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1 HISTOIRE RECUEIL DE TEXTES, DOCUMENTS ET ACTIVITES CLASSE PRIMA INTERNAZIONALE 2 e partie Nom: Classe : Année scolaire: 2016-2017

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HISTOIRE

RECUEIL DE

TEXTES, DOCUMENTS ET ACTIVITES

CLASSE PRIMA INTERNAZIONALE

2e partie

Nom:

Classe :

Année scolaire: 2016-2017

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TABLE DES MATIERES

La Grèce antique pages

Le cadre géographique de la civilisation grecque 3

Approfondissement : texte : l’huile, un bien précieux 4

La formation du monde grec : le peuple des Cyclades. La civilisation crétoise 5

La civilisation mycénienne 9

Le Moyen Age grec 11

La formation et le développement des cités grecques 13

L’unité culturelle grecque : religion, sacrifices, sanctuaires 15

Les jeux olympiques 19

L’expansion du monde grec sur la Méditerranée : la 2e colonisation 20

Deux modèles d’organisation politique : Sparte 25

Athènes 28

Approfondissement : la fête des Panathénées 37

Les guerres médiques 38

Le miracle athénien : le siècle de Périclès. Approfondissement : la Grèce des Savants 45

La guerre du Péloponnèse 50

La civilisation hellénistique

L’épopée d’Alexandre le Grand 53

Approfondissement : Alexandrie d’Egypte 56

La civilisation étrusque

La civilisation romaine

Chronologie générale de l’histoire romaine 57

Les origines de Rome dans la légende 59

Les origines archéologiques et réelles de Rome 60

Les 7 rois de Rome 63

La société de la Rome archaïque 64

La République romaine 65

La lutte entre les plébéiens et les patriciens 69

L’armée romaine, instrument de la conquête 71

Rome à la conquête de l’Italie 74

Les alliances romaines 76

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LA GRECE ANTIQUE

A partir de cette carte, expliquez : - La conformation du pays : péninsule, mers, archipels et îles : la mer, présente partout, facilite les déplacements et les échanges.

- le relief et le climat et leur conséquence sur la vie économique, politique et sociale : la Grèce est un pays difficile où les étés secs et les montagnes occupent les ¾ du territoire, isolant les plaines les unes des autres. - Les habitants : des paysans, de petits éleveurs, des marins et des artisans

Le cadre géographique de la civilisation grecque

Dans l'Antiquité, la Grèce ne constitue pas un pays et encore moins un État. Région du Sud-Est de l'Europe, elle forme une péninsule qui s'avance dans la mer Méditerranée, entourée d'une multitude d'îles. Son climat est méditerranéen et son relief est essentiellement montagneux. Les contraintes naturelles jouent un rôle important dans la vie des Grecs de l'Antiquité, ainsi le manque d'espace plat les a poussés vers la mer et l'aridité de l'été a rendu l'activité agricole difficile.

Doc. Observez ces deux scènes de la vie quotidienne en Grèce antique (vases grecs exposés au musée de Cefalù)

Quelles scènes représentent ces vases ? Est-ce que ces activités ont disparu dans la vie agricole de la Grèce moderne ? (Voc : thon, couper, vendeur, cueillette des olives, bâton, faire tomber, ramasser)

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Utilisez ce fond de carte muette pour situer : Mer Méditerranée, mer Egée, mer Ionienne, mer Noire, Hellespont, détroit du Bosphore, isthme de Corinthe, île d’Ithaque, île de Crète, archipel des Cyclades, Attique, Péloponnèse, Thessalie, Ionie, Epire, mont Olympe, Athènes, Sparte, Olympie, Thèbes, Delphes. Faites une légende.

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LA FORMATION DU MONDE GREC

Le peuple des Cyclades

A partir du VIIe millénaire av J.C, des peuples de l'Asie Mineure arrivent en Grèce et sur les îles de la mer Egée. Ils ont des animaux d'élevage et introduisent des techniques nouvelles pour les bergers autochtones. Au IIIe millénaire, des traces de regroupements humains ont été trouvées dans l’archipel des Cyclades : des constructions et des tombes, principalement, contenant des statues, vases, couteaux… qui font comprendre que déjà en 3000/2500 av. J.-C. vivait une société organisée connaissant le travail du bois et des métaux (âge du bronze), l’agriculture et l’élevage, la construction d’embarcations et la navigation, la musique, le respect des morts. Vers la fin du 3e millénaire, l'île de Crète est habitée par un peuple qui est arrivé depuis longtemps et impose sa domination sur l'Egée. La civilisation crétoise (minoenne) (2600/1200 av. J.C.) La civilisation minoenne se développe en Crète de 2600 à 1200 av. J.C. Elle tire son nom du roi légendaire Minos1 et a été révélée par l’archéologue anglais Arthur John Evans au début du XXe siècle.

La légende de Thésée Thésée est un héros fondateur de la cité d’Athènes : il répond au besoin de puissance des Athéniens vis à vis des autres cités. Thésée est le fils d’un des rois d’Athènes, Egée. Devenu jeune homme, il accomplit des exploits dont le plus connu est la mise à mort du Minotaure. Le mythe du Minotaure La légende raconte qu'au lendemain d’une guerre perdue, Athènes doit s'acquitter d'un lourd tribut humain : livrer tous les neuf ans, à Cnossos, en Crète, sept jeunes hommes et sept jeunes filles, afin de nourrir un monstre mi-homme, mi-taureau : le Minotaure, enfermé sous le palais, dans un labyrinthe. Thésée décide d’aller tuer le Minotaure et s’embarque avec les victimes. Dès son arrivée sur l’île, il séduit la fille du roi, Ariane, qui décide de l’aider. Elle lui donne une bobine de fil. Avec l'aide de ce fil, Thésée peut, une fois le monstre tué, ressortir du labyrinthe. Il parvient à tuer le Minotaure et repart vers Athènes avec ses compagnons et Ariane. Très pressé, il abandonne cette dernière sur l’île de Naxos. En arrivant près d'Athènes, il oublie de hisser la voile blanche devant annoncer son triomphe à son père et donc le fait qu'il soit encore en vie. De désespoir, Egée se jette dans la mer qui porte aujourd’hui son nom. Thésée prend donc la succession de son père et devient roi d’Athènes.

1 Probablement pas un nom propre mais le nom de tous les souverains à Crète

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Thésée égorgeant le minotaure, Musée du Louvre.

Raconter avec vos propres mots le mythe du Minotaure. Donnez des interprétations possibles

de ce mythe.

Vocabulaire utile : taureau – monstre – labyrinthe – tuer – bobine de fil – hisser la voile

blanche - désespoir

Crète est une île montagneuse (le mont Ida a vu la naissance de Zeus) qui se trouve dans la

Méditerranée et possède beaucoup de rades (insenature). Au centre de l’île de nombreuses

forêts fournissent le bois nécessaire. Des plaines s’étendent au sud, où on cultive la vigne et

l’olivier. Selon Homère, la Crète comptait 90 villes, dont Cnossos, la plus importante, mais

aussi Phaistos, Malia, Zakros. Il est à remarquer qu’aucune ville minoenne ne disposait

d’enceinte de remparts, et très peu d’armes (le célèbre labrys, hache à double tranchant,

n’avait sans doute qu’une fonction rituelle, un symbole religieux). Les Crétois ne semblent pas

avoir été une civilisation guerrière. C’était un peuple de paysans, de pêcheurs, d'artisans, de

navigateurs (pendant la bonne saison) et de commerçants, qui échangent des produits

principalement avec l’Asie Mineure, la Grèce et l’Egypte. Sa position idéale lui permet d’avoir

un excellent commerce maritime. Essayez d’imaginer quels produits étaient importés et

exportés :

-

-

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L'artisanat est développé, on fabrique des récipients en céramique, des bijoux, des objets précieux faits à partir de pierres dures comme l'agate, l'onyx et le granite. On est ainsi amenés à parler de THALASSOCRATIE. Dès 2000 av. J.-C., les Crétois ont mis au point un système d’écriture appelé Linéaire A

2, mais elle

n’a pas encore été déchiffrée.

Tablette écrite en linéaire A

Une civilisation palatiale :

Reconstitution du palais de Knossos.

La civilisation minoenne se caractérise par ses palais (résidences royales) et s’étire sur 2 périodes : la période « paléo-palatiale » (2000-1700 av. J.-C.) puis, après la destruction des premiers palais, la période « néo-palatiale » (1700-1400 av. J.-C.) où de nouveaux palais plus riches sont construits. Ces palais ont d’ailleurs un confort étonnant. Les maisons ont plusieurs étages, des balcons et des terrasses.

La célèbre fresque des dauphins dans le palais de Cnossos.

Reconstruction de la salle du trône. Palais de Cnossos

La décoration des palais aussi fait penser qu’il s’agit d’une civilisation tolérante et pacifique : les décorations sont colorées, harmonieuses, et s’inspirent de scènes de la vie quotidienne ; ils aiment la musique, la danse, les sports de force et d'adresse et, par-dessus tout, les courses de taureaux. Les décorations sont de nature végétale ou marine, pas des scènes de guerre ni de glorification du souverain. Les fouilles les plus importantes ont été faites par l’Anglais Arthur Evans, qui a retrouvé le Palais de Cnossos.

2 Evans, au cours de ces fouilles, découvrit de nombreux palais crétois, mais aussi des milliers de tablettes d’argile (environ 3

400.), sur lesquelles les crétois écrivaient. Ces tablettes sont de quatre sortes : les deux plus anciennes comportent des

inscriptions hiéroglyphiques, et les deux plus récentes sont composées de signes simplifiés (dits linéaires).

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Religion Ils n'ont pas de temples. Les lieux de culte sont des grottes, des bois ou des sources. Ils adorent

une déesse qui symbolise la fécondité de la nature et un dieu dont l'insigne est le labrys. Il y a

des prêtres et des prêtresses.

Deux déesses aux serpents, appellation toutefois illégitime car il s'agissait vraisemblablement de prêtresses (leurs seins dénudés étaient un symbole de fertilité.), vers 1600 avant Jésus Christ, musée archéologique d'Héraklion, Crète.

Les femmes ont une grande liberté et considération sociale, c'est elle qui transmettent le nom et le patrimoine familial et non pas les hommes (doc.3) Brutal déclin Vers -1450, l'empire crétois disparaît brusquement. Est-ce à cause d'une invasion ou bien d'un phénomène naturel ? Des historiens théorisent qu’un volcan sur l’île de Théra (appelée aussi Santorin), au nord de Crète, est entré en éruption et a causé des raz-de-marée et pluies de cendres. Certains pensent au contraire qu’une invasion (mycénienne) a alors lieu après l’éruption et provoque la chute de la civilisation minoenne. D’autres encore, comme l’historien Detorakis, pensent que c’est dans l’économie et dans la société crétoise que se trouvent les vraies causes du déclin : l’offre n’était plus en mesure de satisfaire la demande, les produits agricoles vinrent à manquer, et de nouveaux facteurs changeaient les conditions de gestion du commerce.

Doc. 3 Voici comment l'historien grec rappelle l'importance de la femme à Crète

Le jeu du taureau (tauromachie) fresque retrouvée au palais de Cnossos, vers 1450-1400 avant Jésus-Christ, musée archéologique d'Héraklion, Crète.

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Les habitants de Lycie (région de l'Asie Mineure) vinrent de Crète. (...) Ils ont des habitudes en partie crétoises et en partie semblables à celles des habitants de Carie (une autre région de l'Asie Mineure). Mais l'habitude suivante leur est propre et en cela ils ne ressemblent pas à un autre peuple: ils prennent le nom de leurs mères et non pas de leurs pères. Si quelqu'un demande à un voisin qui il est, celui-ci exposera sa propre généalogie selon sa lignée maternelle et rappellera les aïeules3 de sa mère; et de plus si une femme citoyenne épouse un esclave, les enfants seront considérés comme légitimes; si par contre un citoyen a une femme étrangère ou une esclave, les enfants sont privés de tous droits.

Hérodote, Les Histoires, I, 1

1) Présente le document 2) Expliquez en quoi consiste l’importance de la Femme à Crète 3) En utilisant vos connaissances en Histoire de l’Art, pouvez-vous compléter la figure de la femme à Crète Récapitulons - Exercices

Faites une frise chronologique de la civilisation crétoise

Associez ces termes à des notions/concepts : minoenne, Arthur Evans, civilisation

palatiale, thalassocratie, écriture linéaire A, labrys, tauromachie.

La civilisation mycénienne (achéenne) (1600/1200-1100av. J.-C.) La Grèce continentale: un peuple de guerriers Les plus vieilles civilisations grecques se développent sur des îles dans un environnement où le lien avec la mer est obligatoire et fondamental. Le développement sur la partie continentale est plus lent. En -2000, des tribus nomades indo-européennes (les Ioniens puis les Mycéniens) de guerriers-bergers prennent possession des villages néolithiques et introduisent en Europe le cheval pour faire la guerre. Ils adorent Zeus et leur langue est la plus ancienne forme de grec. C'est l'origine du peuple des Achéens (ou Mycéniens) qui vient de la Russie méridionale et qui s'installe dans le Péloponnèse (Argolide). Entre -1600 et -1200, ils fondent Mycènes, Argos, Thèbes, Tirynthe. Elles sont construites sur les hauteurs et entourées de murs élevés4. Ceci démontre que c'est une civilisation guerrière. Elles ont un roi (le wanax), entouré de nobles guerriers propriétaires de terres, et une structure très centralisée. Elles sont indépendantes et sont souvent en guerre entre elles. Leur artisanat, et particulièrement le tissage et l’artisanat du bronze (les artisans du bronze sont exonérés d’impôts) est fort développé.

3 antenate

4 A l’époque classique, les Grecs attribuent à des géants, les Cyclopes, la construction des forteresses mycéniennes

(jusqu’ò 7,50 m de large !)

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La porte des lions, Mycènes

On connaît aussi les Mycéniens grâce aux poèmes d’Homère, mais ces derniers sont naturellement à prendre avec précaution. Mycènes est la ville la plus puissante. Après -1600, un imposant palais est construit. En un siècle, les Mycéniens vont établir des échanges intenses avec Crète, dont ils apprennent probablement l’écriture (Linéaire B), l’art, la culture de l’olivier et l’art de la navigation. Mais leurs intérêts finissent par entrer en conflit avec Crète et Troie : Crète est envahie en 1450 av. J.C. (documentée) et Troie sera complètement rasée au sol en 1250 av. J.C. La conquête de Troie Leur expansion se dirige vers l'Orient et sur les côtes de l'Asie Mineure.(Trouvez les vraies raisons de ce conflit) Vers -1230, une expédition militaire conquiert et détruit Troie. Peu après 1250 avant notre ère, le feu ravagea plusieurs forteresses. Mycènes, elle-même,

doit faire face à une série d’assauts, dont elle ne se releva jamais.

Causes de la fin de la civilisation mycénienne ? Thucydide, historien grec qui vécut bien plus tard, explique ainsi la destruction de Mycènes : un peuple indo-européen, les Doriens, envahit la Péloponnèse. Un grand mur de défense barrant l’isthme de Corinthe, édifié vers 1200 avant notre ère, fut le dernier rempart pour refouler l’envahisseur. Les archéologues n’ont cependant pas trouvé de traces d’invasion violente. S’agit-il du Peuple de la mer ? Des conflits et des révoltes internes sont peut-être la cause de la chute de Mycènes. Si puissante et guerrière que soit la civilisation mycénienne, elle disparaît cependant brusquement. Les cités sont détruites et l’écriture disparaît. Après la chute de Mycènes, la civilisation grecque connut une période de sommeil. Elle en sortit trois siècles plus tard. Mais ce sont les Achéens qui ont transmis à la Grèce l’héritage crétois. Leur souvenir demeurera dans les poèmes homériques composés quatre siècles plus tard. Pour la Grèce classique, les Achéens, héros de l’Iliade et de l’Odyssée, édifient grâce aux dieux d’imprenables forteresses et vivent une histoire légendaire.

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DU MOYEN AGE GREC AU DEVELOPPEMENT DE LA CIVILISATION GRECQUE

1) L'invasion des Doriens. La période de la décadence A partir de 1200 av J.C, la Grèce est envahie par de nouvelles tribus nomades guerrières indo-européennes. Les envahisseurs les plus nombreux et les plus forts sont les Doriens. Ils ont sans doute anéanti5 la civilisation mycénienne et s'établissent dans le Péloponnèse où le centre le plus important est Sparte. Face à l'avancée des Doriens et à l'appauvrissement de la région, les Ioniens et les Eoliens se retirent dans le nord de la péninsule ou émigrent en Asie Mineure. C’est ce qu’on appelle la première colonisation. Les Ioniens s'installent en Attique, en Eubée, et dans la mer Egée (île de Délos, Naxos, Paros, Samos, Chios), et en Asie Mineure, à Milet, Ephèse, Smyrne, Phocée. Les Eoliens s'installent surtout en Béotie et en Thessalie. Avec l'arrivée des Doriens, peuple très primitif6, les villes et les palais sont détruits. La population diminue. Les grands trafics et le commerce disparaissent, de plus l'usage de l'écriture se perd. L'art et la culture des périodes crétoise et mycénienne se perdent. Pendant 4 siècles (-1200 à -800), la Grèce traverse une période de décadence que l'on appelle le Moyen âge grec.

Le Moyen âge grec (1200-800)

La période qui s’étend de 1200 à 800 est une période de crise en Grèce. Cette crise n’est pas limitée à la Grèce mais semble s’étendre à l’ensemble de l’est méditerranéen. Vers 1200 av. J.-C., on assiste à la décadence des empires mycénien, hittite et égyptien. Il est possible que des calamités naturelles (action de volcans, raz de marée, tremblements de terre) soient survenues à cette époque. Il est certain que toutes ces cultures étaient interdépendantes et que le déclin de l’une d’entre elles a sûrement eu des effets pervers sur la vitalité des autres.

En tout cas, le déclin fut marqué en Grèce et les caractéristiques de cette période sont presque toutes négatives. Pendant cette période (appelée aussi Siècles Obscurs), on note les phénomènes suivants7 :

La Grèce est isolée du reste du monde (ce qui n’avait pas été le cas dans la période antérieure).

On assiste à la disparition du commerce extérieur, du grand commerce. On a peu de preuves de l’existence même d’un commerce local.

Le pourcentage d’agriculteurs augmente, ce qui indique qu’il y a un manque de débouchés vers d’autres types d’occupations.

Les grandes villes de l’époque mycénienne ont disparu. Un processus de désurbanisation est toujours un signe visible d’un état de crise.

5 La supériorité des Doriens vient du fait qu’ils ont des armes en fer qui, à partir du Xe siècle, va progressivement remplacer le

bronze.

6 Les grandes familles de guerriers, parentes entre elles, formeront bientôt le ghenos, et les différents ghene sont soumis à

l’autorité d’un chef appelé basileus (une sorte de magistrat).

7 Claude Bélanger, Département des Sciences humaines, Arianopolis College

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Malgré l’augmentation du pourcentage de fermiers, il semble que la production agricole régresse. Les fermiers sont moins productifs. L’agriculture grecque devient autarcique. Chaque fermier ne produit que ce qu’il consomme et, souvent, ne peut subvenir à ses besoins. C’est une agriculture de crise.

Au début de la période, pour environ cent ans, la Grèce est envahie par les Doriens. Ceux-ci se mêleront aux autres habitants pour former le peuple grec.

La population de la Grèce diminue. Dans la période d’avant le XXième siècle, une diminution de la population est toujours un signe d’une situation de crise

On observe la diminution de la population, mais la Grèce est incapable de subvenir aux besoins d’une population en déclin.

Plusieurs auteurs mentionnent qu’il y eut des guerres civiles. Dans un contexte de diminution des ressources et de surpeuplement, cela est très probable.

