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39-45 H istomag LA SECONDE GUERRE MONDIALE PAR DES PASSIONNES POUR DES PASSIONNES - N°87- AVRIL-MAI-JUIN 2014 GRATUIT - ISSN 2267- 0785 Le Dossier Les Pays-Bas et leur empire dans la guerre Alexandre Sanguedolce, Jean Cotrez, Mahfoud Salek Prestifillipo, Frédéric Bailloeul Prosper Vandenbroucke

Histomag 87 Holland in WW2

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3 - Editorial (Vincent Dupont)4 - Interview de Jordan Proust (Jean Cotrez)----------------LE DOSSIER----------------8 - Présentation uniformologique des forces néerlandaises (Mahfoud Salek Prestifilippo)15 - Les fortifications des Pays-Bas (Jean Cotrez)21 - Les Indes néerlandaises (Baptiste Mourigal)28 - La marine royale néerlandaise dans la guerre (Vincent Dupont)55 - Constitution d’une maquette de Fokker D.XXI (Frédéric Bailloeul)61 - Mussert et la collaboration (Alexandre Sanguedolce)69 - Les volontaires SS néerlandais (Alexandre Sanguedolce)74 - Les juifs aux Pays-Bas (Frédéric Bailloeul)81 - La résistance néerlandaise (Prosper Vandenbroucke)---------------84 - La vie d’Audie Murphy (2/2) (Philippe Gruslin)89 - La destruction de l’Atlantik Wall (Jean Cotrez)94 - Le vaccin contre la grippe durant le conflit (Xavier Riaud)97 - Ceux qui restaurent (Jean Cotrez)103 - Le coin des lecteurs (Vincent Dupont)

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  • 39-45Histomag LA SECONDE GUERRE MONDIALE PAR DES PASSIONNES POUR DES PASSIONNES - N87- AVRIL-MAI-JUIN 2014GRATUIT - ISSN 2267- 0785Le Dossier

    Les Pays-Bas et leurempire dans la guerre

    Alexandre Sanguedolce,Jean Cotrez, Mahfoud Salek Prestifillipo, Frdric Bailloeul Prosper Vandenbroucke

  • Histomag est produit par unequipe de bnvoles passionnsdhistoire. ce titre, ce magazine est le premiertrimestriel historique imprimable etentirement gratuit. Nos colonnes sontouvertes toutes les personnes quisouhaitent y publier un article,communiquer des informations, faireune annonce

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    Responsable ddition : Prosper VandenbrouckeRdacteur en Chef : Vincent DupontConseillers de rdaction : Patrick Babelaere, AlexandreSanguedolce, Frdric BonnusResponsable communication et partenariats : Jean CotrezPremires Corrections : Yvonnick BobeRelecture et correction dfinitive : Vincent Dupont, FrdricBonnus, Pierre Guiraud, Patrick Babelaere, Marc TaffoureauInfographie et Mise en pages : Frdric BonnusRubrique Commmoration : Marc TaffoureauResponsable rubriques : Jean Cotrez

    Numro ISSN : 2267 - 0785

    Contacts :Forum : [email protected] : [email protected] :Forum : http://www.39-45.orgHistomag : http://www.39-45.org/histomag

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    3 Editorial (Vincent Dupont)

    4 Interview de Jordan Proust (Jean Cotrez)

    8 Prsentation uniformologique des forces nerlandaises (Mahfoud Salek Prestifilippo)15 Les fortifications des Pays-Bas (Jean Cotrez)21 Les Indes nerlandaises (Baptiste Mourigal)28 La marine royale nerlandaise dans la guerre

    (Vincent Dupont)55 Constitution dune maquette de Fokker D.XXI (Frdric Bailloeul)61 Mussert et la collaboration (Alexandre Sanguedolce)69 Les volontaires SS nerlandais (Alexandre Sanguedolce)74 Les juifs aux Pays-Bas (Frdric Bailloeul)81 La rsistance nerlandaise (Prosper Vandenbroucke)

    84 La vie dAudie Murphy (2/2) (Philippe Gruslin)89 La destruction de lAtlantik Wall (Jean Cotrez)94 Le vaccin contre la grippe durant le conflit

    (Xavier Riaud)97 Ceux qui restaurent (Jean Cotrez)103 Le coin des lecteurs (Vincent Dupont)

    N 87 AVRIL - MAI - JUIN 2014

    Les Pays Bas et leur empire dans la guerre

    La couvertureAvions et planeurs amricainsdans le ciel nerlandais au dessusd'un moulin Valkenswaard, prsd'Eindhoven, le 25 septembre1944. Associated Press Photo

  • 3par Vincent Dupont

    Lhistoire des Pays-Bas durant la Seconde Guerre mondia-le. En premier lieu cest Mahfoud Salek Prestifilippo quivous fera une prsentation des forces armes nerlandai-ses. Puis cest le systme de fortifications nerlandais dedfense de la Hollande qui vous sera dvoil par JeanCotrez. Dans notre volont douvrir toujours nos colonnesaux jeunes historiens, Baptiste Mourigal vous parlera desIndes nerlandaises et de leur importance dans le conflittandis que votre serviteur abordera la marine royalenerlandaise. Frdric Baillul ensuite vous rvlera lesastuces connaitre pour raliser une belle maquette deFokker D. XXI, fameux avion qui quipait alors larme delair nerlandaise. Les Pays-Bas ayant subir le jougallemand et une occupation particulirement dure vousverrez ensuite avec Alexandre Sanguedolce les dessousde la collaboration nerlandaise et le rle jou par AntonMussert durant cette priode. Puis Frdric Bailloeulreprendra la parole pour aborder le sujet du sort des juifsaux Pays-Bas avant que Prosper Vandenbroucke ne cltu-re ce dossier en claircissant la question de la rsistancenerlandaise.

    Bien videmment, outre notre dossier spcial,vous pourrez trouver en deuxime partie, comme laccoutume, nos rubriques hors-dossier , pour conti-nuer de vous faire dcouvrir lhistoire de la SecondeGuerre sous dautres angles thmatiques. Vous retrouve-

    rez ainsi la 2e partie de larticle sur la vie dAudie Murphyprsente par Philippe Gruslin. Puis Jean Cotrez se livrera une rflexion ouverte sur le sort du mur de lAtlantiquelivr la destruction. Xavier Riaud nous parlera de lhis-toire du vaccin contre la grippe durant le conflit et vouspourrez retrouver la traditionnelle rubrique de Jean Cotrezddie ceux qui restaurent les blockhaus du Finistreaujourdhui. Enfin nos lecteurs retrouveront, comme dha-bitude, la prsentation de quelques ouvrages que lardaction a jugs bon de vous recommander.

    Toute la rdaction de lHistomag 39-45 vous sou-haite une excellente lecture ! Je rappelle que lHis-tomag 39-45, fier de compter dans sescontributeurs des historiens professionnels et despassionns avertis, ouvre ses colonnes tous, ycompris et surtout aux historiens de demain. Doncsi vous avez une ide, un projet, nhsitez pas !Contactez la rdaction !

    Chers lectrices et lecteurs,

    Nous esprons que le prcdent numroque nous avons consacr la Grce vous a beau-coup plu 100 000 tlchargements depuis lapublication ce nest pas rien, merci vous et mercide votre fidlit. Et aprs la feta, le gouda ! Et ouitoujours dans la continuit de ltude des petitspays qui ont d faire face la guerre mais dlaissspar les grandes tudes historiques, nous allons nouspencher aujourdhui sur le royaume des Pays-Basentre 1939 et 1945. Profondment neutres et paci-fistes, les Pays-Bas ne sont que faiblement prpa-rs la guerre quand les troupes allemandesfranchissent sans coup frir ses canaux. Envahismais poursuivant la guerre depuis leurs colonies,depuis le Royaume-Uni et son empire, les Nerlan-dais sont de ceux qui poursuivent activement lecombat aux cots des Allis, la fois contre lAxeet contre lEmpire japonais. Aussi, il nous a paruquil serait intressant dy consacrer un dossier.Nous avons donc fait de notre mieux pour vousoffrir ce qui est, je lespre, un beau numro nouveau, malgr le manque de sources francopho-nes. La barrire de la langue rend en effet ce sujetfort mconnu dans nos contres.

    Cest ainsi quaprs linterview de JordanProust que vous trouverez en dbut de numro,vous pourrez en dcouvrir un peu sur ce sujettotalement indit et que certaines revues papiersne manqueront pas de dtourner :

    Histomag - Numro 87

    Editorial

  • Alors quand j'ai dcouvert le ct rigide et froidde l'Universit lors de mes tudes suprieures,j'ai du mme coup laiss libre cours mon ima-gination hors des salles de cours. Ce passe-pas-se intellectuel me fascine autant qu'ilm'inspire.

    : Clairement, oui, tu as tout fait raison. Lapassion de l'histoire, mme si elle est plusqu'essentielle, doit tre couple une certainemthodologie de travail. Chose que l'on peutapprendre en facult ou seul, mme si cettedernire ide me parait difficile. J'ai dbut mestudes par un bac professionnel dans le mondecanin. Trs, trs loin de l'histoire. Mais l'obten-tion de ce diplme, j'ai dsir me rorientervers cette passion qui me dvorait. J'engloutis-sais entre 2 et 3 ouvrages historiques par se-maine ce moment l. Aprs des tudessuprieures dlicates, la fin de ma licence, j'aidcid d'arrter mon parcours universitaire.

    our cette nouvelle interview,lHistomag a interrog JordanProust loccasion de la sortie deson premier livre. Les plus an-ciens du forum Le Monde en

    Guerre se souviennent certainement deJordan qui a t modrateur chez nous.Cest dailleurs ce qui explique le tutoie-ment durant linterview. Il continuedailleurs frquenter notre forum sousle pseudo de Mansteinpearl. Ensuite il avol de ses propres ailes en crant sonsite PassionMilitaria consacr commeson nom lindique au militaria et a ensuitecre son webzine PMAria .Il nous explique comment est n ce pre-mier roman qui est une uchronie dont letitre Et si Hitler publi aux ditionsdu Menhir, nous dcrit le mondedaujourdhui si le cours de lhistoirenavait pas exactement t ce quil a tAu passage Jordan nous fait part dunscoop, savoir la sortie de son deuximelivre au printemps prochain.Merci Jordan de stre livr aussi sin-crement ce petit jeu desquestions/rponses

    : Vaste question que celle-ci.Disons que depuis longtemps, en lisantcertains ouvrages ou en regardant certainsreportages, je me suis toujours pos laquestion de savoir ce qui aurait pu se pas-ser si le destin avait modifi une action un moment donn.Il y a de nombreux exemples qui me pas-sionnent dans l'histoire. Tel si Napolonavait gagn la bataille Waterloo ou siLouis XVI avait russi s'chapper en juin1791.Mais nous pouvons nous laisser prendre aumme "jeu" aujourd'hui! Et si De Gaulletait mort dans l'attentat de 1962 ? Ou siNicolas Sarkozy avait battu Franois Hollan-de en 2012 ?

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    P

    Interview ExclusiveJordan Proust

    Jordan PROUST

    par Jean COTREZ

    interview

  • : Excellente question. Nanmoins, jai procddiffremment de ce que tu proposes.A la base, mon uchronie ne portait que sur laSeconde Guerre mondiale. J'ai donc pris un v-nement presque "bnin", que j'ai lgrementmodifi afin de pouvoir "modeler" l'histoire rel-le. Car l'uchronie, ce n'est que cela. "Jouer" avecla ralit pour ici imaginer le pire. Ce quoi nousaurions pu tre confronts!Une fois cet vnement modifi, je me suis bassur les mmoires de guerre des officiers alle-mands, franais et sovitiques afin de coller auplus prs de la ralit "parallle" que je crais. Ilm'a sembl hors de question pour moi d'imagi-ner tout et n'importe quoi. Je me devais d'treun minimum "raccord".Une fois la guerre acheve dans mon rcit, je mesuis laiss moi mme sur la faim. Que se serait-ilpass aprs la guerre ? Et aujourd'hui ?Je ne pouvais pas marrter cette priode pure-ment militaire. J'ai donc continu, afin d'acheverle travail dbut! Me basant cette fois sur leslivres crits par les protagonistes nazis avant,pendant et aprs guerre, j'ai essay de mettreen forme leurs penses. a a t tout simple-ment puisant intellectuellement. Se mettredans la tte d'Hitler, d'Himmler ou d'Heydrich estplus que difficile. Leur fanatisme et leur folien'avaient d'gale que leur cruaut. On ne sortpas indemne de l'criture d'un livre tel que celui-ci. Ca t autant passionnant que marquant.

