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n°101Octobre 2021

a campagne présidentielle a d’ores etdéjà commencé. Alors qu’on pou-

vait penser que cette élection serait unerépétition affadie de l’élection de 2017,il semble que les débats seront plusriches et plus animés que prévu.

La candidature d’Éric Zemmourchange en effet la donne. Trèsproche de nos idées, il a faitune entrée fracassante sur lascène politique mobilisantles médias et réalisant desscores considérables dans lessondages.

Nous devons nous réjouir decette candidature qui va placernos idées au cœur des débatspublics dans les semaines et lesquelques mois qui viennent.

Les questions centrales de l’immigra-tion, de l’insécurité et surtout de la sur-vie de la France en tant que nation vontenfin être reconnues comme des enjeuxfondamentaux.

Quel que soit le résultat finalqu’obtiendra Zemmour au

soir du premier tour, saprésence aux élections

de 2022 bouleverse lascène politique etouvre des perspecti-ves nouvelles qui nepeuvent que servirnos idées et assureren conséquence lasauvegarde de notre

nation.

L

Zemmour à laprésidentielle :

des perspectives nouvelles pour la victoire de nos

idées et la sauvegarde denotre nation

Bruno Mégret :CandidatureZemmour,quellesperspectives ?

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Bernard Brès : Napoléon,l’héritage

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Hubert Savon

Le Chêne N°101 octobre 2021 8/10/21 17:55 Page 1

L’ACT UALI TÉ V U E D U M N R

Le Chêne n° 101 Octobre 20212

Communiqué MNRdu 15 juin 2021

ÉLECTIONS RÉGIONALES ETDÉPARTEMENTALES 2021 :UN ENJEU ÉCONOMIQUE ETCULTUREL

e code des collectivités territoria-les précise que «Le conseil régio-

nal a compétence pour promou-voir le développement économique,social, sanitaire, culturel et scientifi-que de la région»… Pour les élections des 20 et 27 juin2021, il est important de barrer laroute aux candidats du parti macro-nien, qui a montré ses capacités denuisance, ainsi qu’aux listes d’ex-trême-gauche, qui rejettent notreidentité.

Il faut donc voter pour les listesdécidées à défendre notre identité.

Communiqué du MNRdu 31 juillet 2021

PLAINTE DU CONSEIL DEL’ORDRE DES MÉDECINS :l’URSS DE RETOUR ?

éuni en session extraordinairefin juin, le Conseil national del’ordre des médecins a décidé de

porter plainte devant les chambresdisciplinaires de première instance àl’encontre de dix médecins, dont ladéputée (médecin psychiatre)Martine Wonner, et le prix nobel Lucmontagnier.Rappelons que le 10 décembre der-nier, le Conseil avait déjà portéplainte contre six médecins, dont lesprofesseurs Raoult et Perronne.

Tous ces médecins se sont montréscritiques sur la gestion de la crisesanitaire covid, ou ont émis despoints de vue non conformes auxposition officielles.On peut se demander ce que devientla liberté de parole, et ce que défendvraiment l’Ordre : quand le profes-seur Montagnier déclare que les vac-cins provoquent l’apparition desvariants, qui peut prouver qu’il a tort?

L’Ordre des médecins semble défen-dre la pensée unique portée par legouvernement sur la gestion anti-covid. Y aurait-t-il une pensée«scientifiquement correcte» ? Le pro-blème est que les résultats sur le ter-rain ne sont pas très convaincants !

Communiqué du MNRdu 6 août 2021

LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL,COLLABORATEUR ZÉLÉ DUGOUVERNEMENT !

e jeudi 5 août, le ConseilConstitutionnel a validé la quasi

totalité des mesures contenuesdans la loi sur la gestion de la crisesanitaire, malgré les évidentes attein-tes aux libertés qu’elle met en place.Pourtant, dans son préambule, laConstitution : «proclame solennelle-ment son attachement aux Droits del’Homme».Le Conseil Constitutionnel ne se gran-dit pas par cet avis…

Ainsi, la situation sanitaire donnel’occasion au gouvernement de piéti-ner nos libertés, avec l’aval des«sages (!!!)». Comment pouvons-nous les prendre au sérieux ?

