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HISTOIRE DE L IMAGE 1480 Le château de Chateaugiron Pierre le Baud, Compilation des chroniques et histoires de Bretagne Paris, BnF, département des Manuscrits, Français 8266 fol. 281 Chateaugiron, une forteresse proche de Rennes, en partie conservée, constitue un remarquable exemple de château fortifié. En une image, figurée en vue plongeante afin de procurer au lecteur du manuscrit le maximum dinformations, lartiste a réussi le tour de force de représenter toutes les activités aristocratiques, quelles soient de plaisance ou de type militaire. Le château est représenté ici tel qu'il était en 1480. À la fois jalon dans lhistoire de limage, dans lhistoire de la représentation du paysage et dans celle du rôle de la seigneurie châtelaine dans la société du bas Moyen Âge comme de la guerre, cette enluminure apparaît unique en son genre. 1580 - Ce qui est vrai, c'est que du XVe siècle à nos jours, l'image de la Pucelle fut durablement brouillée par les légendes qui entourèrent son apparition sur les champs de bataille, et par l'image qu'en don- nèrent les premiers dramaturges, à commencer par le jésuite Fronton du Duc en 1580, jusqu'aux travaux de compilation de l'histoire de Jeanne d'Arc, de Jules Quicherat, au XIXe siècle 1640 Parallèlement au développement de l'imprimerie, l'invention de la lanterne magique vers 1640 repré- senta une étape très importante dans l'histoire de l'image. Pour la première fois en effet, la nais- sance de l'image était le résultat d'un appareillage technique, d'une machinerie : l'alliance d'une

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HISTOIRE DE L’IMAGE

1480

Le château de Chateaugiron

Pierre le Baud, Compilation deschroniques et histoires de BretagneParis, BnF, département desManuscrits, Français 8266 fol. 281

Chateaugiron, une forteresse prochede Rennes, en partie conservée,constitue un remarquable exemplede château fortifié. En une image,figurée en vue plongeante afin deprocurer au lecteur du manuscrit lemaximum d’informations, l’artiste aréussi le tour de force de représentertoutes les activités aristocratiques,qu’elles soient de plaisance ou detype militaire. Le château est représenté ici tel qu'ilétait en 1480. À la fois jalon dansl’histoire de l’image, dans l’histoirede la représentation du paysage etdans celle du rôle de la seigneuriechâtelaine dans la société du basMoyen Âge comme de la guerre,cette enluminure apparaît unique enson genre.

1580 -

Ce qui est vrai, c'est que du XVe siècle à nos jours, l'image de la Pucelle fut durablement brouilléepar les légendes qui entourèrent son apparition sur les champs de bataille, et par l'image qu'en don-nèrent les premiers dramaturges, à commencer par le jésuite Fronton du Duc en 1580, jusqu'auxtravaux de compilation de l'histoire de Jeanne d'Arc, de Jules Quicherat, au XIXe siècle

1640

Parallèlement au développement de l'imprimerie, l'invention de la lanterne magique vers 1640 repré-senta une étape très importante dans l'histoire de l'image. Pour la première fois en effet, la nais-sance de l'image était le résultat d'un appareillage technique, d'une machinerie : l'alliance d'une

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source lumineuse et d'une lentille permettait la projection redressée et agrandie d'une peinture surverre sur une paroi.

La première découverte... La projection des images...

La projection

C’est avec le théâtre d’ombres que commence l’histoire du cinéma. On ne saurait dater avec précision l’origine des spectacles d’écrans. Les théâtres d’ombres d’Extrême-Orient existent depuis plus de trois milles ans.

La lanterne magiqueancêtre de nos actuels projecteurs de diapositives, est décrite pour

la première fois en 1671 par le père jésuite Athanase Kircher. D’abord réservée aux magiciens, comme Robertson, qui effrayaient les spectateurs avec des projections d’images de monstres apparaissant dans l’obscurité, la lanterne magique fera les délices des soirées familiales au cours du XIXe siècle.

Athanase Kircher et la lanterne magique

Dans son traité Ars magnae lucis et umbrae, édité pour la première fois en 1645, un savant jésuite allemand, le père Athanasius Kircher (1601-1680), donne la description complète d'un instrument d'optique dont il est l'inventeur et auquel il a lui-même donné le nom de lanterne magique. Cet instrument permettait d'enclore un foyer lumineux artificiel dans un caisson pourvu d'une ouverture devant laquelle on plaçait une peinture sur verre et une lentille convergente. L'image agrandie des figures peintes sur le verre était ainsi projetée sur un écran. Améliorée et commercialisée du vivant de Kircher par le physicien danois Thomas Walgenstein, la lanterne magique devint rapidement très populaire.

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Pendant plusieurs siècles, la lanterne magique est l'instru-ment de prédilection des sorciers et des charlatans, leur permet-tant d'exploiter la crédulité des populations analphabètes en simulant l'appa-rition de monstres et de fantômes.

