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Guide de l’innovation en Aquitaine Sports en Eaux

Guide touristique de l’innovation en Aquitaine

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Guide touristique de l’innovation en Aquitaine (autour des sports en eaux)

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≈ Guide de l’innovation en Aquitaine

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> Introduction

> Les Univers

1) Surf P.11

2) Nautisme P.15

3) Plongée P.20

4) Sports en eaux vives P.23

5) Natation P.26

6) Pêche P.28

SOMMAIRE

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Réalisation : Cap SciencesDirecteur de publication : Bernard AlauxResponsable éditorial : Alexandre MarsatCoordinatrices du projet : Blandine de la Rochebrochard et Marianne Pouget Rédaction : Marianne PeyriPhotos : Pierre Baudier, Laurent Ballesta, Blandine de la Rochebrochard, Photos DRDesign graphique : KubikImprimeur : CopytelMars 2010

> Introduction Le palmarès de l’Aquitaine en matière de sports aquatiques est surprenant. Elle détient les premiers spots européens de surf, se hisse à la place de deuxième pôle de plongée en France, séduit près de 100 000 mordus de la pêche, soit le plus grand nombre de pêcheurs en France… Sans compter ses ports regorgeant de voiliers et bateaux, ses affluents où filent kayakistes et nageurs en eaux vives, ses pionniers du kite-surf et du paddle-board. Ces pratiques, partageant l’eau comme univers commun, ne manquent pas d’entraîner dans leur sillage, sur le territoire, tout une effervescence économique. L’industrie de la glisse y prospère avec l’implantation depuis les années 80 des plus grandes marques du secteur et d’une myriade d’ateliers de shape (ateliers de fabrication des planches de surf). La construction navale bat son plein, entourée d’un tissu diversifié de moto-ristes et d’équipementiers. Les clubs en tout genre se multiplient surfant sur l’engouement touristique. L’ingéniosité au service de la performance technique ou de la protection de l’environnement est également de la partie. Des ingénieurs ou passionnés y inventent des planches de surf en biomatériaux, des moteurs plus écolos, des logiciels de navigation ultra-pointus ou de suivi de régates, des voiliers en composite, des combinaisons de plongée extra étanches…

Alors, prêts pour le grand plongeon dans l’univers aquitain des sports en eaux ?

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PRÉSENTATION

GéographieConnaissez-vous l’étymologie du nom Aquitaine ? Le terme Aquitaine (aqu-itan-ia /akwitania/) est dérivé du Latin aqua « eau » et signifie pays des eaux. Tout est dit. Ici, l’eau coule en abondance. La Garonne, la Dordogne et l’Adour sillonnent généreusement les terres de ses multiples affluents et alimentent tout un chapelet de grands lacs à l’abri des dunes. Mais ce sont aussi de nombreux rapides dans les Pyrénées-Atlantiques qui traversent les vallées. Les eaux océanes, elles, viennent caresser près de 230 km de sable fin sur les côtes atlantiques offrant des spots réputés tant de surf que de plongée. Bref, le paradis des pratiquants de sports d’eaux.

Les pratiquesSes atouts géographiques ont permis un développement spectaculaire de nom-breuses pratiques sportives.On distingue six familles de sports d’eaux pratiqués en Aquitaine :> Le surf et ses dérivés (kite-surf, paddle-board, standup-paddle…)> Le nautisme (voile, plaisance)> La plongée sportive et de loisir (épaves, grottes, archéologiques…)> Les sports en eaux vives (canoë, kayak, canyoning, rafting, nage en eaux vives…)> La natation (en bassin ou en eaux libres) > La pêche sportive (surfcasting, street fishing, à la mouche, au leurre…)

Économie et innovationToutes ces pratiques ont permis la création d’industries, d’entreprises, de start-up et de laboratoires qui participent au développement et à la croissance du secteur. L’Aquitaine fait ainsi figure de première industrie de la glisse en France avec la présence de marques aussi connues que Tribord, Quiksilver, Rip Curl, Billabong, O’Neill. D’ailleurs certains ont installé, sur nos côtes leur centre de recherche et développement afin de mieux concevoir et tester leur matériel aux côtés d’une cinquantaine de shapers (constructeurs artisanaux de planches de surf). On compte également plus de 400 entreprises dans le nautisme, secteur où percent timidement mais sûrement une prise de conscience et une volonté croissante de protéger l’environnement. Les nouvelles technologies de l’information et de communication (les TIC) ont donné, en outre naissance à de multiples sociétés élaborant d’ingénieux logiciels et des jeux distillant des informations « in live » sur les spots de surf, permettant de s’entraîner avec des simulateurs ou de préparer un itinéraire en voilier avec une extrême précision.

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Enfin, les industries liées aux sports en eaux vives et à la pêche sont loin d’être absentes de notre territoire avec l’implantation notamment de fabricants de kayaks et de pirogues et pas moins que le service recherche et développement de Caperlan, le spécialiste du matériel de pêche, à Cestas (33).

RechercheLes vagues et le littoral sous l’œil des scientifiquesSi d‘une part, les entreprises s’emploient à améliorer le matériel pour pratiquer ces sports, les laboratoires scientifiques aquitains, eux, s’efforcent, depuis des années, de décrypter le fonctionnement du littoral et des vagues. Le laboratoire EPOC (Environnements et Paléoenvironnements Océaniques), unité mixte de recherche commune à l’Université Bordeaux 1 et au CNRS, observe et étudie, par l’acquisition récurrente de données in situ et satellitaires, la dynamique morphologique du littoral. Tout un travail approfondi sur les courants et les baïnes leur permet également de prévoir l’évolution naturelle du littoral. Une autre unité de recherche bordelaise s’est, elle, penchée sur la compréhension du déferlement des vagues.

Les scientifiques de Trefle (Transferts Ecoulements Fluides Énergétiques), laboratoire inter-établissements (CNRS, ENSAM, ENSCPB, Université Bordeaux 1), ont ainsi développé un outil unique, une modélisation 3D du déferlement des vagues, leur permettant ainsi de comprendre le mécanisme du déferlement, la manière dont le sédiment est transporté et comment les côtes se forment. Dépendante de l’Université de Pau, l’équipe du Lasagec (Laboratoire de Sciences Appliquées au Génie Civil et Côtier) scrute, elle aussi, les changements du littoral. Elle travaille avec la cellule d’application Casagec. Ensemble, ces équipes disposent de caméras positionnées sur les plages et d’un logiciel de calcul très puissant, redessinant la côte grâce à toutes les images enregistrées. Les surfeurs, en quête des meilleurs déferlements, sont très friands de toutes ces données. Bien évidemment, les études sur la qualité de l’eau ne sont pas en reste. L’association Surfrider Foundation, basée à Biarritz, s’y emploie tout en menant des actions de prévention de l’environnement au profit des utilisateurs du littoral et notamment de sports nautiques. La qualité des eaux de baignade en Aquitaine, c’est aussi le travail de La Lyonnaise des Eaux qui grâce à son centre Rivages Pro Tech, propose aux collectivités une nouvelle méthode d’analyse qui délivre des résultats beaucoup plus rapidement.

