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ARS MECHANICA LA RENAISSANCE DU LIVRE Auguste Francotte - Claude Gaier - Robert Karlshausen Le grand livre de la FN

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ARS MECHANICA

La Renaissance du Livre

Auguste Francotte - Claude Gaier - Robert Karlshausen

Le grand livre de la FN

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Neutralité et renaissanceUn demi-siècle plus tard, sous le règne heureux du magnificent Erard de la Marck (1505-1538), Liège s’était relevée de ses ruines. Et ce relèvement s’accompagna d’une renais-sance de l’industrie armurière. En effet, la Cité que la sagesse d’Erard et de ses successeurs avait tenue à l’écart des conflits où s’opposaient les grands États voisins s’en-richissait à les armer. Tandis qu’aux frontiè-res de la principauté sévissaient les guerres dynastiques et de religion, Liège, à l’abri de sa neutralité, devenait un des arsenaux de l’Europe. “C’est le pays des forges de Vulcain”, écrivait Guichardin.

Mais le dieu forgeron était à la fois un artisan ingénieux et un bon artiste. On attribuait jadis à un ressortissant de la principauté, le capitaine Sébastien de Corbion, l’in-vention du pistolet (1520). Aujourd’hui, la question demeure controversée, mais la prolifération des armes à feu dans cette contrée dès le seizième siècle témoigne sans nul doute d’une industrie locale active dans ce domaine. Et des graveurs liégeois jouent un rôle déter-minant dans l’histoire de la décoration des armes de luxe. Réfugiés à Francfort à la suite de persécu-tions religieuses, certains de ces artistes – et particulièrement le grand Théodore de Bry et ses fils – y publièrent des modèles d’ornements d’inspiration italianisante où puisèrent les plus fameux armuriers d’Augs-bourg et de Nuremberg.

Zone d’habitat des ouvriers armuriers à l’époque de l’apogée du travail à domicile.Document C. Gaier.

Au pays des Forges de Vulcain

Zone de dispersion de l’industrie armurière liégeoise, d’après le recensement de1896.

Nombre d’armuriers par commune

1 Liège 4 3572 Herstal 2 0853 Trembleur 6394 Cheratte 4975 Wandre 3876 Forêt 2817 Jupille 2778 Nessonvaux 2749 Saint-Remy 25610 Mortier 24811 Housse 19912 Ans 18313 Barchon 18114 Saive 16615 Argenteau 13916 Dalhem 13417 Vivegnis 12218 Fraipont 11219 Olne 8920 Hermalle s/Argenteau 6921 Glain 6622 Vottem 6323 Cerexhe-Heuseux 5224 Haccourt 4825 Oupeye 4426 Bolland 3927 Saint-André 3428 Chaudfontaine 3129 Hermée 2930 Feneur 2831 Mortroux 2332 Bressoux 2233 Milmort 2134 Bellaire 1935 Richelle 1836 Julémont 1837 Vaux-Sous-Chèvremont 1638 Visé 1439 Heure-Le-Romain 1340 Tignée 941 Queue-Du-Bois 842 Saint-Nicolas 743 Grivegnée 544 Evegnée 545 Neufchâteau 546 Houtain-St-Siméon 447 Charneux 448 Lixhe 349 Bombaye 350 Melen 251 Retinne 252 Battice 253 Dison 254 Lanaye 255 Beyne-Heusay 156 Rocourt 157 Romsée 158 Soumagne 159 Thimister 160 Anthisnes 1

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Au bon métier des febvresCependant, le développement de l’industrie armurière s’accommodait assez mal de l’or-ganisation corporative en vigueur dans la Cité. En effet, contrairement à ce qui s’était passé dans certains pays, les armuriers liégeois ne s’étaient pas groupés en cor-poration autonome. Comme nous l’avons vu, ils étaient répartis entre plusieurs sections du Bon Métier des Febvres dont la réglementation était peu adaptée aux besoins de leur profession.Au surplus, la discipline corporative visait trop à la qualité pour se prêter à une pro-duction de masse. La nécessité où l’on était de produire de grosses quantités d’armes de guerre provoqua alors la constitution d’une classe de marchands entrepreneurs. Ceux-ci recouraient aux services d’artisans établis à la campagne et ne relevant donc pas des métiers. Bientôt, chaque région de la principauté se spécialisa dans certains types de tra-vaux – les platines étaient montées à Ble-gny, les canons étaient forgés et forés dans la vallée de la Vesdre – et la fabrica-tion d’une arme supposait d’innombrables déplacements dans les villages des envi-rons de Liège. Les traits généraux de cette organisation survécurent à l’Ancien Régime et aujourd’hui encore, l’on en retrouve certains vestiges.

1. Angleur, Ougrée, Seraing : production d’acier.2. Vallée de la Vesdre : fabrication des canons.3. Liège : garnissage.4. Liège : banc d’épreuves, 1e et 2e épreuves.5. Herstal : mécanisage des crochets des canons.6. Jupille : estampage de la bascule.7. Rhees : préparation de la sous-garde.8. Herstal : assemblage du canon, de la bascule et de

la sous-garde.9. Plateau de Herve ou région d’Oupeye : basculage,

montage de la batterie, relimage.

10. La Préalle : chambrage.11. Liège : banc d’épreuves, 3e épreuve.12. Liège : entaillage pour préparation de mise à bois.13. Vottem : montage à bois.14. Liège : marche (fonctionnement du mécanisme),

mise à bois de la longuesse.15. Liège : banc d’épreuves ; 4e épreuve, facultative

(poudres pyroxylées).16. Liège : précision du tir.17. Liège : achèvement et toilette finale.

Circuit de fabrication des armes de chasse dans la région liégeoise, au dix-neuvième siècle :

Les Forges de Vulcain, estampe d’Enea Vico (Parme 1523 - Ferrare 1567). Depuis l’Antiquité gréco-romaine, le dieu Vulcain, maître des forges, est considéré comme la personnification mythique des fabricants d’armes.

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Un peu de répitCelle-ci bénéficia, pour reprendre un témoi-gnage de l’époque, de “ce coup d’œil vivifiant que le Premier Consul porte sur les fabriques nationales, dont la restauration ne cesse d’oc-cuper la sollicitude du gouvernement”. Sans rendre aux fabriques d’armes leur prospérité passée, cette sollicitude les mar-qua de façon tout à la fois favorable et prolongée dans deux domaines aussi

importants que le perfectionnement des procédés de production et l’affinement du goût et du sens de la qualité. Les progrès que l’administration napoléonienne fit accomplir dans les procédés de fabrication furent décisifs et méritent par là quelques explications.Depuis le règne de Louis XIV, grâce aux réfor-mes de Louvois, la France avait succédé à la Suède dans la primauté que celle-ci détenait en matière de fabrications militaires. Le ministre, en effet, après avoir réduit à un nombre limité la masse immense des types d’armes employés dans l’armée, s’était efforcé d’introduire discipli-ne et régularité dans la production des modèles ainsi sélectionnés. Il avait veillé de surcroît à faire profiter l’armement des perfectionnements imaginés par les arquebusiers. C’est ainsi qu’à partir de 1680 il fit progressivement remplacer le mousquet à mèche par le fusil à platine et à batterie.

