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DOSSIER DE PRESSE Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris Exposition réalisée avec la participation exceptionnelle de l’INHA et le concours de la Bibliothèque Nationale de France

Goya Graveur DP

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Goya Graveur DP

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DOSSIER DE PRESSE

Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Exposition réalisée avec la participation exceptionnelle de l’INHA et le concours de la Bibliothèque Nationale de France

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SOMMAIRE COMMUNIQUE DE PRESSE, P. 2 PARCOURS DE L’EXPOSITION, P.3 VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE, P.7 VOCABULAIRE DE L’ESTAMPE, QUELQUES DEFINITIONS, P.11 REPERES CHRONOLOGIQUES, P.12 SCENOGRAPHIE, P.13 PROGRAMME D’ACTIVITES DANS L’EXPOSITION GOYA GRAVEUR, P.14 CET ETE AU PETIT PALAIS : NUIT ESPAGNOLE, FLAMENCO, AVANT-GARDE ET CULTURE POPULAIRE, P. 16 INFORMATIONS PRATIQUES ET CONTACTS PRESSE, P.17

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COMMUNIQUE DE PRESSE

Le Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, avec la participation exceptionnelle de

l’Institut national d’histoire de l’art, présente du 13 mars au 8 juin 2008 une grande exposition

consacrée aux gravures de Francisco Goya (1746-1828). Plus de 280 œuvres sont exposées,

parmi lesquelles 210 estampes du maître, dont certaines inédites. Goya graveur retrace le

parcours de l’artiste, depuis ses premiers essais de graveur en 1778, jusqu’aux audacieux Toros

de Bordeaux de 1825. Des planches rarissimes de la Bibliothèque nationale de France viennent

compléter les collections du couturier Jacques Doucet, fondateur de la Bibliothèque d’art et

d’archéologie (aujourd’hui bibliothèque de l’INHA) et celles des frères Dutuit. Ce dernier

ensemble constitue l’un des fleurons du fonds d’estampes du Petit Palais.

L’exposition aborde les influences de l’artiste, de Rembrandt à Vélasquez, en

passant par les Tiepolo qui dominent la scène artistique espagnole de

l’époque. Les célèbres séries des Caprices (1797-1799), des Désastres de la

Guerre (1810-1820), de la Tauromachie (1815-1816) et des Disparates (1816-

1823) constituent le point d’orgue de cette présentation. Des dessins

préparatoires, des plaques de cuivre, plusieurs suites d’épreuves d’état

associées aux épreuves éditées, et enfin des éditions posthumes, montrent

pour la première fois en France, à cette échelle, l’intégralité du processus de

création de Goya, graveur, et la subtilité de son travail, de l’eau-forte pure

jusqu’à l’aquatinte. Quatre lithographies exécutées à Bordeaux sur le thème

récurrent de la tauromachie, témoignent de l’audace de l’artiste, ne reculant à

la fin de sa vie, devant aucune expérimentation. Enfin, l’exposition met en

lumière, à travers un choix de plus de 70 dessins et estampes, l’influence

majeure de Goya sur les artistes français du XIXe siècle comme Delacroix,

Manet et Redon.

Commissaires : Maryline Assante di Panzillo, conservateur au Petit Palais

Simon André-Deconchat, chargé d’études et de recherche à l’INHA

Contacts presse : Anne Le Floch

T. 01 53 43 40 21/ [email protected]

Catherine Dufayet Communication T. 01 43 59 05 05/ [email protected] - [email protected]