En établissant un état des lieux de l’évolution des milieux naturels, toutes ces recherches permettent d’apporter de la connaissance mais aussi de nouvelles solutions d’aménagements pour l’urbanisation et les lieux de pratique de ces sports.

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Le handicap n’est plus un frein Tous ces sports aquatiques, dits parfois à sensations ou à risques, sont de plus en plus l’apanage des personnes handicapées. Profitant du nouveau regard porté par la société sur le handicap et d’une meilleure connaissance physique et biologique de l’être humain, les handicapés ont désormais davantage accès à des pratiques telles que la plongée, la natation, la voile… L’innovation technologique apparaît de même comme l’un des moteurs essentiels d’ouverture du monde du handicap aux pratiques sportives. Notre région accompagne cette tendance. Ainsi, à Mérignac, les prothésistes de Lagarrigue Orthopédie développent des prothèses pour les sportifs han-dicapés. Ils ont même inventé un logiciel de CFAO Conception et Fabrication Assistée par Ordinateur qui permet de concevoir et de fabriquer des orthèses, prothèses et corsets orthopédiques à partir d’un ordinateur, d’un logiciel de rectification et d’une machine-outil. À Marcheprime en Gironde, les salariés de Topstar élaborent même des combinaisons de plongée sur mesure adaptées à tout type de handicap (hémiplégie, paraplégie, amputation…). Les associations se révèlent tout aussi impliquées dans ce combat pour l’accessibilité. Ainsi l’Unadev de Bordeaux permet à des aveugles et à des mal voyants de participer à des compétitions de voile. Et grâce à l’association, des déficients visuels ont construit un bateau, la Doris des vents, présentée au Grand Pavois de la Rochelle en 2009. L’association Vagues d’espoir, dont le siège est au pied du CHU de Bordeaux, s’emploie de même à aider des jeunes à continuer la pratique d’un sport et organise des évènements sportifs pour handicapés. Créateur de l’association, Ismaël Guillorit, amputé tibial de naissance, champion de surf, snow-board et skateboard, est un personnage particulièrement reconnu en Aquitaine dans le monde de la glisse et dans celui du handicap.

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> Les Univers

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LE SURF >

Le surf, depuis les années 60, a dé-ferlé tel un raz-de-marée sur les côtes aquitaines. De Hendaye à Soulac, les spots ont conquis leurs lettres d’ivresse sportive à tel point qu’aujourd’hui 73% des surfeurs français sont aquitains. Démocratisé, féminisé, diversifié en nouvelles pratiques, le surf a, de plus, hissé l’Aquitaine au rang de 1re région de l’industrie de la glisse en Europe. Des grandes marques ultra-connues aux shapers artisanaux, cette éco-nomie bat son plein, entraînant dans son sillage une vague d’innovations notamment à travers la quête de nou-veaux matériaux plus performants et surtout écologiques. Un peu d’histoire…Les tontons surfeursRetour en 1956. Quasi inexistant sur les côtes aquitaines, le surf va réel-lement faire son apparition grâce à deux Américains, Dick Zanuck et Peter Viertel. Venus pour le tournage d’un film tiré du roman d’Hemingway « Le soleil se lève aussi », ces deux pion-niers du surf basque, chevauchent pour la première fois, sur leurs plan-ches californiennes, les déferlantes de la Grande Plage de Biarritz. Six mois plus tard à peine, quelques biarrots, futurs « Tontons surfeurs », façonnent leurs propres planches tandis que le Journal de Biarritz fait paraître son premier article sur le surf en septem-bre 1957. Dans les années 60, la révo-lution technique est déjà en route. Fi-nies les planches en bois de 50 kilos.

De nouveaux matériaux s’imposent jusqu’à engendrer les actuelles planches en polyuréthane d’à peine 2 à 3 kilos.

À ne pas manquerLes meilleurs spotsGrâce à ses grandes baies, ses cou-rants puissants, ses fonds marins adaptés, l’Aquitaine offre la morpho-logie idéale pour embrasser la vague. On s’y faufile sur les plages basques bien sûr, on y glisse dans le Médoc à Soulac ou Carcan Océan, on la défie dans les Landes à Biscarosse, Mo-liets ou Mimizan. Reste la vague in-contournable, le top du top, celle de Belharra de 10m de haut qui déferle sur un fond rocheux au large de la corniche séparant Saint-Jean-de-Luz et Hendaye.

ÉconomieL’Aquitaine, région de l’industrie de la glisse en EuropeQuiksilver, Rip Curl, Billabong, O’Neill… Les plus grandes marques ont élu do-micile depuis le début des années 80 en Aquitaine, devenu fief de l’indus-trie de la glisse en Europe. Les leaders mondiaux du surf ont ainsi implanté, en Gironde, dans les Landes et au Pays basque, leurs quartiers généraux, avec fonctions stratégiques et recherche et développement à la clé. Près de 40 marques sont de fait présentes sur notre territoire, dont les huit premiè-res mondiales. Dans ce paysage éco-nomique, le textile se taille la part du lion, mais le marché français du surf estimé à 395 millions d’euros entraîne dans son sillage toute une panoplie

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de nouvelles entreprises : sociétés de communication et de production audiovisuelles, de sérigraphie, de dé-veloppement de logiciels, de produits dérivés sans compter les écoles et clubs de surfs, les surfshops, la presse spécialisée, la création d’événements sportifs et culturels. Teintée d’une patte artisanale mais condensée de l’âme même du surf, la fabrication de planches s’épanouit de même en Aquitaine. Au fond de leurs garages, munis d’une bonne dose d’ingéniosité, une cinquantaine de shapers passion-nés (fabricants de planches de surf) donnent ainsi naissance à la planche de nos rêves. Au sein de ces entreprises, la dimen-sion environnementale s’avère de plus en plus présente, de la conception des produits à la mise en place d’évé-nements.

Chiffre Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la planche de surf ne représente que 4 à 6% du chiffre d’affaire du bu-siness de la glisse et la combinaison seulement 2%. Le reste concerne principalement le textile et les chaus-sures lié aux sports de glisse.

Personnages aquitainsJoël de Rosnay Agé aujourd’hui de 72 ans, l’éminent scientifique, spécialiste des origines du vivant et des nouvelles technologies, fait partie des pionniers du surf en France. Il s’est investi dans cette pas-sion sur les plages de la côte basque et a fondé en 1959 avec un groupe d’amis le premier club de surf en France, le Waikiki Surf Club. Il sera, en 1960, sacré à Biarritz, premier champion de France

de surf et participera ensuite trois fois aux championnats du monde. Par la publication de nombreux articles dans des revues spécialisées, il a été un des acteurs de l’ascension galopante du surf, sport de symbiose, selon lui, entre la nature et l’homme. Jérémy Florès 22 ans (Capbreton). Il commence le surf à l’âge de trois ans et devient en 2007 le plus jeune surfeur de l’histoire à se qualifier pour l’élite mondiale WCT (World Cham-pionship Tour). Lee-Ann Curren née à Biarritz en 1989. Championne d’Europe de surf 2009 elle intègre en 2010 le WCT à l’âge de 21 ans.

