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Cham, engagera les pharmacologues et les medecins 8 examiner et essayer la drogue dans leurs recherches. Les actions mentionnees ci-dessus, les connais- sances chimiques et pharmacologiques encore trPs incomplPtes, miritent un examen nouveau avec les methodes modernes en vue d’une utilisation therapen- tique plus etendue. GALEGAE HERBA pnr E. F. Steiuzmetz, Dr-is-Sc. GALEGA l) OFFICINALIS ?) L i m e (synonyme incorrect: Rutd caplaria “) ) est une plante herbacee vivace qui appartient 8 la famille des Papilionacees. Elle depasse souvent 1 mPtre de hauteur et forme d’assez grosses touffes. Elle est presque ou entierement sans poils, 8 fleurs papilionackes, de couleur bleuitre, parfois blanche ou panachke, disposees en grappes allongees, plus longues que les feuilles correspondantes. Les feuilles sont composkes de 11 8 17 folioles obtuses ou aigues, longues de I,> 2 4 cm. et larges de 4 8 15 mm. Aux fleurs succPdent des gousses cylindriques tres gtroites contenant de nom- breuses petites graines. La plante croit spontanement en Europe, de 1’Espagne 8 1’Asie jusqu’en Perse, dans les prgs, au bord des ruisseaux et des fosses. Elle est trPs ripandue dans une large zone bordant la region miditerraneenne. La plante a Ct6 cultivie dans quelques pays sud-americains, par exemple au Bresil. Les fleurs sont dgpourvues de nectar, mais fournissent du pollen aux abeilles. La plante est connue sous les noms communs suivants: Anglais : Goat’s Rue, French Honeysuckle. Francais : Galega, Rue des chPvres, LavarrPse, LavanPse, VanPse. NGerlandais: Galigaan, Vlakkenkruid. Italien : Capraggine, Lavanese, Avanese. Allemand : Geissraute, Geissklee, Ziegenraute, Suchtkraut, Bockskraut, Danois : Stregbaelg. Espagnol : Ruda cabruna, Caprago, Indigo falso. Turc : sutotu. La plante comme les graines contiennent: galkgine (alcalo’ide), identifiee par Tanyet (1914), qui d’aprPs E. Spneth est un dkrivk de la guanidine (une isoamyle-guanidine) ; galutgoline (glucoside decomposable en glucose et lutioline) ; une substance amPre; une huile grasse; tanin; saponine; saccharose; stachyose. Au 18Pme siPcle en Allemagne on a tent6 la culture du Galkga en grand comme fourrage, dans le but d’augmenter la skcretion lactee chez les vaches, etc. TrPs jeune, la plante est mangee par le bitail; plus tard, il la ddaisse. On a Pockenraute. 422 Pharmaceutical Biology Downloaded from informahealthcare.com by University of Auckland on 11/19/14 For personal use only.

Galegae Herba

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Cham, engagera les pharmacologues et les medecins 8 examiner et essayer la drogue dans leurs recherches. Les actions mentionnees ci-dessus, les connais- sances chimiques et pharmacologiques encore trPs incomplPtes, miritent un examen nouveau avec les methodes modernes en vue d’une utilisation therapen- tique plus etendue.

GALEGAE HERBA pnr E. F . Steiuzmetz, Dr-is-Sc.

GALEGA l ) OFFICINALIS ?) Lime (synonyme incorrect: Rutd caplaria “) ) est une plante herbacee vivace qui appartient 8 la famille des Papilionacees. Elle depasse souvent 1 mPtre de hauteur et forme d’assez grosses touffes. Elle est presque ou entierement sans poils, 8 fleurs papilionackes, de couleur bleuitre, parfois blanche ou panachke, disposees en grappes allongees, plus longues que les feuilles correspondantes. Les feuilles sont composkes de 11 8 17 folioles obtuses ou aigues, longues de I , > 2 4 cm. et larges de 4 8 15 mm. Aux fleurs succPdent des gousses cylindriques tres gtroites contenant de nom- breuses petites graines. La plante croit spontanement en Europe, de 1’Espagne 8 1’Asie jusqu’en Perse, dans les prgs, au bord des ruisseaux et des fosses. Elle est trPs ripandue dans une large zone bordant la region miditerraneenne. La plante a Ct6 cultivie dans quelques pays sud-americains, par exemple au Bresil. Les fleurs sont dgpourvues de nectar, mais fournissent du pollen aux abeilles. La plante est connue sous les noms communs suivants: Anglais : Goat’s Rue, French Honeysuckle. Francais : Galega, Rue des chPvres, LavarrPse, LavanPse, VanPse. NGerlandais: Galigaan, Vlakkenkruid. Italien : Capraggine, Lavanese, Avanese. Allemand : Geissraute, Geissklee, Ziegenraute, Suchtkraut, Bockskraut,