L’armurerie, victime de la criseC’était aussi, pour la Cité, le début d’une période d’anarchie politique et écono-mique. Nous ne rappellerons pas ici les convulsions qui agitèrent la France jusqu’à la chute du Directoire. Qu’il nous suffise de dire que Liège et son industrie furent particu-lièrement affectées et que l’armurerie fut une des premières victimes de la crise. Sans doute, pendant les mois qui suivirent la Révolution, des fabricants avaient tiré quelque profit à équiper les troupes de la principauté et celles des États Belgiques Unis.

Mais le désordre, l’invasion étrangère et jusqu’à l’écroulement du régime corporatif qui, malgré ses inconvénients, donnait une armature à la vie professionnelle, plongèrent l’industrie des armes dans le marasme. En 1808, nous apprend Thomassin, le nombre des fabricants encore actifs était tombé à quatorze et leur production annuelle atteignait à peine 8 000 fusils et pistolets. Le chômage consécutif à cet effondrement amena de nombreux artisans à s’expatrier. Certains se fixèrent à Saint-Étienne, d’autres à Paris et à Versailles. Le rétablisse-ment de l’ordre et de l’économie publique qui suivit l’avènement du Consulat procura un peu de répit à l’industrie armurière.

Fusil à silex, système 1777 corrigé An IX, modèle de dragon, fabriqué par la Manufacture Impériale

d’Armes de Liège en 1813, et gros plan de la marque de fabrique. Produit selon des normes

d’interchangeabilité, révolutionnaires pour l’époque, ce fusil fut longtemps considéré comme un modèle de perfection industrielle. On en fabriqua quelque

300.000 à Liège sous le régime français. Musée d’Armes de Liège 8680 (“Grand Curtius”).

Production en sérieOn fit un nouveau pas en avant sous le règne de Louis XVI. Devenu inspecteur général de l’artillerie, Gribeauval dressa, pour la construc-tion des bouches a feu, des tables fixant les dimensions exactes de chacune des pièces de ces engins. Ce système, pour reprendre la terminologie de l’époque, fut peu à peu appliqué aux armes d’infanterie et particulièrement au fusil Modèle 1777 qui, avec des modifications de détail, resta en service jusqu’aux dernières années de la Monarchie de Juillet, et fut adopté par plusieurs pays dont les États-Unis d’Amérique.

Le fusil Modèle 1777 est sans doute la première arme, pour ne pas dire le premier objet au monde, qui ait été fabriqué selon une méthode scientifique et dont les pièces constitutives aient pu être assemblées telles quelles ou au prix d’un minimum de retouches. Cet événement, auquel les historiens, parado-xalement ne semblent guère avoir prêté atten-tion, nous paraît l’un des plus mémorables de l’époque moderne. C’est de lui que date en effet l’ère de la production en série, car les principes d’usinage et de contrôle dont l’utilité avait été démontrée dans la fabrication des armes de guerre s’étendirent progressivement aux autres domaines de l’industrie. Le phénomène avec les conséquences économiques, sociologiques et morales qui en dérivent a refaçonné si pro-fondément les sociétés humaines que l’on nous excusera de nous être un peu attardé sur les circonstances de son apparition.

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Cassette de pistolets à silex, par J. Lambert dit Biron, à Liège, offerte en 1813 par l’empereur Napoléon 1er au feld-maréchal comte de Wurben-Littitz, ambassadeur extraordinaire de l’empire d’Autriche. Musée d’Armes de Liège 8346 (“Grand Curtius”).

Page suivante : vue du contenu de la cassette, avec les accessoires, y compris la crosse amovible qui permet de transformer l’un ou l’autre des pistolets en carabine.

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Fusil pour cartouches à broche, ciselé et incrusté par J. Boussart (Liège, 1865). Ce chef-d’œuvre de l’arquebuserie de luxe a figuré à l’Exposition universelle de Paris en 1867. Musée d’Armes de Liège - 4719 (“Grand Curtius”).

Fusil liégeois à percussion, richement ornementé (vers 1855). La monture est l’œuvre du sculpteur sur armes de Herstal, Jean-Michel Tinlot. Musée d’Armes de Liège 4717 (“Grand Curtius”).

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Cette association, dissoute le 1er mai 1876 et prolongée en fait de plusieurs mois, fournit plusieurs milliers de fusils Chassepot au gou-vernement français, cent mille mécanismes Snider à la Sublime Porte, huit mille fusils et cinq cents mousquetons Comblain à la Grèce, quatre mille revolvers à un État que nous n’avons pu identifier, cinquante mille fusils et dix mille mousquetons Bouesco au gouvernement roumain.La tendance à la solidarité et à l’association fut, comme il arrive souvent, contrariée par la crise qui sévit de 1873 à 1880.

Elle se manifesta à nouveau avec la reprise de la prospérité. Le 10 novembre 1886, sept fabricants d’ar-mes, J. Ancion & Cie, Dumoulin frères, Dres-se-Laloux & Cie, J. Janssen, E. et L. Nagant frères, Pirlot-Frésart, A. Simonis (auxquels se joint, en janvier 1887, H. Pieper) constituent une société en nom collectif, Les Fabricants d’Armes Réunis, dont les objectifs sont à peu près ceux de l’association de 1870. En de-hors de la transformation de 30.000 fusils du système Beaumont au Vitali qui leur est commandée par le gouvernement des Pays-Bas, les Fabricants d’Armes Réunis ne sont guère heureux dans leurs tentatives :

en Turquie, en Autriche, en Hongrie et en Serbie, ils rencontrent les usines du groupe Loewe, les Mauser et les Steyr Waffenwerke qui présentent les armes à répétition les plus perfectionnées du moment, le fusil Mauser et le Mannlicher.

L’inventeur Hubert Joseph Comblain et son fusil à un coup, à charger par la culasse (vers 1876).

Cette arme fut fournie à la Belgique, à la Grèce, au Chili, au Pérou, au Brésil, à la Perse.

La fabrication du fusil Comblain par un groupe d’armuriers liégeois, le “Petit Syndicat”, est

à l’origine lointaine de l’association industrielle qui donna naissance à la FN.

Archives du Musée d’Armes de Liège(“Grand Curtius”).

Soldat belge de la Garde civique, équipé du fusil Comblain. Gravure caricaturale de B. Van der Gheynst (1903). Archives du Musée d’Armes de Liège (“Grand Curtius”).

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La FN est née

La sortie des ateliers à midi le 29 février 1912.

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Une fois fondée la société, l’assemblée gé-nérale des actionnaires pourvut à l’élection du premier conseil d’administration. Furent ainsi nommés Jules Ancion, Allard Bormans, Léon Collinet, Auguste Dumoulin, Joseph Janssen, Henri Pieper, Gustave Pirlot, Alban Poulet, Albert Simonis, Ernest Francotte et Léon Nagant. La présidence fut confiée à Allard Bormans, la vice-présidence à Joseph Janssen. Henri Pieper fut choisi comme ad-ministrateur délégué.