Manifestations Les compétitions nationales et inter-nationales ont désormais « pignon sur mer », comme à Lacanau en Gironde (Lacanau Pro), à Hossegor dans les Landes (Rip Curl Pro Women puis Men) ou à Anglet en Pyrénées-Atlan-tiques (O’Neill Surf Challenge).

Organismes - EUROSIMA Cluster a pour objectif de promouvoir et développer l’indus-trie des sports de glisse en Aquitaine grâce à des actions collectives entre les institutions, les entreprises et les centres de formation et de recherche. - La Fédération Française de Surf, fondée à Biarritz en 1964, est implan-tée aujourd’hui à Hossegor. - Estia, l’École Supérieure des Tech-nologies Industrielles Avancées de Bidart, dépendante de l’Université de Bordeaux 2, a créé en 1999, un Master Ingénierie des sports de glisse, une formation unique en Europe.

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Carnet de route de l’innovation ≈ HendayeÀ quelques kilomètres de la frontière espagnole, plantée face à la mer et sur l’ancienne criée d’Hendaye, trône l’une des entreprises phares du sec-teur : Tribord. Créée en 1996 par cinq passionnés, Tribord est la «marque passion» du groupe Oxylane pour les sports nautiques (Voile, Kayak, Plongée, Sports de glisse). Dans leurs locaux, « les pieds dans l’eau » d’Hendaye, des ingénieurs, designers, stylistes… conçoivent et testent en permanence de nouveaux produits « démocratisables », destinés bien sou-vent aux enseignes Décathlon : ha-bits, planches de surf, kitesurf… Leur dernière trouvaille : la combinaison de surf Fatigless qui réduit la fatigue.

≈ BiarritzÀ quelques kilomètres au nord d‘Hen-daye, à Biarritz, dans le fief du surf basque, une toute jeune société a vu le jour en 2009, Natural Technology. Leur savoir-faire ? La wax, cette ré-sine aux vertus antidérapantes ap-pliquée sur la planche de surf. Après trois années de recherche avec la société Rescoll de Pessac, spécia-lisée dans les matériaux polymères, les patrons de Natural Technology ont, en effet, lancé la première Wax 100% française et surtout écologique. Résistant bien mieux à la chaleur que tout ce qui existe, cet anti-dérapant, normalement très polluant, présente l’atout d’être entièrement recyclable. Pour cette invention, la wax Greenfix, la jeune entreprise a reçu, en 2009, le Prix de l’innovation écologique décernée par l’EUROSIMA.

≈ AngletLe voyage se poursuit à quelques kilo-mètres de Biarritz, sur la grande plage d’Anglet. Non loin de là, un nouveau lieu a ouvert ses portes en 2009, la start-up Notox. Les shapers s’y re-trouvent pour créer, fabriquer leur planches dans des conditions optima-les de sécurité et d’hygiène permet-tant la réduction des dégagements de solvants et le filtrage des poussières. C’est également ici, dans ce lieu se démarquant d’ores et déjà pour son travail sur l’aspect graphique, qu’a été mise au point une nouvelle planche de surf. Elle utilise des biomatériaux, soit de la fibre de lin au lieu de l’habituelle fibre de verre et du carton hydropho-be en remplacement du classique pain de mousse polyuréthane condensé. Mais à Anglet, l’innovation se conju-gue au pluriel. Dans un autre registre, on retrouve les deux concepteurs aquitains du site Internet youriding.com, via la société Intellysurf. On leur doit la mise en ligne du premier jeu de simu-lation de surf et de bodyboard.

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≈ HossegorBienvenue dans les Landes où là aussi les cerveaux phosphorent pour amé-liorer la pratique et -le confort- du surf. On y déniche, à Hossegor, la fa-meuse marque de sport de glisse Rip Curl. Leur service de recherche et dé-veloppement a dernièrement donné naissance à une combinaison très novatrice. Dotée de batteries, la com-binaison H-Bomb, génère en effet de la chaleur, permettant ainsi de surfer en toute saison et dans les eaux les plus froides.

≈ SoustonsToujours dans les Landes, à Soustons, une autre start-up se plaît à bous-culer les méthodes traditionnelles de fabrication de planches de surf. Pour Newtis Innovation, la page des rési-nes polluantes est bel et bien tournée. Place, désormais et pour la première fois en France, au polycarbonate, soit une matière recyclable à 100% et ul-tra-résistante, issue des technologies de l’aéronautique ou de l’automobile. Sans compter que ces planches nou-velles générations offrent de multiples possibilités de graphisme, notamment d’impression numérique sur la planche : un concept totalement nouveau.

≈ GirondeLa route de l’innovation se termine sur le sol girondin et sous le signe des TIC. La société Viewsurf, basée à Cenon, a lancé un site Internet proposant plus de 150 vues, via des webcams, de plages en Aquitaine. Avant d’aller af-fronter la vague, les surfeurs peuvent ainsi savoir en temps réel la météo, la qualité de l’eau, la force du vent, l’état des vagues…

5 000 Km à la force des bras

Durant l’été 2009, trois landaises, Stépha-nie Barneix, Alexandra Lux et Flora Manciet ont relevé le défi : rejoindre l’île du Cap Bre-ton (Canada) à Capbreton dans les Landes. Le tout en paddle-board, soit une grande planche de surf permettant de parcourir de longues distances à plat ventre ou à genoux avec la seule force des bras. Mission réussie pour les trois filles qui étaient accompagnées par Yves Parlier en bateau et d’une équipe de scientifiques planchant sur certaines variétés de planctons de surface.

Le saviez-vous ? La pratique du surf se conjugue au pluriel et ses dérivés se multiplient comme des petits pains. On peut voir désormais de-puis les plages aquitaines la silhouette des pros du stand up paddle, debout sur leurs planches, se dirigeant avec une longue pa-gaie. Filent également au loin sur l’écume les amateurs du kitesurf, faisant gonfler au vent leurs voiles, ressemblant à cel-les d’un parapente, pour mieux diriger et laisser s’envoler leurs planches de la taille d’un snow-board.

