dunepanne de voit ure , il rencontra les vict imes du pirecrime contre ces valeurs quil avait si passionn-me n t dfendues , les plus malheureux, les plus reje-t s de t ous - les lpreux . A part ir de ce momen t -l ,

sa vie leur a t consacre .

Pote et guide dmes

Il y a eu cependant encore un int ervalle avant queson ac t ion se prcise . Cet int ervalle, on en devinelexplicat ion : la renco ntre es t de 1936 ; or la guerredsormais sannonait . Aprs t ou t e son ac t ivit auservice de la civilisat ion, de la paix et aussi de laFrance, Follereau ne pouvait pas ne pas t ou t t en t erpour servir passionnmen t ces causes dans ledomaine polit ique. Le pot e a remplir un rlesocial minent e t grave . Il e st en quelque sort e , plusqu e t ous les hommes dac t ion, un conduc t eur, unch ef , un guide d mes . Mais aprs sep t ans (se p t ans comme le dlai quispare la Jeune Acadmie de la Ligue dUnionLat ine), lact ion contre la lpre es t lance . On est en1942 , cela ne s arrt era plus - mme si lancien idalsurvit dans la formulat ion mme de loeuvre, puis-quil sagit de lutt er con tre la lpre et con tre t ou t esles lpres .

Un rve la hauteur de son dsir

En t ou t cas , on aura peru commen t , mme dansle s fait s e t dans lenchanement t ou t simple qui lieune ac t ivit une au tre , il y a vraiment con t inuit pra t ique entre son ac t ion au service de la civilisat ione t son ac t ion contre la lpre. Cest un enchanement


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ra t ionnel de fait s qui le conduit de lune lautre .Mais cest aussi , je crois, un enchanement plus pro-fon d . Et ce t enchanement nous rvle que la for-ma t ion par les lett res , par la posie , par la cult urenest point par essence oppose une ac t ion gn-reuse , quelle peut , au con traire , lui prparer et luidonner son v rit able clat e t son e fficacit .Dans le cas de Raoul Follereau, ce tt e prpara t ion a

men la plus magnifique ac

t

ion qui se puisse ima-giner. Cert es , il nen est pas ainsi pour t ous ; maisce t exemple limit e nous rappelle une rgle valablepour t ous : on ne sa urait cond uire bien sa vie ni ser-vir bien une ca use, quelle quelle soit , si lon na p asdab ord pris conscience de lidal que lon veut ser-vir et dvelopp les forces in t rieures que lon met -tra la suivre. Loccasion des belles act ions peu t seprsen t er ou ne pas se prsen t er : lesse nt iel est desy tre prpar . Raoul Follereau, on la vu, sy t aitprpar .Je voudrais , pour conclure , cit er une phrase qui mesemble annoncer en quelque faon ce tt e vie exce p-t ionnelle qui fut la sienne .Cest dans le recueil des Iles de la Misricorde ,

ce vers t ou t simple : Trouverai-je jamais un rve la haut eur de mon dsir ? . Ce rve, RaoulFollereau la port e t mri en lui, e t lorsque locca-sion ses t prsen t e , il la t rans form , pour desmillions d tres , en ralit e t en vict oire .Ces dbut s de Ra oul Follereau ajout en t donc enco-

re limmense dett e de reconnaissance que lemonde a envers lui.Jacque li ne de Rom ill y - 6 dcembre 1997 .

Raoul Follereau racontparSon ac t i on en f aveur des l preux , ses appe l s l o- p i n i on e t aux pouvo i rs de t ou t es sor t es , ses dmarches i n d i t es on t f a i t de Raou l Fo ll ereau une des consc i ences mora l es mond i a l es . Sa no t o- r i t es t t e ll e l a f i n des annes c i nquan t e qu il appara t comme un pr i x Nobe l de l a pa i x poss i b l e .

P l us dune personna li t reconnu , e t con t i nue de reconna t re , son rayonnemen t

Grce Raoul Follereau, la lpre quil a combatt uedans lesprit des hommes , avec comme seule armelamour, a dsormais un visage plus humain . Le suc-cs de son ac tion a ainsi contribu, de faon d t ermi-nant e , donner un sens la vie de milliers dhommeset de femmes qui auraient t irrmdiablementcondamns du fait de lignorance et de la peur .Abdou Diou f , Prs iden t de la Rpub lique du Snga l

Il y a longt emps , Raoul Follereau nous quitt ait , et lemonde p erdait une p ersonnalit hors du commun , unhomme de bien et de bont , un homme qui avait rigle devoir dingrence humanit aire en principe devie, bien avant que ce tt e ex pression soit la mode .Elias H raou i, Prs iden t de la Rpub lique libana ise

De nombreuses annes on t pass depuis que lavoix propht ique de Raoul Follereau dnona la-bandon inhumain dans lequel se trouvaient les lp-reux , des annes duran t lesquelles lat t en t io nenvers la lpre sest cer t es accrue . Beaucoup fut fait

pour gurir ce tt e maladie. Cela d emeure nanmoinsun scandale quelle cont inue de frapper t an t de vic-t imes pour le seul manque de soins adap t s .Combien de souffrances seraien t vit es , ou aumoins limit es , si les gosmes diminuaient e t sicroissait la solidarit .Jean-Pau l II

