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Libre expression de MERDRE ! LE BLOG DU PERSONNEL DE L’OPERA ORCHESTRE NATIONAL MONTPELLIER LANGUEDOC-ROUSSILLON http:// operagglocfdt.unblog.fr/ (à inscrire en haut à gauche de votre écran ; appuyer ensuite sur la touche « entrée ») Exprime z-vous

Gaby,operacfdt.p.o.f.unblog.fr/files/2012/05/LIBRE_EXPRESSION.doc · Web viewSeront données pendant ce récital, des valses de Vienne. Les abonnements sont ouverts. H.V. La réaction

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Libre expression

de

MERDRE !LE BLOG DU PERSONNEL DE

L’OPERA ORCHESTRE NATIONAL MONTPELLIER LANGUEDOC-ROUSSILLON

http://operagglocfdt.unblog.fr/(à inscrire en haut à gauche de votre écran ; appuyer ensuite sur la touche « entrée »)

Exprime z-vous 

OUI

NON

EXPRIMEZ-VOUS LIBREMENT

Dans Libre expression nous publions vos messages et textes de toutes sortes : fictions, humeurs, critiques des spectacles, infos (vie et mort de vos services, de vos théâtres, petites annonces gratuites de spectacles, demandes d’emploi, demandes en mariage, etc.).

Qui que vous soyez, personnel permanent ou intermittent, employé(e) de l’Opéra Orchestre de Montpellier ou non vous pouvez vous exprimer au sujet de TOUT et dans la forme de votre choix. Evidemment : modération des propos et respect de la loi pas gentille.

Envoyez vos messages et vos textes, signés ou pas (ou d’un pseudo), à l’adresse [email protected], ou bien encore à l’adresse personnelle de Jean-Luc Caizergues, animateur du blog LIBRE EXPRESSION et machiniste raté : [email protected] Vous pouvez aussi, bien sûr, les poster directement sur le site http://operagglocfdt.fr/ au bas de la page d’accueil, en cliquant sur « commentaires » (pas commentaires rss, l’autre).

N’ayez peur de rien, nigauds (et nigaudes).

NON

Nous sommes le vendredi 29 juin 2012

Bonjour,Franck,

Renauld et Jean-Pierre ! 

L’événement !de l’année 2012(et pour 20 ans)

Bravo à Gabriel Hélayel et à ses équipes techniques, d’entretien et de sécurité, ainsi qu’à tous ceux qui ont œuvré pour la réouverture de notre prestigieuse Maison !

OUI

OUI NON 

Gabriel Hélayel

AIGLE NOIR

« Gaby, c’est un vrai commandant de bord. Je le sais maintenant. Moi je doutais, à un moment, comme beaucoup. Mais pas lui. Jamais. Il a tiré tout le monde en avant. Il est allé au bout de sa détermination pour que l’Opéra Comédie rouvre ses portes. Chapeau. »

Ryane, service sécurité, Opéra Comédie, au sujet de Gabriel Hélayel, directeur technique.

OPERA ORCHESTRE NATIONAL MONTPELLIER LANGUEDOC ROUSSILON

ABONNEZ-VOUS !

directeur général Jean-Paul ScarpittaSaison 2011 - 2012

Abonnements

Les raisons de s'abonner

• Les meilleures places dans la catégorie choisie

• La possibilité d’ajouter dès la souscription de l’abonnement un ou plusieurs spectacles

• Le paiement échelonné sans frais

• La possibilité de changer la date d’une représentation d’un même spectacle dans la limite des disponibilités

• La priorité de réabonnement la saison suivante• L'envoi à domicile du journal de l'Opéra Orchestre national "1888" et de courriers d'information• La certitude de ne manquer aucun événement de la programmation

• Les tarifs "privilège" pour tous les spectacles de l'Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon • Les tarifs préférentiels pour tous les spectacles de nos institutions partenaires: Montpellier Danse, Théâtre des Treize Vents, Théâtre de Nîmes, Théâtre de Sète, les Folies d'O et la Boîte à Musique

Abonnements

Prélèvements automatiques en 8 mensualités.

Réabonnements

(Sauf abonnement Découverte)A partir du mardi 12 juin 2012

Réabonnements avec changement de place ou de formule

Du lundi 03 au mercredi 5 septembre 2012 inclus

Nouveaux abonnements

A partir du jeudi 6 septembre 2012

Abonnement Découverte

A partir du lundi 10 septembre 2012

Carte Privilège

Elle est proposée à tous les abonnés et permet d’obtenir :- Les meilleures places dans la catégorie choisie- La possibilité d’ajouter dès la souscription de l’abonnement un ou plusieursspectacles- Le paiement échelonné sans frais- La possibilité de changer la date d’une représentation d’un même spectacledans la limite des places disponibles- La priorité de réabonnement la saison suivante- L’envoi à domicile du journal de l’Opéra Orchestre national « 1888 » et decourriers d’information- La certitude de ne manquer aucun évènement de la programmation- Les tarifs « Privilège » pour tous les spectacles de l’Opéra Orchestre nationalMontpellier Languedoc-Roussillon- Les tarifs préférentiels pour les spectacles de nos institutions partenaires :Montpellier Danse, Théâtre des Treize Vents, Théâtre de Nîmes, Théâtre deSète et les Folies d’O, La Boite à Musique

Abonnements Lyriques

7 spectacles A A bis B B bis COrfeo Ve 21/09 Ma 25/09 Di 23/09 Ma 25/09 Me 19/09

Lakmé Ve 26/10 Ve 02/11 Di 28/10 Di 04/11 Ma 30/10

Jetzt What next Ve 30/11 Ve 30/11 Di 02/12 Di 02/12 Di 02/12

La Bohème Ve 21/12 Ve 28/12 Di 23/12 Di 30/12 Me 26/12

L’Enlèvement Ve 01/02 Ve 08/02 Di 10/02 Di 03/02 Ma 05/02

Poppea Ve 17/05 Ve 17/05 Di 19/05 Di 19/05 Me 15/05

Don Giovanni Ve 14/06 Lu 10/06 Di 16/06 Di 08/06 Je 06/06

Lyrique Tarif normal Tarif réduit CollectivitésCat. 1 307€ 232€ 260€Cat. 2 268€ 203€ 228€Cat. 3 200€ 150€ 168€

Abonnement BUS

Pour les personnes n’habitant pas Montpellier, nous organisons des circuits dans lecadre de l’Abonnement BUS, abonnement incluant le trajet aller-retour en bus et 3spectacles en matinée ou 4 spectacles en soirée

Abonnement BUS A en soirée : tarif unique en catégorie 1 ou 2 : 156 €3 opéras et un concert symphoniqueLakmé Ve 02/11La Bohème Ve 28/12Concert symphonique Ve 26/04Poppea e Nerone Me 15/05

Abonnement BUS B en matinée : tarif unique en catégorie 1 ou 2 : 138 €Lakmé Di 04/11La Bohème Di 30/12L’Enlèvement Di 03/02

Abonnements symphoniques

Abonnement A : 13 concerts symphoniquesVe 12/10 - Ve 09/11 - Sa 08/12 - Sa 05/01 - Ve 11/01 - Ve 18/01 - Ve 15/02 - Ve22/02 - Sa 09/03 - Sa 06/04 - Ve 20/04 - Ve 26/04 - Sa 25/05

  Tarif normal Tarif réduit CollectivitésCat. 1 312 € 234 € 260 €Cat. 2 273 € 208 € 234 €Cat. 3 247 € 182 € 208 €

Abonnement B : 7 concerts symphoniquesVe 12/10 - Sa 08/12 - Ve 11/01 - Ve 15/02 - Sa 09/03 - Ve 12/04 - Ve 26/04

  Tarif normal Tarif réduit CollectivitésCat. 1 182 € 133 € 154 €Cat. 2 154 € 119 € 133 €Cat. 3 140 € 105 € 119 €

Abonnement C : 7 concerts symphoniquesVe 09/11 -Ve 16/11 - Sa 05/01 - Ve 18/01 - Ve 22/02 - Ve 20/04 - Sa 25/05

  Tarif normal Tarif réduit CollectivitésCat. 1 182 € 133 € 154 €Cat. 2 154 € 119 € 133 €Cat. 3 140 € 105 € 119 €

Abonnement 17h00 : 6 concerts symphoniquesSa 13/10 - Sa 10/11 - Sa 17/11 - Di 06/01 - Sa 19/01 - Sa 13/04

  Tarif normal Tarif réduit CollectivitésCat. 1 156 € 114 € 132 €Cat. 2 132 € 102 € 114 €Cat. 3 120 € 90 € 102 €

Abonnements amadeus

Abonnement complet : 10 concerts de musique de chambreDi 30/09 - Di 21/10 - Di 25/11 - Di 16/12 - Di 20/01 - Di 17/02 - Di 10/03 - Di07/04 - Ve 03/05 - Sa 15/06

Catégorie unique Tarif normal Tarif réduit CollectivitésSimple 160 € 120 € 140 €Double 300 € 220 € 260 €

Abonnements Découverte

1 opéra à choisir entre Orfeo ed Euridice - Poppea e Nerone2 concerts symphoniques en abonnement à choisir dans la saison2 concerts Amadeus en abonnement à choisir dans la saison

  Tarif normal Tarif réduit CollectivitésCat. 1 121 € 90 € 104 €Cat. 2 108 € 83 € 94 €Cat. 3 96 € 72 € 82 €

Abonnement famille

1 opéra à choisir entre Lakmé - L’Enlèvement au sérail - La Bohème2 concerts symphoniques à choisir 09-10/11, 08/12, 05-06/01, 15/02, 13/04, 20/042 concerts Amadeus à choisir 30/09, 21/10, 16/12, 17/02, 10/03, 07/04

Catégorie Adulte EnfantUnique 75 € 25 €

Tarif valable pour un adulte accompagné d’un, deux ou trois enfants de moins de 16 ans

CONTACT

Tél. : 04 67 60 19 99

[email protected] [email protected]

LE JOUR se lève

TOUJOURSCHAQUE JOUR

EN DIRECT DES COULISSES sur

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FAITES CIRCULER L’ADRESSE DE LIBRE EXPRESSION.VOUS DEVEZ PARTICIPER AU RAYONNEMENT INTERNATIONAL

DE NOTRE GRANDE MAISON NATIONALE.

NOUS POSTONS GRATUITEMENT, SUR SIMPLE DEMANDE, VOS ANNONCES D’EXPOSITIONS, DE CONCERTS, DE SPECTACLES A MONTPELLIER,

DANS TOUTE LA FRANCE ET DANS LE MONDE.

OUI MAIS

L’EVENEMENT DU JOURest

LA GREVE D’HIER SOIR(Libre expression 470)

L’INFO DU JOURest

Le septième et dernier épisode du feuilleton

LES NOCES A L’OPERAconsacré aux travaux de l’Opéra Comédie et à la mise en scène de

l’opéra Le Nozze di Figaro par Jean-Paul Scarpitta sera diffusé ce

vendredi 29 juindans l’émission "13 heures avec

vous"sur France 3 Languedoc- Roussillon.

LE QUESTIONNAIRE DU JOURest

MICHEL GARCIA, chef accessoiriste(Libre expression 471)

L’INTERVIEW DU JOURest

MOURAD MERZOUKI, danseur, chorégraphe(Libre expression 472)

LE LIVRE DU JOURest

LA VENUS A LA FOURRURE,de Leopold von Sacher-Masoch

(Libre impression 475)

L’ARTISTE PEINTRE DU MOISest

EDDIE PANNELExposition peintures sur bois

Vernissage le jeudi 14 juin, à partir de 18 h 30« RUE PRIVEE »

(mobilier vintage, design scandinave)16, rue de l’Université, Montpellier

L’ARTISTE PHOTOGRAPHE DU MOISest

CHANTAL THEIL

http://chantal-theil.magix.net/public/ [email protected]

Photos Chantal Theil

ATTENTION

L’intersyndicale en conflit au nom

de la très grande majorité des personnels avec la gourvenance de

Jean-Paul Scarpitta,directeur de l’Opéra

et de l’Orchestre,nous communique une adresse

où les professionnels du spectacle, le public, les citoyens peuvent signer

une pétition de soutien :

http://www.petitionenligne.fr/petition/malaise-a-l-opera-et-orchestre-de-montpellier/2682(à inscrire en haut à gauche de votre écran ; appuyer ensuite sur la touche « entrée »)

SIGNEZ ET FAITES SIGNER !

VOICI LE TEXTE DE L’INTERSYNDICALE MIS EN LIGNE

Les personnels de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc Roussillon, réunis en assemblée générale le 7 juin 2012 ont voté à 83 % contre la gouvernance du Directeur Général, Monsieur Jean-Paul Scarpitta, entré en fonction depuis 18 mois.Ses incompétences tant artistiques que techniques dans la direction d'une institution aussi importante se doublent d’une incapacité à déléguer, d’une façon de gouverner privilégiant la "dévotion" au chef aux compétences réelles. Son mépris des conventions de fonctionnement entre les professionnels du milieu artistique et sa suffisance affichée envers les institutions co-productrices font que notre "grande Maison" devient rapidement la risée du monde professionnel.La mise à l’écart de certaines catégories de personnels (cadres compris), des harcèlements individuels ou collectifs, des paroles discriminatoires humiliantes envers certains artistes font craindre la multiplication des drames humains.Les personnels ont présenté dernièrement l’énorme dossier à charge aux trois tutelles responsables de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon : l’Agglomération de Montpellier, la région Languedoc-Roussillon et l’Etat. Ils ont demandé le départ de Monsieur Jean-Paul Scarpitta, mais n’ont pas été entendus.

Pour l’avenir de l’Opéra et de l’Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon, je soutiens le combat des personnels, je demande le départ de monsieur J.P. Scarpitta.Destinataire : Conseil régional de Montpellier Languedoc-Roussillon

Les Partenaires : CGT Spectacle - CFDT - Unsa - URF L.R. CGT Spectacle – SNAM CGT

SIGNEZ ET FAITES SIGNERLA PETITION SUR :

http://www.petitionenligne.fr/petition/malaise-a-l-opera-et-orchestre-de-montpellier/2682 (à inscrire en haut à gauche de votre écran ; appuyer ensuite sur la touche « entrée »)

NIETSEMAINE DU 25 JUIN AU 1er JUILLET 2012

VENDREDI 29 JUIN

LIBRE EXPRESSION 470 : La grève finale

Dêpèche de l’AFP

La représentation des Noces de Figaro prévue jeudi soir à l’Opéra Orchestre national de Montpellier (OONM) a été annulée en raison d'un mouvement de grève des salariés, qui contestent la gouvernance du directeur Jean-Paul Scarpitta, a-t-on appris auprès de l'entreprise.Cette annulation intervient après que les précédentes représentations des Noces de Figaro, mises en scène par M. Scarpitta, ont débuté en retard en raison de la grogne des salariés.Une motion de défiance a été votée le 7 juin à plus de 82 % des voix contre la gouvernance du directeur général de l'OONM, auquel il est reproché notamment par les syndicats d'entretenir un malaise social, ainsi que le programme de la prochaine saison. Parmi les motifs de grogne,

les musiciens n'ont pas digéré d'avoir été écartés du traditionnel concert de Nouvel An, confié à l'Orchestre Cherubini proche de Riccardo Muti, un ami de M. Scarpitta. Dans ce climat, les collectivités publiques ont soutenu M. Scarpitta tout en annonçant desmodifications dans le fonctionnement et le programme de l’OONM.Une inspection du ministère de la Culture avait auparavant déjà mis en évidence des dysfonctionnements.Membre du comité exécutif de la fondation de Carla Bruni, dont il est proche, Jean-Paul Scarpitta est arrivé à la tête de l'OONM en janvier en remplacement de René Koering.

(AFP)

Compte rendu de la grève par un machiniste en congé :

Je viens de me lever : 5 h 54, croquettes pour mes deux chats (dont un petit con), café au lait. Mon adorée fait encore dodo.

Me suis couché à 2 h 02 pour finir Libre expression. Me reste à vous raconter ma soirée à l’Opéra Comédie, fermé un jour de spectacle pour la première fois en trente ans. Oui.

Hier jeudi, jour de la dernière des Noces, quand je descends vers 16 h les quatre étages de mon immeuble de 1956 dont je suis à 15 % propriétaire pour 148 000 euros les soixante-quatre mètres carrés + balcon de 12 mètres + cave, j’emporte la visseuse (avec laquelle j’ai refixé ma boîte aux lettres) pour la ramener au local et l’enfermer dans le placard sous la télé, face aux canapés de Toni et Marcel.

Je m’arrête sur le parvis de l’Opéra, hélé au passage par un petit groupe de travailleurs assis en terrasse qui boivent des ballons de rosé. Il s’agit de Gilles, délégué musicien de la CGT pas gentille, de Philippe Lespagnol, mon délégué à vélo électrique et d’Alain Lemalin, cadre au placard qui a une dent contre, que certains voulaient arracher.

On me narre ce qui s’est passé à midi à la réunion avec monsieur mon Patrice arrivé de l’Ina en trompette et le président Lamourette, qui n’est pas méchant.Le président leur a dit que le directeur était puni au placard comme Alain Lemalin, et qu’il ne s’occuperait désormais que de l’art sauf de nous. Que monsieur Patrice était désormais le Number one et qu’il fallait lever le rideau des Noces ou que sinon coup de règle sur les doigts avant marteau et enclume.

J’explique à mes camarades syndiqués qu’il faudrait faire comme si on jouait à lever le rideau grâce à mon Patrice pour lui faire endosser le personnage de Zorro et ainsi l’avoir sous cape. Mais mes messieurs au rosé dans le ciboulot ne comprennent rien de ce que je leur dis, sauf mon Lespagnol à vélo électrique, qui connaît par cœur le chemin de mon cerveau atomique. Je rajoute tout de même, pour les rassurer, que nous les techniciens on est des gens normaux, et que donc on demeure solidaires des artistes vieux, gros, laids et moches. Qu’ils peuvent compter sur nous comme en quarante.

Je débarque sur le plateau visseuse à la main en pistolet et je trouve tout en ordre et propret comme si.Je remarque que les solistes sont habillés en civil sans crème ni peinture sur la figure en chair et en os. Et qu’ils n’ont sur la tête que leurs cheveux ni perruque. Ils sont agglutinés en

coulisse et ils parlent et rient comme au théâtre, mais tout doucement, comme au cabinet. Je veux dire au cabinet du docteur.

Le lit des accessoiristes pas fainéants est rangé au fond de la coulisse, côté jardin, et il est occupé comme un divan par mon directeur de l’Opéra. Tout seul assis avec une main posée pour le soutenir de tomber évanoui, mon bien-aimé me regarde ou pas. Il a un visage tout pâle comme poudré mais mouillé. Et des yeux de merlan. Je m’approche avec ma visseuse au bout du bras, l’embout pointé vers le sol pour faire un signe de paix comme Jésus. Ne sachant quoi dire de moins, je dis : « Qu’est-ce qui se passe ? » Il me répond comme au téléphone après la mort d’un ami ou d’un chien : « Vous ne le savez pas ? » Je m’assois à côté de lui à distance de profil et je dis simplement : « Il fallait m’écouter. »

Des techniciens sont arrivés par le couloir des loges et s’arrêtent pour nous regarder en silence comme à l’enterrement du père, de l’autre côté du trou, ou comme Laurel et Hardy.Se présente alors gentiment Pamela, responsable du personnel, qui a coupé ses cheveux ou ses lunettes. Elle me demande, avec son cahier des grévistes serré, si je vais bien Jean-Luc et si je suis en grève. Je vais répondre que je suis en congé et puis non je dis oui : gréviste. J’ajoute que ce n’est pas mon opinion mais que je suis solidaire comme les noyés.

Monsieur Patrice déboule tout en noir, pour l’extrême onction, et ça me fait un petit choc de ne pas l’avoir vu depuis longtemps comme ressuscité. Ca me fait même chaud au cœur parce qu’on a voté pareil aux élections. Avec les avant-bras il fait un geste de ciseau des jardiniers à l’adresse de monsieur mon Scarpitta : la grève est maintenue ça veut dire. Ce Patrice était le dernier espoir de mon Jean-Paul, qui est au bord des larmes comme un jouet cassé ou autre bobo.Madame Lartefigue est là aussi en personne et en colère pour de faux. On se serre la main comme si on se connaissait ou pas. Elle annonce, gravement, comme s’il y avait le feu, que tous les grévistes doivent sortir de la Maison.

