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LE SYNDROME DE FLORENCE On l’appelle Florence-La-Belle. Derrière son profil de grande séductrice se cache une véritable bombe… à troubler les esprits. On connaissait le syndrome de Peter Pan, celui de Stockholm, voire ce- lui de Jérusalem, mais on demeure plus perplexe devant le phénomène florentin initialement nommé « syn- drome de Stendhal ». « En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, ce qu’on ap- pelle les nerfs à Berlin. La vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber »… C’est le 22 janvier 1817, à la sor- tie de la visite de l’église Santa Croce, que Stendhal se sent défail- lir. Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, il éprouve pour la première fois une violente extase esthétique à la limite du vertige complet, déclenchée par l’exposition à trop de beauté, trop d’art. Certains analysent aujourd’hui ces symptômes liés à un trop plein d’œuvres d’art comme une particu- larité médicale propre à la seule ville de Florence. Le trouble ty- pique du touriste fragile condui- rait le pauvre à l’hôpital, victime d’accélérations du rythme car- diaque, de vertiges, de suffoca- tions ou d’hallucinations. N’y voyez pas là de quelconques effets des célèbres manœuvres flo- rentines qui ont fait la réputa- tion de la ville du temps de la maison de Médicis, mais un pouvoir d’envoûtement propre à cette capi- tale des arts qui aime jouer de ses charmes et s’emparerait ainsi du voyageur affaibli sans ses repères habituels. De Stendhal à Camus Choc esthétique ou overdose de beau- té, peut-on mourir d’art ? Stendhal demeure sous le contrecoup arrivé à ce point d’émotion qu’il énonce des sensations célestes, se sent proche de l’évanouissement, mais demeure bien vivant. Un siècle et deux décennies plus tard, Albert Camus assailli lui aussi par des battements de cœur, se trouve contrairement à son pré- décesseur, porté par la ville de Florence : « Il y a des villes comme Florence (…) qui portent le voyageur, le soutiennent à chaque pas et rendent sa démarche plus légère » Florence ! dit-il ailleurs, un des seuls lieux d’Europe où j’ai compris qu’au cœur de ma révolte dormait un consentement. Du haut des terrasses du jardin de Boboli adjacent au palais Pitti, Camus réalise que  le monde est beau, et hors de lui point de salut, que  le bonheur n’est autre que le simple accord entre un être et l’existence qu’il mène. Il semblerait que la puissance évocatrice de tant de beauté ne l’expose pas au malaise, mais, au contraire, le rende plus fort. L’émoi, il le décrit non face aux monuments ou aux sculptures de la Renaissance, mais à la vue des Flo- rentines : Les roses tardives dans le cloître de Santa Maria Novella et les femmes, ce dimanche matin dans Florence. Les seins libres, les yeux et les lèvres qui vous laissent avec des battements de cœur, la bouche sèche, et une cha- leur aux reins… Florence aujourd’hui A l’aube de 2015, la capitale des arts se plaît toujours à jouer de son super pouvoir en faisant coexister l’art et la vie, la beauté et la mort. A travers sa cathédrale, sa basi- lique, ses galeries, ses palais, son célèbre pont, ses places et ses jardins, elle mêle de façon singulière une certaine forme de tendresse chrétienne et de volupté païenne pour le plus grand bonheur du visiteur venu d’ailleurs. Florence est sans doute l’une des villes les plus partagées sur les blogs. N’ayez crainte, on peut fa- cilement se préparer et se protéger de toute l’émotion liée à la beauté qu’elle dégage pour ne pas avoir à subir de contrecoup. Allez, laissez vous porter hors de votre routine quotidienne et venez visiter avec nous cette ville hors du commun, andiamo ! GAZZETT’AL DENTE / page 1 GAZZETT’AL DENTE - TRIMESTRIEL - 4E TRIM 2014 - EDITEUR RESPONSABLE : MICHELE ROSA 85-87 RUE DU DOYENNE 1180 BRUXELLES - DÉPÔT 1099 BRUXELLES X - P914563 GAZZETTA N°16 - CONCENTRÉ D’HUMEURS ITALIENNES - INVERNO 2014 GAZZETT ´ AL DENTE Image 1: Cathédrale de Florence © foundtheworld Image 2 : Portrait de Stendhal Image 3 : Ponte Vecchio – Florence CC : blmiers2 Image 4 : Sunset, Florence, along the Arno CC : mclcbooks 1 3 4 2 SPECIALE FIRENZE

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Caffè Al Dente - Nos bonnes adresses à Florence - Dario Cecchini, boucher star - Santa Maria Novella - Syndrome de Florence

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LE SYNDROME DE FLORENCE On l’appelle Florence-La-Belle. Derrière son profil de grande séductrice se cache une véritable bombe… à troubler les esprits.

On connaissait le syndrome de Peter Pan, celui de Stockholm, voire ce-lui de Jérusalem, mais on demeure plus perplexe devant le phénomène florentin initialement nommé « syn-drome de Stendhal ».

« En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, ce qu’on ap-pelle les nerfs à Berlin. La vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber »…

C’est le 22 janvier 1817, à la sor-tie de la visite de l’église Santa Croce, que Stendhal se sent défail-lir. Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, il éprouve pour la première fois une violente extase esthétique à la limite du vertige complet, déclenchée par l’exposition à trop de beauté, trop d’art.

