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GUIDE DES BONNES PRATIQUES AGRICOLES RÉUNION À LA

Guide de bonnes pratiques agricoles

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Guide de bonnes pratiques agricoles

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  • GUIDE

    DES B ONNES

    PRATIQUESAGRICOLESRUNION LA

  • Crdits photographiques de la premire et de la quatrime de couverture : Cheik.Saidou/Min.agri.fr, O.Pillot, DAAF et O. Clmenon, DEAL

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    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    PRFACE

    LES OBJECTIFS INITIAUX DE LA POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE (PAC), fixs par leTrait de Rome en 1957, restent dactualit : assurer la couverture des besoins alimentairesdes populations europennes, et offrir aux agriculteurs une garantie de revenu.

    Toutefois, de nouveaux enjeux sont apparus au fil du temps. Lagriculture europenne doitrpondre aujourdhui et dans la dure dautres besoins exprims par les citoyens euro-pens : la diversit alimentaire, la scurit sanitaire, lentretien des territoires, ou encore laprotection de la diversit biologique et des ressources naturelles.

    La Runion, la situation insulaire et lloignement renforcent limportance de ces nouveauxenjeux. Afin dapporter leur contribution lobjectif dune meilleure prise en compte de len-vironnement par lagriculture, les services de ltat ont pris linitiative de sappuyer sur lameilleure expertise disponible localement et sur un long travail pralable avant de proposerce Guide des Bonnes Pratiques Agricoles La Runion, destin en priorit tous ceux quiapportent leurs conseils aux agriculteurs.

    Je flicite tous ceux qui ont initi ce projet et contribu ce travail remarquable. Et je flicite lavance tous les techniciens agricoles et toutes les organisations qui ne manqueront pasden faire une rfrence, et surtout un outil du quotidien pour faire de La Runion agricole,de ses exploitations et de ses champs de canne, de ses parcelles marachres, de ses ver-gers de mangues ou de letchis, de ses prs et de ses parcours pastoraux, un exemple debonne conduite cologique et de dveloppement durable.

    La qualit du patrimoine naturel et paysager de La Runion, dsormais inscrit au Patrimoinemondial, est laffaire de tous. Cest donc aussi laffaire des agriculteurs et de tous ceux quitravaillent avec eux et pour eux.

    Michel LALANDE

    Prfet de La Runion

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    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    AVANT-PROPOS

    LA RUNION, LE DES MASCAREIGNES PROCHE DE MADAGASCAR, est constitutivedun ensemble remarquable par sa diversit biologique singulire lchelle du globe.

    Lle de La Runion est aussi tout simplement belle. Ses pitons, cirques et remparts appar-tiennent dsormais au Patrimoine mondial de lUNESCO. Les paysages agricoles et pastorauxdes versants et des plaines du volcan forment lcrin du joyau dsormais class Parc national.

    Les agriculteurs connaissent le bonheur de travailler une terre quils aiment, de nourrir leshommes quils ctoient, et de parier pour leurs enfants sur un avenir plein de promesses.Ils ambitionnent de conjuguer performance et qualit, produits pi et exemplarit despratiques.

    Ce guide est fait pour les aider.

    Le Guide des Bonnes Pratiques Agricoles La Runion est n dun constat simple. Il man-quait un ouvrage de rfrence regroupant lexpertise et les conseils agronomiques destinsaux agriculteurs et aux leveurs, gages dune insertion harmonieuse de la production agricoledans son environnement.

    Il est plus que temps en effet de dpasser le stade de la prise de conscience pour entrerdans celui des bonnes pratiques : des indicateurs de pollution ont vir lorange dans plu-sieurs captages et cours deau.

    Ce guide se veut un ouvrage accessible, mais reprsentatif de la meilleure expertise ru-nionnaise au service dune agriculture cologiquement responsable. Pour sa conception,plus de 40 experts issus dune vingtaine dorganismes diffrents ont apport leur contribu-tion, sous la baguette dun chef dorchestre de talent, Olivier ZIBERLIN, volontaire laidetechnique la DAF de La Runion form lInstitut dEnseignement Suprieur de Guyane.Que chacun soit remerci pour cette uvre collective remarquable, et pour leur engagementau quotidien.

    Au moment o parat ce guide, la DAF et la DSV fusionnent au sein de la nouvelle Directionde lAlimentation, de lAgriculture et de la Fort (DAAF), dont la cration rappelle, sil en taitbesoin, que lagriculture a pour premier objectif de nourrir les hommes et dassurer juste-ment les bases dun dveloppement vritablement durable.

    Michel SINOIR

    Directeur de lAgriculture et de la FortPrfigurateur de la DAAF

  • AUTEURS:AURE Frdric, Chambre dAgriculture de la Runion

    BARBET-MASSIN Vladimir, Association Runionnaise de Pastoralisme

    BOURGAULT Gwenn, Centre Technique Interprofessionnel de la Canne Sucre

    BUSSON Samuel, Lyce Professionnel Agricole et Horticole de St Joseph

    CABOT Valrie, Direction de lAlimentation, de lAgriculture et de la Fort de La Runion

    CHABALIER Pierre-Franois, Centre de Coopration Internationale en Recherche Agronomique pour le Dveloppement La Runion

    CHANUT Jacques, Direction de lAlimentation, de lAgriculture et de la Fort de La Runion

    CHARLAT Guillaume, Conseil Gnral de La Runion

    CHOPPART Jean-louis, Centre de Coopration Internationale en Recherche Agronomique pour le Dveloppement La Runion

    CORNU Alain, Cooprative des Avirons

    COTTINEAU Jean-Sbastien, Association Runionnaise pour la Modernisation de lconomie Fruitire Lgumire et Horticole

    DEBENAY Bruno, Direction de lAlimentation, de lAgriculture et de la Fort de La Runion

    DEGUINE Jean-Philippe, Centre de Coopration Internationale en Recherche Agronomique pour le Dveloppement La Runion

    DE LABURTHE Bruno, Fdration Rgionale des Coopratives Agricoles de La Runion

    COORDINATEUR ET AUTEUR:ZIBERLIN Olivier, Direction de lAlimentation, de lAgriculture et de la Fort de la Runion

    DEL SOCORO Bernard, Direction de lAlimentation, de lAgriculture et de la Fort de La Runion

    FEDER Frdric, Centre de Coopration Internationale en Recherche Agronomique pour le Dveloppement La Runion

    FOURNIER Patrick, Centre de Coopration Internationale en Recherche Agronomique pour le Dveloppement La Runion

    FRANCOIS Patrice, Direction de lEnvironnement, de lAmnagement et du Logement de La Runion

    GOSSARD Christophe, Chambre dAgriculture de La Runion

    GRAINDORGE Rachel, Direction de lAlimentation, de lAgriculture et de la Fort de La Runion

    GRELLIER Marie-Michle, Lyce d'enseignement agricole mile Boyer de La Girauday

    HARDOUIN Emmanuel, Direction de lEnvironnement, de lAmnagement et du Logement de La Runion

    HEBERT Alain, Association Dveloppement Rural Runion

    HOARAU Laurent, Groupement Rgional de Dfense Sanitaire du Btail La Runion

    HUDSON Ted, Groupement Rgional de Dfense Sanitaire du Btail La Runion

    LE MEZO Lionel, Centre de Coopration Internationale en Recherche Agronomique pour le Dveloppement La Runion

    LEROUX Kenny, Forum de lAgriculture Raisonne Respectueuse de lEnvironnement La Runion

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    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

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    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    MACE Frdric, Direction de lEnvironnement, de lAmnagement et du Logement de La Runion

    MAILLARY Ludovic, Direction de lAlimentation, de lAgriculture et de la Fort de La Runion

    MAILLOL Anne, Office de lEau de La Runion

    MINATCHY Janice, Fdration Dpartementale des Groupementsde Dfense contre les Organisme Nuisibles

    NEDELLEC Jean-Louis, Bureau de Recherche Gologiques et Minires La Runion

    PONET Jacques, Direction de lAlimentation, de lAgriculture et de la Fort de La Runion

    RAMSAMY Yoland, Conseil Gnral de La Runion

    SALGADO Paulo, Centre de Coopration Internationale en RechercheAgronomique pour le Dveloppement La Runion

    TILLARD Emmanuel, Centre de Coopration Internationale en Recherche Agronomique pour le Dveloppement

    TRULES Emmanuelli, Association Runionnaise pour la Modernisation de lEconomie Fruitire Lgumire et Horticole

    VAN DE KERCHOVE Virginie, Chambre dAgriculture de La Runion

    VAUDOUR Karelle, Conseil Gnral de La Runion

    VILMIN Olivier, Fdration Rgionale des Coopratives Agricoles/Association Runionnaise des Organisations de Producteurs Fruits et Lgumes

    VINCENOT Didier, Chambre dAgriculture de La Runion

    MEMBRES DU COMIT DE RELECTURE:CHABALIER Pierre-Franois, Centre de Coopration Internationale en Recherche Agronomique pour le Dveloppement La Runion

    DE LABURTHE Bruno, Fdration Rgionale des Coopratives Agricoles

    FRANCOIS Patrice, Direction de lEnvironnement, de lAmnagementet du Logement de La Runion

    GOSSARD Christophe, Chambre dAgriculture de La Runion

    GRAINDORGE Rachel, Direction de lAlimentation, de lAgriculture et de la Fort de La Runion

    JOIN Jean-Lambert, Universit de La Runion

    SAINT-MACARY Herv, Centre de Coopration Internationale en Recherche Agronomique pour le Dveloppement

    SIMON Serge, Centre de Coopration Internationale en Recherche Agronomique pour le Dveloppement

    VILMIN Olivier, Fdration Rgionale des Coopratives Agricoles/Association Runionnaise des Organisations de Producteurs Fruits et Lgumes

    CONTRIBUTEURS:V. BLANFORT (CIRAD-Runion) J-C DENYS (ARS-OI) X. DESMULIER (LEGTA) O. ESNAULT(GRDSBR) C. FESTIN (FDGDON) R. FONTAINE (DAAF) G. FOREST (DAAF) J-N. GARNIER(DAAF) P. GRIMAUD (CIRAD-Runion) N. GUERRERO (DAAF) J. LANGLOIS (DAAF) P. LECOMTE (CIRAD-Runion) E. LUCAS (CA) G. MANDRET (CIRAD-Runion) S. MERION(FDGDON) O. NAVARRO (OLE) R. PALLAS (FDGDON) O. PILLOT (DAAF) N. VEFOUR (Facultlibre de sciences et technologies de Lille) N. MARIE-JEANNE (AD2R)

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    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    INTRODUCTION

    DANS LE CADRE DU SCHMA DIRECTEUR DAMNAGEMENT ET DE GESTION DES EAUX(SDAGE) La Runion pour la priode 2010-2015, la Direction de lAlimentation, de lAgri-culture et de la Fort (DAAF) a labor le Guide des Bonnes Pratiques Agricoles La Runionafin de participer la ralisation de lobjectif affich du bon tat de 73 % des masses deaudici 2015. Cet ouvrage est donc vou voluer dans lavenir, afin daccompagner dans letemps, les acteurs du monde agricole.