Sur le parvis, voyant la foule d’artistes, techniciens, administratifs rassemblés et causant tranquillement, presque joyeusement avec le public déçu mais gentil, je me dis que peut-être, oui, la page Scarpitta est définitivement tournée.

Non ?

LIBRE EXPRESSION 471 : Questionnaire du jour (Michel Garcia, chef accessoiriste)

1)  Genre musical préféré : Jazz, musique contemporaine2)   Chanteur ou chanteuse préféré(e) : Nougaro 3)  Chanson préférée : Nougayork, Toulouse (Nougaro)4)  Compositeur classique préféré : Schoenberg5)   Ouvrage lyrique préféré : Peter Grimes (Benjamin Britten6)   Metteur en scène préféré : Jean Eustache (cinéma)7)   Film préféré : La Maman et la Putain (Jean Eustache)8)  Acteur préféré : Jean-Pierre Léaud

9)   Actrice préférée : Isabelle Adjani10)  Art préféré : Musique11) Sport préféré : La grimpe 12)  Sportif ou sportive préféré(e) : Patrick Bérhault (alpinisme)13)  Ecrivain préféré : Jo Nesbo (en ce moment)14)  Livre ou BD préféré(e) : Le concombre masqué (BD)15) Votre style de femme ou d’homme préféré(e) : Méditerranéenne16)  Voiture préférée & Animal préféré : Je m’en fous17)  Plat préféré : Y en a trop18) Loisirs : Musique, films, livres, voyages, amis et d’autres19) Pays de rêve : Inde20)   Métier que vous vouliez faire enfant : Toubib

21)   Votre plus grande peur : Mourir après mes enfants22)   Péché mignon : Les huîtres, le vin23)   Votre gros défaut & Votre grande qualité : Excessif & J’en ai trop !24)   Votre fantasme : Secret

La réaction : lundi, Roland Dupré (technicien d’orchestre intermittent).Si vous voulez vous amuser, remplissez ce questionnaire (ou le questionnaire polisson de Toni – Libre expression 282 – si quelqu’un en a l’AUDACE) et adressez-le à Libre expression : [email protected] (messagerie personnelle) ou Irp-CFDT sur Zimbra. Vous pouvez le remettre, sinon, à l’animateur du site ou à l’un de ses nombreux complices. NB : Vous pouvez modifier les questions (en retirer ou en ajouter).

LIBRE EXPRESSION 472 : Interview du grand danseur et chorégraphe Mourad Merzouki, qui présente trois spectacles dans le cadre du Festival Montpellier-Danse, Käfig Brasil (création) et Boxe Boxe

Mourad Merzouki, né en 1973 à Saint-Priest dans la banlieue de Lyon, est un danseur et chorégraphe de danse contemporaine et de hip-hop et l'actuel directeur du Centre chorégraphique national de Créteil.

Originaire de la commune de Saint-Priest, Mourad Merzouki commence par étudier à l’école du cirque et par pratiquer les arts martiaux avant de s'intéresser au hip-hop au début des années 19901. Il réalise alors des stages de danse, notamment auprès de Josef Nadj, crée avec son complice Kader Attou la troupe Accrorap en 1989 puis fonde en 1996 sa propre compagnie intitulée Käfig, signifiant la cage en arabe et en allemand, afin de mêler différents styles de danse2. Il collabore fréquemment avec Josette Baïz, une ancienne danseuse de chez Jean-Claude Gallotta, pour développer son langage contemporain.

En 2003, il collabore avec Kader Attou à la création de Mekech Mouchkin - Y'a pas de problème dans le cadre de l’année de l’Algérie en France.En 2006, il reçoit le Prix SACD du nouveau talent chorégraphique. Le 1er septembre 2009, il prend la tête du Centre chorégraphique national de Créteil, devenant le deuxième

chorégraphe issu du hip-hop (avec Kader Attou) à diriger un CCN en France, en succession à Dominique Hervieu et José Montalvo2.

Principales chorégraphies

1996 : Käfig, ballet fondateur de la compagnie 1997 : Rendez-vous, en collaboration avec Josette Baïz 1998 : Récital 1999 : Pas à Pas 2000 : Le Cabaret urbain 2001 : Dix Versions 2002 : Le Chêne et le Roseau 2003 : Mekech Mouchkin – Y’a pas de problème, en collaboration avec Kader Attou 2003 : Corps est graphik 2004 : Mise en scène de La Cuisine d’Arnold Wesker en collaboration avec Claudia

Stavisky 2006 : Terrain vague 2008 : Tricôté 2009 : Correria – Agwa, par la Companhia Urbana de Dança de Rio de Janeiro 2010 : Boxe boxe, en collaboration avec le Quatuor Debussy 2012 : Yo Gee Ti

Notes et références

1. ↑ Panorama de la danse contemporaine. 90 chorégraphes, par Rosita Boisseau, Éditions Textuel, Paris, 2006, p.374-375.

2. ↑ a et b Mourad Merzouki : « Fédérer les énergies » dans Libération du 30 novembre 2009

L’INTERVIEW

Libre expression : La danse a-t-elle toujours été l'objet de vos préoccupations ?

Mourad Merzouki : Non, mais j’ai été très jeune attiré par le spectacle vivant, le cirque, le hip-hop. 

L.E. : Passer à la chorégraphie s’est fait naturellement ou est-ce le fruit d’une longue maturation ?

Mourad Merzouki : Cela s’est fait sans que je m’en rende compte moi-même. J’ai toujours aimé construire des spectacles, raconter une histoire, mettre en spectacle ce que j’ai dans la tête. 

L.E. : Pour quelle raison présentez vous trois spectacles différents dans le cadre du Festival de Montpellier Danse ? 

Mourad Merzouki : Jean-Paul Montanari, qui a été fidèle à mon travail depuis vingt ans, m’a proposé cette année une place particulière en étant artiste associé. Cette place m’a permis d’avoir une présence forte avec plusieurs spectacles, dont deux créations.

L.E. : Expliquez-nous le rôle d'artiste associé tel que vous le concevez et l’importance que cette distinction peut revêtir pour vous.

Mourad Merzouki : Le rôle d’artiste associé est d’être présent artistiquement avec plusieurs pièces. C’est créer des échanges avec les autres artistes, donner un avis sur la programmation. Il s’agit pour moi d’une reconnaissance pour l’histoire du hip-hop et pour mon propre travail – tout en étant à côté de grands chorégraphes venus du monde entier.

L.E. : Quels sont vos projets de création ?

Mourad Merzouki : Terminer la création Käfig Brasil, qui est présentée ce soir et demain soir à l’Agora ! Et j’ai le désir de retrouver le cirque dans un projet qui mêlera cirque et danse hip-hop.

L.E. : Un danseur Hip hop doit-il s’astreindre à une rigueur de chaque instant, faite de contrainte et de privation comme un danseur classique ?

Mourad Merzouki : Plus jeune, nous n’y pensions pas du tout. Mais aujourd’hui, comme un danseur classique, nous nous astreignons à une hygiène de vie qui puisse nous permettre de tenir dans la durée.

L.E. : Y a-t-il des artistes qui selon vous se détachent, aujourd’hui, dans le milieu de la danse contemporaine et de la danse en général ?

Mourad Merzouki : Oui. Des artistes comme James Thierré, Aurélien Borry ou Philippe Découflé me plaisent dans leur démarche : à la fois divertissante tout en gardant une grande exigence. Ils m’interpellent par leur manière de toucher un public large en mêlant plusieurs disciplines.

L.E. : Que pouvez vous nous dire du spectacle que vous allez présenter à l’Opéra Comédie de : Boxe Boxe ?

Mourad Merzouki : Un vrai défi : mêler le sport à la danse avec l’invitation d’un quatuor à cordes qui jouera en live de la musique classique. Un spectacle auquel je suis très sensible car il m’a permis de me replonger dans la boxe, que j’ai commencé très tôt. J’avais envie de donner une autre vision de ce sport qui pour moi a de nombreuses similitudes avec la danse.

L.E.: Comment expliquez-vous le succès de vos chorégraphies ? Et quels conseils donneriez-vous aux jeunes danseurs ?

Mourad Merzouki : J’explique leur succès simplement. C’est qu’elles touchent chacun sur le terrain du sensible. Et qu’elles permettent de concilier des mondes parfois éloignés. J’ai un souci de l’exigence mais que j’ai toujours à cœur de partager avec le plus grand nombre.

Aux jeunes danseurs, je conseillerais de ne pas se laisser enfermer dans un style ou une discipline, mais d’être ouvert à toutes les propositions.

L.E. : Comment construisez-vous un spectacle ? Partez-vous d’une idée de chorégraphie et ensuite la musique s’impose ? Ou s’agit-il d'une toute autre philosophie ?

Mourad Merzouki : C’est un travail d’aller-retour entre une idée, une équipe artistique, des danseurs. Je pars sans a priori et me laisse autant guider par le mouvement que par la musique.

L.E. : Qu’apporte le hip-hop à la danse contemporaine ?

Mourad Merzouki : Une gestuelle différente, une autre énergie, un retour à la rue, à la société dont la danse hip-hop est issue. Je crois que le hip-hop peut aussi amener un public nouveau à la danse. L.E. : Que pensez-vous de l’accueil qui vous a été réservé par le Festival et ses équipes techniques ?

Mourad Merzouki : Un accueil exemplaire étant donné la grandeur de ce Festival et le rythme que doivent subir les uns et les autres. Nous avons été accueillis très chaleureusement : en période de création, les équipes subissent une grande pression, de surcroît à l’approche d’une première. Nous avons été aidés par des équipes attentives et conscientes de l’enjeu que cela représente pour nous.

L.E. : En tant qu’art personnifié, qu'attendez-vous d’un danseur ?

Mourad Merzouki : Une grande polyvalence. Un danseur qui ose et prend des risques.

L.E. : En parcourant Libre expression, notre blog, vous découvrirez les problèmes de gouvernance qui secouent notre Maison et le monde de la culture en général. Vous-même avez connu une drôle de décision de la ville de Créteil, avec la nomination de Bianca Li comme chorégraphe associée, une première en France. Comment avez-vous vécu et résolu cette équation ?

Mourad Merzouki : Même si par moment on peut être déstabilisé ou surpris par telle ou telle décision, je garde espoir que la culture en France soit protégée. Les choses malgré tout avancent. Quand on regarde le reste du monde, on espère que les politiques resteront vigilants sur ce que représente le spectacle comme atout pour la société.

Propos recueillis par F.S., technicien

La réaction : Nous avons eu la chance de recevoir Mourad Merzouki à l’Opéra Comédie, il y a quelques années. J’ai pu lui parler en coulisse quelques minutes à la fin du spectacle, au sujet des liens qu’il commençait à tisser entre le hip-hop et la danse contemporaine. J’étais curieux de savoir comment ce chorégraphe exigeant, hors normes envisageait l’avenir de la danse en France. Ses propos, d’une intelligence rare, étaient prophétiques. Oui.

Spectacles, dates, horaires, lieux :

KÄFIG BRASIL, vendredi 29 et samedi 30 juin à 22 h au Théâtre l’Agora (création)BOXE BOXE, mercredi 4 juillet à 20 h à l’Opéra Comédie

YO GEE TI (création) a été présenté au public les 22 et 23 juin à l’Opéra Berlioz

LIBRE EXPRESSION 473 : Lou y es-tu ?

« Monsieur Caizergues,

J’adore quand vous griffonnez mes textes, les censurez (L.E. : Allusion à Libre expression 462) ; j’arrive même à me demander si vous ne le faites pas exprès pour souligner votre totale approbation à mes propos, mais n’osez le dire tout haut ! Je voudrais encore une fois apporter quelques rectificatifs à vos réactions. 1) Je nomme Messie Patrice (L.E. : Patrice Cavelier, secrétaire général de l’Opéra/Orchestre à compter du 1er juillet) ainsi, surtout pour la comparaison avec Leo Messi, le vrai, le seul, l’unique Messie existant sur la terre à l’heure actuelle. Vous voyez, j’aime bien le football et je ne méprise en rien ce sport, ni son public ; mais il est vrai que j’ai très peur que nos tutelles ne s’intéressent aujourd’hui plus au foot qu’à notre orchestre. L’avenir nous le dira…D’autre part, et contrairement à ce que vous écrivez, je n'ai aucun compte à régler avec Messie Patrice, sachez-le, je n’ai rien contre lui ; je crois simplement qu’il fait partie de ces fonctionnaires en mal de sinécure, des gens qui ne connaissent rien, ni à la musique, ni au public local, ni aux artistes, ni aux réalités d'un orchestre/opéra. Ils rationalisent sur le papier mais détruisent sur le terrain. 2) Vous me flattez  mais je ne suis pas l’ami de l’ancien Directeur. J’ai même eu des mots avec lui lors d’une répétition il y a bien longtemps ; mais il est vrai que plus je vis avec le nouveau plus j’admire l’ancien. Eh oui, je suis un peu réac moi aussi ! 3) Il est vrai que la mise en scène de Nabucco était à Rome ; mea culpa !!!Mais je vous rappellerais ceci : Nabucco/Rome/Muti d’un coté, et de l’autre Verdi/Muti/ Montpellier/Fille-Muti/Gendre-Muti/Orchestre Cherubini de Muti.On peut quand même se poser des questions sur le pourquoi de cette mise en scène à Rome. Ou bien, comme je l’écrivais dans ma lettre prémonitoire (dixit vous-même)… Petits arrangements entre amis.Aussi quand je parle de 11 mises en scènes sur 16 que notre ex-gentil directeur (L.E. : Monsieur Scarpitta est encore notre directeur) a faites ici, il est vrai que ce n’est pas la totalité ! Vraiment vous vous accrochez à la petite bête pour sauver votre Jean-Paul. Mea culpa là encore, JPS a bien fait quelques mises en scène en dehors de Montpellier. Le reste, Karl Marx l’explique très bien dans Libre Expression 460. Je ne reproche pas à JPS de faire des mises en scène ; ma critique va à l’encontre des tutelles actuelles qui engagent Messie Patrice pour que JPS fasse ses mises en scène tranquillement ; alors que ce n’est pas là son travail chez nous.

Et s’il est vrai que l’ancien Directeur faisait aussi des mises en scène, il faisait,  lui, son travail de Directeur Général (artistique et administratif), du moins je le crois, et nos tutelles de l’époque, et surtout Georges Frêche, n’ont jamais payé un Secrétaire général pour lui faire une partie de son travail.C’est en cela que nos tutelles actuelles ne comprennent rien au fonctionnement de l’Orchestre/Opéra.Pour moi JPS n’est rien, même pas un « personnage de fiction » comme pour vous, juste une mauvaise passe pour l’Orchestre/Opéra que nous devrons oublier au plus vite après son départ ! Je suis très content que mon texte vous fasse réagir ! Je ne suis pas écrivain, alors vos critiques littéraires ne m’intéressent pas, votre style ne m’intéresse pas plus. Je préfère juste que l’on entende ce que j’ai à dire.Mais j’ai quand même fait plus court. » (Lou)

La réaction : Vous rabâchez, Lou. Et NON, vous n’avez pas fait court.

LIBRE IMPRESSION 474 : Jean-Paul Montanari danse sur l’eau (les ondes)

Pour ceux qui l’aiment (ça existe), ou le déteste (ça existe plus encore), très intéressante interview de Jean-Paul Montanari, directeur du Festival Montpellier-Danse, à écouter sur France Culture en podcast dans l’émission Secret professionnel du 23 juin 2012.

A podcaster aussi, ce même jour, l’excellente émission Une vie, une œuvre consacrée à Julien Gracq (1910-2007). Gracq, l’écrivain préféré de Patrick, 6ème étage, 4ème porte à droite. Oui.

Montanari, c’est lui.

Et Gracq, c’est qui ?

Gracq, c’est lui.

LIBRE IMPRESSION 475 : Extraits de La Vénus à la fourrure, de Leopold von Sacher-Masoch (1836-1895)

Début : « Je me trouvais en agréable société. En face de moi, assise devant l’imposante cheminée, était Vénus. Vénus elle-même, en personne, et non pas une quelconque femme du monde qui, sous cette forme, aurait pu rivaliser avec les représentants du sexe masculin.Elle était blottie dans un fauteuil près d’un feu rougeoyant qu’elle avait dû allumer et dont les flammes jetaient des éclairs fulgurant sur son visage livide aux yeux inexpressifs et sur ses pieds qu’elle tendait à la flamme comme pour les réchauffer.Son visage était superbe, en dépit des yeux à l’expression vide, mais c’était malheureusement tout ce qu’il m’était permis de contempler d’elle. Car le corps sculptural de l’admirable créature était enveloppé d’une grande fourrure, dans laquelle elle se pelotonnait comme un animal frileux.- Je ne vous comprends pas, mon amie, lui dis-je. Il ne fait pas froid le moins du monde et vous semblez grelotter ; depuis quinze jours déjà le printemps est splendide. Vous êtes fiévreuse probablement.- Je vous sais gré de votre splendide printemps, répondit-elle d’une voix grave et étouffée, en faisant suivre sa réponse de deux éternuements – divins il est vrai. Je n’y tiens plus, réellement, et je crois que je commence à comprendre… »

Fin : « Eh bien, et la morale de l’histoire ? dis-je à Séverin, en déposant son manuscrit sur la table.- Que j’ai été un âne bâté, s’écria-t-il, sans se tourner vers moi ; il paraissait gêné. – Si seulement je l’avais fouettée, moi.- Un curieux moyen, répondis-je, efficace peut-être chez tes paysannes…- Oh, celles-là, elles y sont habituées, répondit-il vivement, mais pense à l’effet sur nos dames si raffinées, si nerveuses, si hystériques…

- Et la morale… ?- … est que la femme, telle que la nature l’a faite, et telle qu’elle attire l’homme de nos jours, est son ennemie et ne saurait être que son esclave ou bien son tyran, mais jamais sa compagne. Cela, elle ne pourra l’être que lorsqu’elle sera son égale en droits, son égale aussi par son éducation et par son travail. Aujourd’hui, nous n’avons que le choix d’être le marteau ou l’enclume, et moi, j’ai été âne, suffisamment pour faire de moi l’esclave d’une femme, me comprends-tu ? Car c’est cela, la morale de l’histoire : qui se laisse fouetter mérite de l’être.Pour moi, comme tu vois, les coups m’ont fait un excellent effet, les roses brouillards transcendants se sont dissous, et jamais plus personne ne pourra me faire croire que les singes sacrés de Bénarès* ou le coq de Platon** aient été créés à l’image de Dieu.

* C’est ainsi qu’Arthur Schopenhauer appelle les femmes.** Diogène lança un coq plumé à l’intérieur de l’école de Platon, en s’écriant : « Le voici, l’homme de Platon ! »

La réaction : Il y a, m’a-t-on dit de source bien informée, environ 10 à 15 % de « masochistes » chez les musiciens.Ce texte leur est dédié.Pour ma part je préfère Histoire d’O, de Pauline Réage (qui est le pseudo – maso – de Dominique Aury, née Anne Desclos, qui fut secrétaire et amante (soumise et « bi ») de Jean Paulhan, directeur de la N.R.F). Oui.

C’est lui, Sacher-Masoch.

C’est lui, Jean Paulhan.

Et Dominique Aury, c’est qui ?

C’est elle, Dominique Aury.

LIBRE EXPRESSION 476 : Ne dites pas de mal de monsieur Bourquin

« Dans le Nouvel Obs de cette semaine, un grand article sur les festivals. Cougnenc (L.R. : Monsieur Claude Cougnenc, directeur général des Services de la région) devrait le lire, il y apprendrait deux choses certainement intéressantes :

1° le Festival de Radio France et Montpellier, sous l'autorité de son ancien directeur, apportait à lui tout seul 10 millions d’euros  de retombées  à la ville et à ses commerçants. Résultat : classé 1° dans la catégorie des festivals.

2° On peut lire dans cet article  : "Certains festivals... ont été fondés sur un programme ambitieux, solide, généreux. Mais tout le monde n’a pas un Jean Vilar (Avignon), un Sviatoslav Richter (Meslay, un René Koering (Montpellier) ou un Gabriel Dussurget (Aix) dans ses ancêtres."

Ca  c’est pour le passé récent. Pour l’avenir ça risque d’être plutôt : « Il se ficelle rapidos une quantité infinité de petits machins sans cohérence, une mise bout à bout d’artistes sans art, mélange "festif" d'animations pour les enfants, de dégustation des produits locaux et de deux ou trois concerts dans l’église du village ».

