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Comité régional PHYTO Guide de bonne pratique phytosanitaire Partie générale – 2004 Une initiative du Ministère de la Région Wallonne Direction du Développement et de la Vulgarisation

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Comité régional PHYTO

Guide de bonne pratique phytosanitaire Partie générale – 2004

Une initiative du Ministère de la Région Wallonne Direction du Développement et de la Vulgarisation

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Table des matières

AVANT PROPOS .................................................................................................................... 3

INTRODUCTION.................................................................................................................... 5 1. DÉFINITIONS.................................................................................................................... 6 2. CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL ...................................................................................... 7 3. OBLIGATIONS LÉGALES DES UTILISATEURS ..................................................................... 9 4. IMPORTANCE DU RESPECT DE LA BONNE PRATIQUE PHYTOSANITAIRE ........................... 10

DIAGNOSTIC ET PRISE DE DÉCISION.......................................................................... 12 1. DIAGNOSTIC.................................................................................................................. 13 2. EVALUATION DU RISQUE ............................................................................................... 13 3. PRISE DE DÉCISION ........................................................................................................ 15 4. CHOIX DU PRODUIT PHYTOPHARMACEUTIQUE............................................................... 17 5. COMPOSITION DE LA BOUILLIE ...................................................................................... 18 6. CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES .................................................................................. 23

MESURES PROPHYLACTIQUES ..................................................................................... 24 1. ROTATION ..................................................................................................................... 25 2. ELIMINATION DES SOURCES D'INFECTION ...................................................................... 25 3. PLANTATION D'UN MATÉRIEL VÉGÉTAL SAIN................................................................. 26 4. CHOIX DE VARIÉTÉS RÉSISTANTES OU TOLÉRANTES ...................................................... 26

LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES............................................................ 28 1. AGRÉATION DES PRODUITS............................................................................................ 29 2. STOCKAGE DES PRODUITS ............................................................................................. 30 3. ETIQUETTE .................................................................................................................... 31 4. PRINCIPALES FORMULATIONS........................................................................................ 34

RISQUES LIÉS À LA MANIPULATION DES PHYTOS ................................................ 36 1. NOTION DE RISQUE........................................................................................................ 37 2. PROTECTION DE L'APPLICATEUR.................................................................................... 37 3. NORMES SUR LA PRÉSENCE DE PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES DANS LES EAUX. . 39 4. PERTES PONCTUELLES ET PERTES DIFFUSES................................................................... 40 5. PERTES PONCTUELLES AVANT LE TRAITEMENT ............................................................. 42 6. PERTES PONCTUELLES ET DIFFUSES DURANT LE TRAITEMENT ....................................... 47 7. PERTES PONCTUELLES APRÈS LE TRAITEMENT............................................................... 50

PULVERISATEUR................................................................................................................ 53 1. DIFFÉRENTS TYPES DE TRAITEMENTS ............................................................................ 54 2. EQUIPEMENT ................................................................................................................. 54 3. ENTRETIEN.................................................................................................................... 59 4. RÉGLAGE....................................................................................................................... 60 5. CONTRÔLE OBLIGATOIRE .............................................................................................. 63

GLOSSAIRE........................................................................................................................... 64

ADRESSES UTILES.............................................................................................................. 67

QUESTIONNAIRE D'AUTO-ÉVALUATION................................................................... 73

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Avant propos L'agriculture d'aujourd'hui doit relever de multiples défis. La notion de qualité des aliments s'est ajoutée à celle de production, autrefois principal enjeu de l'agriculture. Les produits phytopharmaceutiques sont utilisés pour protéger les cultures contre les maladies et les ravageurs et garantir ainsi tant le rendement de la récolte que certains aspects de la qualité. Les produits phytopharmaceutiques peuvent toutefois présenter un risque pour l'environnement et la santé humaine. Des études toxicologiques et éco-toxicologiques de plus en plus poussées sont imposées (en plus des essais d'efficacité et de sélectivité) avant la mise sur le marché de ces produits. Ceux-ci ont ainsi évolué de manière considérable durant ces dernières décennies : leur action est plus ciblée et leur dégradation généralement beaucoup plus rapide que celles des premiers produits. D'autre part, l'utilisation des produits phytopharmaceutiques est de mieux en mieux raisonnée. Des systèmes performants d'avertissement jouent un rôle non négligeable en signalant de manière précise la présence de ravageurs ou d'épidémies et ce n'est que lorsqu'un seuil de risque déterminé est dépassé que la pulvérisation a lieu. Les pulvérisations sont donc de plus en plus ciblées. Le développement de nouvelles techniques d'application (traitement de semences, désherbage à doses réduites, …) a par ailleurs permis de réduire considérablement les doses appliquées. Tout ceci est non seulement bénéfique pour l'environnement, mais également pour le portefeuille du producteur qui doit traiter moins souvent et peut ainsi réaliser des économies sur l'achat de produits coûteux. Parallèlement, des alternatives sont apparues, notamment la "protection intégrée*" qui utilise un ensemble de méthodes satisfaisant à la fois les exigences d'ordre écologique, économique et hygiénique, faisant notamment appel aux antagonistes naturels et à l'utilisation du seuil de tolérance 1. Les services de contrôle, officiels et privés, font de plus en plus d'analyses afin de déterminer le taux de résidus dans l'alimentation, la qualité des eaux de surface et souterraines... L'agriculteur doit faire preuve de professionnalisme et de technicité pour relever l'ensemble de ces nouveaux défis tout en assurant la durabilité économique de son exploitation. Ce "Guide de bonne pratique phytosanitaire – Partie générale" est une actualisation du "Code de bonne pratique – Partie générale" édité par le Comité régional PHYTO en 1996. Il constitue un recueil de bonnes pratiques phytosanitaires, obligatoires ou non. Chaque agriculteur doit se conformer aux obligations légales (marquées d'un " ") et peut trouver, parmi les autres mesures explicitées dans ce document, celles qui sont adaptées à son exploitation en vue d'utiliser les produits phytopharmaceutiques de manière durable. En effet, chaque exploitation agricole représente un cas particulier. Le contexte pédo-climatique, la topographie, la dimension de l'exploitation et des parcelles, le matériel, le type de culture, la disposition des bâtiments de ferme sont autant de facteurs qui font que les techniques utilisées sont différentes chez chaque agriculteur. L'application de produits phytopharmaceutiques doit être envisagée en complément de techniques telles que les mesures prophylactiques, la lutte mécanique contre les adventices, l'introduction d'auxiliaires utiles, etc. L’objectif de ce "Guide de bonne pratique phytosanitaire 1 Définition FAO, 1974

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– Partie Générale" n'est toutefois pas de décrire ces techniques, mais bien de fournir des éléments qui permettent de réduire les risques liés à l’utilisation des produits phytosanitaires. Le Comité régional PHYTO a pris le parti de rédiger, en plus de cette version papier, un support modulable dans sa version informatique car la législation change et la recherche avance continuellement. Cette version informatique est disponible sur le Site Internet : www.fymy.ucl.ac.be/crp. Ce document pourra servir de support à toute vulgarisation des bonnes pratiques phytosanitaires (enseignants, CETA, comices…). Si des extraits du document sont repris pour des présentations, la source devra être mentionnée.

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Introduction La législation impose un certain nombre de règles (marquées d'un " " dans ce document) que tout utilisateur de produits phytopharmaceutiques doit connaître et appliquer. A côté de ces obligations légales, d'autres pratiques peuvent également être adoptées par l'agriculteur dans le but d'améliorer la rentabilité économique de son exploitation, de réduire les risques pour sa santé, ou encore de minimiser l'impact de l'utilisation de produits phytopharmaceutiques sur l'environnement.

A retenir • Il est impératif de connaître et de respecter la législation • 27% des agriculteurs ont déjà ressenti un malaise après

un traitement. La protection de l'opérateur est essentiellepour minimiser ces risques.

• La présence de produits phytopharmaceutiques dans les

eaux de surface peut être réduite de 50 à 80 % par lerespect des bonnes pratiques phytosanitaires.

• Le non-respect des bonnes pratiques phytosanitaires peut

conduire à des restrictions d'usage, voir au retrait decertains produits commerciaux ou de certaines substancesactives.

• On constate un dépassement de LMR (Limite Maximale

de Résidus) dans 6 % des cas en Belgique. Cesdépassements sont dus au non-respect des bonnespratiques. Les contrôles s'intensifient!

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1. Définitions En Belgique, les textes officiels définissent les "pesticides" comme un ensemble de "substances, préparations, microorganismes et virus destinés à assurer la destruction ou à prévenir l'action des animaux, végétaux, microorganismes ou virus nuisibles". Ils comprennent : 1. Les "biocides" 2, regroupant des produits aussi divers que les désinfectants, produits

d'hygiène domestique,… et également des insecticides et rodenticides (contre les rongeurs) à usage domestique et industriel, des produits de protection du bois, de protection des matériaux techniques ou des œuvres d'art …

2. Les "pesticides à usage agricole" 3. Ces derniers se répartissent en :

2.1. "produits phytopharmaceutiques" utilisés essentiellement pour la protection des productions végétales (insecticides, acaricides, nématicides, molluscicides, fongicides, herbicides et les régulateurs de croissance). Les termes "produits phytosanitaires" ou tout simplement "phytos" sont communément considérés comme synonymes de produits phytopharmaceutiques.

2.2. "autres pesticides susceptibles d'être utilisés en agriculture" comprenant notamment les adjuvants.

Produits phytopharmaceutiques Autres pesticides susceptiblesd'être utilisés en agriculture

Pesticides à usage agricole BiocidesPesticides à usage non-agricole

Pesticides

2 Arrêté royal du 22 mai 2003 concernant la mise sur le marché et l’utilisation des produits biocides. 3 Arrêté royal du 28 février 1994 relatif à la conservation, à la mise sur le marché et à l'utilisation des pesticides à usage agricole.

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2. Contexte environnemental

2.1. Produits phytopharmaceutiques, agriculture et environnement En tant que secteur économique utilisant près de la moitié du territoire wallon comme moyen de production, l'agriculture modifie inévitablement l'environnement. La plupart des pratiques phytotechniques, y compris les pratiques phytosanitaires, en influencent l'aspect et la qualité. Au cours des dernières décennies, la protection chimique des cultures s'est rapidement et très largement généralisée dans toutes les exploitations traditionnelles, notamment parce qu'elle permet de garantir une production élevée tout en réduisant la main-d'œuvre nécessaire et en limitant, bien souvent, les dépenses énergétiques. Par ailleurs, la protection phytosanitaire est en partie motivée par les exigences qualitatives croissantes des réseaux de distribution (aspect extérieur, uniformité, absence de mycotoxines…). On estime actuellement qu'en Belgique, l'agriculture utilise environ deux tiers des produits phytopharmaceutiques vendus. L'autre tiers de ces pesticides à usage agricole étant utilisé par les services publics pour le désherbage des lieux publics, par des contractants pour le traitement des espaces verts et des infrastructures de transport ou encore par les particuliers pour l'entretien de leur jardin. Le bénéfice de toute pratique phytosanitaire doit être évalué en comparaison avec les autres alternatives phytotechniques existantes et en tenant compte de ses avantages et inconvénients. Dans le cadre d'une agriculture durable, il convient de prendre en compte toutes les conséquences des pratiques phytosanitaires et notamment leurs effets sur l'environnement, les ressources naturelles et la biodiversité. Les pesticides étant par définition des substances destinées à détruire ou à combattre des organismes vivants, leur application à grande échelle peut entraîner une série d'effets indésirables sur les écosystèmes. A l'intérieur des cultures traitées et à leur proximité directe, ces effets vont de l'appauvrissement ou modification de la faune et de la flore des cultures à la disparition de certaines espèces animales ou végétales (réduction de la biodiversité). Par ailleurs, même dans les meilleures conditions lors d'un traitement phytosanitaire, seule une certaine proportion (que l'on se doit de maximiser) du produit atteint réellement sa cible. Le reste, tant qu'il n'est pas dégradé, peut contaminer l'environnement. Les pollutions diffuses des eaux de surface et souterraines notamment, doivent être évaluées à leur juste mesure pour juger de l'impact environnemental des pratiques phytosanitaires. En dehors des bonnes pratiques agricoles, il faut regretter certains accidents liés à la mise en œuvre des produits phytopharmaceutiques. Ces accidents sont dus à des erreurs de manipulation ou à une négligence dans l'utilisation. Ces accidents sont déplorables et tout doit être mis en œuvre pour les éviter (notamment en informant mieux les utilisateurs sur les risques liés à l'utilisation). Entre 1996-1999 et 2000 – 2002, l'indice de la qualité des eaux brutes de 353 captages vis-à-vis de la contamination par les pesticides, a connu une évolution favorable pour 59 captages alors que 71 d'entre eux enregistraient une dégradation de la situation (223 captages sans évolution significative de l'indice). Source : Tableau de Bord de l'Environnement 2003

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2.2. Qu'est ce que la bonne pratique phytosanitaire? La protection phytosanitaire vise à maîtriser les parasites des cultures et les adventices concurrentes afin de préserver le rendement financier optimal de la culture et d'assurer à la production une qualité compatible avec les exigences du marché. La bonne pratique phytosanitaire a pour objectif d'assurer une protection efficace des cultures, tout en réduisant le plus possible les effets néfastes sur la santé de l'agriculteur, de ses proches et du consommateur, sur l'environnement, les ressources naturelles, la vie sauvage et la biodiversité. L'emploi de pesticides à usage agricole doit être limité au strict nécessaire pour maintenir la présence des organismes nuisibles en dessous du seuil à partir duquel apparaissent des dommages ou une perte économiquement inacceptables. L'utilisation de produits phytopharmaceutiques doit être envisagée en dernier recours. Les mesures prophylactiques*, l'utilisation d'auxiliaires*, la lutte intégrée*, le désherbage mécanique, le suivi des avertissements, etc. sont autant de bonnes pratiques phytosanitaires qui permettront d'atteindre cet objectif. Elle s'applique à toutes les étapes de la culture :

• Enchaînement correct et choix judicieux des différentes cultures et variétés au sein d'une rotation* ;

• Rigueur et efficacité dans les interventions culturales ; • Sauvegarde de la production avant et après récolte.

Pour des raisons de clarté, il n'est pas possible de rassembler tous les concepts définissant le cadre de la bonne pratique phytosanitaire pour l'ensemble des cultures dans un seul document. Ce fascicule a pour ambition de définir les principes généraux de la bonne pratique phytosanitaire. Les aspects spécifiques aux principales grandes cultures entrant dans la rotation font l'objet de livrets spécifiques.

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3. Obligations légales des utilisateurs La réglementation belge 4 liée aux pesticides à usage agricole impose notamment ceci :

"Il est interdit d'utiliser un produit à des fins ou dans des conditions autres que celles imposées lors de son agréation ou de l'autorisation d'importation parallèle*"

"Lors de l'application d'un pesticide à usage agricole, l'utilisateur doit prendre toutes les dispositions nécessaires pour éviter de nuire à la santé humaine ainsi qu'à celle des animaux utiles et d'occasionner des dégâts aux cultures avoisinantes et en général à l'environnement".

Dans les domaines où ils ont été développés, "les principes de la lutte intégrée doivent être appliqués chaque fois que cela est possible".

"L'utilisateur doit veiller au nettoyage soigneux et immédiat de tout ustensile, objet ou véhicule qui a servi à l'application du produit".

"Il doit rendre inoffensifs les emballages d'origine, aussitôt vidés de leur contenu, en se conformant aux indications figurant sur l'emballage ou sur la notice séparée fixée à l'emballage".

"Les eaux de lavage, ainsi que les surplus de traitement et notamment les fonds de cuves, sont recueillis et traités d'une manière telle que les eaux de mer, les cours d'eau, sources, étangs, mares, abreuvoirs, nappes aquifères et puits d'eau ne puissent être pollués".

" Tout propriétaire de pulvérisateur, qu’il s’agisse d’une personne physique ou morale, est tenu de soumettre tous les 3 ans au contrôle chaque pulvérisateur qu’il utilise." 5

"Le contrôle obligatoire est applicable à tous les pulvérisateurs utilisés sur le territoire de la Belgique." 5

"Toute vente de pulvérisateur (neuf et/ou d’occasion) doit être signalée par le vendeur endéans les 30 jours à l’organisme de contrôle concerné." 5 L'agriculteur ne peut revendre ou distribuer, à titre gratuit, des produits phytopharmaceutiques, d'autant plus si l'utilisateur n'est pas agréé (ex. si l'acquéreur n'est pas agriculteur) 6:

• "Les pesticides à usage agricole repris dans les classes A et B ne peuvent être importés, acquis ou détenus en vue de la vente, offerts en vente, vendus ou remis à titre gratuit, que par les personnes agréées à cet effet par le Ministre qui a la santé publique dans ses attributions et qualifiées de <vendeurs agréés>".

• "Seules les personnes agréées par le Ministre qui a la santé publique dans ses

attributions et qualifiées d'"utilisateurs agréés" peuvent utiliser les pesticides à usage agricole de la classe A"

4 Arrêté royal du 28 février 1994 relatif à la conservation, à la mise sur le marché et à l'utilisation des pesticides à usage agricole, art. 59 et 60. 5 Arrêté ministériel du 23 août 2001 relatif au contrôle obligatoire des pulvérisateurs. 6 Arrêté royal du 28 février 1994 relatif à la conservation, à la mise sur le marché et à l'utilisation des pesticides à usage agricole, art. 62 et 67.

