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GENRE ET MARCHES VAM Etude de Cas–Développement de la Chaîne de
Valeur au Ghana
Analee Pepper / PAM RBD VAM Genre et Marché
Juillet 2016
2
Sommaire
Résumé Exécutif ............................................................................................................................................ 3
Introduction .................................................................................................................................................. 6
i. Objectifs ................................................................................................................................................. 9
ii. Contexte ................................................................................................................................................ 9
iii. Le Contexte des Genres ...................................................................................................................... 10
iv. Méthodologie ..................................................................................................................................... 12
v. Les limites de l’étude........................................................................................................................... 13
1. Le rôle et les responsabilités des femmes et des homme dans la chaîne de valeur .............................. 14
2. Défis et contraintes des femmes dans les chaînes de valeur agricoles .................................................. 27
3. Limites et défis sur l’analyse du genre et le suivi de l’autonomisation des femmes .............................. 36
4. Le Rôle des Reines du Marchés dans l’approvisionnement, la distribution et la tarification des produits
alimentaires de haute valeurs .................................................................................................................... 43
5. Solutions programmatique et des opportunités à valeur ajoutée pour les femmes associées aux
marchés ....................................................................................................................................................... 47
Conclusion ................................................................................................................................................... 48
Annexes ....................................................................................................................................................... 51
Annexe I – Organisations partenaires et le personnel du PAM interogés ............................................. 51
Annexe II – Revue de publications .......................................................................................................... 52
Annexe III – Plan de mission ................................................................................................................... 56
Annexe IV – Rendement : Cadre d'analyse de genre pour l'évaluation des chaînes de valeur .............. 58
3
Résumé Exécutif Le bureau régional du Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre (RBD)
a lancé une initiative régionale sur le genre et l’assistance alimentaire basée sur le marché sous la direction
technique de l'unité régionale Vulnerability Analysis and Mapping (VAM) afin de renforcer la collecte et
l’analyse de données sur le genre et le rôle des hommes et des femmes dans les marchés de neuf pays de
l’Afrique de l’Ouest, leurs défis et leur autonomisation.
Le Ghana représente un exemple relativement fort en termes d’égalité des sexes et de conditions de vie
des femmes dans la région. Ce pays est une opportunité pour influencer une nouvelle approche basée sur
les marchés et sensible au genre pour le développement de la chaîne de valeur en cours d’élaboration par
le bureau pays : le projet Nutrition Améliorée et Chaînes de Valeurs (ENVAC) qui débutera au Ghana en
2016. Le projet ENVAC va au-delà de l’initiative Achat au Service du Progrès (P4P) et, tout comme P4P, il
souligne l’autonomisation des femmes et de l’égalité des sexes comme des objectifs transversaux.
L’objectif est de relier les processeurs à petite échelle avec les consommateurs afin d’améliorer la capacité
de transformation locale et la disponibilité des mélanges de farines riches en éléments nutritifs locaux.
Ce rapport est organisé selon les questions standards appliquées à chacune des 9 études de cas :
1. Rôles et responsabilités des hommes et des femmes dans les chaînes de valeurs agricoles : Les
produits agricoles au Ghana sont traditionnellement produits et vendus par les femmes. Les
hommes participent dans la chaîne de valeur lorsque plus de capital et de ressources sont
nécessaires ou que les marges bénéficiaires sont plus élevées.
Les marchés informels de légumes (soja, niébé) et les céréales (mil)—ces produits pertinents pour
le ENVAC—sont dominés par les femmes dans la production, la transformation et la
commercialisation à petite échelle, tandis que les hommes dominent dans la vente en gros. En
dépit de la domination des femmes dans les activités du marché pour certains produits, les profits
ont tendance à aller à l’homme qui est le chef de ménageeLes hommes acteurs dans les chaînes
de valeurs ont généralement de plus grands bénéfices que leurs homologues féminins. Dans les
marchés formels, (par exemple, les supermarchés et les chaînes connexes), le rôle des femmes
est renforcé que lorsqu’elles peuvent activement participer a la chaîne de valeur par le biais des
organisations agricoles (OA).
2. Défis spécifiques et contraintes des femmes dans les chaînes de valeurs agricoles : Les hommes et
les femmes partagent généralement les mêmes difficultés et contraintes d’exploitation dans la
chaîne de valeur, bien que ces dernieres soient plus fortes chez les femmes que chez leurs
homologues masculins. Les principales contraintes pour les femmes entrant, exploitant et en
croissance dans les chaînes de valeurs agricoles sont liées au capital (y compris la propriété
foncière), a l’accès au crédit et aux services financiers (en partie à cause du manque de ou de
capital limité), les compétences et les connaissances des technologies agricoles, la vulgarisation
des services, l’accès à la main d’œuvre, les entrepôts et surtout pour les agrégateurs, les
infrastructures de transport. Les disparités entre les sexes signifient que les hommes ont un
avantage comparatif sur leurs homologues féminins dans la plupart des étapes de la chaîne de
valeur agricole.
3. Les lacunes et les défis dans l’analyse du genre et le suivi de l’autonomisation des femmes : Les
évaluations VAM du PAM effectuées au Ghana incluent rarement des données sur le sexe ou sont
4
désagrégées par âge, elles ne comprennent pas d’analyse sur le genre et dans les cas où ces
dernières sont présentes, elles sont limitées ou ne se traduisent pas dans des recommandations
programmatiques concrètes. L’analyse EFSA 2016 sur le Ghana est l’exception car cette évaluation
a reçu un appui technique direct du du bureau regional durant tout le processus, ce qui a permis
d’avoir une évaluation solide des dynamiques des marchés sensibles au genre. Néanmoins,
l’accent exclusif sur la collecte de données primaires sur les places de marchés physiques, ainsi
que les écarts de collaboration entre l’équipe VAM du Ghana et l‘équipes programme sont des
défis pour le PAM.
Au niveau du gouvernement, les écarts entre les objectifs stratégiques et les capacités d’analyses sur le
genre sont apparents, quand l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont des objectifs du
gouvernement mais sont éclipsés par un manque d’outils adaptés et de standards nécessaires pour
évaluer les indicateurs associés.
4. Le rôle des reines du marché dans l’approvisionnement, la distribution et les prix des produits
alimentaires à haute valeur marchande : Les reines du marché au Ghana sont des acteurs
importants du marché agricole informel et dans les chaînes de valeurs, dans la gestion des
fournisseurs, des transporteurs, des grossistes et dans les achats et ventes dans les marchés. Elles
décident et déterminent les prix du marché quotidiennement, généralement en contrôlant tous
les aspects de la vente et les étapes dans la chaîne de valeur de leurs produits.
Les reines du marché ont le pouvoir d’opérer comme des régulateurs en manipulant les prix en utilisant
le contrôle de l’offre. Le principal inconvénient est que les reines du marché sont capables de créer des
pénuries artificielles de produits afin d’augmenter le prix des leurs et ainsi leurs marges de profits. Les
reines du marché peuvent donc menacer directement les structures et règlementations officielles des
marchés là où les systèmes des marchés informels comme les leurs constituent un manque à gagner
important pour leur pays. À l’inverse, parce que les reines du marché jouent un rôle dans le mouvement
des produits frais dans le marché, elles sont des partenaires potentielles précieuses pour le
développement des activités de chaîne de valeur.
5. Des solutions programmatiques et des possibilités de valeurs ajoutées pour les femmes associées
aux marchés :
Suite à la validation et l’application du cadre dans le ENVAC, l’équipe VAM du bureau pays du PAM Ghana
avec les membres du Résultats sur le Genre (GRN), doivent assumer la responsabilité de partager cet outil
avec les partenaireset demander le feedback de la part des programmes quant à son usage. Ils doivent
également être les acteurs principaux dans la réalisation des objectifs suivants, avec le soutien du RBD
VAM, des Programmes ainsi que le QG du bureau pour le genre.
Améliorer l’analyse sur le genre et la capacité du reporting entre le personnel VAM et Programmes
Le « Cadre Analytique du Genre pour évaluer les Chaînes de Valeur» a été développé comme outil clé de
cette évaluation afin d’aider l’équipe ENVAC. Cet outil est renseigné par les écarts identifiés et répond à
l’approche particulière à l’évaluation et au suivi conçu pour l’ENVAC. Le cadre sera présenté et finalisé au
début de l’atelier qui sera mené par l’équipe ENVAC d’Accra avec les principaux intervenants et
partenaires.
5
S’adapter pour soutenir le cycle du programme humanitaire
Au niveau régional et global, le cadre proposé et la recherche se trouvant dans cette étude de cas, devrait
être promu comme un modèle analytique pour aider les phases de préparation, de redressement et de
réhabilitation du cycle du programme humanitaire. Ceci devrait minimiser le besoin d’intervention
d’urgence et soutenir le relèvement rapide à travers des activités de résilience orientées sur les activités
basées sur le marché tel que le ENVAC.
Établir des routes standards pour la communication des informations sensibles au genre
Au sein du PAM, une route de communication standard doit être établie entre les programmes et le VAM
afin de communiquer clairement au VAM les besoins d’informations concernant le genre avant une
évaluation et pour que le VAM partage les résultats avant qu’une intervention soit conçue.
Promouvoir l’adoption du cadre au niveau du gouvernement afin d’assurer la pérennité
Au niveau du gouvernement, les efforts doivent être fait pour travailler en collaboration et développer sa
capacité à travers l’adaptation et l’usage du Cadre, pour collecter, analyser et faire des rapports sur les
chiffres concernant le genre dans les marchés et dans les chaînes de valeurs.
6
Introduction
En septembre 2015, le bureau régional du Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour l'Afrique de
l'Ouest et du Centre (RBD) a lancé une initiative régionale sur le genre et l’assistance alimentaire basée
sur le marché sous la direction technique de l'unité régionale Vulnerability Analysis and Mapping (VAM)
afin de renforcer la collecte et l’analyse de données sur le genre et le rôle des hommes et des femmes
dans les marchés de neuf pays de l’Afrique de l’Ouest, leurs défis et leur autonomisation. Suite à une
revue documentaire des pratiques actuelles et des informations disponibles dans la région, la seconde
phase de la recherche est constituée d’études de cas afin de tester et de s’appuyer sur les résultats
provenant de plusieurs contextes et sous-régions. Le premier objectif de cette phase est de développer
une série d’exemples pratiques des besoins en termes d’informations sur le genre et les marchés ainsi
que les contraintes et les outils pour y répondre. Ce rapport se concentre sur l’étude de cas effectuée au
Ghana en collaboration avec le bureau pays du PAM au Ghana qui était impliquée dans la conception du
projet de développement des chaînes de valeurs.
Parmi les 9 pays inclus dans la phase d’étude de cas, le Ghana sert d’exemple comparativement plus fort
en termes d’égalité des sexes et conditions de vie des femmes par rapport aux autres pays de la région,
juste après le Nigéria. Il a historiquement enregistré le deuxième taux de PIB le plus élevé en Afrique de
l’Ouest 1. Le Ghana a été sélectionné pour soutenir le projet « Enhanced Nutrition and Value Chains »
(ENVAC) qui avait été planifié. ENVAC va suivre le pilote du projet Achat au Service du Progrès (P4P) au
Ghana dans les 4 à 5 ans à venir et s’est engagé à adopter une approche sensible au genre basée sur les
marchés afin d’améliorer les chaînes de valeurs agricoles pour les produits ciblés.
Les études de cas des pays qui composent l’Initiative Genre et Marchés régionale sont effectués avec une
série de directives communes afin de répondre aux questions clés de recherche établies par l’étude VAM
Genre et Marchés du RBD. Les questions suivantes sont adaptées de la méthodologie d’une étude
régionale afin de répondre aux contextes spécifiques des marchés et des activités du PAM au Ghana :
Quels sont les rôles des femmes et des hommes dans la commercialisation de produits agricoles
au Ghana ?
Quels sont les défis spécifiques auxquels les femmes sont confrontées pour leur inclusion
économique dans la commercialisation de produits agricoles ?
Quelles sont les limites (lacunes) en matière du genre dans les interventions basées sur le marché
et dans l’analyse des marchés du PAM ?
Quels sont les lacunes et les défis actuels dans le suivi de l'autonomisation des femmes dans le
domaine des marchés des produits agricoles ?
Quel rôle est-ce que les « reines du marché » jouent dans le contrôle de l’approvisionnement, les
chaînes de distribution et la tarification des produits alimentaires de grande valeur ?
Quelles sont les solutions programmatiques potentielles pour répondre aux défis identifiés et aux
lacunes et quels sont les possibilités de valeur ajoutée pour les femmes et les débouchés associés
dans les marchés alimentaires (en mettant l’accent sur le soja dans Nord, le niébé dans le Nord-
Ouest et le mil dans le Nord-Est ?
7
L’étude de cas du Ghana se concentre sur le développement du projet ENVAC pour mettre en lien les
transformateurs à petite-échelle avec les consommateurs afin d’améliorer la capacité de transformation
locale et la disponibilité de mélanges de farine riches en éléments nutritifs. Le projet ENVAC couvre les
annees de 2016 à 2020.Il doit élargir l’expérience du PAM avec l’initiative P4P au Ghana. Le projet sera
mis en œuvre dans les régions Ashanti, Brong Ahafo, Nord-Ouest, Est et Nordet s’adressera à environ
964,000 bénéficiaires. Le projet ENVAC vise à assurer la durabilité en ajoutant de la valeur aux produits
de base et à la conservation du sol afin de maintenir et préserver les écosystèmes. Le projet est structuré
autour de trois piliers interdépendants afin de traiter les chaînes de valeurs complètes disponibles
localement et les cultures nutritives :
Pilier 1 : Promouvoir la production agricole parmi les petits agriculteurs
Pilier 2 : Promouvoir la transformation agricole à travers des transformateurs agricoles industriels
sélectionnés et les transformateurs au niveau communautaire
Pilier 3 : Promouvoir la consommation accrue des cultures au sein des populationset
particulièrement aux sein des femmes et des enfants.
Le projet adopte une approche basée sur le marché pour lutter contre les problèmes de nutrition au
Ghana et vise à promouvoir la participation des petits exploitants agricoles dans les chaînes de valeur afin
d’augmenter la production des aliments complémentaires nutritifs. Ceci est complété par une campagne
de sensibilisation auprès de la population, mais surtout des femmes, sur les bienfaits de la consommation
de ces aliments. Le projet ENVAC a pour objectif de mettre en rapport les petits exploitants avec les
marchés de qualité et en intervenant simultanément pour traiter la malnutrition aiguë et prévenir les
retards de croissance chez les femmes et les enfants durant les premiers 1000 jours en utilisant des
approches basées sur l’alimentation. Ceci est réalisé en reliant efficacement les deux extrémités de
chaînes de valeur sur les produits de base pour les femmes et enfants en tant que consommateurs cible
d’aliments nutritifs. Les femmes enceintes et allaitantes et les enfants sont les consommateurs cibles pour
les campagnes de sensibilisation et des formations sur les bienfaits des variétés de farines locales, car ces
deux groupes ont été identifiés comme étant les plus vulnérables en terme de malnutrition. Par ailleurs,
les activités de développement des chaînes de valeur ont pour but l’autonomisation des petites
agricultrices et des transformateurs féminins afin de participer de façon plus efficace aux chaînes de valeur
ciblées.1
Cette étude du cas est plus intéressée par les piliers 1 et 2 du projet ENVAC et des bénéficiaires qui y sont
associés, qui sont non-traditionnels au PAM, de manière à rendre ce projet particulièrement intéressant
comme étude de cas pour l’Initiative Marchés et Genre régional. L’aide traditionnelle du PAM au Ghana
se concentre sur les programmes nutritionnels pour les femmes enceintes et allaitantes à travers de bons.
Bien qu’une partie des bénéficiaires d’ENVAC soient les femmes enceintes et allaitantes et les enfants qui
seront touchés par le programme de nutrition à travers les campagnes basées sur la nutrition, les
approches basées sur le marché concentrent l’aide principalement sur le renforcement de capacité plutôt
que sur l’assistance alimentaire. Les principaux groupes de bénéficiaires prévus dans cette dernière phase
du projet comprennent :
1PAM Ghana. ENVAC Proposition de financement – Résumé Exécutif. 2015.
8
Les petits agriculteurs (ciblés par les OA, à la fois mixte et sexe-spécifique)—il est prévu
qu’ENVAC ait un impact pour 10000 petits agriculteurs individuels ;2
Les transformateurs d’aliment à petite échelle (l’approche de ciblage reste à déterminer, les
critères possibles comprennent d’ anciens ou actuels groupes partenaires, y compris en
particulier des groupes de transformateurs féminins, des produits prioritaires basés sur la
demande afin de soutenir les agriculteurs qui répondent à la demande et le standard de
qualité)—ENVAC prévoit d’avoir un impact sur 30 groupes de transformateurs.
Le projet ENVAC, tout comme le projet P4P, met l’accent sur l’autonomisation des femmes et l’égalité des
sexes comme objectifs transversaux, à la fois pour le renforcement des capacités des petites productrices
et des transformateurs féminins à petite-échelleen ciblant les consommateurs des produits nutritifs en
fonction du sexe et de l’âge. Le projet a pour but d’autonomiser les agricultrices et les transformateurs
féminins afin qu’elles participent de façon effective aux les chaînes de valeur de produits ciblées, tout en
donnant aux mères les termes de connaissance en pratiques d’alimentation complémentaires.3
Le projet ENVAC vise à soutenir les petits agriculteurs afin d’améliorer la production et la qualité du maïs,
du niébé, du soja et du mil, transformés au niveau communautaire en des farines mélangées nutritives en
vente dans les pâtisseries ou en vente directe ou à des transformateurs industriels qui produisent des
super céréales (comme le maïs et le soja ou le mil et le soja). ENVAC fournira un appui pour augmenter
les capacités des organisations d’agriculteurs et les modèles d’affaires des régimes des petits planteurs
axés sur ces produits, ainsi que l’appui technique et financier pour soutenir les transformateurs à petite-
échelle de farines mélangées et les deux transformateurs industriels de super céréales. Pour les farines
mélangées au niveau communautaire, une communication de changement de comportement social
(SBCC)4sera mise en place afin d’encourager les communautés à consommer les farines mélangées
nutritives, tandis que pour les super céréales seront distribuées à travers les bons du PAM aux
bénéficiaires des programmes nutrition. En même temps, la commercialisation sociale/SBCC sera
effectuée afin de promouvoir leur consommation plus large au sein des marchés locaux et régionaux.
Les principaux produits d’intérêt pour cette étude de cas sur les dynamiques entre les sexes dans les
chaînes de valeurs agricoles sont le soja dans la région du Nord, le niébé dans le Nord-Ouest et le mil dans
le Nord-Est. Ce sont des produits pour lesquels les femmes jouent un rôle essentiel dans toute la chaîne
de valeur au Ghana et qui sont le plus utilisés pour préparer les farines mélangées et les bouillies qui sont
consommées localement et utilisées dans les boulangeries locales.5 Le niébé a été pris en charge par le
P4P, tandis que le soja et le mil n’ont pas encore été inclus. Ces trois produits ont été identifiés pour
2 Il est important de reconnaître que dans la définition de "petits agriculteurs" la plupart des femmes ne peuvent pas répondre aux critères traditionnels, comme la propriété formelle tend à être occupés par des hommes. Comme indiqué dans la stratégie de genre P4P mondiale, il peut donc être plus utile de penser aux femmes impliquées dans l'agriculture en tant que producteurs / commerçants ; travailleurs familiaux non rémunérés ; producteurs / petits commerçants; et les travailleurs agricoles occasionnels(PAM. P4P Stratégie Mondiale sur le Genre. 2011.). 3 PAM Ghana. ENVAC Proposition de financement – Résumé Exécutif. 2015. 4 “CCSC pour la santé est un processus de consultation axée sur la recherche qui utilise la communication pour promouvoir et faciliter le changement de comportement et soutenir le changement social nécessaire dans le but d'améliorer les résultats de santé. Pour réaliser le changement social et de comportement, la CCSC est motivée par des données épidémiologiques et les perspectives des clients et des besoins. CCSC est guidé par une théorie écologique globale qui intègre à la fois changement individuel et le changement aux niveaux environnementaux et structurels plus larges niveau. Ainsi, il travaille à un ou plusieurs niveaux : le comportement ou l'action d'un individu, des actions collectives prises par des groupes, des structures sociales et culturelles, et l'environnement favorable” (Manoff Group). 5 Personnel ENVAC. PAM BP Ghana. Planification des consultations de recherche. Mars-Avril 2016.
