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« D evenir ferme pilote ? C’est Roger qui en a eu l’idée… » Âgé de 37 ans, Roger Béziat est installé sur l’exploitation familiale depuis 1990 en GAEC, avec son frère Denis, âgé de 46 ans et installé depuis 1979. « Il y avait plusieurs projets de fermes pilotes à l’époque, notamment avec les sociétés phytosanitaires. Et puis quand mes enfants ont commen- cé à aller à l’école, j’ai vu à quel point l’image de l’agricul- ture était dégradée. Il fallait faire quelque chose », explique Roger Béziat. Le sujet est arrivé par hasard dans une discussion au cours d’un conseil d’administration de la Toulousaine de céréales, fin 2002. Roger rencontre Françoise Mira- bel, responsable réglementa- tion et sécurité au sein de la coopé- rative. « C’est un extraordinai- re hasard car moi-même j’avais en tête l’idée de créer un ferme pilote et je recherchais une exploi- tation dont le profil conviendrait. Nous nous sommes retrouvés face à face au cours du repas. On ne se connaissait pas et vous connaissez la suite… », sou- ligne Françoise Mirabel. Plan d’action Elle effectue alors plusieurs visites sur l’exploitation pour dresser un diagnostic. Françoise répertorie les sources de pollutions acci- dentelles (transport des matières dangereuses, stockage des pro- duits phytosanitaires, protec- tion individuelle, remplissa- ge du pulvérisateur et ses équipements, gestion des fonds de cuve et des déchets…) et de pollutions dif- fuses (parcelles à risque, typo- logie des sols, climat, circulation d’eau, risques de trans- Denis et Roger Béziat ont accepté fin 2002 de devenir la ferme pilote de leur coopérative : la Toulousaine de céréales. Une expérience qui leur permet de chercher à optimiser leurs méthodes de travail, leurs pratiques culturales et à communiquer une image positive auprès des autres agriculteurs et du grand public. HAUTE-GARONNE Devenir ferme pilote EXPÉRIENCES GAEC DE LA BARONNESSE, VENERQUE Une exploitation lauragaise typique Le Gaec de la Baronesse est situé à Venerque, à 25 km au sud de Toulouse. Forme juridique : Gaec entre les deux frères Denis et Roger SAU : 174 ha (dont 100 ha en fermage, 74 ha en propriété) UTH : 2 Situation : 4 îlots de parcelles en situation de coteaux argi- lo-calcaires et en bordure de la Hyse. Titulaire du Dapa (diplô- me de distributeur et applicateur de produits antiparasitaires) et de l’APTH (transport de matières dangereuses), les Béziat ont également une activité d’entrepre- neurs de travaux agri- coles (ETA) depuis 2000 qui travaille 140 ha en prestation intégrale. LE GAEC DE LA BARONESSE Assolement 2004-2005 (en ha) Blé dur 43,50 ha Tournesol 42,50 ha Sorgho 25 ha Jachère 20 ha Blé tendre 15 ha Pois 5 ha Colza 3 ha EXPÉRIENCES - PAGE 8 - N°595 - DÉCEMBRE 2005 PHOTOS : C. DELPECH/PIXEL IMAGE

HAUTE-GARONNE Devenir ferme pilote · compte des bonnes pratiques agri-coles, local phyto, équipements de protection individuelle, régla-ge du matériel, aire de remplis-sage et

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«Devenir ferme pilote ?C’est Roger qui en a eul’idée… » Âgé de 37

ans, Roger Béziat est installésur l’exploitation familiale depuis1990 en GAEC, avec son frèreDenis, âgé de 46 ans et installédepuis 1979. «Il y avait plusieursprojets de fermes pilotes àl’époque, notamment avec lessociétés phytosanitaires. Et puisquand mes enfants ont commen-cé à aller à l’école, j’ai vu àquel point l’image de l’agricul-ture était dégradée. Il fallaitfaire quelque chose », expliqueRoger Béziat.