Communiqué du MNRdu 2 septembre 2021

MANIFESTATIONSANTI-PASSE SANITAIRE :COMMENT S’EN ÉTONNER ?

epuis plusieurs semaines, denombreuses personnes mani-festent leur refus de la politique

sanitaire du gouvernement : en effetles obligations instaurées pour accé-der à de nombreux services sontvécues, avec raison, comme desentraves à la liberté.Mais la liberté fondamentale qui estbafouée est, pour les médecins, laLIBERTÉ DE PRESCRIRE.Comment justifier le refus, par lesautorités, de l’utilisation de l’hydro-xychloroquine et de l’ivermectine ?En vérité, de nombreux médecinsseraient prêts à les prescrire contre lacovid : le Conseil National de l’Ordredes Médecins ferait-il régner la ter-reur parmi les praticiens ?

Le refus d’utiliser des médicamentspeu chers et connus depuis de nom-breuses années est le scandale fon-damental de la politique sanitaire,menée pour le plus grand profit desfabricants de vaccins.

Communiqué du MNRdu 10 septembre 2021

LOI «BIOÉTHIQUE» :TOUJOURS PLUS LOIN DEL’ORDRE NATUREL

e 2 août 2021 a été promulguée laloi relative à la bioéthique. Sans

surprise, ses dispositions vontvers encore plus de «libertés» :• élargissement de l’accès à la pro-création médicalement assistée

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P O L I T I Q U E G É N É R A L E

Le Chêne n° 101 Octobre 2021 3

VERS LA PRÉSIDENTIELLECandidature Zemmour : Quelles perspectives ?

L’élection présidentielle, que l’onvoyait, il y a encore quelques mois,comme une réplique affadie de la pré-cédente, paraît devoir être beaucoupplus riche dans ses débats commedans ses enjeux. La raison en est lacandidature d’Éric Zemmour qui vienttroubler les positions acquises etdéranger le jeu convenu des partis dela classe politique.

Alors qu’il n’a pas encore déclaré sacandidature, cet éditorialiste et auteurtalentueux vient en effet de faire uneentrée fracassante sur la scène politi-que. En quelques semaines il a réussi àoccuper la première place dans lesmédias et il se trouve déjà crédité deprès de 15 % des intentions de vote.Aussi faut-il s’interroger sur les pers-pectives qui s’ouvrent avec cette arri-vée d’un homme nouveau dans lacourse à l’Élysée.

Une candidature médiatiqueCette candidature reflète d’abord defaçon spectaculaire la domination desmédias sur les politiques. Depuis long-temps déjà la classe journalistique

s’affirme comme le premier pouvoir, unpouvoir qui place les hommes politi-ques dans la situation de devoir luicomplaire ou de se trouver marginali-sés. Cette prééminence médiatiques’est ensuite encore accentuée lors-que, sur les plateaux de télévision etdans les colonnes des journaux, lesdébats entre journalistes ont sup-planté ceux entre politiques. Avec lacandidature de Zemmour, une étapesupplémentaire vient d’être franchie :ce sont les journalistes eux-mêmes quise présentent maintenant aux élec-tions ! Avec ce paradoxe cependantque ce journaliste candidat ne vientpas pour défendre le Système dont ilest issu mais pour le contester.

L’enjeu identitaire au cœurdes débatsOn peut donc se féliciter de cette intru-sion du monde médiatique dans lemonde politique car les idées-forcesqui sont les nôtres vont, à traversZemmour, se trouver propulsées avectalent au cœur des débats de la prési-dentielle. La guerre de civilisation, quenous subissons dans le monde multi- Suite page 4

(PMA) aux couples de femmes et auxfemmes célibataires (elle étaitjusqu’à présent réservée aux coupleshétérosexuels sur indication médi-cale), avec remboursement par l’as-surance-maladie.• suppression du délai de réflexiond’une semaine en cas d’interruptionmédicale de grossesse.

• assouplissement des critères desélection pour le don du sang pouréviter toute forme de discriminationfondée sur le sexe ou la nature desrelations sexuelles. Jusqu’à présentles homosexuels ne pouvaient don-ner leur sang que passé un délaid’abstinence de 4 mois (qu’importeles risques pour les receveurs !).

Il ne faut donc pas compter sur lareprésentation nationale actuellepour freiner les dérives légales dansle domaine de la vie. Souhaitonsqu’à l’avenir, de nouvelles autoritésaient le courage de résister aux exi-gences toujours accrues des lobbysqui réclament toujours plus de«droits» antinaturels !

polaire d’aujourd’hui et qui menacel’existence même de notre civilisationeuropéenne et de notre nation fran-çaise, cessera d’être ignorée et l’immi-gration de peuplement qui risque defaire disparaître la France et les nationsdu continent pourra être enfin recon-nue comme un danger majeur pournotre survie.

