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DÉVELOPPEMENT ET PRODUCTION DE SEMENCES D'ÉPINETTE BLANCHE GÉNÉTIQUEMENT SUPÉRIEURE POUR LA RÉGION DU BAS SAINT-LAURENT/GASPÉSIE projet n° 1048 Corporation Agro-Forestière Transcontinentale inc. Région: Est-du-Québec par Jean Beaulieu, Ph.D., ing.f. Service canadien des forêts-Québec Carl Gagnon, ing.f. Corporation Agro-Forestière Transcontinentale inc. Jean Bousquet, Ph.D., ing.f. Université Laval Peng Li, Ph.D. Université Laval et Service canadien des forêts-Québec Serge Légaré, tech. for. Service canadien des forêts-Québec Alice Roy, M.Sc., agr. Université Laval Octobre 1996 Ce travail a été accompli grâce à des fonds obtenus dans le cadre du programme «Essais, expérimentations et transfert technologique en foresterie». Les points de vue ou résultats exprimés dans ce rapport sont ceux de l'auteur et ne correspondent pas nécessairement à ceux du Service canadien des forêts. De plus, l'exclusion de certains produits manufacturés ne signifie pas nécessairement que le Service Canadien des forêts les désapprouve et le fait que d'autres produits soient mentionnés ne signifie pas nécessairement qu'il les approuve.

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DÉVELOPPEMENT ET PRODUCTION DE SEMENCESD'ÉPINETTE BLANCHE GÉNÉTIQUEMENT SUPÉRIEUREPOUR LA RÉGION DU BAS SAINT-LAURENT/GASPÉSIE

projet n° 1048

Corporation Agro-Forestière Transcontinentale inc.Région: Est-du-Québec

par

Jean Beaulieu, Ph.D., ing.f.Service canadien des forêts-Québec

Carl Gagnon, ing.f.Corporation Agro-Forestière Transcontinentale inc.

Jean Bousquet, Ph.D., ing.f.Université Laval

Peng Li, Ph.D.Université Laval et Service canadien des forêts-Québec

Serge Légaré, tech. for.Service canadien des forêts-Québec

Alice Roy, M.Sc., agr.Université Laval

Octobre 1996

Ce travail a été accompli grâce à des fonds obtenus dans le cadre du programme «Essais,expérimentations et transfert technologique en foresterie». Les points de vue ou résultatsexprimés dans ce rapport sont ceux de l'auteur et ne correspondent pas nécessairement à ceux duService canadien des forêts. De plus, l'exclusion de certains produits manufacturés ne signifie pasnécessairement que le Service Canadien des forêts les désapprouve et le fait que d'autres produitssoient mentionnés ne signifie pas nécessairement qu'il les approuve.

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Données de catalogage avant publication (CANADA)

Vedette principale au titre :

Développement et production de semences d'épinette blanche généti-quement supérieure pour la région du Bas-Saint-Laurent/Gaspésie, projetn° 1048

«Ce travail a été accompli grâce à des fonds obtenus dans le cadre duprogramme Essais, expérimentations et transfert technologique enforesterie».Comprend des références bibliographiques.ISBN 0-662-81699-4W de cat. Fo29-39/66-1996F

l. Épinette blanche -- Québec (Province) -- Bas-Saint-Laurent/Gaspésie --Semences.

1. Service d'extension en foresterie de l'Est-du-Québec.II. Centre de foresterie des Laurentides.

SD397.P65D48 1997 634.9'752562 C97-900024-6

© Corporation agro-forestière Transcontinental inc.Tous droits réservés

N° de catalogue Fo29-39/66-1996FISBN 0-662-81699-4

La distribution restreinte de ce document est assurée par le Service d'extension enforesterie de l'Est-du-Québec, organisme voué à la vulgarisation scientifique et au transfert de connaissances permettantd'améliorer les pratiques en forêt privée .