Etienne-Gaspard Robertson

Au XVIIIe siècle, l'écran passe des mains des magiciens à celles des hommes de spectacle. On note les fantasmagories de Robertson, vers 1795, dont la lanterne magique, très perfectionnée, est appelée Fantascope. Le physicien aéronaute Robertson présente son «fantascope», qui lui permet de donner dans son théâtre parisien du couvent des Capucines, près de la place Vendôme, de merveilleuses représentations de fantasmagorie. Robertson a ainsi développé un type de spectacle issu de systèmes connus de projections lumineuses, telle la lanterne de Kircher. Il s'agit, à l'époque, d'un spectacle impressionnant, aux effets sophistiqués. Le thème de la mort, notamment, fascine le public. Mais, plus que la mort et ses squelettes, Robertson sait valoriser la résurrection: projection de portraits de défunts, parfois illustres, ou projection, sur commande, pour des familles inconsolables. Il rend crédibles ces réincarnations virtuelles par des procédés qui témoignent de son don de technicien. Le fantascope évolue à son tour. La mise au point de projecteurs dotés d'un meilleur système optique et susceptible de produire une lumière

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plus vive a fait peu à peu de la lanterne magique un véritable appareil scientifique.

Le théâtre d'ombresconsiste à projeter sur un écran des ombres produites par des silhouettes que l'on interpose dans lefaisceau lumineux qui éclaire l'écran. Les plus connues sont probablement les ombres chinoisesPiYing et les wayang kulit d'Indonésie

Marionnette wayang kulit d'Asie du Sud-Est

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La photographieÀ l'époque de la Renaissance, les peintres italiens commencent à découvrir les lois de la perspec-tive. Pour simplifier le tracé de leurs paysages, ils utilisent des appareils optiques qui permettent deprojeter sur une surface une image d'un paysage ou d'un objet : la chambre claire, la chambre noire,le perspectographe (le portillon d'Albrecht Dürer).la chambre noire était déjà connue par Aristote (384-322 av. J.-C.), par le savant perse Ibn Al-Haytham (965-1038) et par Léonard de Vinci (1452-1519) ; on peut la considérer comme l'ancêtredes appareils photographiques. Elle est constituée par une boîte fermée, étanche à la lumière, dontune des faces est percée d'un tout petit trou, le sténopé. L'image inversée d'un objet éclairé placé àl'extérieur devant le trou se forme sur la paroi opposée.Elle fut employée par de nombreux artistes, dont Giambattista della Porta, Vermeer, Guardi etGiovanni Antonio Canal, dit Canaletto, qui l'utilisa notamment pour mettre en perspective ses célè-bres paysages des canaux de Venise.La chambre noire [modifier]

Camera obscura

Les visiteurs du physicien italien Giambattista della Porta (1535 ?- 1615) auraient été effrayés envoyant sur le mur l'image des petits personnages se déplaçant la tête en bas. Pris de panique, ils seseraient précipités hors de la pièce. Della Porta a été accusé de sorcellerie. Della Porta voulut diver-tir ses invités en leur faisant découvrir une camera obscura c'est-à-dire la chambre noire en latin.Celle-ci peut produire un effet spectaculaire, bien que son principe de fonctionnement soit simple.Quand la lumière pénètre par un trou minuscule dans une boîte ou une pièce obscure, une imageinversée et renversée de l'extérieur est projetée sur la paroi opposée. Ce que les invités de DellaPorta ont vu n'était rien de plus que les acteurs qui jouaient dans la pièce voisine. Ce qu'on appellemaintenant la chambre noire était l'ancêtre de l'appareil photo moderne.La chambre noire n'était pas une nouveauté à l'époque de Della Porta. Aristote (384 - 322 av. J.-C.)avait observé le principe selon lequel elle fonctionnerait. Alhazen, un savant arabe du xe siècle, enavait donné une description détaillée, et les carnets du célèbre Léonard de Vinci, au xve siècle, enfaisaient aussi mention. Au xvie siècle, la netteté de l'image s'est améliorée avec l'introduction de la

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lentille. De nombreux artistes ont d'ailleurs utilisé cet accessoire de façon à rendre avec plus d'exac-titude la perspective de l'échelle. Pourtant, malgré de multiples tentatives, il a fallu attendre le xixesiècle pour obtenir une image permanente.

L'objectifLe principal inconvénient du sténopé est son manque de luminosité. En effet, la définition de l'imageproduite, c'est-à-dire la finesse des détails, est en fonction de la dimension du trou. Pour obtenir uneimage suffisamment détaillée celui-ci doit être le plus petit possible ; mais alors il ne passe que trèspeu de lumière et l'image est peu visible. Une lentille de verre, qui peut focaliser les rayons lumi-neux, améliore les performances du sténopé : le diamètre de l'ouverture étant plus important, onadmet davantage de lumière et l'image est plus claire.Le dispositif physique permettant de créer l'image étant inventé, il restait une étape importante àfranchir : comment faire en sorte que la vision fugitive créée par la lumière dans la chambre noire setransforme en une image véritable, stable et durable comme un dessin ou une peinture. Autrementdit, comment supprimer le travail du dessinateur ou du peintre, avec tout ce qu'il suppose d'interpré-tation personnelle, d'erreurs et d'imprécisions, et faire exécuter ce travail automatiquement par lalumière elle-même ?La chimie photographiqueLa découverte de l'action des rayons lumineux sur une surface sensible est attribuée aux alchimis-tes du Moyen Âge, qui connaissaient les propriétés du chlorure d'argent, sensible à la lumière. Ellefut suivie durant les xviie et xviiie siècles par diverses recherches (Johann Heinrich Schulze,Giovanni Battista Beccaria, Thomas Wedgwood).