Une dynamique à conforterMais, au-delà de cette avancée extrê-mement positive pour nos idées, quel-les sont les chances de voir prospérercette candidature si singulière ? Laquestion qui se pose est en effet desavoir si le polémiste brillant sauraendosser les habits de l’homme politi-que d’envergure capable de devenir leprésident dont la France a besoin pourrenouer avec son histoire. Car EricZemmour est à cette heure un hommeseul sur la scène publique. Malgré lesnombreux appuis qu’il obtient pourgérer et soutenir sa candidature, il n’apas à ce jour autour de lui des person-nalités fortes et connues capables derelayer son discours.


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Il ne dispose pas non plus pour l’ins-tant d’un programme exprimant defaçon concrète les solutions qu’il envi-sage de mettre en œuvre. Sans doutecela viendra-t-il après sa déclaration decandidature, mais ce point est impor-tant car la prise de conscience des pro-blèmes liés à l’immigration et à l’insé-curité est maintenant générale. Le cli-vage entre les candidats devrait doncse faire plus sur les solutions que surle constat. Or les Français, échaudéspar les programmes et les promessestoujours trahis par leurs élus, atten-dent maintenant des solutions d’enver-gure, qui soient à la fois efficaces etcrédibles.

Un potentiel électoralimportant mais fragileIl faut enfin s’interroger sur le potentielélectoral dont dispose Éric Zemmour.Sur le papier il semble à première vueextrêmement vaste. Se présentantcomme porteur des idées qui étaientcelles du RPR des origines, Zemmourpeut en effet revendiquer les voix desélecteurs traditionnels du parti LRissus de cette ancienne formation, cequi représente un réservoir considéra-ble. Du côté du RN, le potentiel estencore plus important, puisqueZemmour tient sur l’immigration lemême discours que le Front National.Un discours que Marine Le Pen a pro-gressivement édulcoré au point de setrouver aujourd’hui comme normaliséeet membre à son tour d’une classe poli-tique que son parti prétend pourtantcombattre.

Les possibilités de conquête électoralesont donc au premier abord extrême-ment prometteuses pour le candidat

Zemmour. Mais ces perspectives doi-vent cependant être nuancées. Du côtéLR, il devra faire face à une entreprisede diabolisation de sa personne qui adéjà commencé et qui pourrait dissua-der de nombreux électeurs LR de voterpour lui. Du côté du Rassemblementnational par ailleurs, Zemmour devracombattre l’argument du vote utile quipeut conduire une large fraction de cetélectorat à rester fidèle à Marine Le Penpour assurer sa présence au secondtour.

D’une façon plus générale, on peuts’interroger sur l’état de l’opinionlaquelle se trouve conditionnée pardes décennies de propagande politi-quement correcte et en partie déjà rési-gnée à subir le vivre ensemble. Y a-t-ilen conséquence une majorité deFrançais pour soutenir les propositionsradicales d’un candidat qui voudraitréellement rompre avec le politique-ment correct et mettre en œuvre lessolutions qui seraient à la hauteur desenjeux ? En d’autres termes, lesFrançais qui dénoncent l’incapacité dupouvoir à régler les problèmes de l’im-migration et de l’insécurité, neseraient-ils pas les mêmes à réprouverla radicalité des mesures qui, seules,pourraient les résoudre?

Les deux scénariosIl paraît dans ces conditions difficile dese faire une idée précise de la placequ’occupera Zemmour le soir du pre-mier tour de la présidentielle. Deuxhypothèses très contrastées sontaujourd’hui possibles.

Si le journaliste ne parvient pas àendosser les habits de l’homme d’État,si les solutions qu’il préconise inspi-

rent la crainte des électeurs et provo-quent un processus de discrédit sur sapersonne, la dynamique du début peuts’éteindre progressivement et lesrésultats électoraux être ceux d’unecandidature de témoignage._Si, en revanche, Zemmour parvient àsusciter la sympathie et le respect desFrançais, si son discours réussit àconvaincre les électeurs et à entrer enrésonance avec les sentiments de noscompatriotes, s’il parvient en consé-quence à rallier des personnalités etdes électeurs venus du LR et si, dans lemême temps, il arrive à marginaliserMarine Le Pen au point de récupérerune large fraction de son électorat,alors tout pourrait devenir possible.

Dans tous les cas, Zemmour va désta-biliser encore un peu plus les partis enplace. Il peut alors être à l’origined’une recomposition politique devenueaujourd’hui indispensable. Or touterecomposition commence par une des-truction et s’achève par une recons-truction. Aussi Eric Zemmour peut-ilêtre le destructeur indispensable.

