271

gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper
Page 2: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper
Page 3: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper
Page 4: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper
Page 5: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper
Page 6: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

1946-2046

Je suis né mal lotiJ’ai grandi dégourdiCovidon m’a ourdi

Je mourrai comme je suis

Page 7: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

AVANT-PROPOS

Nous sommes le 3 avril 2020, en plein confinement. Je suis seul dans ma maison du petit village du Traversier de la Boissière-des-Landes. Depuis plus d’un an, seul dans ma maison ! Seuls Alexis et sa compagne Marion mes petits voisins habitent une autre maison du village !

Depuis le 16 mars dernier, nous vivons reclus dans un village dévasté, pas par la guerre, non, mais par la cupide ignorance de faire mourir la Terre…

Alexis et Manon s’occupent par télétravail, comme on dit ! Moi, je classe mes centaines de cagettes de soixante-dix ans d’écriture ! Et puis je me suis lancé dans l’écriture d’un conte "la naissance de Covidon"… Et pour commencer comme pour tous mes autres contes, je me suis mis à en écrire la fable…

C'était en l'an vingt vingt, infaillible devinL'Homme se croyait Saint, le Roi de ses desseins

Quand Covidon survint sur son chemin divinEn gêneur assassin comme un virus malsain

Et puis cette nouvelle que je retrouve et dont je vous livre les premiers mots…

Page 8: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Nous sommes le 28 juin 2046 au Traversier, un petit village vendéen dépendant du bourg de la Boissière-des Landes. René, un brave petit retraité de quelque cent printemps est assis là sur une énorme pierre plate, son bâton de cornouiller à la main… Tout près de lui son petit-fils Clément, un bel homme, bien charpenté… A 48 ans, il n’a jamais oublié son papy. C’est toujours lui qu’il informe en premier. Ecoutons-les échanger, pérorer, dialoguer, débattre de sujets sérieux tout autant que futiles, des sujets d’Avenir… Demain, avec tout mon groupe d’amies et d’amis, je poursuivrai l’écriture de ce roman et de ce conte… Mais n’est-ce pas la même histoire ?

René Dubois, le vendredi 3avril 2020

Page 9: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

I – Bon anniversaire Pépé

« Bon anniversaire Pépé. Ce n’est pas tous les jours qu’on a cent ans !- Merci Clément, toi au moins tu ne t’es jamais astreint aux règles communes de ton frère, de tes cousines et de tes cousins qui voulaient m’appeler Papy à l’anglaise ! Tu parles ! Pépé, c’est quand même mieux non ? Et c’est français ! Tu te rends compte que si pépé fait vieux en français, Papy fait vieux en anglais… Ils ne se rendaient même pas compte qu’en parlant franglais, ils favorisaient la mondialisation et l’individualisme tout à la fois… Comme au temps du Covid 19, mais pas comme au temps des mal lotis… - Tu veux dire quoi Pépé ? J’ai connu le temps du confinement, mais pas celui des mal lotis. Raconte… - C’était le nom du quartier de Tinqueux où je suis né… Un quartier construit de bric et de broc à partir des matériaux récupérés de la décharge… Et tu sais ou tu ne sais pas, les magasins, les petits commerces, les petites entreprise fleurissaient au rythme des nouveaux baraquements qui petit à petit se transformaient en maisons… - Tu veux dire quoi ? Vous aviez toutes les commodités pour vivre mais ça devait être cher ? Et comment vous alliez à l’école ? Y avait-il seulement une école ?

Page 10: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- Le Comptoir Français, le Familo, le Goulet Turpin, la laiterie Poste, Bernini le coiffeur, le cordonnier, le boucher chevalin, le boucher Noiret, le café Beaudon, la boulangerie Maillard, le ferrailleur Jacquemin, la bergerie, le père Balourdet maréchal Ferrant… J’en oublie certainement ! – Et l’école ? – Tu veux dire, la maison du père Subito, celle où je suis entré à l’aube de mes quatre ans et d’où je ne suis jamais sorti ? – Comment ça ? – Je n’en suis jamais sorti. J’y suis rentré en 1950 et je n’en suis plus jamais ressorti, au niveau des valeurs ! Tu sais ce que le mot FRA TER NI TÉ veut dire ? – Oui la solidarité tout le monde en parle, mais peu la font.. – Je ne parle pas de la boîte de pandore de la solidarité, je te parle de FRA TER NI TÉ. – Et alors, ce n’est pas la même chose ? – Non, pas du tout, pas du tout ! Tu sais, chez les mal lotis on était tous différents et aussi tous les mêmes… Des bohémiens, des bons à rien, des guenilleux, des pauvres… Des pauvres oui, mais riche de Fraternité et d’Amour. On partageait tout même les engueulades et les insultes : polak, rital, pinguoin, coco, fils de put, pilier de bistrot, pilier d’église… Mais on vivait et on progressait ensemble… - Tu veux dire qu’on n’a jamais retrouvé cette Fraternité depuis ? Même du temps du Covid 19 ?

Page 11: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- Non hélas et même maintenant 26 ans après ! Les nuits Covidon, je ne dormais pas beaucoup. Comme tout le monde je me demandais comment nous allions nous sortir de ce confinement. Nous, les anciens on écoutait les règles que le gouvernement nous disait de faire. Mais pour en arriver là où nous en étions, il y avait sûrement un peu de la faute des gens, des responsables qui à tue-tête clamaient la nécessité de la solidarité mais de la Fraternité, nenni !. Et si on avait respecté la Nature ? Nous étions et nous sommes toujours dans un monde de consommation. Les riches étaient et sont toujours de plus en riches et les pauvres de plus en plus pauvres. La classe moyenne n’allait bientôt plus exister ! Nous les seniors, on arrivait au bout du chemin mais nos enfants et petits enfants qu’allaient-ils devenir ???? En soixante ans nous avions progressé à une vitesse faramineuse!!!! Pour qui ? Pour quoi ? Certains, comme ton Pépé, voulaient faire marche arrière mais impossible à moins que cette pandémie nous freine ! L Avenir devait nous le dire. On savait que la terre manquerait d’eau en 2050. Tu les as vu toi, les marchands de sable endormir le monde ? - Mais qu’est-ce que tu veux dire Pépé ? Tu crois que je ne me suis pas battu avec toi pour que l’écologie intégrale et démocratique triomphe ! Je comprends mieux pourquoi le mot Fraternité est plus sensible à ton cœur que le mot solidarité… Tu as raison, la solidarité c’est l’aumône que fait le riche au pauvre, la bonne conscience des possédants !

Page 12: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– Merci Clément, y’a de la graine de Pépé Georges dans tes gènes. Tiens ! Je me souviens du 4 avril 2020. J’allais faire mes cours comme tous les 2 jours au Super U de Nieul… Je prends ma voiture, une petite diésel saxo, tu sais celle qui appartenait à mon voisin Wadek et qui doit aujourd’hui se confiner un peu plus dans son Ehpad. Ce matin exceptionnel, de la glace sur les vitres ! D’habitude c’est un peu de sable rejeté de la sablière ! Mais il n’y a rien à dire c’est normal ! Les contrôles officiels diligentés par le carriériste attestent la normalité des conditions d’extraction et de préparation par l’usine de séchage ! Et puis arrête de dire n’importe quoi, la glace sur les carreaux ce matin, c’est bien la première fois depuis plus d’un an qu’on en a ! On va quand même pas se plaindre du réchauffement climatique ! Le Traversier : personne, y’a plus de maison ! Les Jaulinères, personne ! Les basses Raboulières, des poulets sur route ! - Normal, il faut bien qu’ils interdisent aux doryphores d’aller dans leurs résidences secondaires ! – Gamin, des poulets, des poules et des coqs comme dans le quartier des mal lotis en 50 ! Bellevue, personne ! Aubigny, personne ! Nieul, je passe devant la maison du père Laurent, le père du carriériste. Devant la maison, enfin ce qu’il en reste et comme il n’en reste rien, tu peux spéculer sur l’avenir du Traversier ! - J'aime je début de ton nouveau conte...

Page 13: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– Tu te moques de moi. Le Jean-Jacques Laurent, il a fait détruire la maison de son père comme il a détruit les maisons du Traversier. Elles étaient trop vieilles ! Et en plus la commune qui voulait y installer un centre de santé n’a pas eu le droit de le faire, faute de pollution. – Tu veux dire que le site de l’atelier de Jacques Laurent était pollué ? – Tu as tout compris, mais ça on s’en aperçoit après, parce que pendant on met la pédale douce. Tu ne vas pas empêcher la production et le développement économique d’une entreprise aussi polluante soit-elle ! - Bon courage dans tes écrits et ton regard surtout. – Alors je fais mes courses et je rentre à la maison. Une bonne heure, une vingtaine de kilomètres… 10,50 € de dépensés ! – Sans le transport ! – Oh ! Tu parles, même si tu ajoutes 2 ou 3 € de carburant, ça ne va pas loin ! - Et toi qui prône la proximité ! – Ah, mon gamin t’as tout compris ! Comme au bon vieux temps des mal lotis. Déjà que je n’aurais pas eu à acheter de la salade, des yaourts, et des croquettes pour Lolita. En fait je ne serais allé qu’au pain chez Maillard, à 150 mètres de la villa mon désir… Même pas besoin d’aller au Comptoir Français ! Les salades du jardin, les yaourts faits maison avec le lait de chez poste, zazou se contentait des restes et tout le monde était content !

Page 14: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- Tu y serais allé à pied, et ça ne t’aurais coûté que 80 francs anciens évidemment ! Et tu pouvais acheter quelques caramels à 1 franc pour toi, car à cette époque, les enfants faisaient les courses, les commerçants connaissaient leurs clients, et les enfants de leurs clients ! Bon anniversaire mon Pépé… Dans cinquante –deux ans je voudrais bien avoir encore toute ma tête et mes illusions comme toi ! – Merci ! Et pour te faire rire un peu je te rappelle le début de la fable de la naissance de Covidon !

"C'était en l'an vingt vingt, infaillible devinl'Homme se croyait Saint, le Roi de ses desseinsQuand Covidon survint sur son chemin divinComme un virus malsain en gêneur assassin,

Le micro personnage venait dont ne sait où,Comme royal apanage d’une science qui sait toutD’un chinois rayonnage de viandes de toutous,Symbole de l’écharnage d’un monde manitou…"

– Tu m’en diras tant mon Pépé d’amour… La suite à demain ? – la suite au plus vite !

Page 15: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

II – La solitude de la Paix

La nuit avait été courte pour Clément, coincé comme toujours devant sa tablette et son smartphone. La nuit avait été trop longue pour Pépé, rebelle depuis tant d’années à la télé et à la radio… Il est presque 10 heures du matin…Clem’s ouvre à peine les yeux… Pépé est presque déjà prêt à déjeuner !« Dis qu’est-ce que ça veut dire : Et ma colombe s’est envolée dans le silence de la paix ? – Tu veux dire ce vers qui apparaît sur un tableau accroché dans la mezzanine ? – Tu veux que j’te raconte ? – Suite à ce que tu m’as dis hier, Vivement la suite ! Tu dois bien avoir ton opinion sur la paix ! Et le silence de la paix ? La solitude ? Sans être indiscret, j ai été très surpris d apprendre la solitude… Si tu veux m en parler... – En guise de petit-déjeuner ? Ecoute la fable écrite le 2 août 2010. J’étais sur un vide-grenier à L’Aiguillon-sur-Mer, six mois à peine après Xynthia ! Tu aurais vu les cannibales… Tous à vouloir tout récupérer pour rien. Au bout d’une rue, un peintre, seul, devant ses toiles d’avocettes… Pas un client ! Alors, moi qui collectionne, comme tu l’as vu, les colombes, je lui propose un challenge. Vous me peignez une colombe qui s’envole vers la paix et j’écris la fable de Xynthia, l’avocette et l’écrivain… 2 heures d’écriture et de peinture dans le silence le plus profond, un silence simplement perturbé par le brouhaha des chalands… - Et Alors ?

Page 16: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– Deux heures après… Tu as vu le tableau. Voilà ma poésie

C’était un premier août, en Marais Poitevin,En plein cœur de la dune, au creux d’un long ravin,Un oiseau d’élégance, un peintre, un écrivain,Recherchent le silence, la solitude, en vain ;Ils fuient le champ de ruines, que leur sieur échevin,N’avait pas cru possible. Il est leur seul devin !L’avocette tout en quête, de quelques alevins, Protégeait sous ses ailes, trois oisillons divins...« Qu’avez-vous à pleurer, dites-moi votre intrigue ?- L’océan en furie a rompu notre digue,Et ses eaux ont repris, leur lit dans la garrigue…- Je peux vous rendre grâce, si ce que je prodigue,Vous rend votre sourire, et tue votre fatigue…Toi, l’artiste sans âme, trace et couche sur ta toile,L’envol de mes enfants vers l’impossible étoile.Toi, le chantre poète, dévoile-nous sans rancœurCes mots bercés d’Amour qui font rêver les cœurs ! »Le tableau s’est écrit d’un ciel d’azur sans fin,Et le feuillet s’est peint, de ses plus beaux parfums... La colombe au long bec riait aux lendemains,Son vol de Liberté, avait sauvé les siens.Les Hommes avaient compris le mystère de la Terre,: La Terre sait faire la guerre, à ceux qui tuent la mer…

Page 17: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Moralité :Ecoutez, RegardezLe doux chant des oiseaux, Ecoutez, RegardezLeur envol tout là-haut,Plaidez, toujours plaidezPour leurs vraies Libertés,Celles de rire, de chanterDe voler, et d’aimer…Plaidez pour notre Liberté…Alors ça te plait ? – Oui mais, pour toi le silence n’est pas la solitude ! – Le silence qu’on te fait c’est l’isolement… le silence que tu t’obliges c’est la solitude ! – Dis pépé explique moi… - Du temps de la rue Gabriel Péri, il nous fallait comme pour tous les gosses du monde un temps de solitude, pour nous refaire le monde. Pas question dans la chambre où nous cohabitions à 2 ou 3 dans le même lit ! Pas question sur les bords de la Vanette… Tu avais toujours un copain qui traînait par là, le père Tabary qui recherchait des bouts de bois pour construire sa baraque, ou ton père qui récupérait des plantains pour nourrir les lapins… – Et alors ? – Le seul endroit où tu pouvais philosopher c’était la cabane au fond du jardin… - Quelle cabane ?

Page 18: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– Les chiottes, les sanitaires comme vous dites aujourd’hui après avoir trop longtemps dit les w.c. sans avoir jamais su ce que voulait dire cet acronyme anglais ! C’était impeccable ! Une médiathèque vivante à ta disposition avec aérothermes incorporés… - Tu te moques Pépé ! – Non pas du tout… A ta disposition les journaux de la veille, en attente de te torcher, le chant des moineaux et des rouge-gorge et de Zazou qui les chasse, la bise du matin qui cingle ton visage à travers les interstices de la porte… Et les odeurs en plus, surtout si ton père avait pris une bonne cuite la veille ! Mais qu’il était bon de refaire le monde… Nous avions la certitude de contribuer à son développement… La solitude c’est un choix voulu ou non… Le silence et l’isolement tu le subis… - Comme la misère ? - La solitude, c’est la pauvreté, et tu peux en sortir si tu en a la volonté… - Mais comment ? – Comme ton Pépé du temps de Covidon ! – C’est vrai qu’à cette époque tu étais seul au Traversier, que j’étais le seul de tes petits-enfants à venir te voir une ou deux fois l’an… - Ce n’est quand même pas aux vieux d’aller faire la visite à leurs enfants ! – Le monde a changé. Il n’y en a plus que pour soi. Et puis on ne regarde plus à faire le tour du monde pour aller chercher des masques que nos grands-mères tricotaient pour protéger les parents et les frangins de la grippe ! - On savait tricoter à l’époque…

Page 19: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- Et coudre, et repriser, mais il fallait aller jusqu’au fond du jardin pour faire la grosse commission… Et Covidon ? – Il poursuivait sa route sans même que l’on se posa la question de son existence« Ce n’est rien qu’un bellâtre, un microbe de rienNous allons le combattre, comme tous ces vauriens.Interdit de s’ébattre, peuple prolétarien !Interdit de débattre, nous sommes vos prétoriens ! » - Poète, poète mon Pépé… Toi qui aime la poésie la bonne lecture est toujours au fond de ton jardin… - Tu ne sais pas aussi bien le dire que Candide

Mes nuits sont de silenceDu silence de l’absence

Du silence de l’ennuiEt l’absence me nuit…J’ai mal de mal en vie…

Mes amours sont silenceLe silence de l’absenceDu silence des toujours

Tous les jours sans amours…J’ai mal de mal en vie…

Je ne suis pas Joseph,Ni Dieu, ni petit chef,Je n’ai plus ni sermon,Ni passion, ni griefs,

Page 20: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

J’ai mal de mal en vie…Au silence de mes nuits

Aux nuits de mal silencesJe vis de mille envies

De tuer ces absences…

Aux rêves inassouvisAux silences d’envies,

A l’absence de mes nuits,Je fuis ma mal en vie…¨

- C’était quand ? - Je n’en sais plus rien, mais c’est toujours… A demain ! – Tu t’en vas ? Je ne suis pas encore parti… - Non, mais tu sais ces moments de partage sont uniques et nous aurons l’occasion de nous y construire… »

Page 21: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

III – Drôle de guerre, pas si drôle que ça !

Les vacances de Pâques se poursuivent calmement au Traversier… A part les vaches de Lefort qui continuent de n’en faire qu’à leur tête, le calme règne. « Bonjour Pépé, tu as vu les vaches à Lefort se sont encore libérées de la boue et du manque d’herbe qu’on leur impose… - On n’a plus à se plaindre maintenant, elles ne vont plus pisser et chier dans le Graon comme au temps de Covidon ! – Je m’en souviens encore de cette belle petite rivière qui alimentait un lac qui fournissait au bas de son barrage, une usine de traitement… De quoi alimenter le 1/8 de la Vendée en eau potable… Et moi qui croyais à la devise du pollueur payeur ! – Tu n’en as pas fini de perdre tes illusions. Il y a la goule et le faiseux ! Nous, nous sommes des faiseux… - Tu veux dire que les promesses n’engagent que celles et ceux qui les reçoivent ! – Exactement ! Durant Covidon, la 3ème semaine de confinement a vu les choses changer ! Enfin en apparence ! Heureusement que le soleil était là, surtout pour nous les personnes d un certain âge ! Pour ceux qui ont balcon et un jardin la journée était moins longue. Il fallait penser aussi à nos infirmières, nos aides soignantes, nos médecins et toutes ces personnes dévouées : pompiers, gendarmes, ainsi qu’à tous ceux qui travaillent pour nous alimenter ! – Et nos dirigeants ?

Page 22: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– Qui ça ? Nous les vieux, Il nous fallait garder espoir pour pouvoir très bientôt reprendre une vie normale ! Nous les vieux nous avions le temps d être confinés dans les maisons de retraite et dans les Ehpad ! Mais tous ces croquants de pontifes, ils ne pensaient qu’à la reprise de leur lucre… C’était une drôle de guerre… - Une drôle de guerre ? J’ai déjà entendu ça quelque part… - C’était juste avant le dernière guerre, celle qui m’a vu renaître… 39, de la déclaration de guerre de la Grande-Bretagne et de la France à l'Allemagne, jusqu’au 10 mai 40, et l’invasion de la Belgique et des Pays-Bas par les troupes allemandes. Tout ça parce que comme d’habitude, il y avait eu celles et ceux qui font la guerre, et celles et ceux qui vous demandent de la faire ! Drôle de Guerre face à l'inaction des armées alliées devant la défaite de la Pologne. Qui sait encore que c’est à Roland Dorgelès, le grand écrivain, à l’époque correspondant de guerre, a qui il faut attribuer la paternité de l'expression ! - Une Phoney War ? – Arrête tes anglicismes, Y’en a marre de cette mondialisation. Remarque qu’après la défaite, le Parlement français, qui contrairement à la loi constitutionnelle, n'ayant pas été explicitement consulté sur cette déclaration de guerre, vota des crédits supplémentaires pour le gouvernement Daladier – ça me rappelle quelque chose du 49-3 !

Page 23: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– Mais non ! Mais oui quand même ! Il fallait bien faire face aux obligations résultant de la situation internationale. C'e fut la première anomalie d'une période où il y en aura de nombreuses. Ainsi, contrairement au précédent de 14, qui sert constamment de référence, il n'y a pas d'« Union sacrée ». – Et tu crois qu’il y en a eu une en vingt vingt ? - Le gouvernement est remanié, le 13 septembre, mais ni la gauche, ni l'extrême gauche, ni les communistes, ni les socialistes pourtant nombreux alors dans la Chambre du Front populaire, ni l'extrême droite n'entrent au gouvernement, et les luttes politiques ne vont pas cesser d'agiter les milieux parlementaires et l'opinion publique. – ça me rappelle encore quelque chose ! Les insoumis existaient déjà ! - En effet, et c'est ce qui donne son nom à la période, les troupes alliées, hormis une timide avance dans la forêt de la Warndt, assistent sans broncher à la défaite polonaise : L'entrée en guerre de l'Union soviétique porte le coup de grâce à la Pologne, qui est partagée une nouvelle fois le 28 septembre, tandis que Varsovie capitule après une héroïque résistance. – ça me rappelle quelque chose ! - Autre anomalie, la France et la Grande-Bretagne repoussent sans les discuter, les propositions de paix faites par Hitler le 6 octobre, alors même que le casus belli a disparu – Ce n’était pas l’Union Européenne !

Page 24: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– ok ! – Arrête tes anglicistes acronymes Pépé ! Merci par avance, et bon dimanche ! – Sacré gamin, on ne te refera pas ! Bon début, j'attends la suite. Et la Fra ter ni té dans tout ça ? -Ne trempe pas ta plume dans de l'encre trop noire. La solidarité existait à graine des vents, au Traversier. Jean-Claude, Lisette, et d’autres y ont passé de bons moments, comme dans les Ehpad durant les ateliers d'écriture. Beaucoup de portes s’étaient ouvertes. Il suffisait souvent de les pousser. – Pépé, j'aime beaucoup le début de ton histoire. Le livre de tes cent ans livre me plaît, il est plein de Vérité ; Mais quand nous aurons cent ans, le monde aura changé, mais pas toi, mon Pépé ! – Je serai mort et enterré… Je ne suis pas sûr que le monde soit changé… A moins que les cons, les faut qu’on, les cons sacrés et les faux cons disparaissent….

J’aim’ pas les consY’a qu’à, faut qu’onLes princes consortsC’est toi qu’on sortLes faux mielleuxVrais crapuleuxLes forts en gueuleQui vous engueulent

Page 25: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Les pères conseilsDe votre oseilleLes sans amourQui vous détourentLes fils mauditsDe l’interditLes mères la scienceSans la conscience…Mais j’vis quand mêmeCar je vous aime…C’était le 28 octobre 2018, les premiers de cordées avaient traversé la rue. – Pépé, comme j’aimerai écrire comme toi ! A la cinquantaine, je n’ai toujours pas réussi à écrire, pour l'instant. Ça reste dans ma tête, je n'arrive pas à me faire un "plan" cohérent !!! Si je continue comme ça, je devrai m'en passer et écrire au fur et à mesure de mes souvenirs !

Page 26: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

IV – Révolution !

Mardi ! Comme tous les matins depuis plus de 30 ans Pépé se réveille à 4 heures. Un mot sur la table de cuisine : « Pépé, ne me cherche pas. J’ai eu un appel du boulot. Je dois y être ce matin à 8 heures. J’ai 4 heures de route. Et si je veux dormir une paire d’heures, je dois partir maintenant. Bisou et un grand merci pour ces moments merveilleux passés avec toi… Continue d’écrire ce roman qui peint ton regard sur le monde. Ecoute celles et ceux qui t’interrogent ou t’appellent… Oublie celles et ceux qui t’oublient… 1 heure du matin Clem’s »

Alors, après avoir lu mon journal, je me suis recouché, seul, dans mon grand lit, seul dans ma chambre, seul dans ma maison, seul dans mon village, simplement marqué du sceau du précieux conseil de mon petit-fils. Et je me suis souvenu de son appel du 6 avril 2020 où il me disait les mêmes mots… Vite, je me suis relevé et j’ai retrouvé mon journal quotidien de l’an vingt vingt…

Lundi 6 avril 2020… Clément m’a appelé ce midi. Il m’a invité à ne plus répondre qu’à celles et à ceux qui pensent à moi et qui prennent le temps de m’écrire, de me téléphoner… Il a bien raison… Pourquoi abreuver de tes mots ces gens étanchés de leur soif d’images et de sons par la télé, la radio où je ne sais quel maître des horloges !

