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écologique Ornement fruitier forestier Guide des arbres ÉLISABETH & JÉRÔME JULLIEN Exigences culturales, maladies, ravageurs, protection biologique Préface de Denis Cheissoux © Sang de la Terre et Groupe Eyrolles, 2009 ISBN 978-2-86985-206-8

Guide écologique des arbres - Accueil - Librairie Eyrolles · 2009-06-17 · ... C. betulus vit dans les chênaies et les ... plein soleil (éviter les situations brûlantes) ou

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écologique

Ornement • fruitier • forestier

Guide

des arbres

ÉLISABETH & JÉRÔME JULLIEN

Exigences culturales, maladies, ravageurs, protection biologique

P r é fa c e d e D e n i s C h e i s s o u x

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© Sang de la Terre et Groupe Eyrolles, 2009 ISBN 978-2-86985-206-8

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Charme CarpinusCharme commun, si la plante est conduite en arbre ou charmille, si elle est taillée en grande haie (C. betulus) ; charme élancé (C. betulus ‘Fastigiata’, ‘Pyramidalis’, ‘Columnaris’) ; charme à feuilles laciniées (C. betulus ‘Incisa’, ‘Laciniata’, ‘Heterophylla’) ; charme pourpre (C. betulus ‘Purpurea’) ; charme d’Amérique (C. caroliniana) ; C. orientalis ; C. tschonoskii. Famille : Bétulacées

Charme commun - Carpinus betulus

Charmille taillée

EXIGENCES CULTURALES.Habitat : régions tempérées ou froides d’Europe centrale, du Nord et de l’Est de la France. Espèce à large amplitude écologique, C. betulus vit dans les chênaies et les hêtraies des plaines et des collines, jusqu’à 1 000 mètres d’altitude au maximum. Se rencontre sous climat océanique, semi-océanique, semi-continental nord ou montagnard. Composant des haies brise-vent dans les bocages du nord-ouest français. C. tschonoskii, originaire du Japon, est acclimaté dans les zones tempérées.Plantation : automne, jeunes plants en racines nues (pépinières). Printemps. Conteneur, motte (jardineries). Attention, la transplantation des vieux sujets en racines nues se traduit souvent par une reprise délicate. Les praliner.Type de sol : lourd, profond, mais poreux. Terre franche de jardin, même humide, argilo-calcaire, sablo-limoneuse, limono-argileuse. Un sol brun calcique ou des marnes convient. Milieu faible-ment acide à basique, pH 6 à 8.Exposition : plein soleil (éviter les situations brûlantes) ou pénombre. La charmille se développe bien en sous-bois éclairci.Arrosage : maintenir une fraîcheur permanente les premières années de culture, surtout s’il s’agit de jeunes plants. Un paillage sur le sol, même plastique, est vivement conseillé.Nutrition : dans les terres maigres, incorporer à la plantation un amendement organique bien décomposé (fumier, algues, terreau de feuilles, compost).

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ASPECTS NON PARASITAIRES.

Chlorose : lorsque le pH sol dépasse 8 et que le taux de carbonate de calcium est très élevé, la croissance est réduite, le feuillage accuse une carence nutritive en fer, jaunit, puis se nécrose.Pollution : résiste aux gaz urbains et indus-triels ; orne souvent le long des routes.Sécheresse, chaleur : éviter de le planter en situation brûlante, sur-tout en sol séchant, superfi ciel et/ou cal-caire : faible croissance, jaunissement, brunis-sement lors des étés arides.Vent : très résistant aux bourrasques.

Charme - chlorose ferrique

AUXILIAIRES BIO : C. betulus attire une entomofaune variée y compris en hiver : punaises prédatrices, araignées, coccinelles, acariens prédateurs, hyménoptères parasi-toïdes, chrysopes et hémérobes.

NOTES : les feuilles du charme sont cadu-ques, mais l’arbre garde une partie de son feuillage l’hiver. On le dit marcescent. Leur très bonne décomposition en fait un excel-lent humus pour le jardin.

Araignée femelle Argiope

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PROBLÈMES PARASITAIRES.