On assiste à une émigration progressive vers les îles de la mer Egée. Il s’agit des conséquences de la régression de la production agricole, des guerres civiles. Une émigration de ce genre est toujours un signe de conditions de crise.

Les Grecs sont de plus en plus isolés les uns des autres économiquement et politiquement. Cet isolement des communautés grecques les mènent à prendre leurs propres affaires politiques locales en main. On assiste à un processus de fragmentation politique qui mènera, éventuellement, directement à la formation des cités.

De façon générale, on assiste à une régression importante des connaissances, des techniques et de la culture en Grèce.

Néanmoins, au cours de cette période, on assiste à la formation de la langue grecque dans son aspect le plus archaïque. C’est aussi l’époque où les Grecs adoptent et adaptent l’alphabet phénicien (- 750) pour former leur alphabet.

Cette période de barbarisation va durer des siècles, puis le monde va « renaître8 » pour créer la culture classique grecque qui va, par la suite, en passant par l’Empire romain, devenir le fondement du développement de la civilisation européenne.

Exercice : faites un schéma récapitulant le Moyen âge grec. 2) La Grèce archaïque (800-500 av. J.-C.) : la « ville-état », noyau du monde grec Au cours du VIIIe s. av. J.-C., une période de progrès commence, pour les 400 ans suivants, et fait de la Grèce une puissance économique et un pôle culturel. Trois phénomènes caractérisent la première période de l’histoire grecque entre 800 et 500 av. J.-C. :

a) l’apparition et le lent développement de la « ville-état » b) l’expansion du monde grec sur toute la Méditerranée c) l’apparition d’une législation écrite.

8 Des ateliers de céramiques vont revoir le jour, l’alphabet phénicien va circuler…

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a) Les cités grecques. La naissance de la Pòlis (pluriel : pòleis) La Grèce est une région essentiellement montagneuse et sans grandes plaines, ce qui rend les voyages et les liaisons par voie de terre assez difficiles. Le relief a donc favorisé le cloisonnement du pays en petits états indépendants (cf. carte p 3). Avec le déclin de la monarchie mycénienne au profit de l’aristocratie, le centre de la vie politique va se déplacer au centre habité. Au VIIIe siècle avant J.-C, les Grecs fondent des cités. Elles sont toutes créées sur le même modèle : chaque cité est indépendante, c’est-à-dire qu’elle se gouverne seule. Petit à petit, les Grecs vont fonder des cités en dehors de la Grèce, tout autour de la Méditerranée. La cité grecque est d’abord une ville. Son nom est polis en Grec (d’où vient le mot politique- expliquez ce terme). La ville est entourée de murailles pour se protéger des attaques extérieures et pour montrer la limite entre le monde des citoyens et le monde des « barbares ». Cela montre que la cité est d’abord un espace habité par des citoyens, c’est-à-dire des hommes libres. Elle est organisée autour de plusieurs lieux importants pour les Grecs : - Une agora, la place centrale où l'on trouve des commerces et où se déroulent les assemblées, où seuls les hommes libres peuvent participer. - Une acropole, la colline sacrée où se trouvent des temples - Des lieux de loisirs comme des théâtres - Un port, qui a souvent un rôle militaire et commercial même si les Grecs commercent peu avec les autres peuples, qu’ils considèrent comme des « barbares ». Chaque cité se compose d’une ville et d’un territoire qui l’entoure (un rayon de 50 à 70 km). Ce territoire a des frontières naturelles (mer, fleuve, montagne). On trouve dans ce territoire des terres cultivées, des fermes et de nombreux villages. Il est beaucoup plus vaste que la ville elle-même. Doc.A. Plan d'une cité

On compte alors de 700 à 800 cités en Grèce, peuplée au maximum de 10.000 habitants.

Chaque cité est indépendante. - elle bat sa propre monnaie, - elle se met sous la protection d’un dieu différent - elle se gouverne seule avec son propre système de gouvernement. Parfois, les cités se font la guerre, comme Athènes et Sparte, les deux cités les plus puissantes

du monde grec. Parfois elles s’unissent contre un ennemi commun, comme les Perses.

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Les cités de Sparte et d’Athènes sont composées d’une ville et d’un vaste territoire.

Doc. B. Le territoire de la cité d'Athènes représente 2650 km

2

Doc. C. Le territoire de la cité de Sparte couvre 8400 km

2

Les citoyens (à ne pas confondre avec « citadins ») de la cité ne sont pas seulement les habitants de la zone urbaine mais aussi ceux de la campagne environnante qu'elle a sous son contrôle. Chaque citoyen a un rôle et une identité uniquement à l’intérieur de sa cité. L'économie fonctionne encore souvent en AUTARCIE. Pour la première fois apparaissent des groupes de citoyens faisant valoir leurs idées, non comme venant des dieux ; la place est le centre de la polis : en effet, la cité grecque, avant d'être un ensemble organisé d'habitations est d’abord une communauté de citoyens, une société politique. Attention : Tous les habitants d’une cité ne sont pas obligatoirement des citoyens.

Récapitulons : La polis est: -la cité, au sens matériel, c'est-à-dire un territoire, un ensemble d'édifices, de rues et de places… -la cité, au sens juridique, c'est-à-dire une communauté d'hommes libres, militairement et politiquement organisée pour atteindre des buts communs. C'est donc pour les Grecs: l'Etat. Expliquez la célèbre citation d’Aristote (-384 av. J.C.) : « L’homme est un animal politique ».

A l’aide de ce schéma, expliquez en quoi consiste la cité grecque.

Différentes manières d’administrer la cité : A vous de trouver la définition de ces différents termes :

a) la monarchie b) l’oligarchie c) l’aristocratie d) la tyrannie (dans le sens grec) e) la démocratie f) la timocratie

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Le concept de monde grec : l’unité culturelle grecque

Si chaque cité avait sa propre particularité, les Grecs étaient bien conscients de leur appartenance à une communauté vouée à la même culture, véritable « ciment » du monde grec. Ce n’est pas le pays qui fait l’unité du monde grec, ni l’Etat, puisque les cités sont nombreuses et qu’elles ont chacune leur organisation politique (on ne parlera jamais d’unité politique grecque). Mais tous les Grecs parlent la même langue9, ont la même écriture et la même religion (consulter la fiche spéciale à la page suivante) : ils croient aux mêmes dieux et se retrouvent dans les mêmes temples et les mêmes stades. Ils refusent ce qui est exagéré et excessif. Comme « des grenouilles autour d’une mare » (expression de Platon), les Grecs ont installé leur civilisation et créé un monde : le monde grec ou Hellade. Tout ce qui n’est pas dans ce sens « grec » est considéré « barbare », et en cela l’homme barbare est incomplet.

Une religion commune Les différentes cités grecques même si elles sont indépendantes et rivales entre elles, ont une religion commune. La religion est donc un autre élément essentiel de l'unité du monde grec antique. Les Grecs de l'Antiquité croient en plusieurs dieux, il s'agit donc d'une religion polythéiste. Le Panthéon grec (temple de toutes les divinités) réunit notamment les Olympiens (du nom du Mont Olympe où ils résident) avec chacun un rôle et un domaine d'action propres : Zeus, dieu du ciel, de la foudre et du tonnerre. Héra déesse du mariage, Poséidon dieu de la mer, Arès dieu de la guerre, Déméter déesse de la fertilité, Diane déesse de la chasse. Dans le monde souterrain règne Hadès. Ils ont des liens de parenté. Les Grecs leur prêtent un aspect, des sentiments (jalousie) et des comportements humains (intervention dans des conflits). La vie et les aventures des dieux sont véhiculées par des histoires mythologiques dans lesquelles prennent souvent place des héros qui sont soit des demi-dieux (Héraklès fils de Zeus et d'une mortelle), soit des hommes ayant accompli un exploit (Thésée triomphant du minotaure). Les Grecs honorent leur dieux dans des lieux sacrés, les sanctuaires, présents dans toutes les cités sous forme de temples et dans les foyers sous forme d'autels. Les défunts sont transportés sur une barque par Charon, ils sont accueillis par le chien Cerbère qui fait entrer les nouveaux arrivants et ne les fait pas ressortir. Ils sont ensuite jugés selon leurs comportements dans leur vie: les bons et les justes peuvent aller sur l'île des Béats (Elysée) et jouissent alors d'un éternel bonheur, les mauvais sont jetés dans le Tartare, un horrible précipice où les âmes des damnés subissent des peines épouvantables. Les principales vertus morales pour les Grecs sont : l'équilibre et la dévotion pour les dieux. Le respect absolu que les Grecs doivent aux dieux se manifeste par la construction de sanctuaires, les jours de fêtes et les sacrifices. La religion grecque n’est pas dirigée par des prêtres. Le culte est célébré par le chef de famille ou de simples magistrats élus ou tirés au sort. Les fautes les plus graves sont l'orgueil et l'impiété, c'est-à-dire le comportement contraire à la

loi morale.

9 La langue est le premier élément d'unité culturelle du monde grec. Elle véhicule, à travers l'ensemble des cités

grecques, des légendes (sur les origines par exemple) et des références littéraires communes : l'Iliade et l'Odyssée.

Ces deux poèmes sont attribués à l'aède (poète) Homère qui les auraient rédigés au 8e siècle avant J.-C. Connus de

tous les Grecs, ils constituent le fondement de leur éducation et sont donc lus et appris de tous. Ils reprennent des

récits légendaires et héroïques, longtemps transmis à l'oral, et les héros dont ils relatent les exploits (Ulysse)

fournissent des modèles de comportement aux Grecs.

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Retrouve le nom des dieux et déesses grecs grâce à leur définition :

C’est le messager des dieux et le protecteur des voyageurs, des marchands et des voleurs. On le représente souvent avec un chapeau et des sandales ailées.

C’est le père des dieux et la principale divinité grecque. Son symbole est la foudre.

C’est le dieu de la mer, il est représenté avec en main le trident avec lequel il provoque des tremblements de terre et des tempêtes

C’est la déesse de la lune et de la chasse ; elle est représentée avec un

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arc et est accompagnée d’une biche de chiens de chasse

C’est le dieu du feu et le protecteur des forgerons ; on le représente avec ses outils de travail : l’enclume et le creuset (crogiolo) pour fondre les métaux.

Née de la tête de Zeus, c’est la déesse de la sagesse et de la guerre ; on la représente avec un casque et une lance.

C’est le dieu de la musique, de la poésie, des sciences représenté avec la lyre, un instrument de musique

C’est le dieu de la guerre, il est presque toujours représenté armé.

C’est la déesse de la beauté et de l’amour, elle est née de l’écume de la mer.

C’est la femme de Zeus, la protectrice des mariages et des naissances. On la représente comme une noble dame élégamment vêtue.

Les sanctuaires, les oracles et les olympiades Doc. 1

Les Grecs pensent que certains endroits sont fréquentés par les dieux et ils sont donc sacrés. Ces lieux s'appellent des sanctuaires. Les sanctuaires célèbres sont les sanctuaires panhelléniques

10 de Delphes et de Délos

(dédié au culte du dieu Apollon), celui d'Olympe (dédié à Zeus) et d’autres encore (consultez la carte).

Temple d’Apollon à Delphes

10

Sanctuaire panhellénique : C'est un sanctuaire de la Grèce antique dans lequel les Grecs issus de différentes

cités honorent en commun le ou les mêmes dieux.

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Dans les sanctuaires et dans les temples, des sacrifices d'animaux en l'honneur des dieux ont lieu, ils sont suivis de banquets pendant lesquels la viande des animaux est mangée et accompagnée des produits locaux de la terre offerts aux dieux. Un sacrifice coupe grecque, Ve s. av. J.-C., Musée du Louvre, Paris.

Doc. 4 : Les Grecs placent les bœufs autour de l’autel puis ils se lavent les mains et prennent de l’orge (orzo). Le prêtre s’adresse au dieu Apollon : « Ecoute ma prière, écarte (allontana) des Grecs le fléau (flagello) de la peste ». Et Apollon l’entend. Après avoir prié et répandu l’orge, les Grecs tuent les bœufs, découpent les cuisses, les recouvrent de graisse et les brûlent en offrande aux dieux. Puis ils découpent le reste de la viande (…) et la fait rôtir. Quand le banquet est prêt, on festoie et chacun a sa part . Homère, L’Iliade, Chant I. Questions: a)Quels sont les animaux sacrifiés ? Pour quel dieu ? b)Quels sont les deux rites qui précèdent le sacrifice ? c)Quelles sont les parties du bœuf offertes au dieu ? d)Que font les Grecs après avoir fait l’offrande au dieu ? e)Que veulent obtenir les Grecs avec ce sacrifice ?

La Pythie dans le temple d’Apollon (coupe grecque, Ve s. av. J.C. –Staatliche Museum, Berlin.

Les fidèles se rendent dans les sanctuaires les plus importants pour demander des oracles, c'est-à-dire des réponses des dieux sur des questions de caractère public ou privé. Le lieu le plus célèbre des oracles est Delphes, où une prêtresse d'Apollon, la Pythie, est inspirée par lui et répond aux questions qu'on lui pose. Dans un local souterrain, assise sur un trépied, la Pythie rend ses oracles, supposés être directement inspirés par Apollon. Ces oracles sont une suite de paroles incohérentes, prononcées dans un état de délire par la Pythie et interprétées par des prêtres

11.

Vocabulaire utile : hellénique - dieu – déesse – sacrifice – sanctuaire – oracles – offrande – Expliquez : demi-dieu, panhellénique, barbare (pour un Grec), impiété.

11

L'oracle à Crésus (d'après Hérodote) : Comme l'oracle ne doit pas se tromper, les réponses sont souvent ambiguës, ainsi, en

546 av JC, Crésus, roi de Lydie, demande à l'oracle s'il doit partir en guerre contre Cyrus le roi des Perses. L'oracle lui répond : « Si

tu fais la guerre aux Perses, tu détruiras un grand empire. » Crésus part en guerre, mais il est battu et fait prisonnier, il revient

donc à Delphes accuser le dieu de l'avoir trompé, la Pythie lui réplique : « Tu aurais dû demander au dieu de quel empire il parlait,

le tien ou celui de Cyrus ? ».

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A Olympie , le sanctuaire ne rassemble, dans un premier temps, que les paysans du voisinage qui participent à divers jeux et concours en l’honneur du dieu. Pour des raisons .encore inconnues, ces jeux s'étendent ensuite à l’ensemble de la Grèce d'où l'appellation de Jeux panhelléniques c'est-à-dire réunissant tous les Hellènes ou Grecs, y compris ceux qui vivent dans les colonies les plus éloignées). Et, dès 776, date de la première édition des olympiades, les jeux rassemblent déjà de très nombreuses cités. Ils se dérouleront tous les quatre ans.

Le sanctuaire d’Olympie

Les vainqueurs ne gagnent qu’une couronne d’olivier mais le prestige qu’ils suscitent pour leur cité est tel que les athlètes sont fêtés et récompensés dès leur retour. Le terme de jeux désigne aussi bien les cérémonies accompagnant certaines fêtes religieuses que les épreuves sportives et les concours de musique et de poésie. Pendant la durée de ces jeux, des trêves, empêchant la continuation ou le commencement de toute guerre, sont conclues entre les différentes cités. Doc. 5 Un épisode des Jeux olympiques (400 avant J.-C) Durant cet été, on célébra les Jeux Olympiques. L’Arcadien Androsthénès y remporta pour la première fois le prix du pancrace. Les Spartiates se virent interdire par les Eléens¹, l’accès du temple et la participation aux sacrifices et aux Jeux, conformément à la loi d’Olympie. On leur reprochait d’avoir attaqué la citadelle de Phyrkos et d’avoir envoyé à Lépréon un certain nombre de leurs hoplites pendant la trêve olympique² […]. Les Eléens, craignant de voir les Spartiates recourir à la force pour participer aux sacrifices, constituèrent une garde de jeunes gens en armes. Mille Argiens, mille Mantinéens vinrent se joindre à eux, ainsi que des cavaliers athéniens. […]. Mais les Spartiates se tinrent tranquilles et les fêtes ne furent pas troublées.

Thucydide, La guerre du Péloponnèse, Livre 5, Vième

siècle avant J.-C.

¹. Habitant d’Elis responsables du sanctuaire et des Jeux. ². Interdiction de faire la guerre pendant les Jeux. Parmi les épreuves sportives il y a : - La course à pied : course simple sur la longueur du stade (192,27 m), course double, course longue de 1 500 à 5 000 m et course en armes-. - Le combat : lutte, pugilat (combat à coups de poing) et pancrace (lutte et pugilat) - Le pentathlon : combinaison de 5 épreuves (course simple, saut en longueur, disque, javelot, lutte) - Courses de chevaux : course montée et course de chars.

Quiz jeux olympiques : http://www.quizz.biz/quizz-340155.html

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L’expansion du monde grec sur toute la Méditerranée (la 2e colonisation - VIIIe-VIe s. av. J.-C.) Quelles pouvaient en être les causes ? Le territoire grec est un territoire très montagneux. Il existe peu de terres cultivables. Pour trouver de nouvelles terres, des citoyens grecs sont partis fonder des colonies. Ils ont créé ces colonies tout autour de la Méditerranée, dans des endroits où ils ont trouvé un climat et des conditions ressemblant à leur territoire d’origine. Mais aussi : - déséquilibre population / ressources alimentaires - fuir l’esclavage pour dettes - forme de gouvernement mal supporté par les habitants d’une cité. Dossier thématique : l’expansion du monde grec (utilisez le document 6 et expliquez l’organisation en considérant les participants, le moyen de transport, l’esprit, les motivations…) Doc. 6 Les Grecs deviennent marins (céramique du VIe s. av. J.-C. , musée archéologique de Florence)

Doc. 7 La fondation d'une colonie L'Assemblée a décidé d'envoyer Batto en Libye, en tant que guide et roi, et avec lui d'autres habitants de Théra ; chaque famille doit choisir un fils jeune. Tous ceux qui sont intéressés peuvent partir aussi. Si les colons réussissent à fonder une base, tous leurs concitoyens qui iront plus tard en Libye recevront la citoyenneté et un lopin de terre. Mais, s'ils ne réussissent pas à fonder la colonie et s'ils pâtissent l'indigence pendant cinq ans, ils peuvent revenir à Théra où ils retrouveront tous leurs biens. Tous ceux qui refusent de partir, même s’ils en ont reçu l’ordre de l’Assemblée seront passibles de la peine de mort. D'après une inscription, VIIe siècle av. J.-C. Vocabulaire : lopin de terre : petit terrain ; pâtissent l’indigence : souffrent de la pauvreté. Questions : 1)Présenter le document 2)Qui part et où ? 3)S’agit-il d’un voyage sans retour ? 4)Quelles sont les règles selon lesquelles le gouvernement organise le départ des colons ? 5)Les habitants de Théra sont-ils tous libres de partir ? Ont-ils vraiment le choix ? 6)Quelle récompense est attribuée à ceux qui réussissent dans leur entreprise Hors texte : 7)Essayez de donner une définition de « coloniser » dans le sens grec.

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METHODOLOGIE : En quoi consistait l’organisation d’une expédition ? Rédigez un petit paragraphe qui synthétisera les doc. 6 et 7. Vous ferez une petite introduction, un développement (préparez un petit plan donnant l’ordre de vos idées) et une petite conclusion.

Quelles furent ses différentes directions ? Les Grecs ont fondé des colonies en Asie Mineure, autour de la mer Noire, au Sud de l’Italie et de la France. En revanche, on trouve peu de colonies en Afrique du Nord où le peuple phénicien est implanté. À partir du VIIIe siècle avant J.-C., les Grecs fondent des cités indépendantes. Elles sont toutes créées sur le même modèle. Ils fondent ensuite des colonies tout autour de la Méditerranée. C’est ainsi que leur civilisation s’est répandue dans cette région du monde.

Doc. A. La Méditerranée grecque au Ve siècle avant J.-C.

