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Santé bucco-dentaire : Guide à l’usage des établissements pour personnes âgées en partenariat avec l’UFSBD - 2014 Édition actualisée en 2017

Guide à l’usage des établissements pour personnes …€¦ · 5 Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées

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Santé bucco-dentaire :Guide à l’usage des établissements

pour personnes âgées en partenariat avec l’UFSBD - 2014

Édition actualisée en 2017

3Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

• édito P. 5

• Préface P. 7

• Le partenariat Agirc-Arrco - UFSBD P. 9 �Un�programme�complet�

de�prévention�bucco-dentaire

• La santé bucco-dentaire des personnes âgées en établissement : un�constat�préoccupant P. 17

� Analyse�de�358�dépistages�(synthèse)

• Améliorer durablement la santé bucco-dentaire en établissement P. 27

� Recommandations

| REGIES95

| Lecorrespondantensantéorale

• Former les personnels soignants P. 35 Outils�et�méthode

� Freins�et�leviers

| Bilandesformationsduprogramme | Agirc-Arrco–UFSBD(synthèse)

• Sensibiliser les résidents, leur famille et le personnel non soignant P. 41

Outils�et�méthode

� Freins�et�leviers

| Bilandelasensibilisationduprogramme | Agirc-Arrco–UFSBD(synthèse)

• Favoriser le repérage et le dépistage P. 45 Outils�et�méthode

� Freins�et�leviers

• Travailler avec un réseau de santé, trouver des référents P. 49

| Unpartenariatétablissement/CHU(51) | LeréseauSBDH(69) | LeréseauAppolline(91)

| Lesréseauxdesantébucco-dentaire | Lesréférentsordinaux,l’Ordre deschirurgiens-dentistes | Avantagesetlimitesd’unbucco-bus

• Adapter les gestes quotidiens P. 61 | LerecoursàlaméthodeGineste-Marescotti

• S’équiper P. 65 | Lamallettepoursoinsambulatoires | Lematérielspécifique

• Connaître la réglementation : Obligations et définition des rôles P. 69

| Lerôledesinfirmiers | Lerôledesaides-soignants | Lerôledesaidesmédico-psychologiques | L’interventiondeslibéraux

• Glossaire P. 87

• Auteurs P. 89

• Remerciements P. 90

• Bibliographie P. 91

• Annexes P. 93 Annexe1:leprogrammeAgirc-Arrco–UFSBD:

coûtsindicatifsd’intervention

Annexe2:lerecoursauxréseauxlocauxdans leparcAgirc-Arrco

Annexe3:lebilandes358dépistagesdansleparc Agirc-Arrco(intégral)

Annexe4:lebilandesformationsduprogrammeAgirc-Arrco–UFSBD(intégral)

Annexe5:leréférentielARSRhône-Alpes desmétiersdeniveauV(extrait)

Annexe6:chartederecommandationsUFSBD

Sommaire

| Lesmotssoulignésenvioletsontexplicités

dansleglossaire

GLOSSAIRE

| Focussuruneexpérience,uneméthode,uneétude

| Fichetechniquerepère

5Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

édito

A lorsquelevieillissementdelapopulationfrançaisecontinue,denombreuxrapportsont,de2008à2013, fait le constatde carencesen Franceen

matièred’urbanisme,d’équipementsetdeservicesadaptésàl’avancéeenâge.

Lesétablissementsd’hébergementpourpersonnesâgéesdépendantes,malgrélesindéniablesprogrèsréaliséssurlesdixdernièresannées,restenttropsouventdeslieuxque la réglementation, lesnormesproduites, l’histoireconduisentàassimileràde«petitshôpitaux»alorsqueceslieuxd’hébergementsontd’aborddeslieuxdevie.Lesquestionsquiseposentsontnombreuses:commentaméliorerlaqualitédevieenétablissement?Quelmodèlesouhaitons-nousimpulser?Quelchoixdeviedéfinissons-nous, pour nos aînés aujourd’hui, et pour nous-mêmesdemain ? Ne faut-il pas commencer par apporter desréponsesconcrètesauxproblématiqueslesplusfréquem-mentrencontrées?

Àcesdifférentesquestions,enprisedirecteaveclesen-jeuxdesociété,lespartenairessociauxgestionnairesdela retraite complémentaire Agirc et Arrco ont souhaitérépondredemanièreengagée.Depuisplusieursannées,ilsontdécidédedéployerauseindesétablissementsdontles régimes sont propriétaires, des pratiques reproduc-tiblespourunmeilleurconfortetunemeilleurequalitédeviedesrésidents.Cesactionss’inspirentd’expériencesinitiéesauseinmêmedesétablissementsouàl’initiatived’expertsdudomaine.

Lapremièreexpérienceconcrèteaconsistéàadapterlesétablissements médico-sociaux aux déficiences senso-rielles.Aprèsunauditdessites,desactionsde forma-tion des personnels et de référents ont été mises enœuvre.Denouvellesconsignesontétéprisesencomptedanslesplansdetravauxetdesaménagementsontétéapportésauxétablissements.Témoindecetteaction,unguidedestinéauxprofessionnelsdusecteuraétéédité,incitantàdesactionsconcrètesd’accompagnementdesdéficiences sensorielles des résidents,mises enœuvredanslesétablissementsduparcAgirc-Arrco.

Fidèle à sa volonté d’innovation, l’action sociale desrégimes Agirc et Arrco a souhaité rééditer l’action enpubliantceguide,ledeuxièmedelacollection.Ilambi-tionne de partager l’expérience menée dans le cadred’un programme de prévention de la santé bucco-dentairedespersonnesâgéesvivantenétablissement.Del’étatdesantébucco-dentairevonteneffetdépendrel’appétit, laprésenceounondedouleurs,et l’enviedecommuniqueraveclesautres:autantdefacteurspouvantcontribuerpositivementounégativementàlaqualitédeviedesrésidents.Ils’agitd’unedémarchepréventive,quis’inscritdansunelimitationderecoursauxsoinsetquiprésentedoncaussiunintérêtéconomique.

Cetyped’initiativenepeutsefairequ’avecdesprofes-sionnels experts. C’est le sens du partenariat construitavecl’Unionfrançaisepourlasantébucco-dentaire(UFSBD)àl’échelonnational,complétédepartenariatslocaux.

Ce guide propose une photographie en 2013 de l’étatde santé bucco-dentaire des résidents âgés du parcAgirc-Arrco (6900places), dont lamoyenned’âgeestde86ans.Ilrelayedesrecommandationspropresàfaireévoluerfavorablementetdurablementcetétatdesanté.Il s’agit donc d’un engagement réaliste et exemplairepourl’évolutiondesétablissementsd’hébergementdespersonnesâgées,autonomesounon.

Sil’impulsiondonnéepourra,àterme,faireévoluerlespratiques,ellepermetdèsàprésentd’attirerl’attentionsur certainsbesoinset sur lanécessitéde s’adapteretd’évoluer.

Créer les conditionsd’uneexpérimentationet favorisersondéveloppementdirectouindirectetsonévaluation,pour mieux passer ensuite le relais dans le domainepublicouprivé,telleestl’orientationpriseparlesrégimesderetraiteAgircetArrcoautraversdeleuractionsociale.Parcequ’initierc’estbienmaispartager,c’estmieux!

�Jean-Claude�Barboul�président�des�Commissions�sociales�Agirc�et�Arrco�

Denis� Gindre�vice-président� des� Commissions� sociales�Agirc�et�Arrco

7Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

préface

L ’état de santé bucco-dentaire des personnes âgéesrésidant en établissement d’hébergement pourpersonnes âgées dépendantes (Ehpad) est problé-

matique.Parmilesrésidentsdecesétablissements,35à50%souffrentdepathologiesdentairesetbucco-dentaires.Lamajoritéprésenteunehygiènebuccale insuffisanteetdesbesoinsdesoins.

Ilexisteunrapportétroitentrelesproblèmesdentairesetlesautrespathologies.D’unepart,certainesmaladiessystémiques comme le diabète ont des répercussionssurlasphèreoralesemanifestantpardescomplicationsbuccalesvariées.D’autrepart,unmauvaisétatdesantébucco-dentairechez lespersonnesâgéespeutavoirdemultiplesetimportantesconséquencesmédicaleset/oupsychologiques.

Certainespathologiesgénéralescommelespathologiescardiaques, les affections dermatologiques, les pneu-mopathies, les rhumatismes… peuvent être d’originedentaireouaggravéespardesinfectionsdentaires.

Une mauvaise santé bucco-dentaire augmente égale-ment le risque de dénutrition, d’ostéoporose et, indi-rectement,laperted’autonomie.Enfin,etc’estunpointmajeur, souvent négligé, cette mauvaise santé bucco-dentaireadesretentissementsimportantssurlaqualitéde vie au quotidien des personnes âgées : mauvaisehaleine, perte du goût, blessures des muqueuses,douleurs,baissedel’estimedesoi,replisocial…

Or, les pathologies bucco-dentaires en Ehpad sont trèssouventliéesàundéficitd’hygiène.Lespersonnesâgéesenperted’autonomienesontplustoujoursencapacitéd’assumerseulesleurssoinsetlespersonnelssoignantssont peu formés pour prendre en charge les pratiquesd’hygiènebucco-dentaire,voiresouventdécouragésparl’attitudetrès«opposante»decertainspatients.

Améliorerl’hygiènebucco-dentaireetainsilasantédespersonnesâgéesenperted’autonomieestdoncunenjeumajeur de santé publique. Sensibilisation et formationdesacteursmédico-sociauxsontdésormaisnécessaires.

Partageant les mêmes objectifs d’amélioration de laqualité de vie des personnes âgées et des pratiquesprofessionnellesauseindesétablissements,l’Agirc,l’Arrcoetl’Unionfrançaisepourlasantébucco-dentaire(UFSBD)ontdécidédeserapprocherpourpromouvoirlapréven-tionbucco-dentaireauseindesEhpad,enparticuliervialaformationdespersonnelssoignantsauxpratiquesd’hy-giènebucco-dentaire.

L’UFSBD,centrecollaborateurdel’Organisationmondialedelasanté(OMS),conduit,depuisplusde50ans,unemissiondesantépubliquedepréventionetdepromotiondelasantébucco-dentaire.Forted’unréseaude15000chirurgiens-dentistes,departenaireslocauxetderelaiséducatifs,elleapourobjectifd’améliorerlasantébucco-dentaireetlasantéglobaledelapopulation,notammentdespersonneslesplusvulnérablescommelespersonnesâgéesensituationdedépendance.

L’UFSBDs’engageeneffetauprèsdespersonnesâgéesdepuis de nombreuses années et développe desprogrammes complets de prévention bucco-dentaire :formation du personnel soignant en Ehpad, dépistagedesbesoinsdesoinsbucco-dentairesetorientationdespatientspourleurpriseencharge.

L’UFSBDpromeutsespropositionsdemesuresetd’actionsen faveur des personnes âgées, notamment en perted’autonomie,etdiffuselargementsachartede«recom-mandationspourlasantébucco-dentairedespersonnesâgéesdépendantes».

Avecl’appuidesespartenairesinstitutionnels,elles’en-gageauxcôtésdesprofessionnelsmédico-sociauxpourfairedelapréventionauquotidienunélémentmajeurdeleurpratiqueprofessionnelle.

Dr�Sophie�Dartevelle�présidente�de�l’UFSBD

9Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

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1. Guide téléchargeable sur http://www.agircarrco-actionsociale.fr Documentation > Accompagner le grand âge en perte d’autonomie > Publications Agirc et Arrco > Guide.2. 67 établissements au 31 décembre 2013 dont 63 pour personnes âgées (résidences-services, logements-foyers, domiciles collectifs, Ehpad, USLD, hôpitaux privés gériatriques) et 4 établissements pour personnes en situation de handicap. 3. Voir annexe 1 : Le programme Agirc-Arrco – UFSBD : coûts indicatifs d’intervention. 4. Le terme « soignants » utilisé dans ce guide désigne tout professionnel effectuant des actes directs de soins aux personnes.

En�établissement�de�retraite�comme�ailleurs,�qu’on�soit�très�âgé�ou�un�peu�moins,�le�bien-être�quotidien�s’ali-mente�de�petits�riens�d’une�apparente�banalité.�

Avoir�une�acuité�visuelle�correcte�pour�se�mouvoir�et�se�repérer�en�relative�autonomie,�disposer�d’une�capa-cité�auditive�suffisante�pour�ne�souffrir�ni�d’un�excès�de�bruit�ni�d’une�perte�de�communication�concourent�déjà�à�une�qualité�de�vie�quotidienne.�À�défaut,�vivre�dans�un�bâti�qui� compense�autant� que� faire� se�peut�ces� déficits� sensoriels� atténue� au� moins� leur� impact��pénalisant.�C’est�la�raison�pour�laquelle�l’Agirc�et�l’Arrco,��dans�le�cadre�d’un�plan�pluri-annuel�médico-social�et�sanitaire,� ont� investi� ce� champ,� en� partenariat� avec�la� Mutualité� française� Anjou� Mayenne,� et� publié� en�2012�leur�expérience�reproductible�dans�un�ouvrage�à�l’usage�de�tous�les�acteurs�:�«�Déficiences�sensorielles�:��guide� pour� l’adaptation� des� établissements� médico-sociaux�et�sanitaires�»1.��

Le� confort� bucco-dentaire� participe� du� même� senti-ment� de� bien-être� quotidien� :� ne� pas� appréhender�chaque� prise� de� repas,� ne� pas� être� entravé� dans� sa�relation�à�l’autre�par�des�gênes,�des�douleurs�-�résultat�d’une�absence�d’entretien�ou�de�soins�-�est�un�objectif�dont�l’Agirc�et�l’Arrco�se�sont�emparées.

Pour une amélioration du quotidien des résidents

Prèsde7000personnesrésidentdanslesétablissementsmédico-sociauxoufréquententlesétablissementssani-tairespropriétésdel’Agircetdel’Arrco,etprèsde4000collaborateursytravaillent2.

L’un des axes stratégiques retenu est de favoriser laqualité de vie quotidienne des résidents. Qualité desbâtis, adaptation des accompagnements, approcherepenséeenmatièredepriseencomptedesdéficiencessensorielles ou cognitives sont autant d’illustrationsd’uneinterventioncibléesurlemieux-être.Enmatièredesantébucco-dentaire,leconstat,énoncéparplusieursétudes,d’undéficitflagrantenconfortquotidienetensoinsétaitpartagépartouslesresponsablesd’établisse-ments,toutcommelavolontéd’intervenirsignificative-mentsurcechamp.Afind’expérimenterledéploiementd’uneinterventiondesantébucco-dentaire,enmaîtrisantl’impact financier pour le résident et l’établissement3,l’intégration de cet axe au titre du plan Agirc-Arrcoa permis la prise en charge financière des actionssur les fonds d’action sociale des régimes de retraitecomplémentaire.

Un apport expert pour une mise en œuvre concrète

L’objectifduprogrammeaétédéfini:

•agir concrètement sur l’étatbucco-dentairedes rési- dentspourfavoriserunconfortoral

et,autravers,decebénéficeressenti:

•rechercherl’adhésiondesrésidentsetdeleursfamilles pourunevigilancepermanente

•etfavoriserlaconfiancedessoignants4dansleurpratique etleurlégitimitéd’intervention.

Uncahierdeschargesaprécisélaprestationàdéployerpardesprofessionnelsdusecteur(chirurgiens-dentistes)dans chaque établissement autour de quatre axesformantunensemblecohérent:

•sensibilisation des résidents, de leur famille et des personnelsnonsoignantsaubénéficed’unconfortoral,

•formationdespersonnelssoignantsauxgestesquoti- diensetàlavigilancebucco-dentaire,

•dépistagedescausesdouloureuses,

•accèsfacilitéauxsoinsdeconfort.

Le partenariat Agirc-Arrco - UFSBDUnprogrammecompletdepréventionbucco-dentaire

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Les quatre axes doivent être mis en œuvre dans lesétablissementsdetypeEhpadetsanitaires,uneversionallégées’appliquantauxétablissementsdetypeEhpa.

Les établissements du parc Agirc-Arrco accueillant despersonnesâgéesontensuiteété invités à initier ouàrenforcerdespartenariatsavecdes réseaux locauxpourmettre en œuvre le cahier des charges défini. Il s’estavéréquetouslesétablissementsnedisposaientpasderéseauxlocauxoudepartenariatssuffisammentétofféspourassurerlaprestation5.

Afin qu’aucun établissement ne reste sans ressourcepourinitiercetaxe,unpartenariataétéconcluen2011entre l’Agirc, l’Arrco et l’Union française pour la santébucco-dentaire(UFSBD)retenuepoursonexpérienceenmatièredeprogrammedesantépublique,notammentenverslespublicsfragilisés,etsacouvertured’interven-tionnationaleviasesimplantationslocales.

Le cahier des charges précédemment cité a ainsi étépréciséetenrichi.

Le tableauci-aprèssynthétise lesobjectifsposés,quelquesoitleprestataireretenuparl’établissement(réseaulocalouUFSBD),etlesmodalitésdedéploiement.

Ildistingue:

• laprestationattendueselonletyped’établissement: -typelogement-foyer,résidence-services,domicile collectif ou -typeEhpadetsanitaire,

• lesocleobligatoireàmettreenœuvreetlesprestations optionnellesrecommandées.

Laconventiondepartenariatsignéeavecl’UFSBDaintégréd’emblée la prestation maximale - options incluses -pour les 51 établissements bénéficiaires de son inter-vention. Le déploiement auprès des établissements adémarrémi-2012pours’achevermi-2014.

5. Voir annexe 2 : Le recours aux réseaux locaux dans le parc Agirc-Arrco.

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11Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Plan médico-social et sanitaire Agirc-Arrco 2008-2013 / Axe qualité Santébucco-dentaireenétablissementderetraiteoudesoins:contenudelaprestationmiseenœuvre

établissement de type logement-foyer, résidence-services, domicile collectif

Type d’action

Mise en œuvre obligatoire ou recommandée

Public

Objectif

Descriptif indicatif

Prestation UFSBD

Sensibilisation obligatoire Résidentsetfamilles,Personnel

nb/ ouverture aux familles,

levier indispensable à l’amélioration

de la santé bucco-dentaire

des personnes âgées

Sensibilisationdesrésidentsetdespersonnelsàlasantébucco-dentaire

Réunionsd’information,dedémonstrations,dequestions-réponsesàassurerdansl’établissement

1à2réunions(seloneffectifs)assuréesdansl’établissementSéancesd’1h30avecsupportsvisuels,matérieldedémonstration,etc.

Si2séancesnécessaires:ellessontorganiséesàlasuitel’unedel’autre.

Formationassuréeparunchirurgien-dentisteformateur.

Supports pédagogiques

recommandée Toutparticipantauxsessionsdesensibilisation

Diffusionetappropriationdel’information

Remisededépliantsd’informationetautressupportséventuelspermettantl’appropriationdesprincipesdesantébucco-dentaire

Remisededépliantsd’informationpersonnaliséspourleparcAgirc-Arrco

Remiseauxparticipantsd’unkitd’hygiènebucco-dentaireoud’unkitd’hygiènebucco-dento-prothétique

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établissement de type Ehpad ou mixte (LF + Ehpad) ou sanitaire

Type d’action

Mise en œuvre obligatoire ou recommandée

Public

Objectif

Descriptif indicatif

Prestation UFSBD

Sensibilisation obligatoire Personnelnonsoignant,résidentsetfamilles

nb/ ouverture aux familles, levier indispensable à l’amélioration de la santé bucco-dentaire des personnes âgées

Sensibilisationdesrésidentsetdespersonnelsnonsoignantsàlasantébucco-dentaire

Réunionsd’information,dedémonstrations,dequestions-réponsesàassurerdansl’établissement

1à2réunions(seloneffectifs)assuréesdansl’établissement

Séancesd’1h30avecsupportsvisuels,matérieldedémonstration,etc.

Si2séancesnécessaires:ellessontorganiséesàlasuitel’unedel’autre.

Formationassuréeparunchirurgien-dentisteformateur

Supports pédagogiques

recommandée Toutparticipantauxsessionsdesensibilisation

Diffusionetappropriationdel’information

Remisededépliantsd’informationetautressupportséventuelsutilesàl’appropriationdesprincipesdesantébucco-dentaire

Remisededépliantsd’informationpersonnaliséspourleparcAgirc-Arrco

Remiseauxparticipantsd’unkitd’hygiènebucco-dentaireoud’unkitd’hygiènebucco-dento-prothétique

Formation obligatoire Personnelsoignant Formationdespersonnelssoignantsauxprincipesdel’hygiènebucco-dentaire,àlavigilancesurlasantéoraledesrésidentsetauxgestesdeconfort

Formationthéoriqueetpratiqueavecmiseensituationréelle

Formationthéoriqueetmiseensituationpratiquelorsdeséancesde7heurespourungroupede10à15stagiairesmax.Formationassuréeparunchirurgien-dentisteformateur.

Remised’uneplaquettepédagogiqueparstagiaireavecprotocolesetguided’observation

*La mise en situation pratique comporte des tours en chambres qui s’appuient sur la connaissance mutuelle des résidents et des soignants. Ceci conduit à ne pas préco-niser de rapprochements d’établissements pour ces formations. Toutefois, pour des raisons organisationnelles, un regroupement entre deux établissements peut éventuellement être envisagé pour la demi-journée théorique.

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13Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Type d’action

Mise en œuvre obligatoire ou recommandée

Public

Objectif

Descriptif indicatif

Prestation UFSBD

Dépistage obligatoire Résidents Dépistagedeproblèmesbucco-dentairesentraînantoususceptiblesd’entraînerdestroublesdetypedouleurs,pathologies,etc.

Sensibilisationdesrésidentsetdesfamillespourunconsentementaudépistage(seuilsouhaitable:min.30%)

Interventiond’unchirurgien-dentistedansl’établissementavecmatérieldedépistage

Remiseàchaquepatientd’unbilandentaireinformatifavecpréconisations

Travailsurleconsentementdesrésidentsetdesfamilles

Interventiond’unchirurgien-dentistedansl’établissementavecmatérieldedépistage

Remiseàchaquepatientd’unbilandentaireinformatifavecpréconisations(alerte,sibesoindesoins)

Créationd’undossierdentaireparrésident,laisséàl’établissementdansledossierdesoins

L’établissement s’engage à mettre un local à disposition, à détacher un membre du personnel pendant toute la durée de la (ou des) séance(s) de dépistage et à assurer les transferts des résidents vers le praticien

Soins bucco-dentaires de confort

obligatoire Résidentsdépistésdésireuxd’êtretraités

Rétablissementd’unconfortoralnotammentparlasuppressionoul’atténuationdescausesdouloureuses

Aminima,orientationdesrésidentsversdeschirurgiens-dentistessensibilisésauxpublicsâgésfragilisés,àtarifencadré,avecpriseenchargelogistiqueetfinancièredestransferts

Soinsassurésdansl’établissement:-lorsdevacationsde6heures-parunchirurgien-dentistesensibiliséàlapratiqueauprèsdespublicsâgésfragilisésetfournissantlematérieldesoins-sansfacturationaurésident

L’établissement s’engage à mettre un local à disposition, à détacher un membre du personnel pendant toute la durée de la (ou des) séance(s) et à assurer les transferts

des résidents vers le praticien

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établissement de type Ehpad ou mixte (LF + Ehpad) ou sanitaire (suite)

Type d’action

Mise en œuvre obligatoire ou recommandée

Public

Objectif

Descriptif indicatif

Prestation UFSBD

Mise en place de référent

obligatoire Personnelsoignant Pérennisationdesconditionsdebonnesantéoraledesrésidents

Désignationd’aumoinsunréfé-rentensantéetconfortoraldansl’établissementpourinstaureroumainteniruneveillebucco-dentairepérenneauprèsdesrésidents

Accompagnementdeceréférentparlechirurgien-dentisteformateur:

-communicationdesprincipes

-fournitureetaccompagnementsurlesoutilsdeveille

Accompagnement(principesetoutils),parlechirurgien-dentisteformateur,duoudesréférentsmisenplacedansl’établissement:

-ouvertured’undossierdesuividentaire,

-évaluationdespratiquesprofessionnelles,

-soutiendansledéploiementduprojetd’établissementsurlasantébucco-dentairedesrésidents.

Le(s) référent(s) seront désignés lors du contact préalable avec la direction ou identifié(s) pendant

la formation.

évaluation recommandée Prestataireetcommanditaire Suividelasantébucco-dentairedesrésidents

Étudedesconditionsfavorablesaumaintiend’unconfortoralchezlespersonnesâgéesenétablissement

Étudedesimpactsdelaformation:

-analysedel’acquisitiondesconnaissances

-analysedelasatisfactiondupersonnel

Étudedelasantébucco-dentairedesrésidents

Analyseetévolutiondespratiques

Évaluation«formation»:

Laprestationcomprendlasaisieetl’analysedesdonnées.Chaquedirecteurd’établissementreçoitunbilandelaformationmiseenœuvre.

Unrapportdebilanparétablissement,pardépartementetglobalestremisaucommanditaire.

Évaluation«dépistage»:

Bilanavecanalysestatistiqueissuedesdonnéesdelacampagnededépistagesurl’ensembledesétablissementscouverts,remissousformederapportglobalsurl’étatdesantéoraledesrésidentsdépistés(étudeépidémiologique).

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15Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Type d’action

Mise en œuvre obligatoire ou recommandée

Public

Objectif

Descriptif indicatif

Prestation UFSBD

Mise en place de référent

obligatoire Personnelsoignant Pérennisationdesconditionsdebonnesantéoraledesrésidents

Désignationd’aumoinsunréfé-rentensantéetconfortoraldansl’établissementpourinstaureroumainteniruneveillebucco-dentairepérenneauprèsdesrésidents

Accompagnementdeceréférentparlechirurgien-dentisteformateur:

-communicationdesprincipes

-fournitureetaccompagnementsurlesoutilsdeveille

Accompagnement(principesetoutils),parlechirurgien-dentisteformateur,duoudesréférentsmisenplacedansl’établissement:

-ouvertured’undossierdesuividentaire,

-évaluationdespratiquesprofessionnelles,

-soutiendansledéploiementduprojetd’établissementsurlasantébucco-dentairedesrésidents.

Le(s) référent(s) seront désignés lors du contact préalable avec la direction ou identifié(s) pendant

la formation.

évaluation recommandée Prestataireetcommanditaire Suividelasantébucco-dentairedesrésidents

Étudedesconditionsfavorablesaumaintiend’unconfortoralchezlespersonnesâgéesenétablissement

Étudedesimpactsdelaformation:

-analysedel’acquisitiondesconnaissances

-analysedelasatisfactiondupersonnel

Étudedelasantébucco-dentairedesrésidents

Analyseetévolutiondespratiques

Évaluation«formation»:

Laprestationcomprendlasaisieetl’analysedesdonnées.Chaquedirecteurd’établissementreçoitunbilandelaformationmiseenœuvre.

Unrapportdebilanparétablissement,pardépartementetglobalestremisaucommanditaire.

Évaluation«dépistage»:

Bilanavecanalysestatistiqueissuedesdonnéesdelacampagnededépistagesurl’ensembledesétablissementscouverts,remissousformederapportglobalsurl’étatdesantéoraledesrésidentsdépistés(étudeépidémiologique).

Désignationd’aumoinsunréfé-rentensantéetconfortoraldansl’établissementpourinstaureroumainteniruneveillebucco-dentairepérenneauprèsdesrésidents

Accompagnementdeceréférentparlechirurgien-dentisteformateur:

-communicationdesprincipes

-fournitureetaccompagnementsurlesoutilsdeveille

Accompagnement(principesetoutils),parlechirurgien-dentisteformateur,duoudesréférentsmisenplacedansl’établissement:

-ouvertured’undossierdesuividentaire,

-évaluationdespratiquesprofessionnelles,

-soutiendansledéploiementduprojetd’établissementsurlasantébucco-dentairedesrésidents.

Le(s) référent(s) seront désignés lors du contact préalable avec la direction ou identifié(s) pendant

la formation.

Étudedesimpactsdelaformation:

-analysedel’acquisitiondesconnaissances

-analysedelasatisfactiondupersonnel

Étudedelasantébucco-dentairedesrésidents

Analyseetévolutiondespratiques

Évaluationdes«pratiques»:

Leréférentdésignésertderelaispourl’auto-évaluationinitialedespratiquesaveclesoutilsfournisparl’UFSBD(questionnaires).

Lechirurgien-dentisteaccompagnelamiseenplacedel’évaluationinitialeetlamiseenplaced’outilsd’évaluationspériodiquesdelasantébucco-dentairedesrésidents

Laprestationprévoitlasaisieetl’analysedesquestionnairesdel’auto-évaluationinitiale,ainsiquelarédactiond’unrapportdebilan(rapportparétablissementetsynthèseglobale)

17Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Cette�enquête�a�été�initiée�par�l’UFSBD�et�l’Agirc-Arrco.�Ses�objectifs�étaient�d’une�part�de�réaliser�un�bilan�de�la�santé�bucco-dentaire� des� personnes� résidant� dans� les� établis-sements� Ehpad� Agirc-Arrco,� et� d’autre� part� d’évaluer� les��besoins�nécessaires�pour�le�maintien�de�cette�santé�à�un�niveau�compatible�avec�une�qualité�de�vie�et�d’alimenta-tion�satisfaisantes�pour�les�personnes�concernées.

Lors�de�notre�enquête,�nous�avons�observé�les�habitudes�d’hygiène�des�résidents�et�évalué�les�problèmes�rencon-trés.� Il�nous�a�ainsi�été�possible�de�constater� les� consé-quences�de�ces�difficultés�dans�le�maintien�d’une�hygiène�bucco-dentaire�suffisante.��

Nous� avons� noté� plusieurs� facteurs� ayant� une� influence�déterminante.�Le�niveau�d’autonomie�du�patient,��sa�capa-cité� masticatoire,� qui� conditionnent� le� groupe� de� soins�auquel�il�va�appartenir,�et�le�type�d’alimentation�adopté�sont�les�facteurs�les�plus�importants�dans�l’évaluation�du�résident.�Les�données�de�l’enquête�ne�sont�pas�détaillées�dans�cette�

partie�mais�sont�disponibles�en�annexe�de�cet�ouvrage.

Méthodologie de l’étude

L’échantillonestcomposédespersonnesâgéesrésidantdans les établissements Agirc-Arrco et ayant bénéficié,aprèsconsentementécrit,desactionsdedépistagedesbesoinsdesoinsbucco-dentairesparl’UFSBD.Troiscentcinquante-huitfichesdedépistagesontétérecueilliessurunan,d’octobre2012àoctobre2013,dans13établisse-ments.Ellesconstituentl’échantillondel’enquête.

Choix des indicateurs

Pourdresser lebilancarieux,nousavonsnoté,dentpardent,chacunedescomposantesquipermettentdecalculerl’indiceCAO:

C=dentcariée

A=dentabsente

O= dentobturée

avec,ensouscatégoriedecomposanteC,l’indiceR=dentàl’étatderacine.

Nous avons relevé le classement GIR (Groupe Iso Res-sources)despersonnes.

Nous avons ensuite réparti les personnes dans desgroupesd’étudepartypologie de soinscommesuit:

• Lespatientsdugroupe d’étude 1n’ontbesoinqued’un suivisanssoinetd’une maintenance.

• Lespatientsdugroupe d’étude 2ontbesoindesoins bucco-dentairesetd’un suivi pouvantêtreassuréen milieuordinaire(cabinet de ville).