~... SERVICE D'EXTENSION-~, EN FORESTERIE DE-'" L'EST DU gUÉBEC

165 Saint-Luc, C.P. 878Causapscal (Québec) GOJ 110

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RÉSUMÉ

DÉVELOPPEMENT ET PRODUCTION DE SEMENCES D'ÉPINETTEBLANCHE GÉNÉTIQUEMENT SUPÉRIEURES POUR LA RÉGION DU

BAS SAINT-LAURENT/GASPÉSIEPROJET N° 1048

Champ d'application:Région de ressources :

Promoteur:

Début du projet:

Fin du projet:

Contribution du SCF :

Coût total :

Recherche appliquéeEst du Québec

Corporation Agro-Forestière Transcontinentale inc.Carl Gagnon, ing.f.340, chemin principalSaint-Elzéar (Québec)GOL 2WOTél.: (418) 854-3567

3 1 août 1992

31 mars 1996

264 885 $

321 968 $

DESCRIPTION DU PROJET

Le projet avait pour but d'initier un programme régional d'amélioration génétique de l'épinette blanche dansla région du Bas-Saint-Laurent/Gaspésie afm de rendre disponible le plus rapidement possible des semencesaméliorées dans cette région. Les deux principaux objectifs du projet étaient de définir les zonesd'amélioration de l'épinette blanche et d'établir dans cette région une population d'amélioration pour cetteessence.

Le premier volet du projet a consisté à effectuer des relevés dendrométriques et phénologiques dans troisdispositifs expérimentaux (série E-410) établis à Rivière-Bleue, Amqui, et Saint-Elzéar en 1980 et 1983.Ceux-ci font partie d'une série de test génécologiques permettant d'étudier les patrons de variation génétiquechez l'épinette blanche dans l'est du Canada. Ce volet a également permis de réaliser les travauxpréparatoires à l'établissement d'un verger à graines à partir de matériel prouvé génétiquement supérieur:sélection des phénotypes supérieurs, récolte des greffons, production des portes-greffes, greffage et suivi des

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greffes et finalement, transfert des greffes au ministère des Ressources naturelles du Québec pour établir unverger à graines spécifique à la zone d'amélioration.

Le second volet consistait à établir trois test génécologiques (série E-570) dans trois domaines climaciqueslocalisés dans la région Bas-Saint-Laurent/Gaspésie: l'érablière à bouleau jaune, la sapinière à bouleau jauneet la sapinière à bouleau blanc. Ces tests permettront de comparer la performance de descendances issuesde croisement dirigés entre arbres sélectionnés (provenances de l'Ontario et du sud du Québec) avec celledes descendances de provenances locales. Les principales étapes ont été la production des semis, le choixet la préparation des sites, la mise en terre et, le mesurage à l'automne 1995.

Un troisième volet s'inscrivant dans le deuxième objectif visait à explorer la possibilité d'utiliser du matérielclonaI supérieur pour le reboisement. Ce matériel a été produit par bouturage à partir des mêmesdescendances que le test E-570.

RÉSULTATS OBTENUSIl apparaît que l'épinette blanche a une bonne capacité d'adaptation sur l'ensemble du territoire québécois.À cause de l'amplitude de son aire de distribution, il a été jugé avantageux de définir deux zonesd'amélioration pour l'épinette blanche, principalement défmies sur une base latitudinale. La première couvreles domaines des érablières alors que la seconde correspond aux domaines de la sapinière.

Le second volet a permis de démontrer que du matériel non local peut être bien adapté aux conditions de larégion. Les descendances issues d'arbres sélectionnés ont mieux performé que les descendances locales.Pour mesurer plus précisément l'ampleur de ces gains, les tests E-570 devront être suivis sur une période d'aumoins 10 ans. Le groupe de génétique avancée du Centre de foresterie des Laurentides s'y est engagé. Letroisième volet voulant mesurer la possibilité d'utiliser du matériel clonaI supérieur dans la région seraégalement poursuivi, il semble très prometteur.

Le projet a permis de créer une importante population d'amélioration (semis issus du greffage de 360 arbressupérieurs dont 157 des tests E-410) qui permettra l'établissement d'un verger à graines dans la région ce quipourra tirer profit le plus rapidement possible du matériel génétiquement amélioré.

RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENT AIRES

Pour plus de détails sur ce projet, téléphonez au 418 648-3487, un des agents du Service canadiendes forêts se fera un plaisir de vous renseigner.