9
accroitre la participation des femmes à leur inclusion économique dans les chaînes de valeur agricoles.
Cette étude de cas va se concentrer sur le rôle des femmes ainsi que les contraintes auxquelles elles font
face dans les différentes étapes liées aux chaînes de valeurs, y compris l’enquête sur les canaux de
distribution et le rôle des « reines du marché », ou les commerçantes influentes qui exercent un contrôle
sur les marchés locaux. Elle se penchera sur la façon dont le PAM (et ses partenaires) peuvent aider à
mieux évaluer, analyser et répondre aux dynamiques entre les sexes dans les chaînes de distribution et
les chaînes de valeur pour soutenir les approches basées sur le marché et l’égalité des sexes durant les
interventions humanitaires.
i. Objectifs
La présente étude a pour but de renseigner le l’Initiative Genre et Marché régionale et aider l’équipe du
bureau pays du PAM au Ghana dans la conception d’un plan de mise en œuvre appropriée pour ENVAC.
Particulièrement dans la phase de recherche : i) aider l’équipe ENVAC du Ghana en fournissant des
informations sur le sujet identifié, y compris les outils d’analyses de marchés afin d’effectuer une analyse
sur l’autonomisation des femmes et ainsi soutenir le plan de mise en œuvre du ENVAC de juin/juillet
2016 ; et ii) fournir un exemple de dynamiques entre les sexes et d’autonomisation des femmes dans un
environnement de marché relativement stable pour Initiative Genre et Marchéset enfin démontrer
comment les outils d’évaluation peuvent être adaptés aux besoins programmatiques.
Afin d’aider l’équipe ENVAC, le « Cadre d’Analyse comparative entre les Sexes pour l’Évaluation des
Chaînes de Valeur» a été développé comme outil clé de cette recherche. Le Cadre sera présenté et finalisé
lors de l’atelier de création qui sera mené par l’équipe ENVAC d’Accra avec les principaux intervenants et
les partenaires. Le Cadre comprend des méthodes qualitatives et quantitatives et couvre une série de
groupe cibles d’ENVAC, y compris les petits exploitants agricoles et les transformateurs à petite échelle,
ainsi que les commerçants, les OA et d’autres. Suite à la finalisation du Cadre à la fin de l’atelier de
création, cet outil sera utilisé afin de completer les évaluations de bases qui à leur tour soutiendront le
plan de mise en œuvre de l’ENVAC.
ii. Contexte Le projet Chaînes de Valeurs Améliorées (ENVAC) du bureau pays du PAM au Ghana applique, d’une part,
l’approche sensible au genre basée sur les marchés axés sur les acteurs à petite échelle de la chaîne de
valeur et de l’approvisionnement local. Ceci représente une direction nouvelle et plus populaire de l’aide
du PAM, bien que les outils manquent pour collecter les bonnes informations sensibles au genre. Ceci
serait une occasion pour l’Initiative Genre et Marchés régional d’évaluer les besoins émergents
d’informations programmatiques pour le PAM sur les dynamiques des sexes et l’autonomisation dans les
marchés alimentaires et d’identifier des outils et des approches permettant d’adapter les évaluations
selon ces besoins et de manière stratégique.
Actuellement, le projet ENVAC est en phase de conception. Un atelier de création avec le personnel du
bureau pays du Ghana (BP) et les contributions des partenaires clés est prévu la fin 2016 pour faciliter la
finalisation de la mise en œuvre du plan. L’équipe du PAM a la responsabilité d’identifier quels partenaires
et parties prenantes participeront à l’atelier, de préparer les documents à revoir, d’en discuter et voir sur
lesquels se mettre d’accord. Un aspect de l’atelier de lancement sera de présenter une version de
10
l’évaluation, le suivi et le cadre d’évaluation. L’étude de cadrage et le cadre analytique sur le genre qui en
ressortiront, inclus ici (voir Annexe IV) feront partie des informations présentées et validées.
L’évaluation EVAC sera à petite-échelle comparée à celle qui avait été menée pour soutenir le P4P. Elle
sera axée principalement sur les entrées et sorties des marchandises, en regardant la production, les
ventes et les achats et les proportions des biens produits destinés à la consommation des ménages par
rapport à celle est vendue ou commercialisée en dehors des ménages. Cette évaluation devrait inclure
des outils différents pour les différents groupes cibles et se baser sur les outils et approches qui avaient
été utilisés pour le P4P, en les adaptant à la précédente une petite-échelle.
iii. Le Contexte des Genres La situation des femmes au Ghana est comparativement meilleure que celle des autres pays de l’Afrique
de l’Ouest, bien que comparé à l’échelle mondiale, elle reste assez difficile. Après le Cap-Vert, le Ghana
est l’un des mieux classé en termes d’égalité entre les sexes selon l’Indice sur l’Égalité des Sexes 2015 de
la Banque Africaine du Développement. Le Ghana se trouve au plus haut de l’Indice du Développement
des Genres et au plus bas de l’Indice sur l’Inégalité des Sexes dans la région, selon les données les plus
récentes du PNUD. Cependant, le Ghana est relativement mal classé lors qu’il est comparé aux pays les
mieux classés dans le monde.6
Indice du Développement des Genres (2014)
Indice des Inégalités des Sexes (2014)
Indice Africain des Égalités des Sexes (2015)
Norvège (mieux classé mondialement)
0.996 Slovénie (mieux classé mondialement)
0.016 Afrique de l’Ouest(mieux classé,
Afrique)
74.5
Ghana 0.885 Ghana 0.554 Cap Vert 66.8
Nigéria 0.841 Cameroun 0.587 Ghana 62.3 Cameroun 0.879 Togo 0.588 Sierra Leone 57.6 Togo 0.831 Benin 0.614 Burkina Faso 56.6 Bénin 0.823 Sénégal 0.528 Nigéria 54.7 Sénégal 0.883 Côte d'Ivoire 0.679 Gambie 54.7
Côte d'Ivoire 0.810 Gambie 0.622 Bénin 52 Libéria 0.789 Libéria 0.651 Sénégal 51.9 Mali 0.776 Mali 0.677 Togo 49.5 Sierra Leone 0.814 Sierra Leone 0.650 Libéria 48.4 Guinée 0.778 Burkina Faso 0.631 Guinée-Bissau 47.7 Burkina Faso 0.881 Chad 0.706 Cameroun 46.7 Chad 0.768 Niger 0.713 Cote d'Ivoire 43.7 Niger 0.729 Chad 42.2 Niger 42.2 Guinée 39.5 Mali 33.4
Sources:Banque Africaine du Développement, l’Indice de l’Egalité des Sexes 2015; Indice de Inégalité des Sexes 2015; PNUD
6Indice Afridain des Inégalités des Sexes 2015; PNUD Gender Inequality Index & Gender Development Index.
11
Selon les chiffre de l’Évaluation de la Sécurité Alimentaire en Urgence du Ghana (EFSA) (PAM 2016), près
de 20.2 pour cent des ménages dirigés par les femmes dans les cinq régions du Ghana sont en situation
d’insécurité alimentaire comparé à seulement 15 pour cent des ménages dirigés par les hommes.7
Groupes de sécurité alimentaire selon le sexe du chef de ménage
Source: PAM Ghana EFSA 2016
Les femmes actrices dans les chaînes de valeur agricoles sont, selon l’EFSA 2016 et les entretiens menés
avec des informateurs pour cette étude, généralement plus vulnérables que leurs homologues masculins,
mais ont tendance à avoir plus de contrôle et un rôle participatif plus fort dans les marchés et dans le
fonctionnement des chaînes de valeur.
Au Ghana, les femmes bénéficient de protections légales et règlementaires qui assurent l’égalité de
traitement sur le marché du travail, en termes de sécurité personnelle et publique, de propriété et
d’autres secteurs dans lesquels elles sont protégées des pratiques discriminatoires. Le tableau ci-dessous
fournit une liste d’indicateurs légaux sélectionnés par la base de données des Statistiques sur le Genre de
la Banque Mondiale. Ce tableau montre que les femmes bénéficient de jure des droits égaux aux hommes
en termes de propriété foncière et immobilière La constitution prévoit la non-discrimination basée sur le
genre. Cependant, il y a des lacunes en termes de protection pour l’égalité d’accès à l’emploi pour les
hommes et les femmes et a l’égalité de rémunération pour le même travail. En outre, d’après les
entretiens avec les informateurs et des sources secondaires, bien que la propriété foncière et immobilière
soit officiellement égale entre les hommes et les femmes, en pratique, les femmes subissent une
discrimination importante.8Ce thème est exploré en profondeur dans la section 2 sur les défis et
contraintes des femmes, sous la rubrique « Terre et Capital ».
Loi/Protection 2015
La loi exige l'égalité de rémunération pour les femmes et les hommes pour un travail de valeur égale
Non
7PAM . Ghana Emergency Food Security Assessment (EFSA). VAM – PAM Ghana. 2016. 8Fond de Développement Africain (AFD). Profile du Ghana sur le Genre. 2008.; Sarpong,D. B.. Departement de l’économie agricole (Université du Ghana).Entretien écrit. Avril 2016.
43.6%
34.5%
42.5%
41.4%
45.3%
41.8%
14.4%
19.2%
15.0%
.6%
1.0%
.6%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Hommes
Femmes
Total
Sécurité alimentaire Sécurtié alimentaire limite
Insécurité alimentaire modérée Insécurité alimentaire sévère
12
Loi exige la non-discrimination fondée sur le sexe lors de l'embauche Non
La loi exige des congés de maternité payés ou non rémunérés Oui
Les femmes non enceintes et non allaitantes peuvent faire les mêmes emplois que les hommes
Oui
Une clause non discriminatoire mentionne le genre dans la constitution Oui
Les hommes et les femmes mariées ont les mêmes droits à la propriété Oui
Les femmes mariées sont tenues par la loi d’obéir à leurs maris Non
Source: Banque de Données de la Banque Mondiale – Statistiques sur le genre
iv. Méthodologie La méthodologie de cette étude de cas est composée de cinq éléments : 1) revue des publications clés,
d’outils et de documents de projets ; 2) réunions avec les collègues du PAM pour élaborer des données
sensibles aux genre et les besoins d’informations pour ENVAC ; 3) la revue des anciennes évaluations VAM
du PAM au Ghana afin d’identifier la mesure dans laquelle les efforts passés ont pu répondre aux besoins
d’informations sensibles au genre ; 4) les entretiens avec les informateurs y compris les partenaires
identifiés ; et 5) un atelier de validation avec l’équipe ENVAC pour discuter et finaliser les résultats.
1. Revue littéraire
Des ressource clés ont été identifiées et compilées, basées sur les recommandations du personnel
PAM au Ghana et les informateurs clés. En outre, les documents de la stratégie P4P ont été inclus afin
d’établir un standard pour les documents de projets et le cadre analytique proposé. Enfin, la collecte
de données et l’analyse des outils VAM du PAM Ghana, ENVAC et des partenaires externes engagés
dans l’évaluation des activités de marché pertinente au genre ont été recueillis et examinés. Le
tableau dans l’Annexe II fournit un aperçu des documents examinés.
2. Revue des évaluations du VAM Ghana
De 2010-2015, six évaluations du VAM PAM ont été menées au Ghana, y compris le Comprehensive
Food Security and Vulnerability Assessment (CFSVA) et quatre analyses de marchés. Les évaluations
ont été examinées en fonction de la performance entre les sexes dans la collecte et le reportage sur
les données désagrégées par âge et sexe, dans la conduite et le reportage d’analyses suffisantes sur
le genre, comment les résultats des dynamiques entre les sexes et/ou les disparités pertinentes
influencent les résultats et les recommandations et si elles mentionent l’autonomisation des femmes.
En plus des six évaluations, l’EFSA 2016 du PAM au Ghana a été mené en parallèle de la recherche sur
l’étude de cas ci-présent. Ainsi cette phase de l’étude comprenait également une revue du processus
EFSA 2016permettant de fournir un appui au personnel VAM qui menait l’EFSA afin de développer
des outils pour la collecte de données sensibles au genre, effectuer une analyse et un reportage
sensible au genre et fournir une évaluation basée sur le genre dans le rapport final.
3. Consultations internes
Pour évaluer les besoins d’informations programmatiques, des réunions ont été menées avec l’équipe
ENVAC du bureau pays Ghana, les collègues VAM et le Point Focal du Genre afin d’établir les besoins
d’informations sensibles au genre pour aider l’équipe ENVAC et l’accès à l’information pour assurer
13
son usage. Ceux-ci ont été complétés par des discussions préliminaires par email et téléphone
pendant la phase de recherche et de planification.
4. Entretiens avec les informateurs clés
Les entretiens ont été menés avec les partenaires et les parties prenantes du projet ENVAC, y
compris des informateurs clés recommandés. Ces entretiens incluent des partenaires tels que
l’Université du Ghana, l’Évaluation des Services Techniques d’Appui(METSS)9, l’Institute de la
Recherche Alimentaire au Ghana et des organismes gouvernementaux le Ministre du Genre, des
Enfants et de la Protection Sociale ; et le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA), les
Femmes dans le Développement Agricole (FDA) et le Directorat de la Recherche Statistique et de
l’Information (SRID). La liste complète des informateurs se trouve dans l’Annexe I.
5. Validation du groupe de travail
Une session de travail de groupe a eu lieu avec l’équipe de mise en œuvre ENVAC, le personnel des
Programmes, les chargés du Suivi et Évaluation, afin de présenter tous les résultats à l’équipe de
mise en œuvre et de déceler les meilleures approches. Les lacunes qui ont été identifiées ainsi que
les principaux domaines d’intérêts ont été présentés, ainsi que les informations qualitatives
collectées sur les chaînes de valeur agricoles d’intérêts. Plusieurs outils analytiques proposés pour
évaluer les dynamiques de genre dans les chaînes de valeur ont été proposés selon les besoins et les
priorités que le personnel du projet ENVAC a exprimés durant les consultations de la phase 3 de
l’étude.
L’équipe ENVAC a été engagée pour fournir des commentaires et des contributions au cadre analytique
proposé et, à la fin de la session de travail, plusieurs outils ont été identifiés comme étant pertinents et
mieux adaptés pour la méthodologie d’évaluation prévue pour ENVAC. Notamment une série
d’indicateurs adaptés et des questions du Women’s Empowerment in Agriculture Index (WEAI) qui ont
été identifiés comme ayant le plus de valeur en termes de soutien à l’équipe pour évaluer
l’autonomisation des chaînes de valeur, un objectif transversal pour ENVAC.10Voir l’Annexe IV pour les
indicateurs adaptés, qui devront être validés durant la consultation des parties prenantes d’ ENVAC.
v. Les limites de l’étude L’étude de cas du Ghana a été affectée par deux facteurs contraignants. Tout d’abord en raison des
délais incongrus, la collecte de données primaires n’était pas possible comme ce le fut pour les études
de cas des autres pays. Par ailleurs, il avait été prévu que les données recueillies durant l’EFSA 2016 du
Ghana informeraient l’étude tout au long de ses différentes phases. Malheureusement, en raison des
problèmes de qualité dans le premier tour de la collecte de données EFSA, les délais du reportage ont
été retardés et les données primaires étaient disponibles seulement après les entretiens et les phases
d’analyse de l’étude de cas.
9 METSS et une initiative conjointe de USAID, USDA et l’Université du Kansas afin d’aider USAID/ le bureau pour la croissance économique dans l’évaluation et les succès des programmes qui reçoivent des fond américains pour le développement économique et agricole. (Pour plus de details, visitez www.metss-ghana.k-state.edu). 10Le WEAI est un outil développé par l’IFPRI, l’Initiative du développement Humain et Pauvreté de Oxford (OPHI) et USAID Nourrir le Future. Le WEAI mesure l’autonomisation des femmes dans 5 domaines, y compris les decisions et production agricoles; accès au et le pouvoir de decision sur les ressources productives, le contrôle sur l’usage du revenuK le leadership dans la communauté; et le temps consommé (pour plus de details, voir le WEAI Resource Centre).
14
Malgré ces limites, l’étude bénéficie d’un niveau d’informations qualitatives elevees, car les
informateurs clés ont été convoqués pour compenser le manque de données quantitatives primaires
récoltées. De plus, il y a eu l’approche participative adoptée pour le développement et le renforcement
des partenariats avec les acteurs clés tout au long de la phase d’entretien. En outre, l’approche du
partage d’information a été adoptée pour encourager les informateurs clés à adhérer. L’étude de cas
pratique principal qui en est ressorti—le Cadre d’Analyse comparative entre les Sexes pour l’Évaluation
des Chaînes de Valeur (voir Annexe IV)—a été partagé avec tous les informateurs clés, afin de recueillir
leurs avis sur l’outil mais également pour soutenir les efforts pour le renforcement de capacité dans
leurs secteurs, des ministères de gouvernement aux centres de recherches nationaux au organisations
internationales. Cette approche du renvoi des informations auprès des répondants permet la durabilité
des relations avec les répondants, peut réduire les frictions des enquêtes par panels et permet de
mobiliser les répondants à l’avenir.
1. Le rôle et les responsabilités des femmes et des hommes dans la
chaîne de valeur Selon les entretiens avec les informateurs clés et les collègues du PAM et les résultats des données
primaires de l’EFSA 2016 du Ghana, certains modèles sont apparents sur les rôles et responsabilités des
sexes dans les chaînes de valeurs agricoles au Ghana. Lorsque cela est possible et afin de renseigner le
projet ENVAC, la recherche se concentre sur les chaînes de valeur formelles et informelles du soja, niébé
et mil, car ces produits sont généralement produits pardes petites exploitantes agricoles et sont leurs
produits principaux.11
Les dynamiques entre les sexes concernant certains produits alimentaires semblent être influencées par
des facteurs sociaux (par exemple les produits agricoles sont traditionnellement produits et
commercialisés par les femmes ) et les facteurs économiques (par exemple, les hommes ont tendance à
dominer là où plus de capital est nécessaire et ou les bénéfices sont plus élevés, notamment lorsque les
produits sont commercialisés).12Selon les partenaires à Women in Agricultural Development (WIAD) du
département du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA) la chaîne de valeur agricole typique
est la suivante :
La production: Les femmes dominent la production agricole à
petite échelle pour la plupart des produits. Les exceptions existent
lorsque le produit a une valeur ajoutée importante ou est
traditionnellement un produit « cultivé par les hommes ». Par
exemple le check-check est une variété de riz vendu
principalement par les garçons et les hommes car la valeur ajoutée
est plus élevée que celle vendue par les femmes. Les
responsabilités de cultures agricoles des femmes s’ajoutent en
plus de leurs responsabilités et tâches au sein de leurs
11 Equipe ENVAC .PAM Ghana BP. Consultations de planification préliminaires. Avril 2016. 12Aniaku, V.. WIAD (MAA). Entretien Avril 2016.; Kabutha, C. Ghana Agricultural Development and Value Chain Enhancement (ADVANCE) Programme – Evaluation sur le genre. USAID; VOCA. Accra, Ghana. 2010.
Production
Collecte
Vente en gros
Marchés
15
ménages13Les agricultrices peuvent vendre leurs produits aux portes des fermes ou dans d’autres lieux,
mais il est peu probable qu’elles gardent le contrôle sur leurs profits une fois rentrées dans leurs foyers.14
La collecte : La plupart des producteurs au Ghana sont des petits exploitants, ce qui rend le rôle des
agrégateurs particulièrement important pour les grossistes et fournisseurs du marché dans les centres
urbains. La plupart du temps, les femmes sont celles qui agissent comme des agrégateurs, voyageant au
Nord du pays pour acheter les produits alimentaires chez plusieurs producteurs avant de les revendre en
vrac à des grossistes à prédominance masculine dans le sud. La jeunesse, hommes et femmes, peut
également participer dans le processus d’agrégation, selon la saison et le produit. Il y a quelques hommes
qui travaillent en tant qu’agrégateurs également, mais avec des volumes plus petits mais pas durant toute
l’année comme le font les femmes.15Il y a deux facteurs à risques pour les agrégateurs tous les deux liés
au transport : i) la sécurité sur les routes et ii) la sécurité en raison des mauvaises conditions des routes
et/ou les infrastructures des véhicules. Ces défis sont exacerbés par les petites marges des agrégateurs
qui peuvent augmenter les niveaux de désespoir et l’envie de se mettre en danger en utilisant des
conditions de transport dangereuses. En outre, en raison de l’alphabétisation limitée parmi les
producteurs et les agrégateurs, les contrats qui les lient les deux groupes sont souvent oraux et basés sur
la confiance. Ceci peut augmenter le risque des deux côtés. Il arrive aux agrégateurs féminins de financer
les producteurs afin d’assurer un approvisionnement constant et un partenariat.