Page 27: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

La première à m’avoir écrit ce matin, c’est Maya, une bénéficiaire et bénévole des Amis de la Solidarité de Luçon… « Quelques acrostiches supplémentaires à écrire pour : Jeannette, Myseph, Marie-Josèphe, Gaëtane, Charlotte, Julien, Mathieu, Isabelle, Christophe, Yann, Michel, Arlette, Alissa, Jean-Marc, Maëlynn, Mathilde, Renée, Bertrand, Marie-Noëlle, France, Estelle, Louise, Solange, Bernard, Glissy, Marie-Danièle, Anne, Patrice, Lucie, Annie, Ivonie, Jeannine, Nicole, Jean, Paul, C'est déjà pas mal ! Et je n'ai pas encore posé l'affiche au jardin de l'association. » Alors je les ai tous faits en souvenir de mon Père Subito, mon maître d’école du Pont de Muire… « Un acrostiche est une poésie, au masculin, un poème quoi ! Et si vous le faites en alexandrins, n’oubliez pas la césure après le sixième pied ! » J’avais 8 ans ! Et j’écrivais déjà des acrostiches en alexandrins… J’en ai écrit des dizaines de milliers et depuis une dizaine d’années, je les conserve dans mon disque externe… C’est comme ça qu’on dit aujourd’hui pour garder la mémoire des noms… Au fait vous connaissez le nom d’Aloïs ? Non, mais ça commence comme ça ! Ah ! Je m’en rappelle Alzheimer ! Ouf ! Pour vous faire plaisir, je vous livre Maëlynn

Maëlynn, magie d’Amour, toute la joie sans peineAimer, aimer la vie comme on aime sans haine,Espérance d’aimer, je t’aime, tu m’aimes, on s’aime, L’Amitié nait de soi, si son cœur est poème,Yin et Yang qui renaît, si ton cœur est hymen,

Page 28: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Nymphéa mille fleurs que ton jardin ensèmeNattant mille pétales de graines diadèmes,

Et puis Henri, qui m’écrit « Merci René. Bon travail. » Lui qui croyait au ciel et moi qui n’y croyais pas, nous croyions à la Fraternité des Hommes !

Et puis Michèle : « Bonjour. Oui ! Je viens de lire ton mail, donc tu continues toujours à écrire. Oui ! Je me suis reconnue, même celui d’avant. Je me suis toujours demandé pourquoi tu ne répondais plus à mes messages ? Ce sera toujours un mystère ! .Je ne t’en veux pas, c est peut-être toi qui a raison ! Bon après midi. » C’est vrai que c’est dur de vivre seul et encore plus seul quand on se sait ou se sent mis à l’écart….

Et puis, la directrice de l’école Odette Roux : « J'aime le poème de fin! Bravo! Continuez! Bonne journée. » La suite de Covidon ?A ces mots insensés, le ti’ monstre se terreDans la bouche encensée du tribun sanitairePour se faire balancer vers d’autres dignitairesMarquer de sa pensée l’univers planétaire…Franchement, l’avant nous interroge, le pendant nous confine, et l’après nous déprime déjà ! Ah moins que ! Une Révolution ne nous fasse remettre les pendules à l’heure de la Fraternité !

Page 29: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Peu d’appels ! Claude, comme tous les jours, et c’est tout ! Tiens Claude, une fable pour tes petits-enfants « Manon, Tit’ Rose & Georges, le tailleur de pierres, joueur de mirliton » écrite le 28 juin 2012. Je fêtais mes 66 ans !

Georges pleurait tout seul, dans la Lande brulée,Ses amis papillons, le chant de ses pinsons,Ses Fleurs sauvages, ses baies, ses rêves de jeune garçon,Tout n’était plus que terre tout de noir maculée…Plus d’eau claire dans l’Auzance depuis longtemps séchée,Par la faute des grands, qui de tout font moisson…Seul au pied du grand pont, un sureau ébranchéLançait vers le ciel gris son cri à l’unisson.Georges s’en approcha, s’y blottit de frissons…Et là, comme un miracle, il entend une chanson,La voix d’une coccinelle, et la voix de Manon,Deux voix de Demoiselles, qui transportent le garçon :« Chante avec Nous la vie, l’Amour et la Raison,Prends le temps de grandir, de construite ta maison.Ici, nous sommes trois, et nous trois sommes moi ;Nous n’avons d’autre issue, que d’unir nos émois ;Prends cette tige verte, creuse de tes mains d’or Ce mirliton d’espoir, joue nous ce qu’on adore… »Georges s’en est enquis, et le ciel a bleui ;Le sureau a fleuri, la coccinelle rougi ;

Page 30: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et Tit’ Rose a souri à ce chant si exquis !Il a fallu longtemps que tout reprenne vie…Sans le vulgaire sureau, pas de bête à bon dieu !Sans la rouge demoiselle, pas d’enfant bienheureux !Sans joueur de flûtiau, pas d’arbuste au tronc creux !...

MORALITEVivre n’est pas survivre, vivre libre c’est mieux

Seul, je finissais d’écrire ma journée… Seul, non ! Lolita, ma petite fille chatte, atteinte d’un AVC à la naissance me cajolait de ses caresses et de ses ronrons ! Il y a tout juste un an, Ma tit fi à moi, m’étais confiée pour le plus grand bonheur de son Pépé…

Demain c’est promis à Clément. Je n’informerai plus que celles et ceux qui m’appellent, m’écrivent ou m’interrogent…

Page 31: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

V – La raison n’est pas toujours mathématique !

Mercredi ! 11h30 Comme tous les jours depuis plus de 30 ans Pépé vient de terminer sa promenade à pied. Un appel de Clément : « Alors Pépé, tu te tiens à ta parole ? – Bonjour Clément, laisse-moi souffler un peu. Ça fait une heure que je marche… - Une heure tout juste cinq kilomètres ! Et alors ? –Je t’ai dit hier, comme tu me conseillais, que je n’informerai plus que celles et ceux qui m’appellent, m’écrivent ou m’interrogent… - Enfin, une bonne résolution… - Oui comme celle prise du temps de Covidon le mercredi 8 avril… c’est même ce jour-là que j’ai appris à mon petit-fils masterisé en mathématiques que les mathématiques n’était pas toujours raison… - Comment ça ? En mathématiques, la raison n’est-elle la valeur qui permet de passer d'un terme au suivant dans certaines suites définies par récurrence ? – Que de termes savants en ce monde hypocrite ! Vous ne jugez les autres que par l’intelligence des mots qui vous gargarisent le quolibet ! Je viens de te dire que j’avais marché une heure…Tu en as déduit que j’ai fait cinq kilomètres… A quelque chose près, tu as raison ! Mais quand tu regardes mon parcours, les montées, les descentes, les arrêts, les rencontres, ça peut varier du simple au double !

Page 32: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Toujours le même ! Tu ne vas pas me refaire le coup du confinement ! A l’époque j’ai mis du temps à comprendre, mais aujourd’hui comparaison n’est pas toujours raison ou déraison et ton exemple agrémente encore aujourd’hui mes cours de maths ! Tu te rappelles les ordres de confinement ? Interdiction pour quiconque d’aller se promener à plus d’un kilomètre de chez lui et surtout pas plus d’une heure ! Donc marcher 5 kilomètres au maximum ! Tu me suis ? – Je peux te la refaire aussi.- Ton point de départ ta maison du Traversier. Tu peux aller au plus loin à un kilomètre – Oui, et alors si je reviens, ça fait deux kilomètres ! – Je vois tu me suis sans peine – Deux kilomètres en une heure c’est faisable. – Maintenant tu vas à un kilomètre de ta maison – J’ai le droit… - Tu traces une circonférence virtuelle à 1 kilomètre du traversier, tu en fais le parcours, et tu rentres chez toi ! - J‘ai toujours le droit ; - Le droit mais en as-tu le temps ? – Aujourd’hui non ! A l’époque où je t’ai fait la leçon, peut-être que oui ! Mais encore… La circonférence à 1 kilomètre de chez moi mesure 6 280 mètres si Л=3,14 car N = 2ЛR… - Et tu n’oublies pas d’ajouter, la distance du rayon pour aller au départ et de la fin du tour pour rentrer à la maison

Page 33: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- Soit deux kilomètres ! – Ce qui fait que si je m’éloigne à un maximum d’un kilomètre de chez moi, je peux parcourir 8,280 mètres… - Et alors là faut être jeune et bon marcheur en moins d’une heure ! – Allez Pépé, si tes jambes n’ont plus la raison, ta tête prouve que les premiers de cordées ne sont pas toujours les plus raisonnés… - Ou raisonnables ! »

Comme promis le mardi 7 avril vingt vingt, le journal du confinement du lendemain ne répondait qu’aux appels, interrogations ou écrits reçus…

Pourtant la nuit du 7 au 8 avait été riche de commentaires facebook, messenger ou autres plateformes auxquelles je ne comprenais toujours rien… Et dès cinq heures, je lisais Ouest-France et j’y découvrais deux articles envoyés quelque dizaine de jours plus tôt… La journée commençait sur les plus beaux auspices… Pardon Wadek, je te passerai un coup de téléphone dans la journée ! Lis bien auspices et non hospices….

Chacun est confiné, plus ou moins isolé !Pourtant, chaque matin, le jour à l'heure s'allumeLes fleurs au frais s'ouvrent, offrent leurs coroles blanchesAux butineuses qui, agiles et légères

Page 34: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Sèment au gré du vol le pollen si fécond.La lune sans rien dire poursuit sa lente ronde,Douce pâleur de mars éclairant le ciel frais.Le paon quant à lui, vadrouille alentours,De l'aurore à la nuit, contemplant chaque soirLe soleil déclinant, avant de s'endormir. Des petits vers sans prétention, et sans les rimes, pour t'apporter un peu de rêve. Bernadette, une fidèle des fidèles qui continue après des décennies et des décennies de pratique et d’apprentissages, de la découverte au Collège, au championnat du monde puis à la direction d’Epernay Nature et Sports à croire que la Nature est le plus beau des stades, et que le sport est Fraternité, partage pour tous…

Tout ce que me disait mon Pépé Georges, celui qui avait fait 14, les Vosges et qui s’en était sorti vivant, la rage au cœur… Lui qui dans les tranchées pour survivre, partageait avec les ennemis, le morceau de pain noir « C’était eux ou nous, eux et nous… Et nous avions compris que « pour vivre, les luttes et les combats du peuple devaient être fraternels… »

Page 35: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

VI – Hier, aujourd’hui, demain !Passé, présent, futur !

D’où je viens, où je suis, où je vais !

Mercredi ! 7h15 Comme tous les matins depuis plus de 30 ans Pépé vient de terminer son petit déjeuner : un bol de chocolat au lait chaud, 4 tranches de brioche ! La radio rediffuse encore et déjà ce qu’il a entendu à 4 heures du matin… « Pas étonnant que nous soyons tous devenus des moutons… On ne sait même plus d’où on vient ! Et si on savait où on est peut-être bien que nous saurions où aller ! »

De toujours Pépé avait fait sienne cette philosophie de vie, une philosophie apprise chez Subito son premier maître d’école : « D’où je viens, où je suis, où je vais, le triptyque de la vie ! Tu ne peux pas savoir où tu vas, si tu ne sais pas d’où tu viens et où tu es ! Tu ne peux savoir où tu es si tu ne sais pas d’où tu viens et où tu vas ! Tu ne peux pas savoir d’où tu viens si tu ne sais pas où tu vas et où tu es ! »

Le passé, le présent, le futur le triptyque universel d’un monde interplanétaire… Et si le temps ne s’expliquait que par la relativité ? Gamin, j’avais appris et compris cette relativité… Je montais toujours le dernier dans la remorque à vélo de mon père pour aller aux Arènes du Sud à la fête de la Champagne…

Page 36: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Je montais toujours le dernier et descendait toujours le premier ! Du temps gagné sur mon frère et ma sœur ! La vitesse est fonction du temps et là encore Maître Florentin m’en avait appris la relativité… Un jour de calcul mental, il demande à Gérard Crevel, un copain de CE2, de se mettre au fond de la classe dans l’allée centrale. Il me demande de me mettre à l’autre bout de l’allée, près de l’estrade ! « Bon, maintenant vous allez rejoindre, chacun la place de l’autre. C’est bien ! Et maintenant qui a marché le plus vite ? Qui a mis le moins de temps ? » Gérard et moi ne comprenons pas la question ! « Et si je vous dis que la classe est orientée ouest-est du bureau au vestiaire, vous comprenez-mieux ? » Les yeux de Gérard sont de plus en plus gris… Les miens s’éclairent… Je lève le doigt. Subito m’autorise à poser ma question : « Maître la terre tourne d’Ouest en Est, à quelle vitesse ? Très bien ! 1 180 km/h… Et alors donne ta réponse… - Je suis allé plus vite et ai mis moins de temps que Gérard – Explique tes copains… - Bien ! Je suis à l’ouest et je vais vers l’est. Donc je remonte le temps, puisque la terre tourne ouest-est. – Explique encore… - Ben oui ! La terre tourne de l’ouest vers l’est à quelque chose comme 1 180 km/h… Si je considère m’être déplacé à 4 km/h ma vitesse relative a été de 1 176 km/h… 1 180 moins 4 ! – Et Gérard ? – Il est allé plus vite, à 1184 km/h.

Page 37: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– Donc ? – Il a mis moins de temps que moi ! Pourtant nous sommes partis et arrivés à la même heure ! »

Je ne saurai jamais si beaucoup de mes copains avaient compris la relativité du temps mais ce que savais c’est que j’avais appris ce jour-là la relativité des choses de la vie… Comme du temps de Covidon, ce mercredi 8 avril vingt vingt…

Françoise une ancienne amie de Longeville retrouvée pendant le confinement :« Bonjour René Je suis comme vous confinée à la maison. Le temps est long car seule, j ai le temps de méditer… Merci pour vos envois… Prenez soin de vous et des vôtres… Au plaisir de vous revoir… » Alors je me suis rappelé que Françoise, nous avait aidé à écrire « les mémoires longevillaises » en animant les ateliers d’écriture durant près d’un an. Son travail, notre travail avait permis d’éclairer l’Histoire de Falerne, de faire naître Falong et de mettre en lumière les contes de Falongie…

LA MAGIE DE FALONG …

Ailleurs, on appelle ce fabuleux petit bonhomme malicieux Korrigan, Poulpican, Farfadet, Follet, elfe, ..., Ici, à Longeville-sur-Mer, il est né de l'imaginaire des enfants qui l'ont fabriqué de leurs mains avec l'argile des conches, et l'ont fait naître pour créer sa légende

Page 38: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

"la naissance de Falong". Comprendre nos légendes : la "Pierre qui Vire", le "Puits de la Mariée", "Dino, la bonne bête du Troussepoil", "Becciacum, la cité engloutie", les partager, les faire comprendre…

Falong est un petit enfant plein de bonheur et plein d'espoir… Si vous voyez briller ses yeux, regardez-les et faites-un vœu… Si vous l'avez prononcé avant que ses yeux ne s'éteignent, votre vœu sera exaucé…

Falong sera votre gentil fadet, celui qui vous apportera le bonheur et l'Amour de l'autre…

Et si Falong pouvait nous faire passer le temps qui passe et nous faire retrouver en ces temps d’écriture, où Françoise, René et bien d’autres conjuguaient leur passion et leur rêve de vivre mieux ensemble… La Fraternité du cœur, ça existe. ! Covidon allait-il nous la faire renaître…

La naissance de Covidon, allait-elle renaître de la naissance de Falong ? Et la morale de sa fable être ?Si tu aimes la vie, si tu aimes les autresPartage leurs envies, partage en bon apôtre…Si tu aimes la Terre, et l’air, le feu et l’eauTon berceau de Cythère sera ton vrai credo

Page 39: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

VII –Je… Nous… Genou… Liberté !

Jeudi ! 14h15… Hier, je n’ai rien fait d’autre que de vous écrire ! Pas de ballade, qu’une simple balade en souffrance de mon genou… « Quand je suis triste, je pense à vous, comme l'hiver on pense au soleil, et quand je suis gai, je pense à vous, comme en plein soleil on pense à l'ombre. » Cette maxime de Victor Hugo, je la retiens depuis près d’un siècle… On apprenait à l’autre et de l’autre chez le père Subito…

Mes genoux m’ont toujours fait souffrir, toute ma vie… Et comme le soleil ils m’ont fait passer d’incomparables moments ! 1951 ! J’ai 5 ans… Je fais le con chez les Crevel et je perce le genou gauche…. Le sang pisse à plus d’un mètre… On me serre un torchon autour de la cuisse et on appelle l’ambulance… C’est long ! L’artère a été sectionnée et le pronostic est réservé… Ce sera ma première cicatrice… 4 centimètres ! 1964… Je suis à l’école normale et je prépare le championnat de France scolaire de hand… Gardien, je me dois de tout arrêter et d’être toujours en alerte, les pieds en suspension toujours légèrement tournés vers l’intérieur, prêts à s’étendre et à bondir pour bloquer la balle adverse… Un tir… J’allonge la jambe gauche… Bloqué ! On me transporte à l’hôpital… Le ménisque interne a craqué… Il faut me l’enlever…. Souffrance, errance mais coup de chance… Le système rénal a craqué lui aussi… Colique néphrétique… Urographie…

Page 40: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

J’ai trois reins ! Un grand et un petit à droite, un normal à gauche… Ils fonctionnent tous les trois. Trois reins, trois uretères et le gros qui bloque la sécrétion des deux autres sil sécrète trop d’urines… Ouf, pas de traitement chimique… Pas de deuxième opération… Pensez boire de l’eau mais pas trop ! Et puis deux ans plus tard, quelques mois après une finale universitaire de hand, gagnée de haute lutte à Metz, contre les frères Beugnot, les basketteurs internationaux ! Le genou droit qui se bloque… Hôpital, opération… On m’enlève les deux ménisques, externe et interne… « A ce rythme vous serez en fauteuil à 50 ans ! » Et j’ai tenu ! Pas de prothèse ! On m’a même fait une ostéotomie, raccourci le tibia péroné à cause d’un genu varum, les jambes arquées… Et ça tient toujours sans le fauteuil ! Comme à l’époque de Covidon où mon genou s’est remis à me parler de notre histoire, le jeudi 9 avril vingt vingt…

Je me lève avec une puissante douleur au genou droit… Pas de panique ! Doliprane… Baume anti douleur… Faire ma balade en double… Vaincre le mal par le mal… C’est comme un vaccin pour combattre un virus… Sécréter le maximum d’organe de défense pour lutter cotre la maladie… Et ça marche !

La preuve cette discussion que j’ai eue avec moi-même ce matin ensoleillé… : « Mais au fait savez-vous ce que veut vous dire votre genou ?

Page 41: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– Non ! Mais vous allez me le dire ! – Tout dépend comment vous écrivez ce mot… Je nous ou genou ? – Ah ! je n’y avais pas pensé… - Et bien si ! Le genou représente l’articulation de l’humilité, de la souplesse intérieure et la force profonde. – Comme ces choses-là sont bien dites pour le je nous ! – Et ce n’est pas tout… Le genou représente également l’acceptation et la soumission donc la capacité à céder, lâcher voire reculer ! – De plus en plus philosophe mon Pépé confiné ! – C’est comme si vous acceptiez une émotion ou une idée. Elle représente l’articulation majeure de la relation à l’autre et la capacité à accepter son ouverture ou son compromis. – Ah ! Je comprends tout de mon mal de genou. C’était un mal de je nous ! - Genou peut s’entendre « je-nous »… - Le genou gauche est le siège symbolique de la soumission et le genou droit le siège symbolique de l’agressivité. – Et je comprends d’autant mieux, mes opérations… Il fallait bien enlever les cales de mes je nous… - Le fléchissement des genoux est associé à une attitude de soumission – Et moi qui suis un insoumis… Pas comme les vendéens… Eux ce sont des nains soumis !

Page 42: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– Toujours le mot pour rire Pépé ! - Le fléchissement du genou gauche est un acte de soumission sans arrière pensée alors que le fléchissement du genou droit représente un acte de soumission agressive. – Tu m’en diras tant ! Et le genou des femmes ? Pourquoi, les mini-jupes sont apparues, puis ont disparu ? - Le genou des jeunes femmes se découvre ou se recouvre en fonction des fluctuations économiques – Du fric quoi ? - Visible en cas de prospérité, come durant les trente glorieuses ou invisible en cas de récession, comme en ce moment du confinement ! – La mode toujours la mode ! Orchestrée par des gens du fric, pour se faire du fric et laisser celles et ceux qui n’en ont pas comme des moins que rien de la société ! L’exemple des maillots de bain féminins dans les années 80-90 où vous voyez la quasi totalité de corps féminin et en 2013 le retour du maillot une pièce. Qu’est-ce que ça doit être en ce moment ? Burqa obligatoire ! – Arrête de te moquer… En ce moment les piscines sont fermées… Peut-être ne sais-tu pas que le mal de genou traduit une difficulté à plier, à accepter un vécu particulier. La tension est d’ordre relationnel au monde extérieur ou intérieur, avec les autres ou avec soi. Une émotion, un ressenti, une mémoire ou une idée en rapport avec votre relation au monde ne sont pas acceptés.

Page 43: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- Trop fort pour moi, je plie mais ne romps pas… Et la Liberté, l’égalité et la Fraternité dans tout ça ? -Lorsque la douleur est localisée sur le genou gauche, la tension est en relation avec la symbolique Yang et si elle se localise sur le genou droit, la tension est en relation avec la symbolique Yin. – Que vient faire ma mère dans tout ça ? – Si tu te grattes le genou droit, tu manques d’enthousiasme… Si tu te grattes le genou gauche tu as envie de fuir et si, en position assise, tu tends les bras dans le prolongement de tes cuisses tu stresses. -Non je ne stresse pas… L'autre ivrogne vient de passer au Traversier en voiture. Je n'en entendais plus parler. Je croyais que le Covid 19 l'avait atteint. En fait c'est lui le Covid 1er - Il est alcoolisé de naissance… C'est pour ça ! »

Ces mots avaient réveillé mon envie de Liberté et de compréhension du monde… je me replongeais dans mes poèmes et dans mes calligrammes…

Ils ont tué mon arbre, Ils ont croqué son fruitJ’ai semé, j’ai biné,J’ai greffé, j’ai taillé,La graine a su germer,Le germe s’est envolé ;J’ai greffé son envol

Page 44: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

L’arbre s’est envolé…Il a fleuri d’envieEt de la fleur au fruitIl a créé la vie…Ils ont volé mon fruit,Ils ont volé mon âme,J’aurais voulu qu’il tombeEt féconde ma terre ;

Ils ont croqué mon fruit,Puis ont vendu mon arbre,Ses branches, ses racines,Ma terre et nos espoirs, Ils sont vendeurs infâmes…

Ils ont tu de silenceLe père de ce verger,Pour mieux vendre son arbre,Son âme et son passé…Savent-ils seulement Que le silence ment ?Savent-ils que sans fruitPas de graines de vie ?

Page 45: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Quel autre jardinier,Demain, ils vont nier ?Quel messager zéléGuidera leur pensée ?

Toi, qui n’aime pas l’HommeMon arbre est ton pensum…Toi, qui rêve de RespectMon arbre fleurit de Paix….

LIBERTE

« Sur mes cahiers d’écolierSur mon pupitre et les arbres

Sur le sable de neigeJ’écris ton nom

Sur les pages luesSur toutes les pages blanchesPierre sang papier ou cendre

J’écris ton nom »

Paul ELUARD

Page 46: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

LIBERTE Sous ton aiLe ma LIBERTÉ Dans ton nId de LIBERTÉ Sans laisser tomBer ta LIBERTÉ

Et vaincre leur noEud de non LIBERTÉ Pour que résonne notre aiR de LIBERTÉ Et vivre de la bonTé de notre LIBERTÉ TA LIBERTÉ, NOS LIBERTÉS, MA LIBERTÉ…

L Sous ton aiLeI Dans ton nIdB Sans tomBer sous la mitrailleE Je veux aimer, jE veux chanterR Ton grand aiRT De LiberTéÉ LIBERTÉ

Sur ta grande aiLe déployée Sur ton beau nId ensoleillé Sur ciel Béant tout mitraillé Sur le lincEul des fusillés Sous l’aiR meurtri des soudoyés Je veux T’écrire et te crier

L I B E R T É

Page 47: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

VIII – René, renaître… Égalité !