La première image photographique

Point de vue du Gras : La cour du domaine du Gras, dans le village de Saint-Loup-de-Varennes,première expérience réussie de fixation permanente d'une image de la nature (Nicéphore Niépce en1826).

Au début du xixe siècle Joseph Nicéphore Niépce (1765-1833) réussit à obtenir et conserver uneimage due à l'action de la lumière. Dès 1812, il parvint à obtenir en lithographie des négatifs (grâceau chlorure d'argent) et des positifs (avec du bitume de Judée), mais ces images ne sont pas sta-bles. Il utilise pour cela du sel d'argent placé au fond d'une chambre noire, mais le sel d'argentcontinue de noircir après l'exposition et l'image finit par disparaître1.En 1819, John Herschel décrit les propriétés de l'hyposulfite de sodium qui deviendra le fixateur deMijus.

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Niépce se rend compte que l'important est d'interrompre l'action du produit après une période d'ex-position à la lumière. Après avoir tenté des produits qui éclaircissent à la lumière au lieu de noirciravec toujours le même problème de stabilité, il s'intéresse à différents acides qui agiraient sur uneplaque de métal ou de calcaire et seraient lavés ensuite. Mais l'acide ne réagit pas à la lumière. Ilcomprend grâce à cette expérience que l'action de la lumière n'a pas besoin d'être visible immédia-tement mais peut être révélée ensuite. Il tente d'utiliser la résine de Gaïac, sensible aux ultra-violetsqui perd sa solubilité dans l'alcool (dont le procédé peut donc être interrompu). Possible en pleinsoleil, l'opération est un échec en chambre noire car les ultraviolets (inconnus de Niépce) sont fil-trés1.L'expérience suivante en 1822 utilise le contact et l'asphalte, ou bitume de Judée. Cette substanceperd sa solubilité sous l'action du soleil. Donc une plaque de métal enduite de bitume est exposéeplusieurs heures, puis rincée au solvant, puis rongée par l'acide aux endroits où le bitume est dis-sous. Le résultat est concluant et permet en particulier de créer des supports métalliques pour l'im-primerie. Niépce constate néanmoins que les dégradés ne sont pas satisfaisants. Des hachurespeuvent rendre ce dégradé en imprimerie mais limite la source de l'image à des gravures, impossi-ble d'avoir des sujets réels1.

Première gravure héliographique connue, obtenue par Niépce en 1825 avec le procédé de l'hélio-graphie ; copie d'une gravure du xviie siècle montrant un homme menant un cheval.

Entre la fixation du négatif et la première photographie stable, de nombreux essais ont été nécessai-res ; certains sont parvenus jusqu'à nous. Par exemple cette image datée de 1825 est la plusancienne gravure héliographique connue2 3. Elle est une reproduction par Niépce d’une gravurehollandaise représentant un petit cheval. La vue de sa propriété de Saint-Loup-de-Varennes (Saône-et-Loire) est majoritairement reconnue comme la première photographie en raison de sa stabilité etparce qu'il s'agit de la première image connue prise d'après nature avec une chambre noire utiliséecomme appareil photographique4 ; elle date de 1826. Niépce plaça une plaque d'étain recouvertede bitume dans une chambre noire, face à une fenêtre de sa propriété. Il l'exposa ainsi pendant huitheures. Cela forma une image floue – mais maintenant très connue – d'un bâtiment, d'un arbre etd'une grange.Les dégradés et la précision que Niépce souhaite ne sont réellement satisfaisants qu'après un nou-veau changement de support et d'activateur. En 1828, il utilise une plaque d'argent et de la vapeurd'iode, le résultat est enfin à la hauteur de ses espérances. Le temps d'exposition est toujours deplusieurs heures à plusieurs jours1.Voulant affiner sa méthode, Niépce s'est associé, en 1829, à un entrepreneur dynamique nomméLouis Jacques Mandé Daguerre (1787-1851). À partir de 1829, Daguerre a commencé véritable-ment ses travaux en chimie en utilisant l'iode découverte par Bernard Courtois. Daguerre a accompli

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des progrès importants dans les années qui ont suivi la mort de Niépce, survenue en 1833. Lesvapeurs d'iode sont utilisées comme agent sensibilisateur sur une plaque de cuivre recouverte d'unecouche d'argent polie. La réaction entre l’iode et l’argent produit de l’iodure d’argent, une substancequi s'est révélée être plus sensible à la lumière que le bitume. Par hasard, il a découvert que si uneplaque qui avait été exposée était traitée aux vapeurs de mercure, l'image latente apparaissait nette-ment.À partir de ce moment-là, le temps de pose se réduit considérablement. Plus tard, Daguerre se rendcompte qu'en trempant la plaque dans une solution saline, il pouvait empêcher l'image de noirciravec le temps.Arago présente la découverte à l'Académie des sciences en 1839 et Daguerre la commercialisesous le nom de « daguerréotype ». L'État français l'acquiert contre une rente viagère, puis en fait «don au monde ».Cependant toutes ces images ne pouvaient être produites qu'en un seul exemplaire à la fois, leurqualité était aléatoire, et elles nécessitaient des temps d'exposition de plusieurs dizaines de minu-tes, ce qui rendait très difficile la réalisation de portraits.