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LE NAUTISME

Bien que les ports de plaisance soient peu nombreux en Aquitaine, la région cultive, avec un esprit marin ancré dans son histoire, son goût pour le nautisme de la balade du dimanche en pinasse sur le bassin aux sorties fougueusement éventées au large des côtes basques. Derrière cet amour de la navigation, se niche toute une éco-nomie aux visages pluriels, souvent artisanaux ou au contraire très pointus. Les technologies s’affinent dans la construction navale avec l’utilisation du composite et des savoirs emprun-tés à l’automobile et à l’aéronautique. La méthode de l’infusion sous vide permet de réaliser des bateaux sur mesure. Des moteurs plus « verts » voient le jour pour mieux préserver l’environnement.

Et, des pros des nouvelles technologies de l’information œuvrent également depuis l’Aquitaine sur des logiciels ultra-performants de navigation ou de suivi de régates.

Un peu d’histoire…Bordeaux, fille de la construction navale Les premières traces de chantiers navals à Bordeaux, ville à l’identité maritime marquée, remontent à 1467. Ce savoir-faire local perdurera des siè-cles et notamment à partir du milieu du XVIIIème siècle où des centaines de bâtiments de guerre (croiseurs, cui-rassés, torpilleurs et sous-marins…) conçus pour la Marine nationale ver-ront le jour sur les bords de Garonne et ce, jusqu’aux lendemains de la Se-conde Guerre mondiale.

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C’est également dans le Port de la Lune que sera construit le premier ba-teau à vapeur fluvial français en 1818 ou le voilier 5 mâts France II en 1911.

À ne pas manquerDu cœur de l’estuaire aux criques du Pays basqueContrairement aux côtes bretonnes, les ouvertures sur l’océan en Aquitaine sont rares. Quelques ouvertures direc-tes sur la mer ponctuent la carte de la région. Au sud, on retrouve les gran-des marinas d’Hendaye, d’Anglet ou le charmant port de Saint-Jean-de-Luz. Les Landes avec ses kilomètres de plages de sable fin, mais dépourvus de criques, ne comptent que le port de Capbreton. Au nord de l’Aquitaine, en Gironde, s’impose l’incontournable port d’Arcachon entouré d’une multi-tude de ports plus modestes à la Tes-te-de-Buch, Gujan-Mestras, Lanton, Taussat... Enfin, la Garonne et l’es-tuaire de la Gironde (on a tendance à l’oublier) ont également conquis de nombreux plaisanciers qui escalent de Port-Médoc à Bègles en passant par Bordeaux, Pauillac, Bourg-sur-Gi-ronde… sans compter les nombreux lacs comme celui d’Hourtin et Carcan ou de Sanguinet. Cependant, spécifi-cité bien régionale : de par ce manque d’ouvertures sur la mer, les plaisan-ciers locaux effectuent, des sorties en mer très courtes et peu éloignées de leur port d’attache.

ÉconomieLe visage aquitain de l’économie dé-diée au nautisme s’illustre par un ré-seau de près de 400 entreprises, ma-joritairement des PME, regroupant des motoristes, des équipementiers,

des constructeurs, des entreprises de tourisme fluvial et de location de ba-teaux, des fabricants de textiles, des ateliers de réparation… Des métiers les plus traditionnels aux plus innovants. Près de 70% de ces entreprises ont moins de 10 salariés alors que 2% des entreprises ont plus de 50 salariés. Autre particularité : au milieu d’un tis-su d’une trentaine de chantiers navals, émergent deux géants de la construc-tion : Construction Navale de Bor-deaux (CNB) et Construction Navale Couach (CNC). On note également que cette industrie nautique se révèle particulièrement dynamique dans la métropole bordelaise et en Gironde.

Chiffres La filière nautisme en Aquitaine re-présente 7% du chiffre d’affaires na-tional dans ce secteur. On dénombre 407 entreprises dans la région pour plus de 4 800 au niveau national. La filière nautique régionale pèse, de plus, 2 900 emplois sur les 45 000 existants en France.

Personnage aquitainYves Parlier Figaro, Vendée Globe, Transat Jac-ques Vabre, Route du Rhum… Le na-vigateur aquitain, Yves Parlier, s’est illustré brillamment dans les principa-les compétitions nautiques existantes. Dans le registre innovation, on retient qu’il réalisa, en 1996, le premier tour du monde sans énergie fossile avec son monocoque « Aquitaine Innovations ». Aujourd’hui, il développe la traction par énergie 100% naturelle et associe les forces éoliennes et solaires à des techniques de pointe sur son nouveau catamaran « Beyond the Sea ».

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En direct live depuis la haute mer

En 1998, Yves Parlier fut le premier naviga-teur à réaliser, à bord d’Aquitaine Innovations, les premières transmissions d’images numé-riques depuis le grand large. Des images en quasi direct et de qualité équivalente aux ima-ges télévisées. Pour réaliser cette prouesse technologique, un système de caméras nu-mériques pilotées à distance a permis d’enre-gistrer non seulement l’image sur un support magnétique mais aussi des données numé-riques sur l’ordinateur de bord. Ces images, une fois dérushées sur l’ordinateur de bord sont transmises à terre et aux médias par un système ultra performant de communication.

Organismes - Fédération des Industries Nautiques qui défend, représente et promeut tous les métiers du secteur nautique français, sur le territoire national et à l’étranger.- Association des Professionnels du Nautisme en Aquitaine situé à la Tes-te-de-Buch qui permet d’étudier, de défendre et de favoriser l’adoption de toutes les mesures susceptibles d’améliorer les conditions d’exploitation des activités nautiques de la région.

Carnet de route de l’innovation ≈ HendayeDavantage tournée vers le surf, la côte basque abrite, entre criques rocheu-ses et monts plongeant sur le Golfe de Gascogne, quelques entreprises se dédiant au nautisme. Ayant adopté le nom d’un petit bélier très robuste, la société Dorguloff, basée à Hendaye, s’est lancée, à une échelle artisanale, dans la conception de mini-catama-rans très légers d’à peine 50kg et ne dépassant pas les 3m de long. En bref, rien de plus facile que de les

embarquer sur le toit de sa voiture ou de les tracter à vélo. Créés initialement pour surfer sur des vagues de plus de 2m de haut, ces petits bijoux du nau-tisme, en polyester renforcé sont le fruit d’un travail approfondi sur la for-me et la répartition des poids, histoire de les rendre le plus stable possible malgré leur légèreté (on n’en saura pas plus, secret de fabrication oblige !). Le professionnalisme des créateurs de Dorguloff les aurait même poussés à tester leur mini-catamaran, le 24 jan-vier 2009 en pleine tempête Klaus. Toujours à Hendaye, on retrouve la fa-meuse entreprise Tribord, dont le ser-vice de recherche et développement se consacre, entre autres à la concep-tion de gilets de sauvetage, de cirés à manches étanches.