Le sujet est arrivé par hasard dansune discussion au cours d’unconseil d’administration de laToulousaine de céréales, fin 2002.Roger rencontre Françoise Mira-bel, responsable réglementa-tion et sécurité au sein de la coopé-rative. « C’est un extraordinai-re hasard car moi-même j’avaisen tête l’idée de créer un fermepilote et je recherchais une exploi-tation dont le profil conviendrait.Nous nous sommes retrouvés faceà face au cours du repas. Onne se connaissait pas et vousconnaissez la suite… », sou-ligne Françoise Mirabel.

Plan d’actionElle effectue alors plusieurs visitessur l’exploitation pour dresser undiagnostic. Françoise répertorieles sources de pollutions acci-dentelles (transport des matièresdangereuses, stockage des pro-duits phytosanitaires, protec-tion individuelle, remplissa-ge du pulvérisateur et seséquipements, gestion desfonds de cuve et desdéchets…) et de pollutions dif-fuses (parcelles à risque, typo-logie des sols, climat, circulationd’eau, risques de trans-

Denis et Roger Béziat ont accepté fin 2002 de devenir la ferme pilote de leurcoopérative : la Toulousaine de céréales. Une expérience qui leur permet de chercherà optimiser leurs méthodes de travail, leurs pratiques culturales et à communiquerune image positive auprès des autres agriculteurs et du grand public.

HAUTE-GARONNE

Devenir ferme pilote

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GAEC DE LA BARONNESSE, VENERQUE

Une exploitation lauragaise typiqueLe Gaec de la Baronesse est situé à Venerque, à 25 km ausud de Toulouse.Forme juridique : Gaec entre les deux frères Denis et RogerSAU : 174 ha (dont 100 ha en fermage, 74 ha en propriété)UTH : 2Situation : 4 îlots de parcelles en situation de coteaux argi-lo-calcaires et en bordure de la Hyse.Titulaire du Dapa (diplô-me de distributeur etapplicateur de produitsantiparasitaires) et del’APTH (transport dematières dangereuses),les Béziat ont égalementune activité d’entrepre-neurs de travaux agri-coles (ETA) depuis 2000qui travaille 140 ha enprestation intégrale.

LE GAEC DE LA BARONESSE

Assolement 2004-2005 (en ha)

Blé dur43,50 ha

Tournesol42,50 ha

Sorgho25 ha

Jachère20 ha

Blé tendre15 ha

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compte des bonnes pratiques agri-coles, local phyto, équipementsde protection individuelle, régla-ge du matériel, aire de remplis-sage et rinçage, gestion deseffluents phytosanitaires, gestiondes EVPP1, PPNU2, big-bagsd’engrais et semences), les bor-dures de parcelles (intégrationpaysagère de l’exploitation, plan-tation de haies, bandes enherbées,jachère fleuries, entretien des fos-sés) et les parcelles (gestion dela pollution diffuse par le tra-vail du sol et les pratiques cul-turales, gestion des rotations, desintercultures et des couverts végé-taux). «Au départ, l’idée était sur-tout de travailler sur les aspectsagri-environnementaux et la

ferts etc.) et met en place unplan d’action. Trois grands axes de travail ontalors été définis : le siège d’ex-ploitation (formation à la prise en

LES JOURNÉES TECHNIQUESORGANISÉESSUR LA FERME PILOTE SONTOUVERTESAUX ADHÉRENTS DE LA TOULOUSAINE DE CRÉALESmais parfoisaussi aux autresagriculteurs dela région com-me ici, le 2 sep-tembre dernier,lors d’une jour-née sur le thè-me des couvertsvégétaux et destechniques cul-turales simpli-fiées en présen-ce de partenairecomme FrédéricThomas, spécia-liste des TCSqui présente le profil de solréalisé sur l’exploitation.