Certains analysent aujourd’hui ces symptômes liés à un trop plein d’œuvres d’art comme une particu-larité médicale propre à la seule ville de Florence. Le trouble ty-pique du touriste fragile condui-rait le pauvre à l’hôpital, victime d’accélérations du rythme car-diaque, de vertiges, de suffoca-tions ou d’hallucinations.

N’y voyez pas là de quelconques effets des célèbres manœuvres flo-rentines qui ont fait la réputa-tion de la ville du temps de la maison de Médicis, mais un pouvoir

d’envoûtement propre à cette capi-tale des arts qui aime jouer de ses charmes et s’emparerait ainsi du voyageur affaibli sans ses repères habituels.

De Stendhal à Camus Choc esthétique ou overdose de beau-té, peut-on mourir d’art ? Stendhal demeure sous le contrecoup arrivé à ce point d’émotion qu’il énonce des sensations célestes, se sent proche de l’évanouissement, mais demeure bien vivant.

Un siècle et deux décennies plus tard, Albert Camus assailli lui

aussi par des battements de cœur, se trouve contrairement à son pré-décesseur, porté par la ville de Florence :

« Il y a des villes comme Florence (…) qui portent le voyageur, le soutiennent à chaque pas et rendent sa démarche plus légère »

Florence ! dit-il ailleurs, un des seuls lieux d’Europe où j’ai

compris qu’au cœur de ma révolte dormait un consentement. Du haut des terrasses du jardin de Boboli adjacent au palais Pitti, Camus réalise que  le monde est beau, et hors de lui point de salut, que  le bonheur n’est autre que le simple accord entre un être et l’existence qu’il mène.

Il semblerait que la puissance évocatrice de tant de beauté ne l’expose pas au malaise, mais, au contraire, le rende plus fort.

L’émoi, il le décrit non face aux monuments ou aux sculptures de la Renaissance, mais à la vue des Flo-rentines : Les roses tardives dans le cloître de Santa Maria Novella et les femmes, ce dimanche matin dans Florence. Les seins libres, les yeux et les lèvres qui vous laissent avec des battements de cœur, la bouche sèche, et une cha-leur aux reins…

Florence aujourd’huiA l’aube de 2015, la capitale des arts se plaît toujours à jouer de son super pouvoir en faisant coexister l’art et la vie, la beauté et la mort.

A travers sa cathédrale, sa basi-lique, ses galeries, ses palais, son célèbre pont, ses places et ses jardins, elle mêle de façon singulière une certaine forme de tendresse chrétienne et de volupté païenne pour le plus grand bonheur du visiteur venu d’ailleurs.

Florence est sans doute l’une des villes les plus partagées sur les blogs. N’ayez crainte, on peut fa-cilement se préparer et se protéger de toute l’émotion liée à la beauté

qu’elle dégage pour ne pas avoir à subir de contrecoup. Allez, laissez vous porter hors de votre routine quotidienne et venez visiter avec nous cette ville hors du commun, andiamo !

GAZZETT’AL DENTE / page 1

GAZZETT’AL DENTE - TRIMESTRIEL - 4E TRIM 2014 - EDITEUR RESPONSABLE : MICHELE ROSA 85-87 RUE DU DOYENNE 1180 BRUXELLES - DÉPÔT 1099 BRUXELLES X - P914563

G A Z Z E T T A N ° 1 6 - C O N C E N T R É D ’ H U M E U R S I T A L I E N N E S - I N V E R N O 2 0 1 4

GAZZETT AL DENTE

Image 1 : Cathédrale de Florence © foundtheworld

Image 2 : Portrait de Stendhal

Image 3 : Ponte Vecchio – Florence CC : blmiers2

Image 4 : Sunset, Florence, along the Arno CC : mclcbooks

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SPECIALE FIRENZE

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SANTA MARIA NOVELLA, LE PARFUM DE FLORENCE Florence est une ville qui séduit les esthètes, les romantiques et les nez ! Le début de l’hiver est idéal pour s’y balader - air sec, soleil et touristes discrets - et aller humer les parfums de l’OFFICINA PROFUMO-FARMACEUTICA DI SANTA MARIA NOVELLA.

Il faut bien avouer qu’à certaines pé-riodes de l’année, on repère les lieux en suivant les touristes japonais qui s’y rendent par cars entiers en quête du sacré graal « cosmétique », mais une fois entré dans la célèbre insti-tution florentine, on est saisi par les effluves de parfum et l’impressionnante beauté des lieux qui offrent une vue sur le cloître séculaire du couvent.