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    interviewUn Master aurait t envisageable mais dansquel but ? Mis part l'enseignement, les dbou-chs sont plus que restreints. Et je dois avouerque le monde enseignant assez dtach et froidm'a plus du qu'autre chose. Seuls quelquespersonnalits enseignantes m'ont aid et soute-nu. Je les remercie aujourd'hui vivement.

    : Pour la chronologie "fictive", je peux bienvidemment vous donner quelques tuyaux maispas tout, il me faut garder une certaine "surprise"pour le lecteur! Premirement, je me suis bassur l'ide gnrale que l'Allemagne sortait vain-queur de la Seconde Guerre mondiale. Je pars surla ralit historique jusqu'en mai 1940 !

    1er septembre 1939 : Invasion de la Pologne,dbut de la Seconde Guerre mondiale9 avril 1940 : Invasion du Danemark et de laNorvge10 mai 1940 : Attaque louest, Belgique, Hol-lande et France9 juin 1940 : Armistice anglo-allemand16 juin 1940 : Armistice franco-allemand RethondesPrintemps 1941 : Pacification de la Yougoslavieet trait de paix avec la Grce7 juin 1941 : Attaque allemande en URSS, planBarbarossa

    1er octobre 1941 : Prise de Moscou17 novembre 1941 : Assassinat de Joseph StalineJanvier 1945 : Trait de non agression germano-amricain10 fvrier 1963 : dcs dAdolf Hitler24 fvrier 1963 : Intronisation du nouveau Fhrer1er avril 1966 : Guerres dOrient contre lIrak,lIran, lArabie Saoudite, le Qatar, la Syrie et laJordanieAvril 2010 : tat durgence dcrt dans le GrandReich suite aux contestations populaires.Janvier 2012 : Campagne militaire contre lAfgha-nistan, le Pakistan, lInde et le Sri Lanka

    J'espre que ces quelques lignes vous auront misleau la bouche. Pour en savoir plus, il vousfaudra lire le livre!

    Couverture de louvrage de JoRDAN

  • Il se retrouve rapidement devant un dilemme, savoir servir son pays ou partir rejoindre l'enne-mi d'hier, devenu l'alli de circonstance, le GrandReich. Comment vivre une vie dans cet enfer ?Et non, a n'aurait pas pu tre le journal de Jordan.Pour la simple et bonne raison que mme sij'apprcie beaucoup de nations, je n'aime que laFrance, mon pays. Jamais je n'aurais pu rejoindreune arme trangre ou mme combattre pourd'autres. Pourtant, le sentiment de fidlit enversson pays doit s'effacer devant le libre arbitre dechacun. Lorsqu'un ordre est criminel, il faut lerefuser. Il m'aurait t donc impossible de m'en-gager dans une arme soumise l'ennemi alle-mand.

    : Entre la premire phrase et le point final, ilm'a fallut presque deux ans pour crire les 350pages. Ensuite, il faut trouver un diteur. Puiscorriger, re-corriger, re-re-corriger le manuscrit,le passer la moulinette pour enfin le voir pren-dre forme. Encore presque 6 mois supplmentai-res de travail !!!Pour au final avoir un ouvrage dfinitivementachev et prt tre distribu dans les mainsdes futurs lecteurs! Je pense que pour faire unouvrage historique pur, il faut normment derecherches et de sources prcises. Pour uneuchronie, la libert est plus grande. Car mmeen se basant sur les faits rels, tout cela n'estqu'une gigantesque supposition. Il faut donc par-fois se "dire que", "s'imaginer que" L'ouvragehistorique ne se soumet pas ce genre de varia-ble intellectuelle !

    : Alors l oui, tu as raison. Il est possible d'ab-solument tout faire dans une uchronie ! J'auraispu crire qu'en 1939, les troupes franaises atta-quaient dans la Sarre et renversaient le pouvoirnazi, faisant tomber Adolf Hitler de son pidestal.Ou que durant les ngociations de Munich en1938, c'est un Daladier furieux qui aurait obligHitler reculer.

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    interview

    : Je comprends parfaitement ce que tu ressens. Jeme suis moi mme dit cela. Mme mon diteur aparfois "tiqu" sur certains vnements de l'ouvrage.Concernant la premire date, il s'agit de la fin dcr-te par l'Etat nazi de ce que nous avons appel laShoah. A savoir l'extermination systmatique de tou-te personne de confession juive.Dans mon ouvrage, en 1945, Adolf Hitler a mis soussa coupe l'Europe entire et une partie occidentaleimportante de l'Eurasie. Il a donc, avec ses complices,les mains libres pour la poursuite de son obsessioncriminelle envers les juifs d'Europe et de Russie.A votre avis, combien de temps les juifs auraient-ilspu chapper leurs bourreaux si les combatss'taient achevs en 1941 ou 1942 ?Sur la deuxime date, il s'agit de la succession duMarchal Ptain. A la tte de l'Etat Franais depuis1940, ce dernier aurait pu se maintenir quasi-indfi-niment au pouvoir, si ce n'est son ge avanc. Carune fois que l'ancien soldat aurait gliss vers la snili-t, qui donc l'aurait remplac? A coup sr un fidle del'Allemagne nazie, dj rompu l'exercice du pou-voir. Quel aurait t le meilleur choix des allemands ?Enfin, sur la troisime date, savoir 2013, je ne peuxgure en dire plus. Cela reviendrait vous rvlernombre de dtails croustillants! Mais il faut savoirque le tome 2 n'est en aucun cas l'ordre du jour! Simes lecteurs apprcient cet ouvrage et en viennent rclamer la suite, il sera toujours temps de se remet-tre au travail. Ne prcipitons pas les choses!

    : L'ide du journal intime m'a sembl sdui-sante ds le dbut. Mais il apparaissait difficilede le mettre en place dans un romanhistorique. A force de rflexion, j'ai cherch lasolution et j'ai trouv la faon de l'intgrer plei-nement au rcit sans dnaturer le reste du livre.Ce journal videmment fictif appartient Tho-mas, un jeune Franais d'une quinzaine d'an-nes, qui volue au sein d'une socit franaisesous perfusion nazie. Il dcouvre l'adolescence,l'amour, la vie en quelque sorte. Il fait ses choix,ses erreurs et choisit le cours de son futur.

  • : Je dois avouer qu'une fois le manuscrit achev,on pense tre arriv au bout du chemin et que tousles diteurs vont se jeter sur ton oeuvre. Rien n'estplus loin de la vrit !Une fois les dizaines de copies de manuscrits en-voyes aux diteurs (une trentaine dans mon cas),les rponses ngatives ne se font gure attendre.Mais au final, les Editions du Menhir et 4 autres di-teurs m'ont rpondu favorablement. J'ai donc prismon temps et choisi l'diteur qui me semblait le plus mme de rpondre mes attentes. Ensuite, il afallu relire entirement le livre sous tous les angles,mot aprs mot, puis faire la mise en page avant plu-sieurs relectures. Enfin, la mise en page finale et l'en-voi l'imprimeur.Mais l'aventure n'est pas acheve pour autant! C'estalors le dbut de la campagne de publicit et de ladiffusion de l'ouvrage. La partie la plus plaisante ensoi : aller la rencontre des lecteurs et voir leur res-senti, leurs peurs et leurs joies. Tout ce que jattendsavec impatience!Au final, le manuscrit a t accept la premire se-maine de janvier, soit un gros mois aprs les pre-miers envois aux diteurs.

    : PassionMilitaria et PM'Aria sont simplement mesbbs! Srieusement, le premier est un forum centrsur l'histoire militaire et les objets de militaria tra-vers les ges, de l'Antiquit demain. Aujourd'hui, ilest fort d'une communaut de prs de 4 500 mem-bres, dont plusieurs centaines viennent chaque jour.Cela en fait le premier forum francophone de milita-ria!!C'est un vritable honneur d'en tre l'administrateur.Mais je ne pourrais pas chaque jour m'en occupersans le soutien et l'aide de mes quipes de modra-tion et d'animation, que je salue en passant. Grer 4500 personnes, des jeux concours, des manifestationset des centaines de messages quotidiens, c'est com-me s'occuper d'une petite ville, le ct officiel enmoins !!

    Le magazine apparat au final comme l'extension dece forum. Une faon de remettre tout en ordre, desortir les informations intressantes pour les fairepartager tous. J'en suis toujours aujourd'hui le r-dacteur en chef, second par une quipe de journa-listes ponctuels et bnvoles. Merci eux! Enfin, cesdeux structures ne doivent leur succs qu'aux mem-bres et aux lecteurs. Comme je le dis toujours, sanseux, toute l'aventure s'arrte !Vous tes le moteur de PassionMilitaria !

    : Une question qui aurait pu me troubler plutt ? Que cherches tu prouver ? . La rponse auraitt longue et pas marrante pour vos lecteurs.

    : OK alors je te la poserai la prochaine fois lors dela sortie de ton second bouquin !7 Histomag - Numro 87

    interviewMais je serais pass ct de la Seconde Guerremondiale, thme privilgi de mon livre. Mainte-nant, j'ai voulu coller au plus prs la ralit etne pas partir dans des divagations futiles ou tota-lement romanesques. Comme faire mourir Hitleren 1943 dans un attentat. Il a fallu rester dansl'ide gnrale de l'histoire relle, tout en la mo-difiant subtilement.

    : Clairement, se faire entraner par ses proprescrits! Un crivain avec de l'inspiration a peu debarrires ou de garde-fous! Regardez J.K.Rowlingavec Harry Potter! Elle a cr un univers entier,allant du vtement l'animal en passant parl'cole et les moyens de transports!Dans le cas de l'uchronie, il m'a fallu plusieursfois me calmer moi mme, poser mon stylo pourrflchir convenablement et ne pas crire d'ne-ries !

    : J'aime cette question d'avenir! L'criture estplus qu'un mtier ou un passe temps, c'est unevritable vocation. Je ne pourrai jamais cesserd'crire!Aprs l'criture de ce premier ouvrage, je mesuis attel l'criture de mon second manuscrit,"La Rpublique de Sang". Il s'agit d'un ouvragede politique-fiction contemporain.Et aprs moins de 5 semaines de recherched'diteur, chose incroyable, j'ai sign avec unenouvelle maison d'dition. Il sortira en mars2014. J'ai donc le droit une seconde chance, sijamais "Et si Hitler ?" ne rencontre pas le succs!

    En ce moment mme, je travail sur mon 3e projet.Mais il est encore trop tt pour en faire part auxlecteurs. Quant la suite de mon ouvrage uchro-nique, nous verrons bien. Chaque pas en amneun autre.

  • I/ LArme de terreLeur neutralit ayant t respecte en 1914-1918, les Pays-Bas se trouvent moins que jamais enclins un effort militaire entre les deux guerres. Jusqu'aux dernires semaines, ils restent sourds lamenace allemande. De fait, les troupes nerlandaises ne sont mobilises que huit mois aprs ladclaration de guerre allie l'Allemagne c'est dire moins d'un mois avant l'ouverture des oprationsactives en Occident. Prvenue du jour exact de l'agression par des officiers allemands tenaills descrupules devant la violation d'un pays neutre, l'arme nerlandaise se trouve en tat d'alerte dsl'aube du 10 mai 1940. En l'espace de cinq jours pourtant, malgr de nombreux actes courageux elledoit capituler. Aprs la guerre, beaucoup reprocheront cette rapide dfaite du gouvernement desPays-Bas. Elle tait cependant la consquence inluctable du manque de matriel et de prparationdont souffrait l'arme nerlandaise. Cependant sa courte rsistance a tonn l'ennemi allemand.Beaucoup de soldats nerlandais chapperont la capture et poursuivront la lutte en Grande Bretagne.

