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Presses Universitaires du Mirail Hommage àGeorges Baudot Author(s): Jacques GILARD Source: Caravelle (1988-), No. 76/77, HOMMAGE À GEORGES BAUDOT (Décembre 2001), pp. 5-9 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40854943 . Accessed: 15/06/2014 17:50 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.251 on Sun, 15 Jun 2014 17:50:09 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

HOMMAGE À GEORGES BAUDOT || Hommage à Georges Baudot

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Presses Universitaires du Mirail

Hommage àGeorges BaudotAuthor(s): Jacques GILARDSource: Caravelle (1988-), No. 76/77, HOMMAGE À GEORGES BAUDOT (Décembre 2001), pp. 5-9Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40854943 .

Accessed: 15/06/2014 17:50

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CM.H.LB. Caravelle n° 76-77, p. 5-8, Toulouse, 2001

Hommage à Georges Baudot

La présente livraison de Caravelle est à plus d'un égard exceptionnelle : il s'agit du premier numéro double qu'aura proposé notre revue au cours de sa déjà longue histoire, et ce en une occasion qui sort elle aussi du commun. Caravelle rend hommage à celui qui l'a piloté trois décennies durant tout en développant une brillante carrière sur laquelle nous reviendrons dans les paragraphes qui suivent. Mais d'abord Georges Baudot et la publication qui fut pendant longtemps et reste un de ses soucis les plus chers. Coopté comme rédacteur de Caravelle en 1966 et figurant en cette qualité dans le numéro 7, le jeune Georges Baudot était surtout nommé par le comité d'alors secrétaire de rédaction-gérant, à la date du 3 novembre. Curieusement, cette fonction qu'il exerça aussitôt ne figure en deuxième de couverture qu'à partir du numéro 9. La barre du jeune vaisseau qu'était Caravelle s'est donc trouvée alors entre les mains de Georges Baudot, un état de fait largement reconnu dès lors et qui fut clairement matérialisé lorsqu'en 1975, prenant sa retraite, et avec le vote unanime d'un comité renouvelé et rajeuni, Paul Mérimée lui transmet la direction de la revue. Le numéro 24, de juin 1975, est le premier qui paraît sous la direction officielle de Georges Baudot, simple poursuite d'une traversée entreprise par lui et Caravelle près de neuf ans plus tôt. Lorsque, le 24 juin 1995, tout en poursuivant sa carrière d'universitaire, Georges Baudot renonce à la direction et la transmet à l'auteur de ces lignes, recevant du comité unanime le titre de directeur honoraire, vingt-neuf années se sont écoulées et cinquante-sept numéros ont paru sous sa responsabilité. A ce travail opiniâtre, à une rigueur sans failles, à une vigilance constante Caravelle doit d'avoir gagné la place qui est la sienne dans le concert des principales revues américanistes actuelles. Bien entendu, après cette transmission des responsabilités, Georges Baudot ne quittait pas la revue qui fut la sienne tant d'années durant : il est depuis six ans un membre éminemment actif, et ô combien consulté, de son comité de rédaction.

Né à Madrid en 1935, au foyer du Secrétaire Principal des Services économiques près l'ambassade de France en Espagne, Georges Baudot entrait dans la vie sous le signe de la culture hispanique et, une fois fait le choix précoce des humanités, la voie était tracée, qu'il allait suivre brillamment. Les circonstances historiques ont certes apporté quelques interruptions au long séjour espagnol de sa famille, imposant des périodes de résidence en France, mais Georges Baudot pouvait aisément être reconnu aussi pour un vrai Madrilène. De son enfance vécue intensément dans l'atmosphère chaleureuse et rude d'un quartier de la capitale espagnole, ceux qui le connaissent savent qu'il a retiré une

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impressionnante intimité avec l'esprit de la langue de Cervantes et bien d'autres traits, dont nous nous plairons à citer sa haute compétence en tauromachie et sa tenace hostilité au football. En d'autres circonstances, lui rendant un amical hommage au nom des américanistes toulousains, nous avons tenu à souligner combien ce Madrilène avait su aussi devenir un homme de la ville où il réside, et a enseigné, depuis bientôt quarante ans et à laquelle il s'était lié dès son entrée dans les études supérieures. Mais qu'il fût devenu, bien que né et formé à Madrid, un grand mexicaniste et qu'il ait en quelque sorte oublié la péninsule dans les domaines de la recherche et de l'enseignement, ne manque pas d'étonner et nous trahirons ici la confidence par laquelle Georges Baudot avait répondu à notre question sur ce point : peut-être cette vocation pour les études mexicaines lui était-elle venue d'une de ses lectures enfantines, les récits bon marché des aventures de El Coyote. Du moins fallait-il commencer par des études d'espagnol. En 1952, après avoir obtenu au Lycée Français de Madrid, son cher Lycée, le Baccalauréat de Philosophie, Georges Baudot passait une année en « Hypokhâgne » au Lycée Louis-le-Grand, rupture avec l'atmosphère madrilène et première étape française qu'il se rappelle comme un exil pour l'adolescent rebelle qu'il était encore ; revenu à Madrid, il s'inscrit à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Toulouse où il obtient successivement sa « Propédeutique » et les divers « certificats » (nous employons les mots de l'époque) de sa Licence d'Espagnol. En juin 1957, c'était ce qui portait alors le nom de Diplôme d'Études Supérieures ; la voie définitive s'annonçait déjà : le mémoire s'intitulait « L'univers picaresque du Mexique colonial ». Puis cette période se terminait par l'obtention de la première place à l'Agrégation d'Espagnol en 1958. Désormais, Georges Baudot allait assumer, quarante-deux ans durant, jusqu'au 31 août 2000, sa vocation d'enseignant.