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« NOUS N’AVONS PAS CHANGÉ NOTREMANIÈRE DE TRAVAILLERPOUR ÊTRE FERME PILOTE, C’EST UN PROLONGEMENT DENOTRE FAÇON DE FAIRE. C’est aussi une satisfaction d’avoir unoutil qui permette detransmettre les informa-tions à d’autres agricul-teurs et de communi-quer avec le grandpublic. »

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réglementation. La ferme pilotedoit être une vitrine de la prise encompte des bonnes pratiquesagricole et montrer la faisabili-té de la mise en œuvre techni-co-économique des diversesréglementations», explique Fran-çoise Mirabel. Petit à petit, différents partenairesse sont également greffés au pro-

jet, comme Monsanto, Frédé-ric Thomas (spécialiste de l’agri-culture de conservation), LaraEurope Analyses, JouffrayDrillaud, apportant leur appuitechnique dans leurs domainesde compétence (TCS, analysesde sol, couverts végétaux etc.).« La Toulousaine de Céréaleset ces divers partenaires nous

fournissent surtout des contactset un appui technique, il n’y a pasdu tout d’apport financier», pré-cise Roger Béziat. Un peu plus de deux ans aprèssa création, les travaux de laferme pilote se découpent en troiscatégories : la technique/régle-mentation, technique agronomieet la communication.

Concernant le thème des régle-mentations agri-environnemen-tales, les premières réalisationsont démarré en 2003 avec notam-ment la construction d’un localpour le stockage de produits phy-tos et la mise en place de la ges-tion des EVPP. « Notre objectifest de montrer que l’on peut res-pecter la réglementation en fai-sant des investissements rai-sonnés. Nous voulons montrerque c’est possible », expliqueRoger. Le matériel est égalementrégulièrement entretenu et contrô-lé, les buses du pulvérisateuradaptées, vérifiées et changées…Actuellement, les Béziat et Fran-çoise Mirabel travaillent à la créa-tion d’une aire de lavage, rinça-ge et remplissage du pulvérisa-teur et à la mise en place d’un sys-tème de gestion des effluents phy-tosanitaire type phytobac ou pho-tocatalyse, «ce dernier outil coû-

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Pourquoi la Toulousaine decéréales a-t-elle décidé de sedoter d’une ferme pilote ?Françoise Mirabel : C’est unprojet longuement réfléchi, quia pour objectif essentiel de tra-vailler sur une exploitation« type » avec des agriculteursmotivés pour établir ensembleun « pilote » de l’agriculturede demain. Pour la coopéra-tive, ce projet de ferme pilo-te permet de travailler sur duconcret, dans le contexte duterrain. L’objectif est de pou-voir exposer aux autres adhé-rents ce qui est faisable etde montrer que le coût n’estpas forcément exorbitant, com-me le local phyto. C’est inté-ressant de pouvoir travailler dans un espritpratique pour pouvoir vulgariser l’informationpour tous les adhérents.Quels sont les objectifs de cette ferme pilo-te pour la coopérative ?F. M. : Notre intérêt est de faire venir d’autresadhérents sur cette exploitation notamment dansle cadre de journées techniques à thèmesque nous organisons. Cette ferme, avant d’êtreun lieu d’expérimentation, est avant tout unlieu d’échange et de vulgarisation. L’objectif estde présenter des choses réalisables issues desexpériences des uns et des autres. Nous tes-tons quelques petites choses aussi qui peu-vent orienter la stratégie de la coopérative com-me par exemple la livraison directe des produitsphytosanitaires chez les agriculteurs.Qu’est-ce que ce projet va amener à la coopé-rative ?F. M. : C’est aujourd’hui la seule ferme pilotede la région au sein d’une coopérative. Nous espé-rons que cela sera bénéfique pour l’image de laToulousaine en externe, en montrant que l’on sepréoccupe des problématiques environnemen-tales afin de conseiller aux mieux nos adhé-

rents dans ce domaine. Noussouhaitons aussi donner unebonne image « en interne » à nosadhérents, en montrant que noussommes une coopérative quis’implique pour le bien de touset qui veut donner une bonneimage de l’agriculture. Ce pro-jet fait beaucoup parler et c’estun bon moyen d’améliorer lacommunication au sein de lacoopérative et avec l’extérieur.Quels sont les enjeux ?F. M. : Pour la profession, l’en-jeu est de défendre l’emploi rai-sonné des intrants et lesbonnes pratiques d’utilisation.Nous essayons de trouver dessolutions correctives à l’échel-le de l’exploitation qui soient

