n°116 – lundi 20 juin 2011

Bulletin de liaison et d’information des professeur(e)s d’histoire, géographie et éducation civique de l’académie d’Aix-Marseille

HISTOIRE ET TICE « …professée par des maîtres qui ont également pour mission d’enseigner la géographie, discipline gourmande en documents comme en applications logicielles spécifiques, l’histoire mérite tout autant que sa discipline sœur d’être mise à l’honneur dans une revue consacrée à l’enseignement numérique. C’est qu’en effet elle s’appuie tout à la fois sur des supports qui, comme pour la géographie, ont été profondément transformés par la révolution numérique, et sur des pratiques d’enseignement qui ont beaucoup à gagner à se numériser, notamment en favorisant la capacité d’attraction pour les élèves. Ce qui, on en conviendra, est l’un des enjeux non négligeables de notre époque où le zapping est autant dans les têtes que dans les télécommandes. »

Michel Chaumet Rédacteur en chef de

l'École numérique

http://www.cndp.fr/ecolenumerique/tous-les-numeros/numero-7-mars-2011/sommaire.html

Sommaire

A la Une

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Histoire

Géographie

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Transversalités

Balladiffusion

Informations institutionnelles

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Responsabilité éditoriale, auteurs, contacts, abonnements

Histoire et TICE

En mars dernier, le numéro 7 de l'École Numérique, revue produite par le SCEREN/CNDP, était

entièrement consacré à l'enseignement de l'histoire. Dans son éditorial, Michel Chaumet rappelle

que "l’histoire mérite tout autant que sa discipline sœur [la géographie] d’être mise à l’honneur

dans une revue consacrée à l’enseignement numérique".

Numérique et histoire, par Laurent Wirth (Doyen de l’IGEN, groupe d’histoire-géographie) « ... Les usages pédagogiques des TICE dans l'enseignement de l'histoire sont très inégaux … la mise à disposition d’ordinateurs … n’induit pas systématiquement une telle diffusion … ». « Une réflexion … est lancée en vue de constituer de véritables portails numériques disciplinaires … opérationnels d’ici six mois à un an ». « La mobilisation des TICE doit s’accompagner d’un profond changement de l’acte éducatif lui-même … c’est pourquoi l’inspection générale organise … un premier grand séminaire intitulé TICE et histoire-géographie au printemps 2011 ». « Définir la place des TICE, qui ne sont pas un but en soi, mais qui doivent être au service des apprentissages… ». « Déterminer, pour les années à venir, une stratégie disciplinaire nationale… ».

Renforcer l’enseignement de l’histoire au primaire, par Philippe Claus (Doyen de

l’IGEN, groupe de l’enseignement primaire). «... L'enseignement de l'histoire dans le premier degré a pour objectif d'ouvrir l'esprit des élèves ... la recherche et le traitement de l'information sont indispensables à l'enseignement de l'histoire ... Une des évolutions les plus importantes sera le prolongement de l'intervention du professeur en dehors des lieux et des temps traditionnels de la classe... ».

Architecture, par Sophie Gaudelette, professeure d'histoire-géographie. «L'imagerie 3D envahit les médias, elle exerce sur nos élèves une attraction indéniable. Comment utiliser les reconstitutions visuelles pour éviter de tomber dans l'écueil du court jeu vidéo ? ... Les reconstitutions numériques peuvent donc être utilisées légitimement en classe pour peu que l'on prenne la précaution de les présenter comme des hypothèses... »

Jalons pour l'histoire du temps présent, par Claude Robinot, professeur d'histoire-

géographie. «Banque de données audiovisuelles, les Jalons pour l'histoire du temps présent sont l'exemple d'une ressource permettant des usages variés en classe ... 1 283 vidéos ... Il s'agit ici d'aller plus loin que la simple illustration de la parole magistrale ... ».

Les TICE, un atout pour l'histoire au collège ? par Nathalie Herr et François Sirel, IA-

IPR d'histoire-géographie. «Largement diffusées dans les établissements scolaires, les ressources numériques sont-elles un réel atout pour les cours d'histoire ? ... On constate, lors des inspections, que le professeur est le premier utilisateur des TICE. Le vidéoprojecteur associé à un ordinateur ... les élèves peuvent aussi être acteurs ... TNI ... toute séance utilisant les TICE suppose une préparation inévitablement chronophage .... Les logiciels de présentation ... favorisent davantage le recopiage de la trace écrite plutôt que son élaboration autonome par les élèves et tendent à figer le déroulement du cours ... ».