Encore merci, messieurs Bourquin (L.E. : Monsieur Christian Bourquin, président de région) et Cougnenc, monsieur Hess (L.E. : Monsieur Jean-Luc Hess, directeur de Radio France) et madame Carla (L.E. : Madame Carla Bruni-Sarkozy) d’avoir viré Koering (L.E. : Monsieur René Koering, ex-directeur du Festival de Radio France) ; il est vrai qu’à Libre expression vous ne savez pas qui est Vilar, ni Richter et les autres, ils ne sont pas assez «  people » pour vous... »

(Pandore)

La réaction : Bourquin Christian était mon chef du service des sports quand Frêche Georges, maire de Montpellier, m’a viré de l’Opéra en 1984 (à cause du Nœud à coulisse et autres galéjades) pour m’y faire revenir en 1985 en grande partie grâce à monsieur mon chef Bourquin. Donc, ne dites pas de mal de ce Monseigneur de Bourquin pour qui je ferai dire, à la première occasion, une messe par Cavelier Patrice monsieur, diacre.

Quant à Cougnenc Claude, Depardieu Gérard a dit beaucoup de bien de lui en termes choisis d’ivrogne, sur France Culture il y a quelques mois, et ce en présence de Scarpitta Paul-Jean sage comme une image dans le studio d’enregistrement, et il a aussi dit beaucoup de mal de René Koering, ce gredin. Alors qui croire, Gérard ou Pandore ? That is the question. No ?

LIBRE IMPRESSION 477 : Docteur Maboule dit au PMU aboule le fric et ferme ta goule

Dans le quinté d’hier, vendredi 28 juin 2012, la bête portant le dossard numéro 5 sur laquelle nous avons misé 120 000 € placé est arrivé 1ère. A 1,90 € pour 1 nous sommes payés cash par le Pmu gentil 228 000 €. Une fois remboursées nos dettes, nous devons encore 12 000 € (mais nous gardons toujours en caisse, pour le retour de Bob, nos gains de 57 000 €, auxquels nous ne touchons pas).Dans le prochain quinté de trot attelé nous miserons 60 000 € empruntés au budget de la clinique Opéra Comédie. Oui.

(Dr Maboule, psychiatre des Opéras et Orchestres nationaux de France – et de SuisseSoins à domicile contre repas chaud)

Docteur MabouleOui.

Dansles années

quatre-vingt

nous étions libres

Au boulot,les masos,et à lundi !

Aïe ! Ca pique ! »

Vous pouvez poster des messages et commentaires sur [email protected] ou [email protected]

Mais aussi directement sur le site http://operagglocfdt.unblog.fr/ (au bas de la page d’accueil, en cliquant sur « commentaires »)

Non, ce n’est pas fini, il reste le générique, une souvenir du Nœud à coulisse et les archives de Libre expression (méfiance ! car de temps à autre un détail du générique est modifié ; consultez-le avec attention) :

Merdre ! (Jean-Luc C., metteur en scène)

J’ai voté la grève ! (Jean-Paul S., producteur)

Quelle grève ? (Philippe A., cascadeur)

C’est quoi ce binz ? (Gabriel H., scénariste)

Shit ! Shit ! Dollars ! Fuck ! Fuck ! Fuck ! (Bob W., ouvreuse)

Je ne veux pas figurer au générique de ce navet ! (René K., figurant)

Il est encore là, lui ? (Anne L. script)

Je vais vous gâter, moi… (Patrice C., comédien)

Je ne suis pas Franck Dubosc ! (Bernard R., accessoiriste)

Cet homme n’est pas Franck Dubosc

NON

JEUDI 28 JUIN

LIBRE EXPRESSION 463 : Questionnaire du jour (Marie André, collaboratrice technique)

1)   Genre musical préféré : Variété française, musiques du monde, musique baroque...2)   Chanteur préféré : Sting, Brel, Ismael Lo, Marc Anthony...3)   Chanson préférée : Life is wonderful (Jason Mraz)4)   Compositeur classique préféré : Haendel, Satie (pour les Gymnopédies)5)   Ouvrage lyrique préféré : Alcina (Haendel)6)   Metteur en scène préféré : Del Monaco7)   Film préféré : La liste de Schindler (Spielberg)8)   Acteur préféré : Charlie Chaplin9)   Actrice préférée : Juliette Binoche10)  Art préféré : La photo, la sculpture11)  Sport préféré : Le handball12)  Ecrivain préféré : Daniel Pennac13)  Livre ou BD préféré(e) : L'histoire d’Helen Keller (L.A. Hickok), Les passagers du vent (F. Bourgeon)

                       14)  Personnage historique préféré : Léonard de Vinci, Martin Luther King15)   Personnage préféré, suite : Jean Moulin, Gandhi16)   Plat préféré : Le gratin de macaronis de ma tante17)   Loisirs : Danser, voyager, partager18)   Pays de rêve : le Bhoutan19)   Métier que vous vouliez faire enfant : Maîtresse d'école

                       20)  Votre plus grande peur : Le vide 21)   Votre gros défaut & Votre grande qualité : Tenace & Optimiste22)   Votre péché mignon : Le chocolat 

                       Citation : « Il faut toujours viser la lune, car même en cas d'échec, on atterrit toujours dans les étoiles. » Oscar Wilde

La réaction : jeudi, Roland Dupré (technicien d’orchestre intermittent).Si vous voulez vous amuser, remplissez ce questionnaire (ou le questionnaire polisson de Toni – Libre expression 282 – si quelqu’un en a l’AUDACE) et adressez-le à Libre expression : [email protected] (messagerie personnelle) ou Irp-CFDT sur Zimbra. Vous pouvez le remettre, sinon, à l’animateur du site ou à l’un de ses nombreux complices. NB : Vous pouvez modifier les questions (en retirer ou en ajouter).

LIBRE EXPRESSION 464 : Réaction à la Réaction, de Aude Périn-Dureau, violon solo

Voici ce que j’écrivais hier, mercredi 26 juin 2012, dans ma réaction à un message de Lou (Libre expression 462) :

« Conseil : Lou, faites plus court, vous serez plus efficace (je parle au plan littéraire, ce qui a l’air d’être, tout de même, le cadet de vos soucis – soucieux que vous êtes, surtout, de régler vos comptes avec messieurs Scarpitta, Cavelier et quelques-uns de vos collègues musicien(ne)s. Attention, Lou, l’écriture c’est plus important que la musique. »  

Réaction de Aude Périn-Dureau (violon solo à l’Orchestre) au sujet de ma dernière phrase :

« Ah bon, ça sort d’où cette affirmation aussi péremptoire que saugrenue ? (Bon ?) sujet de bac philo (section Eco) : L’Ecriture est-elle plus importante que la Musique ?Elève Professeur Caizergues, à votre plume ; votre argumentation m’intrigue et m’intéresse !Aude Périn-Dureau »

J’ai déjà, prémonitoire, formulé ma réponse dans Libre expression 65 (il y a deux à trois mois) :

LIBRE EXPRESSION 65 : Chef-d’œuvre en péril

« Un conseil cinéma : Take shelter, de Jeff Nichols.Curtis LaForche, ouvrier sur des chantiers de construction, vit une vie paisible avec sa femme et sa fille quand il devient sujet à de violents cauchemars. La menace d’une tornade l’obsède. Des visions apocalyptiques envahissent peu à peu son esprit. Son comportement inexplicable fragilise son couple et provoque l’incompréhension de ses proches. Rien ne peut en effet vaincre la terreur qui l’habite. Il construit alors un abri souterrain dans son jardin.Angoissant chef-d’œuvre. Je l’ai vu hier soir et je tiens à le conseiller à tous les lecteurs de Libre expression. »(Anonyme)

La réaction : C’est un très bon film, oui. Un film angoissant, oui. Mais un chef-d’œuvre, non. Aucun film au monde n’est un chef-d’œuvre. Il n’existe pas de chefs-d’œuvre au cinéma. Comme il n’existe pas de chefs-d’œuvre dans la musique ou la peinture. Le cinéma, la musique, la peinture sont des arts mineurs. Du spectacle. De l’amusement. Des conneries. La musique c’est des bruits d’animaux dans la forêt, la peinture des traces de doigts sur les murs de la grotte et le cinéma une lumière au bout du couloir.Seule la littérature est un art majeur. L’Histoire (l’histoire des hommes) commence avec l’écriture, 3000 ans avant J.-C. en Mésopotamie, pays de Gilgamesh (l’Irak actuel). Amen.

LIBRE EXPRESSION 465: Message de l’ANTICON

Hier, mercredi, Libre expression publiait ça :

« Message de l'ANTICON :"Les esprits d'élite discutent des idées, les esprits moyens discutent des événements, les esprits médiocres discutent des personnes."Jules Romains »

Je répondais, dans ma réaction :

Sans doute une référence à Libre expression 447, où l’on peut lire, de ma plume d’autruche trempée dans du néant : « Je m’assois face à l’écran et j’écris ce que vous lisez. Oui. Vous êtes moi. Vous êtes un con. »

Anticon (Lucienne) réplique :

« Non, ce n’était pas pour vous. Syndrome de la persécution ? La phrase citée parle d’elle-même. Je profite de la présente pour vous dire que la petition « Oullier » n’importe qui peut la signer avec un pseudo à la con, une boîte mail à la con, comme moi par exempleeeeeee…Donc une pétition à la con dont le chiffre ne voudra pas dire grand-chose. »(Anticon Lucienne)

La réaction : Ce que vous dites au sujet des pétitions en général n’est pas faux. Moi je ne signe jamais, par exemple, les pétitions dans la rue. La plupart du temps il s’agit d’escrocs, de mythomanes, de pétomanes. Oui.

Dans le cas de monsieur « Oullier » (Loulier pour les intimes de l’Orchestre et de la CGT), c’est spécial. Je connais cet homme, il est droit et honnête. Son action (celle de l’intersyndicale) est pure. C’est pourquoi nous la relayons. Y compris en ce qui concerne la pétition. Même si.

PS : Il faut ajouter, concernant l’histoire du « CON » (d’où ma mauvaise interprétation du message d’Anticon Lucienne) que dans le dernier épisode du feuilleton « Koh-Péra, la revanche des zhéros » (inachevé – je n’ai plus le temps d’écrire des conneries), Jean-Luc Caizergues (KZRG) s’appelait Jean-Luc « Lecon », de même que dans Cage de scène 6.2 (où Jean-Luc Lecon est convoqué par le président Lamourette dans le bureau de Jean-Paul Lebrigand – en présence d’Anne Lartefigue -, tandis que Philippe Lenigaud attend son tour dans le couloir en compagnie de Jean-Pierre Grominet). Oui.

LIBRE IMPRESSION 466 : Comment pouvait-on ne pas savoir ?

ARCHIVES LIBRE EXPRESSION D’AVRIL/MAI 2012

LE CONFLIT ACTUEL Y ETAIT ANNONCE

LIBRE EXPRESSION 24 : Malaise des cadres

« Il y a, paraît-il, un grand malaise chez les cadres de notre Maison à cause des méthodes de fonctionnement du directeur. Avez-vous une information à ce sujet ? »(Anonyme)

La réaction : Oui, nous avons une information. Mais tu dois l’avoir aussi, puisque tu es cadre. 

LIBRE EXPRESSION 25 : Départ du directeur

« Cette rubrique s’appelle Libre expression. A-t-on le droit, ici, de demander le départ du directeur de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon ? »(un cadre)

La réaction : Non. 

LIBRE EXPRESSION 26 : Retour du directeur

« A-t-on le droit de demander qu’il reste ? »(un autre cadre)

La réaction : Non. 

LIBRE EXPRESSION 27 : Partir c’est rester un peu

« Va-t-il partir ou rester ? »(un autre autre cadre)

La réaction : Contrairement à ce que l’on pense généralement cela ne dépend pas des élections, mais du mécénat. Si ce directeur apporte du mécénat (disons 5 millions d’euros), il reste. 

LIBRE EXPRESSION 28 : Colis piégés

« Et s’il n’en apporte pas ? »(un pas cadre)

La réaction : Il reste quand même (à condition qu’il règle gentiment le problème aigu du chœur national et celui, très profond, des cadres - qui sont deux bombes à retardement).

Suite (Nostradamusienne) :

LIBRE EXPRESSION 32 : Une ténébreuse affaire

« Malaise chez les cadres ? Pas pour tous.Mais que faut-il bien faire pour être augmenté de 600 euros comme l’un d’entre nous dernièrement, et dépasser allègrement les 4000 euros ? Hum, hum, hum…Mais que faut-il bien faire pour avoir une prime de 1000 euros pour un travail compris dans son contrat et dépasser allègrement les 5000 euros ? Hum, hum, hum… »(Pandore, fabricant de boîtes)

La réaction : Être augmenté, toucher une prime, c’est facile.Le malaise des cadres dont il est question plus haut (Libre expression 24) est plus profond et grave qu’une affaire d’argent. 

LIBRE EXPRESSION 35 : Soutien total à notre chœur national

« Vous qui semblez bien informés, savez-vous s’il y a du tiraillement chez les musiciens au sujet du conflit entre le chœur et le directeur ? Pourquoi la CGT et Fo, les syndicats des musiciens, ne se sont-ils pas encore engagés publiquement ? »(Anonyme)

La réaction : Au début de l’affaire il semble en effet qu’il y ait eu du tiraillement. Aujourd’hui, point d’interrogation. La CGT de l’Orchestre, dirait-on, veut vraiment s’engager pour le chœur. De toute façon les musiciens ne peuvent faire autrement que soutenir leurs collègues artistes. Ou alors…Pour la CFDT (et les techniciens en particulier), Philippe Alcaraz a été clair : soutien total à notre chœur national. Amen. 

LIBRE EXPRESSION 40 : La question qui tue

« Y aura-t-il grève pour les Noces de Figaro au sujet du chœur ? Les musiciens, les techniciens et tutti quanti seront-ils impliqués ? ».(un gréviste)

La réaction : ? 

LIBRE EXPRESSION 78 : La guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force (1984, de George Orwell)

« Notre directeur sait-il qu’une grande partie du personnel est très remontée contre lui ? »(Anonyme)

La réaction (de Jean-Luc Caizergues) : Je l’en ai informé personnellement il y a quelque temps déjà. Sans doute ne m’a-t-il pas cru.Aujourd’hui, il me semble, une étape vient d’être franchie. Monsieur Scarpitta est contesté dans ses fonctions mêmes par de nombreux collègues.Mais ce redoutable malaise peut évoluer positivement une fois que nous serons retournés dans nos murs à l’Opéra Comédie. L’exil nous a changés. Tous. Jean-Paul Scarpitta aussi a changé. Quand il n’était pas encore directeur, et qu’il venait chez nous accomplir ses mises en scène, convoqué à juste titre pour cela par monsieur Koering son prédécesseur, tout le monde ou presque, je m’en souviens, l’aimait (et aimait son travail). Or, depuis quelques mois, c’est l’inverse qui se produit. Certains même, au sein de l’entreprise, en sont venus à détester leur « patron ».Pourquoi ? La faute à qui ?Au moment où nous préparions Einstein on the beach (qui je le répète me paraît une aventure formidable pour la Maison, et qui restera comme une grande réussite de son directeur), monsieur Scarpitta m’a confié, dans le couloir du sixième, que les attaques dirigées contre lui l’atteignaient profondément. Cela m’a ému. Mais je lui ai répondu pour faire bonne mesure que les siennes atteignaient de la même façon, aussi profondément, les personnels qui se sentaient victimes de son attitude.Selon moi la situation du chœur national, et celle, moins frappante mais tout aussi grave, d’un nombre grandissant de cadres et d’employés isolés doivent trouver au plus vite un dénouement heureux, et rassembleur, si nous voulons enfin relever la tête pour servir au mieux, dans le respect de chacun, les intérêts de notre Maison.Mais pour cela il faut que les gens fassent l’effort de parler avec franchise. Il faut qu’ils aient le courage de parler ouvertement, et non dans le repli d’un couloir.Le problème est que beaucoup d’entre nous n’osent pas parler, n’osent pas dire à voix haute ce qu’ils reprochent à leur directeur, à ses méthodes de travail et aux dysfonctionnements profonds qu’elles semblent engendrer.Que craignez-vous ? Que se passerait-il en temps de guerre si vous deviez avoir peur, déjà, en temps de paix ?La CFDT a créé ce site de libre expression pour que vous puissiez dire ce que vous avez à dire. Pour que vous puissiez dire ce que vous pensez ou avez sur le cœur, et qui vous pèse.Dites-le.

Et à force, finalement, je (soutenu par la CFDT, Philippe Alcaraz et les techniciens) ne suis plus seul à comprendre ce qu’il se passe :

LIBRE EXPRESSION 81 : Tout finira par des chansons

« Je suis moi-même remonté contre le directeur et ses méthodes de fonctionnement. Je souhaite comme beaucoup que ce monsieur s’en aille le plus vite possible. Mais non, je ne le dirai jamais en face de lui. Je ne suis pas un élu du personnel et un protégé des syndicats, moi. Il ne me reste qu’à bien la fermer dans mon coin.

La seule chose que je peux faire c’est de vous le dire à vous. Ca c’est pas mal mais ça ne changera rien à la situation dans laquelle cette direction nous à jetés pour longtemps. Je ne sais même pas si TOUT ne va pas s’écrouler un jour à cause d’eux. Mais je n’oublie PAS non plus ceux qui étaient avant et qui ont fait du mal aussi.Ce que je sais c’est que je n’ai rien fait de mal moi dans mon coin. J’ai juste travaillé pour l’Opéra et pour pas cher, contrairement à ce qu’ILS disent. »(Anonyme)

La réaction : Tout ça est bien triste. Que vous répondre ? Que la situation n’est pas si noire. Que ça va s’arranger. Qu’à l’Opéra Comédie cette tragédie finira nécessairement en chansons.

LIBRE EXPRESSION 82 : Vive la CGT ! Vive Loulier ! Vive le Chœur national !

Voici la lettre, simple et efficace, que Gilles Loulier (délégué CGT Spectacle de l’Opéra/Orchestre) vient d’adresser à l’ensemble du personnel :

« En ces temps de tensions dans plusieurs services de notre Maison, d’un rapport du Ministère qui est : « une évaluation et non une sanction » (comme le souligne Monsieur le Directeur Général), de problèmes qui inquiètent beaucoup d’entre nous, il est urgent de resserrer les boulons et de retrouver la force qui nous habite depuis longtemps : la Solidarité.Que les artistes du Chœur sachent que le syndicat CGT Spectacle les soutient et les soutiendra dans toutes les épreuves à venir (article du Midi Libre du 13 avril 2012).Que la Musique vive et calme les esprits. Gilles Loulier. »

Bravo, l’artiste !

En pièce jointe à la lettre de notre collègue, vous pouvez lire sur votre messagerie le « Manifeste du lyrique en France » (CGT Spectacle, SFA, Snam).

LIBRE IMPRESSION 159 : Le président Ramette n’est au courant de rien

« Le président Ramette a-t-il été informé par les syndicats ou les délégués du personnel de la très grande défiance des employés et cadres envers monsieur Scarpitta, tant au niveau relationnel que professionnel ? »(Anonyme)

La réaction : En tout cas la CFDT ne s’est jamais engagée dans une démarche pareille.Ce n’est pas le rôle des représentants du personnel de choisir ou même de juger leur directeur (surtout au plan artistique).Mais votre question est vicieuse. Vous devriez vous-même informer le président Ramette de cette défiance des personnels à l’égard de monsieur Scarpitta, si ce n’est déjà fait (Non ?).

Petite précision d’aujourd’hui : J’avais préparé un dossier à l’intention de Philippe Alcaraz (délégué CFDT et DP) pour qu’il le présente à l’occasion d’une réunion des délégués du personnel avant Elektra (donc au mois de janvier 2012) et qu’il alerte ainsi la direction au sujet du malaise des cadres. Ma proposition a été faite aux cadres (un grand nombre) dès que j’ai eu entre les mains un document témoignant de leur souffrance – le texte qui vous a été lu en AG le jour de la motion de défiance, quatre mois plus tard –, mais les cadres ont eu peur (oui ils avaient peur, très peur, surtout isolément, de monsieur Scarpitta, je peux en témoigner – monsieur Scarpitta qui semblait n’en avoir aucune conscience). Et donc la CFDT a retiré son projet et n’a rien présenté aux DP. Pour pallier à leur défection (que je comprends), la CFDT a créé Libre expression, qui devait leur permettre de s’exprimer – pensions-nous – plus librement (sous couvert d’anonymat).

