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L’héritage des opinions politiques I/ Le rôle du déterminisme dans l’acquisition des opinions politiques 1-Influence familiale, le poids de l’héritage; « l’impérieuse volonté des morts» ( Gustave Le Bon ) 2-Influence de la société, le structuralisme 3-Rôle sociologique : condition socio-économique « contemporanéité» ( Karl Mannheim ) > « Les individus se reconnaissent dans un destin collectif qui a marqué leur époque ( ... ), l’identification se fait par adhésion à des valeurs, des évènements, des courants intellectuels ou artistiques» Karl Mannheim II/ Constantes de pensée politique et le libre arbitre 1-Les constantes de pensée politique, substrat des opinions issues de l’Histoire collective et les bouleversements. 2- Le libre arbitre sartrien, la thèse du constructivisme 3- L’Habitus : le compromis de Pierre Bourdieu > «L’habitus est une espèce de machine transformatrice qui fait que nous reproduisons les conditions sociales de notre propre production» Pierre Bourdieu III/ Le rôle croissant de la communication 1- Le conflit d’allégeance des influences? 2- L’importance de «l’opinion publique», l’emprise de la communication 3- Les conséquences dans la formation des opinions politiques > «Le monde change: on est passé de la démocratie directe à la démocratie en direct » Jacques Séguéla I/ Le rôle du déterminisme dans l’acquisition des opinions politiques 1-Influence familiale, le poids de l’héritage; « l’impérieuse volonté des morts» ( Gustave Le Bon ) 2-Influence de la société, le structuralisme : ECOLE CHICAGO 3-La condition socio-économique « contemporanéité», les générations ( Karl Mannheim ) > « Les individus se reconnaissent dans un destin collectif qui a marqué leur époque ( ... ), l’identification se fait par adhésion à des valeurs, des évènements, des courants intellectuels ou artistiques» Karl Mannheim --------------------------------------------------------------- --------------------------------------------------------- 1- L’influence de la famille, le poids de l’héritage image des parents / image du père exemple

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L’héritage des opinions politiques

I/ Le rôle du déterminisme dans l’acquisition des opinions politiques1-Influence familiale, le poids de l’héritage; « l’impérieuse volonté des morts» ( Gustave Le Bon )2-Influence de la société, le structuralisme3-Rôle sociologique : condition socio-économique « contemporanéité» ( Karl Mannheim )> « Les individus se reconnaissent dans un destin collectif qui a marqué leur époque ( ... ), l’identification se fait par adhésion à des valeurs, des évènements, des courants intellectuels ou artistiques» Karl MannheimII/ Constantes de pensée politique et le libre arbitre1-Les constantes de pensée politique, substrat des opinions issues de l’Histoire collective et les bouleversements.2- Le libre arbitre sartrien, la thèse du constructivisme3- L’Habitus : le compromis de Pierre Bourdieu> «L’habitus est une espèce de machine transformatrice qui fait que nous reproduisons les conditions sociales de notre propre production» Pierre BourdieuIII/ Le rôle croissant de la communication1- Le conflit d’allégeance des influences?2- L’importance de «l’opinion publique», l’emprise de la communication3- Les conséquences dans la formation des opinions politiques> «Le monde change: on est passé de la démocratie directe à la démocratie en direct» Jacques Séguéla

I/ Le rôle du déterminisme dans l’acquisition des opinions politiques1-Influence familiale, le poids de l’héritage; « l’impérieuse volonté des morts» ( Gustave Le Bon )2-Influence de la société, le structuralisme : ECOLE CHICAGO3-La condition socio-économique « contemporanéité», les générations ( Karl Mannheim )> « Les individus se reconnaissent dans un destin collectif qui a marqué leur époque ( ... ), l’identification se fait par adhésion à des valeurs, des évènements, des courants intellectuels ou artistiques» Karl Mannheim------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1- L’influence de la famille, le poids de l’héritage