Une approche plurielle avec l'histoire des arts, par Danièle Cotinat, IA-IPR d'histoire-

géographie. «Depuis 2008, l'histoire des arts fait l'objet d'un enseignement obligatoire. Comment articuler les objectifs et les spécificités d'un tel enseignement avec l'usage des TICE ? ... les productions artistiques ... sont comme recréées à chaque nouveau regard ... Trois objectifs rendent le recours aux TICE utile en histoire des arts : la rencontre avec les œuvres, ... la rencontre des regards... la rencontre avec la créativité des élèves. Osons les TICE, mais méfions-nous de certains écueils tels que l'excès de diaporamas ... ou le copier/coller des élèves... ».

Vers une plus grande interactivité des TICE au lycée, par Thierry Duclerc, IA-IPR

d'histoire-géographie. «L'enseignement de l'histoire au lycée bénéficie du développement accéléré de l'équipement et de l'usage des TICE que vivent les différents établissements depuis quelques années. Ce mouvement semble devoir transformer progressivement les usages pédagogiques en favorisant de nouvelles modalités d'apprentissage pour les élèves ... les TICE offrent un remarquable potentiel de transformation de la relation pédagogique ... c'est le cas notamment avec les ENT ... mais c'est la généralisation probable des tablettes numériques qui devrait apporter prochainement les plus grandes possibilités de transformation de la relation pédagogique ... ».

L'histoire absente, par Cyrille Larat, IEN lettres. «Bien équipés en outils TICE et accueillant des élèves généralement sensibilisés au numérique, les lycées professionnels sont des lieux où s'élaborent des usages spécifiques quant à l'apprentissage de l'histoire ... utiliser un logiciel d'enregistrement de la voix ... enregistrer les étapes d'un raisonnement ... le point commun à ces pratiques est d'amener les élèves à revenir sur des productions pour les améliorer ou les formaliser ... ».

http://www.cndp.fr/ecolenumerique/tous-les-numeros/numero-7-mars-2011/sommaire.html

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Patrick Parodi et Béatrice Tinelli

L'histoire absente, par Cyrille Larat, IEN lettres. Le 10 mai 1981, pour la première fois,

était élu un président de la République de gauche. Ce changement marqua un tournant dans l’histoire de la Ve République, car inscrivant alors la possibilité de l’alternative dans la vie politique française. Pour le trentième anniversaire de cette élection, la Fondation Jean Jaurès qui est un cercle de réflexion socialiste propose toute une série de documents téléchargeables qui, s’ils n’évitent pas parfois le côté hagiographique dans le rappel des faits et l’analyse, n’en constituent pas moins une riche ressource : http://www.jean-jaures.org/

Ainsi, l’article de Floran Vadillo retrace les premiers jours de l’installation au pouvoir des socialistes qui naviguent entre souci de représenter les diverses tendances politiques qui ont contribué à la victoire électorale et contingences administratives.

On peut aussi voir (et télécharger) une exposition sur François Mitterrand (il faut cependant accepter de donner au préalable ses coordonnées) : construite sur une simple approche chronologique, elle est riche en documents qui retracent le riche parcours de l’homme, mais ne montre que partiellement ses ambiguïtés (son rôle sous Vichy, sa position vis-à-vis de la décolonisation algérienne, la réunification allemande, etc.).

Les nouveaux programmes de la classe de Quatrième (dans la séquence intitulée «L’âge industriel ») et de celle de Première (« La République et les évolutions de la société ») proposent de mener une réflexion sur les bouleversements religieux qui touchent l’Europe et plus particulièrement la France dans la seconde moitié du XIXe siècle. L’encyclique Rerum Novarum de 1891 fait même partie des repères à connaître pour le collège. Cette encyclique du pape Léon XIII marque un tournant, car elle est considérée comme la mise en œuvre d’une doctrine sociale pour l’Église catholique : tout en condamnant les dérives engendrées par les transformations économiques, le pape condamne le socialisme. Il en appelle à une intervention raisonnée de l’État auprès des classes sociales ouvrières afin d’améliorer les conditions de vie. Cette Encyclique met en exergue la naissance d’une tendance démocrate-chrétienne dans les partis conservateurs qui font alors des réformes sociales.