Les grossistes : La majeure partie des grossistes sont des hommes qui se trouvent dans les centres urbains.
Ils possèdent relativement plus de capitaux que les autres acteurs et peuvent donc acheter en quantité
plus importantes et amasser des produits en plus grande quantité plus loin pour augmenter les marges
de profits. Leurs capitaux plus importants signifient aussi qu’ils disposent également d’entrepôts plus
grands pour garder les marchandises achetées, leur permettant ainsi de vendre à des prix en fonction des
fluctuations. Les grossistes ont tendance à acheter leurs produits à des collecteurs féminins et à les
revendre avec de plus grandes marges que les petites commerçantes du marché. Ils opèrent
généralement dans leurs propres boutiques et ne sont pas physiquement présents dans les grands
marchés.
Les marchés : Les petits vendeurs de produits agricoles (non-traités) sont généralement des femmes. Elles
achètent en majorité leurs aliments à des grossistes masculins, ou à des femmes agrégateurs féminins et
les vendent avec des marges limitées. Parce qu’elles sont à petite-échelle, elles manquent souvent de
capitaux et d’entrepôt, elles ne peuvent donc pas acheter des produits en grande quantité, ni les stocker
en fonction des prix ou lorsqu’ils ne sont pas vendus, perdant ainsi leur capacité à générer plus de marges
de profits. Il y a des exceptions à cela, comme dans le cas des « reines du marchés » qui contrôlent toutes
les transactions concernant un produit alimentaire dans un marché. Ces femmes peuvent être des
responsables d’associations de commerçantes, ou avoir des postes importants similaires dans les
marchés. Elles ont un meilleur accès à du capital, aux entrepôts etc. et peuvent donc créer des
fluctuations de prix artificielles. La Section 5 traite en profondeur du rôle unique des reines du marché
dans les chaînes de valeur agricole au Ghana et leur gestion des chaînes de distributions pour les produits
alimentaires.
13Asare, C.. Departement du Genre (MoGCSP).Entretien. Avril 2016. 14 Ibid. 15 Ibid.
16
Le modèle ci-dessus est censé fournir une image générale des dynamiques entre les sexes au sein d’une
chaîne de valeur agricole et soulever les questions concernant les contraintes et les capacités, ainsi que
les normes sociales, influenant le rôle et les responsabilités tout au long des chaînes d’approvisionnement.
Cependant, il y a plusieurs exceptions à ce modèle et des variations complexes selon les produits et les
contextes, ainsi que si la marchandise sera transformée ou vendue à l’état brut. Pour certains produits
agricoles principalement produits par les femmes, la chaîne de valeur est presque entièrement contrôlée
par les femmes à tous les niveaux. Il y a des exceptions lorsque le produit est commercialisé, c’est-à-dire
qu’il est d’abord vendu en gros et/ou pour augmenter les marges. Dans ces cas, les hommes peuvent
entrer dans la chaîne de valeur et la filière peut même finir par être dominé par les hommes point de la
chaîne de valeur où les marges de bénéfices peuvent être plus grandes en utilisant des capitaux plus
larges. Ceci favorise les acteurs masculins qui ont généralement un meilleur accès au capital que leurs
homologues féminins. En raison des contraintes comparatives des femmes pour avoir une participation
économique plus importante et plus de revenu dans les chaînes de valeurs—qui sera décrite dans la
section suivante—les hommes sont en mesure d’entrer plus facilement et tirer parti des opportunités
économiques pour un produit comparer à leurs homologues féminins, généralement .16
Les produits présentant un intérêt pour cette étude, le niébé, le soja et le mil diffèrent quelque peu des
chaînes de valeur ci-dessus, particulièrement en termes de transformation. Le marché informel des
légumes (soja et niébé) et les céréales (mil) dont la production, la transformation et la commercialisation
à petite-échelle sont dominé par les femmes, tandis que les hommes dominent la vente en gros. 17Selon
certains rapports cependant, les hommes dominent la production de niébé, alors que les femmes y
participent à une moindre mesure. 18Tout au long de plusieurs chaînes de valeurs, ils existent plusieurs
types de transformation pour les trois produits. Le niébé est transformé par les femmes dans leurs foyers
pour la consommation, avec peu ou pas de matériel et prenant beaucoup de temps. Les hommes sont
également impliqués dans la transformation du niébé lors du stockage, qui augmente leur efficacité et
ainsi, leurs marges de profits plus que celles des transformateurs féminins.19Le mil est principalement
produit par les hommes, mais est généralement transformé par les femmes et le soja est produit et
transformé principalement par les femmes. Bien plus important que qui transforme les produits, les
méthodes de transformation au Ghana sont fortement sexuées et sont souvent équivalent aux différents
intrants nécessaires et des marges de profits.20Les hommes ont tendance à agréger ces légumes et
céréales et les transporter vers plusieurs endroits, pendant que les femmes les commercialisent dans les
marchés.21Malgré la dominance des femmes sur les activités du marché pour ces produits spécifiques, les
profits vont généralement aux foyers menés par les hommes.22Dans les marchés formels (ex. les
supermarchés et chaînes similaires), le rôle des femmes est accentué que lorsqu’elles participent
activement dans les chaînes de valeur par le biais des organisations agricoles (OA). L’exception à cette
règle est dans le cas des organisations agricoles menées exclusivement par les femmes. Malheureusement
les femmes sont souvent marginalisées dans les organisations agricoles menées par les
16Ceci selon les entretiens avec les informateurs clés, ainsi que les rapports suivants: PAM . Ghana Emergency Food Security Assessment (EFSA). 2016; Hagan, E. N. & Opare, J. A. 2011. 17Sarpong, D. B.. Departement de l’Economie Agricole (Universitédu Ghana).Entretien écrit. Avril 2016. 18Asare, C.. Département du Genre (MoGCSP).Entretien. Avril 2016. 19Aniaku, V.. WIAD (MAA). Entretien. Avril 2016. 20Asare, C.. Département du Genre(MoGCSP).Entretien.Avril 2016. 21Sarpong, D. B.. Département de l’économie agricole (Université du Ghana).Entretien écrit.Avril 2016. 22Asare, C.. Département du Genre(MoGCSP).Entretien.Avril 2016.
17
hommes.23Cependant, même dans ces cas-là, notamment dans les régions du Nord, les organisations
agricoles de femmes sont traditionnellement obligées d’inclure quelques membres masculins dans leur
structure de gouvernance (ex. secrétaire, comptable, etc.…).24
L’EFSA 2016 du Ghana indique les habitudes propres au genre dans les marchés et dans la participation
dans les chaînes de valeur en général, avec quelques détails des chaînes de valeurs de produits
spécifiques.25 Selon les résultats, près de quatre-vingt pour cent des commerçants (79.9) interrogés dans
les marchés sont des femmes, tandis que 20.1 pour cent sont des hommes. Ceci soutient le schéma décrit
par les informateurs clés que les femmes dominent la place de marché physique pour les produits
agricoles. Les régions du Nord et Ashanti ont le plus grand nombre de commerçants hommes avec 20 et
27 pour cent respectivement (voir la charte ci-dessous).
Commerçants par sexe et par région
Source : PAM Ghana EFSA 2016
En termes de type d’activité de commerce, 70.8 pour cent des commerçants hommes et 72.2 pour cent
des commerçantes femmes sont des détaillantes et la vente en gros est effectué par 25.5 pour cent des
hommes et 26.6 pour cent des femmes. Quelques collecteurs ont été interrogés pour l’EFSA et seul 2.8
pour cent des commerçants hommes sont des collecteurs et 0.5 pour cent des commerçantes sont des
collectrices. Ceci diverge des tendances spécifiques au sexe décrites par les informateurs clés et
enregistrés dans les ressources secondaires que les hommes sont disproportionnellement impliqués dans
23Sarpong, D. B.. Département de l’économie agricole (Université du Ghana).Entretien écrit. Avril 2016. 24Kaye, N.. Purchase-for-Progress Coordinateur Pays (Programme Alimentaire Mondial PAM—Ghana). Contributions . Aout
2016. 25Pour plus d’informations sur la sécurité alimentaire et le contexte des marchés au Ghana, voir 2016 Ghana EFSA.
106
75
6659 58 57
2027
8
17 18 16
0
20
40
60
80
100
120
Northern Ashanti Upper East Upper West Brong Ahafo Volta
Femmes Hommes
18
l’achat en gros et les femmes dans la vente en détail.26Cependant, ces enquêtes ont été menées dans les
marchés physiques où, selon un informateur WIAD, les grossistes et les agrégateurs seraient nettement
moins fréquents.27
Type d’activité de commerce par région
Source : PAM Ghana EFSA 2016
La majeure partie des vendeurs en détails se trouvent dans la région Ashanti, tandis que la plus large
proportion des grossistes se trouve dans la région Haute-Ouest.
26 Sarpong, D. B.. Département de l’économie agricole (Université du Ghana).Entretien écrit.Avril 2016.; Aniaku, V.. WIAD (MAA). Entretien.Avril 2016.; Kabutha, C. Évaluation des Genres – Ghana Agricultural Development and Value Chain Enhancement (ADVANCE) Programme. USAID; VOCA. Accra, Ghana. 2010. 27Aniaku, V.. WIAD (MAA). Entretien.Avril 2016.
19
Type d’activité de commerce par région
Source : PAM Ghana EFSA 2016
D’aprè les résultats de l’EFSA, les commerçantes ont tendance à vendre une plus large gamme de produits
locaux que leurs homologues masculins. Bien que le rapport EFSA n’explique pas pourquoi ceci est le cas,
selon les entretiens avec les informateurs clés, cela pourrait être lié au fait que les commerçants hommes
ont soient plus aptes à cibler et vendre des produits spécifiques selon leurs potentiels de marges hautes
et leurs potentiels de commercialisation et achètent en gros plutôt qu’en petite quantité. Par exemple, le
maïs qui est produit vendu par 34 pour cent des commerçants et plus souvent par des commerçants
hommes que les commerçantes. 42.7pour cent des commerçants hommes ont identifié le maïs comme
étant un produit local vendu et 15.1 pour cent ont choisi l’igname. Parmi les femmes commerçantes,
seules 30.6 pour cent ont identifié le maïs comme étant un produit local principalement vendu et 7.4 pour
cent ont choisi le mil (avant l’igname). Dans la région Haute-Est, où il y a plus de vendeurs de riz local (25
pour cent) que de maïs et de mil, les commerçants hommes sont principalement impliqués dans la vente
de riz local (25 pour cent), le maïs (12.5 pour cent), le riz importé (50 pour cent) et l’igname (12.5 pour
cent). En revanche, les commerçantes femmes vendent une gamme plus large de produits alimentaires
dont les quatre principaux sont ; le mil (18.2 pour cent), le maïs (16.7 pour cent), le riz local (15.2 pour
cent)et le niébé (10.6 pour cent). Dans la région Nord, 60 pour cent des commerçants hommes vendent
du maïs comme produit local principal, tandis que 15 pour cent ont indiqué l’igname.
En revanche, 41.5 pour cent des commerçants femmes dans la région vendent du maïs et 17 pour cent
ont indiqué le mil.28Une des raisons possibles est liée au fait que certaines cultures demandent beaucoup
de travail. Le maïs demande moins de travail que le soja ou le millet les hommes ont tendances à s’orienter
vers les cultures qui demandent moins de travail pour le traitement.29Il y a également les facteurs sociaux
qui entrent en jeu en termes de pratiques sexuées dans la culture de la négociation et la socialisation ceci
28 PAM. Ghana EFSA. 2016. 29Kaye, N.. Purchase-for-Progress Coordinateur Pays(Programme Alimentaire Mondial Programe Alimentaire Mondial—Ghana). Contributions des Experts. Août 2016.
20
peut expliquer le fait que plus de femmes se retrouvent dans la vente au détail des produits du marché,
tandis que les hommes se tournent vers l’achat et la vente en gros. En fin de compte, une enquête plus
approfondie sur les raisons multiples pour lesquelles les femmes ont tendance à vendre une gamme plus
large de produits alimentaires que leurs homologues hommes, notamment lorsque l’on compare cela avec
leur performance économique dans les marchés. Il est donc important de savoir, en plus de la gamme de
produits vendus, quel est le résultat final en termes de rentabilité économique.30
En dépit des disparités entre les sexes en termes d’accès aux entrepôts pendant les entretiens avec les
informateurs clés et ainsi, une capacité limitée pour les femmes de répondre à la demande croissante, les
résultats de l’EFSA 2016 démontrent une capacité relativement égale des commerçants hommes et
femmes à répondre aux demandes grandissantes. Dans le cas d’une augmentation substantielle, 49.3 pour
cent des commerçants ont la capacité d’augmenter l’offre afin de répondre à la demande en une semaine
ou moins, tandis que 28.5 pour cent ont la capacité de répondre à la demande croissante en moins de 2
semaines. Près de 50.9 pour cent des commerçants hommes et 48.9 pour cent des commerçantes ont la
capacité de répondre en une semaine ou moins. Il y une disparité légèrement plus grande selon le type
d’activité de commerce, où 56.7 pour cent des collecteurs, 52.1 pour cent des grossistes et 48.4 pour cent
des vendeurs en détail ont la capacité de répondre une demande plus élevée des produits en une semaine,
comme démontré dans le tableau ci-dessous. Les disparités sont comparativement plus grandes selon les
régions. Les régions Ashanti et Volta ont des avantages structurels car elles sont des zones de production
de surplus agricoles, tandis que les trois régions du nord sont souvent catégorisées comme des zones
alimentaires déficitaires.31Selon l’EFSA, dans chacune des régions du Nord, Haute-Est, Haute Ouest et
Brong Ahafo, plus de 50 pour cent des commerçants ont la capacité de répondre à une demande plus
élevée en une semaine ou moins, tandis que dans les régions Volta et Ashanti, le pourcentage est
respectivement de 30.1 et 41.2.
Capacité des commerçants de répondre à une demande plus élevée de produits alimentaires, par sexe
Source : PAM Ghana EFSA 2016
Capacité des commerçants de répondre à une demande plus élevée de produits alimentaires, par activité
30Ibid. 31Ibid.
21
Source : PAM Ghana EFSA 2016
En ce qui concerne le volume de clients comparé aux ventes actuelles déclarées par les commerçants
dans l’enquête EFSA 2016, il semblerait qu’il existe des disparités entre les sexes. Près de 61.1 pour cent
des commerçants estiment que le nombre de clients achetant leurs produits a augmenté, avec des
rapports plus positifs de la part des commerçants masculins (68.9) comparé aux commerçantes (59.1 pour
cent). Cependant, la disparité entre les sexes disparait lors des ventes actuelles, avec près de 23.6 pour
cent des commerçants masculins ont déclaré des augmentations de ventes de 10 à 50 pour cent, comparé
à 25.2 pour cent chez leurs homologues femmes. Si les répondants disent la vérité dans leurs déclarations
sur les changements dans le nombre de clients et de ventes, il semblerait que, bien que les femmes
bénéficient de ventes légèrement plus élevées, si ce n’est égal à leurs homologues masculins, les
commerçants hommes connaissent de plus fortes augmentations dans le nombre de clients qui achètent
leurs produits. Ceci peut, cependant, être le résultat d’un plus grand niveau d’optimisme de la part des
commerçants masculins, par rapport comparé à leurs homologues féminins. Les disparités entre les sexes
sont aussi plus significativement affectées par la différenciation entre la vente en gros et la vente en détail,
là où ces différences ont des impacts différents sur le nombre de clients et les ventes actuelles.32
Les commerçantes interrogées indiquent une plus grande probabilité que les commerçants hommes ont
changé de source d’approvisionnement lorsqu’elles rencontrent des défis et des facteurs contraignants.
L’EFSA 2016 révèle que, en raison de l’augmentation des coûts de transport et des schémas de production,
22.3 pour cent des commerçantes ont déclaré avoir changé leurs sources d’approvisionnement depuis le
début de leurs activités de commerce comparé à 14.2 pour cent des commerçants hommes. Ceci peut
être expliqué par le fait que les hommes sont plus susceptibles d’emprunter un camion transporteur et
les fonds monétaires pour transporter les produits vers une destination particulière. À l’inverse, faute de
ressources financières et de pouvoir d’emprunt, les femmes sont moins susceptibles de prendre des
risques similaires pour acquérir un marché potentiel, si elles n’ont pas déjà les moyens de le faire. 33
32Kaye, N.. Purchase-for-Progress Coordinateur Pays(Programme Alimentaire Mondial Programe Alimentaire Mondial—Ghana).
Contributions des Experts. Août 2016. 33Ibid.
48.4%
52.1%
56.7%
31.1%
26.3%
33.3%
0.0% 10.0% 20.0% 30.0% 40.0% 50.0% 60.0% 70.0% 80.0% 90.0% 100.0%
Détail
En gros
Collecte
Typ
e d
'act
ivit
é
Non Oui en moins d'uen semaine Oui, en mois de deux semaines
Oui, en moins d'un mois Oui, mais plus d'un mois
22
Selon les résultats EFSA, la clientèle des commerçants du marché est principalement féminine. Plus de
trois quarts des commerçants interrogés travaillent en tant que détaillants, ceux des régions Ashanti,
Brong-Ahafo, Haute Ouest et Volta et les commerçantes ont déclaré que la plupart de leurs clients étaient
des femmes, comme indiqué dans les tableaux ci-dessous. Apparemment parce que les femmes sont en
majeure partie celles qui sont responsables des achats alimentaires et qui s’occupent de la préparation
des repas dans leurs foyers. Elles vont donc chez les détaillants pour s’approvisionner pour besoins
alimentaires de leurs foyers.34
Sexe de la clientèle, par activité commerçante/région/sexe
34Ibid.
23
Source : PAM Ghana EFSA 2016
En matière de crédits et services financiers, les commerçants hommes et femmes interrogés ont déclaré
des circonstances similaires, bien que les défis soient ressentis de façon disproportionnelle par les
femmes. Près de 75.3 pour cent des commerçants financent eux-mêmes leur commerce. Seul 7.2 pour
cent dépendent des banques. La proportion des commerçants autofinancés est similaire chez les hommes
et les femmes (79.2 pour cent et 74.3 pour cent respectivement). Ceci est partiellement dû au manque de
crédit au niveau national. Comparé au pays voisins, il est très coûteux d’emprunter de l’argent au Ghana
et avec les taux d’intérêts de 25.6%, il est compréhensible que très peu d’agriculteurs (les hommes en
général et les femmes en particulier) dépendent des banques pour emprunter de l’argent.35Cette
dépendance importante sur l’autofinancement peut exacerber les disparités entre les sexes en termes de
profits, la où les femmes sont moins susceptibles d’avoir accès à des quantités égales de financement ou
de capital que leurs homologues masculins.36 La disparité entre les sexes est encore plus grande entre
ceux qui reçoivent des financements des banques plutôt que des clients. Bien que 10.2 pour cent des
commerçantes déclarent que leurs clients sont la source principale de leurs financements, seuls 3.8 pour
cent des commerçant hommes ont déclaré la même chose. Par ailleurs. 9.8 pour cent des commerçants
hommes ont déclaré que les banques étaient leur source de financement principale, seulement 6.7 pour
cent chez les commerçantes.
35Kaye, N.. Purchase-for-Progress Coordinateur Pays(Programme Alimentaire Mondial Programe Alimentaire Mondial—Ghana).
Contributions des Experts. Août 2016. 36 Ibid.
20.80%
8.10%
10.60%
62.30%
78.90%
75.50%
16.00%
11.60%
12.50%
M A L E
F E M A L E
T O T A L
SEXE DE LA CLIENTÈLE PAR ARPPORT AU GENRE DU COMMERÇANT
24
Source of financement, selon le genre du commerçant
Source : PAM Ghana EFSA 2016
Tous les types de commerçants des six régions étudiées par l’EFSA achètent leurs produits alimentaires
sous forme de crédit. L’achat de stock par crédit des commerçants hommes est légèrement plus bas que
chez leurs homologues féminins (58.2 contre 62 pour cent, respectivement). Les disparités à cet égard
sont largement géographiques., La plupart des commerçants de la Haute-Est et Haute-Ouest (55.4 et 57.9
pour cent respectivement) n’achètent pas leurs produits à crédit—une situation qui indiquerait un
manque d’accès à ces services. En revanche, plus de 60 pour cent des commerçants dans les régions du
Brong Ahafo, Volta et Ashanti, achètent leurs produits à crédit. Parmi ceux qui reçoivent leurs produits à
crédit, 76.7 pour cent n’ont pas à payer d’intérêts, tandis que 15.1 pour cent ont un taux d’intérêt de 1 à
9 pour cent. Ces disparités sont liées au surplus de productions des régions par rapport aux régions
déficitaires. Les personnes dans les régions de surplus ont plus appelés pour acheter du stock à crédit que
ceux des régions déficitaires qui sont conscients des irrégularités dans la performance de production.37
37Ibid.