Le texte suivant montre comment, d’une façon détournée, je parlais du problème en prenant sur moi (d’ailleurs j’ai reçu peu après, au premier prétexte, mon « recommandé avec avis de réception » – de même que Philippe Alcaraz. Heureusement le président Ramette, homme bon et intelligent, nous a « entendus », sinon compris, et nullement sanctionnés, bien au contraire. Oui.

LIBRE IMPRESSION 196 : Façade et coulisses de la Saison nouvelle

Jeudi 10 mai, à 16 h 30, je n’ai pas pu me rendre salle Berlioz pour la présentation de la Saison par notre directeur, Jean-Paul Scarpitta. J’avais une réunion de copropriétaires au sujet de la façade de notre immeuble à repeindre pour pas cher (5000 € chacun + 500 de rallonge grâce à l’architecte de la mairie hollandaise). Heureusement que ma banque ne me prélève chaque mois que 1208 € pour l’appartement, et qu’il ne me reste plus que 10 ans à rembourser.

Le lendemain, vendredi 11, de nombreux employés de l’Opéra m’ont dit (comme un reproche) : « Jean-Luc, on ne t’a pas vu à la présentation de la Saison de ton cher Jean-Paul. » Je leur expliqué mon histoire de façade et ils m’ont raconté un peu ce qui s’était passé salle Berlioz : Que Scarpitta avait aligné des « foutaises », que c’était « horriblement long » et que des gens s’étaient endormis dans les fauteuils ;Que « l’homme » avait l’air très fatigué « à cause des élections présidentielles perdues par son clan » ; Qu’il avait « bizarrement » mis de l’eau dans son vin et rendu hommage à ses prédécesseurs, dont le « pauvre René Koering » ;Qu’on sentait qu’il se freinait, se contenait, qu’il devait avoir des ordres de l’Agglo pour ne pas faire de vagues avant les législatives ;Que la Saison 2012-2013 n’était qu’un ramassis de Muti, Muti, Muti (« toute la smala ») ;Que les musiciens étaient partagés entre les Scarpittaphobes viscéraux et les Mutiphiles, qui se voyaient déjà « orchestre international » (voire « martien ») ;Que monsieur le directeur s’accrochait encore à sa « lubie » de « changement », qu’il continuait de menacer le personnel « entre les lignes » ;Qu’il avait fait comprendre aussi que si nous ne changions pas nos « habitudes » les « mécènes à 10 000 € » ne nous suivraient pas ;Que son idée du changement c’était « virer des employés » et les remplacer par des « lèche-culs » ou des « parisiens » ;

Que mon Jean-Paul parlait comme s’il avait déjà dirigé deux ou trois grands théâtres lyriques du calibre du nôtre avant de débarquer chez nous (mais qu’il n’était en fait qu’un « vieux poussin » tombé du nid, qu’il n’y « connaissait rien ») ; Que des employés de notre Maison qui avaient voté Sarko en 2007 avaient voté Hollande cette fois pour que la gauche le « dégage » (l’expression du printemps arabe : « Dégage ! » revient souvent dans la bouche des Scarpittaphobes) Que Jean-Paul Scarpitta aurait, quelle horreur ! quémandé précipitamment - selon un bruit de couloir du sixième - sa carte du PS, et que le PS, pas dupe pour un sou, aurait décidé de la lui refuser en prenant connaissance de ses engagements politiques de la campagne présidentielle (source municipale).

Bref, le compte rendu fleuri (avec épines) que l’on m’a fait de cette présentation de la Saison 2012-2013 était tel qu’on pourrait croire à une rupture nette et définitive entre monsieur le directeur et la majeure partie des employés de notre Maison. Jean-Paul Scarpitta aurait pu présenter n’importe quelle programmation, il aurait pu tenir des propos contraires à ceux qu’il a tenus cela aurait été la même chose : l’opinion générale est faite sur son « personnage » et cela semble « sans retour ». Il ne manque plus que la « petite étincelle » pour que ça « pète ».La tension est telle, même, que quelqu’une m’a dit (comme pour me prévenir d’un danger qui me guetterait personnellement) : « Fais gaffe, Jean-Luc, beaucoup croient que tu es avec Scarpitta. »

Plus raisonnablement, pour finir, je pense que notre débarquement à l’Opéra Comédie nouveau et qu’une simple prise de conscience de ce profond malaise par monsieur notre directeur mal-aimé (bien-aimé de moi en tout cas) pourra renverser la tendance. Oui.Ai-je été assez clair ? Prenez-en de la graine, les rebelles d’opérette.(Jean-Luc Caizergues, révolutionno-réactionnaire)

Bon, j’arrête là ce défilé. Ca ne sert à rien. Tout était écrit d’avance. J’ai tout écrit, oui. Et pourtant ils n’ont rien vu venir. Au contraire. Que vouliez-vous que je rajoutasse, hein ? Je ne pouvais pas, en plus, tout de même, leur greffer une parcelle de mon cerveau pour qu’ils fissent pousser dans leur crâne déjà encombré une graine d’intelligence qui les aidât à comprendre. Si ?

LIBRE IMPRESSION 467 : Extraits de Le facteur sonne toujours deux fois, de James M. Cain (1892-1977)

C’est lui.

Début : « Vers midi, ils m’ont vidé du camion de foin. J’avais sauté dedans, juste à la frontière, la nuit précédente, et une seconde après m’être glissé sous la bâche, je m’étais endormi profondément. J’avais besoin de sommeil après trois semaines de Tia Juana, et je ronflais encore lorsqu’ils ont retiré la toile pendant que le moteur refroidissait. Ils ont soudain aperçu un pied et, en tirant dessus, ils m’ont flanqué par terre. J’ai essayé de blaguer, mais ça n’a pas pris. Le coup était raté. Ils m’ont quand même donné une cigarette et j’ai filé à la recherche de quelque chose à manger. »

Fin : « Je n’en peux vraiment plus. Je suis à bout. Je crois qu’ils mettent de la drogue dans la boustifaille pour qu’on n’y pense pas ! J’essaie de ne pas penser. Quand j’y arrive, je me vois avec Cora, le ciel est au-dessus de nous, l’eau nous entoure et nous parlons du bonheure que nous allons goûter ensemble et qui durera toujours. Il me semble que je monte au ciel quand je suis ainsi avec elle. C’est ça qui est le paradis pour moi, et pas ce que me raconte le Père O’Connell. Mais quand j’essaie de raisonner, tout s’envole en fumée.

Pas de grâce.

Les voilà. Le Père O’Connell dit ses prières pour m’aider. Si vous êtes parvenu jusque-là, priez pour moi et pour Cora et faites que nous soyons ensemble où que ce soit. »

La réaction : Ce roman noir a été publié en 1934. Albert Camus a dû le lire, ça se sent – la plage, la prison – (de même qu’il a lu des romans de Hemingway, Steinbeck, Caldwel) au moment où il range définitivement dans un tiroir La Mort heureuse (mauvais livre) pour écrire L’Etranger (1939-1941), où il applique en partie les méthodes de composition littéraire américaines (cinématographiques) influencées (ou le contraire) par le béhaviorisme

(comportementalisme). De la description des faits, et des faits seulement découle la psychologie des personnages (cela dit Nathalie Sarraute, dans L’Ere du soupçon, contestera le béhaviorisme de Camus, son écriture blanche, de même qu’Alain Robbe-Grillet dans Pour un nouveau roman).

A la quatrième page, à peine, du Facteur sonne toujours deux fois, tout semble dit, comme dans la tragédie grecque.

« - C’est ma femme, a dit le Grec.

Elle ne m’a pas regardé. J’ai fait un signe de tête au Grec, j’ai tiré une bouffée de mon cigare et ç’a été tout. Elle est sortie avec les assiettes, et nous aurions pu croire qu’elle n’était jamais venue. Je suis parti quand même, mais cinq minutes plus tard, je suis revenu « soi-disant » pour laisser un mot au type à la Cadillac. J’ai bien perdu une demi-heure à me mettre d’accord avec le Grec, mais, au bout de ce temps, j’étais installé au poste d’essence et je réparais des pneus.

- Comment qu’tu t’appelles ?

- Franck Chambers ?

- Moi, Nick Papadakis.

Nous nous sommes donné une poignée de main et il est sorti. Une minute après, je l’ai entendu chanter. Il avait une chic voix. De ma station d’essence, je voyais très bien ce qui se passait dans la cuisine. »

Oui.

LIBRE EXPRESSION 468 : Les Noces de Figaro, une belle œuvre, immense et intime, par Hadrien Volle (publié dans MontpellierDirectPlus le mercredi 27 juin 2012)

PROGRAMME 2012-2013MOZART, SHUBERT, BRUCKNER,

UNE JEUNE SAISON S’ANNONCEUNE BELLE OEUVRE,IMMENSE ET INTIMELes Noces de Figaro sont données actuellement à l’opéra Comédie, fraîchement remis à neuf, dans une mise en scène du directeur de l’orchestre, Jean-Paul Scarpitta.Comme La Traviata, Manon Lescaut ou La Flûte Enchantée, c’est un nouveau succès auprès du public qui est remporté. Après 3h 20 de concert et un bref entracte, les spectateurs sont heureux et conquis. Les choix de Scarpitta soulignent l’humour et la finesse de l’opéra de Mozart d’après la pièce de Beaumarchais. Cette mise en scène est intime, à huis clos dans un décor épuré. Sublimée par les costumes de Jean-Paul Gaultier, sobres et élégants, qui ressortent à merveille sur ce fond gris.Conformément aux voeux de Scarpitta, la direction a été confiée à un jeune chef talentueux, Sascha Goetzel qui donne une belle douceur à la partition. Du côté des solistes, l’Israélienne Rachel Frenkel fait un Chérubino magnifique, drôle et poignant et la comtesse Almaviva interprétée par Erika Grimaldi donne de sa voix profonde, juste et sereine. Mention spéciale également pour Omo Bello, celle qui est Barbarina. Seul léger bémol vocal, le Figaro par Konstantin Wolff manque de puissance.L’orchestre en vient même à le couvrir pendant le Non più andrai, l’air emblématique des Noces. Mais globalement, c’est un bonheur dans lequel on est porté sans retenue de la première à la dernière minute. Une oeuvre du répertoire classique enjouée, fine et moderne.Hadrien Volle

Demain à 20h. Puis les 14 et 15 juillet dans le cadre du Festival Radio France de Montpellier. Complet.La saison 2012-2013, première entièrement composée par Jean-Paul Scarpitta, a été présentée au public récemment. Celle-ci reprend l’esquisse débutée par le nouveau directeur durant sa demi-saison de l’an passé.L’espace laissé à l’opéra en costume est à peu prêt équivalent à l’année dernière. Après Elektra de Strauss et Rusalka de Dvorak, place à La Bohème de Puccini (mise en scène de Jean-Paul Scarpitta) et Orfeo Ed Euridice de Gluck (mise en scène de Chiara Muti). À noter aussi que Alfredo Arias réalisera la mise en scène de L’Entrée au sérail de Mozart au mois de février.Côté symphonique, de jeunes chefs viendront diriger du Hændel, du Schubert, mais aussi du Chostakovitch. Après Riccardo Muti, c’est Emmanuel Krivine qui sera la star de la saison en prenant en main des oeuvres de Bruckner, Blacher, Saint-Saëns ou Ravel (en janvier, mars et avril). David Fray donnera son récital sur Bach reporté à cause des retards dans les travaux de l’Opéra Comédie au mois de février.Dans le cycle Amadeus consacré à la découverte, un hommage à Wagner sera donné en mars par Emmanuel Christien, et serontjoués le reste de l’année Lekeu, Fauré, Chausson, Glazounov ou encore Villa-Lobos.Le nouveau directeur musical sera normalement désigné pour la saison suivante, peut-être dans l’un de ces jeunes talents passés par le pupitre de Berlioz durant cette prochaine année.À noter que le rendez-vous traditionnel du Nouvel An a été laissé à l’orchestre Giovanile Luigi Cherubini sous la direction de Robert Tuohy, chef assistant sous Lawrence Foster qui a su convaincre le public dans ses choix de direction. Seront données pendant ce récital, des valses de Vienne. Les abonnements sont ouverts. H.V.

La réaction : Pour Hadrien Volle, comme pour Alain Breton (de L’Hérault du Jour) : R.A.S. à l’Opéra Comédie. Oui.

LIBRE IMPRESSION 469 : Le pronostic du docteur Maboule

Dans le quinté d’aujourd’hui, jeudi 28 juin 2012, jour de grève des infirmiers de l’asile Opéra Comédie, nous miserons nos 120 000 € de perte sur la bête portant le dossard 5 (le 7 au cas où le 5 serait non partant).Je n’en dirai pas plus. Je suis énervé. Je n’ai pas pris mes médicaments hier soir. Oui.(Dr Maboule, psychiatre des Opéras et Orchestres nationaux de France – et de SuisseReçoit sur rendez-vous dans le local des infirmiers en grève, dans le canapé, devant la télé)

Docteur Maboule

MERCREDI 27 JUIN

LIBRE EXPRESSION 458 : Questionnaire du jour (Julien Meyer, régisseur son/vidéo intermittent)

1)  Genre musical préféré : Rock alternatif2)   Chanteur ou chanteuse préféré(e) : OTH/Noir désir/Les Sheriff3)  Chanson préférée : Totem (OTH), avec son fameux refrain, « Vaut mieux régner en enfer que servir au paradis » (un vers de John Milton extrait de Le Paradis Perdu, 1667, traduit par Chateaubriand)4)  Compositeur classique préféré : Johann Srauss fils5)   Ouvrage lyrique préféré : Les opérettes de Francis Lopez

6)   Metteur en scène préféré : Claude Sautet (cinéma)7)   Film préféré : Les Valseuses (Bertrand Blier)8)  Acteur préféré : Patrick Dewaere9)   Actrice préférée : Marie Trintignant10)  Art préféré : Vidéo « installation »11) Sport préféré : Rugby12)  Sportif ou sportive préféré(e) : Fabien Galthié (rugby)13)  Ecrivain préféré : Jack Kerouack14)  Livre ou BD préféré(e) : Astérix et la zizanie15) Votre style de femme ou d’homme préféré(e) : Celles qui veulent16)  Voiture préférée & Animal préféré : 2 Chevaux17)  Plat préféré : La lotte à l’américaine de ma mère 18) Loisirs : Sieste19) Pays de rêve : Inde20)   Métier que vous vouliez faire enfant : Réalisateur de cinéma

21)   Votre plus grande peur : Ne pas accomplir mes rêves22)   Péché mignon : Faire rire les filles23)   Votre gros défaut & Votre grande qualité : Casse-couille & Joie de vivre24)   Votre fantasme : Rentrer et sortir d’une banque avec une cagoule

La réaction : jeudi, Marie André (collaboratrice technique).Si vous voulez vous amuser, remplissez ce questionnaire (ou le questionnaire polisson de Toni – Libre expression 282 – si quelqu’un en a l’AUDACE) et adressez-le à Libre expression : [email protected] (messagerie personnelle) ou Irp-CFDT sur Zimbra. Vous pouvez le remettre, sinon, à l’animateur du site ou à l’un de ses nombreux complices. NB : Vous pouvez modifier les questions (en retirer ou en ajouter).

LIBRE IMPRESSION 459 : Soir de petite grève gentille avant la méchante

Il est exactement 7 h 18 (19, ça vient de changer) et je dois me dépêcher de poster Libre expression de ce mercredi. Je me suis couché à 3 heures et me suis levé à 5 pour finir mais ce n’est pas fini, il me reste ça : le compte rendu de la grève d’hier soir, petite grève gentille d’une ½ heure en début de spectacle.

Je débarque sur le plateau vers 19 h 45. Bonjour, tu vas bien ?Même ambiance sereine que mercredi dernier (1 heure de retard au lever du rideau). Les collègues assis en coulisse ou se promenant, bavardant doucement, souriant tandis qu’on entend bruisser la salle. Je ne vois pas monsieur Scarpitta. Il reste, sciemment je crois, dans le couloir des loges, s’entretenant poliment avec des solistes que j’ai entendus ensuite, par mégarde, encourager discrètement des choristes en révolte. Oui.

Je ne travaille pas ces jours-ci, vous le savez, je suis juste passé prendre mes tickets-resto dans l’après-midi, et mon bulletin de salaire (oui), et emprunter la visseuse pour refixer les boîtes aux lettres de mon immeuble ; elles se sont effondrées sur mes pantoufles au moment où je

retirai mon courrier – dont la facture EDF. Il vaut mieux que je m’occupe de remettre en état moi-même, même si manchot, plutôt que d’appeler le syndic – 300 € au moins, l’(Censuré).

François-Charles Nouri, grand choriste barbu, fait son petit discours au public, debout à l’avant-scène devant le rideau baissé. Grave, talentueux. Discours très applaudi. Ca marche à tous les coups. Des choristes l’attendent à sa sortie, côté jardin. L’applaudissent aussi, s santaper fort dans les mains, juste pour le geste.

Philippe Alcaraz, le délégué CFDT me prend à part : « Il faut que je te parle. » Il m’explique que les CGT (musiciens, choristes) ont proposé la grève totale pour jeudi soir sur la dernière des Noces. Qu’il leur a répondu (c’était dans l’après-midi et j’étais absent à ce moment-là) qu’il allait consulter « les autres » (les techniciens). Les autres étant tous partants, il a dit oui à la CGT. Il me regarde droit dans les yeux pour voir si j’approuve la décision (je suis représentant des techniciens de scène, et, en général, toujours, c’est moi qui décide en leur nom et il n’y a pas à discuter : sur mon placard quelqu’un a d’ailleurs collé l’affiche du film THE DICTATOR).Je dis : « Très bien. Mais il faut dans le préavis inscrire noir sur blanc qu’il existe une porte de sortie. Que le but n’est pas la grève mais le spectacle. Si les politiques acceptent d’entendre, de recevoir l’intersyndicale – même s’il ne s’agit pas pour eux, évidemment, de décider tout de suite du sort de monsieur Scarpitta –, on doit pouvoir lever le rideau jeudi. Il ne faut pas que tout soit joué d’avance. Il faut que la partie soit ouverte. » Oui.Philippe Alcaraz me dit autre chose, ensuite, de plus confidentiel, au sujets d’autres gens (dans les angles), mais ça je vous en parlerai une autre fois, ou jamais. Non. Oui ?

LIBRE EXPRESSION 460 : Who’s who ?

« Cher Jean-Luc, Je me permets de réagir à votre Libre Expression 456 sur la carrière de notre directeur.Il ne faut jamais croire sur parole un document qu'on publie, mais vérifier les informations. Il faut retrouver des documents qui confirment les faits. J’ai commencé à vérifier celles de notre directeur, depuis longtemps.Voici quelques exemples qui me font douter de l’authenticité de sa biographie : seuls les sites de l'OONM et de la Fondation Carla Bruni-Sarkozy parlent de notre directeur, tous les autres sites ne font que reprendre ces deux sites.

Ses deux longs-métrages ? Un seul existe mais n'a jamais été diffusé (faute de diffuseur?). Le second n'existe pas. Il est même inconnu aux Archives françaises du Film. La Fondation Armand Hammer de Paris et Londres ? Vous avez essayé de trouver ses coordonnées ou même la preuve de son existence ? Il faudrait appeler Los Angeles pour savoir s’ils ont effectivement une filiale en Europe. Si quelqu'un veut s’y amuser...

Quant à ses mises en scène, elles ont été créées pour la plupart à Montpellier, que ce soit à l’OONM ou au Festival.En fait, avant l’OONM, Jean-Paul Scarpitta n'était rien. C'est l’OONM qui a créé ce personnage.

Doit-on dire qu’il est notre créature ? » Bernard Marx

La réaction : Je voulais faire connaître notre directeur. J’ai publié ce que j’ai trouvé. Vous relevez mon « erreur », très bien. Cela dit, chacun a le droit de figurer le personnage de son choix. On n’est pas obligé de dire la vérité. La vérité, souvent, n’a aucun intérêt. Pour personne. Alors, pourquoi s’en soucier tellement.Et puis, en un sens, vous confirmez ce que j’ai toujours dit : Jean-Paul Scarpitta est un personnage de fiction. Est-il notre créature ? En tout cas il est la mienne. C’est pourquoi je l’aime beaucoup. Oui.