Le texte intégral de l’Encyclique est disponible à l’adresse suivante : http://www.vatican.va/holy_father/leo_xiii/encyclicals/documents/hf_l-xiii_enc_15051891_rerum-novarum_fr.html

Pour contextualiser le texte et expliquer ses fondements religieux et historiques, on peut lire l’intéressante analyse de Roger Baudouin à l’École cathédrale en 2004 : celui-ci met en avant les différents textes de la papauté depuis Rerum novarum, qui participent à la définition de la place de l’Église dans le champ social et politique : www.vieuxcolombier.org/.../CRDSE20051024_encycliques_JPII.doc

On trouve une analyse comparable au lien suivant : http://www.cesbc.org/Textes/la_doctrine_sociale_de_leglise.pdf Pour la France, cette encyclique, à portée universelle, s’inscrit dans un contexte de rapprochement de la République et de l’Église : c’est le ralliement. Celui-ci marque une pause dans le conflit qui oppose les deux institutions. Dès le pontificat de Léon XIII, l’Église accepte le nouveau régime républicain afin de lutter de l’intérieur et de se débarrasser des lois considérées comme malsaines c’est-à-dire celles portant la marque de la laïcité : c’est ce que montre Michel Guérin dans son article sur la genèse des lois de Séparation de 1905. http://www.laligue29.infini.fr/spip.php?article325

Cette année, le lycée a été marqué par l’introduction de multiples changements, dont l’accompagnement personnalisé qui peut être défini comme une tentative pour répondre à l’hétérogénéité des groupes, des niveaux et des profils. Il s’organise autour du soutien, de l'approfondissement et de l'aide à l'orientation et sort du cadre disciplinaire. L’expérience menée par Philippe Caracchioli (histoire-géographie) et Stéphane Clément (mathématiques), professeurs au lycée Jean Cocteau à Miramas et Interlocuteurs Académiques Tice disciplinaires, disponible sur le site académique est particulièrement intéressante, car elle montre que le travail interdisciplinaire est riche de possibilités. Elle se base par ailleurs sur un riche travail informatique de recherche et de mise à distance de ressources, de mise en forme correspondant à une démarche purement disciplinaire et finalement à une confrontation finale. Les deux enseignants, qui ont bénéficié d’un dispositif général généreux en moyens, se montrent cependant conscients des limites de leur démarche. http://histgeo.ac-aix-marseille.fr/a/pca/pca003_pythagore.pdf

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Brigitte Manoukian et Stéphanie Doppler

Quelques propositions pour les nouveaux programmes de rentrée 2011 sont privilégiées. En quatrième

Educnet propose une page qui recense des propositions pédagogiques pour la mise en œuvre des nouveaux programmes de la classe de 4e à partir de différentes publications

académiques, tant en géographie, en histoire, en éducation civique qu’en histoire des arts. Une page de synthèse bien utile pour commencer la préparation des cours. http://www.educnet.education.fr/histgeo/usages/nouveaux-programmes-2011-histoire-geographie Cette page propose différents diaporamas réalisés par l’inspection académique de

Besançon pour une mise en œuvre des nouveaux programmes de 4e.

En géographie, un diaporama précise les approches essentielles de ce nouveau

programme, puis rappelle les démarches à privilégier : l’étude de cas, la mise en

perspective et l’initiation au langage cartographique. Ensuite, sous forme d’un schéma, le fil

directeur des programmes : la mondialisation, est précisée. Enfin, plusieurs diapositives

explicitent et précisent chaque partie des nouveaux programmes tout en signalant les

pièges à éviter.

http://missiontice.ac-besancon.fr/hg/spip/spip.php?article949#ancre_1

Un diaporama réalisé par Jean-Pierre Lauby, IA-IPR, exposé lors de la journée académique

du 2 février 2011 à l'école alsacienne. Ce dernier s’appuie d'abord sur une présentation

scientifique des fondements de la mondialisation puis, sur une analyse de ses moteurs et

ses effets (acteurs, effets territoriaux...). Cette réflexion à destination des professeurs

aborde donc différentes approches de la mondialisation bien utiles pour une mise au point

sur cette thématique. Différentes lectures des programmes, intégrant trois diapositives

particulièrement intéressantes, sont également proposées :

- Une approche globale et continue de la mondialisation à travers les programmes de tous

les niveaux au collège

- Les notions clés à aborder en quatrième

- Les itinéraires possibles entre les parties du programme (possibilité de commencer par un

État ou au sein d'une partie, possibilité d'inverser l'ordre de certains thèmes…).