400 ans d’existence, imaginez-vous ! Des vitrines et un comptoir inchangés depuis lors. Des fresques. Des boiseries. Des flacons magiques aux étiquettes dorées… Un lieu unique au monde. L’officine fait partie du complexe de la basilique. On y accède au 16 Via della Scala. Sur la porte, quelques lettres : « Farmacia SMN »…

DE FLORENCE à PARISNous avons rencontré Amin Kader, déposi-taire exclusif Santa Maria Novella. Amin Kader a une longue histoire d’amitié avec la Maison florentine depuis 1973, des attaches familiales ici, au Caffè Al

Dente, et des origines méditerranéennes comme nous les aimons. Nous sommes ravis d’avoir pu le distraire de son extrême discrétion pour le faire parler de sa passion pour la Renaissance italienne et, à travers elle, de l’histoire et de la magie de l’Officina, ses remèdes, ses encens, ses parfums…

Ce sont les Frères dominicains, appe-lés à l’époque Frères prêcheurs, qui ont ouvert les lieux au public. Ils soignaient riches et pauvres avec les remèdes miracle de leur jardin, des

herbes médicinales dont ils faisaient des baumes et pommades, des fleurs dont ils composaient des élixirs, essences et eaux parfumées. La renommée des produits s’est étendue partout à travers le monde à tel point qu’ils ont décidé d’ouvrir leur porte au public, C’était en 1612.

Catherine de Médicis fut la première à faire de la pub pour les produits Santa Maria Novella ! Un des mélanges odorants à base d’essence d’agrumes et de berga-mote de Calabre concocté sur commande par les apothicaires dominicains lui a plu. Elle en emporta dans ses malles

jusqu’au Palais du Luxembourg et le fit connaître sous le nom d’Eau de la Reine, « Acqua della Regina ».

Aujourd’hui, quatre siècles plus tard, la Maison Santa Maria Novella, qui a toujours vécu sur sa réputation sans la moindre stratégie publicitaire, se trouve être le nouveau snobisme beauté relaté par la presse tous azimuts. On parle de ces cosmétiques fabriqués dans un couvent comme d’une nouvelle tendance qui consiste à se tartiner de crème à l’encens et à sentir l’église. On évoque l’ « Esprit sain » ou « L’Eglise des produits de beauté »…

En réalité cet engouement nouveau est lié à l’ouverture toute récente et ex-clusive de L’Officina Profumo-Farma-ceutica di Santa Maria Novella au sein de l’espace Beauté du Bon Marché Rive Gauche à Paris. L’histoire est belle et se prolonge…

DE LA PARFUMERIE à L’ŒNOLOGIEAmin Kader est un homme de point de vue. Ses opinions particulières, il ne les délivre qu’au compte-goutte, très secrètement. Ses boutiques parisiennes, rue Guisarde dans le 6ème et rue de la Paix dans le 2ème, sont de magnifiques

Le saviez-vous ? Les surnoms donnés

à la ville de Florence 

Florence-la -Belle Florence, joyau de la

Toscane Florence, capitale

des Arts Florence, berceau de

la Renaissance Florence, cité de

Nénuphars Florence, cité du Lys (le lys rouge figurant sur son

blason) Florence, ville musée

Les autres villes que l’on surnomme Florence 

La Florence provençale

= Aix-en-Provence La Florence du Sud

= Lecce La Florence du Nord

= Dresde La petite Florence du

Nord = Bruges

Le baiser florentin n’est autre qu’un French kiss, un baiser amoureux

mettant en contact lèvres et langues.

Le vase florentin n’est pas originaire

de Florence mais du vieux pays de

Flandre.

Que signifie à la florentine ?

A Florence, on sert les œufs frits

assaisonnés de poivre avec de la pancetta

finement tranchée, de la purée de pommes de terre ou des épinards cuits au beurre. De cette utilisation des épinards, est née l’expression française « à la florentine » pour désigner des œufs présentés sur des épinards étuvés, nappés de sauce

Mornay et gratinés.

« Le Florentin » ou « le Prince » était un surnom donné à

François Mitterrand par ses amis en

référence à l’art de l’esquive illustré sous la Renaissance par des natifs de Florence. On dit aussi que sous le

règne de Mitterrand, le florentisme était devenu un art, une nouvelle école. Ce

terme provient de la manière avec laquelle les Médicis ont régné sur Florence pendant de nombreuses années.

Le florentin est aussi un biscuit

sec à base de miel, d’amandes, d’oranges

et de chocolat, inventé par un

pâtissier travaillant pour les Médicis.

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Nos rituels de soins préférés chez Santa Maria NovellaLe Vinaigre des Sept Voleurs contre les éva-nouissements.

On l’aime pour son nom, mais aussi parce qu’il serait un remède contre ce fameux syndrome de Florence…?

Le pot-pourri, rose, résine, iris, feuilles

d’oliviers, baies de myrte, laurier, tour-nesol, genêt.

Pour amener les sen-teurs des collines de Toscane chez soi, à la maison.

Le talc melograno, c’est à la grenade et à usages multiples.

La Crema Pedestre, men-thol, camphre et huile d’amande amère.

Un must après une jour-née de marche dans Flo-rence, ça rafraîchit, ça décongestionne et ça réactive la circulation pour repartir de plus belle !

L’ Acqua di colonia Russa, masculin et musc. Juste Hummm !

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Du parfum, de la memoire,

de la pensée, du nez, des yeux et

de la popularite !

Des odeurs de nuit, de terre et de sel

rafraîchissaient mes tempes 

-Albert Camus, L’étranger

Le passé a plus de parfum qu’un bosquet de lilas en fleurs

-Proverbe chinois

Parfum, âmes, pensées, secrets : autant de mots pour désigner le monde de

la mémoire

-Sartre, étude sur Baudelaire

Le souvenir est le parfum de l’âme

-George Sand

Le parfum a le pouvoir

extraordinaire de raviver un

souvenir que l’on croyait perdu

depuis longtemps. Cette longévité de la mémoire

olfactive est une des caractéristiques qui le distingue des autres sens comme la

vue et l’ouïe.