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TABLE DES MATIÈRES

LISTE DES TABLEAUX vii

LISTE DES FIGURES vü

LISTE DES ANNEXES vii

REMERCIEMENTS .ix

INTRODUCTION 1

1. DÉFINITION DU PROJET 31.1 Objectifs 31.2 Retombées du programme 3

2. MÉTHODOLOGIE (Étapes de réalisation du projet) 4

2.1 Définition des zones d'amélioration pour la région du Bas St-Laurent/Gaspésieet établissement d'un verger à graines à partir de matériel prouvé génétiquementsupérieur pour cette région (Volet 1) 6

2.1.1 Session de formation au Centre de foresterie des Laurentides (CFL)à Québec 6

2.1.2 Repérage et dégagement des tests E-410 62. 1.3 Préparation des fichiers, repérage et relevés dendrométriques, pour

les trois tests E-410 72. 1.4 Préparation des fichiers, repérage et relevés phénologiques de

débourrement dans le test E-41O de Rivière-Bleue (Témiscouata) .... 72.1.5 Relevés phénologiques de l'aoûtement dans le test E-4lO de Rivière-

Bleue (Témiscouata) 82.1.6 Délimitation des zones d'amélioration 82. 1.7 Marquage des sélections dans les tests E-410 pour les populations

d'amélioration 92. 1.8 Récolte des greffons dans les tests E-410 102.1.9 Production des porte-greffes 102.1.10 Formation du personnel pour le greffage Il2.1.11 Greffage et suivi des greffes 132.1.12 Transfert des greffes au SCF 14

2.2 Établissement d'une population génétiquement améliorée à partir des sélectionsfaites dans les provenances de l'Ontario et du sud du Québec et étude de soncomportement par rapport aux sources locales (série de tests E-570) (Volet 2). 16

2.2.1 Session de formation 162.2.2 Dispositif expérimental et matériel testé 162.2.3 Production des semis 17

2.2.3.1 Contenants et milieu de culture 172.2.3.2 Stratification des graines 172.2.3.3 Ensemencement. 192.2.3.4 Éclaircie et repiquage 202.2.3.5 Conditions de croissance en serre 20

2.2.3.5.1 Problématique 202.2.3.5.2 Température ambiante 202.2.3.5.3 Photopériode 21

v

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2.2.3.5.4 Régime d'irrigation 212.2.3.5.5 Fertilisation chimique 222.2.3.5.6 Fongicides 23

2.2.4 Entreposage des semis pour l'hiver 242.2.5 Identification, repiquage et suivi des semis en pépinière 24

2.2.5.1 Préparation du terrain de la pépinière et piquetage 25~.2.5.2 Repiquage des semis en pépinière 25

2.2.6 Etablissement des tests génécologiques (E-570) 272.2.6.1 Choix des 3 sites de plantation 272.2.6.2 Préparation des fichiers et inventaire des tiges présentant

des dommages en raison du gel en pépinière 292.2.6.3 Préparation des 3 sites d'expérimentation 302.2.6.4 Prépara~ion de~ ~c~ers et mesure de hauteur et de survie

des seITIlSen pepInIere 302.2.6.5 Plantation des semis dans les 3 sites expérimentaux,

piquetage du dispositif, extraction et emballage des plants,transport et repiquage 30

2.2.7 Préparation des fichiers, mesure de hauteur et de survie des semisdans les trois sites expérimentaux 32

2.2.8 Analyse des données 32

2.3 Établissement de tests clonaux (E-570 TC) pour mesurer les avantagesdécoulant ge l'utilisation de la propagation végétative (Volet 3) 34

2.3.1 Elevage des pieds-mères 342.3.2 Bouturage 352.3 .3 Culture sous abri 362.3.4 Rempotage des boutures et mesurage 36

3. RÉSULTATS ET DISCUSSION 383.1 Zones d'amélioration génétique de l'épinette blanche 383.2 Population d'amélioration de première génération et sélection pour les vergers

à graines 393.3 Performance des descendances introduites en comparaison à celle des

descendances locales 39

4. CONCLUSION 42

5. BIBLIOGRAPHIE 43

VI

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Grille de fertilisation des porte-greffes 12

Tableau 2. Ventilation des familles composant le test E-570 16

Tableau 3. Test de germination des lots de graines issues de pollinisation libre 18

Tableau 4. Programmation de la température de la serre 21

Tableau 5. Grille de fertilisation des semis en serre 23

Tableau 6. Calendrier d'application des fongicides 24

Tableau 7. Grille de fertilisation des semis en pépinière pendant l'année 1993 26