• Lespatientsdugroupe d’étude 3ontbesoindesoinsen milieu spécialisé(centrehospitalier…).

• Les patients du groupe d’étude 4 sont ceux pour lesquelsuneabstention thérapeutiqueestappliquée. Cespatientsontbesoinde soinsmaisonprendra la décision de ne pas les mettre en œuvre. C’est une décisionpriseenconcertationaveclapersonneettous lesmembresdel’équipemédicale.Cettedécisionpeut êtretemporaire.Prenons l’exempled’uneracinerési- duellenoninfectéesurunepersonneâgéetotalement grabataireetpourquiledéplacementenmilieuhospi- talierseraitunrisquemajeur.Onpeutdéciderdelaisser cetteracineenplaceetdesurveillersonévolution.

La santé bucco-dentaire des personnes âgées en établissement : unconstatpréoccupantAuteurs�:�DrAnneABBÉDENIZOT,DrFrançoiseCOTON-MONTEIL,DrBenoîtPERRIER,DanielleGRIZEAU-CLEMENS

1. Voir annexe 3 : intégral du bilan dépistage.

Analyse de 358 dépistages dans les établissements Agirc-Arrco (synthèse)1

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Répartition de l’échantillon par classe d’âge(en %)

Répartition de l’échantillon par niveau d’autonomie(en %) Répartition de l’échantillon par pathologie

(en %)Moinsde40ans0,32

91ansetplus39,35

Figure 1 (Réf. Étude intégrale : tableau 1 « population »)

Figure 2 (Réf. Étude intégrale : tableau 2 « données médicales »)

Figure 3 (Réf. Étude intégrale : tableau 2 « données médicales »)

14,7015,30

23,70

12,40

21,50

41/50ans3,8751/60ans4,83

61/70ans6,12

71/80ans11,61

81/90ans33,87

2. L’enquête intègre 9 % de résidents de moins de 60 ans. Ceci est dû à l’accueil, dans l’un des établissements, de personnes atteintes notamment de sclérose en plaque. Leur présence ne modifiant pas les résultats de l’étude de façon significative, les données les concernant ont été conservées.

GIR1 GIR2 GIR3 GIR4 GIR5 GIR6

12,40

0

Démences/Dépressions

SEP

CardiopathiesHTA

Cancer

AVC

Alzheimer

Parkinson

Infectionsintercurrentes

Diabète

Trois cent cinquante-huit (358) personnes sont concer-néesparl’enquête.Lesex-ratioestde0,35(26%d’hom-mes, 74 % de femmes). L’âge moyen est de 83 ans,lesfemmes(85ans)étantenmoyenneplusâgéesqueleshommes(75ans)2.LeGIRmoyenestde3,55.

Larépartitiondespathologiesappellequelquescommen-tairesrelatifsàl’observationdesrèglesd’hygiènebucco-dentairesetauxconséquencesqu’ellespeuventavoir.

Les démences, dépressions, maladies d’Alzheimer etAVC cumulés, représentent 47 % des pathologies. Lespatients concernés auront des difficultés à prendreseulsencharge leurhygiène. Ilsdevront souventêtreaccompagnés.

1. Description del’échantillonobservé

2. Répartition despathologiesgénérales3

3. Nous retrouvons sensiblement les mêmes résultats que ceux relevés dans l’enquête de la Drees réalisée auprès des établissements d’hébergement pour personnes âgées en 2011 : Dossiers Solidarité et Santé n°22 - 2011.

18

19Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Répartition de l’échantillon par pathologie (en %)

72,70

78,10

5 10 15 20 25

14,20

14,80

13,00

18,50

4,70

6,00

6,90

5,10

21,70

14,5013,50 12,90

8,40

Parle

patient

Avecuneaide

Parle

soignant

Protocole d’hygiène (en %)

Protocole d’hygiènepersonnaliséBrossage à réaliser

Protocole d’hygiènepersonnaliséEntretien prothèse

Figure 4 (Réf. Etude intégrale : tableau 8 « protocole d’hygiène »)

3. Observations surl’étatd’hygiène

2. Répartition despathologiesgénérales3

Lespatientssouffrantd’AVCoudeSEPsontsignificative-mentplusjeunesquel’ensembledespatientsétudiés.Celaaurauneinfluencesurleurcapacitéàmaintenirleurhygiènebucco-dentairedefaçonautonomeenfonctionduhandicapmoteurassocié.

1patientsur5souffredemaladiecardio-vasculaireet13%dediabète.Danscespathologies,lerisqueinduitparunemauvaisehygièneestimportant,demêmequepourlespatientsatteintsd’infectionsintercurrentes.

Encequiconcernel’hygiène,ilestconstatélaprésencedeplaquedentaireengrandequantitésur19,5%desrésidentsetdetartreengrandequantitésur17%d’entreeux.Pour10,6%despersonnes,lesappareilssonttrèsmalnettoyés.

Encequiconcernel’étatparodontal,52%ontdespro-blèmesdeparodonte(dont19%sontimportants)et10%présententdesmobilitésdentaires.

72 % des patients s’occupent eux-mêmes de leurhygiène;14,5%ontbesoind’aide.Pour13%d’entreeux,lebrossageestentièrementprisenchargeparlesaidants. Les chiffres sont pratiquement les mêmes encequi concerne l’entretiendesprothèses, sachantqueprèsd’un tiersdes résidents (32%)ontuneprothèseadjointeetunquartontuneprothèsetotale(23,3%).

Il faut souligner la meilleure qualité de l’hygiène despatientsatteintsdecardiopathiesetd’HTAmêmesicespatientssonttrèsâgés.

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Typologie de l’échantillon(en %)

Groupe Iso-Ressources moyen par typologie

Typologie et autonomie(en %)

10,40

2,38

2,40

46,40

4,16

93,2 92,6

73,664,2

16,7

50,0

Groupe1

Groupe1

Groupe2

Groupe2

Brossagedesdentspar

lepatient

Entretiendesprothèsespar

lepatient

Groupe3

Groupe3/4

Groupe4

40,80

4,54

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3 et 4

Figure 5 (Réf. Étude intégrale : tableau 7 « besoins de soins »)

Figure 6 (Réf. Étude intégrale : tableau 9 «influence du GIR »)

Figure 7 (Réf. Étude intégrale : tableau 15 « typologie et autonomie »)

GIR moyen par protocole de brossage

GIR moyen par protocole d’entretien des prothèses

Influence du Groupe Iso-Ressources

Patientautonome

Aide Soignant

4,784,95

3,123,50

1,92 2,11

Figure 8 (Réf. Étude intégrale : tableau 9 « influence du GIR »)

Parmilespersonneshébergées,latypologiedesgroupesd’étudeconcernantlessoinsserépartitcommesuit:

•Le groupe 1(40,8%despatients): suivisanssoinetmaintenance.

•Le groupe 2(46,4%despatients): soinsbucco-dentairesetsuivipouvantêtreassurésen cabinetdentaire.

•Le groupe 3(10,4%despatients): soinsenmilieuhospitalier.

•Le groupe 4(2,4%despatients): abstentionthérapeutique.

LeGroupeIso-Ressources(GIR)moyen,danslesgroupesd’étude3-4,est leplusbasà2,38.Plus lepatientestdépendant,pluslebesoinensoinsestdifficileàprendreencharge.Danslesgroupesd’étude1et2,leGIRmoyense situe au-dessus de4 : l’autonomiede ces résidentsestun facteur favorableàunmaintiende l’hygièneenautonomie.

Selon la typologie, 93 % des patients se brossent lesdentsseulsdanslegroupe1alorsqu’ilssontseulement16,7%àpouvoirlefairedanslegroupe3-4.

4. GIR,typologiedesoinethygiène bucco-dentaire

20

21Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

0 20 40 60 80 100

18,817,1

62,7

72,0

14,3

30,866,9

25,7

96,685,0

76,0

33,1

Absensedeplaque

Absensedetartre

Absensedeplaqueparadontale

Bonnehygièneprothèse

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3 et 4

Typologie et hygiène (en %)

0 10 20 30 40

14,2

39,6

37,6

26,6

33,4

Urgence

Détartrage

Soins

Chirurgie

Prothèse

Figure 10 (Réf. Étude intégrale : tableau 7 « besoins de soins »)

Figure 9 (Réf. Étude intégrale : tableau 12 « typologie et hygiène »)

Besoins de soins (en %)

Lesrésidentsautonomesdansledomainedel’hygiènedentaireontunGIRmoyensupérieurà4,78.Lesrési-dentsaidésontunGIRmoyenà3,12et les résidentstotalement assistés ont un GIR moyen de 1,92. Leconstatestsensiblementlemêmepour l’entretiendesprothèses.

Demême,laqualitédel’hygièneinteragitaveclebesoindesoinsetlatypologie.Lesrésidentsdugroupe1ontunemeilleurehygiène:62%n’ontpasdeplaquedentaire,72 % n’ont pas de tartre et 96 % ont une prothèsepropre.Danslesgroupes3et4,seuls17%neprésen-tentpasdeplaquedentaire,14%n’ontpasdetartreetlesprothèses sont correctementnettoyéespour77%d’entre-eux.

Le classement GIR reflétant une perte d’autonomie, il est logique de constater la perte de capacité à maintenir une hygiène de qualité et la nécessité de mise en place d’une aide à l’hygiène par le personnel soignant lorsque le GIR diminue.

5. Lesbesoinsensoins

Parmilespersonnesexaminées,lesbesoinsserépartissentdelamanièresuivante:

•14,2 % : besoin de soins d’urgence (pourdouleur,blessure,infectionoumobilité),

•39,6%: besoindedétartrage,

•37,6 % : besoin de soins de carie,

•26,6 % : besoin d’extractions,

•33,4%:besoindeprothèse.

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Groupe1

Groupe1

Groupe2

Groupe2

Groupe3/4

Groupe3/4

Besoin de soins en urgence(en %)

27,80

37,50

20,80

35,70

2,70

14,40

Perception douloureuse par typologie (en %)

OuiNon

0 20 40 60 80

51,9048,10

72,5027,50

Perceptiondouloureusequandatteintedesmuqueuses

Perceptiondouloureusequandurgenceidentifiée

Perception de la douleur (en %)

Figure 11 (Réf. Étude intégrale : tableau 14 « typologie et état des dents »)

Figure 12(Réf. Étude intégrale : tableau 10 « perception de la douleur »)

Figure 13(Réf. Étude intégrale : tableau 10 « perception de la douleur »)

5. Lesbesoinsensoins(suite)

26,9 % des personnes déclarent avoir des problèmesbucco-dentaires (douleur ou gène au niveau de labouche).57%desrésidentsontbesoindesoinsdentaires,sanspourautantqu’ilyaituneplainteexpriméeparlepatient,d’oùunenécessitédevigilanceplusgrandedespersonnelssoignants.

Lesurgencesconcernentessentiellementlegroupe2etlegroupe3.Ilenestdemêmepourlebesoinensoins.Cespersonnesnécessitentplusdesurveillance.

Lesurgencesdugroupe1sont liéesàdespathologiesdestissusmousnenécessitantpasd’actescliniquesmaisdesprescriptionscibléesetdessoinsd’entretien.

Onnotebeaucoupmoinsdedouleursressentiesdanslegroupe1.Lesgroupes2et3ontdesrésultatstrèsprochesavec35,7et37,5%deperceptionsdouloureuses.

Despathologiesbuccalessuspectéesdetypecandidose,lichen, leucoplasie ou blessures ont été relevées pour4à9%desrésidents.L’atteintedesmuqueusesestlaplusprésenteavec9,1%depersonnestouchées.

Une absence de plainte du patient ne signifie pas une absence de besoin de soins. A contrario, quand la plainte existe, c’est un signe d’urgence dentaire dans 72 % des cas.

22

23Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Moyennedents

personnellesprésentes

Moyennedents

personnelles+prothèses

10,0

6,3

19,8

14,4

Alimentation normale

Alimentation Mixée

Alimentation et état bucco-dentaire

Figure 15(Réf. Étude intégrale : tableau 14 « typologie et état des dents »)

Figure 14(Réf. Étude intégrale : tableau 6 « indice CAO et ses composantes »

Figure 16(Réf. Étude intégrale : tableau 14 « typologie et état des dents »)

CAO moyen et typologie

Moyennedents

personnelles

Moyennedents

personnelles+prothèses

CAOmoyen

CAO-Rmoyen

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

Groupe 4

5

10

15

20

25

0-

-

-

6. L’indiceCAOet sescomposantes

7. Coefficientmasticatoire etalimentation

Modalités Moyenne écart-type

Saines 6,01 6,61

Cariées 1,37 2,63

Absentes 16,34 9,08

Obturées 1,41 2,21

Racines 1,16 2,39

CAOmoinsR 19,13 8,17

CAO 20,29 8,20

Dentspersonnelles 9,34 8,76

Dents personnelles + prothèse 18,71 9,38

Absentes non remplacées 9,32 8,85

CesontlesdentsabsentesquireprésententlamajeurepartieduCAO-R(CAOmoinsR)etduCAO.LeCAO-RestleCAOauquelonaretranchélenombrederacinesencoreprésentesenbouche.Cesdentsàl’étatderacinessontinactives sur le plan masticatoire. Elles ne nécessitentpas forcément d’être extraites si aucun remplacementprothétiquen’estenvisagé.

32%desrésidentsontuneprothèseadjointeet23%uneprothèsetotale.

Dentsabsentesnonremplacées=9,32(+8,85).Cechiffreestélevé.

Cariesnontraitées=1,37(+2,63).

Racinesrésiduelles=1,16(+2,39).

Plusd’unrésidentsurcinq(22,8%)aunealimentationmixéeoumolle.Plusdestroisquarts(77%)desrésidentsconserventunealimentationnormale.

Letyped’alimentationetlacapacitémasticatoiresontliés.

Plus la perte de capacité masticatoire est grande, plus l’alimentation est mixée, plus le résident se situe dans un groupe au sein duquel la prise en charge des soins risqued’être difficileetplussonétatgénéralrisqued’êtrealtéré.

En moyenne, le besoin en soins est d’au moins une à deux dents cariées et une racine résiduelle.

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Alimentation mixée(en %)

Figure 17(Réf. Étude intégrale : tableau 11 « typologie et alimentation »)

Groupe1 Groupe2 Groupe3/4

57,60

9,60

16,60

7. Coefficientmasticatoireetalimentation (suite)

Danslegroupe3-4,57,6%despatientsontunealimen-tationmixée.Enmoyenne,lenombrededentsperson-nelles+prothèsesestinférieuràceluidesrésidentsdesautresgroupes.

Tous ces facteurs vont fragiliser l’état dentaire et l’étatgénéral,etnécessiteruneattentionplusgrandedelapartdessoignants.

Lesobjectifsdecetteenquêteontétéatteints:

• constatd’unétatbucco-dentairenécessitantuneprise enchargethérapeutiquepour57%desrésidents,et enurgencepour14%d’entreeux;

•dans72%descas,uneplaintesigneuneurgence;

• constat d’une nécessité d’aide à l’hygiène partielle ou totalepour27%desrésidents.

Cetteenquêteamèneplusieursconstats.

DansunEhpad,lespersonnesâgéessontdéjàenétatdedépendance.Leséquipesmédicalesettoutlepersonnelaccompagnantontpourobjectifdemainteniraumieuxl’étatdesantédesrésidentsgrâceàunebonne hygièneetàunesurveillance adaptéeàchaquepersonne.

Plusieursfacteurssonttrèsinfluentsdanscetteproblé-matique : l’état de santé de la personne, son typed’alimentation,sadépendancecaractériséepar leclas-sementGIR, songroupedeprise en chargedes soinsbucco-dentaires,etsacapacitéàprendreenchargesonhygiènebucco-dentaire.

L’état de santé général et les pathologies vont avoir une influence. Lediabète, les infectionset lescardio-pathiessontdespathologiesoùlerisqueinduitparunmauvaisétatdentaireestunfacteuraggravant.Lamaladied’Alzheimer,lesAVC,laSEP,lamaladiedeParkinson,lesdémencesetlesdépressionssontdespathologiespourlesquelles lesfacultésàmaintenir l’hygiènediminuentavecl’avancéedelamaladieetdel’âge.

Maintenir l’état bucco-dentaire permet de garder uncoefficient masticatoire suffisant pour conserver unmoded’alimentationnormale.Le type d’alimentationva être un facteur influent.Unealimentationnormale

etéquilibréecontribueàlabonnesantédespersonnesalorsque ladénutritionestun facteurd’augmentationdeladépendance.Quandlesdentsnonremplacéessonttropnombreusesetque le coefficientmasticatoireesttrop faible, la consistance de l’alimentation doit êtremodifiée, d’où une perte en qualité gustative et uneaugmentation du risque carieux. En effet, l’alimenta-tion mixée stagne et crée des dépôts plus difficiles ànettoyer.Pratiquerlesgestesquotidiensdubrossageetdunettoyagedesprothèsesestencoreplus importantdanscettesituation.

LespersonnesclasséesenGIR1et2sontdansunétatde dépendance important. Dans ces groupes GIR, lespatientssontplusnombreuxàrencontrerdesdifficultésàréaliser lesgestesd’hygiènebucco-dentairedefaçonautonome.L’équipedevraêtreplusattentiveetprendrepartactivementpouraccompagner lespersonnesdanscegestequotidien.

Latypologie de soinestégalementuncritèreàprendreen compte. Les personnes du groupe d’étude 1 n’ontbesoin que de maintenance et de surveillance. Lespersonnesdugrouped’étude2ontbesoindesoinsetpeuventyaccéderenmilieuordinaire.Lespersonnesdugrouped’étude3ontbesoindesoinsenmilieuspécialisé(Centre ressource oumilieuhospitalier). Les personnesdu groupe d’étude 4 ont besoin de soins mais, pourelles, ilaétédécidéuneabstentionthérapeutique.LespersonnesdeGIRsupérieurouégalà3sontplussouventclasséesdanslesgroupesd’étude1et2.PourlesGIR1et2,lenombredepersonnesdugrouped’étude3et4estnettementplus important.Cesontdesgroupesquidevront être particulièrement pris en charge de façonorganisée.

8. Discussion

L’alimentation mixée signifie une mastication diminuée, un auto nettoyage naturel moins performant et une stagnation des aliments avec des dépôts dentaires.

24

25Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

L’hygiène bucco-dentaire est un acte quotidienqui,correctementréalisé,vapermettredediminuerlerisquecarieux.Lespersonnespourront resterdans legroupe1(maintenance),et lespersonnesdugroupe2,après laréalisation des soins, pourront repasser en groupe 1.Cela concerne l’ensemble des résidents de l’Ehpad. Sila personneest autonome,pour autant, ellen’est pastoujoursmotivée.Sonhistoire,seshabitudesetl’atten-tionquelapersonneporteàsonapparencevontinfluersur son comportement. Par exemple, une personnedéprimée sera capable de se brosser les dents maisn’en aura pas la volonté. C’est là que l’implication del’équipevajouersonrôle.L’accompagnementdecettepersonneparl’équipesoignantepermettradelamotiversuffisammentpourque lebrossagedesdents soit faitrégulièrement.

Évidemment,lespersonnesayantdesdifficultésmotricesserontellesaussiendifficultépoureffectuerlebrossageetl’hygièneprothétique.Leséquipesdoiventêtreatten-tivespourrepérerlespersonnesnonautonomesetlesaccompagner.

L’amélioration de l’hygiène quotidienne est un levierimportantpourfavoriserlasantéetlaqualitédeviedespersonnesvivantenEhpad.Lesétablissementsdoiventse donner les moyens en nommant un correspondantensantéorale(CSO).Cettepersonneapporteraunsuividuprojetdesantébucco-dentairepouraccompagneretencourager leséquipesdans lasurveillance, la réalisa-tiondel’hygiènebucco-dentaireetassureraussilesuividesrésidents.

Encomplément,laformationdeséquipesetlamiseenplace de protocoles individualisés, rédigés en équipe,faciliteront le suivi de l’hygiènebucco-dentairede ces

personnes.Desdépistagesrégulierspermettrontderepé-rer lesblessures, de suivre l’état bucco-dentaireet deréajusterlesprotocolesd’hygiènerégulièrement.

Lemaintiend’unbonétatbucco-dentaireestunenéces-sité pour maintenir une bonne santé générale et unebonnequalitédevie.

27Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

1. « Stratégies de prévention de la carie dentaire », argumentaire et recommandations en santé publique, Haute Autorité de santé, mars 2010.

La spirale de la dénutrition

Dénutrition

Hypercatabolisme

Carence�d’apport

Risque�iatrogène

Escarre Chutes

Syndromed’immobilisation

Risquesinfectieux

Dépression

Sarcopénie

Fractures

Déficit�immunitaire

Hypoalbuminémie

Recommandations

Le vieillissement inéluctable de la population a pourconséquence l’augmentation importantedunombredepersonnesensituationde fragilitévoiredeperted’au-tonomie.Lamiseenévidencedulienentrelamoindreautonomie de ces personnes et leur mauvais état desanté bucco-dentaire invite à engager des actions depréventionetdesoinsauprèsdecespublicsparticuliè-rementfragilisés.

EnFrance,àcôtédusystèmedesoinsdeville,iln’existeni structures spécialisées, ni personnel soignant spéci-fiquement formé pour les soins bucco-dentaires auxpersonnesâgées.Lesservicesd’odontologiedesfacultésdentaires ne sont pas présents dans tous les hôpitauxet,lorsqu’ilsexistent,raressontceuxquipeuventconsa-crerunepartiedeleuractivitéausuivilongitudinaldespersonnesâgées.

Danstouslescas,laproblématiqued’accèsauxsoinsestclairement identifiéepour lespersonneshébergéesenEhpad.

Le déficit d’hygiène bucco-dentaire chez les personnesâgées a d’importantes répercussions sur leur qualité de

vie : mauvaise haleine, perte du goût, blessures desmuqueuses,douleurs,replisocial.

Même si la baisse des capacités physiques, liée à ladépendance, est le plus souvent responsable de cettemauvaisehygiène,lemanquedeformationdesperson-nels encadrants, sur cette problématique, est souventpointédudoigtdanslesdifférentesenquêtesquiontpuêtreréalisées.

Amélioreretconserverlasantébucco-dentairedesperson-nesâgéesjusqu’auboutdelavieestdoncunenjeudesantépubliquecapital.Lesbénéficesmédicaux,psycho-logiquesetsociauxinduitssontmultiples:

•préventionducapital«dent»etdurisquedesurinfection,• luttecontreladénutrition,• restaurationdel’imagecorporelleetdel’estimedesoi,• restaurationdelarelationauxprochesetauxprofessionnels,•préservationdeladignité.

LaHauteAutoritédesantéadressé,en2010,unétatdeslieuxdesprogrammesdepréventionbucco-dentaireenFrance,etproposédesstratégiesdepréventionadaptéesauxdifférentspublicsciblés1.

Defaçongénérale,ilressortquelesacteursdelapréven-tionetlesprocessusdemiseenœuvredesstratégiesdepréventiondelacariesontmultiplesetnécessitentd’êtrecoordonnésauseind’unepolitiquedeprévention.

EnEhpad,uneévaluation initialedurisquecarieuxdespersonnesâgéesdoitêtreréalisée,àl’entréedansl’éta-blissement,parunpersonnel soignant formé.Unbilanbucco-dentaire systématique, réaliséparun chirurgien-dentiste,estrecommandé.

Améliorer durablement la santé bucco-dentaire des personnes âgées en établissement

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«�Trop�vieux�!�»��

«�Pas�la�peine�!�»���«�Trop�cher�!�»�

«�Cela�va�faire�mal�!�»��

«�Elle�ne�veut�pas,�on�ne�va�pas�la�forcer�!�»...

Ilapparaîtégalementindispensablequelesprofession-nelsdesantéet lespersonnels intervenantauprèsdespersonnes âgées dépendantes dispensent des conseilsd’éducationpour la santébucco-dentaire. La formationcontinue doit leur permettre d’acquérir les méthodespouraccompagnerlespersonnesâgéesdanslesgestesd’hygiènebucco-dento-prothétiquequotidiens.

Parailleurs, leProgrammenationalnutrition2santéestun plan de santé publique visant à améliorer celle delapopulationenagissantsur l’undesesdéterminantsmajeurs:lanutrition.L’axe3deceprogrammeprévoitd’organiserledépistagedestroublesnutritionnelsetlapriseenchargedupatient,afindediminuer lapréva-lencedeladénutrition,notammentchezlespersonnesâgées.

Dans ce cadre, la sensibilisation de l’ensemble desprofessionnelsdesantéetdesaidants,àlaquestiondeladénutrition (personnes âgées, personnes souffrant depathologies,ycomprislesenfants,populationsprécaires…),estunobjectifprioritairequidoitsetraduireparledéve-loppement d’actions de promotion de la santé bucco-dentairedespersonnesâgées.

Enétablissement,ilfautprivilégierlaprévention,c’est-à-direlessolutionsenamontquipermettrontdelimiterlesbesoinsdesoinsenaval.

Ils’agit:

•d’unepartd’amenerlepersonneld’encadrementàsou- tenir lepersonnelsoignantdesEhpadpourassurer les gestes d’hygiène bucco-dentaire des personnes âgées enperted’autonomie,

•d’autrepartdedévelopperdesprogrammescompletsde préventionbucco-dentaire,comprenantlasensibilisation etlaformationdupersonnelaidantetsoignant,ledépis- tageet l’orientationvers la structurecorrespondantau besoin.

ChaqueEhpadpeutainsidévelopperunprojetd’établis-sementspécifiqueetadaptéàsonmodedefonctionne-mentinterne.

Ilestindispensablequ’ilpuisseêtrepartagépartouslesprofessionnelsdesantés’occupantdesrésidents:

• toutel’équipeéducativeetsoignante,impliquéeauquo- tidienpourl’apprentissageetlamiseenplacedegestes d’hygièneessentielsàlapréventiondesrisquescarieux,

• lemédecintraitant,

• les chirurgiens-dentistes dépisteurs, garants de l’orien- tationdessoins,suiteaudépistagebucco-dentairedes patients,•maisaussilesfamilles.

LaréussitedecettedémarcheenEhpadsuppose,toute-fois,lerespectdequelquespointsclésessentiels:

• l’engagement de l’établissement : direction, cadres de santéetpersonnelencadrant;

• lamiseenplaced’unepersonne ressourceauseinde chaqueéquipesoignante;

•uneéquipeforméeetimpliquéeauseindel’Ehpad;

• lerenouvellementrégulierdesformationspourfaireface auturnover dupersonnel.

Ladirectionetl’équipesoignanteserontalorsenmesuredeluttercontrelesidéesreçueslespluscourantes:

2. Rapport PNSE 3 http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/PNSE3_v_finale.pdf

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29Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

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Améliorer la santé orale chez les résidents en Ehpad, par la formationREGIES�95

1. Conception relationnelle et interactive des professionnels de santé replaçant l’Homme (le patient) au centre de l’action globale des équipes. 2. Le déroulement et les résultats de cet ambitieux dispositif de terrain ont fait l’objet d’une évaluation scientifique et d’une présentation au congrès de l’IAGG (International Association of Gerontology and Geriatrics) en 2009.

En�établissement�d’hébergement�pour�personnes�âgées�dépendantes,�la�formation�des�soignants�et� la�trans-professionnalité1�sont� la�clef�de�voûte�de�toute�action�en�faveur�de�l’amélioration�de�la�santé�bucco-dentaire�des�résidents.�C’est�ce�que�mon-trent� les� résultats�d’une�étude-action� financée�et�soutenue�par�Réunica,� lancée�en�2007�au�sein�du�Réseau�gérontologique�inter-établissements�et�services�du�Val-d’Oise�(REGIES�95).�

Un dispositif inédit

Unecollaborationréunissantunréseaude70Ehpad,uneéquipehospitalo-universitaireet libéraleainsiquedesenseignants-chercheursensciencesde l’éducation,avu lejouren2006.Cettecollaborationadébouché,dansunpremiertemps,surunelargeétude-actionmesurant,àcourtetmoyentermes, l’effetde la formationduperson-nel soignant sur l’étatde santéoraledes résidents. L’originalitéde l’évaluationestqu’elleapuportersurlasantémêmedesrésidents:cetindicateuressentiel,rarementrencontrédanslesétudespubliées,attestedubien-fondédeladémarchemenéeauseinduréseau.

Dansunsecondtemps,l’équipepédagogiqueetleREGIES95ontpumettreenplaceunplande formationdes référents-formateursensantéet confortoral.Chargésdeformeràleurtourleurscollègues,lesréférents-formateursontégalementunrôledecoordinateurpourlasantéoraledesrésidents,enlienaveclemédecincoordonnateur,leschirurgiens-dentistes,lecadredesantéetledirecteurdel’établissement2.

Les principes didactiques et les valeurs de la formation

Préparéedès2005,l’étude-actiondeformationdestinéeauxsoignantss’estdérouléeentre2007et2008avecuneattentionparticulièreportéeaumontagepédagogique.

Auplusprocheduquotidiendesrésidents,lessoignantsontétéidentifiéscommelesacteurscentrauxetstratégiquesdetouteactionenfaveurdelasantéoraledesrési-dents.L’interventiondechirurgiens-dentistesdoitsefaireenfonctiondesbesoinsdesoinspouruneguidancedansledépistageetlessoinsinfirmiers,surlaprophylaxieetlapriseenchargedespatients.

D’aprèsdesétudes internationales, la formationdessoignantsa leplussouventdeseffetspeurémanentsdansletemps,conséquencesduturnoverdeséquipesetdeladifficultéa prioridusujet.Ilétaitdonccapitald’avoirundispositifsuffisammentefficientetbénéficiantd’unsuividansletemps,pourpromouvoiruneauthentiquerefondationdespratiques:l’instaurationd’unevraieculturedesantéorale.

En tant que formateurs, dotés de 8 ans d’expérience sur le terrain, nous pouvonstémoignerquelesdifficultésquel’onnousobjectaitauxpremièresformations(tabou,manquedetemps)nesontplusmentionnéesdésormais.Aucontraire, lessoignantsproposentetintègrentd’embléedessolutions.

Notreautreprincipeaétédepenserréellementcesformationscommeunerencontreentre experts (les chirurgiens-dentistes gérontologues d’un côté et les soignants del’autre)etnoncommeunprocessusdetransmissionverticale.Àl’opposéd’unproces-susnormatif,cettedémarcheafaitl’objetd’uneco-élaborationàpartirdesbesoinsduterrainetducorpusdel’odontologie.Lafinalitéétantd’aboutiràun«justesoin»pourlapréservationdelasantéoraledesrésidents.

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Améliorer la santé orale chez les résidents en Ehpad, par la formation REGIES 95

3. Personne qui, dans le contexte de son exercice professionnel, influence l’apprentissage.

Session de formation à Saint-Ouen-l’Aumône

Letempsetlesoinapportésàlaformationpédagogiqueetodontologique,deuxcompé-tencesdistinctesetcomplémentaires,sontdéterminantsdansuntelprogramme.

Une étude-action mesurant l’effet de la formation directement sur la santé des résidents

Ledispositifdeformationaétéévaluéàl’aided’indicateursstandardisés:étatdesantéorale des seniors, qualité de vie, connaissances et pratiques de santébucco-dentaire.Cetteévaluations’estdérouléeavantetaprèsinterventiondelaformationstandardiséeauprèsdessoignants;ungroupetémoinaserviauxcomparaisons.Desactionspilotesontétéégalementmenéesparallèlement,d’abordauprèsdesrésidentslesplusautonomessouslaformed’ateliersd’éducationthérapeutique,ensuite,enville,auprèsd’unservicedesoinsàdomicile.