Sera-t-il le reconstructeur tantattendu ?

Bruno Mégret

N° 101 - Octobre 2021 Directeur de la publication :B. Brès - Périodicité : trimestriel

Rédaction et courrier : 1 avenue Aristide Briand93160 Noisy le Grand

Date de la parution : Octobre 2021Commission paritaire : N° 1121P11309

Éditeur : MNR - Imprimeur : PFO, 3 rue de l'Atlas,75019 PARIS

VERS LA PRÉSIDENTIELLECandidature Zemmour : Quelles perspectives ?

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ourtant aujourd'hui, l'Empereur estquasiment absent des manuels scolai-

res et ses détracteurs disent tel Bainville«Sauf pour la gloire, sauf pour l'art, il eûtprobablement mieux valu qu'il n'eût pasexisté». Examinons leurs griefs essentiels.

La légende noireTout d'abord, faisons litière de l'accusationabsurde de racisme colportée par des cuis-tres pour avoir rétabli l'esclavage ; cettequestion, au demeurant mineure à l'épo-que, se justifiait par la raison d'État (géopo-litique) et pour éviter la ruine de l'économiecoloniale. Quant à sa misogynie, bien réelle,dénoncée par les furies féministes «Les fem-mes sont l'âme de toutes les intrigues, ondevrait les reléguer dans leur ménage, et lessalons du gouvernement devraient leur êtrefermés... Il vaut mieux qu'elles travaillent del'aiguille que de la langue», elle est le refletde son époque, de son milieu et de son édu-cation. Plus sérieux, on lui reproche souventses guerres coûteuses en vies humaines(l'image de «l'Ogre corse» ; ceci demeuredifficile à chiffrer, mais les travaux lesplus sérieux estiment pour la périodeConsulat/Empire (1799/1815) le nombre demorts au combat, des suites de leurs bles-sures (les plus nombreux, en réalité), demaladies et épidémies ou disparus, entre900 000 et 1 million (si on y ajoute lapériode 1792/1799, sans doute, 1,5 million).Les armées étrangères auraient eu environ 2millions de pertes (2,5 au moins, si on inclutla période révolutionnaire) ; il faudrait yajouter les victimes civiles (très importantespour les Russes ou les Espagnols), sansoublier les pillages et destructions inhé-rents à tout conflit (Le génocide vendéen nesaurait être mis à son passif, Bonaparte n'yayant jamais participé). Malgré tout cela, ladémographie en forte croissance estdemeurée positive durant la période.


C O M MÉM O RAT I O N

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Napoléon,la puissanceet la gloire (II): l’héritage

Napoléon,la puissanceet la gloire (II): l’héritage

Il est exact que l'occupation française avecses réquisitions, impositions, répressionsparfois, a suscité l'éveil des nationalismeset l'esprit de revanche surtout en Prusseaprès l'humiliation de 1806 (Fichte Discoursà la nation allemande), annonçant l'unifica-tion de celle-ci ; de même l'invasion fran-çaise provoqua l'insurrection des popula-tions espagnoles, tyroliennes ou calabrai-ses et une nouvelle forme de conflit meur-trier (guérilla). L'Angleterre, ennemie juréede la France depuis des siècles, alors seulepuissance industrielle, sortit victorieuse dece long affrontement grâce à sa maîtrise desmers incontestée ; à la décharge deNapoléon, il avait hérité d'une Marine déca-pitée de ses meilleurs officiers pour la plu-part émigrés, et la révolution avait laissé laRoyale en piteux état : il n'eut pas le tempsde la reconstituer. Ce qui demeure incontes-table, c'est qu'en 1815, la France vaincue futramenée à ses frontières de 1790 par letraité de Paris (perte de la Savoie, de laBelgique, de la rive gauche du Rhin ;l'Empire ayant été démantelé en 1814).L'économie était exsangue, les dettes deguerre pesaient sur les finances publiques,et les coalisés exigèrent une forte indemnitéet l'occupation par 150 000 hommes des ter-ritoires frontaliers durant cinq ans (elle pritfin en 1818 grâce au duc de Richelieu).C'était la rançon de la gloire !