Doc B . Carte des colonies grecques

Sur le continent grec, Athènes et Sparte sont les cités les plus célèbres, d'autres comme Argos, Corinthe et Mégare rivalisent entre elles. Sur les côtes de l'Asie Mineure, Milet, Ephèse, Smyrne et Phocée sont de grands centres économiques. Milet et Phocée colonisent la mer Noire ainsi que la Méditerranée occidentale et fondent Marseille. Mégare fonde Byzance et en Sicile, Mégare et Corinthe fondent Syracuse et Corfou. La plupart des cités grecques sont fondées en Italie du Sud et en Sicile que l'on

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appelle la Grande Grèce. Naples, Paestum et Cumes en Campanie, Tarente dans les Pouilles, Métaponte en Basilicate, Sybaris, Crotone, Locres et Reggio en Calabre. Milazzo, Messine, Agrigente, Gela, Catane, Sélinonte en Sicile. Lien sur la colonisation : (cartes) http://lewebpedagogique.com/mariedesmares/files/6h2-t1-td1-les-foyers-de-la-civilisation-grecque.pdf Sur la carte ci-dessous, situez et colorez les zones de l’expansion du monde grec (n’oubliez pas la légende)

Quelles furent ses conséquences culturelles et économiques ? Les colonies ont une grande importance économique. Grâce aux transports maritimes, moins chers que par voie de terre, les échanges commerciaux augmentent. Chaque colonie se spécialise. Des colonies proviennent les fourrures, le blé, le poisson et les métaux et arrivent sur la mer Noire. Les colonies demandent à leur tour les produits de l'artisanat grec: céramiques, tissus, armes. Le système monétaire fait son apparition (d’abord en Ionie). L’économie monétaire va bouleverser les conditions sociales, car le capital monétaire va prendre plus d’importance que le capital foncier. De nouvelles classes sociales (commerçantes et artisanales) vont revendiquer un pouvoir à l’aristocratie foncière (protégée par une armée de cavaliers) et la classe moyenne nouvelle va chercher à se protéger en s’armant elle-même (les hoplites, du grec hopla = arme). Les nouvelles colonies deviennent vite indépendantes et se donnent leurs propres lois. Les

Grecs qui émigrent ne sont pas des aristocrates, les différences sociales sont beaucoup moins

importantes qu'en métropole. Les premières lois écrites viennent des colonies.

Une colonie : un territoire conquis et contrôlé par une métropole en dehors de son territoire Une métropole : une cité grecque qui a fondé des colonies.

Doc. 8 : Une civilisation commune Nous employons le nom des Grecs non comme celui de la race, mais comme celui de la culture, et nous appelons Grecs plutôt les gens qui participent à la même éducation que ceux qui ont la même origine que nous. Isocrate (436-338 av. J.C.) Panégyrique, 50.

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Question : reformulez ce court texte par vos propres mots. ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

METHODOLOGIE Etude de cas : Les Phocéens fondent Massalia, une colonie grecque. Doc 1. Le parcours des Phocéens

Doc. 2 Epave d’un navire grec (VIe s. av. J.-C.) retrouvé au XXe s. près de Marseille. Il mesurait 16 m de long.

Doc. 3. Reconstitution de Massalia au VIIe siècle av. J.-C.

Doc. 4. Monnaie à l’effigie d’Artémis.

Doc. 5 Les Massaliotes et les Gaulois Les commandants de la flotte furent Simos et Protis. Ils vont ainsi trouver le roi des Ségobriges, appelé Nannus, sur les territoires duquel ils projetaient de fonder une ville. Il se trouva que ce jour-là le roi était occupé aux préparatifs des noces de sa fille Gyptis, qu'il se préparait à donner en mariage à un gendre choisi pendant le banquet, selon la coutume nationale. Et ainsi, alors que les prétendants avaient été invités aux noces, les hôtes grecs sont aussi conviés au festin. Ensuite, alors que la jeune fille, à son arrivée, était priée par son père d'offrir de l'eau à celui qu'elle choisissait pour époux, elle se tourna vers les Grecs sans tenir compte de tous les prétendants et offrit de l'eau à Protis qui, d'hôte devenu gendre, reçut de son beau-père un emplacement pour fonder la ville. (D'après Justin

12, abrégé des Histoires philippiques, III

e siècle après J.-C.)

Vocabulaire : gendre : mari de sa fille / hôtes : invités / emplacement : lieu

12 Attention, il faut faire attention aux textes antiques. Ce sont parfois des textes légendaires dans lesquels

interviennent des dieux et des déesses ; les coïncidences y sont nombreuses et les récits fréquemment incomplets. À

l'époque, il était plus important de raconter une histoire qui plaisait au lecteur qu'une histoire absolument véridique.

De plus, remarquez que Justin a écrit son récit environ 9 siècles après la création de Marseille ! Même s'il a voulu

raconter l'histoire avec justesse, les récits ont pu se déformer au bout de tant de temps.

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Doc. 6 Les Massaliotes et les Gaulois Massalia fut fondée près de l’embouchure du Rhône, dans un golfe retiré. Au début les Gaulois jalousèrent les progrès de la ville et harcelèrent de guerres assidues les Grecs. Mais ces dernières repoussèrent les dangers, obtinrent la victoire sur leurs ennemis, puis créèrent dans les territoires occupés beaucoup de colonies

13.

Sous l’influence des Grecs, les Gaulois abandonnèrent ou adoucirent leur barbarie. Ils apprirent l’usage d’une vie plus raffinée, la culture des champs et à entourer les villes de remparts. Il s’habituèrent dès lors à vivre sous les lois plutôt que par les armes, à tailler la vigne et à planter l’olivier. Ce ne fut pas la Grèce qui parut avoir émigré en Gaule, mais la Gaule transportée en Grèce. Justin, Abrégé des Histoires philippiques, III

ième siècle.

Vocabulaire : harceler : attaquer / repousser : faire une contre-attaque / dès lors : à partir de ce moment-là. Questions : 1)Présentez chacun des documents. 2)(doc. 1) Où et par qui Massalia est-elle fondée ? Retracez le voyage. 3)(doc. 2 et 3) Que prouve cette épave ? Quelle activité économique est florissante ? 4)(doc. 5) Racontez la rencontre entre les colons grecs et la tribu du golfe gaulois. S’agit-il d’une opération militaire ? 5)(doc. 4) comment les colons construisent-ils la nouvelle cité ? Quels monuments reconnaissez-vous ? 6)(doc. 6) Quelle difficulté a dû affronter la cité après sa fondation ? Décrivez les rapports entre les Massaliotes et les Gaulois : qu’est-ce que les Gaulois ont appris des Grecs ? 7)En utilisant les réponses sur les divers documents, rédigez un petit paragraphe sur la fondation de Massalia (plan suggéré : fondation de la cité, organisation, relations de voisinage).

Récapitulons :

Massalia est une cité grecque fondée par les habitants de Phocée au VIIe siècle avant J.-C. Elle devient rapidement

une colonie importante et un petit État indépendant. Phocée est une cité grecque d’Asie, située en Ionie. Ses habitants manquent de terres cultivables et décident de partir fonder une colonie. Les Grecs manquent en effet souvent de terres car leur territoire est surtout montagneux. Massalia devient rapidement une cité ressemblant aux autres cités grecques de la Méditerranée avec son port, son agora, son théâtre, ses murailles et ses temples en l’honneur des dieux grecs. La cité de Massalia a sa propre monnaie, à l’effigie d’Artémis, une déesse grecque. La culture de la vigne (pour le vin) et de l’olivier (pour l’huile d’olive) se développent rapidement. Le mode de vie grec est adopté par les Gaulois de la région qui apprennent d'eux à vivre de façon plus civilisée, après l'adoucissement et l'abandon de leurs mœurs barbares. Les Massaliotes restent en relation avec le monde grec. D’autres villes ont été fondées par les Grecs en Gaule, dont Nice, Agde et Antibes.

13 Agathé (Agde), Nikaia (Nice).

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Complétez cette carte.

DEUX MODELES D’ORGANISATION POLITIQUE DE LA GRECE ANTIQUE SPARTE ET ATHENES

Sparte et Athènes étaient les deux cités les plus importantes de Grèce à la fin du VIe s. av. J.-C. Sparte fut un modèle d’oligarchie militaire, une ville de soldats au gouvernement aristocratique. Athènes fut un modèle d’aristocratie foncière, une ville de marchands et d’artistes, au gouvernement démocratique.

SPARTE : LA CITE ARISTOCRATIQUE ET MILITAIRE

A) La formation de la cité Sparte est une cité située au sud du Péloponnèse, dans la vallée du fleuve Eurotas, dans la plaine de Laconie (ou Lacédémone). On pense que les envahisseurs Doriens y ont fondé la ville vers le Xe s, et ont fini par conquérir la région limitrophe (au N.O. de la Laconie) ; ils dominent tout le Péloponnèse au VIe s. C’est à cette date que, contrairement aux autres cités, Sparte s’isole pour vivre en autarcie, refermée sur elle-même et sur ses conquêtes, et contre toute forme d’innovation. Elle est peu développée sur le plan économique mais elle est militairement puissante (Athènes est, par contre, une cité commerciale et maritime, riche et développée. Elle se caractérise par l'importance des classes populaires et le développement démocratique de son organisation politique).

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B) La société pyramidale de Sparte Après avoir fait de la population indigène des esclaves, les Doriens se partagent les meilleures terres de manière équitable et décident que chaque famille doit laisser sa propriété à son fils aîné. Ils interdisent les mariages mixtes afin d'éviter toute intégration. C’est une sorte de société « immobile », qui vit selon des lois que leur aurait donné un personnage légendaire, Lycurgue. La ville se transforme en une véritable caserne. Trois groupes sociaux se forment (reproduisez cette société sous forme de pyramide) : *Les Spartiates. Ils se considèrent comme les véritables descendants des Doriens. Ils vivent en ville et sont appelés les “Egaux” parce qu'ils ont les mêmes droits, les mêmes devoirs et la même richesse. Ils sont environ 15 000. Ils consacrent tout leur temps à l’entraînement militaire. Ils sont les seuls à posséder les droits politiques. *Les périèques. Ils font sans doute partie de la population autochtone et sont les habitants des zones périphériques (« ceux qui habitent autour ») de la ville. Ils sont libres mais doivent, en cas de nécessité, faire leur service militaire comme hoplites et payer de lourds impôts. Ils peuvent posséder des biens et des terres mais n'ont pas le droit de participer à la vie politique. Ils sont environ 50.000. *Les hilotes. Ce sont les descendants des indigènes devenus esclaves, mais ce sont des esclaves d’Etat. Ils vivent à la campagne et doivent cultiver les terres des Spartiates. Ils cultivent à la place des Egaux les lots de terre qui assurent la subsistance des Spartiates. Ils n’ont aucun droit et vivent continuellement dans la terreur, car n’importe quel Spartiate pouvait impunément tuer un hilote. Ils constituent le groupe social le plus nombreux : de 140.00 à 200.00 individus.

C) La dure autorité des Spartiates Les Spartiates commandent et combattent mais ils ne travaillent pas. Ils possèdent les meilleures terres à proximité de la ville qui sont cultivées par des esclaves, les hilotes. Ils forment un groupe de 50.000 personnes et gouvernent une région de plus de 400.000 habitants. Les Spartiates sont des soldats et passent leur temps à s'entraîner sans contact avec leur famille. Leur idéal est de servir leur patrie et le courage au combat. Tout leur temps est passé à l’entraînement militaire, et ils prennent leur repas entre eux. Leurs enfants appartiennent à Sparte, et on ne conserve que ceux qui semblent en bonne santé à la naissance (les plus faibles et les difformes sont éliminés). Toute l’éducation du Spartiate tend à faire de lui un soldat. A partir de 7 ans, les garçons sont enlevés à leur mère et enrégimentés dans des bandes de jeunes, et ils commencent à s’habituer aux règles de la vie communautaire de la caserne. Il devient citoyen à 30 ans mais reste enrégimenté. Les femmes sont habituées à faire passer le devoir patriotique avant la vie familiale. Quant aux jeunes filles, elles doivent faire un entraînement sportif et des exercices physiques intensifs, pour fortifier leur corps de future mère. L'artisanat et le commerce sont confiés aux périèques car l'argent n'est pas apprécié. Ainsi, ces derniers exploitent les mines d'argent et de fer, fabriquent des armes et des outils et produisent des tissus. Les hilotes sont des esclaves et appartiennent à l'Etat, ils travaillent sur les terres des “Egaux” ou bien dans les mines. Ils sont maltraités et soumis à de sévères punitions. Pendant les guerres, les hilotes sont les serviteurs des guerriers et sont armés si cela est nécessaire.

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Mais de manière générale, les Spartiates n'ont pas confiance en eux: ils craignent des révoltes. Ils sont donc surveillés de près. Ils accordent la liberté à ceux qui se sont bien comportés en guerre. D) La constitution de Sparte et sa vie politique Comme dans les autres cités grecques, Sparte est à l'origine une monarchie. D'après une légende, elle a été gouvernée par le roi Lycurgue, qui a voyagé et à son retour aurait rapporté une nouvelle constitution. A Sparte, il y a eu deux rois (dyarchie), qui ont été parfois héréditaires ou bien élus par l'assemblée. Ils ont eu des fonctions religieuses et pendant les guerres des fonctions militaires. Aux côtés des deux rois il y a eu deux assemblées : - la Gérousia (Conseil des Anciens), composée des deux souverains et de 28 citoyens âgés de 60 ans élus à vie. Ils contrôlent les autres organes de l’Etat et sont élus par : - L'Apella, composée de tous les Spartiates âgés de plus de 30 ans. Cette assemblée peut seulement approuver ou repousser les propositions du Conseil des Anciens. Ils élisent chaque année 5 EPHORES (= inspecteurs). Les Ephores sont des magistrats qui ont des fonctions judiciaires. Au début ils font exécuter les décisions de l'assemblée et ont le rôle de contrôler le travail des 2 souverains et de surveiller le comportement des citoyens. Par la suite leur pouvoir augmente ainsi que leurs fonctions au détriment des 2 assemblées. Les “éphores” deviennent les protagonistes de la vie politique de Sparte et remplacent les organismes précédents.

essayez de remettre ces informations sous forme de schéma La constitution de Sparte a comme but principal celui de maintenir le pouvoir dans les mains de l'aristocratie et d'éviter tout changement. Elle est faite pour une société fermée et immobile, basée sur une économie statique et sur le maintien de l'inégalité entre une minorité de dominateurs et les autres. E) Les raisons de la décadence de Sparte Sparte est toujours occupé à réprimer les révoltes intérieures des Hilotes ou bien se défendre des attaques extérieures. Elle ne peut d’ailleurs survivre que si elle est statique et isolée il suffit de penser au nombre bien supérieur des Hilotes ! Le plus grave problème de Sparte est le manque de renouvellement de la classe dirigeante. Le manque de naissances fait donc que le nombre des Egaux diminue. Les “égaux” se marient entre eux et ont peu d'enfants puisque seul l'aîné peut hériter des terres familiales.

Doc 9a. Une femme à Sparte Les corps des jeunes filles doivent être entraînés à la course, à la lutte, au lancement du javelot pour que leurs enfants naissent sains et robustes. Pour éliminer toute timidité, les filles, comme les garçons sont habitués à chanter et à danser nus pendant les fêtes. D'après Plutarque, Vie de Lycurgue ,Ier et IIe siècle apr. J.-C. Questions : a)Présentez le document b)La femme doit-elle rester à la maison ? c)Quelle sorte d’activités les femmes doivent-elles accomplir ? d)Comment l’éducation des femmes spartiates peut-elle contribuer à l’idéal guerrier de Sparte?

Doc 9b.Une femme à Athènes Le corps de la femme est moins apte aux travaux du dehors que celui de l'homme. Le dieu lui a ordonné, selon ses dispositions naturelles, d'élever des nouveau-nés et lui a attribué un amour

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pour les enfants plus grand que celui de l'homme. (...) O femme, il faut que chacun de nous réalise au mieux ce qui est de ta compétence ! Il est plus correct pour la femme de rester à la maison que de s'occuper des choses de l'extérieur. Xénophon, Economique (IVe siècle av. J.C ) Questions : a)Présentez le document b)D’après ce texte, la femme vous semble-t-elle l’égale de l’homme ? c)Sur quoi s’appuie cette inégalité ? d)Quelles sont les compétences réservées à la femme ?

Exercice de synthèse : Faites une rapide comparaison sur le statut des femmes à Sparte et Athènes - Justifiez cette différence en vous basant sur les textes.

ATHENES : LA CITE DEMOCRATIQUE ET MARCHANDE

Athènes devient au Ve siècle avant J.-C. une cité prospère qui domine la mer Égée grâce à ses victoires sur les Perses. C’est aussi un modèle pour les autres cités. Comment Athènes impose-t-elle sa domination ? Comment devient-elle un modèle pour les autres cités ?

A) Athènes et l'Attique Athènes a une position géographique très favorable; elle est à proximité de la mer Egée, où se trouvent les ports de Phalère et du Pirée. La région qui l'entoure, l'Attique, est située près de l'isthme de Corinthe, passage obligé entre la mer Egée et la mer Ionienne. L'Attique est séparée de la Grèce continentale par des montagnes élevées, elle possède des mines d'argent et de plomb, ainsi que de fertiles plaines où l'on cultive le blé; il y a aussi des forêts et des carrières de pierre et de marbre. Protégée par les montagnes environnantes, l'Attique n'a pas connu l'invasion des Doriens, Athènes a pu développer sa vie économique et culturelle. Athènes n’est pas la seule ville de l’Attique. Elle est reliée à son port, Le Pirée, par des longues murailles qu’on appelle « les longs murs ».

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B) Le gouvernement des aristocrates Athènes connaît elle aussi un gouvernement monarchique : elle a été jadis soumise à l’autorité de Crète (rappelez l’épisode déjà étudié). Thésée avait, disait-on, unifié en un seul Etat tous les cantons de l’Attique et leur avait donné pour capitale unique le village d’Athènes. Bientôt, la royauté évolue et devient aristocratique : le pouvoir revient aux chefs des vieilles familles, celles qui étaient les plus riches parce qu’elles possédaient le plus de bonnes terres. On les appelle les « Eupatrides » (= les gens de bonne naissance). Parmi eux, on recrutait un Conseil, l’Aréopage (elle siégeait sur une colline consacrée au dieu Arès), 9 archontes (des gouvernants) qui gouvernaient l’Etat pour un an (par ex, l’archonte éponyme donne son nom à l’année), et des juges (VIIIe et VIIe s.). Ils deviennent membres à vie de “l'aréopage”, c'est-à-dire qu'ils font partie du conseil des Anciens. Ils ont le rôle de juger les crimes et les délits contre la religion. Les Eupatrides étaient les seuls à connaître les lois parce qu’elles n’étaient pas encore mises par écrit et ils les appliquaient toujours à leur avantage. Si les paysans ne pouvaient pas rembourser leurs dettes aux Eupatrides, ceux-ci pouvaient les réduire en esclavage. Athènes, ici, est une oligarchie tout comme Sparte. A Sparte, violer ou changer une loi était considéré un sacrilège, pas à Athènes, plus ouverte, où il était possible de changer les lois, si nécessaire, sans provoquer la colère des dieux. Vers le milieu du VIIe s. av. J.C., le peuple (les paysans pauvres), fatigué de souffrir, se soulève. Il revendique une place dans le gouvernement de la cité, d’autant plus que les Eupatrides les enrôlent comme soldats, les hoplites. Après bien des luttes, il obtient une série d’avantages, qui va enlever aux Eupatrides une bonne partie de leurs privilèges : c’est l’œuvre de Dracon, Solon, Pisistrate, Clisthène.