QuatorzeEhpadontétérépartisaléatoirementenungroupe«intervention»recevantlaformationdessoignantsetungroupe«témoin»:333résidentsâgésde65ansetplusontétéexaminésinitialement,304à6moiset297à1an.

À6mois,legroupe«intervention»présentaitlescaractéristiquessuivantes:moinsdeplaquedentaireetmoinsdetartre,moinsdecaries(indiceCduCAO),unesituationmoinssévère, notamment au niveau parodontal, des prothèses nécessitant moins de soins,mieux adaptées, plus propres, avec une meilleure hygiène. À 1 an, l’hygiène desprothèsesétait jugéemeilleuredans legroupe« intervention»,mais sansdifférencedéjànotableconcernantlaqualitédevie.Pourlamaladiecarieuse,l’indiceCAOévoluaitnotablementmoinsvite.S’ilaugmentaitd’environ0,5unitédanslegroupe«intervention»,sonaugmentationétaitd’environ2unitésdanslegroupe«témoin»,soituneprogression4foisplusrapide.Auvudesrésultatspositifs,etpourdesraisonséthiques,leprogrammecomplet de formation a été mis en place, en fin d’étude, pour les établissements«témoins».

Cesévaluationsontmontréuneaméliorationglobaledel’hygiène(despersonnesetdesprothèses).Lesmaladiesparodontalesontsemblés’exprimeravecmoinsdegravitéetlaprogressiondelacarieaétéfreinée(effet«parachute»).Cesrésultatsexpérimentauxpositifsontencouragéledéveloppementdecetteactiondeformationdansl’ensembledesEhpadduREGIES95.

La formation des référents-formateurs en santé et confort oral et des médecins coordonnateurs

Le poste de référent-formateur en santé et confort oral a été créé pour pouvoir diffuserla formation sur le terrain et la renouveler en cas de turnover des équipes. Il s’agitd’unedémarchedeprocheenproche,avecuneévolutiondespratiquesparlacréationde«modèlede rôle3»professionnel. Pour sepréparer à leur fonction, les référents-formateurs suivent une formation complète, programmée sur 8 jours : un premierséminairede3 joursdédiéauxconnaissancesenodontologieetdescompétencesentant que soignant, un second séminaire de 3 jours pour recevoir une authentiqueformationdeformateur.Processusoriginaletvéritableaccompagnement,2ateliersd’unejournée(à1ou2mois,puisà4ou6mois)viennentrenforcerlespratiques,consoliderlesconnaissances,apporterlesréponsesauxquestionsposéesenretourparleterrainetvaliderlesactionsentreprises.Cesatelierssontunélémentclefdusuccèsdesformations.

Aprèslaformation,lepremiergroupederéférents-formateursasouhaitéêtresoutenupar l’établissement et les médecins coordonnateurs. Ces derniers se sont au mêmemomenttournésversl’équipepédagogiqueenexprimantunbesoindeformation.Unejournéespécifiqueleurestdésormaisconsacréeautourdesthématiquesbucco-dentairescentralesduvieillissement.

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Améliorer la santé orale chez les résidents en Ehpad, par la formation REGIES 95

L’évaluation de la formation

Ledispositifdeformationestévaluéentroistemps.Enfindeformation,lesréférents-formateurs répondent à un questionnaire qui permet de tester leurs connaissances(40questionsenvrai/faux).Lanotemoyenneobtenueestde16,9/20(lesnotesvontde14,75à19,25/20),c’estunexcellentrésultat.

Lessoignantsévaluentensuitelaformationreçueenlanotantsur20auregardde9items:lanotemoyenneobtenuesurlasatisfactionglobaleestde16,5/20.Lescomposantesdelaformationquiobtiennentlesmeilleuresnotessont:l’utilitépourlemétier(18,1/20),laqualitéducontenu(17/20),lecaractèrepratiqueetcommodeducontenupouruneappli-cationsurleterrain(16,7/20),laqualitépédagogiquedelaformationsur8jours(16,6/20)ainsiquelapertinencedesobjectifs(16,6/20).Lesélémentsmoinsbiennotéssontleseffetspositifsattendusréellementsur leterrain(15/20)ainsiquelaqualitédusoutieninstitu-tionneldansl’établissement(14,7).Onretientquelasatisfactiondessoignantsesttrèsélevéeetqu’ilssoulignentl’utilitécommelaqualitédelaformation.

L’évaluationàdistancede l’actiondeformationdesréférentsensantéoralemontrequedans94%desétablissementsoùunmédecinet/ouunréférentaétéformé,desactionsdesensibilisationoudeformationàproprementparlerontétémisesenplace.Unebonnepartiedessoignantsapuenbénéficier,malgrélesdifficultésinhérentesauxhorairesdetravail.Troisquartsdesétablissementsontmisenplacedesprotocolesoufichesdesoinquipourlamoitiéconcernentl’évaluationdel’étatdesantéoraledesrésidents.Plusde80%desétablisse-mentssontenlienavecunchirurgien-dentistedeproximité.

Fin2016,100soignantsontétéformésentantqueréférent-formateurensantéetconfortoral.Parallèlement,unesoixantainedemédecinscoordonnateursontsuivilaformation.

LeREGIES95aobtenul’agrémentDPC(Développementprofessionnelcontinu)pourcetteactiondeformationetareçulelabel«droitdesusagers».

Conclusion

Onconnaîtl’importancedelasantéoraledansleprocessusduvieillissement.Onsaitaussiqu’avecpeudemoyens,onpeutfairebeaucouppouraiderlespersonnesâgéesàretrou-verduconfortdanscedomaine.Etpourtant,forceestdeconstaterquelessoignantsontsouventétédémunis,négligentsourésignésparabsencedeformation.

Aprèsplusde7annéesdetravailsurcesprogrammes,démonstrationestfaitequ’avecuneinterventionsimpleetefficace,l’améliorationdelasantéoraleenEhpadestpossible.Lesclefsdusuccèsontrésidéàlafoisdansleparfaitco-pilotagedesdifférentesétapesduprojetentreleREGIES95etleschirurgiens-dentistes,chercheursetformateurs,etdanslareconnaissancedelaplacecentraledessoignants.Ceux-cioccupentuneplacestratégiquedansleprocessus,aucarrefouràlafoiscomplexeetenthousiasmantentrelesoinetlaprévention,entrelesfamilles,lemédecinetleschirurgiens-dentistes.

Notrehypothèseétaitque la formationdessoignantset la trans-professionnalitésontlaclefdevoûtedetouteactionenfaveurdel’améliorationdelasantébucco-dentairedesrésidents.L’expérimentationetleretoursurleterrainvalidentcettehypothèse.Sanscela,aucun«justesoin»n’estpossible:lesopérationsdedépistageetdepréventionnepourraientêtremenéesàbien,lafilièredesoinseraitinadaptéeetlesthérapeutiquesdifficilesàmettreenœuvre.

Validéeàl’échelledudépartementduVald’Oise,cetteactionestencoursdedéveloppe-mentsur150établissementsdelarégionÎledeFrance,surlapériode2016/2020,aveclesoutienetlefinancementdel’ARSÎledeFrance(ARSIF).»

Dorénavant, soignantsetmédecins réclamentuncontact constantavecunchirurgien-dentistespécialiséquipourraitassurerplusquedessoinsponctuelsencoordonnantlafilièreetlapréventionauseindesEhpad.Cechirurgien-dentiste«coordonnateur»estledernierobjectifduprojet.

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Le correspondant en santé orale

Le correspondant en santé orale doit être identifié au sein de l’équipe et accepté comme tel pour avoir les moyens d’agir.

1.Ceci permet d’accompagner efficacement les aides-soignants qui réalisent les soins, et de s’assurer que le soin est fait régulièrement.

FICHE

Lecorrespondantensantéoraleestlapersonnechargéedelaproblématiquedel’hygièneetdusuivibucco-dentairedansl’établissement.

Un�projet�d’établissement�porté�par�«�une�équipe�»�

Pourpermettreaucorrespondantensantéorale(CSO)detravaillerefficacement,ilfaut:

–inscrirelasantébucco-dentairecommeprioritédesantédansleprojetd’établis-sement,enaccompagnementdeladénutritionauquotidien,

–donneraucorrespondantensantéorale lesmoyensdetravaillerenéquipeetdefédérerlesdifférentsintervenantsautourduprojet:aides-soignants,cadresinfirmiers,médecinscoordonnateurs,équipededirection…

–veillerautransfertdeconnaissancesentreleséquipesetverslesnouveauxmembresdeséquipes.

Lenon-respectdecesconditionsempêcheralebondéroulementduprojet.

Un�CSO�bien�identifié�

LeCSOimpliquel’équipedanslapriseenchargedelasantébucco-dentaireenfaisantcomprendre lesenjeuxde l’hygiènebucco-dentairepour les résidents. Il fait le lienentresantébucco-dentaireetbientraitanceetveille-avecl’équipe-àactualiserlesprotocoles1sicelaestnécessaire,etparticipeaurepéragedespathologiesorales.

Les�étapes�à�respecter�par�le�CSO�pour�la�mise�en�place�du�projet�en�Ehpad.

Dansl’objectifde:

•sensibiliserlepersonneldel’établissementàl’hygiènebucco-dentaire,enmettantenœuvre:

–unplandeluttecontreladénutrition, –etunplandeformationdupersonnelàl’hygiènebuccale,etde

•garantirlesuivibucco-dentairedesrésidents: –parlamiseenplaced’unprotocoleindividualisépourl’hygiènebuccale, –etlesuiviaucabinetdentaire,enlienaveclemédecintraitant,

lesétapessontlessuivantes:

1.repositionnerlasantéoraleetlanutritiondansleprojetd’établissement: leCSOnedoitpasêtreseulàporterleprojetensantéorale.Ils’agitd’unprojetcollectifquiengageladirectionet lepersonnelsoignantetaidant.Sansuneparticipationd’ensemble,rienn’estpossible;

2.identifierlespersonnesressources,c’est-à-diretouteslespersonnessensiblesàlamiseenplacedeceprojet,motivéesetdésireusesdes’impliquer:cadredesanté,infirmière,aide-soignant,kinésithérapeute,cuisinier,animateur…

� Demême,ilfautidentifierlespersonnes«frein».Diversesraisonspeuventamenercertainscollaborateursàêtreenretraitdecemouvement.Lasurchargedetravailetlesdifficultéspersonnellesàaborderlessoinsdebouchesontlesplusévidentes.L’aspectpsychologiquedugeste«intrusif»,porteurdesantémaisaussidegênevoiremêmedesentimentd’agression,estàprendreencompte;

3.accompagner lepersonnelsoignantauquotidien.Aideretconseiller lepersonnelpourlessoinsdebouche.Tenircomptedes«peurs»dechaquesoignant.Nepasjuger,accompagnerlesgestespourprogresser.Nepasêtredanslecontrôle;

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33Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

FICHE

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Le correspondant en santé orale

4.identifierlesfreinséventuelsàlapriseenchargedelabouchepourchaquerési-dent.Lamiseenplacedesprotocolesindividualisés,rédigésenéquipe,estunpréa-lableàtouteaction;

5.déterminerlesprofilsdesrésidents:autonome,dépendant,violent,agressif,coopé-rant, nécessitant ou non d’être aidé par une ou deux personnes… L’idée est deplacer les soignants en capacité d’agir, avec des objectifs atteignables par tous.Certains soignants s’investiront davantage mais le protocole défini constitue unebasedetravailminimum;

6.coordonner le soinoraldans leprojetdesanté individualisédechaque résident.Faireunsuividechaquepatientsursasantébucco-dentaire;

7.relayerlesinformationsauprèsdespersonnescompétentes.

8.relayerlesinformationsauprèsdesfamilles.

Les�missions�du�CSO

1.Évaluerlespratiquesprofessionnelles

� LeCSOdoit commencerparévaluer lespratiquesprofessionnellesdupersonneldel’établissement,sansquecetteévaluationconstitueun jugement.Àpartirdececonstat,leCSOdoitinformerlesmembresdel’équipesurlesprotocolesd’hygièneetsurlamiseenplacedeprotocolesindividualisés,pourfaireprogresserlespratiques:

� •hygiènequotidienne:observation,� •nutrition:observation,� •étatbuccodentaire:dépistage.

2.Formeret informer lesmembresde l’équipe,sansoublier lesnouveauxarrivantslorsqu’ilsprennentleurfonction.

3.Soutenirlessoignants;animerdesateliersrelatifsàlasantéoraleouàlanutrition,lorsdesréunionsd’équipe:

� •jeuxderôle,

� •filmsd’observation,� •consensusautourdechaquepatient,� •protocolesimplifiéaffichédanslasalledebain…

4.Coordonnerlesactions,auseindel’Ehpad,avecleschirurgiens-dentistestraitantsouréférents.

5.Assurerl’interfaceentrelafamilleetlesrésidentslorsquelessoinsbucco-dentairessontnécessaires.

� Lorsqueleplandesoinsdelapersonneâgéerésidenteestdéterminé,leCSOassurel’interfaceaveclafamilleafindemettreenœuvre,danslesmeilleursdélais,laprisederendez-vousaveclechirurgien-dentistesoignantselonl’orientationpréconisée.Silafamillenepeutsedéplacer,l’équipedésigneraunepersonnepouraccompa-gnerlapersonneâgéeauxrendez-vousprogrammés.

6.Identifierlesbesoinsdeformationcomplémentaires:� •formationdédiéedupersonnel,� •réuniond’informationaveclesfamilles,parexemple.

7.Proposer un dépistage permettant un bilan sur place et une orientation vers lesstructuresappropriées.

Le�CSO�doit�identifier�les�différents�acteurs�de�la�prise�en�charge�en�santé�orale

Cesacteurspeuventêtre:

1.Lemédecintraitantdelapersonneâgée

L’implicationdumédecinestnécessairecarlasantébucco-dentairefaitpartiedelapriseen chargeglobalede la santédu résident. Lemédecindoitnotammentindiquers’ilyadesprécautionsparticulièresàprendreparrapportàl’étatdesantédupatient:risqueoslérienoutraitementencourspouvantavoirdesrépercussionssurlasantébucco-dentaire(anticoagulant,perturbateurdelasalivation…).

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FICHE

Le correspondant en santé orale

2.Lechirurgien-dentisteencabinetdeville

Ilfautidentifierlescorrespondantshabituelsdel’établissementet/oudespatientsquipeuventtoujoursêtresuivisparleurdentistetraitant(lepatientdoitavoir lechoixdesonpraticien).L’Ehpadpeutinformerleschirurgiens-dentistesquel’éta-blissementmetenplaceuninterlocuteurderéférence(leCSO)etleurdemanderdedonneràchaquepatientdesrecommandationspourl’hygiènequotidienne.

3.Leschirurgiens-dentistes«référents»

Dans chaque établissement, l’UFSBD propose la mise en place d’un chirurgien-dentisteréférent.Cettepersonneressourcepeutaideràrevoirdesnotionsquin’auraientpasétébiencomprisesoudonnerdesconseilsfaceàunproblème.

L’UFSBDpeutorganiserdesformationsauseindel’établissementpoursouteniretaiderleCSOetinitierunedynamiquedegroupe.Cesformationsdonnentdesbasestechniquesetsontl’occasiond’unaccompagnementpratique,auprèsdesrésidents,pardeschirurgiens-dentistesformateurs.

Quels�freins/quels�leviers�au�quotidien�?�

LeCSOpeutrencontrerdesfreinsetlesoutiendeladirectionseraalorsdéterminant.Cesfreinspeuventprovenirdecertainspatients,deleurfamille(résistanceauxsoins,problèmedufinancementdumatérield’hygiène)oudecertainsmembresdel’équipesoignante: ilestclassiquedevoirunoudeuxmembresenforteoppositionsurcesquestions(l’aspecttrèsintimedusoindentairepeutfaireéchoàunvécupersonnel).Ilnefautpasbrusquerleschosesetdonnerdutempsàlapersonnequisemontredeprimeabordréfractaire;l’effetd’entraînementdugroupepeutarriveràlamotiver.Destempsdeformationcommunpeuventêtreutilespoursouderl’équipesoignantedansunemêmedynamique.

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La� formation� des� personnels� soignants� est� un� facteur�clé�dans�la�prise�en�charge�de�l’hygiène�bucco-dentaire�des�personnes�âgées.�Elle�constitue�aujourd’hui�le�prin-cipal�frein�au�maintien�et�à�la�surveillance�d’une�bonne�hygiène�bucco-dentaire.�C’est�aussi�le�principal�levier�sur�lequel�il�est�possible�d’agir�à�court�terme�et�de�manière�durable.� Ainsi,� les� formations� favorisent� la� prise� de�conscience� par� le� personnel� soignant� de� l’importance�de�son�rôle�dans�l’hygiène�bucco-dentaire.�Elles�permet-tent�d’améliorer�ses�connaissances�et�ses�compétences�(gestes,�pratiques�professionnelles)�afin�de�garantir�le�maintien�et�la�surveillance�de�l’état�bucco-dentaire�des�personnes�âgées.

La�santé�bucco-dentaire�est�alors�réintégrée�au�cœur�du�soin�et�devient�un�enjeu�partagé�par�tous.

Outils et méthodeLa réussite,enEhpad,d’unedémarcheen faveurde lasantébucco-dentairedespersonnesâgéesdépendantespasseparl’engagementdel’ensembledesacteurs.

Laréalisationdesformationsauseindel’établissementestdoncunfacteuressentielpour l’efficacitéduprojet.ChaqueEhpadasespropresspécificités,tantlogistiquesqu’organisationnelles.Ilconvientdoncd’adapterlestech-niquesetrecommandationsàchaqueétablissement.

Leschirurgiens-dentistesformateursdel’UFSBDsontdespraticiensdeproximitépour l’Ehpad ; ilsassurentainsiunerelationdeconfiance facilitantdeséchanges régu-liersencasdebesoin.

Les formationsenEhpadproposéespar l’UFSBDrépon-dentàplusieursobjectifs:

•développer les connaissances et le savoir-faire dupersonnel;

•aiderlepersonnelmédico-éducatifdanslemaintiendel’hygiènedespersonnesâgées;

•améliorerl’hygiènebucco-dentairedespersonnesâgées;

•faciliter la venue du chirurgien-dentiste qui fera unbilandel’étatbucco-dentaireetorienteraverslastruc-turedesoinlaplusadéquate,enfonctiondesbesoinsdesrésidents;

•personnaliser la prise en charge de chaque résidenten établissant un protocole d’hygiène individuel enéquipe;

•permettreauxpersonnelsdes’exprimersurleursdiffi-cultés;

•limiterlestressdupatient,engendréparlavenuedudentiste, enexaminant la personnedans sonmilieuhabituel.

D’uneduréede7heures,chaqueformationréunit8à12stagiaires. Un chirurgien-dentiste de l’UFSBD assure laformationauseindel’établissement.Ellecomprend:

•unedemi-journéethéoriqueautourdesthèmesprin-cipaux liés à la santébucco-dentaire des personnesâgées.Cevoletestdestinéàharmoniserlesconnais-sancesgénérales:

-connaissancesgénéralessurlesdents, -particularitésduesauvieillissement, -risques du délabrement dentaire et conséquences

surlapersonneâgée, -pathologieslesplusfréquentesetconséquencessur

lesdents, -réflexionsurlapriseenchargedel’hygiènebucco-

dentairedansl’établissement…

•unedemi-journéepratique: -mise en œuvre de l’hygiène bucco-dentaire avec

les résidents sur site. Les cas les plus délicatssont présentés au chirurgien-dentiste formateur.Ledentisteobserved’abord legesteeffectuépuis,sicelaestnécessaire,ilproposedesaméliorations,

-miseenplacedeprotocolesd’hygiènepersonnalisés.Lechirurgien-dentisteformateuraccompagnel’équipedans la rédaction des protocoles. Il met en avant

Former les personnels soignants

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l’importancede les rédigerenéquipeafindefixerdesobjectifsréalistesetatteignablesparl’ensembledes intervenants. Ces protocoles garantissent unecontinuitéetunmaintiendansletempsdepratiquesfavorablesàlasantéetàl’hygiènebucco-dentaires,

-partaged’expériencesentrelespersonnesprésentes.Lesstagiairesonteux-mêmesdes«trucsetastuces»à partager. Ils ont la connaissance des personnesâgées.Lechirurgien-dentisteformateuraunregardextérieur.Faireouvrirlaboucheestaucœurdesonmétier. Il le fait souventde façonautomatique. Lefait de montrer sa pratique est un exercice visueldont les stagiaires vont profiter. C’est ce travailcollectifquiferaavancerl’équipe.Cevoletpratique,avecunevisitedequelquesrésidentsenchambre,permetauxstagiairesd’expérimenterlesoutilsetlesméthodesacquises,enlesadaptantàleurpratiquequotidienne.

Freins et leviers

Le choix du référent ou correspondant en santé orale (CSO)1

Ildoitêtrevolontairepourprendreenchargeceprojet.Attention, le fait d’être très à l’aise pour pratiquer lesgestesd’hygiènenedoitpasêtreleseulcritère.LeCSOdoit avoir des qualités fédératrices dans l’équipe et lacapacitéàsemettreaumêmeniveauquelesautres,ycomprislesmoinsàl’aise,dansl’accomplissementdecegestecomplexequiexigedel’implicationdessoignants.

LeCSOdoitêtreclairementidentifiéparl’ensembledessoignants.

Enoutre,ildoitdisposerd’untempsdédiésuffisantpouraccompagnerl’équipedanslamiseenplacedel’hygiènemaisaussipourenassurerlesuivi.

L’organisation des soins / le travail de groupe

Letravaildegroupeestprimordialetce,dèslarédac-tiondesprotocoles.Lesaccompagnantsdoiventdéciderensembleduprotocoleafinqu’ilsoitapplicablepartous.Dansuneéquipe,ilestfréquentd’observerunoudeuxcollaborateurstrèsmotivésbrossantlesdentssystémati-quementetd’autresbeaucoupplusenretraitsurcesoin.Ilfautprendregardeàfixerunprotocoleatteignablepartoussouspeinededécourager lesaidants.Le référentpourraensuites’appuyersurceprotocolecollectivementdéfini.

Une réévaluation régulièreduprotocoleestnécessairetousles6mois.Ellepourrasefairelorsdeséancesdedépistageouàlademandedel’équipelorsdechange-mentsdel’étatdelapersonneâgée.

L’affichage du protocole

L’UFSBD propose l’affichage d’un protocole d’hygiènesimplifiéauplusprèsdulieudelatoilette(dansl’armoiredetoiletteparexemple).Ainsiaccessible,lesinformationspersonnaliséespeuventêtremiseenoeuvrepartouslesaidants.

Cet«aide-mémoire»estaussiprécieuxpourlesperson-nels remplaçants ou les nouveaux arrivés, en attendantqu’ils consultent le protocole complet au dossier durésident.

Pourautant,cetteinitiativesoulèvedesquestionsrelativesà l’intimité de la personne qui peut être ainsi atteinte.Peut-onafficherceprotocoledanslasalledebain,sachantque les visiteurs y ont accès ? Le résident souhaite-t-ilfaire savoir à tous qu’il est porteur d’un ou deux appa-reilsdentaires?Laquestiondel’affichagedoitdoncêtreréfléchie. Une solution avancée serait l’affichage sur laporte intérieure de l’armoire de toilette, par exemple,quandelleexiste.

Le jeu de rôle

C’estuneétapeclédelaformation.Pasquestiondes’exer-cersurlespersonnesâgées:ons’exerceentrecollègues.C’estàcemomentlàquel’onpourratravaillersurlesfreinsintimesdesaccompagnants.Chacunasaproprereprésen-tationdusoinbucco-dentaire.Laboucheestuncarrefourdelacommunication.D’autressensationsysontrattachées.

1.Voir fiche technique « Le correspondant en santé orale » p. 32.

36

37Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Chaque personne a sa propre histoire, ses peurs et sesdoutes:

•«Vais-jefairemal?»,

•«Vais-jeoser?»,

•«Celamedégoûte!»,

•«Jen’aimeraispasqu’onmelefasse,alorspourquoij’insisterais?».

Lejeuderôledoitpermettred’exprimerlesréticencesvoireles peurs. Il doit aussi permettre aux stagiaires d’expé-rimenter les techniques préconisées et ainsi lever unebonnepartdesfreinsliésauxprofessionnelseux-mêmes.

La première des « idées reçues » : pas le temps !

Laformationetlejeuderôlepermettentaussidebouscu-lerlesidéesreçues.Dèsquel’onparledebonnespratiquesenmatièredebrossagededentsdespersonnesâgées,lesaccompagnantspensentimmédiatement:«Onn’apasletemps!».Or,effectuerunbrossageenutilisantlespréconi-sationsneprendpasplusdetemps,parfoismêmemoins,qu’ungestemal faitet inefficace.Le«savoir-faire»estuneaideprécieusequipermetdesadaptationssanspertedetempsetavecungaind’efficacité.Dansquelquescas,lanécessitédefaire lebrossageavecdeuxaidantsserapréconisée.Celaprendévidemmentplusdetempsmais,unefoisleprotocoledéterminéetfixé,leCSOorganiseraetrépartiralestâchesentenantcomptedecebesoin.

Le turnover du personnel

LeCSOdevragérer lerenouvellementdepersonnel fré-quemment observé dans les Ehpad (durée moyenne :environ 3 ans). Chaque nouveau collaborateur intégrantl’équipedevras’approprier leprotocole.Leréférentauraun rôle d’accompagnement primordial. Les formationsproposées régulièrement seront aussi l’un des moyenspourréduirelesécartsetuniformiserlespratiques.

L’opposition / le refus de soin

Enmatièredeformation,lejeuderôleestl’undesmeilleursmoyenspour aborder le refusdubrossageexprimépardespersonnesâgées.Ilpermetdedonnerdespistespourquelesoignantaituneattitudepositiveetmetteenplaceunprogrammedesoinsavecunengagementprogressifversuneaméliorationdesgestesminimumdebrossagequotidien.

Danslequotidien,enprésencederefus,c’estletravailenéquipe,pilotéparleCSO,quipermettradefairetomberlesbarrières.Lepremiertravaildel’équipeconsisteraàiden-tifierlescausespuisàdéterminerlesstratégiesàmettreenœuvre.

Un minimum de 30 % du personnel formé est indispensable à la stabilisation et au maintien du projet bucco-dentaire de l’établissement.

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

FOCUS

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Bilan des formations du programme Agirc-Arrco-UFSBD(synthèse1)

Le�bilan,�dont�la�synthèse�est�présentée�ci-après,�relate�l’action�de�formation��réalisée�en�2012�et�2013�par�l’UFSBD�sur�près�de�50�établissements�médico-sociaux�et�sani-taires�du�parc�Agirc-Arrco.�

Il�a�semblé�utile,�au�préalable,�de�décrire�la�genèse�de�ce�programme.�En�effet,�face�aux�constats�sur�le�mauvais�état�dentaire�des�personnes�âgées�en�établissement�et�les�fortes�incidences�sur�leur�état�de�santé,�une�réponse�en�termes�de�soins�peut�être�privilégiée�en�première�intention.�Mais�l’expérimentation�et�l’évaluation�des�actions�démontrent� la�nécessité�d’une� formation�qui,� seule,�permet�d’initier�une�véritable�dynamique�d’établissement�et�de� faire�évoluer,�à� terme,� l’état�bucco-dentaire�des�résidents.

La prévention et la prise en charge de la santé bucco-dentaire des personnes âgées, un programme UFSBD construit sur l’expérimentation et l’évaluation

L’UFSBDaexpérimenté,dès2004,desprogrammesdepriseenchargede lasantébucco-dentairedespersonnesâgéesrésidantenEhpad.

Lepremierbesoinexpriméparlesétablissementsconsistaitàfaciliterl’accèsauxsoinsdespersonnesâgéesaccueillies.Danscebut,l’UFSBDamisenœuvredès2004uneactionexpérimentale,àParis,afind’améliorerlasantébucco-dentairedeplusde600personnes âgées dépendantes hébergées en Ehpadvia uneunitémobile de soins,appeléebucco-bus.Lessoinslesplusurgentsontainsipuêtreréalisés.

Cependant,uneaméliorationdurabledel’étatdesantébucco-dentairedespersonnesâgéespeutdifficilementêtreatteintegrâceàcetteseuleaction.Laformationdupersonnel

soignantetencadrantestapparueindispensablepourmobiliserleséquipessurcettethématiqueetengagerderéelsprojetsd’établissement.

Cetteactionadoncétécomplétéeparuneformationthéoriquede400professionnelsdesanté(infirmières,aides-soignantes,médecinscoordonnateurs).

Entre 2008 et 2010, les actions de formation théorique du personnel soignant desEhpad, suivies de dépistages des résidents, ont été poursuivies dans de nombreuxétablissements.

Lesconnaissancesetcompétencesdeséquipessoignantessesontamélioréesprogres-sivement.Toutefois,unmanquedemiseenpratiqueaétémisenévidencelorsdesévaluationsdesformations.

C’estpourquoi,l’UFSBDaenrichisonprogrammedeformationparunedemi-journéedemiseenpratiqueenchambre,auprèsdespersonnesâgées:lechirurgien-dentisteformateurdel’UFSBDaccompagnelessoignants,afind’observerlespratiquesprofes-sionnellesmisesenœuvre,etapporter,lecaséchéant,lesélémentsd’amélioration.Untravaildegroupepermetlamiseenplace,enéquipe,d’unprotocoleindividualisépourchaquerésident.

Encomplément,ilestapparunécessairededésignerunréférentdanschaqueétablis-sementpourmaintenir leseffortsdeséquipesdansletempsetassurerunecoordi-nationglobale.Unprogrammede formationcomplémentaireaétédéveloppépourdonneràchaqueréférentlesmoyensd’assurersafonction.

Ces formationspermettentd’initierunevéritabledynamiqued’établissementetunprojetcollectiffédérateur.Lasantébucco-dentairedevientunvéritableprojetd’éta-blissement,portépartous,ycomprisparlesfamilles.

1.Voir en annexe les résultats complets de l’étude.

Auteurs : Dr Anne ABBé DENIZOT, Dr Benoît PERRIER, Hélène de VANSSAY et Danielle GRIZEAU-CLEMENS

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39Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

FOCUS

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En 2012/2013, l’UFSBD a réalisé 46 sessions de formation dans 26 Ehpad du parc Agirc-Arrco en France, soit 46 journées de formation de 7 heures, théoriques et pratiques.

Ces46journéesontpermisdeformer369personnes(aides-soignantes, infirmières,aidesmédico-psychologiques,auxiliairesdevie…).

354 questionnaires de satisfaction et 313 questionnaires d’évaluation des connais-sances,anonymes,ontétécollectésàl’issuedesformations.

Ladifférenceentrelenombredequestionnairescollectésetlenombredepersonnesforméess’expliqueparlefaitquecertainsstagiairesontsouhaitéconserverlesques-tionnairesd’évaluation.Cedocumentleurasansdoutesembléêtreunbonoutilpourtravaillerenéquipe.

Danstouslesétablissements,lesstagiairesdéclarentêtresatisfaits,voiretrèssatisfaits,delaformationsurlesdifférentsitems:lesconditionsdelaformation,lesoutils,lesméthodesetlesobjectifs.

