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Pour un travail sécuritaire.
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LES GROUPES
Institut de rechercheen sant et en scuritdu travail du Qubec
IRSST
ERGO :
EFFORTS
MODESOPRATOIRES
GESTESMOUVEMENTS
PRISE DE DCISION
POSTURESSTRATGIES
MARIE ST-VINCENT
DENISE CHICOINE
SERGE SIMONEAU
U N O U T I L P O U R P R V E N I R L E S L A T R
LES GROUPES
MARIE ST-VINCENT
DENISE CHICOINE
SERGE SIMONEAU
U N O U T I L P O U R P R V E N I R L E S L A T RERGO:
Conception graphique
et mise en pages
Hlne Camirand
Impression
Impression des Associs inc.
Remerciements
Nous tenons remercier les personnes suivantes pour
leurs commentaires et leurs suggestions :
Lise Gosselin, de la Rgie rgionale de la sant et des
services sociaux de lEstrie ; Jany Bussire,
Yves Gendron et Rjean Dussault, de Lightolier Canada;
Guy Pelletier, de lASP Mtal - lectrique; Mario Vzina
et Aurle Thibault, de Inglis; Mario Benjamin, dInfasco;
Marie-Jose Turgeon, de CAE lectronique; Nicole
Vzina, de lUQAM; Ketty Archer et Julie Courville, de la
CSST; Diane Mimeault, de la Compagnie Marconi
Canada; Pierre Charbonneau, de Camco, ainsi que
Claude Lechasseur.
La ralisation de ce document a t finance par lIRSST et lASP Mtal-lectrique.
Les conclusions et les recommandations sont celles des auteurs.
La reproduction des textes est autorise pourvu que la source en soit mentionne et quun
exemplaire nous soit adress :
ASPHME
2271, rue Fernand-Lafontaine
Bureau 301
Longueuil (Qubec) J4G 2R7
Tl.: 450-442-7763
Tlc.: 450-442-2332
Tous droits de traduction rservs
1998 Association paritaire pour la sant et la scurit du travail
Secteur fabrication de produits en mtal et de produits lectriques
1998 Institut de recherche en sant et en scurit du travail
ISBN 2-921360-04-07
Dpt lgal - Bibliothque nationale du Qubec, 1998
Dpt lgal - Bibliothque nationale du Canada, 1998
LES GROUPES
MARIE ST-VINCENT
DENISE CHICOINE
SERGE SIMONEAU
U N O U T I L P O U R P R V E N I R L E S L A T RERGO:
III
y matieres
PRFACE V
AVANT-PROPOS VII
INTRODUCTION IX
CHAPITRE 1 Quest-ce quun groupe ergo? 1
CHAPITRE 2 Aperu gnral de la dmarche danalyse de postes 12
Collecte des donnes
Module 1 Les entretiens 15
Module 2 Les observations 31
Diagnostic
Module 3 Lidentification des facteurs de risque 41
Module 4 La priorisation et lidentification des dterminants 53
Transformation du travail
Module 5 La recherche de solutions 65
Module 6 Limplantation des solutions et le suivi 75
CHAPITRE 3 Les limites et les conditions de succs de la dmarche propose 83
CONCLUSION 93
ANNEXE Les outils 95
table des
Vpreface
Le travail dquipe est llment cl qui caractrise tout groupe ergo au sein dune entreprise.
Pour tre vraiment efficace, il importe que le groupe ergo tablisse des liens troits avec la
direction, avec les travailleurs et les contrematres, et avec les autres structures ou comits de
lentreprise. Le fait que des personnes de divers horizons travaillent ensemble pour atteindre
un objectif commun la sant et le bien-tre des travailleurs constitue un atout important
dont il faut tirer le maximum en milieu de travail.
Ds lors, il ne fait aucun doute que le paritarisme a un impact positif sur les relations de travail
et, par le fait mme, sur la satisfaction des employs. La participation des travailleurs au proces-
sus de rsolution des problmes leur permet de sentir quils jouent vraiment un rle part
entire dans lentreprise o ils voluent, ce qui accrot considrablement leur niveau de moti-
vation.
Il est important de souligner que les groupes ergo utilisent une dmarche et des outils prou-
vs. En effet, lexprience dmontre que les solutions appropries mises de lavant par ces
groupes sont souvent pratiques et peu coteuses. De plus, laspect prventif qui sinscrit dans
le cadre de cette dmarche grce notamment au fait quil sagit dun processus damliora-
tion continue et de rsolution de problmes mesure quils surviennent permet de rduire
les cots relis aux lsions professionnelles.
Le prsent guide a vu le jour grce aux comptences de lInstitut de recherche en sant et en
scurit du travail et de lAssociation paritaire pour la sant et la scurit du travail - Secteur fa-
brication de produits en mtal et de produits lectriques. Les auteurs ont russi ce qui ntait
pas une mince tche proposer des solutions appropries aux problmes que posent les LATR
dans les industries, et ce, dans le cadre dune dmarche ergonomique participative.
Claude Bujold
Directeur, Soutien lexploitation, chez Nortel
Mars 1998
VII
Cet ouvrage est le rsultat d'une longue et fructueuse collaboration entre l'Institut de
recherche sur la sant et la scurit du travail du Qubec (IRSST) et l'Association paritaire pour
la sant et la scurit du travail Secteur fabrication de produits en mtal et de produits lec-
triques (ASP Mtal-lectrique). Il a t rdig sur la base de l'expertise acquise lors de plusieurs
interventions effectues dans des usines du secteur de la fabrication de produits lectriques.
Ds le dpart, notre intention tait de constituer un outil pratique pour les gens de l'industrie
proccups par les lsions musculo-squelettiques associes au travail rptitif (LATR). Pour
mieux servir cet objectif, nous avons choisi de publier deux documents distincts.
La premire publication, intitule Les LATR, mieux les comprendre pour mieux les prvenir,
est destine tous ceux et toutes celles qui veulent mieux saisir la nature de cette probl-
matique. Il s'agit donc d'une entre en matire dont la lecture est pralable au prsent docu-
ment.
Le second volet est constitu par le document que vous avez entre les mains. Il constitue, en
ralit, une suite au prcdent ouvrage. Le premier vise cerner le problme et le second,
fournir des moyens pour le corriger. Il est destin aux industries qui sont aux prises avec un
problme de LATR et qui envisagent damorcer une dmarche d'ergonomie participative visant
amliorer les conditions de travail. Il a pour objectif de donner aux gens de l'industrie des ou-
tils pour implanter une telle dmarche d'intervention, la lumire de l'exprience des groupes
ergo mis sur pied dans plusieurs entreprises du secteur lectrique depuis quelques annes.
Ceux et celles qui se questionnent sur la pertinence dentreprendre une dmarche dergo-
nomie participative trouveront, particulirement dans les premires pages et le dernier
chapitre, linformation ncessaire pour dcider si cette dmarche convient leur situation et
aux ressources quils sont prts y consacrer. Car il faut tre conscient que la dmarche est
relativement exigeante et quelle ne convient pas tous les milieux et toutes les situations.
Le document vise galement soutenir le travail des groupes ergo. Il servira de document dap-
pui la formation que doivent recevoir les membres dun groupe que lon met sur pied. Il sera
sans doute utilis comme document de rfrence par les groupes dj constitus. Cest pour
cette raison que le deuxime chapitre dcrit avec tant de dtails toutes les tapes de la
dmarche.
Nous croyons galement que ce document pourra tre utile aux ergonomes qui encadrent la
mise sur pied dun groupe ergo; ils y trouveront notamment des outils quils pourront adapter
selon leurs besoins. Le concept des groupes ergo et les outils que nous vous proposons dans
cet ouvrage ont dabord t labors et valids par des chercheurs de lIRSST dans le cadre de
deux projets de recherche mens dans des entreprises du secteur lectrique. Ces recherches
avant-propos
VIII AVANT-PROPOS
ont montr que, lorsquils sont bien encadrs, les groupes dergonomie pouvaient produire des
rsultats efficaces pour la rduction des risques des LATR. Il sest galement avr que les outils
labors taient ralistes pour les gens de lentreprise; on a dmontr quaprs une formation
adquate, des non-spcialistes en ergonomie pouvaient identifier, de faon fiable, les facteurs
de risque prsents au poste de travail laide des outils proposs.
Au terme de ces recherches, les ergonomes de lASP Mtal-lectrique se sont appropri par la
suite la dmarche et les outils labors. Ils ont mis sur pied des groupes ergo dans plus dune
dizaine dentreprises du secteur. Cest cette exprience, cumule lIRSST et lASP, qui sert de
base au prsent document.
Ce document ne prtend aucunement constituer un manuel complet sur l'intervention prven-
tive en ergonomie, pas plus que la mise sur pied d'un groupe ergo ne constitue la seule rponse
possible une problmatique des LATR. On peut, beaucoup plus simplement, recourir aux ser-
vices d'un ergonome. Ce guide n'tablit pas non plus la seule manire de mettre sur pied une
dmarche d'ergonomie participative, loin de l. Nous avons tout simplement cru utile de syst-
matiser notre exprience de plusieurs annes et de mettre la disposition d'un plus grand nom-
bre des outils qui ont fait leurs preuves dans plusieurs milieux de travail. La dmarche que nous
proposons peut donc tre vue comme un point de dpart partir duquel se construiront des
dizaines d'expriences originales.
Nous souhaitons donc que la lecture de cet ouvrage puisse vous permettre d'amorcer une
dmarche efficace de prvention des LATR.
Marie St-Vincent
Denise Chicoine
Serge Simoneau
Si nous privilgions une dmarche participative particulire celle que l'on associe gnrale-
ment aux groupes ergo au point d'y consacrer toute une publication, c'est en raison de
l'valuation fort positive qu'elle obtient dans les milieux qui en ont fait l'essai et de l'intrt
considrable qu'elle soulve dans les milieux qui en entendent parler. Il s'agit d'une rponse
complexe une question dlicate, et la tche d'en rendre compte en termes clairs, concrets
et le plus immdiatement utilisables nous est apparue ambitieuse. Le jeu en vaut toutefois la
chandelle si l'on peut esprer accrotre les retombes positives d'une exprience qui fut des
plus stimulantes, pour ceux et celles qui y ont t associs.
Par rapport d'autres avenues de prvention des LATR, la mise sur pied d'un groupe ergo com-
porte de nombreux avantages qu'il importe de dfinir pour le bnfice de ceux et de celles qui
envisagent d'aller de l'avant dans cette voie et qui veulent savoir quels rsultats ils peuvent
s'attendre.
LES AVANTAGES D'UN GROUPE ERGOUNE EXPERTISE QUI RESTE
Le principal avantage que l'on tire d'un groupe ergo rside dans le fait que l'on construit, au
sein de l'entreprise, un certain savoir-faire en ergonomie. Par la formation et l'exprience, les
membres du groupe de travail en ergonomie acquirent une mthode qui leur permet, la plu-
part du temps, d'analyser et de rsoudre eux-mmes leurs problmes. Avec les annes, on
observe un effet d'entranement; ainsi, un nombre croissant d'intervenants dans l'entreprise se
proccupent d'ergonomie.