durables. Anticiper devrait aussi nous permettred’éviter l’apparition de nouvelles contraintes surl’emploi des produits. Pour les agriculteurs, laferme pilote doit permettre de continuer àdisposer de solutions technico-économiquesafin de pérenniser leur activité, de s’adapter auxnouvelles exigences environnementales etproduire une qualité reconnue et rémunérée.Quelle va être la durée de ce projet et envi-sagez-vous d’étendre l’expérience à d’autresexploitations ?F. M. : Le projet de ferme pilote avec le Gaecde la Baronnesse est prévu pour durer au moinsjusqu’en 2009. Ici nous sommes sur une fer-me typique du Lauragais, en argilo-calcaire,en sec Au départ, nous avions prévu de faireune autre ferme pilote sur des boulbènes irri-guées, l’autre grand système d’exploitationde la région. Nous pourrions y aborder tousles thèmes inhérents à l’irrigation et à la gestionde l’eau. On pourrait aussi avoir une fermepilote sur l’agriculture biologique. Rien n’est fer-mé, il faut trouver des exploitations qui seprêtent bien au projet…

Propos recueillis par C. D.

LE PROJET

Françoise Mirabel : « La ferme pilo-te, avant d’être un lieu d’expéri-mentation, est avant tout un lieud’échanges et de vulgarisation.L’objectif est de présenter deschoses réalisables par tous lesadhérents. »

FRANÇOISE MIRABEL, RESPONSABLE RÉGLEMENTATIONET SÉCURITÉ À LA TOULOUSAINE DE CÉRÉALES

« Un lieu d’échanges »

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te cher, ce serait plutôt un inves-tissement collectif», précise Fran-çoise. Les Béziat ont égalemententrepris une démarche de qua-lification Aquasite/Aquaplaine,proposée par Arvalis, qui devraitaboutir courant 2006.

Définir une rotationoptimaleAu niveau agronomique, lesBéziat travaillent en non-labourdepuis quinze ans et en TCSdepuis trois ans. La moitié desparcelles est aujourd’hui en semisdirect et l’objectif est de faire pro-chainement l’ensemble de l’ex-ploitation. Ils ont un assolementtypique des exploitations du Lau-ragais, à dominante blé/tourne-sol. Avec l’appui de leurs parte-naires, Denis et Roger ont déci-dé de mettre en place un pro-gramme de rotation sur cinq ans,intégrant de nouvelles espècescomme le soja et le colza, ain-si que des couverts végétaux surles intercultures longues. « Nousavons mis en place un réseau demicroparcelles sur lesquellesnous allons observer et com-parer les effets de la rotationet des couverts végétaux,

DENIS ET ROGERBÉZIAT ETFRANÇOISEMIRABELobservent l’installationdes différentscouverts végétaux sur la vitrinemise en placeen partenariatavec Jouffray-Drillaud.

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LA COMMUNI-CATION EST UNE DES MISSIONSFORTE DE LA FERMEPILOTE. Les Béziat organisent trois à quatrejournées techniques par an sur l’exploitation, et Roger aimeprésenter le travail fait surson exploitation.

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notamment sur la structure dusol mais aussi sur l’enherbe-ment, le rendement, la qualitédes grains etc. Nous allons éga-lement tester différents modesde destruction de ces couvertsvégétaux. C’est un vaste pro-jet qui a démarré cette année »,commente Roger. Les objectifs de ces essais sontmultiples : définir une rotationoptimale à la fois au niveau tech-nique et économique, limiter aumaximum les intercultures,diversifier au maximum les cul-tures pour limiter les risqueset stabiliser le revenu, luttercontre l’érosion, maintenir lesperformances du sol, réduire lescoûts de production etc. « L’ob-jectif n’est pas de gagner plusd’argent mais d’éviter d’enperdre », précise Denis. Surcet essai de gestion rotationnelle,Denis et Roger ont égalementmis en place une vitrine de10 couverts végétaux en par-tenariat avec Jouffray-Drillaud.« L’objectif est de comparer lecomportement de différentesespèces ou mélanges dans nosconditions pédo-climatiques.C’est aussi une des missionsde la ferme pilote, que nos résul-tats d’essais puissent servir à ungrand nombre d’agriculteurs »,note Roger.D’autres actions ont déjà portésur l’aménagement des borduresde parcelles avec la mise en pla-ce de bandes enherbées et la plan-

tation de haies. « Pour ces der-nières, les plants et le plastiquesont financés par le conseil géné-ral. Nous nous occupons de laplantation et de l’entretien. Enmoyenne, on plante 200 à 300 mpar an et pour le moment nousavons planté 2km de haies. Notreobjectif est d’en mettre autant quepossible mais cela coûte beau-coup de temps », explique DenisBéziat.