Tableau 8. Grille de fertilisation des semis en pépinière pendant l'année 1994 27

Tableau 9. Nombre de semis repiqués et de pieds-mères bouturés dans les famillessélectionnées pour le test clonaI E-570 TC 35

Tableau 10. Répartition globale du taux de succès du bouturage 36

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Schéma des principales étapes de réalisation du premier volet du projet EETTF ... 5

Figure 2. Schéma des principales étapes de réalisation du second volet du projet EETTF. .. 15

Figure 3. Schéma des principales étapes de réalisation du troisième volet du projet EETTF 33

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1. Cartes de localisation du site de l'érablière à bouleau jaune situé dans lamunicipalité de St-Eusèbe 44

Annexe 2. Cartes de localisation du site de la sapinière à bouleau jaune situé dansla municipalité de St-Marc-du-Lac-Long 47

Annexe 3. Cartes de localisation du site de la sapinière à bouleau blanc situé dansla métairie de la Seigneurie du lac Métis 50

Annexe 4a Analyse de variance du débourrement de l'épinette blanche dans le testgénécologique de Rivière-Bleue, le 24 mai 1992 53

Annexe 4b Analyse de variance du débourrement de l'épinette blanche dans le testgénécologique de Rivière-Bleue, le 28 mai 1992 53

Vil

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Annexe 5a Analyse de variance de l'aoûtement de l'épinette blanche dans le testgénécologique de Rivière-Bleue, le Il juillet 1992 53

Annexe 5b Analyse de variance de l'aoûtement de l'épinette blanche dans le testgénécologique de Rivière-Bleue, le 16 juillet 1992 53

Annexe 6 Analyse comparative entre les descendances de provenances locales et cellesissues de croisements dirigés 54

Annexe 7 Héritabilité estimée des arbres des provenances locales 54

Annexe 8 Glossaire des termes spécialisés employés dans ce rapport.. 55

Annexe 9 Photos 56

Vlll

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REMERCIEMENTS

Nos remerciements s'adressent à tous les gens qui ont participé à la réalisation de ce projeten l'occurrence, MM. Martin Loiselle et Ghislain Blanchette, anciennement de la CorporationAgro-Forestière Transcontinentale inc., qui ont contribué à l'initiation de ce projet, MM. PaulMiville et Michel Rioux de la Pépinière St-Modeste du ministère des Ressources naturelles duQuébec pour la production des porte-greffes, MM. Jean-Guy Gagnon, François Quirion et AndréGélinas du Service canadien des forêts (SCF-Rimouski) pour la supervision du projet, et lescollaborateurs de l'Université Laval. Ils s'adressent également à la Corporation Agro-ForestièreTranscontinentale inc. (CAFT) et aux autres intervenants régionaux de la région du Bas St-Laurent/Gaspésie(OGC) qui ont pris en charge la réalisation des opérations de mesurage,d'établissement des tests en pépinière et au champ, de récolte des greffons et de greffage.

Un merci particulier à M. Gaétan Daoust (SCF-Québec) qui a fourni des conseilsindispensables sur la collecte des greffons, sur le greffage et sur le choix des sitesd'expérimentation. Merci aussi à M. René Pâquet (SCF-Québec) pout son implication dans lasession de formation en greffage, la réalisation des croisements dirigés et la préparation dessemences pour l'ensemencement, de même qu'à M. Magella Gauthier (SCF-Québec) pour le relevépédologique des 3 sites d'expérimentation.

lX

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INTRODUCTION

L'utilisation de plants génétiquement améliorés combinée à une sylviculture intensive peutaccroître considérablement la productivité des forêts régénérées artificiellement. Les aménagistesaméricains et suédois ont depuis longtemps reconnu que des activités intensives telles la préparationdu site, le drainage ou le dégagement ne résulteront pas en une augmentation maximale desrendements sans l'utilisation de semis génétiquement améliorés (Zobel et Talbert, 1984).D'importants gains génétiques en volume, de l'ordre de 10 à 20 % et même davantage sontpossibles simplement par l'utilisation de semences améliorées issues de la sélection des meilleuressources retrouvées en forêts naturelles. Toutefois, les gains envisagés ne doivent pascompromettre la diversité génétique des espèces et c'est pourquoi l'étude de cette diversité et de sesfondements ou des forces qui la modulent est essentielle à l'établissement d'un programmed'amélioration génétique (Beaulieu, 1996).