De plus, des pistes d'intégration de l'histoire des arts sont aussi proposées dans le cours de

géographie.

http://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_345796/presentation-des-programmes-de-4eme-

2011?cid=sites_10536&portal=sites_10587

Une séquence TICE qui concerne Fos-Marseille.

L’étude de cas a été présentée lors des journées de stage à Nîmes sur les nouveaux

programmes de quatrième. La problématique est la suivante : aménagements, acteurs et

échanges du port de Marseille-Fos : quels impacts pour les hommes et les paysages ?

Les élèves travaillent en groupes sur des thématiques différentes : Marseille, port d’escale ;

Marseille, port de fret ; les hydrocarbures, Martigues, étang de Berre, Port-de-Bouc. Ils sont

amenés à décrire, nommer, localiser (l’apprentissage d’un vocabulaire spécifique est

privilégié) ; ils confrontent aussi un paysage de littoral portuaire à des cartes à l’échelle

mondiale. La mise en commun aboutit à un croquis de synthèse.

http://pedagogie.ac-montpellier.fr:8080/disciplines/hist_geo/spip.php?article600

En première Une première approche très générale sur le nouveau programme de la classe de Première est accessible sur le site de l’Académie de Paris. Le programme d’histoire suppose une articulation étroite « entre le titre du programme, le thème, la question et la mise en œuvre, et la nécessité de distinguer la place des études de cas, celle des études isolées, des études en appui et des exemples. »

La lecture du programme de géographie doit être attentive aux « emboîtements d'échelles et sur les notions qui parcourent l'année de 1ère : territoire, aménagement et logiques de développement avec la mondialisation. »

Des schémas explicatifs intégrés dans des diaporamas sont téléchargeables. http://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_387594/presentation-des-programmes-de-1ere-2011?cid=sites_10536&portal=sites_10587

Roissy, plateforme multimodale et hub mondial (thème 2 : Aménager le territoire

français)

L’étude de cas et sa mise en perspective à l’échelle mondiale permettent une approche des notions d’intégration, réseau, interconnexion, mondialisation.

Deux schémas illustrent les emboîtements d’échelle. L’équipe qui a travaillé sur ce thème insiste sur le rôle des schémas spatialisés emboîtés dans la cohérence et la progressivité des démarches et des contenus entre les trois séquences : Roissy, un aménagement proche et Paris - ville mondiale. Ces schémas sont téléchargeables ainsi que les grandes

lignes de chacune des séquences. http://www.ac-paris.fr/portail/jcms/sites_10587/disciplines-histoire-geographie-portail

Une proposition pour une classe de

Première qui tient compte des

renouvellements scientifiques de la

géographie des migrations.

À partir d’une étude de cas sur le Maroc devenu un pays de transit, la séquence permet une réflexion qui rend visible les acteurs migrants du fait du choix des supports : paroles

de clandestins, témoignage d’un migrant somalien à Paris, portfolio d’Olivier Jobard sur le parcours de …, du Cameroun à la France, entre autres documents. L’accroche intègre l’histoire des arts avec les planches d’une BD, Les migrants, de Mariana Chiesa Mateos et une exposition itinérante sur les Parcours de migrants réalisée à partir d’une collection de

bande dessinée et de lettres de lycéens aux aînés migrants. En dehors de la pertinence du travail proposé, des exigences de la réflexion, la démarche aboutit à une synthèse sous la forme d’une carte mentale qui replace les mobilités à l’échelle internationale, intégrant aussi la thématique du tourisme international. http://missiontice.ac-besancon.fr/hg/spip/spip.php?article963

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Christine Colaruotolo et Claude Martinaud

La rubrique transversalités est consacrée ce mois-ci au thème art et guerre à partir de ressources permettant d’aborder la Première Guerre mondiale dans le cadre notamment du nouveau programme d’histoire de première. Il s’insère plus particulièrement dans le thème 2 du programme consacré à la guerre au XXe siècle sous l’intitulé : La Première Guerre mondiale : l'expérience combattante dans une guerre.

Bulletin officiel spécial n°9 du 30 septembre 2010 http://www.education.gouv.fr/cid53319/mene1019675a.htmltotale

« L’art doit dissimuler tout ce qui est laid, ces choses pénibles, épouvantables et dégoûtantes qui malgré tous les efforts, à cause des origines de la nature humaine, viendront toujours de nouveau à la surface ». Nietzche, Humain, Trop humain, (1878).