    Ce guide est une synthse des contributions de chacun des auteurs pour une adquationdurable entre agriculture et qualit des milieux aquatiques. Les participants ont permis, parleur adhsion au projet et lapport de leurs connaissances dans les diffrents dbats, depublier un ouvrage pratique, admis par lensemble des acteurs du monde agricole.

    Les Bonnes Pratiques Agricoles ont t dfinies comme des pratiques dont le socle est larglementation et le sommet un ensemble de prconisations correspondant ltat actuelde la recherche et des outils et techniques disponibles pour les exploitants.

    Ce guide est essentiellement destin aux techniciens. Il constitue une base commune pourla diffusion dun message cohrent. Il est entendu que chaque technicien devra adapter sesprconisations techniques aux particularits des exploitations.

    Les cinq thmatiques abordes dans cet ouvrage permettront aux techniciens de puiserdans les diffrents chapitres les informations ncessaires pour sorienter ou orienter lesagriculteurs versdes pratiques agricoles adaptes aux problmatiques de lexploitation, desinterlocuteurs spcialiss ou encore des outils de gestion performants.

    Vous y trouverez un ensemble de questions ncessaires ltablissement dun diagnosticdes pratiques agricoles concernant une des cinq thmatiques, et ceci, afin de dceler ano-malies ou points amliorer. Chaque question fait rfrence une partie. On peut ainsi ob-tenir des lments de rponse en se reportant la rubrique associe. Le corps du chapitreest une une bote outils prsentant les moyens techniques et humains disponibles LaRunion.

    La rubrique Ce quil faut retenir des Bonnes Pratiques Agricoles pour ce chapitre est lasynthse des pratiques identifies pour cette thmatique. Elle est suivie dune rubriquePour aller plus loin dans laquelle sont recenss des outils et supports techniques crsou adapts La Runion et permettant dapprofondir si besoin.

    La fin du guide est compose de Votre carnet dadresses vous permettant de disposerdes coordonnes de nombreux acteurs du monde agricole : coopratives, services de ltat,associations, Chambre dagriculture, etc.

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    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    COMMENT UTILISER LE GUIDE

    BLOC C : Conseils et prconisations techniques

    BLOC R : lments rglementaires connatre absolument

    BLOC ! : Recommandations concernantune pratique risque fort

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    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    BLOC ORANGE : Fiche technique ou lments importantsde la thmatique aborde

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    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    CHAP.1

    AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

    Analyse des pratiques et des connaissances de lexploitant . . . . . . . . . . . 16

    1.1 DIAGNOSTIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

    1.1.1 Contexte rglementaire du territoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

    1.1.2 Caractristiques environnementales gnrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

    1.2 AMNAGEMENTS DU TERRAIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

    1.2.1 Dboisement Dfrichement Dbroussaillement . . . . . . . . . . . . . . . . 30

    1.2.2 Nivelage et pierrage grossier . . . 34

    1.2.3 pierrage fin et broyage de pierres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

    1.2.4 Chemins, accs et eaux de ruissellement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

    1.3 AMNAGEMENTS ET PRATIQUES CULTURALES LIMITANT LROSION ET LA LIXIVIATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

    1.3.1 Dispositifs luttant contre lrosion et les phnomnes de lixiviation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

    1.3.2 Marachage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

    1.3.3 Arboriculture: pratiques pour favoriser linfiltration et limiter le ruissellement . . . . . . . . 50

    1.3.4 Canne sucre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

    1.3.5 Prairie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

    Ce quil faut retenir des Bonnes Pratiques Agricoles pour ce chapitre . . . . 60

    Pour aller plus loin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

    CHAP.2

    AMENDEMENTS ET ENGRAIS

    Analyse des pratiques et des connaissances de lexploitant . . . . . . . . . . . 64

    SOMMAIRE

    2.1 DIAGNOSTIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

    2.1.1 Effectuer et comprendre une analyse de sol . . . . . . . . . . . . . . . . 66

    2.1.2 Besoins des cultures . . . . . . . . . . . . . 70

    2.2 CHOIX DES AMENDEMENTS ET ENGRAIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

    2.2.1 Matires organiques. . . . . . . . . . . . . . 80

    2.2.2 Matires minrales . . . . . . . . . . . . . . . 85

    2.3 CALCUL DE LA FERTILISATION . . . . 87

    2.3.1 lments prendre en compte . . 88

    2.3.2 Fertilisation mixte dune culture . . 88

    2.4 PANDAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

    2.4.1 Matires organiques. . . . . . . . . . . . . . 93

    2.4.2 Matires minrales . . . . . . . . . . . . . 103

    2.5 FERTIGATION: CAS DE LA CULTURE HORS SOL. . 107

    2.5.1 Gnralits. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

    2.5.2 Les effluents des serres: le drainage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110

    Ce quil faut retenir des Bonnes Pratiques Agricoles pour ce chapitre . . 114

    Pour aller plus loin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

    CHAP.3

    PROTECTION PHYTOSANITAIRE

    Analyse des pratiques et des connaissances de lexploitant. . . . . . . . . . 118

    Aujourdhui La Runion . . . . . . . . . . . . . . . 120

    3.1 PRVENTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121

    3.1.1 Choix dune culture adapte . . . . 121

    3.1.2 Travail du sol. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123

    3.1.3 Choix du matriel vgtal . . . . . . . 125

    3.1.4 Association de cultureset densit de plantation . . . . . . . . 126

    3.1.5 Rotation des cultures . . . . . . . . . . . 128

    3.1.6 Agrocologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

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    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    3.2 DIAGNOSTIC PHYTOSANITAIRE . . 133

    3.2.1 Dterminer lorganisme pathogne, le ravageur ou ladventice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133

    3.2.2 Seuils dinfestation . . . . . . . . . . . . . . 143

    3.3 MTHODES DE LUTTE. . . . . . . . . . . . . 145

    3.3.1 Mthodes biologiques . . . . . . . . . . . 145

    3.3.2 Mthodes prophylactiques . . . . . 149

    3.3.3 Mthodes chimiques . . . . . . . . . . . . 155

    Ce quil faut retenir des Bonnes Pratiques Agricoles pour ce chapitre . . 171

    Pour aller plus loin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172

    CHAP.4

    GESTION DE LEAU ET IRRIGATION

    Analyse des pratiques et des connaissances de lexploitant. . . . . . . . . . 176

    4.1 DIAGNOSTIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178

    4.1.1 Caractrisation du besoin . . . . . . 178

    4.1.2 Disponibilit technique de la ressource . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181

    4.1.3 Rglementation des prlvements. . . . . . . . . . . . . . . . 189

    4.2 DFINITION DU RSEAU LCHELLE DE LEXPLOITATION . . . . . . . . . . . . . . . 193

    4.2.1 Choix des quipements. . . . . . . . . . 193

    4.2.2 Conception, dimensionnement et installation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198

    4.3 PILOTAGE, LA BONNE DOSE DIRRIGATION AU BON MOMENT. . . . . . . . . . . . . . . . . 200

    4.3.1 Notions fondamentales . . . . . . . . . 200

    4.3.2 Les outils daide lirrigation. . . 204

    Ce quil faut retenir des Bonnes Pratiques Agricoles pour ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210

    Pour aller plus loin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211

    CHAP.5

    LEVAGE

    Analyse des pratiques et des connaissances de lexploitant. . . . . . . . . . 214

    5.1 DIAGNOSTIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216

    5.1.1 Rgime administratif de llevage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216

    5.1.2 volution des normes et analyse des btiments existants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218

    5.1.3 Rflexion mener pour garantir la prennit de lexploitation dlevage. . . . . . . 218

    5.2 QUIPEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219

    5.2.1 Btiments dlevage. . . . . . . . . . . . . 219

    5.2.2 Ouvrages de stockage . . . . . . . . . . 223

    5.3 PILOTAGE DE LEXPLOITATION . . . . . . . . . . . . . . . 228

    5.3.1 Gestion des pturages et parcours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228

    5.3.2 Gestion et valorisation des effluents dlevages . . . . . . . . 234

    5.3.3 Gestion des dchets. . . . . . . . . . . . . 237

    5.3.4 Lutte antiparasitaire . . . . . . . . . . . . 240

    Ce quil faut retenir des Bonnes Pratiques Agricoles pour ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248

    Pour aller plus loin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249

    ANNEXES

    Votre carnet dadresses . . . . . . . . . . . . . . . 250

    Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254

    Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258

    Liste des sigles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260

    Annexe I : Listes des cours deau et des plans deaudu Domaine Public Fluvial de ltat La Runion . . . . . . 261

    Annexe II : Inventaire de la rglementation gnrale sur linterface Agriculture/Eau . . . . . . . . . . . . 268

    Annexe III : Tableau rcapitulatif des principales filires de dchets industriels La Runion . . . . . . . . . . . . . . . 282

  • 14

    1.2.4 Chemins, accs et eaux de ruissellement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

    1.2.4.1 Principes fondamentaux prendre en compte dans llaboration des projets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

    1.2.4.2 Principales recommandations en matire de travaux de voirie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

    1.3 AMNAGEMENTS ET PRATIQUES CULTURALES LIMITANT LROSION ET LA LIXIVIATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

    1.3.1 Dispositifs luttant contre lrosion et les phnomnes de lixiviation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