Vendredi ! 18 h… Hier tout s’est bien passé. Comme je vous l’avais dit les maux de genoux se sont effacés devant les mots des Je Nous… une fois de plus j’étais René, comme Subito mon Maître d’école. Oui René Florentin était un maître, un hussard de la République, toujours disponible, toujours à l’écoute, mais toujours ferme sur ces valeurs…

Pour nous apprendre la dictée, l’orthographe des gens instruits, le calcul, les mathématiques des gens instruits, la grammaire, descriptive et prescriptive des gens instruits, l’éducation physique, le sport des gens nantis, la morale et l’instruction civique, les oublies d’aujourd’hui, il nous confiait sa science des mots : « Je suis René Florentin. J’ai eu l’honneur de naître deux fois, de re-naître… Je suis Florentin, l’étranger italien de la belle ville de Florence… » Et chacun de nous de comprendre et de s’essayer à connaître l’origine de son prénom et de son nom… pour moi, René c’était facile… Dubois, encore plus facile mais pour faire sortir le loup René du bois, j’aidais mes copines et mes copains à comprendre l’étymologie de leurs prénoms et de leurs noms… Encore me fallait-il expliquer l’étymologie du mot étymologie : un mot composé et savant issu du grec ancien, etumología, lui-même formé sur le mot du grec ancien etumo, vrai sens, et logia, discours, raison !

Page 48: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et encore, ce n’était que de la traduction de mots écrits dans une autre langue, avec d’autres signes ! Comme Gérard Crevel… « Ton prénom Gérard vient du germain Gerhard. Il est composé des termes "gar" et "hard", qui signifient respectivement "lance" et "fort". Ton nom Crevel est issu du latin cribellum, qui désigne le marchand et fabricant de cribles ! »

Vous comprenez donc pourquoi, j’écris mes acrostiches en alexandrins. Tout ça je le dois à Maître Subito… Comme au temps de Covidon, j’avais repris ma plume, pardon mon ordi, pour en écrire quelques-uns…

Vendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper de nous… ‘ai fait ma marche d’une heure, mon spa d’une demi-heure, mes boudins noirs aux pommes, mon écrit quotidien et quelques acrostiches pour es Amis de la Solidarité… René justement

RenéRenaître d'un sourire, le temps n'existe plusElégante beauté, angélique vertuNul ne sait sans passion ce qu'aimer veut bien dire,Etrange moment pensée, lire ses mots, écrire…

Ah ! J’allais oublier. Ça allait tellement bien, que j’ai réécrit quatre articles pour Ouest-France. Pourvu que ça dure !

Page 49: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Me voilà paré pour le masque obligatoire Je ne souffrais plus du genou, encore moins du je nous… Trois membres du réseau de notre journal quotidien témoignaient : « Bonjour Tu souffres toujours de tes genoux. Je vois ! Trop de sport et quand on devient Pépé ça tourne en vieille douleur ! Tu sais, moi aussi surtout avec mon dos, deux vertèbres cassées, le tassement de ces vertèbres au bas du dos, les chevilles aussi, deux cassures des malléoles et je t’en passe encore. C est pour cela qu’il faut bouger ! Sinon, on reste avec des douleurs, on ne peut plus marcher, et on finit avec des canes ou un fauteuil roulant ! »

« Bon courage pour continuer à vivre le moins mal possible avec toutes les mésaventures du vieillissement. Pour ma part, je paie une imbécilité de jeunesse avec une hernie discale provoquée par un saut tout debout depuis du haut d’un mur de quatre mètres de hauteur. Les chirurgiens m’ont appris à cette occasion, mais trop tard, que l’homme n’est pas fait comme les canards et ne possède pas les mêmes dispositifs physiologiques d’atterrissage ! »

« Et c'est reparti ! Voilà que tu nous entraînes dans ton savoir…Mon mal à moi, c’est l’impossible utilisation de ma plume numérique ! Je sais bien mon savoir n'est pas aussi étendu que le tien, mais j'aimerais bien pouvoir lire ton texte sur mon ordinateur. Je pourrais ainsi l'apprécier pleinement. »

Page 50: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Trois exemples qui montrent l’intérêt de l’égalité, l’un des fondements de notre République. Nous sommes tous égaux devant la Loi, mais la loi de la vie nous diffère que l’on soit riche ou misérable… Encore faudrait-il que nous ne soyons pas des miséreux… Le partage de la connaissance, le partage des valeurs, le partage des souffrances c’est ça l’Égalité…

Adolescence, errance d’enfance

Pardonne à ton prochainPardonne à ton franginTon chien, ton assassinTu n ‘es qu’adolescenceSouffrance de l’enfance…

Du jour de ta naissanceAux jours de délinquance Tu cries ton existenceDe violences en silences

Pardonne à ton prochainPardonne à ton franginTon chien, ton assassinTu n ‘es qu’adolescenceSouffrance de l’enfance…

Page 51: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Berce-nous d’innocence,Laisse la médisanceAux nantis d’indécenceOublie-les dans l’absence

Pardonne à ton prochainPardonne à ton franginTon chien, ton assassinTu n ‘es qu’adolescenceSouffrance de l’enfance…

Couvre-toi d’espéranceSème ton intelligenceLa fleur de tes semencesTu dois saisir ta chance

Pardonne à ton prochainPardonne à ton franginTon chien, ton assassinTu n ‘es qu’adolescenceSouffrance de l’enfance…

Souviens-toi ces errances Hier le mal d’enfanceAujourd’hui la souffranceDemain la providence ?

Page 52: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Pardonne à ton prochainPardonne à ton franginTon chien, ton assassinTu n ‘es qu’adolescenceSouffrance de l’enfance…

C’était, il y a bien longtemps… Mais les mots de Subito, ont effacé le temps des maux…

Page 53: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

IX – Odette, le cœur Clemenceau !La Fraternité oui… La solidarité non !

Samedi ! 15 h… Je viens de terminer ma petite promenade, le tour du Traversier, mon village détruit par l’inconséquence de l’argent roi… Je n’ai pas cédé, j’ai tenu et aujourd’hui ma maison tient toujours… Mes enfants, mes petits-enfants sauront-ils perpétuer ce combat ? Et je me souviens du temps de Covidon, de ce temps où l’espoir renaissait dans les cœurs des confinés…

Samedi 11 avril vingt vingt… Aujourd’hui comme hier et sans doute comme demain, je me sers de ma petite balade pour aller observer les vaches à Lefort… Aujourd’hui elles ne sont plus que trois dans le lit du Graon… Mais trois quand même ! Au retour vers la Jolterie je croise deux cyclistes ? Je leur explique le pourquoi de ces démolitions de maisons… Ils n’en croient pas leurs oreilles… Lui, l’apprenti prof de tennis, le nesmysien, elle l’apprentie infirmière, la boissiéroise de l’Epinette… Et la jeune fille de me dire : « Je vous connais… Ce n’est pas vous qui avait écrit la pièce de théâtre pour Sébastien ? » Un grand rayon de soleil dans la monotonie du confinement… Et de me rappeler cette histoire, cette rencontre avec Odette Roux…

Et je me mets à rechercher la vidéo où je lui lis l’acrostiche en alexandrins de son nom et de son prénom…

Page 54: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Odette est aux anges. Elle a le cœur Clemenceau… Je suis incapable de mettre en ligne ma vidéo ! Pas grave ses yeux y brillent de Fraternité : youtube https://youtu.be/tjQb3D_2skU

Odette Roux

On ne sait rien de soi sans le regard des autresDans leurs yeux de souffrance, Odette se fit apôtre…Enfant, qui que tu sois, souviens toi de son cri,Ton destin fut le sien, ton avenir s’écritTout au long de l’Histoire, par le cœur, le respect,Etrangers de la Guerre, épris de tant de Paix…

Résister, partager, croire que l’Homme est bon,Oublier ses passions, rêver d’Humanité,Unir nos différences, être Fraternité,Xénophile, ma raison, xénophobe ma prison…

Alors Odette me raccroche à tous ces amis, à toutes ces amies qui me confient leurs maux pour partager nos mots… C’est aussi ça la Fraternité…

Comme Maya, heureuse de pouvoir offrir à ses amis de la solidarité, en souffrance comme elle, l’acrostiche qui réensoleillera leurs cœurs : « Je vais voir ma voisine pour une photo, et à plus tard, avec quelques commentaires pour informer le monde de notre initiative… Amicalement. »

Page 55: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

« Quand la Solidarité s’adapte au Covid 19. Les amis de la solidarité ont été créés sur le principe de ce mot et classés parmi les associations d’urgence sociale parce que quand on est solidaire, on est lié aux autres, on fait partie d’un groupe, on n’est pas seul. La solidarité est nécessaire parce que si certains vont mal aujourd’hui, d’autres souffriront un jour.

Il ne faudrait pas que parmi « d’autres », soit cette association qui a tout mis en œuvre durant cette période pour aider les personnes isolées et précaires.

En effet, le gros de ses ressources est constitué du produit de ses activités qui, depuis le confinement sont, soit à l’arrêt, soit fonctionnant avec des ressources moindres, alors que ses charges d’approvisionnement alimentaire, de structures et salariales demeurent, les salariés très polyvalents étant entièrement mobilisés par la poursuite des priorités autour de l’alimentaire et du maraîchage.

Le principe de cette association est d’accompagner des personnes en situation de précarité, environ 200 familles sur 47 villes et villages du Sud Vendée, en leur proposant une épicerie solidaire à coût réduit (10% de la valeur des produits) et en les impliquant, ainsi que des jeunes en difficultés, dans ses activités, dans un objectif d’insertion sociale et professionnelle.

Page 56: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Ils constituent, avec les bénévoles et quatre salariés, un groupe : d’ouvriers maraîchers, de récupérateurs de meubles et objets, d’assistants épiciers…

Depuis le 15 mars, s’adaptant aux évènements, les responsables de l’association ont souhaité garder ouverte l’épicerie solidaire et livrer les malades et les plus isolés, en mettant en place les gestes barrières, car il semblait inconcevable de précariser d’avantage des personnes aux difficultés multiples, souvent de santé. Ces derniers expriment, comme jamais auparavant, leur reconnaissance à l’association assurant leur survie.

Les bénévoles les plus âgés se sont retirés, cette association relevant sa chance d’avoir une moyenne d’âge de ses bénévoles plutôt jeunes et qui « sont juste formidables ». L’activité « récolte de meubles pour le bric à brac mensuel » si lucrative et ressource principale de l’association, a été stoppée.

Les jardins, quant à eux, continuent de fonctionner, grâce à l’engagement des deux encadrants salariés mais aussi à celui de bénévoles et bénéficiaires très attachés à la terre et ses productions, de volontaires tombés du ciel mais aussi de jeunes.Qui sont ces huit jeunes qui bêchent, plantent, récoltent…. ?

Page 57: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Ce sont des jeunes que l’association a eu en stage durant l’année, ceux qu’on appelle « les décrocheurs scolaires », des jeunes de la cité auxquels on colle parfois une étiquette. C’est spontanément qu’ils ont proposé d’aider pour être utile et pour sortir de leur appartement où « ils se sentent comme des lions en cage ». Sous l’œil vigilant des accompagnateurs, ils se plient aux règles de distance et gestes barrière. Et, dans ce climat bienveillant offert par les « amis de la solidarité et de l’insertion » ils trouvent sens à voir pousser salades et tomates !

E spectacle se remplégumes puisque l’association ne livre plus ses partenaires dans les restaurants et cantines, et là encore, le manque à gagner sera ressenti sur un budget déjà en tension.

Cette association peut être fière de ne pas déroger à sa mission quand d’autres ont préférés fermer, mais, à la sortie du confinement, elle risque d’avoir mis en péril son avenir. A elle de compter désormais sur la solidarité pour poursuivre sa mission. »

Beau papier de presse, la solidarité c’est bien mieux que rien… Mais du temps des Mal-Lotis nous partagions tout pour rien, sans permanent, sans autre bonheur que de voir renaître l’Homme au milieu d’un champ de ruines… Maya distribue nos acrostiches, tu les choisis, je les écris, tu les donnes… Le monde est heureux !

Page 58: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et puis Michèle : « Bonjour ! Le matin j’attends ton mail, j’essaye de lire et je comprends ton message… Oui ! Nous avons tous vécu des malheurs et du bonheur, mais nous ne sommes pas si malheureux que ça aujourd’hui ! Nous les anciens, on a de la chance de recevoir le bonheur de recevoir une retraite bien méritée par notre travail ! Mais nos enfants et leurs descendants auront-ils une retraite comme nous ? Ça mystère !!! L avenir nous le dira. En ce moment nous sommes tous confinés pour combien de temps encore ? Un mystère ! Et nous surtout, nous les vieux nous serons confinés plus longtemps ! Alors gardons le moral René continue de nous écrire tes poésies. Ça nous remonte le moral. Bonne journée avec le soleil qui ne nous oublie pas Amicalement. »

C’est ma façon à moi de partager, de donner, de vivre la Fraternité… Comme du temps du Bon Accueil, où la salle de spectacle se remplissait des rires et des applaudissements de tous les gens du quartier… Nous étions toues et tous spect’acteurs, spect’actrices… Je criais mes rimes, le père Poplimont jouait du bandonéon, les mamans partageaient les tartes, et les papas les canons de la maison… Ça ne coûtait rien à personne… Ça faisait le bonheur de tous… Pas d’huile pour nous faire la leçon… Pas de marchand du temple…

C’était la Fraternité du cœur…

Page 59: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et puis Aurélie, la maîtresse de l’école Odette Rous qui partage au quotidien depuis près d’un mois la vie des ses élèves confinés, comme elle, derrière leurs ordinateurs… Elle s’est vue dans le journal « Merci, je me suis vue car plusieurs personnes m’ont envoyé l’article en fait! Merci à vous. » Ça valait bien un petit reportage, non ?

Comme Odette, Aurélie ou Subito, je me reconnaissais chez ces maîtresses et maîtres d’école

Et puis Catherine : « Ça y est je crois que je réussis à te répondre. Joliment écrit, te souviens-tu que j'avais tenté de te parler du JE-NOUS, mais là tu as beaucoup développé. Du coup, je viens de découvrir ton enfance, enfin une autre partie de toi. Merci. »

Eh oui ! L’enfance prime sur tout dans la vie et c’est en ces moments de bouleversement qu’on se retrouve face à soi-même, face à sa Vérité… Je suis né dans la Fraternité, pauvre mais pas miséreux… Je ne suis plus pauvre mais je suis resté riche de Fraternité… Et demain, je continuerai de me battre contre la misère que l’on fait au peuple…

Toute l’histoire de mon grand oncle Jojo, né dans un bidonville et aujourd’hui inhumé au Mont Valérien…

Page 60: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

SLAM A JOJO

C’étaient les années vingt, les années d’après-guerreQuartier des Trois Fontaines, baraquement des Brière…

Deux cent six, Saint-Thierry, le héros des cent hèresJetait son premier cri du ventre de sa mère…

Pauvreté ou misère…Jojo ou Georges Brière ?

C’étaient les années trente, la fratrie prolifère,Dix enfants à nourrir, quatre sœurs, cinq-six frères,

Bosser, trimer, gueuler le travail c’est galère,Mais tout le monde s’y met, c’est normal pour son père…

Pauvreté ou misère…Jojo ou Georges Brière ?

C’était l’année trente-neuf, l’année de la drôl’ de guerreOù les gens biens s’côtoient entre hauts dignitairesOù les pauvres rémois n’ont plus que la "cure d’air "

Pour rêver d’avenir, de vacances populaires…

Pauvreté ou misère…Jojo ou Georges Brière ?

Page 61: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

C’était quarante-et-un, Toulon port militaireUn patriote français, engagé volontaire

Embarque pour Oran pour mieux servir sa TerreEt vaincre le démon aux rêves totalitaires…

Pauvreté ou misère…Jojo ou Georges Brière ?

Trois années d’instruction, la santé ne va guèreMais qu’à cela ne tienne, il faut être un cerbère,

Reconquérir l’Alsace, que la France se libèreDu joug des oppresseurs … On a assez souffert !

Pauvreté ou misère…Jojo ou Georges Brière ?

La Chapelle-Rougemont, vingt-cinq novembre, tonnerreLa nuit tombe à jamais dans les yeux qui s’éclairentBercés de quelques larmes comme premier suaire…Perdre sa vie pour l’ombre, c’n’était pas son affaire…

Pauvreté ou misère…Jojo ou Georges Brière ?

Page 62: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Dix-huit juin quarante-cinq, l’Homme au grand caractèreLe De Gaulle des mémoires, l’exilé libertaire

Engage la Nation au respect planétaireDe ceux qui ont péri pour que nous restions frères…

Pauvreté ou misère…Jojo ou Georges Brière ?

Une crypte, quinze corps, le temps communautaireComme une page d’oubli laisse le temps se défaire…

"Mon général" revient, il ne faut plus rien taireCe s’ra l’Mont Valérien, à jamais millénaire…

Pauvreté ou misère…Jojo ou Georges Brière ?

C’ n’était rien qu’un parent, de mon oncle, le beau-frèreUn fusilier marin, né très pauvre mais si fier

De porter nos couleurs, un simple visionnaireOublié de ses proches, riches ou prolétaires…

Pauvreté ou misère…Jojo ou Georges Brière ?

Page 63: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Comm’ c’est drôl’ aujourd’hui d’voir ton nom sur ta terreAux frontons d’deux Ecoles, deux Lycées populaires

Où l’espoir d’s’en sortir construit notre lumière…Un juste retour des choses d’la pensée ouvrière…

Pauvreté ou misère…Jojo ou Georges Brière ?

Lui, le pauvr’ mal loti, combattit la misèreCelle qui prive de penser, de vivre sans repère…

Jojo c’était l’ami, le confident, le frèreJe voudrais qu’aujourd’hui il soit Georges Brière…

Page 64: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

X – Christiane ta vie est poésie, partage!

Dimanche ! 22h32… Je me suis couché comme les vieux à sept heures et demie… du soir, et me suis réveillé à onze heures… du soir ! Je vous dis ça car du temps de ma jeunesse, on ne comptait pas les heures comme aujourd’hui… Oui, mais on les comptait toujours pareillement toute l’année… On se levait à sept heures du matin, on déjeunait à midi, on goûtait à quatre heures de l’après-midi, on soupait à septe heures du soir et on se couchait à neuf heures du soir… Sauf pour les insomniaques qui pouvaient atteindre minuit ! Encore une belle invention que cette heure d’été ! Une invention du Giscard le 19 septembre 1975 pour relancer l’économie suite au choc pétrolier de 1973 ! Comme si une heure de plus que l’heure GMT (Greenwich Mean Time – heure du méridien de Greenwich) ne nous suffisait pas ! Deux heures de plus que les anglais ! Ils pouvaient toujours tirer les premiers ! L’heure, la vraie qui nous concerne encore avait été instaurée lors de l’invasion de la France en 1940… Elle fut, comme c’est étrange, restée appelée longtemps heure d’hiver (GMT + 1 h) ! Tout ça pour se rappeler qu’une heure à courir ou à marcher, c’est court en esprit alors qu’une heure à s’endormir est souvent une éternité ! Ces heures furent de toute ma vie sources de méditation, de prises de décisions, d’écritures mentales, de mots entrelacés… Comme au temps de Covidon…

Page 65: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Dimanche 12 avril vingt vingt… Aujourd’hui ce sont les Pâques… des pâques de confinés… In confine patris ! Le Covidon, le père de famille de notre confinement ! Le jour de Pâques, la résurrection d’un Pépé diabolique ! Faut bien rire un peu et concurrencer les chants, pépiements, gazouillis, babillements, ramages ou sifflements de nos chers oiseaux libérés… Non ! Cette journée fut exceptionnelle et régénératrice de tant de poésies retrouvées…

Un seul mot

J’aime les mots qui chantentJ’aime les mots douceurJe chante les mots cœur

Je hais les mots qui mentent.

Ce mot là s’est inscrit dans le sang des fureursDepuis l’aube des temps. Ce mot là flotte encore

Dans le mugissement de cette voix sonore, Qui surgit du silence et dépasse les peurs.

Les jeunes sont debout,Ils ont la connaissance

Ils se lèvent partoutIls savent leur puissance.

Page 66: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Ce mot là les entraîne au-delà des douleurs,Ils voguent dans l’espace comme des météores

Leurs messages s’en vont, de toutes les couleursAllumer dans le ciel de nouvelles aurores.

Ils désirent un mondeUn monde d’amitié

Et de fraternité.

Une poésie de Christiane Guicheteau, celle qui m’avait ouvert les portes du club des poètes vincentais… Je rêvais, je rebuvais ses vers avec une suave délectation… Son premier message résumait l’âme seule d’une poétesse ou d’un poète en recherche de partager ses mots… « Bonjour toujours aussi prolifique. Bravo. Moi, je suis une vieille dame, pas solide du tout, qui est bien en solitude, accompagnée de la famille et d'amis fidèles et discrets. J'ai totalement renoncé à essayer de rencontrer de nouvelles gens et ne connais plus personne ici… Mais il y a des regards attentifs et des enfants très présents et des livres et de l'écriture (reconnue) et l'envie de calme : une vieille dame, quoi, avec très peu de relations, mais de qualité ! Je te vois plein de projets, je te souhaite bonne chance… Demeure très entouré et fais-toi plaisir…

Et nous nous sommes parlé… Et « l’amie d'autrefois » m’a réécrit… Un besoin de partager ses mots de solitude…

Page 67: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et j’ai recherché ses poésies… Je ne pouvais attendre

Attendre

Se plonger dans le noirAttendre et espérer

Espérer de tout son cœurAvec toute son âme,Attendre que le cielAu Levant s’illumineQue la lumière bleueSe répande partout,

Que la chaleur remporte,La Victoire sur le Froid,

Que l’homme se réveilleÀ l’écoute de l’Autre ;

Que l’on secoue les chaînes,Que tous les bras se lèvent,

Que mille voix résonnentDans un cri de victoire !

Une vague d’espoirEnfin ressuscitée ?La lumière vacille,

Mais ne s’éteindra pas.Dans le ciel qui scintille

Sur l’arbre qui fleurit

Page 68: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Dans le chant de l’oiseauAu milieu des buissons,Bousculé par la brise,Répété par la vagueCrié d’écho en écho,

Un seul mot : liberté !

Et elle m’a réécrit… Et son texte pouvait être celui de ma plume… Merci. On ne peut qu'être d'accord, mais ce moment dramatique va-t-il être suffisant? De très mauvaises habitudes sont devenues normales, non? Passez un bon dimanche dans la paix de la campagne. Avez-vous entendu parler de Monique, elle écrit toujours ? Est-elle en maison de retraite ? Et son amie ? Elles écrivaient beaucoup et étaient très présentes lors du printemps des poètes vincentais…

Promis, il me faudrait retrouver trace des mots de Monique et de Françoise… Elle, je l’avais revue en février, lors d’un jeudi poésie au 1987 Coffee House de La Roche… La dernière fois que que j’étais allé chez Matthew le thème était l'Homme... Une jolie aventure que de rêver au son des contes et des poèmes, de rebondir en couleurs et en mots sur ce qui se tisse autour de soi. Un super moment et de bien belles rencontres !

MATTHEW

Page 69: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Matthew, le don de Dieu, l’éternel amoureux… Aux plaisirs de la vie il goûte en bienheureux,Traçant sa destinée d’un charme savoureux…Tout de vives impatiences, de rêves doucereuxHabile, versatile, il sait vous rendre heureux,Ecrivant votre livre de propos généreux…What is bred in the bone will come out in the flesh …

Mes acrostiches ? Le dixième jour de mes chroniques quotidiennes… Elles étaient de plus en plus suivies et faisaient naître ou renaître l’envie d’écrire, de créer par les mots son histoire, sa vie, son désir d’humanité…

Comme Maya, qui retrouvait son âme de postière, de vecteure (on peut le dire aujourd’hui) de rêves et d’espérance… Elle m’invitait à rendre espoir à Gilles, Thomas, Tom, Céline, Nicolas, Fatima, Stéphane, Prescillia, Edwige, David, Quentin, Jean-Marie, Antoine, Pierre, Sophie, Yaya, Bruno, Johan, Léopold, Clara, Nathalie, Titi, Albert, Francine, Fred, Xavier, Jessica, Jean-Paul, Hélène, Martin, Mathias, Garance, Françoise, Guy, Raoul, Roseline, Roselyne, Natacha, Richard, Pierre, Pierrine, Pierrot, Laurent, Sébastien, Clémence, Clément, Armand, Manolo. Quelque 48 acrostiches en attente ! 