C) Les premières lois écrites Jusqu'aux VII°-VI° siècles, on peut diviser les citoyens d'Athènes en 3 classes sociales:

les grands propriétaires terriens qui détiennent le pouvoir politique ;

les artisans et les commerçants, exclus de la vie politique ;

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les paysans petits-propriétaires, les marins, les pêcheurs et les travailleurs qui constituent le peuple qui vit dans des conditions de pauvreté.

Le grand développement économique du VIIe s. conduit à l'augmentation de la population sans pour autant améliorer les conditions de vie des plus pauvres. La situation est tellement grave que l'on confie à Dracon le rôle de trouver des lois plus justes et de les écrire (621 av. J.C). Malgré leur sévérité (cfr. adjectif « draconien », elles représentent un progrès car elles sont appliquées à tous les citoyens, riches ou pauvres, et prévoient également l'abolition de la vengeance de sang). D) La réforme de Solon En 594 av. J.C, Solon, un habile homme politique, est nommé archonte. Il comprend que sans le consensus du peuple, Athènes ne peut maintenir son armée ni intensifier son commerce. Il intervient en faveur des classes les plus pauvres :

Il fait abolir les dettes qui accablaient les pauvres ; il interdit pour l’avenir de réduire en esclavage les débiteurs insolvables et libères les esclaves pour dettes.

Il interdit l'exportation du blé ; seule l'huile d'olive peut être exportée puisqu'elle est excédentaire. Le but de ces décisions est de limiter le pouvoir des grands propriétaires terriens.

Ancien commerçant, Solon tourne les Athéniens vers l’industrie et le commerce puis établit à Athènes une bonne monnaie.

Au point de vue politique, il retire une partie de ses pouvoirs à l’Aréopage et les confie à un nouveau Conseil où sont admis tous les citoyens, même les non-Eupatrides, pour éviter des conflits entre les différentes classes sociales. Il divise tous les citoyens d'Athènes en 4 classes sur la base du revenu annuel (timocratie). On passe donc d'un régime aristocratique et oligarchique à une organisation basée sur le cens, c'est-à-dire sur la richesse. Les 3 premières classes sont composées des propriétaires de terres ou de biens. La quatrième est formée des citoyens qui n'ont pas de propriétés, qui vivent de leur travail d'ouvriers. Ils ne peuvent pas être élus à des responsabilités politiques mais ils peuvent participer à “l'ecclésia”, l'assemblée citadine (électeurs actifs et passifs)

Enfin, Solon introduit un nouveau tribunal, appelé “Héliée”, dont font partie tous les citoyens tirés au sort (même les plus pauvres).

E) Pisistrate, le tyran populaire (561 – 528) En 561 av. J.-C, Solon se retire de la vie politique. Au cours des années qui suivent, des conflits apparaissent : les commerçants et les artisans qui ne bénéficient pas des réformes de Solon ainsi que le peuple commencent à demander leur participation à la vie politique, tandis que les aristocrates veulent récupérer le pouvoir qu'ils ont perdu. Athènes se divise en factions rivales. Les partis en lutte correspondent à une localisation du territoire. Les habitants de la plaine sont des aristocrates. Les habitants des collines et des zones de montagne sont des petits propriétaires terriens et des paysans. Les habitants des côtes sont des marins, des pêcheurs, des commerçants et des artisans (apparition des figures rouges sur les céramiques). En 549 av J.-C, Pisistrate, représentant du parti populaire et chef des habitants des collines, prend le pouvoir avec l’appui d’une petite armée et réussit à devenir tyran. Il combat les aristocrates et envoie en exil des grandes familles qui s'opposent à lui, il distribue leurs terres aux paysans et leur fait des prêts. Il fait réaliser de grandes œuvres pour embellir la cité (aqueduc, temples, fontaines) et donne ainsi du travail aux maçons et aux artisans. Il favorise l'augmentation du commerce et de l'artisanat. Il crée une puissante flotte pour soutenir l'expansion modérée de la cité et développe les trafics avec la mer Noire et les côtes

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de l'Asie Mineure. Il donne un grand éclat aux Panathénées (voir dossier p 36) et il protège les arts, la littérature, le théâtre et fait ainsi d'Athènes le plus grand centre culturel de la Grèce.

De manière générale, Pisistrate garantit à Athènes une longue période de tranquillité et de bien-être. Après sa mort en 528 av. J.-C, les aristocrates massacrent l'un de ses fils et chassent l'autre.

Doc. 10 Dracon Comme première mesure, donc, Solon abroge toutes les lois de Dracon sauf celles concernant les crimes, à cause de la sévérité des peines. En effet, l'unique peine prévue pour presque tous les délits était la peine de mort, de sorte qu'un voleur était puni de la même façon qu'un sacrilège ou un assassin. On dit que pour écrire les lois, Dracon ne s'est pas servi d'encre mais de sang et si on lui demandait pourquoi il avait institué la même peine pour des délits différents, il répondait que pour un vol la peine de mort convenait très bien et que pour punir un assassin, il n'en connaissait pas de majeur. D'après Plutarque, “ Les vies parallèles”, Ier - IIe siècle Vocabulaire : abroger : abolir/délit : reato/encre : inchiostro/vol, voler : prendre quelque chose qui ne vous appartient pas Questions : a) Quelle peine prévoit la loi de Dracon ? La peine est-elle différente selon le type de crime ? b) Qu’est-ce que Solon fait des lois de Dracon ? c) Expliquez la phrase soulignée d) Comment Dracon justifie-t-il son code pénal ? e) Que veut dire l’adjectif « draconien », encore utilisé de nos jours ?

Doc. 11 L’œuvre de Solon « Les nobles et la foule furent en conflit pendant un long temps. En effet, les pauvres, leurs femmes et leurs enfants étaient les esclaves des riches. […] C’est à condition de ne garder que le sixième de la récolte qu’ils travaillaient sur les domaines des riches. Toute la terre était dans un petit nombre de mains ; et, si les paysans ne payaient pas leurs fermages, on pouvait les emmener en servitude, eux et leurs enfants ; car jusqu’à Solon, tous les prêts étaient gagés sur des personnes. […] Selon ramena à Athènes les hommes qui avaient été vendus. Il les fit libres ! Il rédigea des règles, semblablement pour le méchant et pour le bon, adaptant à chacun une justice droite. » Aristote (384-322 av. J.C.), Constitution d’Athènes, II. Vocabulaire : garder : conserver / fermages : prix de la location / prêts = prestiti Questions : a)Expliquer la phrase soulignée b)Quelles mesures prend Solon ? c)Qui est concerné par les mesures prises par Solon ?

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Doc. 12 Pisistrate et les paysans Pisistrate administrait la ville avec modération et suivant l'ancienne constitution: il était bon envers tous et compréhensif envers les délinquants; il prêtait de l'argent aux paysans pauvres pour qu'ils cultivent leurs terres. Il faisait cela pour deux motifs: d'abord pour qu'ils restent dans leurs campagnes et ainsi éviter leur présence dans la ville, ensuite pour qu'ils s'occupent de leurs affaires sans trop s'occuper de celles de la ville. Durant son gouvernement le peuple n'a jamais été vexé, la paix et la tranquillité ont toujours été assurées. Pour cela on répète souvent que son gouvernement a été l'âge d'or. D'après Aristote. Questions : a) Présentez le document. b) Qui est Pisistrate ? Comment s’appelle ce type de gouvernement ? c) A quelle époque ce type de gouvernement est surtout concentré ? d) De quelle manière a-t-il pris le pouvoir ? e) Sur qui s’appuie-t-il ? Cette charge est-elle permanente ? f) Relevez tous les termes élogieux utilisés par Aristote. g) La bonté de Pisistrate semble-t-elle complètement sincère ?

F) Clisthène

Aristocrate appartenant à une famille des plus importantes d'Athènes, il est élu archonte en -508. Il réalise un programme politique basé sur l'égalité politique de tous les citoyens et sur leur participation au fonctionnement du gouvernement. Sa réforme se base sur une nouvelle organisation du système électoral afin de faire cesser les conflits entre les citoyens. Il regroupe la population de l'Attique de manière à remplacer les tribus en dix autres tribus, divisées en dèmes formés sur une base territoriale. Chaque tribu (ou prytane) est divisée en trois catégories, chacune d'entre elles comprend les habitants de la plaine, ceux des collines et ceux de la côte. La division ne se fait donc plus selon la richesse mais selon le territoire. Chaque tribu doit tirer au sort 50 personnes qui forment la “Boulé” (un conseil de 500 personnes-50 par tribu) qui contrôle l’activité des magistrats et prépare le travail de l'Ecclésia (en matière de finances, guerre, politique étrangère).

Athènes : la première démocratie « Démocratie » est un mot grec qui signifie le pouvoir (krâtos) au peuple (dêmos). Inventée par les Athéniens en même temps que le régime politique qui porte ce nom, elle apparaît en 510 avant J.-C., lorsque la cité d'Athènes renverse ses tyrans. À l'époque, la démocratie se comprend donc comme le pouvoir du peuple (des citoyens) assemblé, qui doit assurer

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l'intérêt général. C'est aussi la possibilité pour tous les citoyens de participer aux différentes institutions de la cité. L'Ecclésia est une assemblée populaire, qui se réunit sur la colline de la Pnyx, à laquelle participe les citoyens d'Athènes : des hommes libres âgés d'au moins 20 ans. Elle propose les lois, les discute et vote ou non les projets de loi (si le quorum existe). Clisthène lui donne une importance capitale puisqu'elle délibère sur la paix et sur la guerre, elle approuve les lois présentées par la Boulé ou les traités avec les autres cités et révoque les magistrats.

La colline de la Pnyx

Les institutions athèniennes

Rappelez tout d’abord qui sont les citoyens et les exclus. l'Ecclésia est la principale institution : il s'agit de l'assemblée du peuple. Tous les citoyens peuvent y participer. Elle se réunit 3 ou 4 fois par mois sur la Pnyx, près de l'Acropole. Les citoyens votent les lois à main levée, ils élisent une partie des magistrats (les stratèges) et jugent les hommes politiques malhonnêtes. Tout citoyen peut proposer une loi. Le Conseil des Cinq-Cents (ou Boulé) qui siège sur l'Agora, examine les propositions de lois, les prépare et donne son accord pour leur vote. Les bouleutes sont tirés au sort sur des listes et renouvelés tous les ans. Ce conseil gère également les bâtiments publics et les fêtes. Les magistrats (environ 600), dont la fonction est aussi annuelle et qui sont en grande partie tirés au sort, doivent faire appliquer les lois votées par l’Ecclésia ; mais les plus importants, les 10 stratèges, sont élus (expliquez pourquoi).

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Plan d’Athènes au Ve siècle av. J.C :

La justice est rendue par le peuple. L'Héliée (tribunal de 6 000 membres) en est chargé. Ses membres (les héliastes), sont tirés au sort également tous les ans parmi des volontaires. Les Héliastes décident par leur vote l’acquittement ou la condamnation. Pour que les plus pauvres puissent participer à la vie politique, le stratège Périclès décide de faire verser une petite somme d'argent, le misthos, aux citoyens qui se dévouent comme magistrats, bouleutes ou héliastes.

Avantages et limites de la démocratie athénienne a. Des garanties contre le pouvoir personnel Le peuple assemblé possède de nombreux pouvoirs : élire des magistrats, tirer au sort les membres de la Boulé ou de l'Héliée et surtout voter les lois. À l'Ecclésia ou sur l'Agora, le peuple discute librement de sujets comme la guerre ou la liberté des citoyens. Individuellement, chaque citoyen peut proposer une loi. Afin d'éviter un pouvoir personnel, les mandats des magistrats et des membres du Conseil sont très courts. Ils doivent rendre des comptes en fin de charge. De plus, l'Ecclésia (au moins 300 citoyens) peut voter l'ostracisme (exil de 10 ans de tout citoyen contrevenant aux règles démocratiques) si elle considère que la démocratie est menacée.

b. Les limites de la démocratie D'abord, le peuple des citoyens ne se confond pas avec l'ensemble des habitants de l'Attique : à l'origine, seuls les hommes, nés de père athénien et libres ont des droits politiques (participation à l'Ecclésia, droit de posséder une terre sur le territoire de la cité) et économiques (droit de ne pas payer d'impôts). Les femmes et les enfants (considérés comme mineurs) d'une part, les métèques (les grecs d’autres cités) et les esclaves, d'autre part, ne sont pas citoyens. Au total, Athènes compte environ 40 000 citoyens sur une population de 240 000 personnes. En 451 av. J.-C., Périclès restreint encore la citoyenneté aux hommes nés de parents tous deux athéniens.

Horloge à eau ou clepsydre

En outre, à l'Ecclésia, le vote n'est pas secret. Les citoyens sont plus sensibles aux grands orateurs, c’est-à-dire aux magistrats qui s'y expriment très bien. Certains flattent mêmes le peuple afin d'accroître leur popularité: ce sont des démagogues. Ce sont donc souvent les mêmes hommes qui restent à la tête des magistratures (ex. : Périclès, stratège, réélu dix fois). Enfin, la richesse constitue un facteur important puisque ce sont les plus fortunés qui sont élus plusieurs fois.

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Conclusion : Le régime politique d’Athènes est donc une démocratie directe, mais seule une petite minorité prend part à son fonctionnement. La réforme de Clisthène complète la création d'un état fort et organisé. Avec la participation à l'Ecclésia et à la Boulé, les citoyens d'Athènes apprennent à considérer le gouvernement comme quelque chose qui leur appartient et qui doit résoudre leurs problèmes. Ils apprennent à identifier le bien de l'Etat au bien de toute la communauté et de chaque individu. La constitution de Clisthène commence à fonctionner à partir de 502 av. J.C.

Doc. 13 Eloge de la Démocratie Dans une tragédie du poète Euripide jouée à Athènes en 422 av. J.C., le héros Thésée, personnage de la pièce, oppose le gouvernement par le peuple à la tyrannie. « Notre ville n’est pas au pouvoir d’un seul : Athènes est libre. Le peuple y règne ; tour à tour, les citoyens, magistrats annuels, administrent l’Etat. […] Pour un peuple, il n’est rien de pire qu’un tyran. Sous ce régime, pas de lois faites pour tous. Donc, plus d’égalité, tandis que sous l’empire de lois écrites, pauvres et riches ont mêmes droits, Le faible peut répondre à l’insulte du fort, et le petit, s’il a raison, vaincre le grand. Quant à la liberté, elle est dans ces paroles : « Qui veut, qui peut donner un avis sage à sa patrie ? » Chacun peut briller… ou se taire. Peut-on imaginer plus belle égalité ? De plus, dans les pays où le peuple gouverne, il a plaisir à voir grandir une ardente jeunesse. Un tyran hait cela : les meilleurs citoyens, ceux dont il croit qu’ils pensent, il les abat, craignant sans cesse pour son trône. » Euripide, Les Suppliantes Vocabulaire : tour à tour : l’un après l’autre / pire : peggio / faible : contraire de fort / hait : déteste très fort / craignant : gérondif de craindre = avoir peur Questions : a)Expliquer les mots soulignés b)Ecrire les mots du texte qui définissent l’idée de démocratie. A quel autre mot l’auteur les oppose-t-il ?

Doc. 14 Aristote définit la condition des esclaves La chose dont on est propriétaire est un instrument pour la vie (..). L'esclave est une sorte de propriété animée et tout serviteur est comme un instrument, qui remplace les autres instruments. Si en effet chaque instrument était capable, sur une simple injonction ou en pressentant ce qu'on va lui demander d'accomplir son travail (...) si les navettes tissaient toutes seules, alors les chefs de travaux n'auraient pas besoin d'ouvriers, ni les maîtres d'esclaves (...) Du point de vue l'usage, il n'y a guère de différence entre les esclaves et les animaux: pour les nécessités de la vie physique nous recourons à la fois aux esclaves et aux animaux domestiques. C'est donc dans l'ordre de la nature qu'il y a une différence entre les corps d'esclaves et ceux des hommes libres, les uns étant vigoureux pour accomplir les besoins nécessaires, les autres droits et impropres à ce genre de travaux mais adaptés à la vie politique. Aristote (384-332), Politique, I 2, 6, et 13 , vers 330 av. J.-C. Vocabulaire : injonction : ordre/navette : parte mobile del telaio/guère : pas Questions : a) Comment Aristote définit-il un « esclave » ? b) Quelle est, selon Aristote, la différence entre un esclave et un objet ? c) Comment Aristote justifie-t-il l’existence des esclaves ? d) Quelle différence voit-il entre l’esclave et l’animal ? e) Comment Aristote explique la différence entre un esclave et un homme libre ?

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Doc. 15. Trois régimes politiques A - MONARCHIE La première forme de gouvernement semble avoir été partout la monarchie. Le roi dirige la cité, conduit l’armée, juge, offre les sacrifices publics. Son autorité est fondée à la fois sur la noblesse de ses origines, toujours considérées comme divines, et sur la richesse qu’il tire de l’exploitation de ses propres domaines et du domaine royal. Mais son pouvoir est loin d’être absolu : il est entouré d’un conseil, composé des chefs des familles nobles, avec lequel il doit composer . D’après P. LEVEQUES, L’Aventure grecque, A.Colin. Questions : a) Quelle est la forme de gouvernement la plus anciennement généralisée ? b) Quels sont les différents pouvoirs du roi ? c) Comment le roi justifie-t-il son autorité ? d) Gouverne-t-il vraiment tout seul ?

B - ARISTOCRATIE Il arriva que les nobles et la foule furent en conflit pendant un long temps. En effet, le régime politique était oligarchique en tout : et, en particulier, les pauvres, leurs femmes et leurs enfants étaient les esclaves des riches. Toute la terre était dans un petit nombre de mains… Pour la foule, le plus pénible et le plus amer des maux politiques était cet esclavage ; pourtant elle avait tous les autres sujets de mécontentement ; car, pour ainsi dire, elle ne possédait aucun droit. Aristote, Constitution d’Athènes Questions : a) Qui gouverne dans le gouvernement oligarchique d’Athènes ? Quelle en est la conséquence principale ? b) Quelle définition donne Aristote de l’oligarchie ? c) Quelle est l’autre conséquence néfaste de ce système de gouvernement ?

C - DEMOCRATIE Du fait que l’Etat chez nous est administré dans l’intérêt de la masse et non du petit nombre, notre régime a pris nom de démocratie. S’agit-il de ce qui revient à chacun ? L’égalité est assurée à tous par les lois ; tandis que pour la participation à la vie publique, ce n’est pas l’appartenance à une catégorie, mais le mérite qui vous fait accéder aux honneurs ; la pauvreté n’a pas pour effet qu’un homme, pourtant capable de rendre service à l’Etat, en soit empêché par l’obscurité de sa situation… nous obéissons toujours aux magistrats et aux lois, surtout à celles qui assurent la défense des opprimés… la liberté est notre règle de gouvernement. Le citoyen qui ne s’occupe absolument pas des problèmes politiques est considéré par nous comme n’étant pas un homme pacifique et carrément comme un homme inutile. THUCYDIDE, Guerre du Péloponnèse. Questions :

a) Quelle définition Thucydide donne-t-il de la Démocratie ?

b) Qu’est-ce qui est le garant de l’égalité ?

c) La pauvreté est-elle une limite à la participation politique ? Pourquoi ?

d)A quelle citation célèbre vous fait penser la dernière phrase ? Expliquez-là.

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APPROFONDISSEMENT : LA FETE DES PANATHENEES

Une cérémonie religieuse : Athéna était la déesse protectrice d’Athènes. Tous les ans, les Athéniens faisaient une grande fête en son honneur. On appelait cette fête la fête des Panathénées. Tous les quatre ans avait lieu une fête spéciale, les Grandes Panathénées. À cette occasion, on habillait la statue de la déesse Athéna d’une tunique nommée peplos, brodée par des jeunes filles athéniennes. Une cérémonie pour tous les athéniens : tous les habitants de la cité d’Athènes participaient à la fête des Panathénées : des magistrats, des chefs militaires, des jeunes filles qui portent la tunique d’Athéna, d’autres jeunes filles qui portaient des corbeilles de gâteaux comme offrande. Des représentants des cités alliées participaient aussi à cette procession.