≈ BidartEntre Guéthary et Biarritz, la naviga-tion se conçoit et s’anticipe à travers un écran. La société Maxsea excelle, en effet, dans la conception de lo-giciels de navigation. Elle est même devenue leader mondial dans ce do-maine. Reléguant aux oubliettes les classiques radios, cartes, compas et longues-vues, Maxsea élabore des programmes informatiques permet-tant aux navigateurs de préparer leur itinéraire ou, une fois en mer, de pilo-ter au plus juste. De nombreux grands skippers, mais également des pê-cheurs professionnels en sont friands et avouent combien cette technologie a révolutionné leur quotidien en mer. Le dernier produit de cette entreprise basque, sorti en 2008, « Time Zéro », fusionne ainsi plus de 6 000 cartes marines avec des photos aériennes et des images 3D d’un très grand réalisme.

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≈ BordeauxLe chemin se poursuit dans la région bordelaise où se concentre globale-ment la construction navale en Aqui-taine. Rendez-vous sur les quais, rive droite dans les immenses hangars de 24 000 m2 de CNB, société du grou-pe Bénéteau. De ces ateliers, sortent chaque année, de 40 à 50 bateaux, certains de luxe conçus sur mesure en composite ou en aluminium (CNB), d’autres de demi-séries élaborés avec le modèle Bordeaux 60 (Bordeaux Yachts) et enfin des catamarans de croisière en composite (Lagoon). On navigue dans le haut de gamme avec des bateaux de 20 à 32 m ultra-con-fortables et d’ailleurs vendus à 80% à une clientèle étrangère très aisée. Avant d’être livrés, les derniers tests se font à domicile. Il n’est pas rare d’apercevoir la silhouette de ces pe-tits trésors de navigation dériver au fil de la Garonne devant les hangars de CNB et jusqu’au pont de pierre. Chez CNB, la révolution technologi-que s’est faite notamment avec le tra-vail sur le composite. L’utilisation de la méthode d’infusion sous vide, soit un système d’injection de la résine sous bâche, leur a permis en outre d’effectuer un travail plus homogène et moins dangereux.

Toujours à Bordeaux, en traversant le fleuve, sur la place des Quinconces, on retrouve les mordus de voile de la société BeTomorrow, surfant sur la vague des nouvelles technologies de l’information et de la communication dédiées à la navigation. En 2007 ils ont sorti « Live Sailing », une anima-tion 3D permettant de suivre en di-rect des retransmissions télévisées, la trajectoire des concurrents lors d’une régate. Les organisateurs de course comme le Vendée Globe ou l’America Cup ont recours à cette technologie. BeTomorrow a également lancé, l’an dernier, un jeu multijoueurs en ligne, « LiveSkipper », soit des régates virtuelles sur Internet intégrant des conditions réelles de navigation.

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≈ Bassin d’ArcachonLe voyage de l’innovation dans ce secteur se poursuit sur le bassin d’Ar-cachon, plus précisément à La Teste-de-Buch. On y fait la connaissance des créateurs d’un nouveau système hybride pour les moteurs de bateau. Leur société Nanni Diesel, créée en 1951, employant plus d’une centaine de personnes, fait figure aujourd’hui de l’une des trois premières mondiales dans le domaine des moteurs indus-triels. Prospère, cette entreprise reflè-te bien la prise de conscience récente des entreprises à s’investir dans des technologies plus respectueuses de l’environnement. Puisant dans le sa-voir-faire de l’automobile, Nanni Diesel se démarque comme étant la pre-mière société à proposer un système hybride pour les moteurs de bateaux. Plus silencieux et moins polluants, ces moteurs sont basés sur un système de recharge de batteries permettant au navigateur d’alterner propulsion essence et électrique. Non loin de ce motoriste, se nichent, à une échelle artisanale, des coutu-riers d’un genre nouveau, ceux de la société Starvoiles. Dans leur hangar, moins d’une dizaine de personnes s’active pour utiliser d’énormes ma-chines à coudre. Nous voici dans le temple de la fabrication de voiles sur mesure. Jean Le Cam, Yves Parlier, Pascal Bidégorry, Franck Cammas… Autant de navigateurs célèbres qui ont eu recours à leur savoir-faire pour la réalisation de voiles de compétition résistant à tous les vents.

Le saviez-vous ?

Les principales sources de pollution marine sont terrestres : seuls 12% de la pollution marine proviennent des activités maritimes (transport, activités portuaires…). Les sources de pollution principales des ba-teaux ou engins de plaisance résident dans les émissions d’hydrocarbures, le bruit et les eaux usées. Prenant conscience que l’avenir du nautisme dépend fortement de la qualité de l’environnement, les indus-tries nautiques multiplient les efforts pour lancer sur le marché des produits réduisant notamment les émissions gazeuses de mo-teurs de bateaux. On n’en est cependant qu’aux prémisses. Davantage de recherche et développement serait nécessaire dans certains domaines, notamment dans la gestion des eaux usées.

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LA PLONGÉE

Les eaux sous-marines de l’Aquitaine ne font pas rêver autant que les Mal-dives mais n’en attirent pas moins de nombreux adeptes de la plongée. La région fait même figure de deuxième pôle de plongée en France avec la présence de 89 clubs. Son atout : of-frir des plongées très diverses, dans l’océan en quête d’épaves, dans des lacs pour dénicher des trésors ar-chéologiques ou même au creux des rivières en altitude pour une virée de spéléo-plongée. En parallèle, l’Aqui-taine, accompagne, mais timidement, les évolutions dans l’équipement. On y conçoit des combinaisons extra étan-ches ou l’on y concocte du matériel de plongée perfectionné, des mélanges gazeux pour les amateurs des grands fonds.

Un peu d’histoire… Une révolution technologique en profondeurLa plongée a connu un développe-ment spectaculaire au cours des vingt dernières années.On est passé d’un sport à risque, éli-tiste, à une activité de loisirs ouverte au plus grand nombre. Même si ce sport se féminise, les pratiquants res-tent principalement des hommes. On note également un rajeunissement des plongeurs. Un bouleversement technologique a cependant trans-formé le quotidien des plongeurs ces dernières années. Equipés désormais de mini-ordinateurs portables, soit de grosses montres portées au poignet, les plongeurs peuvent avoir accès sous l’eau à des cartes, peuvent me-surer la profondeur, le temps possible

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de plongée, le temps nécessaire pour chaque palier de décompression,… Le matériel audiovisuel et photographi-que, qui a énormément évolué, n’est plus, en parallèle, l’apanage des seuls pros. Une avancée qui a permis de mieux découvrir les fonds marins et de faire progresser leurs connaissances.