DÉGÂTS QUOI ? LUTTE

BOURGEONS, FEUILLES

Dès la fi n mars, morsures. Larve arpenteuse charnue vert clair à fi nes bandes jaunâtres.

INSECTE – Chenille de papillonPhalène hiémale (Operophtera brumata)

Préventive biologique : ennemis naturels des chenilles (chauves-souris, oiseaux, mouches tachinaires, hyménoptères parasitoïdes, cantharides, chrysopes, hémérobes, punaises prédatrices). Les mycoses d’insectes ou entomopathogènes (par ex. maladie muscardine blanche à Beauveria bassiana) tuent de nom-breuses chenilles avec une humidité supérieure à 75 % et des températures comprises entre 18 et 28 °C.Préventive mécanique : empêcher la migration des chenilles vers les parties aériennes avec un anneau épais de glu de 10 cm de large (huile de ricin + résines) sur le tronc.Curative biologique : piège à phéromones sexuelles d’octobre à décembre pour surveiller le vol. À partir de fi n mars-début avril, dès l’observation des premières colonies larvaires, pulvériser un insecticide à base de Bacillus thuringiensis.

BOURGEONS, FEUILLES, POUSSES

Au printemps, décoloration, miellat poisseux, fumagine. Colonies de petits insectes jaunes.

INSECTEPuceron jaune du noisetier (Myzocallis coryli)

à

Préventive biologique : laisser agir les auxi-liaires naturels.Préventive culturale : raisonner les apports d’engrais azoté. Proscrire les élagages systé-matiques, les tailles trop courtes.Prophylactique : supprimer les pousses infestées.Curative biologique : lâcher de coccinelles Adalia bipunctata ou chrysopes dès détection des pucerons. Traitement à base d’huile de vaseline ou de pyréthrine en mai (vol des pucerons) ou de juin à août (colonies).

FEUILLES

D’avril-mai à juillet, limbe dévoré, multiples perfora-tions entre les nervures. Insectes noirs au refl et bleu métallique. Larves noirâtres très voraces. Les jeunes arbres affi chent une allure squelettique à force d’être défoliés.

INSECTE – ColéoptèreGaléruque de l’aulne (Agelastica alni)

Curative biologique : pyrèthres végétals. Traiter le soir.

Phalène hiémale

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DÉGÂTS QUOI ? LUTTE

FEUILLES

Au printemps, par temps doux et humide, macules brunes irré-gulières sur le limbe, défoliation (1). Parfois, la feuille est complète-ment chinée de points marron au voisinage des nervures (2).

CHAMPIGNONMaladie des macules foliaires (1) (Mycos-phaerella maculiformis), anthracnose du charme (2) (Gloeosporium carpini)

Préventive culturale : éviter d’arroser le feuillage.Préventive biologique : bouillie bordelaise.Prophylactique : ramasser et brûler ou composter les feuilles mortes.

Jaunissement face supérieure correspon-dant à des pustules brunes au revers, défeuillaison préma-turée.

CHAMPIGNONRouille du charme (Melampsoridium carpini)

Préventive culturale : écart suffi sant entre les plantations pour limiter le confi nement de végéta-tion. Ne pas mouiller le feuillage des jeunes plants.Prophylactique : supprimer et incinérer les parties malades. En automne, ramasser les feuilles mortes tombées au sol, les incinérer ou les composter.Préventive biologique : bouillie bordelaise.

Erinose. Limbe ondulé et nettement décoloré, sillons entre les nervures.

ACARIENPhytopte du charme (Eriophyes macrotrichus)

Seuil de nuisibilité : sur jeunes arbres uniquement, surtout en zone méridionale.Préventive biologique : traitement avec du soufre micronisé (fongicide, mais doté de propriétés répul-sives vis-à-vis des acariens).Curative biologique : un traitement avec une huile paraffi nique en février ne permet pas de supprimer tous les phytoptes, mais réduit les symptômes à un niveau acceptable.

Phytopte du charme

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DÉGÂTS QUOI ? LUTTE

FEUILLES, POUSSES

Au printemps sur-tout, consommation du feuillage parfois considérable, larves recouvertes de poils beiges. L’intensité des dégâts dépend du nombre d’œufs viables déposés sur l’écorce des branches et tronc.