Si certains artistes, comme Monnet, se refusent à peindre le monde dans ses tourments,

représenter la guerre est pour d’autres une façon de hurler leur horreur du monde qui les entoure ou de décrire la laideur des sociétés.

La couleur des larmes, les peintres devant la Première Guerre mondiale est une exposition picturale réalisée à l’occasion du 80e anniversaire du 11

novembre 1918. De la Guerre de 14-18 à la commémoration du 80e anniversaire de l'Armistice du 11 novembre 1918, on y découvre aux côtés des œuvres plus connues d’Otto Dix, les dessins de Guillaume Apollinaire, les peintures de Berckman, de Boccioni ou de Léger.

L’exposition rassemble au total plus d’une centaine de peintures prêtées par les plus grands musées européens qui permettent d’appréhender la Grande Guerre au travers des regards de 53 peintres appartenant à des camps adverses. Au détour des tableaux « surgissent […] les plus vives et surprenantes émotions et réactions artistiques face aux sentiments patriotiques, face à l'émergence des nouvelles technologies et surtout face à l'horreur de la Première Guerre moderne » précise Philippe Dagen, historien de l'art, Commissaire de l'exposition qui a rédigé les notices qui

replacent l'artiste et son œuvre dans leur contexte. L’exposition montre comment la guerre a été représentée par les peintres de toutes nationalités et de toutes écoles confondues enrôlés des deux côtés de la ligne du front. Brancardier (Léger), infirmier (Beckmann), artilleur (Derain) ou camoufleur de matériel de guerre (Camoin), engagés par patriotisme ou enrôlés, les peintres participent pour la première fois à une guerre à laquelle ils ne faisaient qu’assister jusque-là. Des carnets de croquis aux toiles peintes,

toutes ces œuvres témoignent de l’horreur de la guerre. Pourtant, nombre d‘entre elles tombent dans l’oubli au lendemain de la guerre, inachevées et délaissées par leurs auteurs. Amnésie ? Volonté d’oubli du chaos de la guerre ? La Grande Guerre ne se dérobe-t-elle pas aussi « aux peintres parce qu'elle les prive des sujets militaires traditionnels ? ». D’autant que la peinture est désormais confrontée à la

concurrence de la photographie. En nous faisant découvrir ou redécouvrir certaines de ces œuvres, l’exposition nous invite à nous interroger sur les liens entre violences de guerre et processus de création et sur les rapports qu'entretiennent les artistes et leur art avec la guerre.

http://www.art-ww1.com/fr/visite.html

Le site L’histoire par l’image propose également un ensemble très riche de ressources accompagnées de notices qui permettent d’aborder le thème de la Première Guerre mondiale au travers d’œuvres picturales ou photographiques dans le dossier intitulé Guerre de 14-18.

Parmi elles, on peut voir la déshumanisation des soldats au travers de l’œuvre de Marcel GROMAIRE (1892-1971), la Guerre ; ou découvrir les délicates esquisses crayonnées de Jean Hugo, arrière-petit-fils de Victor Hugo, mobilisé dès 1914 sur le front, témoin des combats, et qui sont autant de témoignages « sur la vie quotidienne des soldats et sur les paysages bouleversés qu’il traverse ». On trouve également des œuvres

plus légères et plus surprenantes du même artiste, représentant les troupes lorsqu’il est affecté en 1917 en Lorraine comme aide de camp et interprète à la première division des forces expéditionnaires américaines. Le thème de la reconstitution de la guerre et des rapports entre histoire, mémoire et guerre peut être abordé à partir d’un photogramme extrait du film de fiction de Léon Poirier intitulé Verdun, visions d’Histoire, datant de 1928 et pourtant souvent« présenté comme ayant été pris par un photographe allemand sur le front de Verdun en 1916. » Cette œuvre a été utilisée à plusieurs reprises comme «illustration-choc » dans divers ouvrages «historiques récents et publications récentes dont celles du Monde en 1998 pour illustrer une série d'articles sur "La mémoire de la Grande Guerre", ou encore dans Le Figaro Magazine (31 décembre 1999) dans un numéro spécial intitulé " Un siècle en France : les plus belles photos. " » http://www.histoire-image.org Dossier guerre 14-18.