J’ai reçu ça, aussi, sur ma messagerie oonm.fr, qui sonne, aussi, comme une critique :

« Message de l'ANTICON :"Les esprits d'élite discutent des idées, les esprits moyens discutent des événements, les esprits médiocres discutent des personnes."Jules Romains »

Sans doute en référence à Libre expression 447, où l’on peut lire, de ma plume d’autruche trempée dans du néant : « Je m’assois face à l’écran et j’écris ce que vous lisez. Oui. Vous êtes moi. Vous êtes un con. »

 LIBRE IMPRESSION 461 : Extraits de Au-dessous du volcan, de Malcom Lowry (1909-1957)

C’est lui

Début : « Deux chaînes de montagnes traversent la république du nord au sud à peu près, qui ménagent entre elles nombre de vallées et de plateaux. En contre-haut d’une de ces vallées que dominent deux volcans s’étend, à deux mille mètres au-dessus du niveau de la mer, la ville de Quauhnahuac. Elle se trouve bien au sud du Tropique du Cancer, pour être exact sur le dix-neuvième parallèle, presque à la même latitude qu’à l’ouest, dans le Pacifique, les îles Revilla Gigedo ou, beaucoup plus à l’ouest, la pointe la plus méridionale d’Hawaï, et à l’est le port de Tzucox sur le rivage atlantique du Yutacan, près de la frontière du Honduras britannique ou, beaucoup plus à l’est, la ville de Jaggernath, aux Indes, sur le golfe du Bengale. »

Fin : « Mais il n’y avait rien là : pas de pics, pas de vie, pas d’ascension. Et ce sommet n’était pas non plus exactement un sommet : ça n’avait pas de substance, pas de base solide. Quoi qu’il en fût, ça croulait aussi, ça s’effondrait tandis que lui-même tombait, tombait dans le volcan, qu’il avait dû escalader après tout, bien qu’il y eût maintenant à ses oreilles cet horrible bruit de lave insinuante, c’était une éruption, pourtant non, ce n’était pas le volcan, c’était le monde lui-même qui explosait en noirs jets de villages catapulstés dans l’espace, lui-même tombant au travers de tout, au travers de l’inconcevable pandemonium d’un million de tanks, au travers du flamboiement de dix millions de corps en feu, tombant, dans une forêt, tombant – Soudain il hurla, et ce fut comme si ce hurlement était projeté d’un arbre à l’autre au retour des échos puis, comme si les arbres eux-mêmes s’approchaient, serrés l’un contre l’autre, se penchaient sur lui, pleins de pitié…Quelqu’un jeta un chien mort après lui dans le ravin. »

La réaction : La fin n’est pas mal. Je n’ai jamais pu l’atteindre. Plusieurs fois, tout au long de ma vie, qui, je l’espère, finira bientôt, j’ai essayé d’atteindre la fin de ce roman, qu’on dit être un chef-d’œuvre, et qui l’est sans doute ; mais je n’ai jamais pu, non, aller au bout de son chemin abrupt et tomber, oui, dans le volcan.

Je n’aime pas les ivrognes. Malcom Lowry était un ivrogne et son livre ne parle que d’ivrognerie.Bon, le talent sauve la face. Un type alcoolisé devant sa page blanche, de papier ou d’écran, c’est toujours mieux qu’assis sur une marche du parvis, devant l’Opéra, engueulant son chien, bestiole généralement aussi méchante que lui.

La première fois que j’ai ouvert ce livre, c’était chez ma belle-sœur. Elle a une bibliothèque, oui. C’est de plus en plus rare. De nos jours les gens ont plutôt une piscine, parfois même en plastique, ou un barbecue. Une bibliothèque ça les effraie, ça ressemble à un cercueil debout. Rempli de fantômes. Les fantômes de leurs ancêtres les Gaulois, ou autres Mongols. Ils ne veulent pas d’une maison hantée. Ils veulent une maison pour faire la fête en buvant de l’alcool (et, accessoirement, fumer du chichon).

Au-dessous du volcan ne parle que d’ivrognerie, oui. Ca saoûle. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt, en revanche, et comme tout le monde, la préface, dans laquelle Lowry explique l’aventure de son livre. Je crois me souvenir que le manuscrit a failli être perdu dans l’incendie de la cabane où le poivrot vivait. Que ce manuscrit a été longtemps refusé par les éditeurs, et beaucoup retravaillé avant d’être publié enfin. Puis qu’il a eu un énorme succès international.

Voici le début de la célèbre préface, qui justifie ce que je viens d’écrire (aujourd’hui 27 juin 2012, à 2 h 41 ; oui, pendant que vous dormez je veille sur vous ; écrire, c’est veiller sur vous, non ?).

« J’aime les préfaces. Je les lis. Parfois, je ne vais pas plus avant, et il est possible qu’ici, vous non plus, n’alliez pas plus avant. Dans ce cas, cette préface aura manqué son but, qui est de rendre l’accès de ce livre un peu plus facile ; toutefois, lecteur, ne considérez pas ces pages comme un affront à votre intelligence. Elles prouvent plutôt que, par endroits, l’auteur interroge la sienne. »

Et la fin de cette préface : « Après ce long préambule, mon cher lecteur français, il serait peut-être honnête de vous avouer que l’idée chère à mon cœur était de faire, dans son genre, une sorte d’œuvre de pionnier et d’écrire enfin une authentique histoire d’ivrogne. Je ne sais pas si j’ai réussi. Et maintenant, mon ami, continuez, je vous prie, votre promenade au bord de la Seine. Et remettez le livre dans la boîte de bouquiniste à 100 francs où vous l’avez trouvé. »

Oui.

LIBRE EXPRESSION 462 : A vos plumes, les Guignols !

 « Monsieur Caizergues,

Vous avez raison dans votre réaction à mon Libre expression 377, je rongerai le morceau jusqu’à l’os et cracherai la vérité au visage de tous ces Guignol’s Band qui ferment les yeux ; je n’épargnerai donc personne, ni vous, ni Libre Expression de Merdre, ni le Pape ! (L.E. : Allusion à Patrice Cavelier, notre secrétaire général à compter du 1er juillet, qui est diacre).Vous avez aussi eu raison d’écrire que mon texte (Libre expression 377) était prémonitoire du NON. Du coup j’espère, vous posterez celui-ci ; je me suis censuré tout seul ! J’ai lu le très beau texte (Libre expression 431) de François-Charles Nouri, intitulé, Dans le trou. Il mérite le respect ; si seulement nos Guignol’s Band pouvaient s’en inspirer ! J’ai lu les derniers articles de presse.Je ne m’attarderai pas sur les réactions stupides, et peu courageuses, de nos tutelles qui veulent faire porter le chapeau à ceux qui ne sont plus ici depuis longtemps. Comme l’écrit Libre expression 367, dans ce cas là ce sont les syndicats CFDT, Unsa, CGT, Gilles, François-Charles, Marianne, vous M. Caizergues, ainsi que M. Alcaraz et cie, mais aussi les délégués du personnel, mais encore Georges Frêche et autres Présidents de l’époque qui êtes tout autant responsables que l’Ancienne Equipe, puisque vous avez laissé faire pendant 20 ans !Messieurs les Présidents, soyez un peu sérieux ! J’ai lu un article de monsieur Gavalda écrivant que Messie Patrice (L.E. : Patrice Cavelier, toujours, et pour la même raison : diacre) était un ancien cadre de l’Opéra de Paris.

Mensonges ! Faites mieux votre travail de journaliste monsieur Gavalda, vérifiez vos sources !!! Chers amis de l’Opéra/Orchestre, ne vous faites pas avoir par de fausses informations qui n’ont pour but que de légitimer la venue d’une personne totalement (censuré). Messie Patrice n’a jamais travaillé à l’Opéra de Paris !Pour avoir discuté avec Messie Patrice, lors de son passage éclair parmi nous, il ne connaît rien à la musique, en tout cas pas plus que notre actuel ex-gentil directeur. Il ne connaît rien non plus au dialogue social vu les derniers événements à l’INA (qu’il abandonnera comme à son habitude). Monsieur Caizergues vous vous êtes déjà trompé sur JPS, et vous verrez que sur Messie Patrice ce sera pareil !  Mais ce que j’ai lu et qui m’a le plus surpris dans les diverses réactions à notre situation actuelle, c’est que d’après nos Génialissimes Tutelles la venue de Messie Patrice permettra à notre ex-gentil Directeur de « se recentrer sur la direction artistique et sur ses mises en scène » (ML du mardi 12 juin 2012).Je tombe des nues !

Est-ce que c’est à NOUS, opéra et orchestre national de Montpellier LR, de payer un Directeur général pour qu’il ne fasse pas son boulot mais juste des mises en scène ? « Se recentre sur ses mises en scène » ? J’y crois pas !Je pensais naïvement que le travail de notre ex-gentil Directeur était de gérer l’Orchestre/Opéra, de l’artistique à l’administratif, comme le faisait notre ancien Directeur ; je ne savais pas que son travail chez NOUS consistait à faire des mises en scène, et qu’en plus nous lui devions un salaire de (censuré)/mois pour cela !!!

(censuré)Réagissez chers Guignol’s Band ! On marche sur la tête !

Moi je me fiche de ses mises en scène avec des costumes de toréador à la con ; ça c’est son travail personnel, mais ce n’est pas là son travail de Directeur Général ! Si personne ne lui demande des mises en scène, à part celles qu’il fait ici (L.R. : Et Rome, pour Nabucco, c’est ici ?), c’est son problème !A ce sujet, monsieur Caizergues, sur les 16 mises en scène que vous énumérez (Libre impression 456), 11 on été commandées ici (Festival ou Opéra) (L.R. : Donc, puisque 11 ce n’est pas 16, ce que vous dites plus haut est mensonger).

S’il vous plaît Monsieur l’ex-gentil Directeur, arrêtez d’utiliser notre Orchestre/Opéra pour votre promotion personnelle (L.E. : Comme votre ami l’ancien directeur, lui aussi metteur en scène, non ?), et je ne parle même pas de la revue « 1888 » ! (L.E. : Très belle revue au plan formel – mais critiquable, il est vrai, quant au contenu, parfois insipide –, revue sortie il y a quelques mois, à l’occasion de la venue du grand Riccardo Muti). Vous n’êtes pas ici pour cela ! Ces Messieurs les Présidents (L.E. : Les Présidents de quoi ? Soyez précis, Lou)  ne comprennent décidément rien à la gestion d’un Opéra/Orchestre, ou alors ce qui est le plus probable, c’est qu’ils s’en fichent royalement de nous, de la musique, de notre mort annoncée, et préfèrent la Ligue des Champions (L.E. : Pas de mépris des artistes envers les sportifs, Lou ; mépriser le foot, c’est mépriser, un peu, le peuple ; oui).Moi aussi j’aime ça les jeunes éphèbes, sportifs, musclés en short, qui courent après le ballon (L.E. : Pourquoi ? Soyez précis, Lou). 

J’ai lu aussi que nos tutelles essayent de placer le problème sur le seul plan humain et que Messie Patrice sauverait la situation ! Dieu soit loué, il est parmi nous !Sur le plan humain, OUI c’est un énorme problème, irréversible ; quelqu’un qui (censuré) ses collaborateurs, les (censuré) (lu le témoignage des cadres !), et traite les choristes de (censuré) est un vrai problème, et ne peut plus rester parmi nous ! Quel président oserait le garder après tout ce qui lui est reproché par quasi la totalité du personnel administratif ? Moi j’en connais au moins 3 qui osent le garder encore ! Faudra-t-il aller au pénal pour que cela cesse ?

MAIS attention, c’est aussi sa gestion artistique qui est remise en cause, ne l’oubliez pas Messieurs les Présidents ! L’Orchestre de Cherubins et la Chambre Philharmonique qui viennent pour nous remplacer, Muti à plus de (censuré) euros, Einstein à plus de (censuré) d’euros, notre orchestre qui se fossilise peu à peu dans la fosse! ça c’est de l’artistique ; une vraie Saison en Enfer pour nous !Je sais bien, M. Caizergues, que Bob (L.E. : Bob Wilson, formidable artiste, d’un niveau largement au-dessus de tout ce que, en nos murs, nous avons vu en trente ans dans le domaine théâtro-musical) est votre ami, et que vous avez fantasmé sur les fesses d’un des techniciens (L.E. : ??? Ca va faire rire mon adorée, ça, nigaud) en le voyant monter aux cintres (L.E. : Brad, de l’Illinois, marié et père de famille passait quelques minutes avec Claude et moi aux cintres, en début de spectacle), mais pour vos fantasmes je ne suis pas prêt de mettre notre Maison dans le rouge et faire un chèque de (censuré) euros ! C’est un peu cher le fantasme. Je terminerai par nos Guignol’s Band à nous, ceux qui écrivent des lettres et poèmes ces derniers jours (L.E. : Allusion à deux belles publications dans nos pages, dernièrement, de deux musiciens).A notre chère Mme X (toute la France connaît déjà son nom) (L.E. : Une musicienne gentille), lumière parmi les lumières. Qu’elle se concentre plutôt sur son instrument au lieu de dire de pareilles âneries. On connaissait déjà son style dans un email de l’ancien Comité d’Entreprise, daté de décembre 2010, et dans lequel elle voulait offrir un cadeau pour le pot de départ de RK. Faut absolument que je retrouve cet email qui parlait de code pénal, de truffe, et de je ne sais plus quoi d’autre ! Membres de l’ancien CE, vous l’avez gardé ?Quand à l’homme de (censuré) qui nous fait des poèmes à la André Rieu, mieux vaut en rire ! (L.R. : Un des deux musiciens – beau texte, Libre expression 449). Nous nous sommes déjà ridiculisés dans le monde entier avec la lettre à Muti (L.E. : Lettre/publicité à la gloire de Riccardo Muti, signée par l’Orchestre et le Chœur sans que la plupart musiciens et choristes en aient été avertis), et là nous touchons la galaxie toute entière ! 

Je finirai par notre cher Ludo. (L.E. : Un des deux musiciens, il a écrit une lettre excellente, et excellement écrite, vraiment – il écrit mieux que Lou –, adressée à l’ensemble des personnels de l’Opéra/Orchestre via les messageries intranet ; nous l’avons publiée dernièrement dans Libre expression ; nous avons demandé à « Ludo » s’il voulait qu’on la retire – ayant déjà retiré, à sa demande, celle de madame X, musicienne aussi –, il ne nous a pas répondu) . Voilà une lettre bien faite, mais qui ne dit pas un mot sur ce que subissent les cadres ! Mon cher Ludo, cela fait 18 mois que les cadres subissent en silence le (censuré) de notre Directeur (lis leur temoignage!!!). Pourquoi ? Pour que toi, moi et autres musiciens, nous puissions continuer à faire notre métier sereinement, car nous sommes la partie visible de l’iceberg ; seulement à un moment donné cela suffit ! Mais toi tu ne veux rien voir du tout maintenant que tu as enfin ton Ensemble de 12 musiciens* (et le 13ème ?) ; tu pourras ainsi

te payer quelques cours de (censuré)! Entre nous, la prochaine fois, aie un peu plus d’imagination pour le nom, car cet Ensemble Eclisses existe depuis 2003 en Belgique.

Je viens de m'apercevoir que Mme X joue dans cet orchestre à 12 ! Je comprends pourquoi les deux lettres se suivaient de si près !!! 12-2 = 10. Attendons donc les 10 autres lettres qui manquent. A vos plumes, les Guignols ! (L.E. : Soyez clair et précis, Lou, je ne comprends rien, n’étant pas de la fanfare, à ce que vous racontez là ; vous n’écrivez pas pour un journal de lycée mais pour Libre expression, vrai organe de presse d’entreprise culturelle, un machin de lettrés ; oui). »  * pour les néophytes, dans un orchestre de 12 musiciens, les interprètes sont payés comme des solistes, cachet + salaire mensuel de l’Orchestre ; alors que, lorsque nous sommes 13, nous avons "seulement" notre salaire d’orchestre ; en fait, nous faisons notre travail normalement (L.E. : Là je comprends mieux ; c’est bien, Lou).

Lou »

La réaction : Ma réaction est dans le texte de Lou. Censure et mises au point (entre parenthèses).

Conseil : Lou, faites plus court, vous serez plus efficace (je parle au plan littéraire, ce qui a l’air d’être, tout de même, le cadet de vos soucis – soucieux que vous êtes, surtout, de régler vos comptes avec messieurs Scarpitta, Cavelier et quelques-uns de vos collègues musicien(ne)s. Attention, Lou, l’écriture c’est plus important que la musique.

MARDI 26 JUIN

LIBRE EXPRESSION 454 : Questionnaire du jour (Pierre Cassagnau-Muriani, technicien intermittent)

1)  Genre musical préféré : Musique baroque2)   Chanteur ou chanteuse préféré(e) : Tina Turner 3)  Chanson préférée : Still loving you (Scorpions)4)  Compositeur classique préféré : Monteverdi5)   Ouvrage lyrique préféré : Le Vaisseau fantôme (Wagner)6)   Metteur en scène préféré : René Koering7)   Film préféré : Old boy (Spike Lee, d’après un manga de Minegishi Nobuaki et Tsuchiya Garon, en huit volumes)

8)  Acteur préféré : Lino Ventura9)   Actrice préférée : Romy Schneider10)  Art préféré : Art culinaire11) Sport préféré : Vélo12)  Sportif ou sportive préféré(e) : Mohamed Ali (boxe)13)  Ecrivain préféré : Marcel Pagnol14)  Livre ou BD préféré(e) : Astérix15) Votre style de femme ou d’homme préféré(e) : Romy Schneider16)  Voiture préférée & Animal préféré : 2CV & Le Panda roux17)  Plat préféré : Pad Thaï (plat thaïlandais à base de nouilles de riz, de haricots chinois et de Tofu)18) Loisirs : Randonnée19) Pays de rêve : La Corse20)   Métier que vous vouliez faire enfant : Pompier

21)   Votre plus grande peur : Les aiguilles22)   Péché mignon : Le pastis23)   Votre gros défaut & Votre grande qualité : Têtu & Généreux24)   Votre fantasme : Vivre en couple durablement (6 mois)

La réaction : mercredi, Julien Meyer (régisseur son/video intermittent).Si vous voulez vous amuser, remplissez ce questionnaire (ou le questionnaire polisson de Toni – Libre expression 282 – si quelqu’un en a l’AUDACE) et adressez-le à Libre expression : [email protected] (messagerie personnelle) ou Irp-CFDT sur Zimbra. Vous pouvez le remettre, sinon, à l’animateur du site ou à l’un de ses nombreux complices. NB : Vous pouvez modifier les questions (en retirer ou en ajouter).

LIBRE EXPRESSION 455 : Préavis de grève (débrayage de 20 h à 20 h 30 sur les Noces de Figaro)

Message de Gilles Loulier, délégué CGT Spectacle, représentant de l’intersyndicale, à l’adresse des personnels de l’Opéra/Orchestre, le lundi 25 juin 2012 à 16 h 46 :

« Bonjour à tous.

Mesdames et Messieurs, Veuillez trouver en pièce jointe le préavis de grève signé par l'intersyndicale CGT Spectacle - CFDT - UNSA,  pour la représentation des Noces de Figaro du mardi 26 Juin 2012. Depuis la réunion du 15 juin, nous sommes en attente d'un geste significatif des tutelles. Jusqu'à ce jour, elles n'ont pas souhaité s’exprimer. Nous envisageons de durcir nos actions en harmonie avec tout le public qui nous soutient. Très cordialement. Pour l'intersyndicale. Gilles Loulier

Préavis

A Montpellier, le 25 juin 2012Les syndicats CGT- CFDT - Unsa de l’Opéra et Orchestre National de MontpellieràMonsieur le Président de l’Opéra Orchestre national de MontpellierObjet : préavis de grève

L'intersyndicale CGT Spectacle - CFDT - Unsa, de l'association Opéra Orchestre National Montpellier Languedoc-Roussillon, a une nouvelle fois alerté les autorités de tutelle des dangers multiples que représente la gouvernance de Jean-Paul Scarpitta. Malgré la gravité des dossiers, les tutelles n'ont pas souhaité prendre d'engagements précis. Le comportement de la Direction qui génère une dégradation délibérée des conditions de travail, abuse de l'état de subordination dans lequel se trouvent les salariés pour les harceler, ce qui constitue une exécution de mauvaise foi du contrat de travail par l'employeur et un abus de droit manifeste. Pour la pérennité de l'institution et le respect des droits fondamentaux des salariés, nous réclamons une réponse en adéquation avec les faits dénoncés le 15 juin dernier.C'est pourquoi les syndicats CGT, CFDT et Unsa appellent l'ensemble des personnels de l’Opéra Orchestre National Montpellier Languedoc-Roussillon à effectuer un débrayage mardi 26 juin de 20 h à 20 h 30.