150 000 fusils MauserDès ce moment, les événements se succèdent rapidement. Le 12 juillet, Allard Bormans et Henri Pieper signent le contrat par lequel la FN – nous pouvons désormais lui donner cette appellation – s’engage à fournir au dé-partement de la Guerre, pour un prix unitaire de 79 francs, 150.000 fusils à répétition du modèle que l’État choisira (Le montant to-tal de la commande est donc de 11.850.000 francs or). Ce modèle, on le pressent, ne sera aucun de ceux qui avaient été envisagés l’an-née précédente mais celui que Paul Mauser a récemment mis au point et qu’il vient de couvrir en Belgique par une demi-douzaine de brevets. Aussi, à la fin du mois d’août, la société passe-t-elle avec Ludwig Loewe & Cie de Berlin – de qui dépendent les Mau-ser Waffenwerke – une convention portant sur l’acquisition du matériel nécessaire à la fabrication en grande série dudit fusil et sur l’assistance technique requise à cette fin. Le matériel – machines, outillages, montages, instruments de contrôle – sera payé 219.000 marks, soit 240.276 francs or.Le conseil d’administration n’anticipait que de quelques semaines sur la décision mi-nistérielle. Le 22 octobre, le général Pontus obtenait d’Alexandre Résimont, mandataire pour la Belgique des Mauser Waffenwerke, une licence de fabrication du fusil à répétition système Mauser, modèle 1889. Le contrat pré-voyait en termes exprès que les armes pou-vaient être fabriquées par l’industrie privée.

Ainsi assurée quant à sa future activité, la société se mit en quête de terrains. Le pre-mier d’entre eux, d’une superficie de 6 hec-tares 89 ares fut acheté le 1er février 1890 à la société anonyme des Charbonnages de Bonne Espérance et Batterie pour la somme de 50.000 francs. Il s’agissait d’un pré nommé Terre de l’Évêque et situé sur le territoire de la commune de Herstal, au lieu dit Laixhaut, à l’endroit où se situe actuellement le siège social du Groupe Herstal. Les plans de l’usi-ne furent arrêtés au mois de mars. En avril, les principaux travaux étaient adjugés et la construction des bâtiments commença aus-sitôt. L’équipement de ceux-ci bénéficia des derniers progrès de la technique et notam-ment de l’électricité pour l’éclairage et pour la force motrice.Dès septembre 1889, le conseil d’adminis-tration avait engagé un ingénieur, Léon Cas-termans, en qualité de directeur. Quatorze mois plus tard, Léon Castermans donnait sa démission et était aussitôt remplacé par Jo-seph Chantraine, ingénieur lui aussi, de qui le savoir-faire marqua profondément les débuts de la société.

Trente millions de cartouchesMais déjà un problème inédit se posait à celle-ci. En février 1891, le département de la Guerre l’avait en effet informée de son intention d’acheter, sous forme d’éléments séparés, trente millions de cartouches pour les fusils qu’il lui avait commandés. Bien que les fondateurs de la FN n’eussent aucune ex-périence en pyrotechnie, ils n’hésitèrent pas longtemps à prendre leurs dispositions pour créer, à côté de l’usine prévue initialement, une fabrique de cartouches militaires. Peu de mesures auraient pu être mieux inspi-rées. Le fait de fabriquer et de concevoir à la fois des armes et leurs munitions est une des circonstances qui a le plus concouru au développement technique et commercial de l’entreprise.

Les premières commandes

Joseph ChantraineDirecteur général de la FN de 1890 à 1895.

Archives Herstal SA

Joseph JanssenPrésident du conseil de la FN de 1892 à 1896.

Archives Herstal SA

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Fusil à répétition système Mauser 1889, cal. 7,65 mm, la première arme fabriquée par la FN. Commencée en décembre 1891, la production des 150.000 fusils de la commande belge fut terminée en décembre 1894. Entre-temps, l’État avait passé à la FN une commande de trente millions de cartouches. Elles furent fabriquées dans un nouveau département créé à cet effet, avec l’assistance technique de la Deutsche Metallpatronenfabrik, qui dépendait elle aussi du groupe Loewe. Liège, Musée d’Armes - 6205 (“Grand Curtius”).

En mai donc, une entente est conclue avec une ancienne cartoucherie belge, la Société d’Anderlecht, et avec la Deutsche Metallpa-tronenfabrik de Karlsruhe laquelle, notons-le au passage, dépendait de L. Loewe & Cie. Ces derniers furent d’ailleurs invités le 15 juin suivant à fournir à la FN le matériel néces-saire à la fabrication journalière de 25.000 douilles et d’autant de balles.

Les liens qui unissaient la société au groupe Loewe ne cessaient de se resserrer. Déjà en mars 1890, Loewe avait offert au conseil, vainement d’ailleurs, de lui reprendre le tiers de ses titres et de conclure avec lui un accord sur la répartition des commandes. Au mois de juin 1891, agissant au nom des Mauser Waffenwerke qu’il avait rachetées de nom-breuses années auparavant, il proposa à la FN une licence directe pour la fabrication du fusil à répétition. L’offre fut aussitôt acceptée et le contrat signé à Berlin le 26 novembre suivant. Quatre jours plus tard, la FN passait avec la Deutsche Metallpatronenfabrik une conven-tion par laquelle celle-ci lui promettait son assistance technique pour la fabrication des munitions de guerre.

Pendant ce temps, la construction de l’usine et la mise en train de la production avaient rapidement progressé. Le 31 décembre 1891 voit le montage des trois premiers fusils usi-nés à la FN. L’un de ceux-ci est offert au ministre de la Guerre. La réception officielle du premier fusil de la série a lieu le 6 février 1892. Moins de neuf mois plus tard, au mi-lieu d’octobre 1892, le nombre d’armes ré-ceptionnées quotidiennement oscillait entre 100 et 150.

La fabrication des cartouches n’était pas moins satisfaisante : en septembre, la pro-duction atteignait certains jours 15.000 ou 16.000 balles et on espérait arriver sous peu à des chiffres comparables pour les douilles. Ces résultats n’avaient pas été obtenus sans peine. La construction des bâtiments n’était pas achevée, l’installation des machines avait duré plus qu’on ne l’avait prévu et divers incidents techniques avaient d’abord freiné le rendement des ateliers.

Le célèbre logo au Chevalier Bayard de la Société Pieper, actionnaire principal de la

FN en 1889.

Henri Pieper, au centre, entouré de sa famille.(Collection Michel Druart).

Henri Pieper, vers 1895.(Collection Michel Druart).

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Atelier de montage des vélos (1904). En quête de diversification, la FN se lance dans la fabrication des bicyclettes en 1896. Cette production durera trente ans avec, en vedette, le fameux vélo “acatène”, où la chaîne de transmission était remplacée par un pignon.

Vélo FN “Chainless” ou acatène, de l’espagnol “a catene”, sans chaîne, (1912). La production de cette bicyclette à transmission par pignons coniques débuta à la FN en 1898. (Collection Groupe Herstal).

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Vélo acatène version militaire, équipant l’armée belge aux postes frontières, flanqué de son fusil Mauser fixé au cadre. (Collection Groupe Herstal).

Détail d’un pédalier décoré des lettres “FN”.

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Affiche réalisée par Emile Berchmans (1867 - 1947).

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Détails de la selle, des poignées de freins “allégées”, de la plaque FN fixée sur le cadre, et des 2 pignons de roue arrière de développement différent.Il “suffisait” de s’arrêter, démonter la roue arrière et de la retourner pour ainsi changer de vitesse ... et commencer à grimper.

Vélo de course FN (1920). Collection Groupe Herstal.

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Vue en coupe du fusil automatique 5 coups et schéma de fonctionnement.L’automatisme de cette arme est basé sur le principe du long recul du canon. Ce fut le premier fusil automatique de

chasse de conception pratique, produit en quantités industrielles et dont le succès commercial fut considérable. La présentation du prototype, en 1902, motiva la première visite personnelle de J.M. Browning à la FN. Archives Groupe Herstal.