A consulter, également, un site personnel de belle facture qui rassemble des œuvres évoquant la guerre de 14-18. Chaque tableau est accompagné d’extraits d’œuvres littéraires, de journaux et d’une notice ou de liens pour avoir de plus amples informations sur l’artiste. http://www.dessins1418.fr

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Dominique Santelli et Frédérique Platania

Pour cette rubrique proche de la fin de l’année scolaire, nous vous proposons quelques ressources utilisables pour la mise œuvre des nouveaux programmes applicables dès la rentrée 2011. Les programmes de géographie des classes de Quatrième et de Première introduisent un certain nombre de thèmes sur la mondialisation. Déjà cité dans notre rubrique le célèbre documentaire « Le monde selon Monsanto » peut

être envisagé en quatrième, comme le point de départ d’une étude de cas sur une firme multinationale dans le thème « les firmes transnationales, étude d’une firme transnationale et son implantation mondiale. » Ce documentaire de Marie-Monique Robin mène l’enquête sur la multinationale américaine «Monsanto », leader mondial des biotechnologies et l’une des entreprises les plus controversées de l’ère industrielle. Une découverte qui peut se révéler particulièrement

intéressante, au regard des attentes du programme, puisque ce reportage nous mène sur trois continents : Europe, Asie et Amérique. http://www.artevod.com/mondeselonmonsanto

En quatrième toujours, sur le thème, « La montée en puissance des pays émergents », le programme précise « Elle a des conséquences sur l’organisation de leur territoire et génère à la fois du développement et de nouvelles inégalités socio-spatiales. Une étude de cas au choix : - l’Inde… », plusieurs vidéos peuvent être exploitées.

Le Dessous des cartes - L’inde, une puissance pragmatique, J.C Victor propose une lecture de la nouvelle diplomatie de New Delhi en trois points : les relations avec Washington, l’impératif énergétique et le dialogue avec les pays du Sud.

http://www.artevod.com/dessous_des_cartes_inde_puissance_pragmatique;jsessionid=B537FE7CC6B1B7F579CFE416CAE6A0BE.tc6v2

Inde 2025, un documentaire de Mathilde Damoisel qui présente « ce pays qui a connu une croissance record et est devenu l’un des moteurs de l’économie mondiale. Mais ce boom économique demeure fragile et ne profite pour l’instant qu’à une minorité d’Indiens. La classe moyenne supérieure ne représente que 40 millions de foyers dans un environnement majoritairement rural où un tiers des habitants vit avec un dollar par jour… Ce pays qui sera le plus peuplé du monde en 2025, avec environ 1,4 milliard d’habitants, arrivera-t-il à répartir également les fruits de la croissance ? ».

http://www.artevod.com/inde2025 Le Dessous des cartes - Inde, l'équilibre des contraires. J.C Victor présente la plus

grande démocratie du monde qui ne parvient pas à nourrir l'ensemble de sa population.

Une autre analyse la richesse indienne, marquée par de grandes inégalités. http://www.artevod.com/dessous_des_cartes_inde_equilibre_contraires

Pour mettre en œuvre la partie du programme de quatrième, « Migrations et tourisme dans le monde. Les mobilités humaines qui se développent à l’échelle régionale et mondiale n’affectent qu’une part limitée de la population mondiale. Quelle que soit leur nature (économique, politique ou touristique), elles exploitent les discontinuités entre les espaces et elles affectent de manière différenciée pays de départ et pays d’arrivée. », une vidéo du magazine « sept à huit » présente des itinéraires de migrants tunisiens qui quittent leur pays pour l’Italie et la France. Nous suivons les galères de ces jeunes, pour la plupart diplômés, qui viennent tenter leur chance en Europe. Les étapes de leur périple, la traversée vers Lampedusa, l’argent donné pour les passeurs, les conditions précaires dans lesquelles ils vivent à leur arrivée en Europe, aidés par des associations comme la Croix Rouge, la recherche d’une carte de séjour donnée par le gouvernement italien et les tentatives pour rejoindre la France, autant de séquences qui semblent facilement exploitables en classe. http://videos.tf1.fr/sept-a-huit/ces-migrants-tunisiens-a-la-porte-de-l-eldorado-6407443.html

En 2007 Thalassa (France 3) a diffusé une série de treize émissions intitulée « Le tour du

monde de Thalassa ». Ce « tour du monde », du port du Havre au port du Havre, suit le

trajet réalisé par les navires-porte-conteneurs de la compagnie maritime française CMA-CGM.