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4. Importance du respect de la bonne pratique phytosanitaire

4.1. Au niveau de l'utilisateur Une enquête menée en 2003 en Brabant Wallon (province choisie pour être représentative des exploitations d'orientation technico-économique "grandes cultures" qui utilise plus de 80% des produits phytopharmaceutiques en Belgique) a montré que 27% 7 des agriculteurs ont déjà ressenti un malaise (vomissements, maux de tête…) après un traitement. Ces malaises sont dus à un manque de précaution des agriculteurs lors des manipulations. Le respect de règles simples telles que le port de vêtements de protection, masque, gants, le rinçage des mains, etc. permet d'éviter ce genre d'incidents.

4.2. Au niveau de l'environnement La présence récurrente de produits phytopharmaceutiques dans les eaux de surface et des dépassements de la norme de "0.1µg/L" dans les eaux brutes au captage sont constatés. Parmi les substances actives posant problème, on trouve principalement l'atrazine, la simazine, le diuron et l'isoproturon. Si ces substances actives sont présentes en quantité trop importante dans les eaux, c'est principalement à cause de leur mauvaise utilisation. Des applications non-agricoles excessives d'atrazine, simazine et diuron sur des surfaces imperméables (surfaces pavées, parkings en dolomie, bords de route...) sont responsables d'une grande partie de ces pollutions. Les applications agricoles de produits phytosanitaires peuvent également entraîner une présence excessive de molécules (isoproturon, atrazine…) dans les eaux si la bonne pratique phytosanitaire n'est pas respectée. Le projet pilote du bassin du Nil (CERVA, 1998 - 2003) a montré que 50 à 80 % des pertes peuvent être évitées par le respect de la bonne pratique phytosanitaire lors de la manipulation des produits (remplissage du pulvérisateur, gestion du fond de cuve, etc.). Le fait de détecter dans les eaux des substances actives présentant des risques de transfert faibles voire nuls, démontre également l'importance de la prise en compte des pertes ponctuelles. Lors de la pulvérisation, le respect d'une distance minimale avec le ruisseau permet d'éviter les pertes par dérive et ruissellement. Des essais ont par exemple montré que plus de 90 % des pertes d'isoproturon au champ peuvent être évitées par la présence de tournières enherbées (Perspectives Agricoles – n°261, octobre 2000). Les dépassements récurrents de ces substances actives dans les eaux ont conduit à des restrictions d'utilisation : Retrait de l'agréation de l'atrazine comme herbicide total en 1991, suivi par le retrait

de l'agréation des spécialités commerciales contenant l'atrazine comme seule substance active en 2002 ;

Dans le cadre de l'application agricole de l'atrazine, obligation du respect d'une zone tampon de 5 m par rapport à tout plan et cours d'eau ;

Retrait de l'agréation des spécialités commerciales contenant du diuron comme seule substance active en 2003.

7 Utilisation durable des pesticides basée sur le processus décisionnel en milieu agricole Prof. H. Maraite, Ir. J. Godfriaux, Ir. J. Marot, 2003

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4.3. Au niveau du consommateur Le rapport de la Commission européenne pour l'année 2001 indique que 41 % des aliments végétaux (légumes, fruits, pommes de terre et céréales) contiennent des résidus de pesticides. Ceci ne signifie cependant pas qu'il y a eu mauvaise utilisation des pesticides ou qu'il y a un risque pour le consommateur. Pour chaque produit alimentaire, une limite maximale de résidus (LMR) est fixée au niveau européen ou au niveau belge (si pas de LMR fixée au niveau européen). Les LMR sont fixées aussi basses que possible en conformité avec les bonnes pratiques agricoles (pas plus que ce qui est nécessaire pour protéger la plante), mais ne peuvent jamais avoir une valeur supérieure à ce qui peut être défini, sur la base des études toxicologiques, comme sûr pour le consommateur (on ne délivre pas d’autorisation d’utiliser le produit si la LMR proposée est considérée comme «non sûre»). La conséquence en est que dans la plupart des cas, un dépassement modéré de la LMR ne compromet pas la sécurité du consommateur. Seul un non-respect de la bonne pratique phytosanitaire (dose, délai avant récolte*, nombre d'applications…) peut engendrer un dépassement de LMR. Les LMR sont donc un moyen de dépister et de sanctionner l'utilisateur qui ne respecte pas l'usage conforme du produit phytopharmaceutique. Durant l'année 2002, la limite maximale de résidus (LMR) a été dépassée dans 6% des échantillons de produits alimentaires prélevés en Belgique (les échantillons étant surtout prélevés sur des fruits et légumes susceptibles de contenir des résidus ou de dépasser la LMR). Les dépassements de LMR nuisent directement à la confiance du consommateur et à l'image de l'agriculture dans son ensemble. Notons que les limites toxicologiques ne sont qu'exceptionnellement dépassées.

Source : Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire; Rapport d'activités 2002

Contrôles de résidus en fruits et légumes Les légumes feuillus de serres étaient soumis en 2002 au régime du contrôle de pré-récolte. Ce qui signifie qu’un producteur doit disposer d’une autorisation avant de pouvoir récolter sesproduits. Pour les légumes feuillus de serres, 5 associations de producteurs étaient agréées poureffectuer les contrôles chez leurs propres membres. Un certain nombre d’infractions ont étécommises en 2002, qui ont toujours été signalées à l’AFSCA, comme le veut la Loi. Les légumes feuillus de serres des producteurs qui ne sont pas affiliés à l’une des associationsde producteurs agréées ont été contrôlés par l’AFSCA elle-même ; il s’agissait de 325 lotschez 72 producteurs. Dans 5,5% des cas, un dépassement significatif de la norme a été constaté, ce qui fait que larécolte n’a pas pu être autorisée immédiatement, dans 23 cas il a fallu procéder à un deuxièmevoire à un troisième échantillonnage. La plupart des dépassements constatés concernaient lepropamocarbe et les dithiocarbamates.

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Diagnostic et prise de décision Un diagnostic correct et réalisé à temps est crucial pour une protection efficace et économique des cultures. Les symptômes présentés par différentes maladies ou les stades jeunes d'adventices (ex : petite ciguë et fumeterre) peuvent être semblables. Le traitement à effectuer sera par contre souvent différent. Pour qu'un diagnostic soit complet, il importe de tenir compte également des avertissements diffusés par les services compétents, de l'historique de la parcelle ainsi que des prévisions météo.

A retenir • Un bon diagnostic suivi du traitement le mieux adapté est

la clé de la réussite économique :

- Reconnaissance des adventices, maladies, ravageurs - Connaissance de l'historique des parcelles - Suivi des avertissements - Respect des seuils d'intervention - Visite régulière des parcelles

! Chaque parcelle est un cas différent ! => Réduction des coûts de traitements de … 20 % à 50 % ! • Un traitement en conditions météo défavorables est un

gaspillage d'argent et un risque supplémentaire pourl'environnement.

• A coût et efficacité égaux, choisir le produit le moins

toxique et le moins dangereux pour l'environnement. • Lisez attentivement l'étiquette pour entre autre :

- éviter les confusions entre produits - respecter les doses maximales autorisées et délais ! Attention aux mélanges, adjuvants, volume d'eau.

• Ecoutez l'avis de vos conseillers techniques

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1. Diagnostic Etre attentif aux avertissements diffusés dans de nombreuses filières : céréales

(CADCO), betteraves sucrières (IRBAB), chicorée à inuline (IRBAB & CABC), pommes de terre (CRA-W), légumes (CMH)… et suivre les modèles de prévision (Proculture…) (voir "Adresses utiles") ;

Visiter régulièrement et attentivement chaque parcelle, surtout durant les périodes critiques, pour déceler à temps le développement d'une maladie, l'arrivée d'un ravageur ou l'implantation d'adventices ;

Utiliser des pièges à insectes dans les cultures sensibles à leurs attaques (arboriculture fruitière, culture maraîchère).

Bien connaître les insectes nuisibles, les premiers symptômes des maladies et les stadesjeunes des adventices.

2. Evaluation du risque Evaluer la qualité sanitaire des semences / du plant ; Vérifier la présence de foyers dans l’environnement de la parcelle ; Evaluer correctement le degré d’infestation de la culture (comptage des plantes

atteintes, des adventices ou des insectes présents) ; Pour les dégâts d’insectes, tenir compte de la présence d’organismes auxiliaires*,

prédateurs naturels de certains insectes, en nombre éventuellement suffisant pour contenir le développement de la population d’insectes nuisibles ;

Estimer les risques pour la culture en fonction du degré d’infestation et de l’avancement de la culture ;

Se baser sur les seuils d’intervention* lorsqu’ils existent ; Tenir compte de la sensibilité de la culture au traitement (risques de phytotoxicité) en

fonction de son stade de développement et de son état sanitaire général ; Profiter des conseils fournis par les services d’avertissements.

Les traitements préventifs ou curatifs ne sont jamais systématiques, mais résultent d'observations et de réflexions menées par parcelle. La pression observée de ravageurs, maladies ou adventices est confrontée au seuil de traitement renseigné par les services d'avertissements. Les traitements seront également adaptés aux conditions climatiques passées et annoncées.

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Herbicides Les herbicides doivent être appliqués en tenant compte des caractéristiques de la parcelle(flore, sol, prévention des résistances…), des conditions climatiques et des stades detraitement.

Insecticides L'arrivée des ravageurs peut varier fortement d'année en année. Le suivi des avertissements etdes seuils d'infestations atteints dans chaque champ est primordial. Ne pas effectuer detraitements préventifs systématiques. Exemple : En betteraves, contre les noctuelles, un traitement ne doit être réalisé qu’au-delà duseuil de 3 à 4 chenilles par plante (voir les avertissements IRBAB).

Fongicides Les modèles de prévision de l'évolution des maladies en fonction des conditions climatiquessont de plus en plus proches de la réalité et aident de mieux en mieux les agriculteurs àpositionner leurs traitements (s'il s'avèrent nécessaires).

Les services d'avertissements : des résultats toujours plus intéressants Les réseaux d’avertissements mis en place pour diverses cultures permettent de prévenir lesagriculteurs de la probabilité d'attaques de ravageurs et maladies qui peuvent menacer leurscultures, de les conseiller dans leurs stratégies de lutte, d'optimiser les interventions etraisonner la protection. Les traitements les plus adaptés sont donc positionnés uniquement auxmoments les plus opportuns. Certains effets indésirables tels que l’apparition de phénomènes de résistance des agentspathogènes ou des ravageurs aux produits de traitement doivent être pris en compte dans lesstratégies de traitement. On constate par exemple une explosion de la résistance de laseptoriose sur blé aux strobilurines ou du mildiou de la pomme de terre aux phénylamides.Pour conserver l'efficacité de ces familles de substances actives, des directives générales(alternance avec d'autres familles) ou spécifiques doivent être mises en œuvre (exphénylamides : maximum trois traitements par saison, uniquement en traitements préventifs ;association* systématique dans le produit formulé avec une autre substance active ayant unmode d’action complémentaire). Ces mesures de précaution sont rappelées par les servicesd’avertissements phytosanitaires pour éviter ou retarder l’apparition de ces phénomènes. Les intérêts sont multiples : - Réduction d'application de produits phytopharmaceutiques

=> Diminution de l'impact sur l'environnement ; => Réduction des coûts pour l'agriculteur ou l'horticulteur.

- Application du meilleur produit phytopharmaceutique au moment le plus opportun => Efficacité maximale du produit sur la cible ; => Rendement maximum.

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Exemple : Pommes de terre La figure 1 compare le nombre de pulvérisations (bâtonnets bleus) et l’efficacité de la protection du feuillage (bâtonnets bordeaux) obtenue en pommes de terre en suivant les avertissement exprimés en % par rapport à un système de pulvérisation systématique tous les 7 jours (valeur 100). Ces essais ont été menés par le CRA-W durant les années 1999 à 2002. Il ressort de ces essais que les avertissements permettent de réduire le nombre d’applications à 80% tout en obtenant de meilleurs résultats.

Figure 1. Lutte contre le mildiou : Efficacité du système d'avertissements par rapport au système de protection systématique tous les 7 jours. Essais réalisés à Libramont (_LIB) et à Gembloux (_GBX) Source : Michelante David, CRA-W

3. Prise de décision Un traitement phytosanitaire n'est opportun que si les autres techniques culturales ont été évaluées et jugées moins pertinentes ou insuffisantes. L'utilisateur doit éviter une dépendance excessive vis-à-vis des produits phytopharmaceutiques.

Chaque fois que cela est possible, les principes de la protection intégrée doivent être appliqués.

Principes de la Protection intégrée • Estimation des organismes nuisibles et utiles • Introduction de la notion de "Seuil de tolérance" • Limitation des traitements et utilisation de pesticides à faible répercussion écologique • Intégration de moyens de lutte biologique, biotechniques et culturaux • Limitation maximale de la lutte chimique

Agriculteur formé Conseiller technique

Conseiller phytosanitaire

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En combinant des méthodes de luttes culturales, biologiques* physiques et chimiques, en raisonnant les doses d’application et en choisissant judicieusement les produits utilisés ainsi que les périodes d’intervention, on évite de nuire aux organismes auxiliaires, ennemis naturels des ravageurs et agents pathogènes; de plus on freine le développement des résistances. Il convient également de n’intervenir qu’en fonction du risque réel d’exposition de la culture à une maladie ou à un ravageur. Pour ces derniers, la décision de traiter est prise lorsque leur population est telle que les pertes prévisibles dépassent le coût du traitement (seuil d’intervention). Pour les maladies, l’observation des conditions météorologiques permet de déterminer des périodes favorables au développement de l’agent pathogène ainsi que le moment le plus approprié pour les traitements.

Faire une évaluation c

+ Avantages --------------------------------

+ efficacité espérée co nuisible ou les adven

+ gain de production Tenir compte de son e

protection alternativesl'effet des auxiliaires,

Vérifier que les produ S’assurer que les délai Décider de traiter, de r

En cas de doute sur l’un ou l’ou d’organismes compétents (

Protéger ses cu Le recours inconsidéré à la pconséquent, à la rentabilité dpour la santé humaine, pour leIl peut entraîner égalemenphytopharmaceutiques, la dexcessifs sur la récolte. La bonne pratique phytosanitauniquement lorsque cela est est possible, les principes de l

Etapes de la prise de décision :

oût / bénéfice en comparant - Inconvénients --------------------------------------------------------------- ntre l’organisme - coût du traitement tices

- phytotoxicité éventuelle - destruction d’organismes utiles

- divers effets indésirables

xpérience personnelle du problème et d’éventuelles méthodes de aux produits phytopharmaceutiques telles que l'intégration de

le désherbage mécanique, etc. its disponibles soient agréés pour le traitement envisagé. s avant récolte pourront être respectés. eporter le traitement ou de ne pas traiter.

autre point, il est possible de se renseigner auprès de personnesvoir liste en annexe).

ltures, une démarche responsable et raisonnée

rotection chimique occasionne une dépense inutile et nuit, pare la culture. Dans certains cas, il engendre des risques inutiless organismes vivants, les plantes et l’environnement en général.t l’apparition de phénomènes de résistance aux produitsestruction d’organismes utiles et des problèmes de résidus

ire implique un recours raisonné aux traitements phytosanitairesnécessaire et se justifie économiquement. Chaque fois que celaa lutte intégrée doivent être appliqués.

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4. Choix du produit phytopharmaceutique Lorsqu'un traitement phytosanitaire s'impose, la décision de choisir un pesticide donné doit être basée sur une évaluation des risques, des avantages et du danger potentiel que présente le produit pour la santé publique et pour l'environnement. Seuls les produits agréés pour l'usage concerné seront utilisés. Plusieurs produits phytopharmaceutiques ou mélanges de produits phytopharmaceutiques s'offrent souvent à l'agriculteur pour une même application. Si le premier élément dans le choix est le rapport coût-bénéfice de chaque traitement, il faut observer ensuite les caractéristiques toxicologiques et écotoxicologiques afin de réduire au maximum l'impact de la pulvérisation sur la santé de l'opérateur et du consommateur ainsi que sur l'environnement. Il sera également nécessaire de choisir le produit le mieux adapté aux circonstances présentes ou prévues au moment de l’application : stade phénologique de la culture, prévisions météorologiques, stratégies anti-résistances, … Exemple de la lutte contre le mildiou de la pomme de terre : • des produits systémiques seront appliqués en période de croissance active de la culture

afin de protéger le feuillage néo-formé ; • des produits pénétrants ou translaminaires seront utilisés lorsque de fortes précipitations

sont annoncées après la pulvérisation ; • des produits à effet rétro-actif (capables de stopper une infection en cours) seront

appliqués lorsque le manque d’accessibilité aux parcelles a retardé le traitement.

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5. Composition de la bouillie

5.1. Dose de produit

Toute utilisation de produits phytopharmaceutiques doit être autorisée en Belgique et l'application doit être réalisée en tenant compte des indications générales (bonnes pratiques) et particulières (délai d'application avant récole, stade d'application, fréquence d'application…). La dose agréée est la plus petite dose qui garantit la meilleure efficacité dans la plupart des situations. Cette dose a été éprouvée sur une multitude de lieux, d'années, de pression parasitaire, de variétés… pertinentes pour la culture étudiée. Si, par exemple, dans la majorité des cas, une dose de 1 L/ha du produit X suffit pour obtenir un résultat optimal, mais qu'une dose de 1,2 L/ha se justifie parfois, c'est cette dernière dose qui sera la dose agréée. Notons que lorsqu’une dose différente de la dose généralement conseillée se justifie occasionnellement, l’acte d’agréation (et l’étiquette) indiquera dans quelles circonstances cette dose est requise (par exemple pour traiter d'autres mauvaises herbes; ou en présence de la maladie X ou Y).