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Portrait “classique” de John M Browning avec le fusil automatique 5 coups de son invention. Cette photo fut prise à la FN lors du dernier séjour qu’il y effectua, en 1926, avant d’être terrassé, dans son bureau de Herstal, par une crise cardiaque.

Le plus ancien spécimen du fusil automatique 5 coups conservé par le Groupe Herstal.

Carabine Semi-automatique Browning cal. .35 (9 mm).Fabrication de 1910 à 1931.

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Voiture FN 2100 (1909-1910).

Voiture FN 2400 (1911-1913).

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Les glorieuses FNQuelques mois après le début de ses relations avec la famille Browning, la FN s’engage dans une voie qui semble également promet-teuse : la fabrication de véhicules à moteur. En octobre 1897, le conseil avait acheté une automobile afin de la faire étudier par ses ingénieurs. Deux ans plus tard, presque jour pour jour, l’étude étant achevée, il décide de construire une première série de cent voitures pourvues d’un moteur de deux cylindres avec soupapes latérales et changement de vitesse par courroie.

En 1902, une voiture – ou plutôt un châssis, car, à cette époque, la carrosserie était construite en dehors de l’usine – de 14 CV à transmission par cardan est mise à son tour sur le marché.À partir de ce moment, les modèles se suc-cèdent rapidement. Nous citerons la FN 6900 avec moteur à deux blocs de deux cylindres développant de 30 à 40 CV (1905). La FN 2000 (1906) dont certaines versions, la 2000 A et la 2100 sont munies d’un carburateur à bois-seau (1907), la FN 1400 (1907) et les modèles dérivés. La FN 1600 (1911) pour laquelle est mis au point un dispositif de suspension par jumelles, qui est encore utilisé.

La FN 2400 (1913) caractérisée par un mo-teur de quatre cylindres en un seul bloc, un embrayage à disques et un cardan à dés et surtout la FN 1250 (1913), la première en date sans doute des petites voitures, qui retient l’attention des connaisseurs par un moteur super carré et un embrayage à cône de cuir. Trois cents voitures de ce type sont vendues au Salon de Paris de 1913. Contrairement à ce qui se faisait géné-ralement alors, la voiture était livrée équi-pée d’une carrosserie découverte en bois, fabriquée à Lyon.

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En 1912, les Ets Deschryver et Blanchart situés au 15 de la rue Veydt à Bruxelles,étaient agents FN pour le Brabant.

Moteur 6.000 cc, 4 cylindres , 30 CV Sur le tableau de bord, une médaille de St Christophe :“Regarde St Christophe, puis va-t’en rassuré”.

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FN Torpedo 1912Cette voiture FN Torpedo 4 cylindres de 6.000 cc, a été achetée à la FN en 1912 par le Comte de Jonghe d’Ardoye, aide de camp du Roi des Belges. Elle a notamment véhiculé le Roi Albert 1er et, plus tard, le Roi Léopold III et la Reine Astrid. (Collection Groupe Herstal).

L’ancêtre du manomètre. Ampèremètre et voltmètre surmontés de trois boutons intitulés : “DYNAMO, HEAD, SIDE”

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Moto FN 4 cylindres (Modèle 1906). Première motocyclette FN au sens propre du terme. Le moteur comportait quatre cylindres totalisant 362 cc puis, comme sur ce modèle, 410 cc. Les soupapes d’admission étaient automatiques et

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Groupe moteur de la voiture FN 3800. C-dessus, côté carburateur.A drite, côté échappement. (1922)

Les voitures FN 1300 remportent la coupe du Roi en 1925 et en 1926.

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Salon de l’Automobile, Bruxelles (1925).

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929 Le Raid au Cap inspira à l’artiste liégeois Auguste Mambour (1896-1968)

cette affiche remarquable. Avant de devenir un artiste réputé au niveau international, Auguste Mambour était dessinateur au service Publicité de la FN.

En 1928, deux voitures FN de 1400 cc, pilotées par quatre Belges : le journaliste Roger Crouquet, les aviateurs Robert Fabry et Jacques Lamarche

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Une des deux voitures FN de retour du Raid au Cap (1928).

et le jeune diplomate Hubert Carton de Wiart – joignaient Herstal au Cap en 105 jours après une traversée mémorable du continent africain.

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M67 D 500 cc (1930)

Décédé en 2003, René Milhoux fut, avec plus de 300 victoires sur motos belges, un des plus grands coureurs motocyclistes du 20e siècle. On le voit ici avec l’engin du record du monde de Bonheiden, près de Malines.Photographie “posée” réalisée à la FN le 17 avril 1934.

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Le 22 avril 1934, le champion René Milhoux bat, à Bonheiden, sur moto FN 500, le record du monde de vitesse pure avec 224,019 km/h. Les motos autant que les voitures FN remportèrent, dans les années trente, de nombreux et brillants succès de niveau international.

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Moteur : bloc moteur monocylindre, 4 temps. Alésage : 80 mm. Course : 99 mm. Cylindrée 497 cc. Soupapes en tête commandées par des culbuteurs protégés, réglables à la main. Piston à fond plat en alliage spécial d’aluminium.Allumage : par dynamo-rupteur BoschEquipement électrique : 50 watts Bosch comprenant : phare à trois intensités, lanterne arrière, lampe de contrôle, klaxon, clef de contact, batterie.Compteur kilométrique : encastré dans le phare.

Carburateur : automatique, commandé par une manette et une poignée tournante à droite du guidon.Embrayage : à disques multiples baignant dans l’huile et commandé par un levier à gauche du guidon.Boîte de vitesses : 4 vitesses commandées par sélecteur au pied.Graissage : complètement automatique du moteur, assurée par double pompe noyée dans l’huile.Transmission : par engrenages hélicoïdaux du moteur à la boîte de vitesses (bloc moteur). Par chaîne à rouleaux de la boîte de vitesses à la roue arrière avec amortisseur de chocs au moyeu.

FN 500 cc 86 Super Sport(Collection Groupe Herstal)

Repose pieds : blocs caoutchouc.Réservoir à essence : en selle, chromé avec knee grips et bouchon à grande section avec fermeture rapide.Capacité : 15 litres.Pneus : à tringle 27 x 3,25.Jantes : chromées à base creuse.Garde boue : émaillés. Le garde boue arrière est en 2 pièces très aisément démontable.

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Cadre : triangulé type berceau.Fourche : a ressort central, avec ressorts compensateurs. Frein de direction et amortisseur de fourche réglables à la main.Freins : à tambour, très puissants sur roues avant et arrière.Echappement : à deux tubes chromés, munis de silencieux chromés.Consommation : essence 5 litres et huile 100 cc environ aux 100 kms.

Vitesse : environ 130 kms/heure (± 100-110 kms/heure avec side-car).Poids : environ 173 kgs.

Pied-support, garde-chaîne, sacoche à outils et accessoires : extrêmement soignés.(Données techniques provenant du catalogue des Motos FN 1935.)

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Comme le conseil d’administration le déclara à l’assemblée générale du 24 octobre 1935, la suppression unilatérale de la protection douanière avait été “dictée par l’opinion er-ronée qu’il n’y avait dorénavant place en Belgique que pour une industrie automobile d’assemblage et non plus pour une industrie automobile de construction”.Il décida donc d’orienter l’usine vers la construction de véhicules spéciaux.