image des parents / image du père exemple L’individu : a de l’influence et influençable : il est dc sensible aux opinions des autresPremier contact avec la politique : ses parents, la famille, cercle proche : domaine privé.Ainsi vision des parents dans leur pratique de la politique, lors du vote ou de l’ abstention, dialogues lors des dîners de famille : on assiste à l’acquisition premières connaissances dans la formation des premières idées de ce que peut être la politique.  Ce que Pierre Bourdieu appellera => Socialisation primaire !(!) Exemple dvlpé l’image du père 3288 hôs interrogés durant l’été 1968 sur l’influence parentale ( basé sur une étude de l’ouvrage L’Opinion Publique, prsté par Boudon,Bourricaud,Girard) (!) Plus tenable today=> 95% hôs interrogés nés avant 1945, car femme, pas politisée, mère au foyer ( tenable même plus tard : le film Potiche de Ozon )L’étude révèle que le père est l’acteur, le modèle politique de la maison. Le père et la mère au niveau affectif sont des exemples pour les enfants, l’affectif se mêle dc à la première

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acquisition des images politiques. Ainsi, le transfert subjectif est une première constatation de l’étude.61% des pers communistes : père hô de gauche40% des pers socialistes : père hô de gauche63% des pers de droites modérés ou indpdts : père hô de droiteAttention il ne faut pas confondre transmission de l’engagement ici, mais plutôt une transmission des valeurs, des convictions. Les parents 1ers contact avec la politique : dc première influence sur la formation des idées politiques.=> Aujourd’hui ( Education , Médias etc... ) l’individu est moins influencé par ses parents sur ses formations d’idées politiques. 3- et III/ partToutefois les parents restent un acteur dans l’acquisition et la formation des idées politiques, ils guident leurs enfants dans l’éducation dans leur approche et leur découverte du monde. La première vision de la politique reste ainsi gravée dans la mémoire de l’individu, à travers l’image de ce que les parents peuvent avoir de celle-ci.

identification/reproduction du modèle L’individu en outre d’être l’héritier génétique ou même héritier de droits de ses parents, hérite des opinions de ses parents ( par le souvenir et convictions inculquées même s’il n’y adhère pas plus tard ) : puisque la sphère privée est premier pas vers la socialisation et donc la politique.Dc : par l’Identification aux parents ou par attachement à l’image de ceux-ci l’individu est susceptible de reproduire le comportement des parents. De reproduire le schéma politico-comportemental de ceux-ci, dans l’approche des idées politiques et des sujets concrets ( ex: place de l’exécutif dans la pratique politique, l’avortement... ). Ainsi il perpétue l’histoire politique de la famille en continuant dans la lancée des parents ou en modifiant sa voie. Quoiqu’il en soit, l’individu gardera toujours en mémoire l’image des parents comme premiers acteurs politiques, même si pas engagement concret.Dans ce cas précis : Gustave Le Bon ( anthropo/socio fçais ) affirme que  : «c’est en vain que l’hô cherche parfois à rompre avec le passé(...) malgré toutes les révolutions, les actes des vivants restent soumis à l’impérieuse volonté des morts». Pour Le Bon, l’individu hérite s’il le veut ou non de l’histoire politique de la famille : on peut radicaliser le propos en disant que les mentalités de l’individu fléchissent ou se déploient sans rompre leurs racines. Qui peut dire qu’il n’a pas été influencé par sa sphère familiale ?------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------2-L’influence de la Société, le structuralismeIl ne faut pas négliger l’apport de la société dans la construction des opinions politiques chez l’individu. Par exemple, les relations amicales, les conversations de tous les jours, les lectures ( journaux ou livres ) , l’éducation scolaire, tout ceci influence et affine l’opinion de l’individu par l’apport de nouvelles idées.- Les relations humaines hors cercle familial constitue une autre source d’opinion pour l’individu dans sa quête d’opinions.Ainsi d’après un chercheur de l’université de Strayer ( Virginie ) : Chaque citoyen appartient à une pluralité de grps sociaux, ainsi la formation de l’identité individuelle et sociale passe par le dvlpt d’identification ( plus ou moins durable ou plus ou moins intense ).=> L’apport de l’école, collège, lycée dans la construction des idées politiques est décisive dans la construction des opinions de l’individu: l’éducation civique participe à ce rôle fondamental de formation des générations à la future vie politique, rappelons que les institutions ont servi à instaurer des idées politiques dans la tête des concitoyens : Service militaire durant la 3eme Repq : importance de la laïcité et des colonies etc...