À ne pas manquerDes anémones d’Hortense aux grottes basquesQu’offrent donc à voir les fonds ma-rins de la côte aquitaine ? Les ama-teurs et pros de la plongée ont leur préférence. À la pointe du Cap-Ferret, dit « chez Hortense », ils s’y régalent du panache de couleurs somptueuses dessinées par les tapis d’anémones recouvrant les blockhaus immergés, tout en s’extasiant sur le va-et-vient des étrilles, tourteaux, araignées, congres, poulpes… Le bassin d’Arca-chon recèle, lui, de nombreuses épa-ves dont certaines cachent sûrement encore des trésors... Les plongeurs les plus aventuriers vont même flâner à 40 m de profondeur, au large de Mon-talivet pour dénicher un convoi coulé mais toujours rempli de barges et de jeeps. Au sud de la région, ce sont les grottes de Saint-Jean-de-Luz ou les criques près d’Hendaye qui attirent, telles des sirènes, les amoureux de la plongée. Enfin, n’oublions pas la chan-ce de pouvoir découvrir, d’un coup de palme, des vestiges gallo-romains comme au lac de Sanguinet.

ÉconomieCe sport engendre du business essen-tiellement en faisant vivre les 89 clubs aquitains. Ce marché de la plongée serait, par ailleurs, aussi dynamique que tous

les sports outdoor aujourd’hui. En revanche, les fabricants de matériel et d‘équipements sont de dimension modeste et peu nombreux en Aquitaine. Ces entreprises sont dédiées principa-lement à la conception et à la vente de combinaisons et de mélanges gazeux.

Personnages aquitains Le Commandant CousteauLe célèbre océanographe, cinéaste, réalisateur de documentaires et auteur français, a conçu en 1943 et réalisé le prototype de scaphandre autonome à air comprimé. Natif de Saint-An-dré-de-Cubzac en Gironde en 1910, Jacques-Yves Cousteau s’est illustré également comme le co-inventeur de la première caméra de télévision sous-marine, de sous-marins d’exploration, et du procédé de propulsion éolienne des navires utilisé sur le navire de re-cherches Alcyone.

Le plongeur : un feignant intelligent ?

En raison de la pression constante de l’eau sur son corps, le plongeur se fatigue très vite. Pour ménager son énergie, il doit donc faire le moins d’efforts possibles et évoluer très len-tement. Cette « fainéantise » calculée doit s’accompagner d’une redoutable « intelligen-ce » de cette pratique dans laquelle la moin-dre erreur peut être fatale. Toute plongée doit donc être préparée avec minutie pour savoir où plonger, à quelle profondeur, combien de temps il est possible de rester sous l’eau en intégrant les paliers de décompression…etc.

Organismes- FFESSM Fédération Française d’Études et de Sports Sous-Marins. Elle est agréée et délégataire du ministère chargé des Sports pour les activités subaquatiques.

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- Les comités régionaux ou interrégio-naux représentent la fédération sur leur territoire. Chaque département dispose également d’un comité dé-partemental.

Carnet de route de l’innovation ≈ Castres-GirondeLes pros de la plongée les connaissent bien. Elles, ce sont les quelques en-treprises du secteur spécialisées dans les équipements de plongée. L’itiné-raire nous conduit sur des chemins de traverse. À Castres-Gironde, petite ville située à 22 km au sud-est de Bor-deaux, un couple dont l’idyllle a pris corps à travers une passion commune pour la plongée, nous ouvre les portes d’Underwater Équipement, leur so-ciété créée en 2002. Les connaisseurs expérimentés de la plongée trouvent ici le nec plus ultra des mélanges ga-zeux conçus à la demande, suivant le type de plongée et la morphologie de chacun. Ils y remplissent notam-ment leurs bouteilles de Nitrox, cet air enrichi en oxygène et inventé par la Nasa, permettant de plonger à des distances très profondes et de réduire les paliers de décompression.

≈ MarcheprimePlus à l’ouest de la Gironde, sur la route menant dans le fond du bassin d’Arcachon, Marcheprime, abrite, elle, depuis quarante ans, un spécialiste des combinaisons de plongée, Topstar. Professionnels comme amateurs de plongée (mais aussi surfeurs, spéléo-logues, kayakistes, pêcheurs…), tous comme les Pompiers de Bordeaux, y commandent des combinaisons sur mesure et des modèles au concept novateur. La spécificité de Topstar est

en effet de fournir des combinaisons totalement étanches permettant de lutter contre l’ennemi numéro 1 du plongeur : le froid. Sa dernière née, la Suit Dry, est com-posée d’un haut en toile trilaminée et d’un pantalon en néoprène. Grâce à une meilleure répartition de l’air dans la combinaison, on évite l’effet blow-up (lorsque l’air part directement au niveau des jambes et fait basculer le plongeur la tête en bas). Fort de son savoir-faire, Topstar s’emploie égale-ment à concevoir des combinaisons adaptées à différents types de handicap.

≈ HendayeBien qu’elle ne fabrique pas ses com-binaisons de plongée sur place, ni sur mesure, la société Tribord et son ser-vice de recherche et développement, voisine du club de plongée d’Hendaye, n’en cogite pas moins sur la concep-tion d’équipements innovants. Dernièrement, elle a mis au point la combinaison « fatigless », permettant de réduire la fatigue grâce à un patro-nage associant des zones de com-pression et des zones d’élasticité.

Le saviez-vous ? La plongée, un sport dangereux ? Que nen-ni ! Il y aurait moins d’accidents de plon-gée mortels que de piqûres d’abeilles et de guêpes mortelles.

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SPORTS EN EAUX VIVES

Canoë-kayak, canyoning, rafting, nage en eaux vives… ces pratiques dites de « pleine nature » ont le vent en poupe en Aquitaine, territoire abondamment ramifié de fleuves, de cours d’eau et de rapides. Baignant dans un esprit globalement familial plus que com-pétitif, ces sports ne cessent de se démocratiser surfant sur le dévelop-pement du tourisme vert. L’innovation technologique y suit de même un long fleuve tranquille ponctué notamment de nouvelles méthodes de fabrication de canoës ou de pirogues. On y déni-che même un lieu unique en Europe, le tout nouveau Stade de Pau, un es-pace entièrement construit le long du gave de Pau pour l’entraînement et la découverte des sports en eaux vives.

Un peu d’histoire…Le canoë et le kayak ont été introduits en Europe et en France en 1865. Les sports d’eaux vives se pratiquent de-puis le début du XXème siècle, et ont connu un fort développement avec des compétitions, la multiplication des supports, l’arrivée de nouveaux maté-riaux plus performants et l’accessibili-té désormais possible à un public han-dicapé. Quant à l’action de descendre un torrent à la nage, rien de bien neuf dans l’histoire humaine.

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Les Indiens d’Amérique y excellaient et certains guerriers antiques auraient même eu recours, pour faciliter leurs descentes, à des vessies animales gonflées d’air. La nage en eaux vives, devenue aujourd’hui une activité de loisir et de sport, n’est donc que l’ex-ploitation d’un mode de déplacement ancestral ayant inexorablement évolué.