Mart in , lhomme du mant eau part ag , emblme dela ch arit , de la gnrosit , de la fra t ernit chr t ien-nes qui inspirrent , au long des sicles , t an t de mescompa t rio t es , de Vincent -de-Paul FrdricOzanam, de Monseigneur Rhodain RaoulFollereau, de lAbb Louis Roussel SurEmmanuelle .Jacques Ch irac

On peut , premire vue , tre surpris quand onregarde les d bu t s de Ra oul Follereau : cet homme ,

des t in une act ion qui mobilisa le mon de, es t par t ide la posie e t de la dfense des valeurs a tt aches no tre pa trimoine cult urel. J acque line de Rom illy, de lAcadmie frana ise


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Il voulait informer, faire comprendre , susci t er lagnrosit , non la pit i mais la compassion , unecharit comprhensive e t ac t iv e. Aprs lavoiren t endu , on considrait la lpre et les lpreux duneau tre faon ; ce nest que bien aprs que venait lad-mirat ion pour son courage , son amour Ce nestpas ce quil cherchait , il se serait plu t t eff ac ent an t quact eur Chris t iane , bnvo le Ma rmande

20 ans aprs sa mor t , le souvenir de RaoulFollereau rest e vivant dans la mmoire des fils etdes filles de notre pays comme celui du grand com-ba tt an t con tre la maladie, la misre et lgosme,celui qui a russi vaincre lun des flaux les plust errifiant s de no tre poque . [ ] Lhrit age quil nousa laiss cest la bat aille contre la lpre et la pro-mo t ion dun monde damour, de solidarit e t det olrance . Ma t hieu Ke rekou , Prs iden t de la Rpub lique du Bn in

J t ais jeune t udiant e (jai 70 ans) Je revois ce thomme , arrivant avec son grand chapeau Puis ,sur lestrade , ce t ent housiasme , ce tt e chaleur Ilnous a expliqu quil envoyait une lett re chacundes deux grands pour leur demander simple-me n t de sup primer un bomb ardier e t den donner leprix pour sauver des milliers de lpreux. Jai t vraiment abasourdie , en t housiasme d evan t t an t ded t erminat ion, dimaginat ion Cest part ir de lque jai t fidle - dans la mesure de mes moyens ,hlas ! - t ou t ce qui a t ouch - e t t ouche - loeuv-re de Raoul Follereau.

Ma lou , fid le dona

trice , Lyon

Il es t remarquable de cons t a t er commen t ce tt eapproche , humanit aire avant lheure et mise enplace pour soulager les malad es les plus dmunis , avolu avec le t emps vers un mouvem en t social glo-bal ayant pour object if dliminer la lpre, afin queplus aucun tre humain ne soit affec t par les rava- ges que ll e es t capab l e de causer . Dr Hirosh i Nakajima , Direc t eu r gn ra l delOrgan isa t ion Mond ia le de la San t

Quelques chrt iens hroques avaient cependan touvert une au tre voie, celle de la charit , de la com-passion humaine e t de lassist ance fra t ernelle.Raoul F ollereau, pour sa par t , su t mobiliser de par lemonde les immenses moyens qui seuls pouvaien tperme tt re daffron t er le mal dans t ou t e son t endue ,e t de soulager ceux qui en t aient a tt ein t s , leurouvrant ainsi le ch emin de la gurison. Henri Konan Bed ie , Prs iden t de la Rpub lique deCt e d Ivo ire

La meilleure ide vient dun groupe dt udiant squi voudraient affr t er un au t obus pendan t les gran-

des vacances e t aller de ville en ville donner chaquesoir une veille sur les grands problmes auxquelsvous vous a ffron t ez . Je souhai t e que cela se ralisee t je ferai t ou t pour les y aider Cest un grandso u ffle qui parcourt no tre coin grce vous .

Jean , responsab le dun mouvemen t pou r la jeunesse

Brillant ora t eur, il fascinait le s foules . Il avait desparoles for t es , percu t ant es , appelant la solidarit pour les plus pauvres p armi les p auvres Jent endsencore son solennel appel aux jeunes du mondeen t ier : Ne cdez pas, ne composez pas , ne recu-lez pas. Riez au nez de ceux qui vous parleront deprudence , dopport unit , les minables championsdu just e milieu . Et puis , sur t ou t , croyez en labon t du monde . Il y a dans le cur de chaquehomme des trsors prodigieux damour : vous dele s faire surgir. Le plus grand malheur qui puissevous arriver, cest de ntre u t ile personne , cestque votre vie ne serve rien. Merci, RaoulFollereau, de mavoir communiqu t a passion pourla dfense des ex clus . Andr , qu t eu r Grand-Cou ronne

Fondation raoul Follereau

31 , rue de Dant zig - 75015 Paris

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FRF Follereau Petite Bio