-Jean-Paul Guerlain

Voyez-vous, un parfum éveille la pensée.

-Victor Hugo

Une ville ne s’appréhende pas

seulement avec les yeux et les oreilles.

Non c’est d’abord avec le nez, ensuite avec l’estomac, et

finalement avec les nerfs. Les plus fortes sensations sont olfactives.

-Sandor Marai

Notre langage ne vaut rien pour décrire le

monde des odeurs

-Süskind (Le Parfum)

Qu’est-ce que les yeux ? Le veilleur de nuit dans une usine

de parfums.

-André Breton

La popularité, c’est comme le parfum. Un peu, c’est agréable. Faut pas tomber dans le bocal, sinon ça

devient une odeur. On la trimbale partout.

-Coluche

écrins « Renaissance » où règne le plus grand souci du détail précieux. Coutu-rier par vocation enfantine, il a depuis longtemps l’amour des matières nobles. La relation de confiance et d’amitié qu’il noue depuis tant d’années avec l’Officina Profumo-Farmaceutica di Santa Maria Novella est vraisemblablement née de là, de ce goût pour les belles choses et de cette sensibilité parti-culière pour une Maison qui a traversé l’Histoire, nourrie encore aujourd’hui de tout l’imaginaire de la Renaissance italienne.

Ici, au Caffè Al Dente, nous avons l’habitude de respirer les arômes du vin plutôt que les essences de parfum. Œnologues et parfumeurs font tous deux métiers de « nez ». Mais qu’est-ce qui différencie le travail de l’un et de l’autre ? Cette question a déjà été posée à de nombreux spécialistes. Cer-tains voient une grande différence dans le fait que le travail de l’œnologue ne se fait pas sur une matière stable, que lorsqu’on hume un vin, tout est

déterminé par les phénomènes naturels et les aléas climatiques.

Nous avons demandé à Amin Kader son avis sur la question… Pour lui, le parfum est lié au bouquet, à l’aliment, à ce qu’on teste et palpe dans le palais. Le vin, pour lui, se révèle à travers la manière de goûter. Le parfum est du domaine du « sentir », de l’olfactif. Il laisse un sillage d’effluves derrière la personne qui le porte et se déplace. Il nourrit l’âme de celui qui le porte.

DARIO CECCHINI, LE BOUCHER STAR D’À CÔTÉ

Quand j’étais petite et que nous nous baladions dans la Peugeot de mon père à travers les petits villages de France, je demandais de façon constante : « Mais où est la boucherie ? »… Pas la boulan-gerie, ni la librairie, ni le marchand de jouets ou de bonbons, non. La bou-cherie. Allez savoir !

C’est à l’évidence avec une certaine nostalgie d’enfance et des parfums de boucherie française des années 70 où le steak n’était jamais assez épais, que je vous propose ces quelques lignes…

Ici, nous ne sommes pas en France, mais à 34 km de Florence, à Panzano in Chianti, charmante petite ville sur une colline et son célèbre… boucher !

Ma copine Valentine, mon bon sens commun à moi, m’a toujours dit qu’il fallait

traîner dans la cuisine d’un homme qui prépare le repas, et le regarder cui-siner avec un verre de vin. Ici, c’est en quelque sorte dans la cuisine d’un boucher que nous vous entraînons...

Tous nos amis qui résident en été dans la région de Florence se pressent pour dîner dans la boucherie de Dario Cec-chini. Arrivé avant l’heure, bien avant la nouvelle génération des bouchers rock’n’roll, Dario ne fait pas de sa viande une affaire de new style, mais

perpétue l’histoire de huit générations de bouchers de père en fils et sa petite histoire à lui de … 38 ans de métier. Dario a la tête dans les étoiles et les pieds bien ancrés dans sa terre. Cela fait longtemps qu’il sait que boucher, c’est bien plus que couper de la viande. Entre l’homme et l’animal, c’est une grande affaire de respect. Si son bœuf est essentiellement élevé en Catalogne, il a démarré un élevage d’une quaran-taine de bovins de race « chianina » avec l’aide de la famille Manetti (Fat-toria di Fontodi), des bêtes heureuses qui s’égaient entre l’ombre des étables et le soleil des champs.

Chez Dario, on entre par la porte d’en-trée de la boucherie comme on entre dans la cuisine d’un pote, musique, verre de chianti, buffet garni. On y mange assis à des tables communes. Ici c’est l’OFFICINA DELLA BISTECCA, du diver-tissement à l’état pur. On ne fait pas dans l’intime. On écoute Dario faire son show, on regarde la viande cuire au BBQ, on partage ce « banquet d’Astérix » avec des touristes étrangers et on réserve au préalable ! Dario a deux autres res-taurants tout à côté, SOLOCICCIA (tout viande) et DARIO DOC (resto à burgers).