25
Stock acheté à crédit, selon le sexe du commerçant
Source : PAM Ghana EFSA 2016
Le nombre d’employés indique la taille et la rentabilité de l’ entreprise. Les commerçants hommes
interrogés ont tendance à avoir plus d’employés contrairement à leurs homologues femmes où seul 42.5
pour cent des hommes commerçants ont au moins un employé contre juste 24.7 pour cent des
commerçantes. Parmi tous les commerçants interrogés, près de 28.3 pour cent ont employé une personne
supplémentaire pour les aider dans leur commerce et parmi elles, 10 pour cent ont employé au moins
une personne tandis de 74.5 pour cent d’entre eux ont employé 2 à 5 personnes.
Selon l’Analyse Rapide des Sexes 2011 du Projet Agricole et Commercial du Ghana (GCAP) les femmes constituaient près de 52 pour cent de la population active du secteur agricoles avec une contribution de 55-60 pour cent de la production totale. En outre, 70% des agriculteurs, 95% des acteurs dans la transformation agricoles et 85% dans la distribution alimentaire sont des femmes.38
Source : PAM Ghana EFSA 2016
Les chiffres de la Banque Mondiale montrent que le pourcentage de femmes occupant un emploi est plus
élevé dans le secteur du service et inferieure dans le secteur agricole comparé aux hommes. En 2013, 34
pour cent de tous les hommes avec un emploi étaient dans le secteur du service, comparé à 48.2 pour
cent dans le secteur agricole. En comparaison, 47.3 pour cent de toutes les femmes ayant un emploi en
2013 étaient dans le secteur du service, tandis que 41.4 étaient dans le secteur agricole. La participation
38 Hagan, E. N. & Opare, J. A. final Report on Rapid gender Analysis of the Ghana Commercial Agriculture Project (GCAP) – Accra Plains and the Savannah Zone. Government of Ghana; Banque Mondiale . 11 Dec 2011.
42
.50
%
24
.70
%
H O M M E S F E M M E S
EM P L O I P A R G EN R E
26
des hommes et des femmes dans le secteur agricole a augmenté ces dernières années et a diminué dans
le secteur tertiaries.
Source : Banque de Données de la Banque Mondiale - Statistiques sur le Genre
Les femmes sont moins susceptibles de recevoir un salaire formel que leurs homologues masculins et ont
plus de chances d’être des travailleurs vulnérables. En 2010, la majeure partie des femmes ayant un
emploi au Ghana (84.3) sont employées de façon vulnérable. La majeure partie des hommes ayant un
emploi étaient dans emplois vulnérables, bien que à moindre mesure que les femmes à 68.9 pour cent.
En outre, 25.3 pour cent des hommes ayant un emploi ont reçu un salaire contre seulement 11.4 pour
cent des femmes ayant un emploi.
Source : Banque de Données de la Banque Mondiale - Statistiques sur le Genre
En 2014, moins de 10 pour cent des femmes de plus de 15 ans ont reçu un salaire l'année précédente, comparativement à 20,3 pour cent des hommes du même âge. De même 26 pour cent des femmes ont reçu des paiements pour les produits agricoles de l'année précédente, comparativement à 33,9 pour cent les hommes.
0
10
20
30
40
50
60
2010 2013
Emploi dans l'agriculture et services, pourcentage par genre
Emploi des femmes dans l'agriculture Emploi des hommes dans l'agriculture
Emploi des femmes dans les services Emploi des hommes dans les services
27
Source : Banque de Données de la Banque Mondiale - Statistiques sur le Genre
Dans l’évaluation des rôles et des responsabilités des femmes acteurs dans les chaînes de valeur agricoles,
il est important de prendre en compte que pour chaque schéma identifié il y aura une liste d’exceptions
qui vont avec, selon le contexte particulier et d’autres facteurs sociaux au-delà du genre (ex. l’âge, les
capacités, la classe économique, le groupe ethnique, la religion etc.). Les hommes et les femmes ne sont
pas des groupes homogènes et la participation dans la chaîne de valeur, bien que fortement sexuée à bien
des égards, est également influencée par d’autres facteurs. Les dynamiques changent également selon
les saisons tout comme le mode de production et de transformation, l’introduction de nouvelles
technologies et les mouvements de marché sur l’offre et la demande. En ce qui concerne le paragraphe
suivante sur les défis et contraintes des femmes, les informations fournies ici sont censés servir de base
pour en trouver de nouvelles et mettre à jour régulièrement les anciennes informations sur les
dynamiques entre les sexes qui existent dans les chaînes de valeurs agricoles afin de promouvoir des
programmes équitables et l’autonomisation des femmes, où les acteurs féminins sont marginalisés.
2. Défis et contraintes des femmes dans les chaînes de valeur agricoles Les hommes et les femmes partagent généralement les mêmes défis et contraintes dans les chaînes de
valeurs agricoles, bien que ces dernières soient plus amplifiées chez les femmes que chez leurs
homologues masculins.39Les principales contraintes pour les femmes entrant, exploitant et s'étendant au
sein des chaînes de valeur agricoles se rapportent au capital (y compris la propriété foncière), a l'accès au
crédit et aux services financiers (d’une part, en raison de peu ou de manque de capital), des compétences
et des connaissances de l'agro-technologie, de la vulgarisation des services, des entrepôts et surtout pour
les agrégateurs, d’infrastructures de transport.40L’accès à la main-d’œuvre en périodes opportunes durant
les cycles d’activités productives est également crucial. Les hommes sont susceptibles de s’emparer du
travail disponible au détriment des agricultrices.41Ce sont les principales contraintes des femmes en vue
39PAM . Ghana Emergency Food Security Assessment (EFSA). 40Sarpong, D. B.. Département de l’économie agricole (Université du Ghana).Entretien écrit. Avril 2016. 41Kaye, N.. Purchase-for-Progress Coordinateur Pays(Programme Alimentaire Mondial Programme Alimentaire Mondial—Ghana). Contributions des Experts. Août 2016.
9.1
20.3
26
33.9
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Femmes salariées
Hommes saalriés
Femmes avec revenus agricoles
Hommes avec revenus agricoles
Paiements et salaires, % par genre (2014)
28
d’atteindre et d’accroître l’inclusion économique dans les filières agricoles à hauts profits. Ces contraintes
sont également liées, par exemple, au fait que les capitaux limités ont un impact sur l’accès aux entrepôts,
au crédit et services financiers et a la capacité d’investir dans des moyens de production tels que le
transport et la transformation /l’agro-technologie. De plus, les normes et pratiques sociales concernant
le savoir/l’éducation, le leadership et la participation, que ce soit par exemple dans les OA. Les
responsabilités domestiques sexuées, peuvent poser des difficultés pour les productrices et autres acteurs
féminins qui n’affectent pas les hommes de la même manière. Malgré des taux comparatifs d’égalité des
sexes aux pays voisins, le statut inferieur des femmes au Ghana est dû au fait des taux élevés
d’analphabétisme chez les femmes, une faible estime de soi et a la lourde tâche de travail.42
Selon les résultats de l’EFSA, les commerçants des six régions étudiées sont confrontés à un certain
nombre de contraintes qui limitent soit leur capacité d’étendre ou de réduire la rentabilité de leur
commerce. Près de 49.3 pour cent des commerçants sont affectés par le manque de capital, alors que la
faible demande des marchés ne touche que 9.9 pour cent. Les commerçantes sont 10 pour cent de plus
susceptibles d’être affectées que leurs homologues masculins par le manque de capital (51.1 et 42.5
respectivement). Elles sont également plus susceptibles d’être affectées par les faibles demandes de
marché que les commerçants hommes, ceci touche 6.6 pour cent des commerçants hommes et 10.7 pour
cent des commerçantes. La mauvaise qualité des produits est également une plus grande préoccupation
chez les commerçantes, tandis qu’aucun commerçant homme n’a signalé cette inquiétude. D’autres
contraintes comprennent le manque d’espaces de stockage, l’approvisionnement irrégulier des produits
et le coût élevé des services de crédit. Il est important de considérer la quantité ou le volume et la diversité
des produits dont le commerçant est responsable. Ceci peut avoir un impact significatif sur la demande
des marchés subie par le commerçant. Par exemple, le fait qu’un producteur soit capable de fournir assez
de ce que l’acheteur recherche dépend du fait que le commerçant vende un ou plusieurs produits et si
cela peut être fait dans des temps raisonnables.43
42Banque Mondiale . Banque de Données MondialeStatistiques sur le Genre (sur l’Aphabétisation). Accédé Juillet 2016.; Hagan, E. N. & Opare, J. A. Rapid Gender Analysis of the Ghana Commercial Agricultural Project (GCAP) – Accra Plains and the Savannah Zone. Government of Ghana; Banque Mondiale . 2011. 43Kaye, N.. Purchase-for-Progress Coordinateur Pays (Programme Alimentaire Mondial—Ghana). Contributions des Experts. Août 2016.
29
Défis et contraintes d’activités de commerce, selon le sexe du commerçant
Source : PAM Ghana EFSA 2016
Au niveau des ménages, l’insécurité alimentaire dans les foyers gérés par des femmes et également lié à
un accès limité aux terres et moyens agricoles, car le contrôle des ressources naturelles essentielles se
trouve chez leurs homologues masculins, selon les résultats de l’EFSA 2016. En vertu d’un accès inégal aux
ressources (ex. terres, crédit et services d’expansion), leur capacité à produire suffisamment et obtenir
un accès adéquat à la nourriture est limitée. Les foyers dirigés par les femmes sont principalement
impliqués dans la production agricole (45%), le commerce (20.1%) et les activités agro-pastorales. Près de
7.3 pour cent des foyers dirigés par les femmes sont des petits exploitants qui cultivent moins de 2
hectares, comparativement à moins de 1 pour cent chez leurs homologues masculins. Ceci explique la
baisse de récolte des cultures vivrières depuis l’année précédente et le nombre plus élevé de foyers dirigés
par les femmes ayant un accès limité aux moyens et aux ressources financière pour étendre la production.
Selon le personnel de PAM, l’accès au travail est un facteur crucial qui est influencé par le sexe du
producteur. 44De plus, une grande partie des foyers dirigés par les femmes (61% contre 53% des foyers
dirigés par les hommes) sont impliqués dans l’utilisation de stratégies d’adaptation en raison du manque
de nourriture ou d’argent pour acheter de la nourriture.
Terres et Capital
Au Ghana, 80% de la superficie totale des terres est traditionnellement détenue par des clans, les proches
et la famille. L’État détient 18% tandis que les 2% restant sont détenus en copropriété avec l’État : les
intérêts des bénéficiaires reviennent à la communauté et les droits légaux reviennent à
44Ibid.
M A N Q U E D E C A P I T A LO F F R E I R R É G U L I È R E I N S E C U R I T É P O U V O I R D ' A C H A T D E L A C L I E N T È L E
F A I B L E
C H A R G E S E T I M P Ô T S É L É V É S
CONTRAINTE MAJEURE AUX ACTIVITES PAR GENRE
Hommes Femmes
30
l’État.45L’acquisition de terrain est un grand défi pour les femmes. C’ est un facteur à considérer de pousser
les activités de femmes du petit commerce de consommation vers la commercialisation de produits avec
des marges de profits plus élevées. Le droit applicable au Ghana ne favorise ni les hommes, ni les femmes.
Cependant, dans la pratique, le sexe est un facteur déterminant dans la façon dont les individus acquièrent
les droits primaires et secondaires sur les terres. Le Ghana a un système pluraliste sur le régime foncier
qui est régi par le droit coutumier sous la tutelle dépositaire des autorités traditionnelles- Selon les lois
traditionnelles, tous les membres de la lignée ont droit à d’usufruit sans distinction de sexes, mais les
femmes sont informellement discriminées au sein de ce système. De plus et en rapport avec l’accès limité
des femmes au travail, elles ne peuvent pas établir la propriété des terres par le défrichement des terres
car cela est traditionnellement une tâche masculine.46
Source : World Bank Data Bank – Gender Statistics
Les femmes sont beaucoup moins susceptibles que leurs homologues masculins de posséder une maison
ou un terrain, selon les chiffres de 2014 de la Banque Mondiale. Les femmes sont en outre plus
susceptibles que les hommes de ne posséder ni maison ou ni terrain et moins susceptibles de posséder
une maison ou un terrain en commun, comme indiqué dans le tableau ci-dessus.
Au Ghana, la capacité des femmes à posséder des terres et a prendre une décision en général, est
influencée par le fait qu’elle est dans un système d’héritage patrilinéaire ou matrilinéaire. En même
temps, quel que soit le système d’héritage dans auquel la femme appartient, il y a d’autres considérations
qui entrent en jeu dans la décision de son droit de posséder des terres/propriétés et la prise de décision
et ces considérations et de telles considérations peuvent ou peuvent ne pas être conforme à ce qui est
45Ministère de la Justice (2003). Régime de gestion des terres d’Etat. Impact sur les droits fonciers des femmes et
des pauvres au Ghana, l’accès à la série Justice, No 2, Publishing Corporation du Ghana (Assembly Press). 46African Development Fund (AFD). Ghana Country Gender Profile. 2008.
73
81.1
64
78.1
21
4.3 510.8
28.2
8.1 6.810
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes
Sans propriétéimmobilière
Sans propriétéfoncière
Propriétéimmobilière
Propriétéimmobilièrecommune
Propriété foncière Propriété foncièrecommune
Propriété et titre foncier, % par sexe (2014)
31
perçu comme les lois coutumières.47 Selon le Programme de Recherches CGUAR sur les Politiques,
Institutions et Marchés (PIM) en collaboration avec l’Institut de Recherche sur les Politiques Alimentaires
Internationales (IFPRI), les modèles de propriété foncière diffèrent beaucoup selon les régimes juridiques
matrimoniaux et d’héritages. Ceci est démontré en utilisant l’Équateur, le Ghana et le Karnataka comme
exemples où les femmes constituent 51% des propriétaires fonciers en Équateur, 38% au Ghana et
seulement 20% au Karnataka. Les différences entre les états civils enregistrés et les droits de succession
juridiques permettent d’expliquer ces actifs. En Équateur, les biens acquis durant le mariage
appartiennent aux deux partenaires par défaut et les enfants masculins et féminins héritent de la
propriété foncière également. Au Ghana et en Inde, par contre, les biens acquis durant le mariage
appartiennent exclusivement à la personne qui les a achetés (désavantageant par défaut les femmes) et
les régimes d’héritage ont tendance à favoriser les fils. 48
Accès au Crédit et Services Financiers
Une grande proportion des commerçantes interrogée dans l’EFSA 2016 sont touchée par le manque de
capital une proportion plus petite de commerçantes qui a accès à des comptes en banques et n’est plus
impliquée dans l’achat des biens à crédit. Ces conditions affectent intrinsèquement leur accès à des crédits
formels et les services financiers et donc, la rentabilité de leur commerce et leur capacité à étendre leur
activité. Ceci renforce l’insécurité alimentaire chez les femmes particulièrement dans les foyers où elles
sont à la tête.
En général, les opportunités
de financements dans le
marché local sont limitées
au Ghana en raison des
hauts taux d’intérêts des
emprunts bancaires, qui
sont au-dessus de 25 %. Il y a
vingt-six banques
commerciales au Ghana, ce
qui est un chiffre
relativement bas.49 Selon
l’EFSA 2016, près de 78.3%
des commerçants ont des
comptes bancaires contre seulement 54.4% chez leurs omologues féminins. L’accès aux services
bancaires et leurusage déterminent la capacité du client à un service d’emprunt. Il est probable que les
commerçants hommes aient plus de potentiel d’accès au crédit bancaire que leurs homologues féminins.
Parmi les commerçants ayant accès à des comptes bancaires, 45.8% ont des comptes avec la Banque
Commerciale du Ghana, suivis par 35.3% ayant des comptes avec le Group Ndoum (GN) Bank.
47Kaye, N.. Purchase-for-Progress Coordinateur Pays (Programme Alimentaire Mondial Programe Alimentaire Mondial—Ghana). Contributions des Experts. Août 2016. 48Deere C. D and Doss, C. 2014. La Propriété et Prise de Décision des Femmes. IFPRI & CGIAR Consortium. PMI
Bulletin d’informations trimestriel. 49Perspectives économiques en Afrique. Structure du marché, Profils de pays: Ghana. Consulté Juin / Juillet 2016.
32
Le Manque d’Entrepôt
L’accès aux entrepôts pour les acteurs des chaînes de valeur au Ghana est sexué principalement en raison
de l’inégalité économique. Les femmes sont moins susceptibles que leurs homologues hommes d’avoir le
capital nécessaire pour se permettre des entrepôts. Selon les réponses des commerçants enregistrées
dans l’EFSA 2016, plus de 60% des commerçants hommes ont déclaré stocker leur marchandise dans un
entrepôt personnel se trouvant au sein du marché, c’est le cas pour seulement 33% des commerçantes.
À l’inverse, les commerçantes sont plus susceptibles que les commerçants hommes de stocker leurs
marchandises chez elles (28.5% et 5.7% respectivement).
Stratégie de Stockage, par sexe du commerçant
Source : PAM Ghana EFSA 2016
En termes de stratégies de stockage et des ruptures de stocks saisonnières cependant, la disparité entre
les sexes semble être moins importantes entres les commerçants. La stratégie de gestion de stocks de
certains commerçants consiste à acheter et à stocker les céréales à la récolte et de les vendre lorsque les
stocks sont bas et que les prix seront certainement plus élevés. Les résultats de l’EFSA démontrent que
quelques 55.3% des commerçants hommes et 56.8% des commerçantes entreposent les produits
alimentaires de la saison agricole précédente. Les disparités sont apparentes cependant, entre les
activités de commerce, où 64.4% des grossistes et de tous les collecteurs ont stocké les produits
alimentaires de la saison agricole précédente, comparé à 51.1% des détaillants. Parmi ceux qui ont stocké
les produits alimentaires après la récolte afin de vendre à un prix plus élevé en 2014/2015, 71% ont stocké
moins de 100 kg comparé à 20.3% qui ont placé plus 1 mètre cube dans un entrepôt. Un facteur important
pour établir les besoins d’entrepôts et la disponibilité ou le volume de marchandise à stocker. Comme les
décrit l’ensemble de cette recherche, les commerçantes sont moins susceptibles d’avoir des quantités de
produits en surplus qui nécessiteraient d’être entreposées dans l’attente de conditions de marchés
avantageuses.50
50Kaye, N.. Purchase-for-Progress Coordinateur Pays(Programme Alimentaire Mondial Programme Alimentaire Mondial—Ghana). Contributions des Experts. Août 2016.
33
Rupture de Stock, selon le genre du commerçant
Source : PAM Ghana EFSA 2016
La plupart des commerçants subissent des ruptures de stock pendant la saison des pluies (50.9% des
commerçants), avec très peu de différence entre les commerçants hommes et femmes. C’est une période
durant laquelle l’accès à certains marchés devient limité en raison de la détérioration des routes.
Infrastructures routières et de transports
Le principal défi des agrégateurs est l’accès aux services de transport, des infrastructures routières
suffisantes et une sécurité relative. Ces défis sont moins ressentis par les agrégateurs affranchis qui sont
souvent des femmes et/ou des jeunes. Les hommes ont tendance à avoir l’équipement de transportet
paient moins que les agrégateurs féminins pour transporter leur marchandise. Les frais de transport sont
généralement partagés entre l’agriculteur et l’agrégateur.51
Les services d’expansion
Selon la Stratégie du Développement Agricole et des Sexes II (GADS) du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA), la couverture d’expansion est généralement faible, particulièrement chez les petits exploitants, où les femmes prédominent. La fréquence d’accès chez les hommes et les femmes agriculteurs était de 34.4% et seulement 9.5% respectivement elle est plus élevée chez les agriculteurs que les autres acteurs de la chaîne de valeur.