Chaque année, de 8 à 10 millions d'épinettes blanches sont reboisées dans la région du BasSt-Laurent/Gaspésie (Parent, 1994). L'utilisation de semis génétiquement améliorés pourraitrésulter en d'énormes gains par unité de temps ou par unité de superficie. Les résultats d'étudesantérieures réalisées au Québec ont démontré que des gains de près de 20 % sur la hauteur à 8 anssont possibles chez l'épinette blanche, simplement par l'emploi des meilleures sources (premierdécile) (Li et al., 1993). Ces gains génétiques sont d'autant plus intéressants qu'ils peuvents'exprimer en phase juvénile, diminuant la fréquence des opérations de dégagement. Alliée à unesylviculture intensive, il est possible de doubler les gains génétiques en rendement sur des sites dehaute productivité près des usines de transformation, particulièrement en forêt privée. Desrendements à terme de 200 à 250 m3/ha, excluant les volumes d'éclaircies, peuvent donc êtreenvisagés sur une base routinière. Même si des vergers à graines d'épinette blanche ont été établisdans la région du Bas St-Laurent-Gaspésie, par le ministère des Ressources naturelles (MRN) duQuébec afin de produire des semences améliorées, ils sont principalement constitués de greffesd'arbres locaux n'ayant pas été soumis à des tests génécologiques. Dans le verger d'Estcourt parexemple, seulement 5 % des arbres constituant le verger proviennent de sélections de matérielsupérieur testé par le biais d'essais de provenances mis en place par le Service canadien des forêts(Québec). Dans ce contexte, les gains génétiques espérés sont difficilement quantifiables. La zoned'exploitation forestière du Bas St-Laurent/Gaspésie pourrait donc fortement bénéficier d'unaccroissement de sa productivité par le biais de l'amélioration génétique et d'une bonne régie deculture. Afin de concrétiser de tels objectifs de rendement, un programme d'amélioration génétiquede l'épinette blanche a été initié dans l'est du Québec. Les antécédents historiques de même que lesdeux principaux volets de ce projet sont décrits ci-dessous.

Durant les années 1950, des tests de provenances d'épinette blanche ont été établis dansl'ouest et dans le centre du Québec et une première sélection d'arbres supérieurs a eu lieu à la findes années 70. Les arbres sélectionnés ont servi à constituer un parc d'hybridation à CapTourmente où des croisements ont été réalisés. Ce parc d'hybridation comptait une centained'arbres composant la population d'amélioration de première génération. En 1980 et 1983,d'autres tests génécologiques soit des tests de provenances/descendances constituant les tests de lasérie E-41O ont été établis dans la région du Bas St-Laurent/Gaspésie autrefois négligée. En 1992,dans le cadre du programme Essais, expérimentations et transfert technologique en foresterie(EETTF) du Service canadien des forêts (SCF), un programme régional d'amélioration génétiquede l'épinette blanche a été initié dans cette région. Ce programme avait pour but ultime de rendredisponibles, le plus rapidement possible, des semences génétiquement améliorées et adaptées pourle reboisement dans ce secteur. Le nouveau projet allait permettre de prendre des mesures dans lestests E-410, d'accroître la population d'amélioration de première génération issue des premiers testset de définir des zones d'amélioration génétique et de transfert de semences d'épinette blanche. Lesecond volet du projet EETTF consistait à tester, dans la région du Bas St-Laurent/Gaspésie, desdescendances issues d'arbres sélectionnés dans des provenances situées en Ontario et dans le sud

1

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du Québec et de comparer leur performance à celle de provenances locales. Ces descendances fontpartie de la seconde génération d'amélioration de l'épinette blanche et les tests génécologiques (sérieE-570) visent à étudier l'adaptation de ces descendances supérieures d'épinette blanche dans cetterégion.