CGT Spectacle – CFDT - Unsa

LIBRE EXPRESSION 455 : Petit Journal de Sun Tzu

« Quand on est responsable il faut faire bouger les lignes, ne pas se cacher. Il faut se planter mordicus au-devant de la scène et aboyer. Il faut savoir prendre des coups et en donner. Il y a, autour de l’Opéra, un calme embarrassé. Tout le monde s'est défaussé longtemps. Le conflit en sourdine n’a que trop duré. Aujourd’hui on doit le régler. Régler les comptes. Demeurer dans cet immobilisme niais, c'est continuer à empoisonner une atmosphère déjà bien malsaine.L’orchestre, la régie, le merveilleux chœur de la lumineuse Noëlle Gény, sans parler de l’administratif (je risque d’être foudroyant), tout le monde souffre d’attendre et de ne voir rien venir, sinon l’ombre portée de, miracle ! Patrice Cavelier sur le chemin du retour, reconduit numéro 2 et reléguant Madame au strapontin number 3. Il était temps.

Le 82 % et des centimes lors du vote de la motion de défiance en défaveur de la gouvernance actuelle est sans appel. La sentance est rendue.Je pense (c’est personnel) que si notre Monsieur le directeur n'avait pas eu dans sa poche à malice l’admiration et le respect de Jean-Luc Caizergues (syndicaliste CFDT, apprenti informaticien, écrivain Flammarion, fou raté, animateur du blog le plus lu des opéras de France, Libre expression), ainsi que sa confiance indécrottable il serait dans une situation bien plus difficile encore.Mais là, je crois, Jean-Luc ne peut plus rien pour lui.Et Jean-Luc, pour une fois, se trompe : il n’y a rien à sauver.

Pourtant, les tutelles maintiennent toujours monsieur Scarpitta dans son poste de directeur et c’est l’impasse face à un personnel déterminé en grand nombre à sa perte, c’est-à-dire au bouclage des ses valises et sacs à main.

Quant à l’avis des anciens directeurs, style René Koering, qui jettent négligemment leur opprobre sur le nouveau (qu’ils ont mis en place eux-mêmes), cela n’a pas grand intérêt.

Le curieux, c'est de savoir comment on va se sortir les mains des poches. Nos tutelles prendront-elles enfin leurs responsabilités, et, en patron pragmatique, mettront-elles un terme à cette galéjade, à cette collaboration infructueuse où le clientélisme copino-familial est roi (Muti père, fille, beau fils, animaux de compagnie, orchestre des chérubins, orchestre des amis de mes amis de mes amis de Gérard, Bob, Carole, Carla, Sylvie, Fanny). Qu’on en finisse.On achève bien les chevaux.Et bienvenue, monsieur Cavelier (là, Jean-Luc a raison).Ouf. »

(Sun Tzu)

La réaction : Je crois beaucoup, je l’ai répété à longueur de pages, en Patrice Cavelier, notre secrétaire général dans quelques jours, oui. Oui, j’ai toujours eu du respect pour Jean-Paul Scarpitta, l’artiste, le personnage de fiction, l’invité ici-bas comme sur la lune. C’est un homme lunaire, oui. Un poète de la vie rêvée. Jamais je n’ai rencontré (il est vrai que je ne croise personne, en dehors du travail, sinon par je ne sais quel hasard, René Koering) un être aussi étonnant. L’effet qu’il doit produire, par son élégance, sa fine exhalaison, sa manière feutrée sur nos hommes politiques provinciaux, qui sont des gens de terrain, aux bottes en caoutchouc, de vrais créateurs, des bâtisseurs, des pétrisseurs de richesse sociale doit valoir, vraiment, le coup d’œil dans le mince entrebâillement d’une porte en chêne passif, au fin fond d’un couloir qui débouche, majestueux, tout juste, sur le bureau en cuir, presque de ministre, d’un président d’Agglo ou de Région, nos financeurs. Oui.Si nous-mêmes, qui sommes de la grande famille du spectacle vivant, ne comprenons pas notre Jean-Paul, comment pourraient-ils le comprendre, eux, si humains, si terriens ?C’est pourquoi, à mon avis, Sun Tsu, et je le regrette, car j’avais d’autres ambitions, plus hautes, pour mon bien-aimé directeur, leur décision est déjà prise. Oui.Non ?

LIBRE IMPRESSION 456 : Extrait de Je te lave, de Christophe Tarkos (1963-2004)

Début : « Je te lave, je te lisse, je te caresse, je te protège. Je te garde. Tu es le précieux, tu es le petit, tu es le précieux métal. Je m’appelle Jean Terrien. Je nettoie le petit cylindre en fer qui est dans la cave, dans la banlieue parisienne, dans le parc, dans le pavillon, se trouve le cylindre de métal. Je le lave avec une peau de chamois. Je lave la peau de chamois. Laver un morceau de peau de cochon séchée en la trempant dans un bac rempli d’éther et d’alcool. La peau trempe. Je sèche la peau. La peau séchée. Laver la peau. La peau trempée dans un bac rempli d’éther et d’alcool. La peau imbibée d’alcool et d’éther, nettoyer le billot. C’est Lui. Il roule dans la peau. Je le repose. Chauffer de l’eau. A l’ébullition, l’eau part de la pipette. La pipette vers le petit bout qui brille, sur tous ses côtés, et en haut, et en bas, et dessous, et

dessus, et de l’autre côté. Je regarde les bulles d’eau se former rester attachées sur le métal. Je pense être propre. Avoir dépoussiéré mes habits. Je brosse mes cheveux, j’aspire la poussière du sol. Il a brossé ses cheveux. Avant de le prendre en main, je me lave les mains. Je jure qu’il n’a jamais été en contact avec mes doigts. »

Fin : « Dans le bureau, en début d’après-midi, j’enregistre le calcul amusant mesurant le poids de l’ensemble du bureau, de la petite maison où se trouve le bureau, des escaliers qui mènent au caveau, du caveau et de sa coque de béton, du sol du caveau, de l’armoire et de K. Un nouveau un. Lavé. Un nouveau nombre d’unité partagé. Un nombre connu par tous, simple à retenir, entier, sans fioritures, que l’on pourrait prendre dans la main, qui se laisserait porter d’une seule main. Je finis la pesée, avec les corrections calculées approximativement, la rondelle du support. Une rondelle de plastique qui servait de support à K pendant la pesée était sale. Je ferme le coffre-fort, ainsi que les portes du caveau. Jean Terrien referme la porte, Jean Terrien referme la deuxième porte, les deux portes ferment successivement le couloir qui mène au caveau, ferme le coffre. K pèse 1 kilo. »

La réaction : 14 février dernier. Première répétition d’Elektra, de Richard Strauss.Je me trouve coulisse jardin. Bastien, casque de chef sur les oreilles, apprend que ça chauffe côté cour. Brutus, metteur en scène, grogne. « Va voir », m’ordonne Bastien, perché sur un tabouret de contrebassiste, près de X., régisseur pas méchant. J’obéis. J’aime obéir. J’aime saluer le drapeau.J’arrive à cour, pas fatigué. Chanteurs, figurants, techniciens, le décorateur, la régisseuse (grande professionnelle) partition à la main, et crayon. Brutus qui fait son numéro. Rien ne va, dit-il. Impossible de répéter. La rambarde du praticable des fenêtres, pas bon. Le tissu noir dégueu (provisoire) derrière l’ouverture de la porte. Impossible lui travailler dans conditions abominables telles. Non. La faute à eux : nous.Brutus, s’adressant aux machinos, frontière scène/coulisse cour :

- Que font là ces messieurs ? (traduction : vous ne servez à rien).- On est à notre poste de travail (Roméo, sur le qui-vive).- Vous pouvez partir, je n’ai pas besoin de vous (geste de la main, comme pour chasser

les mouches).- Faut pas nous le dire deux fois (Roméo, toujours le bon mot).

Je m’approche, gentiment, comme la fleur au fusil, mains dans les poches (mes médicaments pour réguler mon hyperthyroïdie font merveille).

- Bonjour, monsieur. Je suis Jean-Luc Caizergues, représentant des techniciens (tous les regards braqués sur nous, bien sûr).

- Bonjour (étonné – je ne suis qu’un manant).- Il va falloir baisser d’un ton, monsieur.- Ah bon ? J’ai mal parlé ? (très très étonné, ou le feignant).- Oui. Et tout le monde comprend ce que vous voulez dire.- (Re-)Ah bon ? Tout le monde comprend ? Moi je ne comprends pas. Que faudrait-il

que je fasse pour comprendre ? (ironique).- Lisez des livres.- (Un silence, puis :) Et il faut que je lise quoi ? (curieux, en attente).- Tarkos.Puis je tourne les talons, le plantant là, seul, inculte, en jachère. Oui.

LIBRE IMPRESSION 456 : La carrière de Jean-Paul Scarpitta

Nous parlons beaucoup, ces temps-ci, de notre directeur. Mais peu connaissent, en vérité, son parcours.J’ai trouvé ça sur Google : « La carrière de Jean-Paul Scarpitta débute précocement. Poursuivant ses études d’histoire de l’art et d’art dramatique, il organise dès l’âge de dix-neuf ans un festival de musique et de danse dans la cour du palais synodal de Sens. Jean-Paul Scarpitta mène dès lors une carrière qui le conduit à collaborer avec de nombreuses personnalités du monde artistique.Pour la télévision, il réalise notamment une série de trente-sept portraits d’artistes (Liv Ullman, Charlotte Rampling, Rudolf Noureev, Dominique Sanda...). Son vif attachement pour l’étoile du ballet de l’Opéra de Paris, Ghislaine Thesmar, le conduit à la suivre et à la filmer pendant des années. Durant la même période, il se passionne d’abord pour le travail de Giorgio Strehler, puis pour celui de Piero Faggioni, et, se mêlant à leurs équipes respectives, il s’imprègne de leur art. Il acquiert ainsi une expérience de réalisateur qui l’amène à concevoir deux longs-métrages : Désir (1985) avec Marisa Berenson et Ghislaine Thesmar, et La Malaimée (1995), écrit en collaboration avec Jean Aurel, scénariste de François Truffaut. Par ailleurs, il est responsable pendant quinze ans de la Fondation Armand Hammer à Paris et à Londres. C'est pour lui l’occasion de révéler ses talents de commissaire général et de concepteur à travers de nombreuses expositions internationales.D’autre part, Jean-Paul Scarpitta défend la place de la photographie dans l’art en organisant de grandes expositions dès le début des années quatre-vingt comme, par exemple, celle des soixante ans de Vogue, qui voyagera pendant dix ans, ou encore l'hommage à André Kertész (1988). Il se lie ainsi avec des photographes tels que Jean-Philippe Charbonnier et Richard Avedon.Son rôle de metteur en scène se confirme dans la conception de spectacles, notamment L’Histoire du soldat de Stravinsky au Théâtre des Champs-Élysées, avec Shlomo Mintz, Carole Bouquet, Gérard et Guillaume Depardieu ou encore La Clémence de Titus au Théâtre de Metz. En 2001, il ouvre la saison du Teatro San Carlo de Naples avec Perséphone et Œdipus Rex de Stravinsky, sous la direction musicale de Gabriele Ferro. Dans le cadre du Festival de Radio France et Montpellier, Jean-Paul Scarpitta met en scène Le Carnaval des animaux, Háry János de Kodaly - spectacle repris au Châtelet -, Jeanne au Bûcher de Honneger et la création de Salustia de Pergolèse. A l’Opéra de Montpellier, il signe une nouvelle production de Sancta Susanna de Hindemith, couplée avec Œdipus Rex de Stravinsky, Carmen, La Flûte enchantée et un Don Giovanni unanimement acclamée par le public et la critique, Le Château de Barbe-bleue de Bartok, ainsi qu'un spectacle autour des musiques préférées de Marie-Antoine dans le cadre du Festival de Radio France. Il vient par ailleurs de mettre en scène une nouvelle production de Traviata.Après avoir été artiste en résidence, il est aujourd'hui directeur de l’Opéra Orchestre de Montpellier.Parmi ses projets, Nabucco à Rome sous la direction de Riccardo Muti, Manon Lescaut à Montpellier, La Flûte Enchantée à Marseille...Janvier 2011 »

LIBRE EXPRESSION 457 : Extrait d’un article dythirambique d’Alain Breton, paru lundi 25 juin 2012 dans L’Hérault du Jour au sujet de la première des Noces

(représentation retardée d’une heure pour cause de grève – lire Libre impression 447 du lundi 24 juin)

Les Noces de Figaro, une réussite artistique « (…) Après le retard du début, les tensions entre le directeur général et l’équipe artistique n’ont en rien gêné le déroulement de la soirée. Une très belle présentation d’un opéra archi connu dans lequel il reste toujous quelque chose à découvrir. »

La réaction : J’en ai eu de très bons échos moi-même, en effet. Mais le chœur en fosse, dans le contexte actuel, ça gênait affreusement le public averti.Ce qui est étonnant, en dehors du jugement artistique concernant la mise en scène de Jean-Paul Scarpitta (j’aime tout ce qu’il fait), c’est que ce journal « communiste » ne s’intéresse pas du tout au conflit qui agite actuellement notre Maison. Il faut lire Midi Libre, réputé moins « social », ou Libre expression (cas particulier) pour savoir que ça existe. Bizarre. Il y a vingt ans ce journal serait monté au front (de gauche), tête baissée, comme un taureau, excité par le rideau rouge. Oui.

Lundi 25 avril 2012 : 248 visiteurs sur http://operagglocfdt.unblog.fr/ Auxquels s’ajoutent nos lecteurs de l’intranet Opéra Orchestre. Oui.

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Dimanche soir, après avoir pris connaissance de ces chiffres à la rubrique Statistiques du blog, je m’apprête à poster L.E. de lundi quand notre site Irp-CFDT Zimbra, d’intranet, de même que Unglog (notre blog hors les murs) refusent ma demande de mise en ligne. J’ai beau cliquer sur « ouvrir », inlassablement une formulation de rejet due au poids du fichier s’inscrit sur mon écran.

Il est plus de minuit. Que faire ? Il faut poster pour demain matin. Car nous sommes, depuis trois mois, un « journal ». A tout hasard j’envoie un message désespéré à l’informaticien du syndicat. Peut-être est-il devant son ordinateur, comme moi et les onanistes.A attendant une réponse qui ne viendra jamais je supprime des photos, du texte, pour alléger. Rien n’y fait. On était à 13 Mo et on descend tout juste à 11. Pourtant j’ai effacé du site les 360 pages d’archives + Cage de scène, 70 pages). La réponse est toujours : Niet, va te faire enculer, clochard, tu n’entreras pas dans la boîte.

Les heures passent et j’imagine un complot. Un hacker. L’Informaticien ? (je viens justement de lui adresser des excuses publiques). Je suis près de baisser les bras, d’aller dormir. Mais non. Jamais.

A six heures, après un combat jacobien toute la nuit contre l’Ange, enfin je trouve quel est mon péché. J’ai copié/collé la page du Nœud à coulisse que m’a envoyée Jean-Pierre Grominet, notre chef comptable (il possède les 32 numéros du mythique journal). Cette page pèse un « âne mort ». En la supprimant, le fichier tombe de 13 Mo à 3300 Ko. Oui.

Il est environ sept heures du matin. Je n’ai pas fermé l’œil. Je clique sur « ouvrir » : Bingo ! Le sablier se met en route. Je regarde les stats : déjà 52 visiteurs. Ils prennent leur petit déjeuner sur la terrasse, devant l’ordi, au soleil levant. Oui.

LUNDI 25 JUIN

LIBRE EXPRESSION 446 : Questionnaire du jour (Henri Chacon, technicien au Parc Expo)

1)  Genre musical préféré : Musique classique2)   Chanteur ou chanteuse préféré(e) : Genesis 3)  Chanson préférée : Petit Papa Noël4)  Compositeur classique préféré : Mozart5)   Ouvrage lyrique préféré : Le Vaisseau fantôme (Wagner)6)   Metteur en scène préféré : Jean-Paul Scarpitta7)   Film préféré : Les Dix Commandements (Cecil B. DeMille)8)  Acteur préféré : Clint Eastwood9)   Actrice préférée : Sophie Marceau10)  Art préféré : Littérature11) Sport préféré : La marche12)  Sportif ou sportive préféré(e) : Zidane (football)13)  Ecrivain préféré : Tolstoï 14)  Livre ou BD préféré(e) : Vingt mille lieues sous les mers (Jules Verne)15) Votre style de femme ou d’homme préféré(e) : Brune, mince, belle16)  Voiture préférée & Animal préféré : La Jaguar & Le lion17)   Plat préféré : Côte de boeuf18) Loisirs : La pêche

19) Pays de rêve : L’Inde20)   Métier que vous vouliez faire enfant : Travailler dans le spectacle

21)   Votre plus grande peur : Les serpents22)  Péché mignon : La pêche, toujours23)  Votre gros défaut & Votre grande qualité : Casse-couilles & Gentillesse24)  Votre fantasme : Gagner au loto

La réaction : mardi, Pierre Cassagnau-Muriani (technicien intermittent).Si vous voulez vous amuser, remplissez ce questionnaire (ou le questionnaire polisson de Toni – Libre expression 282 – si quelqu’un en a l’AUDACE) et adressez-le à Libre expression : [email protected] (messagerie personnelle) ou Irp-CFDT sur Zimbra. Vous pouvez le remettre, sinon, à l’animateur du site ou à l’un de ses nombreux complices. NB : Vous pouvez modifier les questions (en retirer ou en ajouter).

LIBRE IMPRESSION 447 : La folle journée

Jeudi soir, 21 juin (Fête de la musique), vers 22 h chez moi (le silence), dans mon bureau (le dressing de mon épouse – où je suis encerclé de robes jolies et de chaussures, oui).

Mail de Gilles Loulier, délégué CGT Spectacle, repésentant de l’intersyndicale CGT – CFDT – Unsa :

« Bonsoir Jean-Luc. Voici un peu de lecture avant peut-être d'affronter les décibels de la place de la Comédie ! Comme je le disais à mes collègues syndiqués, nous avons distribué hier soir 1025 tracts et près de 250 aujourd'hui pour la Fête de la musique. Beaucoup (vraiment beaucoup, surtout cet après-midi) de personnes, des abonnés, sont venues discuter avec nous de la situation actuelle. Ils sont inquiets de ce qui se passe dans notre Maison et nous apportent également leur soutien. Bonne soirée. GL »Pièces jointes : 4 documents (à lire dans L.E. de vendredi 22 juin)

J’ouvre les documents. Il s’agit d’un préavis de grève pour demain soir (débrayage d’une heure, de 20 h à 21 h, sur les Noces de Figaro – le spectacle commencera en retard), d’une lettre de l’intersyndicale adressée au président de l’association Opéra/Orchestre, monsieur Bernard Ramette, et de deux messages de la CGT Spectacle.

Je n’étais pas au courant de cette grève surprise. Je n’ai pas souhaité m’en mêler. Je dois rester « objectif » pour le blog (Alcaraz, mon délégué ibère, me dira qu’il a signé à midi, juste avant d’aller manger un rôti de veau aux morilles).

Je viens de boucler Libre expression de demain, vendredi. Il faut que je bouleverse ma mise en page et que je retape entièrement la lettre de l’intersyndicale adressée à Ramette, dont je n’arrive pas à faire le copier/coller. Saleté d’informatique.

J’ai commencé à retaper la prose syndicale des Loulier and Co (littérature qui m’ennuie, profondément, quel que soit le contenu ; le journal que je reçois chaque mois de la CFDT file direct à la corbeille, avec les lettres de mes détracteurs ; arrêtez de me détracter, merdre).