INSECTE – chenille de papillonBombyx disparate, spongieuse (Lymantria dispar) à

Une génération par an. Pond à partir du mois de juillet (année 1) à mars (année 2) : œufs groupés en ooplaques, recouverts par les écailles soyeuses du papillon femelle, éclosion en avril-mai. Périodes de gradation (2 à 3 ans), puis régres-sion des populations sur 5 à 10 ans.

Réglementaire : organisme nuisible pouvant faire l’objet d’une lutte obligatoire dans certains départe-ments par arrêté préfectoral. Par précaution, éviter la fréquentation publique des lieux infestés avant la nymphose pour éviter les urtications.Préventive biologique : ennemis naturels des che-nilles (chauves-souris, oiseaux, mouches tachinaires, hyménoptères parasitoïdes, cantharides, chrysopes, hémérobes, punaises prédatrices). Les mycoses d’insectes (maladie muscardine blanche à Beauveria bassiana) tuent de nombreuses chenilles avec une humidité et des températures favorables. Piège à phéromones sexuelles pour détecter le vol et capturer les papillons mâles.Curative biologique : Bacillus thuringiensis dès l’observation des premières colonies.Curative mécanique : couper les nids communau-taires, les brûler en prenant soin de ne pas s’exposer aux poils urticants.D’autres chenilles de papillons vivant principalement en milieu forestier, dans les bosquets, les haies vives, peuvent occasionnellement fréquenter les parcs et jardins. Elles provoquent de légères morsures sans incidence majeure pour le charme ; elles ne nécessi-tent d’ordinaire aucun traitement. Il s’agit notamment du bombyx laineux (Eriogaster lanestris) ; le bombyx à livrée (Malacosoma neustrium) ; le géomètre du charme, hibernie ou phalène défeuillante (Erannis defoliaria), l’orgyie pudibonde (Calliteara pudi-bunda), la phalène du marronnier d’Inde (Alsophila aescularia).

À la fi n du prin-temps, puis en été, jaunissement pro-noncé, défeuillaison précoce. Petites toiles face inférieure entre les nervures abritant de petits œufs arrondis et des formes mobiles rouges en été.

ACARIENAcarien du charme (Eotetranychus carpini)

Préventive culturale : proscrire l’excès d’engrais azoté. Préventive biologique : préserver la faune auxiliaire naturelle. Proscrire les traitements insecticides poly-valents qui les anéantissent. Lâchers de prédateurs : chrysopes, punaise Orius, acariens Amblyseius californicus. Soufre (action répulsive) en début de végétation.Seuil de nuisibilité : 5 formes mobiles/feuille ou 50 % de surface foliaire occupée (80 % en présence de prédateurs naturels). Lorsque le seuil est dépassé, les populations explosent et il est diffi cile de les maîtriser ; si la sécheresse s’en mêle, des rameaux ou des branches peuvent en mourir.Curative biologique : huile de vaseline en juin-juillet.

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DÉGÂTS QUOI ? LUTTE

FEUILLES, POUSSES

Taches poudreuses blan-châtres, dessiccation.

CHAMPIGNONOïdium (Phyllactinia guttata)

Seuil de nuisibilité : en cas de forte attaque, un ou deux traitements curatifs suffi sent à guérir les jeunes érables en plus des mesures culturales.Préventive culturale : éviter l’excès d’engrais azoté et le confi nement de végétation (distancer suffi samment les plantations).Préventive biologique : soufre, décoction de prêle.Prophylactique : supprimer les parties oïdiées.

FEUILLES, RAMEAUX, BRANCHES

Feuilles : teinte gris argenté aux refl ets métalliques. Mort progressive des ramifi -cations, section brune à la coupe. Sur l’écorce, petits chapeaux blanc-grisâtre puis violacés (carpophores). Les hivers doux et humides favorisent la maladie.