Catalogue d’exposition : Goya graveur - Éditions Paris Musées

Format 24 x 30 cm, relié ; 352 pages ; 270 illustrations ; 49 euros

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PARCOURS DE L’EXPOSITION Homme du XVIIIe siècle imprégné de la philosophie des Lumières, Goya fut, à travers ses estampes, le témoin engagé et compatissant de cinquante années parmi les plus sombres de l’histoire de son pays. Par la peinture, il connut la gloire à la Cour d’Espagne, jusqu’à devenir premier peintre du Roi, mais en tant que graveur, il trouva son mode d’expression le plus intime et le plus personnel. Il porte un regard lucide et désabusé sur les mœurs de son temps et s’interroge sur le paradoxe de la nature humaine, capable de tous les héroïsmes comme des pires abominations qui surgissent lorsque la Raison s’endort. Ses gravures sont autant de démonstrations d’une liberté artistique qui semble sans borne. Elles ont donné lieu à mille interprétations sans qu’aucune ne soit jamais vraiment satisfaisante tant ces planches fantastiques sont irréductibles à une explication univoque. Les Caprices dénoncent les travers de la société espagnole mais leur Langage universel va bien au-delà d’une satire classique, Les Désastres de la Guerre disent l’horreur et la barbarie de toutes les guerres, La Tauromachie intervient comme une respiration, mais plus que le pittoresque de la corrida, Goya grave à la fois l’âpre beauté du duel entre l’homme et l’animal, et de la mort qui triomphe dans l’arène. Enfin les Disparates reprennent l’ensemble des motifs des séries précédentes et constituent une œuvre fantasmagorique d’une radicale modernité. Dans cette exposition, le spectateur est convié au cœur du processus de création de l’artiste en observant au plus près grâce à des épreuves d’une rareté et d’une qualité exceptionnelle, l’énergie d’une pointe, la morsure d’un trait d’eau-forte ou la délicatesse d’un grain d’aquatinte. L’exposition montre de quelles manières les artistes du XIXe siècle, des romantiques aux symbolistes, rendirent hommages à Goya, devenu une figure tutélaire. En épilogue est abordée la fortune critique de son œuvre gravée en France à travers l’engouement des collectionneurs, des poètes et des artistes pour ce génie espagnol. L’artiste et ses maîtres En introduction sont présentées les sources d’inspiration de Goya : Rembrandt, Vélasquez, mais aussi les Tiepolo, qui dominent la scène artistique espagnole lorsque Goya dessine ses premiers cartons de tapisserie et grave ses premières planches. Fils d’un maître doreur et d’une mère de petite noblesse, Francisco Goya commence son apprentissage chez un peintre de Saragosse dans les années 1760. Il le poursuit à Madrid entre 1766 et 1770 sous l'égide de Francisco Bayeu (1734-1795) son futur beau-frère. Bien qu’il ait échoué à plusieurs reprises au concours de l’Académie Royale San Fernando, il effectue l’indispensable voyage en Italie qui parachevait alors la formation des jeunes artistes (fin 1769-1771). Il y copie les modèles classiques et rencontre à Rome le grand graveur Piranèse. L’art des Tiepolo, père et fils, aura une influence déterminante sur le jeune artiste. Il admire leurs grands décors à fresque et s’intéresse aussi à leurs gravures. Les traits hachurés et les vibrations lumineuses caractéristiques des eaux-fortes tiépolesques se retrouvent dans deux des premières planches majeures de Goya : L’Aveugle à la guitare et Le Garotté. Ces grandes gravures, présentées dans l’exposition, annoncent deux aspects qui perdureront dans l’œuvre de Goya, l’un pittoresque relevant de la scène de genre dans la tradition espagnole et l’autre d’un réalisme sombre témoignant de la cruauté humaine. Dès 1775, Goya exécute des cartons (modèles de tapisserie) pour la Manufacture Royale de tapisseries. Il devient alors le protégé du Prince des Asturies, futur roi Charles IV et commence une carrière officielle brillante en tant que peintre de la Cour. Pour faire connaître à l’étranger les gloires de l’art espagnol, le comte de Floridablanca, ministre de Charles IV et l’académicien Antonio Ponz, figure majeure du Madrid des Lumières, appellent de leurs vœux la copie et la diffusion des chefs d’œuvre nationaux par la gravure. Goya a-t-il voulu répondre à cet appel, se faire apprécier par les membres de l’Académie et progresser plus vite dans la carrière de peintre officiel, ou, plus prosaïquement, trouver des débouchés commerciaux, on ne sait. Toujours est-il qu’il copie en gravure les plus célèbres tableaux de Vélasquez, exposés dans les appartements d’apparat du tout nouveau Palais Royal. Traduire, par les seules ressources du noir et du blanc, les subtiles demi-teintes des peintures du plus grand maître espagnol du Siècle d’or, la sensation d’espace et l’air qui semble circuler dans ses toiles, est une gageure de taille. Goya relève le défi avec talent et surtout, il s’imprègne durablement de la manière de son modèle. Cette série, dans laquelle il s’essaie pour la première fois à l’aquatinte (technique alors toute récente) est éditée en 1778. Il aurait dit à la fin de sa vie, « J’ai eu trois

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maîtres : Rembrandt, Vélasquez et la nature. ». L’exposition présente plusieurs planches de la première édition et une rare épreuve d’état d’un sujet resté inédit : Les Ménines. Les Caprices (Los Caprichos), 1799 En 1789, Goya devient Premier Peintre de la Chambre du Roi. Admis dans l’intimité des puissants, il est le témoin de la décadence de la monarchie espagnole et fréquente les intellectuels éclairés du Madrid des Lumières, les « Ilustrados ». Il arrive au sommet de sa gloire lorsqu’une violente maladie, de nature mystérieuse, qui manque de lui coûter la vie, le laisse définitivement sourd en 1793. À cette époque Charles IV qui craint la contagion de la Révolution française laisse libre champs à Manuel Godoy, jeune garde du corps, amant de la reine qu’il nomme Premier Ministre. Intrigues et manigances se succèdent alors dans le Cabinet du Roi et les libéraux, proches de Goya sont peu à peu éloignés. Cette triade royale tolère l’influence renaissante des Tribunaux de la Sainte Inquisition. Dans ce contexte troublé, Goya commence à peindre, en dehors des commandes officielles, des petits tableaux dans lesquels « le caprice et l’invention peuvent se développer. » C’est également alors que, dès 1794, il remplit ses carnets de dessins de scènes croquées sur le vif parmi lesquelles il puisera la première idée des gravures des Caprices. L’album de 80 planches gravées à l’eau-forte et à l’aquatinte des Caprices est mis en vente à Madrid, en 1799. Inspiré par la philosophie des Lumières, Goya y dénonce les travers de la société espagnole, les mœurs de son temps comme la prostitution, l’obscurantisme ou la superstition. La publication des Caprices est annoncée les 6 et 19 février 1799. Images de « fantaisie » dans la tradition du XVIIIe siècle dans lesquelles se mêlent le fantastique, le macabre et l’irrationnel, les Caprices sont une satire impitoyable des mœurs de son temps (ambition forcenée, vénalité, abus de pouvoir), et un âpre réquisitoire contre une société rétrograde où l'Église exerce une influence liberticide. Sans doute inquiété par l’Inquisition, Goya les retire assez vite de la vente. En juillet 1803, il dépose ses plaques à la Chalcographie royale avec 240 exemplaires non vendus, en échange d’une pension pour son fils. Des exemplaires circulent en France dès 1809, dans les fourgons des armées françaises. Ces Caprices, très vite devenus célèbres, vont passionner la génération des artistes romantiques, notamment Delacroix. Une quarantaine de planches sont exposées parmi lesquelles celles rapportées d’Espagne par le baron Vivant-Denon, qui avait rejoint à Madrid les armées de Napoléon. Les amateurs pourront aussi découvrir deux albums reliés, celui de l’INHA, précieux exemplaire de la bibliothèque de Godoy (le Prince de la Paix) et celui du Petit Palais (sans doute offert par Goya lui-même à l’un de ses proches). Trois planches des Caprices écartées de la série éditée sont aussi présentées dont une feuille double-face unique au monde exceptionnellement prêtée par la Bibliothèque nationale d’Espagne. La réunion d’un ensemble aussi complet d’albums et d’épreuves rares est inédite. L’atelier L’ambiance d’un atelier de graveur est reconstituée, afin de sensibiliser le visiteur à la matérialité de l’objet gravé et lui permettre d’appréhender au plus près le processus de création de l’artiste. Une approche des techniques de l’estampe pratiquées par Goya est proposée : gravure sur cuivre tout d’abord (principalement eau-forte et aquatinte), puis lithographie, toute nouvelle invention à laquelle il s’essaye avec brio à la fin de sa vie. Les étapes de la création d’une gravure seront présentées à partir de planches des Caprices : dessins préparatoires, plaques de cuivre et tirages. Les Désastres de la guerre 1810-1820 Amoindrie, fragilisée, l’Espagne va subir de plein fouet l’ambition impérialiste de Napoléon. À la fin de l’année 1807, celui-ci envoie son armée en Espagne. Partout, les soldats français sont acclamés par un peuple espagnol las des intrigues de la triade royale. Tous désirent un nouveau roi et placent leurs espoirs dans le populaire prince des Asturies, le futur Ferdinand VII. Après maintes intrigues, le prince monte finalement sur le trône le 19 mars 1808. Mais le peuple inquiet pour son nouveau souverain prend peur lorsque Napoléon le convoque à Bayonne. À la tête des armées françaises, le Générale Murat, entré dans Madrid contre les ordres de Napoléon, se trouve face à une émeute. S’en suit un bain de sang qui commence aux abords du Palais royal et se poursuit sur la Puerta del Sol où les manifestants s’étaient regroupés. Quelques années plus tard, Goya immortalise la scène dans le célèbre tableau du Deux Mai à la Puerta del Sol. Pendant ce temps les émeutes se poursuivent à Madrid, débouchant, le 3 mai, sur un nouveau carnage. Tous les hommes pris une arme à la main sont exécutés par les troupes françaises à la