Les quatre barrières principales à l’expansion identifiées par le GADS II sont: 1) la proximité aux agents d’expansion ; 2) la perception personnelle des acteurs qui estiment ne pas avoir besoin de ce genre de services ; 3) le manque de connaissance sur l’existence de ces services ; et 4) l’incapacité de trouver des prestataires. De plus, des Agents d’Expansion Agricoles (AEA), seules 13 pour cent sont des femmes avec un ratio de 1 :1 :500, alors qu’il est nécessaire que le ratio soit d’au moins 1 :500. L’une des raisons, selon le rapport estle fait qu’il soit plus facile d’approcher les agriculteurs hommes que les agricultrices et que
51Aniaku, V.. WIAD (MAA). Entretien.Avril 2016.
34
les agriculteurs hommes prennent souvent l’initiative de se renseigner sur les questions de services d’expansion plus que les agricultrices.52
L’évaluation des genres du programme de Développement Agricole et l’Amélioration des Chaînes de Valeur (ADVANCE) du Ghana a également déterminé que les hommes cherchent plus de conseils techniques que les femmes, parce qu’ils possèdent de grandes fermes, que les agents d’expansions ont tendance à visiter. De l’autre côté, les femmes recherchent plus d’information sur la transformation. Les hommes participent également plus que les femmes aux formations techniques ; ceci peut être attribué au double fardeau des femmes quant aux responsabilités domestiques et de production, qui limitent leur temps disponible. Cependant, il a également été démontré que lorsque les services de formations se tiennent sur des fermes près de leurs maisons, elles sont plus susceptibles d’yparticiper.53
Les technologies agricoles et les compétences
Les disparités entre les sexes dans le savoir agro-technologique et les compétences limitent la participation féminine et la capacité de gain, que ce soit au stade de la production de la chaîne de valeur, ou dans la transformation ou la commercialisation. Les hommes ont tendance à entrer les stades de production et de transformation une fois que les équipements et les technologies de pointe sont introduites. Ceci est partiellement dû aux compétences opérationnelles nécessaires et aux disparités en termes de capacité physiques entre les hommes et les femmes. Selon les informateurs clés du WIAD et du MoGCSP, les femmes consultent souvent les hommes en tant que conseillers pour décider des facteurs de marché tels que la tarification et la gestionet l’exploitation des apports technologiques. Même dans les OA dirigées par des femmes, un homologue masculin peut être invité à conseiller les membres sur ces sujets. Ce genre de demandes de participation des hommes dans les parcelles de production de femmes, ou processus est peut-être influencé également les normes socio-culturelles sur le rôle des hommes et des femmes concernant la main d’œuvre et/ou la manipulation des équipements techniques d’exploitation. L’exception la plus visible pour cela, cependant est la « reine du marché » (voir section 5).54 En plus des disparités de connaissances, où l’agriculture l’énergie et demande beaucoup de travail, les femmes sont plus susceptibles d’embaucher des hommes, ce qui fait que les coûts additionnels peuvent se traduire dans la baisse des profits des femmes agricultrices comparé à ceux de leurs homologues masculins55
L’éducation
En matière d’éducation, il y a des différences importantes entre les hommes, les femmes, les filles et les
garçons. Les chiffres de 2010 de la Banque Mondiale (ci-dessous) indiquent que près de 43% des femmes
de plus de 25 ans au Ghana n’ont aucune scolarisation, comparativement à 26.6% chez les hommes. Près
de trois quart des hommes (73.4%) ont terminé l’école primaire, alors que seul 57% des femmes y sont
parvenues. Ces disparités reflètent le statut comparativement faible des femmes face aux hommeset les
limites dans l’accès à l’information et les possibilités de croissance intellectuelle.
52 Women in Agricultural Development (WIAD). Stratégie du Développement Agricole et des Sexes II (GADS II). Ministry of Food & Agriculture (MAA). Accra, Ghana. 2015. 53 Kabutha, C. Ghana Agricultural Development and Value Chain Enhancement (ADVANCE) Programme – Gender Assessment. USAID; VOCA. Accra, Ghana. 2010. 54Aniaku, V.. WIAD (MAA). Entretien.Avril 2016.; Asare, C.. Département du Genre(MoGCSP).Entretien.Avril 2016.; Nanam & Torto. Institut de Recherche Alimentaire. Entretiens. Avril 2016. 55Asare, C.. Département du Genre(MoGCSP).Entretien.Avril 2016.
35
Source : Banque de Données de la Banque Mondiale – Statistiques sur les sexes
Les résultats de l’EFSA 2016 montrent également que la plupart des commerçants interrogés (61.7% )
n’ont eu aucune scolarisation, tandis que le reste ont reçu une éducation au primaire. Les commerçantes
étaient plus susceptibles que leurs homologues masculins de n’avoir aucune scolarisation, où 66.5%
déclarent se trouver dans ce cas de figure, comparativement à 42-5% des commerçants masculins. A
l’inverse, les commerçants masculins sont plus susceptibles d’avoir un niveau de scolarisation primaire,
secondaire et/ou universitaire que leurs homologues féminins.
Niveau d’instruction des commerçants par sexe
Source : PAM Ghana EFSA 2016
36
3. Limites et défis sur l’analyse du genre et le suivi de l’autonomisation
des femmes Pour évaluer les lacunes dans les pratiques analytiques actuelles du PAM et de ses partenaires, une
évaluation a été menée sur la sécurité alimentaire et les études de marché faites par le PAM VAM au
Ghana de 2011-2015. Les défis ont également été identifiés à travers des réunions avec le personnel
concerné et directement pendant la phase de développement de l’EFSA Ghana 2016. Les limites et défis
au niveau du gouvernement et des partenaires ont en outre été étudiés pour identifier les opportunités
de collaboration pouvant renseigner et construire la capacité d’analyse sur le genre du PAM, ainsi que
d’améliorer la capacité de partenariat du gouvernement à ce sujet.
Sur les cinq évaluations du VAM PAM au Ghana entre 2011-2015, deux, seulement, n’ont pas d’analyse
sur le genre et/ou de données désagrégées par âge et sexe. Celles qui désagrègent les données par âge et
par sexe ne parviennent pas à intégrer une analyse sur le genre basé sur les données trouvées et la seule
évaluation qui intègre des données désagrégées et l’analyse sur le genre ne tire pas de conclusion et ne
traduit pas les résultats en recommandations permettant de mieux cibler les programmes qui sont
équitables pour les genres ou qui font la promotion de l’autonomisation des femmes à travers les actions
du PAM. Aucune de ces évaluations ne mentionnent l’autonomisation des femmes ou des indicateurs
connexes tels que la prise de décision, le contrôle des biens de production etc.
Type d’évaluation Année
Sexe/âge désagrégatio
n des données
Analyse sur le genre
Analyse sur l’autonomisation
des femmes Recommandations
CFSVA 2013 X X 0 0
Évaluation du marché dans l les camps de réfugiés de Fontana, Egyei Krom et Ampain
2014 X 0 0 0
Évaluation rapide du marché à Tamale, Bolgatanga et Wa
2012 X 0 0 0
La hausse internationale des prix du maïs et du blé et son impact potentiel sur la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest
2012 0 0 0 0
37
(évaluation du marché)
Crise rizicole, évolution des marchés et sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest (market assessment)
2011 0 0 0 0
Source: Évaluations PAM VAM– Ghana
Parallèlement à la présente étude de cas, l’EFSA Ghana 2016 a été soutenu par l’Initiative Genres et
Marchés et a reçu un appui technique sur le genre directement du Bureau Régional de l’Afrique de l’Ouest.
Dans le cadre de ce soutien, les questionnaires de l’étude de marché du Ghana pour les commerçants, les
transporteurs et les informateurs clés du marché ont été adoptés par l’équipe régionale VAM et la
Spécialiste du Genre afin d’inclure des questions sur l’autonomisation des femmes dans le marchéet afin
d’assurer la collecte d’informations sensibles au genre sur les marchés. Suite à la collecte d’informations
sensibles au genre un appui a été fourni dans l’analyse des données en utilisant une approche sensible au
genre durant l’écriture du rapport final. Le résultat de ces efforts est un rapport relativement renforcé en
termes de sensibilité au genre, comprenant des données désagrégées par âge et sur la participation au
marché sur les rôles dans les chaînes de valeur agricoles. Cependant, bien que l'évaluation du marché
reflète adéquatement l'analyse des genres, d'autres aspects de l'évaluation sont moins sensibles au genre,
par exemple, en ce qui concerne la dynamique intra-ménage et le travail domestique ou agricole non
rémunéré. L’accent exclusif sur la collecte de données primaires sur les marchés physiques limite
considérablement l’ampleur à laquelle la participation dans les chaînes de valeur est évaluée. Ceci est
certainement l’une des raisons pour lesquelles les écarts sont clairs entre les informations provenant des
informateurs clés et les chiffres indiqués dans les résultats de l’EFSA (par exemple les résultats EFSA
montrent plus d’hommes agrégateurs que de femmes et un pourcentage proportionnel de femmes et
d’hommes grossistes). Le rapport EFSA suggère également un manque de collaboration entre l’équipe
VAM du Ghana et les équipes Programmes concernées du fait que les informations et analyses indiqués
ne reflètent pas les objectifs pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes adoptés les
stratégies de programmes et les projets du pays. 56
Des écarts similaires entre les objectifs stratégiques et la capacité d’analyse sur le genre sont apparentes
au niveau du gouvernement. Les entretiens avec le Ministère du Genre, Enfants et de la Protection sociale
(MoGCSP), le département des Femmes dans le Développement Agricoles (WIAD) du Ministère de
l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA) et le Département d’Informations et Recherches Statistiques du
MAA ont faut apparaitre un écart entre les objectifs gouvernementaux pour l’égalité des sexes et
l’autonomisation des femmes et un manque d’outils et de standards adéquats et nécessaire pour évaluer
et suivre les indicateurs associés. Ceci était une préoccupation particulière concernant les dynamiques
entre les genres dans les marchés et les chaînes de valeur, où l’autonomisation économique des femmes
56PAM. Purchase4Progress Global Gender Strategy. 2011.; PAM. Examining Protection and Gender in Cash and Voucher Transfers. 2013.; PAM . ENVAC Conceptual Framework (submitted to DFTAD). Accra, Ghana. 2016.
38
est au cœur de la Politique Nationale sur le Genre et la Stratégie de Développement Agricole et du Genre
II (GADS 11).57
L’unité de Services des Marchés SRID est l’organisme chargé de mener les évaluations des marchés
alimentaires. Un défi principal, selon le personnel SRID interrogés, est le manque d’outils pratiques et
accessibles pour l’intégration du genre dans les évaluations de sécurité alimentaire particulièrement pour
les évaluations de marché. Les analyses de marchés SRID se concentre sur les tarifications et les produits
alimentaires et utilisent les données du Farm Gate pour générer les prix, le coût des intrants, le transport
et les ventes de bétails. Il y très peu ou pas d’intégration de données désagrégées ou d’analyse sur le
genre. Le Bureau Focal sur le Genre du SRID clarifie de plus que lorsque les données désagrégées sont
collectées, elles ne sont pas ni analysées ni rapportées et le besoin de le faire n’est pas largement reconnu.
La désagrafions des données, lorsqu’elle est faite, se limite au sexe du chef de famille. Les informateurs
du MAA ont partagé les plans futurs du ministère, cependant, pour évaluer s’il est nécessaire d’étendre
l’analyse des genres et établir quel domaine spécifique d’intérêt des données devrait être analysé. Au
moment de l’entretien, l’équipe SRID travaillait activement avec le WIAD sur ce défi et avait priorisé
l’identification des indicateurs de genre pour les questionnaires SRID comme première priorité. Selon le
Bureau Focal sur le Genre du SRID, la prochaine étape serait d’avoir une discussion avec la direction pour
déterminer quelles informations sont nécessaires pour les dynamiques des genres et à partir de là,
développer des outils et un cadre d’analyse qui répondent aux besoins d’informations identifiées.
Bien que les évaluations des marchés et sur la sécurité alimentaires menées par le gouvernement restent
insensible au genre, les activités d’analyse sur les genres du WIAD restent également très limitées en
termes de collecte de données et d’analyse sur les marchés et les chaînes de valeur agricoles. Comme
indiqué, le WIAD a débuté le processus de travail avec le SRID afin d’améliorer la collecte de données et
l’analyse. Cependant, ceci est encore au stade de la conception et des changements limités ont pour
l’instant été mis en œuvre. Le WIAD, bien que non-impliqué directement dans la collecte ou l’analyse des
données sensibles au genre, fait usage de données tarifaires disponibles pour autonomiser généralement
les petites exploitantes agricoles. Les femmes constituent la majeure partie des petits exploitants et
commerçants à petite échelle et sont disproportionnellement vulnérables à un accès limité aux
informations sur les tarifs dans le pays.58
Le manque de données et d’analyses décrit rend difficile l’évaluation du succès des initiatives pour ajouter
de la valeur aux produits et communiquer les prix destinés à promouvoir l’autonomisation des femmes.
Par ailleurs, le manque de définition claire ou de compréhension et catégorisation des indicateurs qui
pourraient constituer l’autonomisation des femmes, empêche une analyse plus approfondie sur si et
comment les informations sur les prix et l’augmentation des marges de profits arrivent à promouvoir
l’autonomisation des femmes. En même temps, la capacité gouvernementale actuelle pour mettre en
œuvre des activités de promotions durables pour l’autonomisation des femmes est limitée, rendant
malheureusement toute analyse approfondie inutile. Une autre explication possible proposée lors de
l’entretien avec WIAD est le fait que la plupart des données du gouvernement sur les dynamiques entre
les genres au sein des marchés et des chaînes de valeurs sont collectées et analysées par le WIAD dans le
contexte du suivi et de rapportage, donc directement lié à des angles de projets prédéterminés. En
57Ministère du Genre, des Enfants et de la Protection Sociale (MoGCSP). Ghana Politique Nationale sur le Genre. Accra, Ghana. 2015.; Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation(MAA). Stratégie du Développement Agricole et des Sexes II (GADS II). WIAD (MAA). Accra, Ghana. 2015. 58Aniaku, V.. WIAD (MAA). Entretien.Avril 2016.
39
d’autres termes, parce que la plupart des activités se concentrent sur les femmes exploitantes, il est peu
probable que les informations ne soient recueillies et les défis identifiés pour d’autre groupes, tels que les
reines du marché, par exemple. De même, les données recueillies sur l’équité des sexes sont
généralement limitées à l’équilibre entre les sexes dans la participation au sein des activités et des
programmes et ne reflètent pas d’informations sur la qualité de la participation, quels hommes et femmes
y participent et si toutes les participants peuvent appliquer ultérieurement et bénéficier des compétences
et du savoir de façon égale.
Faire le suivi de l’autonomisation
Au-delà du renforcement de l’inclusion économique des femmes dans les chaînes de valeur, il est
important que les femmes soient autonomisées de manière durable, soit à travers les moyens sociaux,
économiques ou institutionnels. Les évaluations qui ne parviennent pas à aller au-delà d’examiner le rôle
et les défis économiques et les interventions qui se limitent aux profits, à la viabilité économique et au
capital, ne parviennent pas à déterminer comment le PAM peut utiliser ses activités afin de promouvoir
l’égalité des sexes et autonomiser les femmes. Le personnel du WIAD interrogé a fourni un exemple d’un
risque de ce genre :
Lorsqu’un produit ou une activité est dominé par les femmes (ex. la transformation) elle devient
relativement rentable—par exemple si le P4P du PAM cible un produit à l’achat qui est
principalement contrôlé par les femmes—les acteurs masculins, qui sont mieux placés en termes
de capital productif, sont plus susceptibles de se lancer dans le secteur, plus la valeur ajoutée du
produit augmente. En raison des inégalités entre les sexes en termes d’accès au crédit et de
ressources productives, parmi d’autres facteurs (comme indiqué dans le paragraphe 2), les
hommes sont plus capables que les femmes de se lancer dans un secteur et de marginaliser les
acteurs féminins. Étant donné qu’ils ont un plus grand contrôle sur le capital, par conséquent à
l’entreposage, aux services financiers et/ou aux technologies et moyens, ils arrivent à prendre le
dessus sur la concurrence des femmes dans un marché en pleine croissance. Ces disparités
rendent les produits disproportionnellement plus rentables pour les hommes que les femmes, car
les hommes peuvent acheter en gros, ils ont accès aux entrepôts et peuvent donc mieux contrôler
leur approvisionnement et le prix.
Compte tenu de ces facteurs, le développement d’activités pour promouvoir l’égalité des sexes qui ont
pour seul objectif d’augmenter les marges de profits des produits dominés par les femmes peuvent, en
cas de succès, conduire à la marginalisation des femmes dans les marchés. En s’adressant aux contraintes
socio-économiques fondamentales des femmes et à leurs défis (plutôt que de cibler un produit dominé
par les femmes dans une chaîne de valeur) et promouvoir l’autonomisation des femmes au sein de des
activités commerciales et de leurs foyers, les projets sont plus durables dans la promotion de l’égalité des
sexes et le développement équitable humain. Pour ce faire cependant, une importante enquête et des
outils d’analyses sont nécessaires afin de comprendre ce qui définit l’autonomisation dans les chaînes de
valeur agricoles du Ghana pour les acteurs féminins et masculinset là où le PAM et ses partenaires peuvent
contribuer à la promotion de l’autonomisation des femmes à travers leurs actions humanitaires.
En réponse à ce défi, l’équipe VAM du RBD a développé une série de questions pilotes sur
l’autonomisation des femmes dans les marchés, adaptée des outils de collecte de données de l’indice
WEAIet les a intégrés dans les évaluations de marché pour l’EFSA 2016 du Ghana. Ces questions ont pour
but d’évaluer la prise de décision lors des activités clés de commerce et le contrôle des ressources au sein
40
des commerçants masculins et féminins. Les résultats démontrent un haut niveau de contrôle de prise de
décision, par rapport à leurs homologues masculins, ainsi qu’un niveau significativement plus élevé de
confort au sein des femmes commerçantes pour s’exprimer publiquement. Cependant, ces résultats ne
s’alignent pas sur les descriptions du contrôle des femmes sur la prise de décision provenant des
entretiens avec les informateurs clés et les experts. Les résultats sont plus précis, sauf pour le cas
exceptionnel des reines du marché mais moins pour l’agricultrice ou commerçante moyenne.59
Près de 37.7% des commerçants hommes ont déclaré prendre des décisions seuls concernant quel produit
vendre, contrairement à plus de la moitié des commerçantes (55.1%). En termes de la tarification, encore
une fois, seul 37.7% des commerçants hommes ont déclaré avoir pris leurs propres décisions
contrairement à 53% des commerçantes. En ce qui concerne d’où ou à qui acheter un produit, 39.6%
des commerçants hommes prennent leurs propres décisions contrairement à 53.1% chez les
commerçantes. Près de 53.8% des commerçants hommes interrogés ont déclaré être à l’aise pour parler
en public, contrairement à leurs homologues masculins. La décision de prendre un crédit pour financer
ses activités de commerce et comment le revenu généré se fait généralement par le commerçant lui-
même et plus souvent chez les commerçantes que les commerçants masculins, est démontré dans les
diagrammes ci-dessous. Selon les résultats de l’étude de cas sur le genre et les marchés mené au Burkina
Faso, une tendance similaire a émergé dans les données, qui était également divergente des entretiens
qualitatifs. L’analyse a montré, dans ce cas, que les acteurs féminins des marchés jouissaient d’une plus
grande indépendance dans la prise de décision principalement parce qu’elles opèrent avec des capitaux
financiers beaucoup plus petit, ce qui réduit leur besoin de partager les risques avec d’autres. Les acteurs
masculins, de l’autre côté, sont plus susceptibles de partager la prise de décision dans les activités de
commerce avec un autre membre adulte de leur ménage (masculin) afin de partager les risques. Par
exemple, les acteurs masculins du marché sont plus susceptibles de prendre des crédits plus importants
que les femmes au Ghana, les obligeant à impliquer un tiers pour partager les risques financiers. Comme
leurs homologues féminins n’ont pas accès aux mêmes sommes de crédit, le partage de risque les
concernent moins et leurs permettent de prendre des décisions plus librement. 60
59Kaye, N.. Purchase-for-Progress Coordinateur Pays (Programme Alimentaire Mondial Programe Alimentaire Mondial—Ghana).
Contributions des Experts. Août 2016. 60 Henry, P.. Les Genres et les Marchés: Burkina Faso Étude de cas. PAM (Accra, Ghana). 2016.