La documentation pédagogique

Cette série permet d’aborder en classe de Quatrième « les transports maritimes : Les échanges mondiaux et régionaux de marchandises se déroulent, majoritairement par voie maritime, entre les espaces de production et d’échange précédemment étudiés. Canaux et détroits sont des points de passage stratégiques. »

Dans le cadre de cette émission, un partenariat avait été engagé avec le Ministère de l’Éducation nationale et des fiches d’accompagnement proposées pour certains extraits, sur le site d’Éduscol. Ces fiches sont toujours en ligne à l’adresse suivante : http://eduscol.education.fr/cid47477/-le-tour-du-monde-de-thalassa.html

Quelques extraits de ce tour du monde sont en ligne sur le site de France 3 ma-

tvidéo, en voici deux :

A bord du porte-conteneurs "CMA CGM Nabucco" entre Shanghai et Xiamen http://ma-tvideo.france3.fr/video/iLyROoaftW01.html

Thalassa - à bord du porte-conteneurs "CMA CGM Nabucco" entre Xiamen et Chiwan http://ma-tvideo.france3.fr/video/iLyROoaftxWb.html

Des ressources déjà nombreuses donc et qui permettent de se familiariser avec les nouveaux programmes.

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Fabrice Touboul et Caroline Bon

La rubrique de ce mois-ci est principalement axée sur les nouveaux programmes d’histoire-

géographie-éducation civique applicables à la rentrée 2011 en classes de Quatrième et de

Première.

Les programmes d’histoire-géographie-éducation civique en classe de Quatrième

Le programme d’histoire s’intitule « Du Siècle des Lumières à l’âge industriel » et

propose des entrées par thème. Le préambule indique que « les révolutions sont au centre du programme » et définit un thème transversal en liaison avec l’histoire des arts (« Les arts, témoins de l’histoire des XVIIIe et XIXe siècles »). Ce programme est divisé en trois grandes parties : « L’Europe et le monde au XVIIIe siècle », « La Révolution et l’Empire » et « Le XIXe siècle ». La première partie est subdivisée en quatre thèmes : « L’Europe dans le monde au début du XVIIIe siècle », « L’Europe des Lumières », « Les traites négrières et l’esclavage » et « Les difficultés de la monarchie sous Louis XVI ». La deuxième partie comprend trois thèmes : « Les temps forts de la Révolution française », « Les fondations d’une France nouvelle pendant la Révolution et l’Empire » et « La France et l’Europe en 1815 ». Enfin, la troisième partie de ce programme regroupe cinq thèmes : « L’âge industriel », « L’évolution politique de la France, 1815-1914 »,

« L’affirmation des nationalismes », « Les colonies » et « Carte de l’Europe en 1914 ».

Intitulé « Approches de la mondialisation », le programme de géographie est largement renouvelé. Le préambule insiste sur le fait que « par des études de cas, il s’agit de mettre la mondialisation en images, en s’appuyant en particulier sur des paysages ». Ce programme est divisé en trois grandes parties : « Des échanges à la dimension du monde », « Les territoires dans la mondialisation » et « Questions sur la mondialisation ». La première partie propose d’étudier : « Les espaces majeurs de production et

d’échanges », « Les échanges de marchandises », « Les mobilités humaines » et un thème au choix, soit « Les lieux de commandement », soit « Les entreprises transnationales ». Avec la deuxième partie, un changement d’échelle s’opère par l’étude

de territoires : « Les États-Unis », « Les puissances émergentes » et « Les pays pauvres ». Enfin la dernière partie met l’accent sur « La mondialisation et la diversité culturelle » et « La mondialisation et ses contestations ». Trois croquis sont obligatoires : « Les échanges mondiaux », « L’organisation du territoire des États-Unis » et « L’organisation d’une puissance émergente ».