Ce rapport rend compte des étapes du projet et donne une description vulgarisée desdifférentes activités du programme de recherche EETTF concernant le développement et laproduction de semences d'épinette blanche génétique ment améliorées pour l'est du Québec. Lesdeux volets principaux du projet préalablement exposés sont abordés. Un troisième volet, voulantmesurer la possibilité d'utiliser du matériel clonaI supérieur dans la région, n'est pas complété. Ils'agit d'un test génécologique dans lequel les arbres génétiquement améliorés, produits en plusieursexemplaires par bouture (clones), sont représentés. Les gains pouvant en découler sont maximiséset pourraient donc s'avérer forts intéressants. De plus, ce matériel clonaI présente, par définition,plus d'uniformité. Ce dispositif devrait être établi au printemps 1997 par le SCF et les résultatsseront divulgués ultérieurement.

2

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1. DÉFINITION DU PROJET

1.1 Objectifs

Les objectifs et la description scientifique du projet proviennent d'un texte d'avant-projetpréparé par Messieurs Jean Bousquet et Jean Beaulieu.

Un programme régional d'amélioration de l'épinette blanche a été initié spécifiquement pourrendre disponibles le plus rapidement possible des semences génétiquement améliorées pour lereboisement dans la région du Bas St-Laurent/Gaspésie.

Les objectifs spécifiques du programme sont:

1) de définir les zones d'amélioration pour l'épinette blanche dans cette région;

2) d'établir une population d'amélioration génétique d'épinette blanche dans cette régionafin d'augmenter la productivité à long terme.

1.2 Retombées du programme

Considérant les perspectives de rendement découlant de la plantation de- semisgénétiquement améliorés, ce projet permettra donc, à moyen et long terme, une améliorationimportante de la possibilité, des revenus plus importants pour les propriétaires privés ainsi qu'unediminution des coûts reliés à la récolte et conséquemment, une amélioration de la compétitivité del'industrie forestière régionale. Du personnel a été formé dans la région au cours de ce projet, defaçon à permettre le suivi et la gestion des outils d'amélioration qui auront été mis en place pendantla durée de çe projet. Des emplois temporaires ont aussi été créés afin de réaliser les opérationsrégionales. A long terme, des opportunités d'emploi seront créées quant à la gestion du verger àgraines qui sera installé, c'est-à-dire pour l'entretien du verger, la conduite de traitements pourfavoriser la production de cônes, la récolte de cônes et le traitement des semences produites et leurdistribution en fonction du pedigree et des attributs de chaque lot.

Globalement, ce projet de développement et de production de semences, d'une durée de4 ans, a nécessité l'emploi d'un biostatisticien pendant 64 semaines, d'un ingénieur forestierpendant près de 50 semaines et de techniciens forestiers pendant près de 60 semaines. Au total,8 techniciens forestiers et 3 stagiaires en technique forestière ont travaillé sur ce projet. Ceux-ci sesont familiarisés avec diverses opérations scientifiques. En plus, ce projet a généré de l'emploipour des ouvriers du Groupement forestier et agricole Taché (Groupement Taché) pendantplusieurs mois.

3

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2. MÉTHODOLOGIE (Étapes de réalisation du projet)

Afin de réaliser les deux objectifs spécifiques permettant l'obtention de semences amélioréespour la région du Bas St-LaurentJGaspésie, le projet se divise en trois volets distincts, soit

1) la définition des zones d'amélioration et l'établissement d'un verger / parc d'hybridation;

2) l'étude de l'adaptation de descendances supérieures d'épinette blanche dans la région du BasSt-LaurentJGaspésie (E-570);

3) l'établissement de tests clonaux (E-570 TC) pour mesurer les avantages découlant del'utilisation de la propagation végétative. Ce troisième volet n'étant pas complété, il n'en seraquestion que très brièvement.

Les figures 1, 2 et 3, placées au début de chacune des 3 parties, résument les principalesétapes de réalisation de chacun de ces volets. Pour avoir une vision d'ensemble d'un voletparticulier, le lecteur pourra s'y référer.

4

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Volet 1 : Définition des zones d'amélioration

Repérage et dégagement en septembre1992 des tests E-41 0 établis par le SCF en1980 et 1983.

(Rivière-Bleue, Amqui et St-Edgar)

1,Relevés dendrométriques à l'automne1992 pour les trois tests E-410 afind'évaluer la croissance.