41
Source : EFSA 2016 du PAM Ghana
Compte tenu que ces questions sont adaptées et faisaient parties d’un premier effort pilote pour tester ce genre d’adaptations dans les différents contextes pays, il y a de fortes probabilités d’erreurs. Pour évaluer la plausibilité des résultats ci-dessus concernant le pouvoir de décision des femmes, les données de la Banque Mondiale sur la prise de décision au sein des foyers sont indus. Cela demontre une divergence notable. Les données 2008 de la Banque Mondiale montrent que 36.6% des femmes interrogées de 15 à 49 ans ont indiqué que la décision concernant les grands achats du foyer revient au mari. Ceci contrairement au 42% qui ont indiqué que ce genre de décisions sont prises ensemble par le mari et la femmeet 20.3% ont indiqué que c’était principalement la femme qui prenait ce genre de décision. De plus, les entretiens avec les partenaires, experts et personnel pertinents du PAM travaillant au Ghana étaient plus en accord avec les données reflétées par la Banque Mondiale qu’avec les résultats de l’EFSA concernant l’autonomisation des femmes.
42
Source : Banque de Données de la Banque Mondiale – Statistiques sur le Genre
Les résultats de l’EFSA pour l’autonomisation des femmes dans les marchés, les données de la Banque
Mondiale sur l’autonomisation au sein des ménages et les entretiens avec les parties prenantes sur le
statut social inférieur et la mauvaise position économique des femmes comparées aux hommes montrent
des divergences claires. L’incohérence de ces résultats reflète le besoin de travailler sur le développement
d’outils pour évaluer et suivre l’autonomisation des femmes. Selon les entretiens avec le personnel
pertinent du VAM, il a été noté que certains agents recenseurs et les répondants ne comprenaient sur le
sens ou l’intention de certaines questions, réduisant ainsi la validité des résultats tirés.
Le Cadre Analytique pour Évaluer les Chaînes de Valeur a été développé en prenant en compte les limites
des évaluations VAM des cinq dernières années, les outils et les approches gouvernementales et le besoin
d’approfondir le travail menant vers la création d’un cadre pour évaluer l’autonomisation. Le cadre est
détaillé dans le paragraphe5 et est inclus dans l’Annexe Iv. Cet outil informe sur les limites identifiées et
répond à l’approche de suivi et d’évaluation particulière d’ENVAC. Il prend également en compte les
limites suivantes en termes d’analyses de genre et de l’autonomisation au sein des chaînes de valeurs :
L’autonomisation varie selon le stade de la chaîne de valeur ;
L’autonomisation varie entre les activités productives/générant du revenu et les activités
reproductives/du foyer ;
L’amélioration économique (ex. augmentations des profits) ne mène pas nécessairement à
l’autonomisation ;
La prise de décision et le contrôle ne sont pas des indicateurs suffisants d’autonomisation ;
L’autonomisation est inter-sectionnelle, cela veut dire que pour l’évaluer elle doit comprendre le
sexe, l’âge, la classe sociale, les capacités, le groupe ethnique et autres catégories qui influencent
et déterminent le rôle d’un individu et son statut dans certaines étapes de la chaîne de valeur; et
L’autonomisation n’est pas un terme compris universellement et pour l’analyser, des adaptations
linguistiques et contextuelles sont parfois nécessaires et une formation des recenseurs est
essentielle.
37%
20%
42%
Pouvoir décisionnel sur les dépenses ménagères (2008)
Mari majoritairement Epouse majoritairement Epoux conjointement
43
4. Le Rôle des Reines du Marchés dans l’approvisionnement, la
distribution et la tarification des produits alimentaires de haute valeurs Les reines du marché, selon le PNUD, sont les « leaders des associations de produits au cœur des marchés.
Elles sont à la tête d’unités de commerce plus petites et s’assurent que ces dernières adhèrent aux règles
du commerce. Elles sont de grands grossistes qui achètent la nourriture directement aux producteurs et
les vendent aux détaillants. Elles ont le pouvoir d’établir et de contrôler les prix ».”61Le tableau ci-dessous,
extrait d’un rapport du PNUD sur les marchés inclusifs en Afrique, montre un diagramme de la corrélation
entre les reines du marché et les petits exploitants et transformateurs, ainsi que les autres acteurs de la
chaîne de valeur agricole au Ghana et de ses pays voisins. En fin de compte, les reines du marché sont des
intermédiaires dans les chaînes de valeurs agricoles et particulièrement chez les commerçantes. Elles
jouent un rôle clé dans l’influence des prix du marché en exerçant un contrôle sur l’approvisionnement et
la distribution.62
Rôles des femmes du marché/les reines du marché dans la chaîne de valeur agricole
Source: PNUD Facilité de Marché Inclusif Africain 2012
61PNUD. The Roles and Opportunities for the Private Sector in Africa’s Agro-Food Industry. PNUD African Facility for Inclusive Markets. 2012. 62 Kabutha, C. Gender Assessment – Ghana Agricultural Development and Value Chain Enhancement (ADVANCE) Programme. USAID; VOCA. Accra, Ghana. 2010.
44
Les espaces de marché au Ghana sont classés par produit et dans chaque section de produit une « reine
du marché » contrôle généralement le commerce, les prix et l’approvisionnement de son produit. Selon
Esoko—une firme privée de collecte de données qui travaillent avec les reines du marché afin de collecter
les informations sur les marchés agricoles—le Ghana a une reine du marché pour chaque produit, les
commerçants travaillent sous une « reine principale »-.63 Si un nouveau commerçant veut intégrer le
marché et vendre un certain produit, il/elle doit demander la permission à la reine du marché de ce
produit-là. Il/elle sera soit admis(e), soit devra attendre, ou il/elle sera accepté(e) et à partir de là, il/elle
sera obligé(e) de payer une taxe à la reine du marché sur toutes les ventes de ce produit, ou il/elle devra
vendre tous ces produits à la reine du marché.64
Les reines du marché s’occupent généralement des industries agricoles, avec quelques exceptions. Des
commerçantes plus puissantes peuvent aller vers d’autres industries où les marges de profits sont plus
grandes Par exemple, les entretiens avec les experts ont permis la production de rapports sur la
participation des reines du marché au le commerce informel, voyageant parfois jusqu’en Chine ou en
Inde pour acheter des produits non-alimentaires tels que des vêtements, des chaussures, des produits
capillaires des bijoux, pour ensuite les revendre au Ghana 65. Les reines du marché existent généralement
dans les pays limitrophes du Ghana, notamment au Burkina Faso, au Togo et, bien que non vraiment -
confirmé, probablement en Côte d’Ivoire.66
Les principaux facteurs qui permettent à une commerçante de devenir une reine du marché sont : 1) sa
présence historique au sein de la communauté, soit elle est née là-bas, ou dans la communauté dans
laquelle se trouve le marché pendant une période significative ; 2) elle dispose d’un haut niveau de capital
pour acheter et entreposer les produits, permettant la manipulation des marchés et 3) elle est en haut de
la hiérarchie d’une association pertinente ou d’ un groupe informel qui est impliqué dans le commerce de
ce produit dans la zone dans laquelle elle opère. Les facteurs décisifs ont trait à la propriété ou à la gestion
d’une entreprise privée (impliquée dans l’alimentaire ou pas), ou aux affiliations politiques, ces derniers
représentent généralement la communauté à laquelle elles appartiennent.67
Les reines du marché au Ghana sont des acteurs importants dans la chaîne de valeur agricole, y compris
dans la participation au commerce transfrontalier68. Elles ont tendance à contrôler plusieurs niveaux de
leur chaînes de valeur, la gestion des fournisseurs, les transporteurs, les grossistes et l’achat et la vente
dans les marchés. Elles décident de la tarification au quotidien, particulièrement contrôlant toutes les
zones de commerce et les étapes dans la chaîne de valeur de leurs produits. Contrairement aux autres
commerçantes, elles consultent rarement les hommes pour prendre des décisions d’affaires clés ou
recevoir des informations sur les marchés. Malgré leur influence comparativement plus forte et leur
mobilité de commerce, elles ne parlent souvent que leur langue locale.
63Belachew, T. ICTworks Profile of Esoko: Brining the Market to African’s Fingertips. ICTworks.org. 4 October, 2011. 64Aniaku, V.. WIAD (MAA). Entretien.Avril 2016. 65 It is worth mentioning that in comparing entretiens with experts and partners, there was some disagreement on whether these female traders of non-agricultural commodities would qualify as ‘market queens’, particularly in the traditional sense. 66Aniaku, V.. WIAD (MAA). Entretien.Avril 2016.; Asare, C.. Département du Genre(MoGCSP).Entretien.Avril 2016. 67Kaye, N.. Purchase-for-Progress Coordinateur Pays(Programme Alimentaire Mondial Programe Alimentaire Mondial—Ghana). Contributions des Experts. Août 2016. 68 Kabutha, C. Gender Assessment – Ghana Agricultural Development and Value Chain Enhancement (ADVANCE) Programme. USAID; VOCA. Accra, Ghana. 2010.
45
Selon le professeur Sarpong du Département de l’Économie Agricole à l’Université du Ghana, les reines
du marché sont celles qui : (a) contrôlent l’offre et la demande des produits dans les marchés, aidant ainsi
à une meilleure tarification des détaillants ; et (b) améliorent l’efficience en assurant qu’il y ait quelques
standards de qualité sur le marché. Dans le contexte d’un marché informel, les reines du marchés sont les
« gardiennes » d’un commerce localement conçu dans le cas (a) et (b) ci-dessus.69Les reines du marché
ont donc le pouvoir de fonctionner comme des régulateurs de marché en manipulant les prix en utilisant
le contrôle de l’offre. Ceci est vrai pour la plupart des produits agricoles et les reines du marché vendent
en grande partie des produits alimentaires qui ne nécessitent pas de transformation.
Il y a des avantages et des désavantages à cette régulation informelle de la part des reines du marché au
Ghana, selon les experts, partenaires et entretiens avec des collègues et des sources secondaires. L’un
des désavantages majeur, selon les partenaires à WIAD, est que les reines du marché sont capables de
créer des ruptures de produits artificielles afin d’augmenter les prix de leurs produits et augmenter ainsi
leurs marges de profits.70Les reines du marché peuvent menacer les structures et la réglementation du
marché officiel, où les systèmes de commerce informels comme le leur constituent un vrai manque à
gagner pour le pays.71
Esoko a enregistré des cas de problèmes dans les marchés au Ghana provenant du comportement
régulateur des reines du marché. Par exemple, une reine du marché à Koumassi a provoqué « un
commerce de rue renégat d’oignons » car les consommateurs ont voulu éviter les prix élevés des oignons
au marché, que la reine du marché avait provoqué en imposant des taxes élevées sur les oignions importés
du Burkina Faso.72En 2011 Esoko a également enregistré un cas avec les producteurs de tomates dans la
région Haute-Est du Ghana qui avait dénoncé un abus commis par les reines du marché, les accusant de
fixer les prix des produits afin de réduire les profits des producteurs. Les reines du marché impliquées
achetaient, selon les agriculteurs interrogés, leurs produits du Burkina Faso, refusant d’acheter les
produits locaux à moins que ces produits soient vendus à des prix beaucoup plus bas que le prix établi du
marché.73À l’inverse, selon un partenaire travaillant avec METSS sur l’évaluation des dynamiques des
genres et des marchés au Ghana, les reines du marché jouent un rôle important dans le transport des
produits frais des fermes vers les marchés et ont donc été identifiées comme étant des partenaires
potentielles utiles pour les activités pour le genre de l’USAID. En fin de compte il semblerait que le fait
que les reines du marché impactent positivement ou négativement les marchés et les chaînes de valeur
agricoles sont une question de contexte et de perspective.
Des analyses limitées ont été menées sur les reines du marché au Ghana. Le grand manque d’information
sur les reines du marché concerne leurs opérations, afin de comprendre et assurer une offre constante
de certains produits et la quantité de produit qui entre dans le marché formel ou informel. Bien qu’une
tenue de registre fiable soit peu probable, selon le personnel du PAM travaillant sur ENVAC, ceci serait
une approche idéale afin de quantifier l’impact et l’influence des reines du marché là où elles opèrent.74Il
69Sarpong, D. B.. Département de l’économie agricole(Université du Ghana).Entretien écrit.Avril 2016. 70Aniaku, V.. WIAD (MAA). Entretien.Avril 2016.; Asare, C.. Département du Genre(MoGCSP).Entretien.Avril 2016. 71Kaye, N.. Purchase-for-Progress Coordinateur Pays(Programme Alimentaire Mondial —Ghana). Contributions des Experts.
Août 2016. 72Belachew, T. ICTworks Profile of Esoko: Brining the Market to African’s Fingertips. ICTworks.org. 4 October, 2011. 73Le Ghana moderne. 5 Février de 2011. 74Kaye, N.. Purchase-for-Progress Coordinateur Pays(Programme Alimentaire Mondial Progranme Alimentaire Mondial—Ghana). Contributions des Experts. Août 2016.
46
est également important que la collecte des données sur les prix prenne en compte l’influence des reines
du marché en tant que régulateurs informels du marché. Esoko, par exemple fait part de commentaires
sur les données des prix pour décrire les facteurs qui contribuent aux fluctuations des prix pour un produit
alimentaire particulier. Afin d’obtenir des données sur le marché, les recenseurs d’Esoko doivent souvent
approcher directement les reines du marché à peine entrées dans le marché et leur faire part du bienfait
de laisser entrer Esoko et ainsi encourager leur approbation du recenseur Esoko et l’entrée de
l’opérateur.75Selon les entretiens avec les collègues du PAM au Ghana, les équipes ne se sont pas
activement engagées avec les reines du marché pour l’instant, bien que les partenaires d’exécution le
fassent de temps en temps. Comme noté par un partenaire METSS interviewé et rendu dans l’approche
de collecte de données d’Esoko, les reines du marché peuvent être des informateurs clés et des alliés pour
comprendre comment mieux ouvrir la chaîne de valeur agricole aux femmes et mettre en œuvre des
projets qui soutiennent l’autonomisation économique des femmes.
Il existe différentes raisons pour lesquelles les reines du marché ne sont pas toujours impliquées comme
l’on pourrait s’y attendre, compte tenu de leur position importante. Ceci peut être parce qu’il est difficile
d’obtenir des informations de leur part, en raison, selon le personnel du PAM travaillant au Ghana, des
sensibilités autour du partage d’informations sur leurs affaires. Il y a aussi des stigmates basés sur le genre
autour des institutions des reines du marché, qui peuvent dissuader les praticiens de les considérer
sérieusement comme des partenaires. L’application d’une analyse critique sur le genre du langage utilisé
pour décrire les reines du marché pendant les entretiens et à travers des sources secondaires, montre
que les résultats étaient parfois très sexistes. Il semblerait que la terminologie utilisée pour décrire les
reines du marché et le terme « reines du marché » lui-même, est parfois éclipsé et la présence de femmes
très influentes opérant et contrôlant le commerce dans un secteur économique clé est rendu insignifiante.
De plus, les descriptions de ce qui serait normalement considéré comme des pratiques économiques
rationnelles ont été faites de façon négative, par exemple décrites comme « trompeuses » ou
« fourbes »et ont souvent été comparées au crime organisé.76
Diffamer des acteurs économiques féminins ayant du succès n’est pas un cas unique réservé aux reines
du marché. Dans les années 1950 au Ghana, la hausse du prix du cacao dans le monde du marché aurait
mené à une « chasse aux sorcières », soutenue par les commerçants locaux qui étaient inquiets de la
concurrence des commerçantes bien organisées, estimant que leurs succès économique était une
menace à l’autorité masculine au sein des foyers.77Au Nigéria, des études récentes ont trouvé des
accusations de sorcellerie qui était fortement liées au genre et au statut socio-économique et en
particulier au pouvoir et contrôle des femmes en comparaison à leurs homologues masculins. Dans cette
étude, la chef d’une association féminine de commerçants—l’équivalent du rôle de reine du marché
dans le contexte Ghanéen—avait été nommée « chef-sorcière ».78Bien que ceci soi d’ un exemple
extrême, il est important de prendre en compte les préjugés liés au genre en regardant les reines du
marchés et de reconnaitre que cela peut influencer les perceptions individuelles, qu’elles soient
conscientes ou subconscientes et peuvent aussi influencer le personnel du PAM et les partenaires
d’exécution afin de s’impliquer activement avec les leaders féminins de l’économie agricole et des
75Belachew, T. ICTworks Profile of Esoko: Brining the Market to African’s Fingertips. ICTworks.org. 4 Octobre, 2011. 76Ghana News Agency. Retail margins push up prices. GNA. 24 Août 2014. 77 Apter, A. Atinga revisité: la sorcellerie Yoruba et l'économie cacaoyère, 1951. Comaroff and Comaroff eds (pg 111-128) 1993. 78Sambe, N. et al. 2014. Analyse des facteurs précipitants les accusations de sorcèlerie parmi les Tiv. Anthropologue, 18 (3): 1077-1087 (2014)
47
marchés et ainsi les prendre en compte les traiter lors des analyses des marchés et des chaînes de
valeurs.
En conclusion, les reines du marché peuvent être une menace directe aux structures et réglementations
des marchés formels, car les systèmes informels constituent un vrai manque à gagner pour le pays. En
même temps, créer des politiques et/ou stratégies afin d’intégrer les reines du marché comme acteurs et
gérantes des chaînes d’approvisionnement pourrait ouvrir un espace pour les autorités afin de structurer
et appliquer des lois et règlementations qui favoriseraient tout le monde. Bien que risqué, cela pourra
bien fonctionner et éviterait les chocs sévères, les baisses des prix du marché, leurs stocks, aidant ainsi à
assurer que l’offre des produits soit stable.79
5. Solutions programmatiques et des opportunités à valeur ajoutée pour
les femmes associées aux marchés Pour soutenir le projet ENVAC, il est nécessaire d’identifier et d’évaluer les opportunités à valeur ajoutée
pour les femmes les débouchés pour le soja dans le Nord, le niébé dans la Haute-Ouest et le mil dans la
région Haute-Est. Ce intéressantes sont les opportunités à petite échelle et au niveau des communautés
pour l’ajout de valeur allant d’un engagement plus actif dans les chaînes de valeur des trois produits,
particulièrement dans la vente et commercialisation, soit des céréales brutes, soit des farines
transformées. Selon le rapport du Professeur Sarpong de l’Université du Ghana, une hausse dans
l’inclusion économique des femmes au sein des marchés et des chaînes de valeur demande l’ouverture
des opportunités économiques pour les marchés de légumes et céréales aux femmes à travers des
marchés formels et informels. Ces opportunités incluent : (a) obtenir de plus grandes parts dans les gains
de marchés (marges) en augmentant l’accès aux femmes au contrôle sur les infrastructures du marchés
(entrepôt, la transformation etc…). Malheureusement, comme l’a indiqué le Professeur Sarpong, les
opportunités énumérées sont aussi des défis importants que rencontrent les femmes qui opèrent dans
les chaînes de valeur. Le but est de comprendre donc comment les institutions, marchés et systèmes de
formations peuvent étendre les opportunités aux femmes et comment (c’est à dire à travers quelles
activités et programmes) l’inclusion économique des femmes dans les marchés alimentaires et les chaînes
de valeur peut être promue.80
Il y a déjà un certain nombre d’exemples de bonnes pratiques d’actions programmatiques qui répondent
aux contraintes et défis identifiés des acteurs féminins dans les chaînes de valeur agricole. Par exemple,
dans le cadre d’un projet de développement d’une chaîne de valeur ciblée pour les femmes du MoGSCP
concentré sur l’igname du Ghana, les baux fonciers ont été donnés et le partage des terres a été
promu.81De même, en réponse au défi d’accès disproportionnellement limité chez les femmes aux
entrepôts, un projet de la Banque Mondiale, de l’USAID et le MAA du Ghana a été mis en œuvre pour
construire et rendre disponibles des entrepôts commerciaux.82De plus, le WAID cible des actions autour
des 3 objectifs prioritaires pour soutenir les acteurs féminins dans la chaîne de valeur : 1) la réduction de
pertes d’ après-récoltes ; 2) l’accroissement des revenus des producteurs et des acteurs du marché ; et 3)
ajouter de la valeur à travers des réseaux de communications améliorés et la commercialisation des
79Kaye, N.. Purchase-for-Progress Coordinateur Pays(Programme Alimentaire Mondial—Ghana). Contributions des Experts.