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Moncloa : scène, elle aussi, dépeinte par Goya dans Les fusillades du 3 mai. La nouvelle du massacre parvient à Bayonne et, le 6 mai 1808, Napoléon fait proclamer son frère Joseph, roi d’Espagne et des Indes. Alors commence dans l’Espagne toute entière une guerre qui durera cinq années pour l’indépendance et le retour de Ferdinand VII. À cette époque, Goya vit à Madrid où il côtoie les horreurs de la guerre. En 1808, il fait même un voyage à Saragosse alors assiégée par les troupes napoléoniennes. En 1810, un soulèvement général déchaîne, plus encore, la brutalité des affrontements. C’est alors que Goya commence le cycle des Désastres de la Guerre. Ses gravures offrent un témoignage personnel des évènements. Alors que la guerre prend fin, Goya compose encore de nouvelles planches. Entre 1812 et 1814, il grave les scènes représentant la famine qui a touché Madrid. C’est aussi à ce moment, qu’il réalise une suite de scènes d’exécution. Cette série, qui inspirera tant les artistes jusqu’au cœur des guerres du XXe siècle (dont Picasso avec son célèbre tableau Guernica), ne sera pas éditée du vivant de Goya. Elle sera mise à jour au moment de la mort du fils de l’artiste et éditée à Madrid en 1863. Jacques Doucet, fondateur de la Bibliothèque d’art et d’archéologie devenue Bibliothèque de l’INHA, a acquis au début du XXe siècle un ensemble de 39 épreuves d’état des Désastres de la Guerre, imprimées par Goya au cours de son travail sur les plaques de cuivre. Ces rares épreuves d’état sont très différentes des épreuves éditées après la mort de l’artiste et largement diffusées. Leur présentation, exceptionnelle, permettra aux amateurs, d’apprécier la série des Désastres de la Guerre, telle que Goya l’avait conçue. Version allégorique du désarroi de l’artiste devant les souffrances endurées par son pays le somptueux Colosse de la Bibliothèque Nationale de France clôturera ce chapitre. La Tauromachie (1815-1816) La corrida est au cœur de la culture espagnole. Plusieurs séries de gravures sur l’art de toréer, très prisées des amateurs, ont été publiées à l’époque de Goya, lui-même aficionado. À près de 70 ans, il se consacre avec passion à la réalisation d’une suite d’eaux-fortes sur ce thème. Après une dizaine de planches consacrées au récit historique des origines de la Tauromachie, des anciens Maures chassant les taureaux sauvages jusqu’au Cid et à Charles Quint, il poursuit par les plus belles démonstrations de virtuosité et de bravoure des toreros de son temps. Par les seules ressources du trait, des ombres de l’aquatinte et de la lumière du blanc du papier, l’arène devient un lieu fantastique. Un ensemble extraordinaire d’épreuves d’état et de première édition, rassemblé par les frères Dutuit sous le Second Empire, est conservé au Petit Palais. La salle consacrée à la Tauromachie est donc l’occasion de rendre hommage à ces amateurs de belles estampes qui collectionnaient avec passion les pièces rares. Le public est donc invité à comparer les épreuves d’état (parfois trois pour une même planche) aux épreuves de première édition, afin de percevoir la progression du travail de l’artiste et les subtilités de ses recherches, de l’eau-forte pure à l’aquatinte. Des épreuves rejetées par Goya, dont certaines sont uniques au monde, complèteront la démonstration. Elles permettent de comprendre la réflexion de l’artiste, qui, peu à peu, va à l’essentiel, gomme les personnages secondaires et les éléments de décor pour aboutir, dans ses dernières planches, à une arène vide où se joue la tragédie éternelle de la confrontation entre l’homme et la mort. Les Disparates (1815-1824) Après avoir subi en trois décennies les conséquences d’une révolution européenne, d’une invasion étrangère et d’une guerre civile, Goya, quoique vieux, malade et inquiet pour sa sécurité, ne cesse pas de travailler. Alors qu’il a sans doute à peine achevé la Tauromachie, il entreprend, à partir de 1816, une nouvelle série de gravures de grand format. Il réalise des œuvres étranges, impressionnantes, visions d’une modernité étonnante dont la signification reste encore mystérieuse. Il s’agit encore de caprices, c'est-à-dire de créations libres de son imagination, dont on sait, par quelques titres manuscrits inscrits de sa main sur des épreuves d’état, qu’il a souhaité les nommer Disparates. On connaît 22 planches de ce projet qu’il ne tente même pas d’éditer, soucieux sans doute de s’éviter de nouveaux ennuis avec la censure et qu’il laisse inachevé lors de son départ pour Bordeaux. Goya reprend des motifs puisés dans les Caprices, les Désastres de la Guerre ou la Tauromachie, mais le mystérieux et le fantastique prennent résolument le pas sur le rationnel. La guerre comme la maladie détruisent l’ordre apparent du monde. Les taureaux des Disparates ne combattent plus dans l’arène, ils volent dans des cieux obscurs… Les Disparates sont la moins connue mais probablement la plus