Il débute au Lycée Victor Hugo de Besançon, où il exerce trois années, tout en intervenant aussi comme chargé de cours à la Faculté des Lettres de cette ville. Au terme de ces trois années, en 1961, le jeune enseignant fait ses premiers pas d'enseignant-chercheur et inaugure sa carrière universitaire en devenant pour un an assistant dans ce qui allait être sa maison, alors la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Toulouse. Après l'intermède du service militaire, passé pour l'essentiel en tant que professeur au Prytanée de La Flèche, s'ouvre l'étape de la recherche avec une nomination en tant que Membre de la Section Scientifique de la Casa de Velazquez à Madrid : à partir du 1 er octobre 1963, et durant trois années, Georges Baudot travaille dans les archives et bibliothèques de Madrid, Lisbonne et Seville. C'est dans cette période, de février à juin 1966, que se produit son premier voyage au Mexique : chargé d'une mission de recherche par le CNRS, il passe plusieurs mois dans ce pays, fouillant archives et bibliothèques de Mexico, Veracruz, Puebla et Tlaxcala. Inscrit dès 1965 par le Comité Consultatif des Universités sur la Liste d'Aptitude aux Fonctions de Maître-Assistant, il est appelé en octobre 1966 à l'Université de Toulouse, où il exerce pendant une année en tant qu'assistant avant d'être nommé maître-assistant stagiaire en octobre 1967 et titularisé dans ces fonctions en octobre 1968, cependant qu'il venait d'être inscrit, en juillet de cette même année, sur la Liste d'Aptitude à l'Enseignement Supérieur. Dès le mois de novembre il est nommé Chargé d'Enseignement. Toujours en 1968, après avoir connu à Toulouse les événements de mai, il est témoin à Mexico de la tragédie qui précède l'ouverture des Jeux Olympiques. Une nouvelle mission de

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Présentation 7

recherche au Mexique a lieu en août et septembre 1971 (recherches à Mexico et Oaxaca). En 1972, par arrêté du Ministère de l'Éducation Nationale, sur avis favorable du Comité Consultatif des Universités, il est autorisé à diriger des thèses de Troisième Cycle. Enfin, le 29 novembre 1975, il soutient à Toulouse sa thèse de Doctorat d'État es Lettres et Sciences Humaines : Utopie et Histoire au Mexique. Les premiers chroniqueurs de la civilisation mexicaine (1520-1569). Le jury, présidé par Jacques Soustelle et composé de Bartolomé Bennassar, Edmond Cros, Frédéric Mauro et Paul Mérimée (directeur), lui attribue la mention Très Honorable à l'unanimité. Maître de Conférences titulaire en décembre 1975, intégré au corps des Professeurs des Universités à compter du 9 août 1979, Georges Baudot assure dès lors un intense labeur de directeur de recherches, guidant la réalisation de nombreuses thèses, tout en développant ses propres travaux et en multipliant les voyages au Mexique dans les années 1980 et 1990.