Fossoyeur ou fils de laRévolution Napoléon était-il un dictateur, fossoyeur dela révolution «Une révolution est un des plusgrands maux dont le ciel puisse affliger laterre», un «Robespierre à cheval» selon sonennemie Mme de Staël (fille de Necker) qu'ilfit exiler, ou encore un «Fils de laRévolution», d'après le polémiste de l'AFLéon Daudet ? Plus sûrement, un despote

éclairé au sens du XVIIIe «Le peuple est lemême partout : quand on dore ses fers, il nehait pas la servitude»: il liquida celle-ci dansce qu'elle avait de pire (régicide, déicide,Terreur, génocide vendéen, ruines et corrup-tion...) et tenta de concilier certains de sesacquis avec l'Ancien Régime (retour au pou-voir absolu héréditaire). C'était un régimeautoritaire : exécutif très fort, liberté d'ex-pression réduite, police (longtemps dirigéepar le redoutable Fouché «la Pieuvre» : créa-tion du passeport et contrôle du mouve-ment des individus) et justice efficaces(bagnes de Brest, Toulon, Rochefort,Cherbourg, Anvers, La Spezia, rendus célè-bres par les personnages de Jean Valjean(Hugo) ou de Vautrin (Balzac) et par lesMémoires de Vidocq), mais certainementpas totalitaire.Malgré la responsabilité de la mort du ducd'Enghien «Qu'il est affreux de mourir ainside la main des Français», l'Empereur ne futpas un tyran sanguinaire... Ses colèresétaient souvent feintes (pas celle face au«traître» Talleyrand qualifié de « m... dansun bas de soie»). Il n'était pas insensible àla douleur de ses soldats «les grognards»qui l'appelaient familièrement «Le PetitCaporal» (Bonaparte) puis le «Petit Tondu»(Napoléon - contrairement à la légende, ilmesurait 1,69 cm, taille moyenne pourl'époque), et qui le suivirent de l'Italie auCaire et de Lisbonne jusqu'à Moscou ! Ildéveloppa le système de santé aux armées,grâce aux chirurgiens Percy, Desgenettes(Médecin chef de la Grande Armée) et Larreyinventeur des «ambulances volantes». Sansdoute, enivré par sa puissance et sa gloire a-t-il été atteint de démesure (expéditionrusse, mise en résidence surveillée du Pape«Votre Sainteté est souveraine de Rome,

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mais j'en suis l'Empereur») ou d'aveugle-ment (devant la révolte espagnole), mais ilne fût pas loin de réussir, «Impossible n'estpas français» vaincu, avant tout, par le«général Hiver» dans les immensités russes(comme Charles XII de Suède en 1709 etHitler en 1941...). Alors, me direz-vous, pour-quoi célébrer l'Empereur aujourd'hui ? Pourson immense héritage dont voici quelquesexemples.

L'oeuvre civile et le bâtisseurTout d'abord, son oeuvre codificatrice (Codecivil «Code Napoléon», Code pénal, Code decommerce...), reconstruction de l'ordresocial et protection de l'unité, des libertés etde l'égalité juridique. Le code civil, inspirédu droit romain, fait de la famille le pilier dela société, consacre le patriarcat (art. 213«La femme doit obéissance à son mari»), lamisogynie (honnie aujourd'hui où le Pèreest mort), le droit de propriété et l'espritbourgeois, mais sa rédaction est limpide etreste un modèle de clarté. Il inspirera ledroit belge, hollandais, suisse, italien, alle-mand et luxembourgeois. Pour ses « massesde granit», selon son expression, que sontla Cour des Comptes, la Cour de cassation,la Cour d'assises, les cours d 'appel, l'Ordredes avocats, le Conseil d'État, la Banque deFrance, le Trésor public, le cadastre, les pré-fets, la Bourse, le Franc Germinal, lesChambres de commerce, les Prud'hommes,le Sénat, les Archives nationales,l'Université, Saint-Cyr, Polytechnique, EcoleNormale, les lycées et le baccalauréat, lesSapeurs Pompiers, le livret ouvrier (trèsfavorable au patrons), la Légion d'honneur...Il fait édifier de nombreux monuments (ilvoulait que Paris soit la capitale de l'Europeet Le Louvre le plus grand musée du monde;les œuvres d'art prises dans les paysconquis y sont réunies) : la colonneVendôme avec le bronze des canons pris àAusterlitz, le Panthéon, la Madeleine, lesarcs de triomphe de l'Etoile (en hommage àLa Grande Armée) et du Carrousel, la façadedu Palais-Bourbon, la Bourse, la percée dela rue de Rivoli, les ponts d'Austerlitz, desArts, de la Cité, le Jardin des Plantes, lescanaux de l'Ourcq, Saint-Martin et Saint-Denis, la construction d'une ville nouvelleNapoléon-Ville (La Roche-sur-Yon)... Il avait