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impressionnante de ses quatre grandes séries d’estampes. Quintessence des thèmes goyesques, suite de d’images surréelles, où la cauchemar, la terreur et l’absurdité se mêlent de mystère et de poésie, ces estampes fascineront les artistes symbolistes qui les découvrent à la fin du XIXe siècle. Les plaques de cuivre de cette série sont en effet restées oubliées pendant plusieurs décennies dans la Quinta del Sordo, dernière résidence madrilène de Goya sur les murs de laquelle il a peint ses célèbres peintures noires. Elles réapparaissent après la mort de son fils, Javier, en 1854 et 18 d’entre elles sont publiées à Madrid sous la forme d’un album que l’on nomme alors Proverbes. Seules de rarissimes épreuves d’état, (tirées du vivant de Goya, sous son contrôle, avant 1824), pour la plupart avant aquatinte, donnent un aperçu du projet initialement conçu par Goya. L’exposition présente les 18 planches de la première édition madrilène de 1864 et en parallèle six épreuves d’état. Rarissimes, ces dernières proviennent de l’INHA, de la Bibliothèque nationale d’Espagne et de trois musées américains. Les Lithographies (1819-1826) En 1819, la toute récente « invention du siècle », la lithographie, qui permet de reproduire des images en grand nombre et à moindre coût, arrive à Madrid. Goya n’a de cesse d’expérimenter cette nouvelle technique et l’exposition présente l’une des rares lithographies réalisée par Goya sur les presses madrilènes. Mais c’est à Bordeaux, où il s’installe en 1824, qu’il exécute ses derniers chefs d’œuvre, avec l’aide du maître lithographe Gaulon, dont il trace sur la pierre un superbe portrait, également exposé. L’artiste réalise notamment les quatre fameuses estampes appelées Taureaux de Bordeaux. Debout devant les grandes pierres posées sur un chevalet, à la manière d’un peintre, équipé d’un crayon, d’un grattoir et d’une loupe pour pallier sa vue déclinante, il dessine de nouvelles scènes de tauromachie et obtient là des effets de formes et de lumière totalement inédits. Ces compositions anticipent à bien des égards les recherches de Delacroix et de Manet. Gravement malade, Goya continue pourtant inlassablement de dessiner et de graver jusqu’à la veille de sa mort, le 16 avril 1828. La diffusion de l’œuvre gravé de Goya au XIXe siècle et son influence sur les artistes français Outre les exemplaires des Caprices arrivés à Paris dans la première décennie du XIXe siècle, l’œuvre de Goya paraît dans les grandes revues d’art de l’époque (Magasin Pittoresque, et plus tard, Gazette des beaux-arts). Les Parisiens découvrent sa peinture un peu plus tard, en 1838, lors de l’ouverture de la galerie espagnole de Louis-Philippe au Louvre. Mais dès les années 1830, les amateurs français commencent à rechercher ses gravures et les premières collections se constituent. Dès 1825, une série de lithographies reproduisant dix des Caprices est imprimée à Paris. C’est grâce à cet album de copies, aujourd’hui devenu une curiosité rarissime, que beaucoup d’artistes romantiques vont découvrir Goya. D’autres documents d’époque témoignent de l’engouement pour l’œuvre de Goya tout au long du XIX° siècle. Il devient rapidement une figure tutélaire pour les artistes français. Romantiques, impressionnistes ou symbolistes, vont se réclamer de lui, puisant l’inspiration dans cet œuvre gravé inépuisable, chacun à sa manière. Un choix de dessins et d’estampes d’artistes célèbres ou plus méconnus permet de retracer la postérité de Goya. Les dessins de Delacroix d’après les Caprices prêtés par le musée du Louvre constitueront le point d’orgue de la section consacré aux romantiques. C’est autour des estampes de Manet que s’organise la salle consacrée aux peintres –graveurs qui voient en Goya un précurseur de la modernité, un artiste engagé, témoin de son temps. Les visiteurs pourront aussi découvrir l’œuvre de Desbrosses, auteur de la suite inédite des désastres du siège de Paris en 1870. La dernière salle est réservée aux symbolistes fascinés par l’imaginaire du graveur du « songe de la raison », en prise avec les visions subjectives surgies de l’inconscient. Autour de l’ « Hommage à Goya » d’Odilon Redon sont exposées quelques eaux-fortes de Buhot, de Chifflart ou encore les gravures du « décadent » Marcel Roux, peuplées d’êtres maléfiques et hantées par la mort. L’exposition s’achève par une planche peu connue de Veber, caricature évoquant le dernier voyage de la dépouille de Goya de Bordeaux à Madrid et la macabre découverte de la disparition de sa tête. Goya repart pour l’Espagne, tenant par la main un cadavre acéphale, escorté de figures empruntées aux Caprices.

