Helminthiases remarquables en Asie du Sud Est - pathexo.fr · Des parasites transmis par les aliments et des ... batraciens (intestinal) •Les larves peuvent accidentellement causer

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Congrès SPE Vientiane, Jan2010 1

Helminthiases remarquablesen Asie du Sud Est

S Sayasonne, P Soukhatammavong, N Phoumindr,V Kelouangkhot, H Barennes, Y Buisson, P Odermatt, M Strobel


Classification simplifiée des parasites

Protozoaires Helminthes Arthropodes

Némathelminthes Plathelminthes

TrématodesNématodes Cestodes


Helminthiases :particularités remarquables en Asie du SE

1. la variété des parasitoses humaines

2. l’intensité du poly-parasitisme

3. des spécificitésgéographiques

4. des prévalences « record »ex. Schistos japon. / mekongi, Opisthorchis / Clonorchis

ex. Schistos japon. / mekongi, Opisthorchis / Clonorchis Angiostrongylus canton….


Extrême variété, polyparasitisme et hautesprévalences en Asie du SE : pourquoi ?

Culture

manger cru : tous animaux,mollusques, plantes d’eau,oiseaux, insectes (food borne)

utiliser les mares communes promiscuité homme – animal :

porc, chien, buffle, bovins utiliser l’engrais humain déféquer dans la nature marcher pied nu médecine traditionnelle

Environnement

mousson : humidité maximale de l’eau partout : rizières,

irrigation, aquaculture…. de l’eau non propre faune et flore aquatiques

fournissent des hôtesintermédiaires : mollusques,crustacés, végétaux..

sols


Grands déterminants

1. Ubiquité de l’eau :mares, rizières, rivières, mousson, typhons..

2. Promiscuité homme – animal

3. Comportement alimentaire : manger cru

4. Hygiène générale et sanitation

5. Utilisation de l’engrais humain

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1. Ubiquité de l’eause nourrir

2

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1. Ubiquité de l’eau

habiter - vivre

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Ubiquité de l’eau

Des pays arrosés et amphibies :eau source de vie

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Ubiquité de l’eaupays arrosés et amphibies :

eau des catastrophes

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2. Promiscuité quotidienne homme / animal

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2. Promiscuité homme / animal

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3. Manger cru

abats, poissons & crustacés d’eau douce, viandes (lap lao)

3

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Manger cru - avec modération - ces hôtesintermédiaires ou paraténiques de parasites

escargots angiostrongylose

crabes &écrevisses (eau douce)

paragonimose

porc, sanglier taenia,trichinose,paragonimose

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Manger cru hôtes intermédiaires ouparaténiques de parasites (2)

varan angiostrongylose,gnathostomose

serpent &grenouille

gnathostomosesparganose

poissons opisthorchiase, gnathostomose capillariose sparganose

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Manger cru sans modération…?

NB. au Japon, la paragonimose est éradiquée, «oubliée» depuis 25 ansElle effectue un récent et remarqué retour lié à une nouvelle « vogue »pour les produits « sauvages » à manger cru.

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Manger cru sans modération…?

Insectes, fourmis, arachnides, chenilles, et leurs oeufs sontrégulièrement consommés : aucune transmission associée de parasitesou agent pathogène n’est documentée

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4. Hygiène générale et sanitation

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5. Utilisation de l’engrais humain

Traditions millénaires en Chine : engrais humain etcuisson de l’eau et des aliments

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Parasites à forte prévalence en Asie SEHautes prévalences

surtout les trématodes Schistosoma japonicum, mekongi Opisthorchis

/Clonorchis Fasciola Haplorchis sp,

Fasciolopsis … Paragonimus

un problème de santé publique

Moindre prévalencecertains nématodes

Trichinella Gnathostoma Angiostrongylus Capillaria

NB.

quasi spécifiquement asiatiques_ sauf schisto tous « food borne »