La dose agréée ne peut être dépassée lors du traitement. Par contre, la dose appliquée peut être réduite par rapport à la dose agréée, sous la responsabilité de l'utilisateur, par exemple :

Dans les situations où le risque de dégâts est faible (fongicides) ;

Dans les programmes de désherbage par mini-doses (herbicides) ; En fonction de l'étendue des effets recherchés ou de la sensibilité variétale (régulateurs de croissance) ; Dans les cultures gérées selon les principes de lutte intégrée (insecticides).

Cette réduction de dose ne permet toutefois pas l’augmentation du nombre maximal

d’applications autorisées, de la dose totale appliquée sur la culture, ni la réduction du délai avant récolte. Si la réduction des doses présente des avantages (diminution des quantités utilisées grâce, par exemple, à l'augmentation de l'efficacité par synergie avec d'autres produits, diminution des coûts…) elle peut également présenter des inconvénients : une moindre efficacité (surtout si les conditions d'utilisation ne sont pas optimales) ou une diminution de la persistance d'action.

5.2. Mélanges de produits phytopharmaceutiques Certains produits ne sont pas compatibles de par leur composition physico-chimique et leur mélange peut provoquer des réactions comme une floculation dans la cuve. Un point plus important encore est la sélectivité vis-à-vis de la culture. Le mélange de plusieurs produits commerciaux peut entraîner une certaine agressivité sur la culture à protéger ou sur les auxiliaires utiles. Cette diminution de la sélectivité peut être entraînée par l'action combinée de plusieurs substances actives ou par l'effet du solvant ou des adjuvants de l'un des produits sur l'action de la substance active d'un autre produit commercial. Seuls des essais en conditions pratiques permettent de vérifier la sélectivité.

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Mettre dans un récipient à moità la concentration max. dans la

Agiter, laisser reposer un quartSi le mélange est instable : ne pRéessayer éventuellement en ch

Les produits de même type de formsi les substances actives sont comp

Exemples de mélanges à éviter :

• VERIGAL et PUMA • Suspension de capsules (CS) e• Formulations WP/WG/SG + E… Il faut impérativement que tousconditions d'agréation (la dose maxmême si le produit est présent en fa Le mélange de substances actives dans la lutte fongicide en céréales)Le mélange de deux produits ssubstances actives qu'un produit permettra pas toujours d'obtenir composé a fait l'objet d'une optiefficacité ou une sélectivité supérie La complexité des mélanges et l'agriculteur à se référer à l'avis d'avertissements.

Lors du mélange de différen 1. Sachet hydrosoluble (attendre sa dissolution) 2. WG 3. SC ou SL 4. WP 5. EC (toujours mettre EC au d Jamais EC et CS : le solvant de E (voir chapitre "Les produits phytop

Test de l'éprouvette :

ié plein d'eau une quantité de chaque produit correspondant cuve du pulvérisateur dans l'ordre d'incorporation prévu. d'heure et observer as le faire angeant l'ordre d'incorporation

ulation peuvent généralement se mélanger sans problèmeatibles.

t concentrés émulsionnables (EC) C

les produits présents dans un mélange respectent les imale agréée, le stade d'applicatio, le délai avant récolte…) ible quantité.

de familles différentes (par exemple triazole et strobilurine permet de freiner le développement de la résistance. imples, à dose réduite, dans les mêmes proportions de agréé composé des deux mêmes substances actives, ne un résultat équivalent à ce dernier. En effet, le produit malisation de la formulation qui lui procure parfois une ure.

les risques liés à l'application de ceux-ci doivent inciter des centres de recherche, de spécialistes ou de services

ts types de formulations, respecter l'ordre suivant :

ernier moment en gardant l'agitation)

C va détruire les suspensions de capsules

harmaceutiques")

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5.3. Adjuvants Il faut distinguer les adjuvants extemporanés de ceux qui sont présents dans le produit commercial. Les adjuvants présents dans la formulation sont utilisés à différentes fins : limiter les risques liés à l'utilisation de produits toxiques (répulsifs, vomitifs), améliorer la conservation du produit (antigel, antibiotique, antioxydant), réduire la réactivité chimique (anti-corrosifs) et favoriser l'action biologique (tensioactifs, solvants, huile, humectants). Les adjuvants extemporanés sont généralement des adjuvants biologiques ajoutés à la bouillie par l'agriculteur pour améliorer l'efficacité des traitements. En Belgique, ces adjuvants sont agréés au même titre que les produits phytopharmaceutiques. Ils ne peuvent donc être utilisés que pour les usages pour lesquels ils sont agréés. L'emploi d'adjuvants extemporanés doit se raisonner en fonction des situations et la préconisation d'adjuvants. Si l'utilisation d'adjuvants extemporanés comporte des avantages, il convient de garder à l'esprit que ceux-ci peuvent engendrer une diminution de la sélectivité vis-à-vis de la culture traitée. Il conviendra toujours de lire l'étiquette des produits et de se renseigner auprès d'un conseiller technique avant d'utiliser ces adjuvants. Un adjuvant ne peut être ajouté au produit phytopharmaceutique que si l’agréation de ce dernier autorise ce mélange. Les doses d'adjuvants agréées doivent être respectées pour atteindre l'objectif souhaité (un surdosage peut avoir un impact négatif).

Source : Ef

• Tensifavorimouilmouilpeu mL'utiliprodu

Les hpouvafavorichénoémulsdavande trè

Les hactionBETA

Les hcapabl'absoLes hu

Différents types d'adjuvants extemporanés utilisés avec les herbicides:

oactifs (mouillants) : Produits diminuant la tension superficielle de la bouillie etsant l'adhésion et l'étalement des gouttelettes sur les feuilles (d'où le nom d'effetlant). L'effet mouillant est le plus important sur les plantes dont la surface est peulable. Les mouillants sont donc surtout intéressants pour lutter contre les adventicesouillables (graminées) dans les cultures de plantes mouillables (dicotylédones).

sation d'adjuvants mouillants extemporanés en céréales est par contre risqué avec desits peu sélectifs. uiles : Produits augmentant la pénétration et l'efficacité de nombreux herbicides etnt parfois compenser, dans une certaine mesure, l'effet adverse de la sécheresse. Ellessent l'étalement des gouttelettes sur les feuilles peu mouillables (graminées etpodes). Les huiles végétales se mélangent moins facilement à l'eau (elles sont moinsifiables) que les huiles minérales. Pour corriger cette caractéristique, on leur ajoutetage d'émulgateur, ce qui leur procure un autre avantage : la réduction de la formations petites gouttes d'eau (diamètre inférieur à 100-150 microns) qui limite la dérive. uiles ont un effet particulièrement intéressant chez les graminicides spécifiques à foliaire. Elles sont adaptées aux produits peu solubles dans l'eau comme leNAL et autres produits à base de phenmédiphame en betteraves. umectants (engrais azoté, sulfate d'ammonium) : Produits à forte affinité pour l'eau,les de piéger et retenir l'humidité de l'air. Cette présence d'eau est importante pourrption des substances actives hydrosolubles. mectants sont efficaces avec le glyphosate.

ficacité et sélectivité des herbicides (Christian Gauvrit INRA)

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5.4. Volume d'eau Pour que l'efficacité du traitement soit optimale, il faut que la bouillie soit répartie de la manière la plus homogène possible sur la cible. Le volume d'eau et donc le volume de bouillie appliqué par hectare doit être suffisant pour permettre une bonne répartition. Ce volume dépend du produit phytosanitaire utilisé (lire attentivement l'étiquette du produit), des performances de chantier désirées, du stade de développement de la végétation et des conditions climatiques. Les traitements peuvent s'effectuer entre 150 et 300 litres par hectare. Le volume de 200 L/ha assure un bon compromis entre efficacité de l'application et rendement de chantier. Si les conditions d'application sont bonnes (humidité relative élevée, température moyenne, vent faible), et que le matériel est performant (stabilité de la rampe, buses adéquates et en bon état, pression adaptée, assistance pneumatique*, etc.) le volume par ha peut parfois être réduit.

5.5. Préparation de la bouillie En grandes cultures, la majorité des traitements phytosanitaires sont effectués par pulvérisation d'une bouillie contenant un ou plusieurs produits commerciaux. Le calcul précis du volume de bouillie et des quantités de produits à appliquer constitue une étape essentielle permettant d'éviter les gaspillages de produits et les risques de pollution. Pour doser les produits : les produits liquides peuvent être facilement mesurés dans une éprouvette graduée, que l'on prendra soin de rincer immédiatement (l'eau de rinçage étant vidée dans la cuve du pulvérisateur). Les produits en poudre doivent, en principe, être pesés. Ils sont cependant le plus souvent mesurés au moyen d'une dose graduée. Cette pratique, extrêmement peu fiable, peut occasionner aussi bien des sous-dosages que des surdosages. Les produits solides sous forme de granulés solubles (SG) ou dispersables (WG) dans l'eau, présentent le double avantage de pouvoir être mesurés avec précision dans une éprouvette tout en laissant très peu de résidus sur les parois de celle-ci et dans le bidon. Le volume de bouillie à préparer doit être calculé en fonction de la superficie à traiter et du volume appliqué par hectare. Il faut mesurer le plus précisément possible le volume d'eau introduit dans la cuve afin d'éviter les manques ou surplus de bouillie en fin de parcelle. La jauge du pulvérisateur n'est pas toujours précise à cause de la présence de mousse, de l'inclinaison de la cuve … L'idéal est une mesure directe du volume d'eau introduit dans la cuve grâce à un débitmètre à l'aspiration (méthode à la fois facile et fiable). Exemple de calcul Supposons un produit pour la protection contre les maladies foliaires des céréales commercialisé sous forme d'une solution émulsionnable qui doit être utilisé à raison de 0,75 litre par hectare et que la parcelle de céréales à traiter couvre 6 hectares. La quantité de produit nécessaire est donc égale à :

0,75 (l/ha) x 6 (ha) = 4,5 litres Quantité de bouillie si pulvérisation effectuée avec un pulvérisateur classique à 200 l/ha

200 (l/ha) x 6 (ha) = 1200 litres Il faut donc diluer dans la cuve du pulvérisateur :

4,5 litres de produit commercial dans 1200 litres d'eau

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En arboriculture fruitière, la dose est exprimée par hectare de haie foliaire. Lorsqu'on tient compte de la densité de plantation et du développement foliaire (dans le cas de jeunes plantations par exemple) pour calculer la quantité de bouillie, les quantités de produit doivent également être adaptées. Le respect des doses agréées en arboriculture fruitière et en cultures maraîchères est extrêmement important dans la mesure où il garantit le respect des limites maximales en résidus sur les denrées commercialisées.

Afin d'éviter les restes de cuve dont l'élimination est toujours problématique, il faut toujours calculer la quantité de bouillie avec exactitude.

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6. Conditions météorologiques L'efficience de l'application des produits est hautement influencée par les conditions météorologiques locales. La vitesse du vent et sa direction, la température, l'humidité et la fréquence des précipitations sont des facteurs importants agissant sur la qualité des dépôts de produits. L’étiquette du produit indique le plus souvent les conditions météorologiques optimales. Le vent est le facteur principal à observer pour éviter la dérive. La tableau 1 donne quelques indications à garder à l'esprit lors de la prise de décision de traiter. Tableau 1 Vitesse du vent et pulvérisation DESCRIPTION VITESSE

DE L’AIR SIGNES APPARENTS

DECISION DE PULVERISATION

Vent calme < 2 km/h Fumée montant verticalement

Ne pas pulvériser si température trop élevée.

Air léger 2-3 km/h Direction indiquée par la dérivation de la fumée

Conditions idéales pour la pulvérisation

Brise légère 3-7 km/h Bruissement des feuilles et sensation du souffle sur le visage

Conditions idéales pour la pulvérisation

Brise douce 7-10 km/h Feuilles constamment en mouvement

Utiliser des buses anti-dérive

Vent modéré 10-15 km/h Petites branches en mouvement et soulèvement de la poussière

Utiliser des buses anti-dérive. Eviter les herbicides.

Vent modéré à fort >15 km/h Ne pas pulvériser Durant toute application, l'hygrométrie (humidité relative de l'air) doit être suffisamment élevée (minimum 60 %). En été, ces conditions sont principalement rencontrées le soir et encore plus le matin (car le soir il peut encore faire chaud). Eviter les périodes de vents d'Est ou du Nord pour les herbicides. Dans ces conditions de vent sec, la cuticule des adventices est moins perméable pour les herbicides La température peut influer sur l'efficacité du produit. Les hormones et les régulateurs de croissance doivent être appliqués en condition "poussante". Il faut donc que la température soit suffisante sans être excessive et que l'hygrométrie soit élevée pour que ces produits phytosanitaires agissent efficacement. La haute température et l'humidité relative basse réduiront d'autre part la taille des gouttelettes à cause de l'évaporation, ce qui accentue le risque de dérive. Les informations sur la durée à respecter entre l'application et la pluie sont souvent disponibles sur l'étiquette, même si pour la majorité des produits, une deuxième application n'est pas nécessaire si les précipitations ont lieu plus de 2 heures après le traitement. Par contre dans le cas des herbicides radiculaires il peut être utile d'appliquer le produit avant une pluie ou de profiter du fait que le sol soit humide (pas détrempé).

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MESURES PROPHYLACTIQUES La protection des cultures doit être mise en œuvre par un ensemble cohérent de moyens mécaniques, agronomiques, biologiques et chimiques. Ce Guide de bonne pratique phytosanitaire vise à limiter les risques liés à l'utilisation des produits phytopharmaceutiques et pas à décrire en détail les mesures prophylactiques. Ces mesures décrites très succinctement dans ce Guide de bonne pratique phytosanitaire doivent toutefois être considérées avec la plus grande importance par les utilisateurs potentiels de produits phytopharmaceutiques. La bonne pratique phytosanitaire repose avant tout sur la plantation d'un matériel végétal sain dans un sol sain et sur la mise en place de mesures prophylactiques. La rotation doit être conduite de manière à minimiser le développement de parasites. Les variétés les moins sensibles doivent être préférées. Enfin, il faut être conscient que l'état sanitaire des cultures est influencé par un grand nombre de facteurs dont certains sont maîtrisables (densités de semis, engrais…) et d'autres le sont moins (climat).

• Une rotation a

de diminuer phytopharmacerendements.

• L'élimination

écarts de triagéconomie de tra

• Plantation d'un • Variétés résista

économique att=> rentabilité s

A retenir

ssez longue et adaptée permetl'application de produits

utiques tout en augmentant les

des sources d'infection (ex :e en pommes de terre) =>itements.

matériel végétal sain

ntes ou tolérantes : Optimumeint avec moins de traitementsouvent plus élevée.

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1. Rotation L'application d'une rotation longue et adaptée peut permettre de diminuer l'application de produits phytophamaceutiques, tout en augmentant les rendements. Exemples Maladies Le retour trop fréquent d'une même culture dans la rotation favorise le développement de pathogènes dans le sol et ne permet pas de détruire leurs formes de conservation. Le piétin-échaudage est un cas d'école en monoculture de blé. Ravageurs Le ravageur le plus illustratif est, en Belgique, le nématode à kyste (Heterodera schachtii) qui se développe et peut causer d'importants problèmes en betteraves lorsque la rotation est trop courte (moins de 3 ans), ou si d'autres plantes-hôtes font partie de cette rotation. Adventices On observe l'apparition de résistances chez certaines adventices (vulpin) lorsque les mêmes familles de produits sont utilisées régulièrement (exemple : "fop", "dim" en monocultures de céréales). Eviter certaines cultures dans la même rotation pour les problèmes de repousses (ex. repousses de pommes de terre en betterave ou en chicorée)

2. Elimination des sources d'infection L'élimination des sources d'infection est primordiale pour retarder au maximum l'apparition de maladies et donc les traitements fongicides. Pommes de terre Les sources d'infections sont par exemple les tas d'écarts de triage ou les repousses dans les cultures suivant celle de pommes de terre. La présence de tas d'écarts de triages à proximité des parcelles a une incidence souvent sous-estimée sur la précocité des attaques de mildiou. Il faut donc étaler ceux-ci en couche fine avant le gel ou couvrir correctement les tas avec une bâche durant la saison culturale. Pour éviter les repousses, les tubercules doivent rester en surface (ne pas labourer) afin de permettre au gel de les détruire. La figure 2 nous montre que les foyers d'infection du mildiou sont présents très tôt et en grande quantité sur les tas d'écarts de triage. Les foyers se développent ensuite sur les repousses de pommes de terre. La multiplication de ces foyers non contrôlés entraîne ensuite une contamination rapide des champs cultivés et cela malgré une protection intensive et coûteuse. Les parcelles de variétés plus résistantes souvent cultivées en agriculture biologique ne sont touchées que plus tardivement .

La culture de pommes de terre ne peut revenir dans la rotation plus d'une année sur 4maximum sans quoi la qualité sanitaire risque de se détériorer rapidement.