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------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------3- La condition socio-économique, «contemporanéité» Karl Mannheim

Aussi est-il bon de rappeler que la condition socio-économique joue un rôle prépondérant dans la formation des idées politiques, surtout qu’elle explique les variations différentes des attentes de la politique pour l’intérêt de l’individu.

Un ouvrier n’aura certainement pas les mêmes attentes qu’un patron, ou qu’un salarié.Ainsi peut on parler d’une certaine forme de déterminisme social dans le processus de constitution d’une opinion politique.  Puisque la constitution d’une opinion politique se construit en l’opposant à une autre, elle sera infirmé ou confirmé pour le sujet pensant. Les attentes ainsi ne sont pas les mêmes suivant la condition sociale de l’individu, autant d’avis existent qu’il y a de métiers, de classes, de revenus différents. Il y a un vrai conditionnement de l’individu par son attachement à une catégorie socio professionnelle, l’enseignant sera attaché à l’importance du service publique alors qu’un homme d’affaire voudrait plus de compétitivité et de liberté ( sens du libéralisme ).Synthèse dans le tableau suivant:Espace social et tendance de vote Pierre Bourdieu, Raisons pratiques, Seuil, Points, 1996, p.21)Contemporanéité  terme de Karl Mannheim ; signifie que certaines idées politiques  sont inhérentes à la génération, exemple de mai 68 dans l’affirmation d’une nouvelle façon de penser les moeurs, la politique etc... Ras le bol généralisé des jeunes face à une autre génération plus à même de la comprendre. Culture parallèle et nouvelles attentes apparaissent, avortement, liberté sexuelle.Le renouvellement des générations induit un renouvellement des attentes et des manières de penser, la contemporanéité : est le fait que certaines idées sont inhérentes à certaines générations. L’individu acquiert au fil de sa construction d’identité politique un ensemble de connaissances, d’opinions qu’il transposera à chaque approche d’un sujet sociétal. Dans un premier temps tout ceci peut être dans une certaine mesure  comparable à un empirisme d’opinions politiques. On peut alors ajouter une Première définition de l’habitus de Pierre Bourdieu appliquée à cette logique de pensée comme quoi « l’agent ( l’individu) a incorporé un ensemble de pcpes d’actions, reflets des structures objectives du monde social dans lequel il se trouve, qui sont devenues en lui, au terme de cette incorporation, des dispositions sociales durables et transposables». 

II/ Constantes de pensée politique et le libre arbitre1-Les constantes de pensée politique, substrat des opinions issues de l’Histoire collective et bouleversement 2- Le libre arbitre sartrien, la thèse du constructivisme3- L’Habitus : le compromis de Pierre Bourdieu> «L’habitus est une espèce de machine transformatrice qui fait que nous reproduisons les conditions sociales de notre propre production» Pierre Bourdieu------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

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1- Les constantes de la pensée politique française : substrat des opinions issues de l’Histoire collective et bouleversements.

Histoire collective ici est le générateur des idées, opinions,principes, de l’héritage politique actuel. Les constantes de ces opinions peuvent être relevées tant par leur importance, que leur poids dans l’inconscient individuel français.