    1.3.1.1 Gnralits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

    1.3.1.2 Prsentation des zones tampons . . . . . . . . . . . . . . 47

    1.3.1.3 Implantation des zones tampons . . . . . . . . . . . . . . 47

    1.3.2 Marachage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

    1.3.2.1 Limportance des cycles de culture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

    1.3.2.2 Recommandations gnrales pour limiter lrosion . . . . . . . . . . . . . 50

    1.3.3 Arboriculture: pratiques pour favoriser linfiltration et limiter le ruissellement . . . . . . . . 50

    1.3.4 Canne sucre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

    1.3.4.1 Les atouts de la canne sucre en matire drosion . . . . 52

    1.3.4.2 Recommandations pour la replantation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

    1.3.4.3 Recommandations pour limiter le tassement du sol . . . . . . 53

    1.3.5 Prairie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

    1.3.5.1 Objectifs de lamnagement pastoral . . . . . 54

    1.3.5.2 Recommandations . . . . . . . . . . . . . . . 55

    Ce quil faut retenir des Bonnes Pratiques Agricoles pour ce chapitre . . . . 60

    Pour aller plus loin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

    Analyse des pratiques et des connaissances de lexploitant . . . . . . . . . . . 16

    1.1 DIAGNOSTIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

    1.1.1 Contexte rglementaire du territoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

    1.1.1.1 Le Plan Local dUrbanisme . . . . . . . 18

    1.1.1.2 Le Parc National de La Runion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

    1.1.2 Caractristiques environnementales gnrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

    1.1.2.1 Un relief accident . . . . . . . . . . . . . . . 21

    1.1.2.2 Un climat tropical sous influence cyclonique . . . . . . . . 22

    1.1.2.3 Des sols fragiles . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

    1.1.2.4 Une dimension qui simpose pour lamnagement : le bassin versant . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

    1.1.2.5 Le type doccupation du sol. . . . . . 26

    1.1.2.6 Les rosions mesures . . . . . . . . . . 27

    1.1.2.7 Les consquences de lrosion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

    1.2 AMNAGEMENTS DU TERRAIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

    1.2.1 Dboisement Dfrichement Dbroussaillement . . . . . . . . . . . . . . . . 30

    1.2.1.1 Objectif damnagement . . . . . . . . . 30

    1.2.1.2 Recommandations . . . . . . . . . . . . . . . 31

    1.2.2 Nivelage et pierrage grossier . . . 34

    1.2.2.1 Objectif damnagement du nivelage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

    1.2.2.2 Recommandations pour le nivelage . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

    1.2.2.3 Objectif damnagement gnrique en matire dpierrage grossier et moyen. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

    1.2.2.4 Recommandations en matire dpierrage grossier et moyen. . . . . . . . . . . . . . . . 37

    1.2.3 pierrage fin et broyage de pierres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

    1.2.3.1 Objectif damnagement . . . . . . . . . 40

    1.2.3.2 Recommandations . . . . . . . . . . . . . . . 40

    TABLE DES MATIRES DU CHAPITRE 1

  • CHAPITRE 1

    AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS

    FONCIRES

    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    15

    LES AMNAGEMENTS ET INTERVENTIONS FONCIRES LA RUNION sont des pratiquesprsentant des risques forts en termes drosion. Forte pente, grande intensit des prcipita-tions, fragilit des sols sont autant de caractristiques locales qui, lorsque le sol est mis nu,ont pour consquence des ruissellements importants, lentranement du sol et la lixiviation despesticides. Les bonnes pratiques ont pour but dune part de favoriser au maximum linfiltrationde leau dans les sols lchelle de la parcelle, dautre part de retarder et limiter le ruissellementen surface. Ainsi, toutes les actions permettant de conserver voire damliorer la structure dusol et sa capacit dinfiltration (bonne aration du sol, un enracinement non contraint, une forteporosit, etc.) limiteront les risques drosion et de lixiviation.

    Par les auteurs: V. BARBET-MASSIN (ARP), G. BOURGAULT (CTICS), F. FEDER (CIRAD-Runion),M. GIRARD (PNR), E. HARDOUIN (DEAL), A. HEBERT (AD2R), F. MACE (DEAL), J-L NEDELLEC (BRGM),J. PONET (DAAF), Y. RAMSAMY (CG).

    Cheik.Saidou/Min.agri.fr

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    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    CHAPITRE 1

    AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

    analyse des pratiques et des connaissances de lexploitant

    Ces questions ont pour objectif dapprhender, de manire gnrale, la gestion des phnomnesdrosion et de lixiviation sur lexploitation. Les conseils prodigus par le technicien serontainsi mieux cibls, et adapts au cas par cas, en fonction des rponses de lexploitant.

    Lagriculteur connat-il les rglemen-tations et les enjeux environnemen-taux lis la localisation de son exploi-tation et de ses terres (proximit dunpoint de captage, PPR, etc.)? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . cf. 1.1.1

    Afin dassurer la bonne qualit de leau quenous consommons et de respecter notre patri-moine naturel, il est important de connatre lesenjeux du territoire sur lequel se situe lexploi-tation pour adapter nos pratiques.

    Connatre les caractristiques de son territoire,cest aussi se donner les moyens danticiperdes phnomnes naturels destructeurs.

    Comment apprhende-t-il lrosion oules phnomnes de lixiviation? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . cf. 1.1.2

    Connatre les causes et les consquences deces phnomnes permet dengager des moyensde lutte. Lrosion est une perte en termes dequalit de sol (et donc en productivit) ainsi

    quune source de pollution par entranementde particules de terre accompagnes de rsidusde pesticides et de fertilisants.

    A-t-il des amnagements en cours ou venir? Le cas chant, possde-t-ilun calendrier prcis? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . cf. 1.2

    Pour commencer des travaux damnagements,quils soient lourds ou lgers, il est imp-ratif de construire un calendrier en excluanttoute opration en priode rpute de fortespluies. Si lintervention est inluctable cettepriode, il faudra alors tre trs vigilant.

    Pratique-t-il des dbroussaillements oudfrichages, mcaniss ou manuels,sur son exploitation? Connat-il lesconditions respecter pour ce travail? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . cf. 1.2.1

    La vgtation est le premier rempart contrelrosion des sols. Cest pourquoi, La Runion,le principe gnral est linterdiction gnralede dfricher qui peut, dans certain cas, treleve. Cette mesure sert galement protgernotre patrimoine naturel.

    Connat-il les prcautions prendrelors dun chantier de nivelage etdpierrage? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . cf. 1.2.2

    Un sol frachement travaill est un sol vulnra-ble aux pluies, dautant plus quand les parcellessont pentues et dun seul tenant. Il est pri-mordial de travailler son sol un moment pro-pice de lanne. La mise en uvre de tech-niques limitant les phnomnes drosion(maintien de la terre) pendant et aprs le chan-tier est ncessaire. C

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    :AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

    Quel est son niveau dexigence entermes dpierrage ? Prvoit-il unpierrage fin? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . cf. 1.2.3

    Les pierres sont des lments de maintien etde structure du sol. Leur enlvement fragilisele sol, attnue sa stabilit. Le gain de productionde la (ou les) premire(s) anne(s) peut alorstre trs infrieur par la suite, la bonneterretant chasse de la parcelle.

    A-t-il prvu dans ses plans les cheminset accs aux parcelles ainsi que lva-cuation des eaux de ruissellementassocie? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . cf. 1.2.4

    Intgrer les chemins et accs de ses parcellesdans son plan damnagement, dans sa rflexionavant un chantier, permet de prendre en compteune possible aggravation des phnomnesdrosion travers ces chemins. Une modifica-tion de lcoulement des eaux doit induire desamnagements spcifiques.

    Une rflexion globale permet dviter de rendreimpraticable ses chemins lors de lt austral.

    Comment gre-t-il limplantation deses cultures, comment fait-il le choixparcelle-culture? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . cf. 1.3

    Lorsque lon matrise son foncier, il est intres-sant de mener une rflexion sur la bonne ad-quation entre ses cultures et ses parcelles. Onprivilgiera les cultures rotation rapide dansdes zones de faibles pentes et des cultures plusprennes dans les zones plus pentues. On limiteainsi le travail du sol et les cots associs ainsique les risques drosion.

    Plante-t-il dune manire particulirepour limiter lrosion et le ruisselle-ment? Connat-il des mthodes pourlimiter ces deux phnomnes? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . cf. 1.3.

    Certaines pratiques dites anti-rosives sontparfois difficiles mettre en place par lagriculteurqui peut y voir une perte de surface ou de temps.Cependant, il est important de souligner ici quele bnfice est observable sur le long terme. Eneffet, ces pratiques limitent les dparts deterre, la dgradation du sol, minimisant ainsi laperte de productivit des parcelles au cours dutemps. Elles contribuent galement la limitationdes apports de terre dans les cours deau.

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    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    les occupations du sol autorises sur son terri-toire. Il permet de vrifier la faisabilit du projeten termes durbanisme et den adapter certainescaractristiques si ncessaire. Les paragraphessuivants dtaillent le contenu du PLU et les l-ments utiles susceptibles den tre extraits.

    Le rapport de prsentation

    Pour le porteur de projet, la lecture du rapportde prsentation permet notamment dobtenir desinformations pertinentes sur la valeur environne-mentale des terres concernes. Ce rapport deprsentation devant galement faire la synthsedes rglementations suprieures simposant surle territoire communal, il permet de retrouver unebonne partie des rglementations thmatiques(environnement, risques naturels)

    Le projet damnagement et de dveloppement durable

    Le projet damnagement et de dveloppementdurable dfinit les orientations durbanisme et dam-nagement retenues pour lensemble de la commune.Il assure le lien entre le diagnostic tabli dans le rap-port de prsentation et le rglement dfini ci-aprs.

    Le rglement

    Le rglement du PLU est en gnral composdune cartographie dlimitant les zones concer-nes et dun rglement dtaillant les rgles appli-cables pour chacune des zones.

    La cartographie tablie par le PLU identifie 4 cat-gories : les zones urbaines (U), les zones urba-niser (AU), les zones agricoles (A) et les zonesnaturelles (N).

    Les zones agricoles sont dites zones A. Peuventtre classs en zone agricole les secteurs de lacommune, quips ou non, protger en raisondu potentiel agronomique, biologique ou cono-

    La russite dun projet agricole ncessite la mobili-sation dun ventail trs large de thmatiques, allantdes aspects conomiques jusquaux aspects tech-niques les plus pointus. Cette premire partie doitpermettre une premire dfinition du projet, derecenser des lments de territoire intgrer ainsique les contraintes rglementaires susceptibles desappliquer. Avant toute chose, il importe que le ter-ritoire sur lequel ce projet se ralise soit bien connu.Il nest pas rare quun projet, en cours dinstructiondepuis plusieurs mois, soit finalement refus pourle non-respect de la rglementation lie au territoire.