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    Les forces armes nerlandaisesprsentation uniformologique

    Soldats de la KNIL

  • La plupart des militaires hollandais portent auco mbat le casque d'acier 1928 Niew Model,

    (ou modle 1934) une amlioration duprcdent modle avec une bombe plusprofonde.

    La plaque frontale en cuivre noirci portele lion de Hollande.

    Le casque est frquemment camoufl parimprovisation.

    Le bonnet de police est confectionn dans ledrap d'uniforme hollandais.

    La capote des troupes pied est porte pardessus la vareuse en drap modle 1912. Des

    bandes molletires renforces la base de cuirrecouvrent le sommet de la tige des brodequinsde cuir noir. L'quipement individuel est organisautour d'un ceinturon de cuir brun.

    II/ AviationEn 1937, l'arme nerlandaise fait l'objet d'unerorganisation accompagne d'un certainaccroissement de son potentiel. Elle devient une

    arme semi indpendante de l'arme de terre et,en novembre 1938, lui sont rattaches l'artillerieantiarienne, les sections de projecteurs et dereprage. L'ensemble prend le nom decommandement de la Dfense arienne. En mai1940, les lments actifs de l'aviation sontconstitus en deux rgiments : le premier compte4 escadrilles de chasse, une de bombardement etune de reconnaissance. Le second est 4

    escadrilles de reconnaissance et 2 de chasse.

    III/ MarineAvant la guerre, le rle de la marinenerlandaise en eaux europennes sersume au mouillage de mines en mer duNord et la dfense ctire. En 1939,pourtant sont mis en chantier de nouveauxnavires de guerre destins autant au thtreeuropen qu' l'Extrme Orient. En mai 1940le vice amiral J.Th Furstner , chef d'tat-major

    de la marine et commandant en chef de laflotte a sous ses ordres environ 11 750hommes ( en comptant l'infanterie de marine) et les units suivantes :- 4 croiseurs- 8 destroyers- 23 sous marins

    9 Histomag - Numro 87

    L'arme nerlandaise ne compte gure que 1500 officiers et 6 500 sous officiers et hommesde troupe pour l'encadrement d'un contingentannuel de 60 000 conscrits. Ceux-ci serventonze mois dans l'arme d'active et restentdisponibles pour la rserve jusqu' l'ge de40 ans. Aprs mobilisation, l'arme encampagne compte 114 000 hommes,270 000 en y ajoutant les rserves. Leterritoire national est quant lui divisgographiquement en quatre corpsd'arme ayant pour quartiersgnraux Amsterdam, Arnhem,Breda et Amersfoort.Chaque corps comprend :- 1 tat-major- 2 divisions d'infanterie- 1 ou 2 rgiments d'artillerie lourde- 1 groupe autonome- 1 bataillon de transmissions- 1 groupe de reconnaissanceIl faut ajouter cela une brigade lgre(constitue d'un tat-major, d'un bataillon detransmission, un escadron d'automitrailleuses, unrgiment de cyclistes, deux rgiments dehussards et un rgiment d'artillerie cheval) ainsiqu'une brigade antiarienne.

    Le rgiment d'infanterie nerlandais " type"a un effectif thorique de 2 691 officiers etsoldats arms de fusils Mannlicher m1895 etde pistolets FN.Les armes collectives sont les suivantes :- fusils mitrailleurs Lewis M 20- 36 mitrailleuses Schwarzlose M08/15- 6 mortiers lourds- 4 canons antichars

    La couleur "gris vert" fait son apparitiondans l'arme nerlandaise en 1912, lanuance du drap tant soumise unevolution qui la rend en 1940 quasimentidentique au feldgrau allemand. La tenue detroupe, fort simple de coupe, n'en est pasmoins dmode : trop prs du corps, tropserre au col, elle est aussi entirementdouble ce qui la rend chaude en t et longue scher lorsqu'elle est trempe. Cesinconvnients sont partiellement surmonts en1937 avec l'adoption d'un collet demi-saxe lavareuse. La mme anne, les troupesmontes reoivent un nouveau modle deculotte tandis qu'est adopt un bonnet depolice qui devient la coiffure standard.

    Fantassin nerlandais 1940

    Officier nerlandais 1940

  • 1 0 Histomag - Numro 87

  • Les membres de l'aviation nerlandaise tantparvenu rejoindre la Grande-Bretagne aprs lachute de la France sont regroups partir d'aot1942 au sein du Flight A (patrouille A) duSquadron 167 de la RAF. Participant auxoprations classiques journalires de cetteescadrille, la patrouille nerlandaise connait un

    accroissement progressif d'effectifs et devienten juin 1943 une unit nerlandaise part

    entire, le Squadron 322. Les aviateursnerlandais reoivent des uniformesbritanniques avec titre d'pauleNetherlands plus tard modifi en

    Nederland.Les navires

    nerlandaisayant purejoindre

    les portsbritanniquesforment le

    noyau de lamarine royale

    nrlandaise en exil,parfo is appele Dutch NavalSquadron par les Britanniques.Grossie par des navires cds par laRoyal Navy puis par les Etats Unis, la marinenerlandaise met en uvre 51 navires de guerre

    principaux de 1940 1945 ; elle en perd 21dont un qui sera utilis dans la constructiondun port Mulberry en Normandie. Seseffectifs atteignent 6 500 officiers et marins

    provenant soit de la marine de guerreactive soit de la rserve. La formation deses aspirants continue d'abord dans lesIndes nerlandaises puis Dartmouth.Enfin, elle fournit un petit contingent de40 fantassins de marine rattachs auCommando n10 interalli.Quant la marine marchandenerlandaise, forte de ses 1 532 naviresd'un tonnage total de 2 972 871 tonnes(chiffres de 1939) elle passe en quasi

    totalit du ct alli o seront trsapprcis ses ptroliers et son paquebottransport de troupes Niew Amsterdamarm notamment de 2 affts quadruples de40 mm antiariens commands distance.

    L'aronavale nerlandaise, forte de 44hydravions et 30 appareilsd'entrainement le 10 mai 1940 comptepour meilleurs appareils 10 hydravions

    Fokker T VIII-W/G dont 8 survivent l'invasion etatteignent la France.

    1 1 Histomag - Numro 87

    - 7 escorteurs et patrouilleurs- 5 vedettes lance torpilles- 28 dragueurs de minesLa participation de la flotte nerlandaise labataille de mai 1940 reste limite unsoutien d'artillerie aux troupes sebattant proximit des ctes. Uneunique fois, un navire nerlandaisaura l'occasion de canonner desavions de transports allemandsayant eu la mauvaise ide dechoisir une plage pour terraind'atterrissage. A la veille dedposer les armes, les naviresnerlandais sauvent 20 000hommes de la capture en les transportanten Angleterre.

    Le 10 mai 1940, le Korpsmariniers (corps demarine fond en 1665) est cantonn Rotterdam.La garnison comprend 100 soldats entrans, 100conscrits plus novices et 100 autres ne comptantque trois mois de formation. Au dpt navalexistent encore 150 fantassins de marine, 90conscrits et 600 jeunes recrues. Malgr leur faiblenombre et leur manque d'entrainement,les hommes du corps de marinemneront un combat opinitre contre lesparas allemands dans le Zuider Zee etpour la dfense des ponts de la Meuse Rotterdam jusqu' la capitulationgnrale.

    IV/ L'arme nerlandaise enexil en Grande-BretagneAprs la capitulation du 14 mai 1940, denombreux soldats nerlandais s'expatrientvers la Grande-Bretagne. Ils sont formsen une brigade royale nerlandaise,rebaptise Prinses Irene Brigade le 27 aot1941. Au dbut, l'uniforme britannique estport avec casque et quipementnerlandais, lments supprims lorsque lematriel anglais correspondant estdisponible. Sur la tenue britannique, les gradesdes officiers nerlandais apparaissent sur despattes de collet la couleur distinctive, tandisque le lion des Pays-Bas est arbor sur lacoiffure, les pattes d'paules et le haut de lamanche gauche du blouson battledress et de lavareuse (tenue de service). En 1944, est prparun nouveau rglement de tenue pour l'arme deterre nerlandaise qui sera bas sur l'uniformebritannique.

    Casque nerlandais 1934

    Marin nerlandais

  • Entraine aux ct d'units britanniques etaffecte la dfense ctire du secteur deHarwich, la Brigade Prinses Irene dbarque enNormandie les 7 et 8 aot 1944 et se rassembleautour de Douvres-la-Dlivrande et Plumetot. Elle

    passe alors sous le commandement de la 6e

    division aroporte britannique. Elle monte enligne le 12 aot 1944 et prend part du 17 au 31aot l'avance vers la Seine dans le cadre del'opration Paddle. Aprs des combats aux abordsde Pont-Audemer le 25 aot, la brigade est dans

    un premier temps rattache la 1re armecanadienne avant de passer le 5 septembre sous

    le commandement de la 2e arme britannique.Aprs une avance rapide via Bruxelles, le canalAlbert est bientt atteint prs de Beringen o labrigade prend un part active aux combats. Lors del'opration Market Garden qui commence le 17septembre 1944, la Brigade est transfre Grave les 20 et 21 septembre o elle effectue desmissions de garde et de reconnaissance jusqu'au17 octobre. A cette date, elle est dplace sur lecanal Wilhelmine au sud de Oirschot pour tre

    affecte la 51e division britannique (Highland).Elle prend ensuite part aux oprations amenant l'expulsion des Allemands du centre et de la partieouest du nord-Brabant. Les 25 et 26 octobre, lorsde l'attaque sur Tilburg, elle s'empare malgr unersistance acharne d'une position en face deBroekhoven. Aprs la chute de la ville, la BrigadePrinses Irene se trouve successivement dans lesenvirons de Weelde, Rijden et Raamsdonk. Du 5au 11 novembre 1944, elle garde la Meuse dansla rgion de Waalwijk. Le 9 novembre son chef estpromu Kolonel. Aprs le retour de la brigade enBelgique le 11 novembre, elle est transfre enZlande o elle effectue des missions de gardetout l'hiver en particulier dans le nord.

    1 2 Histomag - Numro 87

    Aprs quelques missions de lutte anti sous-marinele long des ctes de la Manche, ces appareilss'envolent vers Calshot le 20 mai 1940. AuRoyaume-Uni, les restes de l'aronavalenerlandaise, soit 26 appareils et 80 hommes,sont rattachs au Coastal Command (gardes-ctesde la RAF). Les autres personnels seront verss auSquadron 321. Par la suite, les deux escadrillesfusionnent au sein de la 2nd Tactical Air Forcemais n'en restent pas moins partie intgrante dela marine nerlandaise au mme titre que lesquipages de Fairey Swordfish oprant partir dedeux porte-avions marchands.Les marins nerlandais servant en Grande-Bretagne portent leur uniforme d'origine tant quecela est possible. Viennent ensuite des tenuesbritanniques le plus souvent modifies enconformit avec les standards nationaux. Surl'uniforme britannique, les marins nerlandaisarborent le titre Netherlands et parfois lescouleurs nationales peintes sur le ct du casqued'acier anglais.

    Soldats nerlandais en Grande-Bretagne

  • V/ L'arme royale des IndesnerlandaisesForme en 1830, l'Arme royale des Indesnerlandaises (KNIL) compte 34 000 hommesdont 28 000 indignes au moment o la guerreclate en Extrme-Orient.Ils sont rpartis en une division et plusieurs unitsindpendantes.Si l'le de Curaao est dfendue par une milicelocale relativement bien entrane et arme, lesIndes nerlandaises elles-mmes ne disposentque de faibles units territoriales. En dcembre1941, 400 soldats des troupes de marine sontcantonns dans les Indes nerlandaises. ASurabaya et dans la garnison de Goebeng, ontrouve :- 2 compagnies de 125 hommes- 1 brigade motorise- 1 dtachement de gardes.Le 21 janvier 1942, un groupe de troupes demarine part aux Etats-Unis pour y suivre uneinstruction et y former le noyau d'un bataillonblind de 1 200 hommes et 74 chars qui serviraavec l'US Marine Corps dans le Pacifique. Le "Korpsmariniers" a jou un rle important lors de ladfense des ponts sur la Meuse Rotterdam.Dploy dans des units de la Marine, le "KorpsMariniers" a prit part la Bataille de la mer deJava, ensuite et sur l'le de Java elle-mme, le

    "Korps mariniers" a t incorpor au sein de la 3e

    Division. Lors des tentatives de rsister auxtroupes japonaises, le "Korps Mariniers" s'estnotamment distingu lors des combats prs deKertonsono. Afin de pouvoir participer auxcombats contre les Japonais en Asie, une brigadefut constitue, selon le modle amricain, auxEtats-Unis en dbut de 1944. De cette brigade,environ 100 hommes furent renvoys enAngleterre en mars 1944 afin d'y tre intgrs la "Brigade Prinses Irne" laquelle tait en sous-effectifs. La Hollande libre, cette brigadepourra recruter de nouveaux personnels.En dcembre 1941, l'aviation des Indesnerlandaises dispose de 389 appareils de toustypes organiss en rgiments 3 groupes debombardement, 2 de chasse et 1 dereconnaissance.