projeté un palais grandiose à Chaillot pourle «roi de Rome». Dans le domaine économi-que, il fait adopter une législation favorableà la libre entreprise, encourage l'innovationindividuelle et l'initiative privée.Naturellement, il a restauré l'ordre, l'auto-rité, la grandeur de la France et instauré laméritocratie (ne pas confondre avec l'égali-tarisme). Il a porté la France au premier rangen Europe en développant une puissancemilitaire inégalée qui lui a permis de ladominer. Vingt ans de gloire même siWaterloo sonne le glas. Napoléon moder-nise la France : c'est le royaume le mieuxdirigé, administré en Europe où il exporteson modèle (vassaux), l'État est au centrede la société, c'est une machine parfaite-ment huilée grâce à une centralisation réflé-chie et intelligente.

Le conciliateurIl a concilié idées anciennes et nouvelles ensignant le Concordat rétablissant la libertédes cultes (même s'il exerce son contrôle ):pour lui le christianisme est avant tout fac-teur d'ordre social «Un peuple sans religionest comme un vaisseau sans boussole...L'homme n'est jamais aussi grand qu'àgenoux devant Dieu», il pense que «les peu-ples passent, les trônes s'écroulent, l'Eglisedemeure». De même, en réunissant le GrandSanhédrin, afin de créer le Consistoire juifpour les assimiler et les soumettre à savolonté «C'est une nation à part dont lasecte ne se mêle à aucune autre» . Notons,au passage, ses jugements peu amènes for-mulés devant le Conseil d'État «La nationjuive est usurière et oppressive... ce sont devéritables nuées de corbeaux... des chenil-les, des sauterelles qui ravagent la France. Ilserait dangereux de laisser tomber les clefsde la France entre les mains d'une popula-tion d'espions point attachés au pays».Enfin, en procédant au Sacre et en créantune noblesse d'empire malgré l'hostilitédes royalistes et des républicains.

Le despote éclairéLoin d'être un tyran sanguinaire, il fut undespote éclairé qui re recourut pas à unedictature militaire ou policière, et souvent laguerre lui fut imposée par l'Angleterre. Il futun grand stratège tel un César ou un

Alexandre, un meneur d'hommes adulé parses grognards «J'ai fait mes plans avec lesrêves de mes soldats endormis», un géniede l'organisation, un bourreau de travail (ildormait peu et à volonté) à la mémoire pro-digieuse «Une tête sans mémoire est uneplace sans garnison» (voir son impression-nante Correspondance, 15 volumes de prèsde 1500 pages), lecteur boulimique, éclecti-que (il aime par-dessus tout la tragédie,Corneille joué par Talma... et les actrices tel-les Melles Georges, Mars), très cultivé (voirses notes de lecture), excellent écrivain «Lespressentiments sont les yeux de l'âme... Lavie est un songe léger qui se dissipe», ilaime la peinture (les tableaux de David,Gros, Gérard le magnifient), la musique ita-lienne, Don Giovanni de Mozart... et les can-tatrices (la Grassini). C'est aussi un génie dela propagande «Bonaparte vole commel'éclair et frappe comme la foudre…Souvenez-vous que je marche accompagnédu dieu de la guerre et du dieu de la for-tune»; il a su créer son personnage (bicorne,redingote grise, mèche, main dans le gilet)et se fait sculpter en Auguste Imperator.Pour Barrés, il fut un véritable professeurd'énergie «Il faut vouloir vivre et savoir mou-rir ».

Un héros moderneNapoléon personnifie Le Prince deMachiavel ; il symbolise la mort d'un mondeet l'accouchement d'une société nouvelle«Si tu veux marcher vers le futur retournetoujours à tes racines». L'Ancien Régimeétait fondé sur le patriarcat, l'honneur, lavaleur du rang liée à la naissance, ignorantl'individualisme, immuable dans ses princi-pes (selon Montesquieu) ; il est balayé parla Révolution qui impose sa soif d'égalité, ladisparition des ordres et castes, la guerrecontre l'Église, l'ambition insufflée à tous, laruée vers les prébendes, les coalitions d'in-térêts : les boutiquiers et les clercs de baso-che voient s'ouvrir devant eux un monde quis'offre à eux. Ainsi sous l'Empire l'ascensiondes généraux et maréchaux qui deviennentprinces et rois (Murat, Bernadotte),Bonaparte demeurant le maître absoluaprès sa destinée prodigieuse et sa gloireimmense. Il inspirera les héros littérairesambitieux tels Julien Sorel ou Rastignac,