DES SOLUTIONS SUR MESURE
Un autre avantage est que, de faon gnrale, puisque les solutions sont labores par des
gens de l'usine, elles s'intgrent d'emble aux pratiques de l'entreprise et respectent les ra-
lits culturelle, conomique et technique de celle-ci.
DES CHANGEMENTS SANS HEURT
Dans une dmarche participative, les travailleurs touchs par un ventuel changement ont de
nombreuses occasions tant au moment de la dfinition du problme qu' l'tape de la
recherche de solutions de faire connatre leurs points de vue. Aussi, ils sont tenus au courant
de l'tat des travaux et des changements qui s'annoncent. Quand ceux-ci sont finalement
implants, ils ne causent pas de surprise. Trs souvent, on les attend mme avec impatience.
Dans un tel contexte, la rsistance au changement est un phnomne rare ou inexistant.
IX
introduction
UNE AMLIORATION GNRALE DU CLIMAT DE TRAVAIL
Un autre avantage non moins ngligeable: la dmarche participative, en raison des consultations
et des changes qu'elle suppose, tend amliorer la communication au sein de l'entreprise. En
effet, il semble que ce soit tout le climat de travail qui peut tre touch parce que la dmarche
participative implique activement les travailleurs. Ceux-ci se sentent alors plus respects, mieux
couts et davantage motivs.
Si les rsultats que l'on peut esprer tirer de la mise sur pied d'un groupe ergo sont fort intres-
sants, il faut cependant y consacrer les ressources ncessaires et l'investissement requis n'est
pas ngligeable. Dans les pages qui suivent, nous allons dcrire le processus de mise sur pied
d'un groupe. Par la suite et cela constituera la pice matresse du document , nous
dtaillerons la mthode et les outils d'analyse qu'utilisent les groupes ergo. Finalement, le
dernier chapitre nous donnera l'occasion de rflchir sur la dmarche, la lumire des exp-
riences vcues, de prsenter ses limites et d'avancer quelques hypothses quant aux conditions
pouvant favoriser son succs.
X INTRODUCTION
1y 1chapitre
QU'EST-CE QU'UNGROUPE ERGO ?
Un groupe ergo est un comit de travail qui runit, au sein d'une entreprise, des personnes qui
ont des comptences diversifies et des points de vue diffrents sur le travail. Il poursuit un
objectif de prvention des lsions musculo-squelettiques et, pour ce faire, il tudie, avec une
dmarche et des outils dtermins et prouvs, des situations de travail o le risque est
prsent. Par la suite, il labore des suggestions d'amnagement du travail qui visent rduire
le risque. Finalement, il voit l'implantation et l'valuation de ces mesures.
LA COMPOSITION DU GROUPE ERGOLa composition du groupe ergo pourra varier d'une entreprise l'autre. Dans tous les cas, on
visera rassembler des personnes, gnralement de quatre cinq individus, qui auront des
expertises complmentaires. Ces personnes constitueront le noyau de base per-
manent qui verra ses comptences augmenter avec l'exprience
(voir la figure la page 3).
On trouvera toujours un ou plusieurs travailleurs
qui apporteront au groupe la connaissance
concrte de l'activit de travail. On choisira,
par exemple, un travailleur expriment qui
a dj occup diffrents postes dans l'usine et
qui est bien accept par ses collgues. On
choisira aussi quelquun qui possde une connais-
sance tendue du fonctionnement des oprations, par
exemple un contrematre, un chef dquipe ou un ingnieur affect
la production. Il est galement fort utile de complter lexpertise du groupe dans le
domaine technique; cest pourquoi on compte souvent un technicien, un ingnieur ou un
responsable de la maintenance dans un groupe ergo.
La composition exacte du comit dpendra aussi des pratiques et des structures en place dans
l'entreprise. Il n'est pas rare d'y trouver quelqu'un du service du personnel, l'infirmire du ser-
vice de sant, un responsable de l'entretien mcanique ou de la maintenance et un analyste des
mthodes. Dans tous les cas, les personnes retenues devront s'tre portes volontaires et
manifester de l'intrt pour l'amlioration des situations de travail. Les qualits essentielles du
comit sont le dynamisme, louverture et la stabilit. La stabilit du groupe est certainement
importante, puisque l'expertise augmente avec le temps. Si un membre du groupe quitte, c'est
une partie de l'expertise du groupe qui part avec lui.
Le groupe ergo ne fonctionne pas en cercle ferm, bien au contraire. Il est habituel de s'ad-
joindre des collaborateurs, selon les besoins. Il est recommand, quand on le peut, dinviter le
contrematre responsable du poste l'tude de mme qu'une ou deux personnes qui y tra-
vaillent se joindre au groupe divers moments cls de la dmarche. On peut aussi faire
2 CHAPITRE 1
appel d'autres comptences, au besoin, et cest souvent ncessaire lors de la recherche de
solutions. On a vu, par exemple, un groupe ergo inviter un responsable des achats venir leur
expliquer les contraintes associes l'achat de certaines pices, ou encore un ingnieur charg
de projet venir prsenter certaines modifications envisages tout prs du poste l'tude. Le
fait de fonctionner de faon ouverte et de s'associer d'autres partenaires au besoin sert un
double objectif. Premirement, le groupe peut obtenir, de source comptente, l'information
dont il a besoin pour fonctionner efficacement. Deuximement, il peut sassocier les gens qui
seront touchs par les changements proposs. On pense ainsi aux travailleurs qui sont viss
directement, mais aussi ceux que les changements touchent indirectement parce qu'ils
seront ventuellement engags dans la recherche et la mise en uvre de correctifs, comme
c'est le cas pour le personnel technique et les contrematres.
QUEST-CE QUUN GROUPE ERGO ? 3
ERGONOMES
TRAVAILLEURS
CONTREMATRE
OU CHEF DQUIPE
INGNIEUR
OU TECHNICIEN
TRAVAILLEURS DU POSTE TUDI
CONTREMATRE OU CHEF DQUIPE
DU POSTE TUDI
AUTRES SERVICES DE LENTREPRISE
LA COMPOSITION DUGROUPE ERGO
SOUTIEN NOYAU DE BASE COLLABORATEURS
LES FONCTIONS DU GROUPE ERGOLe groupe ergo doit sacquitter de trois fonctions principales au sein de lentreprise.
L'ANALYSE
Sa fonction premire, sa raison dtre, est, bien sr, danalyser et de corriger des situations de
travail risque laide de la dmarche et des outils proposs. Lexprience montre cependant
que pour bien sacquitter de cette fonction, le groupe doit galement prendre en main son bon
fonctionnement et assumer une fonction de communication dans lentreprise. Comme les-
sentiel de ce document dcrit le travail danalyse, nous prsenterons ici les deux autres fonc-
tions du groupe ergo.
LE FONCTIONNEMENT DU GROUPE
Comme nimporte quel comit de travail, le groupe ergo doit prendre les moyens ncssaires
pour tre en mesure de fonctionner efficacement. Le groupe doit voir rpartir les tches
entre ses membres, en tenant compte des comptences, des connaissances, des habilets et
des disponibilits de chacun. Le groupe est libre de sorganiser comme il lentend, mais lex-
prience permet dtablir trois rles principaux qui aident structurer le travail de groupe. Les
rles de coordinateur, de secrtaire et danimateur sont les plus importants pour que les efforts
du groupe portent fruit et que le travail avance rondement.
Un partage quitable des tches est doublement important. Dabord, on tire ainsi le meilleur
parti des comptences diversifies au sein du groupe. Puis, le groupe devient moins vulnrable
si lun de ses membres doit le quitter. Cest galement pour cette raison que lon privilgie sou-
vent une certaine rotation des responsabilits au sein du groupe, pour que chacun acquire
des comptences diversifies. On peut prvoir, ds le dpart, comment on procdera pour
remplacer un membre qui doit quitter.
Le groupe doit aussi bien circonscrire la nature et les limites de son mandat, savoir clairement
de qui il relve et qui il doit rendre des comptes. Il y a souvent un manque de clart quant
la place et au rle du groupe dergonomie par rapport aux autres structures de lentreprise, ce
qui peut compromettre lefficacit du groupe ou mme son existence.
LES COMMUNICATIONS
Le groupe ergo doit trouver sa place au sein de lentreprise. Notre exprience dimplantation
montre quil est important dtablir des rseaux de communication entre le groupe ergo et le
reste de lentreprise. Il y a trois types de liens dvelopper :
avec la direction, pour lacceptation des propositions de solutions;
avec les travailleurs et les contrematres;
avec les autres structures ou comits au sein de lentreprise.
4 CHAPITRE 1
AVEC LA DIRECTION
Il faut, ds le dpart, convenir dun mcanisme pour acheminer les propositions du groupe
ergo; ce dernier doit rpondre quelquun, une structure ou un comit afin que ses propo-
sitions de solutions puissent tre acceptes et implantes sur le terrain. Il ny a pas de formule
unique, la situation pouvant varier dune entreprise lautre. Dans un cas, chaque fois que le
groupe ergo terminait lanalyse dun poste, il y avait une prsentation faite auprs de la haute
direction pour exposer les rsultats danalyse et pour faire accepter les propositions de solu-
tions. Dans une autre entreprise, ctait un reprsentant de ladministration, membre du
groupe ergo, qui acheminait les propositions du groupe auprs de la direction. Dautres
formules peuvent aussi tre envisages. Il peut arriver, par
exemple, que le comit rponde au comit
de sant et de scurit et passe par
celui-ci pour acheminer ses
demandes. Dans certaines
interventions, il y a la
cration dun comit
de suivi form de
reprsentants de la
direction du syndicat et
du comit de sant-
scurit. Le groupe ergo doit
alors se rapporter au comit de suivi
pour le choix des situations de travail
analyser et pour lacceptation des propositions de solu-
tions. Peu importe la formule adopte, il demeure essentiel de crer un mcanisme
permettant dacheminer bon port les propositions du groupe dergonomie.
AVEC LES TRAVAILLEURS ET LES CONTREMATRES
Lautre volet tout aussi important de la fonction communication est dtablir des liens avec les
travailleurs et les contrematres qui ne participent pas au groupe ergo, en particulier les tra-
vailleurs et les contrematres des postes tudis. Idalement, tous les travailleurs et con-
trematres de lentreprise devraient tre informs de lexistence du groupe dergonomie et de
son mandat.