Antica Macelleria CecchiniVia XX Luglio, 11Panzani in ChiantiTel +39 055 852020www.dariocecchini.com

GAZZETT’AL DENTE / page 3

« Le parfum nourrit l’âme de celui qui le porte » — Amin Kader

« En boucherie, comme en musique, le bœuf n’est plus qu’une improvisation collective »

— Laurent Ruquier

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Image 1 : Santa Maria di Novella CC : Robert Kimberly

Image 2 : Produits Santa Maria di Novella CC : Sarmale / Olga

Image 3 : Vieille affiche de la parfumerie Copyright : Foter / CC : Curious Expeditions

Image 4 : Santa Maria di Novella CC : VagabondTravels

Image 5 : Dario Cecchini Copyright : http://www.dariocecchini.com

Image 6 : Dario Cecchini Copyright : http://www.dariocecchini.com

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Nos régions d’italieProdotti locali vicino a Firenze

Spécialité

FinocchionaJ’apprécie plus le pain, le pâté, le saucisson, que les limitations de vi-tesse, disait Jacques Chirac. Ici pas de risque d’excès, on est plongé dans l’extrême douceur de la cam-pagne toscane, quelque part entre Florence et Sienne, avec un zeste de goût sauvage remontant à l’époque médiévale. Déguster la finocchiona, sa-lami typique du coin, à base de graines de fenouil, c’est comme

mordre dans une made-leine de Proust qui ferait remonter toute cette campagne parfu-mée à une époque où, dans les monastères, l’on fabriquait le saucisson favori de Machiavel avec du fenouil plutôt que du poivre, épice alors plus rare et plus chère…

Spécialité

Pecorino ToscanoOn vous parle ici du fromage au lait de brebis. Pas le Roma-no, ni le Sardo, ni le Siciliano, mais ce fromage plus doux qui a pris toute la sua-vité de la région de Florence. On dit qu’il résulte de la combi-naison équilibrée des caractéristiques du climat, du terroir avec ses herbes aux saveurs particulières et du savoir-faire de

l’artisanat local. Certains l’aiment nature, d’autres au poivre ou aux raisins. Quand il est vieux ou mi-vieux, on l’appré-cie aussi avec du miel ou de la confiture. En résumé, beaucoup de caractère, mais tout en délicatesse, comme la terre qui nourrit les brebis !

page 4 / GAZZETT’AL DENTE

Valle d’Aosta

Veneto

Toscana

Marche

UmbriaAbruzzo

Lazio

Sardegna

Piemonte

Liguria

Emilia Romagna

Lombardia

Trentino Alto Adige

Friuli VeneziaGiulia

Spécialité

Fagioli CannelliniFigures emblématiques de la cuisine floren-tine, ces haricots blancs et secs sont surtout présents dans la fameuse Ribolli-ta, soupe classique d’origine paysanne aux choux, haricots

et pain toscan de la veille pour donner du corps. Comme si elle n’en avait pas assez ! L’idée très concrète d’alors était de faire

un plat riche avec

des restes, sur le principe du réchauf-fage du minestrone (découvrez notre re-cette de soupe de ha-ricots blancs, cham-pignons et blettes, page 7).

FIRENZE

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Spécialité

CinghialeA Florence, mis à part le fameux bifteck à la florentine, bistecca alla fiorentina, de nombreux plats sont symbolisés par le « cinghiale », cochon sauvage ou sanglier, qui fait de la ville et de la Toscane un paradis pour les gour-

mands. Les raviolis di cinghiali sont un exemple type de pâtes hivernales farcies au sanglier, à dégus-ter avec un verre de chianti local. Buon appetito e salute !

Spécialité

« Brutti ma Buoni »« Moches, mais bons », tel est leur nom, ce-lui qu’on aime rete-nir. Ils ne sont pas moches, ils n’ont pas un physique facile, c’est différent  ! Ils ressemblent à des petits rochers dif-formes.

On les appelle aus-si « Bruttiboni » ou « Amande de San Cle-mente », biscuits ty-piques de Prato à 17, 84 km précisément de Florence. La recette est simple, ils sont à base d’amandes et de blancs d’œufs en neige. Retenez surtout qu’ils sont bons !

Spécialité

Cavolo neroA ne pas confondre avec « cavalo » nero ! Ce n’est pas un cheval noir, non, non, non. C’est une « bête » bi-zarre, sorte de chou palmier du fait de la forme de son feuillage, qui suggère l’aspect d’un petit palmier ou

d’une coiffe de Gille de Binche. Le vert de sa feuille est très foncé, presque noir. Il a une saveur amère agréablement acidulée, qui donne un arrière-goût sucré. On l’ap-pelle aussi « Noir de Toscane » ou « Corne

de Cerf », à pronon-cer ca-voll-oh nee-ro. Il fait aussi partie des ingrédients indis-pensables à la Ribol-lita. Il paraît qu’on en mange de très bons à Fiesole, à une tren-taine de minutes de Florence…

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Abruzzo

Molise

Campania

Puglia

Basilicata

Calabria

Sicilia

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Où manger ?