Analyse des questionnaires de satisfaction

Bilan des formations du programme Agirc-Arrco-UFSBD (synthèse)

(en %)

Êtes-vous satisfait de la prestation

du formateur ?

Êtes-vous satisfait des méthodes pédagogiques

mises en œuvre ?

La formationvous a-t-elle parue

globalement ?

20

40

60

80

100

0

Non très insatisfait

Non insatisfait

Oui satisfait

Oui très satisfait

NR

Non très insatisfait

Non insatisfait

Oui satisfait

Oui très satisfait

NR

Peu profitable

Moyennement profitable

Profitable

Très profitable

NR

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Bilan des formations du programme Agirc-Arrco-UFSBD (synthèse)

Àlaquestion«aprèscetteformation,voussentez-vouscapabled’utilisercesenseigne-mentsdansvotrepratiqueprofessionnelle?»,lamajoritédesparticipantsrépondentpositivement (92%).Les réservesexpriméesportentsur lemanquede tempset larépartitiondestâches.

Lesprincipauxenseignementstirésparlesstagiairessont:

•l’importance de veiller à maintenir une bonne hygiène et une bonne santé bucco-dentairedesrésidents,pourfavoriserunmeilleurbien-être;

•lesméthodespouryparvenir(méthodesdebrossage,entretiendesprothèses,protocolesindividualisés).

Cesélémentsrejoignentlesobjectifsfixéspourcesformations.

Àlalecturedecesrésultats,ilparaîtd’autantplusimportant:

•deprésentercetteformationcommeunprojetd’établissementpartagépartousetportéparladirection(lequelprojetpeutavoirunimpactsurlesprocéduresinternes);

•d’associeràlaformationlecadredesanté/l’infirmierdiplôméd’Étatcoordinateur(Idec)ouunmembredeladirection(soitaveclesstagiaires,soitenparallèledeleurformation);

•deprésenter lapartie«pratique»delaformation(toursenchambres,approchedurésident,gestuellepourlapriseenchargedel’hygiène,astuces…)commeunmoyende«gagnerdutemps»surlessoinsetnonpascommedestâchessupplémentairesàajouterdansleplanning.

Analyse des questionnaires d’évaluation des connaissances

D’unemanièregénérale,lamémorisationetl’acquisitiondesconnaissancessontbonnes.Lesstagiairesnecommettentquetrèspeud’erreursetlagrandemajoritédesinforma-tions«clés»sontassimilées,notammentlesinformationsrelativesauxconséquencesduvieillissementsurlacavitébuccale,auxrèglesdepréventionetauprotocoled’hygiènedesprothèses.

Lerôledusoignant,perçuparlespersonnesformées,semblebienidentifiépourcequiconcerne l’accompagnement des personnes âgées dans les gestes d’hygiène bucco-dentaire,maisresteencoreassezlimitéàcesgestes.Lanotiondepréventionglobale,incluant la lutte contre la dénutrition, n’est pas complètement partagée (85 % despersonnes).

Les programmes de prévention UFSBD sont régulièrement évalués dans les établissements, en associant les chirurgiens- dentistes qui participent à ces actions et les équipes en place. L’observation des résultats permet de faire des propositions concrètes qui, expérimentées sur le terrain, peuvent ensuite être généralisées.

Quel est le rôle du soignant ? (en %)

0 20 40 60 80 100

Éduquer,conseiller,encourageràmaintenirunecavitébucco-dentairesaine,fonctionnelleetesthétique

Contribueràluttercontrelespathologiesgénérales,ladénutritionetladésocialisation

Participeràuneprisedeconsiencecollective

Aideràmaintenirl’hygiènebucco-dentaireetc’esttout

Nonrenseigné

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41Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Sensibilisation des résidents à la santé bucco-dentaire - Résidence Jean-André Lauprêtre, Chalon-sur-Saône.

Pour� les� personnes� âgées� encore� autonomes� dans� les�gestes�de� la�vie� courante,� il�est�essentiel�de� favoriser��l’acquisition�ou�le�maintien�de�comportements�favorables��à�leur�santé�bucco-dentaire�et�de�sensibiliser�l’ensemble�des�familles�à�l’importance�de�la�santé�bucco-dentaire�pour�leurs�proches.

Il s’agit de transmettre les conseils d’hygiène bucco-dentaireauxrésidentsquiconserventuneautonomie,etdelessensibiliseràl’impactdelasantébucco-dentairesur la qualité de vie globale. Leur motivation est unesourced’améliorationdeleursantébucco-dentaire.

Leprojetd’établissementen faveurde la santébucco-dentairedesrésidentsn’estpasrestreintàl’enceintedel’établissementmaiss’étendàl’environnementfamilialdechaquepersonne.Lesfamillessetrouventimpliquéesetinvestiesdansceprojetet,lecaséchéant,danslesuividessoinsnécessaires.

Outils et méthodeChaque séance de sensibilisation des résidents et deleur famille, d’une durée d’1h30 environ, réunit unetrentainedepersonnesâgéeset/ouleurfamille.Diffé-rentesproblématiquespeuventêtreabordées,relativesauxspécificitésdelasantébucco-dentairedespersonnesâgées:

•leprojetdel’Ehpadàtraverscettedémarche,

•l’importancedel’hygiènebucco-dentairesurlespatho-logiesbucco-dentaires,

•lesconséquencesduvieillissementsurlasantébucco-dentaire,

•l’impactdelasantébucco-dentairesurleliensocial,lesourire,laparole,l’estimedesoi…

•des conseils d’hygiène bucco-dentaire : Pourquoi sebrosser les dents ? Comment ? À quelle fréquence ?Avecquoi?…

•desconseilsd’hygiènebucco-dento-prothétique,

•desconseilsd’hygiènealimentaireportantnotammentsur la limitation du grignotage entre les repas, laconsommation d’eau pure à table, de fruits, delégumesetdeproduitslaitiers,

•desrecommandationspourunsuivirégulieraucabi-netdentaire.

Pour les résidents, le chirurgien-dentiste peut organiserdesatelierssurlebrossageadaptéàleurmotricité:

•participationenfonctiondesmoyensdelapersonne,

•implicationdesencadrants.

Sensibiliser les résidents, leur famille et le personnel non soignant

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Un dépliant d’information reprenant les messages cléstransmis lors de la séance peut être remis à chaqueparticipant. Un kit d’hygiène bucco-dentaire ou bucco-dento-prothétiquepeutégalementêtreremis(selonlesbesoins).

Freins et leviers

La qualité de vie passe aussi par une bonne santé bucco-dentaire

Quelquesoitl’âge,uneboucheetdesdentsenbonnesantésontindispensables,parcequecelaauradesréper-cussions essentielles sur le relationnel, la nutrition etl’étatdesantégénéral.Quellepertedequalitédevie,sionn’yprendpasgarde!

•L’esthétique est importante. Le visageet le sourireconstituentlapremièreimagequ’onoffreauxautres.Laboucheet le sourireparticipentà la communica-tion,qu’ellesoitsocialeouaffective.Avoirhontedesabouchealtèrel’imagedesoietpeutconduireaureplisocialetàladépression.

•La mauvaise haleineestsouventdueàunemasticationmoinsefficaceavecl’âge.L’hygièneestnégligée,lesalimentsrestententrelesdentsetdanslesvestibules,à l’intérieur des joues. De là provient la mauvaisehaleine. Enpremier lieu, c’estune impressiondésa-gréablepourlemalade.Mais,enplus,cettesituationvaaccentuer l’isolementetaggraver l’étatde santébucco-dentaire. En établissement, le personnel estplus réticent à s’occuper d’une personne ayant unemauvaisehaleine.

•L’élocutionestproblématiquelorsquetropdedentsne sont pas remplacées ou lorsque les appareils nesontpasportés.Celaaussicontribueàl’isolementdelapersonneâgée.

Une bataille contre les idées reçues

• « Perdre ses dents quand on est vieux c’est normal » :faux.

À l’heure actuelle, on peut vieillir avec des dents. C’estd’ailleursuneévolutiondenotresociété.Nos«vieux»ontdesdentsetdesappareils.Ànousdeveilleràcequecesdentsrestentenbonétat.L’efficacitédeladentureet leconfortdemasticationsontdesdonnées importantesdumaintienenbonnesanté.Unmauvaisétatbucco-dentairen’estpasunefatalité.

•« Les soins dentaires coûtent chers » :faux.

Il ne s’agit, la plupart du temps, que des soins dits demaintenanceetdeconfort,prisenchargeparl’assurancemaladie. Il est important de faire les soins au fur et àmesure,pouréviterdessoinsprothétiquesplusonéreux.Pasquestiond’imposeràunepersonneâgéeenEhpadunenouvelleprothèse,quandonsaitquelemoindrechange-ment d’habitude peut la perturber. On préfèrera réajus-ter une prothèse existante. Le coût des réparations estabordable.

•« S’occuper des dents, ce n’est pas important dans la prise en charge des soins » : faux.

Unmauvaisétatbucco-dentairevaavoirdesconséquencesphysiques, psychiques et sociales très importantes. Il va

entraînerundélabrementde ladentition.Celui-cientraî-neraensuiteladénutritionet,defait,l’affaiblissementdelapersonneâgée.Demême,sonélocutionseradiminuée,onnelacomprendraplus.Négligerlesdents,c’estnégligerle confortet laqualitédevieet risquerdespathologiesbienplusgraves.

•« On ne garde pas la prothèse la nuit, il faut la mettre à tremper » : faux.

Si la prothèseest confortable, il vautmieux la laisser lepluspossibleenbouche, lanuitaussi.Quandvous l’avezretiréepourlanettoyer,ilfautbienlabrosseretlareposi-tionnerenbouche,immédiatement.Silemaladesouhaitelaretirerpourdormir,laissez-la,propreetausec,dansuneboîteàprothèseadaptée.Ilsuffitdelaré-humidifierpourlaremettreenbouche.

• « Les personnes âgées ont mauvaise haleine » : faux.

Pouréviter cephénomène, il suffitde faireunbrossagerégulier. A minima, le fait d’enlever les dépôts alimen-taires avec une compresse imbibée de bain de bouche,réduiralesmauvaisesodeursetfaciliteralerelationneldelapersonneâgée.

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43Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

FOCUS

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En 2012/2013, l’UFSBD a réalisé 48 séances de sensibilisation dans 31 Ehpad du parc Agirc-Arrco, en France.

Chaqueséancedesensibilisationapourobjectifdetransmettrelesinformationsessen-tielles en matière de santé et d’hygiène bucco-dentaire. Des conseils personnaliséspeuventêtretransmisauxparticipants.Lesaxesprioritairestraitéssontlessuivants:

•l’importancedel’hygiènebucco-dentaire;•lespathologiesbucco-dentaires,etleursconséquencessurlasantégénérale;•lesconséquencesduvieillissementsurlasantébucco-dentaire;•l’impactdelasantébucco-dentairesurleliensocial,lesourire,laparole…•desconseilsd’hygiènebucco-dentaireetbucco-dento-prothétique;•desconseilsd’hygiènealimentaire;•desrecommandationspourunsuivirégulieraucabinetdentaire.

Ces 48 séances ont permis de sensibiliser 546 personnes. Lors de chaque session,un questionnaire d’évaluation est proposé aux participants : résidents, proches oumembresdupersonnelnonsoignant.

Au total, seules 333 personnes (soit 60,9 %) ont remis le questionnaire rempli àl’intervenant,àl’issuedelaréunion.Leniveaudedépendanceplusoumoinsélevédespersonnesâgéesprésentesn’apaspermisàcertainesderemplirlequestionnaire.Parailleurs, certainsmembresdupersonneln’ontpaseu le tempsdecompléter ledocumentavantdereprendreleursactivités.

Profils des personnes sensibilisées

Lessessionsdesensibilisationontpermisd’informer546personnes:

� •392résidents� •048prochesd’unrésident� •106membresdupersonnel

nonsoignant

Analyse des questionnaires de satisfaction

Dans l’ensemble des établissements, lespersonnes sensibilisées se sontmontréestrèssatisfaitesdelaséanceetdelapresta-tion du chirurgien-dentiste intervenant :niveaudesatisfactiontotalpourlesfamilleset les membres du personnel, et légère-mentplusfaible(96%)pourlespersonnesâgéeselles-mêmes.

Bilan des séances de sensibilisation 2012 – 2013 du programme Agirc-Arrco - UFSBD(synthèse)�

Auteurs : Dr Anne ABBé DENIZOT, Dr Benoît PERRIER, Hélène de VANSSAY et Danielle GRIZEAU-CLEMENS

Prochesderésidents8,79 %

Personnelnonsoignant19,42 %

71,79 % Résidents

Cette séancede sensibilisation

vous a-t-elle parueglobalement ?

(en %)

Peu intéressante

Moyennement intéressante

Intéressante

Très intéressante

20

40

60

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100

0

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

(en %)

NR

Non, de manière insatisfaisante

Oui, de manière satisfaisante

Oui, de manière très satisfaisante

20

40

60

80

100

0

Vous semble-t-ilque toutes les problématiques

de l’hygiène bucco-dentaire aientété abordées ?

(en %)

NR

Non

Non, j’y suis allé récemment (moins de 6 mois)

0ui

20

40

60

80

100

0

En tant que résident, pensez-vous prendre rendez-vous

prochainement chez un chirurgien- dentiste en cabinet ?

Après cette séancepensez-vous adapter vos habitudes

pour améliorer votre hygiène bucco-dentaire selon les conseils transmis

aujourd’hui ?

(en %)

NR

Non, ce n’est pas très important

Non, j’ai déjà une bonne hygiène bucco-dentaire

Oui

20

40

60

80

100

0

Ilsemblequetouteslesproblématiquesintéressantespourlesparticipantsaientétéabordéeslorsdesinterventions.Leschirurgiens-dentistesintervenantsontdoncsurépondreauxattentesdesparticipantsetauxbesoinsspécifiquesdechacun:personneâgée,familleoumembredupersonnel.

Toute intention exprimée, au sortir d’une session, demodifiersescomportementsenmatièred’hygiènebucco-dentairepermetd’évaluerl’impactdesmessagestransmis.Lebilanestpositif : lamajoritédespersonnes sensibi-lisées souhaitent adapter leurs habitudes aux conseilstransmisparlechirurgien-dentisteintervenant.

Toutefois, 16 % d’entre elles considèrent avoir déjà unebonnehygiènebucco-dentaireetnepasavoirbesoindemodifier leurs comportements. Ce taux est légèrementplusélevé(20%)pourlesfamilles.

Dernier indicateur de la pertinence de ces séances desensibilisation : à l’issue des réunions, la majorité despersonnes âgées disent vouloir prendre rendez-vousavec un chirurgien-dentiste dans un futur proche pourunevisitedecontrôle.18%d’entreellesdéclarentavoirconsultérécemmentunchirurgien-dentiste.Uneprisedeconsciencesembles’opérer.

Bilan des séances de sensibilisation 2012 – 2013 du programme Agirc-Arrco - UFSBD(synthèse)

FOCUS

44

45Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Des�consultations�de�dépistage�peuvent�être�réalisées�par�des�chirurgiens-dentistes�de�l’UFSBD,�expérimentés,�auprès�des� personnes� âgées� dépendantes.� Cela� doit� s’organiser�dans�le�respect�des�règles�déontologiques.�L’ensemble�des�chirurgiens-dentistes� environnants� devront� notamment�être�invités�à�y�participer.

Les dépistages bucco-dentaires permettent, dans unpremiertemps,dedresserunbilandel’étatbucco-dentairedesrésidentsenEhpad.Cetétatdeslieuxpermetainsiauxéquipessoignantesetàladirectiondeconnaîtrelasitua-tiondel’établissementetlesréelsbesoinsdespersonnesâgées.Lessoinsurgentspourrontêtreorganisésetréali-sés,etlesdouleursévitées.

Ce bilan est indispensable pour pouvoir maintenir unétatbucco-dentairesatisfaisantet,ainsi,permettreunealimentationsatisfaisanteauquotidien.

Outils et méthodeUne demande de consentement officielle est préala-blementenvoyéeauxrésidents,à leurfamilleouà leurtuteur.Nesontvusendépistageque les résidentspourlesquelsl’établissementaurareçuunconsentementsigné.

Lesdépistagessontréalisésdanslachambredupatient,danslesconditionsoptimalesdeconfortpourlerésident.Chaquedépistagedureenmoyennede10à15minutes(selon le degré de coopération du patient et l’étatbucco-dentaire).

Pour chaque patient, un dossier dentaire (égalementappelé fiche de dépistage) est créé, dans lequel figuresonétatde santégénéral (dossierde liaisonentre lesdifférentsintervenants).

Unecopiedecedossierestconservéepar l’UFBSD.Lesdonnéessontanonymisées.Uneévaluationcomplèteestréaliséesurcettebase.

Une évaluation du risque carieux est effectuée pourchaque personne, avec mise en place d’une stratégied’hygiènelocale,alimentaireoudesuiviadapté(suiviàl’infirmerieoudansleséquipes).

Ledépistagepermetd’orienterlepatient,enfonctiondesonniveaudedépendanceetdubesoinensoinsbucco-dentaires:

•simplemaintenanceetsuiviauseindel’établissement,

•soinssimplesencabinetdentairedeville,

•soinspluscomplexesadressésàunestructure intermé-diaire,avecunplateautechniqueapproprié,

•soinssousanesthésiegénéraleàl’hôpitalouenclinique.

Àl’issuedechaquejournéededépistage,unbilanestréalisé avec l’infirmière coordinatrice afin de réper-torier les besoins de soins et d’orienter les patientsauprèsdepraticiensdevilleoudeserviceshospitaliers.Les urgences sont naturellement traitées en priorité.Aucunsoinniradiographienesontréaliséspendantlesdépistages.

Le correspondant en santéorale (CSO)1, aviséduplandesoinsdelapersonneâgéerésidente,metenœuvredans lesmeilleursdélais laprisede rendez-vousaveclechirurgien-dentistesoignant,selonl’orientationoulesorientationspréconisées.

L’équipe médicale cherchera la solution la plus perti-nente pour suivre les orientations préconisées : lesmoyens de transports les plus adaptés à la situationou l’intervention d’un plateau technique mobile, avecle financement approprié, pour que la personne âgéepuisseêtrepriseencharge.

L’équipemédicaledésigneraunepersonnepouraccom-pagnerlapersonneâgéeaurendez-vousprogrammé,silafamillenepeutsedéplacer.Encasderefusdessoinsdelapartdelapersonneâgée(oudesafamille),leCSOinformelacoordinationetl’Ehpad.

Silesmotifsdurefussontfinanciers,l’Ehpaddoitrecher-cherauprèsdesservicessociaux(assistantesocialedesecteur, CCAS, Clic…) une aide qui permettrait le bondéroulementdessoins

Favoriser le repérage et le dépistage

1.Voir fiche technique « Le CSO » p. 32

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Quelle place / quel rôle pour le directeur d’établissement ?

L’organisation d’une vigilance permanente dans l’établissement

Ellereposesur:

•lebilanbucco-dentaired’entrée,

•la création d’un volet dentaire dans les dossiers desrésidents,

•lamiseenplacedeprotocolesd’hygiène,

•lamiseenplaced’évaluationdel’étatbucco-dentairerégulièrepourrepérerlesbesoinsensoins.

La facilitation de l’accès aux soins

Il est important de travailler de manière transversaleavecl’équipemédicalequis’occupedelapersonneâgéeau sein, et endehors, de l’établissement.Quatre axesprincipauxsontàmettreenœuvre:

1.�Créer�une�cellule�de�coordination�et�d’orientation�(répartition)�

Souslaresponsabilitéduchirurgien-dentisteréférent,cettecellulepermettrad’assurerlesuividudispositifetl’organisationrationnelledessoins.

2.�Favoriser�la�prise�en�charge�en�libéral

Ilestnécessaired’identifierdeschirurgiens-dentistescorrespondants, capables de prendre en charge lessoins, la prophylaxie et la maintenance de la santébucco-dentairedespersonnesâgées.

Unprotocoled’accompagnementdoitêtremisenplacepourfaciliterlapriseenchargeencabinetlibéral:

-liaisonaveclechirurgiendentiste, -transmissiondesdonnéesmédicales, -accompagnementdupatientaucabinet.

3.�Identifier�les�structures�intermédiaires�(fixes�ou�mobiles)

Des locaux et des équipements appropriés à la priseen charge des personnes âgées doivent être mis àdisposition.

Ces structures possèdent pour leur fonctionnementun personnel permanent mis à la disposition deschirurgiens-dentistes.L’accessibilitéducabinetet/ouduplateautechniquepermettantl’accueildel’ensembledespersonnesâgéestraitablesensoinsambulatoiresou qui nécessitent une simple sédation conscientedoitêtregarantie.

4.�Permettre�les�soins�de�proximité,�lorsque�c’est�possible

L’utilisationd’unemallettedesoinsportativepermetla permanence et la continuité des soins. C’est unmoyen qui apparaît efficient, mais assez complexeauquotidien,pourrespecterdebonnesconditionsdeprisesencharge,notammentd’hygièneetd’asepsie.Unemallettenepermetpaslaréalisationdetouslesactes.Elleestutilisableauchevetdelapersonneâgée,uniquementlorsquelapersonnen’estpasmobilisable,pourdessoinsdepremièrenécessité(urgence)oudeconfort. Les soins réalisés seront plutôt qualifiés deréponsepalliative.

Freins et leviers

Avantages des dépistages sur place :

Il est important d’intégrer le chirurgien-dentiste dansl’équipe de soins. Les décisions d’orientation doiventse prendre en équipe : médecin, référents, chirurgien-dentiste,etc.

Ils permettent une orientation rapide et efficace despatients(verslastructuredesoinsadéquate).Lespatho-logies les moins évoluées sont plus faciles à prendreencharge.Undépistagede40patientsévite40allers-retours en VSL chez le praticien traitant ainsi que desdéplacementsinutilescaronvaallerdirectementverslastructureadaptée.

Durant les dépistages, le chirurgien-dentiste consul-teraleprotocoled’hygiènemisenplaceetveilleraàsaréévaluation,sinécessaire,pourlesdifférentsrésidents(toilette buccale, nettoyage des dents, des prothèses,soinsdesmuqueuses…).

Lechirurgien-dentisteUFSBDsedéplaceradansl’établis-sement;ilseraaidéparlecadredesantéréférent.

Aprèsprisedeconnaissancedudossiermédicaletvéri-fication de l’absence d’autres besoins de soins ou detraitementsprioritaires,onpourradéciderdelapriseenchargedubesoinpurementdentaire.

Cetexamensuivraunprotocolestandardetrenseigneraledossierdentaire(voirannexe2).

Danscemêmedossierdentaire,aurontétécomplétés,pourchaquepatient:•leprojetthérapeutique,•leprotocoled’hygiènepersonnalisé,•latypologied’accèsauxsoinstellequedécriteprécé-

demment.

Ledossierdentairecomporteraégalementunvoletpourlesuiviafindefaciliterl’informationentrelesdifférentsacteurs.

Enfonctionducomportementdechaquepatient, l’exa-menpeutsedéroulerdansdesconditionsplusoumoinsfavorables.Pourmieuxcernerladifficulté,l’examenseracaractériséparlesdonnéessuivantes:facile,moyenne-mentdifficile,difficile,trèsdifficile.

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47Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

L’établissementdoitsefixerdesobjectifsatteignablesetréalistes.

Dans un établissement pour personnes âgées, on estbiendansle«maintien»del’étatbucco-dentaire.

Le choix du correspondant en santé orale (CSO)

LeCSOdoitêtreà l’écoutedesautresetsavoir fédérerleséquipes,sansstigmatiserlespersonnesquiontplusdemalquelesautresàeffectuerlesbonsgestes.Ildoitchercheràcomprendrepourquoiunaidantestendiffi-culté,s’ilveutleverlesfreins.Uneéquiperéfractaireneprogresserapas.

Ilest importantdereconnaîtrelachargeduCSO,deluiconférer une vraie place et de lui accorder un tempsdédiéàsesfonctions.

Travailler avec une équipe en accord avec le projet

Si le projet est imposépar la directionet nonacceptéparlepersonnel, ilnepourrapasaboutir.Lepersonneldoitd’abordprendreconsciencedel’importancedecettepriseencharge.

Soit lepersonnelestconscientdesenjeux,et leprojetpourraavancer,soitlepersonnelestréfractaire.Danscecas,ilfaudratravaillersurlamotivationdeséquipespourles inciteràs’engagerdans ladémarche.Undépistagedesrésidentsetunecommunicationsurleurétatdentairepeuvent être de bonsmoyens pour changer la donne.Lepersonnelsesent,leplussouvent,trèsconcernéparlebien-êtredesrésidents.Leconstatd’unmauvaisétatbucco-dentairegénérallespousseraàagir.Leprojetsera,alors,plusfacilementaccepté.

Bien que le remplissage de la fiche de dépistage (schéma dentaire) prenne du temps, il permet un diagnostic précis et une orientation vers une prise en charge adaptée.

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Protocolede soins Personnel�du�centre�d’accueil

Schéma d’orientation et de suivi des résidents en fonction de leur appartenance à un groupe de soins

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49Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Lorsque�l’on�parle�de�maintien�de�la�qualité�de�vie�et�de�santé�bucco-dentaire,� la�prise�en� charge�de� l’hygiène�bucco-dentaire�est�la�première�étape.

Ledépistagesurplaceet lapriseenchargedessoinssontlesautresétapesnécessaires.Ellesnesontpaslesplusaiséesàmettreenœuvremaispeuventseréaliserdeplusieursfaçons:

•ledépistagedansl’établissement,

•lessoinsauprèsdesprofessionnelslibéraux:chirurgien-dentistedeproximité,stomatologue,

•lessoinssurplace,

•lesréseauxdesoinsspécifiques,

•lapriseenchargesousanesthésiegénérale(AG).

Le dépistage dans l’établissement

Un dépistage1 dans l’établissement peut faciliter lasurveillanceetl’organisationdessoins.L’établissementfera appel soit à un réseau de soins quand il existelocalement, soit àdespraticiens libérauxen lienavecl’UFSBD et l’Ordre des chirurgiens-dentistes car l’exer-cicedeschirurgiens-dentistesenétablissementesttrèsréglementé2.

Le recours aux chirurgiens-dentistes de proximité et au stomatologue

Uncertainnombrederésidentsnonautonomesnéces-sitentdessoins«ordinaires»réalisablesencabinetdevilleavecunequalitéoptimaleàconditiond’êtrecorrec-tement suivis. La confianceétablie entre le chirurgien-dentisteetl’établissementestprimordiale.Silepraticiensaitqu’ilpeutcomptersurunaccompagnementdèsquenécessaire, il seraplusenclinàacceptercespatientsàrisques, poly-pathologiques et souvent désorientés. Demême,l’établissementauraplusdefacilitéàsolliciterlepraticienencasd’urgence.Lorsqueladensitémédicalele permet, il est intéressant pour un établissement des’adresseràplusieurspraticiensafinderépartirlachargesurleschirurgiens-dentistes.

Pourlepremiercontactaveclepraticien,lerésidentdoittoujoursêtreaccompagné:soitparlafamille,soitparun membre de l’équipe. Cela permet tout d’abord derassurer lapersonne.Deplus, l’accompagnant informele praticien des difficultés de la personne lui permet-tant ainsi d’adapter son approche à la problématiqueparticulièredupatient.Lamiseenplaced’unplandesoins, avec un dossier médical à jour, complété desautorisationsadéquatessilapersonneestsoustutelle,enseraaussifacilitée.Pourlesrendez-vousultérieurs,silafamillenepeutêtreprésente,l’équipedécideraenaccordaveclepraticiensoitunaccompagnementsysté-matiquedupatient soitunaccompagnementde type«taxi».

Lerecoursaustomatologueestplussimplecargénéra-lementlepatientestadressépourdesacteschirurgicauxpréconisés par le chirurgien-dentiste. Attention : lesstomatologuesfontrarementdessoins.Onleuradresselespatientspourdesextractionsoudesavismédicauxsur des pathologies particulières (suspicion de lésionscancéreuses, par exemple). Ils réalisent ces actes aucabinetousousanesthésiegénéraleenblocopératoire.

Travailler avec un réseau de santé, trouver des référents

1. Voir chapitre « Favoriser le repérage et le dépistage » p. 45.2. Voir chapitre règlementation « Intervention des libéraux » p. 83.

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Les soins sur place

Les soins surplace3nesontpasàprivilégier car ilsnepeuvent être de même qualité qu’en cabinet. Seulscertainsactessontréalisables.Ilspeuventsefaireavecdesmallettesdesoins4.

Danscertainsdépartements,ilexistedes«bucco-bus»5quiviennentauxportesdel’établissement.

Les réseaux de soins

Lorsquelapersonneabesoind’unepriseenchargeplusspécialisée,soitparcequ’elleestdésorientée,soitparcequesapriseenchargeestcomplexedufaitdesapatho-logieet/oudesonhandicap,onparlede«soinsspéci-fiques».Cetypedesoinsestpluscomplexe(approchecomportementale, Meopa, prise en charge du risquehémorragique,etc…). Ilnécessiteunepriseenchargehospitalièreouhospitalo-universitairedanslecadred’unréseau.L’établissement,avecleconcoursdupraticienoudel’Ordredeschirurgiens-dentistes,peutavoirconnais-sancedecesréseauxetêtreadresséverslespersonnesqualifiées.Leconseildel’Ordredeschirurgiens-dentistesad’ailleursnommédesréférentsquipeuventrenseigneretorienterlepersonneldesétablissements6.

La prise en charge sous anesthésie générale

Certains résidents nécessitent une prise en charge dessoins sous anesthésie générale. Ces soins sont réaliséspardeschirurgiens-dentistesoustomatologues,enblocopératoire.Généralement,cespraticiens,peunombreux,interviennent dans les centres hospitaliers publics ouprivés. Il ya souventdes listesd’attentes importantes.Cespraticiensnesontpastoujoursintégrésauxréseaux.

3. Voir chapitre « S’équiper » p. 65. 4. Voir fiche technique « La mallette pour soins ambulatoires » p. 66 5. Voir fiche technique « Avantages et limites d’un bucco-bus » p. 59. 6. Voir fiche technique « Les référents ordinaux, l’Ordre des chirurgiens-dentistes » p. 58.

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51Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Partenariat de la résidence Jean d’Orbais avec le CHU de Reims (51)

LarésidenceJeand’OrbaisdeReims1amisenplace,en2012,ungroupedetravailavecpourobjectifdedéceler lespathologiesnuisantàunebonnealimentationetdoncàunebonnesanté.Depuis,unbilanbucco-dentaireestétabliàchaquenouvelleentréedansl’établissementetlegravagedesprothèsesdentairessystématiquementréalisé.

Enfévrier2013,uneconventionaétésignéeavecleCHUdeReimspermettantauxrésidents d’être examinés sur place dès leur entrée en établissement. Le Dr Jean-LouisCoeuriot,maîtredeconférencedesuniversités-praticienhospitalier,responsablede l’enseignementde lagérontologie intervientdans l’établissementavec l’aideduDr Stéphanie Grenier, assistant hospitalier universitaire, et des étudiants en appro-fondissementcliniquegérontologie,deuxvendredisparmois.Ilsexaminentplusieurspatientsàchaquevisite:

•undossierdentaireestalorscomplétéetjointaudossiermédical,•lesanciensrésidentsbénéficientégalementdecettemesure,•lessoinsurgentssontalorsprogrammésenpriorité.