    1 3 Histomag - Numro 87

    Elle sert successivement durant cette priode

    avec la 52e Lowland Division jusqu' fin novembre

    puis la 4e Commando Brigade jusqu'au 23 mars1945 pour ensuite passer sous le commandementdu :" district nerlandais" .

    Soldats paras de la brigade Prinses Irene

    Patchs de la brigade Prinses Irene

    Soldats de la KNIL

  • 1 4 Histomag - Numro 87

    La tenue coloniale gris vert mise en service ds1916 est porte par les personnels des troupesterrestres et de l'aviation.

    Les soldats de marine entrains et quips auxEtats-Unis portent l'uniforme de l'USMC avec soitles marques de grade de l'US Marine Corps soit lesmarques nerlandaises sous forme d'insignesminiatures en mtal au collet o marqus aupochoir.

    http://www.dutcheastindies.iblogger.org/Dutch_Uniforms.htmlhttp://dutchhelmets.nl/helmets/krijgsmacht/gevechtshelmen-2/the-dutch-helmets-model-1934-m34/index.htmlhttp://www.lead-adventure.de/index.php?topic=35976.0

    Les forces armes de la Seconde Guerremondiale, Andrew MolloNaval, marine, and air force uniforms of WorldWar 2, Andrew MolloLes Hollandais libres, la Brigade Prinses Irene,1944-1945 Militaria N 214 mai 2003Le fantassin nerlandais Militaria N 112novembre 1994LES ALLIS SOUS L'UNIFORME ANGLAIS, Histoire &Collection

    Soldat Indigne de la KNIL

    Artillerie de la KNIL

    Soldat du Marine Korps(USMC Nerlandais)

  • s le dbut du conflit, la Hollande envisage la possibilit dtre envahie par lesarmes de Hitler. En effet ne serait-ce que pour contourner par le nord, laredoutable ligne Maginot quand celui-ci se jettera sur la France, Hitler devrafouler au pied la neutralit belge et ne pas tre gn sur son ct droit par lesPays-bas. Quelques lignes de fortifications datant des guerres napoloniennes

    existaient bien mais abandonnes depuis des dcennies, il fallait de toute urgence lesrenforcer, si on voulait quelles servent quelque chose dans lventualit dune agressionallemande. On commena par soccuper des systmes dfensifs au milieu des annes 30,comme en France avec la ligne Maginot. Ds 1939 avec les bruits de bottes qui devenaientassourdissants, le commandant en chef des armes hollandaises, le gnral Henri Winkel-man dcida dintensifier les travaux et se focalisa sur la ligne Grebbe qui devait devenir ledernier rempart protgeant la forteresse Hollande (Vesting Holland). Des fosssantichars taient creuss et le systme dinondations tait complt au printemps 1940.

    1 5 Histomag - Numro 87

    Les fortifications Hollandaisesde la Seconde Guerre mondiale

    Dcarte des principales lignes de dfense en 1940

  • 2/ Paralllement cette premire ligne mais environ 50 km lintrieur des terres se trouvent2 autres lignes de dfenses discontinues. La pre-mire, part de la pointe sud du lacIjssel et court sur 50 km jusqu la Meuse quelledpasse. L, elle sarrte dans une rgion marca-geuse sur une dizaine de km et dans la continuit,dmarre une autre ligne de fortifications longue,elle aussi, dune cinquantaine de km,

    qui sarrte net la frontire belge.Cest dailleurs ce point qui fait que son utilit esttoute relative. Car si les Belges ne continuent pasla ligne sur leur territoire, le contournement decelle-ci par le sud devient trs facile pour lesAllemandsCette ligne est parallle la ligneMaas-Ijssel une distance comprise entre 9 et 21km.

    3/ Tout au nord du pays au dbouch du lac Ijsseldans la mer du nord sur chaque rive, encadrant lagrande digue qui ferme et contrle lembouchuredu lac, se trouvent les 2 sur larive gauche et celui de sur la rivedroite. Ces 2 ensembles fortifis sont destins protger le lac Ijssel et donc Amsterdam duneattaque venant de la mer du Nord et pour lesecond venant de lAllemagne, la frontire ntantqu une centaine de km.

    4/ Enfin, cl de vote du systme de dfense,. Ce rduit intgre les plus

    grandes villes et leurs ports (Amsterdam, Utrecht,Rotterdam, La Haye, Haarlem). Cest dans cetespace que se concentrent les populations et lesrichesses du pays. Elle est protge sur son flancest par la qui est une ligne de85 km de long sur 3 5 km de large et qui couvre50.000 ha. Elle court depuis le lac Ijssel au nordjusqu la rivire Bergsche Maas au sud. Elle estconstitue de 10 bassins inondables grce dessystmes dcluses et de barrages. Elle prendlappellation new par opposition la old qui suivait peu prs le mme trac, mais nous

    tions l au XVIIe sicleCette ligne de zones inondables se trouve lgre-ment en avant dune ligne de 48 forts de cettepoque, donc compltement obsoltes mme sicertains se sont vus renforcs par quelques ouvra-ges btonns.

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    GNRALITS25% du territoire des Pays-bas est situ sous leniveau de la mer. Pour leur dfense, les Hollan-dais se basent donc sur leau et le bton. Leslignes de dfense sont des lignes de retardementafin de ralentir lennemi. Quand elles sont sur lepoint dtre submerges, les combattants se reti-rent et la zone entire est inonde par louverturede barrages ou dcluses construits cet effet. Latotalit des fortifications hollandaises se dclineen 17 lments composs de 6 lignes de fortifica-tions, de 8 positions qui sont de petites zonesautour de forts ou de points importants du pays,de 2 forts principaux au nord protgeant la diguedu lac Ijssel, et enfin de la forteresse Hollande .Nous nvoquerons que les principaux dentre euxqui ont vraiment subi lassaut allemand. Ce sont :

    1/ Une premire ligne de dfense denviron 200km courant du sud au nord en pousant la fronti-re avec lAllemagne. Cest la l. Ellepart de Maastricht au sud pour finir sur les rivesdu lac Ijssel (Ijsselmeer en Hollandais). A noterque cette ligne Ijssel, trs renforce dans lesannes 1950, sera un des maillons de la chanede dfense mise en place par lOTAN pour parertoute tentative denvahissement de lEurope delouest par lURSS pendant la guerre froide.

    foss antichars

  • LES FORTIFICATIONS HOLLANDAISES

    Le blockhaus type S3 :Aprs 1938, on se rabat sur la construction plusconomique et plus rapide de centaines de bloc-khaus pour 3 hommes. Ces blockhaus pour mi-trailleuse ont des murs de 0,7 1,2 m dpaisseuret le toit fait 1 m. Ils sont quips de 3 embrasu-res de tir disposes 70 mais dune seule mi-trailleuse de type Lewis. Ils prennent le nom daraigne ou de porc-pic . Ce surnomsadresse indiffremment aux S3, S5 et aux S7. Onaccde la chambre de combat soit par une portesoit plus rarement, selon la topographie par unpuits garni despaliers mtalliques couls dans lebton.780 seront construits dans tout le pays.

    Le blockhaus S5 : mme blockhaus que prc-demment mais avec 5 embrasure de tir.

    Le blockhaus S7 : ce blockhaus comporte donc 7embrasures de tir permettant un feu sur 310. Lesmurs entourant les embrasures de tir font 80 cmdpaisseur, les murs arrires seulement 60.Louvrage comporte 2 entres et 3 chambres decombat. La chambre centrale a 3 embrasures etles 2 latrales 2 chacune. 57 construits.

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    Un dfaut commun toutes ces lignes de dfen-se, elles nont aucune profondeur. Une fois lapremire (et seule) ligne franchie, cest un boule-vard qui souvre devant lassaillant.Enfin toute ligne de fortification doit pouvoircompter sur un soutien dartillerie dont les batte-ries sont places loin larrire de celles-ci et deprfrence caches aux vues de lennemi. Ici, ilny en a pas ou dans certains secteurs en nombreet en qualit trs insuffisants.La tactique mise au point par lEM hollandaisconsiste dans un premier temps abandonner lenord et lest dupays afin de con-centrer ses forcessur les lignes defortifications pour ylivrer des combatsde retardementsafin de laisser letemps aux Franco-anglais de voler leur secours. Entretemps tout le mon-de se replie lin-trieur de la forteresse Hol-lande et la d-fend avecacharnement.En rsum les 2principaux maillonsde la dfense hol-landaise sont laGrebbe line et la forteresse Hol-lande .

    abri pyramide avec sur le toitla sortie du priscope

    plan du blockhaus type S7

  • Le blockhaus pour Pak et MG :Enfin certains blockhaus possdent 4 tages,dont 2 au-dessus du niveau du sol quips dem-brasures de tir pour mitrailleuses lourdes Rhein-metall de 7,9 mm et canons antichars de 50mm. Ces gros blockhaus protgeaient en gnraldes ponts ou des axes routiers importants (Zwol-le, Arnhem, Nimgue etc). Les 2 chambres decombats taient situes cte cte sur le mmeniveau et donc tiraient dans le mme axe. Uneseule entre protge par un crneau intrieuret pas dissue de secours. Louvrage comportaitsur le niveau des 2 chambres de combat un ma-gasin pour munitions et 2 minuscules salles.Lpaisseur des murs ne dpasse pas 1,5 m. Lagarnison varie de 10 13 hommes. Le problmede ce gros cube est quil est trs facilement re-prable de loin. 83 blockhaus de ce type serontconstruits.Soit au total 2 345 blockhaus de tous les types.Par contre on le voit, aucun blockhaus dartilleriemoyenne ou lourde moderne.

    Les 42 vieux forts datant du 19e sicle qui ceintu-raient la rgion dAmsterdam du ct Est sont retaps et on y ajoute quelques ouvragesbtonns pour mitrailleuses. Les plus rcents deces 42 forts achevs juste avant la PremireGuerre mondiale, taient quips pour certainsde canons de 100, 105, 120, 150 et jusqu 240mm le plus souvent sous cloches blindes. Maisces forts dun autre ge ntaient pas tous qui-ps dlectricit ni mme deau courante.Lpaisseur des dalles de toit tait de 1,90 m.Ces 2 dtails donnent une information sur le peude confort que devait supporter les garnisons lesoccupant.

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    Blockhaus pyramide :Abri passif servant abriter la troupe (12 hom-mes) mais aussi parfois abritant un PC. Ses dimen-sions extrieures sont de 8,2 x 6,5 m. Lentre estprotge par un crneau de tir intrieur et sa dallede toit de 2,15 m dpaisseur qui est perce dunpriscope, forme un angle afin de dvier lesbombes. Les murs extrieurs ont une paisseur de1,5 m pour le ct oppos lentre et 1,5 m pourles autres murs. La salle de repos ne fait que 10,5

    m2.700 seront construits.

    Le blockhaus type B :Cest une casemate de flanquement pour 1 mi-trailleuse lourde dont la face expose au tir fait1,2 m dpaisseur, le toit 1 m et les murs arrires60 cm. Il a t choisi de laisser cette prominence(nez) dun ct de lembrasure afin de protgercelle-ci. Le revers de la mdaille est que le champde tir de la mitrailleuse sen trouve singulire-ment rduit. Il en sortira 215 de terre.