Août 2016. 80Sarpong, D. B.. Département de l’économie agricole(Université du Ghana).Entretien Ecrit.Avril 2016. 81Asare, C.. Département du Genre(MoGCSP).Entretien.Avril 2016. 82Adams, S. METSS/USAID.Entretien.Avril 2016.
48
produits. Ces activités principales, pertinentes au genre et les marchés son : 1) des efforts pour ajouter de
la valeur aux produits agricoles ; et 2) fournir de l’information sur la tarification dans le pays.
Les solutions programmatiques pour répondre aux défis et limites identifiés
Le Bureau du PAM au Ghana est, au stade de cette étude, sur le point de finaliser une extension budgétaire
au Programme Pays 2012-2016 du Ghana pour une nouvelle année fiscale couvrant 2017. Dans cette
proposition de budget révisé, ENVAC est présenté comme étant une nouvelle initiative qui soutiendra les
activités de nutrition ciblant les femmes enceintes et allaitantes, les filles, ainsi que les petits exploitants.
Cependant, dans les premières ébauches du document, il n’y avait aucune inclusion des activités liées au
ciblages des petits exploitants féminins, des transformateurs féminins, ou d’autres acteurs féminins
impliqués dans la chaîne de valeur agricole. L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont des
aspects transversaux sous toutes les grandes composantes d’ENVAC, surtout concernant le
développement des chaînes de valeurs et la hausse de l’inclusion économique des femmes. À ce titre, les
interventions prévues y compris le soutien financier et technique aux petits exploitants—y compris les
Organisations Agricoles gérées par des femmes— ciblant les transformateurs au niveau de la
communauté, l’accent est seulement mis sur les fraiseuses gérées par les femmes et les activités de
transformation. Le manque de référence aux aspects de genre de ENVAC dans le document du Programme
Pays est donc un exemple clair des limites entre l’analyse du genre et la mise en œuvre, qui commence
avec des affectations budgétaires.
Conclusion Avant qu’il ne soit possible d’aller de l’avant avec des recommandations programmatiques concrètes, il
faudrait répondre au manque d’information et d’analyse sur le genre et les marchés et à l’autonomisation
des femmes dans les chaînes de valeur. ENVAC crée l’opportunité de le faire, particulièrement en termes
de l’enquête de base prévue et de l’évaluation des besoins, pour lesquels le genre, les marchés et
l’autonomisation des femmes serviront de bases sur lesquelles l’équipe du PAM pourra construire et
suivre les progrès. Le Cadre Analytique du Genre pour l’Évaluation de la Chaîne de Valeur a été
développé pour cette raison, en partenariat avec le VAM du RBD et le Bureau Pays du Ghana. Le Cadre
soutien l’équipe ENVAC dans la collecte de données nécessaires et analyses et renseigne sur l’Initiative
du Genre et des Marchés régionale (Voir Annexe IV pour le Cadre). Le Cadre sera présenté et finalisé avec
les partenaires clés et les parties prenantes au Ghana et ensuite les outils seront utilisés pour soutenir
l’évaluation de base d’ENVAC. L’enquête de base d’ENVAC et la consultation avec les partenaires
d’exécution pendant l’Atelier de Conception prochain d’ENVAC et les parties prenantes contribueront à
mieux définir et quantifier les interventions et les moyens pour mesurer et évaluer les impacts sur les
bénéficiaires. 83L’évaluation de base d’ENVAC doit inclure: des entretiens avec les informateurs clés pour
renseigner sur la conception analytique; des enquêtes de ménages avec les petits exploitants et des
entretiens avec les Organisations Agricoles et des groupes de discussions avec des transformateurs à
petite échelle. Le Cadre proposé doit se concentrer sur les informations les plus pertinentes afin
d’identifier les dynamiques entre les genres et évaluer l’autonomisation, ainsi qu’identifier et analyser les
83Kaye, N.. Purchase-for-Progress Coordinateur Pays(Programme Alimentaire Mondial Programme Alimentaire Mondial—Ghana). Contributions des Experts. Août 2016.
49
indicateurs clés de statut et d’autonomisation au sein des producteurs qui interagissent avec les chaînes
de valeur.
Le Cadre prend en compte une cartographie des rôles des genres, des responsabilités, des défis et des
compétences tout au long de la chaîne de valeur pour les trois produits ciblés par ENVAC—le niébé, le
soja et le mil. Il inclut des orientations pour la collecte préliminaire d’information sur les chaînes de valeur,
en intégrant le genre et l’autonomisation dans les questionnaires et la collecte de données et en
travaillant sur un plan d’analyse sensible au genre. Ce produit est basé sur les entretiens menés par les
partenaires clés au Ghana et sur la réunion de travail avec les membres de l’équipe ENVAC. Le Cadre est
composé de directives sur : 1) les entretiens préliminaires pour collecter des informations clés sur les
aspects du genre dans les chaînes de valeur agricole ; 2) la collecte de données en utilisant les indicateurs
adaptés et les questions de l’enquête pour identifier les dynamiques entre les genres et l’autonomisation
dans les chaînes de valeur ; et 3) travailler avec un plan d’analyse renseigné sur le genre, en concernant
les petits exploitants, les Organisations Agricoles et autre groupes de produits ainsi que les
consommateurs. Le tableau ci-dessous donne un aperçu des types d’indicateurs inclus dans le Cadre pour
évaluer l’autonomisation des femmes dans les marchés.
Les indicateurs d’énumérés reflètent les principaux domaines d’autonomisation au sein des chaînes de
valeur agricole et des marchés. Le Cadre fournit des exemples de questions recommandées et possibles
pour chaque indicateur ou fin d’évaluer les dynamiques entre les genres et l’autonomisation. Les
questions peuvent être ajustées et intégrées dans les questionnaires pour les petits exploitants et autres
acteurs dans les chaînes de valeur, y compris les agrégateurs, les transformateurs à petite échelle et les
commerçants du marché. Elles peuvent également être intégrées dans les discussions de groupes divisées
par sexe des participants. Le Cadre est adapté à partir de l’Indice des Femmes dans le Développement
Agricole (WEAI) selon les résultats de l’évaluation préliminaire d’ENVAC des besoins d’informations
spécifiques au genre et les résultats de l’EFSA Ghana 2016.
Au-delà d’ENVAC et du contexte au Ghana, cet outil devrait être adopté comme modèle analytique pour
soutenir les phases de préparation, de recouvrement et de réhabilitation des cycles des Programmes
Humanitaires afin de minimiser les besoins d’interventions d’urgence et aider la reprise précoce par le
biais d’ activités orientées sur la résilience et basées sur les marchés.
Dimensions de l’autonomisation des Femmes Indicateurs
Autonomisation économique Prise de décision sur les activités dans les chaînes de valeur
Prise de décision sur l’usage du revenu
Accès au et pouvoir de décision sur les crédits/services financiers Accès aux et pouvoir de décision sur les ressources productives
Autonomisations des capacités et compétences Compétences et Capacité
Accès à l’information sur la production/les marchés etc. Autonomisation sociale Institutions
Mobilité Usage du temps
Perceptions de soi et du genre
Leadership et prise de parole publique dans les marchés
50
Au niveau du gouvernement, des efforts doivent être faits par le PAM afin de travailler en collaboration
pour développer la capacité gouvernementale de collecter, analyser et faire des rapports sur les
résultats clés sur le genre. Plusieurs des objectifs soulignés dans la Stratégie de Développement Agricole
et le Genre II (GADS II), se concentrent sur l’accès aux marchés, aux chaînes de valeur. Des initiatives sont
en cours entre le WIAD et le SRID afin de développer un cadre pour désagréger toutes les données par
sexe et par âge et mener une analyse appropriée sur le genre. C’est une importante opportunité pour le
PAM Ghana de soutenir les équipes responsables à aller plus loin que les standards minimums. Ceci
marquera le début d’une collecte de données sensible au genre et une analyse au sein du MAA et
permettra de regarder également les dynamiques entre les genres et l’autonomisation des femmes dans
les chaînes de valeur et les marchés pour soutenir la mise en œuvre du GADS II. Ceci devrait également
inclure la couverture des dynamiques d’’autonomisation vis-à-vis de la participation des femmes (et des
hommes et des jeunes) dans les chaînes de valeur.
Enfin, un espace doit être établi au sein du PAM pour que les programmes puissent communiquer
clairement au VAM leurs besoins d’information sur le genre avant qu’une évaluation ou intervention
ne soit conçue. Les besoins d’informations concernant la nutrition, l’approvisionnement et les capacités
de vente des acteurs etc., sont généralement clairs pour le personnel VAM et donc, sont intégrées dans
tous les CFSVA et les EFSA. Ceci n’est pas le cas pour le genre, malgré le fait que toutes les activités du
PAM soient tenues de fournir des preuves que les aspects du genre ont été pris en compte et intégrés
dans la conception d’activité et la mise en œuvre.
51
Annexes
Annexe I – Organisations partenaires et le personnel du PAMinterogés
Partenaires Externes Interviewés
Organisation Répondant
Université du Ghana Professeur, Département de l’Économie Agricole
Institut de Recherche Alimentaire Directeur
Chercheur Principal
Monitoring, Evaluation and Technical Support Services (METSS) (en collaboration avec l’Université du Kansas et USAID) Directeur Projet, Suivi& Évaluation
Ministère du Genre, des Enfants et de la Protection Sociale (MoGCSP)
Chargé du Département du Genre
Planification de Politique, Unité Suivi et Évaluation (Point Focal PAM)
Directeur de la Recherche et Information Statistique (SRID), Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA)
Unité d’Analyse de Données Agricoles, Services des Marchés
Bureau Focal du Genre
Assist. au Bureau Focal du Genre
Women in Agricultural Development (WIAD), Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA) Agent de l’Agriculture
Consultations internes du personnel
Equipe/Unité Position
Programmes Chef de Programmes
Programmes Associé Programmes et Point Focal du Genre
Purchase for Progress (P4P) Coordinateur Pays
Transfert de Cash/Purchase for Progress (P4P) Chargé de Programmes
Purchase for Progress (P4P) Chargé de Programmes
VAM Chargé de l’Analyse de la Sécurité Alimentaire (sous-bureau)
Suivi & Évaluation Chargé du S&E
52
Annexe II – Revue de publications
i. Outils Internes
P4P questionnaire de base pour les commerçants et questionnaire de suivi
P4P Organisations Agricoles Questionnaire de suivi
P4P Moyens de Subsistances des Agriculteurs et production agricole—questionnaire de base
P4P Organisation Agricole Modele de Tenue des comptes
VAM-Les marchés de l’Afrique de l’Ouest questionnaires (Trader, Market, questionnaires sur les
Transports utilisés in 2016 Ghana EFSA).
ii. Documents internes des projets
Titre Année(s) Partenaires Documents
Combattre la Malnutrition
2010-2012 UNICEF/ CIDA
2010 brochure
2012 PAM-UNICEF Rapport No.3 Progrèset Utilisation de 2009-2011
Plan de travail
Passage à l’échelle I de minoterie et d'enrichissement et rebagging, vente de sel iodé à base communautaire: Communauté/profils de groupe (2009)
Passage à l’échelle I Nouveaux groupes de bénéficiaires
Passage à l’échelle II liste proposée
Passage à l’échelle III de minoterie et d'enrichissement communautaire dans le nord du Ghana
Passage à l’échelle III de fraisage et de fortification sites communautaires
Le profilage des petits exploitants agricoles au Ghana avec un accent particulier sur les femmes 2011-2012
PAM Fonds pour l’Innovation pour le Genre GIF proposal
Amélioration de l'autonomisation des femmes à travers le jardinage en saison sèche pour améliorer la diversité 2012
PAM Fond pour l’Innovation des Genres GIF proposal
53
alimentaire dans le nord du Ghana
Enhanced Nutrition and Value Chains in Ghana 2015-
DFATD, comme donateurs
Proposition de financement à DFATD - Résumé
Proposition de financement au MAECI - Cadre conceptuel
54
iii. DOCUMENTS RESSOURCES Fonds africain de développement (AFD). Ghana Profil pays du genre. 2008.
Perspectives économiques en Afrique. Structure du marché, Profils de pays: Ghana. Consulté Juin /
Juillet 2016.
Apprentissage agricole et Impacts réseau (ALINe). Stratégie Mondiale sur le genre 2011. P4P .
Programme Alimentaire Mondial Purchase4Progress. Rome, Italie.
Farm Gate. 2015. Farm-Gate La surveillance des prix dans l'impact pour certains pays– Ghana. Accra,
Ghana.
Institut de Recherche Alimentaire2015. Adoption de la technologie Composite Flour par les
utilisateurs de la farine pour la boulangerie et de la pâtisserie dans les régions de la Volta, de l'Est
et Ashanti au Ghana. Programme alimentaire mondial et CSIR Institut de Recherche
AlimentaireAccra, Ghana.
Hagan, E. N. & Opare, J. A. Rapid Gender Analysis of the Ghana Commercial Agricultural Project
(GCAP) – Accra Plains and the Savannah Zone. Government of Ghana; World Bank. 2011.
Kabutha, C. Gender Assessment – Ghana Agricultural Development and Value Chain Enhancement
(ADVANCE) Programme. USAID; VOCA. Accra, Ghana. 2010.
Manoff Group. Defining social and behavior change communications (SBCC) and other essential
health communication terms - Technical Brief.
Ministèredu Genre, des Enfants et de la protection sociale. 2015. Politique Nationale sur le Genre.
République du Ghana Accra, Ghana.
Directorat de Recherche et Information Statistiques (SRID), utilisé depuis 2016. Unité de services de
Commercialisation - Manuel Protocole de formation. Ministère de l'Alimentation & Agriculture
Marchés SRID Unité des services. Accra, Ghana.
PAM. 2010. Actions concrètes pour accroître la participation des femmes dans le programme pilote
P4P, P4P Second Occasional Paper. Programme Alimentaire Mondial Purchase4Progress
Programme/Gender Service. Rome, Italie.
PAM. 2012. Ghana P4P Évaluation du genre. Programme Alimentaire Mondial Purchase4Progress
Pilot. Accra, Ghana.
PAM. 2012. P4P Etude de cas sur l'autonomisation des femmes: Contribution du P4P à
l'autonomisation économique des femmes productrices de petits exploitants dans les Ashanti et
les régions du Nord du Ghana. Programme Alimentaire Mondial Purchase4Progress Pilot. Accra,
Ghana.
PAM. 2013. P4P Plan d’Action sur le Genre. Programme Alimentaire Mondial Purchase4Progress
pilot. Rome, Italie.
55
PAM.2014. P4P's Sur le Chemin de l’autonomisation des femmes : Blocages et Succès. Programme
Alimentaire Mondial Purchase4Progress pilot. Rome, Italie.
Women in Agricultural Development (WIAD). 2015. Stratégie du Développement Agricole et des
Sexes II (GADS II). Ministry of Food & Agriculture (MoFA) WIAD. Accra, Ghana.
56
Annexe III – Plan de mission
Étude régionale de Genre et Marchés: Mission au bureau du pays du
Ghana
18-22 Avril, 2016 (5 jours ouvrables)
Contexte: En Septembre 2015, le Bureau Régional d'Afrique de l'Ouest et Centrale (RBD), a lancé une
étude de genre et marchés étudier pour renforcer la collecte et l'analyse des données désagrégées sur les
rôles des femmes et des hommes dans les marchés de la région, leurs défis et leur autonomisation. Après
un examen documentaire des pratiques actuelles et des informations disponibles dans la région, la
deuxième phase de l'étude est composée d'études de cas pour tester et construire à partir des résultats
à travers une gamme de contextes et sous-régions. L'objectif principal est de développer un ensemble
d'exemples concrets de besoins communs d'information sur le genre et le marché ainsi que les contraintes
et les outils pour y répondre.
Les études de cas sont réalisées à partir d'un ensemble de lignes directrices communes pour répondre aux
principales questions de recherches développées par l'étude de genre et des marchés du RBD VAM:
Quels sont les rôles des femmes et des hommes dans les marchés alimentaires en Afrique de l’Ouest ?
Quels sont les défis spécifiques auxquels les femmes sont confrontées par rapport à l'inclusion économique dans les marchés alimentaires ?
Quels sont les écarts entre les sexes en vigueur dans les réponses et évaluations fondées sur le marché du PAM ?
Quels sont les lacunes et les défis actuels dans le jaugeage et le suivi de l'autonomisation des femmes dans les marchés ?
Quelles sont les possibilités de valeur ajoutée pour les femmes et les débouchés associés aux marchés de nourriture (soja dans le Nord, le niébé dans le Nord-Ouest et le mil dans le Nord-Est)?
Quel rôle les reines du marché jouent-elles dans le contrôle de l'offre des produits alimentaires de grande valeur et des canaux de distribution et ainsi que les prix ?
Quelles sont les solutions programmatiques possibles pour relever les défis et les lacunes identifiés ?
Raisonnement: Le projet de Nutrition et Chaînes de Valeur Améliorées (ENVAC) au bureau pays du Ghana
est une approche fondée sur le marché sensible au genre. Cela comprend également l'accent sur
l'approvisionnement local des petits commerçants qui représente une nouvelle et de plus en plus
populaire direction pour l'aide alimentaire du PAM où les outils pour recueillir les bonnes informations
sensibles au genre font relativement défaut. Ceci constitue une opportunité pour l'étude Régionale de
Genre et de Marché pour identifier les besoins d'informations programmatiques du PAM sur la dynamique
entre les sexes et l'autonomisation des marchés alimentaires et identifier les outils ainsi que les approches
pour créer des évaluations sur mesure de manière stratégique en fonction de ces besoins.
Objectifs : Les deux principaux objectifs de la mission sont: travailler avec l'équipe ENVAC, ainsi que avec
le personnel et les partenaires pertinents au Ghana, pour développer l'outil (s) d'analyse de marché
57
pour mener une analyse de genre et d'autonomisation qui sera utilisée pour informer le plan de mise en
œuvre d'ENVAC en juin / juillet 2016; et d'élaborer un rapport d'étude de cas en utilisant l'expérience
pour répondre aux questions de recherche décrites ci-dessus.
58
Annexe IV – Rendement : Cadre d'analyse de genre pour l'évaluation des chaînes de
valeur
PAM RBD VAM/ Bureau-pays Ghana ENVAC
Ce produit a été développé en partenariat avec RBD VAM, dans le cadre de l'étude, Analyse
de Genre et de Marché : L 'autonomisation des femmes dans les marchés alimentaires ouest -
africains et le BP du Ghana pour soutenir le développement du projet planifié de Nutrition
et Chaînes de Valeur Améliorée(ENVAC).
Le produit sera présenté et finalisé avec les principaux partenaires au Ghana, après quoi les outils seront
utilisés pour soutenir l'évaluation de base ENVAC. L'évaluation de base ENVAC devrait inclure: des
interviews avec des informateurs clés pour informer sur la conception analytique; des enquêtes auprès
des ménages avec les petits exploitants agricoles et des entretiens avec les agents sur le terrain; et des
groupes de discussion avec les transformateurs artisanaux. Le cadre suivant se concentre donc sur
l'information la plus pertinente pour identifier les dynamiques de genre et évaluer l'autonomisation, ainsi
que l'identification et l'analyse des indicateurs clés de l'état et de l'autonomisation des producteurs qui
interagissent avec les chaînes de valeur.
Cet ensemble d'outils fournit un cadre pour la cartographie des rôles de genre, des responsabilités, défis
et capacités tout au long des chaînes de valeur pour les trois produits cibles de l'ENVAC — le niébé, le
soja, le millet. Il contient des directives pour la collecte d'informations préliminaires sur la chaîne de
valeur, l'intégration du genre et de l'autonomisation dans des questionnaires ainsi que la collecte de
données et contient un plan d'analyse sexo-spécifique. Ce produit est basé sur des entretiens avec les
principaux partenaires au Ghana et une réunion du groupe de travail avec des membres clés de l'équipe
ENVAC.
1. Entretiens préliminaires : des informations clés sur les aspects sexo-
spécifiques des chaînes de valeur des produits de base
Avant de commencer la collecte systématique de données, la construction d'une base d'informations
clés peut aider à concentrer les questions de l'enquête et identifier les questions clés de genre et
d'autonomisation dans les chaînes de valeur des produits de base.