Pas d’aidefinancièreAu niveau du financement,Denis et Roger Béziat insis-tent sur le fait qu’ils ne per-çoivent aucune aide financièrede la coopérative, ni des entre-prises partenaires. Toutefois, cer-tains partenaires prennent encharge des frais d’expérimen-tation comme Jouffray-Drillaudqui fourni les semences de cou-verts végétaux. Mais la miseen place est faite par les Béziat(et à leurs frais !). « Être fer-me pilote, cela coûte surtouten temps, pour être à la dispo-sition de tous. C’est aussiprendre un risque en se met-tant en avant. On s’expose àun tas de critiques. Au niveaudes investissements, on ne faitpas plus que ce que l’on feraitvolontairement. Mais, on negagne pas non plus d’argent.Être ferme pilote ne nous rap-porte rien sur le plan financier. »Alors pourquoi être ferme pilo-

te diront certains? Pour les Béziatc’est avant tout, une chanced’avoir ce champ d’expérimen-tation chez eux, mais c’est aus-si une opportunité de s’enrichirpar les relations et les connais-sances échangées. « Nousn’avons pas changé notre maniè-re de travailler pour être fermepilote, c’est un prolongementde notre façon de faire. C’est aus-si une satisfaction d’avoir un outilqui permette de transmettre lesinformations à d’autres agri-culteurs et de communiquer avecle grand public. »

La communication :une mission forteCar la communication, c’est unedes missions fortes de la fermepilote. Il y a avant tout la com-munication professionnelle, avecles gens du milieu agricole. « Onparle de plus en plus d’indivi-dualisme dans l’agriculture. Ona du mal à communiquer mêmeavec les gens de notre profession.La ferme pilote doit servir àrenouer le dialogue et à réap-prendre l’entraide ». Pour cela,les Béziat organisent trois à quatrejournées techniques par an surl’exploitation, sur différentsthèmes : phyto, couverts végé-taux, TCS etc. Ces journées tech-niques sont proposées aux tech-niciens et adhérents de la Tou-lousaine, mais aussi aux autresagriculteurs de la région com-me le 2 septembre dernier, lors

d’une journée sur le thème descouverts végétaux et des tech-niques culturales simplifiées enprésence de partenaire commeFrédéric Thomas, Jouffray-Drillaud, Lara Europe Analyses…L’autre volet de la communica-tion consiste à informer le grandpublic. Pour cela, Denis et Rogerorganisent des journées « fer-me ouverte», des visites avec lesécoles, les lycées ou les écolesd’ingénieurs, ou encore des jour-nées « presse » avec une largepalette de médias. « Nousessayons de communiquer éga-lement au niveau de la communeen rédigeant une rubrique auniveau du bulletin municipal »,explique Denis, adjoint au mai-re de Venerque. «Notre ferme estlocalisée en zone périurbaine,nous devons essayer d’en faireun atout », ajoute Denis. Aller plus loin dans cette com-munication est un des projets queDenis et Roger souhaitent mettreen place dans les prochains mois,en essayant de communiquer éga-lement vers toutes les institutset organismes qui gravitent autourdu monde agricole. «J’espère quecette expérience de ferme pilotenous permettra d’améliorer lefonctionnement de l’exploitation,d’avoir un meilleur outil, pour quel’aventure continue après nous»,concluent Denis et Roger Béziat.

Cécile Delpech(1) Emballages vides de produits phyto-sanitaires. (2) Produits phytosanitairesnon utilisés.

DENIS ET ROGERBÉZIAT ONT MIS EN PLACEUNE VITRINEde dix couvertsvégétaux enpartenariat avec Jouffray-Drillaud.

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