Lexprience montre quil faut accorder une attention particulire aux travailleurs des postes
ltude. Dans certaines entreprises, on a constat quen dbut de projet, les travailleurs touchs
montraient beaucoup de scepticisme face au comit dergonomie. Comme ils ne voyaient
aucun rsultat concret sur le terrain, ils avaient limpression que les membres du groupe se
payaient du bon temps et nagissaient pas, alors queux travaillaient trs fort. Au point de
dpart, la mise sur pied du groupe ergo avait t annonce avec tambours et trompettes, et
tout le monde sattendait, tort, ce que les problmes soient rgls trs rapidement. Ils
ANALYSEDU TRAVAIL
FONCTIONNEMENTDU GROUPE
COMMUNICATIONS ORGANISER LES ACTIVITS
FAIRE LES LIENS ENTRELES RUNIONS
ANIMER LES RUNIONS
FAIRE LE SUIVI DES ACTIONS
PRODUIRE ET GRERLES DOCUMENTS
AVEC LES TRAVAILLEURSET LES CONTREMATRES
AVEC LA DIRECTION
AVEC LES SERVICES OULES COMITS DE LENTREPRISE
COMIT SST ACHATS QUALIT PRODUCTION MARKETING INGNIERIE
RUNION DU COMIT
TRAVAIL SUR LE TERRAIN
LES FONCTIONS DUGROUPEERGO
QUEST-CE QUUN GROUPE ERGO ? 5
taient dus du manque de rsultats et taient devenus cyniques. La situation sest rtablie
aprs que le groupe a prsent toutes les modifications qui taient en marche et qui allaient
bientt tre implantes. Cette exprience aide comprendre combien il est important din-
former rgulirement les travailleurs de ltat davancement des travaux; quand on leur en
explique les raisons, ils comprennent les dlais respecter.
De notre exprience dimplantation, on a appris quil est important de faire participer le plus
possible les travailleurs des postes tudis. Plusieurs occasions sy prtent : les entretiens au
dbut de lanalyse, les simulations sur le terrain qui ont souvent lieu lors de la recherche de
solutions et les essais de prototypes avant limplantation des solutions. Dans tous les cas, il est
important dinformer les travailleurs et les contrematres avant dimplanter, de faon dfinitive,
les solutions. Aussi, quand la situation limpose, il peut tre ncessaire de donner dabord des
lments de formation. De plus, quand les solutions sont implantes, il est important de faire
un suivi rapide pour sassurer quaucun problme ne perturbe la production. Un peu plus tard,
on interrogera des travailleurs pour valuer leur degr de satisfaction par rapport aux modifi-
cations effectues. En implantant une dmarche dergonomie participative, cela signifie quon
cherche faire participer le plus grand nombre possible de travailleurs, et pas seulement ceux
qui participent au comit. Il faut viter que le comit dergonomie ne travaille en vase clos et
ne devienne un comit qui cherche imposer des changements aux autres travailleurs.
AVEC LES AUTRES STRUCTURES
Le troisime volet de la fonction communication consiste crer des liens avec les autres
comits ou structures de lentreprise. En effet, selon les besoins satisfaire au fil du travail
danalyse, il faut tablir des liens avec le reste de lentreprise. Il ny a pas de modle tabli
lavance; on doit sajuster selon les situations auxquelles on doit faire face. Ainsi, le comit der-
gonomie est susceptible dinteragir avec les autres structures de lentreprise tels que le service
des achats, le marketing, la direction de la production, lingnierie et la maintenance, les
groupes de qualit, etc.
Par exemple, dans lun des postes tudis, une des modifications consistait emballer une
pice part, plutt que de lassembler au produit comme ctait le cas avant. Il a fallu travailler
de concert avec le service de marketing charg de la prsentation du produit. Dans un poste
dassemblage du cordon dalimentation d'un appareil lectromnager, un dfaut de
fabrication du cordon tait responsable des difficults ressenties par les travailleurs au moment
de linsrer. La recherche de solutions a ncessit de frquentes rencontres entre le comit
dergonomie et le service de contrle de la qualit. Dans un autre cas, des problmes taient
relis des modifications non attendues certaines pices dassemblage; il a alors fallu ren-
contrer les ingnieurs responsables de la production. Pour un autre poste, des problmes
taient causs par des bris frquents dun outil de travail, soit une tiqueteuse. La recherche de
solutions a ncessit des rencontres avec le service dentretien et de maintenance. Il faut donc
sassurer dtablir les communications ncessaires avec le reste de lentreprise tout au long de
la dmarche dintervention.
6 CHAPITRE 1
LES RLES AU SEIN DU GROUPEPlusieurs tches sont essentielles la bonne marche du groupe, qu'elles soient accomplies
tour de rle ou attribues toujours aux mmes personnes selon leurs habilets ou leurs com-
ptences,
LA COORDINATION
Bien quil soit gnralement prfrable que cette responsabilit soit assume par un seul
membre du groupe, il reste essentiel que tous soient conscients de la ncessit dune coordi-
nation pour que le groupe soit efficace. Coordonner un groupe ergo, cest sassurer de la
bonne progression des activits en vitant les pertes de temps. Lexprience montre que, sans
une bonne coordination, les travaux du groupe ergo peuvent stendre dans le temps, ce qui
risque den dmotiver plus dun. Le coordonnateur planifie lordre du jour des runions et sas-
sure de faire le pont entre les diffrentes rencontres. Il se charge de convoquer les participants
et veillera, quand cest ncessaire, ce que les travailleurs qui doivent participer aux runions
soient librs de leurs occupations rgulires. Il sassure de faire le suivi des travaux qui doivent
tre excuts entre les runions et rappelle, au besoin, o lon est rendu dans le processus
danalyse et les activits accomplir. La plupart de ces tches sont excutes en dehors des
heures de runion; il est important que le coordonnateur se voit allouer le temps ncessaire
pour les raliser. Il arrive souvent que le coordonnateur assume galement le rle danimateur.
Il peut cependant dlguer cette tche, comme bien dautres dailleurs, diffrents membres
du groupe. Cest souvent au coordonnateur quil incombe de sassurer que les fonctions de
communication avec le reste de lentreprise sont correctement menes.
ANIMATION SECRTARIAT FAIRE LE LIEN AVEC LES
RUNIONS PRCDENTES
PRSENTER LORDRE DU JOUR
ORIENTER LE DVELOPPEMENTDES DISCUSSIONS EN FONCTION
DE LOBJECTIF
FAIRE LA SYNTHSE DES DISCUSSIONS
EFFECTUER LE BILAN DE LA RUNIONET PLANIFIER LA PROCHAINE
RENCONTRE
PRPARER LES ORDRES DU JOUR
RDIGER LE COMPTE RENDUDES RUNIONS
CONSIGNER LES DOCUMENTSRELATIFS LANALYSE DE POSTE
ENTRETIENS
OBSERVATIONS
SIMULATION SUR LE TERRAIN
CONCEPTION ET ESSAI DEPROTOTYPES
SUR LE TERRAINCOORDINATIONFAIRE LE SUIVI ENTRE
LES RENCONTRES
VOIR AUX LIBRATIONSET AUX CONVOCATIONS
SUPERVISER LVOLUTIONDES TRAVAUX
LES RLES AU SEIN DUGROUPE ERGO
QUEST-CE QUUN GROUPE ERGO ? 7
L'ANIMATION
Il est gnralement ncessaire, pour le bon fonctionnement du groupe, qu'une personne se
charge d'animer les runions; il peut s'agir, au choix, du coordonnateur ou dun autre membre
du groupe ergo. Lanimateur commence souvent les runions en faisant le point sur la dernire
rencontre, prsente l'ordre du jour et voit le respecter. Il prend part activement aux runions,
il veille la progression et la synthse des discussions. Il voit galement ce que chacun
exprime son opinion. la fin de la runion, il fait un court rsum des discussions et rappelle
les actions accomplir avant la prochaine rencontre.
LE SECRTARIAT
La dmarche que nous proposons structure la progression d'une analyse par une succession de
documents qui synthtisent le travail accompli chaque tape. Il nest pas ncessaire que tous
notent ce qui est dit. Il est gnralement prfrable qu'une personne soit responsable de la
consignation crite des fruits du travail collectif dans les grilles-synthses et conserve, bien
classs, tous les documents produits pour chaque analyse. La personne responsable du secr-
tariat note aussi la rpartition des tches et les dlais de ralisation en cours de projet, de faon
que l'on puisse suivre l'volution du dossier efficacement, sans rien chapper.
LES TCHES D'ANALYSE SUR LE TERRAIN
L'analyse de travail est videmment au cur de l'action d'un groupe ergo. La plupart des tapes
de la dmarche s'effectuent avec la participation de tout le groupe. Certaines tches gagnent
cependant tre accomplies par une ou deux personnes. Par exemple, il nest ni pratique ni
efficace d'effectuer les entrevues quatre ou cinq; habituellement, deux membres du groupe
suffiront. Dans le mme esprit, une ou deux personnes suffisent amplement la tche d'ob-
server et de filmer l'activit de travail. La plupart du temps, les groupes effectuent ces tches
en rotation, de faon permettre au plus grand nombre d'acqurir une certaine exprience
dans ces fonctions.
Particulirement l'tape de la recherche de solutions, un certain nombre de tches connexes
doivent tre ralises lextrieur des runions du groupe ergo. Il peut s'agir de mettre au
point un prototype, de chercher un produit auprs de fournisseurs, de faire des essais tech-
niques ou d'exprimenter une nouvelle faon de faire le travail. Ces tches peuvent tre, selon
le cas, confies des membres du groupe ou des collaborateurs.
8 CHAPITRE 1
LE DMARRAGE D'UN GROUPE ERGOLa mise sur pied d'un groupe ergo est l'expression d'un dsir de prvenir l'apparition de ma-
laises musculo-squelettiques, d'amliorer l'amnagement des postes de travail ou d'accrotre le
bien-tre des travailleurs. C'est ce qui constitue le point de dpart du groupe ergo. L'entreprise
qui dsire mettre sur pied un groupe ergo doit faire appel un spcialiste en ergonomie pour
encadrer la dmarche. La suite se droule de la faon suivante.
LA FORMATION INITIALE
Une fois que les membres du groupe ont t choisis, ils doivent recevoir un minimum de for-
mation. Il s'agit de donner tous un corps de connaissances homogne et un vocabulaire com-
mun pour parler du travail. cette tape, les membres font connaissance et s'engagent dans
un processus d'apprentissage commun. La formation comporte trois volets : l'explication de
concepts de base en ergonomie, des connaissances sur la nature et l'origine des LATR ainsi que
l'apprentissage de la mthode et la familiarisation avec ses outils. Les deux premiers volets cor-
respondent, dans leurs grandes lignes, au contenu de Les LATR, mieux les comprendre pour
mieux les prvenir et le troisime, celui du prsent document.
L'ENCADREMENT PAR UN ERGONOME
L'essentiel des apprentissages s'effectue par la pratique; il s'agit donc d'une formation sur le
tas, o l'on apprend, tout en le faisant, surmonter les difficults particulires qui se prsen-
tent dans chaque milieu de travail. Dans un premier temps, l'ergonome joue un rle de premier
plan et peut mme se charger de raliser lui-mme certaines tapes de la dmarche. Par exem-
ple, il mne les entrevues pendant que des membres du groupe en observent le droulement.