Depuis 1932, la FN fabriquait en effet des camions de deux tonnes et demie, des ca-mionnettes d’une tonne et, depuis 1933, des trolleybus qui furent mis en circulation à Liège et à Anvers et dont certains étaient en-core en service au lendemain de la Seconde Guerre après avoir parcouru plus d’un million de kilomètres.La fabrication des motocyclettes continuait ce-pendant avec des résultats commerciaux qui, relativement à ceux que donnait la fabrication des voitures, apparaissaient satisfaisants. Tous les modèles sortis d’usine à cette époque – la M90 500 à soupapes latérales de 1931, la M200 à deux temps et la M86 à soupapes en tête – furent excellents et procurèrent à la société de nombreux succès.

Les motocyclettes 500 cc, type 86 notam-ment, remportèrent une suite ininterrompue de victoires parmi lesquelles le Grand Prix d’Europe de la F.I.C.M. à Assen (Hollande) en 1934 et le Grand Prix de France à Montlhéry en 1935 ne sont pas les moins célèbres. À la fin de 1935, les motos FN de compéti-tion détenaient quatre-vingt-un records du monde.

Ces succès témoignaient assurément du sa-voir-faire des ingénieurs et des techniciens de la FN. Ils ne devaient cependant mas-quer le fait que dans une Europe en proie au protectionnisme, l’entreprise ne pouvait plus désormais compter sur la fabrication des véhicules à moteur pour assurer son avenir.

Pol Demeuter, champion d’Europe 1934, mort accidentellement à Chemnitz, le 1er juillet 1934.

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Page tirée du catalogue Motos FN de 1936.

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Double page précédente et ci-dessous : conduite intérieure FN 8 cylindres, 7 places, carrosserie Mathieu Walsh, Liège (1931).

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Projet d’une voiture FN dernier cri : la Prince Albert “Surprofilée” (1934). À cette époque, le “design” commençait à tenir compte des lois de l’aérodynamique. L’ingénieur Philippe Questienne (1902-1997), alors secrétaire technique du bureau d’études auto, en fut le “designer”. Un prototype sera fabriqué par le carrossier Pritchard et Demollin, de Liège. Au moins un exemplaire d’une pré-série de 10 fut ensuite réalisé par un autre carrossier de la place, Laurent Colson.Voir page 162.

Après les “8 cylindres” en 1932, trois voitures FN “Baudoin” remportent la Coupe du Roi aux 24 heures de Francorchamps, en 1933.

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Le prince Léopold de Belgique (futur Roi Léopold III) essayant le nouveau fusil mitrailleur FN Browning de l’Armée belge, au camp de Beverlo (1931). À l’occasion d’une commande du gouvernement polonais, en 1927,

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la FN se lança, avec le succès que l’on sait, dans le domaine des armes militaires automatiques. Elle fabriqua d’abord des armes d’invention Browning, puis les perfectionna et inventa à son tour de nouveaux modèles.

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Moto FN M86 - 600 cc, modèle militaire avec side-car à roue motrice, ce qui était alors une innovation. Elle est équipée d’un fusil mitrailleur Browning (1935).

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Pot trayeur FN, modèle suspendu. En 1946, la FN, en quête de diversification, créa un département “matériel agricole”, dont un des produits les plus réussis fut ce pot trayeur à suspendre constitué d’un assemblage de deux coquilles en acier inoxydable dont la soudure était rendue invisible par polissage. Cette réalisation se vit décerner, en 1957, le Signe d’Or du design industriel.

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Appareil enregistreur du mouvement des armes et son utilisateur Monsieur Pirotte (1950).

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Le premier FAL produit en série dans les ateliers de Herstal fut offert au Roi des Belges. Le modèle présenté ci-dessus porte le numéro 2 et fut, quant à lui, offert au Gouverneur de la Société Générale de Belgique, actionnaire majoritaire de l’époque. Il fait aujourd’hui partie de la collection patrimoniale du Groupe Herstal.

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Dieudonné Saive, inventeur d’armes de la FN (1888-1970). Collaborateur de J.M. Browning, il dirigea le bureau d’études de Herstal. Adaptateur du fusil-mitrailleur en 1930, créateur des pistolets “Baby” et GP puis du fusil SAFN, dans l’immédiat après-guerre, on lui doit surtout l’invention du fusil automatique léger FAL, une des armes portatives les plus significatives de sa génération

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Moteur à réaction AVON MK113 (1956).

Vue en coupe du moteur General Elecric J79 (1961).

Montage du turboréacteur General Electric J79 11A du chasseur bombardier F 104G. La fabrication de ce moteur fut la première occasion pour la FN, en 1960, de participer à une production intégrée d’ampleur internationale.

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L’opération fut couronnée de succès et prépara la FN à se lancer, par la suite, dans des entreprises d’envergure (1961).

Moteur Avon (1958).

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Cyclomoteur FN, modèle “Scooterette” 75 cc (1962)

Cyclomoteur FN modèle “Princess” 50 cc (1961)

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Ci-dessus, le FN “Princess Scooter” avec Miss Belgique (1958). Répondant à l’engouement général pour ce genre de véhicule utilitaire et d’agrément, la FN commença à fabriquer des cyclomoteurs en 1959. En 1965, elle arrêta définitivement la production et la vente des motocycles.

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Un grand pourvoyeurd’emploisLa FN occupait, en 1964, plus de treize mil-le personnes, l’effectif le plus élevé de son histoire. Ce chiffre incluait quelque dix-sept cents appointés : cadres (dont plus de cent cinquante issus de l’enseignement supérieur) et agents de maîtrise, dessinateurs et autres “cols blancs”. Les “cols bleus” se composaient d’ouvriers spécialisés habiles mais confinés dans des catégories très pointues. Quelque six cents ouvriers qualifiés complé-taient l’effectif : régleurs, outilleurs, travailleurs des ateliers mécaniques – les meilleurs du

pays sinon du monde dans leur domaine – ainsi que des artisans armuriers réputés, concentrés en usine mais travaillant comme leurs ancêtres, à l’étau, avec “de l’âme au bout des doigts”.On comptait très peu de femmes parmi les cadres, surtout dans cet univers technicien, traditionnellement fermé aux candidats fé-minins : trois ou quatre ingénieurs de la-boratoire en jupons et quelques assistantes sociales, agents dévoués du paternalisme pa-tronal mais aussi porte-parole habiles autant qu’officieuses des desiderata individuels ou collectifs de la “base”. Par contre, héritage du siècle précédent, il y avait trente pour cent de femmes parmi les ouvriers : essentiellement des opératrices-machines, astreintes à des

tâches répétitives. Le haut degré de mécani-sation de la FN lui avait en effet permis, dès sa création, d’embaucher des travailleuses en quête d’un revenu familial d’appoint que leur défaut de qualification écartait des métiers artisanaux à vocation masculine.Terre d’industrie et de développement pro-digieux, la région liégeoise se caractérisa longtemps, en outre, par une pénurie de main-d’œuvre locale, d’où le recours massif à l’emploi d’ouvriers venus d’ailleurs. La FN participe également de ce phénomène: on y trouve plus d’un millier de travailleurs issus du Limbourg belge et plus de vingt pour cent d’étrangers, pour la plupart italiens.