Lesrésidentssontaccompagnéspardeuxaides-soignantesdepuisleurchambre.Dansle casdepatients souffrantde lamaladied’Alzheimer, laprésenced’unparentestdemandéepour rassurer lapersonneâgée.«Nousexaminons l’étatbucco-dentairemaisnepratiquonsaucunsoinsurplace»,préciseleDrJean-LouisCoeuriot.«Ilfaudraitpour cela disposer d’un équipement lourd pour la stérilisation. Nous rappelons lesconseilsd’hygiènedentaireetétablissonsuninventairedessoinsàréaliser.»70%desrésidentsontbesoindesoinsbucco-dentaires:dentscariées,fissurées,ajustementouréparationdeprothèse,détartrage,sontrégulièrementrelevés.

Lapriseenchargesefaitlorsderendez-vousorganisésparlasuitechezlechirurgien-dentiste libéral du patient ou, à défaut, au CHU. Avec cette organisation, une visiteannuelleseraproposéeàchaquerésidentpourmaintenirlasurveillance.

Ceserviceproposépermetd’améliorerlaqualitédelapriseenchargedelasantébucco-dentairedesrésidentset,pournombred’entreeux,deretrouverlesourire.

1. La résidence Jean d’Orbais est un établissement Agirc-Arrco piloté par BTP RMS. Elle accueille 100 résidents en secteur Ehpad et 30 patients en secteur sanitaire (SSR)

FOCUS

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Prise en charge sous Meopa au CH Le Vinatier

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Développer un réseau de santé bucco-dentaire à destination des personnes handicapées et âgées dépendantes en Rhône-Alpes

FOCUS

1. Koivogui A., Michelet A., NDiaye G., Modoianu L., Barro S., Laurendon C., Lambert A., Iwaz J, Passerat-Boulade C., Bory E.-N., « État bucco-dentaire et antécédents pathologiques dans une cohorte de personnes âgées institutionnalisées en région Rhône- Alpes », La Revue de Gériatrie, Tome 38, No 1, janvier 2013.

Un besoin de santé publique encore peu visible

En2013,etmalgrédefortesdisparités, laplupartdesFrançaispeuventaccéderauxsoinsengénéraletauxsoinsbucco-dentairesenparticulier.L’étudeEsopad1,menéeauprèsdepersonnesâgéeseninstitutionentre2009et2011,amontréque29,8%decespersonnesbénéficiaientdemoinsde1brossagededentsparjouret66,8%d’entreellesprésentaientunegingivite.Onrelevaitl’existenced’aumoinsunecariechez73,5%desrésidentsayantencoreaumoinsunedent.Cesrésultatsdonnentàréfléchir…

Pourquoicettesituation?Parcequetoutcontribueàcequecettepopulationparticu-lièrementvulnérablenepuissebénéficierdecettepriseencharge:

•difficultépourlerésidentâgéet/ouhandicapéàexprimeretlocaliserladouleur,•traitementsassociésayantsouventuneincidencesurl’étatbucco-dentairedurésident,•troublesducomportement,•accèsquasiinexistantauxdiscoursdepréventioneninstitution,•difficultédemiseenœuvredespratiquesd’hygièneenétablissement,•accessibilitédifficiledeslieuxdesoins,•problèmedeformationetderémunérationdesprofessionnels,•démographiedelaprofessiondentaire,•spécificitédestechniquesdesoins,•représentationsduhandicapetdelaperted’autonomie…

Nousrecevonsencoreaujourd’huiplusieurssollicitationsparjourdutype:« Ma mère est en maison de retraite avec une maladie d’Alzheimer, elle a mal aux dents, la douleur l’empêche de dormir, elle ne mange presque plus. Nous avons essayé de consulter notre chirurgien-dentiste de famille mais elle ne s’assoit pas sur le fauteuil malgré sa bonne mobilité, elle n’ouvre pas la bouche, elle se frappe, elle crie. Que faire ? »

Un réseau, une réponse graduée, adaptée aux besoins

Faceàcettesituation,unprogrammeglobaldesantéoraleapuêtremisenplaceparl’équipeduserviced’odontologieduCentrehospitalierLeVinatier,basésurlapréven-tion(dontledépistage),laformationdesprofessionnelsdesétablissementssanitairesetmédico-sociaux,l’accompagnementauxsoinsetlessoins.

Si le premier recours doit rester le cabinet du chirurgien-dentiste libéral, plusieursespaces complémentaires ont pu être créés : des centres de santé orale en milieuhospitalierpourréaliserdessoinsavecapprochecomportementaleseule,soussédationconsciente(prémédication,Meopa)ousousanesthésiegénérale.Parailleurs,uneunitémobile dentaire intervient également au sein de 80 établissements médico-sociauxpour personnes handicapées ou âgées dépendantes pour réaliser des soins qui nepeuventêtreréalisésenville.

L’implicationdeschirurgiens-dentisteslibérauxestunélémentcentraldudispositifcarcesderniersreprésententlagrandemajoritédel’effectifsoignantdisponibleetpeuventintervenirdanstousceslieuxdesoins.Ilfautdoncréunir,dansceslieux,lesconditionsd’un exercice facilité pour ces professionnels confrontés aux besoins spécifiques despatients(assistantesdentairesforméesetennombresuffisant,accèsauMeopa,aideausecrétariatetàlalogistique,formationdespraticiens,rémunérationforfaitaire…).Ils’agitpoureuxderomprel’isolementfaceauxdifficultésdepriseenchargedecepublic,debénéficierd’unespacedesoutienetd’échangedepratiques,defaireévoluerlesreprésentationsduhandicapetdel’exerciceprofessionnel.

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53Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

FOCUS

Développer un réseau de santé bucco-dentaire à destination des personnes handicapées et âgées dépendantes en Rhône-Alpes

Aujourd’hui,unecentainedepraticienslibérauxsontadhérentsàl’associationgestionnaireduréseau(sur3696praticiensinscritsautableaudel’OrdreenrégionRhône-Alpes)maisseulementunetrentaineestimpliquéedanslessoins.Ilfaudradoncpoursuivreceteffortpourconvaincreleplusgrandnombreetrépartirainsilachargedetravail.

Des acteurs engagés dans une réponse complexe

Le réseau de santé apparaît comme un outil facilitant, permettant la transversalitéetlacommunication,l’expressiondesbesoinset, in fine, laconstructionderéponsesinnovantes.Commedans toutedémarchedesantépublique, l’ensembledesacteursconcernésdoit y avoir saplace : État (l’ARS2), professionnelsde santé - libérauxouhospitaliers-,établissementssanitairesetmédico-sociaux,parentsetfamilles,patientseux-mêmes.

C’estdoncunedémarchecomplexequ’ilfautmettreenœuvre.Lecœurdemétierduréseaudoit rester la coordinationet lamiseenplaced’articulations conventionnéesentrelesacteurs.

3ème étage de la fusée : la qualité

Aprèslareconnaissancedubesoinetlafaisabilité,aprèslamiseenplacedumaillageterritorialsurRhône-Alpes,leRéseauSBDH-RAporteraseseffortsentre2016et2018sur laqualitéde lapriseencharge.Formationdespraticiens,analysedespratiques,recueiletanalysedesévénementsindésirables,systèmed’information,analysedelasatisfactiondesusagers,éducationpourlasantéorale,généralisationdesconsultationspréopératoiresàl’anesthésiegénéralesontautantdepistesquipermettrontdegagnerencohérenceetenpertinencedanslesparcoursdesantébucco-dentairesdespatientséligiblesauRéseau.

2. Agence régionale de santé.

Prise en charge sous AG au CH de Givors

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Un cabinet dentaire ouvert sur l’extérieur

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Le réseau de santé bucco-dentaire Appolline

FOCUS

1. Qui font partie, à ce titre, du conseil d’administration de l’association portant le réseau.2. En 2012, 545 bilans réalisés par un chirurgien-dentiste coordinateur du réseau dont plus de 70 à domicile. 3. Philosophie de l’Humanitude® et méthodologie de soin Gineste-Marescotti® : voir le focus « Le recours à la méthode Gineste-Marescotti » p. 62.

Le réseau Appolline est né de la mobilisation d’acteurs de santé du territoire del’Essonne. Ceci lui permetaujourd’huide s’adosser àdespartenaires forts : l’hôpitalprivédesMagnolias, le conseil de l’ordredes chirurgiens-dentistesdudépartement1etdesétablissementsmédico-sociaux.L’ARSÎle-deFrancelecitecommeunexemplereproductible.Appollineœuvreendirectiondespersonnesâgéesdépendantesetdespersonneshandicapées,quelquesoit leurâge.Pourcela, ilatissédesliensaveclesautresréseauxdesantébucco-dentaired’Île-de-France.

Sa mission de promotion de la santé bucco-dentaire des personnes vulnérables sedéclineen:

•actions de prévention de type primaire par la sensibilisation et l’éducation pour lasantéorale,secondaireparlaformationdel’entourage,tertiaireparl’accompagnementdesituationdélicate.

•actionsd’améliorationàl’accèsauxsoinspardesbilansbucco-dentairesréaliséssurlelieudeviedecepublicpuisuneaideàl’orientationversleslieuxdesoinslesplusappropriés:cabinetsdeproximitéoucentreshospitaliersdontl’HPGM2.Appollinechercheaussiàrecenserleslieuxdesoinspossiblespourparticiperàlamiseenplaced’unepriseenchargeadaptéeàcespopulations.

Le partenariat HPGM-Appolline

SoutenuparlesfondssociauxAgirc-Arrco,l’HPGMainvestien2004danslacréationd’un cabinetdentaireafindeprodiguerdes soinsauxpatientshospitalisés.Avec lacréationduréseauAppolline,l’HPGMasouhaitéinscriresonactiondansunpartenariatville-hôpital.L’idéeétaitquelessoinsbucco-dentairesprodiguéslorsdel’hospitalisa-tiondupatientàl’HPGMsoientsuivislorsduretouràdomiciledelapersonneoudesonentréeenétablissementderetraite.

Depuis,l’HPGMestdevenupourleréseauAppollineuncentrederessourcesàtraverssarenommée,leslocauxmisàdisposition,lescompétencesmédicalesetsoignantes.Unvéritablepartenariats’esttissédepuissacréation,autraversnotammentdesbilansbucco-dentaires effectués à l’hôpital de jour ou encore des soins effectués dans lecabinetdentairepourdespatientsadressésparleréseau.Cepartenariatpermetunevéritablesynergiedesactions.Leséchangessontenoutrefacilitésparl’implantationdeslocauxduréseauauseindel’hôpitaldesMagnolias,àcôtéducabinetdentaire.

Lesactionspharedupartenariatsont:

•laconsultationpermettantauxchirurgiens-dentisteslibérauxd’exercerdanslecabinetdentairepour leurpatientâgéenperted’autonomiefonctionnelleoucognitive,avecmiseàdispositiondeslocauxetdupersonnelsoignant,

•lesbilansbucco-dentairesdespersonneshébergéesàl’unitéEuropa(accueillantl’Ehpadetl’USLD),

•lamiseenœuvredelaméthodeHumanitude®3deGineste-Marescotti,montéeaveclaparticipationdessoignantsdansl’UHR.

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55Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

FOCUS

Le réseau de santé bucco-dentaire Appolline

4. Voir le focus « REGIES 95 » p. 29.

D’autresactionssontencoursdedéveloppementouenprojet:

•laconsultationsoussédationconscienteauMeopaparlaformationd’uneIDE(infirmièrediplôméed’État)àceprotocole;

•le bilan bucco-dentaire systématique, après consentement, lors de toute entrée enétablissementàl’HPGMethôpitaldejour,avecbilanpanoramique;

•laconsultationd’odontologiegériatriquevialerenforcementd’uneéquipedechirurgiens-dentistesavecunecoordinationd’Appollinepourlespatientsentrantsetledéveloppe-mentdesprotocoleshygiène/matérieldesoinsparunehygiénistespécialiséedanscedomaine;

•la formationde référentsbucco-dentairesdans l’hôpitaletdans lesautresétablisse-mentsaveclamiseencommundesformationsdéveloppéesparREGIES954;

•le�futur�service�d’odontologie�concrétisant�le�partenariat�HPGM-Appolline L’ARSrecherchedeslieuxdisposantdeplateauxtechniquesdequalitépourfaciliterles

soinsbucco-dentairesdespopulationsvulnérablesetspécifiques:personnesâgées,personneshandicapées…

Déployerunserviced’odontologiedegrandeenvergureprendtoutsonsensàl’hôpitalgériatriquedesMagnoliasquidispose,outrelepartenariatAppolline,d’uneconsultationodontologiqueexterneetd’une infrastructurehospitalière.L’ouvertured’unserviced’odontologie comme centre de référence pour les malades atteints de troublescognitifspeutêtrereconnusi lesmoyenshumainset leséquipementsnécessairessontorganisés.Deplus, laqualitéd’unplateautechniquepermettantd’assurer lessoinsbucco-dentairespeuts’ouvrirauxpraticienslibérauxadhérantauréseauAppollinelorsqu’ilsn’ontpas l’accessibilitéà leur cabinetdentairepour recevoir leurpatienthandicapé,nilepersonnelforméàleurassistance;

•l’évolution�de�la�consultation�odontologique�de�l’HPGM� L’HPGMdisposed’uneconsultationexterneenodontologiegériatriqueassuréeparun

chirurgien-dentisteforméàcettediscipline.L’amplitudehorairedelaconsultationestrépartiesurdeuxjourshebdomadaires,àraisond’unedizainedepatientsparjour.Eneffet,

laplupartdespatientssoignésnepeuventêtretraitésencabinet«traditionnel»etjusti-fientd’unaccompagnementhospitalier.Lafacultéd’établirdesdiagnosticsetdesplansdetraitementrésidedansl’évaluationglobaledesproblèmesmédicauxetdentaires.Ilseraitpossibledefaireévoluercetteconsultationparunemeilleureinvestigationradio-logique,sanslaquellelesbilansbucco-dentairesnepeuventêtrecomplets,etl’instal-lationd’unéquipementpermettantl’orthopantomographie(OPG).Laconsultationpeut,enoutre,sedévelopperens’axantsurlessoinsprophylactiques.Laconsultationd’odon-tologiedevrarépondreàcertainesmissionsprévuesdansleschémad’organisationsani-taireetmédico-socialedel’Agencerégionaledelasanté(ARS)d’Île-de-France.

•L’association Appolline�aétécrééeparleConseildépartementaldel’ordredeschirurgiens-dentistesdel’Essonne,leClicLaHarpeetl’hôpitalgériatriquelesMagnolias.

•Le réseau�opérationneldepuis2009estdotéd’unedirectrice,d’unecoor-donnatrice administrative, d’une coordonnatrice santé, d’une infirmière etdedeuxchirurgiens-dentistescoordinateurs,àtempspartielquiformentlesprofessionnelsoueffectuentdesbilansbucco-dentairesdespersonnesâgéesdépendantesoupersonnesensituationdehandicap.

•Plus de 50 établissements�médico-sociauxontadhéréà ladémarchedesantébucco-dentaireauprèsdeleursbénéficiaires.Ainsi,plusieurschirurgiens-dentistesduréseaupeuventallersoitenétablissementsoitàdomicile,avecdumatérielportatif.

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Les réseaux de santé bucco-dentaire

1. Rapport de la mission « handicap et santé bucco-dentaire », Dr P. Hescot, Dr A. Moutarde, 7 juillet 2010.

FICHE

Définition�

D’après l’Ordrenationaldeschirurgiens-dentistes (ONCD),un réseaudesoinsest«undispositifdecollaborationsurlabaseduvolontariat,dansunezonegéographiquedonnée,deprofessionnelsdesantédedisciplinesdifférentes:médecinsgénéralistes,médecinsspécialistes, chirurgiens-dentistes,pharmaciens, infirmiers,masseurs-kinésithérapeutes,mais aussi psychologues et travailleurs sociaux. Le patient est au cœur du dispositif.L’objectifd’unréseauestd’améliorer lapriseencharged’unepathologieoud’untypedepopulationprécis».

Lesréseauxdesoinsontétéinitiésparlesordonnancesdu24avril1996(ditesordon-nancesJuppé).Letextedel’articleL.6321-1duCodedelasantépublique,inséréparlaloidu4mars2002,détermine:

•l’objetetlesmissionsduréseau;

•lespersonnespouvantparticiperauréseau;

•lesmodalitésdefinancementduréseau.

L’article L.6321-2 du Code de la santé publique précise quant à lui les formes souslesquellesleréseaupeutêtreconstitué.

Objet�et�missions�des�réseaux

•Favoriserl’accèsauxsoins,lacoordination,lacontinuitéoul’interdisciplinaritédesprisesenchargesanitaires,notammentdecellesquisontspécifiquesàcertainespopulations,pathologiesouactivitéssanitaires.

•Assurerunepriseenchargeadaptéeauxbesoinsdelapersonnetantsur leplandel’éducationàlasanté,delaprévention,dudiagnosticquedessoins.

•Participeràdesactionsdesantépublique.�

Les�réseaux�peuvent�être�organisés�entre�:

–lesprofessionnelsdesantélibéraux;

–lesmédecinsdutravail;

–desétablissementsdesanté;

–desgroupementsdecoopérationsanitaire;

–descentresdesanté;

–desinstitutionssocialesoumédico-sociales;

–desorganisationsàvocationsanitaireousociale;

–desreprésentantsdesusagers.

Lesmembresduréseauserontbienévidemmentfonctiondelapathologie,del’activitésanitaireoudelapopulationviséeparleréseau.

Les�réseaux�de�soins�dentaires

Faut-il pérenniseretgénéraliser les réseauxde soinsdentaires spécifiquespour lespersonnesvulnérables?

Àcejour,lesréseauxexistantsapportentdesréponseslocalesponctuellesauxbesoinsdes personnes mais leur mode de financement n’est pas toujours pérennisé. Lesbailleursdefondssedésengagentparfoisaugrédespolitiquesrégionalesdesanté.

Certains praticiens intervenant dans les réseauxne sont pas toujours rémunérésetinterviennentbénévolement.Cettesituationn’est toutsimplement«pasacceptable»selon le Dr Christian Couzinou président de l’ONCD1. Les praticiens doivent êtrerémunéréspourdesactesdehaute technicitéparceque lespersonnesvulnérables

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57Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Les réseaux de santé bucco-dentaire

doiventavoiraccèsauxmêmes«prestations»(compétencesetplateautechnique)quen’importequelautrepatient.

Laplupartdesréseauxbucco-dentairessontdesréseauxdesoinsquisesontconsti-tuéspourpallierlemanque.Àterme,etdansl’idéal,ilsdevraientêtreremplacéspardes«centresderecours»locaux(a minimaauniveaurégional)quis’inscrirontencomplémentetensoutiendeschirurgiens-dentistesdeville,enproposantunplateautechniquepluscomplet(permettantdesanesthésiesgénéralespourlescaslesplusdifficiles,encasd’échecdelapriseenchargetraditionnelle).Ainsi,lespraticienslibé-rauxn’auraientplusàrentrer«dansunréseau»,maistravailleraientnaturellement«en réseau»,autrementdit«en lien»avecd’autresprofessionnelset structuresde santé.Bienévidemment, cetteambitionne remetpasen cause l’existencedesréseauxmaiselleouvre le conceptmêmede réseauà l’ensemblede laprofessiondentaireetconservelescentresderecourssibesoin.

92 % de la profession dentaire exerce en libéral. Les soins pour les personnes ensituationdefragilitédoiventêtreassurésetcoordonnésparlesecteurlibéral.Ils’agitnonpasde«créerdesréseaux»maisde«mettreenréseau»desstructuresdesantéaccessiblesàtousparmilesquellescertainespermettentdecompenserlesdifficultésliéesàladépendance.

Pourplusd’informationssur les réseauxbucco-dentairesexistants, consulter le siteInternethttp://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr/->GrandPublic->Réseauxdesoins.

FICHE

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Les référents ordinaux dépendanceL’Ordre des chirurgiens-dentistes

FICHE

Lerapportdelamission«Handicapetsantébucco-dentaire»remisparleDrP.HescotetleDrA.Moutardele7juillet2010àNadineMorano,alorssecrétaired’ÉtatchargéedelaFamilleetdelaSolidarité,préconisaitl’identificationdepraticiens-ressources,référentsordinauxsurl’accèsauxsoinsbucco-dentairesdespersonneshandicapées.

Ledébatnationalsur ladépendanceafaitévoluer lesquestionnements.Lesréférentssontdoncmaintenantdesréférents«dépendance»,incluantlespersonneshandicapéesetlespersonnesâgées.

Leurmissionestdepermettred’améliorer l’accèsà l’informationdespersonnesvulné-rablesetdeleurs«aidants»professionnelsoufamiliaux.

En pratique, les chirurgiens-dentistes référents sont chargés de flécher le parcours desoinsdecespersonnesenfonctiondelanaturedeshandicapsetdel’offredesoinslamieuxadaptée.Lespatientsdépendantssontencoretropsouventorientés,enurgence,versdesplateaux techniques lourdset soignés sousanesthésiegénérale. Ceci devraitpourtantconstitueruneexception,etlescabinetsdevilledoiventouvrirleursportesauxpatientsdépendantspourlessoins«usuels».

Pourplusd’informationshttp://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr/

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59Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Avantages et limites d’un bucco-bus

FICHE

Unbucco-busestconçucommeuneunitémobiledesoins.Cetteunité,quirépondàdesproblèmesconcretsdepriseencharge,présentedenombreuxintérêts,etnotammentceluidelaproximitédulieudesoins.Saprésenceconstitueunconfortpourlapersonneâgéequineserapasmobiliséelonguementetdansunenvironnementqu’elleneconnaîtpas,l’unitémobilepouvantêtreinstalléedanslacourdel’Ehpadpourlajournée.Deplus,lechirurgien-dentistepourraéchangeraveclepersonneldel’Ehpad(médecincoordonna-teur,infirmières,aides-soignantes)etéventuellementlesaidantsnaturelssidesexplica-tionssontnécessairesdanslecadredelapriseenchargedelapersonneâgée.Lepatient,parcequ’ilresteraencontactaveclespersonnesquiluisontfamilières,bénéficieradesmeilleuresconditionsmédicales,maisaussipsychologiques,desoinsdentaires.

Pour�être�le�plus�efficient�possible,�le�bucco-bus�doit�s’inscrire�dans�un�plan�d’action�global�en�trois�étapes�:�

1.ÉlaborationetmiseenœuvredemodulesdeformationetdesensibilisationdesacteursévoluantautourdelapersonneâgéehébergéeenEhpad:

� •lepersonnelsoignant,� •lesaidants:lafamille,lesbénévoles,lepersonnelderestauration,accompagnéspar

unchirurgien-dentistedeproximité.�

2.Examensauchevetdesrésidents.Cesexamensaboutissentàlaconstitutiondetroissous-groupescorrespondant,pourchacund’entreeux,àunniveaudeperted’autonomieetàunbesoinspécifiqueensoinsbucco-dentaires.

3.Priseenchargeadaptéeàchacundessous-groupes:

� •Le1ergroupecomprenddespersonnesâgéesnenécessitantpasdesoinsmaispourquidesprocéduresdesuividoiventêtremisesenœuvre:hygiène,entretiendesprothèses…

� •Le2egroupesecomposedespersonnesnécessitantdes soinsbucco-dentairesetdontl’étatpermetdessoinsaufauteuil.Dessoinsetunsuivisanshospitalisation

serontmisenœuvresurplaceouàproximitéde leur lieudeséjour (bucco-bus).Grâceàlaplate-formetechniquedubucco-bus,dessoinsdeconfortsontpossibles.

� •Le3egroupecomportelespersonnesdontl’étatnepermetpasdessoinsaufauteuil.Unsuiviavecsoinsspécifiquesseramisenœuvre(soinsdeconfortouenmilieuhospitalier).�

Quelle�pérennité�?�Quelles�limites�?�

Conscientsquecetteactionestréaliséeendirectiondepersonnesfragilesàl’espérancedeviediminuée(polypathologies,perted’autonomie),elleseferadansleplusstrictrespectdel’intégritéetdeladignitédelapersonne,sansproposeràcettepopulationdesréhabilitationsbucco-dentaireslonguesetonéreusesaubénéficemédicalréduit.

Lebutd’untelprogrammeestderéduirelessouffrancesphysiquesetmoralesconsécu-tivesaumauvaisétatbucco-dentaire.L’améliorationdelaqualitédeviedespersonnesâgéesdépendantesrestelapriorité.

Au-delàdelaproblématiquedel’équipementdentairedelaplate-formetechnique,lefinancementd’unbucco-busestunelimitemajeureaudéploiementlargedecetoutil.

Lecoûtdeconceptionmaisaussid’entretien,tantmécaniquequedentaire,estconsi-dérable.Unéventuelfinanceurpeutestimerinsuffisantlebénéficeparrapportaucoût,malgréunfonctionnementoptimal.

Avantdes’engagerdansuntelprogrammedeprévention,ilconvientdoncd’évaluerlesréelsbesoinsdel’établissement,ladisponibilitédesfinancementsetleurpéren-nité,enprenantbienencomptelapossibilitéderecrutementdechirurgiens-dentistesvacataires.

61Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Assurer,�en�établissement,�l’hygiène�bucco-dentaire�des�personnes� âgées� en� perte� d’autonomie� est� un� geste�quotidien�qui�doit�certes�être�efficace�mais�sans�jamais�être�source�de�déplaisir�-�voire�pire�-�ni�pour�le�résident�ni�pour�le�soignant.�

Lebongesterésulteradelacompréhensiondubénéficedusoind’hygiènepourlepatient,dessavoir-faireacquisparlaformationetdel’adaptationpermanenteduprotocolespécifiqueàchaquepersonne.Quelquesastucespermet-tentd’éviterdessituationsd’opposition,toujoursmalvécues,etpeuventfairedecetempsdesoinunmomentagréable.

Mettre en place un rituel pour les soins d’hygiène dentaire

Unsoignantattentifpourra,ponctuellement,différersonintervention si l’état du résident lenécessite.Mais, defaçongénérale,lamiseenplaced’unrituelquotidienpourles soins d’hygiène dentaire sera de nature à rassurerlerésident:

•toujoursverslamêmeheure(aprèslepetit-déjeuneretavantlecoucher),

•surlemêmefauteuil,

•avecunemusiquedefond(dontons’assurera,danstoutelamesuredupossible,qu’elleestdugoûtdusoignéetpasuniquementdusoignant!),

•et,aubesoin,avecunsablierouunobjetfétichedanslesmains.

Rechercher la bonne position

•Pendant l’installationet lebrossage,maintenir lepluspossibleuncontactvisuelettactileavec lapersonne:une attitude souvent bien acceptée consiste à placerendouceur la têtede lapersonneassisedans lepliducoudedusoignantetàsoutenir,desamain,sonmenton.Danscetteposition,relativementmaternante,latêteestcalée,lecontactdelamainsouslevisagerassureet lesmouvementsde labrosse sontmoinsagressifspourlemalade,

•Parlerdoucementdecequel’onestentraindefaire.

S’aider de quelques techniques

•Silebrossagemanuelestdevenutropcompliqué(laperson-nen’ouvrepascorrectementlabouche,s’agite,repousselabrosseaveclalangue…),onpeututiliserunebrosseàdentsélectrique.Lebrossageélectriquegarantitunbrossage efficace avec des mouvements en boucheplussouplesetmoinsstressantspourlemalade;

•silepatientadumalàmaintenirlaboucheouverteous’ilnel’ouvrepas,onpeutglisserdoucementunecale1d’uncôtéetbrossertranquillementlecôtélibrepuisonchangedecôté;

•silemaladenesaitpluscracheretsil’onnepeutpasluirincerlabouche,ilconvientdenepasabandonnerpourautantledentifrice(avecdufluor)maisd’utiliserunedosemoinsimportante(l’équivalentd’unpetitpois).Cen’estpasgraves’ill’ingère;

•silebrossagedesdentsn’estpaspossible,utiliserunecompresseimbibéededentifricedilué,enrouléeautourdudoigt.Lapassersurlesdents,lesgencivesetàl’in-térieurdesjouespourenleveraumaximumlesdépôtsaccessibles.

Adapter les gestes quotidiens

1.Voir fiche technique « Le matériel spécifique » p. 67

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>1. Philosophie de l’Humanitude ® et méthodologie de soin Gineste-Marescotti®. 2. Voir le focus « Le réseau Appolline » p. 54.

La méthode Gineste-Marescotti adaptée à la santé bucco-dentaire des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer portée par le réseau Appolline selon la méthode Humanitude1

En�partenariat�avec�l’hôpital�privé�gériatrique�les�Magnolias�(HPGM)

FOCUS

Leréseaudesantébucco-dentaireAppollineœuvreendirectiondespersonnesâgéeset/ouhandicapéesets’attacheàformerlesaidantsentourantlespersonnesvulnérables,qu’ellesrésidentenétablissementouàdomicile.

L’hôpitalprivégériatriquelesMagnolias(HPGM),enestl’élémentconstitutifincontour-nable,àlafoiscentrederessourcesetd’expérimentationpourleréseau2.

Parmi les actions développées, l’unité spécifique Alzheimer de l’HPGM a été terraind’étudespourl’adaptationdelaméthodeGineste-Marescottiàl’hygiènebucco-dentairedespatientsatteintsdelamaladied’Alzheimer.

Forméàcetteméthodologiedepuis2004,lepersonnelsoignantdel’HPGMprendenconsi-dérationlapersonneetsondegréd’autonomie,afindemaintenirsescapacités,notammentlorsqu’ils’agitderéaliserlatoilettecorporelle.Maislepersonnel«rechigne»àréaliserlatoilettebucco-dentairedanslacraintededéclencherdescomportementsd’agitationpatho-logique.Danscecadre, l’expérienceavec leschirurgiens-dentistesduréseauAppollineaeupourobjectifdeconstruiredesoutilsadaptésàl’hygiènebucco-dentaireenintégrantl’approcheHumanitude.

Enpréliminaire,laréalisationdebilansbucco-dentairesamisenévidencequel’hygiènebucco-dentairen’étaitréaliséequechez20%desrésidents.Lepersonnel,utilisantdiffé-rentesstratégiespourpallierlesrefus,reconnaîtsesentirparfoisimpuissant;leurinsistanceconduit fréquemment à des situations conflictuelles ou des abandons de soins. L’intru-siondanslacavitébuccaleestfréquemmentperçuecommeuneatteinteàl’intimité.Celaexpliquenotammentlefaitquelesaides-soignant(e)spréfèrentréaliserlessoinsdeboucheàlafindelatoilettecorporelle.Ellesadmettentégalementn’avoirquepeudetempslematinàconsacreràlatoilettebuccale,enraisondel’organisationduservice.

La méthode Gineste-Marescotti

Laméthodeaétémiseenplacepourvaloriserl’approchedelapersonneâgéedansunenouvellerelation,bousculantlespratiquesdupersonnelsoignantafinqu’ilprenneencomptel’ensembledelapersonnedanssonhumanité.Ainsi,lapersonneâgéeestplacéeaucœurdudispositifdessoins.

Quatrevecteursserontaucentredecettedémarche:

•�la�verticalité:fairequelapersonnepuissesetenirdebout,commependantsatoiletteparexemple.

• Le�regard�horizontal,axialetempreintdetendresse:semettreàsaportéepourquelesregardssecroisent.

• La�parole : letondoitêtremélodieux,douxetaccompagnédemotstendres,mêmeetsurtoutdanslecadred’unetoilette,ilestimportantd’annoncerlesoinpourledécrireensuite.