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bio jardin parcelle repousses tas

Figure 2. Apparition des foyers d'infection du mildiou. Evolution du nombre cumulé de foyers signalés en fonction de leur nature (bio = parcelle en agriculture biologique ; jardin ; parcelle = parcelle conventionnelle ; repousses ; tas = tas d’écarts de triage) Source : D. Michelante, CRA-W

3. Plantation d'un matériel végétal sain L'utilisation de semences ou de plants sains permet d'éviter le développement de maladies qui nécessiteraient un traitement précoce ou des mesures nettement plus graves s'il s'agit d'agents de quarantaine.

4. Choix de variétés résistantes ou tolérantes Au plus le prix des productions agricoles diminue, au plus le choix de variétés résistantes ou tolérantes se justifie économiquement. Si leur potentiel de rendement est parfois moins élevé, ces variétés nécessitent également une moindre protection phytosanitaire, ce qui leur confère une rentabilité supérieure aux autres.

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Exemples En froment d'hiver : Les variétés résistantes offrent une plus grande souplesse dans le positionnement des fongicides et permettent plus souvent de réduire les applications à un seul traitement fongicide (suivant les conditions climatiques de l'année). En pomme de terre : Chez les variétés résistantes, le développement des infections foliaires de mildiou se déclare nettement plus tard que chez des variétés sensibles (Bintje, voir figure 3). Les traitements fongicides doivent donc être moins nombreux et le recours aux produits les plus coûteux est moins souvent nécessaire pour ces variétés.

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17/07/02

24/07/02

31/07/02

07/08/02

14/08/02

BINTJE DESIREE REMARKA

Infection foliaire (%)

Figure 3. Résistance variétale au mildiou de la pomme de terre Evolution de la destruction foliaire pour trois variétés de résistances différentes Source : D. Michelante, CRA-W

En betterave, certaines variétés permettent grâce à une moindre sensibilité aux maladies foliaires cryptogamiques de retarder ou d'éviter le traitement fongicide. Certaines variétés permettent même de réduire le potentiel infectieux (ex. variétés de betteraves résistantes aux nématodes).

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Les produits phytopharmaceutiques Pour être agréées, les substances actives de produits phytopharmaceutiques doivent répondre à un ensemble de critères. Ces critères ont été revus et harmonisés en Europe. La directive européenne 91/414/CEE fixe actuellement le cadre légal concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques. Toutes les nouvelles substances actives utilisées en Europe doivent désormais figurer sur une liste positive (Annexe 1 de la dir. 91/414/CEE). Cette directive impose également que toutes les substances actives ayant été mises sur le marché avant 1993 soient réexaminées afin de vérifier leur conformité aux nouveaux critères. La révision devrait être terminée pour 2008. L'agréation des formulations (produits commerciaux) reste de la compétence des différents Etats Membres. Le risque pour la santé (habitudes alimentaires) et pour l'environnement ainsi que le contexte pédo-climatique étant différent selon les régions d'Europe, il a été décidé de laisser aux différents pays la responsabilité d'autoriser l'utilisation des spécialités commerciales. Les spécialités commerciales agréées pour une culture donnée en Belgique ne sont donc pas toujours identiques à celles utilisées dans les pays voisins. L'étiquette indique généralement l'ensemble des cultures pour lesquelles le produit est agréé. Il n'est cependant pas obligatoire légalement d'indiquer l'ensemble des cultures pour lesquelles le produit possède une agréation, la référence légale en Belgique est le Site Internet www.phytoweb.fgov.be.

A retenir • Toujours respecter les conditions d'agréation. • Le local phyto (ou armoire) doit être fermé à clé, sec,

ventilé, protégé du gel et une affiche "tête de mort" doitfigurer sur la porte avec la mention "POISON".

• Toujours consulter l'étiquette des phytos et respecter les

informations prescrites : usage, dose, délai avant récolteou stade d'application, conditions d'utilisation…

• Connaissance et prise en compte des pictogrammes de

danger (très toxique, inflammable, dangereux pourl'environnement…) ; mais aussi des phrases de risque(peut causer le cancer, altérer la fertilité…).

• Connaissance des formulations et de l'ordre

d'incorporation à respecter!

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1. Agréation des produits

Si un traitement phytosanitaire se justifie, il faut utiliser un produit agréé pour l'usage considéré. L'agréation d'un produit concerne en effet un ou plusieurs usages bien spécifiques. Une spécialité commerciale ne peut donc être utilisée que dans la (les) culture(s) pour laquelle (lesquelles) elle est agréée pour lutter contre certains ennemis et ce dans les conditions bien prescrites par l'étiquette.

Dans les conditions de respect de la bonne pratique phytosanitaire, il est établi, par les essais réalisés en vue de l'agréation, que le pesticide à usage agricole : est suffisamment efficace ; n’a aucun effet inacceptable sur les végétaux ou les produits végétaux ; ne provoque pas de souffrance inacceptable chez les vertébrés à combattre ; n’a pas d’effet nocif direct ou indirect sur la santé humaine ou animale (par exemple

par l’intermédiaire de l’eau potable ou des aliments destinés à la consommation humaine ou animale) ou sur les eaux souterraines ;

n’a pas d’influence inacceptable sur l’environnement, compte tenu particulièrement des aspects suivants : son sort et sa dissémination dans l’environnement, notamment en ce qui concerne

la contamination des eaux, y compris les eaux potables et les eaux souterraines, son effet sur les espèces qui ne sont pas visées.

Il faut toutefois garder à l'esprit que certains traitements phytosanitaires peuvent comporter des effets indésirables si utilisés à mauvais escient. Ceux-ci concernent tout d’abord la santé de l’utilisateur, mais aussi la culture elle-même, une culture voisine ou la culture suivante : ces cultures pourraient souffrir de phytotoxicité ou présenter des résidus à la récolte. Ils concernent également la faune et la flore sauvages dont l’intégrité pourrait être menacée. Ils pourraient enfin affecter les ressources naturelles, comme l’eau ou l’air, qui seraient contaminées par des traces de produits de traitements. Les doses maximales d’emploi, fréquences d’application, délais avant récolte, etc. fixés lors de l’agréation visent à assurer l’efficacité du traitement dans la culture concernée tout en réduisant au maximum les effets indésirables.

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2. Stockage des produits

Les utilisateurs (agriculteurs…), tout comme les vendeurs agréés, sont tenus de conserver les produits phytosanitaires des classes de toxicité A et B (tête de mort, croix de Saint André ou pictogramme "corrosif") dans leur emballage d'origine dans une aire (local ou armoire) exclusivement destinée à ces produits et fermée à clef. Le local (ou armoire) doit répondre aux exigences décrites à la figure 4.

L'accès à ce local (ou armoire) n'est autorisé qu'en présence de la personne agréée ou de l'agriculteur.

Figure 4. Local de stockage des produits phytopharmaceutiques.

Obligations légales : local ou armoire :

1. Fermé à clef et réservé uniquementaux phytos ;

2. Local (ou armoire) ventilé et sec ;

3. Permettre la bonne conservation des

produits (gel, humidité, lumière) ;

4. Affiche tête de mort + POISON sur laporte ;

5. Produits conservés dans leur

emballage d'origine ;

6. Bon état d'entretien et de propreté.

Recommandations : 7. La marchandise ne touche pas le sol ; 8. Matières absorbantes (sciure, sable..); 9. Extincteur adapté à proximité ; 10. Point d'eau à proximité ; 11. Séparé des habitations ou aliments ; 12. Sol étanche avec récupération des

liquides (marche à la sortie ou fosse); 13. Local bien éclairé ; 14. Produits très toxiques dans une

armoire fermée à clé ; 15. Organisation des produits pour éviter

les confusion ; 16. Equipement de protection de

l'opérateur à proximité ; 17. Numéro d'appels d'urgence visible ; 18. Local construit en matériaux

ininflammables ; 19. Inventaire des produits en réserve ; 20. Instruments de mesure et mélange.

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3. Etiquette L'étiquette fournit de nombreuses informations à l'applicateur (voir figure 5). Ces informations sont données dans les deux langues nationales et concernent :

Les caractéristiques techniques (société ayant obtenu l'agréation, nom commercial, numéro d'agréation, substance active, concentration, type de préparation (poudre mouillable, solution concentrée), type d'action (herbicide…), dose d'application, usages agréés, conditions particulières d'utilisation, poids ou volume contenu dans l'emballage, références du lot, conservation si elle est inférieure à deux ans) ;

Indications particulières imposées dans l'acte d'agréation (délai après semis, délai avant récolte, délai avant accès à l'homme ou aux animaux, semis ou plantation de cultures ultérieures, phytotoxicité variétale, ou autres effets secondaires) ;

Les caractéristiques toxicologiques et éco-toxicologiques du produit (pictogrammes de danger, phrases de risque pour l'homme, les animaux ou l'environnement, conseils de prudence, premiers soins, élimination des emballages et surplus de traitement) (voir figure 6).

Figure 5. Informations fournies par l'étiquette

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Figure 6. Informations toxicologiques et éco-toxicologiques fournies par l'étiquette Le tableau 2 reprend l'ensemble des sigles de danger pouvant figurer sur les étiquettes et leur signification. Comme explicité dans la figure 6, les sigles de danger sont accompagnés de phrases de risque (phrases R) informant l'opérateur de manière précise sur le danger intrinsèque du produit ainsi que de conseils de prudence (phrases S) indiquant les mesures préventives à prendre pour garantir une manipulation en toute sécurité. L'enquête menée dans le Brabant Wallon en 2003 8 a montré que plus de 80 % des agriculteurs ne connaissent pas parfaitement la signification de ces pictogrammes de danger. Ce manque de connaissance peut conduire à une insuffisance de précautions lors de la manipulation.

Il est interdit de modifier l'emballage ou l'étiquette d'origine. Le produit doitimpérativement rester dans son emballage d'origine. L'étiquette doit toujours rester lisible etattachée à l'emballage.

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8 Enquête réalisée en 2003 auprès de 100 agriculteurs du Brabant Wallon (Maraite et al.)

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Tableau 2 : Classes et pictogrammes de danger.

Seuls les utilisateurs agréés peuvent utiliser des produits de classe A (à l'exception de ceux repris à l'annexe X qui nécessitent une agréation spéciale). Une dérogation spéciale est cependant accordée aux personnes qui exploitent ou gèrent à titre principal une entreprise agricole, horticole, sylvicole ou d'élevage ou une entreprise de désinfection de semences. Les bénéficiaires de cette dérogation ne peuvent toutefois pas appliquer les produits de classe A chez des tiers. Pour pouvoir utiliser des produits de classe A chez des tiers, il faut être détenteur d'une agréation délivrée par le Service Public Fédéral de la Santé Publique. Celle-ci est délivrée à la suite d'examens auxquels il est possible de se préparer en suivant les cours organisés par ce service. Renseignements auprès du Service Maîtrise des risques de la Direction Générale Environnement du Service Public Fédéral Santé publique (voir adresses utiles).

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La vente de produits repris à l'annexe X : gaz toxiques ou produits en dégageant ainsi que de l'aldicarbe (REGENT PLUS), doit être mentionnée dans un registre et l'acheteur doit être un utilisateur spécialement agréé. Les pictogrammes «Toxique» ou «Nocif» peuvent impliquer, outre des intoxications aiguës, des risques à plus ou moins long terme. Le tableau 3 indique certaines phrases de risque pouvant accompagner ces pictogrammes. Tableau 3 : Intoxications chroniques pouvant être caractérisées par les pictogrammes de danger.

Symbole Xn nocif R 42 peut entraîner une sensibilisation par inhalation

Sensibilisant

Symbole Xi irritant R43 peut entraîner une sensibilisation par contact avec la peau

R 45 peut causer le cancer Symbole T Toxique

(catégorie 1 et 2) R 49 peut causer le cancer par inhalation R 40 possibilité d’effets irréversibles

Cancérogène

Symbole Xn Nocif (catégorie 3) R 40 effet cancérogène suspecté - preuves

insuffisantes

R 46 peut causer des altérations Symbole T Toxique (catégorie 1 et 2) génétiques héréditaires

R 40 possibilité d’effets irréversibles

Mutagène

Symbole Xn Nocif (catégorie 3) R 68 possibilité d’effets irréversibles

R 60 peut altérer la fertilité Symbole T Toxique

(catégorie 1 et 2) R 61 risque pendant la grossesse d’effets néfastes pour l’enfant

R 62 risque possible d’altération de la fertilité

Toxique pour la reproduction

Symbole : Xn Nocif (catégorie 3) R 63 risque possible pendant la grossesse

d’effets néfastes pour l’enfant

4. Principales formulations Les spécialités commerciales sont distribuées sous une multitude de formulations. Les plus fréquentes sont les granulés dispersibles (WG), les suspensions concentrées (SC), les concentrés solubles (SL), les poudres mouillables (WP), les concentrés émulsionnables (EC) et les suspensions de capsules (CS). Il est important pour l'opérateur de connaître les propriétés des formulations. En effet, les produits de même formulation peuvent généralement se mélanger sans problème (si les substances actives sont compatibles), ce qui n'est pas toujours le cas si les formulations sont différentes (Voir chapitre "Diagnostic et prise de décision").

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Formulations à diluer dans l'eau Liquides CS Suspension de capsules

Suspension de capsules dans un liquide diluable dans l'eau avant l'emploi. EC Concentré émulsionnable

Formulation liquide homogène destinée à être appliquée après dilution dans l'eau sous forme d'émulsion.

EO Emulsion de type huileux Formulation fluide hétérogène constituée par la dispersion de fins globules de solution aqueuse de substance(s) active(s) dans une phase liquide organique.

EW Emulsion aqueuse Formulation fluide constituée par la dispersion dans une phase aqueuse continue de gouttelettes contenant la (les) substance(s) active(s).

SC Suspension concentrée Suspension stable de substances actives dans un liquide pour emploi après dilution dans l'eau.

SE Suspension - émulsion Formulation fluide hétérogène constituée d'une dispersion stable de substances actives sous forme de particules solides et de gouttelettes dans une phase aqueuse.

SL Concentré soluble Formulation liquide homogène destinée à être appliquée après dilution dans l'eau sous forme de solution vraie.

Solides BR Briquette

Bloc solide conçu pour une libération contrôlée de la substance active dans l'eau. PC Concentré pour gel ou pâte

Formulation solide à appliquer sous forme de gel ou de pâte après dilution dans l'eau. SG Granules solubles dans l'eau

Formulation constituée de granulés destinés à être appliqués sous forme de solution dans l'eau de la substance active mais pouvant contenir des substances inertes insolubles.

SP Poudre soluble dans l'eau Formulation pulvérulente destinée à être appliquée après dissolution dans l'eau sous forme de solution vraie de la substance active mais pouvant contenir des substances inertes insolubles.

TB Tablette Formulation solide se présentant sous forme de pastilles de petite taille pour dissolution ou dispersions dans l'eau (comprimés).

WG Granules à disperser dans l'eau Formulation constituée de granulés destinés à être appliqués après délitage et dispersion dans l'eau.

WP Poudre mouillable Formulation pulvérulente destinée à être dispersée dans l'eau en vue de son application.

Formulations prêtes à l'emploi UL Liquide pour application à très bas volume DP Poudre pour poudrage GR Granulés

Selon la dimension des granulés, on distingue les microgranulés (MG), les granulés fins (FG) et les macrogranulés (GG).

CG Granulés en capsules Granulés avec enrobage de protection ou à relargage progressif.

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Risques liés à la manipulation des phytos Les risques liés à l'utilisation des produits phytopharmaceutiques sont les plus importants durant la phase de manipulation et d'application des produits, et ensuite pendant la vidange et le rinçage du pulvérisateur. - Une enquête menée en Brabant Wallon durant l'année 2003 a révélé que 27% des agriculteurs avaient déjà été victimes de malaises (vomissements, maux de tête…) suite à un manque de précaution lors des traitements phytosanitaires. - Plusieurs molécules de produits phytopharmaceutiques sont retrouvées dans les eaux, et ce, parfois en quantité supérieure à la limite autorisée, ce qui justifie les restrictions d'utilisation ou les retraits de ces produits. Le respect de la bonne pratique phytosanitaire permet d'éviter ces dépassements. Les substances actives retrouvées (isoproturon, atrazine…) présentent généralement un grand intérêt tant pour l'agriculture que pour l'usage non agricole (ce qui explique leur utilisation à grande échelle). Afin d'éviter le retrait d'agréation de ces substances actives, chaque utilisateur doit agir de manière responsable et prendre toutes les précautions possibles notamment lors de la manipulation des produits. A retenir

• Le port de gants adaptés et d'un masque permet de diminuer le

risque pour l'applicateur d'un facteur 10.

• L'eau potable ne peut contenir plus de 1 gramme de substanceactive pour 10 000 mètres cube.

• Le double rinçage au champ permet de réduire d'un facteur 100 laquantité de substance active dans le fond de cuve.

• En évitant les pertes ponctuelles (fonds de cuve, débordements…),

on réduit la pollution des cours d'eau de 50 – 80%).

• Le désherbage total des talus (après la moisson) n'a aucun intérêtpour l'agriculteur (surtout en cas de fauchage tardif).

• Une aire de remplissage ne peut pas être reliée à l'égout ou auruisseau.

• L'application de MAE (mesures agri-environnementales) et autrestechniques culturales diminuent sensiblement les pollutionsdiffuses.