Et puis Claude qui écrivait les premiers mots de son roman de vie

Page 70: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

«  Je suis né en Solitaire,.. J’ai grandi au Grand Quartier… » Le titre est à trouver… Il m’a demandé de l’aide pour organiser son mémoire… « Naissance : 30 janvier 1949 à la ferme des grands-parents maternels, au Solitaire commune de Saint Avaugourd des Landes en Vendée. Mes parents étaient alors employés à la ferme par mes grands-parents. »

De ces quelques lignes, je lui envoyais quatre pages de textes et d’images… Il y reconnaissait ses parents, ses oncles et tantes, apportant verbalement des précisions des anecdotes… La mécanique était enclenchée…

Mon oncle, Alain Ferré est décédé le 5 juillet, à l'âge de 94 ans. Élu conseiller municipal le 14 mars 1971, nommé 2e adjoint le 27 mars 1977 par Serge Pournin, puis 1er adjoint le 18 mars 1983. Il restera élu jusqu'en 1995. Natif de la commune, il était agriculteur à la ferme du Solitaire, marié à Cécile Brisseau avec laquelle il aura deux filles, mes deux cousines. Investi pour sa commune, il sera membre du centre communal d'action sociale. Il sera aussi président de l'amicale laïque pendant de nombreuses années. En 1983, il cesse son activité professionnelle et viendra habiter dans le bourg pour profiter de sa retraite. Il restera actif au sein du club de l'Amitié où il participera aux jeux de société et cartes les après-midi. Il aura toujours œuvré au quotidien pour l'intérêt général de sa commune.

Page 71: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

C'était un homme compétent, apprécié par tous ceux qui l'ont côtoyé. Pour la très grande majorité des personnes, on ne parlait pas de Monsieur Ferré, mais plutôt d'Alain. N'y voyez pas là un signe d'incivilité, mais bien davantage, une reconnaissance, une marque affective envers l'homme qu'il était… Le sceau du Solitaire ? J’aimerais qu’on m’appelât Claude…

Et puis quelques mots pour celles et ceux qu’on aime. Non pas que je n’aime pas les autres, bien au contraire, mais c’est l’attente des œufs de Pâques… Surtout pas en chocolat ! Vous comprendrez pourquoi… Chez nous, les œufs naissaient du cul des poules et des canes… On les cuisait… On les peignait… On les mangeait… C’était délicieux ! « Clément Étienne Camille Elisa Arsène Rosalie, c'est pâques confinées aujourd'hui. La chasse aux œufs dans le jardin des oiseaux, des grenouilles et autres sauterelles... Le chocolat c'est pour les riches... L'amour c'est pour tout le monde... et le monde à plus besoin d'oiseaux de grenouilles, de sauterelles et d'amour que de chauds colas! Je vous aime… Pépé

J’allais oublier toutes ces pépites de mots en or reçues ce jour de pâques… J’y reviendrai demain… Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme…

Page 72: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

XI– 111 111 111 X 111 111 111 = 12 345 678 987 654 321!

Lundi ! 10h… Je suis à la caisse d’U. Je viens de faire mes courses… Du pain de mie tranché, des oranges, des bulots, un gâteau chinois et des cornichons aigre-doux… Je sais que j’en ai pour 14 €uros tout rond ! Depuis ma plus tendre enfance, j’ai appris à calculer et à compter de tête… Le calcul mental ce n’est pas original mais c’est bien mieux qu’une calculette en panne ! La preuve ! Panique à bord à U ? A hue et à dia, comme disait le charbonnier à sa bourrique qui nous livrait les boulets ! hue, dia, charbonnier, boulets, bourrique des mots aujourd’hui disparus, tellement désuets qu’on ne sait même plus le quart de la moitié de ce qu’ils voulaient dire ! La caissière ne peut même pas calculer de tête ce que je dois… Non ? A part les bulots étiquetés 3,85 € pour 500 grammes tout le reste n’est affiché que d’un code barre ! Heureusement le digiphone du patron est là pour compenser l’incident… En partie simplement… « 90 centimes le pain de mie, 2,99 € les oranges, 3,85 € les bulots, 2,89 € les cornichons…- Donc 3,37€ le chinois ! – Oh bin didon, vous êtes fort vous ? – Eh bien non ! Tout ça c’est grâce au père Subito… - Qui ça ?- Pas la peine de parler si fort. Je ne suis pas sourd même si j’ai cent ans…

Page 73: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- Alors pourquoi ? – Le père Subito, c’était mon maître… Le matin, juste après la leçon de morale ou d’instruction civique, c’était calcul mental tous les jours… - Et alors ? – A six ans on n’avait pas besoin de calculette pour savoir compter… A 8 ans on savait multiplier par neuf, onze ou douze… Vous me direz que les gérants des épiceries avaient un crayon, un papier et une balance Roberval pour calculer le prix des produits achetés en vrac… - Je ne comprends rien à ce que vous me dites ! – Excusez mon impertinence, mais celle-là, je vous la refais… Elle est du père Subito un jour de fâcherie ! Vous voulez comprendre ?Moi je prends et je vous liasse le reste ! – Encore moins compris ! – Un con pris jamais pour un compromis… Celle là elle est de moi… - Et alors ? – Du temps du Comptoir, j’allais faire les courses à pied… Pour bien faire les courses d’aujourd’hui, je n’aurais même pas eu à aller jusqu’au carrefour du Pont de Muire, tellement je n’aurais eu à ramener qu’un pain moulé de chez Maillard. – Comment-ça ?

Page 74: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– Les bulots on ne savait pas ce que c’était… Si tu voulais manger du poisson, tu allais à la pêche… - Et alors ? - Les cornichons c’étaient ceux du jardin, acides mais tellement bons ! – Et alors ? – Pas d’orange, sauf à Noël et une pas deux ! – Et alors ? – Tu crois qu’on allait acheter un gâteau, alors qu’on en faisait un toutes les semaines avec la farine de chez Maillard, le lait de chez Poste, les œufs de nos poules et les fruits de nos arbres… - Et alors ? – La boucle est bouclée pour 65 francs anciens, on avait notre pain moulé, votre pain de mie d’aujourd’hui ! – Et alors 65 francs, ça fait cher ! – Nigaud ! 65 francs anciens, ça fait 65 centimes de nouveaux francs donc 10 centimes d’Euros ! – Vous m’en direz tant… Mais comment on faisait pour vivre ? – On partageait et surtout on comptait, pas que les plus, mais aussi les moins – Comment ça ? - Reprenez mon exemple de tout à l’heure et réfléchissez à ce que la proximité nous permettait de faire… Elle nous obligeait à partager, à croire que tout le monde est parfait et imparfait, que personne n’est plus-que-parfait

Page 75: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– C’était conditionnel ? – Je vois que vous me suivez dans l’humour vrai… Alors puisque vous entrez dans mon jeu… Dites moi le résultat de cent onze millions cent onze mille cent onze par cent onze millions cent onze mille cent onze ? - Comment voudriez vous que je le susse – Du verbe savoir… Comme du temps du père Subito. Un papier un crayon ! Tu écris et tu poses la multiplication - Je ne sais pas faire ! - 111 111 111 multiplié par 111 111 111 ? Fastoche !

111 111 111 X 111 111 111____________________ 111111111 111111111 111111111 111111111 111111111 111111111 111111111 111111111 111111111 ____________________ ..12345678987654321

Page 76: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- Ça fait beaucoup ! – douze billiards trois cent quarante cinq billions six cent soixante-dix-huit milliards neuf cent quatre-vingt-sept millions six cent cinquante quatre mille trois cent vingt et un ! – 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 ! Ouououf ! – Et nous nous calculions ça de tête, car nous comprenions le sens des mots chiffres et nombres ! - Ce qu’on aurait du savoir du temps de Covidon ! - Exactement ! Les moins que rien font parfois beaucoup plus pour notre monde que ceux qui ont le plus et qui en donnent le moins… »

Lundi 13 avril vingt vingt ! Ce soir on va avoir une leçon de mots ! Comme d’habitude… Nous, contraints, eux certains ! Michel vient de m’appeler. Je n’avais plus de nouvelles d’Annie depuis plus d’un mois… Elle est hospitalisée depuis et a subi une intervention au niveau du cœur… Force et courage, nous sommes de tout cœur avec toi… Tu verras quand tout sera remis on réécrira ensemble sous le pseudonyme de Niné Sedu…

C’est fou comme depuis quelques jours, je reprends goût à l’écriture ! C’est fou comme en ce moment, je retrouve des vieilles connaissances… Enfin certaines âgées, d’autres un peu moins, mais toute jeunes d’esprit… L’esprit de la poésie…

Page 77: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Christiane, Annie, Christian, Françoise, Monique, Alain, Marianne,… Comme ça fait du bien !

XII– Perspectives – Règles d’or – 1,618 ?

Mardi ! 9h… C’est l’anniversaire de mon petit-fils Arsène aujourd’hui ! 32 ans ! Deux puissance cinq ! Je suis sur qu’il sait les mots qu’il attend de moi… Ecrire les mots, les signes sur un papier, dans sa tête, dessiner son avenir, ses perspectives… C’est encore une leçon de mon Maître Florentin…

Je m’en souviens encore et ces mots ont bouleversé mon entendement d’alors… «Dessinez un rectangle composés de trois carrés. Deux carrés de côté 1 joints… Pour réussir votre dessin vous ajoutez un carré de côté égal à la longueur de la figure précédente obtenue par les deux carrés joints. Vous obtenez un rectangle, composé de trois carrés, les deux premiers numérotés 1 et celui numéroté 2 dont le rapport de la longueur sur la largeur est égal 3/2 qui s'écrit 1 ? » Mais encore ? Je n’avais rien compris…

« J’explicite davantage. Pour construire les quatre points d'or de votre dessin mesurant 20 x 12,5 cm vous multipliez 20 par 0,618. Vous obtenez 12,3 cm. Vous tirez une ligne horizontale en partant du haut ou du bas de la feuille à 12,3 cm. Vous répétez l'opération avec 12,5 cm par 0,618… Vous obtenez 7,7 cm. Vous tracez une

Page 78: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

ligne verticale en partant à droite ou à gauche du tableau à 7,7 cm. A l'intersection des deux lignes, on obtient un point idéal. »Le seul problème c’est que j’avais tracé quatre lignes et que j’avais obtenu quatre points ? Ouf !

« Par conséquent, si l'on trace les quatre lignes, on obtient quatre points. Les points d’or ! Vous venez de découvrir le nombre PHI ! Le nombre d'or comme certains l'appellent. Il est très important dans l'histoire de l'art. 1,618 est considéré comme un chiffre divin, sacré, c'est pour cette raison qu’on l’appelle le nombre d’or ! Il est le nombre de l’harmonie, de l’idéale proportion ! Vous le retrouvez dans divers monuments anciens, les pyramides, les temples Grecs, les cathédrales gothiques... Et si je vous en parle aujourd’hui c’est parce qu’il sert à calculer les proportions idéales pour la composition et l'harmonie de votre dessin. Les points d’or attirent l’œil. C’est pou cela que les peintres anciens l'utilisaient pour composer leurs oeuvres. »

Alors j’ai tout compris du dessin de la vie… En effet la mise en exergue des divers projets d'un dessein est très importante pour la compréhension de celui ci face au monde. Une feuille à dessin, un crayon de papier, un double-décimètre et savoir compter allaient changer ma vie… Si l'expression arithmétique du nombre d'or est égale à 1,618, pour réaliser un tableau idéal, il me fallait

Page 79: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

réaliser un rectangle d'or, un rectangle dont la longueur divisée par la largeur est égale à 1,618 !Je venais de découvrir l’idée très puissante, celle qui allait me libérer lorsque je galérais avec mes premiers dessins, mes premiers desseins… Quand on commence à écrire ou dessiner ses observations, nous tombons très souvent dans le piège du trop de détails. Nous nous attardons à dessiner tous les détails. Grosse erreur! Les détails nous empêchent d’avoir une bonne vue d’ensemble de notre dessein. Dès ce jour, je me suis mis à apprendre à regarder différemment ; Faire abstraction des détails ! En dessinant des idées, pas des choses, des actions, pas des poses, je faisais naître l’émotion.

Un dessin bien construit doit avoir chaque partie bien placée, de façon harmonieuse. Ce n’est pas ce que l’on voit lorsque l’on regarde un dessin. Ce que l’on doit voir, c’est l’émotion !

Subito venait une fois de plus de révolutionner ma vie… Comme au temps de Covidon

Mardi 14 avril vingt vingt. Le confinement devenait la règle d’or universelle ! Mais comme toute règle d’or, elle s’énonçait différemment en fonction des cultures, des époques, des traditions, des lieux géographiques. Son acceptation devait

Page 80: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

constituer le fondement de base du vivre ensemble et du dialogue interculturel ! On en était lloin… La règle d’or : agir envers les autres comme s’il s’agissait de moi ! Ne pas faire à autrui, ce que tu n’aimerais pas que l’on te fit ! En s’appuyant sur la règle d’or, commune à la majorité des courants de pensée de la planète, il s’agissait de s’interroger sur la raison d'être des droits, des obligations, des devoirs de tout un chacun envers les autres comme envers soi-même. Et partout, partout, on voyait bien l’absence de l’enseignement de la morale et de l’instruction civique figures de proue d’une réflexion interculturelle, d’une formation au vivre-ensemble… Déterminer ce que chacun accepte et refuse en ce qui concerne sa relation aux autres ! S’approprier les principes et les expressions multiples de la règle d’or ! Vérifier en quoi les règles et les lois participent concrètement à l’installation d’un vivre ensemble opérant ! Dessein ou dessin, notre faute c’est de ne pas en avoir, ni pour les autres, ni pour nous….

Humanité

Naître, paraître au premier jour, Naître pour Être Enfant d’Amour…Tu cries l’Amour, Tu cries la Vie, Tu cries l’envie d’Humanité…

Page 81: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Parler des mains, parler sans voix, Chanter demain, tracer la voie…Tu dis l’Amour, Tu dis la Vie, Tu dis l’envie d’Humanité…

Peindre un sourire, peindre l’enfance, Penser, Ecrire, sans ses souffrances…Ecris l’Amour, Ecris la Vie, Ecris l’envie d’Humanité…

Croquer la pomme, tout faire, tout boire, Enfanter l’Homme, créer l’espoir…Vivez l’Amour, Vivez la Vie, Vivez l’envie d’Humanité…

Construire son nid, bâtir son toit, Ouvrir sa porte à l’Autre, Toi…J’envie l’amour, J’envie la Vie, J’envie l’envie d’Humanité…

Laisse les ringards, les princes consorts, Ils n’ont d’égards que pour leur sort…Ils fuient l’Amour, Ils fuient la Vie, Ils fuient l’envie d’Humanité…Ils nient l’Amour, Ils nient la vie, Ils nient l’envie d’humanité…

Et prie l’Amour, Et prie la Vie, Et prie l’envie d’Humanité…

Page 82: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

XIII–π. pi – PI – 3,14 – trois quatorze cent seize et encore ?

Mercredi ! 7h… Pas envie de me lever ce matin… Il y a des jours avec et des jours sans… Je n’ai pas envie de me lever… Pourquoi ? « Tout ce qui est juste n’est pas parfait ! » Cette phrase de Maître Florentin retrottinait dans ma tête depuis des heures et des heures… Pourquoi ? Tout ce qui n’est parfait peut-il être juste ? Dépit ? Pierre carrée ? Les alchimies de mots m’obligeaient à ma gymnastique mentale quotidienne… Et là de me souvenir… : « Pi, appelée constante d’Archimède, est un nombre représenté par la lettre grecque π. C’est le rapport constant de la circonférence d’un cercle à son diamètre dans un plan euclidien ? C=Dπ… Ne soyez pas dépités ! La longueur d’une circonférence est égale au produit de Pi par la longueur de son diamètre… Dépit ! CQFD ? Ne soyez pas carré comme Pierre… Pierre carrée, humour, humour ! Pi est aussi le rapport de l’aire d’un disque au carré de la longueur de son rayon ! S=πR²… Pi aire carrée ! Pas drôle pour un disque ! »

Mais ou Subito allait nous chercher tout ça ? Dans sa tête ? Dans ses livres ? Ou tout simplement dans le regard des ses enfants… Les siens, c'est-à-dire toutes celles et tous ceux qui fréquentaient sa classe…

« Alors, comment mémoriser pi – PI = 3.14 159 265 35 … ? Comment apprendre facilement le nombre pi et ses décimales ?

Page 83: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

La mémorisation de pi est un jeu mental, une excellente gymnastique du cerveau qui fait appel à différents moyens mnémotechniques ! Vous me suivez ? »

Et par le jeu des mots Subito de nous entraîner dans un monde du jeu des calculs… « Retenez ce poème et vous découvrirez la juste ou encore plus juste valeur de π avec ses décimales… Comptez simplement le nombre de lettre de chaque mot de chaque vers…

Que j’aime à faire apprendre ce nombre utile aux sages ! 3,1415926535 !Immortel Archimède, artiste ingénieur,8979Qui de ton jugement peut priser la valeur ?32384626Pour moi, ton problème eut de pareils avantages.43383279Jadis, mystérieux, un problème bloquait50288Tout l’admirable procédé, l’œuvre grandiose4197169Que Pythagore découvrit aux anciens Grecs.399375O quadrature ! Vieux tourment du philosophe !105820

Page 84: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Insoluble rondeur, trop longtemps vous avez974944Défié Pythagore et ses imitateurs.59230Comment intégrer l’espace plan circulaire ?781640Former un triangle auquel il équivaudra ?628620Nouvelle invention : Archimède inscrira8998Dedans un hexagone; appréciera son aire628034Fonction du rayon. Pas trop ne s’y tiendra :825342117Dédoublera chaque élément antérieur ;0679Toujours de l’orbe calculée approchera ;821480Définira limite; enfin, l’arc, le limiteur8651328De cet inquiétant cercle, ennemi trop rebelle !2306647Professeur, enseignez son problème avec zèle !093844 « NNN » - Ouf ! Nous n’avions plus qu’à compter !

Page 85: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

π = 3,14159265358979323846264338327950288419716939937…Le nombre Pi variait à l’infini… Alors nous ne retenions que ce premier vers Que j’aime à faire apprendre ce nombre utile aux sages ! 3,1415926535 et la période se limitait à ces dix premières décimales…

Alors pour tuer le temps, n’aurait-il pas fallu réinventer la quadrature du cercle ? Tant Pi pour l’occasion !

Mercredi 16 avril vingt vingt… « Merci René . Ton silence m'inquiétait. En fichier joint : la bestiole de Clémentine pour le prof de dessin… Prends bien soin de toi. » La bestiole de Clémentine, la petite fille de Gisèle ne pouvait être Covidon en l’état… , puisque nous ne connaissions pas encore son profil type ! Ce qui était sûr aujourd’hui, c’est qu’il était le produit et reflet d’une société inconséquente, sûre d’elle-même et de ses certitudes… Comme si Pi était définitivement défini ?

Et puis mon histoire à moi de maître Subito glanée dans l’album du cinquantenaire de la Fédération Française de Course d’Orientation… «Septembre 1967 : 21 ans, Ville-en-Tardenois, premier poste, directeur de l’école du chef-lieu de canton, vous savez ? Là où se passait le Certificat d’Etudes ! Un des premiers regroupements pédagogiques concentrés de France… Ville-en-Tardenois, Lhéry, Chambrecy, Bouleuse…

Page 86: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Une classe de 35 élèves… CE, CM, Fin d’Etudes ! Que faire ? Comment faire ? Comment appréhender des territoires connus et inconnus, par les uns ou les autres… Comment casser les frontières, s’approprier l’Histoire et la géographie des lieux, la lecture des paysages, l’écriture des paysages, le partage des paysages. Pendant trois ans je vais mener l’expérimentation sans dénaturer les programmes, et réussir à agréger avec moi, l’inspecteur, le maire, les collègues… Oser investir un bosquet, dessiner son plan, enfin pour beaucoup avec une vision concentrique ! Comment oser lancer un élève seul pour faire cent mètres et se retrouver à l’angle opposé ! Une méthode empirique, sans boussole, mais qui restera toute ma vie ancrée :

Savoir où je vais en sachant d'où je viens et où je suis ! Un triptyque incontournable… Trois ans de bonheur qui ont forgé mon destin… 1970… On m’invite à accepter un poste d’enseignant d’Education Physique et Sportive à Epernay au Collège Paul Bert, un collège sans installation sportive ! Ceux qui m’ont conseillé savaient et me voilà investir le Mont Bernon, les bois des Gouttes d’Or, le jardin de l’horticulture et de reprendre avec mes jeunes collégiens le triptyque : « savoir où je vais en sachant d'où je viens et où je suis !»

Sans jamais rompre avec le programme et l’apprentissage en plein air des autres disciplines sportives…

Page 87: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et là, la rencontre avec Bernard Stasi, la confiance réciproque, la création puis le développement de la base départementale de plein air et la sensibilisation au canoë, à l’escalade, aux activités d’orientation…, et la création d’Epernay Nature et Sports…

Ce fut ma vie… C’est ma vie… Ce sera ma vie… « savoir où je vais en sachant d'où je viens et où je suis !»

Page 88: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

XIV– Cauchemar, Covidon et après ?

Jeudi 3 h… Un cauchemar m’a réveillé ? Pas de panique ! Les rêves investissent nos nuits, et quand ils mutent en cauchemars, ils perturber notre sommeil, le rendant alors plus agité, angoissant ! D’où vient-il ? A-t-il un sens particulier ?

Il n’était ni la maladie, ni un accident ! Etait-il prémonitoire ? Quel souci pouvait-il refléter ? Tout simplement du souci pour Clément, Etienne, Camille, Elisa, Arsène et Rosalie, mes petits-enfants en recherche de leur Pépé ! Depuis trois jours je ne leur donnais plus de nouvelles… Eux on plus vous me direz… Il ne m’était rien arrivé… Seule une panne de téléphone ! Plus recevoir d’appel, ne plus pouvoir appeler ! Mon inconscient avait envisagé alors le pire, la mort… Rassurez-vous, ce n’était qu’un rêve… Mais à cent ans, on a encore le droit de rêver ! !Rêver de sa propre mort ? Quel changement de situation dans mon existence, quelle période difficile venais-je de vivre ? Rien de tout cela… Une invention de l’esprit ? Ou un rappel au temps de Covidon ?

Jeudi 17 avril vingt-vingt : Comme Moustapha Dahleb, la plus belle plume tchadienne, j’écrivais : « l’humanité ébranlée et la société effondrée par un petit machin. » Covidon !!!

Page 89: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Un tout petit machin, puisqu’il n’a pas de vie, appelé Covidon atomise la planète. Quelque chose d'invisible, quelque chose d’imprévisible est venue faire sa loi. Tout chamboulé, tout remis en question, sauf l’ordre établi évidemment Et tout se reconstruit, tout se remet en place autrement, différemment…, sauf l’ordre établi évidemment !

Les guerres, les invasions, les dominances, tout ce que les grandes puissances n'ont pu obtenir, en Syrie, en Libye, au Yémen, Covidon l'a obtenu : cessez-le-feu, trêve, libre choix des nations ! Ce que l'armée algérienne n'a pu obtenir, ce petit machin de Covidon l'a obtenu ! Le Hirak à pris fin ! Ce que les minorités politiques n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu par le report des échéances électorales ! Ce que les entreprises n'ont pu obtenir, Covidon l'a obtenu : remise d'impôts, exonérations, crédits à taux zéro, fonds d'investissement, baisse des cours des matières premières stratégiques ! Ce que les gilets jaunes et les syndicats n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu : baisse de prix à la pompe, protection sociale renforcée... On parle même d’oublier la réforme des retraites !!!

Alors pourquoi le carburant a baissé, la pollution a baissé ? Les gens ont du temps, tellement de temps qu'ils ne savent même pas quoi en faire ! Les parents apprennent à connaître leurs enfants, les enfants apprennent la famille !

Page 90: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Le travail n'est plus la seule priorité, les voyages et les loisirs ne sont plus la norme ! Le silence, nous retourne sur nous-mêmes et nous comprenons la valeur des mots solidarité, vulnérabilité ! Mais quand recomprendrons-nous le mot Fraternité ?