A compter de juin 1976 et jusqu'à décembre 2000 pour les dernières thèses soutenues à ce jour, il compte comme directeur de recherches quatorze thèses de Troisième Cycle, deux thèses de Doctorat d'État, deux Habilitations à Diriger des Recherches et vingt-et-une thèses de Nouveau Régime - soit un total de trente-neuf soutenances auxquelles s'ajouteront, très prochainement pour certaines, celles qui se trouvent en cours de réalisation, encore nombreuses. Aujourd'hui, nombreux sont les disciples français ou étrangers de Georges Baudot qui enseignent au niveau universitaire, aussi bien en France qu'en Amérique latine, tout spécialement au Mexique. Parallèlement à ces activités, la production scientifique de Georges Baudot a atteint une ampleur exceptionnelle. Précocement ouverte en 1959, elle compte aujourd'hui une liste de quatre-vingt- dix-huit articles ou communications, auxquels vont s'ajouter six autres titres actuellement sous presse, sans compter ceux qui attendent leur mise au point définitive. La liste des ouvrages est plus impressionnante encore. Elle avait été inaugurée par Les lettres précolombiennes (Toulouse, 1976) avant même que ne paraisse (en 1 978) la thèse, qui donna lieu ensuite à des traductions réactualisées en espagnol, en italien et en anglais. Hors les livres réalisés en tant que coordinateur, le total est pour l'instant de quinze volumes (et un autre actuellement sous presse) d'une haute érudition portant le plus souvent sur le Mexique préhispanique et colonial, dans lesquels l'ethno-historien sait se rappeler opportunément qu'il fut d'abord un excellent « littéraire » et qu'il reste un amoureux assidu de la littérature. On nous permettra de mentionner, très arbitrairement, La vie quotidienne dans l'Amérique espagnole au temps de Philippe II, traduite en espagnol et en italien, ainsi que le livre écrit en collaboration avec Tzvetan Todorov, Récits aztèques de la conquête, traduit en italien, en espagnol et en japonais ; et de rappeler que des prix, notamment de l'Académie Française, ont couronné certains de ces ouvrages. Indépendamment de ces récompenses, le rayonnement de l'oeuvre de Georges Baudot dans le milieu scientifique international se mesure à de nombreux signes : en France même, sa désignation comme membre du Comité National des Universités, du Conseil du CEMCA, du Conseil de la Casa de Velazquez, sa présence dans les comités de sociétés scientifiques et de revues universitaires ; à l'étranger, diverses cooptations qui sont beaucoup plus qu'honorifiques (Sociedad Mexicana de Geografía y Estadística, Academia Mexicana de la Historia, Academia Mexicana de la Lengua, Sociedad Mexicana de Historiografía Lingüística), décoration de

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l'Ordre Mexicain de l'Aigle Aztèque, nombreuses invitations depuis divers pays d'Europe et d'Amérique à assurer conférences, cours et séminaires. Nous ne pouvons citer ici d'autres éléments qui corroboreraient cette brève évocation des échos suscités par une activité inépuisable.

Dans une revue de l'Université de Toulouse-Le Mirail, héritière de la vieille Faculté dont Georges Baudot fut l'étudiant avant de devenir un eminent professeur, nous devons aussi, bien que la place manque, rappeler les tâches qu'il a assumées au long des années dans la vie de l'institution : de 1977 à 1980, il a été responsable de la naissante Section d'Études Hispano-américaines au sein de l'UFR d'Espagnol récemment reconstituée ; à partir de 1982, il a été pour de nombreuses années directeur du DEA d'Études sur l'Amérique latine ; directeur des revues et directeur adjoint du Service des Publications dans les années 1980 ; et, de 1987 à 1994, le premier directeur de l'IPEALT, dont il reste directeur honoraire.

Nous avons ouvert ces lignes par l'évocation du travail accompli par Georges Baudot à la tête de Caravelle. Ce n'était pas sans hésitation, car une autre facette de son activité, jusqu'ici frôlée dans notre propos mais jamais nommée, pouvait tout aussi bien et en toute justice être mise en exergue. L'esprit de la revue l'a emporté dans ce choix, ou la courte vue de son actuel directeur. Nous devons donc ici faire la place qu'elle mérite à la tâche accomplie dans la diffusion de la langue náhuatl, une tâche nourrie de beaucoup de science et de beaucoup d'amour. Dès son arrivée définitive à Toulouse, avec l'appui de Jacques Soustelle et du Doyen Godechot, Georges Baudot avait créé son enseignement de náhuatl, formant aussitôt des étudiants qui sont ensuite devenus ses collègues et ont collaboré avec lui dans cet enseignement. Depuis ces lointains débuts (1966), de nombreuses générations de « nahuatlatos » se sont succédé, jamais très fournies mais toujours entraînées par l'enthousiasme du maître et, de la sorte, ont donné en proportion un nombre exceptionnel de doctorants, dont quelques-uns enseignent aujourd'hui dans l'université française ou travaillent dans la recherche mexicaine. Cette présence d'une langue amérindienne, que deux autres ont entre-temps rejointe dans la panoplie de l'Université de Toulouse-Le Mirail, a donné à celle-ci une spécificité que les américanistes ne peuvent que célébrer.

En vérité, nous n'avons que très imparfaitement évoqué la personnalité et l'oeuvre de celui à qui ce numéro de Caravelle rend hommage : comment rendre compte d'un homme que ses proches, ses collègues et ses collaborateurs ont connu et connaissent d'abord au quotidien pour son amour toujours renouvelé de la vie ? Du moins le lecteur qui tient entre ses mains ce numéro exceptionnel, peut-il constater que très nombreux ont été les collègues, les disciples et les amis

qui ont voulu rendre un hommage affectueux et admiratif au travailleur insatiable, au grand chercheur, au maître, à l'homme et, pour refermer le cercle de notre propos, au directeur honoraire de cette revue, qu'il a faite ce qu'elle est.

Jacques GILARD

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Georges Baudot, mai 1990

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