• Le�toucher :quandlacommunicationnepasseplusqueparlesgestesetlescomporte-ments.Commeun«touchertendresse».

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TOUCHé

HUMANITUDELE

REGARDLA

PAROLE

LAVERTICALITé

LETOUCHER

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FOCUS

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Enadoptantcetteméthode,lepersonnelsoignantamoinsd’appréhensionàeffectuerlatoiletteetlapriseenchargedespersonness’entrouvenettementaméliorée3.

Devantlesrésultatsprometteursdecetteapprocheetlesdifficultésrencontréesparlepersonnelsoignantpoureffectuerdestoilettesbuccalesauprèsdecertainspatients,leréseauAppollineetl’hôpitalprivégériatriquelesMagnoliasontchoisideseposi-tionnersurcesmêmesprincipesafind’améliorerl’hygiènebuccaledecespersonnes.

En 2012, lors du colloque international et annuel Humanitude, le réseau Appollineest intervenusur l’adaptationdecetteméthodeauprofitde la toilettebuccaledespersonnesâgéesatteintesdelamaladied’Alzheimerentenantcomptedesproblé-matiquesmatériellesetorganisationnellespouvantêtrerencontréesdanstoutservice.

Parmilespréconisations:

•�premièrerecommandation:trouver�le�moment�le�plus�opportun�pourréaliserlatoilettebuccale.Ilestd’usagedelaproposeràlasuitedelatoilettecorporelledumatin,cequineconvientpourtantpasàtoutlemonde.Laréflexionmenéeauseindel’unitéAlzheimerapermisdeconstaterquelerefusdesmaladesrésultaitprincipalement:

� - delafatigueengendréeparlatoilettecorporelle,

� - du sentiment qu’un soin est terminé après que la personne soit habillée, ce quiengendreuneincompréhensionpuisunrefusdevantl’amorced’unnouveausoin.

Encasd’échecdubrossagedentaire : s’adapterau résidenteteffectuerunenouvelletentative, à distance de la toilette corporelle, dans la matinée ou l’après-midi. Cetteexigencepeutcertesparaîtredifficilementréalisableaupremierabord.

•�deuxièmerecommandation:trouver�la�position�la�plus�adaptée�tantpourlerésidentquepour le soignant, afinque la toilettebuccale soit réaliséedansdebonnes condi-tions.Classiquement,lerésidentestinstallédevantlelavaboetlesoignantàsoncôté.Lesoignantn’aainsiquepeudepossibilitésd’apporteruneaideefficaceetoptimaledanslapratiquedubrossage.Deplus,lerésidentetlesoignantsontsouventpositionnésdans

unespacerestreint,cequipeutêtreunélémentdéclencheurd’oppressionetderefus.Ilestproposédefaireasseoirlerésident,parexemplesurlesiègedeladouche,cequiluipermetdesedétendreplusfacilement.Lesoignantpeutalorssemouvoirplusaisé-ment,s’accroupiretainsiseretrouverfaceàlapersonne,àsahauteuravecunregardhorizontaletaxial.

�•�Troisième recommandation : pas� d’introduction� immédiate� de� la� brosse� à� dents�en� bouche� sous peine de provoquer un mouvement de recul chez la personne. Sile patient est en situation de refus, ce geste sera source de stress et d’agressivité.Ilestdoncpréconiséderéaliserunepréparationaubrossage,afindemettrelerésidentenconfiance.Danslamesureoùcelui-ciestbieninstallé,l’aide-soignantpeutdébuterlesoind’hygièneparunecaressedesjouesetdumenton.Lesmainsdoiventêtregrandesouvertesetlegestedoux.

Conclusions

•�Le�déroulé�de�la�formation�à�l’hygiène

L’applicationdelaméthodologiedesoinGineste-Marescottiàl’hygiènebucco-dentairechez des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer à un stade sévère,sembleêtreunesolutionpourvaincrelaréticencedessoignantsetréalisercetactedesoindansladignitédelapersonne.Néanmoins,ilestnécessairequecettedémarches’inscrivedansunprojetdeserviceafinquel’ensembledupersonnelsesenteimpliquéetinvestidanscetteproblématique.

Le réseauAppolline sebase sur l’enseignementdispensé aux soignants de l’hôpitalgériatrique lesMagnoliasafinque leschirurgiens-dentistescoordinateurs, formésenmêmetempsàladémarchedelatoilettecorporelle,sel’approprientpourlatoilettebuccaleetvisualisentlestempsnécessairespourlamiseenconfiance.

La méthode Gineste-Marescotti adaptée à la santé bucco-dentaire des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer

3. « Évaluation de la méthodologie de soin Gineste-Marescotti, dite « Humanitude », lors de formations in situ ». La revue Gériatrique,Tome 33, Supplément A au n°6 – Juin 2008.

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La méthode Gineste-Marescotti adaptée à la santé bucco-dentaire des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer

Lechirurgien-dentistecoordonnateurenchargedelaformationtiendracomptedesexigencesmédicalesd’unebonnehygiènebuccale,pourlestransposerauxdifficultésrencontréesparlesaides-soignant(e)slorsdecettetoilette.Unprotocoletraduiraprécisémentcetteadaptation.

•�La�formation�des�praticiens�libéraux

Lesprincipesdecetteméthodeadaptéeàlatoilettebuccalesontenseignésauxchirurgiens-dentisteslibéraux,àleursassistant(e)s,ainsiqu’auxmédecinstraitantsoucoordinateursayantconstatéunedénutritionsévèreetdurabledeleurpatientatteintdelamaladied’Alzheimer.

Unesoiréedeformationseraconçuepourque lespraticiensdesantéentrevoient lapossibilitéd’instaurerdessoinsdeconforttoutenseservantdecetteapprochespécifiquepourprodiguerleurssoinsàleurmalade.

Uneétroitecollaborationentrelesdifférentsintervenantsestessentielle.Autantilestprimordialquelechirurgien-dentistesoitsensibiliséauxpratiquesdecetteapprocheets’imprègnedesesconceptsfondateurs,autantlessoignantsetlespraticienscoordinateursethospitaliersdevrontcomprendrelesenjeuxd’unebonnehygiènebuccale,tantsurleplandelasantébucco-dentairequesurlebien-êtreapportéaupatient.

LeréseauAppollinechercheparcetteméthodeàinstaurerunepréventionsecondaireettertiairedesmaladiesbuccales(éviterl’aggravationdecelles-ciprovoquantunedénutritiondurable).

Cetteméthodereconnuevabienau-delàdespatientsatteintsdemaladied’Alzheimer.LeréseauAppollinecompteladiffuserauprèsdesfamillesetdeséducateursentourantlespersonneshandicapéesmentales.

Au moment du diagnostic de la maladie d’Alzheimer, coupler systématiquement le bilan bucco-dentaire avec la consultation de médecine générale ou le bilan à l’hôpital de jour permettrait de prendre les problèmes bucco-dentaires bien en amont. Car c’est au début de la maladie que peuvent s’exécuter les soins bucco- dentaires d’envergure nécessaires.

FOCUS

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Laréalisationdessoinsprésentantdenombreusesdifficul-tés,unchefd’établissementpeutlégitimementseposerlaquestion:«dois-jeinstalleruncabinet dentairedansmonétablissement?»

Uncabinetsurplaceévitera,certes,ladifficultédudépla-cement, engendrant moins de stress pour les résidentsqui se sentiront « chez eux »… Mais, il faut considérerl’investissement initial puis les conditionsd’utilisationetd’entretien.

L’investissement:

L’investissementenmatériel neuf estconséquent:àtitreindicatif,ilfautcompterunminimumde200000euros.

Lerecoursaumatériel d’occasionprésentedesrisquescarlesoinauxpersonnesâgéesrequiertunmatérielmoderneetrobuste.

Lefonctionnement:

Un fauteuil dentairedoitfonctionnerrégulièrementpourrester performant. S’il ne fonctionne qu’une demi-jour-néeparsemaine,ilnécessiteradavantaged’interventionstechniques.

Les soins dentaires sont des actes qui nécessitent desconditionsd’hygiènespécifiques.Outreleprixdesproduitsà considérer, un corollaire de mesures justifiant de latraçabilitédesactesdestérilisationvaêtrechronophage.

Unepersonnequalifiéedevraêtremobiliséepoureffec-tuercetravaildestérilisation.Cecisignifieuneformationspécifique d’un soignant de l’équipe puis un temps destérilisationpresqueidentiqueautempsdechaqueinter-ventiondupraticien.

On peut envisager l’externalisation de la stérilisation.Cela représente un coût supplémentaire non négligeableet entraîne davantage d’usure des instruments rotatifs,notamment.

Lematérielrépondàdenombreusesobligationsrèglemen-tairesliéesàl’installationdelaradio:laradio-compétence,laradio-protection,lasurveillancedupersonnelencontactavec les rayons, le contrôle de l’installation électrique,la surveillance du matériel technique (vérification desécuritédescompresseurs,dustérilisateur,…), lagestiondesrisquespourlepersonnel,etc.

Par ailleurs, il sera nécessaire de prévoir du personnelmédico-social:•toujoursverslamêmeheure(aprèslepetit-déjeuner

etavantlecoucher),•mais aussi pour accompagner les patients lors des

vacationsetresterprésentsauprèsd’eux.

Uneétuderigoureusedoitdoncêtrefaiteavantd’envisagerlelancementd’untelprojet.

L’idéedemutualiser cet investissement avecdesrési-dencesvoisinesestpossible,àconditiond’êtreenvilleavec une grande proximité. On perdra sinon les avan-tages, en se retrouvant dans la même situation qu’uncabinetdeville.

Trouver un praticien qui vienne exercer sur placen’estpas forcement aisé compte tenu de la démographieactuelle. Il faudra décider par ailleurs s’il sera salarié,vacataireoulibéral.

Mettre à disposition des locauxpourquedesmédecins,kinésithérapeutes,chirurgiens-dentistes, libérauxinstallentleurcabinet,ouvertàtous,àproximitédel’établissement,estpossible.Maisl’établissementnepourrapas«exiger»lapriseen chargede ses résidents si lepraticienveutlimitersonactivité.

Lorsqu’un réseau de soins1 dispose d’un bucco-bus2,lesconditionssontdifférentes.C’estuncabinetdentaireautonomeavecunchirurgien-dentisteetuneassistante,gérépar le réseau.Lesobligations règlementairessontégalementassuréesparleréseau.

Lematériel portatif de type mallette3permetderéali-ser lessoinslesplusurgentspourdesrésidentsquinepeuvent pas du tout être déplacés. Mais seuls serontassurésdessoinsdeconfortoupalliatifs.

S’équiper

1. Voir fiche technique « Les réseaux de santé bucco-dentaire » p. 56.

2. Voir fiche technique « Avantages et limites d’un bucco-bus » p. 59.

3. Voir fiche technique « La mallette pour soins ambulatoires » p. 66.

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La mallette pour soins ambulatoires

Un contact avec l’UFSBD, l’Ordre départemental des chirurgiens-dentistes et la CPAM locale est fortement recommandé afin de présenter le projet et la démarche, puisque l’exercice de la chirurgie dentaire en dehors du cabinet n’est pas autorisé en France, sauf conditions particulières.

FICHE

http://www.medicalexpo.fr

http://french.alibaba.com

http://www.athenadental.fr

Suiteaudépistagedansl’établissement,lesrésidentssontrépartispargroupeenfonctiondesbesoinsetdeleurcapacitéàêtresoignés.L’objectifestdefaireexécuterlessoinsdanslesmeilleuresconditionspossibles.Àcetitre,lerecoursauxsoinsdevilledoitêtreprivilégiécarlaqualitéseratoujoursmeilleure.

Cependant,pourcertainspatientsdifficilesàdéplacer,présentantdesbesoinsdesoinspalliatifsoudeconfort,onpourraproposerdefairevenirunchirurgien-dentisteavecunmatérieldesoinsportatif.Ilpourraalorsréaliserquelquessoinsenambulatoire.Lesactesengagésrestentlimitésàdessoinsd’urgenceet/oudeconfort.

La� priorité� réside� dans� le� traitement� de� l’urgence� par� le� soulagement� de� la�douleur,�la�prise�en�charge�des�infections�et�des�traumatismes�bucco-dentaires.�Les� bonnes� conditions� ne� seront� pas� suffisantes� pour� un� plan� de� traitement�complet�et�élaboré.��

Lessoinssontdifficilesàréaliserseul.Ilfautdoncprévoiruneaidesurplace,désignéeparmilepersonneldel’établissementetformée(leCSOdepréférence)ouprévoirdeuxpraticiensparintervention(attentionaucoûtengagé).

Lematérielestconstituéd’un«Kart»dechirurgien-dentistetransportableavecsesinstru-mentsrotatifsetsonaspiration.Ilfautyajoutertoutlepetitmatérielnécessaireauxsoins.Ondonneralapréférenceaujetable,siiln’yapasdestructurespécialiséepourassurerlesuividel’asepsieetdelastérilisation.

L’entretien�et�la�stérilisation�sont�des�points�importants

Ilfauteffectuerunedécontaminationentrechaquepatient:lingettesetsprays.

Lesinsertsdedétartragesontchangésaprèschaquepatient.Lastérilisationdesinserts,

desinstrumentsrotatifs,desfraises,etc.,estassurée:

•soitparunestructure(hôpital,clinique,structureintermédiaire)avecpossibilitédecontrat,

•soitparlepraticienquiréaliselavacation,etquistériliseralesinstrumentsdanssoncabinet.�

Limites�de�la�démarche

Ilestévidentquelesoinambulatoireetlepubliccible(personnesâgéesdépendantes)rendentcompliquéescertainesdémarches.Ilfautêtreattentifetdisposerdesautori-sationsdesoins.

Lesdifficultésliéesàlaprémédicationdecertainspatientsserontidentiquesàcellesrencontréesen cabinet. Lespathologiesdespatients peuvententraîner des risquesnoncontrôlablesendehorsducabinet,fautedecontrôleradiologiqueoudematérieladéquatcartoutn’estpastransportable.Ilfautdonclimitercesactionsauxsoinsmini-mum,d’urgenceoudeconfort.

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67Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

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LE MATéRIEL DIFFÈRE SELON LE SOIN

1.Lebrossagedesdents:unebrosseàdents,unverre,uneserviette,unecuvette.

2.Lesoindebouche:abaisselangue,compresses,gants,haricot,verre,serviette.

3.L’entretiendesprothèsesdentaires:unebrosseàprothèse,uneboîteàprothèse.

4.Gants,masque,lunettesdeprotection(pourlespatientsagités).

Recommandationsdel’ArlinPays-de-Loire(Agencerégionaledeluttecontrelesinfectionsnosocomiales):

•Desgantsdesoinsdoiventêtreutiliséscommepourtouteautreprocéduredesoinsurlespatients,notammentenraisond’uncontactavecunliquidebiologique(salive).

•Danslesprocéduresusuelles,lemasqueestaussirecommandé.

•Pourtouslespatientsetsurtoutpourlespatientsagités,ilfautpréveniraussilesprojectionsoculairesenutilisantpourlesoignantdeslunettesdeprotection.

Attention : Les bâtonnets pré-imprégnés sont à proscrire au vu de leur teneur en acide citrique qui produit une déminéralisation (identique au processus carieux). Des bâtonnets non imprégnés peuvent être utilisés avec des solutions pour bain de bouche.

LES OUTILS

Les�différentes�brosses�à�dents

La�brosse�à�dents�manuelle

Elledoitêtresouplecarlespersonnesâgéesontpeudesaliveetdesgencivesfragilisées.Latêtedoitêtrepetitepour passer partout même avec une faible ouverture.Quandlespoilssonttropdivergents,ilfautlachanger.

Le�manche�ergonomique�(Inava)�

Ilpeutêtreintéressantpourlespatientsgardantunecertaineautonomiemaisayantdesproblèmesdepréhension.

InavaSystemestconstituéd’unebrosseàdentsInava20/100montéesurunmancheenmousselégeretergonomiqueafindefaciliterlapriseenmaindelabrosse.Eneffet,pourcertainespersonnes, le brossage peut devenir un vrai parcours ducombattant, notamment quand les mains sont douloureusesou perdent en dextérité ; la simple manipulation peut alorsdevenirdifficile.

http://www.inava.fr/brosses-dhygiene-quotidienneinava-system

La�brosse�à�dents�trifaces�

C’estunebrosseavecuneformeergonomiquequibrosselafaceocclusaleetlesfaceslatéralesenmêmetemps.OnlatrouvesurInternetoubienonpeutlacommanderenpharmacie.Ellepeutconvenirauxpersonnesâgéesetauxpersonnelsaccom-pagnants.C’estunealternativeàlabrosseàdentsélectrique.

La�brosse�à�dents�électrique�

Lorsquelespatientsontdesdifficultésarticulairesoumotrices,etqu’ilssouhaitentgarder leurautonomie, labrosseàdentsélectriquepeutlesaideràresterefficaces.Lepersonnelaccom-pagnantpeuttrouverunavantageàutilisercettebrosseavec

Le matériel spécifique

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Source UFSBD

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

FICHE

Le matériel spécifique

Illustrations à titre purement indicatif : plusieurs modèles existent sur le marché.

lespatientspeucoopératifs.Aveclabrosseélectrique,lebros-sageestsimplifiécar lemouvementsefaitseul. Ilfautjustelapasserdentpardent,àchevalentrelagenciveetladent,surtouslescotésetàl’intérieur.L’accompagnantamoinsàseconcentrersurlegeste:ildoitjustedirigerlabrosse.

Les�cale-bouches�

Cescalespeuventaideraumaintiendel’ouverturebuccale,endouceur.Leurmatériauensiliconesouplepermetunbonamor-tissement et un nettoyage facile. On peut les introduire suruncôté,pourpouvoirbrosser lecôtéopposé, sans risquedeblessure.

Les�compléments�du�brossage

•Le�fil�dentaire�:ilpermetlenettoyagedeszonesinter-dentaires,dentstrèsserréesousechevauchant(demanderauchirurgien-dentistedemontrersonutilisation).

•Les�brossettes�inter-dentaires�:àrecommanderpourappareilsfixes,élémentsdebridge,espacesinter-dentaires.

•Le�révélateur�de�plaque�:Ils’agitdecomprimésoud’unesolutioncolorante.Ilpermetlecontrôledubrossageencolorantlaplaquedentaireetenmettantenévidenceleszonesmalbrossées.Fortementindiquépourmotiveraubrossage,chaquefoisquel’hygiènedoitêtrerigoureuse.

Pour�l’entretien�des�prothèses�dentaires�:

Les�brosses�à�prothèse

Leurformeadaptéefacilitelebrossagedel’intradosdesprothèses.Puis,onentreposelaprothèsepréalablementnettoyéedansuneboîtedédiée.

Entretien�mécanique

Ilestpossibled’avoirrecoursàdessystèmesdenettoyagemécaniséquipermettentd’éliminerlesparticulesalimentairesincrustéesdanslaprothèse,laplaquedentaireetlesbactéries.Lessystèmesavecbolpersonnalisépermettentd’éviterlescontami-nationscroiséesetleséchangesdeprothèsesentrerésidents.

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69Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Il n’existe pas de texte officiel réglementaire qui déve-loppedefaçonspécifiquelesthèmesdel’hygiènebucco-dentaireetlapriseenchargedessoins.

Ontrouve,enrevanche,plusieursrecommandationsd’organi-sationsnationalesoudépartementales.

Lesplus importantes sont compiléesdansundocumentqui a été réalisé pour le ministère de la Santé, de laJeunesseetdessportsen2007,parladirectiongénéraledelaSanté(DGS),ladirectiongénéraledel’Actionsociale(DGAS)etlaSociétéfrançaisedegériatrieetgérontologie(SFGG).Les bonnes pratiques de soins en Ehpad2sontdesrecommandationsquidécriventlesmesuresàmettreenœuvre. L’hygiène bucco-dentaire est abordée en souli-gnantsonimportancedanslemaintiendelasantédelapersonneâgée.

L’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité desétablissements et services sociaux et médico-sociaux(Anesm)metenavantdefaçonplusgénéralelebesoind’évaluationdel’étatdesantédelapersonne,avantsonentrée en établissement, et la nécessité de mettre enplaceunprojetdesuividessoinsdurésident.

En 2009, un groupe d’experts publie un document trèscomplet sur la préventiondes infections en Ehpad3. Lesrecommandationssurl’hygiènebucco-dentaireyfigurentégalement.

PlusieursmembresduréseaudesCentresdecoordinationdelaluttecontrelesinfectionsnosocomiales(CCLIN)ontpubliédesfichespratiquessurl’hygiènebucco-dentaire.

Le rôle de la direction de l’établissement

Ladirectionveilleàcequelapersonneâgéeentredansl’établissementavecunbilanbucco-dentaire.Elleorga-nise la prise en charge de l’hygiène et des soins enmettantlesmoyensnécessairesetlepersonnelsoignantadéquatàladispositiondesrésidents.

Les soignants

Lessoignantsdoiventétablirunprogrammedesoinsenaccordaveclapersonneâgéeetenadéquationavecsescapacités physiques et mentales. Les différents profes-sionnelsinterviennentenétroitecollaborationpouropti-miserlapriseencharge.Ainsi,CSO,ASetAMPveillentàunehygiènebucco-dentairedequalité.Leurvigilance

ainsiquel’interventiondedépistagerégulierpermettentunesurveillanceadaptéeet,lecaséchéant,lapriseenchargedessoins.

Les familles

Lesfamillesdoiventêtreassociéesàcettepriseencharge.Elles doivent être informées du suivi de soins et doiventêtreassociéesauxdécisions.L’établissementdoitfavoriserl’accompagnementdesrésidentsparleurfamillepourassurerlessoinsàl’extérieurdanslamesuredeleurpossibilité.Encasdedifficulté,l’établissementdevrasesubstituerauxprochesaccompagnantstoutenpréservantlesliensfamiliaux.

Lesfichestechniquesjointespermettentd’énoncerlechampd’interventiondesdifférentsprofessionnelsenEhpadetdepréciserainsi«quiestautoriséàfairequoi».

Connaître la règlementation : obligations et définition des rôles1 Législationetrèglementationactuelle

1.Document rédigé par le service juridique du Conseil national de l’Ordre des chirurgiens-dentistes http://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr/

2. Les bonnes pratiques de soins en Ehpad : Quelques recommandations, DGS/DGAS/SFGG octobre 2007, p 62-63.

3. Prévention des infections en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes - Consensus formalisé d’experts, Juin 2009 • HYGIENES Revue officielle de la Société française d’hygiène hospitalière - volume XVIII - n°1, février 2010, p 55.

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

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Selon�l’article�L.�4311-1�du�Code�de�la�santé�publique�:

«Estconsidéréecommeexerçantlaprofessiond’infirmièreoud’infirmiertoutepersonnequidonnehabituellementdessoinsinfirmierssurprescriptionouconseilmédical,ouenapplicationdurôleproprequiluiestdévolu.

L’infirmière ou l’infirmier participe à différentes actions, notamment en matière deprévention,d’éducationdelasantéetdeformationoud’encadrement».

Laprofessiond’infirmierdiplôméd’Etat(IDE)estclasséeparleCodedelasantépubliquedans lacatégoriedesauxiliairesmédicaux.Ainsi, contrairementauxmédecinsquiontcapacitéàeffectuertoutactedesoinsportantsurl’intégralitéducorpshumain,lesinfir-miersn’ontcapacitéàréaliserquelesactesdontlalisteestfixéepardécret.Laréalisationd’unactenonvisépardécretfaitencouriràl’infirmierdespoursuitespourexerciceillégaldelamédecine.

Ceprincipevautpourlesacteseffectuésdanslasphèrebucco-dentaire.Sontdumono-poleduchirurgien-dentistelesactesdeprévention,dediagnosticetdetraitementdesmaladiescongénitalesouacquises,réellesousupposées,delabouche,desdents,desmaxillairesetdestissusattenants(articleL.4141-1duCodedelasantépublique).Parexceptionàcemonopole,l’infirmiernepeutréaliserdanscettezoneanatomiquequelesactesviséspardécret.

Ledécretrelatifauxactesprofessionnelsdesinfirmiersétantuneexceptionaumonopoledesprofessionsmédicales,ilestd’interprétationstricte.LalistedecesactesaétécodifiéeauxarticlesR.4311-1etsuivantsduCodedelasantépublique.

Cestextesdistinguentlesactesrelevantdurôlepropredel’infirmier,qu’ilpeutaccomplirsansprescriptionmédicaleouprotocolemédical,etlesactesdélégués,accomplisdanslecadred’uneprescriptionmédicaleoud’unprotocolemédical.

L’article�R.�4311-5�traite�du�rôle�propre�de�l’infirmier�et�dispose�notamment�que�:

« Dans le cadre de son rôle propre, l’infirmier ou l’infirmière accomplit les actes oudispenselessoinssuivantsvisantàidentifierlesrisquesetàassurerleconfortetlasécu-ritédelapersonneetdesonenvironnementetcomprenantsoninformationetcelledesonentourage:

1°Soinsetprocédésvisantàassurerl’hygiènedelapersonneetdesonenvironnement;

(…)

19°Recueildesobservationsdetoutenaturesusceptiblesdeconcouriràlaconnaissancedel’étatdesantédelapersonneetappréciationdesprincipauxparamètresservantàsasurveillance:température,pulsations,pressionartérielle,rythmerespiratoire,volumede la diurèse, poids, mensurations, réflexes pupillaires, réflexes de défense cutanée,observationsdesmanifestationsdel’étatdeconscience,évaluationdeladouleur;

(…)

28°Soinsdeboucheavecapplicationdeproduitsnonmédicamenteux;

(…)».

L’article�R.�4311-5�traite�du�rôle�propre�de�l’infirmier�et�dispose�notamment�que�:

«L’infirmieroul’infirmièreesthabilitéàpratiquerlesactessuivantssoitenapplicationd’uneprescriptionmédicalequi,saufurgence,estécrite,qualitativeetquantitative,datée

Rôle des infirmiers dans la sphère bucco-dentaire1

1. Document rédigé par le service juridique du Conseil national de l’Ordre des chirurgiens-dentistes http://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr/

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71Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

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Rôle des infirmiers dans la sphère bucco-dentaire

etsignée,soitenapplicationd’unprotocoleécrit,qualitatifetquantitatif,préalablementétabli,datéetsignéparunmédecin:

(…)

«25°Soinsdeboucheavecapplicationdeproduitsmédicamenteuxet,entantquedebesoin,aideinstrumentale;

(…)».

Ilrésultedecesdispositionsquelerôledel’infirmierdanslasphèrebucco-dentairepeutêtrecirconscritdelamanièresuivante:

•éducationàl’hygiènebucco-dentaire,

•réalisationdel’hygiènebucco-dentaire,

•recueildesobservationsdetoutenaturesusceptiblesdeconcourirà laconnaissancedel’étatdesanté,

•soinsdeboucheavecapplicationdeproduitsnonmédicamenteuxoumédicamenteux.

1.Éducation�à�l’hygiène�bucco-dentaire

Denombreuxtextesattribuentunrôleàl’infirmierenmatièredepréventionetd’éducationàlasanté.

Ainsi,l’articleL.4311-1précitéindiqueque«l’infirmièreoul’infirmierparticipeàdifférentesactions,notammentenmatièredeprévention,d’éducationdelasanté».

Demême, l’articleR. 4311-1préciseque l’exercicede laprofessiond’infirmier comporte«laparticipationàdesactionsdeprévention,dedépistage,deformationetd’éducationàlasanté».

Etlesdeuxpremiersalinéasdel’articleR.4311-2disposentquantàeuxque:

«Lessoinsinfirmiers,préventifs,curatifsoupalliatifs,intègrentqualitétechniqueetqualitédesrelationsaveclemalade.Ilssontréalisésentenantcomptedel’évolutiondessciencesetdestechniques.Ilsontpourobjet,danslerespectdesdroitsdelapersonne,danslesoucidesonéducationàlasantéetentenantcomptedelapersonnalitédecelle-cidanssescompo-santesphysiologique,psychologique,économique,socialeetculturelle:

1° De protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale despersonnesoul’autonomiedeleursfonctionsvitalesphysiquesetpsychiquesenvuedefavo-riserleurmaintien,leurinsertionouleurréinsertiondansleurcadredeviefamilialousocial;(…)».

Lerappeldesconsignesd’hygiènebucco-dentairefaitindéniablementpartiedel’éducationàlasanté.

Lesinfirmiersengénéralsontdonchabilitésàintervenirauprèsdespatientspoureffectuercerappel.

2.Réalisation�de�l’hygiène�bucco-dentaire

Le1°del’articleR.4311-5duCodedelasantépubliquehabilitel’infirmieràeffectuerdessoinsetutiliserdesprocédésvisantàassurerl’hygiènedelapersonne.

Lebrossagedesdentsestconsidérécommeunélémentdel’hygiènebucco-dentaire(voirlerapportdelaHauteAutoritédesantéintitulé«Stratégiesdepréventiondelacariedentaire»,mars2010).

Danslecadredesonrôlepropre,l’infirmierestdonchabilitéàeffectuerunbrossagedesdentsàunpatient.

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Rôle des infirmiers dans la sphère bucco-dentaire

3.Recueil�des�observations�de�toute�nature�susceptibles�de�concourir�à�la�connaissance�de�l’état�de�santé

Danslecadredesonrôlepropre,l’infirmieresthabilitéà«recueillirdesobservationsdetoutenaturesusceptiblesdeconcouriràlaconnaissancedel’étatdesantédelapersonne»(articleR.4311-5duCodedelasantépublique).

Pourdéterminercequecontientcerôlederecueildesobservations,ilfautégalementseréféreràl’articleR.4311-1:

« L’exercicede laprofessiond’infirmieroud’infirmière comporte l’analyse, l’organisation,laréalisationdesoins infirmierset leurévaluation, lacontributionaurecueildedonnéescliniquesetépidémiologiquesetlaparticipationàdesactionsdeprévention,dedépistage,deformationetd’éducationàlasanté».

Etàl’articleR.4311-2:

«Lessoinsinfirmiers,préventifs,curatifsoupalliatifs,intègrentqualitétechniqueetqualitédesrelationsaveclemalade.Ilssontréalisésentenantcomptedel’évolutiondessciencesetdestechniques.Ilsontpourobjet,danslerespectdesdroitsdelapersonne,danslesoucidesonéducationàlasantéetentenantcomptedelapersonnalitédecelle-cidanssescompo-santesphysiologique,psychologique,économique,socialeetculturelle

-(…)

•Deconcouriràlamiseenplacedeméthodesetaurecueildesinformationsutilesauxautresprofessionnels,etnotammentauxmédecinspourposerleurdiagnosticetévaluerl’effetdeleursprescriptions(…)».

Demême,leréférentieldecompétencespourlaprofessiond’infirmierprévoitquecelui-ci«évalueunesituationcliniqueetétablitundiagnosticdansledomaineinfirmier»(BulletinofficielSanté-Protectionsociale-Solidaritésn°2009/7du15août2009).

Enapplicationdecesdispositions,lerôled’observationdel’infirmierpeutconduireàdeuxsituationsdistinctes:

•unrôled’observationetd’évaluationd’unesituationcliniquequiconduitl’infirmieràétablirundiagnosticdansledomaineinfirmier;

•un rôled’observationetde recueildes informationsutilesauxautresprofessionnelsdesanté,etnotammentauxprofessionsmédicalespourposerleurproprediagnostic.

Dèslors,ilparaîtprimordialdesavoircequ’englobelediagnosticinfirmieretdeconnaîtresonarticulationaveclediagnosticmédical.