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VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE Pour les visuels du fond Roger Viollet, la reproduction de 5 photographies de cette sélection est autorisée à titre gracieux pour toute utilisation éditoriale ; pour les visuels de la Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet la reproduction de 10 photographies de cette sélection est autorisée à titre gracieux pour toute utilisation éditoriale pour la seule promotion et pendant la seule durée de l'exposition temporaire : "Goya graveur" qui se déroulera au Petit Palais du 13 mars au 8 juin 2008. Dans cette liste figure des visuels d’estampes de Goya, Delacroix, Manet et Redon.

Visuel 1

© Petit Palais / Roger Viollet

Francisco Goya - Les Menines, 1778-1779 Eau forte, pointe sèche et retouches à la pierre noire

Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Visuel 2

© Petit Palais / Roger Viollet

Francisco Goya Disparates – Disparate ridiculo , 1816-1824

Eau forte, pointe sèche et aquatinte Première édition, 1863

Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Visuel 3

© Petit Palais / Roger Viollet

Francisco Goya Tauromachie – variante – Audace de Martincho dans l’arène

de Saragosse, 1815-1816 Eau forte et aquatinte brunie

Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Visuel 4

© Petit Palais / Roger Viollet

Francisco Goya Tauromachie – Planche 6

Les maures font des passes de cape dans l’arène avec leurs burnous, 1815-1816

Eau forte et pointe sèche - Premier état Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Visuel 5

© Petit Palais / Roger Viollet

Francisco Goya Tauromachie – Planche 6

Les maures font des passes de cape dans l’arène avec leurs burnous, 1815-1816

Eau forte, pointe sèche et aquatinte brunie - Première édition Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Visuel 6

© Petit Palais / Roger Viollet

Francisco Goya Tauromachie – Planche 21

Malheurs arrivés dans les gradins de l’arène de Madrid et mort de l’alcade de Torrejon, 1815-1816

Eau forte, pointe sèche, burin, aquatinte brunie Première édition

Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

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Visuel 7

© Petit Palais / Roger Viollet

Francisco Goya Caprices – Planche 5

Qui se rassemble s’assemble, 1799 Eau forte, aquatinte et pointe sèche

Première édition Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Visuel 8

© Petit Palais / Roger Viollet

Francisco Goya Caprices – Planche 43

Le sommeil de la raison engendre des monstres 1799 Eau forte et aquatinte - Première édition

Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Visuel 9

© Petit Palais / Roger Viollet

Francisco Goya Caprices – Planche 45

Il y a beaucoup à sucer, 1799 Eau forte et aquatinte brunie - Première édition

Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Visuel 10

© Petit Palais / Roger Viollet

Francisco Goya Caprices – Planche 62 - Volaverunt, 1799

Eau forte, aquatinte et pointe sèche Première édition

Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Visuel 11

© Petit Palais / Roger Viollet

Francisco Goya Caprices – Planche 66 - Ceci va par là, 1799

Eau forte, aquatinte brunie et pointe sèche Première édition

Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Visuel 12

© Petit Palais / Roger Viollet

Eugène Delacroix Méphistophélès dans les airs, 1827

Frontispice de « Faust » Lithographie - Premier état

Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

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Visuel 13

© Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Francisco Goya L’aveugle à la guitare, vers 1778

Eau-forte Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Visuel 14

© Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Francisco Goya Les Désastres de la Guerre - Pl. 2

« Avec ou sans raison », 1812-1815 2ème état

Eau-forte, pointe sèche et lavis d’aquatinte Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Visuel 15

© Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Francisco Goya Les Désastres de la Guerre Pl. 15

« Il n'y a pas de remède », 1810-1811 Eau-forte, pointe sèche et burin

1er état Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Visuel 16

© Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Francisco Goya Les Désastres de la Guerre Pl. 26

« Cela ne peut se regarder », 1810-1812 Eau-forte, burin, lavis d’aquatinte et brunissoir

3ème état Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Visuel 17

© Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Francisco Goya Les Désastres de la Guerre Pl. 36

« Non plus », 1812-1815 Eau-forte, pointe sèche, burin, aquatinte et brunissoir

3ème état Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Visuel 18

© Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Francisco Goya Les Désastres de la Guerre Pl. 47

« Cela s'est passé ainsi », 1812-1815 Eau-forte, pointe sèche, burin, lavis d’aquatinte et brunissoir

3ème état Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

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Visuel 19

© Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Francisco Goya Disparate d’idiot, 1815-1824

Eau-forte pure - 1er état Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Visuel 20

© Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Francisco Goya Disparate ponctuelle, 1815-1824

Eau-forte, aquatinte et pointe sèche sur papier japon Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet,

Visuel 21

© Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Francisco Goya Divertissement d'Espagne, 1825

Lithographie Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Visuel 22

© Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Edouard MANET (1832-1883) L'exécution de l’Empereur Maximilien, 1867

Lithographie Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Visuel 23

© Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Odilon REDON (1840-1916) Hommage à Goya - Pl. 2

La fleur du marécage, une tête humaine et triste, 1885 Lithographie

Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Visuel 24

© Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

Odilon REDON (1840-1916) Hommage à Goya Pl. 5

Un étrange jongleur, 1885 Lithographie

Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet

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LE VOCABULAIRE DE L’ESTAMPE, QUELQUES DEFINITIONS Estampe : une estampe est le résultat de l’impression d’un support préparé, une matrice, afin d’obtenir le report à l’encre d’un motif sur une feuille de papier. La matrice permet plusieurs impressions. On parle d’estampe originale lorsque la matrice est travaillée par l’artiste lui-même. Dans ce cas, la feuille imprimée, que l’on appelle épreuve, est considérée comme une œuvre d’art à part entière. Matrice : support sur lequel l’artiste réalise son motif en vue de l’impression. Plaque de cuivre dans le cas de la gravure à l’eau-forte, pierre dans le cas de la lithographie. États : au fur et à mesure de son travail sur la matrice, l’artiste peut réaliser différentes impressions afin de se rendre compte de la progression de la composition. Les épreuves obtenues alors que le travail sur la matrice n’est pas encore terminé sont appelées épreuves d’état car elles rendent compte de l’état de la plaque ou de la pierre à une étape déterminée du processus de création. Pour une même estampe, il peut y avoir plusieurs états différents avant d’arriver à l’état considéré par l’artiste comme définitif. Ces épreuves réalisées, par l’artiste lui-même ou sous son contrôle, sont particulièrement rares et précieuses. Elles témoignent des étapes successives de la création. Eau-forte : d’aqua-fortis, terme désignant à l’origine l’acide nitrique. La plaque est d’abord enduite d’un vernis de protection, puis noircie par la fumée. Sans avoir besoin d’appliquer une pression importante, le graveur trace le motif à l’aide d’une pointe qui raye ce fragile vernis. Le cuivre mis à nu est ensuite creusé par l’acide, là où le vernis a été retiré. Les traits du motif sont alors obtenus en creux sur la plaque. Cette technique qui ne nécessite pas un long apprentissage de type artisanal est très employée par les peintres-graveurs.