    1.1 DIAGNOSTIC

    1.1.1 CONTEXTE RGLEMENTAIRE DU TERRITOIRE

    1.1.1.1 Le Plan Local dUrbanisme

    Sur chacune des 24 communes de La Runion,il existe un document durbanisme (plan local dur-banisme ou plan doccupation des sols valant planlocal durbanisme) destin dfinir et rglementer

    Il est recommand deprendre le temps derecenser la rglementa-

    tion lie au territoire. On viteainsi de prendre le risque quele projet soit refus aprsbeaucoup de temps, dargentet dnergie dpenss par leporteur de projet.

    Figure 1 Contenu du Plan Local dUrbanisme

    Rapport de prsentation (diagnostic de la commune)

    Projet damnagement et de dveloppement durable(dfinition des orientations retenues)

    Rglement (carte + rgles)(rgles applicables en matire de droit des sols)

    Annexes (lments complmentaires tels que les servitudes dutilit publique ou le Plan de Prvention des Risques)

  • La plupart des projets damnagement sont imp

    acts par le rglement

    du PLU. La lecture du rglement permet donc

    davoir de prcieuses

    indications sur la rglementation sappliquant

    au terrain considr.

    Sapplique aux zones A une rglementatio

    n, qui concerne par

    exemple, limplantation des btiments dlevag

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    :AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

    Occupation varie du sol

    mique des terres agricoles. Les constructions etinstallations ncessaires aux services publics oudintrt collectif et lexploitation agricole sontseules autorises en zone A.

    Les zones naturelles et forestires sont dites zonesN. Peuvent tre classs en zone naturelle et fores-tire les secteurs de la commune, quips ou non, protger en raison soit de la qualit des sites, desmilieux naturels, des paysages et de leur intrt,notamment du point de vue esthtique, historiqueou cologique, soit de lexistence dune exploitationforestire, soit de leur caractre despaces naturels.Sur cette cartographie apparaissent galement, sily a lieu: les espaces boiss classs conserver, protger ou crer et les emplacements rservsaux voies et ouvrages publics. Ces lments sontsusceptibles dapporter des rgles spcifiques quisajoutent celles dfinies dans le rglement.

    En complment de cette cartographie, la com-mune identifie pour chaque zone (U, AU, N et A)les rgles applicables. Ces rgles portent sur les14 points suivant :

    01 Les occupations et utilisations du solinterdites ;

    02 Les occupations et utilisations du sol sou-mises des conditions particulires ;

    03 Les conditions de desserte des terrainspar les voies publiques ou prives et dac-cs aux voies ouvertes au public ;

    04 Les conditions de desserte des terrains parles rseaux publics deau, dlectricit etdassainissement, voire les conditions deralisation dun assainissement individuel;

    05 La superficie minimale des terrainsconstructibles ;

    06 Limplantation des constructions par rap-port aux voies et emprises publiques ;

    07 Limplantation des constructions par rap-port aux limites sparatives ;

    08 Limplantation des constructions les unespar rapport aux autres sur une mme pro-prit ;

    09 Lemprise au sol des constructions ;

    10 La hauteur maximale des constructions ;

    11 Laspect extrieur des constructions etlamnagement de leurs abords ;

    12 Les obligations imposes aux construc-teurs en matire de ralisation daires destationnement ;

    13 Les obligations imposes aux construc-teurs en matire de ralisation despaceslibres, daires de jeux et de loisirs, et deplantations ;

    14 Le coefficient doccupation du sol.

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  • G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    L'installation du parc national ne cre pas de r

    glementation nouvelle

    dans son aire dadhsion.

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    Les annexes

    Le contenu des annexes du PLU est donn titreinformatif, mais leur mconnaissance est sus-ceptible de remettre en cause la ralisation duprojet.

    Sans lister de manire exhaustive ces annexes,une attention particulire devra tre porte auxlments suivants :

    Les schmas des rseaux deau et dassai-nissement

    Le primtre des zones dlimites lint-rieur desquelles certaines divisions fonciressont soumises dclaration pralable

    Les primtres dinterdiction ou de rgle-mentation des plantations et semis des-sences forestires, les primtres dactionsforestires et les primtres de zones dgra-des faible taux de boisement

    Les primtres de captage des eauxainsi que les primtres de protectioncorrespondants

    Les primtres dintervention dlimitspour la protection et la mise en valeurdes espaces agricoles et naturels priurbains

    Les zones agricoles protges dlimi-tes en application de larticle L 112-2du code rural

    Les servitudes dutilit publique ainsique les bois ou forts soumis au rgimeforestier. Le Plan de Prvention desRisques Naturels est prsent dans cetterubrique.

    Concernant ces servitudes dutilit publique, ilpourra sagir dlments relatifs la conservationdu patrimoine (servitude de protection des forts,des eaux, des rserves naturelles), lutilisationde certaines ressources et quipements (ligneslectriques, canalisations), la salubrit et lascurit publique (plans de prvention des risquesnaturels).

    1.1.1.2 Le Parc National de La Runiondcret n 2007-296 du 5 mars 2007

    Du fait de limportante superficie du parc par rap-port la superficie totale de lle (42 %), nousabordons ici les implications quil engendre surnotre territoire. Ce parc identifie deux espacesdistincts : le cur et laire dadhsion.

    Le cur du Parc

    Dans les quelques secteurs o lagriculture taitdj autorise, dans les secteurs dfinis commeCur habit (les lets de Mafate et des Salazes)et Cur cultiv (pturages du Piton de leau,granium dans les Hauts de Sans Soucis), celle-ci est reconnue et devra autant que possible per-durer et se dvelopper en solidarit avec lereste du cur.

    En dehors de ces secteurs, lagriculture na pasvocation se dvelopper dans la mesure o ellepourrait compromettre lobjectif prioritaire deconservation des patrimoines naturels, culturelset paysagers. Les actions portant atteinte au patri-moine du parc sont interdites et les actions sus-ceptibles de prsenter un risque sont soumises autorisation de celui-ci. Le dcret prcit dtailleles actions concernes.

    Laire dadhsion

    Autour du cur, laire dadhsion potentielle cor-respond au primtre administratif des Hauts,tendu aux principales ravines. Celle-ci sera acti-ve par ladhsion des communes la premirecharte du parc national, qui devrait tre finaliseen 2011. Lagriculture est une activit importantepour laire dadhsion : elle contribue son carac-tre, son rle d crin ruraldu cur . (cf. : )

    Pour toute information supplmentaire sur lezonage, la charte, la rglementation, le patrimoineque le parc national protge et valorise, ou toutautre lment dactualit, contactez le parc natio-nal. Pour cela, reportez-vous Votre carnetdadresses page 250.

  • Figure 2 Carte des pentes, tenant compte de linfluence de la longueur (APR, B

    RGM, 2002)

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    :AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

    1.1.2.1 Un relief accident

    Les altitudes importantes de La Runion, avecune superficie de seulement 2 512 km2, influen-cent fortement les pentes. Ainsi lle est loin doffrirde grandes tendues planes : environ 21 % de sasurface a des pentes infrieures 10 % et 25 %des pentes seulement sont infrieures 15 %(Ducreux, 2001).

    Lrosion est susceptible, en zone tropicale, dese produire pour un seuil de pente de 1 % (Roose,1994). Les mesures effectues La Runion mon-

    1.1.2 CARACTRISTIQUES ENVIRONNEMENTALES GNRALES

    trent quune inclinaison denviron 15 % reprsenteun seuil critique, du moins pour la zone des Hautsde lOuest, compte tenu du caractre particulierde certaines prcipitations orageuses sur des solsdesschs (Bougre, 1988). La pente est un fac-teur important mais il nexiste pas de mesurescomparatives La Runion.

    La pente dtermine la vitesse dcoulementde leau sur le sol : lacclration est dautantplus grande que la pente est forte et longue.De plus, leau qui ne sinfiltre pas saccumuletout au long du versant (cumul des lamesdeau et confluence des filets deau). Onnotera qu inclinaison gale, lrosion estplus forte sur une pente concave que sur unepente convexe.

    Relief accident, cirque de Salazie O

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  • 22

    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    1.1.2.2 Un climat tropical sous influence cyclonique

    Le climat est caractris par une saison cyclo-nique violente, qui produit lessentiel des prci-pitations (notamment dans lEst), alternant avecune saison sche (prs de 8 mois de scheressedans lOuest). Les prcipitations cycloniques sontrenforces de faon trs sensible par la prsencede reliefs.

    Ainsi La Runion enregistre rgulirement de trsgrandes quantits de pluies. Cette situation excep-tionnelle lui vaut de dtenir tous les records dumonde de pluies pour des priodes comprisesentre 12 heures et 15 jours :

    Record de La Runion pour une dure de30 minutes : 206,6 mm (soit une intensit de413,2 mm/h pendant 30 minutes) ;

    Record du monde pour une dure de24 heures : 1825 mm ( Foc Foc, en 1966), soitla hauteur dun homme en une journe ;

    Record de La Runion pour une dure dun an :18 000 mm (au Baril, du 17 fvrier 1993 au16 fvrier 1994).

    Lle de La Runion subit priodiquement despluies dune rare intensit (couramment de lordrede 20 30 mm/h, pour atteindre 50 mm/h, voire100 mm/h).

    Le niveau drosion est fonction de la violencedes prcipitations. titre dexemple, quelqueslments quantitatifs mesurs par lUniversit deLa Runion la fin des annes 1980 (les facteursautres que les prcipitations sont quivalentspour lensemble de ces mesures) :

    la station CIRAD de Trois-Bassins dansles Hauts de lOuest :

    en anne sans cyclone : 20-30 t/ha/an,

    suite leffet de pluies orageuses de dbutet de fin dt marques : 38-98 t/ha/an,

    lors de cyclones [les intensits de pluiessont rarement fortes mais sont compensespar la dure des prcipitations : 60 120t/ha/an (Clotilda et Firinga)].

    la station de Sainte-Marie sur la cteNord :

    Les pluies mesures sont de trois quatre foissuprieures en quantit mais les intensits deux trois fois plus faibles, do une rosion modre,mme sur sol nu, comprise entre 6 et 25 t/ha/an.