Dans un deuxime temps, ce sont des membres du groupe qui assument les entretiens pen-
dant que l'ergonome observe et complte au besoin. Aprs les entretiens, l'ergonome peut
souligner les difficults prouves de faon qu'on puisse en tirer des leons. Progressivement,
l'ergonome se retire, laissant le groupe assumer toutes les tapes de l'analyse. Il reste dispo-
nible pour apporter des suggestions au besoin et confirmer la dmarche du groupe.
L'encadrement actif peut durer de douze dix-huit mois, selon la frquence des rencontres et
le degr d'autonomie acquis par le groupe. Par la suite, il est utile que le groupe puisse toujours
faire appel, au besoin, l'expert quand se prsente une situation plus complexe, par
exemple.
L'expertise acquise par un groupe ergo est donc relativement spcifique la ralit particulire
d'un milieu de travail. Le groupe qui uvre dans une entreprise o, par exemple, la production
est trs variable, apprendra, sous la gouverne d'un ergonome, des stratgies appropries aux
difficults que pose cette variabilit. Dans une autre entreprise, o la rotation aux postes est
frquente, on mettra au point une pratique d'amnagement o l'adaptabilit des installations
sera beaucoup plus importante que dans une autre o chaque travailleur a son poste attitr.
QUEST-CE QUUN GROUPE ERGO ? 9
LE CHOIX DES POSTESLe groupe doit videmment, avant d'entreprendre l'analyse d'un poste de travail, tablir quels
postes mritent d'tre tudis. Il s'agit donc de dceler les situations de travail qui prsentent
un risque de LATR.
On peut cibler les postes qui feront l'objet d'une analyse ergonomique de plusieurs faons. La
plus vidente est d'analyser les donnes d'accidents de l'entreprise. Un poste o lon constate
une forte incidence de lsions musculo-squelettiques peut sans doute tre considr comme
un poste o il est pertinent d'intervenir.
Puisque le groupe ergo est un outil de prvention des LATR, on veut, bien sr, intervenir avant
qu'il y ait lsion ou absence. On peut alors utiliser les malaises que ressentent les travailleurs
comme des indicateurs d'une situation risque. Les plaintes que recueillent les contrematres et
les malaises signals au service de sant sont autant de sources d'information que le groupe
peut utiliser pour cibler ses interventions. On peut aussi agir de faon plus directe et interroger
les travailleurs l'aide d'un questionnaire de douleurs. Chaque anne, un groupe en particulier
fait la tourne des contrematres pour leur demander quels postes font l'objet de plaintes de la
part des travailleurs.
Finalement, il existe d'autres indicateurs susceptibles de mettre le groupe ergo sur la piste des
postes risque : un roulement lev de personnel, une insatisfaction marque des travailleurs,
un poste qui impose des contraintes telles que seulement quelques personnes sont en mesure
d'accomplir le travail.
Il n'y a pas que l'importance du risque considrer dans le choix des postes tudier. Par
exemple, un projet d'amnagement dans un service peut constituer une occasion saisir. Si des
budgets sont allous pour un ramnagement, il peut tre conomique d'intgrer l'ergonomie
au projet. C'est ce qu'a fait un groupe qui sest pench en priorit sur un poste qui prsentait
des problmes et qui devait tre rorganis prochainement. Les travaux du groupe ergo ont
permis de corriger des erreurs avant mme que les travaux soient excuts, d'o une conomie
indiscutable.
LE CHOIX DU PREMIER POSTE
Dans une telle dmarche, le choix du premier poste tudier revt souvent une importance
stratgique. ses dbuts, le comit doit souvent tablir sa crdibilit tant auprs de l'employeur
qu'auprs des travailleurs. La faon d'y parvenir est simple : il faut livrer la marchandise ! C'est
pourquoi, au dpart, on suggre de choisir un poste qui n'est pas trop complexe et pour lequel
on estime pouvoir trouver des solutions ralistes et efficaces assez rapidement. Si les rsultats
tardent venir, les autres travailleurs pourront juger svrement les travaux du comit comme
une perte de temps. Dans une entreprise, on a not un changement d'attitude marqu aprs
l'implantation de solutions au premier poste. Tout le monde a pu constater qu'il ne s'agissait pas
d'un exercice thorique, mais qu'on obtenait des rsultats concrets. Les travailleurs ont par la
10 CHAPITRE 1
suite adopt une attitude plus ouverte avec les membres du comit. Ils parlaient plus facilement
des problmes qu'ils prouvaient et se montraient intresss ce que le comit se penche sur
leur poste.
LA FRQUENCE ET LA DURE DES RENCONTRES
La rgularit des rencontres semble une des conditions d'une dmarche efficace. La frquence
varie d'une entreprise l'autre. Selon les cas, c'est toutes les deux, trois ou quatre semaines que
l'on se runit, quoique certains groupes se voient toutes les semaines. Les rencontres durent
entre une heure trente et quatre heures. En gnral, quand le groupe se rencontre moins sou-
vent, les runions sont plus longues. Elles seront plus brves si les rencontres sont plus
frquentes.
La plus grande partie du travail d'analyse se fait pendant les runions, mais certaines tches peu-
vent tre effectues en dehors du temps de runion. Dans certains groupes, par exemple, les
entrevues et les observations sont faites par un ou deux membres du groupe qui en rendent
compte aux autres lors de la runion suivante, ce qui acclre considrablement le processus.
Certaines tches peuvent tre excutes dans le cadre des fonctions rgulires des membres,
par exemple la ralisation d'un prototype ou la recherche d'un fournisseur.
Finalement, le groupe doit rserver une certaine portion du temps de rencontre pour grer son
fonctionnement. Les membres ont en effet la responsabilit de veiller la croissance, l'effi-
cacit et la survie du groupe. Des problmes ne manqueront pas de surgir qui ncessiteront
que le groupe s'y penche: remplacement d'un membre, problmes de communication, diffi-
cults d'implantation, etc.
Il ne faut pas sous-estimer le temps requis pour analyser un poste et complter le processus
dimplantation des solutions. On peut facilement compter une douzaine dheures de travail en
groupe, en excluant les entrevues et le travail sur le terrain, qui se font gnralement en dehors
des rencontres. Lexprience montre quun groupe ergo peut difficilement esprer se pencher
sur plus de quatre postes par anne, compte tenu des invitables interruptions pendant les
vacances. Ce total varie en fonction de la dure des rencontres, de la complexit des tches
analyses et de la qualit du travail accompli en dehors des runions.
Il faut savoir aussi quon nattend habituellement pas davoir complt le suivi un poste avant
den commencer un autre. Limplantation peut schelonner sur plusieurs mois, alors quon
attend les rsultats dune dmarche auprs dun fournisseur, la construction dun prototype ou
lvaluation dune mise lessai. Le groupe entreprend donc gnralement lanalyse dun autre
poste en attendant. On peut ainsi devoir suivre, en parallle, deux ou trois postes diffrentes
tapes de ralisation.
QUEST-CE QUUN GROUPE ERGO ? 11
12 CHAPITRE 2
A P E R U G N R A LD E L A D M A R C H E
MODULE 1 LES ENTRETIENS
Caractristiques des travailleurs
Douleurs, tapes les plus difficiles
Principales sources de variations dans le travail
MODULE 2 LES OBSERVATIONS
Choix des travailleurs observer
Choix des conditions de production considrer
Observations
Prise de mesures
MODULE 3 L IDENTIFICATION DES FACTEURS DE RISQUE
Grille didentification des facteurs de risque
MODULE 4 LA PRIORISATION ET L IDENTIFICATION DES DTERMINANTS
Priorisation des problmes
Identification des causes des facteurs de risque (outils, dimensions
du poste, organisation du travail, etc.)
MODULE 5 LA RECHERCHE DE SOLUTIONS
Exercices de remue-mninges
Identification des scnarios de solutions
Analyse critique des solutions
Mise en forme dlments de solutions : maquettes, simulations, prototypes
MODULE 6 L IMPLANTATION DES SOLUTIONS ET LE SUIVI
Essai des solutions
Formation/information aux travailleurs
Ajustements finaux
Entretiens
Observations
CO
LL
EC
TE
DE
SD
ON
N
ES
DIA
GN
OS
TIC
TR
AN
SF
OR
MA
TIO
ND
UT
RA
VA
IL
y 2chapitreDA N A LY S ED E P O S T E S
P. 15
P. 31
P. 41
P. 53
P. 65
P. 75
Lanalyse du travail se termine par limplantation des solu-
tions et le suivi. Tout comme lanalyse initiale du poste, le
suivi seffectue laide de deux sources de donnes : des
entretiens auprs des travailleurs et du contrematre du
poste, et des observations du travail. Il est essentiel de
vrifier si lon a bien rgl les problmes sans en crer
de nouveaux. Des outils sont galement proposs pour
raliser cette tape.
cette tape, on connat les principaux problmes au
poste, de mme que leurs causes. On a donc toute lin-
formation voulue pour procder la recherche de solu-
tions. Durant tout le processus de recherche de solutions,
il est ncessaire de consulter les travailleurs et les sp-
cialistes de lentreprise. Une fiche-synthse permet de
recenser les actions raliser pour implanter les solu-
tions. Au terme de ce module, on arrive gnralement
une proposition globale qui permet de rgler la majorit
des problmes.
Une fois les facteurs de risque identifis, il faut choisir et
hirarchiser les problmes qui seront retenus pour la
recherche de solutions. Le diagnostic est complt par la
recherche des dterminants des facteurs de risque. Il
faut, en quelque sorte, tablir les causes des facteurs de
risque, causes sur lesquelles on pourra agir. Lexercice de
priorisation et la recherche de dterminants se font
laide dune fiche-synthse.
Le diagnostic est amorc par lidentification des facteurs
de risque. Tout en gardant lesprit le contenu des entre-
tiens, il faut dabord analyser les enregistrements vido
laide dune grille dobservation. Cette grille permet, pour
chaque action de travail, de dceler les postures con-
traignantes, les exigences de force, la prsence de pres-
sions mcaniques et tout autre problme associ au
travail.
Les entretiens doivent tre complts par des observa-
tions du travail tel quil est effectu en situation relle. En
se basant sur les entretiens, il faut dabord planifier les
observations pour recueillir toutes celles qui sont perti-
nentes. Quand les choix sont faits, on passe directement
aux observations. Une fiche-synthse permet de noter les
conditions de production, alors quun aide-mmoire per-
met de prendre les mesures pertinentes lanalyse du
poste.
Lanalyse du poste samorce par la collecte des donnes
pertinentes. Les entretiens permettent de recueillir le
point de vue des travailleurs et du contrematre sur la si-
tuation de travail analyse. Deux outils aident complter
ce module : un questionnaire permet de recueillir les
informations recherches et une fiche-synthse sert
rsumer celles-ci afin dorienter la suite de la dmarche.