Aquatinte : proche de l’eau-forte, l’aquatinte permet non pas d’obtenir des traits mais une teinte de surface qui évoque un lavis d’encre. Le graveur dépose sur la plaque une poudre de résine de colophane ou de bitume de judée. Cette poudre adhère à la surface du cuivre chauffé. Lorsque la plaque est mise au contact de l’acide, les grains de résine forment une couche de protection et l’acide ne peut attaquer le cuivre qu’entre les grains. Les parties sur lesquelles le graveur ne désire pas appliquer d’aquatinte sont préalablement protégées de vernis appliqué au pinceau. La morsure de l’acide crée des aspérités de surface qui retiennent l’encre et produisent, à l’impression, une zone plus ou moins sombre à la texture poudreuse.

Lithographie : inventée en 1798 par Aloys Senefelder, il ne s’agit pas d’une technique de gravure en creux mais d’une technique dite à plat, basée sur l’antagonisme de l’eau et des corps gras. L’artiste dessine le motif au crayon, à la plume ou au pinceau sur un bloc de pierre (calcaire de Bavière) avec une encre grasse. Au moment de l’impression, l’imprimeur humidifie profondément la pierre. L’eau, repoussée par le gras de cette encre, ne se dépose que dans les espaces laissés vierges par le motif. La pierre est ensuite encrée pour l’impression. L’encre étant grasse, elle ne se dépose que dans les espaces qui ne sont pas imbibés par l’eau. Le motif apparaît alors recouvert de cette encre d’impression. Au cours du passage sous la presse lithographique, le papier reçoit un report du motif inversé.

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REPERES CHRONOLOGIQUES 1746 30 mars : naissance de Francisco Goya à Fuendetodos, près de Saragosse, ville où son son père, José

Goya, est établi comme maître doreur sur bois et sur métal. 1759 Charles III succède à Ferdinand VI sur le trône d’Espagne.

A 13 ans, Goya entre en apprentissage chez José Luzán, peintre de Saragosse formé en Italie. 1763 Goya s’inscrit au concours de l’Académie San Fernando. Il n’obtient pas une seule voix et échoue de

nouveau aux concours de 1764 et de 1766. 1769–1771 Goya voyage en Italie. A Rome, il côtoie Piranèse. 1771 Octobre : de retour à Saragosse, il reçoit sa première commande importante : une fresque pour la

basilique du Pilar de Saragosse, L’Adoration du Nom de Dieu. 1773 25 juillet : mariage avec Josefa Bayeu y Subías, sœur de Francisco Bayeu, peintre de la cour. 1774 Première gravure connue, La Fuite en Egypte. Naissance de son premier enfant. 1775 Janvier, Goya s’établit à Madrid où il reçoit ses premières commandes de cartons de tapisserie pour la

manufacture de Santa Barbara. 1778 Il reproduit à l’eau-forte l’un de ses cartons de tapisserie : L’Aveugle à la guitare.

Edition de onze eaux-fortes copiées d’après les peintures de Diego Vélasquez. 1785 18 mars : nomination au poste de sous-directeur de la Peinture de l’Académie Royale de San Fernando. 1785-1788 Goya commence à fréquenter les cercles des Ilustrados, partisans des Lumières et du

libéralisme. Décembre 1788 : mort de Charles III, couronnement de Charles IV et de la reine Marie-Louise.

1789 Avril : nomination comme Peintre de la Chambre du Roi. 1792-1793 Voyage en Andalousie. Goya tombe très gravement malade. Il est momentanément paralysé, et

reste définitivement sourd. 1795 Septembre : Goya est nommé Directeur de la Peinture à l’Academie Royale San Fernando. 1799 Annonce de la mise en vente des Caprices.

13 octobre : Goya est nommé Premier Peintre de la Chambre du Roi. 1807 Fin de l’année : entrée des troupes napoléoniennes en Espagne 1808 19 mars, abdication de Charles IV et arrestation du Premier ministre Godoy, couronnement de

Ferdinand VII 22 mars, entrée des troupes françaises dans Madrid sous la conduite du Général Murat 2 et 3 mai, massacres des insurgés madrilènes à la Puerta del Sol et à la Moncloa – Scènes immortalisées par Goya dans deux grandes peintures réalisées en 1814. 6 juin, Joseph Bonaparte est proclamé roi d’Espagne et des Indes Appelé par le Général Palafox qui lui demande de représenter la résistance héroïque de la ville, Goya voyage à Saragosse dans un pays en pleine guerre.

1810 Premières planches des Désastres de la Guerre. 1812 Mort de l’épouse de Goya, Marίa-Josefa Bayeu. 1814 Le Dos et le Tres de Mayo 1808.

avril : abdication de Napoléon à Fontainebleau. mai : Ferdinand VII est de retour sur le trône. Il réinstaure l’Inquisition, dissout les Cortes et fait emprisonner les députés libéraux.

1815 Les deux Majas (Maja vêtue, Maja nue) valent à Goya d’être inquiété par l’Inquisition pour obscénité. 1816 Publication de la Tauromachie.