Le daguerréotype

Daguerréotype

En 1839, quand l'invention de Daguerre - le daguerréotype - a été présentée au public, elle a reçuun accueil des plus enthousiastes. Dans son Histoire de la photographie, le spécialiste HelmutGernsheim déclare : « il est probable qu'aucune invention n'a autant exalté l'imagination dupublic et n'a conquis le monde en une vitesse aussi fulgurante que le Daguerréotype. » Untémoin écrit : « Une heure après, toutes les boutiques étaient prises d'assaut. Mais il n'a pas étépossible de rassembler assez d'instruments pour satisfaire la marée des daguerréotypeurs enherbe. Quelques jours plus tard, on pouvait voir sur toutes les places de Paris, face aux églises etaux palais, des chambres noires montées sur leur trépied. Tous les physiciens, chimistes et intellec-tuels de la capitale polissaient des plaques argentées. Même les épiciers prospères n'ont pas pu serefuser le plaisir de sacrifier un peu de leurs ressources sur l'autel du progrès, en les laissant sevolatiliser avec de l'iode et fondre dans les vapeurs de mercure. »La presse parisienne n'a pas tardé à nommer cette mode de « daguerréotypomanie ». Devant laqualité remarquable des daguerréotypes, Sir John Frederick William Herschel, un scientifique britan-

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nique a écrit : « On peut sans exagérer, les qualifier de miraculeux ». Honoré de Balzac, puisThéophile Gautier et Gérard de Nerval ont été jusqu'à attribuer à cette invention des pouvoirs magi-ques5,6. Cependant, tout le monde n'a pas fait bon accueil à cette invention. En 1856, le roi deNaples a interdit la photographie, peut-être parce qu'il la croyait liée au mauvais ?il.Par ailleurs, en voyant le daguerréotype, le peintre Paul Delaroche s'est exclamé : « À partir d'au-jourd'hui, la peinture est morte ! » L'invention a causé une vive inquiétude parmi les peintresqui l'ont perçue comme une menace pour leur gagne-pain. Un commentateur a affirmé uneautre de leurs craintes en ces termes : « La photographie est si rigoureusement fidèle à la réa-lité optique qu'elle risque de détruire la conception que chacun se fait de la beauté ». Enoutre, les images photographiques ont même été critiquées pour leur réalisme implacable qui a faitvoler en éclats les illusions de la beauté et de la jeunesse dont on se berçait jusqu'alors.

L'invention du négatifWilliam Henry Fox Talbot (1800-1877) mène des recherches parallèles à celles de Niépce etDaguerre à partir de 1833 et est persuadé d'avoir inventé la photographie. En 1840, il invente la «calotypie », procédé négatif-positif qui permet la diffusion multiple des images. Suivent d'autresrecherches qui, petit à petit, permettent d'améliorer la qualité des images, la sensibilité à la lumièredes surfaces sensibles et de simplifier la procédure de prise de vue : 1847 « procédé à l'albumine »(Claude Félix Abel Niépce de Saint-Victor, cousin de Nicéphore), 1850 « procédé au collodionhumide » et 1851 « ambrotypie » (Frederick Scott Archer), 1852 « ferrotypie » (Adolphe-AlexandreMartin). Il ne faut pas non plus oublier les travaux négatif/positif sur papier d'Hippolyte Bayard, pho-tographe français (contemporain de Fox Talbot), qui publia en 1839 le premier autoportrait (le noyé-suicide). Niépce, Daguerre et Talbot n'ont cependant pas été les seuls à revendiquer la paternité dela photographie. Après l'annonce de Daguerre en 1839, au moins 24 hommes, de la Norvège auBrésil, ont fait de même.Le procédé TalbotTalbot installait une feuille de papier enduite de chlorure d'argent dans sa chambre noire. Il obtenaitun négatif, qu'il cirait pour le rendre transparent. Il le plaçait ensuite sur une autre feuille imprégnée,puis l'exposait à la lumière du jour. Il créait ainsi une image positive.Si, au départ, le procédé de Talbot a été beaucoup moins populaire que celui de Daguerre, et dequalité inférieure, il avait néanmoins de l'avenir. Il permettait de produire plusieurs exemplaires d'uneimage à partir d'un seul négatif ; de plus, le papier coûtait moins cher et il était plus facile à manipu-ler que le fragile daguerréotype. Malgré son succès initial, la daguerréotypie n'a eu aucun débouché,alors que la technique de Talbot sert toujours de base à la photographie moderne.De la plaque de verre au film soupleLes premiers clichés étaient réalisés sur des plaques de verre, relativement encombrantes, lourdeset fragiles. En 1884, George Eastman met au point les surfaces sensibles souples, et le film en cel-luloïd, permettant de stocker plusieurs images dans le magasin de l'appareil photographique, sup-plante la plaque de verre. La diminution de la taille des appareils facilite la pratique de la prise devue en (presque) tous lieux et toutes circonstances, ouvrant la voie à la photographie de voyage etde reportage. Le procédé de la miniaturisation de l'appareil permet de faire des clichés avec diffé-rents types de prise de vue.