    Figure 3 Carte des prcipitations (Mto France)

    Mt

    o F

    ranc

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  • Talus dans un andosol

    (bonne tenue malgr des petits boulements)

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    D2R

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    :AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

    1.1.2.3 Des sols fragiles

    La sensibilit dun sol lrosion est fonctiondes matires organiques, de la texture du sol,de la permabilit et de la structure du profil(Roose, 1994).

    Le ruissellement dpend de la nature du sol. Ilest dautant plus rduit que les sols sont paiset non saturs par des pisodes pluvieuxrcents. Les organismes vivants (larves, vers,termites), par trituration, contribuent allgerle sol en multipliant les vides lintrieur du sol.La vitesse dinfiltration augmente donc aveclactivit biologique.

    Cinq types principaux de sols sont reprsents La Runion mais il nexiste pas de mesuresscientifiques locales permettant de comparerles niveaux drosion entre chacun de ces sols.(cf. : Figure 5 Carte pdologique simplifie pagesuivante)

    Les andosols

    Ce sont les sols les plus rpandus et ils condi-tionnent en partie lagriculture des Hauts de lle.Ils reprsentent environ 50 % des sols runionnaiset plus de 70 % des sols cultivs (et jusqu 80 %si lon compte lensemble des sols andiques,apparents aux andosols) (Raunet, 1991).

    Les andosols sont des sols originaux. Leur forma-tion sest en grande partie effectue partir descendres volcaniques. Ils sont lgers (densit appa-rente comprise entre 0,3 et 0,9) et trs friables.Ils sont galement trs permables : sil ny a pasdobstacles en profondeur (coules en dalle parexemple), ils absorbent sans difficult les pluiesde forte intensit empchant lrosion de surface(Raunet, 1991). Mais le desschement et lmiet-tement (qui en dcoule) rendent les andosols plusfacilement mobilisables par les eaux de ruisselle-ment, ce qui favorise lrosion (Perret, 1993).

    Laspect des talus de route est galement carac-tristique. La stabilit des coupes est trs bonne ;il y a trs peu de glissements. Cependant, le des-

    Figure 4 Photographie dun profil de sol et schma montrant la couche superfic

    ielle du sol, la plus fertile (CIRAD, 2003)

  • 24

    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    Figure 5 Carte pdologique simplifie (IRAT, Raunet, 1989)

  • Figure 6 Le bassin versant de la rivire des Galets (fonds Landsat)

    25

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    :AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

    schement des parois au soleil se traduit par unedesquamation en plaquettes, durcies trs lgres,de couleur chocolat, formant un craquelage enpeau de crocodile. En dessous, le sol, protg,reste trs humide et friable, avec une structurecontinue. Il conserve les bonnes proprits dumatriau initial (Raunet, 1991).

    Les autres sols

    Les sols ferralitiquesIls sont friables, argileux et permables. Il sagitde sols daltration, ce qui induit une diminutiondes caractristiques mcaniques. Ils sont plussensibles aux glissements de terrain que les ando-sols (BRGM, 1994). Peu de sols sont trs ferrali-tiques, lrosion ayant dcap ces anciennes for-mations ; on rencontre donc plutt des solsfaiblement moyennement ferralitiques. Ils sesituent essentiellement sur la cte est.

    Les sols brunsIls sont peu argileux et moyennement permables.Ils se rencontrent sur le littoral ouest.

    Les vertisolsIls se forment sur des surfaces quasi horizontales.Ils sont trs argileux (jusqu 70 % dargile), cequi leur confre des proprits gonflantes etimpermables. Ces proprits font aussi appa-ratre des faces de glissement. Les vertisols serencontrent sur le littoral ouest (Ducreux, 2001).

    Sols fersiallitiquesCe sont des sols intermdiaires entre les sols fer-ralitiques et les sols bruns ; peu nombreux, on neles rencontre que sur la faade ouest.

    On notera que dans les cirques, les sols sont plusinstables (argilification) (BRGM, 1994).

    1.1.2.4 Une dimension qui simposepour lamnagement : le bassin versant

    O que lon se trouve sur un territoire, cest tou-jours lintrieur dun bassin versant. Le bassinversant constitue le milieu de fonctionnementnaturel des processus lis leau et donc lro-sion. Il sagit dun lien physique qui rend soli-daires des actions a priori disjointes.

    Ainsi titre dexemple :

    Les pratiques rosives et inversement destechniques anti-rosives jouent sur les quan-tits infiltres et peuvent donc avoir des rper-cussions sur les phnomnes observs laval ;

    Les coulements non matriss peuvent favo-riser des mouvements de terrain.

    linverse, si lon cherche connatre les causesdapports terrignes ou de polluants, on sint-ressera uniquement lensemble du bassin ver-sant concern et non dautres territoires.

    Un bassin versant se dfinit toujours partir dunpoint. Cest la surface lintrieur de laquelletoute leau se dirige vers ce point. Il sagit de lasurface qui recueille leau et la concentre versune mme sortie, lexutoire.

  • 26

    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    1.1.2.5 Le type doccupation du sol

    Loccupation du sol est vraisemblablement le fac-teur principal de lrosion La Runion.

    Elle recouvre deux paramtres :

    Le type de couverture du sol ;

    Les pratiques culturales qui agissent sur le solet modifient ses caractristiques (parties sui-vantes).

    La vgtation protge les sols tant par sa couver-ture arienne que par son systme racinaire. Sesprincipales fonctions sont de :

    casser lnergie de la pluie (effet de bou-clier ),

    freiner le ruissellement / favoriser linfiltra-tion (effet d ponge ),

    maintenir le sol : lianes et racines (effet de squelette ),

    amliorer les proprits structurales du sol(effet de ciment ).

    Leffet de la couverture vgtale va tre modulpar le niveau de recouvrement du sol et par lescaractristiques lies au type de vgtaux (port,systme racinaire, physiologie). Ainsi les cou-vertures vgtales les plus protectrices sont lafort, les prairies, la canne sucre. Il est noterque certaines vgtations naturelles sont peucouvrantes.

    Le ruissellement dpend aussi de loccupation dusol. Il est dautant plus rduit que la couverturevgtale est dense. La fort, par exemple, inter-cepte une partie de laverse. Elle rgularise ledbit des cours deau et amortit les crues de fai-bles et moyennes amplitudes. linverse, le solnu de faible rtention favorise un ruissellement

    trs rapide. Les prairies, enfin, ont un comporte-ment particulier : certaines gramines comme lekikuyu dans les Hauts se couchent lors des pr-cipitations importantes, ce qui accentue les ph-nomnes de ruissellement. Les obstacles (haies,andains, seuils, murets) favorisent linfiltrationde leau ruissele.

    Lutilisation de paillage plastique contribue ga-lement laugmentation du ruissellement et favo-rise lrosion avec des manifestations quelquefoisspectaculaires.

    Ruissellement sur une prairie de kikuyu

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    Paillage plastique sous ananas

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    :AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

    Il est possible de distinguer les occupations du solen fonction de la frquence des phnomnes rosifsobservs, par ordre de frquence dcroissante:

    1) Le marachage intensif en plein champ et cer-taines cultures fruitires (ananas, fraises sousplastique) sont fortement mcaniss, notammentavec lutilisation du cultivateur axe horizontal(rotavator) pouvant avoir des consquences trsimportantes. On observe des ravinements fr-quents et une perte significative de sol sur untemps court (de lordre de 50 cm en 70 ans, Piton Hyacinthe par exemple) ; le nombre decycles par anne, la mise en uvre dun travaildu sol en priode risque et la proximit dunrseau de voirie mal canalis, sont les principauxfacteurs aggravants des zones concernes;

    2) Le marachage associ dautres productionsplus protectrices, aboutit des phnomnes ro-sifs qui peuvent tre dramatiques ponctuellementmais non gnraliss lchelle du territoire(forte variabilit des phnomnes observs) ;

    3) Les cultures vivrires (moins mcanises),les cultures fruitires semi-prennes (ananastraditionnel, bananes), les plantes sarclesprennes (granium) gnrent des phno-mnes importants en termes dvolution dela fertilit mais sont moins spectaculaires entermes drosion ;

    4) Les cultures fruitires prennes (surtout sielles sont associes une couverture du sol)sont beaucoup moins sensiblescomme parexemple les vergers enherbs. Si la parcellenest pas couverte, on observe alors des ph-nomnes drosion superficielle (souvent dif-ficiles reprer sauf si lon a des indicateurscomme les roches ou les racines) et des ravi-nements en cas darrive deau intempestive ;

    5) Parmi les cultures peu rosives, il faut citerla canne et la prairie, avec une rserve cepen-dant qui est lie au cycle de renouvellementde ces productions : la replantation de la canneet la mise en valeur des prairies entranent lamise nu des terrains (et leur remaniement)lors de la saison des pluies. Il y a donc unepriode sensible quil ne faut pas ngliger dansle bilan final vis--vis de lrosion ;

    6) Enfin les occupations forestires sont glo-balement trs protectrices mme si certainesparcelles de fort de production peuvent trefragilises par une coupe blanc (cf. remarqueprcdente avec un pas de temps beaucoupplus long) ou si certaines vgtations naturellessont peu couvrantes.

    1.1.2.6 Les rosions mesures

    On estime que la quantit de matriaux transpor-ts par les cours deau atteindrait 3 000tonnes/km2/an (soit 30 t/ha) correspondant un dcapage moyen annuel de lordre du millim-tre. On peut observer un dcapage de certainesterres agricoles de lordre de 50 cm 1 m en70 ans. Les mesures faites dans des situationssensibles (lies aux activits humaines) montrentque lon dpasse frquemment plusieurs cen-taines de tonnes lhectare (terrains labours,cultures peu couvrantes, impermabilisation etconcentration des eaux pluviales, surcharge dezones instables). Lle de La Runion est placeparmi les rgions du globe o lrosion est la plusactive.

    Une carte de lala rosion a t ralise pourlensemble de La Runion. Elle rend compte duniveau drosion susceptible dtre observ. Elleest fonction des prcipitations, de la pente, dela nature du sol et du type doccupation du sol.(cf. : figure 7 carte de lala rosion page sui-vante).

    Les donnes utilises pour la figure 7 sont de pr-cisions diffrentes. Il nest donc pas possible dezoomer la parcelle linformation proposepar la carte. Cette carte vient donc apporter unesimple apprciation sur le niveau de lala dansles environs de lexploitation.