Le programme d’éducation civique s’intitule « Libertés, droit, justice ». Il est divisé en quatre parties : « L’exercice des libertés en France », « Droit et justice en France », « La

sûreté : un droit de l’homme » et une dernière partie « au choix » qui sera consacrée au traitement d’un évènement judiciaire d’actualité. La première partie a pour objectifs d’étudier « Les libertés individuelles et collectives » ainsi que « L’usage des libertés et les exigences sociales ». La deuxième partie se propose d’analyser trois thèmes : « Le Droit

codifie les relations entre les hommes dans une société », « La justice garante du respect du Droit » et « La justice des mineurs ». La troisième partie doit permettre l’étude des « missions de la force publique ainsi que des exemples d’infractions et de délits ». http://www.education.gouv.fr/cid22116/mene0817481a.html

Des pistes de travail, des exemples de progression et des bibliographies aidant à la mise en place de ce nouveau programme seront mis en ligne à partir du mois de juin sur le site Eduscol. http://eduscol.education.fr/

Les programmes d’histoire-géographie en classe de Première

Les lignes qui suivent concernent seulement le programme des séries générales. En ce qui concerne le programme des séries sciences et technologies de l’industrie et du développement durable (STI2D), sciences et technologies de laboratoire (STL), sciences et technologies du design et des arts appliqués (STD2A), vous pouvez le retrouver dans le numéro précédent de La Durance (numéro 115), à l’adresse suivante : http://histgeo.ac-aix-marseille.fr/a/dur/dur115.pdf

Le programme d’histoire des séries générales (« Questions pour comprendre le

vingtième siècle ») a pour fil conducteur « des questions indispensables à la compréhension de l’histoire du monde au XXe siècle » et se divise en cinq thèmes : « Croissance économique, mondialisation et mutations des sociétés depuis le milieu du XIXe siècle », « La guerre au XXe siècle », « Le siècle des totalitarismes », « Colonisation et décolonisation » et « Les Français et la République ». Chacun de ces thèmes comporte deux questions à traiter.

Le programme de géographie des séries générales (« France et Europe : dynamiques

des territoires dans la mondialisation ») doit permettre « la compréhension par les élèves du fonctionnement de chaque échelon territorial replacé dans un système d’échelles emboîtées ». Pour cela, « le programme propose une nouvelle approche en quatre thèmes correspondant chacun à un échelon territorial, du local au mondial » : « Comprendre les territoires de proximité », « Aménager et développer le territoire français », « L’Union européenne : dynamiques de développement des territoires » et « France et Europe dans le monde ». Ces quatre thèmes comportent dix questions et une « place substantielle » est accordée aux études de cas. http://www.education.gouv.fr/cid53319/mene1019675a.html

Un rapport conjoint IGEN – IGAENR sur la mise en œuvre de la réforme des lycées d’enseignement général et technologique est téléchargeable depuis mars 2011. Il a été

réalisé à partir d’observations effectuées dans 36 lycées entre décembre 2010 et janvier 2011. 32 établissements de ce panel proposent l’enseignement d’exploration Littérature et Société. Le rapport fait le point sur quatre enjeux de la réforme : « quelle place ont pris les enseignements d’exploration (…) compte tenu de l’organisation de l’offre et des conditions de choix des élèves ? », « quels sont les effets des nouveaux enjeux pédagogiques intro-duits par la réforme sur la culture et les pratiques professionnelles des enseignants ? », « quelles sont les modifications induites sur l’organisation des enseignements par l’autonomie plus grande donnée aux établissements ? » , « Comment le pilotage du système prend-il en compte à tous les niveaux la plus grande autonomie des

établissements ? ». http://www.education.gouv.fr/cid55402/mise-en-oeuvre-de-la-reforme-des-lycees-d-

enseignement-general-et-technologique.html

Préparation de la rentrée 2011

La circulaire n° 2011-071 du 2 mai 2011 fixe comme objectif aux acteurs de l’Éducation Nationale d’« améliorer les acquis des élèves significativement et durablement à tous les niveaux de la scolarité ». Elle s’articule autour de trois points : « améliorer les acquis et les résultats des élèves », une large place étant consacrée à la poursuite de la réforme du lycée ; « accompagner les professeurs », un point est fait sur la rénovation de la politique de formation continue ; « l’établissement scolaire, pivot du système éducatif » où l’accent est mis sur l’autonomie et la contractualisation des établissements. http://www.education.gouv.fr/cid55941/mene1111098c.html

Actions éducatives La note de service n°2011-059 du 6 avril 2011 met en place la « Journée nationale de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions ». La date choisie est le 10 mai en référence

à la date de l’adoption en dernière lecture par le Sénat de la loi du 21 mai 2001 qui reconnaît la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité. http://www.education.gouv.fr/cid55713/mene1108666n.html

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