Pour la majorité des produit armuriers de la FN, et plus particulièrement pour les armes de chasse et de sport, la part de la main-d’œuvre représentait 80 % de la valeur ajoutée contre seulement 20% pour les matières. Ceci, entre autres, explique pourquoi la FN était une grande pourvoyeuse d’emplois. Ses ouvriers et artisans

armuriers travaillaient selon des méthodes ancestrales qui avaient largement fait leurs preuves. Ajourd’hui, elles sont réservées aux produits de grand luxe.

Chaque pièce est ajustée

Montage en noir

Ponçage “fini miroir”

Quadrillage Fabrication d’une crosse aux mesures du client

Mise à bois

Dressage des canons

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Un procédé artisanal en vigueur à Herstal :l’ajustage au noir de fumée

L‘armurier qui assemble les trois pièces principales que sont la bascule, les canons et la longuesse, utilise la technique du noir de fumée. Un procédé génial, simple et efficace et qui est le seul moyen de “voir” à l’intérieur du fusil refermé comment se comporte l’ajustage des pièces.

L’armurier recouvre celles-ci d’une couche de noir de fumée produit par la flamme d’une lampe à pétrole (épaisseur de l’ordre du millième de millimètre). Il les emboîte alors en force, puis les désassemble d’un coup sec. Là où il y a eu friction entre les pièces, le noir de fumée a disparu. L’armurier peut donc contrôler l’état exact de l’ajustage et procéder aux retouches nécessaires à la main. Cette opération se répète jusqu’à ce que l’ajustage réponde aux normes très sévères en vigueur à Herstal.

Cet assemblage extrêment fin et précis des pièces mécaniques a pour objectif de faire de chaque arme un ensemble mécanique “auto-serrant”.En effet, lorsqu’une cartouche est tirée, l’augmentation de pression dans la chambre cause un léger gonflement dimensionnel.Etant donné que les canons sont “descendus” dans la bascule avec une précision extrême, ce gonflement provoque le serrage des canons contre les faces latérales de la bascule. On peut dire alors que le tir d’une cartouche assure le verrouillage automatique par “auto-serrage”.

Ceci a également pour conséquence d’augmenter la durée de vie de l’arme puisque cet “auto-serrage” soulage sensiblement le verrou et les faces d’appui des crochets des canons.

Les normes d’ajustage étaient (et sont toujours !) décrites comme suit : “Le mouvement de basculage (ouverture et fermeture du fusil) doit être gras et sans noeud.” Ce mouvement gras et sans noeud est obtenu grâce à l’ajustage au noir de fumée. C’est là que réside le secret du bruit si caractéristique que l’on entend en ouvrant ou en refermant un superposé Browning.

L’armurier emboîte les pièces en force, puis les désassemble d’un coup sec.

Là où il y a eu friction entre les pièces, le noir de fumée a disparu.

L’armurier contrôle l’état exact de l’ajustage et procède aux retouches nécessaires. Cette opération se répète jusqu’à ce que l’ajustage soit parfait

L’armurier recouvre les pièces d’une couche de noir de fumée produit par la flamme d’une lampe à pétrole (épaisseur de l’ordre du millième de millimètre).

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Entre deux calibresDans le secteur militaire, la période était in-contestablement dominée par le succès du FAL, de la MAG et du GP, alors à leur apogée. Le premier surtout, qu’un spécialiste canadien devait opportunément qualifier, en tête du li-vre qu’il lui a consacré, de “Free World’s Right Arm”, (“L’arme idéale du monde libre”) fut en son temps le plus répandu, dans tous les pays du monde non communiste.

Quant à la MAG, la FN s’ouvrit dès 1969 à une orientation nouvelle lorsqu’il lui fut de-mandé de concevoir des formules pratiques pour adapter cette arme sur divers types de véhicules de combat. Cette approche originale, qui permet à l’entreprise herstalienne d’appliquer son savoir-faire à des produits de plus en plus élaborés, a débouché, par la suite, sur des applications qui font désormais partie des compétences spécifiques que l’on reconnaît au Groupe Herstal.

Mais déjà, l’expérience de nouveaux théâ-tres d’opérations militaires avait enseigné que les calibres classiques, notamment le 7,62 de l’OTAN, s’avéraient surpuissants pour les af-frontements rapprochés. Dès le milieu des années soixante, sous la direction d’Ernest Vervier, puis de son suc-cesseur Maurice Bourlet, la FN s’attacha à créer une arme nouvelle capable de tirer la munition 5,56 (.223 Remington), en passe de devenir classique depuis la guerre du Vietnam. Une Carabine Automatique Légère, la CAL, naquit de ces recherches. Sa construction débuta en 1968. Peu après commençait l’étude d’une mitrailleuse légère, la MiNiMi, de même calibre. Cette dernière voie s’avéra la plus prometteuse car si plusieurs nations, États-Unis en tête, avaient alors déjà conçu ou adopté une arme individuelle d’infanterie de petit calibre, par contre il n’existait pas encore dans cette catégorie une arme automatique de dotation collective.

Pistolet GP cal. 9 mm

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Munitions FN de 20, 30 et 40 mm. Existant dès l’avant-guerre, la production des moyens calibres fut accentuée et modernisée dès les années 70.

Le niveau d’activité de la cartoucherie militaire fut très élevé, avec une gamme de produits allant des plus petits calibres usuels jusqu’au 40 mm. La tendance était à l’automatisation accrue de la production, avec une attention nouvelle pour les calibres moyens, qui ne fera que s’accentuer par la suite, car on en-trevoyait déjà la concurrence de fabricants nouveaux venus pour les petites munitions, requérant une qualification moins poussée et des moyens de production moins élaborés. Cette tendance à la sophistication des pro-duits caractérisera d’ailleurs de plus en plus la FN, en général désireuse d’exploiter son savoir multiforme et acculée à des activités impliquant une plus grande valeur ajoutée en raison de ses frais de production.Les années soixante virent l’expérimenta-tion et la généralisation des missiles auto-propulsés. En 1966, la FN se dota à cet effet, à Zutendaal, d’un banc d’essais pour mo-teurs de fusées. Quatre ans auparavant, elle avait passé un accord avec la British Aircraft Corporation en vue de l’étude en commun d’un système de correction de trajectoire pour un engin anti-char dénommé ATLAS (Anti Tank Laser Assisted System). Le projet fut cependant arrêté lorsque le Ministère de la Défense britannique décida d’en interrompre le financement en 1972.

Carabine automatique légère (CAL) cal. 5,56 mm.La FN s’attacha à créer une arme nouvelle capable de tirer la munition 5,56 mm (.223 Remington), devenue classique depuis la guerre du Vietnam. Sa construction débuta en 1968.

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980 La structure des premières raquettes Browning comportaient des matériaux généralement

employés en l’aéronautique comme l’aluminium et le “nid d’abeille”, matériaux caractérisés par leur légèreté et leur grande rigidité.

Inspirés notamment par des techniques et des matériaux nouveaux dans ses propres fabricats aéronautiques , le Groupe FN se lança, en 1978, avec brio, dans la production de raquettes de tennis, un sport alors en pleine expansion et démocratisation.