arrivistes de haute volée; le premier rêve dedevenir maître du monde avec son épée, lesecond «d'avoir une cervelle cerclée de ferdans un crâne d'airain, avoir assez d'énergiesur soi-même, et on marche sur l'humanitécomme sur un tapis». Il faut adopter la loiqui régit le monde : être froid, calculateursceptique, dissimulateur, cynique «Le trônen'est qu'une planche garnie de velours»(Napoléon), dépourvu de sentiment, touteson énergie doit être tournée vers l'action, ilfaut être prêt à tout pour réussir. Ce sont lesprécurseurs de l'homme moderne, des pré-dateurs sociaux (selon Pareto), à la foisrenards et lions (Malraux Les conquérants),héros en qui se mêlent le goût de l'action, laculture et la lucidité. Ils peuvent susciter lacrainte mais on les admire pour leur espritde conquête et leur goût de la gloire : «Lamort n'est rien, mais vivre vaincu et sansgloire c'est mourir tous les jours»(Napoléon). Ce dernier comptait nombre deparvenus, de franc-maçons (il n'en futjamais lui-même) parmi son entourage,anciens jacobins, enrichis par la révolution,adeptes du double jeu, prêts à toutes lesvilenies (ralliés à Napoléon puis Louis XVIII)«On peut bien avec des rubans parer lescourtisans, mais on ne fait pas des hom-mes». Il n'avait aucune illusion sur eux : «Onne peut faire un titre de la richesse».L'Empire permet l'ascension sociale desfonctionnaires, des membres des grandscorps, et rétablit le prestige de la Fonctionpublique, le privilège du service de l'Etatface au pouvoir de l'argent qui doit être tenuen lisière. Tout ceci est dirigé d'une main defer afin d'éviter les sinécures et les féodali-tés. En 1804, il relève le maréchalat (sup-primé en 1793), crée en 1808 la noblessed'empire majoritairement parmi les militai-res, mais aussi les hauts fonctionnaires etnotables ayant des fonctions officielles ; lapart des activités industrielles et commer-ciales est infime, quant aux financiers etspéculateurs, ils sont relégués au troisièmerang «Jamais je n'en voulus élever aucunaux honneurs : de toutes les aristocraties,celle-là me semblait la pire» (en effet, ellecontribuera à sa chute et les Rothschild met-tront à profit Waterloo pour spéculer et s'en-richir ). Hélas, au XIXe c 'est elle qui s'empa-rera des leviers de l'État.

La souveraineté retrouvéeMalgré les pillages, la guerre ne sert pasl'argent mais le désir de puissance ; honorerle militaire, c'est restaurer la significationoriginelle de la noblesse, à savoir, le servicedes armes et l'impôt du sang. La fonctionmilitaire est une composante de la souverai-neté : la Légion d'Honneur est une sorte denoblesse de service non héréditaire, et lescivils y ont aussi accès (volonté du PremierConsul imposée au Conseil d'État) «Onappelle cela des hochets. Eh bien, c'est avecdes hochets qu'on mène les hommes !».Dans l'ancienne monarchie, le souveraindevait recevoir une éducation militaire afinde pouvoir, un jour, commander son armée(une des fonctions de la triade indo-euro-péenne chère à Dumézil) car la puissanceest un attribut indispensable de la souverai-neté. Louis XVI avait rompu cette tradition,Napoléon la renoue : il devient empereurparce qu'il était soldat, mais ce n'est pas laseule source de la souveraineté «Le généralqui fait de grandes choses est celui qui réu-nit les qualités civiles... Il n'y a que deuxgrandes puissances au monde le sabre etl'esprit, à la longue, le sabre est toujoursvaincu par l'esprit». Napoléon veut restau-rer les valeurs de l'ancienne monarchie avecles hommes issus de la révolution mais seheurte aux nouveaux riches ; son règne seratrop court pour porter ses fruits en cedomaine. 1815 verra la revanche des parve-nus sur les soldats : un ministre de Louis XVIdira «Le service de l'État est maintenantdans ses finances» marquant l'avènementd'un nouveau système de valeurs. Jusquevers 1850, la société éprouve une sorted'aversion pour les militaires du fait desguerres interminables, des pertes humai-nes, des désastres engendrés, du désir derevanche contre l'arrogance de ces derniers.Les nouveaux riches veulent jouir en paix deleur fortune et gouverner la nation au gré deleurs intérêts, ceux de la bourgeoisie triom-phante sous la Restauration. Pour l'an-cienne aristocratie, l'armée incarne la «révo-lution bottée». Cependant, face aux convul-sions politiques (révolutions de 1830 et1848, guerres), les foules vont se retournervers l'épée, dépositaire de la légitimité sou-