Athéna vêtue du peplos

La frise des Panathénées. C’est une frise en marbre qui décorait l’intérieur du Parthénon. Elle mesurait

160 mètres de long et comptait plus de 500 personnages et animaux. C’est l’œuvre du sculpteur Phidias.

Elle nous renseigne sur la procession des Grandes Panathénées.

Doc. a. Cavaliers au galop Doc. b. Porteurs d'eau Doc. c. Jeunes hommes guidant les

bœufs vers le lieu du sacrifice.

La procession partait du quartier du Céramique et faisait le tour de l’agora. Ensuite, elle commençait la montée vers l’Acropole. Enfin, les jeunes filles entraient dans le Parthénon, dans une salle appelée le Naos. Là, elles habillaient la statue d’Athéna. EXERCICE : Rédigez un petit paragraphe qui expliquera en quoi consiste la fête des Panathénées (la réponse devra répondre aux questions : Où ? Quand ? Qui ? Comment ? Pourquoi ? selon le schéma Introduction, développement, conclusion)

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LES GUERRES MEDIQUES

Problématique : comment Athènes arrive-t-elle à dominer la Grèce ?

Justifiez le terme de guerres “médiques”14 :

Au cours du Ve siècle, les cités grecques vont devoir se mesurer avec la puissance d’un grand

Empire, l’Empire Perse. Situez l’Empire perse sur la carte.

Cet Empire a été réalisé par Cyrus qui a soumis les Mèdes, une population d’origine

indo-européenne (Iran et alentours). Il pénètre en Anatolie et contrôle les colonies d’Asie

Mineure (les cités de la Ionie ont donc leur liberté de commerce limitée). Puis il continue son

expansion à l’est jusqu’à Babylone. Après la mort de Cyrus, son fils Cambyse continue sa

14

Les Athéniens se battent pour leur liberté et pour la défense du monde grec. Les Perses, ou Mèdes, sont leur

principal ennemi au 5e siècle avant J.-C. On a appelé ces guerres les « guerres médiques » d’après le nom de leur

ennemi.

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politique d’expansion (Egypte, Chypre). Son successeur Darius (522-485) réussit à contrôler

tout l’empire.

Causes principales du conflit Grecs/Perses : Les intérêts économiques sont menacés : les colonies d’Asie Mineure soumises à la Perse doivent payer des tributs aux satrapes. Les Phéniciens exercent une forte concurrence, et ils ont mis leur flotte au service des Perses. Le Bosphore est contrôlé par Darius : c’est un danger pour les bateaux grecs qui risquent de ne plus pouvoir accéder à la Mer Noire. -On arrive de plus à un conflit entre 2 modèles sociaux et politiques inconciliables : des petites villes-états jalouses de leur indépendance contre un Empire très vaste, sous un régime de monarchie absolue, visant à l’expansion. L’étincelle qui fait éclater le conflit est la révolte de Milet (carte) qui en -499 se révolte contre l’autorité du satrape envoyé par Darius. L’insurrection gagne beaucoup de villes de la côte d’Asie Mineure et le tyran qui la dirigeait fait appel à la Mère-Patrie pour obtenir des aides : seules Athènes et Erétrie (en Eubée, au nord d’Athènes) répondent à l’appel (envoi de 25 bateaux qui n’arrivent même pas à destination !) Les Perses l’emportent et soumettent de nouveau Milet, la brûlent et vendent ses habitants comme esclaves. Darius va vouloir se venger et exige de toutes les cités grecques de se reconnaître ses vassales. 4 cités grecques ont alors le courage de se rebeller et de défendre la liberté grecque : Athènes, Sparte, Erétrie, Platée.

Les adversaires en présence : -Quantité des troupes (Texte 16) : -Discipline des troupes : -Motivation : -Terrain : -Armement :

LES VICTOIRES DE LA LIBERTE

A) La 1re

guerre médique : MARATHON, victoire sur terre

En 490 av. J.C., une grande armée perse débarque en Attique, dans la plaine de Marathon. Le sort d’Athènes (1 contre 5) va dépendre du stratège athénien Miltiade, qui réussit à convaincre les Athéniens à affronter les Perses avant qu’ils n’arrivent à Athènes. Pourquoi cette bataille est-elle encore célèbre aujourd’hui ? Après ce succès, dix ans de contrastes internes vont se succéder à Athènes. De continuelles discussions et disputes sur les stratégies à suivre ont lieu entre les familles aristocratiques rivales.

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Deux courants totalement opposés vont apparaître, l’un guidé par Aristide (A), l’autre par Thémistocle (T) (voir doc. 16). A = c’est un conservateur, ils défend les intérêts des grands propriétaires terriens qui voient la guerre d’un mauvais œil, puisqu’elle menace leur terre, sans compter le risque de voir augmenter le prestige de classes sociales qui travaillent grâce à la guerre. T = il est en faveur de la guerre, veut exploiter le « bon vent » qui souffle pour Athènes, et veut construire une flotte militaire pour la cité. C’est Thémistocle qui gagnera (ostracisme pour Aristide), décidant de financer la constitution de la flotte (100 nouvelles trières) grâce aux gains d’une nouvelle mine d’argent découverte en Attique (mines du Laurion). Une trière athénienne

Les trières sont des navires fins et maniables, longs de 35 m, qui éperonnent l’ennemi grâce à leur proue renforcée et à l’élan que leur donnent leurs 170 rameurs, recrutés parmi les citoyens pauvres, et disposés sur 3 rangs superposés. Trière : navire à trois rangs de rameurs.

Doc. 16 - Les Perses ne renoncent pas Xerxès, fils de Darius, mit trois ans à ses préparatifs. Il équipa plus de 2100 vaisseaux. Il se mit lui-même à la tête de ses armées, tirées de toutes les provinces de son empire. Elles totalisaient un million de soldats, sans compter la flotte qui portait un nombre presque égal de combattants. On raconte que le passage de ces troupes fit tarir les fleuves et que les mers étaient cachées sous les voiles des navires. Diodore de Sicile, Bibliothèque, Ier siècle av. J.C.

Doc. 17 - Thémistocle conduit les Athéniens durant la seconde expédition perse Quand on apprit, en Grèce, la nouvelle de son arrivée, on considéra que cette expédition, à cause de la bataille de Marathon, visait essentiellement les Athéniens ; ces derniers allèrent consulter l’oracle de Delphes pour savoir comment agir au mieux. La Pythie répondit aux émissaires de se protéger avec des «remparts de bois». Personne ne comprenant ce que signifiait cet oracle, Thémistocle persuada les Athéniens qu’Apollon leur conseillait ainsi de s’installer, avec leurs biens, dans des navires: c’est en effet ce que le dieu avait voulu indiquer par l’expression «remparts de bois». Après avoir accepté ce plan, ils ajoutent aux navires existants un nombre égal de trières avec lesquelles ils transportent tout ce qu’ils pouvaient emporter […]. Ils confient la garde de la citadelle aux prêtres et à quelques anciens afin qu’ils assurent les rites sacrés et ils abandonnent le reste de la ville. Cornélius Népos, Vie de Thémistocle, 2 Questions : a) Expliquer les mots soulignés b) Expliquer l’origine et le contenu du plan de Thémistocle.

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B)La 2e guerre médique : SALAMINE, victoire sur mer

Darius meurt en 485 av. J.C. Son fils Xerxès veut soumettre toute la Grèce et lance une

nouvelle expédition. Son idée consiste à traverser l’Hellespont pour descendre en Grèce le

long des côtes de Thrace, Macédoine et Thessalie, avec 300.000 cavaliers, la flotte le suivant le

long des côtes. Les cités grecques, devant le danger, cessent leurs rivalités et fixent une ligne

de défense entre Macédoine et Thessalie. Toutes les Cités adhèrent, sauf Argos, Syracuse et

Thèbes (qui passent un accord secret avec les perses, sûrs de la défaite des Grecs !)

Les Grecs doivent constater la force des Perses qui envahissent la Thessalie et l’Attique. Là, les Perses arrivent à l’étroit passage des THERMOPILES où se trouvent 300 spartiates restés là avec leur roi Léonidas pour retarder l’ennemi (3 jours plus tard ils seront tous tués) pendant que la vraie défense s’organise plus au sud (isthme de Corinthe). Puis les Perses arrivent à Athènes et la brûlent.

Les Perses voulaient dominer l’isthme de Corinthe, mais pour cela devaient éliminer la flotte

grecque : le combat a lieu à Salamine (480 av. J.C.), un étroit bras de mer. Le mérite revient à

Thémistocle, qui réussit à y attirer la flotte perse. L’avantage des trières grecques est très net

(malgré l’écart de 378 trières contre 8000 bateaux perses !). (Doc. 18, 19)

Athènes devient alors la première puissance maritime du monde grec, et le Pirée, port à la fois marchand et militaire, est le symbole de cette puissance, le poumon d’Athènes. Xerxès retourne en Perse, laissant les troupes terrestres continuer la guerre… et elles sont écrasées à Platée, en Béotie. Cette fois, les Perses sont définitivement battus. Athènes prend le commandement et réussit à reprendre le contrôle de l’Hellespont et

reconquièrent toutes les côtes d’Asie Mineure, libérant les colonies.

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Utilisez ce schéma pour exposer le déroulement des guerres médiques de manière synthétique :

SALAMINE Doc. 18 - Les Grecs vainquent les Perses à Salamine Xerxès, après avoir franchi les Thermopyles, entra immédiatement dans la ville que personne ne défendait et, après avoir fait exécuter les prêtres qu’il avait découverts dans la citadelle, il la détruisit en la faisant incendier. Bouleversés par l’incendie, les soldats de la flotte n’avaient plus le courage de résister; nombreux étaient ceux qui incitaient à retourner chacun chez soi pour se défendre depuis les fortifications. Thémistocle, lui seul, tint bon: il affirmait que tous ensemble ils pouvaient être à la hauteur de l’adversaire et soutenait que si, au contraire, ils se séparaient, ils mourraient; c’est ce qu’ il soutenait à Eurybiade, roi de Sparte, alors chargé du commandement suprême. Cornélius Népos, Vie de Thémistocle, 4 Doc. 19 - La victoire de Salamine Les rames bruyantes des Grecs frappent l'eau profonde en cadence et l'on entend une grande clameur: “ Enfants de la Grèce, délivrez la patrie! Délivrez vos enfants et vos femmes, les sanctuaires des dieux de vos pères et les tombeaux de vos aïeux!” Aussitôt vaisseau contre vaisseau, les proues de bronze se heurtent. Un navire grec a donné le signal de l'abordage. Les nombreux vaisseaux perses affluent et résistent d'abord, mais ils s'entassent dans une passe étroite. Les trières grecques les encerclent adroitement, les frappent, les éventrèrent. La mer disparaît sous un amas d'épaves, de cadavres, tandis qu'une fuite désordonnée emporte à toutes rames ce qui reste de la flotte barbare. D'après la tragédie d'Eschyle “Les Perses”, 472 av J.-C.

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L’EMPIRE MARITIME D’ATHENES

Après les guerres médiques, les Athéniens forment avec les cités grecques la Ligue de Délos dans le but de se défendre contre les Perses. Athènes est à la tête de la Ligue de Délos et collecte l’argent de toutes les cités de la mer Égée. La Ligue de Délos (477 av. J.-C.) : la puissance d’Athènes est institutionnalisée ; Délos, une petite île des Cyclades, est choisie pour abriter dans son sanctuaire d’Apollon, le Trésor de la Ligue, dirigé par Athènes, le plus gros fournisseur. A partir du doc. 19, décrivez :

- les devoirs d’Athènes :

- les devoirs des cités-membres de la Ligue :

Doc. 20 - Les Athéniens fondent la Ligue de Délos Après la défaite des Perses (en 478 av. J.C.), les Athéniens fondent la ligue de Délos avec les cités grecques qui craignent leur retour. A Marathon, nous sommes allés seuls contre le Barbare ; puis nous avons tenu notre place au combat de Salamine en fournissant le nombre de vaisseaux le plus élevé. Ensuite, comme vous [les Spartiates] n’avez pas voulu poursuivre le Barbare [jusqu’en Asie], nos alliés nous ont demandé spontanément de nous mettre à leur tête. Ainsi comme nous nous étions construit une flotte, nous sommes devenus les chefs et les maîtres des Grecs qui, auparavant, étaient soumis au Roi. » D’après les discours d’ambassadeurs athéniens rapportés par Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse I, 73-75, et VI, 82, Vè s. av. J.-C.) Vocabulaire : défaite : contraire de victoire /craignent : ont peur de /poursuivre : inseguire Questions : a) Rappelez très rapidement la signification de Marathon et Salamine b) Expliquer « Barbare » c) Comment l’auteur justifie-t-il la fondation de la Ligue de Délos ? Qui l’a voulue ? d) Qui sont les « Grecs auparavant soumis au Roi » ?

Athènes et Sparte au Ve siècle av. J.-C.

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Mais au lieu de défendre ses alliées, Athènes utilise cet argent pour se renforcer et embellir la cité. Les Athéniens transforment assez vite l’alliance en un Empire ; ils prennent seuls les décisions et traitent leurs alliés comme des sujets, visant plus à l’impérialisme15 qu’à la défense des intérêts communs16. Ils font de la libre contribution un impôt et ils transfèrent de Délos à l’Acropole le Trésor de la Ligue : Athènes va notamment utiliser l’argent des Alliés pour financer le coût de la démocratie et la construction de nouveaux monuments.

Doc. 21 L’enrichissement d’Athènes Les ennemis de Périclès lui reprochaient d’avoir transporté de Délos à Athènes le trésor commun des Grecs. Ils disaient que les alliés d'Athènes se sentaient outragés (non respectés) de voir que l'argent qu'ils devaient verser pour la défense de la Grèce servait à embellir la ville de statues et de temples coûteux. A cela Périclès répondait que les Athéniens n'avaient pas à rendre compte à leurs alliés de l'utilisation de l'argent, puisqu'ils faisaient la guerre pour eux et tenaient les Barbares loin de la Grèce. Plutarque, Vie des hommes célèbres, 1

ier – 2

ième siècle ap. J.-C.

Questions : 1)Quels reproches et accusations sont-ils faits à Périclès ? 2)Comment Athènes se défend-elle ?

La ville d’Athènes et son port au Ve siècle av. J.-C. Expliquez le parcours et l’utilité des Longs Murs.

15

Politique menée par un Etat en vue de dominer d'autres états.

16 Ils obligent par exemple les cités à accueillir des garnisons et des colonies (les clérouques) athéniennes, à

adopter les poids, les mesures et la monnaie d’Athènes. Cette volonté de domination provoque de vives jalousies et

résistances.

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LE MIRACLE ATHENIEN : LE « SIECLE DE PERICLES »

Par cette expression, on entend le rayonnement d’Athènes au Ve siècle av. J.C., principalement

pendant la période où le stratège Périclès, principal dirigeant de la démocratie athénienne (de

461 à 429 av. J.C.), veut que la beauté exceptionnelle d’Athènes manifeste la richesse et la

puissance de la cité.

Les plus grands travaux d’embellissement sont entrepris sur l’Acropole. Plusieurs temples sont

construits en l’honneur d’Athéna, dont le Parthénon. C’est un lieu de culte que toute la Grèce

admire.

D’ailleurs, 2 grandes fêtes manifestent l’unité de la cité d’Athènes : tous les 4 ans, les Grandes

Panathénées (cf dossier p 36) et tous les ans, les Grandes Dionysies sont l’occasion de concours

théâtraux qui durent 3 jours. Les grands auteurs du théâtre grec sont athéniens : Eschyle,

Sophocle, Euripide et Aristophane.

Athènes devient « l’école de la Grèce » : c’est le principal centre artistique et culturel de la

Grèce. Elle attire architectes, sculpteurs, peintres, écrivains et savants.

Sa production de céramiques, à figures noires ou rouges, est appréciées dans tout le monde

grec. Dans le domaine de la sculpture, Phidias, Polyclète, Myron donnent au corps humain de

l’harmonie, du mouvement et de l’équilibre, signes de la beauté idéale (rappelez-vous les jeux

olympiques). Les jeunes gens d’Athènes dialoguent avec des philosophes, comme Socrate, qui

leur apprennent à s’interroger sur eux-mêmes et à penser librement. On voit apparaître les

premiers historiens comme Hérodote et Thucydide qui expliquent les causes des événements.

Exercice :

Faites un schéma conceptuel (au centre : le miracle athénien) faisant bien apparaître les

différents domaines où Athènes brille et excelle et qui justifie l’expression ci-dessus. N’oubliez

pas de donner des exemples concrets et des noms d’artistes ou personnalités importantes.

Approfondissement : La Grèce des Savants

Les Mésopotamiens et les Égyptiens avaient déjà observé les phénomènes naturels. Mais les Grecs sont les premiers à chercher à les expliquer. L'apport des Grecs aux sciences est décisif : ils sont les premiers à chercher à expliquer les phénomènes qu’ils observent sans faire intervenir les dieux et ils inventent presque toutes les sciences. La plupart des sciences portent d’ailleurs des noms d’origine grecque : les mathématiques, la géométrie, la physique, l’astronomie17, la géographie, etc.

17 Géométrie : science de la mesure de la Terre. Astronomie : science des astres et du ciel. Géographie : science du

dessin de la Terre.

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Les sciences grecques connaissent leur apogée entre le Ve et le IIe siècle avant J.-C.

Pour diffuser ou enseigner leur savoir, les savants grecs créent dans les villes grecques des écoles comme l’Académie de Platon ou le Lycée d’Aristote

18.

A l’aide de ce dossier d’approfondissement, complétez le tableau ci-dessous avec les noms suivants : Aristote, Archimède, Socrate, Platon, Pythagore, Hippocrate, Euclide, Eratosthène.

NOM SIECLE ORIGINE ACTIVITE/PROFESSION DECOUVERTE(S)

ARISTOTE

Etc…

18

À l’époque hellénistique, les savants grecs se rendent presque tous à la bibliothèque d’Alexandrie, en Égypte.

C’est la plus grande bibliothèque du monde et un grand centre de recherche.

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La Terre est ronde « On discute sur la configuration de la Terre : les uns pensent qu’elle est sphérique, les autres plate et ayant la forme d’un tambour. Or, lors des éclipses de lune, celle-ci a toujours une ligne courbe comme limite. Par conséquent, comme l’éclipse de lune est due à l’interposition de la Terre, c’est le profil de la Terre qui, à cause de sa forme sphérique, produit cette figure. » Aristote, De Coelo, IV

ième siècle

avant J.-C.

Le planisphère d’Eratosthène

Eratosthène et la géographie « Avec les mathématiciens, Eratosthène soutient que la Terre forme approximativement un cercle, qui tend à se fermer sur lui-même, de sorte que si l’immensité de l’océan Atlantique n’y faisait obstacle, il nous serait possible d’aller par l’ouest jusqu’en Inde : il suffirait de suivre le même parallèle. Et, après avoir dit que la Terre est de forme sphérique, il décrit toutes les modifications qui interviennent sur Terre. Il se pose par exemple le problème suivant : comment se fait-il qu’à deux ou trois mille stades de la mer, vers l’intérieur des terres, on constate la présence d’une grande quantité de coquillages ? Il en tire la conclusion que ces plaines ont jadis été occupées par la mer. » D’après Strabon, Géographie, I

er siècle avant J.-C.

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la vis d’Archimède

Le principe d’Archimède Archimède aurait découvert son principe dans son bain. Il se serait alors précipité nu dans la ville en criant Eurêka ! (J’ai trouvé ! J’ai trouvé !) « Tout corps plongé dans un liquide subit de la part de celui-ci une poussée exercée de bas vers le haut et égale en intensité au poids du liquide déplacé . » Archimède, III

ième siècle avant J.-C .