Lalittératuredéfinitlediagnosticinfirmierdelamanièresuivante:

« Un diagnostic infirmier est un jugement clinique sur les réactions aux problèmes desantéprésentsoupotentiels,ouauxprocessusdevie,d’unindividu,d’unefamilleoud’unecollectivité.Lediagnosticinfirmiersertdebasepourchoisirlesinterventionsdesoinsvisantl’atteintedesrésultatsdontl’infirmièreestresponsable

2».

Cesdocumentsprécisentquelediagnosticinfirmierestcomplémentairedudiagnosticmédi-caletnes’ysubstituepas,qu’ilestcentrésurlesbesoinsdelapersonneetnondirectementsursapathologie.

Lediagnosticinfirmierestladéterminationd’unsoindontl’infirmieral’entièreresponsabilité:ilintervientdans le seul domaine des soins dont l’infirmier a la responsabilité.

L’exempledediagnosticinfirmiersuivantpeutêtredonné:

Unpatientalité,quibougepeu,présentedesrougeursauniveaudestalonsetducoccyx.

2. Approuvé lors de la 9e conférence internationale de l’Association nord-américaine pour les diagnostics infirmiers (Anadi), en 1990.

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Rôle des infirmiers dans la sphère bucco-dentaire

L’infirmier posedonc commediagnostic : altérationde l’état cutané lié à un alitementprolongé.Ilmetalorsenplaceunchangementdepositiondupatientrégulièrementetdesmassagestrophiquesdestalonsetdubasdudos.Ilsurveillel’évolutionetsibesoinenaviselemédecinpourprescrireuntraitement.

Lediagnosticinfirmierpeutêtreposécarlapréventionetlessoinsd’escarresfontexpres-sémentpartiedu rôleproprede l’infirmier (articleR.4311-5,22°,duCodede la santépublique).

A contrario,dansledomainebucco-dentaire,traiterunecarienefigurepasparmilalistedessoinsdontl’infirmierpeutêtreresponsable(articleR.4311-5duCodedelasantépublique).

Ainsi,uninfirmiern’estpashabilitéàdiagnostiquerunecarie.

Cesactesrelèventduseulchirurgien-dentiste(articleL.4141-1duCodedelasantépublique).

Ilrestequel’infirmieraunrôled’observationetderecueildesinformationsquidoitnotam-mentpermettreauxprofessionnelsmédicauxdeposerleurdiagnostic.

Aucunélémentjuridiquenepermetd’exclurelasphèrebucco-dentairedurôled’observationdel’infirmier.

Aucontraire,l’articleR.4311-5duCodedelasantépubliqueaunlibellétrèslargepuisqu’ilautorisel’infirmieràrecueillirdesobservations«detoutenature»quisont«susceptibles»deconcourirà laconnaissancede« l’étatdesantéde lapersonne».Demême, l’articleR.4311-2duCodedelasantépubliquel’autoriseàrecueillirles«informationsutiles»audiagnosticdesprofessionnelsmédiaux.

Laquestionestdoncdesavoirjusqu’oùpeutallerl’infirmierdanscerôled’observation.

Ilressortdelalittératurequepourrecueillircesobservations,l’infirmieresthabilitéàmenerunexamenclinique,comportantunentretienaveclepatientetunexamenphysique.

L’examencliniquephysiqueesthabituellementdéfinicommeunexamendirectdupatientàl’aidedelavue,l’ouïe,l’odorat,letoucheretparlebiaisdecertainsappareilscourantscommelestéthoscopeouletensiomètre.

Danslecadredecetexamenphysique,l’infirmierseraithabilitérecouriràquatretechniques:

•l’inspectionquiestuneobservationminutieusedupatient;

•lapalpationquipeutêtrelégère(commeunepalpationdupouls)ouprofonde(commel’évaluationduvolumed’unorgane).Lapalpationpermetparexempled’évaluerlatempé-rature,latexture,laturgescence,laprésenced’œdèmesoulasensibilité;

•lapercussion;

•etl’auscultation.

Entoutétatdecause,lerôled’observationdel’infirmierexclutlesactesinvasifs,c’est-à-direlesactesquiconduisentàtranspercerlapeauoulesdents.

Plus précisément, dans le domaine bucco-dentaire, comment pourrait s’exercer ce rôled’observationdel’infirmier?

•Danslecadredel’entretien�clinique,l’infirmierparaîthabilitéàquestionnerlepatientsurl’existenced’éventuellesdouleursdentaires,parexemple.

•Danslecadredel’inspection,l’infirmierparaîthabilitéàobserveràl’œilnul’étatdelaboucheetdeladenturedupatient.Danscecadre,ilpeutreleveretnoterd’éventuellesaltérationsouanomalies.

Pourréalisercetteinspection,l’infirmierpeut-ilutiliserdesinstruments?Danslecadredesonrôled’observation,ilestadmisquel’infirmierutilisedesappareils«courants»et,entoutétatdecause,noninvasifs.

Lemiroirdentairequipermetd’accroîtrel’efficacitédel’inspectionsemblerépondreàcettedéfinition(courantetnoninvasif).

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FICHE

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Rôle des infirmiers dans la sphère bucco-dentaire

Par contre, l’utilisation d’une sonde exploratrice dentaire, potentiellement invasive voiredangereusepourladent,sembleexclue.

•Si,danslecadredesonrôled’observation,l’infirmierpeutreleverd’éventuellesaltérationsouanomalies, l’infirmiernepeutpasaller jusqu’àposer lediagnosticd’unepathologiecommelacarie.

Cediagnosticnefaitpaspartiedudiagnosticinfirmier:c’estundiagnosticmédicalquirelèvedelacapacitéprofessionnelleduchirurgien-dentiste.

Aprèsavoirconstatéunealtérationdentaire,ilappartientalorsàl’infirmierderenvoyerlepatientversunchirurgien-dentiste.

L’infirmierestalorsdanssonrôlederecueild’informationsutilesauxprofessionnelsmédicaux.

Demême,aucunedispositionn’autorise,defaçongénérale,lesinfirmiersquiparticipentàdesactionsdedépistageàs’affranchirdeleurdécretd’actesprofessionnels.

4.Recueil�des�observations�de�toute�nature�susceptibles�de�concourir�à�la�connaissance�de�l’état�de�santé

Le28°del’articleR.4311-5etle25°del’articleR.4311-7habilitentl’infirmieràeffectuerdessoinsdelabouche,c’est-à-diredelamuqueusebuccale,avecapplicationdeproduitsnonmédicamenteuxoumédicamenteux. Cesdispositions réglementairesvisentdes soinsdeboucheetnondessoinsdentaires.

Plusprécisément,lessoinsdebouchesontdéfinisparlalittératurescientifiquecommelessoinspermettantdemaintenirunehygiènebuccaleadéquatechezunpatient,afind’assurersonconfort,demaintenirlescaractéristiquesphysiologiquesdesacavitébuccale,deprévenirtoutescomplicationsoulésionsàceniveauetderétablirl’intégritédelamuqueuse.

Lerôledel’infirmierdanslessoinsdebouches’inscritdanslecadresuivant:

Indications Actesinfirmiers

Bouche�sèche�ou�bouche�sale

Rôlepropredel’infirmier:Hydrateravecboissonsdiverses,favoriserle

nettoyageavecboissonspétillantes,stimulerlasalivationavecboisson,

bonbons,applicationdegelhumectantoud’uncorpsgras(produits

nonmédicamenteux).

Rôledélégué:Utilisationdubicarbonatedesodium.

Bouche�malodorante Rôlepropredel’infirmier:soinsdebouched’hygiène.

Rôledélégué:Utilisationd’antiseptique.

Bouche�mycosique Rôlepropredel’infirmier:soinsdebouched’hygiène.

Rôledélégué:Utilisationdubicarbonatedesodium+solutionougel

ougélulespécifiques.

Bouche�hémorragique Rôlepropredel’infirmier:soinsdebouched’hygiène,utilisationdesérum

physiologique,deglaçons.

Rôledélégué:bainsdebouchespécifique,eauoxygénée.

Aphtes Rôlepropredel’infirmier:soinsdebouched’hygiène.

Rôledélégué:Utilisationdubicarbonatedesodium+bainsdebouches

spécifiques+traitementsantalgiques.

Ulcérations�mucitiques Rôlepropredel’infirmier:soinsdebouched’hygiène.

Rôledélégué:Utilisationdubicarbonatedesodium+bainsdebouches

spécifiques+traitementsantalgiques.

Herpès Rôlepropredel’infirmier:soinsdebouched’hygiène.

Rôledélégué:crèmedermiqueoumédicamentparvoieorale+

traitementsantalgiques.

75Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

FICHE

Àtitred’exemple, ledétartrage,quiportesur lesdents,nesauraits’analysercommeunsoindelabouche,c’est-à-diredelamuqueusebuccale,avecapplicationdeproduitsnonmédicamenteux ou médicamenteux. Le détartrage ne saurait s’analyser non plus en unsimplesoin«visantàassurerl’hygiène».C’estunacteinvasifquirelèvedelaseulecapacitéduchirurgien-dentiste,tellequ’elleestdéfinieparl’articleL.4141-1duCodedelasantépublique.Ilnepeutpasêtreeffectuéparuninfirmier.

Conclusion�-�Synthèse

L’étudedesdifférentstextesapplicablesauxinfirmierspourraitpermettredecirconscrirelerôledel’infirmierdanslasphèrebucco-dentairedelafaçonsuivante:

Actes Réalisation�par�un�infirmier

Rappeldesconsignesd’hygiènebucco-dentaire

OUI(rôlepropre)

Brossagedesdents OUI(rôlepropre)

Entretienaveclepatientpourdéterminerl’existence

d’éventuellesdouleursbucco-dentairesOUI(rôlepropre)

Inspectionàl’œilnudelaboucheetdesdentsavec

constatéventueldelésionsouanomalies(danscecas,

renvoiversunchirurgien-dentistepourdiagnostic)

OUI(rôlepropreetcomplémentaire

durôleduchirurgien-dentiste)

Inspectionavecmiroirdelaboucheetdesdentsavec

constatéventueldelésionsouanomalies(danscecas,

renvoiversunchirurgien-dentistepourdiagnostic)

OUI(rôlepropreetcomplémentaire

durôleduchirurgien-dentiste)

Actes Réalisation�par�un�infirmier

Inspectionavecutilisationd’unesondeexploratrice

dentaire

NON(capacitéduchirurgien-dentiste)

Diagnosticdecariesdentaires NON(capacitéduchirurgien-dentiste)

Traitementdecariesdentaires NON(capacitéduchirurgien-dentiste)

Soinsdelamuqueusebuccale,avecapplication

deproduitsnonmédicamenteuxoumédicamenteuxOUI(rôlepropreetrôledélégué)

Détartrage NON(capacitéduchirurgien-dentiste)

Rôle des infirmiers dans la sphère bucco-dentaire

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

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Rôle des aides-soignants dans la sphère bucco-dentaire1

1. Document rédigé par le service juridique du Conseil national de l’Ordre des chirurgiens-dentistes http://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr/

2. Voir fiche technique « Rôle des infirmiers dans la sphère bucco-dentaire » p. 70.

FICHE

L’accèsàlaprofessiond’aide-soignantestréglementéauxarticlesL.4391-1etsuivantsetD.4391-1etsuivantsduCodedelasantépublique.

Lerôledel’aide-soignantestdéterminéàl’articleR.4311-4duCodedelasantépubliquequidisposeque:

« Lorsque les actes accomplis et les soinsdispensés relevantde son rôlepropre sontdispensésdansunétablissementouunserviceàdomicileàcaractèresanitaire,socialoumédico-social,l’infirmieroul’infirmièrepeut,soussaresponsabilité,lesassureravecla collaboration d’aides-soignants, d’auxiliaires de puériculture ou d’aides médico-psychologiquesqu’ilencadreetdansleslimitesdelaqualificationreconnueàcesderniersdufaitdeleurformation.Cettecollaborationpeuts’inscriredanslecadredesprotocolesdesoinsinfirmiersmentionnésàl’articleR.4311-3».

Ainsi,danslecadred’unétablissementoud’unserviceàdomicileàcaractèresanitaire,socialoumédico-social,l’aide-soignantexercesonactivitésouslaresponsabilitédel’in-firmier,danslecadredurôlepropredévoluàcelui-ci.

Il convient eneffet de rappeler que l’infirmier a un rôleproprequ’il exercede façonautonome,c’est-à-direendehorsdetouteprescriptionmédicale-contrairementàsonrôledéléguéqu’ilnepeutaccomplirqu’enapplicationd’uneprescriptionmédicaleoud’unprotocoleétabliparunmédecin.

L’aide-soignantnepeutintervenirquedanslecadredurôlepropredel’infirmier2etnon

danslecadredesonrôledélégué.L’aide-soignantagitsouslaresponsabilitédel’infirmier.

L’annexeIdel’arrêtédu2octobre2005relatifàlaformationconduisantaudiplômed’Étatd’aide-soignantporteréférentieldeformationdudiplômeprofessionneld’aide-soignant

etpréciseàcetégard(article1)que:

« dans ce cadre, l’aide-soignant réalise des soins liés aux fonctions d’entretien et decontinuitédelavievisantàcompenserpartiellementoutotalementunmanqueouunediminutiondel’autonomiedelapersonneoud’ungroupedepersonnes.L’aide-soignantaccompagnecettepersonnedanslesactivitésdesaviequotidienne,ilcontribueàsonbien-êtreetàluifairerecouvrer,danslamesuredupossible,sonautonomie.

Travaillantleplussouventdansuneéquipepluriprofessionnelle,enmilieuhospitalierouextrahospitalier,l’aide-soignantparticipe,danslamesuredesescompétencesetdanslecadredesaformation,auxsoinsinfirmierspréventifs,curatifsoupalliatifs.Cessoinsontpourobjetdepromouvoir,protéger,mainteniretrestaurerlasantédelapersonne,danslerespectdesesdroitsetdesadignité».

Plusprécisément,danslasphèrebucco-dentaire,ilconvientderappelerquel’infirmierest habilité à effectuer les actes suivants en application de son rôle propre (articleR.4311-5duCodedelasantépublique):

•rappeldesconsignesd’hygiènebucco-dentaire;

•brossagedesdents;

•entretien avec le patient pour déterminer l’existence d’éventuelles douleurs bucco-dentaires;

•inspectionà l’œilnude laboucheetdesdentsavecconstatéventuelde lésionsouanomalies(danscecas,renvoiversunchirurgien-dentistepourdiagnostic);

•inspectionavecmiroirdelaboucheetdesdentsavecconstatéventueldelésionsouanomalies(danscecas,renvoiversunchirurgien-dentistepourdiagnostic);

•etsoinsdelamuqueusebuccale,avecapplicationdeproduitsnonmédicamenteux.

Dèslors,ilrésultedel’annexeIdel’arrêtédu2octobre2005précitéquel’aide-soignantesthabilitéàeffectuersouslaresponsabilitédel’infirmieretencollaborationavecluilesactessuivants:

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77Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

FICHE

Lien utile http://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr/ Voir annexe 5 Référentiel des métiers de niveau V ARS Rhône-Alpes nov. 2013

Rôle des aides-soignants dans la sphère bucco-dentaire

1.L’hygiène�dentaire

L’hygiènedentaireestexpressémentcitéeparl’arrêtécommepouvantêtreeffectuéeparl’aide-soignant,souslaresponsabilitédel’infirmier.

2.L’observation�de�l’état�clinique�de�la�personne

Danslecadredurôlepropredel’infirmier,encollaborationavecluietsoussaresponsabilité,l’aide-soignantestnotammentcapable:

•d’identifierlessignesdedétresseetdedouleur;

•d’observerlapersonneetd’apprécierleschangementsdesonétatclinique.

Ces capacités de l’aide-soignant sont rédigées en des termes généraux. Elles s’exercentnotammentsurlesorganesdessensetsurlesystèmedigestif.

Ainsi,dans la sphèrebucco-dentaire, le rôled’observationde l’aide-soignantdevraitêtrecalquésurceluidel’infirmier.L’aide-soignantdevraitpouvoir,souslaresponsabilitédel’infir-mieretencollaborationaveclui:

•s’entreteniraveclepatientpourdéterminerl’existenced’éventuellesdouleursbucco-dentaires;

•inspecteràl’œilnulaboucheetlesdentsavecconstatéventueldelésionsouanomalies;

•inspecteravecunmiroir laboucheetdesdentsavecconstatéventuelde lésionsouanomalies.

3.Les�soins�de�bouche�non-médicamenteux�aux�personnes�dépendantes

Laréalisationdesoinsdebouche-c’est-à-diredelamuqueusebuccale–avecapplicationdeproduits non-médicamenteuxauxpersonnesdépendantesest expressément réperto-riéeparl’arrêtécommepouvantêtreeffectuéeparl’aide-soignant,souslaresponsabilitédel’infirmier.

Conclusion

L’étudedesdifférentstextesapplicablesauxaides-soignantspourraitpermettredecircons-crireleurrôledanslasphèrebucco-dentairedelafaçonsuivante:

Actes Réalisation�par�un�aide-soignant

Rappeldesconsignes

d’hygiènebucco-dentaire

OUI(rôlepropredel’infirmier-sousla

responsabilitéetencollaborationavec

uninfirmier)

Brossagedesdents OUI(rôlepropredel’infirmier-sousla

responsabilitéetencollaborationavec

uninfirmier)

Entretienaveclepatientpourdéterminer

l’existenced’éventuellesdouleursbucco-

dentaires

OUI(rôlepropredel’infirmier-

souslaresponsabilitéeten

collaborationavecuninfirmier)

Inspectionàl’œilnudelaboucheetdesdents

avecconstatéventueldelésionsouanomalies

(danscecas,renvoiversunchirurgien-dentiste

pourdiagnostic)

OUI(rôlepropredel’infirmier-

souslaresponsabilitéetencollaboration

avecuninfirmier-complémentaire

durôleduchirurgien-dentiste)

Inspectionavecmiroirdelaboucheetdesdents

avecconstatéventueldelésionsouanomalies

(danscecas,renvoiversunchirurgien-dentiste

pourdiagnostic)

OUI(rôlepropredel’infirmier-

souslaresponsabilitéetencollaboration

avecuninfirmier-complémentaire

durôleduchirurgien-dentiste)

Soinsdelamuqueusebuccale,avecapplication

deproduitsnon-médicamenteuxOUI(rôlepropredel’infirmier-sousla

responsabilitéetencollaborationavec

uninfirmier)

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

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L’aide médico-psychologique (AMP)1

1. Document rédigé par l’UFSBD à partir du référentiel formation et de l’article R. 4311-4 du Code de la santé publique.

2. Correspondant à un niveau CAP/BEP.

3. Article R 4311-4 du titre I du décret n°2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V (dispositions réglementaires) du Code de la santé publique. Voir annexe 5 Référentiel des métiers de niveau V ARS Rhône-Alpes nov. 2013.

FICHE

Lesaidesmédico-psychologiques(AMP)bénéficientd’undiplômed’État,deniveauV2,délivréquantàluiparleministèredesAffairessocialesetcréépouraccompagnerdespersonnesdetoutâge,relevantd’unesituationdehandicapet/oudedépendance.Lesaidesmédico-psychologiques(AMP)enEhpadontdonclesmêmesattributionsquelesaides-soignant(e)s(AS)auprèsdespersonnesâgées.Ilseffectuentlesmêmesprestationsdesoinset/oud’accompagnement.SeulelareprésentationdumétierdiffèrecarlesAMPdépendentdusecteursocialetlesASdépendentdusecteursanitaire.

Danslaloidesantépubliquelerôledel’AMPestdéterminéàl’articleR.4311-4duCodedelasantépublique3quidisposeque:

« Lorsque les actes accomplis et les soinsdispensés relevantde son rôlepropre sontdispensésdansunétablissementouunserviceàdomicileàcaractèresanitaire,socialoumédico-social,l’infirmieroul’infirmièrepeut,soussaresponsabilité,lesassureraveclacollaborationd’aides-soignants,d’auxiliairesdepuéricultureoud’aidesmédico-psycholo-giquesqu’ilencadreetdansleslimitesdelaqualificationreconnueàcesderniersdufaitdeleurformation.Cettecollaborationpeuts’inscriredanslecadredesprotocolesdesoinsinfirmiersmentionnésàl’articleR.4311-3».

Ainsi,danslecadred’unétablissementoud’unserviceàdomicileàcaractèresanitaire,socialoumédico-social, l’AMPexerce sonactivité sous la responsabilitéde l’infirmier,danslecadredurôlepropredévoluàcelui-ci.

Danslesétablissements,lesrésidentsnécessitentsouventunepriseenchargeplusimpor-tantecarilssont,leplussouvent,atteintdepathologiessomatiquesetcognitivesgravesquigénèrentdestroublesducomportementetplusdedépendance.Lapriseenchargeestpluslourdeetplusmédicaliséepourlesprofessionnels.Ilsmultiplientlesgestesliésau«fairepour»(plusdetoilettes,plusd’aidesaurepas,demobilisations…)parfois,ousouvent,audétrimentdu«faireavec»etdel’accompagnementsocialdanslecadred’unprojetpersonnalisé.

Activités�à�prodiguer�dans�le�cadre�de�l’hygiène�bucco-dentaire�

Prodiguerdessoinsd’hygièneentenantcomptedel’autonomieetduprojetdeviedelapersonneâgéespécificitéEhpadouSSIAD:

•aideràl’hygiènebucco-dentaire;

•aideraubrossagedesdents;

•faireunsoindebouche;

•vérifierquelaboucheestexemptedeplaiesetalerteraubesoin;

•entreteniretmettreàdispositiondelapersonnetoutappareillage;

•entretenirquotidiennementl’appareildentaireetvérifierlematinqu’ilaétéconfortable-mentremis.

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79Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

FICHE

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Domaines Compétences Indicateurs�de�compétences

1Connaissance

delapersonne

1.1.Situerlapersonneaidéeaustadedesondéveloppement

Connaissancegénéraledesdifférentesétapesdudéveloppementdel’êtrehumain

1.2.Situerlapersonneaidéedanssoncontextesocioculturel Savoirprendreencomptelevécuetl’histoiredelapersonne

1.3.�Appréhenderlesincidencesdespathologies,handicapsetdépendancesdanslaviequotidiennedespersonnes

Connaissancesgénéralessurlespathologies,handicapsetdépendancesetdeleursconséquencessurlaviequotidienneetsocial

2Accompagnementéducatifetaide

individualiséedanslesactesdelaviequotidienne

2.1.�Repérerlesdimensionséducatives,affectives,socialesetculturellesdestempsclésduquotidien

Savoirrepérerlesenjeuxdelarelationspécifiqueàunespacetempsduquotidien(toilette,repas,coucher...)enfonctiondel’histoiredelapersonne,desonâge,etdesonoriginesocioculturelleSavoirréajustersapratiqueenfonctiondesélémentsrepérés

2.2.�Repéreretévaluerlesbesoinsetlescapacitésdelapersonneaidéedanslesactesdelaviequotidienne

SavoirobserveretécouterSavoirévaluerlepotentieldeprogressiondelapersonneetréajusterenconséquencesapratiqueSavoirévaluerleprocessusderégressionetagirenconséquence

2.3.�Établirunerelationd’aide,danslesactesdelaviequotidienne,associantaspectséducatifset/ourelationnelsettechniques

SavoirverbaliseretdonnerdusensSavoirexpliciterlesactesdelaviequotidienneetleurraisond’êtreSavoirutiliserlesmoyenstechniquesetrelationnelsadaptésàlasituationdelapersonnedanslesactesdelaviequotidienneSavoirdonnerconfianceàlapersonnedanssespossibilités

2.4.�Satisfaireauxbesoinsfondamentauxetveilleraubien-êtreetauconfortdelapersonne

Savoirrespecterl’intégritédelapersonneSavoirrespecterlesdroitsfondamentauxdelapersonneConnaîtrelesaidestechniques,lesprincipesd’hygiènedebase,lesprincipesd’aménagementdel’espaceetsavoirlesmettreenpratiquedanslerespectdelapersonneetdesonintimitéSavoirrepérerlessituationsàrisqueetnotammentdemaltraitance,prévenircesrisquesetsavoiragirenconséquence

Aide�médico-psychologique�-�Référentieldecompétences

L’aide médico-psychologique (AMP)

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FICHE

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Domaines Compétences Indicateurs�de�compétences

3Animation

delaviesocialeetrelationnelle

3.1.�Participeràladynamiquedugroupeetgérerlesrelationsàl’intérieurdecelui-ci

SavoiraccompagnerlapersonnedanssesrelationsaveclegroupeSavoirpréveniretdésamorcerlesconflitsSavoirpréparerleschangementsdanslegroupeetévaluerleursconséquencesSavoirobserverladistanceadaptéeàlasituationetgérerlesruptures

3.2.�Favoriseretaccompagnerlesrelationsfamiliales,socialesetlaparticipationcitoyenne

SavoirprendreencomptelesbesoinsrelationnelsSavoirfaciliterlesrelationsaveclasociétéetlafamillemêmesymboliquementSavoirgérerleregarddesautresSavoirfaciliterlesactivitésàl’extérieurenprenantencomptetouteslesdimensionsdel’accessibilité

3.3.�Concevoir,proposer,mettreenœuvreetévaluerdesactivités,pourunindividuouungroupe,contribuantaudéveloppementdanssesdifférentesdimensions(sensorielle,psychomotrice,cognitive,affective,relationnelle...)

SavoirsusciterlaparticipationDonnerenviedefaire,departageretd’échangeraveclesautresSavoirproposerdesactivitésfavorisantlesapprentissagesetl’expressionSavoirévaluerl’apportetleseffetsdesactivités

4Soutienmédico-psychologique

4.1.�Mettreenœuvredesaidesadaptéesauxdifférentsâgesdelavieetsituationsdehandicapdanslesdimensionsphysique,relationnelle,affectiveetcognitive

Savoirobserver,interroger,analyserlessituationsrencontréesSavoirréfléchirauxajustementspossiblesdesapratiqueSavoiradaptersespratiquesenfonctiondelasituationdelapersonneSavoirrepéreretutiliserlescentresd’intérêtsdelapersonneetsespotentialitésSavoiradopteruneattitudeempathiqueSavoirvaloriserlapersonneetsonimageSavoiraiderlapersonneàdévelopper,maintenirourestaurersescapacités,àévalueretexprimersesbesoins,sesattentesetsesdésirs,àfairedeschoixetàenassumerlesconséquences(autonomie)

4.2.�Utiliserlesactivitésquotidiennescommesupportàlarelation SavoirutiliserlesoinetlesactivitésquotidiennescommesupportàlarelationetlarelationcommeaideàleurréalisationSavoirpréserverl’intimitédelapersonneSavoirobserverlesmodificationsducomportement

Aide�médico-psychologique�-�Référentieldecompétences

L’aide médico-psychologique (AMP)

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FICHE

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Domaines Compétences Indicateurs�de�compétences

4Soutienmédico-psychologique

(suite)

4.3.�Détecterlessignesrévélateursd’unproblèmedesantéoudemal-êtreetprendrelesdispositionsadaptées

Savoirécouter,entendreetquestionnerlesdonnéesdetoutesnatures,susceptiblesdeconcouriràl’évaluationdel’étatgénéraldelapersonneSavoirévaluercequirelèved’uneinterventionimmédiate,àcourtterme,oud’unevigilancedansladurée(médicaleet/oupsychologique)AdaptersonaccompagnementConnaîtreleslimitesdesoninterventionSavoirrepéreretprévenirlamaltraitanceSavoirfaireappelauxprofessionnelscompétents

4.4.�Avoirunecommunicationappropriéeàlasituationdelapersonne ÊtrecapablededévelopperaveclapersonneunmodedecommunicationadaptéSavoirmaintenirl’intégritédelapersonne(relationaucorps,communicationnonverbale...)danslajustedistance

5Participation

àlamiseenplaceetausuividuprojet

personnalisé

5.1.�Observer,écouteretanalyserlesbesoinsetdésirsdelapersonnedanstouslesaspectsdesavie

SavoirécouteretobserverSavoirpartageretcontribueràl’analysedesinformationsavecl’équipe

5.2.�Appréhenderlesfacteursd’évolutionouderégressionenfonctiondelasituationdelapersonne

SavoircontribueràétablirundiagnosticenfonctiondelasituationdelapersonneSavoirgérerlesprioritésSavoirmettreenvaleurlesétapes

5.3.�Utiliserlesélémentsrecueillislorsdel’interventiondeproximitépourparticiperàl’élaboration,lamiseenœuvreetlesuividuprojetpersonnalisédanslerespectduprojetdesoinset/ouéducatifet/oupédagogiqueetduprojetinstitutionnel

SavoirtenircomptedeschoixetdelavolontédelapersonneSavoirpermettreàlapersonnededévelopper,maintenir,ourestaurerlecontrôlesursaproprevieSavoirtenircompteduprojetdesoinset/ouéducatifet/oupédagogiqueetduprojetinstitutionnelSavoirtenircomptedesexigenceséthiquesdelaprofession

Aide�médico-psychologique�-�Référentieldecompétences

L’aide médico-psychologique (AMP)

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Domaines Compétences Indicateurs�de�compétences

6Communicationprofessionnelle

etvieinstitutionnelle

6.1.�Connaîtreleprojetinstitutionneletsituersonactiondansceprojet

Capacitéàsituerl’institutionetsonprojetdanslecontextemédico-socialConnaîtreetsavoirutiliserlespartenariatsinterinstitutionnelsdansleslimitesdesesprérogativesSavoirsituersonactionetseslimitesdansl’environnementinstitutionnel

6.2.�Travaillerenéquipepluriprofessionnelledanslecontexteinstitutionneletparticiperàlaviedel’institutionouduservice

Connaissancedel’organigrammeetdesfonctionsdechacundesmembresdel’équipeCapacitéàs’exprimeràl’oraletàl’écritSavoirargumenteretsoumettresaréflexionetsespropositionsàl’équipeSavoiraccueillirdesnouveauxprofessionnelsSavoirentreteniretactualisersacultureprofessionnelleetsesconnaissances

6.3.�Déterminerettransmettrelesinformationsutilesauxmembresdel’équipe

SavoirutiliserlesdiverssupportsdecommunicationConnaissancedesdifférentstypesetobjectifsderéunionsSavoirgérersaparticipationetsacommunicationSavoirrespecterlavieprivéedelapersonneaidéedansleséchangesprofessionnels

Aide�médico-psychologique�-�Référentieldecompétences

L’aide médico-psychologique (AMP)

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83Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

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LesarticlesL.314-12etL.314-13duCodedel’actionsocialeetdesfamillesdisposentquedesconditionsparticulièresd’exercicedesprofessionnelsdesantéintervenantàtitrelibé-raldanslesEhpad,etportantsurl’organisation,lacoordinationetl’évaluationdessoins,l’informationetlaformation,peuventêtreprévuesparcontratdontlesmodalitéssontpréciséespardécret.

Cesconditionspeuventportersurdesmodesderémunérationparticuliers,autresquelepaiementàl’acte,etsurlepaiementdirectduprofessionnelparl’établissement.

Ledécretn°2010-731du30décembre2010prévoitdoncqu’uncontratdoitêtreconcluaveclesprofessionnelsdesantéexerçantenEhpad.Ilrenvoieàuncontrat-typefixépararrêté.