    1.1.2.7 Les consquences de lrosion

    Lrosion arrache, lors de pluies dintensitsmoyennes et en lespace de quelques minutes,ce que la nature met des centaines, voire des mil-liers dannes, constituer. La vitesse de restau-ration dun sol par altration de la roche, permetde compenser une rosion de 1 12 t/ha et paran suivant le climat et le type de roche. Le ds-quilibre du sol commence ds que lon dpasseune simple rosion dun mm/an ! (Roose, 1994)

    Lrosion a de lourdes consquences :

    Cest la partie vivante du sol, celle qui est laplus fertile, qui disparat la premire, laissantrapidement la place un sol strile, voire laroche mise nue. Ce sont les premires ro-sions qui sont donc les plus graves do lancessit dagir vite ;

    Le ravinement rend les chemins difficilementaccessibles, ce qui peut avoir des cons-quences dsastreuses pour les exploitationsconcernes.

  • 28

    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    Les consquences peuvent tre aussi en aval,transfres une autre partie du territoire, dansun milieu dit rcepteur, et pouvant provoquer:

    la turbidit des eaux superficielles (alorsrendues inutilisables pour la consommation),

    la dgradation des milieux rcifaux outangs,

    le comblement de bassins naturels dans lesravines (stockage deau agricole)

    Figure 7 Carte de lala rosion (APR, BRGM, 2002)

    Envasement du corail Ba

    ssin naturel rempli de terre

    A

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    ert,

    AD2R

  • Les grands amnagements fonciers (pierrag

    e, dbroussaillement,

    gestion des eaux pluviales, cration de chemin

    s dexploitation, etc.)

    sont soumis autorisation au titre du code de l

    environnement, notam-

    ment de la loi sur leau, en fonction de limpac

    t sur le milieu.

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    G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

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    :AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

    Les apports terrignes sont une cause majeurede dgradation du rcif (stress li ltouffement).La qualit des milieux littoraux notamment dansla zone des lagons, dpend ainsi de la gestion desbassins versants en amont. Cela peut provoquergalement lobstruction des ouvrages de gestiondes eaux pluviales (fosss qui peuvent alors dbor-der, buses bouches).

    En outre leau de pluie en ruisselant peut secharger de :

    Matires polluantes solides : particules orga-niques, matires vgtales carbones, dchetsdomestiques ;

    Matires polluantes dissoutes : hydrocarbures,mtaux lourds, pesticides ;

    Germes pathognes : mise en danger de lasant humaine, maladies des plantes (fltris-sement bactrien).

    Pour certains produits, les eaux pluviales sont lar-gement plus concentres en polluants que leseaux uses (azote, phosphore, mtaux lourds,MES) (Jager, 2004).

    Les amnagements sont raliss dans deuxoptiques :

    La premire est celle du dfrichement, qui aconnu une forte intensit jusque dans lesannes 1980 La Runion, et qui est devenuebeaucoup plus rare aujourdhui (2010). Elle visaitla cration de parcelles agricoles gagnes surdes espaces boiss ;

    La seconde est celle de lamnagement desparcelles pour permettre le dveloppement dumachinisme agricole en particulier, et plus gn-ralement lamlioration des conditions dexploi-tation afin de crer des units agricoles tech-niquement et conomiquement viables.

    Ces amnagements sont soumis une rglemen-tation dont vous pouvez obtenir le dtail dans les

    1.2 AMNAGEMENT DU TERRAIN

    diffrents services de ltat en fonction de la naturede celui-ci. Les amnagements impactant les rejetsdeaux pluviales dans les eaux douces superficiellesou sur le sol ou dans le sous-sol font lobjet dunedemande dautorisation ou de dclaration. (cf. : )

    Pour obtenir plus dinformations, contactez laDirection de lEnvironnement, de lAmnagementet du Logement. Leurs coordonnes figurent dansVotre carnet dadresses page 250.

    Lapproche dveloppe dans ce chapitre vise apporter des conseils pour la ralisation dam-nagements lourds le plus souvent raliss par desentreprises spcialises (les exploitants agricolesntant pas quips de bouteurs ni de pellesmcaniques ncessaires ce type de travaux fon-ciers). Nanmoins, lagriculteur qui lance des pro-jets peut intervenir auprs de son prestataire detravaux en qualit de matre douvrage.

    Au niveau de lexploitant, les bonnes pratiquesvisent la prservation du capital-sol et indirec-tement la protection de la qualit des eaux. Ellescouvriront deux domaines :

    Celui de la dfinition de lobjectif damnage-ment, dont il est directement responsable ;

    Celui de la ralisation des travaux o sa res-ponsabilit est indirecte.

    tant donn la multitude de cas de figure La Ru-nion (variabilit de la pdologie, multitude de micro-climats, irrgularit des pentes, etc.), il est videntquaucun schma standard ne saurait tre dfini.

    Il est recommand pourun exploitant agricole desadjoindre les conseils de

    techniciens ou matres duvredamnagements fonciers, pro-fessionnels aptes, traversleur exprience, se poser lesbonnes questions au bonmoment, sans occulter aucuneoption technique.

  • Parcelle dfriche dans un contexte bois

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    1.2.1.1 Objectif damnagement

    Le dboisement/dfrichement, quil sopre surdes espaces boiss naturels ou sur desrepousses aprs un premier dboisement de fort,vise liminer la vgtation pour rendre une par-celle apte la production agricole par mise nudu sol (avant implantation dune culture).

    1.2.1 DBOISEMENT DFRICHEMENT DBROUSSAILLEMENT

    Lexploitant doit dabord dfinir un projet de dfri-chement en rapport avec ses objectifs de miseen valeur et dutilisation de la parcelle crer. Ildoit penser les accs et prendre en compte lescoulements naturels entrants (arrive deau surle terrain) et sortants (exutoires).

    Sur la photographie Parcelle dfriche dans uncontexte bois, on observe que les zones enforte pente nont pas t entames et que lemaintien de talus boiss est parfaitement jus-tifi. Le rsultat est le bon maintien des taluset du sol.

    Dfrichage mcanique avec broyeur type forestier port sur bras

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  • G U I D E D E S B O N N E S P R A T I Q U E S A G R I C O L E S L A R U N I O N

    1.2.1.2 Recommandations

    Dans le cas o un corps de techniciens spcialissexiste, il convient de sadjoindre des services com-ptents : matres duvre agrs du dispositifdaide aux amliorations foncires ou dfaut,de techniciens dorganismes de dveloppementet damnagement (SAFER, etc.).

    Avant tout dbut de projet, lexploitant doit imp-rativement vrifier sil peut ou non dfricher, auregard de la rglementation, afin quil ne perde passon temps, son argent et son nergie instruireun dossier qui ne peut pas aboutir. (cf. : )

    Linterdiction de dfricher ne concerne pas :

    les lots boiss de moins de quatre hectares.Attention, le propritaire dune surface boi-se infrieure quatre hectares mais faisantpartie dun lot de plus de quatre hectaresest concern par linterdiction ;

    les parcelles en friche de moins de dix ans.

    Sous rserve que ces parcelles ou lots nesoient pas concerns par dautres interdic-tions comme le degr de pente, sommet depiton, proximit de ravines, primtres decaptage, etc.

    Pour toute information sur les conditions du dfri-chement, pour retirer un dossier de demande de

    drogation, contactez le service Fort Milieuxnaturels de lONF. Pour obtenir leurs coordon-nes, reportez-vous la rubrique Votre carnetdadressespage 250.

    Importance de ladaptation du dfrichement au projet

    La surface dfricher dun seul tenant doit treadapte la mise en valeur :

    Dans le cas dune utilisation pour du mara-chage intensif plusieurs cycles de culture danslanne, on recommandera de petites parcelles,dautant plus rduites que le terrain est enpente ;

    Dans le cas de cultures prennes (vergers, prai-ries permanentes) ou semi-prennes (canne sucre) on pourra ouvrir de plus vastes espacesdun seul tenant, toujours fonction de la pentegnrale de la parcelle ainsi que du microreliefrsiduel ;

    En zone de pente douce, de grandes parcellesne posent, a priori, pas de problme, ds lorsquelles ne sont pas soumises, par leur positiondans le bassin versant, des coulements enamont importants.

    poque de travail

    Le dlai dinstruction desdossiers de demande dedrogation est trs

    court. Cest pourquoi il estrecommand, pour ne pas ris-quer dexposer lexploitant,deffectuer systmatiquementune demande dautorisationauprs de lONF.

    Il est recommand dvi-ter les dfrichementsdurant la saison des

    pluies et la mise nu de par-celles de grande taille duranttoute la saison pluvieuse (ausens large) sans protectionsparticulires contre les risquesdrosion.

    La Runion, le Code forestier interdit tout df

    richement, galement

    dans le cas de parcelles boises classes en zon

    e A (agricole) au Plan

    Local dUrbanisme. Des drogations peuvent

    tre accordes par la

    Direction de lAgriculture et de la Fort apr

    s instruction de la

    demande dpose auprs de lOffice National

    des Forts.

    Si le terrain est class en espace bois class

    (EBC) au PLU (ou POS) de la com-

    mune, la demande de drogation linterdictio

    n gnrale de dfricher est irre-

    cevable (article L130-1 du Code de lurbanism

    e).

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    :AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

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  • 32

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    Des pierres et roches :

    Elles doivent tre rcoltes lors du dcapage,elles seront disposes en bord de parcelle ouandaines alignes (cf. photo ci-dessous) en atten-dant un traitement par ramnagement de par-celle (voir plus loin) car le dfrichement est sou-vent suivi dun amnagement de type pierrageet/ou nivelage et/ou pierrage fin.

    Maintien de la couche fertile du sol, la terre vgtale

    Le dfrichement ne doit pas tre accompagn deremaniements importants des couches de sol. Lacouche fertile, encore appele terre vgtale,comprenant un plus fort taux de matire orga-nique (frache et dcompose) doit tre maintenueen surface et non enfouie.

    Protection du chantier

    Il faut penser une mise en dfens de la parcelle,par exemple un foss temporaire ou un talus letemps du chantier, protgeant des ravinementsautour ou dans la parcelle.