APERU GNRAL DE LA DMARCHE DANALYSE DE POSTES 13
MODULE 1 LES ENTRETIENS 15
Lmodule 1
Objectif
Les entretiens permettent de recueillir efficacement les renseignements utiles pour amorcer
lanalyse du travail. Dans le cadre de notre dmarche, on interroge les personnes directement
engages dans lexcution du travail, soit les travailleurs et le superviseur. Les entretiens
portent sur :
les accidents et les malaises musculo-squelettiques prouvs par les travailleurs;
les sources de variations dans le travail;
les difficults ou les problmes prouvs lors de lexcution du travail.
Contenu
Le module 1 vous explique comment :
prparer les entretiens ;
raliser les entretiens ;
synthtiser linformation pertinente lanalyse du poste.
Outils
Nous vous proposons, comme aide vos rencontres avec les travailleurs et le superviseur, des
outils qui prennent la forme :
dun questionnaire pour les travailleurs;
dun questionnaire pour les superviseurs;
dune fiche-synthse des entretiens.
LESENTRETIENS
3e2e1er
1er
16 CHAPITRE 2
PRPARER LES ENTRETIENSIl faut dabord prendre contact avec les travailleurs et le superviseur du poste.
Les premiers contacts servent :
prsenter le groupe, ses membres et son mandat;
expliquer pourquoi ce poste a t choisi;
expliquer les grandes tapes de la dmarche danalyse du poste;
insister sur la participation du personnel aux principales
tapes de la dmarche;
obtenir le consentement des travailleurs et du superviseur pour procder
lanalyse du poste choisi.
CHOISIR LES PERSONNE RENCONTRER
Puisquil sagit de la premire tape danalyse du poste, le groupe part un peu en reconnais-
sance; cest pourquoi la premire personne rencontrer est souvent le superviseur ou un tra-
vailleur qui connat bien le poste.
Le choix des travailleurs dpend du nombre de travailleurs qui occupent le poste et de la va-
riabilit. En effet, plus il y a de choses qui changent dans le travail, plus il faut rencontrer de
travailleurs pour sassurer de recueillir toute linformation pertinente. Limportant est dobtenir
lavis le plus reprsentatif de ce que la majorit des travailleurs peroivent de ce poste de
travail.
En se basant sur notre exprience, nous vous suggrons de rencontrer entre trois et huit tra-
vailleurs afin de pouvoir dgager, dun plus grand ventail de points de vue, les principaux l-
ments de divergence et de consensus sur le travail.
CHOIX DES TRAVAILLEURSPOUR LES ENTRETIENS
Sil y a plus de trois travailleurs
Choisir entre trois et huit travailleurs en
fonction des critres suivants :
* exprience au poste (expert et novice);
* mthodes de travail diffrentes;
* prsence ou absence de douleurs;
* travailleurs ayant dj subi des accidents;
* autre critre particulier au contexte.
Sil y a moins de trois travailleurs
Choisir tous les travailleurs du poste et faire
appel aux travailleurs :
* qui ont occup le poste
rcemment;
* qui font la rotation dans
lusine;
* qui remplacent lors de labsence
des travailleurs rguliers.
2e
SE FAMILIARISER AVEC LACTIVIT DE TRAVAIL
Une visite au poste de travail est essentielle pour prparer la rencontre avec les travailleurs. Elle
permet de se familiariser avec lexcution du travail, les outils et les matriaux qui sont utiliss.
Ainsi, on a des repres pour comprendre ce dont il sera question lors de lentretien. Mme si
on connat le poste pour y avoir dj travaill, il est avantageux de repartir zro comme si le
poste tait nouveau. Ainsi, on reste lafft de linformation, souvent plus rcente, que les tra-
vailleurs vont nous transmettre.
RALISER LES ENTRETIENSProcder des entretiens dans son propre milieu de travail nest pas ncessairement facile. Les
membres du groupe se trouvent investis dune nouvelle mission qui les amne parfois
assumer un rle diffrent auprs de leurs collgues de travail. En gnral, on demande deux
membres du groupe deffectuer les entretiens, de faon paritaire autant que possible. Le choix
du lieu o lon procde aux entrevues a son importance. On choisira, de prfrence, un lieu qui
permet de prserver la confidentialit des propos et de sisoler des sources de bruit. Nous
avons dcoup les entretiens en trois temps : la prise de contact ou la prsentation, le ques-
tionnement et la conclusion.
LA PRSENTATION
Mme si les travailleurs vous connaissent, il est important de vous prsenter en tant que
membre du groupe dergonomie. En ergonomie, quest-ce quon veut savoir? Cest vous de
le dire. Pour vous assurer de la collaboration des personnes touches, il est important dex-
primer clairement ce que vous cherchez. Vous expliquerez donc que vous dsirez recueillir des
renseignements sur les difficults dexcution du travail rellement effectu au poste, afin de
pouvoir proposer des amliorations au poste de travail.
La confidentialit des entretiens est primordiale si, en retour, vous dsirez que le personnel
sexprime ouvertement. Vous pouvez rassurer les travailleurs en prcisant que les donnes
seront dpersonnalises avant dtre prsentes au groupe et vrifier quils consentent luti-
lisation quil est prvu den faire.
LE QUESTIONNAIRE
Pour faciliter le droulement des entretiens, nous vous proposons deux questionnaires, lun
sadressant au superviseur et lautre aux travailleurs. Les questions portent sur les aspects
importants de la prvention des LATR : les accidents, les douleurs ou les malaises, les sources de
variations dans le travail, les difficults ou les problmes prouvs lors de lexcution du travail,
les tapes du travail les plus pnibles et les plus difficiles.
MODULE 1 LES ENTRETIENS 17
La premire partie du questionnaire
porte sur les personnes qui occupent
le poste. On sintresse aux caractristiques individuelles, aux accidents et aux
douleurs ressenties ainsi quaux tapes du travail en cause.
18 CHAPITRE 2
Les questionnaires comportent deux types de questions : des questions fermes, trs prcises,
auxquelles on rpond par un mot ou un chiffre, et des questions ouvertes. Ces dernires invi-
tent la personne rencontre raconter un vnement ou sexprimer sur un sujet. Lavantage
de ces questions est la richesse de linformation rvle, laquelle nous naurions pas accs par
des questions fermes. La difficult rside dans le fait que les rponses peuvent nous entra-
ner dans toutes les directions.
Pour guider ladministration des questions ouvertes, nous avons ajout un aide-mmoire en
marge de la question principale. Il remplit trois fonctions :
prciser la question;
aider nourrir la discussion;
rappeler les sujets quil est essentiel de discuter au cours de la conversation.
Les questionnaires et, en particulier, les aide-mmoire sont des outils que vous pouvez adapter
vos besoins, selon votre contexte de travail ou le type de production. Nous avons inclus dans
le questionnaire les questions qui nous semblent les plus importantes, mais la diversit des
situations de travail peut faire surgir dautres aspects du travail quil serait intressant de dis-
LES OUTILS I
Jquestionnaire
1. RENSEIGNEMENTS GNRAUX
SECTEUR DE PRODUCTION :
POSTE : RESPONSABLE :
TRAVAILLEURS OCCUPANT CE POSTE
JOUR SOIR NUIT
STATUT F H F H F H
RGULIER
OCCASIONNEL
AUTRE :
TOTAL
2. DCRIRE LE OU LES ACCIDENTS QUI VOUS SONT ARRIVS LORSQUE
VOUS AVEZ TRAVAILL CE POSTE?
KAIDE-MMOIRE(QUESTIONS PERTINENTES)
-O, quand, comment-Quel poste, quelle machine-Genre de blessures-Type de production-Souvent ou rarement
ContremaitreChef de groupeSuperviseur
II LES OUTILS
Jquestionnaire
ContremaitreChef de groupeSuperviseur
3. QUELS SONT LES MALAISES OU LES DOULEURS MUSCULO-SQUELETTIQUES RAPPORTS PAR LESTRAVAILLEURS ?
KAIDE-MMOIRE-Malaises / douleurs-Quel genre-Quelle rgion du corps-Quel poste-Quelle opration de travail-Souvent ou rarement
4. QUELLES TAPES DU TRAVAIL LES MALAISES OU LES DOULEURS SONT-ILS ASSOCIS ?
LES OUTILS V
JquestionnaireTravailleurs
1. RENSEIGNEMENTS GNRAUX
SECTEUR DE PRODUCTION :
POSTE :
CARACTRISTIQUES DU TRAVAILLEUR
PRNOM : SEXE :
TAILLE : MAIN DOMINANTE :
ANCIENNET DANS LENTREPRISE :
EXPRIENCE CE POSTE :
AUTRES POSTES OCCUPS DANS LENTREPRISE :
2. QUELS ACCIDENTS SE SONT PRODUITS CE POSTE ?KAIDE-MMOIRE
(QUESTIONS PERTINENTES)
-O, quand, comment-Quel poste, quelle machine-Genre de blessures-Type de production-Souvent ou rarement
QUESTIONNAIRE DU SUPERVISEUR QUESTIONNAIREDES TRAVAILLEURS
LA STRUCTUREDES QUESTIONNAIRES
voirp. 22
voirp. 21
voirp. 23
La seconde partie du questionnaire sintresse davantage au travail. On tente de
cerner les facteurs responsables des variations dans la ralisation du travail. En
dautres mots, ce qui fait que le travail est facile ou difficile (diffrences dues aux
diffrents produits, la qualit des matriaux ou des quipements, la cadence
ou lorganisation du travail).
cuter lors de vos entretiens. Nous vous invitons, aprs lanalyse de chaque situation de travail,
ajouter les sous-questions ou les lments qui permettent de les complter, pour quils soient
ainsi mieux adapts votre ralit.
LA CONCLUSION
Aprs avoir recueilli toute linformation pertinente, on na pas encore tout fait termin len-
trevue. Il est certainement de mise de remercier le travailleur ou le superviseur de sa collabora-
tion et de lui expliquer comment seront traites linformation reue lors des entretiens et
quelles seront les autres grandes tapes de lanalyse. On peut lui indiquer la personne qui assu-
rera la liaison entre le groupe ergo et les travailleurs du poste. Cette personne pourra rpondre
aux questions relatives lavancement des travaux, ou encore recueillir toute nouvelle infor-
mation que lon jugerait utile.
Cest galement une bonne occasion pour demander au travailleur sil accepterait dtre film
dans le cadre de lanalyse de son poste de travail par le groupe dergonomie. On doit, bien sr,
tre accommodant et tenir compte des rserves ou des conditions exprimes; par exemple, si
certains souhaitent tre prvenus quelques jours lavance, il est important de satisfaire cette
demande.
MODULE 1 LES ENTRETIENS 19
VI LES OUTILS
Jquestionnaire Travailleurs
3. MALAISES OU DOULEURS MUSCULO-SQUELETTIQUES RELIS AU TRAVAIL
RGIONS AFFECTES
PAULES, COU, HAUT DU DOS, BRAS,COUDES, AVANT-BRAS, POIGNETS, MAINS,HANCHES, GENOUX, CHEVILLES, ETC.