Ledécretprévoitégalementqu’uneindemnitéestverséepourlaparticipationdecertainsprofessionnelsdesantéparticipantauxréunionsdelacommissiondecoordinationgéria-trique,danslalimited’uneréunionannuelle.Cetteindemnitéestégaleà4Cpourlesmédecinsparticipantàcesréunions,et35AMKpourlesmasseurs-kinésithérapeutesyparticipantégalement.

Cetexteestapplicabledepuisle1erjanvier2011.

Unarrêtédu30décembre2010prévoitquantàluiseulementdeuxcontrats-types:l’unpourlesmédecins,l’autrepourlesmasseurs-kinésithérapeutes.

Lefaitqueriennesoitprévudanscesdeuxtextespourlesautresprofessionsdesanté,etnotammentleschirurgiens-dentistes,n’apaspourconséquencedeleurenlevertoutepossibilitéd’intervenirdanslesEhpadsurlefondementd’uncontratentrelesdeuxparties,cecontratdevantrespecterlesrèglesdelaprofession.

Règles�déontologiques�applicables�aux�chirurgiens-dentistes��

Enapplicationdesdispositionsdel’articleR.4127-274duCodedelasantépublique:

•ilestinterditauchirurgien-dentisted’exercerhorsd’uneinstallationfixeconformeauxdispositionsduCode,

•desdérogationspeuventêtreaccordéesparlesconseilsdépartementaux,dansl’intérêtdelasantépublique,notammentpourrépondreàdesactionsdeprévention,àdesbesoinsd’urgenceouencoreàdesbesoinspermanentsdesoinsàdomicile.

LesEhpadsontconsidéréscommeledomiciledespersonnesquiyrésident.L’exerciceduchirurgien-dentisteestdoncparfaitementenvisageable.

Deuxpossibilitéssontenvisageables:

•soit l’Ehpaddisposed’un cabinetdentairedans ses locaux,auquel cas ladérogationmentionnéeprécédemmentn’apaslieud’être,

•soit l’Ehpadn’endisposepas,etdansces conditions lepraticiendoitdemanderunedérogationàsonconseildépartementaldel’Ordre.

Danslesdeuxcas,hormislasituationoùunpraticienvientexpressémentsoignerundesespatients,uncontratd’exercicedoitêtreconcluentrel’Ehpadetlechirurgien-dentisteintervenant.

LeConseilnationaldel’Ordreresteparticulièrementvigilantsurlesconditionsdeconclu-siondecescontratsetleurcontenu,quidoiventrespectercertainsprincipes.

Dansunpremiertemps,ilfautgarderàl’espritquelesrésidentsdecesétablissementsontlesmêmesdroitsquelespatientsvenantconsulterleurpraticiendansleurcabinetdentaire,etnotammentlalibertédechoixdeleurspraticiens.

Intervention des professionnels libéraux dans les Ehpad1

1. Document rédigé par le service juridique du Conseil national de l’Ordre des chirurgiens-dentistes http://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr/

FICHE

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

FICHE

Intervention des professionnels libéraux dans les Ehpad

Parconséquent, l’exerciced’unpraticien,enquelquequalitéquecesoit,auseindelastructure,nedoitpasconduireàinterdirel’entréed’unautrepraticienquiseraitappeléexpressémentparunrésident.

De plus, et afin de respecter le principe du libre choix du praticien par le patient, lapropositiond’exercerdanslecadredel’établissementconcernédoitêtreadresséeàtouslespraticiensdudépartementouaumoinsdansunpérimètredéterminéparrapportàl’implantationdel’Ehpad.

Ensuite,uncontratdoitêtreconcluentrelepraticienetlastructurequiferaappelàsesservices.

Cecontratpeutprendredesformesvariées,quecesoitenlibéralouensalariat.Géné-ralement, il prend la formed’un contrat d’exercice libéral, prévoyant l’interventiondupraticiensoitàlademandedumédecincoordonnateurdelastructure,s’ilexiste,soitàlademandedupatient,soitàlademandedeladirection.

Ilpeutaussis’agir,pourlesactionsdepréventionparexemple,d’uncontratprévoyantlavenuedupraticienàunrythmerégulier,prédéfini.

Cecontratdevraégalementprévoirlesmodalitésderémunérationdupraticien,modalitésquidevrontêtreconformesàlaréglementationenvigueur.

Danslecasd’uncontratlibéral,ilnefautpasoublierleprincipedupaiementdirectdeshonorairesparlepatientaupraticien.Desdérogationssonttoutefoispermises,enmatièredemédecinesociale.Encorefaut-ildémontrerquel’onsetrouvebiendanscecadre.

Par conséquent, le praticien doit en principe établir des feuilles de soins au nom dupatient,pourlesactesprisenchargeparlaSécuritésociale,oudesnotesd’honoraireségalementaunomdupatient,pourlesautresactes.

Il convient, toutefois, d’attirer l’attention sur certaines structures, peu répandues, quiproposentàleursrésidents,moyennantpaiement,lesservicesd’unchirurgien-dentiste,commetoutautreservice.Danscecas, lepraticiense retrouveêtreunprestatairedeservices,délivrantdesnotesd’honorairesàlastructure,pourlesprestationsqu’ildispenseauxrésidents.

Quoiqu’ilensoit,danstouslescasdefigure,ilestvivementrecommandédes’adresserauconseildel’Ordreavantdeconcluretoutcontratavecunerésidencepourpersonnesâgées,etdeluisoumettreleprojetdecontrat,afindepréserverlesintérêtsdechacun,et que la santébucco-dentairedes résidents soit priseen chargedans lesmeilleuresconditions.

Eneffet,audelàdel’aspectpurementcontractuel,d’autresquestionsseposent,etnotam-ment:Commentfaut-ilconsidérerl’exercicedentaireenmaisonderetraiteouenmaisond’accueilspécialisée?Commeuneconsultationàdomicile,unexerciceannexeoucommeuncabinetsecondaire?

Laréponseàcesquestionsdépenddesmodalitésexactesd’interventiondupraticiendanslarésidence.

Aujourd’hui, la venue ponctuelle d’un praticien, à la demande expresse d’un de sespatientsrésidantdansl’établissement,doitêtreconsidéréecommeunevisiteàdomicile.

Àl’opposé,unpraticienquiconclutuneconventiond’exerciceetvientsoignerlesrési-dentsselonunplanningétabliparavance,parexemple,setrouveensituationd’exercicesurunsitedistinct,nécessitantunedérogationduconseildépartementaldel’Ordre,déro-gationquinedevraitpasêtredifficileàaccorder.

Lien utile : http://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr/

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85Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

87Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

AAgirc : Associationgénéraledesinstitutionsderetraitedescadres

AMP : aidemédico-psychologique

Arrco : Associationpourlerégimederetraitecomplémen-tairedessalariés

ARS : agencerégionaledesanté

AS : aide-soignant(e)

AVC : accidentvasculairecérébral

BBucco-dentaire : relatifàlabouche,auxdentsetmuqueusesattenantes

Bucco-dento-prothétique : relatifàlabouche,auxdents,auxmuqueusesattenantesetauxprothèsesdentaires

CCCAS : centrecommunald’actionsociale

CCLIN : centredecoordinationdelaluttecontrelesinfec-tionsnosocomiales

Clic : centrelocald’informationetdecoordination

CSO : correspondantensantéorale

DDrees : directiondelarecherche,desétudes,del’évalua-tionetdesstatistiques

EEhpa : établissementd’hébergementpourpersonnesâgées

Ehpad : établissement d’hébergement pour personnesâgéesdépendantes

GGIR : GroupeIsoRessources

HHTA : hypertensionartérielle

Hypercatabolisme : dégradationimportantedesmoléculesorganiques(protéines,lipides,glucides).Ils’agitd’untroubledumétabolismequipeutavoirplusieursorigines.Parfoisprovoqué chez les personnes âgées par des inflamma-tionsaiguësetchroniquesassociéesàunetumeurouàuneinfection,onparlealorsdesyndromed’hypercatabolisme.Complément:lecatabolismeestl’ensembledesréactionsdedégradationsmoléculairesde l’organismeconsidéré.Ilestlecontrairedel’anabolisme,ensembledesréactionsdesynthèse.Lecatabolismeetl’anabolismesontlesdeuxcomposantesdumétabolisme

IIndice CAO : indice cumulant le nombre total de dentsCariées,AbsentespourcausedecarieetObturéesdéfini-tivementpourunpatientoupourunepopulationdonnéeque l’on divise par le nombre de personnes examinéesdanscecaspourdonnerunCAOmoyen

Indice de plaque : évaluationqualitativeetquantitativedelaplaquedentaire

Intrados: surfaceinterned’uneprothèse,enrapportaveclestissusd’appui(TLF)

KKart : blocmoteuretaspirationsurroulettenécessairesauxsoinsdentaires,àcôtédufauteuil

MMeopa : mélangeéquimolaired’oxygèneetdeprotoxyded’azotesousformedegazutilisépourlasédationconsciente

OOdontologie : spécialitémédicalequiconcernel’étudedeladententantqu’organedelacavitébuccaleetdesestissusdesoutien(parodonte),desarticulationstemporo-mandibulairesetdespathologiesbuccales

Glossaire

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

ONCD : 0rdrenationaldeschirurgiens-dentistes

Orthopantomographie (OPG) : radiographiepanoramiquedesdentsetdesmaxillaires

Osler – risque oslérien : lamaladied’Oslerestuneinfec-tiondesvalvulescardiaquesd’originebactérienne.Lerisqueoslérienestlerisqued’infectiondesvalvules.Lesinfectionschroniquesd’originedentaireouparodontalepeuventenêtrel’origine

PParodontal : relatifauparodonte,ensembledestissusdesoutiende ladent.Laplaqueparodontaleest laplaquedentaire sous gingivale responsable de pathologie delagenciveetduparodontepouvantêtreplusoumoinsminéralisée

Plaque dentaire : substanceblanchâtrequisedéposeàlasurfacedeladent.Elleestessentiellementconstituéedeprotéines salivaires,dedébris alimentaires,debactériesetdetoxinessecrétéesparcesdernières.Cetenduitocca-sionne les caries etmaladies parodontales s’il n’est paséliminéauquotidien

RRéférents ordinaux : praticiens nommés par le conseildépartementaldel’Ordredeschirurgiens-dentistespermet-tantdecoordonnerl’accessibilitéàdesplateauxtechniquesdentairespourlespatientsensituationdedépendance

Risque iatrogène : occasionnéparletraitementmédical.Le Haut conseil de la santé publique considère commeiatrogènes« lesconséquences indésirablesounégativessurl’étatdesantéindividueloucollectifdetoutacteoumesurepratiquésouprescritsparunprofessionnelhabilitéetquiviseàpréserver,améliorerourétablirlasanté

SSarcopénie : syndrome gériatrique se caractérisantdansunpremiertempsparunediminutiondelamassemusculaire qui en s’aggravant sera à l’origine d’unedétériorationdelaforcemusculaireetdesperformancesphysiques. Observée chez la personne âgée, elle estimputableauprocessusdevieillissementmaispeutêtreaccélérée par des facteurs pathologiques et comporte-mentauxtelsqueladénutritionetlasédentarité

SEP : scléroseenplaque

Sex-Ratio : rapportdunombred’individusdechaquesexe(H/F)

SSIAD : servicedesoinsinfirmiersàdomicile

SSR : soinsdesuiteetderéadaptation

UUSLD : unitédesoinsdelonguedurée

UHR : unitéd’hébergementrenforcée

UFSBD : Unionfrançaisepourlasantébucco-dentaire

VVSL : véhiculesanitaireléger

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89Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Auteurs

Dr�Anne�ABBÉ�DENIZOT,chirurgien-dentiste (74), secrétaire général adjoint - UFSBD

Dr�Françoise�COTON-MONTEIL,��chirurgien dentiste (22), DESS TIMH

Hélène�de�VANSSAY,��chef de projet des Opérations de Santé Publique - UFSBD

Danielle�GRIZEAU-CLEMENS,��responsable du service des Opérations de Santé Publique - UFSBD

Dr�Benoît�PERRIER,��chirurgien-dentiste (44), secrétaire général - UFSBD

Dominique�ROVERA-DEROCHE,��manager technique et opérationnel - Fédérations Agirc et Arrco (75)

Anne�SAINT-LAURENT,��directrice de l’action sociale – Fédérations Agirc et Arrco (75)

•REGIES�95�(page29),�Dr�Joseph�John�BARANES,chirurgien-dentiste, attaché d’enseignement de l’université Paris-Descartes, ancien praticien attaché des hôpitaux de Paris, responsable d’enseignement, responsable scientifique et coordinateur de l’action bucco-dentaire du REGIES 95

Dr�Guillaume�Sven�SAVARD,�chirurgien-dentiste, ex-assistant de l’université Paris-Descartes, responsable d’enseignement, master de sciences de l’éducation, master d’éthique médicale et biologique

Christian�BOISSEL,��président du REGIES 95, directeur de l’Ehpad Agirc-Arrco Le Boisquillon à Soisy-sous-Montmorency (95), pilote de l’action bucco-dentaire

Françoise�LORENTZ,��coordonnatrice du REGIES 95, cadre de santé – kinésithérapeute

•Un�partenariat�établissement�/�CHU�(51)�(page51),

www.chu-reims.fr www.probtp.com

•Le�réseau�SBDH�(69)�(page52),�Rodolphe�VIAULT,�coordinateur régional du réseau SBDH-RA

www.reseau-sbdh-ra.org/

•Le�réseau�Appolline�(91)��(page54),www.appolline.frDr�Cécile�HVOSTOFF,chirurgien-dentiste, directrice du réseau Appolline, PH contractuel à l’AP-HP, ancien AHU Paris Descartes, doctorant au LPES- EA3412, master de santé et environnement

www.hopital-les-magnolias.com

Le�recours�à�la�méthode�Gineste-Marescotti®���(page62),�

www.igm-formation.net

Ingrid�BERTHY,�infographiste – Fédérations Agirc et Arrco (75)

Anne-Pascale�DICQUE,���responsable communication externe – Fédérations Agirc et Arrco (75)

Michèle�HERMAND,��responsable d’unité, direction de l’action sociale - Fédérations Agirc et Arrco (75)

Nathalie�REBOUL,���chargée de communication – Fédérations Agirc et Arrco (75)

et

Virginie�FRUIT,��agence FreeFruit pour les illustrations (94)

Didier�TRÉMEREL,���iD&G pour la maquette (75)

Références�pour�les�focusCette�publication�a�été�rédigée�par�:

Ont�contribué�également�à�sa�réalisation�:

Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Ladirectionde l’actionsocialeAgirc-Arrco,à l’initiativede laréalisationdeceguide,tientàexprimersesremerciements:

-aux�administrateurs�des�régimes�Agirc�et�Arrcopourleurengagementsoutenudansl’accompagnementdespertesd’autonomieetleurconfiancerenouveléeauxéquipesdansledéploiementdesactionsdeterrain,

-aux�groupes�pilotes�du�parc�Agirc-Arrco�pourleurimplicationactivedansledéploiementetlapérennitédecesactions,

-aux�établissements�médico-sociaux�et�sanitaires�Agirc-Arrco�pourlesoinattentifetbienveillantqu’ilss’efforcentd’exercerauquotidienauprèsdesrésidentsetpatientsqu’ilsaccueillent.

Ladirectiondel’actionsocialeAgirc-Arrcoremercietoutparticulièrement:

-l’UFSBD,principalrédacteurdeceguide,pourlaqualitédupartenariatinstaurétantdanslamiseenœuvredesactionsquedansleurévaluationetlepartaged’expérience,

-les�comités�des�UFSBD�départementales�et�autres�partenaires�des�réseaux�locauxpourleurimplicationauprèsdeséquipesdeterrain.

Remerciements

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ARS� Rhône-Alpes.� La Santé bucco-dentaire des personnes en perte d’autonomie en Rhône-Alpes : l’agence de santé s’engage pour une meilleure prise en charge,�2012.

Article�R.�4311-4�du�titre�I�du�décret�n°2004-802�du�29�juillet�2004�relatif�aux�parties�IV�et�V�(dispositions�réglementaires)�du�Code�de�la�santé�publique.

Bellifa�F.,�Abbé-Denizot�A.�-�Faut-il�se�préoccuper�de�l’état�bucco-dentaire�des�résidents�d’Ehpad�?�La Revue francophone de gériatrie et de gérontologie,�mars�2013,�tome�XX,�n°�193.

Cohen�C.,�Tabarly�P.,�Hourcade�S.,�Kirchner-Bianchi�C.,�Hennequin�M.�-�Quelles�réponses�aux�besoins�en�santé�bucco-dentaire�des�personnes�âgées�en� institution�?�La Presse médicale, tome�35,�n°�11,�cahier�1,�novembre�2006.

Farozi�A.-M.,�Laupie�J.,�Hescot�P.�-�Enquête�épidémiologique�transversale�sur�509�rési-dents�de�8�établissements�par�questionnaires�sur�les�habitudes�dentaires�et�examen�endo-buccal.�La revue de Gériatrie,�2008,�33�(3).

Germain� J.-M.,� Thillard�D.� -�Hygiène�bucco-dentaire�des� résidents�d’Ehpad� :�enquête�régionale�de�prévalence�en�Haute-Normandie,�Bulletin du CCLIN Paris-Nord,�2012/06,�p.�22-23.

Humbert�C.�-�État�de�santé�bucco-dentaire�des�personnes�âgées�en�Bretagne.�Les�Dossiers de l’Urcam Bretagne,�2004/23.

Koivogui�A.,�Michelet�A.,�Ndiaye�G.,�Modoianu�L.,�Barro�S.,�Laurendon�C.,�Lambert�A.,�Iwaz�J.,�Passerat-Boulade�C.,�Bory�E.-N.�-�État�bucco-dentaire�et�antécédents�patholo-giques�dans�une�cohorte�de�personnes�âgées�institutionnalisées�en�région�Rhône-Alpes�,��La Revue de Gériatrie,�tome�38,�n°�1,�janvier�2013.

Kubrak�C.,�Jensen�L.�-�Malnutrition�in�acute�care�patients:�a�narrative�review,�Internatio-nal Journal of Nursing Studies,�Vol�44,�issue�6,�2007,�p.�1036-1054.

L’hygiène�bucco-dento-prothétique�dans�les�établissements�de�santé�et�les�établisse-ments�médico-sociaux�–�RFCLIN,�2010.�

Les� bonnes� pratiques� de� soins� en� Ehpad� :� quelques� recommandations,� DGS/DGAS/SFGG,�octobre�2007,�p�62-63.

Macqueron�T.�-�État de santé bucco-dentaire dans les Ehpad : Comment lutter contre les bouches abandonnées ?�Thèse�université�de�Nice,�2013.

Penso-Latouche� A.,� Martin� C.� -� Activités et compétences pour l’accompagnement en gérontologie des professionnels de niveau V,�ARS�Rhône-Alpes,�novembre�2013

Perrin-Haynes�J.,�Chazal�J.,�Chantel�C.,�Falinower�I.�-�Les�personnes�âgées�en�institution.�Drees�(Dossiers�solidarité�et�santé,�n°�22),�novembre�2011.

Pirnay�P.,�Folliguet�M.�-�Soins�dentaires�aux�personnes�âgées�dépendantes.�Soins géron-tologiques,�novembre/décembre�2013,�n°�104.

Prévention� des� infections� en� établissements� d’hébergement� pour� personnes� âgées�dépendantes� -� Consensus� formalisé�d’experts,� juin�2009� •�Hygiènes,� Revue�officielle��de�la�Société�française�d’hygiène�hospitalière�-�volume�XVIII�-�n°�1,�février�2010,�p�55.

Racanati-Mohra�S.�-�Analyse d’une expérience de 6 mois en tant que chirurgien-dentiste vacataire dans un établissement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) des Vosges.�Thèse�université�de�Nancy,�2010.

Radoi�L.,�Bodineau-Mobarak�A.,�Foliguet�M.�-�Odontologie�et�prévention�du�risque�infec-tieux�chez�la�personne�âgée.�La Revue de gériatrie,�2011,�p.�309-318.

Thiébaut�S.,�Lupi-Pégurier,�Paraponaris�A.,�Ventelou�B.�-�Comparaison�du�recours�à�un�chirurgien-dentiste� entre� les� personnes� âgées� institutionnalisées� et� celles� vivant� à�domicile,�France,�2008-2009.�Bulletin épidémiologique hebdomadaire�n°�7,�7�mars�2013.

•Sites�Internet�: http://www.agirc-arrco.fr/

http://www.ufsbd.fr/

http://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr/

Bibliographie

93Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Liste des annexes

• Annexe 1 P. 94 LeprogrammeAgirc-Arrco–UFSBD:

coûtsindicatifsd’intervention

• Annexe 2 P. 95 LerecoursauxréseauxlocauxdansleparcAgirc-Arrco

• Annexe 3 P. 96 Lebilandes358dépistagesdansleparc

Agirc-Arrco(intégral)

• Annexe 4 P. 108 Lebilandesformationsduprogramme

Agirc-Arrco–UFSBD(intégral)

• Annexe 5 P. 112 Leréférentieldel’ARSRhône-Alpesdesmétiers

deniveauV(extrait)

• Annexe 6 P. 117 LachartederecommandationsUFSBD

94Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Annexe 1

Le�programme�Agirc-Arrco�–�UFSBD�:�coûts�indicatifs�d’intervention

L’objectifdeceprogrammeaétéd’initierconcrètementetdefavoriserdurablement leconfort bucco-dentaire des résidents accueillis dans les établissements pour personnesâgéesduparcAgirc-Arrco.

Ilafaitl’objetd’unpartenariatconventionnelentrel’Agirc,l’Arrcoetl’UFSBDinstaurantunaccord-cadreaubénéficedesétablissementsduparcnedisposantpasderéseaulocalencapacitéd’intervenir.

Laprésenteannexe indique,à titrepurement indicatif, un coûtmoyendesprestationsréalisées(cecoûtvarieenfonctiondunombrederésidentsetdeséancesréaliséespourchaqueétape).

A noter :

Acesmontants,ilconviendrait:

•d’ajouterlescoûtsindirects,nonprisencharge,relatifsnotammentàlamiseàdispositiondelocauxdansl’établissement(pourréunions,formations,séancesdedépistage)etàlamobilisationdespersonnels(pourlamiseenœuvredesdifférentesphasesdelaprestationetdutempsdeformationthéorique),

•maisaussid’intégrerlesbénéfices,nonquantifiés,entermesdeconfortdesrésidentsetdesatisfactiondespersonnels.

95Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Annexe 2

Le�recours�aux�réseaux�locaux�dans�le�parc�Agirc-Arrco

Afind’instaurerunevigilancepermanentesurleconfortbucco-dentairedesrésidentsâgésqu’ilsaccueillent,lesétablissementsduparcAgirc-Arrcoontétéinvitésàinitierourenforcerdespartenariatsavecdesréseauxlocaux.

Letableauci-contreénonce,àtitreinformatif,lesréseauxlocauxauxquelsontrecouruonzeétablissementsduparc(pourrappel,enl’absencederéseaulocal,lesétablissementsontbénéficiédel’accord-cadresouscritavecl’UFSBD).

Pourconsulterlaliste–nonexhaustive–desréseauxdesoinsdentairesenFrance,consulterlesite:http://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr/

96Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Annexe 3

La�santé�bucco-dentaire�des�personnes�âgées�en�établissement�

Analysede358dépistagesdanslesétablissementsAgirc-Arrco.(intégral)

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108Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Annexe 4

La�santé�bucco-dentaire�des�personnes�âgées�en�Ehpad�:

LebilandesformationsduprogrammeAgirc-Arrco–UFSBD(intégral)

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Annexe 5

Le�référentiel�de�l’ARS�Rhône-Alpes�des�métiers�de�niveau�V��(extrait)

LeréférentieldécritlesactivitésmenéesparlesprofessionnelsdeniveauVexerçantlesmétiersde:

•aide-soignant(e)diplôméoufaisantfonction(AS);

•aidemédico-psychologique(AMP);

•auxiliairedeviefaisantfonctiond’ASoud’AMP(AVS).

Derrièrecesdénominationsseprofilentdeuxréalités:celleducadred’exerciceprévuparlestextes,etcelledel’exerciceréellementmené.

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Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Profil de l’emploi niveau V Référentiel d’activités : synthèse

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Profil de l’emploi niveau V

Détail des activités caractéristiques

NB : la mention « E » ou « S » dans la colonne de droite désigne une activité spécifique au cadre EHPAD ou SSIAD. L'absence de cette mention indique que l'activité est commune aux deux lieux de réalisation.

Prodiguer des soins d’hygiène en tenant compte de l’autonomie et du projet de vie de la personne âgée

SpécificitéEHPAD ou SSIAD

Accompagner ou effectuer la toilette en en faisant un moment d’échange et de dialogue

Accompagner ou effectuer les soins de toilette en fonction de l'état de dépendance et en respectant l'autonomie de la personne Donner une douche ou un bain, en fonction des goûts de la personne et de la faisabilité

Effectuer les gestes de prévention afin de préserver l'état cutané

Prodiguer des soins de manucure et de pédicurie

Effectuer l'entretien des cheveux

Construire une intimité avec la personne à l'occasion de ces soins et favoriser la remémoration

Favoriser le maintien de la continence et / ou prendre en charge l’incontinence

En fonction de la continence de la personne, lui proposer de l'accompagner aux toilettes à intervalles réguliers

En fonction de ses habitudes relatives à l'élimination, vérifier sa protection et la changer si besoin

Dialoguer avec la personne pendant la toilette intime

Expliquer à la personne comme à sa famille, les protocoles relatifs au maintien de la continence ou à l'incontinence

Aider à l’habillement de la personne en fonction de ses goûts

Gérer la garde-robe de la personne en lien avec ses proches

Laisser la personne choisir ses vêtements

Veiller au rangement respectueux des affaires personnelles du résident

Veiller au respect du style vestimentaire et des désidératas de la personne ou de la famille

Veiller au choix des chaussures pour favoriser la mobilité et prévenir les chutes

Proposer un soin esthétique pour entretenir l'estime de soi

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Profil de l’emploi niveau V

Prodiguer des soins d’hygiène en tenant compte de l’autonomie et du projet de vie de la personne âgée

SpécificitéEHPAD ou SSIAD

Aider à l'hygiène bucco-dentaire

Aider au brossage des dents

Faire un soin de bouche

Vérifier que la bouche est exempte de plaies et alerter au besoin

Entretenir et mettre à disposition de la personne tout appareillage

Entretenir quotidiennement l'appareil dentaire et vérifier le matin qu'il a été confortablement remis

Prendre soin des lunettes, et, selon la correction, les proposer après la toilette

Prendre soin des appareils auditifs, et les proposer dès le réveil, pour faciliter l'échange avec la personne

De manière générale, mettre à disposition tout appareillage nécessaire (cannes, béquilles, fauteuil…)Favoriser la mobilité de la personne, par une manutention adaptée et veiller au confort et à la sécurité de son installationEn fonction de l'autonomie de la personne, l'aider à se lever, à s'asseoir, à se coucher

En fonction de son poids, demander de l'aide pour faire les manutentions

Utiliser le matériel de levage et de transfert

Installer le résident confortablement, selon l'activité

Veiller à la sécurité de son installation, et de sa posture

Inviter la personne à marcher en l'accompagnant et en la sécurisant si nécessaire

Si la personne est durablement alitée, veiller régulièrement à lui proposeret à pratiquer des changements de position

Veiller à laisser à disposition de la personne des systèmes d'alerte et vérifier que la personne sait les utiliser

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117Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Annexe 6

La�charte�de�recommandations�UFSBD

La prévention est prioritaire dans l’environnement quotidien de la personne âgée dépendante pour améliorer l’hygiène bucco-dento-prothétique.

La prévention c’est-à-dire l’assistance pour les soins d’hygiène buccale doit être confiée aux personnels soignants des EHPAD ou des structures d’aide à domicile.

La formation des personnels doit être assurée par des chirurgiens-dentistes, en formation initiale et/ou en formation continue. Une formation qui comprend idéalement un volet « pratique » en plus du volet « théorique ».

A l’issue de la formation, les équipes soignantes doivent être capables de réaliser un protocole général pour l’établissement pour les pratiques d’hygiène bucco-dentaire et des protocoles d’hygiène personnalisés par résident.

Pour être pérenne et efficace la démarche de prévention doit être portée par la Direction de l’établissement, intégrée dans les pratiques professionnelles et les procédures d’amélioration de la qualité et régulièrement évaluée à ce titre.

Un référent bucco-dentaire au sein de l’équipe soignante doit être identifié et spécifiquement formé pour garantir la qualité des procédures et assurer l’évaluation des pratiques.

La santé bucco-dentaire des personnes âgées dépendantes en EHPAD

ou bénéficiant d’une aide professionnelle à domicile

Recommandations pour la prévention et la prise en charge

Principales causes de mortalité

Infections pulmonaires

Affections gastro-intestinales

Affections musculo-squelettiques et chutes

Affections endocrino-métaboliques

Affections cardiaques

DÉNUTRITIONCauses mécaniques et physiologiques

Causes psychologiques (douleurs, perte d’appétit, désocialisation…)

Troubles bucco-dentairesCandidose, hypoagueusie, hyposialie, caries, parodontites, lésions, blessures

Des dépistages bucco-dentaires peuvent être réalisés au sein de l’établissement dans une perspective de soins. Ils ne sont envisageables que s’ils s’inscrivent dans une démarche globale de prévention (formation des personnels, projet d’établissement, protocoles d’hygiène…) et d’éducation thérapeutique afin de garantir la pérennité des soins.

Ces dépistages permettent d’évaluer les besoins de soins et d’orienter les patients vers une prise en charge adaptée aux besoins.

Autant que possible, les soins sont pris en charge par les cabinets dentaires de ville. Les structures de soins hospitalières ou les réseaux de soins spécifiques sont réservés aux urgences ou aux cas particuliers.

Les soins au sein de l’établissementsont envisageables de manière exceptionnelle, réalisés par des chirurgiens-dentistes avec un matériel adapté.

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60 à 70 % des personnes âgées dépendantes en EHPAD sont incapables de réaliser seules les gestes d’hygiène bucco-dentaire. 40 à 60% présentent de la plaque dentaire et 50% du tartre.

Manque d’hygiène

40% des personnes âgées dépendantes en EHPAD ont besoin de soins de caries. 40% ont besoin d’au moins une extraction. 30 à 50 % ont besoin de prothèses.

Difficulté d’accès aux soins

Près de 11 millions de personnes ont plus de 65 ans en France en 2011 (INSEE). En 2050, 1 habitant sur 3 sera âgé de plus de 65 ans soit environ 25 millions de personnes.

1 million de personnes bénéficient de l’APA en 2009 (DREES 2009). 39% présentant une dépendance physique, 35% des troubles à la fois physiques et psychiques (DREES 2006).

61% des personnes bénéficiant de l’APA vivent à domicile (DREES 2009). 493 000 personnes âgées vivent en EHPAD.

Perte d’autonomie

118Agirc-Arrco et Ufsbd • sAnté bUcco-dentAire : gUide à l’UsAge des étAblissements poUr personnes âgées - 2014 - édition 2017

Crédits�photographiques�:

DrGuillaumeSvenSAVARD(p.30)

Marie-ThérèseCHARRA(p.41)

CarolineLAURENDON(p.52-53)

Jean-PhilippeRAINAUT(p.54)

FlorenceSCHVALLINGER(p.54)

DrMurielMAURIN(p.61)

Greeloy&Athenadental(p.66)unitédentaireportableGreeloy

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