    Protection des tiers

    Le chantier ne doit pas exposer des tiers undanger direct. Il est du ressort de lentreprise detravaux durant les phases de ralisation. Celle-cidoit sassurer de prendre toutes les prcautionspossibles contre les boulements, contre les ruis-sellements, etc. Ds lors que les travaux serontrceptionns par lexploitant, les consquences

    Gestion des dblais

    Le dfrichement donne lieu plusieurs types dedblais de chantier :

    Des vgtaux de grosse taille, des ligneux :

    Ils peuvent tre vacus hors de la parcelle (boisvaloris) ou disposs en bordure de parcelle. Onvitera le brlage tant que possible ou, sil savrencessaire, il devra tre fait en milieu de parcellesans risque de propagation. Les vgtaux enfouisprsentent le risque de crer des dpressionslorsque le bois sest dgrad.

    Des masses vgtales vertes :

    Elles peuvent tre laisses en andains sur la par-celle tant que les travaux agricoles nont pasdmarr. On peut ensuite les enfouir, les vacuersur le pourtour, les broyer, en dernier recours lesbrler (cf. Arrt Prfectoral du 14/12/2009 pourles conditions de lemploi du feu La Runion).

    Afin d'viter de disperserdes rmanents d'espcesexotiques envahissantes

    (vigne marronne, avocat mar-ron, galabert, ou encore goya-vier), susceptibles de se multi-plier trs facilement partirde boutures, rejets, drageons,il est vivement conseill dedtruire ces rmanents.

    Andains de pierres et de roches V

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  • Rteau

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    :AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

    qui pourraient dcouler de son amnagement luiincombent.

    Protection des pentes fortes et dispositif anti-rosif

    Dans le cas de la valorisation de terrains en pente,lorsque le dfrichement/dboisement est auto-ris, cette autorisation prvoit la mise en uvredun ensemble de techniques anti-rosives : ter-rasses de cultures, bandes enherbes, lignes depierres en andains, haies vives anti-rosives.

    Les dispositifs anti-rosifs prescrire commemesures daccompagnement de la drogationdpendront de la nature des cultures prvuespar le propritaire :

    Mesures prescrirepour les plantes sarclesquimettent nu le sol : granium, marachage,pomme de terre, mas (Source DAF ONF)

    Disposition des rmanents de dfrichementen andains parallles aux courbes de niveau,et dautant plus rapprochs que la penteest forte ;

    Plantation de bandes ou barrires vgtalesanti-rosives le long de ces andains ;

    Ralisation de cultures et sillons parallle-ment aux courbes de niveau ;

    viter les travaux en priode cyclonique du20 dcembre au 20 mars, pas de dfriche-ment pendant cette priode sur les terrainsde pente > 10 %.

    Il apparat que les haies anti-rosives ont unebelle venue jusqu environ 1 000 mtres dalti-tude. Il convient donc au-dessus de 1000 mtresdaltitude dorienter plutt les demandes de dro-gation vers la cration de pturages.

    Mesures prescrire pour les plantes assurantune couverture totale du sol : canne sucre,prairies permanentes, vtyver, patates douces(Source DAF ONF)

    La mise en andains des rmanents de dfri-chement est demande afin de protger leterrain des premires pluies aprs le dfri-chement ;

    Les andains devront tre disposs parall-lement aux courbes de niveau ;

    La plantation doit tre ralise immdiate-ment aprs la mise nu des terres ;

    Dans le cas particulier de dfrichement surdes superficies de plus de 10 hectares, ilest ncessaire de prserver le caractre

    bois et bocager du paysage en prescrivantles mesures spcifiques suivantes : maintienau milieu des prairies de quelques arbresde belle venue ; conservation ou plantationsi ncessaire de bandes boises de 10mtres de large qui sparent la prairie enunits de 4 5 hectares chacune.

    Matriel adapt

    Lexploitant qui confie lexcution de travaux une entreprise doit veiller ce que celle-ci disposedoutils adapts aux engins mobiliss et emploiedes techniques classiques. Ainsi un bouteur doittre quip :

    Si cest une lame on prconise la lame romequi cisaille les ligneux mais on vitera le plusgnralement lemploi dune lame ;

    Si cest un rteau on prfrera un rteau largetype fleco ;

    La pelle mcanique peut tre utile pour larra-chement des ligneux et le dessouchage.

    Le dfrichement manuel

    Le dfrichement de ligneux peut tre loccasionde rcuprer du bois utile (chauffage, construc-tion, etc.) et le recours un travail de trononnagepralable au dfrichement est envisager. Cetterflexion amne un paragraphe sur le dfriche-ment manuel.

    Dans les cas de pente forte (>30%) ou lon atteintles limites dutilisation dengins classiques surpneus ou chenilles, un dfrichement manuel peut

  • Le dessouchage est interdit et on aura un recour

    s trs limit au brlage

    (cf. arrt du 14/12/09).

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    tre autoris. Dans ce cas, seul le travail dedbroussaillage et lusage doutils manuels (tron-onneuses) est autoris. (cf. : )

    Autant le dfrichement mcanique amne un am-nagement de parcelle par la suite, autant un dfri-chement manuel restreint tout travail lourd dusol.

    Un dfrichement doit tre immdiatement suivisoit dun amnagement, soit dune couverturevgtale du sol. Celle-ci peut tre naturelle ouimplante par lexploitant.

    Le dbroussaillage

    Il peut tre effectu de diverses manires. Si lesvgtaux prsents sont de petit ligneux (jeunesarbres) ou des plantes de type sarmenteuses(vigne marronne, galabert) on peut utiliser unbroyeur forestier (illustration ci-dessous) qui alavantage de ne pas abmer la surface du sol etde produire un mulch fin avec les dbris vgtauxqui seront incorpors dans le sol lors dun labourpar exemple.

    Pour toute information complmentaire, contactezlOffice National des Forts. Pour obtenir leurscoordonnes reportez-vous Votre carnetdadresses page 250

    Dans ce paragraphe nous traiterons successive-ment des diffrentes oprations techniques. Dansle concret des chantiers damnagement onpourra parler dpierrage grossier ou moyen, dara-sement de butte, de dblai/remblai, nivelage,drochage, etc. Il nest pas dans lobjectif du pr-sent chapitre daborder ces notions en dtail,elles sont couvertes gnralement par lappella-tion ramnagement parcellaire. Lpierragegrossier et le nivelage du sol ont pour cons-quence de remanier de manire importante lescouches superficielles du sol, et parfois mmedes couches plus profondes, allant parfois plu-sieurs mtres dans le cas des enfouissements depierres.

    1.2.2.1 Objectif damnagement du nivelage

    Lobjectif est de rduire le microrelief de la par-celle afin de permettre et/ou faciliter le passagedes engins agricoles pour les diffrentes opra-tions culturales, de rcolte et de transport. Lex-ploitant doit, tout en recherchant la configurationoptimale pour le machinisme, rflchir unschma damnagement qui prvient au mieux lerisque drosion et valuer limpact de son am-nagement sur son environnement proche. Lob-jectif damnagement doit veiller intgrer touteprcaution utile contre les dgts des eaux deruissellement, tant les dgts dans la parcelleque lon amnage que les dgts potentiels enaval de la parcelle. Bien sr, tout amnagementqui modifierait les coulements peut tre envisagdans le cas o une tude hydrologique est ralisepar un expert.

    1.2.2 NIVELAGE ET PIERRAGE GROSSIER

    Passage dun broyeur

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    Si les vgtaux prsents sont de simples gramineset quelques herbes dures le passage dun disquelourd peut tre suffisant, accompagn parfois dundsherbage chimique pour prvenir des repousses.Le dbroussaillage manuel peut tre effectu sansrecommandations particulires, car il ne sagit pas proprement parler de travaux lourds.

  • Recalibrage dun foss avec renforcement des berges dans les zones les plus exposes

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    Dans les oprations deramnagement des par-celles on peut tre amen

    vouloir supprimer un andainde pierres existant. Il estrecommand de prendretoutes les prcautions nces-saires pour vrifier si landainna pas un rle anti-rosifmajeur sur la parcelle et surlaval dune manire gnrale.

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    :AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

    1.2.2.2 Recommandations pour le nivelage

    On cherchera utiliser au mieux, avant de dmar-rer les travaux, le potentiel naturel de la parcelle.Lamnageur et lexploitant doivent rflchir plusieurs scnarii possibles damnagement /mcanisation, en peser les avantages et incon-vnients, et en faire une projection en termesdimportance de travaux afin de choisir le meilleurcompromis.

    Avant tout dplacement de matriaux, il est primordial de bienconnatre lhydrographie, le rseau dcoulement. Trois rgles fon-damentales sont respecter:

    Ne pas entraver les coulements venant de lamont;

    Ne pas modifier la vitesse dcoulement tant que possible ;

    Ne pas modifier les coulements en aval, il faut respecter les exu-toires naturels. Au besoin, les renforcer.

  • Nivelage dune parcelle laide dun bouteur

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    1.2.2.3 Objectif damnagementgnrique en matiredpierrage grossier et moyen

    Lpierrage consiste extraire du sol les roches,cailloux et pierres qui contraignent la mcanisa-tion et le travail du sol.

    Travail en dblai/remblai

    Dans les cas o cela est possible, et afin de ne pastransporter trop de matriaux, on dfinira un niveauglobal de la parcelle atteindre par nivelage en va-luant les volumes de matriaux disponibles commedblai. On pourra ainsi les mettre en adquationavec les volumes ncessaires pour les remblais.

    En cas dexcs de matriaux, notamment depierres, on dispose de plusieurs options :

    Extraction et exportation de la parcelle pourservir dautres objets

    Mise en andains sur les pourtours de parcelleou, si la parcelle est grande, servir raliserune ligne anti-rosive constitue en travers depente

    Enfouissement sous les horizons travaills parlexploitant, parfois des profondeurs impor-tantes (>2 m)

    Rduction sur place par concassage

    Il ny a pas de recommandation privilgie dansle cadre des bonnes pratiques. Le technicien /matre duvre et lexploitant auront comme soucidvoquer chaque solution et den faire une ana-lyse compare pour trouver un optimum techniqueet conomique (cot du chantier).

    Afin de prserver la qua-lit et la fertilit du solexploit, il est recom-

    mand de maintenir la couchela plus superficielle sans len-fouir ni la mler aux couchesinfrieures. Il convient surtoutde ne pas couvrir la parcelleagricole des couches de solsprofonds lorsquil sagit de tufet de terres peu volues.