TAPES DU TRAVAIL RELIES CES SYMPTMES
4. EN CONCLUSION, QUELLES TAPES DU TRAVAIL TROUVEZ-VOUS PLUS PNIBLES OU DOULOUREUSES ?
FRQUENCE
RARE, PARFOIS,RGULIREMENT,SOUVENT
ABSENCEDU TRAVAIL
DURE
CT
G / D
CONSULTATIONDUN PROFESSION-NEL DE LA SANTMDECIN, PHYSIOTHRAPEUTE,ETC.
IV LES OUTILS
Jquestionnaire
8. QUELLES TAPES DU TRAVAIL TROUVEZ-VOUS PLUS DIFFICILES RALISER ? POURQUOI ?
9. Y A-T-IL DAUTRES RENSEIGNEMENTS QUE VOUS JUGEZ PERTINENTSPOUR AMLIORER CE POSTE ?
7. QUELS SONT LES PROBLMES OU LES DIFFICULTS PROUVSET CAUSS PAR LA VITESSE DE TRAVAIL OU LES QUANTITS
PRODUIRE ?
KAIDE-MMOIRE(QUESTIONS PERTINENTES)
-Travaillez-vous toujours la mme vitesse-Les breakdown sont-ils toujours les
mmes-Quest-ce que a change sur le plan du
travail-Quel breakdown prfrez-vous-Devez-vous suivre un standard-Est-ce difficile datteindre le niveau de
production prvu -Quest-ce qui se passe lorsque vous
narrivez pas atteindre la quantit de produits attendue
KAIDE-MMOIRE(QUESTIONS PERTINENTES)
-Plus long apprendre-Plus difficile ou compliqu faire-Plus long excuter-Plus monotone
ContremaitreChef de groupe
Superviseur
KAIDE-MMOIRE(QUESTIONS PERTINENTES)
- Est-ce quil y a eu des amliorations ce poste
- Est-ce que lquipe de travail est toujours la mme
- Horaires de travail- Rotation- Avez-vous des suggestions
damliorations
LES OUTILS III
Jquestionnaire
6. QUELS SONT LES PROBLMES OU LES DIFFICULTS PROUVSLORS DE LUTILISATION DES MATRIAUX DE BASE, DES QUIPEMENTS ET DES OUTILS ?
5. QUELS SONT LES PROBLMES OU LES DIFFICULTS ENGENDRSPAR LES VARIATIONS ENTRE LES MODLES OU LES PRODUITS
FABRIQUS ?KAIDE-MMOIRE
(QUESTIONS PERTINENTES)
La connaissance du produit-Quest-ce qui change dans le produit-Quel est le nombre de modles ou de diffrents produits fabriqus
-a change quoi au niveau du travail-Pourquoi un produit est-il plus facile-Pourquoi un produit est-il plus difficile
-a varie souvent ou rarement
KAIDE-MMOIRE(QUESTIONS PERTINENTES)
Objets de travail utiliss- Quels sont les matriaux- Quels sont les outils- Quels sont les quipements
- Les problmes avec les matriaux- Les problmes avec les outils- Les problmes avec les quipements - Les incidents- Les erreurs et les rejets
- a arrive souvent ou rarement
- Comment a se passe quand on a un problme avec des quipements ou des outils ?
- Qui fait lentretien des outils- Qui fait lachat des matriaux
ContremaitreChef de groupeSuperviseur
QUESTIONS COMMUNES
voirp. 24
voirp. 25
voirp. 26
20 CHAPITRE 2
Partager les rles
Un des membres du groupe pose lesquestions et lautre prend des notes. Vouspouvez inverser les rles au prochainentretien.
tre systmatique et concret
Il est important de ne pas sauter destapes du questionnaire, mme si vousconnaissez bien le poste. Essayez dame-ner les travailleurs tre le plus concretpossible et viter les gnralits.
Savoir bien couter
Durant lentretien, laissez la personnesexprimer, ne lui soufflez pas les r-ponses. vitez de porter des jugements, dvaluer ou de commenter les rponses.Il ny a pas de bonnes ou de mauvaisesrponses.
Rechercher la ralit
Rappelez-vous que lun des objectifs delentretien est de connatre le travail rel,et non le travail prescrit par les rgle-ments ou le service des mthodes. Vouspouvez demander des prcisions ou lesraisons qui motivent un choix ou un comportement. Par exemple, pourquoi la personne procde de telle faon ouavec tel outil.
Viser la neutralit
Le climat de travail peut aussi tre perti-nent lanalyse, bien que son impactpuisse tre plus indirect. Il faut le notersans juger. Si un travailleur aborde unequestion dlicate, vous navez pas prendre position.
Se mfier des situations o tout semble parfait
Certains travailleurs prfrent ne pas dis-cuter des difficults quils prouvent auposte de travail. Parfois, ils adopteront,tout au long de la rencontre, une attitudepositive qui se traduira par labsence oula ngation de toute forme de difficultsprouves au poste de travail. Pour es-sayer den savoir plus long, vous pouveztenter daborder les problmes prouvssous langle plus positif des amliora-tions que la personne voudrait voirapporter au poste. Quimporte lissue devos tentatives pour mettre la personne laise, il est important de respecter leslimites poses par la personne rencon-tre. Restez cependant vigilant devantune situation de travail qui semble parfaite et ayez nouveau lesprit lesraisons qui ont motiv le choix de ceposte.
LES TRUCS POURFAIRE LES ENTRETIENS
jt r u c s
MODULE 1 LES ENTRETIENS 21
LES OUTILS I
Jquestionnaire
1. RENSEIGNEMENTS GNRAUX
SECTEUR DE PRODUCTION :
POSTE : RESPONSABLE :
TRAVAILLEURS OCCUPANT CE POSTE
JOUR SOIR NUIT
STATUT F H F H F H
RGULIER
OCCASIONNEL
AUTRE :
TOTAL
2. DCRIRE LE OU LES ACCIDENTS QUI VOUS SONT ARRIVS LORSQUE
VOUS AVEZ TRAVAILL CE POSTE?
KAIDE-MMOIRE(QUESTIONS PERTINENTES)
-O, quand, comment-Quel poste, quelle machine-Genre de blessures-Type de production-Souvent ou rarement
ContremaitreChef de groupeSuperviseur
Pour mieux cerner les problmes quiexistent au poste tudi, il est important
de bien connatre les accidents qui ysont survenus. On cherche tablir lescirconstances entourant les accidents :comment a sest produit, o, quandet dans quel contexte.
Vous pouvez ajouter d
autres lments que
vous trouvez importan
ts demander au
superviseur sur les ac
cidents et qui
peuvent tre particulie
rs votre contexte de
travail. Par exemple, s
il y a plusieurs
quarts de travail, les
accidents sont-ils
arrivs de jour ou de
nuit ? Y avait-il des
circonstances particuli
res, comme une fin
de mois ou une priod
e de surcharge ?
22 CHAPITRE 2
II LES OUTILS
Jquestionnaire
ContremaitreChef de groupeSuperviseur
3. QUELS SONT LES MALAISES OU LES DOULEURS MUSCULO-SQUELETTIQUES RAPPORTS PAR LESTRAVAILLEURS ?
KAIDE-MMOIRE-Malaises / douleurs-Quel genre-Quelle rgion du corps-Quel poste-Quelle opration de travail-Souvent ou rarement
4. QUELLES TAPES DU TRAVAIL LES MALAISES OU LES DOULEURS SONT-ILS ASSOCIS ?
Vous pouvez ajouter dautres lments votre aide-mmoire; par exemple, sily a une priode dans lanne (aprsle retour des vacances) ou un jour dela semaine o il y a plus de douleursmentionnes, ou encore si les travail-leurs nouveaux en prouvent plusfrquemment que les anciens.
Les malaises ou les d
ouleurs musculo-
squelettiques sont de b
ons indicateurs dune
surutilisation pouvant
conduire au
dveloppement des LA
TR. Cest dans cette
optique quil est pertin
ent de connatre
les malaises ou les do
uleurs rapports
par les travailleurs.
MODULE 1 LES ENTRETIENS 23
LES OUTILS V
JquestionnaireTravailleurs
1. RENSEIGNEMENTS GNRAUX
SECTEUR DE PRODUCTION :
POSTE :
CARACTRISTIQUES DU TRAVAILLEUR
PRNOM : SEXE :
TAILLE : MAIN DOMINANTE :
ANCIENNET DANS LENTREPRISE :
EXPRIENCE CE POSTE :
AUTRES POSTES OCCUPS DANS LENTREPRISE :
2. QUELS ACCIDENTS SE SONT PRODUITS CE POSTE ?KAIDE-MMOIRE
(QUESTIONS PERTINENTES)
-O, quand, comment-Quel poste, quelle machine-Genre de blessures-Type de production-Souvent ou rarement
Il est important de prserver la co
nfidentialit. Le
prnom doit rester sur les documen
ts dorigine. Pour
les runions du groupe, on utilise
les fiches-
synthses o les informations sont
dpersonnalises.
24 CHAPITRE 2
VI LES OUTILS
Jquestionnaire Travailleurs
3. MALAISES OU DOULEURS MUSCULO-SQUELETTIQUES RELIS AU TRAVAIL
RGIONS AFFECTES
PAULES, COU, HAUT DU DOS, BRAS,COUDES, AVANT-BRAS, POIGNETS, MAINS,HANCHES, GENOUX, CHEVILLES, ETC.
TAPES DU TRAVAIL RELIES CES SYMPTMES
4. EN CONCLUSION, QUELLES TAPES DU TRAVAIL TROUVEZ-VOUS PLUS PNIBLES OU DOULOUREUSES ?
FRQUENCE
RARE, PARFOIS,RGULIREMENT,SOUVENT
ABSENCEDU TRAVAIL
DURE
CT
G / D
CONSULTATIONDUN PROFESSION-NEL DE LA SANTMDECIN, PHYSIOTHRAPEUTE,ETC.
Le site de la douleur, le ct du corps spcifi,soit la droite ou la gauche ou les deux, et lestapes du travail relies ces symptmes nousdonnent des pistes explorer lors de nosobservations de lactivit de travail. Seul letravailleur peut nous parler de cetteconsquence de son activit de travail. Il estimportant dtre le plus prcis possible; parexemple, un malaise dans le bas du dos esttrs diffrent dun point entre les omoplates.
La frquence des mala
ises et le
fait davoir d sabsen
ter ou
consulter un professio
nnel de la
sant nous renseignent
sur
lampleur de la suruti
lisation du
systme musculo-squel
ettique.
Aprs avoir prcis les malaises et lestapes du travail qui y sont associes, il estimportant de reprendre une vue densemblepour vrifier quon est bien sur la mmelongueur donde lorsquil sagit de nommerles tapes du travail les plus pnibles oules plus douloureuses.
MODULE 1 LES ENTRETIENS 25
LES OUTILS III
Jquestionnaire
6. QUELS SONT LES PROBLMES OU LES DIFFICULTS PROUVSLORS DE LUTILISATION DES MATRIAUX DE BASE, DES QUIPEMENTS ET DES OUTILS ?