=> Seul exemple : l’attachement au droit de grèves ( même si discuté en ce moment, terrain glissant ).  Cet sacro-sainteté du droit de grève est considéré par delà les clivages droite / gauche.  Même si à l’origine ce droit est issu d’un combat social mené par des leaders de  gauche ce droit est devenu, au fil des années d’une importance capitale dans l’exercice de la politique française ( moyen d’expression des masses salariales ). Cette forme de contestation comme on l’a vu est tout à fait démocratique, par essence et par ethymologie : ainsi, l’ensemble des français d’après une Enquête menée par Vincent Drouin : en 1970 2/3 des fçais estimaient graves la suppression des droits de grève; en 1988 80 % considèrerai comme «grave» la suppression du droit de vote. Ce qui montre que ni la droite, ni la gauche ne monopolise cette pratique politique, qui est devenue, au fil des années une particularité politique française.=> Pas multiplier les exemples mais la laïcité aussi est un des piliers de la République et une des idées les plus reprises, témoin de l’héritage des acquis de la Révolution. Elle est devenue pour la France et les français un principe d’unité et de la nécessité de vivre en cohésion.Ainsi la pérennité de ces idées demeurent dans la conscience et l’inconscient des individus qui les acquièrent par l’éducation ( Ecole ou Travail ... ).On peut ainsi parler d’un héritage sociétal, qui s’ajoute à l’héritage privé de l’individu. Toutes ces idées héritées constituent pour l’individu un bagage de perception politique et forme sa vision et sa pratique en société. En un sens elle le conditionne quelque peu dans l’approche du politique.Autre point qui pose problème : la logique Gauche/DroiteIl y a bien un héritage de l’opposition de ces deux forces majeures dans la politique française, qui reste perceptible au fil des siècles, depuis la fin de la Révolution surtout.Et cette idée est aussi le témoin de l’héritage politique légué par l’Histoire de France.Toutefois elle a tendance à être bousculé avec cette nouvelle génération : qui est théoriquement a-politique, ne s’inscrit pas dans la logique des partis ( gauche/droite) et qui prend part tout de même à la vie politique : abstention, manifestation et vote pour ses propres opinions. Par sa non affiliation a certain parti, cette nouvelle tendance montre clairement sa prise de distance avec la politique en qui elle n’a plus foi. Et bien sur la nouvelle génération se revendique le droit de ne pas se conformer à certaines idées préconçues des partis politiques. C’est un refus moderne de la logique partisane.Dans l'ouvrage The Changing American Voter publié en 1976 par des auteurs de l’ école du Michigane, les auteurs montrent que l'identification partisane a connu, aux Etats-Unis, une importante érosion. La proportion d'électeurs mobiles s'accroît, renforçant le « vote sur enjeux » (questions déterminantes ). C'est donc la mobilité qui est la règle, et la stabilité l'exception. Inversement de la logique passée.

L'instabilité croissante des électeurs et l'érosion de l'influence des variables sociologiques ont entraîné l'émergence d'un électeur « rationnel », plus « individualiste » et plus « stratège », soustrait à l'influence de ses groupes d'appartenance.

L'étude des comportements électoraux s'est donc recentrée sur un modèle antérieurement développé par Anthony Downs en 1957 : l'électeur est appréhendé comme un homo-oeconomicus, doté d'une rationalité lui permettant de sélectionner une offre partisane en fonction du bénéfice économique et symbolique qu'elle pourrait lui procurer, en examinant les performances passés d'un gouvernement ou les promesses d'un parti.

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------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------2- Le libre arbitre sartrien, la thèse du constructivismeLa conception précédente dans le rôle de l’héritage et son influence sur l’individu va totalement à l’encontre de la perception sartrienne de la liberté individuelle et dans ce cas dans la conception des idées.Toutes et tous vous connaissez surement la fameuse citation de Sartre tiré de la pièce de théâtre Huis Clos : « l’Enfer c’est les Autres». Cette même citation résume l’opposition de Sartre face au déterminisme que pourrait jouer la société sur les individus. L’individu est lancé dans le monde, il fait face au Néant de sa Liberté ( sans héritage qui pourrait influencer le libre arbitre ). Ainsi l’homme apparaît dans le monde, existe et se définit après. Si l'homme ne peut être défini au commencement de son existence, c'est qu'il n'est d'abord fondamentalement "rien", et qu'il devient ensuite toujours tel qu'il choisit de se faire. Il se détermine lui même : son jugement est bien sûr subjectif mais il est sien.L'homme détermine lui-même son essence ( ce qu’il est et ce qu’il pense ), "l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait", le résultat de son projet d'être.

ll est le résultat de ses choix, il est donc responsable de ce qu'il est.« Chaque personne est un choix absolu de soi » (L'Être et le Néant). D’où l’importance suprême du libre arbitre dans l’acquisition de son opinion politique. Cette conception philosophique est l'existentialisme.

L'existentialisme implique la liberté et le libre arbitre et il s’élève donc contre tout déterminisme "matériel". 