Douves duFoie

Intestin

Poumon


Des parasites transmis par les alimentset des tableaux cliniques remarquables

1. La méningite à éosinophile

2. L’hémoptysie persistante « bénigne » (Patrick Manson)

3. Une malabsorption intestinale sévère (létale) à nématode

4. Des localisations oculaires ou cérébrales sévèresdont le traitement est controversé

5. Un cancer: cholangiocarcinome


Les trématodes en têtequi sont à transmission alimentaire

(food borne trematodes)

1. > 500 trématodes différents parasitent de nombreusesespèces animales importance vétérinaire

2. Une centaine sont communs à l’H et l’animal• réservoir domestique: chien, bovin, porc…• réservoir sauvage: sanglier, ours, félins, rongeurs…

3. L’homme est un hôte accidentel

4. Ils sont transmis par ingestion d’aliments crus « food borne »Congrès SPE Vientiane, Jan2010 22

Trématodes « food borne » (FBT)• Certains sont ubiquitaires (Fasciola hepatica , Opisthorchis felineus)• La plupart sont tropicaux• Leur cycle est complexe en général à 2 hôtes intermédiaires

dont obligatoirement un mollusque d’eau douce• Transmission par aliments crus, mal cuits ou en saumure• L’exposition quotidienne explique un fort poly parasitisme :

jusqu’à 7 trématodes différents par personne, et 13 par communauté(Radomyos P et al. Thailande 1984, Sayasonne S et al. Laos 2009)

• L’immunité est peu efficiente : prévalence et charge parasitairecroissent avec l’âge, à l’opposé de nombre d’autres parasitoses


FBT (suite)• Porteurs humains de FBT estimés à 70-100 millions• Peu d’études prospectives d’envergure sur le sujet

– en général infections chroniques peu symptomatiques– sévissant en foyers localisés

• Large sous estimées voire négligées pour cette raison• Le praziquantel représente l’arme de choix; le déparasitage

de masse ne suffit pas à l’éradication ;• Le contrôle des FBT implique en plus:

– hygiène fécale: latrines bien faites (sans lien avec sources d’eau– séparation homme - animal– changement des habitudes alimentaires : le plus difficile !– changement des habitudes de fumure….

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Distomatoses en Asie (oriental flukes)

moyenneFaible - nulle++ (cholangio-K)Sévérité

Pw 100 _Fb 120-200 _Hp 30 _; Es 100 _

Fa 120-200 _Op – Cl 30 _

Diagn. taille œufs(_m)

Asie SE, Afrique,Amérique

Fb,Es = Asie SE; Hp:ASE, Balkan, Siberie

Fa = universelleOp-Cl = Asie SE

Géographie

AlimentFb = végétaux aquatHp = idemEs = poisson

Fa = végétaux aquatOp, Cl = poisson cru

Transmissionaliment source

Paragonimuswestermani, kellicotti,etc

Fasciolopsis buskiHeterophyesEchinostoma (Es

Fa hepatica/giganticaOp viverriniCl sinens.

Parasites

ParagonimoseFascolopsiase FbHeterophyiase HpEchinostomiase Es

Fasciolase FaOpisthorchiase OpClonorchiase Cl

Maladies

PulmonaireIntestinalesHépatiques

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Opisthorchis : leader des parasites au Laos

www.medicine.mcgill.ca/tropmed/ txt/lecture5.htm

2mm 10_m

métacercaire chezl’hôte intermédiaire =forme infestante

adulte : dans les voies biliaires

oeuf : dans les selles


4 distomatosesendémiques au Vietnam

montagne nord

ville

plaine / delta nord

côte centre / sud

Région

préval crabes >90%préval chien 18-63%

0,2 – 11%4. Paragonimus(P heterotremus)

Diffusion /commercede plantesaquatiques

épidémie récente(1997-2000)

3. Fasciola(F gigantica)

HD chat & chien26-31%2. Clonorchis

HD chat (préval 60%)15-36%1. Opisthorchis

RemarquesPrévalence moy.(1995-2005)

Parasite


Diversity of human intestinal parasites in LaosS Sayasone et al. (Swisss Tropical Institute, NI Publ Health Laos)