L'avènement de la photographie en 1839 ouvre la voie à une nouvelle activité professionnelle: photographe. Un grand nombre de peintres embrassent cette activité naissante, mais égale-ment des hommes (et quelques femmes) qui comprennent très vite l'intérêt financier quereprésente cette profession.

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L'autochrome et la photogra-phie en couleurUne étape importante fut ensuite le premier procédévéritablement pratique de photographie en couleurs,l'« autochrome », inventé par les frères Lumière en1903 et commercialisé à partir de 1907. Le procédégardait comme support la plaque de verre.

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Le Polaroïd

Vers 1948, le docteur Edwin Land met au point le premier appareil à développement instantané, lePolaroïd et, en 1962, il adapte ce procédé à la couleur.Tous les procédés photographiques actuels « par image argentique » ne sont que des perfectionne-ments de ces inventions, soit du matériel de prises de vue, soit des surfaces sensibles.

La photographie comme moyen d'expressionAux origines, la photographie fut utilisée par les peintres comme aide pour leurs travaux. Puis,elle devint rapidement un moyen d'expression à part entière, de nombreux artistes la pratiquantparallèlement à d'autres modes d'expression ou s'y consacrant exclusivement.Dans le même temps apparut la possibilité de l'utiliser comme témoignage historique, et sedéveloppa la notion de photo reportage. Ainsi le banquier Albert Kahn tentera de constituer, de1909 à 1931, les archives de la planète en envoyant des photographes dans cinquante pays dumonde.

La photographie entraîne des changements profondsDès les débuts de la photographie, le réformateur social Jacob Riis a vu en celle-ci un moyen de diri-ger l'attention du public sur la pauvreté et la souffrance. En 1880, il a commencé à prendre en photoles quartiers pauvres de New York à la tombée de la nuit. En guise de flash, il utilisait de la poudre demagnésium qu'il faisait brûler dans une poêle à frire. Par deux fois, il a mis le feu à la maison où il tra-vaillait, et une autre fois à ses vêtements. On dit que ses clichés ont motivé certaines réformes entre-prises par Théodore Roosevelt à son arrivée à la Maison Blanche. D'autre part, la force persuasived'une série de photographies de paysages, prises par William Henry Jackson a amené le congrèsaméricain, en 1872, à faire de Yellowstone le premier parc national du monde.

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À la portée de tousVers la fin des années 1880, le coût et la complexité de la photographie dissuadaient encore des nom-breuses personnes de s'y essayer davantage. Toutefois, quand en 1888 George Eastman lance leKodak, un appareil photo portatif très maniable et doté d'une pellicule, la voie s'est dégagée pour lephotographe amateur.

Maisla photographie est entrée dans l'ère numérique. L'évolution actuelle semble condamner la techniqueargentique à ne subsister que sous forme d'expression purement artistique pratiquée par quelquesrares amateurs.la photographie est entrée dans l'ère numérique. L'évolution actuelle semble condamner la techniqueargentique à ne subsister que sous forme d'expression purement artistique pratiquée par quelquesrares amateurs.

En janvier 2007, la société Eastman Kodak annonce lafermeture de son dernier laboratoire en France

Histoire du cinémaLa projection du cinématographe Lumière la plus notoire est celle du Salon indien du Grand café, àParis, qui a lieu le 28 décembre 1895. Le cinéma connaît un rapide développement et dès le début duxxe siècle devient un divertissement populaire. Il acquiert aussi ses premières lettres de noblessegrâce à des grands réalisateurs comme Méliès, Griffith ou Dreyer qui en fixent les règles de langage.Jusque dans les années 1950, le cinéma reste un art populaire par excellence. Mais il est peu à peuconcurrencé par la télévision.

Invention du cinémaOrigines etexpérimentations

Le cheval au galop saisi parEadweard Muybridge.

Le phénomène physiologique de la persistance rétinienne est observé au xvie siècle et xviie siècle parle Chevalier d'Arcy et Isaac Newton. Ce défaut de l'oeil, cumulé à celui de la capacité du cerveau de

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lier entre elles plusieurs images séparées, permettent la création d'un artifice reconstituant le mouve-ment. La première démonstration scientifique est la roue de Faraday en 1830, suivent différents objetstels que le thaumatrope, le phénakistiscope, le zootrope, le praxinoscope ... Leur exploitation commer-ciale sous forme de jouets devient d'ailleurs courante à partir de 1850. Le général autrichien Franz vonUchatius les améliore d'un système de projection en 1853, inspiré de la lanterne magique qui existedepuis le xvie siècle, ancêtre du projecteur. La photographie, quant à elle, naît en 1839 sous l'impul-sion de Jacques Daguerre. Reste à combiner les appareils reconstituant le mouvement avec la pho-tographie.Eadweard Muybridge a précisément l'idée en 1878 d'aligner vingt-quatre appareils photographiquespour décomposer le mouvement d'un cheval lancé au galop. Les photographies sont par la suite inté-grées dans un dispositif de son invention, le zoopraxiscope, qui permet de voir s'animer la course ducheval. Étienne-Jules Marey qui travaille également sur le mouvement des animaux crée en 1882 unfusil photographique qu’il dote ensuite d’une pellicule : le chronophotographe.