Selon l'existentialisme sartrien, l'homme est donc, paradoxalement, condamné à la liberté puisque : « il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté ».

 L’homme se forge alors lui même ses opinions et ne doit être en aucun cas être influencé par les Autres. Donc d’après L existencialisme est un humanisme de Sartre « l'homme est condamné à être libre » . Libre de son propre jugement à l’encontre des Autres qui ont toujours été pour le philosophe une menace à la liberté du libre pensant.

Il rejoint par certain point l’école constructiviste qui constitue un savant compromis entre Sartre et l’héritage indéniable que l’individu possède en lui. Pour précision : L’approche constructiviste met en avant l’activité et la capacité inhérentes à chaque sujet, ce qui lui permet d’appréhender la réalité qui l’entoure.

De ce fait : le constructivisme structuraliste de Pierre Bourdieu, ancien professeur au Collège de France est plus à même de trouver un compromis plus tenable :  « la jonction de l’objectif et du subjectif ».------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

3- L’Habitus : le compromis de Pierre BourdieuL’affinement de cette notion, est plus à même de préciser le développement de l’idée. L’habitus est  l’articulation entre l’individuel et le social, entre les structures individuelles et les structures sociales externes. La notion d’agent social est importante aussi pour comprendre le système bourdieusien: car l’agent social est celui qui EST AGI ( de l’intérieur:influence ) autant QU’IL AGIT ( vers l’extérieur ). L’habitus se pose dans le sens pratique car l’agent social est mû d’un système de dispositions  ( attitudes, inclinaisons à percevoir, sentir, faire) qui sont intériorisées et incorporées au cours de son Histoire. L’habitus se pense en pratique par l’aptitude à se mouvoir, à agir, à s’orienter selon la position occupée dans l’espace social. 

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(!) L’habitus n’est pas à confondre avec l’habitude, qui est répétitive, mécanique et automatique.En effet, l’habitus est selon Bourdieu : un principe générateur et unificateur des conduites et des opinions , puisqu’il tend à reproduire en chaque moment le système des conditions objectives dont il est le produit.L’habitus est le pont jeté entre l’empirisme des influences et la raison individuelle: il est le moteur de pensée, de perception, politique ou non des idées.L’opinion de l’individu est issue des structures sociales externes assimilées par l’individu puis transformées par son propre entendement.

III/ Le rôle croissant de la communication1- Le conflit d’allégeance des influences? 2- L’importance de «l’opinion publique» et l’emprise de la communication3- Les conséquences dans la formation des opinions politiques> «Le monde change: on est passé de la démocratie directe à la démocratie en direct» Jacques Séguéla------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1- Le conflit d’allégeance des influences? Depuis plusieurs décennies, on a vu croitre l’importance de la communication dans la vie quotidienne. Ainsi la propagation des slogans, des images, des concepts, et des idées se propagent au sein de notre vie sociale. Cela va du simple pot de yaourt à nos dirigeants politiques. Vous l’avez ainsi compris la communication est aussi politique. Je dirais même qu’elle est surtout politique puisque le but principal de la communication est de faire parler,  avoir en tête, le produit ou la personne que l’on cherche à nous promouvoir.Comme le dirait Jacques Gerstle la communication est un effet de modification de l’état des connaissances, c’est le passage de l’ignorance à la connaissance et donc bien un effet produit par ce processus.La communication est omniprésente. Et le terrain privilégié de l’application de la politique à la communication est bien sûr, la télévision ou internet. En effet, même dans les émissions de divertissements, les politiques sont invités. On assiste à un encouragement de la présence politique sur la scène audiovisuelle : On n’est pas couché . Bien sûr ce n’est pas une présence innocente : elle fait partie d’une campagne de com’ pour atteindre comme la communication en générale, l’aspect sensible de l’individu. SE FAIRE VOIR, C’EST SE FAIRE CONNAITRE. On cherche à marquer d’image, de phrases chocs, bref laisser une véritable empreinte dans l’intellect humain, pour potentiellement trainer jusque dans les isoloirs. Les images de la scène politique sont alors omniprésentes, de Paris Match à Voici. La Foire aux images est essentielle pour les politiques et la propagation de leurs idées. On joue principalement sur la persuasion et la forme. En clair le savoir dire du politique est médiatiquement mis en lumière. De ce fait cet apport de la communication peut paraitre conflictuelle avec la sphère d’influence primaire ( Bourdieu ) . Toutefois, on peut émettre l’hypothèse qu’au lieu de s’opposer aux apports de cette sphère, la communication s’ajoute en tant que nouvelle source d’apports d’opinion. La question n’est plus celle de l’opposition entre celles-ci mais le rapport hiérarchique.------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------2- L’importance de «l’opinion publique» et l’emprise de la communicationPar conséquent une nouvelle notion apparait de plus en plus, celle de «l’opinion publique» qui est : « l’ensemble des convictions et des valeurs plus ou moins partagées, de jugements,