Tr Roy Soc Trop Med Hyg (2009) 103, 247—254


Aspect général et taille des œufs de trématodes


Mais aussi d’autres helminthes«food borne»La transmission alimentaire n’est pas limitée aux trématodes

• cestodes ex. Taenias Spirometra (sparganose)

• nématodes ex. Trichinella Gnathostoma Angiostrongylus

Capillaria• protozoaires ex. Toxoplasma

Cryptosporidium, Cyclospora

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Asie SE : autres helminthes communs

Endémiques, prévalences élevées :Ancylostomes, Ascaris en tête

Géo-helminthes communs

Endémique, fréquent, moins sévèreAngiostrongylus(méningite à éosinophiles)

Endémique, fréquent, potentiellementsévère, méningite hémorragique

Gnathostoma(méningite à éosinophiles)

Epidémies : viande de porc et sanglierTrichinellaPrésentes, prévalence faible < 5%Taenia et Cysticercose

S mekongi (proche de japonicum)aire très limitée frontière Lao-Khmère

Schistosoma


Connaissez vous

• la paragonimose ?

• la gnathostomose ? (Gnathostoma spinigerum)

• la capillariose (Capillaria phillipensis) ?

• la sparganose (Spirometra mansoni) ?


1. Paragonimose

distomatose pulmonaire asiatique« hémoptysie prolongée bénigne » (P Manson)souvent confondue avec la TB


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Diagnostic de Paragonimus

X 400 X 1000

1. Recherche d’oeufs dans les crachats, état frais sans coloration Sensibilité 50% (répéter les prélèvements)

2. Sérologie (antigène difficile à trouver) Sensibilité > 95%


Paragonimus : œuf, metacercaire, adulte,

Dim 100 x 60 _m

Dim .250. x .240. _m

Dim .2-3mm. x 0.5mm

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2 symptômes : toux + hémoptysie persistantes(crachats rouillés, non purulents)

(Hineub, Laos, IFMT)Congrès SPE Vientiane, Jan2010 38

Radio.1. . Boun..,fille, 6 ans,

toux + hémoptysiedepuis 24 mois (TB ?)

Kyste pulmonaire sous pleural

Paragonimose pulmonaire


Radio 2. Tun…, male, 14 ans,toux + hémoptysie + douleur thorax depuis 12 mois


Paragonimose localisations atypiques :cérébrale, cutanée

Jung-Gi Im, Kee-Hyun Chang,Tropical Medicine Central Resource Photo E.Clity, Laos

41Jung-Gi Im, Kee-Hyun Chang, Tropical Medicine Central Resource

Pulmonary paragonimiasisimagery : cotton wool &band like infiltrates, cysts


Pulmonary paragonimiasis mimicking TB

Jung-Gi Im, Kee-Hyun Chang, Tropical Medicine Central Resource

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2. Gnathostomose

• Gnathostoma spinigerum : nématode animal (porc, chien)• larve L3 en impasse chez l’homme• fréquent en Thaïlande (séroprévalence 4‰), Laos, Asie..• cause de méningite à éosinophile (méningo-encéphalo-myélite)

• larva migrans cutanée bénigne ou neurologique sévère (décès)• diagnostic difficile : larve jamais vue, sérologie non disponible• traitement / albendazole controversé : encéphalite inflammatoire; considérer les corticoïdes seuls (sans albendazole)


Hôtes intermédiaires: source decontaminations multiples…

Siniperca scherzeri HI n°2

Cyclops = HI 1

Anguille swamp eel (snake head fish)


Signes cutanés & neuroradiologiqueswww.yamagiku.co.jp/ pathology/case/case190.htm.

trajet larvaire intracérébrallarva migrans cutanée fugace


Gnathostoma

http://www.atlas.or.kr/atlas/alphabet_view.php?my_codeName=Gnathostomes

E

A

B D

C A,B,C =larve L3

D = larve intra-tissulaireenkystée

E œufs (chien)


3. Capillariose Intestinale• Capillaria philippinensis nématode d’oiseaux ichtyophages• Philippines1963,1ère épidémie humaine, confirmation 1973 Thaïlande