J’interrompts mon travail sur le Ramette pour lire le nouveau texte que vient de m’envoyer un chroniqueur régulier de Libre expression. On aime ma rapidité, ma fulgurance, mon génie. Mais je dois, la plupart du temps, demander des corrections, ou les faire moi-même et les proposer ensuite à l’auteur récalcitrant. A la fin, quand ça tourne en rond, je dis : Il faut m’obéir. Oui.

J’envoie ce message à mon chroniqueur (il est près de 23 h) :

« Un lecteur lambda ne peut pas comprendre à quoi vous faites référence. Il faut toujours préciser.Machin, par exemple. Facile à rajouter cette précision : les travaux. Non ?Mais truc truc truc machinistes : vous faites référence à quoi pour un lecteur moyen ? Précisez-moi ça vite. Je dois poster pour demain et lancer une alerte + journalistes.Ah ! et aussi l'histoire de mes collègues qui ont beaucoup de truc machin chose : pourquoi ? De quoi parlez-vous ?Il faut toujours être précis. Le lecteur lit vite et mal. Précisez.Si vous le faites avant ce soir 1 heure, je poste. Sinon ce sera pour lundi.Caizergues. »

Je continue de taper la lettre à Ramette de mon Loulier à queue de cheveux (oui, Gilles Loulier se coiffe en queue de cheval, comme cette race animale) et je m’aperçois soudain, après un nouveau message de la queue blanche dans lequel est postée une autre version de la lettre, que je tapais en fait son brouillon. Qu’est-ce qu’il branle, Grande queue de cheveux, avec son haut-bois ? (Koering m’a dit, dans un de ses mails : C’est un grand musicien, lui, contrairement à…). Moi je ne connais que le rap et Charles Aznavour. Un haut-bois, dans mon esprit, c’est une clarinette. Oui.

A recommencer. Merdre. Faut me retaper toute la lettre à Ramette. Heureusement, ce Ramette en papier m’est sympathique depuis qu’il m’a avoué : Je vous admire. Mais merdre quand même. Font chier ces syndicats dont je suis ! Putain, si j’étais dictateur j’interdirais le droit de grève. Oui.

Message de mon chroniqueur libre expressif en réponse à mes remarques au sujet de son texte :

« Jean luc vous êtes exaspéré, ça se lit!Mais vous avez raison, j’oubliais que des lecteurs de Libre expression pouvaient être hors contexte et donc éprouver des difficultés à comprendre tout de go si on ne leur faisait pas un dessin. Alors voici mon texte revu et corrigé. Je pense que c’est ça que vous attendez de moi. A demain. »

Je m’interromps encore dans la copie de la lettre à mon Ramette. Et je lis le nouveau texte de mon chroniqueur, que je tripouille dans word. Puis je renvoie à l’auteur, avec ce mot :

« Finalement j'ai corrigé deux-trois trucs et c'est bon (j'ai beaucoup aimé la dernière phrase). Mais pensez à ce que je vous ai dit : il faut toujours préciser. Mettez-vous toujours dans la tête d'un lecteur qui ne sait rien de notre milieu et de nos histoires à la con. »

Réponse :

« Jean-Luc,J’aime le mix. Mais en fait je vous envoie une dernière version (ou est-ce trop tard?). Je sais, je suis chiant. »

« Très bien.Mais je ne me souviens plus qui est ce type dont vous parlez et je vais vérifier sur Wikipédia.Je ne voudrais pas avoir des ennuis.Caizergues. »

Je relis la lettre ramettique entièrement retapée et je vais sur Wikipédia. Puis j’envoie ce message à mon correspondant :

« Oui, mais qui sont les amis dont il est question ?Je crois qu'il faut enlever toute la phrase. On ne sait jamais. Pas d’ennuis je veux. »Caizergues »

Mon correspondant évoque alors l’image du Diable, dont j’use beaucoup ces temps-ci pour illustrer le blog. Il souligne, à juste titre, que ça aussi ça peut choquer le lecteur.

Je réponds :

« Quand on faisait Le Noeud à coulisse, il y a vingt-cinq ans, je mettais un diable pour symbole et des gens n'aimaient pas ça, c’est vrai (mais d'autres trouvaient l’objet rigolo). Le Diable fait partie des meubles, au théâtre. Caizergues. »

Il me fait une nouvelle proposition en remplacement de sa phrase censurée.

Je lui réponds :

« C’est pire (si vous voyez ce que je veux dire).Le Diable, c'est anodin. Il existe et il n'existe pas. Le remplacement que vous faites, ça existe. Oui. »

De guerre lasse il me dit «OK. » et je lui réponds :

« Je poste Libre expression de vendredi et j’attaque lundi. »

Avant d’attaquer lundi, je lance l’alerte suivante sur toutes les messageries intranet de l’Opéra/Orchestre (236 nigauds et nigaudes) :

De: "IRP.CFDT" <[email protected]>À tous : Envoyé: Jeudi 21 Juin 2012 23:24:20Objet: LIBRE EXPRESSION DE VENDREDI + GREVE

INFO LIBRE EXPRESSION URGENT

GREVE SUR LES NOCES  GREVE SUR LES NOCES GREVE SUR LES NOCES OUI OUI OUI LETTRE DE (censuré) ET REACTIONLETTRE DE JEAN-MARC BOUDET ET REACTIONOUI

23 h 41 : Message d’un employé, ni artiste ni technicien :

« Merci. Maintenant je peux aller me coucher.Bonne nuit. »

0 h 31 : Vu sur la page du blog (statistiques) :Hits aujourd'hui Visites aujourd'hui Hits les 7 derniers jours Visites les 7 derniers jours Nombre total de hits Nombre total de visites

292 220 1538 1156 1900 1400

J’efface et reposte Libre expression de vendredi avec le rajout du tableau et son explication :Jeudi 21 juin 2012 : 220 visiteurs uniques (30 de plus que la veille) sur http://operagglocfdt.unblog.fr/ en plus des visiteurs de Zimbra, le site intranet de l’Opéra/Orchestre.

LU LE LENDEMAIN, VENDREDI 22 JUIN 2012, DANS MIDI LIBRE :

Une folle soirée : Figaro inaugure la nouvelle scène de l’OpéraMICHÈLE FIZAINE

Les “deux Jean-Paul” sont venus saluer à l’issue de la première (L.R. : le préavis de grève est pour la deuxième, ce vendredi) des Noces de Figaro.

Jean-Paul Scarpitta a sacrifié à son habituel lancer de roses - malgré un climat peu propice à tresser des couronnes - après la distribution des tracts syndicaux demandant sa tête à l’entrée de l’Opéra Comédie. Jean-Paul Gaultier a recueilli les bravos d’un défilé de costumes réussis. Les tenues, originales mais sans plus, inspirées de Séville, déclinaient paniers et structures baleinées, dans une esthétique aérée, soulignant équilibre et déséquilibre chez les personnages.

La mise en scène est tout aussi élégante, restant près du texte, mais parfois statique, et systématique dans certains effets. On s’effondre beaucoup à terre (bravo aux artistes qui chantent couchés !), et l’atmosphère est assez sombre, notamment dans le jardin lugubre. Certes, on comprend les questions sociales, le droit de cuissage... mais il manque un peu de l’élan qui prendra la Bastille. Le personnage de Chérubin, habillé “Petit Prince” est curieusement victimisé. L’enthousiasme et la fraîcheur des chanteurs font tout de même plaisir, sans faire oublier la belle version des Noces donnée ici en 2003.

À lui tout seul, Adam Plachetka focalise l’attention par sa grande voix d’Almaviva et sa prestance. Erika Grimaldi lui résiste en valeureuse Rosine, cherchant plus la perfection que l’expression. Suzanne trouve en Hélène Guilmette une interprète vive et présente, prenant de plus en plus d’éclat. Plus que son compère Figaro, car Konstantin Wolff manque de volume et est souvent couvert par l’orchestre.

La distribution est de qualité et l’on remarque aussi Omo Bello qui tire bien son “épingle” du jeu, Loïc Félix au top, ainsi que les jeunes filles formées par Opéra Junior. L’Orchestre de Montpellier est magistralement mené par Sascha Goetzel, comme les chœurs de l’opéra, pourtant en disgrâce dans la fosse, chantant le play-back de sémillants figurants.

D’entrée, les chanteuses qualifiées de "vieilles, moches et grosses" par le directeur ont manifesté leur colère sur le parvis, et lors des rappels, les chœurs et Noëlle Geny restent en fond de scène sans saluer. La nouvelle acoustique laisse perplexe. Elle est claire, on entend bien les traits d’orchestre. Mais comme la sortie sonore de la fosse est très dynamique, favorable aux vents et aux graves, les voix passent à l’arrière-plan et demandent plus de projection.

La machine est en rodage. On n’en a d’ailleurs pas découvert tous les possibles, notamment les technologies de la cage de scène. Avec cette “folle journée” mozartienne, le rideau se lève sur une nouvelle époque.

Réactions de lecteurs dans Midi Libre :

Honteux34 le 22/06/2012, 09h22Pour 14 millions d'euros, elle a intérêt d'être bonne l'acoustique !!! Ils en ont pas marre à l'agglo de gaver toutes ces oies? Est-ce qu'il y a un public à Montpellier pour l'opéra ? Sans parler des subventions qui partent dans ce gouffre, alors qu'il y a plein de musiciens qui crèvent la dalle et qui arrivent même pas à boucler leurs dossiers d'intermittents. Un peu de sérieux messieurs les élus, il est où le socialisme là?

tomato34 le 22/06/2012, 12h35Patrimoine culturel, ça vous dit quelque chose ? Et après sa mairie, Jean Nouvel aurait pu s'occuper du théâtre comme à Lyon, et là, vous auriez tout le loisir de râler.

oeildelynx le 23/06/2012, 09h00Oui, il y a un public à Montpellier pour l’Opéra ! Toutes les représentations sont complètes. Il y a aussi un public pour les concerts symphoniques, et, soi dit en passant, cela permet à des musiciens intermittents de travailler. C'est vous qui faites preuve de sectarisme. La Culture est vaste et accueille tous les genres et tous les publics.

Je consulte Midi Libre en ligne et je trouve dans les archives, au 26/06/2011, cet article de Jean-Marie Gavalda

Montpellier Jean-Paul Scarpitta : une saison de transition à l’Opéra de Monptellier

Une bise affectueuse à Jane Birkin, une conversation en anglais avec la soprano américaine Catherine Naglestad. Jean-Paul Scarpitta, élégante silhouette noire, est comme un poisson dans l’eau parmi les VIP du cocktail qui clôture la soirée lyrique donnée lundi au théâtre antique d’Orange. L’Orchestre de Montpellier et les Chœurs de l’opéra étaient sur scène.

Depuis l’éviction de René Koering, Scarpitta règne sur la plus grande institution culturelle de la région. Près de 250 salariés, un budget de 25 millions d’euros, un public à séduire et un prestige à défendre.

Il vient de présenter l’affiche 2011/2012. Une demi-saison, puisque Koering avait bouclé l’année en cours avant d’être abattu en plein vol. Sa contribution est indiquée sur la plaquette.

Pas question de mélanger les choix de l’un avec ceux de l’autre ! Le surintendant déchu et son dauphin émancipé ont une relation aussi complexe que celle qui unit Liliane et Françoise Bettencourt.

Cette "saison de transition" porte déjà la griffe Scarpitta : une volonté de créer l’événement avec des stars - Riccardo Muti, Natalie Dessay, Bob Wilson - assortie d’une touche de mondanité. Jean-Paul Gaultier signera ainsi les costumes des Noces de Figaro dans une réalisation de Jean-Paul Scarpitta. "Je ne peux pas me passer de faire de la mise en scène. Elle est indispensable à ma vie", confie l’artiste devenu manager.

Il sait qu’il sera désormais jaugé sur ses qualités de gestionnaire et de programmateur. Pour finaliser la saison symphonique, Jean-Paul Scarpitta a beaucoup délégué au directeur musical Lawrence Foster. Mais ce dernier, très proche de René Koering, restera-t-il jusqu’à l’expiration de son contrat en 2013 ? "Je travaille sur la saison 2012/2013", explique Scarpitta, qui souhaite élargir le public, attirer des jeunes.

Il devra aussi tenir compte des conclusions d’une inspection du ministère de la Culture en cours. Pour conserver le label “national”, l’Orchestre est soumis à un cahier des charges. Il doit aussi assurer un rayonnement régional. "Nous maintenons le cap des 40 concerts en Languedoc-Roussillon", assure Scarpitta, "réconforté" par le soutien qu’il perçoit chez les élus de tutelle. Il minimise les tensions politiques entre collectivités qui agitent son conseil d’administration.

Scarpitta veut aussi "faire briller" sa maison hors des frontières locales. La saison du National de Montpellier débutera par un concert sous les ors de l’Opéra de Versailles. Carla Bruni pourra-t-elle être de la fête ? Sur son iPhone, Jean-Paul fait apparaître la photo de son amie intime au ventre légèrement arrondi. Elle n’avait pas manqué sa Flûte enchantée lorsque le Théâtre des Champs-Élysées l’avait programmée.

La réaction : Je vais parler de ce que je connais : les cintres mécaniques de la cage de scène (aujourd’hui informatisés grâce à Georges Frêche, Jean-Pierre Moure, Renée Koering, Renée Panabière, Gabriel Hélayel et le contribuable). Les « porteuses » (des dizaines de longs tubes métalliques suspendus au-dessus de la scène dans toute sa largeur, en alignement depuis la face jusqu’au lointain, soutenus par des câbles qui passent dans des poulies ancrées au gril, vingt mètres au-dessus du plateau, et courent jusqu’aux murs des coulisses pour venir descendre en « cheminée » jusqu’à des chariots navigants porteurs de charges auxquels ils sont reliés, eux-mêmes reliés par des commandes de chanvre qui font un tour complet du gril aux dessous de scène en passant dans une poulie « mère » et dans une poulie « de renvoi »), ces porteuses permettent d’accrocher des décors et des projecteurs. Oui. Les machinistes les font monter et descendre (nous disons « appuyer » et « charger ») en tirant sur la commande, devant ou derrière, depuis le cintre gentil. Oui.Il fut un temps où les porteuses étaient en bois. On les appelait des « perches » (il en restait encore en 1979, quand j’ai débarqué par hasard à l’Opéra sur le merveilleux Cosi fan tutte, mis en scène par le grand Jean-Claude Auvray. Je dis « par hasard » car je passais dans la rue quand j’ai vu mon ami Félicien au cul d’un camion de décors qu’il s’amusait à décharger avec des gens bizarres de son espèce, mais en pire. J’ai tout de suite voulu faire partie de cette espèce horrible et je lui ai demandé de me pistonner pour entrer là et décharger des camions pendant trente ans pour faire une « performance », comme les artistes contemporains qui mangent leurs crottes à tous les repas. Il a dit oui et ainsi il a fini par être renvoyé par le Corse (quel chef !) pour que je prenne sa place. Puis il a été rembauché grâce à l’équipe qui le voulait absolument comme mascotte et il a démissionné à la fin, ne sachant plus quoi inventer

pour nous faire rire. Il avait beaucoup d’humour. Il en a sûrement moins aujourd’hui qu’il ne travaille plus en notre compagnie rigolote dans le local dans le canapé devant la télévision allumée. Je n’ai pas revu Félicien depuis un moment mais il paraît qu’il est toujours en vie. Laurent le barbu l’a rencontré dans la montagne. Laurent était en voiture pour ses chevaux à qui il fait manger de l’herbe sauvage et comme il s’était perdu en voiture il a demandé son chemin à un groupe de randonneurs avec sac-à-dos, bâtons à barbus et gourde de vin et il a reconnu aussitôt Félicien au milieu de ça. Il lui demandé tu vas bien ? Et l’autre a répondu oui. Oui.Nos cintres anciens (dits « à l’allemande » à cause d’une invention des Allemands pas gentils sauf là) fonctionnaient donc, et très bien – avant extermination pour tout refaire à neuf et modernocassecouilles –, avec des porteuses mécaniques (et quelques treuils électriques). On empilait des contrepoids (le poids du décor pour faire balancier) dans le chariot coulissant le long d’un rail fixé dans le mur de haut en bas, en « cheminée » (la cheminée est l’espace entre le cintre et le mur des coulisses ; il n’y passe jamais le Père Noël). Les contrepoids (les « pains ») étaient de 5 kg (« galette »), 12 kg ou 20. On empilait jusqu’à 250 kg par chariot et ça maintenait en forme tout autant, sinon mieux, que décharger des camions de maisons et d’arbres et d’animaux en faux. Oui.Aujourd’hui nos cintres sont entièrement électriques et informatisés comme Libre expression ou autres saloperies. Tu rentres le programme dans la boîte, tu appuies sur le bouton vert et ça monte et ça descend pendant deux heures à la vitesse que tu veux et au moment choisi par le metteur en scène méchant. Tu peux t’en aller déguster pendant ce temps (et jusqu’à une heure de nuit payée double) le café gratuit dans 1 des 3 canapés du local devant la télévision allumée, et même, si tu t’es sali des doigts sur les boutons verts, prendre ta douche. Oui, il y a une petite douche dans les toilettes du local mais elle est réservée à Bastien. Lui seul a l’idée de se doucher dedans comme tout nu. Oui, parce que la douche, ici, c’est dangereux comme une bombe. Pourquoi ? Parce que des fois quelqu’un dispose sur le haut de la porte un seau d’eau froide mais glacée (oui, avec des glaçons du frigo). Mais Bastien, plus malin qu’une mouche, se méfie comme de son bulletin de salaire qu’il n’ouvre qu’à la maison de peur qu’on voie les chiffres en tranparence de l’enveloppe avec une lampe de poche s’il a le malheur de laisser traîner ce loto gagnant dans le tas de nous-autres, les perdants, que pose sur la table le chef comme une corbeille à bonbons.Bastien fait se renverser le seau à nigaud pas sur sa tête grâce à un balai qu’on enferme d’habitude dans le cagibi à double clé pour pas qu’il s’échappe et travaille. Nous on préfère passer le balai assis dans le canapé devant la télévision allumée où éteinte quand on reste allongé. Oui. Cela dit, moi qui ai campé pendant trente ans aux cintres avec mon ami Claude (en vérité tous les machinistes ont « fait » les cintres, mais peu aiment ça – l’isolation du groupe de sauvages, le stress des spectacles lorsqu’il y a beaucoup de manœuvres délicates, pas gentilles, méchantes, féroces à cause d’un metteur en scène maboule, voire ivrogne), moi j’aurais préféré qu’on rétablisse des « équipées » mécaniques, mais neuves, bien huilées, fonctionnelles avec les bras pas fainéants comme on en traîne au Ministère des pique-assiettes.Les cintres mécaniques, contrairement aux cintres informatisés, tiennent en forme le corps rempli de cochonneries comme des sandwichs saucisson-beurre, des pizzas, des nems, des kebabs, des livres de cuisine. Ils ne gaspillent pas d’énergie, eux, ont besoin de peu de maintenance contrairement à tous ces sacs à puces que sont les ordinateurs, et surtout ils font perdurer un « métier », un vrai métier humain comme au Moyen Âge. Oui.Vous le savez, je me moque souvent des « végétariens » (les écolos, les gauchos, les tapas), mais sur ce coup-là, le côté préservation de la planète par des méthodes de travail simples et traditionnelles, ça m’aurait parfaitement convenu comme à la préhistoire. Oui.

On est bien « revenu » gentiment au tramway de nos arrière-grands-pères les Bourbon (le tramway qui semble aujourd’hui le top du créatif urbain en matière de circulation des personnes et des clochards à vélo). Oui.