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1. Notion de risque Le Risque résulte de la combinaison du Danger et de l'Exposition. Pour réduire le risque, on peut donc agir sur l'un ou l'autre de ces paramètres. Le danger est lié à la toxicité des produits phytopharmaceutiques. L'étiquette présente sur les bidons informe l'utilisateur du danger intrinsèque au produit par les pictogrammes (toxique, nocif, dangereux pour l'environnement…) et par les phrases de risque. L'exposition est par contre fonction de la fréquence et de la durée des traitements (ou manipulation de produits) ainsi que des moyens que l'agriculteur met en œuvre pour se protéger et protéger son environnement durant les traitements.

RISQUE = DANGER x EXPOSITION

L'agriculteur a donc la capacité de réduire le risque de deux manières :

Réduction du danger : en évitant les traitements inutiles (suivi des avertissements) et en choisissant des produits ayant un meilleur profil toxicologique et éco-toxicologique ;

Réduction de l'exposition : en protégeant sa santé par des gants, un masque, ou par

une cabine de tracteur isolée, et en évitant les pertes diffuses et ponctuelles dans son environnement.

2. Protection de l'applicateur Il faut admettre que la protection de l'applicateur répond à un compromis entre confort et protection. Le port de certains équipements peu gênants tels que des gants adaptés n'est cependant pas suffisamment généralisé dans la pratique et le type d'équipements portés n'est souvent pas adapté aux produits phytopharmaceutiques. A cet équipement, il faut associer une bonne organisation lors de la préparation : limiter les transvasements, suivre les recommandations de l'emballage et prévoir une réserve d'eau claire à proximité en cas de projections. Sur le pulvérisateur, l'incorporateur-mélangeur et les échelles ou plates-formes sécurisées réduisent les risques. Il existe trois voies principales de pénétration des produits chimiques dans le corps :

Ingestion accidentelle ou délibérée ; Pénétration cutanée suite à la manipulation, la mesure ou le versement délibéré du concentré ;

Inhalation de gouttelettes ou de poussières lors de la manipulation ou lors de la pulvérisation.

La pénétration cutanée est le danger majeur lors de la préparation du mélange. La pénétration par les voies respiratoires représente le risque le plus important lors du traitement.

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Pour réduire les risques pour sa santé, l'opérateur portera des gants et prendra un maximum de précautions lors de la manipulation pour éviter les éclaboussures et se protègera par différents équipements. La protection, dite collective, est permise par les cabines de tracteurs tandis que la protection individuelle comprend le port de gants, de combinaison, de masque…

Gants Le port de gants est absolument nécessaire. Les gants doivent être imperméables aux produits chimiques. Le symbole représenté ci-dessous (NF EN 374-1) indique que les gants résistent aux produits chimiques. La pénétration cutanée des phytos est réduite de 90% par le port de gants adaptés 9. Attention, les gants en cuir, latex ou PVC ne conviennent pas. Utiliser des gants en nitrile, oléoprène… identifiés par ce symbole :

La cuve lave-mains doit être considérée comme un complément au port de gants. Les gants doivent être lavés directement après l'utilisation. L'opérateur évitera aussi de manger et fumer avant de s'être correctement lavé les mains (voir figure 7).

Masque Le port d'un masque est nécessaire tant durant la préparation de la bouillie que durant l'application (si pas de cabine à filtre à charbon actif sur le tracteur). Il évitera la pénétration par les voies respiratoires des gouttelettes et poussières de produits phytopharmaceutiques. On considère qu'un demi masque suffit s'il est muni de filtres pour le gaz et la poussière et accompagné de lunettes. Le remplacement du filtre doit être régulier (voir figure 7).

Utiliser un masque du type A2B2P3, c'est-à-dire avec une cartouche pour les solvantsorganiques et inorganiques ainsi que pour lespoussières (poudres…). Coût approximatif : 30€ La cartouche accumule les substances activesjusqu'à saturation et passe d'une efficacitépresque totale à une efficacité presque nulleà ce moment. La cartouche devra donc êtrechangée au moment précis ou l'opérateurcommence à sentir l'odeur du produit malgréle port du masque.

Figure 7. Equipements de protection de l'applicateur Source : Syngenta-Agro

9 Vercruysse, F., B. De Smet, M. Calus, G. Rogiers, and J. Goeteyn. 2002. Haalbaarheidsstudie van pesticide-reductieprogramma's : uitwerken van scenario's en evaluatie van de impact en het relatief balang van beperkende maatregelen. Ghent, Belgium: Universiteit Gent & Katolieke Universiteit Leuven

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Lunettes Certains produits sont corrosifs ou irritants. Le port de lunettes permet de protéger l'applicateur contre les dégâts oculaires des éclaboussures de tels produits (voir figure 7). Combinaison et bottes Le port d'une combinaison jetable ou durable est essentiel, mais parfois peu confortable. Pour une protection optimale, l'opérateur choisira une combinaison marquée "CE" et comportant les pictogrammes de protection adaptés. Les salopettes en textile, n'offrent qu'une protection limitée. (voir figure 7) Le port de bottes est conseillé, mais en été le confort poussera souvent à l'utilisation de bottines. La combinaison sera portée au dessus des bottes et pas dans les bottes afin d'éviter la pénétration de liquide dans celles-ci. Notons que l'ouverture des pores de la peau due à la transpiration favorise les contaminations.

3. Normes sur la présence de produits phytopharmaceutiques dans les eaux.

La législation européenne impose des normes identiques dans tous les Etats Membres

quant à la teneur en produits phytopharmaceutiques dans les eaux : Les eaux souterraines ne peuvent contenir plus de 0,1 µg/l de substance active (s.a.) et 0,5 µg/l pour le total des substances actives ;

Les eaux de consommation ne peuvent contenir plus de 0,1 µg/l de chaque substance active et 0,5 µg/l pour le total des substances actives ; Concernant les eaux de surface, les normes sont différentes selon les substances actives et dépendent du risque de celles-ci pour les organismes aquatiques.

Exemple de transposition de la norme de potabilité (0,1 µg/L) à un cours d’eau 1 m large sur 0,5 m de profondeur. Longueur polluée 1. Perte : 10 ml d’un produit avec 50 % s.a. (5 g s.a.) 100 km 2. Jet qui fuit : pendant 10 min (3 g s.a.) 60 km 3. Tache : 2 ml d’un produit avec 50 % s.a. (1 g s.a.) 10 km Si taches avec 5 bidons (5 g s.a) 100 km Si taches avec 50 000 bidons (50 kg s.a.) 1000 000 km Source : Phytofar

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4. Pertes ponctuelles et pertes diffuses Les pertes ponctuelles ont une origine localisée et sont de courte durée, mais peuvent être d'une grande intensité. La plus grande source de perte ponctuelle est sans doute le fond de cuve. Les pertes diffuses ont une origine plus étendue et sont de durée plus longue, la pollution qui en résulte est souvent moins aiguë. Le meilleur filtre est le sol, s'il n'est pas trop sablonneux et s'il contient une certaine quantité de matière organique. Pour éviter les pertes, il faut donc éviter à tout prix que du produit phytopharmaceutique n'atteigne des zones imperméables (béton, pavés…), reliées à l'égout, ou trop proches d'un ruisseau. Ce filtre n'est toutefois pas "insaturable". Il faut absolument bannir tout déversement localisé (fond de cuve, débordement lors du remplissage…) même sur un sol riche en matière organique. Exemples : Pertes ponctuelles :

Vidange de fond de cuve à proximité d'un ruisseau ou d'un réseau d'égouttage ;

Débordement de cuve ; Renversement de bidon de produit phytopharmaceutique ; Dérive suite à une pulvérisation par temps trop venteux ; …

Pertes diffuses : (voir figure 8)

Entraînement de surface vers les eaux de surface par ruissellement ;

Ecoulement de sub-surface (semelle de labour, zone imperméable) et drainage ; Lessivage vers les eaux souterraines ; Evaporation dans l'air.

Figure 8. Présentation des modes de pertes diffuses

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Pertes ponctuelles et diffuses : Le projet pilote du bassin du Nil. Recherche des véritables sources de pollution des eaux de surface par les produitsphytosanitaires et moyens de les réduire. S. Beernaerts, C. De Vleeschouwer, Ph. Debongnie et L. Pussemier Ce projet a montré que les pertes directes constituent une source importante de la présence deproduits phytosanitaires dans les eaux de surface (50 à 80 %). De telles réductions dequantités de produits phytosanitaires retrouvée dans le Nil (Walhain) ont été observées aprèsdeux années de concertation avec les agriculteurs. (voir figure 9)

Figure 9. Quantité de chaque substance active suivie appliquée sur le bassin (bâtonnets, axe de gauche) et quantité retrouvée dans les eaux du Nil (ligne, axe de droite) entre le 1er mars et le 30 juin 1998 et 1999 (pas de concertation avec les agriculteurs sur leurs pratiques phytosanitaires) et 2000 et 2001 (avec information et conscientisation des agriculteurs). Source : Livre Vert Belgaqua-Phytofar 2002

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5. Pertes ponctuelles avant le traitement Les pertes ponctuelles avant le traitement représentent l'une des principales causes d'incidents phytosanitaires. Leur impact est le plus important sur les eaux souterraines et de surface. Elles peuvent avoir lieu :

lors de la manipulation des bidons ;

lors du remplissage du pulvérisateur ; par renversement accidentel ou délibéré de cuve pleine (erreur dans le mélange, pluie imprévue…).

Il faut prendre le maximum de précautions pour éviter ces pertes et agir correctement afin de limiter l'incidence d'un accident ou d'une erreur commise. Le remplissage du pulvérisateur est une étape critique tant pour la santé de l'utilisateur que pour le risque de fuites vers l'environnement. Les équipements du pulvérisateur (détaillés au chapitre "Pulvérisateur") et les protections de l'opérateur (détaillées dans ce chapitre) permettent de limiter ces risques. Comme nous l'avons également dit précédemment, tous ces équipements ne seront utiles que s'ils sont utilisés correctement.

5.1. Manipulation des bidons Les bidons contenant les produits phytopharmaceutiques sont étudiés pour résister dans une certaine mesure aux chocs qu'ils peuvent subir. Les emballages n'ont cependant pas une résistance à toute épreuve. Toutes les précautions devront donc être prises pour éviter la chute, la crevaison, l'endommagement ou le renversement de bidons phytopharmaceutiques. Une des dispositions à prendre est d'aménager le local de stockage le plus près possible de l'aire de remplissage.

5.2. Remplissage du pulvérisateur Un incident trop fréquent est le débordement de la cuve lors du remplissage. Une jauge, aussi précise soit elle, ne sera utile que si l'opérateur reste constamment concentré sur le remplissage du pulvérisateur. Il est de même inutile de vouloir remplir le pulvérisateur à ras-bord et risquer un débordement lors du remplissage ou suite aux mouvements durant le transport. Pour éviter de polluer les eaux, le remplissage du pulvérisateur ne peut donc en aucun cas se faire sur une aire imperméable reliée à l'égout ou à un ruisseau.

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Exemple : Préparation d'une bouillie contenant 200 l d'eau et 1 kg d'une substance active par hectare. Si un débordement de 20 l de bouillie a lieu lors du remplissage, c'est un milliard de litres d'eau qui peuvent être rendus non potables si l'on se réfère à la norme de 0,1 µg/l. Si le pulvérisateur a une contenance de 1000 l et que la parcelle à pulvériser est de 5 ha, l'application de 190 l/ha au lieu de 200 l/ha (960 l dans la cuve au lieu de 1000 l) permettra de limiter les risques de débordement.

Débordement du pulvérisateur lors du remplissage. Source : Guy Vromman, Syngenta

La prudence s'impose lors de la manipulation des produits concentrés. Chaque millilitre de substance active peut rendre 10 000 litres d'eau non potable selon la norme de 0,1 µg/l.

Eclaboussures de phyto sur une surface sensible au ruissellement. Source : Carl De Vleeschouwer, CERVA

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5.3. Aménagement de la zone de remplissage et de nettoyage Il est actuellement conseillé d'effectuer les opérations de remplissage et de nettoyage de la cuve sur une aire enherbée car celle-ci peut neutraliser les "petites pertes". Une aire imperméable (béton, pavés…) peut également être adaptée mais ne peut pas être raccordée aux égouts ou à un puits perdu, car ceux-ci sont une voie d’entrée directe des produits phytosanitaire dans les eaux de surface ou souterraines. (voir figure 10). Différents aménagements sont possibles pour éviter les retours de bouillie dans le réseau d'amenée d'eau claire : une potence dont l'extrémité ne peut entrer en contact avec la bouillie (voir figure 10), une cuve intermédiaire se remplissant avec un système de "chasse d'eau", ou encore un simple clapet anti-retour disposé sur le circuit d'amenée d'eau. Des recherches sont actuellement menées en vue de développer des épurateurs (biofiltres) pour traiter les "petites pertes" réalisées sur l’aire de remplissage ainsi que les eaux de lavages des pulvérisateurs à la ferme. Les premiers résultats sont très encourageants mais certains développements doivent encore être réalisés. Notons que 99 % de la pollution par le fond de cuve peut être évitée par un rinçage correct au champ et que le 1 % restant pourra à l'avenir être épuré par ces filtres. Les épurateurs ne sont pas étudiés pour remplacer cette phase de rinçage au champ. Pour de plus amples informations, contacter Carl De Vleeschouwer au Centre de Recherches Agronomique de Gembloux (voir "Adresses Utiles").

Figure 10. Aire de remplissage du pulvérisateur. Notons que la potence peut être remplacée par un clapet anti-retour ou une cuve intermédiaire pour éviter les retours de bouillie dans le circuit d'amenée d'eau claire. Source : CORPEN – TAM – octobre 1996, pour AESN

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5.4. Accidents, fuites, erreurs de mélange Le coût économique et environnemental d'un accident ou d'une erreur (par exemple lors de la préparation de la bouillie) est souvent très élevé. Toutes les précautions sont donc à prendre pour éviter ce genre d'incidents.

Le mélange est réalisé, mais ne peut être appliqué

Il arrive que la bouillie ne puisse être appliquée à l'endroit ou elle était censée l'être :

o Les emballages et bidons de produits phytopharmaceutiques sont parfois fort

semblables. De nombreuses erreurs arrivent chaque année dans les préparations de bouillie. De nombreuses spécialités commerciales existent parfois pour une même substance active. Pour éviter ces incidents, l'opérateur doit consulter avec attention l'étiquette du produit.

o Les conditions météorologiques changent subitement entre le moment de la

préparation de la bouillie et l'application. Il se peut alors que l'agriculteur souhaite se débarrasser de la bouillie (pour effectuer un traitement différent, par crainte des dépôts…). Il faut dans ce cas appliquer la bouillie sur une culture qui peut la recevoir (en veillant à respecter le délai de carence avant récolte) et impérativement proscrire tout déversement sauvage de la bouillie entière.

Accident, fuite importante

Si un pulvérisateur n'est pas correctement entretenu, il est sujet à des risques de fuites (qui peuvent être importantes). Un accident, accrochage, renversement peut également arriver, provoquant la perte d'une partie ou de toute la bouillie et par conséquent une pollution importante.

Pour limiter l'impact de ces incidents, il faut éviter à tout prix que les produits phytopharmaceutiques n'atteignent les eaux souterraines ou de surface. Le meilleur filtre étant le sol, il faudra pulvériser la bouillie sur une parcelle pouvant la recevoir (culture, terre déchaumée, bande enherbée…). Il ne faut en aucun cas déverser la cuve à l'égout ou à proximité d'un ruisseau. Si un incident majeur rend impossible la pulvérisation sur une parcelle, il faut essayer de stocker provisoirement la bouillie présente dans la cuve dans une autre cuve ou citerne. Si c'est impossible, il convient aussi de se rappeler que la matière organique (fumier, compost…) a une excellente capacité de fixation des molécules de pesticides. Les substances actives fixées sur la matière organique pourront se dégrader au cours du temps, mais la réutilisation de la matière organique comme fertilisant devra être raisonnée.

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5.5. Amorçage et vidange de la rampe L'amorçage ne doit en aucun cas se faire sur une surface imperméable. Différentes solutions sont applicables pour ce point, selon les aménagements de chaque ferme. L'amorçage (ou le rinçage) de rampe pourra se faire : • Sur la zone de remplissage si celle-ci est adaptée (non reliée à l'égout) ; • Sur une bande enherbée ; • Dans la parcelle traitée.

Exemple d'amorçage de rampe à ne pas suivre Source : Carl De Vleeschouwer, CERVA

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6. Pertes ponctuelles et diffuses durant le traitement

6.1. Mesures Agri-Environnementales* (MAE) Les tournières enherbées présentent trois avantages :

• Eloigner le pulvérisateur du ruisseau ou du réseau d'égouttage pour éviter que le produit ne contamine l'eau par la dérive.

• Filtrer les eaux de ruissellement. Des essais menés par l'I.T.C.F. à la Station expérimentale de La Jaillière (Varades, France) ont montré que des bandes enherbées de 6 m retiennent 85 à 90 % des substances actives contenues dans les eaux de ruissellement ; les bandes enherbées de 20 m en retiennent 99 % (Perspectives Agricoles – n°261 – octobre 2000). Ces chiffres seraient sans doute différents si on observait des ravines d'écoulement préférentiel dans les tournières (qui n'effectuent pas leur rôle de filtre dans ce cas).

• Apporter à l'agriculteur un revenu au moins égal à celui qu'il aurait perçu en cultivant la bande enherbée, en offrant un confort de travail supérieur (moins de coins, facilité de tourner, pas de travail en zone humide à proximité des ruisseaux).