Danois : Stregbaelg. Espagnol : Ruda cabruna, Caprago, Indigo falso. Turc : sutotu. La plante comme les graines contiennent: galkgine (alcalo’ide), identifiee par Tanyet (1914), qui d’aprPs E. Spneth est un dkrivk de la guanidine (une isoamyle-guanidine) ; galutgoline (glucoside decomposable en glucose et lutioline) ; une substance amPre; une huile grasse; tanin; saponine; saccharose; stachyose. Au 18Pme siPcle en Allemagne on a tent6 la culture du Galkga en grand comme fourrage, dans le but d’augmenter la skcretion lactee chez les vaches, etc. TrPs jeune, la plante est mangee par le bitail; plus tard, il la ddaisse. On a

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enregistre des accidents (meme des paralysies) conskcuti fs 2 sa consommation par les moutons. On a beaucoup vantk la plante comme galactogPne et aujourd’hui encore, en Suisse et ailleurs, on emploie son extrait pour augmenter la secr2tion lactee chez les femmes. On emploie de meme des infusions des parties airiennes de la plante fraiche fleurie, rkcoltke en Juillet/Aotit, ou de la plante sechee. Quelques industries pharmaceutiyues en Europe preparent avec I’extrait de Galkga des spkcialitks sous forme de granules avec du lactose; une cuillerke 5 thk contient environ 0,5 g. d’extrait; les granulks sont pris en cas d’agalactie aux doses de 2-s cuillerees par jour. Cette propriete galactogPne a et6 ktudi6e par GiLLet-Dumitte, Cawon de I u CawiPl-e et Mnie 0. G~.i?ziewitch. C. B. lnvel-ni (1933) la considPre comme solidement ktablie et trPs energique. La production lactee augmente, sous l’influence de Galkga, de 35 5 50 p. 100, et se maintient encore 2 ou 3 jours aprPs cessation du traitement. Comme la drogue favorise le dkveloppement des glandes mammaires, elle est de nature de developper les seins et 2 former la poitrine. L’action sur la skcretion lactee est admise par Pic et Bonnwozo. (1923) et par W’. Ripperger (1937) qui indique l’infusion de 100 g. de plante fraiche par litre d’eau. En 1923, CoLlip trouva que certaines plantes (par exemple les feuilles de Vacciizizm myl.tillzf.r, les gousses de PhdseolrLs ~rdgal-is, l’herbe de Poteiztilld uzil-eli, l’herbe et les graines de GuLegu officir-zulis et plusieurs autres) contiennent des substances posskdant une action ressemblant 2 celle de l’insuline, quoique considerablement moins forte et plus incertaine que cette derniere. I1 nommait ces substances glucokinines, dont les propriites se rapprochent de celles de la guanidine. Ces glucokinines ne sont pas sans danger. Elles n’influencent pas l’assimilation du sucre de la meme maniere physiologique que l’insuline, mais directement par une action toxique sur le foie. Hrubrzei., pharmacologue de Berlin, a dkmontrk que l’administration prolongke de plantes contenant des glucokinines produit des intoxications par l’hydroquinone. Cependant, des recherches plus recentes ont dkmontre que le Galkga n’est nullement dkpourvu d’efficacite medicamenteuse, en particulier comme anti- diabktique. Sa reputation comme plante hypoglycemiante parait solidement ktablie 5 la suite de travaux de G. T a w e t en collaboration avec Simonrzet. La galigine provoque, chez les lapins, une hypoglyckmie pouvant aller j usqu’5 des crises mortelles rappelant les crises insuliniennes. Ces resultats de I’expiri- mentation physiologique ont ;ti. confirm& cliniquement par G. Pmtul-ier et par G, Hmgotzot, q u i ont vu la galigine agir, non seulement en favorisant le mktabolisme des glucides, mais aussi en activant celui des protides et des lipides. Ainsi s’explique l’utilitk du Galiga pour augmenter la tolerance 2 l’kgard des