Instruments chirurgicaux grecs retrouvés à Corinthe, Musée archéologique.

Les médecins du temps d’Hippocrate se servaient de forceps, scalpels et sondes pour la chirurgie, et utilisaient l’opium et la mandragore comme anesthésiques.

Le serment d’Hippocrate « Je jure par Apollon, médecin, par tous les dieux et déesses, les prenant à témoin que je remplirai le serment et l’engagement suivants […] Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion. Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté. Dans quelque maison que je rentre, j’y entrerai pour l’utilité des malades, me préservant de tout méfait et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves. Quoi que je voie ou entende pendant l’exercice ou même hors de l’exercice de ma profession, je tairai ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. » Hippocrate, IV

ième siècle avant J.-C.

Question : en quoi consiste le serment d’Hippocrate ?

Le mal sacré « La maladie dite sacrée¹ ne me parait avoir rien de plus divin ni de plus sacré que les autres maladies. Sa nature est la même. Les hommes lui ont donné d’abord une origine divine et une cause divine par ignorance […]. Ils ont ensuite persévéré à lui attacher quelque idée de divinité faute de savoir en déterminer la nature. » Hippocrate, Du mal sacré, IV

ième siècle avant J.-C.

¹L’épilepsie : maladie des nerfs se caractérisant par des crises répétitives. Question : Quelle origine ont les maladies selon Hippocrate ? En quoi est-ce nouveau ?

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LA GUERRE DU PELOPONNESE (431-404 av. J.-C.)

Il s’agit du conflit entre les cités grecques, qui va durer près de 30 ans et va dévaster toute la Grèce, puisque presque toutes les cités sont plus ou moins directement des alliées des Ligues. Athènes et Sparte veulent toutes les deux dominer la Grèce pour des raisons différentes : Sparte pour éviter des menaces sur sa stabilité interne, Athènes pour en tirer des bénéfices économiques : en effet, sa survie dépendait désormais des relations qu’elle entretient avec des régions lointaines, particulièrement pour son blé qui arrive de la Mer Noire. Ainsi Athènes soutient les cités démocratiques et Sparte les cités aristocratiques. L’une est à la tête de la Ligue de Délos et a la domination sur mer, l’autre est à la tête de la Ligue du Péloponnèse et a la domination sur terre. Pendant les guerres médiques, le peuple grec aurait pu s’unir et aurait pu constituer une sorte de Confédération panhellénique, mais ce ne sera jamais le cas et il devient inévitable que les 2 ligues s’affrontent, surtout quand Athènes veut étendre sa suprématie sur les autres cités. Après avoir signé un accord avec les Perses (paix de Callias, 449 av. J.C.), Athènes, qui a construit un empire maritime et contrôle ses alliés d'un point de vue politique autant que économique, mène une politique agressive contre les villes maritimes alliées de Sparte, Corinthe et Mégare et Sparte réagit par l’invasion de l’Attique. C’est l’Historien Thucydide qui va raconter ces guerres dans son œuvre Les Guerres du Péloponnèse. Une longue guerre d’usure commence. Les populations de l’Attique se réfugient à l’intérieur des Longs Murs, ce qui va favoriser la diffusion de l’épidémie de peste (pulmonaire) qui alors éclate (voir texte 20). 1/4 de la population va mourir et Périclès en est une illustre victime. Après sa mort, les deux factions athéniennes s'opposent et la guerre contre Sparte continue pendant dix ans. Une trêve est signée en 421 av. J.C. (la paix de Nicias). Mais elle ne dure pas longtemps. La défaite d’Athènes : le théâtre des opérations militaires va même se déplacer en Sicile, car la colonie de Ségeste demande l’aide d’Athènes contre Syracuse19, alliée de Sparte. En -415, le parti populaire guidé par Alcibiade, le neveu de Périclès (un jeune ambitieux) réussit à convaincre Athènes à lui donner le commandement de l’expédition (1-pour empêcher

19

Du port de Syracuse arrive le blé à Sparte

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l’approvisionnement en blé des ennemis 2- pour prendre le contrôle de cette riche région). Mais Alcibiade est accusé et risque un procès20, et alors il trahit Athènes et se rallie à Syracuse, persuadant Sparte à venir l’aider. Mais l’expédition en Sicile est un désastre pour Athènes : 10.000 hommes sont faits prisonniers et abandonnés dans les latomies. Sparte conclut même un accord avec les Perses pour anéantir le contrôle d’Athènes sur les cités de la Mer Egée. Les conditions de reddition sont très dures (voir texte 21) : - Les Longs Murs doivent être abattus ; - les trières doivent être toutes données à Sparte - la ligue de Délos doit être dissoute - Athènes doit adhérer à la Ligue du Péloponnèse. Sparte impose à Athènes le gouvernement dit des 30 tyrans, une sorte de gouvernement avec 30 magistrats qui élimine définitivement le parti démocratique à Athènes et impose une oligarchie. En 404 un coup d'Etat mené par Trasibule réussit à bouleverser le gouvernement des Trente Tyrans et à rétablir les institutions démocratiques; mais le processus et la condamnation à mort de Socrate en 399 (le philosophe était accusé de corrompre la jeunesse et de vouloir introduire de nouveaux dieux) démontre la faiblesse de cette nouvelle démocratie et le climat général basé sur le soupçon et la vengeance créé par les discordes civiles. A la fin de cette longue guerre, le monde hellénique en ressort épuisé et transformé. Sparte atteint une position d’hégémonie, a instauré des régimes aristocratiques un peu partout et Athènes a perdu son empire maritime et une partie de sa puissance commerciale ; les Perses, eux, reprennent leur politique d’expansion en s’alliant selon le cas avec telle ou telle cité grecque. La paix d’Antalkidas (« la paix du Roi ») est signée en -386. C’est la fin de l’hégémonie de Sparte, les colonies grecques d’Asie Mineure retournent sous l’autorité perse et Sparte va même subir pour la première fois de sa vie une cuisante défaite contre Thèbes (dont elle ne connaissait pas la technique de la phalange oblique), guidée par Epaminondas. Ce chef mourra en -362 à la bataille de Mantinée, cette fois-ci contre Sparte coalisé avec Athènes ! On comprend bien donc que le conflit entre les cités est insoluble, aucun modèle d’organisation n’apparaît et l’instabilité continue : ce sera une excellente occasion pour les ambitions du roi de Macédoine.

DOCUMENTS

Doc. 20 - La peste à Athènes, décrite par Thucydide (...) On avait tout d'abord de fortes sensations de chaud à la tête; les yeux étaient rouges et enflammés; au-dedans, le pharynx et la langue étaient à vif; le souffle sortait irrégulier et fétide: Puis survenaient, à la suite de ces premiers symptômes, l'éternuement et l'enrouement; alors en peu de temps, le mal descendait sur la poitrine, avec accompagnement de forte toux. Lorsqu'il se fixait sur le cœur, celui-ci en était; et il survenait des évacuations de bile, sous toutes les formes pour lesquelles les médecins ont des noms, cela avec des malaises terribles. La plupart des malades furent également pris de hoquets à vide, provoquant des spasmes violents: pour les uns, ce fut après l'atténuation de ces symptômes, pour les autres, bien plus tard. Au contact externe, le corps n'était pas excessivement chaud ni non plus jaune; il était seulement un peu rouge, d'aspect plombé, semé de petites phlyctènes et d'ulcérations; mais à

20

Un matin dont retrouvés abimés à Athènes tous les bustes du dieu Hermès. Cela est considéré un acte sacrilège, présage de mauvais augure pour l’expédition de Sicile et Alcibiade est soupçonné d’être le coupable. Il est rappelé à Athènes pour être jugé.

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l'intérieur, il brûlait tellement qu'on ne pouvait supporter le contact des draps ou des tissus les plus légers: on ne pouvait que rester nu ; et rien n'était tentant comme de se jeter dans une eau fraîche: beaucoup même, parmi ceux dont on ne s'occupait pas, le firent, en se laissant prendre par une soif inextinguible au fond des puits et que l'on bût beaucoup ou peu le résultat était le même. A cela s'ajoutaient, de façon continue, l'impossibilité de trouver le repos et l'insomnie. Le corps, pendant la période active de la maladie, ne s'épuisait pas: il résistait même de façon surprenante aux souffrances; aussi deux cas se produisaient-ils : ou bien, et c'était le cas le plus fréquent, on mourait au bout de huit ou de six jours, sous l'effet de ce feu intérieur, sans avoir perdu toutes ces forces; ou bien si l'on en réchappait, la maladie descendait sur l'intestin, de fortes ulcérations s'y produisaient, en même temps que s'installait la diarrhée liquide; et, en général, on mourait, plus tard, de l'épuisement qui en résultait. En effet, le mal passait par toutes les parties du corps, en commençant par le haut, puisqu'il avait d'abord eu son siège dans la tête: si l'on arrivait aux plus forts assauts, son effet se déclarait sur les extrémités. Question : En quoi ce passage confirme la méthode historique de Thucydide ?

Doc. 21 - Athènes humiliée Les Spartiates refusèrent de réduire en esclavage une cité grecque qui avait fait de grandes et belles choses face aux dangers extrêmes qui avaient menacé la Grèce. Ils dictèrent la paix aux conditions suivantes: destruction des Longs Murs et de ceux du Pirée, livraison de tous les vaisseaux sauf douze. Cette proposition de paix fut acceptée et l'on commença à démolir les murailles d'Athènes, au rythme des joueurs de flûte, dans un grand enthousiasme, en pensant que ce jour marquait pour la Grèce le début de la liberté. Xénophon, V-IV è s. av. J.C. Questions : a) Quelle opinion Sparte a-t-elle d’Athènes selon l’auteur ? et donc comment Sparte se comporte-t-elle à cette occasion ? b) Retrouvez certaines des conditions de reddition d’Athènes à Sparte. c) Commenter la phrase finale.

Doc. 22 - La fin de l’empire athénien : une longue guerre entre Grecs. En 431 av. J.C., les Spartiates et leurs alliés attaquent les Athéniens pour détruire leur empire. C’est le début de la longue guerre du Péloponnèse, qu’ils finissent par remporter en 404 av. J.C. le philosophe Platon expose ici par quels moyens et à quel prix ils ont obtenu leur victoire. « Les autres Grecs en vinrent à un tel degré de jalousie contre cette ville qu’ils eurent l’audace effrontée de négocier avec leur plus mortel ennemi, le Grand Roi, et de rassembler contre notre ville tous les Grecs et les Barbares » [qui leur fournirent de l’argent pour construire une flotte]. Puis les Spartiates, lorsque nous fûmes abattus, se firent alors un devoir d’asservir les autres Grecs. Mais le Roi réclama pour lui les Grecs d’Asie et les Spartiates les livrèrent (consegnarono) à son pouvoir. D’après Platon (428-348 av. J.-C.), Ménéxène. Questions : a) Citez les différents protagonistes de cet extrait. Qui détruit qui ? b) De quel point de vue est écrit le texte ? c) Quelle opinion les Athéniens ont-ils ici des Spartiates ?

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L’EPOPEE D’ALEXANDRE LE GRAND

Statuette en bronze, Musée national de Naples IIe s av.J.-C. Bucéphale, l’inséparable monture d’Alexandre le Grand

Lien sur Alexandre le Grand : https://www.youtube.com/watch?v=I9_sDTCXa_A

1. Du jeune prince au grand roi a. Un prince ambitieux et cultivé Alexandre le Grand est un personnage assez mal connu de l'histoire de l'Antiquité car la plupart des sources historiques qui l'évoquent sont rédigées bien après sa mort. Né vers 356 avant J.-C., il est le fils du roi Philippe II de Macédoine. Il reçoit une éducation de très haut niveau, dispensée par le philosophe Aristote. Il adopte les valeurs de l'élite grecque et prend pour modèle le héros Achille. Au combat, il s'impose comme un excellent

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cavalier et n'hésite jamais à s'exposer personnellement dans une bataille. En outre, dès qu''il le peut, il fait des sacrifices sur les tombes des héros grecs.

Doc. 23 L’éducation d’Alexandre Philippe fit venir Aristote, le plus célèbre et le plus savant des philosophes grecs. Pour l’éducation de son fils, il lui paya un traitement magnifique […]. Alexandre dut à Aristote plus qu’à tout autre son goût de la médecine ; il soignait ses amis, il leur prescrivait des remèdes et des régimes. Alexandre avait aussi un penchant naturel pour la littérature […]. Il voyait dans l’Iliade un soutien de la valeur guerrière, selon ses propres termes ; c’est ainsi qu’il emporta l’édition de l’Iliade corrigée par Aristote : il la gardait toujours sous son oreiller avec son épée. Plutarque (historien grec), Vie d’Alexandre, début du II

ième siècle après J.-C.

Vocabulaire : penchant : passion naturelle /emporter : prendre avec soi /garder : conserver / oreiller : coussin pour dormir. Questions : 1)Quelles sont les matières préférées du jeune Alexandre ? 2)Montrez qu’Alexandre reçoit une éducation grecque.

Doc. 24 Le rêve impérial : un héritage paternel

La Macédoine est une région du Nord de la Grèce actuelle. Durant son règne, Philippe II en fait un État

puissant, la principale puissance de toute la péninsule grecque. Il parvient à imposer, comme Athènes

un siècle plutôt, sa domination aux autres cités avec lesquelles il s'allie par la suite, dans le cadre de la

ligue de Corinthe, à l'exception de Sparte.

Cette ligue est créée afin de mener la guerre contre les Perses et venger ainsi la destruction de

l'Acropole lors des guerres médiques (480 avant J.-C.). Mais il meurt avant d'entreprendre cette

expédition. Alexandre hérite de cette tâche en montant sur le trône : il a alors 20 ans. Il doit d'abord

écraser les révoltes de la Thrace (région grecque) et de la cité de Thèbes qu'il détruit entièrement.

Vocabulaire : parvenir : réussir/venger : vendicare/lors : durant/tâche : mission/écraser : réprimer

Questions :

1) Situez : la Macédoine – Athènes – la Thrace - Thèbes

2) Caractérisez le règne de Philippe II de Macédoine.

3) Avec qui s’allie Philippe II et pourquoi ?

4) Rappelez ce que sont l’Acropole, les guerres médiques et la date entre parenthèses.

5) Rappelez les circonstances de la mort de Philippe II et sa succession.

6) Justifiez le titre.

La bataille d’Arbèles (331 av. J.C.). Mosaïque du Ier s. apr. J.C. Musée national de Naples.

Alexandre accourt de la gauche, le roi perse Darius s’enfuit sur son char. A l’arrière-plan, on aperçoit les sarisses.

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2. Un très puissant empereur

a. Sur le chemin d'un empire universel

À partir de 334 av. J.-C., il

entreprend la conquête de

l'empire de Darius : parti de

Macédoine, il conquiert

l'Asie Mineure, le

Moyen-Orient, l'Égypte, la

Mésopotamie, la Babylonie,

l'Asie centrale et le bassin

de l’Indus en 326 avant J.-C.

Ce sont ses armées,

épuisées, qui refusent

d'aller plus loin ; lui-même

meurt sur le chemin du

retour, à l'âge de 33 ans, en

323 av. J.C.

b. Le père de la civilisation hellénistique

Dans les territoires conquis, situés surtout en Asie, Alexandre et ses hommes propagent la

civilisation grecque avec en premier lieu la diffusion de la langue. Il fonde de nombreuses

villes sur le modèle des cités grecques auxquelles il donne son nom, la plus fameuse

étant Alexandrie en Égypte, fondée en 331 avant J.C. et construite en dix ans : on y trouve une

agora, un gymnase, des temples, un théâtre et une bibliothèque.

Mais il mène en même temps une politique d'alliance avec les populations conquises : il

respecte leurs dieux, encourage l'intégration de Barbares (c'est-à-dire ceux qui ne parlent pas

la langue grecque) dans son armée, favorise les mariages mixtes en épousant lui-même des

filles de Barbares notamment celle de Darius III. ll conserve les institutions perses et il intègre

les élites locales à sa cour. Il est honoré, avant et après sa mort, comme un empereur d'Orient.

Ce mélange des cultures a donné naissance à une civilisation originale : la civilisation

hellénistique. À la mort d'Alexandre, ses généraux se font la guerre pour se partager son

empire et le divisent en grands royaumes sur lesquels leurs descendants règnent jusqu'à la

conquête romaine : ce sont les royaumes hellénistiques.

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ALEXANDRIE D’EGYPTE : une ville hellénistique Alexandre le grand fonde de nombreuses villes appelées Alexandrie, mais de toutes les villes qui

portent ce nom, Alexandrie d’Égypte est la plus célèbre et la plus importante. Après la conquête de l’Égypte, Alexandre veut fonder une ville capable de concurrencer le grand port de Tyr (dans l'actuel Liban). Selon la légende, le site de la ville serait une indication du poète Homère lui-même apparu, à Alexandre, en rêve : il s’agit de la rive de la Méditerranée en face de l’île de Pharos. À la mort d’Alexandre, l’Egypte est gouvernée par un de ses généraux, Ptolémée, qui développe la ville.

Alexandre confie la direction des travaux à l’architecte Dinocrates de Rhodes. Ce dernier

conçoit un plan à damier c’est-à-dire que les rues se coupent à angle droit.

Dès sa fondation, Alexandrie apparaît comme la plus grande ville du monde hellénistique : son

périmètre s’étend sur près de 16 kilomètres, ce qui est exceptionnel pour l’époque. Des îlots

d’immeubles dont certains atteignent 20 mètres de haut alternent avec des parcs et des

monuments publics installés dans des zones réservées.

Plan d’Alexandrie d’Égypte au IIIe siècle avant J.-C.

La ville abrite des temples, des

palais royaux, un théâtre, un

stade, une bibliothèque, un

musée. Elle dispose

également d’un port très

important. Sur l’île de Pharos

s’élève une tour en marbre

blanc de 135 mètres de

hauteur, il s'agit du

fameux « Phare

d'Alexandrie ». Le sommet de

de cette tour est coiffé d'une

statue de Zeus et un feu y est

allumé rendant ainsi le phare

visible à plus de 50 kilomètres.

2. Le rayonnement culturel et artistique : Alexandrie devient rapidement, le plus grand port

de la Méditerranée orientale, elle est non seulement un lieu d'échanges économiques mais

aussi un carrefour culturel avec une intense activité artistique et littéraire. Avant sa mort en

285 avant J.-C., Ptolémée Ier, installe une bibliothèque, afin de réunir au complet, du moins

dans la mesure du possible, les copies de tous les manuscrits parus dans le monde entier. Non

loin de cette bibliothèque se trouve le musée d'Alexandrie qui attire les savants du monde

entier. Elle devient rapidement la plus grande ville de la Méditerranée orientale et est un centre actif sur les plans économique et culturel.

Doc 25 La bibliothèque d’Alexandrie Le second Ptolémée fut amant de la beauté et des études. Ayant construit une bibliothèque dans la ville d’Alexandrie, il la confia à un certain Démétrios de Phalère, avec l’ordre de rassembler des livres dans lesquelles il demandait aux rois et aux grands de ce monde de lui envoyer des œuvres de quelque nature qu’elles fussent : poésie, prose, rhétorique [art de parler], sophistique [art de mener un discours], médecine, magie, histoire ou tout autre. Epiphane, Des poids et des mesures, IV

ième siècle après J.-C.

Questions : 1)Qui a construit la bibliothèque d’Alexandrie ? 2)A quoi devait servir cette bibliothèque ? 3)Existe-t-elle encore aujourd’hui ?

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METHODE : A l’aide des informations et des documents de cette page, rédigez un petit

paragraphe justifiant la phrase ci-dessus en rouge.

