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Imprimer cet article date de publication : vendredi 06/04/2007 Lula veut insuffler de la croissance au Brésil. CARPENTIER Steve Alors que leur président veut accélérer la marche de l'économie, les Brésiliens sont surtout préoccupés par l'insécurité. SAO PAULO, de notre correspondant. Cinq mois : c'est le temps qu'il aura fallu au président Luiz Inacio Lula da Silva depuis sa réélection triomphale fin octobre pour nommer son nouveau gouvernement, lequel s'est pour la première fois réuni en début de semaine. Il lui a fallu bâtir une équipe de coalition comptant 36 ministres issus des différents partis qui avaient appelé à voter pour lui. Le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre gauche) est récompensé par cinq ministères, le parti présidentiel (PT, Parti des travailleurs) en détenant pour sa part seize. L'appui du PMDB, majoritaire à la Chambre des députés et au Sénat, sera essentiel à Lula pour mener à bien le projet phare de son second mandat : la relance de l'économie. Si la lutte contre la pauvreté fut indéniablement le défi et la réussite de son premier mandat, la relativement faible croissance lui a été reprochée par ses adversaires. En 2006, le taux devrait atteindre à peine 2,9 % après 2,3 % en 2005, soit bien en deçà de ceux enregistrés dans les pays émergents comme la Chine et l'Inde, et dans des pays voisins comme l'Argentine. Lula a concocté en janvier un « programme d'accélération de la croissance », essentiellement basé sur le lancement de grands travaux d'infrastructure, notamment en matière d'installations portuaires, aéroportuaires et routières. Objectif : atteindre un taux de 5 % d'ici à la fin de son second mandat en 2010. L'énergie, le logement et la santé bénéficieront également d'investissements conséquents grâce notamment à des partenariats public- privé. « Il faut avoir une vision du Brésil jusqu'en 2022, date à laquelle le pays atteindra ses 200 ans d'indépendance », a lancé le président brésilien, qui souhaite lancer ensuite des programmes d'envergure similaires dans les domaines de l'éducation, des politiques sociales et de la sécurité publique. Le Congrès, qui lui est d'ores et déjà acquis, sera prochainement appelé à donner son avis sur ce programme ambitieux. Pour y parvenir, le président brésilien dont l'agenda commercial passera en 2007 par la relance des négociations du cycle de Doha, la création d'un marché global des biocombustibles ainsi que la consolidation du Mercosul (marché commun des pays d'Amérique du Sud) peut d'ores et déjà compter sur la reprise de la consommation des ménages, la bonne santé économique des entreprises ainsi que sur la maîtrise durable de l'inflation. Reste que les questions économiques et le chômage sont aujourd'hui relégués par la population loin derrière celle de l'insécurité. De nombreux Brésiliens jugent que l'action du gouvernement est largement insuffisante alors qu'ils subissent la violence au quotidien. Page 1 of 1 - la-Croix.com 17/2/2009 http://www.la-croix.com/sdx/alc/imprimer.xsp?id=20070406-7231517.xml&base=c

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Pour y parvenir, le président brésilien dont l'agenda commercial passera en 2007 par la relance des négociations du cycle de Doha, la création d'un marché global des biocombustibles ainsi que la consolidation du Mercosul (marché commun des pays d'Amérique du Sud) peut d'ores et déjà compter sur la reprise de la consommation des ménages, la bonne santé économique des entreprises ainsi que sur la maîtrise durable de l'inflation.

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date de publication : vendredi 06/04/2007

Lula veut insuffler de la croissance au Brésil.

CARPENTIER Steve Alors que leur président veut accélérer la marche de l'économie, les Brésiliens sont surtout préoccupés par l'insécurité. SAO PAULO, de notre correspondant.

Cinq mois : c'est le temps qu'il aura fallu au président Luiz Inacio Lula da Silva depuis sa réélection triomphale fin octobre pour nommer son nouveau gouvernement, lequel s'est pour la première fois réuni en début de semaine. Il lui a fallu bâtir une équipe de coalition comptant 36 ministres issus des différents partis qui avaient appelé à voter pour lui.

Le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre gauche) est récompensé par cinq ministères, le parti présidentiel (PT, Parti des travailleurs) en détenant pour sa part seize. L'appui du PMDB, majoritaire à la Chambre des députés et au Sénat, sera essentiel à Lula pour mener à bien le projet phare de son second mandat : la relance de l'économie.

Si la lutte contre la pauvreté fut indéniablement le défi et la réussite de son premier mandat, la relativement faible croissance lui a été reprochée par ses adversaires. En 2006, le taux devrait atteindre à peine 2,9 % après 2,3 % en 2005, soit bien en deçà de ceux enregistrés dans les pays émergents comme la Chine et l'Inde, et dans des pays voisins comme l'Argentine.

Lula a concocté en janvier un « programme d'accélération de la croissance », essentiellement basé sur le lancement de grands travaux d'infrastructure, notamment en matière d'installations portuaires, aéroportuaires et routières. Objectif : atteindre un taux de 5 % d'ici à la fin de son second mandat en 2010. L'énergie, le logement et la santé bénéficieront également d'investissements conséquents grâce notamment à des partenariats public-privé.

« Il faut avoir une vision du Brésil jusqu'en 2022, date à laquelle le pays atteindra ses 200 ans d'indépendance », a lancé le président brésilien, qui souhaite lancer ensuite des programmes d'envergure similaires dans les domaines de l'éducation, des politiques sociales et de la sécurité publique. Le Congrès, qui lui est d'ores et déjà acquis, sera prochainement appelé à donner son avis sur ce programme ambitieux.

Pour y parvenir, le président brésilien dont l'agenda commercial passera en 2007 par la relance des négociations du cycle de Doha, la création d'un marché global des biocombustibles ainsi que la consolidation du Mercosul (marché commun des pays d'Amérique du Sud) peut d'ores et déjà compter sur la reprise de la consommation des ménages, la bonne santé économique des entreprises ainsi que sur la maîtrise durable de l'inflation.

Reste que les questions économiques et le chômage sont aujourd'hui relégués par la population loin derrière celle de l'insécurité. De nombreux Brésiliens jugent que l'action du gouvernement est largement insuffisante alors qu'ils subissent la violence au quotidien.

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