    Le blockhaus type G :Cet ouvrage ressemble au tobrouk allemand en cesens quune cloche blinde est installe sur unblockhaus et qui abrite une mitrailleuse lourde de7,9 mm. 2 types seront construits. Sur le front est,la cloche dune paisseur de 14 cm est installesur un blockhaus de 6,5m x 6,5 m. A lintrieurdes terres, la physionomie gnrale du blockhausest la mme mais la cloche ne fait que 10 cmdpaisseur et elle est coule sur un ouvrage de4,5m x 4,5m. On en construira 710 exemplaires.Aprs la reddition hollandaise, les cloches serontvite rcupres par loccupant qui utilisera lacierde celles-ci pour son effort de guerre.

    blockhaus type G

  • Le fort de Kornwerderzand avec ses 21 mitrailleu-ses de 7.9 mm et ses 4 canons antichars Boforsde 50 mm tiendra tte lenvahisseur, lemp-chant ainsi daccder la grande digue qui auraitpermis ensuite de fondre sur Amsterdam depuisle nord. A louest du fort de Den Over se trouve laposition . L encore de vieux forts horsdge quips de canons obsoltes de 150, 240 et305 mm taient senss protger laccs au lacIjssel dune attaque provenant de la mer du Nord.Nous mentionnons cette position car malgr tout,ses canons entreront en action pour aider le fortde Kornwerderzand rsister lattaque alleman-de.

    LA MAAS-IJSSEL LINEligne qui court du nord au sud le long de lafrontire avec lAllemagne. Elle comporte 480blockhaus pour mitrailleuses dont 337 arai-gnes , 352 cloches blindes et 22 blockhausquips de canons antichars de 37, 47 et 50 mm.Cette ligne voit surgir de terre des casemates derivire qui elles, possdent 2 tages. 1 souter-rain et lautre au niveau du sol. 80 seront rigs.Dans lespace entre la ligne de dfense et lafrontire, un arsenal de rochers, obstacles enbton et en acier taient prts tre jets sur lesroutes afin de ralentir lavance ennemie. Desarbres frachement abattus taient pigs et tousles ponts mins. Enfin dernier dtail de la prpa-ration linvasion, tous les panneaux indicateursroutiers sont retirs sur une profondeur de 75 kmdepuis la frontire.Louvrage le plus important de cette ligne est lefort de Pannerden, situ non loin dArnhem l ole Rhin se spare en 2. Ce fort construit en 1872est remis neuf entre les 2 guerres. Il com-porte 1 batterie de canons de 150 mm et uneseconde de 4 canons de 105. La garnison de 300hommes occupe donc un fort en brique dun autrege, entour de douves, certes, mais pas lpreuve des bombes, les superstructures nayantpas t btonnes.

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    Les 2 forts de et deprotgeant laccs la digue du lac Ijssel, (Afslui-tdijk) et les dispositifs dcluses sont les plusmodernes du systme de fortifications du pays.Leur construction date de 1930. Le premier com-porte 17 blockhaus pour mitrailleuses, canonsantichars, flak, poste de commandement, projec-teurs, infirmerie et magasins. Le second nencomporte que 13. A cause du niveau de leau trsproche, ces bunkers ne sont pas relis par souter-rains. Ils taient en gnral sur un seul tage etlpaisseur du bton des dalles de toit et des murstait de 2 m. Lpaisseur des blockhaus les plusexposs grimpait 2,5 3 m dpaisseur. Lesbunkers de flak par contre taient moins renfor-cs.

    Les garnisons de chaque fort comptaient 200hommes incluant les artilleurs et linfanterie. Plu-sieurs positions ciel ouvert abritaient des posi-tions pour mitrailleuses. Les blockhausdobservation ainsi que certaines cloches blindestaient quips de priscopes.Des groupes lectrognes fournissaient lnergiede secours en cas de coupure de lalimentationextrieure et les blockhaus taient relis entreeux par des lignes tlphoniques enterres. Enavant poste du fort de Kornwerderzand face lest, larme avait maintenu une ligne de fortifi-cations, la , consistant en desouvrages de campagne faits de terre et de bois.Elle comportait une centaine douvrages de cetype dont seulement le tiers tait quip duneembrasure de tir unique pour mitrailleuse. Oncomptait galement 6 ouvrages quips de ca-nons antichars.

    blockhaus pour PaK et MG

    tranches sur la Grebbe line. On se croirait en 1914

  • La zone nord ayant t volontairement dgarnie,les Allemands arrivent sans peine sur la ligneWons proximit du fort de Kornwerderzand. L,ils sont tenus en chec par les 220 hommes ducapitaine Boers. Il ne rendra les armes quaprsla capitulation des Pays-bas.Le 12 mai est la journe dcisive. Larme hol-landaise sest retire comme prvu sur la ligneGrebbe. L sont en place dans les tranches et

    les blockhaus les hommes des 3e et 4e corpsdarme hollandais. Les brigades A et B sont enarrire garde pour dfendre la new waterline , ultime ligne avant la forteresse Hollande.En face, linfanterie et les SS de la SS-Leibstandarte et de la SS Standarte Der Fher.Aprs un intense bombardement dartillerie etarien par les Stukas, la Grebbe line cde en dif-frents endroits sauf au nord o elle rsiste en-core. Le 13 la pression devenant de plus en plusimportante, lEM conscient quil ne recevra aucunrenfort franais ou anglais, ordonne le soir sestroupes dabandonner la ligne et de se replier surla new water line. Ce repli se fait dans la nuit du13 au 14 mai. Cependant cest au sud de Rotter-dam que tout va se jouer. Les paras qui ont sau-t le 10 sont dans une position critique. Unrgiment de panzers de la SS-Leibstandarte AHest charg de les rejoindre afin de les dgager.Le 14, un ultimatum est lanc demandant la red-dition de la ville. En cas de refus ce sera la des-truction totale de celle-ci. Un imbroglio du unediffrence de 20 min entre lheure allemande etlheure hollandaise scellera le sort de la ville. 90He 111 lchent 97 tonnes de bombes sur Rotter-dam. A 18h30 ce 14 mai, le gnral Winkelmancapitule. La veille, la famille royale et le gouver-nement ont pris place bord dun navire qui lesemmne vers lAngleterre.

    photos : http://en.tracesofwar.com ethttp://www.festungsbauten.deFortress Europe European fortifications of WorldWar II. First Da Copo editions

    2 0 Histomag - Numro 87

    LA GREBBE LINEla ligne tire son nom du point haut des Pays-basqui est le mont Grebbe qui culmine une trentai-ne de mtres daltitude et qui est travers par laligne de fortifications. La rgion autour de cetteligne est constitue de rgions boises, de terresagricoles et zones marcageuses. On estime quela ligne peut tre recouverte dun mtre deau en12 heures, cette eau masquant les fosss anti-chars et les rseaux de barbels.Elle comporte 144 blockhaus de type G pourmitrailleuses. Lembrasure et la porte daccstaient tanches aux gaz.La GL tait aussi garnie de 130 blockhaus 3embrasures pour mitrailleuses type S3 et 3 seule-ment de type S7. Par contre elle ne comprenaitque 4 blockhaus quips darmes antichars. 18blockhaus de type B et 144 de type G serontconstruits. Outre les nombreux blockhaus de nom-breuses tranches bien amnages abritent lin-fanterie. Par endroit (rares) on trouve galementdes barrages antichars types dents de dragons

    RSUM DES COMBATSLa bataille des Pays-bas a dur 5 jours, du 10 au14 mai 1940, date de la reddition de larmehollandaise.Le 10 mai le groupe darmes B de von Bockattaque sur 3 axes depuis la frontire. Dans lemme temps les parachutistes sautent au sud deRotterdam afin de semparer des ponts sur la

    Meuse pour permettre le passage de la XVIIIe

    arme et de la 9e panzer division.

    blockhaus de type B

    la nature a repris ses droitsdans ce blockhaus type G

  • es Pays-Bas forment le troisime empire colonial du monde en 1941 dontles colonies sont impliques dans la Seconde Guerre mondiale. Durant laGuerre du Pacifique, les Indes nerlandaises ne sont pas pargnes. Ellessont un objectif majeur pour le Japon expansionniste.

    2 1 Histomag - Numro 87

    Les Indes nerlandaises

    L Carte des Indes nerlandaises

  • de soldats est mal arm, peu entran, peu moti-v mais surtout dissmin sur l'ensemble duterritoire (seulement 35 000 d'entre eux sontmotoriss et arms de faon moderne). La marineaccompagnant les hommes au sol est elle aussien sous effectif : 4 croiseurs lgers (dont 3 parsau combat), 7 contre-torpilleurs, 15 sous-marinsanciens, aucun porte-avions. L'essentiel de laflotte tant une marine marchande (une vingtainede transatlantiques). La couverture arienne estassure par 200 avions dont 50 rcents. Avec depareils effectifs, comment dfendre 81 497 km dectes sous la menace du Japon dont les effectifssont plus imposants ?

    Les Indes nerlandaises sur la routedu Grand Sud-Est Asiatique

    Les Japonais entament une guerre dans le Pacifi-que afin de mettre en uvre le Grand Sud-EstAsiatique ou plus couramment appel Sphrede coprosprit de la grande Asie orientale . .L'objectif du Japon tait de crer un bloc auto-suffisant en Asie du Sud-Est leur profit en ex-cluant les pays occidentaux comme les Etats-Unisou encore la Grande-Bretagne, la France et lesPays-Bas. Cette volont de Nouvel Ordre merge la fin des annes 1930 par l'interm-diaire du gnral Hachiro Arita. L'empereur Showa(appel Hirohito en Occident) et le premier minis-tre Fuminaro Konoye acceptent cette ide qui estdvoile par le ministre des affaires trangres

    Yosuke Matsuoka le 1er aout 1940. A partir decette date, la propagande s'oriente vers ce des-sein et le slogan L'Asie aux Asiatiques voit lejour.

    2 2 Histomag - Numro 87

    Les Pays-Baset les Indes nerlandaises

    C'est en 1596 que les premiers navires hollandaisdbarqurent Batam (Java occidental), sur l'ar-chipel indonsien. Plus de 300 ans plus tard, lesHollandais possdent une colonie de prs de 2millions de km s'talant sur une distance de 5000 km dans les eaux du Pacifique. Cette superfi-cie regroupe 13 677 les dont 6 000 sont habi-tes : Sumatra, la Nouvelle-Guine occidentale,Java, Bali, Timor ou encore Borno. La capitale estBatavia, actuelle Jakarta.

    Cette colonie est une vritable richesse pour lamtropole hollandaise. Elle permet de produire duriz, du caoutchouc, du tabac et du sucre. Ellepossde surtout un sous-sol considrablementriche : ptrole, tain, charbon, or et argent entreautre. Cette production permet aux Hollandaismais aussi toute l'Europe de commercer avec lePacifique : les Pays-Bas en sont les premiersacheteurs (132 093 000 de florins en 1932) de-vant les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Franceet l'Allemagne. L'exportation du caoutchouc re-prsente environ 231 565 tonnes en 1932 dontles principaux acheteurs sont les Etats-Unis. Laproduction de ptrole est quant elle consquen-te. Pour comparaison, en 1939, les Indes nerlan-daises produisent 8 millions de tonnes de ptrolecontre 4 millions pour l'Irak.

    Lorsque la guerre clate en Europe en 1939 et quela mtropole est envahie en mai 1940 avec ungouvernement en exil Londres, les Indes ner-landaises ne possdent qu'une trs faible arme.Un effectif limit 100 000 hommes dont lamajorit est indigne. De plus, ce petit contingent

    Soldats de la KNIL

  • Japon dans ce Grand Sud-Est Asiatique , deve-naient un objectif primordial la ralisation de ceplan ambitieux. Il permettrait au Japon de s'ali-menter en ptrole, charbon et caoutchouc notam-ment, mais aussi en vivres.