À ne pas manquerRien qu’en Lot-et-Garonne, près de 200 km de voies navigables sont dis-ponibles... la région regorge de paradis aquatiques pour pratiquer les sports en eaux vives. La Dordogne est deve-nue au fil des années la Mecque du kayak et du canoë. On y pagaie à tour de bras et aussi sur ses multiples af-fluents : la Rhue, la Luzège, L’Auze, la Sumène, la Maronne, la Vézère, l’Isle… Les méandres de la Leyre en Gironde, aux allures d’Amazonie, invitent de même au voyage tout comme le gave de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques. C’est dans ce dernier département, que les amateurs de canyoning, de nage en eaux vives et de rafting vont par ailleurs défier la nature dans le ca-nyon de Valcarlos, dans la vallée d’Os-sau ou dans les gorges de la Nive.

Personnage aquitain Tony EstanguetNé en 1978 à Pau, Tony Estanguet ne cesse de défrayer la chronique avec ses multiples exploits en canoë mono-place. Il a conquis, à deux reprises, le titre de champion du slalom olympi-que, en 2000 aux JO de Sydney et en 2004 aux JO d’Athènes. Il est également arrivé en première place aussi bien dans des championnats français, européens que mondiaux.

Organismes - Fédération française canoë-kayak : organisme régissant tous les sports nécessitant l’usage d’une pagaie. Fédération Française d’Etude et de Sports Sous-Marins : organisme se dédiant aux autres pratiques -n’utili-sant pas de pagaie- comme la nage en eaux vives.

Carnet de route de l’innovation ≈ Bon-EncontreRappelez-vous ! Vous avez sûrement un jour glissé au fil de l’eau ou aperçu sur une rivière ces fameux kayaks ou canoës marqués d’un cercle orange avec RTM écrit au centre. Ce maté-riel est tout droit sorti des ateliers de fabrication de Rotomod, une entre-prise régionale basée à Bon-Encontre en Lot-et-Garonne. Notre route nous conduit donc chez le premier fabri-cant en Aquitaine, devenu après tren-te années d’existence, une référence au niveau français.

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Ici, entre 18 000 à 20 000 kayaks sont construits tous les ans. L’en-treprise dispose d’un four immense pour fabriquer des canoës-kayaks en série selon la méthode dite du roto-moulage. Du plastique sous forme de poudre est déversé dans des moules introduits dans un four effectuant des rotations… En une heure, les kayaks sont prêts, plus homogènes et résis-tants que ceux fabriqués à la main et assemblés pièce par pièce. Rotomod s’est également révélée in-novante en lançant sur le marché un kayak spécialement conçu pour la pêche avec un appui pour les pieds, un es-pace pour ranger le matériel de pêche, une ergonomie adaptée… etc. ≈ HasparrenEn quittant le Lot-et-Garonne, on file droit vers le sud dans l’arrière-pays basque. Au pays des piments d’Espe-lette et des monts vallonnés, se niche une société à l’activité des plus origi-nales. L’ex-entreprise appelée Com-posite 64, qui fabriquait des bateaux, est devenue depuis 2009 la société WOO (Waïna Outrigger Organisation) reconvertie dans la conception de pi-rogues hawaïennes. Utilisés en com-pétition pour surfer des vagues, ces engins, autrefois importés d’Hawaï ou de Polynésie, prennent donc dé-sormais corps au cœur d‘Hasparren. Sur le plan technique, une page est tournée. Finies les pirogues en bois, place aujourd’hui aux composites ; les dirigeants de WOO se servant de leur savoir-faire dans la construction de bateaux. Passionnées, les trois têtes pensantes de cette société ne tarissent pas d’éloges sur ce nouveau sport offrant l’opportunité de « pren-

dre la vague » collectivement et dont la pratique se démocratise depuis cinq ans.

≈ PauNotre circuit, en quête d’audaces technologiques, se poursuit plus à l’est, toujours dans les Pyrénées-At-lantiques. On y découvre dans la ville de Pau, un lieu unique en France et même en Europe. Depuis avril 2008, un stade a été ouvert, dédié à la prati-que des sports en eaux vives : canoë-kayak, rafting, hydro-speed, kayak gonflable, kayak-polo et nage en eaux vives… Tout y a été entièrement construit, contrairement aux habituels aménagements sur les cours d’eau. Les professionnels (Tony Estanguet s’y est même entraîné avant de par-tir pour les JO de Pékin) comme les amateurs disposent ainsi de 2000m2 de bassins, d’un parcours sportif de 300m de long doté d’un tapis roulant facilitant la remontée des embarca-tions, d’un bassin d’arrivée de 1 800m² et un bassin d’initiation lié au bras du gave. Sans compter deux rivières ar-tificielles aux courants plus ou moins rapides et adaptés à tous les niveaux en fonction du lâcher de 4 à 14m3 d’eau par seconde.

Le saviez-vous ? La nage en eau vive est couramment ap-pelée Hydrospeed. À tort. Ce nom se rap-porte en réalité au matériel utilisé, soit l’un des tout premiers flotteurs produits en série et utilisés pour cette discipline.

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LA NATATION

Même si les Aquitains sont de grands consommateurs de piscine pour leurs loisirs ou n’hésitent pas à faire tom-ber la chemise pour un plongeon en mer ou en rivière, la natation reste un univers où la compétition est très présente. On compte ainsi près de 13 000 licenciés dans la région. Les pratiquants, surtout des jeunes, s’adonnent à la course, au waterpolo, à la natation synchronisée ou à l’art du plongeon.

ÉconomieMises à part les cotisations aux clubs de natation et les entrées de piscine, l’économie liée à ce sport n’a rien d’industrielle. On note cependant la présence de l’entreprise Tribord, qui conçoit mais ne fabrique pas, depuis Hendaye, maillots de bain et accessoi-res. Un acteur leader du secteur, Arena possédait également une importante unité de production de maillots de bains à Libourne. Délocalisant cette activité en Tunisie et en Chine, Arena a fermé son site girondin en 2007, en-traînant de nombreux licenciements.

Combinaison interdite

C’est à Libourne, dans l’ancien site de pro-duction d’Arena, qu’était fabriquée une com-binaison innovante, sensée améliorer la flot-tabilité et qui nécessitait – par ailleurs – vingt minutes pour être enfilée. Celle-ci, comme toute combinaison tout polyuréthane, est désormais interdite en compétition au niveau international depuis le 1er janvier 2010.

Personnage aquitainJean Boiteux Champion Olympique en 1952 à Helsinki, 4 fois médaillé au niveau européen, 2 records du monde, 10 records d’Eu-rope, 14 records de France, Jean Boiteux, né en 1933 à Marseille, est la référence mondiale de la natation. Une image frappante a marqué l’his-toire de la natation et a fait le tour du monde : celle de son père, coiffé d’un béret, fou de joie, sautant dans le bas-sin des JO d’Helsinki pour embrasser son fils. A 77 ans Jean Boiteux préside aujourd’hui le club de natation des Girondins de Bordeaux.

Organismes - Fédération Française de Natation divisée en comités régionaux et départementaux.