Certains, croient réaliser que nous sommes tous embarqués dans le même bateau, riches et pauvres. Ils prennent conscience qu’ils ont dévalisé les étagères des magasins et constatent que les hôpitaux sont pleins… L'argent n'a plus, pour eux, aucune importance. Les riches, les possédants, les hommes de pouvoir font semblant de partager ces valeurs… Mais à quel prix, vont-ils se le faire payer ?

Nous sommes tous des Hommes. Nous avons tous la même identité face à Covidon !

Toutes nos voitures sont au garage… Personne ne peut sortir. Il aura suffi de quelques jours seulement pour faire croire à l'égalité sociale. Impossible à imaginer avant ! La peur a envahi tout le monde. A-t-elle changé de camp. Elle n’a pas quitté les pauvres mais elle est aussi aller habiter les riches et les puissants. Leur a-t-elle rappelé l’Humanité ? Leur a-t-elle révélé leur manque d’humanisme ? Puisse Covidon servir à réaliser la vulnérabilité des êtres humains ? Aller habiter sur la planète mars ? Se croire forts pour cloner d’autres êtres humains et vivre éternellement ?

Page 91: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

L'intelligence humaine a-t-elle ses limites ? Il aura suffi de quelques jours pour que les certitudes deviennent incertitudes, que les forces deviennent faiblesses ! Mais le pouvoir deviendra-t-il Fraternité ? Solidarité, concertation, écoute et prise en compte confondus.

Quand le songe devient mensonge ! Quand le cauchemar, y’en a marre !. Nous ne sommes rien que poussière du temps ! Qui sommes-nous ? Que valons-nous ? Nous ne savons même pas qui est Covidon !

Naître, N'être rien que soi-mêmeConnaître ou ParaîtrePuis disparaître…Humilier,La langue déliéeLe langage familierPuis Concilier…Qui suis-je?Pourquoi?Comment?Faut-il que je le sache?Me faut-il oublier ?Qui je suis, qui je fus et demain qui serai-je?

Page 92: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Naître, N'être rien que soi-mêmeConnaître ou ParaîtrePuis disparaître…

MES CHEVEUX SE GRISENT

Mes cheveux se grisentDe filets d’argent

Tu me restes épriseMalgré tous ces ans…

Les heures, les secondesPeuvent s’en aller

Tes yeux me fécondentDes lueurs bleutéesD’un ciel bleu d’azur

D’un bleu horizonD’un Amour si pur

Qui fuit les saisons…

Page 93: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

XV– L’or, l’argent ? Covidon. Et avant ? Et après ?

Vendredi 7 h… Comme tous les matins, je compte, je calcule, je spécule ? Mais bon sang de bonsoir à quoi ça sert tout cet argent ? Non pas que je roule sur l’or, ni que comme au temps des Mal Lotis je décrotte les briques du dépôt d’ordures pour construire ma maison, mais quand même ! D’où vient ce mot argent ? Quand a-t-il été inventé ? Pour qui ? Pour quoi ? Et je me souviens des cours d’histoire du père Subito… A l’ origine seul le troc permettait les échanges de nourriture. Aujourd'hui encore Afrique, le troc a une très grande importance Mais il faut trouver la personne qui est intéressée pour échanger ce que vous avez à proposer et qui possède justement ce que vous recherchez ! « Et si on donnait tout simplement ce dont on n’a pas besoin contre un sourire ? – Tu sais ? Le monde a bien changé depuis la Révolution et depuis les Napoléon, le mot Fraternité s’est transformé en solidarité et les petits chefs sont devenus de plus en plus nombreux… - Et alors ? - Tout au cours de l'histoire, toutes sortes de choses ont été utilisées comme monnaie… - Il n’y a pas toujours eu de pièces ? – Non ! Les perles, les fèves de cacao, les coquillages, le sel,…– Comment ils faisaient pour compter ?

Page 94: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- Certaines choses étaient adoptées comme monnaie parce qu'elles étaient portatives, d'autres parce qu'elles avaient une valeur décorative et d'autres encore parce qu'elles pouvaient être consommées… - Et comment calculer ? – Là est toute la question ! Toutes étaient reconnues comme un moyen d'échange acceptable. – Et pour payer ses dettes… - Tu as tout compris ! C'est ainsi que naît l'ancêtre de l'argent. En utilisant le nombre un pour valeur admise et reconnue comme telle par une communauté ! - Donc, si ma brique décrottée vaut trois coquillages et que ton kilo de pommes de terre 9 coquillages je te donne trois briques contre ton kilo de patates ! – Tu as tout compris… Mais tu donnes neuf coquillages et tu en reçois neuf ! C'est ainsi que naît cette fantasmagorique et thésaurisatrice invention qu'est l'argent ! »

Et là de me rappeler les civilisations Aztèque ou Mayas, là où la guerre et l’argent n’existaient pas comme aujourd’hui… Et de rappeler le temps de Covidon, ce temps d’espérance collective pour beaucoup, ou l’Humanité reprenait le dessus sur l’économie ! Mais pour combien de temps… Les marchands du temple n’allaient pas disparaître !

Page 95: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Vendredi 17 avril vingt vingt… Quelle histoire racontée par Gisèle ? Une histoire vraie ! L’argent ? Toujours l’argent ! On fait argent de tout, même de la misère des gens !

Lucette au supermarché :Lucette tenait de sa petite main gantée son sac à provision pour éviter les caddies porteurs de virus. Précédée de son vieux mari, elle progressait lentement dans la file interminable des clients. Le drive, elle en avait bien entendu parler, mais sans ordinateur, que pouvait-elle faire ? Inquiète, elle respectait les distances, son mari aussi. Le sac serait lourd, il l’aiderait au retour.

Des précautions, ils en avaient prises. Ils n’avaient pas osé affronter les ronds-points, ils avaient choisi le petit chemin qui serpente dans la campagne. Certes, ils n’avaient pas de masques, elle aurait pu en fabriquer mais les élastiques manquaient et personne n’avait pensé à eux, pourtant si proches et pourtant si lointains. Trop pauvres pour payer un employé, trop riches pour être assistés, il fallait bien sortir pour survivre.

Lucette en était là de ses réflexions quand surgit non pas un « aigle noir » mais un vigile payé pour faire respecter la loi, rien que la loi. Pointant le mari de son doigt inquisiteur : « Que faites-vous là ? Regagnez tout de suite votre voiture, une seule personne par famille !

Page 96: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Un peu sourd, il le regarde étonné et devant la menace des 135 euros d’amende, il comprend bien vite qu’il doit retourner à sa voiture.

Il attend…La radio meuble la première demi-heure ; la voiture passe en mode économique : les minutes sont plus longues. Enfin Lucette apparaît, le sac est lourd, trop lourd ! Elle fait quelques mètres, s’arrête ? Le vigile est toujours là… Elle repart sans un mot sans une aide !

La prochaine fois … ! Y aura -t-il une prochaine fois ?

Et puis Marianne qui se reconnaît dans nos écrits quotidiens… Je lis seulement aujourd'hui. Ce nombre d'Or que j'avais déjà effleuré, qui commence seulement à me parler vraiment, que je commence à vraiment comprendre. Et il m'en restera toujours à comprendre ! C'est ce que j'ai vraiment, vraiment, vraiment accepté, entendu, vu, su, compris depuis quelques temps ! Je comprends enfin entre autre que je me dois de l'appliquer aussi à ce que je souhaite dire et écrire ! "Point trop n'en faut" !!! Ne prends pas ombrage de ma lenteur "escargotale", elle m'est ce qui me permet d'être, plus sereinement. La fable de La Fontaine le dit bien : "rien ne sert de courir, il faut partir à point !"Et ce qui vaut pour la tortue vaut bien pour l'escargot ? Les deux voyagent à leur rythme, lentement mais sûrement, leur maison sur le dos !

Page 97: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Comme j'aime à le faire également, et comme j'ai besoin de le faire ! Ma "maison sur le dos" n'est plus que ma voiture aujourd'hui, et pour l'instant je précise, équipée d'un matelas, d'un plaid, d'un bidon d'eau et d'une bouilloire 12 volts ? Autonomie oblige ! Ma solitude actuelle m'est primordiale pour me permettre, m'autoriser devrais-je dire, de me réaliser ; mais merci à toi de m'écrire en me reliant au monde des vivants. Cela me booste ! Tes écrits me rappellent que l'"Humanité" existe encore parmi nous et me sortent de mon isolement et de ma tristesse pessimiste…

Que voudriez-vous que je dise après ces deux poèmes de vie en prose ?

LE COQ PHILOSOPHE

C’était un soir d’hiver dans la Grande Vallée,Un coq se reposait de sa vie de vainqueur,Dans son humble chaumière, loin de tout, des rancœurs,A méditer le jour, d’être moins adulé…Il goûtait le plaisir de l’humble solitudeCelle qui vous rend morose ou crée la plénitude…Il passait tout son temps pour plaire aux pauvres gens,Sans oublier les siens, être désobligeant…Il avait réussi, à battre de ses ailes,

Page 98: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

L’azur ensoleillé des cimes du grand ciel…Peu de coqs, peu de poules avaient eu cette chance,Ou la force de croire qu’ils pouvaient s’envoler.Les siens ne voyaient là qu’une forte dépendanceAux forces de l’occulte, de saints auréolésDe méchantes intentions, qu’ils avaient, eux, su vaincre…Alors, dans un délire, plutôt que de convaincre,Ils se rendirent chez lui, nantis de jalousie,De colère et de haine, dans une folle frénésie« Nous venons t’ordonner de ne plus t’envoler,Tu n’es qu’un misérable, le temps nous est compté,Nous venons t’interdire de salir notre imageTu n’es qu’un renégat, tu nies notre ramage »Ce plus jeune des coqs, pourtant sexagénaire,Ne voulut rien entendre à ces cris délétères,Pourquoi changer sa vie pour attendre la mort,Alors que tout son temps il peut le coudre d’or…

MORALITEMaman, ne coupe pas les ailes à tes enfants,Si tu veux qu’ils s’envolent au gré du firmament…

Page 99: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

XVI– Patriarcale, matriarcale ou bancale famille ?

Samedi 17 h… Comme tous les samedis j’attends un coup de fil, un courriel de mes enfants petits ou arrière petits-enfants ! Comme d’habitude, Short Message Service aux abonnés absents !

Pas grave, ma minette rompra la solitude de l’instant ! Comme souvent, comme toujours depuis des années et des années, je suis seul, avec mes contradictions, mes vérités, mes passions, ma raison d’être…

C’est fou comme la notion de famille a changé depuis les trente glorieuses ! Hier encore, elle était la cellule de base d’une société, qu’elle soit patriarcale, matriarcale, polygame, bancale, composée ou recomposée… C’est vrai que les enfants, les parents, les grands-parents vivaient souvent sous le même toit…

C’est vrai que les maisons de retraite n’étaient que pour les vieux sans famille… Hector Malot, raconta si bien l’histoire de cet enfant abandonné, Rémi, vendu par ses parents adoptifs à un saltimbanque nommé Vitalis. Parcourant les routes françaises et anglaises, Rémi se débrouille, exerce différents métiers avant de découvrir le secret de ses origines ! René la canne me hante encore aujourd’hui…

Page 100: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et même si ma famille, ma mère, ma sœur, mon frère, moi et mon père n’a pas été un exemple pour ma vie de famille, je me suis toujours forcé à comprendre le pourquoi du comment nous étions passés d’une société familiale à une société individualiste ?

La famille est passée sous contrôle social dans les années 50. Pendant la dernière guerre, elle était un élément fondamental de la société. Elle était une communauté de personnes, régie par un ensemble de fonctions, de droits et de devoirs. Elle représentait l'autorité. Elle reflétait l'organisation de l'Etat et ceux qui représentaient l’Etat la représentait ? Puis elle a commencé à subir des mutations liées à ses relations avec la société. Certains changements sont bien perçus, d'autres poussent à des révolutions sociétales et à des changements dans le quotidien de chacune. Entre 50 et 60, la superficielle émancipation des jeunes multiplie la précocité des mariages. Des nouvelles familles constituées d’individus individuels vont naître et prospérer… De la Liberté reconquise par les familles après la guerre, ces nouvelles familles fructifient leur désir d'instaurer cette même liberté au sein de leur propre famille.

Alors, obtenues de hautes luttes, les lois interviennent tendent à une plus grande liberté individuelle au sein même d’une famille… La loi sur la tutelle, l'émancipation, la vente légale des contraceptifs ?

Page 101: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Des progrès indispensables qui ne seront hélas jamais hélas accompagnées par une aide à la formation de la parentalité ! Égalité entre les époux, le code de la famille, les allocations familiales, la prime à la naissance du premier enfant, des dispositions fiscales et un régime successoral favorable aux familles nombreuses, l allocation de salaire unique pour les mères restant au foyer ? Que des bonnes lois, mais oh combien dévastatrices pour les familles, car non accompagnées d’une éducation à vivre une société familiale !

Et puis la suite ? Toujours la même chanson ! Les lois qui agrègent les luttes et les combats ? La Loi sur les régimes matrimoniaux, les pouvoirs de la femme mariée sur les biens communs sont accrus… Un mari ne peut plus s’opposer à ce que sa femme exerce une activité professionnelle… Une femme peut ouvrir un compte en banque sans l’accord de son mari... Le père et la mère exercent en commun l’autorité parentale… Les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de leur famille… La Loi Veil autorisant l’IVG… Le divorce se fait désormais par consentement mutuel… L’allocation de parents isolés… L’instauration du complément familial accordé aux familles ayant à leurs charges au moins trois enfants ayant plus de trois ans… Le congé parental pour le père ou la mère… L’allocation parentale d’éducation… L’allocation jeune enfant…

Page 102: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Aujourd’hui encore les nouveautés pleuvent… Elles sont un mieux par rapport à rien… Mais quid des aînés, des vieux qu’on d’ l’âge oubliés, reniés…

Toute société a le devoir d’éducation tout au long de la vie… Les familles ont été oubliées… Quand reverrons-nous naître la pédagogie de médiation ? C’est la question que jeme posais du temps de Covidon…

Samedi 18 avril vingt vingt… Seul au Traversier depuis plus de 15 mois, je suis pris d’un mal de ventre intenable… Les genoux oubliés, voilà que je me fais de la mauvaise bile… Que faire ? Manger du riz, boire de l’eau se tenir debout… Vous me voyez en Ehpad ? Déjà que la moitié de celles et ceux qui y sont ne savent pas ce que cela veut dire… Etablissement pour personnes âgées dépendantes ! Alors, que celles et ceux qui vous y mettent se rappellent le temps de leur jeunesse… Même dépendants, nos aînés vivaient dans leur famille ou leur famille à côté…

Qui a le plus obéi ? Celui qui était vieux ou celui qui ne l’était pas ? Bientôt le miracle va s’accomplir : Ce que les énarques, les financiers, les économistes de tout poil n’avaient pas réussi Covidon va le réaliser en quelques jours, voire quelques mois ! Comme ses prédécesseurs, la peste, les guerres, la grippe espagnole ! Et peut-être mieux !

Page 103: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Le problème des retraites et des maisons de retraite résolu. On va garder les vieux à la maison. Oh ! Pardon je me dois d’utiliser l’euphémisme, les personnes âgées ! Cela fait tout de suite mieux, non ? Bien sûr, on veut leur bien. Certains voudraient leurs biens ! Hier, ils devaient avoir une vie sociale active pour rester en bonne santé, pour faire marcher le commerce… Oui; oui ? Les croisières vont en prendre un sacré coup ! Non ? Tout cela n’est qu’apparence… Ils vont rester chez eux, ils vont de temps à autre, s’ils en ont les moyens faire une téléconsultation avec leur médecin pour avoir le médicament dont ils ne peuvent se passer pour oublier !

Covidon ne les emportera peut-être pas mais ils mourront tranquillement d’ennui, de désespoir, de la petite pathologie qui pointait le bout de son nez, mais qu’ils ne vont pas mentionner. Ils garderont peut-être l’odorat et le goût mais pour qui ? Pour quoi ? On dira qu’ils n’avaient plus goût à la vie, qu’ils se sont laissé mourir ! Les plus courageux ou les plus lâches ? À chacun d’apprécier ! Ah ! S’ils se ratent, l’hôpital risque de les voir arriver et peut-être en plus grand nombre et en moins bon état que prévu !

Il fallait bien trouver une solution pour tous ces gens qui sont en retraite depuis 20 ans qui coûtent des fortunes et qui sont des boulets pour la société !

Page 104: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

C’est bien connu : dans les associations, qui trouve-t-on ? Celui qui est vieux ou celui qui ne l’est pas ? Dans les aides alimentaires, qui trouve-t-on ? Celui qui est vieux ou celui qui ne l’est pas ? Dans la confection des masques, qui a dans ses réserves, au fond de vieilles boîtes jaunies par le temps, les introuvables élastiques ? Celui qui est vieux ou celui qui ne l’est pas ?... Mais ce n'est plus d'actualité… Les vieux pourront sortir... Désormais je procrastinerai jusqu’au prochain changement !

Merci Gisèle de ta pertinente vision de la famille et de la place de chacune et de chacun dans notre société…

C’était en 2010… je remettais la première fleur à la commune de Buchères, l’Oradour-su-Glane oubliée de l’Histoire… C’était au lendemain du tremblement de terre qui dévastait Haïti… C’était mon discours…

Tremblement de terre,

C’était hier, c’était naguèreDes hommes fuyaient vers d’autres terresEn fusillant l’âme de Buchères…

C’était hier, on n’y pense guèreTrois hommes mourraient sur d’autres terresPar d’autres hommes tuant leur chair…

Page 105: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

C’était hier, comme c’est vulgaireDe penser voir l’Homme de Basse-TerreLutter, combattre la vie chère…

C’est aujourd’hui, on pleure la guerreQu’a fait la Terre à sa misère,Haïti meurt de laisser-faire…

De compassions en surenchères,Les mêmes hommes crient leur colère De voir la terre qui fait la guerre…

Mais feront-ils demain la guerre,Pour toutes les causes humanitaires,Et faire la guerre à la misère…

Page 106: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

XVII– Et celles et ceux qui meurent de faim ?

Dimanche 15 h… Comme tous les dimanches, je prends du bon temps… J’ai bien mangé à midi… Salade de concombre, riz, yaourt orange… Enfin mieux qu’hier… Je n’ai plus mal nulle part… Enfin, pas trop ! Et je me sis que j’ai de la chance… N’oublions pas celles et ceux qui meurent de faim ! Plus de 9 millions dans le monde ! 25 000 par jour ! Ceux là, celles là on n’y pense jamais quand nous on a faim ! Si l'espoir fait vivre, ceux qui vivent d'espoir meurent de faim ?

18 000 enfants mourront encore de faim et de malnutrition aujourd’hui ! Ce n’est pas facile à comprendre pour des gens civilisés comme nous ! En deux mois l’équivalent de la Ville de Paris ? Qui en parle ? Un mort en expédition guerrière fait la une des journaux… Les enfants pauvres et oubliés meurent discrètement, loin de nos yeux. Et pourtant nous avons tous les outils nécessaires pour en finir avec la faim.

Qui sait que la faim et la malnutrition sont graves pour le développement cognitif des enfants. Elle influence l'apprentissage, le comportement et la santé tout au long de la vie. La faim nuit au développement du cerveau des enfants et diminue ainsi leurs chances de succès pour l’avenir !

Page 107: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Elle ralentit non seulement la croissance physique mais aussi le développement mental. Imaginons son impact sur les pays pauvres. Comment leur population active peut-elle être compétitive ? Comment rendre possible l’éducation dans un pays où l’on a faim ? Avant même de savoir parler et marcher, les gosses de ces pays ont déjà une longueur de retard !

Nous, nous l’avions déjà compris il y a un siècle chez les mal lotis. Alors, à côté de chaque baraque, un jardin, un poulailler, un clapier et un verger ! Et tout récupéré par échange ou troc, par greffage ou plants maison ! Et on mangeait des asperges, des confitures délicieuses, des soupes sucrées de potiron, des endives de la cave…

Les enfants bien nourris réussissent mieux à l’école… La preuve ! Même Mendès France savait qu’en faisant boire du lait à l’école, les enfants mieux nourris seraient sensiblement meilleurs ! Comme Subito dans ces leçons de chose, il est primordial d'intégrer l’alimentation dans les programmes d'éducation… -

Les programmes contre la faim des enfants doivent commencer avant même que l'enfant ne vienne au monde et commencer par la mère. Chez les mal Lotis, les femmes Françaises faisaient le boulot ! Existent-elles encore ? Elles étaient bénévoles, dévouées, engagées au quotidien pour le bien de toutes et de tous !

Page 108: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Il n'y a rien de mal à vouloir le meilleur pour ses propres enfants. Le contraire serait anormal… Mais mon Maître Florentin m’avait guidé bien plus loin… « Quand tu seras maître, sache que tes enfants sont autant celles et ceux qui sont dans ta classe que celles et ceux qui vivent dans ta maison ! »

Le pire c’est qu’il y a assez de nourriture pour tout le monde ! Nos restes peuvent alimenter ceux qui souffrent de la faim ! Tout n’est pas qu’économie… Ma grand-mère Juliette disait « Si tu fais des économies, c’est que tu as trop à dépenser… Pense aux autres… Partage ! » J’avais bien cru réentendre ces mots du temps de Covidon… Hélas, les marchands du temple péroraient déjà avant le début de l’annonce du déconfinement…

Dimanche 19 avril vingt vingt… Tout va bien, enfin ! Tout va mieux, heureux ! Et Christian de m’écrire : Oui René, il y a un virus qui fait beaucoup plus de morts que le covid 19, cela s'appelle la faim dans le monde ! Pourtant, là il n'y a pas besoin de vaccin, le remède est connu, la nourriture. Mais que fait-on pour celles et ceux qui en souffrent et qui en meurent? »

Et Claude de poursuivre à la manière du Dalaï Lama : » Quand un oiseau est vivant, il mange les fourmis ; mais quand il meurt, les fourmis le mangent. Les circonstances peuvent changer à tout moment. Ne méprise personne, ne blesse personne durant ta vie.

Page 109: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Tu peux être puissant aujourd'hui mais rappelle-toi le temps est plus puissant que toi. Analyse cette parabole : "Un arbre peut servir à fabriquer des millions d'allumettes, mais quand vient le temps, une seule allumette est suffisante pour brûler des millions d'arbres..." Alors n'oublie pas de faire du bien autour de toi »

Et Michèle « Suite!! Je sais René tu vas me dire Michèle il y en a qui vivent encore comme cela… Mais combien ? Une minorité ! La vie est belle… Bon ! Pas trop en ce moment! Il faut penser à ce que nous avons vécu et leur dire à eux et à leurs enfants et à leurs petits enfants… Oui si nos aînés revenaient, ils trouveraient du changement mais pas dans le bon sens ! Ils nous diraient : « mais qu’est-ce que vous avez à vous plaindre. Vous avez tous un toit, une cuisine, une salle de bain, une chambre. Même les enfants ont chacun leur chambre ! Chez moi, une famille nombreuse, les filles dormaient dans la même chambre, les garçons ensemble… Pas de chauffage l’hiver ! De la glace aux vitres ! Un gros édredon, la brique qui avait chauffé toute la journée dans le four de la cuisinière ! On l’enveloppait dans une serviette car elle était bouillante ! Et nous sommes encore là ! Allons expliquer ça à nos enfants et petits enfants ? Ils vont te dire pépé tu délires ! Mais c est pourtant vrai ! Il n y a que 60 ans, c’était hier !

Et la poésie ne quittait pas ma pensée… Je relisais ce poème de mes vœux 2007, diffusé partout la Région Champagne-Ardenne…

Page 110: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

J’ai rêvé que les HommesS’aimaient sans autre voie

Que la voie de la paixQue la voix de l’Amour,

Que l’Autre était bien soi,Que l’autre n’était que moi,

Que ses mains étaient miennes,Que son être pensait

Comme pensait mon être…Colombine d’Amour aux doux accents de paix,

Je vous aime et vous veuxTous les jours sans ambages…

Notre monde est Espoir, Partage et Liberté…

Page 111: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

XVIII– Les frites, les ritals et les polaks les migrants d’hier ?