    Le dclenchement de la guerre et l'in-vasion des Indes nerlandaises

    Le 7 dcembre 1941, le Japon attaque lesEtats-Unis sans dclaration de guerre par un raidarien surprise sur la base militaire de Pearl-Har-bor dans l'archipel d'Hawa. La Guerre du Pacifiquevient de commencer, l'expansion japonaise avec.Le 8 dcembre, les Pays-Bas, par le gouverneurgnral, furent les premiers dclarer la guerreau Japon dans un discours radiodiffus. La mobili-sation gnrale fut proclame. Ds l'invasion dela mtropole, les Allis avaient tabli un plan dedfense pour les Indes nerlandaises. Une partiedes forces ariennes et navales furent dplaces Malacca, conformment au plan. Mais le man-que de moyens se faisait ressentir, les Allis tantinfrieurs en tout points par rapport l'armeimpriale. Ce n'est pas l'apport de l'amricaine, revenue des Philippines, de quelquesavions amricains venus d'Australie ou encore le

    2 3 Histomag - Numro 87

    Avant mme la rvlation de ce projet, pendantde l'Ordre Nouveau d'Hitler en Europe, le Japonavait entam son expansion en Asie ds 1937avec la guerre contre la Chine. Guerre qui avaitcontinu d'attiser les tensions entre le Japon et lesOccidentaux et plus particulirement avec lesEtats-Unis. Ces derniers, par l'intermdiaire de leurprsident Franklin Delano Roosevelt prirent plu-sieurs mesures de sanctions conomiques vis vis de l'tat imprial. Ces mesures taient unesorte de nud coulant autour de l'conomiejaponaise visant mettre un terme toute volon-t d'expansion par la restriction du commerce desmatires premires vitales au Japon et sa mari-ne de guerre.

    Menac d'embargo sur le commerce et le ptroleau dbut des annes 1939 par les Etats-Unis encas de nouvelles agressions, le Japon acclra lesngociations avec les Hollandais, entre le 12septembre 1940 et le 17 juin 1941, pour obtenirdes concessions massives dans les Indes orienta-les, faisant alors office de remplacement pourobtenir les matires premires stratgiques. LesIndes nerlandaises, territoire le plus loign du

    Invasion des Indes Nerlandaises en 1941-1942 par les Japonais

  • Ds le 3 fvrier, les Japonais sont en mesure debombarder la base navale de Soerabaja, o sontregroupes les forces amricaines, mais aussi lacapitale, Batavia. Les 9 et 10 fvrier, les Japonaisdbarquent Makassar et Banjermasin, ce quileur permet de contrler totalement les Clbeset Borno. Le 14 fvrier, un parachutage de forcesjaponaises est ralis Palembang (sud-est deSumatra). La rsistance y fut sans doute la plusrude rencontre par les Japonais depuis le dbutdes combats. Nanmoins, aprs une journe deviolents combats, le sud-est de Sumatra estperdu et le Japon met la main sur les installationsptrolires de Palembang. Le 19 fvrier, Bali estoccupe suivie par Timor le 20. Cela permet decouper les lignes d'approvisionnement de l'aviati-on amricaine venue d'Australie. La deuximetape est acheve et Java encercle.

    La bataille de la mer de Java dbute le 27 fvrier.Les forces navales allies essayent d'intercepterles convois de dbarquement mais leur

    intervention est un dsastre. Le 1er mars 1942, lesJaponais dbarquent Java. Pour dfendre l'le etles 800 km de ctes, les Hollandais ne disposentque d'une division (25 000 hommes environ) etsont accompagns d'environ 7 000 soldats britan-niques et australiens. L'aviation se limite deuxdouzaines de chasseurs que les Zero surclassentsans difficult. L'le sera prise en une semaine. Le5 mars, Batavia, dclare ville ouverte estprise. Le dernier bastion de rsistance et capitalede remplacement, Bandoeng, cherche entrer encontact avec le Japon pour ngocier une redditionpartielle. Le gnral Hitoshi Imamura ne souhaitequ'une reddition inconditionnelle et menace debombarder la population des villes. Boadeng tom-be le 9 mars.

    2 4 Histomag - Numro 87

    reste de la flotte britannique de Singapour quiinversa le rapport de force. Les Indes nerlandai-ses, au dbut 1942, taient contraintes de tom-bes aux mains du Japon.

    Pour s'emparer de la colonie, les Japonais onttabli un planning reposant sur trois forces et troistapes. En janvier 1942, une force est devraoccuper Borno et les Clbes. En fvrier 1942,une force ouest pour occuper Sumatra, Banka etl'ouest de Java. Java, l'le la plus riche, tant alorsencercle, les Japonais pourront dclencher leurtroisime tape qui consiste envahir l'le aumois de mars par l'intermdiaire d'une force cen-trale.

    Les 10 et 11 janvier, le plan est mis excutionsans dclaration de guerre. Une nouvelle fois,l'action fera office de dclaration. Les Japonaisdbarquent Tarakan dans le nord-est de Borno.Le 24 janvier, lors du dbarquement Balikpapan(est de Borno) les Japonais mettent la main surun important centre ptrolier. Mais comme pourTarakan, les forces japonaises rencontrent desinstallations ptrolires dtruites. Face peu dersistance, le 31 janvier, la premire tape duplan japonais est un succs puisque Borno et lesClbes sont tombes, l'exception des ctesmridionales. Cela permet aussi aux forces imp-riales de s'emparer des champs d'aviation qui leurconfrent un peu plus la domination arienne surl'archipel.

    Java, le coeur des Indes nerlandaises

  • Lorsque que les Indes nerlandaises furent totale-ment occupes, Tokyo voulut chasser de l'archipeltous les occidentaux prsents. Or, l'administrationmilitaire mise en place et dirige par le GnralImamura prit conscience de l'importance desEuropens. Cela permis de rtablir au plus vite lesmines, l'agriculture et les moyens de communica-tions pralablement dtruits. Ce ne fut pas le caspour l'extraction du ptrole. Cependant, cettesituation pour les Europens fut de courte dure.Petit petit, les Japonais ou des Indonsiens lesremplacrent dans les administrations ou dansleur travail ce qui soumit les Europens au chma-ge. Au dbut de l'occupation, les Europens

    taient placs dans des quartiers deprotection o l'occupant pourvoyait leur entretien. En 1944, tous leshommes, femmes et enfants desouche europenne furent consid-rs comme des prisonniers de guer-re et interns dans des camps deconcentration o ils ne reurent pasle traitement conforme la Con-vention de Genve. Les 150 000Indo-Europens, qui furent aussiremplacs par des Indonsiens oudes Japonais, restrent hors descamps.

    Le Japon fit 37 000 prisonniers deguerre pendant les combats, endduisant les indignes qui avaientt relchs. Une grande partie deces prisonniers ont t dports

    dans les annes 1942 et 1943 pour effectuer destravaux de chemin de fer en Birmanie. Certainsd'entre eux chourent en Indochine, au Japon eten Mandchourie. Le dangereux transport par meret le principe du gnral Tojo Qui ne travaillepas ne mangera pas conduisit la mort plus de8 000 personnes.

    2 5 Histomag - Numro 87

    En l'espace de trois mois et sans opposer devritable rsistance, les Pays-Bas perdent leurempire des Indes, n'en conservant que quelquesmilliers de kilomtres carrs au sud de la Nouvel-le-Guine.

    Les civils et la guerre

    Sans connatre la guerre, la population des Indesnerlandaises la subit. Ds l'invasion de la mtro-pole par l'Allemagne nazie en mai 1940, quelques2 000 Allemands furent interns comme tant denationalit ennemie. Aprsl'attaque du Japon sur PearlHarbor, 1 000 japonais subis-sent le mme sort et serontdports en Australie en jan-vier 1942.

    Avec la menace de plus enplus en pressante du Japon, lesautorits dcidrent de dtrui-re tous les objectifs japonaispour viter que ceux-ci netombent entre leurs mains in-tacts et oprationnels. Maislorsque la dfaite fut videnteet invitable, les destructionscessrent pour viter que lespopulations ne souffrent inuti-lement. Le gnral Hitoshi Imamura

    Monument aux morts de la KNIL auEreveld Kembang Kuning Bandung

  • L'indpendance comme gain de guerre

    2 6 Histomag - Numro 87

    Le gouverneur gnral, des officiers et des fonc-tionnaires gs, ont t transfrs Formose en1943 et en Mandchourie par la suite.

    Les Indonsiens ne proposant pas unersistance acharne aux Japonais, sauf cas partcomme Atjeh, ne subirent pas d'atrocits commelors de la campagne japonaise en Chine. Ilsvoyaient les Japonais comme des librateurs .

    Le Japon soumit nanmoins les popula-tions des rquisitions pour l'entretien de l'ar-me, ce qui chamboula l'conomie de l'archipel.Les Japonais avaient mis en place une mthodeselon laquelle chaque territoire devait subvenir ses besoins de manire autarcique avec interdic-tion d'changes de produits. Cela entrana unebaisse du niveau de vie de certaines populations,notamment dans les campagnes, qui poussa desformes de rsistances. Cependant, il ne faut pasconsidrer ce mot rsistance comme celleconstate en Europe. Il s'agit surtout de maquispacifique pour ceux qui ne voulaient pas collabo-rer comme le futur premier ministre Amir Sjari-foeddin ou encore d'une rsistance tout aussipacifique par l'intermdiaire des musulmans or-thodoxes. D'autres choisirent la collaborationcomme Soekarno et Mohammed Hatta.

    Devant le peu d'entrain adhrer au pro-jet de Grand Sud-Est Asiatique , le Japon cher-cha exprimer son influence par la contrainte.Cela ne conduisit qu' la cration d'un sentimentd'indpendance plus fort. Instaurant un travailobligatoire sous le nom de , les Japonaisdportrent par mer 300 000 personnes dans toutle Pacifique et en Birmanie. Ils taient traits plusdurement que les prisonniers de guerre. A la finde la guerre, seulement 20 000 d'entre eux pu-rent tre rapatris.

    Les Japonais ne valaient finalement pasmieux que les Europens, ils taient mme pireaux yeux de la population.

    Soekarno

    Mohammed Hatta

  • Les Japonais, voyant limpossibilit demettre en place leur propagande et leur mainmi-se sur les Indes nerlandaises rflchirent untemps donner l'indpendance aux Indes ner-landaises malgr le fait que le pays n'tait pasjug assez mr pour l'tre. Deux jours aprs lacapitulation du Japon le 15 aot 1945, Soekarnoet Hatta proclamrent l'indpendance des Indesnerlandaises qui devinrent l'Indonsie.

    La Seconde Guerre mondiale a donc permis auxIndes nerlandaises d'obtenir leur indpendanceaprs avoir t une colonie des Pays-Bas. Cesderniers perdent leur colonie la plus riche et laplus importante pour eux. Cependant, aprs laguerre, le gouvernement hollandais n'est pasdcider laisser l'indpendance aux Indonsiens.Une guerre d'indpendance s'engage ds 1945pour s'achever en 1949 par la reconnaissance del'Indonsie par les Pays-Bas.

    COSTELLO John,

    VROMANS A. G., Re-vue d'histoire de la Deuxime Guerre mondiale,13e anne, n50, La Hollande pendant la guerre

    2 7 Histomag - Numro 87

    Contrairement aux autres les du Pacifique,les Indes nerlandaises n'ont pas connu de libra-tion arme. Un plan de libration de Java avaitpourtant t labor par le gnral Douglas Ma-cArthur mais fut abandonn par l'Etat-Major quiprfrait assiger le Japon avec plus de forces.

    Cependant, les Amricains ne dlaissrentpas les Indes nerlandaises. Ils tablirent unesorte de cordon sanitaire autour de l'le qui emp-chait les Japonais de pouvoir ravitailler leur armeintrieure mais aussi de faire parvenir des provi-sions l'ensemble de son arme du Pacifique.Cette pratique fonctionna si bien que la situationde Java en 1944 se retrouva identique celle de1942 : une le avec une arme relativementfaible, sans force arienne et navale.