Les tournières extensives présentent des intérêts environnementaux similaires aux tournières enherbées. Suppression des herbicides en céréales Mesure pouvant être appliquée principalement dans les parcelles où la pression des adventices est relativement faible. Réduction et localisation des herbicides en maïs : La réduction des herbicides permet de limiter dans une certaine mesure le risque de pertes diffuses. Le fait de travailler mécaniquement le sol entre les lignes ou d'y semer un ray-grass par exemple, permet de limiter le ruissellement et le lessivage.

6.2. Techniques culturales Différentes techniques culturales peuvent réduire l'impact négatif sur les eaux. Le fait de semer la culture perpendiculairement à la pente permet, par exemple, de limiter le ruissellement de surface et donc l'entraînement de produits phytopharmaceutiques vers les eaux de surface. Les techniques culturales "sans labour", en gardant une certaine quantité de matière organique en surface, permettent de limiter l'érosion (et donc le transfert des produits phytopharmaceutiques vers les eaux) et de favoriser leur dégradation biologique.

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6.3. Pulvérisation des talus

Après la moisson, une pulvérisation de glyphosate (ex. : Roundup) est parfois réalisée pour éradiquer les taches de chiendents et autres adventices à rhizomes. Certains agriculteurs sont alors tentés de pulvériser également le talus séparant la parcelle de la route ou du ruisseau. Cette technique (apparue selon certains suite aux fauches tardives) n’a d’intérêt pour personne et surtout pas pour l’agriculteur lui-même. Lorsqu’un talus est pulvérisé avec un herbicide total systémique et non rémanent, ce sont les espèces pionnières comme le brome, le gaillet, les liserons,… qui vont le coloniser au printemps, venir en semences et infester la terre de culture voisine. Les espèces pérennes et inoffensives pour les cultures comme les dactyles ou les fétuques qui sont présentes habituellement dans les talus (et dont le système racinaire assurait le maintient de ce talus) mettront longtemps (plus de deux ans) avant de reprendre le dessus sur les annuelles indésirables. Durant l'année 2003, le secrétariat du Comité régional PHYTO a suivi un talus afin d’illustrer les conséquences d’un désherbage total effectué à la fin de l’été 2002 :

Photo prise le 5 avril 2003 : Erosion : effondrement du talus dont la cohésion n'est plus assurée par le système racinaire des graminées vivaces, avec les conséquences sur le risque de bouchage des drains, la nécessité de curer le ruisseau plus rapidement,… Mauvaise image de l’agriculteur auprès du grand public!

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Photo prise le 19 juin 2003 : Colonisation du talus par des annuelles indésirables : gaillet gratteron, camomille, liseron, sené, petite ciguë, coquelicot,… alors que le côté du talus non pulvérisé n’est quasiment composé que de graminées non nuisibles comme le dactyle, la fétuque et le raygrass. Risque de contamination de la parcelle de chicorées par les mauvaises herbes.

Photo prise le 15 janvier 2004 (un an et demi après la pulvérisation) : Partie pulvérisée toujours colonisée principalement par des adventices nuisibles aux cultures. Les graminées pérennes non nuisibles initialement présentes ne colonisent toujours que très peu la partie pulvérisée un an et demi plus tôt.

Erosion, risque accru de contamination des parcelles par les adventices et mauvaise image del’agriculture démontrent l’absence d’intérêt du désherbage chimique des talus.

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7. Pertes ponctuelles après le traitement

"Les eaux de lavage, ainsi que les surplus de traitement et notamment les fonds de cuves, sont recueillis et traités d'une manière telle que les eaux de mer, les cours d'eau, sources, étangs, mares, abreuvoirs, nappes aquifères et puits d'eau ne puissent être pollués."

7.1. Gestion des fonds de cuves (et rampe) La mauvaise gestion du fond de cuve est l'une des causes principales de pollution. En aucun cas le fond de cuve ne peut être vidé sur une surface imperméable (béton, pavés…) reliée à l'égout. Un exemple concret permet de visualiser l'importance du rinçage du fond de cuve. Rappelons ici que 100 g de substance active (s.a.) peut, selon la norme de 0,1 µg/l, rendre 1 milliard de litres d'eau non potable (voir figure 11).

Exemple :

Application de 1 L / ha s.a. à un volume de 200 l/ha. Lorsque la cuve du pulvérisateur considéré est totalement vide, il reste un fond de cuve de 15 L. Dans cet exemple, le fond de cuve après traitement est de 50 L. Volume de Substance active liquide (l) Quantité (g) Cuve annexe (eau claire) 200 Fond de cuve après pulvérisation 50 250 Si 1 rinçage Premier rinçage : Ajout de 200 l d'eau claire Application à grande vitesse 250 250 => Reste après application 15 15 Si 2 rinçages Premier rinçage : Ajout de 100 l d'eau claire Application à grande vitesse 150 250 Reste après application 15 25 Deuxième rinçage : Ajout de 100 l d'eau claire Application à grande vitesse 115 25 => Reste après application 15 3,26

Cet exemple nous montre qu'en diluant le fond de cuve une fois avec les 200 litres d'eau contenus dans la cuve annexe, on réduit de 94 % la quantité de substance active du fond de cuve lors du retour à la ferme. Si on dilue le fond de cuve en deux fois (deux fois 100 litres), on réduit la quantité de substance active de 99 %. Si le fond de cuve dilué est traité par un biofiltre installé à la ferme, la quantité de substance active rejetée dans l'environnement est encore réduite par 10 ou 100. Soit une réduction de 99,9 à 99,99 % des pollutions par rapport à un rejet du fond de cuve sans rinçage. Si le filtrat qui s'écoule du biofiltre est rejeté sur une surface enherbée par exemple, on peut considérer comme nulle la quantité de substance active qui sera rejetée dans l'environnement.

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Rappelons ici que le biofiltre ne sera efficace que si le fond de cuve a été dilué et appliqué sur la parcelle. Si ce n'est pas le cas, la quantité de substance active retrouvée dans la cuve sera trop importante et saturera rapidement le biofiltre, le rendant inutile.

Quantité de substance active restant dans la cuve avant le rinçage

02000400060008000

1000012000

Quantité pulvérisée Quantité dans le fond decuve

Qua

ntité

de

s.a.

(gr.)

Quantité de substance active restant dans la cuve selon le type de rinçage

0

50

100

150

200

250

Sans rinçage Avec 1 rinçage Avec 2 rinçages

Qua

ntité

de

s.a.

(gr.)

Quantité de substance active rejetée après 2 rinçages avec et sans biofiltre

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

Sans Biofiltre Avec Biofiltre

Qua

ntité

de

s.a.

(gr.)

Figure 11. Impact de la bonne gestion du fond de cuve sur les quantités rejetées

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7.2. Nettoyage du pulvérisateur

Ne jamais laver le pulvérisateur sur une surface imperméable reliée à l'égout ou à un ruisseau. Le lavage peut se faire sur l'aire de remplissage si celle-ci est adaptée. L'intérieur des cuves doit être rincé directement après chaque usage pour éviter que les résidus présents dans les cuves ne contaminent la bouillie suivante ou que des dépôts ne se forment et n'obstruent les filtres et les buses. Des jets tournants (principalement installés sur des pulvérisateurs équipés de cuves de rinçage) permettent un rinçage efficace des cuves avec une quantité limitée d'eau. Lors du rinçage de la cuve, il faut également rincer correctement la pompe et les conduites allant jusqu'aux buses (tuyaux, filtres…).

7.3. Elimination des emballages vides et des produits périmés Depuis 1998, un système de collecte et de traitement des emballages vides a été mis en place par l'asbl Phytofar-Recover afin d'éviter le brûlage, l'enfouissement ou la réutilisation de bidons ayant contenu des produits phytopharmaceutiques. Il est demandé aux agriculteurs de rincer les emballages immédiatement après l'utilisation du produit et de stocker ces emballages à la ferme. Les agriculteurs et horticulteurs acheminent ensuite (en fin de saison culturale) les emballages vides dans les sacs Phytofar-Recover vers les sites de collecte. Les emballages récoltés sont ensuite transportés et traités. (Renseignements : voir adresses utiles) Parmi les quelques pays qui organisent la collecte et le traitement de ce genre d'emballages, la Belgique détient actuellement un record mondial avec plus de 80% de 1998 à 2001 et plus de 90% en 2002. Par ailleurs, les produits périmés sont récupérés tous les trois ans (1997, 2000, 2003, 2006…) sur les sites de collecte des emballages vides.

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PULVERISATEUR L'état du pulvérisateur est déterminant, tant pour l'efficacité du traitement que pour l'impact des utilisations de produits phytopharmaceutiques sur l'environnement. Quel que soit le mode d'application mis en œuvre, le matériel doit être utilisé correctement et muni d'un équipement suffisant et en bon état afin de permettre une distribution homogène du produit, un contrôle précis de la quantité appliquée et d'éviter les contaminations de l'environnement.

A retenir • Le pulvérisateur doit être en ordre de contrôle technique. • Le pulvérisateur est la machine qui doit être la mieux

entretenue au cours de toute la saison. C'est ce matériel quientre en action à chaque phase clé de la production après lesemis.

• Certains équipements du pulvérisateur sont essentiels et doivent

être en parfait état : manomètre, filtres, jauge, buses, protectionde la prise de force.

• Certains équipements sont vivement recommandés : cuve

annexe d'eau claire (rinçage), trémie d'incorporation des phytos,rince bidon, cuve lave-mains.

• Un pulvérisateur mal réglé fait perdre de l'argent (mauvaise

répartition, dose incorrecte sur la cible) et présente des risquesaccrus pour l'environnement (gestion du fond de cuve, dérive).

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1. Différents types de traitements

• Pulvérisation aérienne (parfois pratiquée en colza en Belgique) : L'arrêté royal du 28 février 1994 impose que "Tout traitement par produit phytopharmaceutique exécuté à l'aide d'aéronefs requiert l'autorisation préalable du Ministre, sur avis du Comité d'agréation".

• Traitements localisés en horticulture et arboriculture fruitière : Les pulvérisateurs, nébulisateurs et brumisateurs portables, employés pour les traitements localisés en horticulture et arboriculture fruitière, doivent être choisis et utilisés de façon à assurer un dosage et une répartition correcte du produit en minimisant le risque pour la santé de l'utilisateur et pour l'environnement. Il en va de même pour les pulvérisateurs assistés par flux d'air, couramment utilisés en arboriculture fruitière. Une cabine étanche équipée d'un filtre à air spécial est indispensable lorsque les produits toxiques sont appliqués. Les pulvérisateurs "tunnels", permettant une récupération et un recyclage de la bouillie non retenue sur le feuillage, constituent une solution intéressante pour la protection de l'environnement.

• Traitements des locaux : Lorsque des locaux sont traités par fumigation ou nébulisation, l'équipement utilisé doit être spécifiquement adapté à cet effet.

• Pulvérisation terrestre en plein air. Nous ne parlerons dans ce chapitre que des appareils destinés au mode de traitement le plus répandu en Wallonie : la pulvérisation terrestre en plein air.

2. Equipement Lors de l'achat d'un pulvérisateur, une attention toute particulière doit être portée au modèle, à la largeur de rampe, au volume de cuve, au système de régulation, etc. Il doit correspondre au mieux aux caractéristiques de l'exploitation (taille des parcelles, taille de l'exploitation, type de cultures,etc.). La sécurité de l'utilisateur et le respect de l'environnement doivent aussi être pris en compte. De nombreux équipements, annexes à la pulvérisation proprement dite, sont proposés pour tous les nouveaux pulvérisateurs et sont montés en série sur les versions moyenne et haute gamme. Ces équipements sont vivement recommandés car ils permettent une protection accrue de l'environnement et de la santé de l'utilisateur, mais aussi un confort d'utilisation et une meilleure efficacité : cuve annexe d'eau claire, clapet anti-retour* au remplissage, trémie d'incorporation de produits, rince-bidon, rince-cuve, cuve lave-mains, régulation électronique. Certains équipements plus spécifiques tels que l'injection directe*, l'assistance pneumatique, la géométrie variable peuvent également être étudiés lors de l'achat d'un nouveau pulvérisateur. Equipements de protection de l'opérateur Les structures destinées à assurer la sécurité de l'opérateur (marches, manettes et protections) doivent être disposées correctement. Si l'opérateur est en position confortable lors de la préparation de la bouillie et du réglage du pulvérisateur, il sera moins sujet aux éclaboussures, chutes et blessures (voir aussi chapitre "Risques liés à la manipulation des phytos").

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L'opérateur est amené à travailler à proximité de la prise de force (lors du remplissage du pulvérisateur par exemple). Pour éviter les accidents, des protections doivent absolument être en place et correctement fixées. Cuve lave-mains Cuve annexe

Boite à outils Trémie de remplissage Manomètre Le manomètre est le seul composant qui permet de régler la quantité épandue pour la majorité des pulvérisateurs. Pour ceux qui sont équipés d'une régulation électronique, il devient un simple indicateur. La valeur exacte de la pression à la rampe associée au débit des buses et à la vitesse d'avancement détermine le volume/ha épandu (et donc l'excès ou le manque de bouillie en fin de parcelle). Une pression trop basse génère des gouttes de plus grosse taille et un risque de mauvais recouvrement de la bouillie. Une pression trop élevée génère des fines gouttelettes sensibles à la dérive et à l'inhalation. La présence d'un manomètre de qualité ayant une plage de travail adaptée (6 à 10 bars maximum), est essentielle pour une application de qualité. Jauge de niveau ou débitmètre au remplissage Une jauge précise, et aisément lisible depuis le poste de conduite et de remplissage, permet de préparer la quantité de bouillie requise pour la surface à traiter et éviter ainsi un fond de cuve. L'installation d'un débitmètre sur le pulvérisateur ou sur le tuyau d'amenée d'eau (ou d'azote liquide) permet de vérifier plus précisément la quantité de bouillie à pulvériser. Ce dispositif est surtout intéressant lorsque le remplissage du pulvérisateur ne se fait pas à plat. Ce dispositif permet donc de réduire la marge de sécurité à prendre (préparation d'une quantité légèrement supérieure) lors de la préparation de la bouillie et par conséquent le fond de cuve potentiel en fin de traitement. Trémie d'incorporation des produits La trémie d'incorporation des produits facilite l'introduction du produit phytosanitaire dans la cuve. Etant mieux positionné pour le remplissage, l'utilisateur évite les renversements, limite ses efforts avec les gros conditionnements et réduit ainsi les erreurs de dosage.

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Cuve annexe d'eau claire La solution conseillée pour éliminer le fond de cuve est de diluer celui-ci avec l'eau claire contenue dans une cuve annexe et d'appliquer cette bouillie sur une partie de la parcelle. Cette solution a l'inconvénient de demander un peu de temps à l'applicateur, mais permet de ne pas gaspiller de produit phytosanitaire (qui peut être localisé là où la pression de maladies, adventices ou ravageurs est la plus forte), et surtout d'éviter les contaminations de l'environnement. Le deuxième avantage réside dans le fait qu'un premier rinçage du pulvérisateur est effectué au champ, directement après la pulvérisation. Si cette opération est conduite 2 ou 3 fois, le risque ultérieur de bouchage des buses est fortement limité. Cuve lave-mains Cet équipement très simple (réserve d'une quinzaine de litres d'eau) ne se substitue pas au port des gants, mais complète celui-ci. Rince-bidons Le rince-bidons est généralement installé dans la trémie d'incorporation de produit. Cet équipement se justifie pleinement vu que les bidons doivent impérativement être rincés avant la collecte Phytofar-Recover (cfr. infra). Rince-cuve Le rince-cuve consiste en un jet généralement tournant et disposé au centre de la cuve principale du pulvérisateur. Celui-ci permet un rinçage optimal de la cuve avec une quantité d'eau réduite. Il permet d'éviter que des traces de produits ne contaminent la bouillie suivante. Buses La buse est le composant essentiel d'un pulvérisateur. Elle consiste en un orifice calibré de forme particulière qui va fixer la quantité de bouillie pulvérisée sous forme de gouttelettes plus ou moins fines au travers d'un jet qui doit assurer un couverture aussi homogène que possible de la cible. Une buse inadéquate, utilisée dans de mauvaises conditions ou trop usée, altère le spray de gouttelettes et réduit la qualité de l'application. Toutes les buses produisent des gouttelettes de petite et grande taille. Selon le type de buse et la pression, la taille moyenne des gouttelettes (ainsi que la proportion de gouttelettes sensibles à la dérive) varie. On caractérise les buses par le diamètre moyen de leurs gouttelettes de différentes manières (voir figure 12) :

Diamètre donné tel que 50 % des gouttelettes aient un diamètre inférieur à celui-ci et 50 % aient un diamètre supérieur (NMD) ;

Diamètre donné tel que 50 % du volume soit constitué de gouttelettes d'un diamètre inférieur à celui-ci et 50 % d'un diamètre supérieur (VMD).

Si on compare deux types de buses identiques, mais ayant un débit différent, la buse ayant un débit plus important sera également caractérisée par un NMD et un VMD plus élevés. Certains constructeurs informent aussi sur la proportion des gouttelettes sensibles à la dérive à une pression donnée (diamètre < 100 µm) pour chaque type de buse.

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L'opérateur peut disposer de plusieurs jeux de buses. Lors du traitement, il choisira un calibre de buse adapté au volume appliqué par hectare, à la culture, au type de produit phytopharmaceutique et aux conditions météorologiques (voir figure 12). Il faut remarquer que certaines buses anti-dérive peuvent réduire l'efficacité des herbicides de contact, à cause de la formation de trop grandes gouttelettes assurant une moins bonne couverture de la surface foliaire.