    Prservation des couches superficielles

  • Enfouissement de grande ampleur

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    Andainage de diffrents types, en longueur maximale de parcelle

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    Il est recommand deregrouper les pierres etroches de la manire la

    plus homogne possible sansrisque dboulis. La pentedquilibre est fonction de laforme des blocs, plus ils sontronds, plus ils sont tals danslandain.

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    :AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

    Lpierrage grossier, ou moyen, est une op-ration qui produit gnralement dimportantsvolumes de roches et de pierres. Ces matriauxextraits constituent soit des dblais gnants quilconvient de traiter soit des lments permettantdamliorer la configuration gnrale de la parcelleagricole.

    Il ne faut pas, lors de la dfinition du projet dam-nagement, mettre systmatiquement un objectifde rcuprer 100 % de la surface totale (STB) pourla transformer en surface agricole utile (SAU).Une partie variable peut tre voue aux cheminsdexploitation, aux fosss, mais aussi aux andainset amnagements anti-rosifs.

    1.2.2.4 Recommandations en matire dpierragegrossier et moyen

    La terre vgtale a t pralablement prserve part sur la parcelle. Ce genre dpierrage doitrester exceptionnel, dans le cas prsent il permetde librer dun seul tenant une large parcelle avecun gain de productivit important attendu par lex-ploitant (cf. photographies: Andainage de diffrentstypes, en longueur maximale de parcelle).

  • Talweg pour recueillir les restes dpierrages

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    On observe sur la photographie Talweg pourrecueillir les restes dpierrages, que les restesde pierres, remblais auront pour effet de conserverla dpression prexistante pouvant recueillir lescoulements, mais en vasant fortement le fondpour taler la lame deau et, aprs plantation anti-rosive (prairie permanente ou canne) rduirelrodibilit zro.

    On observe sur la photographie Remblais en basde pente que lpierrage a servi faonner ( lapelle mcanique) un remblai en bas de pente pouradosser la terre remblaye en prvenant tout risquedrosion, et sans entraver le moindre coulement.On veille donner une pente dquilibre ladosconstitu, variable en fonction des caractristiquesdes roches, lisses, rondes ou anguleuses.

    Remblais en bas de pente

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  • Remaniement du sol laide dun bouteur

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    Il est peu recommand deformer des talus ouandains de pierres le long

    des axes dcoulementsmajeurs car cela aurait pourconsquence dacclrer lesflux en aval. Si toutefois, uneprotection savre ncessairecontre des dbordements tropfrquents, il faut envisager destalus peu levs et maintenir tout prix un exutoire en bas deparcelle qui ramne dans laravine le flux collect.

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    Cas particulier du traitement des bords de ravines

    (cf. : )

    Pour des ravines dcoulements secondaires, pr-sentant des risques en cas de crue, ou pour desravines bordant depuis longtemps des parcellescultives, on pourra utiliser les pierres issues delpierrage pour conforter une zone de faiblesseet drosion par grignotage des berges.

    On veillera ne pas entraver la possibilit dex-pansion des ravines en cas de crue, on acclreraitles dbits en risquant de causer de lourds dgtsen aval. Le principe peut tre rsum en disantquil faut respecter le fonctionnement hydrauliquede la zone o lon concentre les travaux.

    On rencontre quelquefois, dans les Hauts notam-ment, des ravines peu marques (peu profondes)pour lesquelles des dbordements ponctuels sur-viennent lors des pluies de forte intensit. Lesparcelles attenantes pouvant servir de zones dex-pansion de crues voient alors des phnomnesrosifs importants se produire, que naturellementlexploitant souhaite rsorber.

    Prservation de la couche fertile

    Les recommandations sont les mmes que dansle chapitre du dfrichement. La fertilit du sol estsouvent concentre dans les 30 premiers centi-

    Lors dun travail dpierrage proche de rav

    ines classes dans le

    domaine de ltat, il convient de respecter les

    rgles de retrait de

    10 m o aucune intervention nest possible.

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    :AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

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  • pierrage au chisel V

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    Rteau pierreur ;

    Broyage de pierres.

    Il faut rechercher le systme qui procurera uneefficacit satisfaisante, sachant quil sera quasi-ment toujours ncessaire deffectuer au final unpierrage manuel des dernires pierres qui restenten surface.

    1.2.3.2 Recommandations

    Dans un premier temps il faut faire ressortir lespierres : cette opration est gnralement effec-tue avec un chisel, outil qui explore 30 40 cmde sol et dispose de dents sur ressorts disposesde manire ameublir le sol, mais qui a un effetpierrant intressant (cf. photographie pier-rage au chisel)

    mtres de terre. Un ramnagement est souventassez traumatisant pour la microfaune et les qui-libres naturels. Aprs des travaux de bouteur, lex-ploitant aura intrt faire des apports de matireorganique frache pour reconstituer la vie micro-bienne et les mcanismes lis la fertilit du sol.

    1.2.3.1 Objectifs damnagement

    Llimination totale des pierres peut intervenir lorsde lamnagement parcellaire ou lors de renouvel-lement de plantations de canne ou de rhabilitationde prairie. Cette opration ultime de prparationde la parcelle cultive est une des principalessources de risques rosifs par dcapage du sol.

    Cette orientation de travail ncessite un pierragepouss ou fin de lhorizon cultiv. Il peut treeffectu de diffrentes manires suivant ltat dusol et lobjectif final. Les outils utiliser sont :

    Bouteur + rteau fin type rockland ;

    pierreuse avec / sans andaineur de pierres ;

    1.2.3 PIERRAGE FIN ET BROYAGE DE PIERRES

    Il est recommand, dansla mesure du possible, deprfrer un pierrage fin,

    moins agressif sur les solsquun broyage systmatique.

  • Andaineuse de pierres (1) Andaineuse de p

    ierres (2)

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    Faible pierrosit traite la main V

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    :AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

    En fonction de la pierrosit, on choisit la meilleure solution : une faible pierrosit devra tre traiteprfrentiellement la main.

    Si la pierrosit rsiduelle reste modre, aprs un pierrage moyen et un travail au chisel, il est possibledutiliser une andaineuse de pierres pour concentrer les restes et faciliter ainsi leur traitement parenlvement mcanique ou broyage (cf. photographies Andaineuse de pierres 1 et 2).

  • Rteau pierre

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    Lenlvement peut tre effectu laide dpier-reuse ou au rteau pierre (cf. photographieRteau pierre). Ces techniques sont les moinsagressives sur les sols et donc les moins risquesau regard de lrosion.

    La rcupration des pierres peut tre intres-sante. On peut, par exemple, envisager un empier-rement des chemins dexploitation, des cheminscollectifs ou intraparcellaires qui, sous rservede les profiler correctement, peut galement par-ticiper limiter les risques drosion sur lensem-ble de lexploitation.

    Dans le cas o les pierres sont de petite taille, ilest recommand de faire un empierrement avecune compaction simple.

    Quelle que soit la priode, le broyage de pierresdoit tre ralis rapidement (dans des dlais trscourts entre le dbut et la fin du chantier) avecune plantation rapide suivre. Sur la photographierosion aprs broyage de pierres, on constate lim-portance de lrosion suite des pluies de fin desaison importantes (mars 2010 sur Monvert), aprsun broyage de pierres la journe prcdente.

    rosion aprs broyage de pierres G

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    Le broyage de pierres estune opration dlicate. Ilest primordial dviter de

    la raliser durant les priodesde pluie.

  • pierrage fin au broyeur

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    Chantier damnagement de grande ampleur

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    :AMNAGEMENT ET INTERVENTIONS FONCIRES

    Le broyage se justifie uniquement pour la mca-nisation pousse de la culture en place qui visele passage dengins de coupe au ras du sol. Lebroyage peut tre effectu en plein ou surlignes de pierres aprs andainage. Il faut un tatdhumidit de la parcelle mi-chemin entre lepoint de ressuyage et le point de fltrissement(un tat dhumidit moyenne sec). Un sol tropsec pass au broyeur sera totalement dstructur(terre soufflete).

    Par contre, un sol broy en plein dans un tat dhu-midit trop forte ne donne pas les rsultats escomp-ts. Cette opration de broyage intervient en dernierlieu. Elle est lultime tape de lamnagement. Ilconvient par la suite de respecter tous ces tra-vaux qui ont t mens en mettant en uvredes pratiques culturales respectueuses de la

    qualit du sol: prvention de lrosion, maintiende la fertilit, apports organiques.

    Exemple de chantier damnagement: photographieChantier damnagement de grande ampleur. Ilregroupe: de lpierrage grossier au bouteur (milieude la parcelle), de la rsorption daffleurementrocheux au brise-roche hydraulique (en arrire-plan),une mise de ct de la terre vgtale avant arase-ment (au fond droite). Les pierres et roches issuesde lpierrage sont mises en protection aval avecun gradient de taille (les plus grosses en dessous,avec cependant un mlange ncessaire des rochesde diffrentes tailles pour stabiliser le sol).

    Ces chantiers complexes doivent tre suivis pardes spcialistes (matres duvre agrs parexemple) et raliss par des entreprises comp-tentes, exprimentes en amliorations foncires.

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    Si les amnagements peuvent interfrer surlcoulement des eaux, cest particulirement vraipour les travaux damnagement de voiries, quilsagisse de la cration de nouvelles dessertes oude simples amnagements de chemins existants.Les cas observs montrent que les impacts etdgts sont souvent la consquence dun lmentnouveau lamont avec un traitement insuffisantdes problmatiques dcoulement deaux de ruis-sellement.

    La rflexion concernant la desserte et le niveaudaccessibilit devrait tre aborde systmati-quement pour tout projet damnagement par-cellaire au moment de llaboration du projet, nonseulement pour amliorer la desserte interne desparcelles, mais galement pour minimiser lesdgradations ventuelles subies depuis lamonten grant au mieux les eaux reues sans aggraver(renvoyer) le problme laval.

    1.2.4.1 Principes fondamentaux prendre en compte dansllaboration des projets

    lexception des sols alluvionnaires littoraux,compte tenu des problmes de pente et drosion,croiss avec la violence dpisodes pluvieux, leprincipe fondamental La Runion est la priseen compte des problmes hydrauliques, avec uneconception visant la meilleure rpartition pos-sible et la diffusion des eaux de ruissellement.

    Cette approche pralable la dfinition du projetncessite de considrer les impacts propres oules incidences des amnagements gnralementenvisags :

    Le revtement btonn