Lundi 14 h… Marche digestive terminée… Une petite sieste avec Minou… Un câlin… Lui au moins ne se fait pas prier ... C’est plutôt moi ! « Tu as de la chance toi mon minou, tu n’as pas de race et on t’aime comme tu es… » Oui, les chats, les chiens courants n’ont pas de race ! Et je dirai même mieux, s’ils sont racés, c’est encore mieux ! Alors pourquoi ce qu’on applique aux chiens et aux chats, on ne l’appliquerait pas à l’Homme ? Pourquoi faire la guerre aux migrants puisqu’on les invite à faire ce que nous ne voulons pas faire pour le même prix ? Alors pourquoi aller faire la guerre chez eux pour les empêcher de vivre heureux ? Chez les Mal Lotis, il n’y avait pas beaucoup de français de souche… Mais nous étions tous des français de cœur… Les Rubino, Komoza, Bernini, se mélangeaient bien avec les Dubois, les Dufour, les Crevel ou autres Durieux ! On se traitait bien de ritals, de polaks ou de frites (une fois seulement) mais on partageait le dépôt d’ordures et les légumes du jardin…

Je me rappelle de cette course aux masques à gaz aux gravières ? C’est à celui qui aurait le plus beau, le plus grand, le plus ressemblant au monstre des Carpates ! On trouvait de tout dans ce dépôt d’ordures… Des briques, des portes, des fenêtres, des masques à gaz tout ce qui provenait de ceux qui avaient fait la guerre et de ce qu’avait fait la guerre !

Page 112: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Alors vous comprendrez pourquoi il nous était interdit de jouer à la petite guerre voire aux Cow-boys et aux indiens ! La guerre c’était pour les riches et les nantis, ceux qui la font faire et qui ne la font jamais !

Comme du temps de Covidon ! Comme c’est étrange ! On avait tout oublié, même nos soldats en guerre en Afrique et ailleurs ! Et même nos marins dans leurs bateaux atomiques ! Quelle tristesse aujourd’hui de repenser à tout ça ! Tout ça pour ça ! Quand apprendrons-nous l’Histoire de la paix durable chez soi et chez les autres ?

Lundi 20 avril vingt vingt… On a eu des annonces hier soir… On nous a dit qu’on nous annoncerait les bonnes nouvelles dans quelque temps !

Comme Mike Brand, je suis défénestré… Qui saura, qui saura ? Vous mes amis, tant de fois vous me dites, que d'ici peu je ne serai plus triste ! J'aimerais bien vous croire un jour… Mais j'en doute avec raison. Essayez de répondre à ma question. Qui saura, qui saura, qui saura, qui saura me faire oublier dites-moi ? Vous mes amis le soleil vous inonde. Vous dites que je sortirai de l'ombre. J'aimerais bien vous croire oui ! Mais mon cœur y renonce Ma question reste toujours sans réponse. Qui saura, qui saura, oui qui saura ?

Page 113: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Comme Jean-Pierre qui nous livre sa réflexion… « Coûte que coûte ? Depuis 2017, le budget de la défense a augmenté de près de 5 milliards d’€uros, soit 15 %. La loi de programmation militaire 2019/2025 a prévu un quasi doublement des crédits consacrés aux armes nucléaires ! En stock… En voulez-vous ? En voilà ! Les exportations d'armement français ont progressé de 30% en 2018. La France possédait 300 têtes nucléaires en juillet 2019. Le prix à payer pour faire peur… La France, troisième puissance nucléaire mondiale ! En 2020, elle va dépenser la somme de 4,7 milliards d’euros pour armer des sous-marins et des bombardiers avec des armes nucléaires. Soit environ l’équivalent de 100.000 lits de soins intensifs, 10.000 ventilateurs, les salaires de 20.000 infirmières et de 10.000 médecins français ?! » Faites l’amour pas la guerre… Vivez en paix gardez vos larmes, brisez vos armes…

Ou comme Jean-Philippe « Oui Covid est moins dangereux que Faim ! Mais Covid nous touche, et Faim est loin ? Alors nous avons plus peur de la petite bête près de chez nous que de la grosse, très loin ! Et puis, la petite nous dérange dans notre confort, parler de la grosse aussi, alors faisons comme si nous ne savions pas que la grosse existe!! ! »

Comme c’est étrange, comme c’est bizarre… Vous avez dit bizarre ? Comme c’est étrange ! Etrange comme les étrangers… Bizarre comme le business ! Tout ça pour de l’argent ou de l’or ? Non, pour de l’uranium ! De l’uranium enrichi ? Ça enrichit et ça appauvrit aussi !

Page 114: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et puis Claude qui ma rappelle nos interrogations du jour… « Pourquoi les habitants d’Afrique et du proche Orient quittent leur pays et que fait-on nous qui recevons ces migrants ? Tous les pays ne sont pas en guerre… Pourquoi les habitants partent des pays Africains pourquoi : parce nous pays "développés" nous avons utilisé et exploité les richesses de ces pays sans que les autochtones en profitent ? Parfois même nous les avons appauvris ! Le Maghreb et beaucoup de pays africains peuvent vivre de leurs richesses ou presque ! Il suffit de leur apprendre à travailler la terre ou de créer des richesses en produisant du textile ou autres qui leur permettront de vivre décemment… Par exemple, le Soudan est bien parti ! Nous accueillons les migrants ? Enfin ! Nous leur offrons des toiles de tente et quelquefois des logements et de l'argent, mais ensuite nous les oublions... Nous n'avons pas d'intégration digne de ce nom. Chez nous le boulot existe, mais nous avons une administration très lourde qui ne leur apprend pas à lire, compter et connaître notre mode de vie… Ils sont souvent livrés à eux-mêmes ! Ce n'est pas normal de voir des migrants à Paris sous les ponts ou porte de la Chapelle ! Je ne parle pas de Calais ou de ces cités qui vont éclater !

Et puis, moi qui suis athée, je trouve inacceptable que l'on parle de charia ou d'exploitation de la femme en France !Par expérience, je m’inquiète de certains pouvoirs religieux !

Page 115: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Quelque temps manager du personnel en Egypte, dans une zone industrielle de la taille de la Roche Sur Yon. J'y ai vu la misère de près avec un pouvoir musulman inquiétant… Une éducation davantage religieuse qui apprenait, en même temps, à vivre ensemble et à se former au travail ? J'ai vu aussi des gens qui voulaient travailler même avec un manque certain de compétences ? En fait, l'entreprise qui m’employait était une entreprise française, vendéenne qui avait monté une usine en Egypte, construite à l'européenne…, avec…, une salle de prières !?

Pour conclure, je pense que nous avons intérêt à aider ces populations à rester dans leur pays et non pas prendre les meilleurs pour les garder chez nous… Les aider à s'instruire, à construire des usines pour occuper leurs jeunes… Pour info Le Caire, plus de 22 millions d'habitants, plus d'un million de plus par an qui ont quitté leur campagne et dont personne ne s'occupe ! Une poudrière ! Surtout que les jeunes partent de leur pays , et que les "vieux" restent !!!!! Je me répète. Nos politiques, tous nos politiques "gèrent" à court terme la Terre en crise… Aucune anticipation ? Nos énarques ont la vue "basse" car tous trop grassement payés ! »

Comme beaucoup d’autres, je partageais nombre des idées de Claude… Mais que faire ? Surtout, ne jamais ne rien faire, écrire et dire ces mots qui effacent nos maux…

Page 116: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

PIGEON, COLOMBE,

Un pigeon messager de tant d’idées lancéesN’avait plus que son cœur pour comprendre le bien ;Il se croyait colombe, au gré de ses pensées Mais sa nature faconde importunait les siens…De guides en colombines, il créait, c’est sensé,Sans autre grand discours que « votre Amour est mien »… Mais un jour sans soleil, un jour sans fin tancé,Ses anciens nouveaux maîtres lui nouèrent de liens Ses ailes de Liberté pour qu’ils ne puissent danser…A la rage de silence qu’on fait boire à son chien Il répondit sans haine par ces mots nuancés :« Votre pigeon s’est envolé loin du silence, de l’irrespectEt ma Colombe s’est posée dans le silence de la Paix ».

MoralitéSi tu aimes ton prochain, respecte-le sans fin

Page 117: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

XIX– Le confort d’usage pour tous ?Nous avons été, sommes ou seront

toutes et tous, un jour en manque d’autonomie !

Mardi 17 h… La journée a été et sera longue comme la nuit d’hier et d’aujourd’hui… Comme ces nuits et ces jours passés sous la toile de tente quand nous allions à la pêche à Berry-au-Bac ! Le seul moyen de manger du poisson frais… 35 kilomètres à vélo pour y aller, chargés comme des mules ? La toile de tente de récupération, le sac de couchage, la canne à pêche, le casse-croute pour 2 jours… Fallait pas être handicapé ! Parlons-en du handicap… A l’époque des mal lotis c’était comme pour les migrants, les pauvres… Le partage, le bonheur d’être ensemble et d’exister… Chez Subito, ce n’était pas l’atrophié du bras droit qui faisait le moins de fautes d’orthographe… En plus il avait appris à écrire de la main gauche ! Ce ne sont pas les jeunes aux pantalons courts et aux chaussettes de chiffons dans leurs galoches qui avaient le plus froid l’hiver !

Alors j’ai appris, et je me suis souvenu, qu’il n’y avait pour l’homme aucun handicap insurmontable… Tout est question d’éducation et de respect… Tout est question d’amour des autres… Nous avons été, nous sommes et nous serons, toutes et tous, peu ou prou, touchés par une perte ou recherche d’autonomie… Et je m’en souviens encore aujourd’hui…

Page 118: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Comme en le 25 janvier 2000, quand Lionel Jospin, premier ministre de l’époque déclinait les mesures prises pour l’insertion des handicapés, enfants et adultes… Je faisais partie du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées. C’était la première fois qu'un chef de Gouvernement s'adressait à ce Conseil : « Nous marquons ainsi l'importance que ce Gouvernement attache aux préoccupations de plus de trois millions de nos concitoyens et la volonté que la politique conduite soit pleinement interministérielle. Ni classe sociale, ni minorité, ces femmes, ces hommes, ces enfants, divers dans leurs aspirations, différents dans leurs projets, veulent être reconnus, s'intégrer : vivre comme les autres. Mais les gestes, les attitudes, les activités les plus quotidiennes leur sont plus difficiles. Dans une société qui n'est pas toujours ouverte aux différences, à la différence, et que traversent encore beaucoup d'inégalités, ils n'ont pas les mêmes chances que d'autres d'accéder à l'instruction, à l'emploi, à la culture, aux loisirs. Pour y remédier, trois objectifs : plus de solidarité, plus d'autonomie, pour une société plus fraternelle. »

Et de décliner les premières mesures envers ceux que le handicap atteint le plus durement : « la solidarité est notre premier devoir. Il doit être exercé avec vigilance. Il faut réparer aussi des injustices. Si tous les enfants ont droit à l'éducation, certains ne pourront jamais fréquenter l'école ordinaire. »

Page 119: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et de décliner les moyens mis en œuvre pour soulager les difficultés de chacun par des réponses diversifiées. « Le drame de l'autisme et la situation des traumatisés crâniens appelaient de nouvelles mesures. Pour certains types de handicap, pour les situations rares de déficience, il faut imaginer des solutions adaptées. Il faut prendre en compte des phénomènes nouveaux. Comme nous tous, les adultes handicapés vivent plus longtemps. Ils éprouvent avec plus d'acuité les difficultés du vieillissement. Cette réalité soulève la question de leur statut et de leur prise en charge. Je souhaite que votre Conseil fasse rapidement des propositions sur l'hébergement des personnes handicapées vieillissantes… Nous voulons favoriser l'autonomie de ceux qui peuvent y aspirer pour préparer leur intégration. Il faut leur offrir la liberté de choisir leurs modes de vie, une égale participation aux activités de tous, la fraternité effective d'une République qui proscrit toute forme de discrimination. Il faut pour cela considérer la personne dans la globalité de ses besoins et de ses attentes. Il faut pour cela admettre que le handicap est toujours relatif et souvent évolutif et refuser de l'enfermer dans un statut. Si l'environnement social change, le handicap change aussi. L'intégration se joue dès la naissance, quand le handicap de l'enfant est annoncé aux parents. Les médecins et les personnels soignants doivent être formés à cette confrontation, toujours douloureuse. Les parents doivent être accompagnés et soutenus pour mieux assumer les déficiences. »

Page 120: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et de décliner les moyens à mettre en œuvre pour aider les personnes en perte ou en recherche d’autonomie à vivre parmi nous dans une société plus fraternelle : « Notre société tout entière doit s'ouvrir à une autre approche du handicap, pour offrir véritablement à ceux qu'il touche une " vie ordinaire ". Chacun doit pouvoir se déplacer en voiture, prendre l'avion, le train, les transports collectifs ; mais aussi partir en vacances, pratiquer un sport, accéder à la culture et aux loisirs. »

Et moi, de penser une fois encore, que malgré les avancées énormes obtenues, au regard de mes propositions partagées par nombre de membres, le gouvernement n’avait pas osé franchir le Rubicon… A quand rayer de notre vocabulaire les mots race et handicap ? Quad oserons-nous parler de confort d’usage pour tous ?.C'est la cité toute entière qui doit devenir plus accueillante. Il nous faudrait bâtir ensemble une société plus accueillante pour tous les citoyens et plus respectueuse de leurs droits. De l’accessibilité au confort d’usage pour tous, la marche est encore grande… L’accessibilité : un projet global ? Oui !

La prise en compte de tous les usagers nécessite de réviser notre façon de concevoir et de créer la ville. Ce qui doit désormais motiver la création, ce sont les usagers finaux dans leur diversité.

Page 121: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Concevoir pour tous c’est embrasser la diversité, l’accepter et l’aimer ! Il faut s’intéresser à l’être humain avec toutes ses différences. Et pour mieux appréhender ces différences, il faut créer les conditions du dialogue, l’accessibilité prendre le nom de concertation ! Ne plus construire pour mais construire avec ! L’obstacle majeur à l’accessibilité est avant tout la méconnaissance des utilisateurs.

Mais toute cette rhétorique ne suffit pas… Il faut s’obliger à l’approche par l’empathie ? Il est très difficile de concevoir lorsqu’on ne peut pas se prendre en exemple. Il faut donc aller à la rencontre de l’autre. Quoi de mieux pour être sensibilisé à un problème que d’y être confronté directement ? C’est ce que propose une approche par l’empathie où le concepteur va se mettre temporairement en situation de handicap ! Se projeter ainsi dans le corps de l’autre permet de mieux explorer ses besoins. L’approche par l’empathie est une nécessité pour appréhender les besoins de tous les utilisateurs…

Et puis comme du temps de Subito, l’approche par le jeu ? Se mettre à la place de, peut aussi se faire de manière plus ludique, par le jeu de rôle. Le décideur voire le citoyen se met dans la peau d’un usager possédant un handicap moteur, cognitif ou sensitif ! Imaginez les interactions qui peuvent se produire ! Et les discussions qui en découlent !

Page 122: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Enseigner, inventer, vivre l’accessibilité de toutes et de tous, c’est avant tout être curieux, aimer découvrir. Et c’est ainsi que’on ne parle plus d’accessibilité mais tout simplement de confort d’usage de tous… Comme j’aurais aimé qu’on en parlât du temps de Covidon ! Mais toujours pareil, on pensait pour nous, on décidait pour nous, et nous comme des moutons on ne pouvait que s’exécuter !

Mardi 21 avril vingt vingt… Nous sommes tous handicapés car nous sommes tous confinés… Et dans ce ciel de grisaille, j’ai reçu un petit mot Marie-Agnès Brossard, la responsable nationale des Paralysés de France en charge du concours international d’écriture des Cordées : « Je vous remercie. J'avais déjà eu le plaisir de vous lire… Un de vos textes a été primé lors d'un concours des cordées… C'est un plaisir renouvelé. » Pour moi aussi… Marie-Agnès est aussi poète…

Namaska Dans un jardin désert, tout de marbre pavé,Un enfant blond feuillette un livre enluminé.C’est un vieux manuscrit que ses yeux empressésOnt sorti de l’armoire, au fond du vieux grenier.Sa lecture passionnée le libère et l’entraîneLoin du damier de marbre où le soir se promène.

Page 123: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Dans le halo dansant des bougies parfumées,Le gamin rêve un monde en paix, en vérité,Un village blotti au pied de son clocher,Un lac frémissant, une biche assoiffée.La nuit a revêtu sa parure de reine,Ouvre son œil ardent sur la charmante scène.Au lointain, se profilent des pics déchirés,De profondes vallées, des sommets enneigés.A l’est, à l’horizon, de timides clartésEmpourprent l’avancée des chevaux de Phoebée.

Moi aussi… Enfin ! J’essaie d’en avoir l’âme…

Le Poète et le Chat

Un poète attristé de l’incurie du monde,Avait trouvé refuge dans sa maison des Landes.Plus un cri, plus de pleurs, plus de propos immondes ; Que des doux chants d’oiseaux, le silence en offrande !Du lit à son jardin, il rêve, il vagabonde,Il écrit ses pensées, ce que son cœur commande.Seul, pour l’accompagner, un chat des plus communs,Qui vit de chasse et d’eau, au gré des gens d’ici… Le chantre de la muse lui donnait, c’est humain,Les restes de son repas, qu’il en bénéficie.

Page 124: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Le matou de gouttière arpentait son chemin,Pour chasser les souris, sans autre prophétie !La garde était sérieuse, et sur son parcheminLes mots prenaient du sens, les ronronnements aussi…Puis un jour, quelques hôtes vinrent réveiller leur nuit,Prendre place chez eux et pour vaincre l’ennui,Rompre leur doux silence, le silence d’autrui !Plus d’assiette à lécher, le chat s’en est enfui,Le poète est parti, le cri des mots lui nuit…

MoralitéLa parole est d’argent et le silence est d’or,Le silence des mots, sont les mots qu’on adore…

Page 125: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

XX– WADEK NOUS A QUITTES?NOS CRIS D’ESPOIR

FRATERNITE OUI Mercredi 22 avril vingt vingt… Wadek, mon voisin du Traversier nous a quittés, cette nuit… Avec lui nous écrivions toutes les semaines nos humeurs pour le Journal du Pays yonnais… En hommage à ce que nous partagions je vous livre nos deux premiers dialogues tissés de vérités… Encore d’actualité non ?

I -MES CRIS D'ESPOIR… 2013, ENFIN L'ANNEE EUROPENNE DU CITOYEN « Bonjour! Et Bonne Année, comme c'est la première fois qu'on se voit en 2013! ˗ C'est vrai que maintenant on va se rencontrer tous les jeudis de chaque semaine. ˗ On ne sait pas trop ce qu'on va se dire, mais à mon avis, ça vaudra bien ce qu'on nous dit à la télé… ˗ Tu veux que je te dise? ˗ Non, mais tu vas me le dire! ˗ On nous prend trop souvent pour des assistés, des… administrés, comme ils savent nous dire! ˗ Pourtant, cette année, on peut émettre quelques espoirs… C'est l'année européenne des citoyens…

Page 126: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

˗ L'année européenne des citoyens? Tu veux dire que l'Europe va nous redonner la parole, que les élus, quels qu'ils soient vont s'obliger à entendre le peuple? ˗ Entendre peut-être pas, mais écouter peut-être… ˗ Quelle révolution! ˗ Pour marquer le 20e anniversaire de l'institution de la citoyenneté de l'Union en vertu du traité de Maastricht, la Commission européenne a proposé aujourd'hui de désigner 2013 comme l'«Année européenne des citoyens». ˗ C'est bien la première fois que j'entends dans ta bouche du bien de Maastricht! ˗ C'est vrai qu'aujourd'hui, lorsqu'on voyage, on dépense moins, on franchit les frontières sans tracasseries… Les vacances à forfait sont couvertes par des garanties, on a partout accès aux systèmes de soins de santé et on paie moins pour téléphoner à la maison. ˗ Et la Commission entend supprimer tous les obstacles auxquels les personnes font encore face lorsqu'elles exercent leurs droits à l'étranger. La libre circulation est intimement liée à la citoyenneté européenne. Les entreprises et les citoyens tirent d’énormes avantages de la suppression continue, par l’Union, des obstacles intérieurs à la circulation des marchandises, des services et des personnes. ˗ Oui, mais, tu sais, que c'est bien pour moi, quand je suis à l'étranger… et que c'est moins bien quand les étrangers sont chez

Page 127: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

moi… Tu sais bien, tous ces anglais, tous ces parisiens qui achètent les maisons sur nos côtes… Je suis vendéen, non? ˗ Oui, mais avant d'être vendéen, tu es français, européen même… Et tous ceux qui te font croire que tu es vendéen d'abord te trompent… ˗ Pour mieux asseoir leurs privilèges, je suppose… Ah! Je comprends mieux pourquoi, il y en a beaucoup qui ne veulent plus financer Eurasmus… ˗ Tu veux dire Erasmus… Tu n'as qu'à dire ça aux étudiants de La Roche qui attendent ces bourses pour partir étudier à l'étranger… ˗ Ou, aux étudiants étrangers qui veulent venir étudier en Vendée… ˗ Je comprends mieux maintenant, la poésie que tu as faite pour 2013.»

MMXIII Donne-moi ta toison, ouvre-moi ta maison Et chassons de nos cœurs l’infâme trahison, Unissons nos pensées, ouvrons nos horizons, Xénophobe prison, xénophile Raison… Mêler son sang mêlé de tant de floraisons, Inventer notre Europe sur le fruit des saisons, L’espérance de l’enfance, l’Histoire que nous taisons… Tous les êtres du monde, les vieux, les nourrissons Rêvent d’être comme Nous. Oublions ce qu’ils sont,

Page 128: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Etrangers, assistés, apatrides, sans façon, Il faut se souvenir de nos plus belles moissons… Zeus, Jupiter, Allah, des dieux aux francs-maçons Ensemble écoutons-les nous donner la leçon…

II - ASSISTANAT… NON! SOLIDARITE…OUI… NON! FRATERNITE… OUI!

« Bonjour! Pas mal ton billet d'humeur de l'autre jour ˗ C'est vrai qu'il n'a pas laissé indifférent... ˗ Ça dépend qui! J'en connais qui font semblant de ne pas l'avoir lu… ˗ Tu veux que je te dise? ˗ Non, mais tu vas me le dire! ˗ On nous prend trop souvent pour des assistés, comme ils savent nous dire! Tu sais ceux qui nous parlent toujours de solidarité, comme si la solidarité ça se décrétait! ˗ Ils n'ont qu'à relire Clemenceau… et tous ses articles parus dans "La Justice"… ˗ Quel beau nom pour un journal… ˗ Sais-tu qu'il a réuni tous ces articles dans "la Mêlée Sociale", un livre paru en 1895! ˗ Et qu'est-ce qu'il y disait notre Président?

Page 129: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

˗ Il y décrit un processus de civilisation rigoureusement inverse à celui prôné par le darwinisme social. Il y dénonce les tarifs Méline de 1892 qui protègent les cultivateurs de blé, mais pas, selon lui, les petits propriétaires terriens ni les populations urbaines, assujetties à une hausse des prix! ˗ Ça me rappelle quelque chose! ˗ Il ne cesse d'y appeler à la réforme sociale, en mettant l'accent sur la misère à travers des faits divers ; il reprend, à propos du chômage, la phrase de Marx sur "l'armée de réserve du travail". Il y critique la répression des grèves, y fait l'éloge de Louise Michel, tu sais la passionaria du féminisme naissant, y critique l'évolution des religions et de ceux qui représentant l'insurrection des pauvres sont devenus les délégués du syndicat des riches! ˗ Mais tu me parles toujours de Clemenceau… Certes c'est un vendéen, mais il n'a jamais été élu en Vendée! ˗ Dommage, que tous ces gens qui lui font référence, ne l'aient pas lu et encore moins compris… Le "Tigre", a su devenir le "Père la Victoire" avant d'être le "Président"… ˗ Oui, mais il n'a jamais été président… ˗ De la République, non! Jamais pour inaugurer les chrysanthèmes… La seule fois où il s'est présenté pour le devenir, il s'est fait battre par un certain ¨Paul Deschanel" ˗ Le fou? Celui qui s'est retrouvé un jour en pyjama sur une voie de chemin de fer, sans trop savoir qui il était?