Figure 12. Diamètres caractéristiques des buses (VMD et NMD)

Figure 13. Mesure des impacts par papier hydrosensible de référence selon le volume de bouillie et le VMD (Diamètre tel que 50 % du volume soit constitué de gouttelettes de diamètres inférieur et 50 % de diamètre supérieur). Attention, les volumes de bouillies indiqués sur la figure ne sont pas des quantités recommandées. Source : CORPEN – TAM – octobre 1996, pour AESN

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La figure 13 montre l'influence du VMD et du volume de bouillie sur le nombre et la taille des impacts. La figure 14 montre les plages de vitesse de vent dans lesquelles différents types de buses peuvent être utilisés sans provoquer une dérive excessive. Les buses anti-dérive et les nouveaux types de buses avec aspiration d'air (effet venturi) diminuent fortement l'effet du vent sur la dérive et permettent de pulvériser jusqu'à des vitesses de vent plus élevées que les buses traditionnelles.

Figure 14. Type de buse conseillé selon la vitesse du vent Attention, il faut tenir compte de la vitesse d'avancement du tracteur et de l'orientation du vent. Source : La France Agricole

Injection directe Le système d'injection directe comporte deux circuits distincts : un avec de l'eau claire depuis la cuve principale jusqu'à la tuyauterie, et un avec le produit phytosanitaire concentré depuis le bidon jusqu'au point d'injection. Le mélange eau/produit s'effectue en continu à ce niveau, juste avant la pulvérisation. Grâce à ce principe, on élimine le problème de reliquat de fonds de cuve en fin de travail, on simplifie grandement les opérations de rinçage, on permet la modulation des doses, on autorise une grande flexibilité dans l'organisation des chantiers de pulvérisation… Cet équipement est intéressant, mais pose encore des problèmes avec certaines formulations comme les poudres, les sachets hydrosolubles, les granulés, les solutions concentrées (viscosité importante) ou encore lorsque les volumes à injecter sont très faibles ou très élevés. La complexité d'utilisation et son coût élevé ne favorisent pas une diffusion importante de cette technique pourtant prometteuse. Reste également le problème du rinçage des bidons et des tuyaux d'amenée de la solution concentrée de produit phytopharmaceutique.

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Assistance pneumatique

L'assistance pneumatique permet d'améliorer l'homogénéité de l'application, la pénétration dans le feuillage et de diminuer la dérive. Ce système permet aussi de traiter lorsque les conditions climatiques sont plus limites (vent). Si le système est utilisé correctement, on peut obtenir un meilleur positionnement des produits phytopharmaceutiques.

3. Entretien L'entretien du pulvérisateur ne doit pas se limiter à une mise aux normes lors du passage du contrôle technique. Un pulvérisateur en bon état d'entretien permettra une efficacité optimale du traitement et donc un revenu financier optimal pour l'agriculteur. Les risques de contamination de l'environnement par des fuites, etc. seront d'autre part limités. Il s'agit de vérifier régulièrement les points suivants :

Etat et étanchéité de la cuve et du circuit de bouillie (pompe, anti-gouttes, raccords…);

Circuit de bouillie sans plis, écrasements (colliers, pliures…) ou torsions pouvant réduire le diamètre effectif des tuyaux ; Filtres propres et non endommagés ; Positionnement des buses (espacées de 50 cm, disposées verticalement) ; Etat des buses (le débit ne peut dépasser de plus de 10 % le débit d'une buse neuve) ; Manomètre lisible et en état de fonctionnement ; Pression de la cloche à air localisée sur la pompe comprise entre 1/3 et 1/2 de la pression habituelle de travail, c'est à dire environ 1 bar ; Rampe rectiligne, système de suspension fonctionnel et jeu limité aux articulations des segments.

Pour nettoyer une buse de pulvérisation : Ne jamais porter la buse à la bouche. Ne pas utiliser d'objets métalliques afin de ne pas endommager les buses. Utiliser une brosse ou un pinceau à poils durs pour laver les buses avec l'eau de la cuve lave-mains ou de la cuve annexe. Disposer en permanence de quelques buses de rechange de façon à ne pas perdre de tempspendant la pulvérisation.

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4. Réglage Le réglage du matériel de traitement est primordial. Ce n'est que par un étalonnage correct du pulvérisateur que la quantité appliquée sera précise et homogène. Le réglage se présente en 5 étapes :

1. Choisir et vérifier la vitesse d'avancement ; 2. Définir le volume de bouillie à pulvériser ; 3. Choisir le type et le calibre de buse et fixer la pression la mieux adaptée ; 4. Déterminer le débit à la buse pour ces conditions de travail ; 5. Vérifier le réglage en mesurant le débit obtenu à la buse.

Le réglage du pulvérisateur n'est possible qu'avec des buses en bon état et un manomètre renseignant la pression exacte.

Hauteur de la rampe. Pour une application optimale, on cherche à obtenir un double ou un triple recouvrement. Pour que la répartition du produit soit homogène, il faut que la rampe soit à une hauteur précise. Si la rampe est trop basse, certains endroits recevront une dose simple de produit et d'autres recevront plus d'une dose double, soit des différences de dose du simple au triple (voir figure 15). Si la rampe est trop haute, le risque de dérive est augmenté.

Figure 15. Effet d'une mauvaise hauteur de rampe sur la répartition de la bouillie Source : Méca Guid Pulvérisateur : ENTRAID FNCUMA

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Il peut donc être utile de vérifier épisodiquement la hauteur de la rampe à l'aide d'un mètre (voir tableau 4). Le constructeur de buses précise la hauteur recommandée pour chaque type de buse.

Tableau 4 : Hauteurs de rampes minimales selon le type de buse et le recouvrement souhaité.

RECOUVREMENT DOUBLE TRIPLE Buse 80° 60 cm 90 cm Buse 110° 35 cm 53 cm

La vitesse d'avancement doit être raisonnable. Il faut surtout assurer la stabilité de la rampe (éviter l'effet canne à pêche et l'effet coup de fouet, voir figure 16) afin de répartir la bouillie de manière homogène. La vitesse d'avancement doit donc être moins élevée lorsque la parcelle n'est pas régulière.

Figure 16. Effet canne à pêche et effet coup de fouet dus à une mauvaise stabilité de la rampe ou à une conduite ou vitesse non adaptée.

Source : Méca Guid Pulvérisateur : ENTRAID FNCUMA

La vitesse d'avancement, le volume de bouillie et le choix du calibre des buses sont dépendants. Lorsque le volume de bouillie et le choix des buses ont été choisis, la vitesse d'avancement devra être fonction de la pression souhaitée aux buses uniquement. La pression augmente avec la vitesse, sauf pour les systèmes de régulation à Pression Constante (PC). La relation n'est pas proportionnelle, elle évolue en fonction du carré de la vitesse d'avancement : passer de 7 à 8 km/h (+ 14 %) augmente ainsi la pression d'environ 30%. Deux conséquences découlent de cette variation :

o Une diminution de la pression va, par exemple, provoquer une modification de l'angle de la buse, entraînant une mauvaise répartition.

o A l'inverse, une augmentation de la pression favorise rapidement la formation de plus petites gouttes sensibles à la dérive.

Il est nécessaire de mesurer lafournies par les tachymètres nlors du remplacement des pne

Mesure de la vitesse de travail

vitesse effective d'avancement du pulvérisateur, car les valeurse sont pas toujours précises. Les indications varient notammentumatiques.

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La vitesse doit être déterminée à partir de la mesure du temps mis pour parcourir 100 m au champ avec une cuve à moitié remplie. La formule permettant de calculer la vitesse est :

Vitesse (km / h) = x 3,6 Exemple : x 3,6 = 8 km / h 45

100temps(s)

)distance(m

Le débit à la buse doit être calculé pour les conditions de travail choisies afin de vérifier le réglage (voir encart). Afin de vérifier que le débit calculé soit réellement pulvérisé, il faut mesurer la quantité de liquide s'écoulant d'une buse à une pression donnée durant une minute. Si le débit observé ne correspond pas à celui désiré, le manomètre ou les buses ne sont probablement pas en parfait état. La pression de travail peut toutefois être légèrement modifiée afin d'obtenir le débit souhaité. L'ultime vérification des réglages de débit se fera en observant la quantité de bouillie restant dans le pulvérisateur en fin de parcelle (ou l'insuffisance de bouillie).

Calcul du débit théorique à la buse Cette information est généralement proposée dans des tableaux de débits, par les règles decalcul ou par la formule suivante :

Débit d'une buse (l / min) =

Exemple : Débit d'une buse = = 1,33 l / minute

Il est ensuite nécessaire de vérifier sur la rampe avec 2 à 4 buses si ce débit est effectivementobtenu.

6000,5 x 200 x 8

600(m) buses écartement x ha) / (l appliqué x volume(km/h) vitesse

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5. Contrôle obligatoire L'arrêté ministériel du 23 août 2001 impose tout appareil prévu pour appliquer des pesticides à usage agricole sous forme liquide, sauf pulvérisateurs à dos, soit contrôlé tous les trois ans sur le territoire de la Belgique. Pour les parties francophones et germanophones du pays, le Département Génie Rural du Centre Wallon de Recherches Agronomiques est chargé des contrôles. Tout pulvérisateur contrôlé favorablement peut être utilisé dans les conditions normales par son propriétaire ou par la personne qui en a la responsabilité, pendant la période précisée par l’autocollant (voir figure 17). Au-delà de cette période, l’utilisation du pulvérisateur est interdite, sauf s’il a fait l’objet d’un nouveau contrôle satisfaisant.

Figure 17. Autocollant apposé sur le pulvérisateur après passage du contrôle technique

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Glossaire A Adventice : Plante indésirable, ou mauvaise herbe, dans une culture, y compris les repousses de la culture précédente. Agréation : Acte par lequel le Service Public Fédéral de la Santé Publique autorise un pesticide agricole pour un usage et dans des conditions déterminées. Assistance pneumatique : Equipement s’adaptant sur la rampe du pulvérisateur ayant pour fonction de créer un flux d’air entraînant les gouttelettes de produit dans la direction de la cible. Association : Combinaison de plusieurs substances actives constituant un produit commercial Autorisation d’importation parallèle : Autorisation d’importer et de commercialiser en Belgique une quantité limitée et identifiée par le numéro de lot de production d'une copie exacte d'un produit agréé en Belgique mais issu d'un autre Etat membre de l’Union européenne. Auxiliaire : voir « organisme auxiliaire » B – C Bouillie : Liquide prêt à l’emploi pour pulvérisation, arrosage ou trempage et dans lequel sont dispersés, solubilisé ou mis en suspension le ou les produits à appliquer. Clapet anti-retour : Dispositif automatique permettant l’écoulement d’un liquide dans un seul sens. Par fermeture du circuit, il évite le reflux dans un réseau hydraulique lors de l’arrêt de l’aspiration. D Délai avant récolte: Intervalle de sécurité séparant obligatoirement le dernier traitement de la récolte, en vue d’éviter la présence de résidus en excès dans les denrées alimentaires. Délitage : Désagrégation d’une substance solide dans l’eau. Dérive : Transport de fines gouttelettes de bouillie en dehors de la zone de pulvérisation. E – K Émulsion : Dispersion de fins globules huileux contenant la substance active dans de l’eau. Formulation : voir « préparation » Injection directe : Equipement constitué de pompes doseuses qui aspirent le ou les produits phytopharmaceutiques liquides et les refoulent directement dans les conduites du pulvérisateur. Le mélange eau-produit s’effectue plus « tard » que dans un appareil classique où la bouillie est préparée dans la cuve principale. L Lutte biologique : Ensemble de méthodes visant la réduction de la population d’un ennemi d’une plante ou la diminution de son activité, grâce à l’intervention d’un ou de plusieurs organismes (virus, bactéries, insectes, acariens, champignons…), dont la plante elle-même (résistance). Des méthodes comme la confusion sexuelle, l’utilisation de plantes répulsives…peuvent également être utilisées pour réduire la nuisibilité d’un ennemi. Lutte intégrée : Emploi combiné et raisonné de toutes les méthodes dont on dispose pour maîtriser les différents ennemis des cultures (moyens biologiques, biotechnologiques,

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chimiques, physiques, culturaux, de sélection végétale….) de façon à maintenir leurs populations à un niveau assez bas pour que les dégâts occasionnés soient économiquement tolérables. M – N - O Mélange : Mélange de plusieurs produits phytopharmaceutiques effectué dans la cuve du pulvérisateur au moment de l’emploi par l’utilisateur. Mesure agri-environnementale (MAE) : Mesures destinées à reconnaître financièrement la contribution des agriculteurs à la qualité de l’environnement. Elles font partie d’un programme européen développé dans l’ensemble des Etats Membres depuis la réforme de la politique agricole commune de 1992. Mesure prophylactique : Moyen utilisé pour éviter ou limiter l’introduction de maladies dans une culture. Organisme auxiliaire : Etre vivant prédateur ou parasite des espèces animales néfastes aux cultures. Divers auxiliaires sont utilisés ou pris en considération en luttes biologique et intégrée. P – Q Parasite : Organisme vivant au détriment d’un autre être. Pesticide : Terme général regroupant les substances, préparations, microorganismes et virus destinés à assurer la destruction ou à prévenir l’action des animaux, végétaux, microorganismes ou virus nuisibles. Les pesticides à usages agricoles regroupent les produits phytopharmaceutiques (destinés, de manière générale, à protéger les végétaux) ainsi que les adjuvants utilisés pour la préparation des bouillies. Phytotoxicité : Altérations passagères ou durables des végétaux cultivés ou de leurs produits. Formulation ou spécialité commerciale : Forme sous laquelle le produit commercial est présenté. Prophylactique : voir « mesure prophylactique ». Protection intégrée : Conception qui utilise un ensemble de méthodes satisfaisant à la fois les exigences d'ordre écologique, économique et hygiénique, faisant notamment appel aux antagonistes naturels et à l'utilisation du seuil de tolérance. (définition FAO, 1974) R Ravageur : Animal qui commet des dégâts sur une plante cultivée ou sur des denrées récoltées. Résidu : Reliquats d’une substance active présent sur, ou dans, une denrée alimentaire, suite à l’emploi de pesticides agricoles. Rotation : Ordre de succession des cultures sur la même parcelle. S Seuil d’intervention : Seuil au-delà duquel les pertes quantitatives ou qualitatives prévisibles dépassent le coût de revient de la protection phytosanitaire. Spectre d’action : Ensemble des espèces ou variétés d’adventices, d’agents pathogènes ou de ravageurs contre lesquels un produit phytopharmaceutique exerce une action. Stade de développement : Période formant une partie distincte dans le développement d’une plante ou d’une culture. Les différents stades de développement d’une culture constituent des repères essentiels dans la programmation de la protection phytosanitaire.

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Substance active : (anciennement "substance active") Constituant d’une préparation, d’origine naturelle ou de synthèse, auquel est dû, en tout ou en partie, son efficacité. Suspension : Système de dispersion de deux corps insolubles l’un dans l’autre et dont la stabilité dépend pour une grande part de la finesse des particules du corps dispersées dans le corps dispersant. T - Z Tournière : Dans le programme de politique agri-environnementale défini en Région wallonne, la tournière est une bande de située en bordure d’une parcelle cultivée servant de zone tampon entre la culture et son environnement proche. Deux types de gestion sont retenus : la tournière enherbée (semis d’un couvert herbacé) et la tournière extensive (conduite comme la culture principale mais avec limitation ou suppression des fertilisants et produits phytopharmaceutiques). Toxicité : Altérations passagères ou durables d’une ou plusieurs fonctions d’un organisme, occasionnées par une substance.