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glucides, pour permettre d’elargir le regime des diabetiques, pour soigner les diabPtes insulino-resistants, oh il parait constituer le meilleur succidane de l’insuline dans les cas oil l’acidose est B redouter. En se basant sur leurs observations cliniques, Pm.tzwier et Hagonot ( 1735) sont arrives aux con- clusions suivantes: le Gal6ga ne peut remplacer l’insuline, q u i reste le moyen therapeutique de choix contre le diabete grave. Dans le diabete b h i n , surtout des vieillards, le Gal@ peut permettre un certain adoucissement du regime. I1 se recommande dans les cas refractaires B l’insuline et paralldement i celle-ci. I1 n’existe ni contre-indication ni consequences fiicheuses dues B de doses excessives, comme cela se produit pour la synthaline. Dans les cas graves, il est remarquable que l’influence sur l’acidose se manifeste plus fortement que l’abaissement parallde de la teneur en sucre du sang et de l’urine, ce qui permet une considerable 6conomie d’insuline. Remarquable 6galement est l’action du Galkga sur les cellules hipatiques. Comme antidiabetique, aprPs avoir beaucoup vant6 puis delaissi, la galkgine - alcaloi‘de du Gal6ga - on a reconnu l’efficacit6 de la plante elle-mcme. M , SteixndeL (1734) l’a utilisk pendant des annees, comme agent auxiliaire, sur ses diabetiques et en a obtenu d’excellents risultats, sans aucun inconvenient secondaire. La plante elle-meme ainsi employee, sans pouvoir pretendre aux memes succPs reguliers que la galegine, prksente du moins l’avantage d’etre plus facile B tolerer. D’aprPs 0. Ger.r/ier (173 l ) , la galegine, aprPs une passagPre hyperglycemie due B son action excitante sur le sympathique, produit un abaissement durable de la glvcimie, peut-Stre par une excitation du vague sur les ilots de Langerhans. D’aprPs W . Peyei. (1934) cette action de la gal6gine, moins inergique que celle de la svnthaline (autre derive de la guanidine = dhmetylene-guanidine, introduite par Frn~zk: dam la therapeutique de la diabi.te) manque cependant de replarite, tandis que d’aprcs H . Reiplwein elle peut, suivant les doses et les preparations, produire de l’hyper- ou de l’hypoglycemie. Finalenient cet alcaloi’de n’a r e p aucune application pratique. D’oh 1’intkrSt de la plante entiPre elle-meme (parties airiennes). Des recherches r6centes ont 6t6 effectuees 2 Toulouse par M. Sendi.riil, D, Viment, M. Sendrd-Pesqzit: et M. Mnhoiix (1961) dans le but d’observer les modifications structurales du pancreas sur le cobaye trait6 par l’extrait de Galiga. Les risultats cytologiques, d’ailleurs inconstants, ont montre, dans quelques cas, un remaniement cellulaire des il6ts de Langerhans, avec n6o- formation d’il8ts et pridominance des cellules B insulinogPnes. Comme d6coction antidiabetique on emploie le Gal6ga coupe me16 B quantitk igale de graines de la plante: I forte cuillerge B cafi pour une tasse d’eau froide; faire chauffer jusqu’g 6bullition et laisser 10 minutes en contact. Cette

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boisson n’est pas dgsagreable (quelque peu amere et astringente, mais inodore) et n’entraine aucune consequence fkheuse; elle est prise i la dose d’une tasse, trois fois par jour, avant les repas. On emploie igalement l’extrait fluidc aux doses de 50-100 gouttes, prises au debut des repas par piriodes de 8 jours avec des pkriodes de repos d’egale duree. On utilise aussi le sirop (50 g. d’extrait pour 1.000 g. de sirop) : 4 i 5 cuillerkes i soupe par jour. Comme potion hvpoglyckmiante, Derdzix recommande: extrait mou de Galkga 20 grammes glyckrine neutre 50 grammes eau Q.s.P. 300 cc. (une cuilIer6e 5 soupe 2 fois par jour). L’infusion (10 p. 200) de Gal6ga est aussi legerement diuritique (action due i sa teneur en saponine) et 16gi.rernent sudorifique; dans ce but on peut egalement emplover I’extrait fluide aux doses de 0,3 i 0,6 g. En rksumk, on peut dire que la decoction et l’extrait de la plante enticre posscdent des propri6tes medicinales utiles surtout dans le traitement de I’agalactie, de la glycosurie et du diabi.te bknin; i titre accessoire enfin, dam le diabcte grave en plus des injections d’insuline. I1 semble prudent de ne pas utiliser l’alcaloide galegine isole de la plante.

1) vieux nom de la plante, probablement dCrivC du mot grec gala = lait + agei:n = produire; une plante favorisant la sCcrCtion IactCe et I’accroissant.

2 , mhdicamenteux. 3) du Latin capra = chkvre; une plante mangCe par les chivres.

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