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Gynécologie endocrinienne : une séduisante discipline Jean-Louis Wémeau 1 , Philippe Bouchard 2 1. CHRU de Lille, clinique endocrinologique Marc-Linquette, hôpital Claude-Huriez, 4 e et 5 e Ouest, 59037 Lille cedex, France 2. Clinique Hartmann, service d’endocrinologie, 92200 Neuilly-sur-Seine, France Correspondance : Jean-Louis Wémeau, clinique endocrinologique Marc-Linquette, hôpital Claude-Huriez, 4 e et 5 e Ouest, 1, place Verdun, 59037 Lille cedex, France. [email protected] Endocrine gynecology: An attractive discipline Peu de domaines de la médecine ont connu des progrès aussi fulgurants que l’endocrinologie gynécologique. Il y a eu la caractérisation de nouvelles hormones : la prolactine certes lactogène mais partenaire important de l’activité ovarienne ; l’hormone antimu ¨ lle ´ rienne, impliquée dans la régression des canaux de Müller et l’ontogenèse gonophorique masculine, mais présente aussi dans le follicule et marqueur de la réserve ovarienne. On a compris l’importance de la pulsatilité sécrétoire des gonadostimulines, les interrelations avec l’appareil olfactif. Des kisspeptines sont impliquées dans le rétrocontrôle des stéroïdes sur la libération de GnRH et à toutes les étapes de la reproduction. D’immenses progrès ont concerné l’évaluation morphologique de l’appareil génital féminin et des ovaires : l’e ´ chographie visualise maintenant des follicules de 1 à 2 mm ; la tomodensitométrie, l’imagerie par résonance magnétique nucléaire ont conduit à renoncer aux techniques invasives, péniblement vécues. Les techniques de procre ´ ation assiste ´e ont connu une extraordinaire impul- sion, source d’autant d’espoirs et de bonheurs dans les situations d’infertilité du couple. Pour toutes ces raisons la discipline séduit, attire, suscite intérêt, enthousiasme et réflexion. Les mises au point proposées dans le dossier thématique de gynécologie endocrinienne et de reproduction ont pour intention de fournir à un public médical non spécialisé, un inventaire et un regard critique sur l’actualité des traitements hormonaux de la ménopause, l’évaluation et la prise en charge thérapeutique des hyperandrogénies féminines, les insuffisances ovariennes prématurées comme les aménorrhées d’origine hypothalamique, les possibilités de fertilité chez les turnériens et à distance des cancers. Puisse le lecteur y trouver précisément réponse à ses interrogations, et aussi à celles de ses patientes, désormais de mieux en mieux informées. Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Gyne ´cologie endocrinienne en ligne sur / on line on www.em-consulte.com/revue/lpm www.sciencedirect.com Dossier thématique Presse Med. 2013; 42: 1486 ß 2013 Publié par Elsevier Masson SAS. 1486 Éditorial tome 42 > n811 > novembre 2013 http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.10.005

Gynécologie endocrinienne : une séduisante discipline

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Gynecologie endocrinienne

en ligne sur / on line onwww.em-consulte.com/revue/lpmwww.sciencedirect.com

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Presse Med. 2013; 42: 1486� 2013 Publié par Elsevier Masson SAS.

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ossier thématique

Gynécologie endocrinienne : une séduisantediscipline

Jean-Louis Wémeau1, Philippe Bouchard2

1. CHRU de Lille, clinique endocrinologique Marc-Linquette, hôpital Claude-Huriez,4e et 5e Ouest, 59037 Lille cedex, France

2. Clinique Hartmann, service d’endocrinologie, 92200 Neuilly-sur-Seine, France

Correspondance :Jean-Louis Wémeau, clinique endocrinologique Marc-Linquette,hôpital Claude-Huriez, 4e et 5e Ouest, 1, place Verdun, 59037 Lille cedex, [email protected]

Endocrine gynecology: An attractive discipline

Peu de domaines de la médecine ont connu des progrès aussi fulgurants que l’endocrinologiegynécologique.Il y a eu la caractérisation de nouvelles hormones : la prolactine certes lactogène mais partenaireimportant de l’activité ovarienne ; l’hormone antimu llerienne, impliquée dans la régression descanaux de Müller et l’ontogenèse gonophorique masculine, mais présente aussi dans le follicule etmarqueur de la réserve ovarienne. On a compris l’importance de la pulsatilité sécrétoire desgonadostimulines, les interrelations avec l’appareil olfactif. Des kisspeptines sont impliquées dansle rétrocontrôle des stéroïdes sur la libération de GnRH et à toutes les étapes de la reproduction.D’immenses progrès ont concerné l’évaluation morphologique de l’appareil génital féminin et desovaires : l’echographie visualise maintenant des follicules de 1 à 2 mm ; la tomodensitométrie,l’imagerie par résonance magnétique nucléaire ont conduit à renoncer aux techniques invasives,péniblement vécues. Les techniques de procreation assistee ont connu une extraordinaire impul-sion, source d’autant d’espoirs et de bonheurs dans les situations d’infertilité du couple.Pour toutes ces raisons la discipline séduit, attire, suscite intérêt, enthousiasme et réflexion.Les mises au point proposées dans le dossier thématique de gynécologie endocrinienne et dereproduction ont pour intention de fournir à un public médical non spécialisé, un inventaire et unregard critique sur l’actualité des traitements hormonaux de la ménopause, l’évaluation et laprise en charge thérapeutique des hyperandrogénies féminines, les insuffisances ovariennesprématurées comme les aménorrhées d’origine hypothalamique, les possibilités de fertilité chezles turnériens et à distance des cancers.Puisse le lecteur y trouver précisément réponse à ses interrogations, et aussi à celles de sespatientes, désormais de mieux en mieux informées.

Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

tome 42 > n811 > novembre 2013http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.10.005