Trattoria Coco LezzoneRe-testé durant ces vacances de Toussaint 2014, ce repaire caché dans une petite ruelle (il faut avoir l’œil pour le trouver) demeure incontestablement une bonne adresse malgré l’accueil brut de chez brut. N’y allez pas si vous aimez qu’on vous fasse des courbettes, ici c’est plutôt le genre à vous balan-cer les assiettes sur la table. On fait dans l’authentique depuis des décennies. « Coco Lezzone » est un surnom donné au tout premier cui-sinier des lieux, qui faisait de la très très bonne cuisine, mais portait toujours des tabliers très sales. Comme il s’appelait Corrado, on le surnommait « coco », qui si-gnifie aussi cuisinier en dialecte florentin, et « lezzone » pour sale… La trattoria est située dans une très ancienne tour florentine du 14ème siècle avec carrelages muraux, comptoir en marbre, vieille porte en bois foncé. On y mange local et on mange bien. Attention, c’est souvent bondé le midi !

Il paraît que certains ont eu la chance d’y déguster une excellente ribollita traditionnelle en parta-geant leur table avec Anthony Hop-kins, John Malkovich ou le prince Charles…

Via del Parioncino 26/r www.cocolezzone.it

Da NerboneDu bruit, des produits gastrono-miques de la Toscane et des morceaux de vie, concentré d’authenticité, disent certains… On s’y rue pour l’atmosphère « halles gourmandes ». On s’y rend aussi pour ce comptoir qu’on adore. Quelques tables minus-cules et des sandwichs aux tripes à la florentine. C’est super typique, pas cher, on fait la queue au comp-toir en lorgnant sur la table qui se libère… Si l’idée même des tripes ou des tartines au foie vous répugne, on y mange aussi de bonnes lasagnes à la viande.

Au Mercato Centrale+39 055 219949

Trattoria I due GCôté décor, c’est traditionnel, nappes à carreaux, cadres aux murs et sur les tables, des bouteilles typiques de chianti à la panse re-bondie et paillée.

Côté clientèle, si vous y trainez cet hiver à la mi-janvier, vous vous retrouverez en terre sainte de l’élégance masculine et fémi-nine avec toute la clientèle des fashionistas et puristes italiens qui se rendent au salon Pitti à deux pas de là.

Côté cuisine, nous vous recomman-dons la pasta al tartufo ou les légumes frits.

Via B. Cennini 6/rwww.trattoriaidueg.com

Trattoria 4LeoniIci, de l’autre côté du Ponte Vec-chio, on vient de partout dans le monde, mais surtout d’à côté. En été, les Florentins y côtoient les Américains. L’on s’y presse à l’heure de midi. La réservation est recommandée d’autant que l’entrée et le plat ne vous coûtent pas

plus cher qu’une douzaine d’euros. L’atmosphère est celle d’une vraie trattoria italienne avec l’esprit de Florence en prime !

Via de’ Vellutini 1/r (Piazza della Passera)www.4leoni.com

Où prendre un repas pantagruélique ?

IL LatiniLe site web du restaurant raconte qu’autour de ses tables, les ami-tiés se mêlent, on parle les langues du monde en discutant avec anima-tion et en appréciant une cuisine au vrai goût de la Toscane. Dîner à IL Latini est une façon de découvrir la région, son terroir et son peuple. On y mange comme Gargantua pour un prix forfaitaire (35 euros). Atten-tion, il faut réserver et arriver à l’heure !

Via dei Palchetti 6/r (Palazzo Rucellai)www.illatini.com

Où dîner plus luxe, plus cher ?

Buca MarioC’est le Vieux Saint Martin local de nos amis bruxellois ! Le soir, s’y retrouve la gotha italien accueilli par tutta la famiglia, la maman derrière le comptoir, le fils et la belle-fille en salle. Bien caché dans des caves chargées d’Histoire, le restaurant est installé au sous-sol du palais Niccolini. Certains disent qu’il est impossible de trouver meilleur endroit pour pro-fiter d’un vrai plat italien. Nous avons trouvé particulièrement déli-cieux le poisson et les papardelle al cinghiale.

Piazza degli Ottaviani 16/rwww.bucamario.com

Où prendre un verre de vin ?

Cantinetta dei VerrazzanoC’est un très bel endroit pour prendre l’aperitivo avec une as-siette de charcuterie ou de fro-mages. A l’entrée, une boulange-rie-focacceria, au fond un comptoir bar-cuisine et entre les deux, un espace tout en longueur où déguster un bon de vin assis à une table en marbre est un vrai bonheur.

Via dei Tavolini 18/rwww.verrazzano.com

SE.STO on Arno Imaginez-vous sirotant un cock-tail assis à une terrasse avec vue panoramique sur la magie des tré-sors florentins by night, la brise

venue de l’Arno et les effluves de la terre toscane vous chatouil-lant les narines… Un endroit idyl-lique pour prendre l’apéritif dans l’élégance et le raffinement d’un hôtel 5 étoiles. Si vous y allez en hiver, vivez l’expérience culinaire du restaurant sur le toit aux murs de verre s’ouvrant à 360 degrés sur la ville !