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L’innovation au compte-gouttes Ici, l’innovation s’illustre d’une manière générale dans des projets pour améliorer la stérilisation des eaux, parfaire les starting-blocks pour les départs des courses ou trouver de nouveaux sys-tèmes de chronométrage pour déter-miner les faux départs. En Aquitaine, des efforts sont plus spécifiquement entrepris pour améliorer la sécurité et l’hygiène en piscine. A titre d’exemple, la piscine du Grand Parc à Bordeaux est l’une des premières en France à s’être dotée d’un système d’aide à la surveillance par caméras afin d’em-pêcher les noyades. Ce dispositif per-met, en cas de comportement inhabi-tuel des baigneurs, de déclencher en dix secondes une alarme. Tout près de Bordeaux, à Bègles, dans la piscine des Bains dont le décor Art Nouveau a été restauré, les architectes ont eu recours à une technologie de pointe en matière de traitement de l’eau : la phytoremédiation. Des bassins végé-taux (avec iris, joncs, graminées ou encore fougères flottantes…) se char-gent, en effet, de la déchloration des eaux de piscine rejetées.

Le saviez-vous ? Le sauvetage côtier est aussi un sport Condensé de plusieurs pratiques telle que la natation, le surf, le nautisme… le sauvetage côtier, nécessitant une bonne connaissance du milieu naturel et du fonc-tionnement du corps humain, fait désor-mais figure de véritable sport. Tout est parti d’un groupe de bénévoles expérimen-tés, désireux de développer le secourisme face aux dangers de l’océan. Ainsi dès 1906, des premières rencontres entre clubs de sauveteurs se déroulent sur Bondy beach à Sydney. En Aquitaine, il faudra attendre les années 1990 pour que les premiers championnats dédiés au sau-vetage côtier voient le jour. Depuis, les as-sociations affiliées à la FFSS (Fédération Française de Sauvetage et de Secourisme) s’organisent pour mieux promouvoir cette pratique et dispenser des formations au secourisme. Les sauveteurs aquitains, équipés de body surf, paddle board, pal-mes, planches et bouées en tout genre, s’entraînent depuis corps et âme à des épreuves sur le sable comme dans l’eau.

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LA PÊCHE

Regroupant tous les types de terri-toires de pêche, l’Aquitaine compte le plus grand nombre de pêcheurs en France, soit environ 100 000 adeptes. Leur nombre ne cesse d’augmenter faisant désormais de la pêche l’un des sports préférés des Français. En effet, cette pratique, prisée de plus en plus par les jeunes, s’apparente désormais à un vrai sport qui n’a plus rien à voir avec l’image du vieux pêcheur atten-dant tranquillement sur son transat que le poisson morde.

À ne pas manquer Du surf casting au street fishingDisposant des plus grands lacs naturels d’Europe, comme celui d’Hourtin, no-tre région attire des milliers de passionnés de la pêche. On vient y taquiner la carpe et le carnassier dans les étangs et les lacs landais, on y guette le griset et la dorade bercés par les vagues du bas-sin d’Arcachon. On y joue du moulinet, les pieds dans l’eau, depuis les bords de plages océanes selon la technique du surf casting. Le street fishing, la pêche dite de centre ville, ne manque pas de faire de nouveaux émules en quête de saumons, anguilles ou aloses frétillants dans la Garonne ou l’Adour.

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Un peu d’histoire…L’hameçon des nouvelles technologiesBien que les fédérations de la pêche en France perdent de plus en plus de licenciés, la pêche a toujours la cote. On compte 1,2 million de licenciés en France, chiffre qui passe allégrement les 3 millions de pratiquants pendant les vacances d’été. Ce sport attire même de plus en plus de jeunes. Près de 25 % des pêcheurs ont moins de 25 ans. Ces derniers sont particu-lièrement attirés par le design et la performance d’un matériel de plus en plus sophistiqué. L’innovation techno-logique bat son plein à tel point que vient d’être conçu un détecteur de mouvements du fil de pêche qui pré-vient le pêcheur par Wifi ou encore un GPS qui enregistre les lieux de prise. Autant de gadgets technologiques qui donnent un sacré coup de jeune à la pratique.

Les femmes soignent leurs lignes

40 000 femmes ont pratiqué la pêche en 2008, un chiffre en constante augmentation. Près de 90% des pêcheurs, cependant, res-tent des hommes.

Personnage aquitainPatrick LebretonCet Aquitain, conseiller technique pour la fabrication de kayaks de pêche chez Rotomod, fait figure de premier guide de pêche en kayak français.

CompétitionsPêche aux bars au Verdon, enduros carpes partout en Aquitaine, chasse aux thons dans les Landes, compéti-tion à Biscarosse du plus gros poisson avec le fil le plus fin possible…

La région regorge de compétitions de pêche en tout genre.

Organismes- Fédération Nationale pour la Pêche en France, divisée en fédérations dé-partementales. Cette structure établit les réglementations et organise les compétitions. Il existe également des fédérations spécialement dédiées à la pêche sportive en mer, au coup, à la mouche et au lancer.

Carnet de route de l’innovation ≈ CestasEntourés de pins, au coeur d’un terrain de 18 hectares à Cestas en Gironde, se dressent les bâtiments en bois de la société Caperlan, la marque de pê-che bien connue du groupe Oxylane (Décathlon). Dans ce centre dédié à la conception et au développement, sont imaginés et dessinés des cannes à pêche plus résistantes ou maniables, des moulinets en tout genre, des leur-res les plus ressemblants aux proies réelles, des amorces et des petits ac-cessoires. Sur le site, des simulateurs de pêche en mer/eau douce et des bassins pour expérimenter les leurres et les cannes, permettent aux ingé-nieurs et chefs de produits de tester immédiatement et sur place les diffé-rents prototypes. Le grand public peut même venir y éprouver son matériel. On doit, par exemple, à ces bureaux d’études le lancement des produits dits « Moon Concept » réagissant à la lumière UV grâce à un revêtement réfléchissant. Un matériel destiné aux carpistes qui souhaitent voir leur ma-tériel de nuit sans éblouir pour autant les carpes et les faire fuir. Carperlan a également mis au point, pour les

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adeptes du « no kill » de nouveaux appâts dont le crochet permet d’attra-per le poisson sans l’abîmer.

La vogue de la pêche en Kayak

Depuis dix ans environ, une nouvelle pratique a vu le jour : la pêche en kayak. Elle présente notamment l’avantage d’offrir au pêcheur une plus grande itinérance et de conjuguer les plaisirs de la navigation en mer et de la pêche. Certains kayaks ont été spécialement conçus pour cette pratique par le fabriquant Rotomod implanté en Lot-et-Garonne.

Le saviez-vous ?

La pêche sportive dite de loisir n’a pas pour objectif la consommation ou la vente. Le poisson une fois pêché, est relâché la plupart du temps, c’est ce qu’on appelle le « no kill ».

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