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GBPress- Gregorian Biblical Press
GRÉGOIRE XI ET MARIE INFANTE DE PORTUGALAuthor(s): GUILLAUME MOLLATSource: Archivum Historiae Pontificiae, Vol. 2 (1964), pp. 321-322Published by: GBPress- Gregorian Biblical PressStable URL: http://www.jstor.org/stable/23563500 .
Accessed: 16/06/2014 03:00
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GUILLAUME MOLLAT
GRÉGOIRE XI ET MARIE INFANTE DE PORTUGAL
Summarium. — Exponitur quo pacto Gregorius XI operam dederit, ut Ma
riae, filiae regis Lusitani viduae, novas et honestas nuptias curaret, et oppo sitionem Pétri IV, Aragoniae regis, vicerit.
En mai 1375 Grégoire XI résolut de mettre un terme au long veuvage de Marie, infante de Portugal, et de lui faciliter des secondes noces hono rables 1. Il se heurta à l'opposition de Pierre IV, roi d'Aragon, qui, devenu veuf par suite de la mort de la reine Eléonore2, avait des visées sur elle. La meilleure façon de contrecarrer les projets royaux lui parut être d'attirer la princesse à la cour pontificale, où elle pourrait prendre un
époux en toute liberté3. Invité à intervenir près de Pierre IV afin qu'il la laissât partir, l'évêque de Lérida n'obéit pas et, au contraire, décon
seilla le voyage4.
Grégoire XI, vexé, dépêcha un chanoine d'Evora, Robert Bruerii, près du roi et de son fâcheux conseiller, afin de les détourner de leurs des
seins contraires à ses propres vues. Bien plus, il mit tout en oeuvre pour
organiser avec sécurité l'équipée de Marie: il lui désigna des compagnes de route5 et pressa l'ensemble de ses serviteurs de l'assister6. Au sur
plus, Juan, comte d'Ampuriâs, fut prié de fléchir l'opposition du roi7.
Une nouvelle « incroyable » parvint à Avignon. Le roi d'Aragon avait
l'intention de contracter une union concubinaire avec Marie! puis de
solliciter ime dispense matrimoniale de la part du Saint-Siège. Grégoi re XI signifia à l'évêque de Lérida qu'aucune dispense d'affinité et de
consanguinité ne serait concédée8. Quant à l'infante, une courte lettre
1 Lettres secrètes et curiales du pape Grégoire XI intéressant les pays au
tres que la France, éd. G. Mollat, Paris 1963, nn. 3330-3332. - Son décès se place entre le 1er avril et le 26 mai 1375; op. cit. n. 3253
et 3330. — La chonique de Pierre le Cérémonieux ne fournit aucune date, ni
ne fait allusion à l'infante de Portugal; Cronica del rey de Aragon d. Pedro IV
el Ceremonioso, éd. Ant. Bofariell, Barcelona 1850. 3 Lettres secrètes n. 3406 (lettre du 6 août 1375). * Op. cit. n. 3408 (lettre du 7 août 1375). 5 Op. cit. n. 3407. 6 Op. cit. n. 3411. 7 Op. cit. n. 3409. 3 « Audivimus rem nobis incredibilem nimis, si veritate subsisteret, scili
cet quod... Petrus, rex Aragonum illustris, procurât cum... Maria infantissa Por
tugalie de facto matrimonium seu potius concuberium contrahere, sperans post contractum super ilio dispensationem Sedis Apostolicae obtinere » ; op. cit.
n. 3452 (lettre du 2 septembre 1375 adressée à l'évêque de Lérida).
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la détourna de commettre une action « déshonnête » ; le secrétaire Fran
cesco Bruni, ajoutait-il, la renseignerait plus amplement9. La fermeté déployée par le pape impressionna Pierre IV. Un frère
Mineur se présenta à sa cour, nanti d'une missive pontificale: il obtint
l'assurance que le voyage de l'infante pourrait s'effectuer normalement.
D'ailleurs, le pape assurait qu'il la marierait suivant son rang10. Des dif
ficultés d'ordre financier surgirent: il fallait lui assurer des rentes dé
centes. Ferdinand, roi de Portugal, fut exhorté à aider Marie dans l'entrée
en possession des biens qu'elle avait eus en Castille par voie d'héritage u.
Grégoire XI avait son plan en tête: marier l'infante, parvenue fina
lement à sa cour, avec Frédéric III, roi de Trinacrie, deux fois veuf, afin
de mettre un terme à ses « impudicités »12. Un frère Mineur, Giovanni
da Casale, se rendit près du souverain dans le but de l'induire à envoyer à la curie des mandataires qui négocieraient l'affaire du mariage. Dans
la lettre que le Franciscain devait lui remettre en mains propres, le
pape dépeignait Marie sous les traits les plus flatteurs. Il la prétendait « décorée d'une beauté remarquable, de prudence et d'autres vertus, de
moeurs insignes ».
Des pourparlers entamés à Avignon semblèrent prendre bonne tour
nure. Frédéric III reçut une lettre le pressant de constituer des procu reurs qui contracteraient le mariage désiré, en son nom. Pourtant Marie
avait appris que son futur époux éprouvait de sérieuses difficultés dans
le gouvernement de son royaume sicilien, où des barons et des nobles
détenaient indûment certains territoires13.
L'attitude adoptée par Grégoire XI à l'égard de Frédéric III n'a pas de quoi surprendre. Précédemment, en 1372, le pape lui avait interdit, sous peine d'excommunication, d'épouser une fille de Bernabò Visconti
qui cherchait des appuis dans la guerre entamée contre l'Eglise. Sur ses
instances le roi s'unit avec Antonia, fille de François des Baux, duc
d'Andria14.
9 Op. cit. η. 3450. 10 Op. cit. n. 3547 (lettre du 2 novembre 1375). 11 Op. cit. n. 3590 et 3591 (lettre du 23 novembre 1375). 12 Op. cit. n. 3631 (lettre du 5 décembre 1375). 13 Op. cit. n. 3667 et 3668 (19 décembre 1375). 14 G. Mollat, Préliminaires de la guerre entre Grégoire XI et les Visconti
(1371-1373): Journal des Savants 1962, 237-244.
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