Dernier étage de l’Hôtel Westin ExcelsiorPiazza Ognissanti 3 www.sestoonarno.com

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LES BONNES ADRESSES … des amis du Caffè al Dente à Florence

Trattoria Due-G1 Copyright : Elisabeth Minchilli

IL Latini Copyright : Il latini

Nerbone Copyright : Melamario SE.STO on Arno Copyright : SE.STO on Arno

Trattoria 4Leoni Copyright : Grazieate

Cantinetta dei Verrazzano © Cantinetta dei Verrazzano

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GAZZETT’AL DENTE / page 7

LA RUBRIQUE DE RENAUDNino Rota – Plein Soleil (1960)

Nino Rota n’avait pas encore été mis à l’honneur ici et cette scan-daleuse lacune est désormais com-blée avec l’évocation de la B.O de “Plein Soleil”, chef-d’oeuvre du réalisateur français René Clément sorti en 1960.

Cette adaptation du roman “Monsieur Ripley” de Patricia Highsmith a été un immense succès à sa sortie (plus de 2,4 millions d’entrées en France). C’est ce thriller qui a vraiment lancé la carrière d’Alain Delon, 24 ans à l’époque. Il y campe Tom Ripley, un jeune homme servant de faire-valoir et de souffre-dou-leur à un riche américain désoeuvré en virée en Italie avec sa petite amie (jouée par Marie Laforêt) et

dont il va usurper l’identité… après l’avoir préalablement et froidement assassiné.

Issu d’une famille de musiciens et plutôt précoce, Nino Rota (1911-1979) commence à composer dès l’âge de 8 ans et sa première oeuvre est présentée au public à ses 12 ans. Rota est - avec Ennio Morricone – le compositeur italien qui a le plus marqué l’histoire du cinéma avec plus de 170 bandes-originales à son actif. C’est lui qui a composé celles des deux premiers “Parrains” de Francis Ford Coppola (il reçut un Oscar pour le 2ème volet en 1975). Il a aussi collaboré avec Roberto Visconti pour “Rocco et ses frères” (1960) et “le Guépard” (1963) mais

son nom est surtout associé à Fede-rico Fellini dont il illustra la quasi totalité des films (“La Stra-da”, “Casanova”, La Dolce Vita,…).

La musique de Rota n’accompagne pas les scènes des films en se collant

simplement à l’action. Elle crée un vrai décor sonore qui met en valeur le film et son intrigue. Sa B.O de “Plein Soleil” est grandiose : Ecoutez d’abord la musique sans le film et vous serez charmés par son allégresse et sa légèreté. Vision-nez ensuite le film et vous serez frappés par les sonorités joyeuses, et les mandolines enjouées de Nino Rota qui se confrontent avec la noirceur du film en soulignant les faux-semblants du personnage joué par Delon.

« Plein Soleil » est ressorti l’an-née passée dans une magnifique ver-sion restaurée. C’est l’occasion de redécouvrir ce film éblouissant que son remake de 1999 au casting impressionnant (Matt Damon, Judd Law, Gwyneth Paltrow et Cate Blan-chett tout de même) ne parvient pas à éclipser. Vos lunettes de soleil n’en croiront ni leurs yeux…. ni même leurs oreilles à l’écoute de la musique de Nino Rota.

PRÉSENTE UN VIN DE LA BOTTE AVEC PATRICK BÖTTCHERLa possession de la presque to-talité du Chianti à Florence est attribuée par la légende aux ser-vices vocaux d’un coq noir pri-mesautier (le Gallo Nero de la collerette) et surtout affamé qui chanta bien avant son alter ego de Sienne, très blanc et surtout très gavé, mettant à mal l’adage que ventre affamé n’a pas d’oreilles. Une légende qui rappelle la présence de ces palais viticoles rutilants au bord de l’Arno et non à Sienne, ces palais aux noms de familles sé-culaires qui n’ont rien à envier aux

dynasties bordelaises, ces Anti-nori, Frescobaldi et consorts dont le renouveau du vin toscan a permis d’inonder le monde à coups de super-toscans bodybuildés et cabernetisés. Mais en ce Chianti médiatique, il faut croire que l’autre adage « A toutes choses, malheur est bon » est, quant à lui, bien respecté, parce que cette focalisation du Mon-dovino pour Florence et ses vignes a permis aussi à tous les domaines locaux de remettre le roi toscan Sangiovese au goût du jour, et ce dans sa formule la plus ancestrale,

à peine relevé de Colorino et de Ca-naiolo, une formule qui a, elle, la capacité de magnifier son terroir. Pour cela, faut-il encore qu’il soit bien vivant, ce terroir, et là, hélas, la comparaison avec le bor-delais est aussi d’actualité parce qu’on ne peut pas vraiment dire que les Mazzei et consorts préci-tés soient des champions du respect des sols et de la biodiversité. Dans ce gotha, seuls les Ricasoli s’intéressent depuis peu au bio. Ce qui est toutefois captivant, c’est que plus on s’éloigne de Flo-rence, du cœur du Chianti Classico et qu’on se rapproche de Sienne, on assiste à une éclosion de domaines qui ont décidé de revenir à des mé-thodes saines, d’abandonner le bois toasté au profit du fruit, cela der-rière des chefs de file comme Monte-vertine, Pacina et Podere le Boncie. Parmi ces domaines récemment éclos, il y a Colombaia, quelques par-celles cultivées avec un cœur gros comme ça par Elena et Dante Lomazzi, des « belle persone » venus assez tardivement au vin comme on ren-