Le kinétophone inventé par Thomas Edison, version amé-liorée du kinétoscope.

Émile Reynaud donne naissance au théâtre optique.L’homme est davantage versé dans le dessin que dans laphotographie. Il dessine directement sur la gélatine desintrigues de sa création qu'il fait défiler et projeter devantles spectateurs. L'américain George Eastman invente lapellicule permettant ainsi d'aligner plusieurs images ennégatif sur un film transparent. Louis Aimée Augustin LePrince construit et dépose le brevet d’une caméra le 11janvier 1888. Il effectue des prises de vue sur le pont deLeeds et dans sa propriété de Roudhay en Angleterre enoctobre 1888. Ces essais mal connus pourraient s'avérerles plus anciens films existants. Cependant, en 1890,après avoir amélioré sa caméra, l’inventeur disparaît mys-térieusement dans le train express Dijon-Paris. EnAngleterre l’inventeur William Friese-Greene met au pointune caméra capable de fixer dix images par seconde à

l'aide d'un film perforé.Suite à une rencontre avec Eadweard Muybridge puis avec Étienne-Jules Marey, le célèbre inventeuraméricain Thomas Edison avec son collaborateur William K.L. Dickson invente le kinétoscope en1888. L'appareil qui va connaître une déclinaison commerciale réussie, permet à un spectateur devisualiser des films courts au travers d'une lorgnette. On le trouve dans des salles qui lui sont spécia-lement dédiées et dans les fêtes foraines. Le kinétoscope est vendu dans le monde entier. Pour ali-menter ce commerce, la compagnie d’Edison construit le premier studio de l’histoire: la Black Maria.Bâti sur des rails qui permettent de capter au mieux la lumière du soleil suivant les heures de la jour-née, William K.L. Dickson y tourne au moyen du kinétographe – la caméra brevetée par la société –des centaines de films d’une minute, extraits de pièces de théâtre, combats de boxe etc …Le nom « cinématographe » apparaît lui dans un brevet déposé le 12 février 1892 par Léon Bouly,d'abord sous l'intitulé « cynématographe Léon Bouly », puis « cinématographe », dans un autre bre-vet qu'il dépose le 27 décembre 1893. Le même nom en anglais, « cinematograph », est utilisé parJean Le Roy en 1895. Ces inventions permettent de faire de la prise de vue, voire de projeter des ima-ges. En réalité, partout dans le monde les inventeurs se lancent à la conquête de l’image animée.Certaines de ces inventions n’auront parfois ni brevets ni descendance. Cette riche période d'expéri-mentation scientifique et cinématographique, aussi appelée pré-cinéma constitue les débuts ducinéma. D'une façon plus ou moins directe, toutes ces expériences concourent à la naissance ducinéma dans sa forme contemporaine.

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Naissance du cinémaOn date généralement la naissance du cinémaà la première projection publique donnée parles Frères Lumière au Salon indien du Grandcafé de Paris le 28 décembre 18951. Elle acependant été précédée de plusieurs répéti-tions. C'est en effet le 22 mars 1894 dans leslocaux de la Société d'encouragement pour l'in-dustrie nationale à Paris, qu'a lieu la premièrereprésentation de ce qui devait être le premierfilm des deux inventeurs : La Sortie de l'usineLumière à Lyon. Suivent des représentations àLyon, à Bruxelles, à La Ciotat avec au fur et àmesure, de nouveaux films tournés pour l'occa-sion (Le Repas de bébé, Les Forgerons, LeDébarquement du congrès de photographie àLyon, La Pêche aux poissons rouges …). Lesfrères Lumière déposent le brevet de leur ciné-matographe le 13 février 1895.

Affiche de Henri Brispot, faisant la promotion ducinématograhe des Frères Lumière (1895).