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Adresses utiles Renseignements généraux

Ministère de la Région Wallonne Direction Générale de l’Agriculture

Avenue Bovesse, 74 5100 Jambes

Tél : 081/ 33 11 40 Fax : 081/ 33 11 59 @ : [email protected] Site : http://mrw.wallonie.be/dga

Comité Régional PHYTO Unité de Phytopathologie

Croix-du-Sud, 2 bte 3 1348 Louvain-la-Neuve Tél : 010/ 47 37 54 Fax : 010/ 47 86 97 Site : http://www.fymy.ucl.ac.be/crp Centre Antipoisons Tél : 070/ 245 245 @ : [email protected] Site : http://www.poisoncentre.be

Diagnostics et prises de décisions

Maladies

Clinique des plantes – CORDER asbl Unité de phytopathologie-Faculté des sciences agronomiques UCL

Place Croix-du-Sud, 2 bte 3 1348 Louvain-la-Neuve Tél : 010/ 47 37 52 Fax : 010/ 47 86 97 Site : http://www.fymy.ucl.ac.be/clinique_des_plantes

CRA-W - Département de phytopharmacie

Rue du Bordia, 11 5030 Gembloux Tél : 081/ 62 52 62 Fax : 081/ 62 52 72

@ : [email protected] Site : http://www.cragx.fgov.be/francais/dep4

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CRA-W – Département Lutte Biologique et Ressources Phytogénétiques

Unité de phytopathologie Rue de Liroux, 4 5030 Gembloux Tél : 081/ 62 03 46 Fax : 081/ 62 03 49 @ : [email protected] Site : http://cra.wallonie.be/francais/dep3

UER de phytopathologie Faculté des sciences agronomiques

Avenue Maréchal Juin , 13 5030 Gembloux Tél : 081/ 62 24 31 Fax : 081/ 61 01 26

@ : [email protected] Site : http://www.fsagx.ac.be/pp UER de Phytotechnie

Passage des Déportés, 2 5030 Gembloux Tél : 081/ 62 21 42 Fax: 081/ 62 24 07 @ : [email protected]

Site : http://www.fsagx.ac.be/fac/fr/unites/pt.asp • Ravageurs et auxiliaires

CRA-W - Département de Lutte biologique et Ressources Phytogénétiques

Unité de zoologie Chemin de Liroux, 2

5030 Gembloux Tél : 081/ 62 56 84

Fax : 081/ 62 56 89 @ : [email protected]

Site : http://cra.wallonie.be/francais/dep3

Section interfacultaire d’agronomie ULB Laboratoire de biologie animale et cellulaire Avenue F.D. Roosevelt 50 1050 Bruxelles Tél : 02/ 650 29 25 Fax : 02/ 650 24 45 @ : [email protected] Site : http://www.ulb.ac.be/sciences/bioancel

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Unité d’écologie et de biogéographie UCL Place Croix du Sud, 4-5 1348 Louvain-la-Neuve Tél : 010/47 34 98 – 010/47 34 56 Fax : 010/47 34 90 @ : [email protected] Site : http://www.ecol.ucl.ac.be

CARI (Centre Apicole de Recherches et d’Information)

Place Croix-du-Sud, 4 1348 Louvain-la-Neuve Tél : 010/47 34 16 Fax : 010/47 34 94 @ : [email protected] Site : http://www.cari.be

• Services d’avertissement

Céréales :

CADCO (Centre Agricole pour le Développement des cultures céréalières et oléo-protagineuses)

Chemin de Liroux, 2 5030 Gembloux Tél : 081/62 56 85 Fax : 081/62 56 89 @ : [email protected] Site : http://users.swing.be/cadco

Centre de recherches en agrométéorologie et protection des grandes cultures - Unité de phytopathologie

Place Croix du Sud 2, bte 3 1348 Louvain-la-Neuve Tél : 010/47 34 09 Fax : 010/47 86 97 Site : http://www.fymy.ucl.ac.be/proculture Maïs CAM (Centre Agricole Maïs) CIPF (Centre Indépendant de Promotion Fourragère) Place Croix du Sud, 2 bte 11 1348 Louvain-la-Neuve Tél : 010/ 47 34 62 - 010/47 38 40 Fax : 010/47 20 21 @ : [email protected] [email protected]

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Betteraves sucrières et chicorées industrielles

IRBAB (Institut Royal Belge pour l’amélioration de la betterave) Molenstraat n°45 3300 Tienen Tél : 016/78 19 40 Fax : 016/82 04 68

Répondeurs pour messages d’avertissements : betteraves : 016/78 19 43

chicorées : 016/78 19 45 @ : [email protected] Site : http://www.irbab.be

Pomme de terre

CRA-W - Service d’avertissement mildiou Rue de Serpont, 100 6800 Libramont Tél : 061/23 10 10 Fax : 061/23 10 28 Site : http://cra.wallonie.be/actualites/avispdt.thm CARAH asbl (Centre Agronomique de Recherche Appliquée du Hainaut) Rue Paul Pastur, n°11

7800 ATH Tél : 068/26.46.50 @ : [email protected] Site : http://www.carah.be

Légumes

CMH (Centre Maraîcher de Hesbaye) Rue de Huy, 123 4300 Waremme Tél : 019/33 86 83 Fax : 019/32 88 10 @ : [email protected]

Site : http://www.cwh.be

CIM (Centre Interprofessionnel Maraîcher) Rue Saucin, 21 5032 Les Isnes Tél : 081/56 00 40 Fax : 081/56 00 90 @ : [email protected]

Site : http://www.legumeswallons.be

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Cultures ornementales CEHW (Centre d’essais Horticoles de Wallonie) Chemin des Serres, 14 7802 Ormeignies Tél : 068/28 11 60 – 068/45 68 31 Fax : 068/84 30 33 @ : [email protected] Site : http://www.Walhorti.com

CRA-W - Département de Lutte biologique et Ressources Phytogénétiques Unité de zoologie

(cfr. supra)

Arboriculture fruitière

PROFRUIT asbl Rue des Pépinières 45 4632 Cerexhe-Heuseux Tél : 043/77 12 70 Fax : 043/77 46 32 @ : [email protected] PCF – Diensten aan Telers vzw De Brede Akker 13 3800 Sint-Truiden Tél : 011/58 69 69 – 011/67 43 19 Fax : 011/67 43 18 @ : [email protected] Produits phytopharmaceutiques Produits phytopharmaceutiques agréés

Service Public Fédéral SPF Santé , Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement Rue Montagne de l’Oratoire, 20 Cité Administrative de l’Etat, Quartier Arcades, 4è étage 1010 Bruxelles

Site : http://www.phytoweb.fgov.be

AFSCA (Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire) WTC III, 21ème étage - Boulevard Simon Bolivar, 30

1000 Bruxelles Tél: 02/208 34 11 @ : [email protected] Site : http://www.afsca.be

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Phytofar Square Marie-Louise, 49 1000 Bruxelles Tél : 02/238 97 72 Fax : 02/280 03 48 @ : [email protected] Site : http://www.phytofar.be Phytofar-recover (cfr. Phytofar)

Unité de Phytopathologie Croix-du-Sud, 2 bte 3

1348 Louvain-la-Neuve Tél : 010/47 37 51 Fax : 010/47 86 97

Site : http://www.fymy.ucl.ac.be

CRA-W - Département de phytopharmacie (cfr. supra) Matériel de traitement et aire de remplissage CRA-W - Département Génie rural

Chaussée de Namur, 146 5030 Gembloux Tél : 081/62 71 40 Fax : 081/61 58 47

@ : [email protected] Site : http://cra.wallonie.be/francais/dep5

Bio-épurateurs pour le traitement à la ferme des eaux chargées en produits phytosanitaires Département de Phytopharmacie

Rue du Bordia 11 5030 Gembloux Tél : 081 62 52 75 Fax : 081 62 52 72 @ : [email protected]

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Questionnaire d'auto-évaluation Tout agriculteur applique en partie des bonnes pratiques phytosanitaires. Cependant, chacun peut améliorer ses pratiques. Ce questionnaire d'auto-évaluation devrait permettre à l'agriculteur d'identifier en quelques minutes ses principaux points faibles en vue de les améliorer (le questionnaire ne se veut pas exhaustif). Si la réponse aux questions attendue est toujours un "oui", une réponse négative ne signifie pas pour autant que l'agriculteur ne respecte pas la bonne pratique : un même problème peut avoir différentes solutions. Lorsqu'il se peut que la question ne concerne pas l'agriculteur, une case "Non Concerné" peut être cochée. CONNAISSANCE ET FORMATION OUI NON • Participation à des sessions de formation ou d'information sur les traitements

phytosanitaires • Lecture régulière de documents sur les traitements phytosanitaires • Participation à des groupes techniques (CETA…) • Bonne connaissance des risques liés à la manipulation des produits sur la santé et

l'environnement (principes généraux, pictogrammes de dangers…) • Bonne connaissance des maladies, adventices et ravageurs de vos cultures • Bonne connaissance de la législation sur l'utilisation des "phytos" • Connaissez vous la gamme de techniques de lutte biologique intéressant vos cultures

(désherbage mécanique, auxiliaires utiles, variétés résistantes…) • Lecture systématique des étiquettes Votre information est une des clés de la réussite de vos traitements phytosanitaires tant du point de vue économique, que pour leur impact sur votre santé et sur l'environnement. Seuls 13% des agriculteurs ont une parfaite connaissance des pictogrammes de danger 10.

DIAGNOSTIC ET PRISE DE DÉCISION : estimation des risques d'infestation OUI NON • Prise en compte des caractéristiques de la parcelle (situation, passé, variétés…) • Observations au champ (au moins une à deux fois par semaine selon la saison) • Considération de chaque parcelle individuellement • Comptages de ravageurs, adventices ou pression de maladies • Prise en compte des seuils de nuisibilité par type de ravageur, adventice, maladie • Suivi des avertissements agricoles - Céréales - Betteraves - Pommes de terre - Légumes • Conseils extérieurs (techniciens de firmes…) • Tenue d'un cahier d'enregistrement des opérations culturales dont les traitements

sanitaires (traçabilité des opérations effectuées dans chaque parcelle)

10 Selon une enquête réalisée en 2003 auprès de 100 agriculteurs du Brabant Wallon (Maraite et al.)

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Un traitement effectué sans que le seuil de nuisibilité ne soit atteint engendrera une perte économique. Un traitement effectué à temps dans les bonnes conditions offre la meilleure rentabilité et évite les traitements de rattrapages. Les services d'avertissements et les conseillers techniques sont là pour vous aider (80%des agriculteurs prennent leurs décisions éclairés d'avis extérieurs)

11

MESURES PROPHYLACTIQUES et TECHNIQUES CULTURALES OUI NON • Prévention des sources d'inoculum primaire : évacuation des déchets de culture (pdt…),

enfouissement ou destruction des résidus de culture, bonne gestion de l'interculture. • Rotation assez longue et diversifiée en tenant compte des exigences de chaque culture • Utilisation de semences ou plants sains • Utilisation de variétés résistantes aux maladies Les mesures prophylactiques permettent de réaliser des impasses sur les traitements à effectuer (impact économique important). La résistance aux maladies n'intervient en premier lieu dans le choix d'une variété que chez un agriculteur sur six.

LUTTE INTEGREE (lorsque c'est possible) OUI NON NC • Utilisation de la lutte chimique en complément d'autres méthodes et pas systématique • Protection mécanique (binage, paillage…) • Connaissance des insectes et acariens auxiliaires présents sur votre exploitation • Utilisation des pièges à insecte - Sexuels - Alimentaires - Coloré • Utilisation de l’une des techniques suivantes : - Propagation d’insectes auxiliaires entre parcelles - Utilisation d’insecticide biologique (BT, Carpovirusine) - Piégeage massif alimentaire ou sexuel • Prenez-vous en compte la présence d’insectes ou d’acariens auxiliaires

Chaque fois que cela est possible, les principes de la protection intégrée doivent être appliqués. Près de la moitié des agriculteurs traitent de manière systématique 10

LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES OUI NON NC Stockage • Local ou armoire de stockage ad hoc (aéré, fermé à clé, affiche poison, réservé à cet

usage…) • Aire de stockage située à proximité du lieu de remplissage • Tenue d'un inventaire des phytos en stock • Gestion des stocks en tenant compte des besoins des cultures

11 Selon une enquête réalisée en 2003 auprès de 100 agriculteurs du Brabant Wallon (Maraite et al.)

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Le lieu de stockage doit être conforme à la législation. Une aire de stockage adaptée doit permettre une bonne conservation des produits même durant l'hiver (gel…) et si elle est bien organisée évitera l'occurrence d'erreurs de mélange (éclairage, rangement…).

Prise en compte des caractéristiques des phytos • Utilisation uniquement de produits phytopharmaceutiques agréés pour l'usage considéré • Respect des conditions d'agréation (dose, délai avant récolte, conditions d'application…) • Prévention de l'apparition de résistances (mélanges, alternance de familles chimiques

dans les schémas de traitements, lutte mécanique, variétés résistantes…) • Connaissance des produits - lecture systématique des étiquettes - consultation du site Internet Phytoweb (produits phytopharmaceutiques agréés) • Prise en compte de critères environnementaux dans le choix des produits - toxicité pour l'homme (utilisateur / consommateur) - risques pour l'environnement - faune/flore - eaux - effets non intentionnels

Tout usage non agréé est interdit. Il est obligatoire de respecter les conditions d'agréation précisées sur l'étiquette. Ne prenez pas de risque inutiles pour votre santé : lorsque vous avez le choix, optez pour des produits moins toxiques. Plus de 80% des agriculteurs lisent régulièrement l'étiquette 12.

MANIPULATION ET APPLICATION DES PHYTOS OUI NON • Eviter de donner ou vendre des phytos à des particuliers Protection de l'opérateur • Précautions d'usage pendant et après la manipulation (éviter les éclaboussures, ne pas

fumer ou manger, être en position stable pour la manipulation, nettoyer les buses à l'aide d'une brosse adaptée…)

• Utilisation systématique des équipements de protection individuelle (gants, masque...) - pendant la préparation des bouillies - pendant le traitement • Lavage de ces équipements après chaque utilisation 27% des agriculteurs du Brabant Wallon ont ressenti un malaise suite à un traitement11. Si vous pouvez ressentir les effets aigus, la toxicité, il n'en est pas de même pour les effets à long terme (accumulation => cancer, stérilité…). Toute précaution est donc utile. La pénétration cutanée des phytos est réduite de 90% si l'applicateur porte des gants adaptés. Seuls 50% des agriculteurs portent des gants lors de la préparation de la bouillie11.

Lavage des instruments de préparation de bouillie obligatoire.

12 Selon une enquête réalisée en 2003 auprès de 100 agriculteurs du Brabant Wallon (Maraite et al.)

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Emballages et phytos périmés • Emballages vides - triple rinçage systématique ou utilisation d'un rince-bidons - remise aux collectes phytofar-recover • Remise des phytos périmés aux collectes phytofar-recover L'opération Phytofar-recover permet de récupérer plus de 85% des emballages et d'ainsi éviter une éco-taxe supplémentaire. Traitement • Réglage précis du pulvérisateur (pression, vitesse, débit) • Choix d'un type de buses adapté au traitement • Prise en compte des conditions météorologiques pour déterminer le moment du

traitement - température - hygrométrie - vent - risques de pluie Des traitements phytosanitaires effectués en conditions défavorables peuvent être néfastes à la culture elle-même, à l'environnement, et à votre portefeuille… Protection des eaux • Fonds de cuves épandus sur la culture • Application des MAE (tournières enherbées, réduction d'intrants, désherbage localisé…) • Respect d'une zone tampon entre la parcelle et le chemin, ruisseau… • Pulvérisateur en ordre de contrôle technique • Respect des conditions de traitement favorables (éviter dérive, sol trop humide…) • Lutte contre l'érosion (TCS, semis perpendiculaire à la pente, couverture d'hiver…) • Utilisation du matériel adapté aux conditions (buses…) • Disposez-vous d'une aire de remplissage non reliée à l'égout ?

Une gestion adéquate des fonds de cuve est obligatoire. Le respect de ces mesures permet une diminution TRES importante des quantités de phytos retrouvées dans les eaux (présence de phytos dans l'eau divisée par 2 à 5…) Plus de 2/3 des agriculteurs diluent et épandent leurs fonds de cuve 13.

MATERIEL DE TRAITEMENT OUI NON NC • Vérification régulière du réglage du pulvérisateur • Equipement du pulvérisateur - incorporateur de produits - rince-bidons - cuve de rinçage (pour rincer le pulvérisateur) - réserve d'eau claire rince-mains - cuve profilée pour réduire le "volume mort" de bouillie - jauge précise - dispositif de mesure et limitation du remplissage (volucompteur)

- système anti-retour au remplissage (clapet anti-retour ou cuve intermédiaire) 13 Selon une enquête réalisée en 2003 auprès de 100 agriculteurs du Brabant Wallon (Maraite et al.)

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- buses anti-dérives - système anti-goutte - buses de rechange • Equipement du tracteur - cabine ordinaire - cabine avec filtre - remplacement régulier des filtres

Le contrôle technique des pulvérisateur est obligatoire. Lors du changement du pulvérisateur il est important de veiller aux équipements présentés ci-dessus. 70% des pulvérisateurs du Brabant Wallon disposent des principaux équipements 14. Le principal est toutefois d'utiliser son appareil correctement.

Résultats : Si vous respectez toujours les règles obligatoires " " et que vous avez répondu de manière positive à la majorité de ces points (ou que vous pratiquez d'autres techniques permettant d'atteindre le même but), vous aurez : • Un gain économique en réduisant les traitements à leur niveau optimum

(avertissements…) • Réduit au maximum les risques pour votre santé

o Absence de pénétration cutanée grâce au port de gants, combinaison, bottes o Absence de risque pour les yeux (projections) si port de lunettes o Réduction importante de la pénétration par les voies respiratoires (masque,

cabine) • Réduit de manière très importante les risques pour les eaux

o Réduction jusqu'à 50 à 80 % de la présence de phytos dans les eaux de surface o Réduction de pollution des nappes phréatiques

• Préservé la biodiversité en choisissant les phytos ayant le profil éco-toxicologique le plus favorable et en ayant supprimé les applications inutiles.

• Limité les risques d'apparition de résistances et donc préservé les moyens de lutte efficaces contre les ravageurs et les maladies.

• Evité la suppression de produits très intéressants (tels que l'atrazine en maïs) à cause de leur présence en quantité trop importante dans les eaux.

• Réduit les risques pour le consommateur en respectant les LMR par le respect des doses, les délais avant récolte, les conditions d'application…

Si vous ne respectez pas tous les points marqués d'un " ", vous êtes dans l'illégalité, adaptez vos pratiques sans délai. Si d'autres points peuvent être améliorés dans votre exploitation, réfléchissez à chaque point et voyez l'intérêt et le moyen de les intégrer dans vos pratiques. Vos conseillez techniques, lectures, le Comité régional PHYTO et d'autres organismes peuvent vous y aider (voir "Adresses Utiles".

14 Selon une enquête réalisée en 2003 auprès de 100 agriculteurs du Brabant Wallon (Maraite et al.)

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