• Gravité particulière due à une sévère malabsorption intestinale(mécanisme inconnu, auto-infestation interne, longue rémanence du ver)

• létalité 19-35% inédite pour un helminthe (certaines épidémies)

• Diagnostic / ex de selles, biopsie jéjunale, ou autopsie• Affection peu documentée (Manson’s Tropical Diseases: 5 lignes)


Épidémiologie : l’ingestion de poisson cru• Asiatique : Philippines + + , Indonésie, Thaïlande, Laos, Corée, Japon

mais aussi Egypte, Iran…• Peut survenir par épidémies• Réservoir naturel : oiseaux ichtyophages (hôte définitif)

• Infestation par ingestion de larvescontenues dans l’hôte intermédiaire consommés cruspoisson ou crustacé d’eau douce

• Une autre « foodborne parasitic infection » …

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Capillarioseintestinale:

cycle deCapillaria

phillipensis


Clinique : diarrhée chronique et malabsorption• Douleurs abdominales +

dyspepsie non spécifiques ….• Diarrhée chronique avec

malabsorption sévère :• type Sprue tropicale

Cp possible agent de sprue ?

• Urticaire récurrent possible• Éosinophilie (modérée)

o perte de poidso anorexieo oedèmes, anasarqueo hypoprotidémie sévère (protein loosing enteropathy)o stéatorrhée, carences diverses: anémie,o décès possible si diagnostic non fait


Diagnostic difficile – Traitement particulier

• Examen des selles souvent pauvre:- œufs de Cp peu nombreux- présence de cristaux de Charcot Leyden-polyparasitisme fréquent (50% sujets parasités en Asie SE)oeufs de Cp confondus avec d’autres parasites

• Biopsie jégunale (endoscopique): on peut y retrouvergranulome, larves et œufs de Cp

• AutopsieCongrès SPE Vientiane, Jan2010 52

Diagnostic difficile – Traitement particulierDiagnostic

• Ex de selles souvent pauvre:- œufs de Cp peu nombreux- confondus avec Trichiuris

• cristaux de Charcot Leyden• Biopsie jégunale: granulome,

larves, et œufs de Cp• Autopsie

Traitement

• Albendazole efficace à conditionde doses élevées prolongées ex. 2 x 400 mg / j x 30 jours

• Rechutes fréquentes traiter à nouveau

• % de guérison non documenté

Congrès SPE Vientiane, Jan2010 53 Congrès SPE Vientiane, Jan2010 54

4. Sparganose

• Spirometra erinacei (S mansoni),cestode proche de Diphylobothrium sp (bothriocéphale)

• un « taenia » des poissons et batraciens (intestinal)

• Les larves peuvent accidentellement causer une maladiechez l’homme (impasse parasitaire)

• Cause de maladie sévère mais rare : env. 100 cas rapportés

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Sparganose (2)Contamination humaine par larve pleroceroïde :a) ingestion de

– chair crue de poisson, grenouille, serpent, oiseaux ichtyophages– Cyclops, 1er hôte intermédiaire contenue dans l’eau

b) application de chair sur peau / œil(méd. traditionnelle Chine, Corée)

Géographie• Surtout Asie : Chine, Corée, Thaïlande…

– accessoirement Afrique de l’Est, Amérique du Sud– en fait ubiquitaire, y compris pays froids (Europe, Corée, Russie)


CycleSpirometrasparganose


Sparganose : clinique & traitementpeau, œil, SNC, chirurgie

• Larva migrans dans la peau et divers tissussuperficiels ou profonds

• Lésions uniques ou multiples, qqfois »prolifératives»• nodule sous cutané = manifestation la + fréquente• Œil et SNC = localisations les + sévères• Éosinophilie sanguine• Aucun traitement disponible hormis l’ excision chirurgicale


Source :Department of Biology at the University of North Carolinawww.bioweb.uncc.edu/


Sparganosis

© Ohio State University www.biosci.ohio-state.edu/. .

A. adulte (intestin du chien)B. larve, nodule sous cutanéC. larve, intra tissulaire

A

B C


Merci et bon séjour au Laos

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