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Histoire de la cavalerie-Frédéric Chauviré-Éditions Perrin

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8/10/2019 Histoire de la cavalerie-Frédéric Chauviré-Éditions Perrin

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Histoire de la cavalerie

Frédéric Chauviré

Éditions Perrin

Les preux chevaliers du Moyen Âge, les hussards ailés de JeanSobieski et ceux, chamarrés, de l’Empire, l’inutile massacre de

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Balaklava, les films à la gloire des lanciers du Bengale ou des escadronsbleus chargeant au son du clairon ont ancré dans la représentationcollective une image de la cavalerie chargeant depuis toujours à bride

abattue et sable au clair. Rien, pour autant, n’est plus faux.S’il est vrai que la chevalerie, d’abord « catégorie socio-

professionnelle relativement ouverte », prend – dans tous les sens duterme – ses lettres de noblesse au Moyen Âge (les officiers romains

marchaient devant leurs cohortes) et si la victoire est sans elleimpossible à remporter, la Renaissance militaire, amorcée dans lesplaines d’Italie, met à mal sa prééminence sur le champ de bataille.

Pendant des siècles ce corps, devenuecavalerie, demeure le

parent pauvre de la réflexion et de l’action militaires. Le conservatismeaidant, la charge, désormais improprement nommée, se limite pour unecavalerie à caracoler à allure réduite et à bonne distance de sonantagoniste et à décharger sur elle le feu de sa mousqueterie. Et si lesgénéraux de la Grande Guerre tiendront longtemps en réserve desunités montées destinées à exploiter la percée tant attendue, la poursuitede l’infanterie ennemie en fuite n’est alors pas comprise dans ses

missions. L’arme blanche n’est vue comme l’arme naturelle du soldatmonté et la vitesse n’est pas regardée comme un élément primordial dela charge, au contraire de la cohésion des escadrons.

Il faut une véritable révolution mentale, venue du nord de l’Europe,pour que l’on redécouvre la nécessité de « joindre l’ennemi pour assurerle succès », la nécessité aussi de l’instruction du cavalier et du galop desa monture. Peu à peu le choc, le contact donc, redevient la raison d’êtred’une cavalerie dont la mission consiste bien plus à disloquer l’ennemi entant que corps de bataille qu’à l’occire. Et l’on s’aperçoit qu’une cavaleriebien employée et bien commandée peut emporter la décision.

Dès les guerres en dentelles pourtant la puissance de feu acquisepar l’infanterie aboutit à un « blocage tactique ». L’ère des « grandesguerres nationales » ouverte par la Révolution française, leperfectionnement toujours croissant des armes de l’infanterie sonnent leglas presque définitif d’une « époque révolue ». Les derniers feux de la

cavalerie brûlent en Palestine au cours de la Grande Guerre, en Russie

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et en Pologne au sortir de celle-ci, dans la steppe russe pendant laSeconde Guerre Mondiale. Le nom pourtant aujourd’hui demeure,malgré les blindés et nonobstant les hélicoptères.

C’est cette histoire de la cavalerie lourde européenne que FrédéricChauviré nous conte dans le détail, dans un style convenantparfaitement à un sujet d’une richesse inattendue, dans un travail desynthèse impressionnant et dans des conclusions contrebalancées parl’auteur lui-même dans des analyses poussées à fond, dans un livre toutsimplement passionnant.

« C’est un livre qui sera lu » affirme Jean-Pierre Bois dans sapréface. Nous disons mieux : c’est un livre quidoit être lu.

Stéphane Bottero