    En 1945 les Pays-Bas sont dcids reprendre leurs colonies

  • 2 8 Histomag - Numro 87

    La marine royale nerlandaisedans la guerre

    ays de vieille tradi-tion navale, lesPays-Bas poss-dent dj un glo-rieux pass

    maritime alors que la Se-conde Guerre mondiale ap-proche. En effet cesderniers ont d au fil dessicles dvelopper et sanscesse moderniser leur ma-rine afin dassurer la scu-rit de leurs voies decommunications, aux qua-tre coins de leur empirecolonial, dont la plus gran-de partie, les Indes ner-landaises, se trouvaienttrs loigne de la mtro-pole. La ncessit de pro-tger un tel empire lescontraint donc trs tt dvelopper, en parallle leur grande flotte de com-merce, une flotte permet-tant de protger leurcommerce et les territoiresoutre-mer qui leur appor-taient de riches et abon-dantes marchandises etmatires premires. Pr-servant avant tout leurneutralit durant la Pre-mire Guerre mondiale, lesPays-Bas abordent les an-nes trente avec le besoinde moderniser leur marine.

    P

  • o les ressources en caoutchouc et en ptrole fontla richesse du pays. Dans les annes trente le seulnavire de guerre protg dans les Indes nerlan-daises tait le patrouilleur ctier Hr.Ms.qui navait plus quune faible valeur de combat. Ilfut donc renforc par trois croiseurs lgers, lesHr.Ms. , Hr.Ms. et Hr.Ms. ,quelques destroyers et une grande flottille desous-marins. Voil tout ce qui pouvait assurer laprincipale dfense navale des les. La ncessit dedevoir assurer plus efficacement, face la puis-sante marine impriale japonaise en particulier, ladfense des Indes nerlandaises, imposrent trstt le besoin de construire de puissants navires desurface, cuirasss ou croiseurs de bataille. En1940, un plan pour la construction de trois croi-seurs fut adopt sur la base des plans du modlede navire 1047.

    Ce projet 1047 tait une srie de plans de croi-seurs de bataille de prs de 30 000 t devant tremis en construction pour renforcer la marine desurface des Indes nerlandaises face la menacedagression de la marine impriale japonaise surces les. Le renseignement nerlandais pensaitalors quen cas dagression nippone, les porte-avions et cuirasss japonais seraient dploysface aux marines amricaines et britanniques.

    2 9 Histomag - Numro 87

    Une politique navale ambitieusedans les annes 1930

    Les Indes nerlandaises sont trs importantespour les Pays-Bas, la fois politiquement etstratgiquement. Ce vaste territoire constitu desgrandes les de Java, Sumatra, Borno et dunepartie de la Nouvelle-Guine reprsentent prs detrois sicles dchanges. Ce sont environ 500 000colons qui sont installs dans cette seconde patrie

    Pavillon naval des Pays-Bas

    Carte des Indes nerlandaises

  • darmement et de lutte contre les incendies doc-tobre novembre 1939, les bureaux nerlandaiscooprant toujours avec les entreprises alleman-des dont Krupp Germania Werft et Deschimag.

    Les nouveaux croiseurs de bataille nerlandaisdevraient tre capables de tenir 12h 32 nuds,davoir une autonomie de 4 500 milles nautiques 20 nuds, dtre capables de monter de 20 30 nuds en 15 min. La protection devrait trefocalise sur les machines, tandis que larmementdevrait tre compos de 3 tourelles triples decanons de 280 mm en armement principal, 6canons doubles de 120 mm en armement secon-daire, 7 canons doubles antiariens de 40 mmBofors, le tout dirig par un contrle de tir centra-lis et appuy de 8 canons de 20 mm Oerlikon. Lenavire devait galement disposer de deux avionsde reconnaissance. Les points faibles nerlandais

    en termes de construction navale y taientprsents : manque de blindage, technologie djdpasse par rapport aux navires de mme classedes pays trangers. Par le biais de lanciennestructure de lIVS, le bureau des ingnieurs pour laconstruction navale, des plans densemble furentconus pour fvrier 1940 sur la base de ceux du

    mais les Pays-Bas refusant de garantir lAllemagne toutes les commandes de matrielncessaire ce projet, le Reich refusa de livrer lesplans complets du . Aussi il fallut setourner vers dautres puissances navales pourconcevoir ce nouveau navire et une visite en Italie

    fut organise peu aprs . En effet, inexprimen-ts dans la conception du systme de protectionsous-marine pour un navire de cette taille, lesingnieurs nerlandais purent ainsi repenserlagencement intrieur dans une nouvelle srie dedessins en date du 18 mars 1940.

    3 0 Histomag - Numro 87

    Les Japonais nauraient donc plus que des croi-seurs lourds et lgers opposer aux Nerlandaissur ce thtre doprations, il fallait donc desnavires de surface modernes capables de compl-ter la dfense de cette zone en empchant toutassaut amphibie et en entravant lvolution duneflotte dattaque, mme si sur le papier les croi-seurs lgers de la marine royale nerlandaise 2

    de classe , 2 de classe et 2 declasse ne pourraient pas longtemps fairele poids face aux 18 croiseurs lourds et 27 croi-seurs lgers de la marine impriale japonaise. Lestraits navals de Washington (1922) et de Londres(1930) avaient engag les nations signataires ne pas construire des croiseurs de plus 10 000 t.Or les Pays-Bas, considrs comme une puissancenavale mineure, navaient pas sign ce trait etntaient donc pas concerns par ces restrictions.Sans ide fixe sur ce que devraient tre cesnouveaux navires, si ce nest quil leur en faudraitdeux ou trois, les ingnieurs nerlandais se bas-rent sur les travaux de leurs voisins. Les Franaisrefusant de rvler les secrets de leurs croiseursrapides comme le , lAllemagne refu-sant de collaborer, un plan prliminaire fut rdigsans laide trangre et achev le 11 juillet 1939.Aprs ngociations Brme et Berlin lAllema-gne et les Pays-Bas parvinrent cependant unaccord : lAllemagne acceptait dexcuter lesplans et dessins en fonction des ides nerlandai-ses, en change de la garantie que tous lesquipements ncessaires seraient commandsauprs des entreprises allemandes. Le 13 et le 31juillet lAllemagne accepte donc de livrer les planscomplets du et des modifications sontapportes aux plans en termes de propulsion,

    1 - En 1939 seul le Hr.Ms. De Ruyter tait termin,le Hr.Ms. De Zeven Provincin navait que sa quille de pose.

    Plan allemand du 21 juillet 1939

    3 - Une dlgation dingnieurs et dofficiers nerlandais se rendit enItalie en fvrier 1940 et fut autorise visiter le Vittorio Veneto et plu-sieurs chantiers navals o les Italiens leur livrrent quelques informa-tions supplmentaires sur le Schnarhorst de leurs allis allemands, sanstoutefois autoriser la dlgation regarder les dessins techniques dusystme par-torpille Pugliese mis en place sur le cuirass Romaalors en construction.

    2 - IVS : Ingenieurskantoor voor Scheepsbouw : Socit hol-landaise factice mise en place en 1922 avec le financementde la marine allemande pour mettre au point des nouveauxsous-marins en contournant les closes du trait de Ver-sailles. Ce bureau conu ainsi, entre autre les plans dessous-marins allemands Type II et Type VII, et des sous-ma-rins pour lEspagne et la Finlande.

  • Conu initialement comme un croiseur lger de 5000 t, la mission du Hr.Ms tait dedevenir le navire amiral pouvant voluer auxcots des deux croiseurs existants de la classe

    dans la dfense des Indes nerlandaises,lide tant que sur ces trois croiseurs il y en auraittoujours deux de disponibles, mme si le troisi-me devait tre en rparation. Le Hr.Msvoit sa construction commencer le 16 septembre1933. Lanc le 3 octobre 1936 il est toutefoisfinalement livr avec un armement plus lger enraison des problmes budgtaires de la marine etdu mouvement pacifiste. En effet sa constructiondbuta en pleine dpression conomique et cettedpense tait considre comme trop lourde, fortiori pour un pays o le pacifisme tait trsrpandu. Cest ainsi quil fut dot de 6 canons de150 mm, bien en de de la puissance des croi-seurs

    3 1 Histomag - Numro 87

    LAllemagne envahissant le pays quelques semai-nes plus tard les plans finaux pour les navires declasse 1047 ne verront jamais le jour et ne serontjamais construits. Le premier navire de classe1047 devait de toute manire tre achev en1944 si sa construction avait dbut, donc troptard pour arrter lavance japonaise en Asie duSud-Est. Du reste ce plan fut dailleurs trs contro-vers car certains membres de ltat-major de lamarine nerlandaise le jugeaient trop coteux enterme deffectifs et ressources disponibles, alorsque la construction de petits navires et dunearonavale efficace serait la fois moins couteuseet plus rapidement disponible en cas dattaque.Cest pourquoi, dans lattente, seul un croiseurlger fut command : le Hr.Ms. .

    Plan de l'IVS du 18 mars 1940

    Le Hr.Ms. De Ruyter Hr.Ms. Java

  • Les deux croiseurs lgers de la classe classe ou classe seront loin

    dtre termins pour 1940. Construits par la Rot-terdamsche Droogdok Maatschappij (pour le

    Hr.Ms. , renomm en1941 puis en 1950) et Wilton-Fijenoord(pour le Hr.Ms. en 1939, renomm

    en 1941, en 1946 puisen 1947 et enfin en 1950) pourla marine royale nerlandaise, les deux naviresdont les quilles sont dj poses en 1940 voientleur construction poursuivie mais de manire trslente, les chantiers navals tant utiliss dautresfins et les sabotages de la rsistance hollandaiseralentissant son avancement. A la Libration laconstruction des deux navires reprendra en revan-che et larmement modifi en prenant en compteles leons de la guerre. Toutefois, rpondant undsir, nous lavons vu, de ne pas privilgier lescroiseurs lourds, pour des raisons de doctrine maisaussi de budget, le choix fut donc fait dans le plandu ministre de la dfense Deckers de construiregalement deux super-destroyers. En ralit ilsavaient la taille de croiseurs lgers ne devant passappeler croiseurs pour des raisons politiques,mais leurs rles taient bien dfinis : ils taientsenss tre des navires leaders de flottilles.

    Le Hr.Ms. fut ainsi lanc en 1937 et sonsistership le Hr.Ms. en 1939.Du cot des destroyers proprement dits, 4 des-troyers furent commands mais seuls 2 sontachevs quand la guerre clate, le Hr.Ms.

    et le Hr.Ms. . Plus grandsque les destroyers de classe Admirals, ils taientsenss surclasser les destroyers japonais par unarmement plus important notamment.

    3 2 Histomag - Numro 87

    lgers de son poque. Par ailleurs son blindagetait inadquat et la porte des canons anti-a-riens tait insuffisante. Cependant son systme decontrle de tir tait excellent. Pour le moderniserpar la suite une tourelle supplmentaire de 150mm sera ajoute et son blindage sera amlior.

    Le plan de Deckers ou la mise en pla-ce dune politique navale raliste

    La question du budget pour la marine tait on lavu au cur des questions militaires de ce petitpays et des rductions budgtaires provoqurent

    des mutineries en 1933 bord du Hr.Ms. Au-del de la question budg-

    taire, cette opposition reflte bien loppositionentre les doctrines qui circulaient alors au sein desforces navales dans la ncessit de protger lafois la mtropole mais aussi et surtout les Indesnerlandaises. Et cest une sorte de compromisqui fut adopt dans cette querelle ds 1931 enadoptant le plan de Deckers de construction nava-le pour 2 croiseurs lgers, 2 super-destroyers, 4destroyers et des sous-marins.

    Le ministre Laurentius Nicolaas Deckers

    Hr.Ms. Tromp

    4 - Zr. Ms. pour Zijner Majesteits. Cest ainsi que les navires dela marine royale nerlandaise prcdaient leur nom, signifiantainsi, comme dans toutes les flottes des rgimes monarchiques, lefait que ce btiment appartenait au souverain ou comme ici, lasouveraine des Pays-Bas, savoir Wilhelmina en 1940. 5 - Du nom des Sept Provinces qui formrent les Provinces-

    Unies en 1531.