contre un amour en coup de foudre avec une évidence directrice : tout se fait dans la nature et en res-pect avec elle. Depuis maintenant 10 ans, ils font un vin vraiment vivant qui n’a de défaut que ses qualités, celles d’avoir laissé la nature s’exprimer au fil de chaque millésime, abandonnant au pas-sage, toute idée de rentrer dans quelque appellation renommée et préférant à cela l’IGT Toscana. Le Colombaia 2011 que nous vous proposons ici en est un parfait exemple : non filtré, non stéri-lisé au soufre, il a besoin de temps en carafe pour s’ouvrir pleinement et perdre une petite impression de gaz résiduel. Mais quand on lui laisse le temps, ce vin devient prodigieux de fruits rouges et de sapidité. C’est un vin simple, vif mais profond, au jus qui a le « cœur » de ses géniteurs. C’est aussi un vin qui, ouvert, tient, s’améliore même sur trois, quatre jours alors qu’un produit technologique se serait largement effondré.

NOTRE RECETTE PRÉFÉRÉE : MINESTRA DI FAGIOLI, FUNGHI E BIETOLINEPour 4 personnes300 gr de haricots blancs fraisUne botte de blettes200 gr de champignons (cèpes, girolles)Huile d’olive4 tranches de painSel et poivre

Plonger les haricots dans 2 l d’eau froide. Laisser cuire 30 min après ébullition.Laver et couper les feuilles de blettes.

Nettoyer et couper les champignons. Les faire dégorger dans une poêle à sec. Y ajouter 3 c à soupe d’huile d’olive et

les feuilles de blettes coupées. Couvrir et laisser cuire 5 min.Ajouter les haricots blancs, l’eau de cuisson, saler, poivrer et laisser cuire encore.Servir dans 4 assiettes avec un filet d’huile d’olive et du pain grillé.

Un régal facile à réaliser tiré du livre Un déjeuner en TOSCANE (à découvrir ici page 8)

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UN BOUQUIN LA DÉCOUVERTE DE LANA SERGHINI !

C’est un de ces bouquins de recettes qu’on adore, un for-mat idéal, très réussi sur le plan graphique avec juste ce qu’il faut d’illustrations visuelles pour faire monter l’eau à la bouche.

L’auteur, Laure Sirieix, est comédienne, styliste culi-naire et, dit-on, tombée dans la marmite des livres. Ici, à travers ses recettes gour-mandes, elle nous fait sil-lonner les coins et recoins de la campagne toscane et nous délivre des trésors typiques du genre ribollita (soupe de légumes re-bouil-lie), stracotto toscano (bœuf braisé au chianti) ou tira-misu al vin santo. Régal en perspective !

UN DÉJEUNER EN TOSCANE

Des régions et des recettes Textes et recettes - Laure Sirieix Illustrations - Claire Guigal Hachette cuisine - 2014

UN CLICHE DE ROMEIl y a quelques jours, nous étions quelques-uns de l’équipe du Caffè Al Dente à parcourir les rues de Rome. Juste en face de l’entrée du

D.O.M. Hotel, sur la très élégante via Giulia qui longe le Tibre, il y a ce bâtiment devant lequel stationnent des voitures blindées et palabrent des hommes plan-qués derrière leurs lunettes noires. L’immeuble arbore une plaque de rue qui fait réson-ner chez nous les dessous de l’ « Opération Margherita » révélant récemment que la mafia se cachait aussi dans les pizzerias de la capitale italienne…

UNE EXPOSITION À FLORENCEQuand l’Italie s’ouvre à l’Espagne…

PICASSO E LA MODERNITA SPAGNOLA

Les chefs d’œuvre du Musée National Reine Sofia se re-trouvent au palais Strozzi. Une réflexion sur l’influence du génie espagnol et l’inte-

raction avec d’autres très grands artistes comme Miro, Dali ou Juan Gris…

Jusqu’au 25 janvier 2015Piazza Strozziwww.palazzostrozzi.org

UNE CERTAINE IDEE DE LA SAGESSE TOSCANELa sagesse populaire toscane raisonne aussi avec les faits sans prétendre les changer ; elle dit : Certes, l’amour vrai est l’amour né d’un re-gard, l’amour éternel ; mais

c’est une rareté dont il est inutile de s’occuper.

COLO-PHON

Direction de la rédaction

Antoinette Van Ham

Coordination Hélène Wallemacq

Photographie Wine,

Food & Cinema

Production Caffè Al Dente

Design graphique Codefrisko

Illustrations Audrey Schayes

Rue du Doyenné 85, 87

1180 Bruxelles +32 (0)2 343 45 23

www.caffealdente.com

P L U S D ’ I N F O S A G E N D A S U R W W W . C A F F E A L D E N T E . C O M

CAFFÈ AL DENTE E ALTRE COSEINVERNO 2014

Une pâte fraîche, une tomate… que demande le peuple!

NOTE

« Les Italiens n’ont que deux choses en tête, l’autre ce sont les spaghettis »

— Catherine Deneuve

Image 1 : Couverture du livre Un déjeuner en TOSCANE

Image 2 : Plaque de rue, Via Giulia à Rome

Image 3 : Pablo Picasso : Le portrait de Dora Maar, 1939. Collection du musée de la reine Sofia, Madrid

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