5. QUELS SONT LES PROBLMES OU LES DIFFICULTS ENGENDRSPAR LES VARIATIONS ENTRE LES MODLES OU LES PRODUITS
FABRIQUS ?KAIDE-MMOIRE
(QUESTIONS PERTINENTES)
La connaissance du produit-Quest-ce qui change dans le produit-Quel est le nombre de modles ou de diffrents produits fabriqus
-a change quoi au niveau du travail-Pourquoi un produit est-il plus facile-Pourquoi un produit est-il plus difficile
-a varie souvent ou rarement
KAIDE-MMOIRE(QUESTIONS PERTINENTES)
Objets de travail utiliss- Quels sont les matriaux- Quels sont les outils- Quels sont les quipements
- Les problmes avec les matriaux- Les problmes avec les outils- Les problmes avec les quipements - Les incidents- Les erreurs et les rejets
- a arrive souvent ou rarement
- Comment a se passe quand on a un problme avec des quipements ou des outils ?
- Qui fait lentretien des outils- Qui fait lachat des matriaux
ContremaitreChef de groupeSuperviseur
Dans certains milieux de travail,cette question pourra semblersuperflue alors que dansdautres, elle deviendra fort complexe cause du nombre demodles diffrents.
Au dpart, il faut nommer ouavoir si possible en main la listedes matriaux, des outils et desquipements utiliss au poste afinde les passer en revue lors delentretien.
Parfois, les travailleurs
prfrent un outil plutt
quun
autre bien que ceux-ci sem
blent
identiques. Voil une pist
e pour
comprendre les difficult
s de ce
travail.
Cette page et la suivante sont identiques dans lesdeux questionnaires.
Sil y a plusieurs mo
dles et quils ne sont
pas produits la mm
e frquence, on
voudra connatre les m
odles observer,
savoir les modles les p
lus frquents et ceux
qui sont reconnus com
me les plus pnibles.
Une LATR peut se dv
elopper assez rapide-
ment quand la sollicita
tion est extrme.
Alors, faites attention
aux modles jugs trs
pnibles, mme sils se
produisent rarement.
26 CHAPITRE 2
IV LES OUTILS
Jquestionnaire
8. QUELLES TAPES DU TRAVAIL TROUVEZ-VOUS PLUS DIFFICILES RALISER ? POURQUOI ?
9. Y A-T-IL DAUTRES RENSEIGNEMENTS QUE VOUS JUGEZ PERTINENTSPOUR AMLIORER CE POSTE ?
7. QUELS SONT LES PROBLMES OU LES DIFFICULTS PROUVSET CAUSS PAR LA VITESSE DE TRAVAIL OU LES QUANTITS
PRODUIRE ?
KAIDE-MMOIRE(QUESTIONS PERTINENTES)
-Travaillez-vous toujours la mme vitesse-Les breakdown sont-ils toujours les
mmes-Quest-ce que a change sur le plan du
travail-Quel breakdown prfrez-vous-Devez-vous suivre un standard-Est-ce difficile datteindre le niveau de
production prvu -Quest-ce qui se passe lorsque vous
narrivez pas atteindre la quantit de produits attendue
KAIDE-MMOIRE(QUESTIONS PERTINENTES)
-Plus long apprendre-Plus difficile ou compliqu faire-Plus long excuter-Plus monotone
ContremaitreChef de groupe
Superviseur
KAIDE-MMOIRE(QUESTIONS PERTINENTES)
- Est-ce quil y a eu des amliorations ce poste
- Est-ce que lquipe de travail est toujours la mme
- Horaires de travail- Rotation- Avez-vous des suggestions
damliorations
Cette question sintresse au rythme impos de travail. Est-ce quil est facile ou difficile suivre? Est-ce que le travailleur a des trucspour satisfaire aux exigences de production?
Dans le cas des chanes de mon-tage, lobjectif de production peutinfluencer le morcellement de latche (breakdown) et, ainsi, lenombre de travailleurs ncessairespour latteindre.
Cette question vise recueillir des
informations
sur les tapes du travail qui sont
plus difficiles
raliser, quelles soient douloureu
ses ou non.
Mme si lon sintresse aux LATR,on doit aussi prendre en compteles difficults de production.
Cette dernire question
ouvre
la discussion sur tout
autre
lment dinformation p
ertinent
lanalyse, quil sagi
sse de
lorganisation du trav
ail, des
horaires, de la rotatio
n ou de la
petite histoire du post
e.
Selon lentreprise, la vitesse de
travail peut varier au cours de la
journe ou de la semaine. On
peut lexprimer par une cadence
respecter (un nombre lheure),
une certaine quantit produire
dans la journe, ou un temps de
production par unit respecter.
Toute la dmarche du groupe ergo estfonde sur le travail dquipe, ce quiimplique ncessairement des liens deconfiance et de collaboration entre lesmembres de lquipe. La confiance estgalement un lment essentiel desrelations entre le groupe ergo et le restede lentreprise et, tout particulirement,avec les travailleurs participant, de prsou de loin, aux travaux du comit. Or il ya des aspects du travail du groupe ergoqui peuvent soulever des questions dli-cates de confiance et dont il faut treconscient.
Par exemple, la premire tape de ladmarche consiste effectuer des entre-vues avec les gens immdiatementtouchs par le poste tudi et filmerlactivit de travail. La qualit des infor-mations recueillies dpend directementde la bonne volont des personnes ren-contres. Pour tablir un lien de con-fiance avec les gens et les inciter colla-borer avec les membres du groupe, il
faut leur expliquer clairement les inten-tions du comit : on cherche trouverles difficults associes lexcution dutravail de faon rendre celle-ci plusaise, rduire les risques et accrotrele bien-tre. Il est trs possible que lonait vaincre une certaine mfiance due des expriences antrieures ngatives.
La transparence est aussi le moyen leplus simple pour btir la crdibilit dugroupe ergo au sein de lentreprise. Ilest capital dexposer clairement, chaque tape, ce quon entend faire dumatriel recueilli, quil sagisse desentrevues ou des bandes vido. On peutcomprendre que si ces bandes devaientservir dautres fins que celles pourlesquelles on a obtenu le consentementdes personnes filmes, la mfiancepourrait sinstaller irrmdiablement etcompromettre la poursuite des travauxdu groupe.
3e
MODULE 1 LES ENTRETIENS 27
SYNTHTISER LES ENTRETIENSLa fiche-synthse prsente la page suivante permet de reprendre les faits saillants des entre-
tiens et constitue loutil de travail dpersonnalis dont va se servir le groupe tout au long de
lanalyse. Elle doit tre remplie le plus tt possible aprs les entretiens.
La fiche-synthse est prsente lensemble du groupe lors de la runion suivant les entre-
tiens. La prsence dun travailleur et du superviseur du poste est souhaitable cette runion,
pour approuver ou pour nuancer les informations contenues dans la fiche-synthse. Puis, le
groupe est prt pour la prochaine tape de planification des observations du poste.
CONFIANCEET CONFIDENTIALIT
28 CHAPITRE 2
LES OUTILS IX
Jfiche-syntheseEntretiens
TRAVAILLEUR TRAVAILLEUR TRAVAILLEUR TRAVAILLEUR1 2 3 4
SEXE
TAILLE
MAIN DOMINANTE
G/D
STATUT
EXPRIENCE CE POSTE
ACCIDENTS
(QUESTION 2)
RGIONS ARTICULAIRESQUI PRSENTENT DES
PROBLMES (MALAISES,DOULEURS) RELISAU TRAVAIL
(QUESTION 3)
TAPE DU TRAVAILLA PLUS PNIBLE OU LA
PLUS DOULOUREUSE
(QUESTION 4)
TAPE DE TRAVAILLA PLUS DIFFICILE
(QUESTION 8)
M M M
Moyenne 6 pi 1 po Petite
G D D
Remplaant Rgulier Chef de groupe
1 mois 6 mois
Non : ce poste Non
Oui : ailleurs
poignet droit
bras droit
bas du dos pouce gauche
aucun
insertion du cordon
insertion du cordon
vissage
insertion insertion
MODULE 1 LES ENTRETIENS 29
X LES OUTILS
JPROBLMES RELIS AUX DIFFRENCES ENTRE LES MODLES OU LES PRODUITS FABRIQUS -FRQUENCE -CAUSES (QUESTION 5).
PROBLMES PROUVS AVEC LES MATRIAUX DE BASE, LES QUIPEMENTS ET LES OUTILS -FRQUENCE -CAUSES (QUESTION 6).
PROBLMES RELIS AUX VARIATIONS DE LA VITESSE DEXCUTION DU TRAVAIL OU DES QUANTITS PRODUIRE -FRQUENCE -CAUSES (QUESTION 7).
AUTRES RENSEIGNEMENTS PERTINENTS (QUESTION 9).
fiche-synthese Entretiens
Modle rgulier : insertion du cordon (90% de la production).
Modle pour lexportation (10%) : il sagit de visser le cordon (pas dinsertion).
Problme avec les matriaux de base : il arrive quil y ait un renflement sur le cordon
rendant linsertion difficile.
Le rythme de production peut varier.
Des dmarches ont t entreprises avec le fournisseur
et le problme de dformation du cordon son point dinsertion est presque rgl.
MODULE 2 LES OBSERVATIONS 31
Lmodule 2
Objectif
partir des informations obtenues lors des entretiens, le module 2 permet de planifier les
observations en situation de travail et de recueillir des donnes sur l'activit de travail.
Contenu
Le module 2 vous explique comment :
planifier les observations ;
observer lactivit de travail.
Outils
Pour raliser ces tapes, nous vous proposons :
une fiche-synthse des observations vido.
LESOBSERVATIONS
2e1er
1er
32 CHAPITRE 2
PLANIFIER LES OBSERVATIONSConcrtement, planifier, cest choisir le ou les travailleurs observer et dterminer lavance
les conditions du travail qui sont susceptibles dapporter la meilleure comprhension :
de lactivit de travail;
des difficults prouves par les travailleurs.
Ces choix sont bass essentiellement sur le contenu des entretiens et la connaissance du tra-
vail quont les membres du groupe ergo. Le plan est labor lors dune runion du groupe der-
gonomie avec le concours du superviseur et dun travailleur du poste. Puis, les observations
recueillies daprs la planification serviront aux tapes ultrieures pour :
lidentification des facteurs de risque;
llaboration des solutions.
QUELS TRAVAILLEURS CHOISIR
Il ny a pas de rgles prcises qui sappliquent dans tous les cas, chaque situation de travail
devant tre examine partir des problmes discuts lors des entretiens. Le choix des tra-
vailleurs passe ncessairement par la mise en vidence de certaines caractristiques indivi-
duelles. Quil sagisse de lanciennet, de la taille ou du sexe, ces variables prsentent un intrt
dans la mesure o elles influencent les contraintes associes au travail. Voici quelques exem-
ples de variables qui peuvent guider le choix des travailleurs observer dans certaines situations
de travail.