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Fabrication des raquettes Browning à FN Bruges. Orphelin des camions et des métiers à tricoter, FN Bruges s’équipa pour fabriquer les premiers types de raquettes de tennis Browning, avec cadre métallique en structure “nid d’abeille”, dont la principale qualité consistait à absorber le choc de la balle sur le tamis, réduisant ainsi le risque de “tennis elbow”.

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Elévateur à nacelle télescopique FN Comet en action sur les portiques du téléphérique de la Citadelle de Namur.

Elévateurs à nacelle FN Comet livrés au Corps des Pompiers de Namur.

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88 Cannes Browning télescopiques sans anneaux. Ces cannes associent solidité et souplesse. Ces caractéristiques permettent de pêcher de belles tailles de poisson, même sur des fils très fins. La pointe en carbone absorbe le ferrage puis la lutte avec le poisson.

Moulinets Browning 9500 et 8500 à tambour fixe en structure carbone. Le 9500 est ambidextre, doté d’un guide-fil surdimensionné en graphite ceramic et monté sur palier auto-lubrifiant. Le mouvement oscillant de la bobine provoque un enroulement

du fil en spires croisées pour un déroulement plus facile lors du lancer.

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88Bob Nudd (UK), Champion du Monde 1990-1991.

Jean-Pierre Fougeat (F), Champion du Monde 1978 et 1988. M. Van den Eynde (B)

Championnat du Monde de pêche au coup à Maribor-Yougoslavie (1990).

Dans les années 80-90, Browning équipe les meilleurs pêcheurs et remporte de nombreux succès dans les compétitions nationales et internationales.

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La criseEn 1986, avec un chiffre d’affaires en baisse, la FN accuse une perte de près de trois milliards de francs. L’année suivante, le déficit frôle encore 1,8 milliard. Durant ces deux années, la Branche Défense et Sécurité voit ses rentrées décroître de plus de trente pour cent. C’est une conséquence de la surcapacité mondiale de production en matière d’armement léger et de la contrac-tion des budgets militaires, en particulier par certains clients traditionnels, producteurs de pétrole. En outre, la dépréciation de la monnaie américaine la désavantage dans les pays de la zone dollar, où elle a coutume de com-mercer. Ce handicap affecte aussi la compétitivité de la Division Moteurs. En outre, celle-ci ne maî-trise pas encore les nouveaux programmes aéronautiques dans lesquels elle s’est engagée. Et malgré la reprise des affaires, surtout dans l’aviation civile, sa rentabilité en souffre, en l’ab-sence de la sécurité prévisionnelle d’une véri-table politique industrielle, au niveau national voire international.

En général, la FN subissait des coûts de production et des frais fixes trop élevés, sa productivité se dégradait et elle s’adaptait difficilement à un marché en contraction. Avec une trésorerie tendue, des fonds propres insuffisants, des actionnaires et des bailleurs de fonds inquiets, la situation aboutissait iné-luctablement à l’impasse.

Le plan de redressementEngagé dès 1986, le plan de redressement se voulait global et radical. Parant au plus pressé, c’est son aspect de réduction des coûts qui se fit sentir en premier. La diminution des frais généraux, l’arrêt des hémorragies liées à la diversification et le désengagement du per-sonnel (de 10.721 personnes pour le groupe FN à fin 1985 à 8.402 à fin 1987) permirent de comprimer sensiblement les frais de struc-ture. Ils entraînèrent aussi un certain chan-gement de la culture d’entreprise – et aussi de son image – passant du mieux-être social entretenu par la prospérité affichée naguère, à la gestion rigoureuse d’un avoir en péril.

Le projet de sauvetage comportait deux vo-lets, l’un financier, l’autre industriel. Le premier se développa durant l’année 1987 et le début de 1988, faisant appel aux banques privées et aux pouvoirs publics. Il se manifesta de diverses manières : sous forme de recapita-lisation, de rééchelonnement de la dette, de prêts additionnels, de reports d’échéances de la part de l’administration fiscale et de l’Office National de Sécurité Sociale, comme de l’in-tervention du Fonds de Fermeture. Il procura à l’entreprise des moyens qui lui permirent, au moins provisoirement, de reprendre pied en vue de sa restructuration.Du point de vue industriel, le plan s’appliquait d’abord à recentrer le portefeuille d’activités vers les “points forts historiques” ou “métiers de base” de la FN : (essentiellement les armes et les munitions militaires et civiles), coïnci-dence frappante avec les axes stratégiques re-tenus après la grande crise des années trente et “leit-motiv” qui fait partie de la “destinée manifeste” de cette entreprise.

Dès 1986, Browning commençait à se désen-gager de ses activités liées aux clubs de tir, aux planches à voile et aux raquettes, pour se concentrer sur les armes et les munitions de chasse et de tir, ainsi que sur les articles de pêche.Le 18 décembre, la division fut filialisée, affichant l’année même un premier résul-tat bénéficiaire et se muant en une société anonyme distincte de la FN, à la tête de son propre groupe international. En outre, suite à des accords conclus entre décembre 1987 et avril 1988, Browning al-lait acquérir une participation dans la socié-té américaine USRAC (US Repeating Arms Company), qui produit et commercialise les fameuses carabines Winchester, autant que la distribution mondiale exclusive de ces armes, en dehors des États-Unis et du Canada. Cette union de deux marques prestigieuses confé-rait à Browning une plus vaste couverture des marchés, des possibilités nouvelles de développement et d’industrialisation, autant qu’une meilleure garantie contre les risques du dollar. Par la suite, en décembre 1988, la FN devien-dra propriétaire à cent pour cent de Browning USA par le rachat des intérêts minoritaires dans cette société.

Quoiqu’il en soit, la reprise de Winchester s’inscrivait dans une stratégie de renforcement du secteur des armes de chasse et de sport par rapport aux accessoires “non gun”, dont la prolifération commençait à être perçue comme une dispersion par rapport au métier de base.

Buffalo Bill et Sitting Bull posant avec le mousqueton Winchester en 1885.A droite, l’acteur John Wayne avec sa Winchester munie d’un levier à grand anneau,

modèle conçu pour lui à l’occasion du tournage du film “La Chevauchée Fantastique”, en 1939. En dessous, le mousqueton commémotatif John Wayne, sorti en 1981.

Au centre, le célèbre logo Winchester, créé vers 1935 d’après une peinture de Philippe Goodwin.

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Carabine commémorative du 125e anniversaire de la fondation de l’entreprise Winchester (1866-1991). Gravure en fond creux par E. Bontacchio (Italie).

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‘une précision légendaire, sûr, équilibré, endurant, le B25 mérite largement sa réputation d’excellence. Pour la chasse, le B25 sera pour vous le plus fidèle des compagnons.

La qualité et la robustesse du B25 garantissent son efficacité tout en lui permettant de paraître aussiléger à la fin d’une partie de chasse qu’à son début.Nos “Spécial Chasse” sont le fruit d’un compromis entre plusieurs facteurs déterminants : performance maximale, équilibre adéquat, poids minimum à porter, confort du chasseur. C’est pourquoi le B25 a toujours été considéré comme le summum d’harmonie, de ligne, d’équilibre et de poids.

Le B25 est décliné en différentes versions dont les classiques “Spécial Chasse” et “Traditionnel” en

calibres 12 et 20, ainsi que les modèles spécifiques tels que les Spécial Canard et Spécial Pigeon. Le B25 est aussi le leader incontesté dans le

domaine du tir avec les modèles Parcours de Chasse 205, 206, 207 et 208, et les modèles Trap 2, 6, Evolution 2 et le Skeet 105.