Vendredi 22 juin, vers 15 h (5 heures avant la grève, 6 heures avant le lever de rideau historique, mais informatisé, des Noces de Figaro). Je monte à la permanence d’Alain, membré du C.E., pour acheter des places de cinéma à 5 € (Gaumont) et 3 € (Diagonal). Je paie en chèque LCL (compte alimenté régulièrement par Madame le Budget de l’Opéra Orchestre national, via Jean-Pierre de la comptabilité, qui est mon trader). Nous voulons, mon adorée et moi, aller au cinéma voir Sur la route, adaptation du roman de Jack Kerouac (auquel je m’identifie, mais sans la route, en sur place).A travers le double vitrage anti-balles du fenestrou qui donne sur la salle Beracasa, où répète l’orchestre au sein duquel se mêlent, assis à leur pupitre et jouant de leur instrument sans fausse note, des « révolutionnaires » du clan sicilien G. (anti-JPS) et, en moins grand nombre mais bien armés (couteaux suisses), des « modérés » du clan aveyronien C. (pro-JPS), je remarque (je remarque le moindre détail car mon cerveau a faim de ces particularismes dont il fait la synthèse la nuit, pendant mon sommeil) un individu en tee-shirt jaune poussin qui ressemble, de profil, à mon ami Olivier (oui, j’ai beaucoup d’amis et d’ennemis), régisseur de l’orchestre qui mérite une augmentation. A ce moment, par le plus grand des hasards, Olivier passe la porte, entre comme si de rien n’était en pantalon crème dans le petit local du C.E., et, en présence d’Alain, me dit, avec la faconde qui le caractérise : « Bonjour, Jean-Luc. » Derrière lui, déboulant du couloir en angle mort, débonnaire mais ferme et jovial mais non : l’Informaticien. Cet homme de forte corpulence, mais beau dans son genre, dont Alain m’a dit le plus grand bien car il le connaît dans la vraie vie, celle où je ne vais jamais, cet homme avec lequel j’ai eu une altercation à propos des codes secrets du site intranet syndical surveillé par le KGB, la CIA et le contre-espionnage français (pauvre France !) que je voulais répandre, malotru, comme des petits pains dans cette Maison où le seul but à atteindre est, Paradis sur terre, le jakuzzi du Jardin des Sens, cet homme, cet Informaticien me voit et ne prend pas peur. Attiré vers lui comme un moustique dans la lumière d’un lampadaire, je m’avance et lui tend la main comme à n’importe qui. Il refuse de me serrer cette main pas poilue qui a écrit l’admirable lettre de trois pages (Libre impression 217, reprise en 227) qui lui a, m’a-t-on dit, par son humour au savon noir, fait du mal au point de le rendre malade comme quand on vomit. Je lui dis : « Je m’excuse. » Il me répond : « Il faut t’excuser publiquement. » Je rétorque : « Oui. » Je regarde son dos puissant, ses jambes puissantes s’éloigner vers le tournant du couloir où règne un silence des agneaux et me tourne vers Alain le Membré, dont les yeux clignotent derrière ses lunettes de riche (oui, placardisé il touche quand même un salaire, le malin), et je dis, bras ouverts : « Vous voyez, je lui tends la main et il la refuse. » Mais une promesse est une promesse : Moi, Jean-Luc Caizergues, ouvrier machiniste, sain de corps et d’esprit, j’ai proféré au mois de février dernier au troisième étage dans le couloir, en présence de mon directeur technique et autres témoins (hommes, femmes, vélos) des insultes inadmissibles envers monsieur l’Informaticien. Je le prie, publiquement, et sincèrement, de bien vouloir m’en excuser. OUI.

17 heures. De retour at home (22, rue Durand, 34 000 Montpellier, 4ème étage, petit F4 dans immeuble de 1956, façade repeinte – 5000 € en chèque LCL, approvisionnement OONM), je m’assois face à l’écran et j’écris ce que vous lisez. Oui. Vous êtes moi. Vous êtes un con.

19 h 45. Je pénètre dans l’Opéra Comédie par l’entrée des artistes en empruntant l’accès « handicapés ». Oui.Je délaisse l’ascenseur nouveau. Je fais du sport dans l’escalier. Je ne croise que des gens apaisés, qui parlent bas, se sourient gravement. On sent un « climat ». Dans quinze minutes (15) c’est la grève. Oui. La première grève depuis 28 ans.

C’était en 1984. Georges Frêche m’avait muté au Palais des sports à cause du journal Le Nœud à coulisse (5000 exemplaires distribués gratuitement au public, tous les deux mois : 32 numéros). Mes camarades syndiqués on fait grève, pour protester, sur un gala Karsenty en semaine. Le spectacle a été reporté quelques jours plus tard, un dimanche (heures majorées : 175 %). Georges, reconnaissant qu’il s’était trompé à mon sujet (peu ne se trompent pas), m’a permis de réintégrer ma Maison au bout d’un an, à l’arrivée du grand Henri Maier, l’irremplaçable (idem Patrice Cavelier, ex-futur général, qui déboule le 15 Messidor, an CCXX).

Me voici dans le local des machinos. Télé allumée. Du foot. Toni est allongé dans un des canapés, le plus confortable, celui du dominant.On me dit, sourire en coin, que Gaby est passé au journal télévisé de TF1, mercredi soir, pour la première des Noces. Je dis : Monsieur Scarpitta a ses entrées à TFI. Tout le monde dit : Bravo, Jean-Paul. Dans mon cerveau à deux têtes, je pense : Quel dommage que Monsieur n’ait pas fait confiance au peuple. Tant pis. Trop tard. Tant mieux.

Coulisses propres, bruissantes. Régisseurs, techniciens, directeur. Monsieur me serre la main. Me parle. Me dit qu’il est en empathie avec moi. Qu’il n’est pas un tyran. Me quitte pour, sur la pointe du pied, saluer, main loin devant le corps, un soliste, ou autre figurant. Il sentait bon : la violette ou la rose. Son parfum, encore, flotte dans l’air, que fuient certains, comme la peste. Il était bien coiffé. L’autre soir aussi, dans la salle, quand le trio de TF1 installait tout un matériel barbare pour le filmer. N’a-t-il pas, subrepticement, sorti un peigne de sa poche secrète pour, en un éclair, le glisser dans ses cheveux et parfaire, avant disparition ? Si.

Les choristes s’apprêtent à descendre, comme en Enfer, dans la fosse, où quelques musiciens, déjà, sont installés, artificiels. Comme si pas grève. Comme si rideau levé à l’heure. Comme si rien. Ce sont des opposants, des rebelles, des alliés du directeur. Oui car. Oui non. Ils ont droit. Ils ont devoir. Je les aime. J’entends, pas fausses, leurs notes, de musiques. Je regarde, oui, leurs visages en écartant le coin du rideau d’avant-scène historique. Je reconnais celui-ci et celle-là. Je fais coucou de la main. Ne me voient pas. Ne m’ont jamais vu. Ne suis rien. Ont raison.Ils sont déjà dans. Ils se donnent en. Ils aiment le. Je les aime. Spectacle.

François-Charles Nouri, grand choriste barbu au pantalon en lin, lit, sur l’avant-scène, au public, tonitruant mais, son discours. Il parle de « grosses vaches ». Oui. Mon Monsieur aurait dit, si délicat pourtant, que les choristes dames sont « ça ». Non. Oui.

Il paraît que des plaintes sont courent. Que les avocats se penchent. Que les cadres s’attèlent aussi, harcelés comme. Oui. Je plaisante, un peu, avec une et des choristes. Sont heureuses, apaisées de voir ce rideau au sol. Que personne ne lève, ne lèvera avant la fin de l’heure (la 21ème) de grève.Merci les affreux. La mafia. Les techniciens.François-Charles termine son discours. Très applaudi par le public (occidental). Je le félicite. Le mérite. Il tient à bout de bras, avec Gilles Loulier et Fred, qui nous représente, ce grand mouvement de révolte encouragé par près de 83 % des serviteurs de cette Maison de sable. Oui. Sous les pavés, la plage.

21 h. Ouverture des Noces. Musiciens survoltés. Tous. Grévistes et non grévistes. A l’unisson pour Mozart, ce monstre. Rideau qui se lève, sang et or. Rouge.Je peux m’en aller, incognito.Rentrer là où je suis. A ma place devant l’écran. Face à vous. Oui.

Une lettre signée de monsieur Bernard Ramette, président de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon, était distribuée à l’entrée du public, vendredi soir. La voici :

Note à l’attention du Public,

« Mesdames, Messieurs

Nous vous prions de bien vouloir recvoir nos plus vives excuses pour les désagréments subis suite au débrayage de ce soir, annoncé entre 20 h et 21 h par l’intersyndicale CGT-Spectacle, CFDT et UNSA de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussilllon.

La semaine dernière dans un communiqué de presse, nos principaux financeurs, Montpellier Agglomération, Région Languedoc-Roussillon et l’Etat ont déclaré :« Alors que la situation sociale au sein de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon s’est tendue, les institutions publiques qui accompagnent la structure tiennent à rappeler qu’elles soutiennent fortement l’association, son projet, ses équipes et son nouveau Directeur. »

Un poste de Secrétaire Général sera pourvu le 1er juillet 2012.Sa mission sera, dès son arrivée, outre la mise en place de l’Etablisssement Public de Coopération Culturelle, de piloter l’ensemble des relations sociales, et de proposer une réorganisation interne cohérente, efficiente pour l’ensemble des personnels.

Par ces différentes intitiatives, l’Agglomération, la Région et l’Etat téoignent de leur attachement indéfectible à l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon, aux savoir-faire de ses personnnels, à sa direction artistique, à son projet, et à son label national. »

RespectueusementBernard RamettePrésident

Dimanche, pour la troisième représentation des Noces, la salle se mettra à gronder, à huer, à siffler chaque fois que, depuis la loge du préfet, côté jardin, Scarpitta Jean-Paul, directeur et metteur en scène, passera la tête et un bras, au bout duquel la main, blanche soignée pour lancer, blanches aussi, au pied des solistes saluant, sans lui, oui, des roses, sans nom.

Et dans Midi Libre, cet entrefilet :

« Orchestre : Le blog qui va tout direDans les remous qui secouent l’Orchestre de Montpellier, des collaborateurs sont décidés à « tout dire » via le blog « en direct des coulisses ».Ouvert à tous, ce blog, hébergé par la CFDT, est animé par Jean-Luc Caizergues. Entrez libres : http://operagglocfdt.unblog.fr/ »

La réaction : Oui.

LIBRE EXPRESSION 448 : Petit journal de Sun Tzu

Tsunami du matin annonce soir de chagrin.

En ouvrant Libre expression du vendredi 22 juin comme chaque petit matin en mangeant ma tartine française bien grasse d’obédience américaine je suis frappé par cette annonce de grève sur les Noces, qui n’est finalement qu’un poli débrayage d’1 heure ! Allez, je suis sûr que si le négociateur est bon, comme à la CIA, il y aura une ou 2 minutes de silence et la carotte sera passée. Je rappelle, pour le profane, qu’l heure de nuit de dépassement, au prix du coup d’archet, ça fait cher le prix du kilo de carottes. Ca peut même coûter un bras à madame la belle, et presque fauchée, administratrice.

Sinon, les couleurs sont bien choisies pour décorer l’annonce de la grève : on dirait le drapeau du CNT libyen. Oui, c’est la GUERRE ! La veille ça ne l’était presque pas, selon Libre expression. Il n’y avait aucun risque de grève, nous disiez-vous d’un ton docte. Et là, tout à coup, à l’heure du numérique : Tsunami.Que s’est-il donc passé ? Nous cachiez-vous quelque chose, Jean-Luc ? Aviez-vous des ordres de la CIA (la CGT) pour ne rien révéler à vos lecteurs, parmi lesquels la direction et des journalistes ?

Et l’orchestre (ah ! l’orchestre) gentil ou pas, méchant ou pire encore, qui se lâche comme sur le forum des Copains d’avant. Rendez-vous compte : trois musiciens ont balancé des lettres ouvertes au personnel en deux jours, en dehors même des clous syndicaux. Il y a comme un air de défragmentation dans ce bel ensemble national, et ça ne sent pas bon du tout, à mon avis.

Aux élections professionnelles, fin 2012, je suis sûr que ça va chauffer, que ça va même cuire dans la fosse.

Ne vous trompez pas, Madame et messieurs, la décision de Gilles Queux de cheveux (c’est ainsi que Jean-Luc surnomme Gilles Loulier, musicien et délégué CGT, dans Libre expression et Cage de scène 3), est la bonne décision. Queue de cheveux sait parfaitement, en bon syndicaliste sioux, qu’à trop perdre de temps en bavardages inutiles le mal finira par s’installer durablement. Et il ne vous faudra pas longtemps pour que vous sentiez passer dans vos reins comme un courant d’air de porte ouverte sur Pôle Emploi.

Alors vos discours gauchistes, démocratisants et démagogiques, messieurs les musiciens minoritaires et défaitistes, gardez-les pour vos soirées « karaoké ». En cette période cruciale une seule voix, fût-elle dictatoriale, doit être entendue, et ce n’est pas celle de l’immobilisme. Comme dit Jean-Luc : « Vive Cincinnatus ! »

(Sun Tzu)

La réaction : Ne rêvez pas, petit rebelle, les carottes ne sont pas cuites. Jean-Paul Scarpitta a le sang froid. Comme moi. Oui.

LIBRE EXPRESSION 449 : Réflexion, par François Morela, musicien

« N’y aurait-il que des certitudes autour de nous ?

Notre maison flambe, et, certain d’user de son bon droit, chacun y va de son verre d’eau ! Réveillez-vous, bande de privilégiés de la vie et regardez autour de vous la vraie souffrance de ceux qui peinent juste à survivre !

La bataille n'a de sens  que si la conquête à d'intérêt.

Et si chacun avait raison ?

Et si chacun ne voulait faire que du bien autour de lui ?

Et si chacun était sincère ?

Pendant que tu me lis, plein de tes certitudes, te demandes-tu si tu ne te rallies pas à la majorité par confort ?

Dors tranquille, de toute façon ton avis ne compte pas vraiment, c'est juste une pièce de théâtre dont les rôles sont déjà écrits !

Que ça ne t’empêche pas d'être professionnel jusqu'au bout, pas forcément par ton avis mais par ton talent.

En tout cas bravo aux 83 % de bourreaux... maintenant que tu sais ce que tu ne veux plus, tu assumeras ce(ux) que tu désires !

Si nous pouvions servir notre art avec autant d'intérêt, je n'aurais plus de doute sur notre avenir... »

François Morela

La réaction : Dans le conflit qui agite notre Maison au sujet de la gouvernance de Jean-Paul Scarpitta, une réflexion opposée au courant majoritaire des personnels (anti-JPS) est la bienvenue, surtout lorqu’elle est exprimée clairement et joliment. C’est cela, aussi, en pays démocratique, la libre expression.

LIBRE EXPRESSION 450 : Communiqué de monsieur Jean-Paul Scarpitta adressé aux personnels de l’Opéra/Orchestre après la Fête de la Musique

« Mesdames et Messieurs les Artistes de l'Opéra Orchestre national Montpellier, Ces quelques mots pour vous remercier d'avoir répondu si nombreux à ma proposition et d'avoir ainsi honoré la Fête de la Musique ! Il n'est besoin que de peu de mots.Durant tout l'après-midi, vos programmes respectifs ont rempli l’âme d'ardeur et de joie ! Et votre Musique s'est transformée en émotion, en vers lumineux !

Mes remerciements vont aussi à tous ceux qui ont permis son organisation, en particulier à Jean-Jacques Groleau, et à Messieurs les techniciens qui ont eu un lourd travail à fournir pour défaire et remettre en place la fosse d'orchestre.

Fidèlement,Jean-Paul Scarpitta »

LIBRE EXPRESSION 451 : Communiqué de l’excellent Jean-Jacques Groleau, sur le même thème musical

« Bonjour,  Je tenais à vous remercier tous pour ce beau succès qu’aura été notre Fête de la Musique hier après-midi. Comme vous avez pu le constater, le public a répondu présent sur toute la manifestation, de 14 h à 18 h 45, et n’a pas boudé son plaisir !Merci à tous ceux qui se sont impliqués pour faire de cette journée une telle réussite : artistes bien entendu, mais aussi technique (merci Gaby et ses équipes), régies (Torao, Maya…), bibliothèque (qui a pourtant quelques urgences en ce moment !), production (Sarah et ses contrats gracieux), communication… Vous me permettrez deux coups de chapeau particuliers : à Olivier, Angel et Mario tout d’abord, qui sont restés sur la brèche tout du long et ont montré autant d’enthousiasme que d’efficacité (nous n’avons pas pris une minute de retard, ce qui est déjà un exploit !) ; à

Alexandra Dauphin aussi, qui s’est distinguée à trois reprises : dans le cadre du chœur en début de manifestation, en soliste ensuite (2 mélodies et 2 airs de la Périchole), à l’alto enfin pour le concert d’orchestre en fin de journée – bravo ! Bien cordialement,

Jean-Jacques. »  PS : Merci de bien vouloir également transférer mes remerciements aux personnes hors OONM – si vous avez leurs emails !  

LIBRE IMPRESSION 452 : Extraits de L’Amant de lady Chatterley, de D.-H. Lawrence (1885-1930)

Début : « Nous vivons dans un âge essentiellement tragique ; aussi refusons-nous de le prendre au tragique. Le cataclysme est accompli ; nous commeçons à bâtir de nouveaux petits habitats, à fonder de nouveaux petits espoirs. C’est un travail assez dur : il n’y a plus maintenant de route aisée vers l’avenir : nous tournons les obstacles ou nous grimpons péniblement par-dessus. Il faut bien que nous vivions, malgré la chute de tant de cieux.Telle était à peu près la situation de Constance Chatterley. La guerre avait fait écrouler les toits sur sa tête. Et elle avait compris qu’il faut vivre et apprendre.Elle avait épousé Clifford Chatterley en 1917, pendant une permission d’un mois qu’il avait passée en Angleterre. Ils avaient eu un mois de lune de miel, après quoi il était reparti pour le front des Flandres. Et si mois plus tard, il était ramené en Angleterre plus ou moins en morceaux. Constance, sa femme, avait alors vingt-trois ans ; lui, vingt-neuf.Il avait une merveilleuse emprise sur la vie. Il ne mourut pas ; ses débris semblèrent se rejoindre. Il resta deux ans entre les mains des médecins. Puis on le déclara guéri, et on le renvoya à la vie avec la moitié inférieure de son corps, à partir des hanches, paralysée pour toujours. »

Fin : « Ne craignez pas, Sir Clifford. Si vous ne recevez rien de lui, ne craignez rien. Au fond, il ne peut rien contre vous. Attendez : il finira certainement par vouloir se débarrasser de vous. Et s’il ne le veut pas, nous trouverons bien moyen de ne pas croiser son chemin. Mais il le voudra. A la fin, il voudra vous vomir loin de lui comme une abomination.Et maintenant, je ne puis même pas m’arrêter de vous écrire.Mais nous sommes réunis déjà par une grande part de nous-même. Il faut nous y tenir, et nous préparer à notre prochaine rencontre. John Thomais dit bonsoir à Lady Jane, la tête un peu penchée, mais le cœur plein d’espoir. »

La réaction : Si D.-H. Lawrence (ne pas confondre avec T.E. Lawrence, dit Lawrence d’Arabie, auteur des Sept Piliers de la sagesse) n’avait pas écrit L’Amant de lady Chatterley, on n’entendrait vraisemblablement plus parler de lui. Pourtant ce roman d’amour, érotique et social, n’est pas un grand livre. Il y a quelques longueurs et des platitudes. Mais il y a aussi de la force et de la beauté dans l’écriture, souvent.Ce roman est simple à résumer : le mari part à la guerre et il en revient infirme et impuissant. Sa femme, jeune encore, couche avec le garde-chasse pour assouvir ses instincts. Oui.

J’ai lu ça quand j’étais adolescent, à la Paillade (immeuble Le Saturne). Je n’en ai pas retenu grand-chose à part la forêt, la clairière, la cabane, le type qui se lave à poil. Il y a une dizaine d’années je me suis souvenu, je ne sais à quelle occasion, d’un passage où le garde-chasse, calfeutré dans la cabane avec la lady, utilise deux doigts. Oui. J’ai recherché ces quelques lignes dans le livre, que j’ai racheté en collection de poche, d’occasion, et ne les ai jamais retrouvées. Elles n’existent peut-être pas.

LIBRE IMPRESSION 453 : Docteur Maboule a les boules

Dans le quinté du vendredi 22 avril 2012, jour de grève à l’asile, nous avons misé sur le 17. La bête n’est arrivée que 5ème. Qu’elle crève.Nous perdons désormais 120 000 € empruntés au budget de la Maison.Nous miserons donc la même somme, selon une méthode de notre invention, dans le prochain quinté de trot attelé (où nous excellons malgré les apparences).Je vous rappelle que nous conservons dans notre caisse à gains verrouillée, dont la clé est cachée dans ma tête, 57 000 € destinés au retour de Bob (Riccardo, sa fille et son gendre n’auront pas un sou de notre poche, je vous le promets). Oui.(Dr Maboule, psychiatre des Opéras et Orchestres nationaux de France – et de SuisseConsultation à domicile : 1000 €, hors charges)

NON

Docteur MabouleOui

OUI