À la différence d'autres appareils de projection, le cinématographe Lumière, à la fois caméra, tireuseet visionneuse, supplante les autres procédés de reproduction du mouvement utilisés jusqu'alors. Ilest plus léger, plus commode que les autres systèmes. La qualité des prises de vues est aussi meil-leure que celles du kinétographe - moins précises et plus spectrales. Son originalité est de comporterun mécanisme d’entraînement qui permet une plus grande fluidité de l’image animée et une projectionélargie. La première séance du Grand Café publique et payante est enfin celle dont le retentissementest le plus important3. Ce 28 décembre, alors que la salle est peuplée d'une trentaine de personnes,l'engouement qui naît fait date et le bouche à oreille aidant, le Salon indien ne devait par la suite plusdésemplir. Aussitôt la représentation achevée, les offres d'achat pleuvent sur les inventeurs. Le gérantdu Musée Grévin, celui des Folies Bergères et Georges Méliès qui y assistent, surenchérissent pours'accaparer l'appareil. En vain puisque Auguste Lumière refuse de le leur vendre. En effet, les frèresLumière conservent pour eux l’exploitation de leur invention. De fait, dans plusieurs pays, d’autresinventeurs mettent rapidement au point des appareils équivalents et le cinématographe doit subir leurconcurrence.Le 23 avril 1896, réalisant que la projection publique allait prendre le pas sur son kinétoscope, ThomasEdison acquiert le brevet du Phantascope mis au point par Charles Francis Jenkins et Thomas Armatet le rebaptise « vitascope ». Au Royaume-Uni, Robert William Paul exploite déjà un plagiat du kiné-toscope ; il commercialise bientôt un appareil de projection sous le nom d’« animatograph » ou « thea-trogoraph ». En Allemagne, c'est Max von Skladanovsky qui passe pour l'inventeur du cinéma avecson bioscope dont il fera une démonstration publique le 1er novembre 1895, avant celle du salonindien mais la machine plus lourde et moins pratique que le cinématographe ne soutient pas la concur-rence.

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Les frères Lumière forment et envoient des opérateurs de part le monde pour faire la promotion deleur cinématographe. Dans les pays qu'ils traversent, Charles Moisson, Francis Doublier, FélixMesguich, Alexandre Promio, Gabriel Veyre tournent et projettent leurs réalisations devant un publicmédusé.

Cinéma muet Les films qui sont produits jusqu'en 1927 sont dépourvus de son.

Un art en mouvementAnnées 1910Dans les années 1910, le cinéma américain se distingue par ses comiques : Mack Sennett, CharlieChaplin, Fatty, Buster Keaton, Harold Lloyd... Les premières stars apparaissent, ainsi Mary Pickfordreçoit 100.000 $ par an 30 . David Wark Griffith (avec surtout Naissance d'une nation et Intolérance),Cecil Blount DeMille (avec Forfaiture), Erich von Stroheim, Thomas H. Ince font leur début dans lemétier aux États-Unis. En 1919, Mary Pickford, Douglas Fairbanks, Charles Chaplin et David WarkGriffith créent la United Artists Corporation (aussi connu sous le nom des Artistes associés).En France c'est les débuts des réalisateurs Abel Gance, Germaine Dulac, Léonce Perret et MarcelL'Herbier. Un des premiers succès du cinéma français est un serial : Fantomas, film en 5 épisodes,réalisé par Louis Feuillade qui réiterera l'initiative avec Les Vampires. Les premières stars de cinémaen France se nomment Musidora, Harry Baur, Charles Prince et son rôle de Rigadin, la très grandeSarah Bernhardt venue du théâtre et Max Linder qui inspira Charlie Chaplin.En Allemagne est créée l'Universum Film AG en 1917 sous ordre du général Erich Ludendorff afin de"combattre la propagande anglaise" 31. C'est les débuts de Fritz Lang, Ernst Lubitsch et Robert Wiene(Le Cabinet du docteur Caligari).En Italie, Quo Vadis ?, d'après le roman de Henryk Sienkiewicz, impressionne, le film a coûté 80.000lires et a nécessité la location de 20 lions pour les scènes d'arène, le film est un long métrage de neufbobines, un record pour l'époque 32. Fort de ce succès, l'Italie tourne en 1913 Les Derniers jours dePompei d'après le roman de Edward Bulwer-Lytton et Cabiria en 1914 réalisé par Giovanni Pastrone.En 1917 en Russie, Le Père Serge de Yakov Protazanov donne à Ivan Mosjoukine une stature decélébrité dans le monde du cinéma.Des années 1920 à la fin du muetEn Scandinavie, un cinéma fantastique émerge avec notamment La Sorcellerie à travers les âges deBenjamin Christensen, La Charrette fantôme de Victor Sjöström et Pages arrachés au livre de satande Carl Theodor Dreyer.Sergueï Eisenstein (avec Le Cuirassé Potemkine), Vsevolod Poudovkine (avec La Mère), DzigaVertov (avec L'Homme à la caméra), Alexandre Dovjenko (avec La Terre) dominent le cinéma enURSS où Lénine a déclaré : De tous les arts, le plus important pour nous, c'est l'art cinématographi-que 33.En 1921, Le Kid rend définitivement célèbre Charlie Chaplin.En 1922, Nanouk l'esquimau de Robert Flaherty permet aux spectateurs de découvrir un mondeinconnu, celui du grand nord. En Allemagne, sort Nosferatu le Vampire de Friedrich Wilhelm Murnau,librement adapté du Dracula de Bram Stoker, le personnage de Nosferatu (un vampire) est interprétépar Max Schreck; le film est considéré comme un chef d'?uvre de l'expressionisme.En 1928, Renée Falconetti incarne Jeanne d'Arc dans La Passion de Jeanne d'Arc de Carl TheodorDreyer.Les années 1930En EuropeEn août 1932 a lieu la première Mostra de Venise.En 1936, la cinémathèque française est créée par Paul-Auguste Harlé, Henri Langlois, GeorgesFranju et Jean Mitry.Le 28 avril 1937, les studios de Cinecittà à Rome sont inaugurés, ils devaient faire concurrence à