Début probable de la réalisation des Disparates (suite qui demeurera inachevée). 1819 Première presse lithographique à Madrid. Goya s’essaie à cette nouvelle technique (cat.212) 1823 Goya peint sur les murs de sa maison dite, la « maison du sourd » (Quinta del sordo), les célèbres

Peintures Noires. 1824 Mai : Toujours au service de la Maison Royale, Goya, inquiet pour sa sécurité, demande un congé pour

aller prendre les eaux à Plombières et part pour la France. 24 mai : arrivée à Bordeaux où il retrouve son ami Leandro Fernández de Moratín. 30 juin-1er septembre 1824 : séjour à Paris. Septembre : installation à Bordeaux avec Leocadia Weiss, la compagne des dernières années de sa vie.

1825 Préparation d’une nouvelle suite d’eaux-fortes (suite laissée inachevée). Réalisation de lithographies imprimées à Bordeaux par Cyprien-Charles Gaulon.

1828 16 avril : Mort de Goya à Bordeaux.

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SCENOGRAPHIE Le parti scénographique Les matières - métal, papier - empruntent à la technique de la gravure. Surface sombre et moirée des cornières ou tôle d’acier brut pour un mobilier (vitrines, bancs) sobre et nerveux. Douceur et luminosité du papier vélin pour les panneaux de textes, détails agrandis, passe-partout et fond de vitrines. Les couleurs des cimaises ont les teintes sourdes et chaudes de la palette de peintre de Goya : brun, ocre, rouge sang. Un gris bleuté, en contrepoint, accompagne les œuvres du XVIIIe siècle. Des détails accompagnant les textes de présentation donnent à lire à grande échelle le trait et la texture de l’oeuvre de Goya. Ailleurs, ils précisent les différentes phases du travail (dessin, taille, eau-forte), ou soulignent les libertés et distorsions caricaturales prises par les copieurs. Seule évocation de l’œuvre peint, un détail du Tres de Mayo introduit les Désastres de la guerre et fait écho au choix des couleurs. La mise en espace s’appuie sur les caractéristiques du lieu (volumétrie des espaces, ouvertures d’une galerie à l’autre, portes monumentales), sur les singularités de l’œuvre et les volontés du propos scientifique pour donner à chacune des séquences une identité particulière. La rotonde marque la césure entre les séquences consacrées à l’œuvre de Goya et celles dédiées à la diffusion de son œuvre. Quelques temps forts : Les Caprices La succession dense et régulière des 34 planches des Caprices est ponctuée de deux ouvertures qui créent des liens visuels avec les œuvres de Manet et de Delacroix qu’ils ont inspirées, et annoncent les séquences qui vont suivre : le regard du visiteur passe ainsi du Tal para qual de Goya, en premier plan, à Lola de Valence et La femme à la Mantille de Manet, en arrière plan. L’atelier Presse, livres et outils, détails imprimés sur velin suspendus à un fil comme des épreuves en cours de séchage, restituent l’esprit des ateliers de gravure du XIXe siècle.Une vitrine, équipée de loupes, présente des épreuves d’état et offre au visiteur une autre approche du détail. Les désastres de la guerre Deux sas marquent l’entrée et la sortie de cette séquence et l’isolent de l’enchaînement des salles. Des cimaises obliques et convergentes soulignées par l’implantation des bancs, traduisent la violence de l’événement en Espagne et dans la vie de Goya. La présentation des gravures, montées en bande claire et continue, tranche sur le fond brun sombre de la salle, lumineuse comme la chemise du fusillé sur le fond obscur de la scène du Tres de Mayo. Elle donne aux œuvres une présence monumentale et dramatique. La Tauromachie Les ors et les gris des portes monumentales, visibles depuis cet espace, évoquent « l’habit de lumière » et s’harmonisent avec le rouge sang des cimaises. Au centre de la salle, le cercle des bancs traduit l’arène. Acier et transparence mettent en valeur les épreuves d’état placées sur des pupitres inclinés en regard des épreuves éditées. Le cerne d’acier de l’ossature du pupitre fait écho à l’encadrement gravé par Goya, caractéristique de cette suite. Véronique Dollfus, scénographe Patrick Hoarau, graphiste

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PROGRAMME D’ACTIVITES DANS L’EXPOSITION GOYA GRAVEUR ADULTES individuels Visites conférences Durée 1h30 - Sans réservation - 4,50 euros + entrée exposition Jeudi à 12h30 : 20, 27 mars, 3, 10, 17, 24 avril, 15, 22, 29 mai, 5 juin Samedi à 14h30 : 15, 22, 29 mars, 5, 12, 19, 26 avril, 3, 10, 17, 24, 31 mai, 7 juin Dimanche à 11h : 16, 23, 30 mars, 6, 13 avril, 11, 18, 25 mai, 1er, 8 juin Dimanche à 14h30 : 20, 27 avril, 4 mai à 14h30 Visites littéraires - Mala Noche Regard original et sensible sur les œuvres présentées, les lectures, récits ou légendes dits par une conteuse restituent l’univers de création du grand Goya. Durée 1h30 - Sans réservation - 4,50 euros + entrée exposition Mardi à 14h30 : 18, 25 mars, 1er, 8, 15, 22, 29 avril, 6, 13, 20, 27 mai, 3 juin Atelier de gravure - Avec Goya graveur En regard des gravures de Goya et en compagnie d'une plasticienne graveur. Du dessin à l’impression : initiation et perfectionnement aux techniques de gravure en taille-douce, eau-forte et aquatinte qui, utilisées conjointement, permettent d’obtenir une infinie variété d’effets, de traits et de surfaces en demi-tons, du gris le plus clair au noir le plus profond. Durée 4h - Sans réservation - PT 16 euros, TR 13 euros - Ouvert aux adolescents à partir de 14 ans Vendredi à 13h30 : 21, 28 mars, 4, 11, 18, 25 avril, 2, 9, 16, 23, 30 mai, 6 juin Samedi à 13h30 : 15, 22, 29 mars, 5, 12, 19, 26 avril, 3, 10, 17, 24, 31 mai, 7 juin ADULTES en groupe Toute activité sur réservation au 01 53 43 40 36, du lundi au vendredi, de 10h à 12h. Visites conférences : Durée 1h30 - TP 91 euros, TI - 68,50 euros - TR 45 euros - TM 30 euros + entrée exposition Visites littéraires - Mala Noche (possibilité en espagnol) Regard original et sensible sur les œuvres présentées, les lectures, récits ou légendes dits par une conteuse restituent l’univers de création du grand Goya. Durée 1h30 - TP 91 euros, TI - 68,50 euros, TR 45 euros, TM 30 euros + entrée exposition Renseignements pratiques Adresse du musée : avenue Winston Churchill, 75008 PARIS - T : 01 53 43 40 00 Accès : métro Champs-Élysées Clemenceau, Concorde / Bus 42, 72, 73, 83 Ouvert tous les jours de 10h à 18h sauf le jeudi de 10h à 20h. Fermé le lundi et certains jours fériés. Site internet : [email protected] Entrée des visiteurs venant suivre une activité Par l’entrée des groupes, au rez-de-chaussée, à droite de l’escalier d’entrée principale du musée. Accessibilité handicapés moteur. Réservations des activités au service éducatif et culturel Par téléphone uniquement (au moins un mois avant la date d’intervention pour les groupes) du lundi au vendredi, de 10h à 12h au 01 53 43 40 36.