LEXPRIENCE AU POSTE : TRAVAILLEUR NOVICE VERSUS TRAVAILLEUR EXPRIMENT
Lexprience est une variable considrer, surtout si les entretiens ont mis en vidence des
problmes qui affectent davantage les travailleurs novices ou les plus expriments.
D'habitude, on retiendra les travailleurs les plus expriments qui ont acquis une bonne
matrise du travail. Par ailleurs, il peut aussi arriver que l'on choisisse d'observer un travailleur
en cours d'apprentissage, car cela permet parfois de mieux apprcier certaines difficults qui
sont moins visibles chez le travailleur expriment qui, lui, a dj fait les compromis ou les
adaptations ncessaires la bonne matrise de son activit de travail.
LA TAILLE : PETITS OU GRANDS
Souvent, des difficults sont associes aux dimensions du poste, par exemple ; une table trop
haute ou des chaises qui noffrent pas une plage dajustement assez grande. Dans ces cas, il est
intressant dobserver les travailleurs les plus grands et les plus petits, car ils peuvent vivre ces
problmes de faon diffrente.
LES MTHODES DE TRAVAIL : TRAVAILLEURS DONT LES FAONS DE TRAVAILLER DIFFRENT
Il existe parfois des diffrences considrables dans l'apprciation que font deux personnes d'un
effort faire ou de la complexit d'une manuvre ; il est certainement intressant de com-
prendre pourquoi ce qui est difficile pour lun est facile pour lautre. C'est pourquoi on peut
choisir de comparer deux personnes qui ont trouv des faons de faire diffrentes.
QUELLES CONDITIONS DE TRAVAIL OBSERVER
Il ne sagit pas de tenir compte de toutes les conditions de production, mais de celles qui
changent le travail ou qui contribuent au dveloppement des LATR. Voici quelques exemples
de sources de variations qu'il peut tre utile de considrer selon le poste tudi :
le nombre de modles produits et leurs diffrences;
les variations des matriaux de base, des outils, des quipements;
le rythme de travail, qui, s'il n'est pas toujours constant, peut entraner des priodes
dengorgement et des cadences varies;
le nombre de travailleurs prsents, qui peut amener des rorganisations importantes
du travail;
le quart de travail, qui peut comporter des avantages ou des dsavantages
considrer pour lanalyse des facteurs de risque;
le rgime de rotation du personnel, qui peut exiger beaucoup d'adaptation de la
part des travailleurs.
Toutefois, quimporte la situation de travail, de la plus simple la plus complexe, il est impos-
sible de tout observer ou de tout mesurer. Mme si la planification du groupe est trs com-
plte, il se peut quon ne respecte pas les conditions de travail recherches. Pour toutes sortes
de raisons, si le modle ou le problme quon dsire filmer ne peut tre observ au moment
de lanalyse, il faut alors prendre les conditions qui sen approchent le plus.
MODULE 2 LES OBSERVATIONS 33
2e OBSERVER LACTIVIT DE TRAVAILLes observations de lactivit de travail constituent une tape cl de la dmarche. Le groupe
dergonomie, aprs avoir pris connaissance des entretiens, doit se faire sa propre ide de la
situation relle de travail.
Les observations ont dabord pour rle daider le groupe dans lidentification des principaux
facteurs de risque de LATR. On utilise lenregistrement vido comme principale technique de
collecte de donnes. Les observations, pour tre valables, doivent rpondre deux critres
importants : respecter la planification faite par le groupe et porter sur des situations relles de
travail. Imaginons, par exemple, qu'on apprend que le modle quon veut observer ne sera pas
en production au moment o nous serons disponibles. Le travailleur, pour nous accommoder,
peut nous proposer de mettre des pices de ct afin de les assembler lors de notre visite au
poste. Cette proposition est tentante, mais on risque de passer de lobservation de la situation
relle une dmonstration, et ce, dans des conditions qui ne sont pas habituelles et qui ont
donc de peu de valeur pour nous.
Les observations remplissent galement un autre rle, celui de mieux comprendre lactivit de
travail dans son ensemble. Si lon se demande pourquoi un travailleur se place de telle faon
pour insrer une pice, alors qu'il semble plus facile de le faire d'une autre manire, sa rponse
peut nous rvler de linformation nouvelle. Par exemple, il se peut quil doive prvoir larrive
du matriel suivant ou quil ne soit pas bien plac pour exercer une force, ou encore que ce
geste supplmentaire lui soit trop coteux en temps. Ces renseignements seront des plus
utiles pour complter lanalyse de la situation de travail.
LENREGISTREMENT VIDO
La vido offre la possibilit denregistrer et de revoir les squences de travail qui nous int-
ressent et den faire lanalyse en groupe. On peut visionner les images au ralenti, faire des
pauses, mettre des repres temporels, simplifiant ainsi le dcoupage de lactivit en actions, en
gestes et en postures de travail. Par contre, la vido a ses limites; elle ne remplace pas lobser-
vation directe et relle du poste. La vido ne nous renvoie que les prises de vue quon a choisi
de filmer. De plus, elle ne permet pas de visualiser en trois dimensions et de bien valuer la pro-
fondeur, ce qui peut gner lvaluation de certaines postures.
LE CONSENTEMENT DES TRAVAILLEURS
Il ne faut pas oublier de demander aux travailleurs leur consentement avant de les filmer et de
les prvenir de la date des observations avant de se prsenter au poste.
FILMER DABORD LES ACTIVITS PRINCIPALES (CYCLES DE BASE), LES ACTIVITS CONNEXES ET LES VARIATIONSIMPORTANTES QUI ONT T RETENUES PAR LE GROUPE DERGONOMIE LORS DE LA PLANIFICATION
Lorsque cela est possible, on filmera dabord les activits de travail quon dsire analyser
entirement. Ensuite, on peut faire des prises de vue complmentaires pour illustrer les fac-
34 CHAPITRE 2
teurs de variations dans le travail et les activits connexes. Par exemple, un poste dassem-
blage de petites pices, on a commenc par filmer les activits principales dassemblage, les
deux modles produits et deux travailleurs. Par la suite, on a film les travailleurs lorsquils
allaient chercher les contenants de matriaux de base sur les tagres.
FILMER POUR QU'ON PUISSE TOUJOURS IDENTIFIER L'ACTION EN COURS
Chaque plan de travail doit nous permettre de faire le lien entre laction et le facteur de risque
prsent, sil y a lieu. Par exemple, si lon filme un travailleur de dos sans pouvoir reconnatre
laction de travail, on va savoir quil adopte des postures contraignantes flexion ou torsion du
dos , mais on ne pourra pas les associer une action que le travailleur ralise. Il devient alors
impossible de poursuivre lanalyse par la recherche des dterminants, si lon ne sait pas
pourquoi il adopte ces postures.
PRVOIR DIFFRENTES PRISES DE VUE POUR UNE MEILLEURE VALUATION DES FACTEURS DE RISQUE
Au dpart, il est utile de faire un plan densemble du poste, afin de filmer la posture gnrale
du travailleur. Ensuite, on peut se concentrer sur des zones plus spcifiques comme les mem-
bres suprieurs, le dos et les membres infrieurs. Si lon veut porter une attention particulire
une articulation, il faut viter de trop restreindre le champ de vision et se rappeler que
lvaluation dune posture se fait en relation avec les autres parties du corps. Lestimation de
lamplitude dune flexion de lpaule exige de voir, non seulement lpaule, mais aussi le coude
et le haut du tronc. Si lamnagement des lieux de travail le permet, on peut prendre des
prises de vue du ct droit ou gauche pour mieux valuer les flexions des paules et du dos.
Les prises de vue arrire aident voir lloignement des bras du corps et les torsions du dos.
GRAVER DES REPRES TEMPORELS SUR LENREGISTREMENT VIDO
Linscription de lheure sur les images vido permet d'estimer facilement la dure des actions,
mme si on les fait dfiler en acclr ou au ralenti. Indiquer quelle heure de la journe la
squence a t prise est d'une grande utilit quand on veut reprer un cycle en particulier que
le groupe dsire revoir. Cela vite de faire dfiler toute la bande quand, plusieurs semaines plus
tard, par exemple, au moment du suivi, on veut revoir les mmes images.
FILMER SUFFISAMMENT LONGTEMPS
Les activits principales (le cycle de base) doivent tre filmes suffisamment longtemps pour
quon puisse voir plusieurs fois lexcution de lensemble des actions de travail, afin de pouvoir
choisir les squences qui correspondent le mieux aux exigences de la planification. Par
exemple, filmer une dizaines de cycles de travail peut tre amplement suffisant quand le cycle
est de 20 secondes.
MODULE 2 LES OBSERVATIONS 35
LES QUIPEMENTS NCESSAIRES
Voici les quipements vido que doit utiliser le groupe dergonomie pour procder aux obser-
vations. Nous avons ajout certaines caractristiques qui nous semblent trs utiles pour
faciliter le travail.
LA CAMRA VIDO
Trpied ou monopode pour assurer une meilleure stabilit de limage lorsquon filme les
activits principales;
Touche dinscription de la date et lheure sur le film pour sen servir comme repre
temporel.
MAGNTOSCOPE
Arrt sur image de qualit pour pouvoir identifier les facteurs de risque;
Fonction ralenti pour pouvoir dcomposer les gestes rapides.
TLVISEUR
LA FICHE-SYNTHSE DES OBSERVATIONS
La fiche-synthse des observations vido a pour objectif denrichir les images vido par le
recueil dinformations complmentaires, observes ou mentionnes par les travailleurs, au
moment de lenregistrement. Elle a aussi pour rle de caractriser les enregistrements vido
pour quon puisse se rappeler qui on a observ, quel moment et dans quelles conditions.
Il est utile de noter sur la fiche tout ce qui peut s'carter des conditions de travail habituelles
ou tout ce qui ne va pas tout fait comme dhabitude; par exemple, le fait qu'une machine
est dfectueuse, que le nombre de travailleurs a chang, que le fil tait de mauvaise qualit et
cassait plus souvent, etc. Lorsque lon prend ces renseignements au moment de lenre-
gistrement vido, on s'vite bien des erreurs dinterprtation.
TYPES DINFORMATIONS COMPLMENTAIRES :
Tout ce qui influence la production ce jour-l; par exemple, l'absence d'un travailleur,
une commande presse, du matriel de qualit inhabituelle, un outil dficient, etc.;
Les incidents ou toutes les sources de perturbation du travail;
Les outils utiliss;
La circulation du matriel;
Les activits connexes l'activit principale de travail;
Si c'est utile pour lanalyse du poste, on peut faire un croquis du poste et noter quelques
dimensions telles que hauteur de la chaise, de la table, de travail ou des mains, dimensions
du produit, distance d'atteinte maximale des outils, des produits, etc.;
L'encombrement des lieux, des surfaces de travail;
Noter les conditions dambiance qui amplifient les difficults du travail