CHAMPIGNONPlomb parasitaire (Chondrostereum purpureum)

Réglementaire : organisme nuisible pouvant faire l’objet d’une lutte obligatoire dans certains départe-ments par arrêté préfectoral.Préventive culturale : délaisser les sols lourds et les stations humides. Éviter les excès d’engrais azotés. Tailler par temps sec. Mastiquer les grosses coupes et les blessures accidentelles avec un baume cicatrisant. Désinfecter les outils à l’alcool à brûler.Préventive biologique : champignon antagoniste naturellement présent dans les sols (Trichoderma harzianum).Prophylactique : supprimer les branches et les arbres atteints en extirpant le maximum de racines.

RAMEAUX, BRANCHES, TRONC

Nécroses au niveau des yeux, écorce craquelée, pustules blanc-rosé puis rouges. Dépérissement du feuillage supérieur.

CHAMPIGNONChancre européen (Nectria galligena)

Préventive culturale : tailler en période sèche.Préventive biologique : sels de cuivre en automne-hiver et avant le débourrement, surtout si l’arbre est taillé.Prophylactique : éliminer et incinérer les rameaux malades. Cureter les chancres sur les branches maî-tresses, mastiquer.Chancre européen du pommier

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DÉGÂTS QUOI ? LUTTE

RAMEAUX, BRANCHES, TRONC

Craquelures de l’écorce, dépéris-sement. Coussinets rouge-orangé sur le bois mort.

CHAMPIGNONMaladie du corail (Nectria cinnabarina)

Préventive biologique : sels de cuivre au début de la chute des feuilles, en hiver et avant le débourrement, surtout si l’arbre est taillé.Prophylactique : éliminer et incinérer les rameaux malades. Cureter les chancres sur les branches maîtresses. Mastiquer.

Fructifi cations noires (1) ou cirrhes orangées (2) sur l’écorce des parties dépérissantes ou sénescentes, dessèchement du bois. Les attaques d’insectes xylophages prédisposent le charme à ce type d’affection.

CHAMPIGNONPourriture du bois (1) (Melanconium bicolor = M. betulinum), nécrose du bois (Libertella sp.)

Préventive culturale : tailler en période sèche, éviter les chicots. Au printemps, fertiliser les jeunes plants avec une fumure organique azotée pour stimuler la nouvelle pousse.Prophylactique : supprimer le bois mort.

Maladie du corail - pustules sur écorce

Libertella sur écorce de charme

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DÉGÂTS QUOI ? LUTTE

RAMEAUX, BRANCHES, TRONC

Léger retard de croissance, petites carapaces bombées de couleur marron, miellat, fumagine.

INSECTECochenille à carapace du noisetier (Eulecanium coryli)

Préventive biologique : laisser agir les auxiliaires naturels (acariens Trombi-diides, coccinelle Chilocorus nigritus, chrysopes, hymé-noptères parasitoïdes).Curative biologique huile paraffi nique d’été en végé-tation sur les larves mobiles. Huile blanche de pétrole ou huile de colza sur formes hivernantes fi xées.Prophylactique : tailler et brûler les parties infestées en fi n d’hiver.

Dessèchement du feuillage, galeries en spirale sous l’écorce, vermoulure dans les galeries, trous de section ovale. Larves blanchâtres en forme de raquette s’enfonçant dans l’aubier en creusant des sinuosités de haut en bas.

INSECTE – ColéoptèreBupreste du poirier, agrile du poirier (Agrilus sinuatus, Coroebus sp.)

Préventive biologique : oiseaux (le pic-vert élargit les orifi ces des galeries pour y dénicher les larves). Insectes auxiliaires (hyménoptères Cerceris, Ichneumonidés).Préventive culturale : fertiliser les jeunes plants, irriguer en période de séche-resse ; protéger les plaies de taille, ne pas stocker de bois abattu à côté des planta-tions.Curative biologique : larves inaccessibles dans les gale-ries. Si nécessaire, traiter les buprestes adultes avec des pyrèthres végétals de mai à juillet, au moment du vol. Bien mouiller les écorces.Réserver l’intervention en pépinière.Prophylactique : couper et brûler les branches et rameaux infestés. Abattre et brûler les arbres dépéris-sants et les souches mortes.

Cochenille à caparace - femelle et larves

Boursoufl ures de bupreste sur charme

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