Page 130: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

˗ Tu me diras… Deschanel, c'est le Président de la République qui a duré le moins longtemps à son poste… ˗ Oui, mais c'est celui qui a obtenu le plus de suffrages de toute l'Histoire de France pour être élu! ˗ Tu comprends mieux pourquoi, on préfère souvent le PPCM au PGCD… Le Plus Petit Commun Multiple au Plus Grand Commun Dénominateur! ˗ Oui, mais… Tout n'est que chiffres, nombres, argent, finances, intérêts… et capital! ˗ Alors, pourquoi, en France, toutes ces rues, toutes ces écoles, tous ces Lycées du nom de Georges Clemenceau? ˗ En France, oui… Mais en Vendée…, à part des avenues, des rues, quelques écoles publiques, et le lycée Clemenceau de Chantonnay, tu connais un seul collège à son nom? ˗ Nous sommes en Vendée…! Les Collèges dépendent des Conseils Généraux, et les lycées des Conseils Régionaux… ˗ Tu m'en diras tant…»

Page 131: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- XXI - L'élégance, l'ancolie pas la mélancolie…

Jeudi 21 h… Le Traversier revit… Depuis si longtemps ! Une journée souvenir où les enfants, les petits-enfants, les parents, les grands-parents, les cousins, les cousines, les tatas, les tontons, les voisins, les voisines, les copains, les copines se retrouvent… Comme au temps des mal lotis, le départ d’un des nôtres s’honorait des plus beaux souvenirs, des plus beaux moments de partage du défunt…

Le 23 avril, le 113e jour de l'année, le 114e en cas d'année bissextile du calendrier grégorien, le 4e jour du mois de floréal dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé jour de l'aubépine.

L’aubépine, l’épine blanche, un arbuste épineux qui te pique et repique ! Mais que ses poirettes étaient bonnes quand les soirs de fin d’été tu n’avais plus que ça à goûter ! Une rosacée aux propriétés relaxantes dont j’ai appris ben plus tard les bienfaits thérapeutiques… Pas étonnant que tous nos vieux l’utilisaient pour se calmer, pour nous calmer ! On ne parlait pas d’hypertension, de sédatifs mais on savait qu’elle était bonne pour le cœur… Allez faire manger quelque poirette que ce soit aujourd’hui à nos gamins des rues !

Page 132: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

De mai à juin elle fleurissait et embaumait nos haies de ses abondantes petites fleurs blanches qui se transformaient en grappes de cenelles, nos poirettes à nous !

Tout était bon dans l’aubépine, les fruits, les fleurs, les feuilles ! Ses feuilles infusées, ses poirettes en gelée ! Mais attention, tout à conserver au fond de la cave creusée au fond de l’atelier à l’abri de la lumière et de la chaleur !

Et quand je disais à mes enfants ou à petits-enfants ce que je vous écris aujourd’hui, leurs réactions étaient toujours les mêmes : « Tu veux nous faire mourir ! » Alors je m’exécutais et je portais à ma bouche quelques poirettes que je mastiquais avec une certaine nostalgie ! « Ça n’a pas de goût ! C’est fade ! C’est farineux ! » Mais comme les oiseaux en raffolaient !

Les oiseaux ? La fête au Traversier ? Ça me rappelait le temps de Covidon… Personne, plus personne…. Les oiseaux, les petits, les gros étaient revenus… Wadek aussi, l’espace d’un instant, pour aller rejoindre Claudine… Il nous avait quittés quelques jours plus tôt… Ses enfants, petits-enfants, arrière petits-enfants, amis étaient revenus… Et tout était comme avant… Même celles et ceux qui avaient fui le village voulaient être présents… Pourquoi ? Peut-être la simplicité et l’envie de Fraternité ? Peut-être tout simplement l’amour des autres sans fanfaronnade…

Page 133: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Jeudi 23 avril vingt-vingt… Et comme prémonitoire avant son grand départ, Wadek nous livrait son histoire, notre histoire du 25 avril 2013 ?

«Bonjour! Nous sommes le 25 avril, le jour de l'ancolie˗ Bonjour! Le jour de la mélancolie, n'importe quoi! ˗ Tu es sourd ou tu fais semblant d'être sourd? Le jour de l'ancolie, l'élégante des jardins… − L'élégance, la mélancolie! C'est vrai qu'il faudrait être aveugle pour ne pas voir l'élégance surfaite de ces dames qui s'habillent aujourd'hui chez Dior ou chez Chanel alors qu'elles s'habillaient avant aux galeries la farfouille! − Ça serait bien qu'elles aillent faire un tour du côté des vide-greniers, de chez Emmaüs, du Secours Populaire ou du Secours Catholique pour voir toutes ces femmes de plus en plus nombreuses s'habiller là-bas, ces femmes du peuple qu'elles croisaient avant aux galeries la farfouille ! − C'était le temps où ces pauvres femmes avaient un travail… − C'était le temps où ces élégantes raillaient les différences de classe! −Les élégantes oublient vite les êtres qu'elles furent… Aujourd'hui, savent-elles faire autre chose que paraître? − Tu sais le 25 avril, c'est aussi la journée mondiale du paludisme! − Tu veux dire cette maladie qui n'existe plus…

Page 134: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

− Chez nous, non! Mais ce n'est pas si vieux, et elle peut revenir avec la misère… - Et encore ? -En 2009, 225 millions de personnes touchées dans le monde, 781 000 décès! Tout ça à cause d'une petite femelle moustique! − Nous les hommes, on ne pique pas! −Assez de moquerie… Avec toutes ces cochonneries que nous mettons dans nos champs, ces moustiques-là finiront peut-être par revenir… − Comme les coccinelles, les frelons asiatiques! − Assez de moquerie sur les chinois, les autres… Le Marais Poitevin a été le dernier touché par le paludisme en 1931, tu m'entends en 1931! − Tu veux dire que nous sommes les premiers responsables de ce qui arrive et de ce qui peut nous arriver… − Exactement, nous sommes tous responsables… Encore plus, ces élégantes du paraître, celles qui ne veulent plus voir la misère en face, celles qui fanfaronnent dans les cocktails mondains réservés aux gens de classe, celles qui… − Arrête, tu me donnes la nausée… La mélancolie ce n'est pas mon fort… Je préfère la beauté des fleurs, l'ancolie, l'élégante des jardins, solitaire ou regroupée, toute d'azur, de gueules, de parme ou d'or et qui me fait rêver… − Quand les hommes vivront d'amour… − Il n'y aura plus de misère…

Page 135: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

− Et commenceront les beaux jours… − Mais nous nous serons morts mon frère! – Il n’y aura plus de frontières… - A la semaine prochaine- A la semaine prochaine si je n'ai pas trop fâché les petits hommes de ces belles élégantes!»

LES MOTS-MAUX

Les mots sont impuissantsQuand ils sont mille ou cent...

Les mots sont bien plus fortsQuand ils viennent sans effort...

Et quand un mot s'endortQuand le silence est d'orC'est le plus beau des motsQui efface tes maux...

Page 136: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- XXII – Les humeurs de Wadek et de René reprennent…

Vendredi 15 h… Les premières fraises bien rouges, bien mûres ! je ne perdrai pas de temps pour les déguster… pas comme au temps des mal-lotis… On n’avait pas le droit d’y toucher… Sinon, raclée, tourlousine, volée ? C’était le temps des fraises du jardin, mais aussi le temps des fraises des bois… Et celles-là on n’y avait droit ! Raclée, tourlousine, volée, placard ? Et on n’en faisait pas un plat ! Pourquoi regretter aujourd’hui ce qui nous a forgés… Forgés pour ne plus en donner, forgés pour comprendre et pardonner le temps de la misère imposée… Claque, gifle, mornifle, tape, baffe , calotte, talmouse, taloche, tarte, torgnole, tourlousine ! On avait du vocabulaire ! Ah ! J’allais oublier, la fessée, la petite tapette, l’aller-retour, la claque, la bastonnade, les coups, la danse, la flopée, l’avoine, l’avoinée, la tournée, la torchée, la rouste, la plumée, la dégelée, la correction, la distribution, la frottée, la piquette, la roulée, la branle, la branlette, la déculottée, la rossée, la saucée, la valse ! Marqué à vie… Sans cicatrice… Sans remord…

Vous comprenez pourquoi, du temps de Covidon, les violences faites aux femmes et aux enfants ont repris de plus belle !

Vendredi 24 avril vingt vingt… Wadek a retrouvé Claudine… Catherine a retrouvé René… René a retrouvé l’esprit du Traversier…

Page 137: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

« Il y avait autant de monde que ça hier au Traversier ? J'espère qu'il y eu beaucoup de souvenirs égrainés afin de mettre du baume au cœur à tous ! Sont-ils déjà repartis ou bien restent-ils pour le week-end ? Continue d'écrire… Ne pourrais-tu pas faire comme si Wadek était encore au Traversier et partager tes pensées avec lui ?'C'est une idée non ? »

« Bonjour ! Nous sommes le 24 avril, le cinquième jour du mois de floréal, le jour du rossignol – Bonjour ! Moi je ne chante pas… Pour moi le 24 avril c’est la journée nationale de commémoration du génocide arménien ! – Tu fais ce que tu veux, mais écoute-le chanter l’hymne de la Liberté… - La Liberté des gens du Haut-Karabakh ? – Si tu veux ! Mais connais-tu les chants du rossignol ? – Tu m’prends pour un niais… Il chante, même aussi la nuit !- Roulades, trilles, crescendo flûtés, murmures, gloussements et brefs arrêts se succèdent rapidement de façon nuancée, limpide et variée – Arrête ton char, Ben Hur ! Te voilà reparti dans ton dictionnaire de mots qui veulent dire la même chose sans dire tout à fait la même chose… - Tu veux dire des synonymes ? – Des mots pareils quoi ? – Des mots adéquats, appropriés, ad hoc, justes, adaptés…

Page 138: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- Arrête ton char ! - Semblables, similaires, congruents, convenables, idoines, équivalents, doubles, égal… - Non égaux, j’arrive à te suivre ! Terminé, reviens à ton rossignol ! - Du point de vue purement mélodique, le rossignol a de sérieux émules qui l'égalent, voire le dépassent à ce titre : le merle noir, la rousserolle verderolle, la grive musicienne… - Et c’est reparti pour une cavalcade de mots ! – Une envolée serait plus adéquate ! La fauvette à tête noire et l' Hypolaïs polyglote… - Et alors ? -Alors soliste à la voix qui porte très loin, il a le don, le pouvoir d'impressionner vivement les hommes pendant ces heures propices au calme, à la détente et à la rêverie… Au confinement ! – Finement dit au con ! Il est encore plus invisible dés lors… Il gagne en mystère – Et boule de gomme, je connais mes lettres… - Son ramage contribue grandement à son prestige sans partage !- Si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le phénix des hôtes de ces bois ! Parlons-en des bois Monsieur Dubois ! Au Traversier, il se rétrécie de jour en jour… Les haies disparaissent… Pourquoi ? Pourquoi faire taire les oiseaux ? – Tu as raison…

Page 139: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- C’est en ces moments de confinement qu’en ville on réentend les oiseaux… Nos bosquets, nos haies hébergent et cachent ces musiciens virtuoses. La végétation basse et dense au-dessus d'un sol couvert de feuilles mortes et autres débris végétaux a leur prédilection. Ils y trouvent les insectes, les larves, les araignées et les œufs de fourmis qui constituent la base de leur régime alimentaire. – Et à la fin de l'été diverses baies qui leur procurent les réserves énergétiques pour la longue migration qui les conduit en Afrique tropicale pour y passer l'hiver ! – Tu veux que je te dise ? – Non, mais tu vas me le dire… - On va s’ennuyer tous les deux quand l’un de nous deux ne sera plus là… - Pourquoi ? - Tes mots sont simples et francs… Tes mots sont sincères et beaux… - Et les tiens peut être un peu savants, mais on apprend toujours quelque chose en les partageant… - Allez à demain ! Tu n’oublies pas dimanche, on mange ensemble, on se balade ensemble… - On se balade en ballades, j’ai compris ta chanson… A demain et pour me faire plaisir chante moi ta ballade aux oiseaux… Tu sais celle qui dit que mettre une fleur dans un pot c’est comme mettre un oiseau en cage… »

Page 140: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

L’OISEAU, LA FLEUR, LA LIBERTE

Mettre une fleur dans un pot, c’est comme mettre un oiseau en cage !Et que devient la cage si tu ouvres sa porte ?Et que devient l’oiseau ?Et que devient le pot ?Et que devient la fleur ?Dans les champs y’a des pots ?Dans les champs y’a des fleurs ?Dans les bois y’a des pots ?Dans les bois y’a des fleurs ?Dans les eaux y’a des pots ?Dans les eaux y’a des fleurs ?As-tu vu de la neige ?Connais-tu sa couleur ?Tu as vu sa blancheur,Et ces fleurs qui la percentCes tout blancs perce-neige !Tu as vu la colombe ?Connais-tu sa couleur ?Et son vol pour la PaixPour notre Liberté !

Page 141: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Pas de cage pour l’oiseau,Pas de pot pour la fleur,Qu’une envie de bonheur !Laisse fleurir ton pommier,Laisse l’abeille butiner,Laisse l’oiseau picorer,Aimer c’est partager…

Page 142: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

XXIII – Ils ont cassé et veulent casser encore plus notre école…

Samedi 16h30… Quand je dis à mes arrière-arrières petits-enfants que quand j’avais leur âge, à cette heure, les samedis, je sortais tout juste de l’école du Pont de Muire ? 5 jours de classe ? Les lundis, mardis, mercredis, vendredis de 8h30 à 11h30 et de 13h30 à 18 h et le samedi de 8h30 à 11h 30 et de 13h30 à 16h30 ? Il n’y a que les samedis que Subito ne faisait pas études surveillées… C’était un autre temps… Et en plus on avait des devoirs… Et moins de vacances ! Mais on adorait l’école, l’école de la République, celle où on est tous pareils… Surtout nous les enfants des mal-lotis ! Comme au temps de Covidon !

Samedi 25 avril vingt vingt… 17 h Partage de crêpes chez Wadek… Nutella, sucre, beurre salé, nature… L’esprit du Traversier… J’imagine la suite, comme au bon vieux temps…

«Bonjour! Nous sommes le 25 avril, le jour de l'ancolie˗ Bonjour! Le jour de la mélancolie, n'importe quoi! ˗ Tu es sourd ou tu fais semblant d'être sourd? Le jour de l'ancolie, l'élégante des jardins… - Arrête ton char ben Hur… Tu m’l’a déjà faite ya deux jours… Parlons plutôt de l’école, celle qui nous a faits, celle que l’on aimait… - Et qui s’envole dans un monde de plus en plus mondialiste

Page 143: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– Et de fric ! - C'était le temps des tableaux noirs, des craies qui grincent, des cours de morale et du certificat d'étude primaire… – Un examen ô combien important à l'époque… Et je l’ai eu ! Pas toi j’suis sûr… T’as eu ton bac, t’as été maître d’école mais t’as même pas passé ton CEP ? – Pas de pot… C’était en 1960 J’étais en 4ème moderne au Lycée Roosevelt, le collège rouge, là où a été signé la reddition allemande le 7 mai 1945. J’étais retourné exceptionnellement le samedi après-midi dans la classe de Subito pour le préparer… À cette époque, on n’avait déjà plus cours le samedi après-midi au lycée… Alors, mes parents qui ne savaient pas ce que c’était que le bac ou le BEPC voulaient que j’obtienne le certificat… - De bonne conduite quoi ? – Si tu veux, mais ça me permettait d’aller une journée gratuite au bord de la mer… C’était bien l’école d’autrefois… - T’as raison ! On ne traînait pas les rues comme aujourd’hui, avec des mains en forme de téléphone dès l’âge de deux ans… - L'école se terminait à 14 ans et il y avait deux classes dans chaque école : CP-CE1-CE2 et CM1-CM2- Certificat d'étude 1 et certificat d'étude 2 ! – C’était le temps où not’ maître transmettait son savoir aux élèves de cours moyens jusqu'au certificat d'étude. Nous étions 36 dans notre classe. Monsieur Goury était un homme de caractère... Nous avions le choix entre rigueur, rigueur et rigueur ! C’état l’époque où il n’y avait pas beaucoup de maîtresses !

Page 144: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- Dur, dur pour certains ? – Il était sévère, mais tous les mecs qu'il présentait au certificat revenaient avec. Aucun échec !- Et tu te souviens de la coopérative alimentée par la vente de gâteaux qui permettait aux diplômés de 14 ans d'effectuer un voyage de quelques jours au Tréport… - Le pays de Trognon, le marchand de chocolat ? – Pas si trognon que ça ! Parlons plutôt de notre école, celle qui nous a faits citoyens… - Et nos maîtres qui nous entraînaient aux sports pendant la récréation. – A l’éducation physique… le sport c’était pas encore du fric ! - Et nous sortions de classe quelquefois pas avant 18 h 15 – Après les études surveillées, les punitions… - Sauf le samedi 17 heures parfois !- L'enseignement jusqu'au certificat d'étude était axé sur le calcul, l'arithmétique et beaucoup de français : orthographe, grammaire, conjugaisons, dictées, rédactions… - Et bien sûr, les leçons de chose, l'histoire, la géographie… racontent ces anciens élèves. – Tu sais, le règlement de 1887 fixe la durée des classes dans les écoles élémentaires à trois heures le matin, trois heures l’après-midi sur cinq jours,- Soit trente heures par semaine ! – Et on n’est pas mort … - C’est Edgar Faure, qui a zupprimé en 69 les cours du zamedi !

Page 145: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– Je sais, j’étais déjà directeur d’école et ‘c’était dans la commune de mon premier poste, à Ville en Tardenois, qu’un soir d’élections législatives, ils avaient évoqué cette réforme !- Et tu leur avais dit quelque chose ? – Non ! J’avais quand-même posé une question à Jean Taittinger, le député du coin, pour savoir si juridiquement l’intervention de la CEE au sujet des incidences de 68 était recevable… - Et que t’avait-il répondu ? – Que ce n’était pas de sa compétence… - Et alors ? – Il est devenu le premier garde des sceaux de Pompidou ! – Et alors ? – Edgar zupprimera les clases du zamedi après-midi à la grande rentrée 69 ! - Quand on voit les parents qui se plaignent aujourd’hui pour les quelques heures de classe que vont être obligés de faire leurs enfants durant les grandes grandes vacances de Cofidon ! – Et quand le jeudi est devenu mercredi ? - En 1972, j’étais prof de gym au Collège Paul Bert à Epernay…- Et dire qu’aujourd’hui, ils n’arrivent même pas à suivre le rythme de quatre jours ! – Tu te souviens ? La cloche a sonné… Michel et André sont assis côte à côte… Ils ouvrent leur cartable et déposent sur le pupitre l'ardoise, le porte-plume et le crayon…. En cette rentrée des classes de septembre 1969, Daniel brandit fièrement un Bic ! – Une révolution ? – A la conne bandite !

Page 146: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– T’as raison 68 n’a pas fait que du bien… Les élèves découvrent les mathématiques modernes et la notation par lettres remplace le barème des chiffres. Le président de la République Georges Pompidou, élu le 16 juin, a profité des vacances pour inventer le week-end scolaire. Le 9 août, un arrêté du ministre de l'éducation, Olivier Guichard, a supprimé les cours le samedi après midi. La durée hebdomadaire de la scolarité dans les écoles élémentaires et maternelles est fixée à vingt-sept heures, au lieu de trente ! – Et alors ? - Trois ans plus tard, en 1972, le même Olivier Guichard prend un arrêté qui déplace la pause de milieu de semaine du jeudi au mercredi. Logiquement, il s'agit alors de rééquilibrer les jours de travail à l'école. – 30, 27, et puis 24 avec la suppression du samedi ! Bientôt plus rien… Comme aujourd’hui… D’ici peu qu’on nous ponde une note comme quoi malgré Covidon, les gamins ont appris sans aller à l’école !– Allez ! Il est temps de nous quitter pour aujourd’hui… On rephilosophera demain.. – A demain on reparlera d’école… Mais au fait tu peux me le redire ton acrostiche en alexandrins de 2011… Tu y parlais tellement bien de l’école… - On prenait le temps d’apprécier le temps… - Aujourd’hui on n’a plus le temps de rien et quand on a le temps comme aujourd’hui, grâce à Covidon, on perd son temps et on ne sait plus quoi faire pour tuer le temps ! »

Page 147: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

2011

Demain s’écrit toujours, s’il s’écrit d’espérance,Etoilant de soleils nos saisons de souffrances,Une à une ses lettres déclinent leur préférence,X, Y, Z, enfin, ses mots de tolérance…

Magie du mot, du verbe, la soif de VéritéIgnore l’infamie d’un monde sans charité,Lire, écrire n’est-il pas la seule priorité ?

Où le livre se lit, l’Enfant construit sa voie,Notre Enfant se fait Homme, fait entendre sa voix…Z, X, Y,…, B, A, l’envers vaut bien l’endroit,Eduquer un Devoir, pouvoir apprendre un Droit ?

Page 148: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

XXIV – Rien ne change sauf le temps ! Avoir ou Être ?

Dimanche 16h30… Quand je pense à mon grand-père et à ma grand-mère des Mesneux, leurs phrases emblématiques résonnent et raisonnent encore à ma mémoire… Elles avaient le sens de l’image qu’elles provoquaient en nous… Mon grand-père pétait ? « Encore cent sous que les boches n’auront pas ! » Ma grand-mère allait au fond du jardin pour faire ses besoins : « Je vais téléphoner ! » Leur maison n’avait ni eau ni électricité ! Après la famille Duraton, ils écoutaient les informations et souvent cette phrase revenait : « A force de péter plus haut que leur cul, ils vont se faire un trou dans le dos ! » Imagé non ? Mais pas besoin de dessin on comprenait de suite…

C’était une autre époque… Le vieux Larousse d’avant la guerre nous servait de référence… Sens des mots, orthographe, syntaxe, grammaire, étymologie ? Allez-vous en servir aujourd’hui ? C’est trop gros, et vous êtes obligés de faire l’effort de vous référer à l’alphabet ! Mais au fait le connaissez-vous ? C’est comme le Bottin ou l’annuaire téléphonique, sauriez-vous encore vous en servir ? Nous sommes devenus des robots et les robots sont devenus des hommes ! Et des femmes ! Pour le bien de qui ? Des hommes et des femmes, ça se saurait… Des robots ça se saurait… Toujours pareil, toujours celles et ceux qui profitent du travail des autres ?

Page 149: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Pas étonnant que robot, soit dérivé du mot russe Работы qui se prononce robot’ qui veut dire travail ou du mot tchèque robota qui veut dire corvée !!! Vous avez tout compris… Rien ne change sauf le temps… Comme au temps de Covidon… Les confinés que nous étions devions nous exécuter aux ordres des chefs… Comme des robots !

Dimanche 26 avril vingt vingt… On attend l’orage… Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie… Il n’y a plus beaucoup de Rodrigue qui ont du cœur ! Hélas… Et puis Danielle une amie écolo, une femme d’action : « Bonjour ! Depuis le confinement j'ai décidé d'écrire mes mémoires : j'en suis au bac, mais les souvenirs de l'école primaire avec ma mère institutrice que j'appelais madame sont très vivants ! »

Et puis Claude, que j’accompagne pour écrire ses mémoires : « L’école était assuré par un couple d’enseignants : la dame maitresse pour les petits, de 5 ou 6 ans à 11 ans, pas de maternelle ! Le maître de 11ans à 14 ans ! Je dois dire qu’ils me restent d’excellents souvenirs malgré quelques coups de règle et les punitions ! Éducation civique, lecture, connaissance du monde ! Je n’étais pas bon en calcul mais en géo j’étais le premier ! Certificat d’études à 14 ans ! C’était en juin 1963 avec comme préalable le sport que l’on pratiquait au Poiroux avec Pierre Oliva, un ami aujourd’hui !

Page 150: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Nous y allions à vélo… Cinq kilomètres ? En début d’après midi pour faire la digestion ! Retour vers 17h avec … avec, avant de rentrer à la maison l’étude pendant une heure sauf punitions… Et ensuite re vélo et re cinq kilomètres pour rentrer… C’était mai/juin 1963… Mais u bout ? Juin 63, le certificat d’éludes ! »,

Comme c’est drôle et émouvant à la fois… Nos meilleurs souvenirs nous les devons à l’école de la République… Puissent les enfants du temps de Covidon avoir les mêmes souvenirs !

Comme ces souvenirs que nous partagions avec Wadek… Aujourd’hui nous nous serions dits : « Bonjour ! – Bonjour ! Aujourd’hui 26 avril c’est le 117ème jour de l’année du calendrier grégorien, le 7ème jour du mois de floréal dans le calendrier républicain français, le jour du muguet ! – Ah bon ? Où tu as été pêché ça ? Ce n’est pas le premier mai ? – Et c’est pourtant la vérité ! – Nous on s’en fou… On ira en cueillir au bois de la Brunetière… Premier mai ou pas ça porte-bonheur ! – Bonheur pour qui ? – D’abord pour nous… Ça nous fait marcher et puis c’est joli de voir la vraie nature encore fleurie… - Mais t’oublies pas ? – Quoi encore ?