Les informateurs clés qui fournissent ces informations peuvent inclure des chercheurs, des organismes
gouvernementaux, des partenaires d'exécution et des organismes universitaires, ainsi que des acteurs
directement impliqués dans les chaînes de valeur agricoles bien informés sur les multiples niveaux de la
chaîne (ex. dirigeants d'association, 'reines du marché'). Voici les points d'information qui devraient être
étudiés avant de se lancer dans les étapes de collecte et d'analyse des données d'une évaluation.
a) Description de la chaîne de valeur pour les produits prioritaires : le niébé, le soja, le millet i. Description des étapes des chaînes de valeur (les caractéristiques des acteurs clés, les
activités concernées, les marges de profit par rapport à chaque étape) ii. Qui sont les principaux producteurs de ce produit ? (Principalement les hommes/ les
femmes / les deux)
59
iii. Qui sont les principaux processeurs (préciser à petite échelle ou à l'échelle industrielle) de ce produit ? (Principalement les hommes/ les femmes / les deux)
iv. Qui sont les principaux détaillants (qui vendent aux consommateurs) de ce produit avant / après le traitement ? (Principalement les hommes/ les femmes / les deux)
v. Quels sont les principaux grossistes (qui vendent à d'autres commerçants) de ce produit? (Principalement les hommes/ les femmes / les deux)
vi. Comment le prix de vente à différents stades de la chaîne de valeur est-il généralement défini pour le produit ?
b) Y at-il de différentes chaînes de valeur pour le même produit ? Si oui, pourquoi ? c) Quelles sont les spécificités régionales pour chaque produit ? d) Est-ce une chaîne de valeur à forte intensité monétaire? Si oui, à quel(s) stade(s)? Si oui, comment
est l'impact sur la dynamique des sexes à différents stades ? e) Expliquez si / comment la propriété foncière, le transport, les installations de stockage, les
équipements de contrôle de qualité, les intrants agricoles technologiques et les services financiers sont importants (ou non) à la chaîne de valeur des produits de base (à quel(s) stade(s), les principaux défis se trouvent, les disparités entre les sexes dans l'accès et le contrôle de ces ressources productives)
i. Y at-il des disparités entre les sexes dans l'accès et la capacité à utiliser l'équipement de contrôle de qualité ?
ii. Y at-il des disparités entre les sexes dans la connaissance et l'utilisation de la qualité et de la sécurité alimentaire (entre les transformateurs artisanaux) ?
f) Quel est le rôle des organisations alimentaires ou autres groupes communautaires (agricoles) dans la chaîne de valeur ?
i. Existe-t-il des difficultés pour les femmes à participer à la prise de décisions clés en tant que membres ?
ii. Y at-il des acteurs facilitant clés de l'organisation alimentaire (par sexe, âge, etc.) g) Les reines du marché jouent-elles un rôle dans la régulation du marché pour ce produit ? Si oui,
dans quels cas? i. Est-ce qu'elles ont une influence démontrée ou potentielle sur les facteurs tels que: le
contrôle de qualité; la normalisation des produits / emballages; l'introduction de nouveaux produits; etc.? Si oui, dans quelle mesure ?
h) Quelles sont les principales sources de crédit et des flux financiers à différents niveaux de la chaîne de valeur ?
i. Est-ce que certains acteurs financent les activités des autres (ex. agrégateurs fournissant du crédit aux petits producteurs)?
i) Y at-il d'autres facteurs démographiques qui influencent la chaîne de valeur ? (ex. le groupe ethnique, les pratiques coutumières, la langue, la religion, l'âge, etc.)
j) Quels sont les groupes de consommateurs primaires de la marchandise ? (À savoir les transformateurs industriels, les transformateurs artisanaux, des particuliers pour la consommation de leurs ménages, etc.)
k) Les informations complémentaires sur les rôles des femmes et des hommes dans toute la chaîne de valeur
l) Les possibilités et stratégies de réduction de défis basés sur le genre pour améliorer les conditions de travail des acteurs
60
2. La collecte des données : Les indicateurs et les questions de l'enquête
sur la dynamique entre les sexes et l'autonomisation dans les chaînes de
valeur
L'autonomisation est définie comme étant une série de processus et de changements où l'action des
femmes et des hommes est étendue; Ce sont les processus par lesquels la capacité de faire des choix de
vie stratégiques et exercer une influence est acquise par ceux qui n'y ont pas eu droit
jusqu'ici.84L'autonomisation est un concept à multiples facettes, qui nécessite une approche analytique
complexe à l'évaluation et est essentielle pour procéder à une analyse significative des sexes.
L'outil proposé ci-dessous reflète les catégories P4P d'autonomisation ainsi que les domaines d'action,
comme il est stipulé dans la Stratégie Globale de Genre du P4P. ENVAC est une nouvelle initiative, mais
elle reprend les mêmes engagements fondamentaux à l'autonomisation des femmes et a l'égalité des
sexes que le pilote P4P précédent. Pour cette raison, l'approche d'évaluation et de suivi de
l'autonomisation des femmes dans les chaînes de valeur est influencée par le cadre P4P de
l'autonomisation des femmes ci-dessous.
Catégories d'autonomisation et domaines d'action définis par le P4P
Catégories d'autonomisation
Zones de levier pour la promotion de l'autonomisation par l'ENVAC
Sources d'information
L'autonomisation sociale des femmes
par la promotion de:
Formation de sensibilisation au genre Discussions des informateurs clés avec les partenaires / organisations alimentaires / autres groupes communautaires
Les mécanismes institutionnels qui accueillent la participation de groupe active des femmes
Discussions des informateurs clés avec les partenaires / organisations alimentaires / groupes communautaires; enquêtes auprès des producteurs/ commerçants / marchés
Technologies permettant le gain de temps/travail pour répondre aux contraintes de temps des femmes
Enquêtes auprès des producteurs/ commerçants / marchés; multiple
Formation en alphabétisation fonctionnelle pour les petites agricultrices
Enquêtes auprès des producteurs/ commerçants; multiple
L'autonomisation de la capacité et
compétence des femmes grâce à la
promotion de l'accès à:
Les agents de vulgarisation agricole Multiple
Information sur l'agriculture et le marché Multiple
L'autonomisation économique des
femmes par la promotion de:
L'accès au crédit Multiple
Les droits des femmes à garder le contrôle de prise de décision sur leurs revenus, épargnes et actifs
WEAI adapté; indicateurs d'autonomisation proposés ci-dessus
84 PAM P4P Stratégie Globale de Genre.
61
Indicateurs et exemples de questions sur l'autonomisation dans les chaînes de valeur
agricoles
Les indicateurs suivants reflètent les principaux domaines d'autonomisation au sein des chaînes de valeur
et des marchés agricoles. Les questions sont recommandées pour évaluer la dynamique des sexes et
l'autonomisation des chaînes de valeur. Elles peuvent être ajustés et intégrés dans les questionnaires pour
les petits agriculteurs et les autres acteurs du marché, y compris les agrégateurs, les transformateurs
artisanaux et les commerçants. Ils peuvent également être intégrés dans les discussions de groupes
séparés par sexe du participant. L’outil ci-dessous est une adaptation de l'Indice des Femmes dans le
Développement Agricole (WEAI) conformément aux résultats de l'évaluation préliminaire des besoins
d'information spécifiques au genre d'ENVAC.
Indicateurs Questions Inclus dans l'Évaluation de Marché du Ghana EFSA
2016
Prise de décision sur les activités de la chaîne de valeur
Qui exerce le leadership dans vos activités commerciales (en achat ou en vente)?
Qui décide, la plupart du temps: -si vous allez vendre ? -quels produits vendre? -en quelle quantité? -à quel prix allez vous vendre le(s) produit(s)? -où vendre? -à qui vendre? -d'où viendront les produits (si vous ne les produisez pas vous-même)? -de prendre un crédit pour financer des activités de marché / commerce?
X: Qui décide, la plupart du temps si vous allez vendre ce produit ? ; Qui décide, la plupart du temps à quel prix vous allez vendre le produit?; Qui décide, la plupart du temps, où vous allez acheter le produit ?
L'accès et le pouvoir de décision sur les ressources productives
Qui dans votre ménage a accès au capital productif (financier et autre)? - Qui décide, la plupart du temps, de la façon dont le capital productif sera
utilisé?
Qui dans votre ménage a accès au marché (achat et vente)?
Qui dans votre ménage a accès aux services financiers?
Qui décide, la plupart du temps, si les services financiers seront utilisés (et à partir de quelles sources)?
Qui dans votre ménage a accès à ou a des connaissances des technologies/ matériels agricoles?
- Qui décide, la plupart du temps, si les technologies / équipements seront utilisés?
Avez-vous accès aux installations de stockage?
Compétences / capacités
Taux d'alphabétisation entre les acteurs féminins et masculins
Aptitude à utiliser les technologies/ équipements des intrants agricoles
La connaissance et l'utilisation de la qualité et de la sécurité alimentaire (entre les transformateurs artisanaux)
L'accès et la capacité à utiliser l'équipement de contrôle de qualité
Le contrôle de l'utilisation du revenu
Qui a la propriété individuelle ou partagée des actifs afin d'entreprendre des activités de marché?
Qui décide, la plupart du temps de la façon dont les revenus seront utilisés,dans les activités du marché et le ménage?
Qui décide, la plupart du temps, combien de vos revenus générés seront consacrés à la nourriture pour votre ménage?
62
Leadership sur les marchés
Vous sentez-vous à l'aise pour parler en public (à savoir dans les associations des produits de base, d'autres groupes locaux) pour vous prononcer sur les questions de marché?
X: dans le questionnaire des commerçants
Participez-vous à un groupe communautaire fondé sur le marché ou a une organisation alimentaire? Si oui, participez-vous à l'organisme de prise de décision principal?
Usage du temps
Avez-vous régulièrement du temps à consacrer aux activités de marché en dehors de la maison?
Combien de temps passez-vous pour les tâches domestiques, y compris la garde des enfants?
Comment votre emploi du temps impacte t-il votre échelle d'activités de production (production, agrégation, commercialisation, transformation, etc.)
Mobilité Jusqu'où voyagez-vous pour vendre votre produit ? À quelle fréquence?
Avez-vous accès à de multiples points de vente?
Avez-vous accès à un transport efficace et sécurisé (ex. véhicule / qualité de la route)?
La sécurité est-elle une préoccupation pour vous dans le transport de marchandises?
Institutions Quel processus est nécessaire pour avoir accès aux marchés (pour la vente)? Ces questions peuvent être utilisées au mieux dans les interviews d'informateurs clés du marché.
Qui contrôle le marché? (Organisme gouvernemental, association de marché, les reines du marché, etc.)
Les femmes ont des droits égaux, liés aux marchés alimentaires, à ceux des hommes?
Perception de soi et du genre
Quel sera le plus grand défi / obstacle pour votre entreprise à l'avenir? X: dans le questionnaire des commerçants
A l'avenir, (6 mois - 1 an) comment pensez-vous que la situation de ce produit va évoluer?
X: dans le questionnaire des commerçants
Qu'est-ce que cela signifie d'avoir un pouvoir de marché?
Associez-vous vos activités de marché avec le pouvoir de marché?
Pour vous est-il important de savoir si l'on considère l'accès des femmes àet le pouvoir sur les marchés?
Quelles autres informations démographiques sur les marchés peuvent informer le pouvoir et les relations de genre?
Chaine de valeur
Avez-vous ou quelqu'un dans votre ménage qui produit ce que vous vendez? -Si non, de qui / où obtenez-vous votre produit?
À qui vendez-vous? (ex.les grossistes, les agrégateurs, les reines du marché, directement aux consommateurs)
Où vendez-vous le plus votre produit? (portes des fermes, grossistes, marchés locaux, autres)
Recevez-vous du credit aux achetuers qui produisent ou vendent le même produit ou en fournissez-vous?
Note aux agents recenseurs pour poser des questions axées sur l’autonomisation : Lorsque cela est
possible, il est recommandé que les enquêteurs consacrent beaucoup de temps à l'exécution d'un essai
de questions dans une communauté avant de mener l'enquête à grande échelle. Les questions
d'autonomisation sont spécifiques aux contextes. Le personnel de l'USAID METSS par exemple
recommande que les recenseurs passent un certain temps dans une communauté (moins de 1 jour) à
observer les tendances et les pratiques qui peuvent être intégrées dans la formulation du questionnaire
dans le but de créer des questions plus applicables et complètes pour les répondants.
3. Plan d'analyse: Travailler avec un plan d'analyse informé du genre85
85 Les questions d'analyse ci-dessous construisent l'approche utilisée dans le suivi et l'Evaluation des Services Techniques d'Appui (METSS) l'évaluation du programme ADVANCE.
63
Poser les bonnes questions est seulement la moitié du défi dans la réalisation d'une analyse de genre pour
soutenir une meilleure programmation. L'outil ci-dessus fournit des indicateurs clairs ainsi que des
questions du sondage associées pour évaluer la dynamique des sexes et l'autonomisation au sein des
chaînes de valeur. Pour veiller à ce que l'information soit adéquate et utilisée de manière appropriée ainsi
que traduite dans les rapports des programmes, une approche sensible au genre du plan d'analyse est
nécessaire. Pour évaluer les conditions des groupes clés (sur la base des principaux groupes de
bénéficiaires ENVAC), l'équipe responsable devrait utiliser des données et des informations recueillies
pour répondre aux questions ci-dessous.86
Souvenez-vous: Une exigence minimale pour un plan d'analyse fort est la constante désagrégation par
sexe et âge des chiffres de population / répondants et l'identification ainsi que l'analyse des disparités
importantes.
Les petits exploitants agricoles
Contexte (socio-culturel) a) Y a-t-il des aspects culturels dans la zone étudiée ayant un impact sur les droits et restrictions de
genre pour les femmes et les hommes (ex. la propriété foncière, l'héritage, les normes sur le travail physique et domestique) ?
b) Quelles sont les inégalités entre les sexes clés dans la zone étudiée ? c) De quelle(s) manière(s) pourraient-elles ces inégalités affecter différemment les femmes et les
hommes ainsi que le développement en général ? d) De quelle(s) manière(s) ces inégalités pourraient-elles porter atteinte à la performance des
produits cibles (ex. réduire la productivité, les volumes et les revenus) e) Décrivez les rôles des femmes et des hommes dans la production de produits cibles (par exemple
dans la préparation du sol, la plantation, le désherbage, la lutte contre des insectes, la récolte, la commercialisation)
f) Décrivez les charges de travail des femmes et des hommes sur la culture cible et les implications de ces charges de travail sur la production et la productivité
g) Proposer des opportunités / stratégies pour réduire les inégalités de la charge de travail entre les femmes et les hommes
L'accès et le contrôle des ressources et bénéfices / avantages h) Quelles sont les principales ressources nécessaires à la commercialisation des cultures cibles (ex.
la terre, le travail, les compétences / formations, outils agricoles, grainesetc.) i) Quel est l'accès relatif à ces ressources des femmes et hommes (y compris la capacité à utiliser)
et quelles sont les contraintes différentielles j) Quel est le contrôle relatif des ressources pour les hommes et les femmes (pouvoir et autorité)
ainsi que les contraintes différentielles k) Décrivez tout décalage entre ceux qui font le travail et ceux qui contrôlent les ressources l) Comment est-ce que les différences / contraintes influent sur la production et la productivité m) Quel est l'accès relatif à (utilisation)et le contrôle sur (puissance / autorité) les avantages résultant
des cultures cibles (à savoir l'alimentation, le revenu, le fourrageetc.) par les femmes et les hommes, ainsi que les contraintes différentielles
n) Décrivez tout décalage entre ceux qui font le travail et ceux qui contrôlent les ressources o) Comment les écarts / contraintes influent sur la production et la productivité
86 Notez que ces questions sont destinées à guider l'analyse, plutôt que de la dicter. Les questions sont nombreuses pour couvrir les divers domaines d'intérêt possibles, mais pas toutes seront pertinentes tout le temps.
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p) Proposez des opportunités / stratégies pour réduire les contraintes et augmenter la productivité des hommes et des femmes
q) Décrivez les niveaux actuels des coûts de production et les impacts sur les producteurs féminins et masculins
r) Le développement de la chaîne de valeur des cultures cibles est-elle susceptible d'impacter les femmes et les hommes différemment (par exemple en matière d'adoption, de productivité, de travail, etc.)? Si oui, comment ?
s) Proposez des opportunités / stratégies pour gérer le coût de manière à ce que les hommes et les femmes puissent participer efficacement à l'ENVAC
Participation et leadership t) Fournissez un résumé de l'adhésion des hommes et des femmes dans les comités agricoles locaux
(ex. généralement, quelle est la proportion d'organisations alimentaires qui ont l'adhésion spécifique au sexe ? Dans les organisations agricoles mixtes, est-ce que les femmes et les hommes sont-ils représentés de manière égale ? etc.)
u) Dans les groupes de membres mixtes, est-ce que les femmes et les hommes sont-ils représentés de manière équitable dans la direction de ces comités (ex. le président, vice-président, trésorier, secrétaire, membres du Comité, etc.)
v) Décrivez les éventuelles disparités / inégalités de représentation et leurs raisons w) Décrivez toutes les instances (identifiées ou potentielles), où l'absence de représentation /
participation à ces institutions (pouvant) impacter négativement la production et productivité x) Proposez des opportunités / stratégies pour le développement de l'équité dans les institutions
locales Note : les femmes qui seraient autrement incluses dans ce groupe cible, peuvent ne pas répondre aux
critères traditionnels de "petit agriculteur", car la propriété formelle a tendance à appartenir aux
hommes. Comme indiqué dans la stratégie globale de genre P4P, il peut être utile d'utiliser les catégories
de producteurs / commerçants; travailleurs familiaux non rémunérés; producteurs / petits commerçants;
et les travailleurs agricoles occasionnels.87
Les organisations agricoles, ou d'autres groupes de produits
a) L'adhésion à l'organisation est-elle exclusive au genre? Y a t-il d'autres couches sociales, y compris
le groupe ethnique, l'âge, la religion, ou autres?
b) Quelles sont les conditions d'adhésion? Sont-elles différentes pour les femmes et pour les
hommes?
c) Fournir un résumé des questions de genre (le cas échéant) au sein de l'organisation: le leadership,
le rendement, la surface des terres, etc.
d) Quels avantages profitent de l'organisation des agriculteurs et comment est-ce que les avantages
sont partagés (identifiez et décrivez les disparités)
e) Décrivez la représentation et la participation des femmes et des hommes dans les principaux
organes de leadership
f) Comment est-ce que l'organisation aborde-t-elle les questions de genre
g) Décrivez les défis identifiés pour répondre aux questions de genre et comment l'institution
pourrait être renforcée pour traiter efficacement les questions de genre, en ligne avec les activités
d'ENVAC,
87PAM P4P Stratégie Globale de Genre.
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Transformateurs
a) Décrivez les opérations : ce qu'ils traitent, et les raisons pour le choix de l'entreprise, etc. b) Combien d'employés / membres : nombre par sexe et à différents niveaux (général, gestion,
direction) c) Décrivez les rôles des femmes et des hommes dans le processus et les défis rencontrés d) Y at-il des différences de rémunération pour le personnel / membres féminins et masculins ayant
des qualifications et des compétences similaires e) Les politiques de protection sociale existent-elles (ex. la garde des enfants, les congés de
maladie)et si oui, sont-elles tout aussi accessibles au personnel féminin et masculin f) Quels sont les systèmes de soutien de l'association / organisation (en tenant compte du capital,
marché, formation, information, etc.) g) Décrivez la capacité globale du processeur (en tenant compte des machines, d'autres
infrastructures, compétences, etc.) h) Qui exploite quoi, en termes de machines et d’infrastructures ; qui a le plus de compétences i) Les niveaux de compétences commerciales disponibles au sein de l'entreprise et les types de
risques d'affaires pris ainsi que les résultats j) La société / association a-t-elle fait face à des défis liés au genre ? Si oui, comment ont-ils été
abordés ? k) Proposez des opportunités / stratégies pour réduire les défis basés sur le sexe pour augmenter
les profits
Les consommateurs
Un élément clé d'ENVAC est la promotion renforcée des bonnes pratiques et comportements nutritionnels chez les femmes enceintes et allaitantes ainsi que les enfants. Bien que cet outil se concentre sur les chaînes et les marchés de valeur agricoles, deux principaux domaines d'enquête sont recommandés pour soutenir cet élément :
a) Les disparités entre les genres dans la connaissance, le contrôle, la disponibilité / l'accès aux bonnes pratiques et comportements nutritionnels
b) Les sources d'information primaires, par sexe et âge (radio, téléphones portables, télévision, journaux, médias sociaux, etc.)
c) Les principaux fournisseurs institutionnels d'aliments riches de manière nutritive (ex. les cliniques, écoles), avec l'emplacement