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des préjugés et des croyances de la population d’une société donnée. Elle est composite et menées par plusieurs forces contradictoires ».Pour Pierre Bourdieu elle est un artefact pur et simple dont la fonction est de dissimuler que l’état de l’opinion à un moment donné du temps est un système de forces, de tensions .Le but du sondage d’opinion est de constituer une idée unanime et de renforcer les rapports de forces qui la rendent possible. Concrètement, c’est un effet rassurant pour l’individu qui sait alors se placer dans ce sondage et parfois se conforter dans son opinion personnelle, qui n’est pas pour autant objective.L’omniprésence de ces sondages dans les différents JT montrent que c’est devenu une pratique courante. Ainsi on parle d’une influence impersonnelle des médias, comme la caractérise Jacques Gerstlé.  Ainsi l’opinion des français est généralisée, simplifiée et donnée comme sacro-sainte à chaque sondage. L’opinion publique est un conseiller pour l’individu lambda. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

3- Les conséquences dans la formation des opinions politiques L’omniprésence des médias dictent les sujets à débattre au sein de la société. Et les

politiques jouent le jeux de la communication, et profite de ce pouvoir d’influence pour leur bénéfice.  Toutefois, les médias en eux mêmes ne dictent pas les opinions, ils suggèrent les thèmes principaux du débat actuel. Comme l’affirme Bernard Cohen en 1963 , (journaliste): « I l se peut que la presse échoue le plus souvent à dire aux gens comment il faut penser. Mais elle réussit e plus souvent à leur dire à propos de quoi il faut penser». 

Il faut aussi retenir que MONTRER C’EST AUSSI CACHER : les médias ont tendance à éclipser des faits qui ne sont pas «intéressants» aux yeux des gens. Ils établissent ainsi une hiérarchie de l’information donnée par la société et participe à la suggestion des principaux thèmes à débattre.

 * Donc l’individu est exposé dans son quotidien à la force suggestive des médias qui lui souffle l’opinion sensée être débattue, voire commune.

ConclusionL’individu hérite bel et bien de ses opinions politiques, par sa «socialisation primaire», grâce à sa famille, sa condition sociale et ses rapports avec la société même. Mais cela ne veut pas obligatoirement dire qu’il adoptera les mêmes opinions de ses paires. L’effet de génération est aussi un facteur important dans l’établissement d’une opinion, puisque elle est inhérent aux nouvelles espérances qui apparaissent dans l’époque contemporaine où il vit. On peut aussi noter l’apparition d’une nouvelle tendance politique celle du «non alignement partisan», l’individu ne se sent pas concerné par les divers partis de droite ou de gauche. Toutefois certaines constantes persistent, avec la pensée issue de l’Histoire collective, comme certains principes de la République comme le droit de grève ou bien la laïcité. Enfin c’est à l’individu de se sentir responsable de sa propre opinion, puisque lui seul est maitre de ses jugements et la définition de l’habitus peut alors jeter un pont entre « le subjectif et l’objectif» ( par son pouvoir de transformation des dispositions ).L’apparition perceptible de la communication semble bouleverser sensiblement la donne dans l’apport des opinions. Sa forte exposition aux divers processus de communication est un élément moderne dans le phénomène d’acquisition des idées. Bien entendu c’est à l’individu de faire la part des choses et de composer avec tout ce qu’il a acquis pour enfin constituer sa propre opinion.

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Bibliographie

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