veraine (Napoléon III, Mac-Mahon, le géné-ral Boulanger, le Maréchal Pétain, le généralDe Gaulle, aujourd'hui encore certains pen-sent que l'armée sera le dernier recours).C'est le mythe du sauveur, la quête dusabre, symbole de courage, de fermeté etd'autorité ; le besoin de sécurité, d'ordreface à l'anarchie, d'une justice équitablemais redoutée, d'un pays uni par un idéalcommun face à son destin. Bonaparteincarne le retour à la souveraineté face àl'impuissance et l'incohérence révolution-naires : le 18 Brumaire clôt la Révolution àbout de souffle, le coup d'État est plébiscitépar le peuple et l'Empire fonde une nouvellelégitimité, alternative moderne à la monar-chie héréditaire tentant de concilier conti-nuité, autorité et démocratie (bonapar-tisme). De Gaulle avec la Constitution de laVème (1958) s'en inspirera (suffrage univer-sel, pouvoir présidentiel fort, recours auréférendum). Napoléon ce fut l'art de laguerre, mais aussi les institutions et les loisde la France pérennes jusqu'aux années1970 (avant que de médiocres politicienss'acharnent à les détruire). Tout ceci, accom-pli en un laps de temps après le chaosengendré par la tempête révolutionnairedévastatrice fut l'œuvre prodigieuse d'ungénie visionnaire qui voyait grand «Leshommes de génie sont des météores desti-nés à brûler pour éclairer leur siècle», unvéritable homme d'État «Le cœur d'unhomme d'État doit être dans sa tête»sachant trancher, résoudre des questionsqui semblaient insolubles, payer de sa per-sonne en tant que militaire, transcendant etirriguant notre patrie «On ne conduit unpeuple qu'en lui montrant un avenir : unchef est un marchand d'espérances». TelCharlemagne, forçant le destin, il incarne unnouvel empire d'Occident. Il constitue lasynthèse entre la société d'Ancien Régimeet les apports des Lumières, fusionnant enlui l'hérédité d'un gentilhomme et l'ambi-tion d'un révolutionnaire.Assumons son héritage, digne des quaranterois qui ont fait la France, soyons-en fiers ! Vive l'Empereur !

Bernard Brès



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Notre ami Georges François vient denous quitter quasi centenaire.Militant infatigable de la causenationale, Catholique tradi, il parti-cipa à tous les combats du FN puisdu MNR dans le 17e parisien. Ilgarda jusqu'au bout son appétit devivre, sa jeunesse d'esprit extraor-dinaire et un intellect d'une surpre-nante vivacité. Il demeurera unexemple de courage pour tous ceuxqui ont eu le privilège de le côtoyerA Dieu.B.Brès

8ème colloque annuel de l’institutIliade, le samedi 29 mai 2021 : «Ce que la puissance doit à l’économie», «Décroissanceou puissance, il faut choisir», «Sommes-nous toujoursdans un régime capitaliste ?» «Russie, une puissance pauvre ?», «L’Europe centrale face à l’économie mondialisée». Conclusion : «L’économie au service des peuples»

51èmes Journées chouannes,à Chiré en Montreuil, les 4 et 5 septembre 2021 : nombreuse assistance, présence de divers auteurs, dansun cadre champêtre, avec la participation de plusieurspersonnalités de la droite nationale (Bruno Gollnisch,Patrick Buisson, le général André Coustou...). Conclusionpar François-Xavier d’Hautefeuille, directeur de «LecturesFrançaises».

IN MEMORIAM

Jacques Oudin nous a quitté aprèsune longue et douloureuse mala-die. Militant de la première heure,cadre dirigeant du DPS puis duDPA, beaucoup le connaissaientpour ses convictions sans faiblessequ’il défendait avec force et géné-rosité. Ancien de la Légion étran-gère, Jacques Oudin était un com-battant au sens le plus noble duterme.

Anne-Marie Chalvet est mortepresque centenaire. Cadre etconseillère régionale du FN puis duMNR, elle a mené notre combatjusqu’au bout avec pugnacité etfidélité. Anne Marie Chalvet étaitune figure de notre mouvementdont beaucoup se souviennent.Toujours présente et toujoursengagée, elle était une militante,une vraie !

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