  • Guerre mondiale. De mme les ingnieurs dHa-zemeyer, filiale nerlandaise de Siemens & Hals-ke, mirent galement au point un systme trsavanc de contrle de tir antiarien tachymtri-que pour le canon de 40 mm Bofors permettantde monter ces canons de faon triaxiale. Ainsi en1940, aprs linvasion des Pays-Bas, ce systmede contrle de tir, mont sur le dragueur de minesHr.Ms. , peut tre copi parles Britanniques qui le mettent en service demanire coaxiale sur les canons Mark IV de 4.5pouces de leur marine. En rsum, mme si laqualit de larmement de la marine royale ner-landaise nest pas remettre en cause, cest lemanque de navires pouvant galer leurs homolo-gues qui fait dfaut en 1940. Bien sr il fautmettre en relief que ce pays est alors neutre

    depuis la fin du XIXe sicle et que la GrandeDpression a aussi touch son conomie, mais lesPays-Bas font de rels efforts pour se doter dunemarine pouvant assurer la dfense de leurs colo-nies et leur marine est alors dj en partie moder-nise en 1940, pouvant compter sur troiscroiseurs lgers, deux super-destroyers, huit des-troyers, un petit nombre de torpilleurs et canon-nires, une vingtaine de sous-marins, le toutpaul tant bien que mal par plusieurs flottilles dedragueurs et mouilleurs de mines plus ou moinsmodernes.

    Fuir lavance allemande

    Les Pays-Bas donc entrrent en guerre malgreux, leur neutralit ayant t viole, avec uneflotte partiellement modernise et dont la missiontait essentiellement tourne vers la dfense desIndes nerlandaises. Aussi, la dfense de la m-tropole batave ne fut gure que symbolique,quelques navires participant la dfense desports comme le Hr.Ms. qui participe ladfense de Rotterdam.

    3 3 Histomag - Numro 87

    Enfin la dernire partie du programme visant renforcer la flotte de dfense des Indes nerlan-daises comprenait la construction de 7 sous-ma-rins mis en chantier avec les noms de K dsignant un navire devant servir aux Indesnerlandaises - qui prendront finalement lesnoms de . Seuls les quatre premiers,dont la fabrication avait commence enoctobre/novembre 1937 dans la premire tran-che du plan de construction navale, avaient putre lancs durant lhiver 1939-1940. Ntant pasencore arms et prts pour le service actif, ilspurent cependant appareiller, soit par leurs pro-

    pres moyens comme le et le , soitavec laide dun remorqueur comme les et

    , et ainsi gagner la Grande-Bretagne pour y tretermins.

    Quelle valeur en 1940 ?

    Quand la guerre clata le plan de moder-nisation de la flotte navait pu tre ralis quenpartie. Dote de chantiers navals, les Pays-Bas ontcependant eut cet avantage de ne pas tre tribu-taires des grandes puissances maritimes euro-pennes et llaboration de leur flotte se fit parleurs propres soins. Forts de leur savoir faire entermes de construction navale, les Nerlandaisapportrent mme leur propre rflexion la mo-dernisation de leur flotte. En effet ds le milieudes annes trente dimportantes recherches pourmoderniser la marine sont lances. Cest ainsi quele capitaine de corvette Jan Jacob Wichers met aupoint en 1936 le schnorchel, dispositif tubulaireamovible permettant un sous-marin propul-sion classique de renouveler son atmosphre enimmersion. Dvelopp sur les sous-marins et

    ltat de prototype, le dispositif seraconsidr comme abouti sur len fvrier 1939 et install sur l'ensemble dessous-marins nerlandais par la suite, sans toute-fois tre jamais pleinement exploit pour desraisons de scurit. Ce sont les ingnieurs alle-mands qui apporteront de relles amliorationstechniques cette invention et linstalleront surleurs propres sous-marins durant la Seconde

    6 - Les O 23 et O 24 furent dabord camoufls le 10 maidans le port du Lek Rotterdam pour ne pas tre pris parles parachutistes avant dappareiller le 13 mai.

  • 3 4 Histomag - Numro 87

    Hr.Ms. Van Galen

    Hr.Ms. Johan Maurits van Nassau

  • marin. Impassible, le lieutenant de vaisseau VanErkel enregistre la position et ordonne lquipa-ge daller se reposer. Pendant la nuit des fuites sedclarent, fuites que les pompes ne parviennentpas endiguer et le doit faire surface o ilest immdiatement repr par un Messerschmittqui le prend sous son feu sans causer de pertes.Allg il parvient prendre la mer et rejoint enfinPortsmouth o il en profite pour vendre son cuivreaux Anglais. Le ne pouvant tre remorqusera sabord dans la Nieuwe Waterweg, avantdtre remis en service par les Allemands sous lenom de et sera sabord en 1945. Encore enchantier, les et connaissent le mmesort puisque la marine allemande achve leurconstruction et les met en service sous le nom de

    et . Le premier sera sabord en mai1945 tandis que le second sera sauv et rendu

    la marine royale nerlandaise .

    Nous lavons vu ltat gnral de la marine royalenerlandaise est assez dpass, il est donc pastonnant de trouver encore de vieux navires dontlhistoire ntait pas prte dtre termine. Cest lecas du Hr.Ms. . Mis en service en 1900ce vnrable btiment ntait plus utilis que pourla dfense ctire en 1940 et fut saisi par lesAllemands qui le convertirent en croiseur antia-

    rien sous le nom de .Le 14 mai le Hr.Ms. appuie quant lui deson feu les oprations de dbarquement sur llede Beveland-Sud puis escorte jusquau 17 maitous les navires nerlandais se rendant en Angle-terre avant de les rejoindre le 18 mai. En effet le14 mai lvacuation des Pays-Bas doit se termineret tandis que le Hr.Ms.accompagne 3 mouilleurs de mines et 2torpilleurs dans la passe de Den Helder il est prispour cible par laviation allemande. Gravementendommag il coule devant le port tandis quelquipage peut gagner lAngleterre bord desautres navires restants.

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    Touch par les bombardiers allemands il est coulle 10 mai et sera ferraill par les Allemands. LeHr.Ms. parvient ds le10 mai abattre un avion allemand venu poserdes mines dans le port de Den Helder. Evitant lesattaques des bombardiers cest plutt lui quiattaque, bombardant larodrome de Waalhavenaux mains des parachutistes allemands. Le 12 mai1940 il participe la bataille du Afsluitdijk ou bataille du barrage au cours de laquelle lestroupes nerlandaises tentent dempcher lar-me allemande de pntrer en Hollande septen-trionale. Il fait ainsi taire les batteries de 88 mmde la 1. Kavalleriedivision plus de 18 km grce son systme de contrle de tir trs prcis. Ilreste alors galement trois vieux destroyers declasse au sein de la marine nerlandaise en

    mtropole : les Hr.Ms. , et . Le 1er

    est coul par les bombardiers allemands le 12

    mai, le 3e subit le mme sort le 14 mai 1940 etson quipage achve de le saborder tandis que

    seul le 2e parvient fuir en Grande-Bretagne.Egalement dpasss, les mouilleurs de minesHr.Ms. et le Hr.Ms. sont encore enservice mais tandis que le premier parvient schapper en Grande-Bretagne, le second estcoul par lartillerie allemande. Sur les quatreremorqueurs de la classe M convertis en dra-gueurs de mines, les Hr.Ms , , et , unseul peut tre sabord tandis que les autrestombent aux mains des Allemands. De mmeceux qui devaient tre les destroyers Hr.Ms.

    et sont sabords pourviter quils ne tombent aux mains des Allemandsle 10 mai 1940, leur vacuation tant impossiblebien quelle fut tente par le Hr.Ms.

    plusieurs reprises. .Aprs avoir attendu lui aussi que le Nieuwe

    Waterweg soit dbarrass des mines magnti-ques largues par la Luftwaffe, le sous-marinlve lui aussi lancre de Rotterdam le 13 mai 1940alors que, comme ses sister-ships il nest pastermin. Afin dtre assez lourd pour plonger,lquipage emporte une grande quantit de cui-vre, trop mme, et la premire plonge faittoucher le fond au sous-

    7 - Voie navigable de lembouchure du Rhin permettant derelier Rotterdam la mer, en particulier pour les naviresde haut tonnage.

    8 - 24 sous-marins dont le U-D5 devaient partir de Bergenle 30 mai 1945 pour tre sabords Lissahaly (Irlande dunord) dans le cadre de lopration Deadlight . En raisonde sa silhouette particulire, un sous-marinier reconnait lesous-marin et un quipage nerlandais viendra prendre pos-session de celui qui redevient le O 27 le 13 juillet 1945.

    9 - Il participa ainsi la guerre de continuation aux cots desFinlandais. Confondu avec le Vinminen finlandais dontles Sovitiques voulaient tout prix se dbarrasser il faitlobjet dun raid et aprs une dure rsistance face 132bombardiers et chasseurs il est coul dans le port de Kotka.

  • Dun autre cot nombreux sont aussi ceuxqui parviennent au Royaume-Uni, l o le gouver-nement et la reine taient dj partis en exil le 13mai bord du HMS . En effet jusquau14 mai la consigne donne par ltat-major de lamarine tait de gagner les ports anglais au plusvite, de manire pouvoir sauver le plus grandnombre de navires possible. Larme capitulant le14 mai quelques cas de conscience se firententendre, le choix tant laiss aux officiers entrerejoindre lAngleterre ou se saborder, certains sesabordrent par choix. Toutefois limmense majo-rit des navires prsents aux Pays-Bas est parve-nue senfuir. Il est galement noter que mmeaux Antilles la marine nerlandaise en actionpuisque la canonnire Hr.Ms. , misen service en aot 1939 aux Antilles nerlandai-ses aux cots des sous-marins etcapture sept navires marchands allemands pr-sents dans le port de Curaao le 10 mai 1940 etparticipera durant toute la guerre la capture denavires marchands et au sauvetage de marinsdans les Antilles.

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    Au final nombreux sont les navires devoir tresabords faute de pouvoir tre vacus vers lAn-gleterre, comme le destroyer Hr.Ms.

    , les dragueurs de mines Hr.Ms. et Hr.Ms. ou encore

    les sous-marins et . Les Allemandsrcuprrent toutefois nombre de ces naviresaprs la capitulation des Pays-Bas et les remirenten tat de servir.

    Hr.Ms. Van Kinsbergen

  • Ainsi le destroyer Hr.Ms. est remor-qu jusquen Angleterre o il reoit un armementbritannique et un quipement de lutte contreincendie avant de rejoindre le service actif enMditerrane. De mme le Hr.MsZaan, le plus grand des mouilleurs de mines de lamarine royale nerlandaise gagne Portsmouth le16 mai non sans avoir min lestuaire de lEscaut.Modernis et rquip il pose prs de 2 198mines sur la cte est de lAngleterre jusqu la finde lanne 1940. Le super-destroyer Hr.Ms.

    qui tait comme beaucoup denavires en cours dachvement en 1940 est luiaussi complt par les britanniques comme croi-seur anti-arien, ce dont ils avaient grand besoinpour protger leurs convois.

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    Continuer la guerre aux cots des Al-lis

    Devant laffluence des navires nerlandais ga-gnant ses ports, le Royaume-Uni d grer etorganiser lutilisation de ces nouveaux navires,surtout un moment o la protection de ses lesdevenait primordiale. Toutefois, nous lavons sou-lign, certains navires nerlandais prirent la merprcipitamment, sans avoir pu tre termin, ousans armes ni munitions, le pays ne sattendantpas du tout entrer en guerre. Ainsi il savrerapidement ncessaire de rarmer et dquipertous les navires nerlandais avant de pouvoir lesremettre en service actif.

  • 3 8 Histomag - Numro 87

    Hr.Ms. Isaac Sweers

    Hr. Ms. Willem van der Zaan

    Hr.Ms. Jacob van Heemskerk

  • Les mouilleurs de mines Hr.Ms. etle Hr.Ms. serviront quant eux ladfense antiarienne et au nettoyage de lestuai-re de la Tamise. Le 14 juin 1941 le Hr.Ms.

    sera dailleurs touch par une mine etcoulera. Le Hr.Ms. servira lui lescorte de larmada allie du 6 juin 1944 avantdtre rendu la marine nerlandaise la fin dela guerre. Grande fut galement la participation la guerre des canonnires de classe . Desti-nes patrouille