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Hollywood dans la pensée de Luigi Freddi, le directeur.Le 1er septembre 1939 devait avoir lieu le premier festival de Cannes présidé par Louis Lumière maisla guerre éclate avec l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, le festival sera reporté après la guerre.En Union Soviétique, les acteurs sont récompensés par les prix du peuple soviétique (Nikolai Batalov,comédien formé par Constantin Stanislavski devient Artiste du peuple soviétique en 1933)Aux États-UnisLe Code Hays, du nom du président de la Motion Picture Association of America, William Hays, entreen vigueur en 1934. Ce code est une censure qui doit respecter les valeurs morales. Ce code sera envigueur jusqu'en 1966.Dans le cinéma comique, les Marx Brothers apparaissent avec les films Noix de coco et Monnaie desinge, leur comique est basé sur la dérision et le non-sens. Le duo Laurel et Hardy formé au débutdes années 1920 poursuit leurs péripéties dans Les Compagnons de la Nouba et Laurel et Hardy auFar West entre autres. Quant à Charlie Chaplin, il aborde les années 1930 avec Les Lumières de laville, film muet à l'époque du parlant; il enchaîne ensuite sur Les Temps modernes (film en partiemuet), film engagé contre le taylorismeEn 1952, les premiers téléviseurs ainsi que les premiers vidéos clubs font surface ce qui amène l'in-dustrie cinématographique à changer leur approche publicitaire. Ce fût la deuxième fois qu'elle dûs'adapter rapidement à une nouvelle réalité (la crise économique de 1929). Ils recommencent les pro-grammes doubles et s'approprie le format 16:9 pour éviter que les téléviseurs ne puissent projetés lesfilms sans bifurquer la qualité de façon considérable. Dû à la folie du McCarthisme, plusieurs grandsnoms de l'industrie s'exile à l'étranger (tel que Chaplin) car ils figuraient sur la «liste noire» ce qui lesempêchaient de créer et de travailler. (car ils étaient considérés à tord, comme étant des pro-commu-nistes)Durant la Seconde Guerre mondialeLa Continental-Films est créé par les allemands en 1941. Cette société présidée par Alfred Grevenproduira 30 films français jusqu'en 1944 (dont Le Corbeau de Henri-Georges Clouzot et Les Inconnusdans la maison de Henri Decoin).L'Après-guerreLes accords Blum-Byrnes de 1946 imposent, en contrepartie d'un effacement partiel de la dette de laFrance envers les États-Unis, la projection de films américains dans les salles françaises, ce quicontribue à l'américanisation du cinéma en France et en Europe.

Les images de synthèse informatiquenfographie 2D

Ces images sont créées par des techniques travaillant directement sur les deux dimensions del'image, que ce soit :en créant des formes ex nihilo (dessin, peinture, etc),ou par des processus algorithmiques divers (images fractales),ou par traitement d'images, c’est-à-dire modification des propriétés de chaque pixel d'une image d'ori-gine (photographique ou dessinée, etc.). Ces modifications peuvent porter sur les dimensions des for-mes, leur luminance, leur couleur. Elles passent en particulier par un certain nombre de filtres (opéra-tions mathématiques) dont les fondamentaux sont apparus avec Photoshop.

Infographie 3D

Les images sont créées par des techniques d'infographie 3D. Les principales étapes de création desimages 3D sont :la modélisation des objets de la scène en trois dimensions,la position et la trajectoire de la caméra et de la cible,le positionnement et le réglage des lumières,

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la création et l'affectation des textures,le choix du mode de rendu,le calcul des images.

Synthèse d'image

Image typique des années 1980 : dallage, sphère, reflets, et une image de fond (les nuages)

La synthèse d'images est une des disciplines de l'infographie, elle consiste en la création assistée parordinateur d'images numériques. Ces images sont appelées images de synthèse.

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Si la qualité et la puissance des matériels informatiques sur lesquels les premières images ont étéconçues (dans les années 1960), que ce soit pour le calcul des images ou pour leur affichage, ne per-mettaient pas le photoréalisme, la grande tendance des années 1980 fut vers un certain photoréa-lisme. Celle-ci étant quasiment atteinte dans les années 1990 (en temps différé), voire en temps réel(années 2000), on observe un retour à une certaine liberté graphique dans la conception des images.

Au cinéma

Dès 1973, Peter Földes produit au Canada un certain nombre de courts-métrages animés par ordina-teur, comme La Faim.En 1982, Tron est le premier film à mélanger images réelles et images créées ou retouchées par ordi-nateur.En 1985, Tony de Peltrie, film qui fait apparaître une charge émotionnelle forte.En 1986, John Lasseter, qui a réalisé le premier court-métrage entièrement en images de synthèse,Luxo Jr. est nommé aux Oscars.En 1995, il récidive avec Toy Story, le premier des longs-métrages, pour lequel il reçoit un Oscar.Enfin en 2001, Final Fantasy : les Créatures de l'esprit est le premier long-métrage ambitionnant lephotoréalisme.