ROME: DES ORIGINES A L’AVENEMENT DE LA REPUBLIQUE

Repères 753 av. J.-C. : Fondation de Rome. 509 av. J.-C. : Les Étrusques sont chassés de Rome. 264 av. J.-C. : Rome domine toute l’Italie.

FRISE GENERALE DE L’HISTOIRE ROMAINE (à compléter)

Monarchie Ré.. Emp..

-753 -509 1 476

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Introduction : l’Italie primitive, au moment de la fondation de Rome

a) En quoi consiste le territoire de l’Italie primitive (VIIIe s. av. J.-C.) ? b) Quels peuples l’habitent ?

Rome est une ville qui stratégiquement est bien placée et bien protégée. Elle est véritablement construite sous l’impulsion des rois étrusques. La royauté étrusque est la période de construction de la ville de Rome avant son expansion. Expliquez les atouts de l’Italie pour la fondation de Rome.

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A) Les origines de Rome dans la légende Lien : la fondation de Rome (3’50) https://www.tes.com/lessons/t8TXR2P8vN4JMA/rome-des-origines-a-la-fin-de-la-republique-chap-1-la-fondation-de-rome

LES ORIGINES DE ROME

Rome connaît comme en Grèce, une histoire mêlée à la légende. Les deux extrêmement liés sont étudiés par les historiens afin de démêler le vrai du faux. Cette modeste cité à l’origine a été fondée au VIIème siècle avant notre ère. Cette cité a dû s‘imposer face à ses voisins avant de se développer et devenir la cité si importante que nous savons. De quelle manière Rome s’est-elle construite ?

Selon la légende, Enée le fils d’un troyen et de la déesse de l’amour. Il épouse la fille du roi

Priam et devient prince. Lors de la prise de Troie par les Grecs (vers –1250 avant notre ère), il

réussit à s’enfuir en bateau avec quelques guerriers. Enée aborde en Italie, sur les côtes du

Latium. Quatre siècles plus tard…

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a. La légende

Les jumeaux Romulus et Remus sont les enfants de la vestale (prêtresse de Vesta, déesse du foyer) Rhéa Silvia et du Dieu Mars ainsi que les descendants lointains du légendaire héros troyen, Énée. Alors qu’ils ne sont encore que des nouveaux-nés, leur grand-oncle Amulius qui renverse son frère Numitor, le grand-père maternel des jumeaux, tente de les éliminer car il craint une vengeance future des deux garçons. Laissés sur les bords du Tibre, les jumeaux sont nourris par une louve, puis recueillis par un couple de bergers (Faustulus). Adolescents, Romulus et Remus tuent Amulius et rendent le trône à leur grand-père, Numitor. Ils le quittent ensuite pour aller fonder une autre cité à l’endroit où ils ont été abandonnés. Mais ne pouvant appliquer le droit d'aînesse pour désigner le souverain de la nouvelle cité, ils s'en remettent aux augures. Aussitôt arrivés sur le site de Rome, les deux frères se séparent : Romulus se rend sur le Palatin et Remus sur l’Aventin et consultent, chacun de leur côté, les dieux. Remus aperçoit le premier six vautours, il y voit un augure favorable pour lui. Mais immédiatement après, Romulus en distingue douze ! Comment interpréter la réponse des dieux ? Qui des deux frères doit gouverner ? Celui qui, le premier, a vu les signes ou bien celui qui en a reçu plus ?

La discussion dégénère, les deux frères finissent par se battre. Remus meurt et Romulus, demeuré seul maître, fonde la nouvelle ville, surnommée l’Urbs (la Ville-état de Rome), sur le mont Palatin, vers 753 avant J.-C.. Afin de peupler son territoire, le nouveau maître des lieux procède un peu plus tard à l’enlèvement des Sabines.

Tous les Romains croient à cette légende car cela leur donne une origine à la fois divine et prestigieuse. Mais cette légende a-t-elle un fond de vérité ?

Les origines légendaires d’Enée :

https://sites.google.com/site/histoiregeocollegecamus/les

b. La version des archéologues

Au début du XXe siècle, des archéologues tentent

de vérifier ces faits légendaires : ils fouillent différents sites dont les sept collines de Rome et le Forum, petite plaine aux pieds du Palatin et du Capitole. Rome est considérée comme la ville aux sept collines. La ville de Rome est appelée ainsi car les premiers villages de bergers, puis la ville elle-même, se sont construits sur plusieurs hauteurs. Ces hauteurs sont appelées : le Quirinal, le Viminal, l’Esquilin, l’Aventin, le Palatin (au centre), le Caelius, et le Capitole qui reçoit le temple de Jupiter (l’équivalent de Zeus pour les Romains).

La colline du Palatin a été la première fondation de Rome car elle a accueilli la fondation de Romulus au VIIIème siècle avant notre ère. Remarquez également l’importance du Tibre et de l’île Tibérine.

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Reconstitution d’une cabane latine sur le Palatin

Les archéologues découvrent, sur le Palatin, quelques restes de cabanes, datant du 8

e siècle avant J.-C.

La légende semble donc vérifiée puisque Romulus aurait créé Rome durant ce même siècle. Cependant, les morceaux trouvés ne nous permettent pas de certifier que Rome était une grande cité, comme l’affirme la légende. En fait, Rome n’est, à ses débuts, qu’un petit village constitué de quelques cabanes de bergers qui se sont réfugiés en haut du Palatin pour échapper aux ennemis et aux bêtes sauvages. La cité tombe ensuite sous la domination des rois étrusques à partir du 6

e siècle avant

J.-C. et c’est sous cette domination que Rome devient une ville importante.

La confrontation de la légende et des sources historiques Le poème de Virgile : l’Enéide, retrace cette légende sur la fondation de Rome en –753 avant notre ère. La confrontation de ces écrits avec les fouilles archéologiques prouvent que la légende de Rome a des parts de vérités. Ainsi, le site de Rome était bien occupé par des bergers dont on a retrouvé les traces d’habitations. De plus, l’archéologie a permis de découvrir des urnes funéraires en forme de cabane, permettant de reconstituer les premières habitations des collines du mont Palatin.

L’expansion de Rome Le rôle des Etrusques dans l'expansion de la cité Les Étrusques s’installent en Italie du Nord au 7e siècle avant J.-C. Ils étendent leur domination, de la plaine du Pô à la côte Tyrrhénienne. Pour bien maîtriser leur nouveau territoire, ils prennent possession des villages se trouvant sur les collines du site de Rome. Ils mettent en place, sur le Capitole, une garnison (troupes de militaires) tournée vers le sud qui elle sert de tour de surveillance. Ils ouvrent, par ailleurs, sur le Forum, un marché, à partir duquel s’organise une véritable ville, appelée Rome. Le Forum accueille de plus en plus de monde (des résidents comme des gens de passage) et se transforme alors, peu à peu, en cité. Cette transformation conduit les Étrusques à réaliser progressivement des aménagements : - Construction d'une enceinte pour protéger Rome - Installation d'un égout appelé cloaca maxima, pour évacuer les eaux usées - Édification du temple de Jupiter près du Forum. Mais les Étrusques sont chassés de Rome en 509 avant J.-C. par les Romains21 qui se révoltent contre le pouvoir en place.

http://www.larousse.fr/encyclopedie/autre-region/Rome_antique/141420

http://www.histoire.ac-versailles.fr/IMG/pdf/LES_ORIGINES_DE_ROME.pdf

21

Tarquin le Superbe fut aussi cruel que son père Tarquin l’Ancien, il est finalement chassé du pouvoir par les romains et se

réfugie en Étrurie avec sa famille. On raconte que c’est son neveu Lucius Junius Brutus qui ameuta le peuple et lui ôta la royauté,

après que le fils de Tarquin le Superbe eut violé Lucrèce, une femme romaine de la plus haute noblesse, qui se suicida par la suite

devant sa famille et ses amis.

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(généalogie d’Enée)

Les origines de Rome Deux documents écrits par Tite-Live (59 av. J.-C. – 17 apr. J.-C.), Ab Urbe Condita

Doc. 26 Naissance de Remus et Romulus Victime d’une violence, Rhéa Silvia met au monde deux jumeaux et, soit par bonne foi, soit par volonté d’ennoblir sa faute, elle attribue à Mars cette paternité suspecte. Mais ni les dieux ni les hommes ne peuvent la protéger de la colère du roi : il donne l’ordre d’emprisonner la Vestale et de jeter ses enfants dans le fleuve. Par un hasard providentiel, le Tibre, en crue, s’étalait en nappes d’eau dormante. Une tradition constante affirme que le berceau (culla) contenant les jumeaux commence par flotter, puis que les eaux, en baissant, le laissent à sec ; qu’une louve leur a tendrement présenté ses mamelles quand un berger les découvre. Il s’appelle Faustulus, dit-on. Il les emporte chez lui et les fait nourrir par sa femme Laurentia. Questions : a)Présentez le document b)Qui est Rhéa Silvia ? Que signifie « vestale » ? Pourquoi doit-elle être punie ? c)Qui est Mars ? d)Quel est le sort réservé aux jumeaux ? qui en décide ainsi ? e)Qu’est-ce que leur sauvetage a d’extraordinaire ? Expliquez « providentiel » f)Documentez-vous sur Tite-Live. Doc. 26 Naissance de Remus et Romulus Victime d’une violence, Rhéa Silvia met au monde deux jumeaux et, soit par bonne foi, soit par volonté d’ennoblir sa faute, elle attribue à Mars cette paternité suspecte. Mais ni les dieux ni les hommes ne peuvent la protéger de la colère du roi : il donne l’ordre d’emprisonner la Vestale et de jeter ses enfants dans le fleuve. Par un hasard providentiel, le Tibre, en crue, s’étalait en nappes d’eau dormante. Une tradition constante affirme que le berceau (culla) contenant les jumeaux commence par flotter, puis que les eaux, en baissant, le laissent à sec ; qu’une louve leur a tendrement présenté ses mamelles quand un berger les découvre. Il s’appelle Faustulus, dit-on. Il les emporte chez lui et les fait nourrir par sa femme Laurentia. Questions : a)Présentez le document b)Qui est Rhéa Silvia ? Que signifie « vestale » ? Pourquoi doit-elle être punie ? c)Qui est Mars ? d)Quel est le sort réservé aux jumeaux ? qui en décide ainsi ? e)Qu’est-ce que leur sauvetage a d’extraordinaire ? expliquez « providentiel » f)Documentez-vous sur Tite-Live.

Doc. 27 La fondation de Rome Romulus et Remus veulent fonder une ville à l’endroit où ils ont été abandonnés (…) Mais à ce projet se mêle bientôt une passion héréditaire : la soif de pouvoir et cette passion fait naître un conflit criminel d’une entreprise d’abord assez paisible (=tranquille) (…) On demande aux dieux tutélaires de ce lieu de désigner par des augures celui qui donnerait son nom à la ville nouvelle, qui la fonderait et la gouvernerait. Romulus choisit le Palatin et Remus l’Aventin comme emplacement pour prendre les augures. Remus voit le premier un augure : six vautours. Mais Romulus en voit tout de suite le double. Chacun d’eux est proclamé roi par son groupe ; on discute, on en vient aux mains. Les colères s’exaspèrent et dégénèrent en une lutte meurtrière (…) Selon une tradition plus répandue, Remus, pour se moquer de son frère, aurait franchi d’un bond les limites de la ville nouvelle et Romulus, irrité, l’aurait tué. Questions : a)Que veulent faire les jumeaux ? b)Que signifient « prendre les augures » ? De quel peuple tiennent-ils ce rituel ? En quelles occasions les Romains y procèdent ?

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c)Que sont le Palatin et l’Aventin ? d)Pourquoi les deux frères se disputent-ils ? e)Rappelez la date de la fondation de Rome.

La louve capitoline, début du Ier millénaire. Musée du Capitole, Rome. Questions : 1)Présentez ce document 2)Décrivez cette statue 3)Rappelez les faits précédant la scène représentée

La religion : Les Romains sont polythéistes. Jupiter est le dieu suprême. Janus et Vesta sont des divinités mineures. Janus protège la maison et le début des travaux, Vesta veille sur le foyer domestique. Quirinus et Mars sont des dieux guerriers. Saturne protège les semailles, Cérès la récolte du blé, Flore les fleurs et Pomone les fruits. Il existe aussi des divinités familiales. Chaque foyer a ses dieux, c'est-à-dire les Mânes, les Lares et les Pénates. Les rituels religieux sont célébrés par un “pontifex maximus”. Les Romains pratiquent les augures, c'est-à-dire l'interprétation des phénomènes naturels.

Les 7 rois de Rome (les dates sont purement indicatives22)

Sept rois pour faire Rome

Pendant deux siècles et demi se succédèrent à la tête de Rome sept rois tour à tour latins et sabins, conformément à l'alliance nouée entre les deux peuples, puis d'origine étrusque. Chacun a apporté sa pierre à l'édifice de la nouvelle cité.

22

Vous pouvez utiliser la technique de la phrase-clé pour vous souvenir des noms des rois. La phrase-clé pourra être: « Romulus

nu tua encore Tarquin l’ancien et servit Tarquin le superbe »

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*rois latins **rois sabins Romulus (753-715)*. Petit-fils du roi d'Albe. Fondation de Rome (la Roma quadrata du Palatin). Enlèvement des Sabines (annexion à Rome du Quirinal sabin). Numa Pompilius (715-672)**. Sabin d'origine; roi pacifique et religieux, inspiré par la nymphe Egérie. Création du collège des Pontifes. Construction du temple de Janus. Tullus Hostilius (672-640)*. Roi romain: guerrier. Destruction d'Albe (combat légendaire des Horaces et des Curiaces). Conquête du Latium. Ancus Marcius (640-616)**. Roi sabin (petit-fils de Numa) : pacifique et religieux. Fondation d'Ostie. Tarquin l'Ancien (616-578). Roi étrusque (tuteur des enfants d'Ancus Marcius) : grand bâtisseur. Embellissement de Rome: commence le Capitole, le Grand Egout (Cloaca maxima), le grand Cirque (Circus Maximus). Servius Tullius (578-534); Roi étrusque ( ?) ; grand administrateur. Division du peuple en quatre tribus territoriales et en sept classes d'après la fortune (cens). Organisation de l'armée, divisée en centuries. Construction du mur dit de Servius Tullius. Tarquin le Superbe (534-509). Roi étrusque (fils de Tarquin l’Ancien). Achève l'œuvre de son père (Capitole, Cloaca Maxima). Renversé, à cause de ses violences, par le peuple.

La société romaine aux origines de Rome : deux groupes se disputent le pouvoir : les Patriciens et les Plébéiens

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La société romaine se compose de deux groupes de citoyens : les patriciens et les plébéiens. Ils se différencient par leur niveau de richesse : les patriciens sont de riches aristocrates, propriétaires terriens. Chaque famille patricienne fait partie d'un groupe élargi et ont donc un ancêtre commun. Ce groupe s'appelle la “gens”. Les plébéiens forment ce que l'on appelle la plèbe. Il s'agit d'hommes libres qui n'appartiennent pas aux grandes familles. On y trouve des artisans, des commerçants, des paysans et des bergers, plus ou moins riches. Les plébéiens les plus pauvres peuvent devenir les clients des patriciens. Ils reçoivent de leurs patrons une aide économique (la sportula) et juridique et, en contrepartie, ils leurs doivent un soutien politique et militaire. Les esclaves sont des personnes considérées comme des choses. Un esclave peut être affranchi (libertus) grâce au testament du maître, en raison de services exceptionnels rendus au maître, ou en échange d'une somme d'argent relativement importante. Il peut ainsi devenir un homme libre, mais l’accès aux magistratures ne lui est pas ouvert.

Les qualités de base d’un ROMAIN : (« le mos maiorum ») « C’est grâce à ses mœurs antiques et à ses héros qu’est debout la puissance romaine » (ENNIUS) Le Romain, par son origine, est : - un PAYSAN à l’esprit pratique, menant une vie simple (pas de vie de luxe, l’art est un luxe), persévérant, ayant la puissance de la terre et défendant bien ses intérêts. Il est enclin à la superstition, respectueux des dieux. - un SOLDAT : quand il faut, le Romain est un soldat endurant et passionné. - Très tôt, le Romain sera sensible à l’éloquence et à la satire, sources du Droit romain et de la Littérature latine.

ROME, UNE REPUBLIQUE

La naissance d'un nouveau régime : La chute de la royauté Le passage à la République se fait sur l'initiative des nobles qui se libèrent de la domination étrusque23. C'est une conquête de l'aristocratie romaine, et précisément des patriciens, qui monopolise progressivement les magistratures. La cité prend ainsi son indépendance et une nouvelle forme de gouvernement, la République, y est instaurée. Le retour à la royauté est désormais inconcevable pour les Romains. Le fonctionnement de la République : « La chose publique » Le mot République vient du latin Res publica, qui signifie la chose publique. Cela veut dire que le pouvoir politique est la chose du peuple. C'est le peuple qui exerce le pouvoir. Le Peuple est théoriquement le souverain maître de la République. Les citoyens ont effectivement un rôle politique : réunis dans deux assemblées, appelées comices centuriates et comices tributes, ils élisent les magistrats pour un an et votent les lois que ces derniers leur proposent. Les organes de la République sont donc : Les Comices /les Magistrats (2 consuls suprêmes élus chaque année) /le Sénat24.

23

En 509 avant J.-C., les Romains se révoltent et rejettent la royauté (le pouvoir aux mains d'un seul homme, le roi), en chassant

Tarquin le superbe, le dernier roi étrusque.

24 Il existait déjà en quelque sorte sous la Monarchie sous la forme du Conseil des Anciens.

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Cependant, tous les habitants de Rome ne sont pas citoyens : les femmes, les enfants, les étrangers et les esclaves sont exclus de la citoyenneté romaine. Ils ne participent pas à la vie politique de la cité. Ce n'est donc pas le peuple dans son ensemble qui exerce le pouvoir. Et parmi les citoyens, ce sont les plus riches qui accaparent ce pouvoir et qui font tout pour tirer avantage des lois et du fonctionnement du système. Donc la démocratie romaine est bien incomplète. Il s’agit plutôt d’une république aristocratique.

b. Les magistrats

Les magistrats (nombre variable selon la période historique) possèdent le pouvoir exécutif. Pour pouvoir être élu, il faut être citoyen romain, avoir fait le service militaire, avoir de bonnes mœurs. Ils sont élus par les deux assemblées du peuple (les comices). On les reconnaît par leur toge à bande pourpre. On ne peut être élu à la même charge que dix ans plus tard. Les magistratures électives sont électives, non rétribuées, collégiales et annuelles. Il existe une hiérarchie des fonctions : On accède aux charges supérieures en suivant le "CURSUS HONORUM", c'est-à-dire la CARRIERE DES HONNEURS.

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- 2 CONSULS : ce sont les vrais chefs de la République pour un an. Ils convoquent et président

les comices et le Sénat et dirigent les affaires civiles et de politique

étrangère

- 2 PRETEURS : ils peuvent remplacer les consuls en cas d'urgence. Ils administrent la justice ;

- EDILES : ils s'occupent de l'entretien et des chantiers ainsi que de la sécurité de la ville.

Ils veillent au ravitaillement et ils organisent les "jeux" romains.

- QUESTEURS : ils s'occupent du Trésor, paient les salaires des soldats et les financements

publics et recouvrent les impôts.

LES CENSEURS : Ils sont désignés pour 18 mois et ils recensent la population et la classe selon

sa richesse (le « cens ») ; ils ont aussi le rôle de surveiller la morale publique et le

comportement des citoyens.