Page 151: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– Tu n-en cueilles pas plus qu’une poignée… - Et pourquoi ? - Les fleurs sauvages du premier mai sont à cueillir avec modération. – Avec qui ? – Avec moi si tu veux ! Sais-tu que la tradition remonte à la Renaissance ? Charles IX avait pris l’habitude d’offrir un brin à chacune des dames composant sa cour ! – Et alors, on n’a pas fait la Révolution ? – Mais si, mais si ! C’est bien plus tard que le calendrier républicain qu’il sera associé comme emblème à la fête du travail… - Et alors ? Bien avant le lac, les fleurs sauvages fleurissaient d’argent et d’azur tous les sous-bois nichés sur les rives du Graon et du Fossé Chalon. Le lac en a noyé des millions et des millions. Aujourd'hui elles fleurissent encore un peu partout, mais en bien moins grand nombre ! Le muguet a pratiquement disparu mais les sous-bois regorgent de jacinthes sauvages aux clochettes d’azur comme le faux muguet, le muguet des pauvres ou sceau de Salomon aux clochettes d’opaline… - Ô la la ! Monsieur se fait historien ! – Et alors ? Je n’ai pas le droit de ne pas avoir comme toi de culture ? – Bon, tu as raison, l’important c’est toujours d’apprendre de l’autre et tu m’apprends tous les jours la modestie, la simplicité…

Page 152: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

– Comme toi tu m’apprends à être moi-même… - Bon ! Fleurs à cueillir avec modération… N’oubliez pas ! En ces temps de confinement à moins d’un kilomètre de chez toi ! Et la cueillette quotidienne n’est autorisée que pour une quantité de spécimens que peut contenir la main d’un adulte ! – Tu m’en diras tant ! A demain si je ne me suis pas perdu dans le bois ! Une tit’ poésie pour terminer… - Bin ! Oui ! Mais elle n’est pas petite mais elle est belle… C’est Jacqueline qui me l’a envoyée… Une chanson d’Yves Duteil… A demain… »

Avoir ou ÊtreLoin des vieux livres de grammaire,

Écoutez comment un beau soir,Ma mère m'enseigna les mystèresDu verbe être et du verbe avoir.Parmi mes meilleurs auxiliaires,

Il est deux verbes originaux.Avoir et Être étaient deux frèresQue j'ai connus dès le berceau.Bien qu'opposés de caractère,On pouvait les croire jumeaux,Tant leur histoire est singulière.

Mais ces deux frères étaient rivaux.Ce qu'Avoir aurait voulu êtreÊtre voulait toujours l'avoir.

Page 153: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

À ne vouloir ni dieu ni maître,Le verbe Être s'est fait avoir.

Son frère Avoir était en banqueEt faisait un grand numéro,

Alors qu'Être, toujours en manque.Souffrait beaucoup dans son ego.Pendant qu'Être apprenait à lire

Et faisait ses humanités,De son côté sans rien lui direAvoir apprenait à compter.Et il amassait des fortunes

En avoirs, en liquidités,Pendant qu'Être, un peu dans la lune

S'était laissé déposséder.Avoir était ostentatoire

Lorsqu'il se montrait généreux,Être en revanche, et c'est notoire,Est bien souvent présomptueux.Avoir voyage en classe Affaires.

Il met tous ses titres à l'abri.Alors qu'Être est plus débonnaire,

Il ne gardera rien pour lui.Sa richesse est tout intérieure,Ce sont les choses de l'esprit.

Le verbe Être est tout en pudeur,

Page 154: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et sa noblesse est à ce prix.Un jour à force de chimèresPour parvenir à un accord,

Entre verbes ça peut se faire,Ils conjuguèrent leurs efforts.Et pour ne pas perdre la face

Au milieu des mots rassemblés,Ils se sont répartis les tâches

Pour enfin se réconcilier.Le verbe Avoir a besoin d'Être

Parce qu'être, c'est exister.Le verbe Être a besoin d'avoirsPour enrichir ses bons côtés.Et de palabres interminables

En arguties alambiquées,Nos deux frères inséparables

Ont pu être et avoir été.Oublie ton passé, qu`il soit simple ou composé,

Participe à ton Présent pour que ton Futur soit Plus que Parfait.....

Page 155: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

XXV – La fable éclaire nos pensées…

Lundi 10h… Des grandes attentes, des grands espoirs de changement, des révolutions, j’en ai vécus tout au long de ma vie… Mais jamais pour moi l’enfant des mal-lotis… Comme ce n’est pas drôle ! Pourquoi ? Pour qui ? Si j’avais la réponse, je la partagerais aujourd’hui… Comme Esope, comme Phèdre, comme La Fontaine j’aime l’esprit des fables… J’aime leurs morales toujours pleines d’humanité et de bon sens… J’aime ! Et si Subito avait raison de nous en faire apprendre plus d’une dizaine à l’année ! Combien de personnes pensent aujourd’hui qu’il n’y a pas un seul écolier qui en connaisse une seule ? J’ose espérer le contraire ? Et mieux encore ! J’ai vu, j’ai lu, j’ai encouragé des enfants à en créer une, deux, et trois… Ne sont-elles pas formidables celles-là ?

C’était en deux mil douze, à l’école publique de Querry Pigeon… Que dire de mieux que ces mots de Julie FINET, Directrice de l’Ecole Emilien Charrier de Querry-Pigeon

« La poésie, c'est un regard frais sur la vie, et ce regard est propre à l'enfant. Les fables de ce recueil, écrites en collaboration avec Monsieur René Dubois, révèlent une réflexion toute enfantine sur la nature et reflètent l'approche écologique des projets menés à l'école.

Page 156: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Au cours des quatre séances menées par le poète, les élèves ont pu apprendre à affiner leur pensée, à préciser leur vocabulaire et comprendre l'importance de la musicalité d'un texte. Voici donc les fables des élèves de l'école Emilien Charrier, des classes de CE2, CM1 et CM2. »

Faites confiance aux enfants, dessinez avec euxLa trompe de l’éléphant… N’oubliez pas la queue !

Lisez relisez la fable d’EvaEVA

LE PÊCHEUR & L’ALGUE

SES ECRITS BRUTSOn est en août dans l’Océan Atlantique.Un pêcheur est sur son bateau espérant une priseTout à coup quelque chose se prend dans la canne à pêche.il la remonte et il voit une algue à la place d’un poisson.Le pêcheur est déçu il dit : « beurq une algue Je vais la reposer dans l’eau ! »Trois heures plus tard le pêcheur est toujours bredouilleIl se dit : j’aurais mieux fait de prendre l’algue que j’avais pêchéeMORALEIl vaut mieux prendre que de ne pas prendre

Page 157: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

AVEC MES SUGGESTIONSAu mois d’août, un bateau, l’Océan, l’Atlantique,Un pêcheur et sa ligne comme une longue trique Espérant une prise d’un des plus poissons…Tout à coup quelque chose se prend à l’hameçon…Le marin la remonte :: « Mais quel est ce démon? »Ce n’est rien qu’un varech, qu’une algue, qu’un goémon !Le pêcheur est déçu : « Beurq ! Ce n’est pas bien bon. Je vais la rejeter dans l’eau, dans son bouillon!»Quelques heures plus tard l’homme est toujours bredouille« Je n’ai rien pris du tout, comment je me débrouille ?J’aurais dû garder l’algue pour faire ma ratatouille ! »

MORALITEIl vaut mieux conserver un petit tout de rienQue d’attendre à jamais le plus gros des gros biens…Et celle d’Enzo

ENZOLE RENARD & LES CHASSEURS

SES ECRITS BRUTSC’était dans la forêt de Talmont, un matin d’automneUn renard affamé cherchait à mangerTout à coup ‘Boum’ ! Les chasseurs sont là !« Je dois m’enfuir ! »Les chasseurs l’ont attrappé, l’ont mis dans le camion.

Page 158: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Ils l’ont mis dans une cageIl est resté dans la prison pendant deux joursMais ils lui ont dit sept jours.Pendant ces deux jours, il a trouvé une idée ! Il s’est échappé et il a pris de la nourritureEt il est rentré chez lui….

AVEC MES SUGGESTIONSC’était matin d’automne en forêt de TalmontUn renard affamé cherchait à tout mangerTout à coup : Boum’! Boum ! Boum !: « Des chasseurs enragés ?Comment dois-je m’enfuir, éviter ces démons ?»Les braconniers l’attrapent, le jettent dans le camion,Puis le mettent dans une cage comme dans une prison !Le rusé est resté ici pendant deux joursMais ils avaient dit sept comme ils disent toujours….Alors pendant ce temps, il lui vint une idée…, Puis il s’est échappé, a pris de quoi manger…Il est rentré chez lui, tout à fait libéré !

MORALITE« Ne tue pas les renards, chasseur écoute-moi…Si tu tues les goupils qui chassera les rats ? »

Page 159: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et le thème était imposé ! Les animaux auxiliaires des jardiniers ? Peut-être que si ces enfants avaient été un peu plus écoutés, il n’y aurait pas eu de Covidon !

Et puis écoutons nos grands Hommes « La fable est la sœur aînée de l’Histoire » VOLTAIRE« Une fable est un pont qui conduit à la vérité » Antoine-Isaac Sylvestre de SACY« Lorsqu’on fait une fable, il est avant tout préférable d’avoir quelque chose à y raconter ! » Francis BLANCHE« Le vrai seul est beau, le vrai seul est aimable, il doit régner partout et même dans la fable »N. BOILEAU« Les siècles où l’on a nié le plus de vérités, sont ceux où l’on a rêvé le plus de fables » Proverbe chinois

Page 160: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

XXV – Paul Fort, mon père poète…

Mardi, 13 h… Je fais ma balade quotidienne entre deux saucées ! Les grenouilles coassent dans le petit étang de la Jolterie… j’en ris

LE GRAND-PERE JARDINIER, LA GRENOUILLE, ET LE PETIT ENFANT

C’était au mois de mai, dans un très grand jardin.Un jeune enfant chantait sa joie des lendemainsPour son Pépé René, le poète, quand soudainUn cri sorti de l’eau, un « RRRROUAH » anodin,Fait tressaillir le jeune, comme un petit gredin !« Quel est cet animal sorti de nulle partQui casse mon silence et qui me désempare ?- Ce n’est qu’une grenouille qui coasse pour Toi,Elle aime ma présence, elle sait tout de Moi.Tu sais quand je suis seul, je lui dis mes émois,Elle me répond de même, en distillant ses « RRRRROUAH »,En échangeant nos « RRRROUAH », on comprend nos patois !- Apprends-moi à chanter, tous les mots qu’elle emploie- Elle n’en connaît qu’un seul, mais le dit chaque foisD’une façon si belle que chacun de ses « RRRROUAH »Sonne au cœur de la Terre, sa joie, son désarroi…Tu écoutes, tu essaies, tu dis comme tu perçois - « OUAH !, ROUA, ROI, RROI » - c’est déjà mieux comme ça

Page 161: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

- « RRRRRRRROUAH, RRRRRROUAH, RRRRRROUAH », l’enfant roule sa voixEt du fond de la mare, un « RRRRRROUAH » lui répondEnsoleillant les yeux du Papy plein de joie :« Non, ce n’est pas l’écho qui résonne du pont,Mais la dame Rainette qui te parle d’Amour…Ecoute son message, parle sa langue d’anoure…

MORALITEEchangez vos bonheurs, vos plaisirs de NatureNos vies ne valent rien sans le chant du futur »…

C’est une histoire vraie… Camille était venu quelques jours en vacances au Traversier… Il est reparti enchanté ? Il savait parler, coasser…

Et tout cet amour de la poésie, je le dois à mon Maître Florentin, Subito ! En 1952, à 6 ans au CP je ne comprenais pourquoi. Il me fallait apprendre le Bonheur, un poème de Paul Fort…Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite.Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.Si tu veux le rattraper, Cours-y vite, cours-y vite.

Page 162: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Si tu veux le rattraper, Cours-y vite. Il va filer.Dans l’ache et le serpolet, Cours-y vite, cours-y vite.Dans l’ache et le serpolet, Cours-y vite. Il va filer.Sur les cornes du bélier, Cours-y vite, cours-y vite.Sur les cornes du bélier, Cours-y vite. Il va filer.Sur le flot du sourcelet, Cours-y vite, cours-y vite.Sur le flot du sourcelet, Cours-y vite. Il va filer.De pommier en cerisier,Cours-y vite, cours-y vite.De pommier en cerisier, Cours-y vite. Il va filer.Saute par-dessus la haie, Cours-y vite, cours-y vite.Saute par-dessus la haie, Cours-y vite. Il a filé!

J’ai compris pourquoi, deux ans plus tard ?

Page 163: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et toute ma vie j’ai compris la magie de la poésie… Pourquoi ? Paul Fort était rémois, j‘étais tinqueusois ! Et Subito de nous dire qu’il était né 4, rue Caqué, à deux pas du Cirque, et qu’il avait passé son enfance, à l’angle de la rue du clou dans le fer et de la place Myron-Herrick, à deux pas du Grand Théâtre ! Et moi plus tard, dès la 6ème, à me gargariser et à me remémorer, les poèmes de Paul Fort, fort de l’avoir rencontré, à 8 ans, à la bibliothèque Carnégie, où Subito nous avait entraînés pour voir une exposition consacrée au Prince des Poètes qui allait graver mon for intérieur de sa musique des mots !

Et de balades en ballades, je me souviens avoir interprété et gagné en 1958, le concours de la foire exposition de Reims, à deux pas de la maison natale de Paul Fort !

Ils ont tué mon arbre, Ils ont croqué son fruitJ’ai semé, j’ai biné,J’ai greffé, j’ai taillé,La graine a su germer,Le germe s’est envolé ;J’ai greffé son envolL’arbre s’est envolé…Il a fleuri d’envieEt de la fleur au fruitIl a créé la vie…

Page 164: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Ils ont volé mon fruit,Ils ont volé mon âme,J’aurais voulu qu’il tombeEt féconde ma terre ;Ils ont croqué mon fruit,Puis ont vendu mon arbre,Ses branches, ses racines,Ma terre et nos espoirs, Ils sont vendeurs infâmes…Ils ont tu de silenceLe père de ce verger,Pour mieux vendre son arbre,Son âme et son passé…Savent-ils seulement Que le silence ment ?Savent-ils que sans fruitPas de graines de vie ?Quel autre jardinier,Demain, ils vont nier ?Quel messager zéléGuidera leur pensée ?Toi, qui n’aime pas l’HommeMon arbre est ton pensum…Toi, qui rêve de RespectMon arbre fleurit de Paix….

Page 165: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et puis comment ne pas penser à Wadek, parti presque seul, au temps de Covidon… Pas de corbillard, pas de cheval blanc, pas de chanson de Georges Brassens, cette chanson de 1952, que nous chantions quand on voyait partir un des nôtres vers le cimetière de Tinqueux Vuillage…

Le p'tit ch'val dans le mauvais tempsQu'il avait donc du courage!C'était un petit cheval blancTous derrière, tous derrièreC'était un petit cheval blancTous derrière et lui devant!Il n'y avait jamais d' beau tempsDans ce pauvre paysage!Il n'y avait jamais d' printempsNi derrière, ni derrière,Il n'y avait jamais d' printempsNi derrière ni devant!Mais toujours il était contentMenant les gars du villageA travers la pluie noire des champsTous derrière, tous derrièreA travers la pluie noire des champsTous derrière et lui devant!Sa voiture allait poursuivant

Page 166: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Sa bell' petit' queue sauvageC'est alors qu'il était contentTous derrière, tous derrièreC'est alors qu'il était contentTous derrière et lui devant!Mais un jour dans le mauvais temps,Un jour qu'il était sageIl est mort par un éclair blancTous derrière, tous derrièreIl est mort par un éclair blancTous derrière et lui devant!Il est mort sans voir le beau tempsQu'il avait donc du courage!Il est mort sans voir le printempsNi derrière, ni derrièreIl est mort sans voir le printempsNi derrière, ni devant!

Le 'Prince des Poètes ? La Ronde, son œuvre majeure connue à travers le monde comme le message de l’amitié mondiale…

Naître, paraître au premier jour,Naître pour Être Enfant d’Amour…Tu cries l’Amour, tu cries la VieTu cries l’envie d’Humanité…

Page 167: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Parler des mains, parler sans voix,Chanter demain, tracer la voie…Tu dis l’Amour, tu dis la VieTu dis l’envie d’Humanité…

Peindre un sourire, peindre l’enfance,Penser, Ecrire, sans ses souffrances…Ecris l’Amour, écris la Vie,Ecris l’envie d’Humanité…

Croquer la pomme, tout faire, tout boire,Enfanter l’Homme, créer l’espoir…Vivez l’Amour, vivez la Vie,Vivez l’envie d’Humanité…

Construire son nid, bâtir son toit, Ouvrir sa porte à l’Autre, Toi…J’envie l’amour, j’envie la Vie,J’envie l’envie d’Humanité…

Laisse les ringards, les princes consorts,Ils n’ont d’égards que pour leur sort…Ils fuient l’Amour, ils fuient la Vie,Ils fuient l’envie d’Humanité…Ils nient l’Amour, ils nient la vie,

Page 168: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Ils nient l’envie d’humanité…

Et prie l’Amour, Et prie la VieEt prie l’envie d’Humanité…

Si toutes les filles du monde voulaient s'donner la main, tout autour de la mer elles pourraient faire une ronde.

L'amour est le seul rêve qui ne se rêve pas.

Il n'est qu'une espérance. Elle revient d'exil.

Hélas! rien d'éternel sinon l'éternité.

Page 169: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

XXVI – On peut tous se prendre un râteau dans le gueule !

Mercredi, 19 h… Je dîne…La journée a été longue… Confiné dans sa maison ? Pas de balade, pas de ballade ? Un temps à ne pas mettre un pépé dehors… Et comme à la télé, on vous montre les mêmes images qu’on entend à la radio, « vous tournez en rond, comme une merde dans un pot de chambre ! » Encore une expression de mémé Juliette, que tout le monde comprendra ou fera semblant de ne pas comprendre… Advienne qui pourra ! Le temps n’était pas au beau, et quand le temps n’est pas au beau on tourne en rond dans sa cabane comme un lion en cage, comme du temps des mal lotis, comme du temps de Covidon !

Mercredi 29 avril vingt vingt... Le 10e jour du mois de floréal, le jour du râteau ? Là encore, j’allais vivre une journée mi poète, mi pouet-pouet ! Un jour pour le râteau ? Rien d’autre à inventer ? Râteau de fenaison; râteau de jardinier; manier, passer le râteau; peigner au râteau; pelle et râteau ? Au fait la fenaison vous savez ce que ce mot veut dire ? « Les jeux de mots tôt le matin valent les jeux de mots tard le soir ! » Encore une de mémé Juliette, qui aussitôt sa blague à cent sous enchérissait par une autre image… « Va te mettre un coup de râteau, tes épis poussent dans tous les sens ! » Et j’allais me peigner pour ne pas déplaire à ma mémé ! Aujourd’hui, je me dis, qu’un langage imagé, vaut mieux qu’un silence contraint !

Page 170: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Et puis vous vous rappelez du râteau à cheval, du râteau tracté, du râteau mécanique ? C’était le charron du coin qui les fabriquait! Ah oui ? Charron vous ne savez plus ce qu’il faisait ! Ah oui ? Tous les mots de la famille de char prennent deux r sauf char et chariot ! Ah oui ? Le râteau du paysan servait à ramasser le foin et à former les andains ! Ah oui ? Vous ne savez plus faire le foin ? Et que dire des andains ? « Arrête de faite ton foin René, on n’est pas chez les riches ici ! » Et mémé de m’énumérer tous les râteaux de la terre… Celui de sa montre, une partie de roue dentée qui commande le mouvement ! Celui de sa comtoise qui sert à avancer ou retarder la marche du balancier ! Celui de son frère marin qui garnit le réas pour le passage des cordages ! Cette pièce métallique qui garnit sa serrure ? Que des râteaux, dont on a oublié l’existence aujourd’hui !

Ah ! J’allais oublier… Le peigne à recouvrement mobile ; équipé de grosses broches rondes employé pour le montage des chaînes ? Sans oublier de ne pas savoir mettre en râteau ses billes, ou d’avancer son bateau en râteau dans le port ! Et le râteau de Subito ? Cette pièce de l’imprimerie Freinet qui servait à presser le papier contre la pierre encrée ! La râcle pas la râclée, non ! La râcle ! Que de mots inconnus, pour des têtes sans maux ! Que des maux de têtes inconnus pour des mots ! « Les jeux de mots tôt le matin valent les jeux de mots tard le soir ! »

Page 171: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Ah ! J’allais oublier… Le râteau du croupier, le râteau du saulnier… Tous ces mots ne manquent pas de sel ! Lui ne poussait pas de jetons, vers les faux-jetons pour ramener à lui les biftons !

Ah ! J’allais oublier les râteaux de Germinal de Zola qui se remirent à fouiller le charbon dans les fourneaux pour remuer les matières en fusion !

Sans oublier de se prendre un râteau ? La première, une métaphore sur l'image burlesque de celui qui, dans un jardin, marche sur le peigne d'un râteau, ce qui le soulève et amène malencontreusement le manche de l'outil à lui frapper la gueule ! CQFD ! Ce qu’il faut démontrer ! La seconde, une situation tout à la fois ridicule et douloureuse que vous ressentez lors d'un échec brutal ! Ça me fait penser aux élections, et à celles et ceux qui perdent, sûrs de leur victoire avant même d’être élus ! « Arrête de te trémousser, de frimer devant ta dulcinée ! Tu vas te prendre un râteau, tu vas la rater ! Arrête de pleurer, d'avoir le bourdon, de voir la vie en noir. Tu t'es pris un râteau, mais bon !

Mémé avait raison ! Elle avait des lettres, du vocabulaire, un peu coloré parfois, mais on la comprenait…

Et puis pour vous pardonner un peu de poésie…La première de Baudelaire, le poète maudit, le poète des mots dits…

Page 172: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

L'ennemi

Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils ; Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage, Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

Voilà que j'ai touché l'automne des idées, Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées, Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?

- Ô douleur ! Ô douleur ! Le temps mange la vie, Et l'obscur ennemi qui nous ronge le cœur Du sang que nous perdons croît et se fortifie ! Poèmes de Charles Baudelaire

La seconde de bibi… Pas Bibi Fricotin ! Pas les Pieds Nickelés, non ! Bibi ; moi… Sinon vous allez faire Tintin… On aura tout vu avec un seul mot, le mot râteau… Soyez philosophe, comme dame salamandre ! Au fait vous savez qui elle est ?

Page 173: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

La salamandre et le pyromane tatoué

C’était un soir d’été, sous un ciel tout d’azur,Le jour se prolongeait d’un éclatant soleil ;Un pauvre homme tatoué dans sa triste masure,Buvait sans avoir soif, pour ignorer la veille…A l’ombre d’un nénuphar, dans sa mare, sans mesure,Une salamandre d’or buvait, quelle merveille !,La douce fraîcheur de l’eau, le sang de la Nature…Que faire de ce temps ? : « vider quelques bouteilles,Rouges du sang des dieux », disait la créature ;« L’eau est triste à mourir, le vin est mon conseil ! ».Sur son bras, sur son torse, comme une signature,Un long dragon crachant, le grand feu de sa treille.La pauvre vulcanale jurait à l’imposture,: «Je ne suis pas un monstre, cette peinture m’effraye ».Sur ces mots, l’homme hirsute embrase sa pâture,En allumant le feu sous un tas de broussailles !Le temps n’existe plus, l’incendie s’aventureDans toute la contrée, les flammes vous assaillent.Tout le monde crie « à l’eau », et pour taire son parjure,L’incendiaire fait le sot, en menant la bataille.Trop tard, le champ est nu, la maison sans toiture,Seule sur son nénuphar, la salamandre baille: « Tu t’es moqué de moi, ton passé te torture,

Page 174: gfol1.laplumeboissieroise.comgfol1.laplumeboissieroise.com/download/1946-2046_w… · Web viewVendredi 10 avril vingt vingt… Le mal est parti, plus de mal au genou, reste à m’occuper

Sache que sous ton image, se cache la grisaille. »

MORALITEL’eau, la source de la vie, Protège-la sans envie…