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Groupes Toutes les activités sur l’exposition sont organisées sur demande et sur réservation. Toute annulation de réservation doit s’effectuer par courrier uniquement. Si elle intervient moins de 15 jours avant la date d’intervention, l’activité restera due. Le paiement doit s’effectuer à la caisse groupes, le jour de la visite, en espèces, chèque à l’ordre du trésor Public ou carte bancaire. Tarifs des activités Le tarif de l’activité s’ajoute au prix de l’entrée dans l’exposition. Individuels Tarif réduit : enfants et jeunes jusqu’à 26 ans inclus, enseignants en activité, documentalistes des établissements scolaires, animateurs des centres de loisirs de la Ville de Paris, chômeurs,Rmistes, handicapés et accompagnateurs, séance d’une activité en cycle. Groupes (Minimum 10 personnes) Tarif intermédiaire : groupes de 5 à 9 personnes. Groupes réservant deux séances d’activités le même jour et personnes de plus de 60 ans. Tarif réduit : 18-26 ans inclus, enseignants, documentalistes, animateurs des centres de loisirs de la Ville de Paris, chômeurs, bénéficiaires du RMI. Tarif minimum : moins de 18 ans, scolaires, handicapés (gratuité pour les accompagnateurs) et groupes de malades des hôpitaux et institutions spécialisées.

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CET ETE AU PETIT PALAIS : NUIT ESPAGNOLE, FLAMENCO, AVANT GARDE ET CULTURE POPULAIRE 1865-1936

Du 4 juillet au 31 août 2008 En association avec le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia de Madrid le Petit Palais met à l’honneur le flamenco, dans l’exposition « La Nuit espagnole ». Le flamenco, emblème de la culture andalouse, est un vecteur de la modernité espagnole. L’exposition présente les relations entre cet art populaire et les avant-gardes artistiques, de 1865 à 1936. La scénographie en 10 salles, dévoile au public une sélection exigeante et singulière de plus de 130 peintures, sculptures, gravures, dessins, photographies et costumes, qui manifestent, par leur puissance esthétique, la force émotive du flamenco. Ce déploiement principalement chronologique s’attache à des grands noms de la peinture et de la sculpture. Aux côtés de Courbet, Manet, Degas, Picasso, Miro, Delaunay, Picabia, Laurens, Gargallo, Lipchitz, sont présentées des œuvres de Sargent et Sorolla récemment mis en valeur au Petit Palais lors de l’exposition « Peintres de la lumière ». Un riche ensemble d’arts graphiques complète ce parcours et met en lumière la diffusion du flamenco à travers les spectacles et les médias : les Ballets, le théâtre, le cinéma et la publicité. Á l’honneur également, deux danseurs –La Argentina et Vicente Escudero– qui associent dans leurs spectacles, de renommée internationale, les racines populaires de la musique et de la danse gitane avec les modernités des avant-gardes. Le flamenco est avant tout une tradition populaire qui s’exprime par le chant, la danse et la guitare. Elle séduit, dès les années 1850, des artistes français comme Courbet et Manet qui s’inspirent du réalisme espagnol pour représenter avec force et pittoresque les motifs flamencos. Á son apogée dans la seconde moitié du XIXe siècle, cette tradition est diffusée à un large public grâce à l’avènement des cafés cantantes ou cabarets chantants, qui deviennent un sujet de prédilection des peintres espagnols attachés à leur identité culturelle. Le flamenco devient un véritable genre artistique au contact des arts visuels de la première moitié du XXè siècle. La vibration de la couleur et la modernité plastique succèdent au réalisme et à la figuration. Les avant-gardes cubiste, futuriste, dadaïste et constructiviste s’approprient les motifs traditionnels flamencos et élaborent des compositions fondées sur le rythme de la danse et de la musique.

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INFORMATIONS PRATIQUES Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris : Avenue Winston Churchill – Paris (8e) Ouvert tous les jours de 10h à 18h Nocturne le jeudi jusqu’à 20h pour les expositions temporaires. Sauf les lundis et jours fériés Tarifs : Accès gratuit aux collections permanentes/ entrée payante pour les expositions temporaires : Adulte : 9 euros Réduit : 6 euros Jeunes : 4,5 euros www.petitpalais.paris.fr Renseignements au 01 53 43 40 00 Contacts presse : Anne Le Floch T. 01 53 43 40 21/ [email protected] Catherine Dufayet Communication [email protected], Benoîte Beaudenon, [email protected] T. 01 43 59 05 05