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Une autre figure est prévue, celle du dictateur. En cas de crise grave et seulement dans ce cas,

les deux consuls peuvent nommer un magistrat extraordinaire, le dictateur25, qui détient tous les pouvoirs pendant six mois. Chaque poste est occupé par au moins deux magistrats. Cela permet à la fois une meilleure répartition du travail et d'éviter qu'un homme prenne plus de pouvoir et soit tenté de rétablir la royauté. c. Le Sénat26 L'Assemblée la plus importante de la cité, le sénat, est composé de 300 anciens magistrats,

tous patriciens, nommés à vie par les censeurs. Le Sénat décide de la guerre ou de la paix. En

outre, il contrôle les finances et la religion. Il donne également son avis sur les lois proposées

par les magistrats et exerce ainsi un pouvoir de surveillance. Il fait appliquer les lois. Enfin il

rend les honneurs aux généraux et il conseille les magistrats ("ses conseils sont des ordres"). Le

Sénat ne fait qu'un avec le peuple, comme en témoigne la devise de la République, Senatus

Populus que Romanus (SPQR) qui signifie « au nom du sénat et du peuple romain27 ». Les

deux décident toujours ensemble. C'est le fameux équilibre des pouvoirs exprimé dans la devise

S.P.Q.R.

Les organes du pouvoir dans la République romaine

LES COMICES : La République romaine, théoriquement, est une forme de gouvernement de type démocratique, car les lois sont approuvées par le peuple. Le peuple exprime sa volonté par l'intermédiaire des comices: il vote la loi, élit les magistrats, juge les crimes capitaux. Les

25

Dictateur : ce mot n'avait pas le même sens qu'aujourd'hui. Il voulait dire que cette personne, le dictateur, était celui qui

détenait le pouvoir en attendant de rétablir l'ordre. C'est une mission qui lui était administrée pour une courte durée. 26 Toute l'histoire de Rome a été caractérisée par la lutte entre le Sénat et les consuls (puis les empereurs). 27 C'est le fameux équilibre des pouvoirs exprimé dans la devise S.P.Q.R.

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comices ne se réunissent pas d'eux-mêmes mais sont convoqués par un magistrat. Ils ne

délibèrent pas sur un projet, dont ils n'ont jamais l'initiative, mais l'acceptent ou le rejettent.

La lutte entre la plèbe et les patriciens Seuls les patriciens, au début de la République, peuvent être élus magistrats et donc diriger la cité. Mais les plébéiens veulent aussi se faire entendre et réclament l'égalité politique et civile ainsi que l'accès aux charges publiques. En 509 av. J. C. la plèbe de Rome n’a aucun droit, toutes les magistratures sont réservées aux patriciens. En – 495, pour affirmer leurs droits politiques, les plébéiens quittent la ville, se retirent sur l’Aventin et refusent de revenir et combattre dans l’armée. Le Sénat doit céder et il accepte de créer une nouvelle magistrature, celle des tribuns de la plèbe, chargés de défendre les intérêts de cette classe sociale. Ils peuvent s’opposer à n’importe quelle loi proposée par les autres magistrats (droit de veto) . Mais les luttes entre la plèbe et les patriciens continuent. Elle réclame la mise par écrit des lois. Ainsi une commission extraordinaire est établie pour rédiger les Lois des XII Tables, publiées sur le Forum 450 av. J.-C. Peu à peu la plèbe obtient l'accès à toutes les magistratures (premier consul plébéien en 366 av. J.-C. avec les Lois Liciniae Sexitiae). Cependant la plupart des magistrats sont toujours des patriciens. Pour faire pression, les plébéiens refusent de combattre dans l'armée. Étant souvent en guerre

contre ses voisins, Rome finit par leur accorder, au IVe siècle avant J.-C., ce qu'ils demandent.

Toutefois le vote des patriciens reste le plus important et seuls les plus riches des plébéiens

peuvent accéder aux magistratures.

Doc. 28 Les membres et l'estomac Aux plébéiens retirés sur le mont Sacré, le patricien Menenius Agrippa raconta l'apologue suivant: “Au temps où régnait pas encore l'harmonie dans le corps humain et où chaque membre avait sa libre action, toutes les parties du corps s'indignèrent que tous les efforts n'aboutissent qu'à satisfaire l'estomac, tandis que lui ne faisait que jouir des plaisirs qu'on lui donnait. Un complot fut fait: les membres s'engagèrent (s’impegnarono) à ne plus porter à la bouche les aliments, la bouche à ne plus les recevoir, les dents à ne plus les broyer. Or, la conséquence de cette colère fut que le corps entier en vint à dépérir complètement. Les membres virent alors que l'estomac remplissait des fonctions utiles et qu'il nourrissait autant qu'il était nourri.” Après quoi, “montrant quel rapport il y avait entre cette rébellion du corps et la colère de la plèbe contre les patriciens, Menenius apaisa les esprits. On s'occupa ensuite de la réconciliation. Le peuple obtint d'avoir, pour le défendre contre les consuls, ses magistrats à lui dont la personne serait inviolable et dont les fonctions seraient interdites aux patriciens.” Tite- Live, Histoire romaine, Ier siècle av. J.-C. Questions : a) Divisez le texte en plusieurs parties (idéal : 3 parties) a)Qu’est-ce qu’un apologue ? b)Expliquez le sens de cet apologue c)Quels droits obtient ainsi la plèbe ?

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Doc. 29 La Constitution romaine Polybe (vers 200 – vers 125/120 av. J.-C.) est le premier historien grec à avoir centré ses Histoires sur Rome, où il a vécu d’ailleurs seize ans, d’abord contraint puis de plus en plus admiratif. Sa présentation de la constitution romaine est demeurée un modèle du genre. … trois formes, l’aristocratie, la monarchie et la démocratie, se trouvaient réunies dans la république romaine, et on avait fait à chacune une part si égale et si exacte, elles concouraient si bien toutes à l’administration, que personne ne pouvait affirmer, même parmi les Romains, si Rome était une aristocratie, une monarchie, ou une démocratie. Comment, en effet, l’affirmer ? A considérer l’autorité des consuls, il semblait qu’il y eût monarchie, royauté ; celle du Sénat annonçait une aristocratie ; enfin, en voyant la puissance du peuple, on croyait fermement avoir sous les yeux un Etat démocratique… Les consuls, lorsqu’ils ne commandent pas l’armée, et qu’ils demeurent dans Rome, sont maîtres de toutes les affaires publiques. Les autres magistrats leur sont soumis et leur obéissent, à l’exception des tribuns. Pour ce qui est des préparatifs, et de la conduite des guerres, leur puissance est presque absolue. La première des attributions du Sénat, est l’administration des revenus publics. Il préside également aux recettes et aux dépenses. S’il faut envoyer une ambassade pour apaiser une querelle, pour demander ou commander quelque chose, pour recevoir quelque soumission, pour déclarer la guerre, le Sénat doit seul s’en occuper. Il est aussi chargé, quand des ambassadeurs étrangers viennent à Rome, de décider comment il faut agir avec eux, et quelle réponse il convient de leur faire. Le peuple … est maître de rejeter ou de sanctionner les lois, et ce qui est bien plus, de décréter la guerre ou la paix. Les alliances, les trêves, les traités, c’est à lui d’en juger, de les confirmer ou de les déclarer nuls. Polybe, Histoires VI, IIe s. av. J.-C. Questions : 1)Présentez le texte selon la méthode habituelle 2)Repérez les différentes parties du texte et donnez-leur un titre 3)Que veut démontrer Polybe dans ce texte ? 4)Appréciez son style et son exposition 5)Polybe semble-t-il en faveur de la constitution romaine ? Pourquoi ? 6)Selon vos connaissances, essayez de caractériser la constitution romaine et de répondre à la question posée par le texte.

Pour les penseurs grecs, le secret de la supériorité romaine résidait dans son régime politique, qualifié de mixte, car la cité de Rome associait des éléments monarchique, aristocratique et démocratique dans le meilleur équilibre possible. En réalité, l’élément aristocratique dominait les deux autres et les historiens actuels pensent que la mentalité de l’aristocratie romaine fit autant que le soldat-citoyen. Mais le régime finit par engendrer une série de guerres civiles qui précipitèrent sa disparition.

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ROME ET SES CONQUETES

Une armée redoutable, instrument des conquêtes Une armée bien organisée

Les troupes de l’armée romaine s’appellent des légions, elles sont composées de 6 000 hommes appelés légionnaires28. Chaque légion est dirigée par un Consul. Ces soldats sont tous des citoyens romains. Outre ces troupes de légionnaires, il y a les troupes « auxiliaires », composées, elles, de soldats non-romains. Légionnaires comme auxiliaires reçoivent un salaire : c’est la solde29. Avec des marches de 30 km, souvent au pas de course, organisées régulièrement et un équipement d'environ 30 kilos sur le dos (un javelot appelé pilum, un glaive, un bouclier, un casque, des jambières et une cuirasse), fourni par leurs soins, les soldats romains sont des hommes bien entraînés. Par ailleurs, ils s'adonnent à longueur de journées à des exercices physiques et de maniement des armes. La discipline est très stricte. Ainsi, la défaite et la fuite devant l'ennemi sont-elles sévèrement sanctionnées. En effet, dans pareille situation, les officiers peuvent être condamnés à mort. En revanche, dans le cas d'une victoire, le général des armées est acclamé par l’armée qui le proclame, imperator. Et parfois, le sénat lui accorde un triomphe : debout sur un char, le général victorieux traverse Rome et le peuple le salue.

Une armée efficace L'armée romaine utilise deux tactiques de combat : la bataille rangée et le siège : - Dans le cas de la bataille rangée, la légion romaine est divisée en différentes unités de combat (manipules, centuries) alignées sur 10 rangs. Après son attaque, la première unité peut se replier et si les ennemis résistent, c'est autour de la seconde unité d'engager le combat et ainsi de suite. - La tactique du siège est adoptée lorsque l’ennemi se retranche derrière des remparts. Des machines sont alors construites pour prendre les villes : des tours mobiles en bois pour lancer les assauts, des béliers en chêne massif pour défoncer les portes des villes assiégées et des catapultes pour projeter des pierres contre les murailles. Une fois la victoire assurée, les soldats rassemblent les objets de valeur et se partagent le butin. Les prisonniers sont fait esclaves. Rome doit ses succès à la formation de qualité de ses légionnaires et à la fiabilité de ses techniques de combat. Servir dans l'armée romaine est avant tout un devoir de citoyen30.

28

Voir encadré à la page suivante. 29

Peu à peu l’armée devient une armée de métier. 30

Mais vers la fin de l’Empire, des changements interviennent et être soldat devient un métier.

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Cherchez des informations sur :

- le service militaire et le recrutement

- les punitions

- le camp romain

Au IIIe siècle av. J.C., l’armée romaine est organisée dans ses grandes lignes. L’unité principale est la légion (environ 6000 hommes) la légion comprend 10 cohortes (environ 400 hommes) de 3 manipules e-t 2 centuries par manipule (60 – 100 hommes chacune) Manipules et centuries sont des groupes très mobiles. -A la tête de la légion, un consul assisté de six tribuns, officiers supérieurs ; -à la tête de la centurie, un centurion. L’armée romaine est d’abord une armée de citoyens. Jusqu’aux guerres contre Carthage, les consuls lèvent un contingent de quatre légions, environ 16000 hommes. Puis les Romains font de plus en plus appel aux peuples qu’ils sont soumis. Ces alliés leur fournissent plus spécialement des cavaliers et des marins. Vers 200 av. J.C. l’armée romaine atteint un million d’hommes en armes, citoyens et alliés.

La légion en marche

Le triomphe d’un général romain

Une légion romaine en ordre de bataille

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DOCUMENTS : extraits de Histoires, Polybe

Doc. 30 L'équipement des légionnaires L'équipement des Romains comprend d'abord un bouclier fait de planches ajustées; sa bordure comporte une garniture de fer qui le renforce contre les coups de glaive et quand on l'appuie au sol; au centre du bouclier est fixée une bosse de fer qui protège contre les chocs violents de projectile. Le bouclier est accompagné d'un glaive qui se porte sur la cuisse droite. En outre, il y a deux javelots, un casque de bronze et des jambières. Avec les plumes qui surmontent son casque, le guerrier paraît plus grand et impressionne l'adversaire. La plupart des soldats portent une plaque de bronze sur la poitrine qu'ils appellent leurs protège-cœur. Les plus riches portent au lieu du protège-cœur une cotte de maille. Doc. 31 Un bon armement Le bouclier est fait de deux planches collées ensemble et recouvertes extérieurement de grosse toile. Les bords supérieurs et inférieurs sont garnis de bandes métalliques qui résistent aux coups des épées […] Une bosse de fer au centre protège le porteur contre les pierres, les coups de sarisse et tous les projectiles arrivant de plein fouet. Il y a aussi l’épée qu’on porte contre la cuisse droite […] La pointe en est très aiguisée et les deux tranchants peuvent tailler fortement car la lame bien trempée ne plie pas. La panoplie comporte encore deux javelots, un casque de bronze et des jambières. Doc. 32 Une armée mobile Il est fort difficile de disloquer une armée romaine en formation de combat, car, à partir d’un seul et unique ordre de bataille, les légionnaires peuvent, tous ensemble ou par petites unités, faire front de n’importe quel côté, les manipules qui sont le plus directement menacés se tournant chaque fois en même temps dans la direction qui convient. Questions : Doc.30 : Indiquez l’équipement défensif du légionnaire romain. Polybe fait-il un portrait orienté ou neutre ? Doc.31 : Repérez les armes et leurs qualités. Expliquez « panoplie » Doc.32 : Expliquez le titre et essayez d’expliquer en quoi consiste la supériorité de l’armée romaine.

A l’aide de ce croquis, expliquez en quoi consiste un camp romain.

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ROME A LA CONQUETE DE L’ITALIE (509 – 270 av. J.-C.)

a) Rome conquiert le Latium Rome contrôle les autres villes avec la ligue des villes latines, mais au Ve siècle, certaines d'entre elles se révoltent et forment une autre ligue avec les populations avoisinantes des Vosques et des Eques. Après les avoir battues, elle se heurte à Véies, ville étrusque qui l'empêche de s'étendre vers le nord. (Un des motifs principaux du conflit est d’origine économique : le monopole du sel) Cette guerre est longue puisqu'elle dure dix ans. Rome finit par nommer un dictateur en la personne de Marcus Furius Camillus et la ville ennemie est assiégée et conquise en 396 av J.-C. b) Les Gaulois Les Gaulois, installés dans la plaine du Pô et en Emilie attaquent l'Etrurie et arrivent à Rome en 387 av. J.-C., seul le Capitole résiste puisqu'il a été bien fortifié. Ils quittent Rome après avoir obtenu un tribut en or (doc. 33). c) La guerre contre les Samnites Les Samnites habitent dans les régions montagneuses de l'actuelle Campanie et des Abruzzes et sont de très bons combattants, brillants sur leur territoire montagneux qu'ils connaissent bien et favorables aux attaques de surprise. Trois guerres ont lieu entre cette population et Rome. Elles sont longues puisqu'elles commencent en 343 av J.-C et se terminent en 290 av. J.-C. Rome a comme alliée Cumes tandis que les Etrusques et les Gaulois s'associent aux Samnites. Durant la troisième guerre, Rome attaque séparément les trois peuples qui se sont alliés contre elle. Les Gaulois sont battus en Ombrie (à Sentinum), puis les Etrusques et les Samnites et ils sont contraints de se soumettre à Rome en 280 av. J.-C.

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d) Rome conquiert l'Italie méridionale Dans cette partie de la péninsule on trouve les riches cités grecques de Naples et de Tarente. Naples décide de se soumettre à Rome tandis que Tarente veut résister. La guerre éclate en281 av. J.-C et voit Pyrrhus, roi d'Epire combattre auprès de la cité grecque. Les troupes de Pyrrhus utilisent dans leurs batailles des éléphants recouverts de lourdes cuirasses. Dans un premier temps, le roi d'Epire remporte deux victoires mais perd de nombreux soldats difficilement remplaçables à cause de la distance qui les sépare de leur pays. Pyrrhus est battu à Bénévent en 275 av. J.-C. Les territoires des autres populations méridionales comme les Lucains et les Bruzes font partie de Rome. Rome domine maintenant toute l’Italie péninsulaire. FAITES un diagramme chronologique vertical représentant la synthèse de la conquête de la péninsule.

Doc. 33 Les Gaulois à Rome

Après le désastre de l’Allia (1), les Romains évacuèrent la partie basse de Rome et se réfugièrent dans la citadelle, sur le Capitole. Seuls quelques vieux sénateurs, revêtus de leurs insignes, s’étaient assis sur le Forum : « Les Gaulois, raconte Tite-Live, les contemplaient comme si c’étaient des statues. Mais l’un d’eux s’avise de caresser la barbe de M. Papirius qui, suivant l’usage du temps, la portait très longue. Le Romain frappe de son bâton d’ivoire la tête du Gaulois. Celui-ci s’irrite et le tue. C’est le signal du carnage. Bientôt tous les autres sont égorgés. Restait à prendre la citadelle du Capitole. Une nuit, les Gaulois, que commandait un chef connu sous le nom de Brennus, donnèrent l’assaut ; ils étaient déjà arrivés au sommet des remparts quand les oies consacrées à la déesse Junon réveillèrent de leurs cris les Romains et l’assaut fut repoussé. Cependant, les Romains durent payer une rançon. « Mille livres d’or (en poids), dit Tite-Live, furent la rançon de ce peuple qui devait bientôt commander au monde. A cette transaction si honteuse s’ajoute une nouvelle humiliation. Les Gaulois apportèrent de faux poids. Le tribun les refusa. L’insolent vainqueur ajouta alors son épée dans la balance et fit entendre cette parole si dure aux Romains : « Malheur aux vaincus ! » (Tite-Live, V, Ier s. ap.J.-C.) (1) Affluent du Tibre, au nord du Latium Vocabulaire : s’avise : commence à/frappe : colpisce/carnage : massacre/égorgés : gorge coupée/oies : oche/rançon : somme d’argent demandée par exemple pour la restitution d’un otage Questions : 1)Expliquez les mots du texte : Forum, tribun 2)Présentez le texte selon la méthode habituelle ; quel événement est présenté par l’auteur et s’agit-il de la chronique « en direct » de cet événement ? 3)Divisez le texte en parties et donnez-leur un titre 4)Quel accueil est réservé aux Gaulois quand ils rentrent dans Rome ? 5)Pourquoi les « oies du Capitole » sont-elles restées célèbres ? 6)Comment les Romains évitent-ils la destruction de la citadelle de Rome ? 7)Comment se comportent les « vainqueurs » vis à vis des Romains ? 8)Quelle impression Tite-Live veut-il laisser de cet événement ?

Doc 34. Une humiliation infligée aux Romains: les Fourches Caudines Ensuite les Samnites, sous le consulat de T.Veturius et Sp.Postumius, infligèrent aux Romains une honteuse défaite près des Fourches Caudines et les firent passer sous le joug. Toutefois la paix ne fut pas ratifiée par le Sénat parce qu'elle avait été imposée. Ensuite les Samnites furent vaincus par le consul L.Papirius et sept mille d'entre eux passèrent sous le joug. Papirius fut le premier à célébrer le triomphe sur les Samnites. Eutrope, “Breviarium ab urbe condita”, IVe siècle.

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Les colonies, les municipes et les alliés Plutôt que l’annexion directe, Rome préfère établir sa domination par un système d’alliances inégales qui laissent leur autonomie aux vaincus mais les intègrent dans le système militaire et diplomatique romain. Rome ne demande pas aux villes vaincues de tributs mais une aide militaire en cas de guerre. Elle divise les populations vaincues en trois catégories : Les colonies sont de véritables territoires romains et les habitants ont les mêmes droits que les citoyens romains. Les municipes ont la possibilité de se gouverner eux-mêmes. Ils ne paient pas de tributs ni de taxes mais contribuent aux guerres en envoyant des troupes, des vivres, des chars, des armes et des bateaux Les cités associées ou alliées ont un traité d'alliance et laissent à Rome la décision de faire la guerre ou la paix. Celles-ci ont la liberté de gouverner leurs affaires intérieures.