Enfin, il est possible de faire réaliser le fusil de vos rêves dans l’atelier “Custom Shop” Browning à Herstal. Là, vous pourrez laisser libre cours à votre créativité : nos maîtres armuriers se chargeront de la réaliser.Pour votre plus grand plaisir..

Browning B25,votre investissement pour la vie

Le ROI

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l’instar du B25 dont elles émanent, les carabines Express CCS25 figurent parmi les armes les plus prestigieuses et les plus convoitées. Elles répondent aux impératifs de

robustesse, de précision et de légèreté requis pour la chasse au gros gibier. Remarquablement équilibrée, l’Express de Browning monte rapidement à l’épaule et assure une visée sans égal. Les Express de Browning sont fabriquées et ajustées à la main dans nos ateliers de Herstal. Afin de résister aux pressions des cartouches les plus puissantes, la bascule présente un fond et des flancs renforcés.

Les canons sont martelés à froid dans les aciers les plus résistants et sont ensuite brasés dans une frette

robuste. Le réglage de la précision et de la convergence des canons sont réalisées au Banc d’Epreuve de Liège et répondent à des normes d’acceptation de 2 coups par canon dans un cercle de diamètre de 40 mm à la distance de 60 mètres.Enfin, vous pouvez choisir la carabine Browning Express

CCS 25 Continentale fournie en option avec une deuxième paire de canons de calibre 20.

Une arme prestigieuse qui pourra vous accompagner dans toutes les circonstances de chasse.

Browning Express CCS25,le prestige de la chasse

LA REINE

Poster promotionnel pour les cartouches Légia.

Trois annonces publicitaires pour une campagne de promotion autour du Browning B25 et de ses dérivés, Browning Express CCS25 et Browning B125.

Le choix de son maître

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es opérations de montage, ajustage et finition du Browning B125 sont effectuées à la main à Herstal en Belgique. L’armurier qui assemble les trois pièces principales que sont la bascule, les canons et la longuesse

utilise la technique du noir de fumée. Un procédé simple, génial et efficace. C’est le seul moyen de “voir” à l’intérieur du fusil refermé comment se comporte l’ajustage des pièces et de procéder aux retouches nécessaires à la main jusqu’à ce que l’ajustage réponde aux normes très sévères en vigueur à Herstal : “le mouvement de basculage (ouverture et fermeture du fusil) doit être gras et sans noeud.”

C’est là que réside le secret du bruit si caractéristique que vous entendez en ouvrant ou en refermant un

Browning. Un bruit parfait. Un bruit qui signifie “tout est en ordre”. Pour la vie.Le B125 est équipé d’une canonnerie moderne dotée

en option du système Invector(r) avec lequel vous pouvez, en quelques tours de clef, adapter le chokage à

vos divers types de chasse.Le B125 est un fusil léger, bien équilibré. Il monte rapidement à l’épaule pour une visée précise et

rapide, et se porte sans effort. Véritable bijou d’armurerie fine, il est fait pour durer de

génération en génération.

Browning B125,le fait-main made in Belgium

LE PRINCE

Une autre façon de vivre la terre et ses couleurs

Partir, quitter le bruit, les soucis. Marcher en silence. Ecouter. Regarder. Humer la terre humide.

Crissement des feuilles mortes. Odeurs de feuilles mortes. Odeurs pleines de couleurs. Retrouver la perfection de la nature.

Machinalement les doigts effleurent le bois de l’arme, caressent l’acier patiemment ajusté. Au loin les chiens aboient. Le soleil trace de larges trainées laiteuses qui éclaboussent d’or et de rouge les perles de rosée. Vivre autrement.

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Une autre façon de vivre

Une autre façon de vivre l’eau et sa lumière

Là-bas,quelque part les pieds dans l’eau. Loin du bruit et des soucis. Retrouver la nature et son espace.

Le temps s’arrête. Mouvement du soleil. L’air pur glisse sur les joues et fleure bon l’herbe mouillée.

Bruissements des feuilles caressées par le vent. Le cri d’une buse ou d’un autour. Vivre autrement. Avec l’eau et sa lumière. Complices, elles nous enveloppent de nacre, de rose et d’or.

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Une autre façon de vivre

Campagne de promotion de la marque Browning comme signature de prestige pour des activités “Outdoor”.

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Conçu autour de la mitrailleuse M3M, le MRP a été spécialement développé pour être installé sur la rampe des principaux hélicoptères disponibles sur le marché.

Mitrailleuse M3M (calibre 12,7 mm) intégrée dans les deux ailes de l’avion ALX, appelé également Super Tucano, fruit du constructeur brésilien Embraer.

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Mitrailleuse M3M (calibre 12,7 mm) montée sur affût marin.

Mitrailleuse M2M (calibre 12,7 mm) sur véhicule en Irak.

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Les fusils

Dans le domaine des fusils d'assaut, l'enjeu pour FN Herstal, à la fin des années 90, consiste à se redéployer dans un créneau où elle a fait, dans le passé, partie des leaders mondiaux. Il s'agit de mettre au point un fusil de nouvelle génération, davantage en phase avec l'évolution du marché : le F2000.

Système d'arme individuelle de type «bullpup» en calibre OTAN 5,56, le F2000 se démarque des armes classiques par sa performance, sa compacité et la modularité de ses configu-rations selon les missions. Depuis son lan-cement, il a fait l'objet d'une adoption par plusieurs clients, tant chez les forces spéciales qu'auprès des forces armées. Il est par ailleurs en phase d'évaluation dans de nombreux pays.

De nouveaux débouchés au sein des forces de police se sont aussi fait jour, en particulier sur le marché américain.

F2000™ Tactical

F2000™ Tactical, équipé de viseurs et d’un garde-main tripe rail avec poignée.

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Le fusil d’assaut F2000™ est basé sur l’utilisation de différents modules et sur la possibilité de monter de multiples accessoires en fonction des diverses missions envisagées. Le design “bullpup” conduit à un encombrement minimum malgré un canon de longueur standard. La version illustrée ci-contre est celle du F2000™ standard avec lance grenade 40 mm LV.

La conception modulaire du F2000™ permet de reconfigurer aisément l’arme standard en autant de versions adaptées à

des missions spécifiques. Ici le F2000™ est équipé d’un lance-grenade et d’un prototype de conduite de tir.

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Browning EUROBOLTCarabine à verrou avec ouverture limitée à 60° pour un rechargement plus rapide et plus aisé, particulièrement lorsqu’une lunette de visée y est montée.

Browning ACERACarabine à réarmement linéaire, l’ACERA est la seule carabine à verrou au monde à disposer d’une culasse confinée dans le boîtier.

Browning GOLD Hunter 12 cal.Arme destinée aux tireurs désireux de tirer des charges lourdes, notamment pour la chasse au gibier d’eau et aux migrateurs (2002).

Browning FUSION EVOLVELe Browning Fusion, lancé en 2004, est un fusil semi-automatique, présentant des évolutions majeures tant au niveau de son design innovant que de sa fabrication visant avant tout fiabilité et robustesse.

Browning PHOENIXLa qualité Browning au meilleur prix pour donner un accès aisé au plaisir de la chasse. Ce fusil est doté d’un canon suralésé fabriqué à Herstal.