1,Relevés phénologiques dans le test E-410pour vérifier le degré d'adaptation desarbres. (Rivière-Bleue, printemps et été 1993)

1,Marquage des meilleurs arbres (157arbres dont 2 arbres élites, tests E-410)

1,Récolte des greffons dans les 157arbres sélectionnés

- 45 à 55 greffons par arbre élite- 25 à 30 greffons pour les autres

~

Production des porte-greffes (prin-temps 1993, pépinière de St-Modeste)

1,Repiquage et entretien des 4 000porte-greffes (Groupement Taché)

1,Culture en serre-tunnel

1,Entreposage des porte-greffes

(automne 1993)

/Greffage et suivi des greffes (CAFT, hiver 1994)

~Transfert des greffes au SCF

Les arbres greffés viennent accroître la population d'amélioration de première génération etéventuellement, pourront servir à l'implantation d'un verger à graines. Ces greffes sont maintenantprises en charge par le ministère des Ressources naturelles (MRN) à la suite du retrait du Servicecanadien des forêts (SCF) du champ de l'amélioration génétique.

Figure 1. Schéma des principales étapes de réalisation du premier volet du projet EETTF.

5

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2.1 Définition des zones d' amélioration pour la région du Bas St-Laurent/Gaspésieet établissement d'un verger à graines à partir de matériel prouvégénétiquement supérieur pour cette région (Volet 1)

L'obiectif du premier volet était de déterminer les zones génécologiques d'amélioration et deréaliser les travaux préparatoires à l'établissement d'un verger à graines à partir de matériel prouvégénétiquement supérieur pour la région du Bas St-Laurent/Gaspésie. La première étape de toutprogramme visant l'amélioration génétique d'une semence est d'établir les zones d'amélioration,c'est-à-dire les limites géographiques à l'intérieur desquelles les diverses sources de semencespeuvent être utilisées tout en montrant une bonne adaptation et des attributs supérieurs. Même si lesrégions écologiques ou les régions forestières peuvent être utilisées comme règle de base pourcontrôler le transfert des semences, ces frontières ne sont pas véritablement définies à partir desbases d'adaptation génétique des provenances.! Les zones d'amélioration doivent donc êtreétablies en suivant les résultats de tests de provenances établis sur plusieurs sites, où lacroissance et l'adaptation sont évaluées. Voici la description des étapes de réalisation du premiervolet du projet.

2.1.1 Session de formation au Centre de foresterie des Laurentides (CFL) àQuébec

La session intensive de formation à Québec pour les deux individus de la CAFT attitrés auprojet (un ingénieur forestier et un technicien forestier) a eu lieu le 31 août et le 1er septembre 1992.Cette rencontre a permis de bien définir les objectifs et d'évaluer les activités du projet. En effet,les gens de la CAFT ont rencontré les personnes ressources spécialisées dans le domaine del'amélioration génétique de l'épinette blanche: Messieurs Jean Beaulieu, Gaétan Daoust du SCF etJean Bousquet de l'Université Laval. Monsieur Jean Beaulieu a agi comme coordonnateurscientifique du projet.

Cette activité a nécessité 5 jours-personnes de travail technique.

2.1.2 Repérage et dégagement des tests E-410

Trois dispositifs expérimentaux (série E-41O) ont été établis par le SCF en 1980 et 1983dans la région du Bas St-Laurent/Gaspésie. Ces tests font partie d'une série de testsgénécologiques permettant d'étudier les patrons de variation génétique chez l'épinette blanchedans l'est du Canada. Ces dispositifs sont localisés à Rivière-Bleue, Amqui et St-Edgar-de··Bonaventure.

Les tests de Rivière-Bleue et Amqui ont d'abord été dégagés pour faciliter les opérationssuivantes. Le repérage des fiches indiquant le début des parcelles expérimentales et la validationdes plans des dispositifs ont été effectués dans les trois tests pour s'assurer de l'exactitude desdonnées recueillies ultérieurement.

1 Les mots en gras que vous retrouverez dans les pages qui suivent sont définies dans un glossaire (annexe 8) à lapage 52 de ce document.

6

Page 17: Document

Cette activité, réalisée en septembre 1992, a nécessité 3,5 journées techniques ainsi que letravail à forfait de 2 travailleurs sylvicoles afin de dégager 6,1 ha, soit les tests de Rivière-Bleue etAmqui dans lesquels on retrouvait quelques plants souffrant d'une forte compétition.

2.1.3 Préparation des fichiers, repérage et relevés dendrométriques pour lestrois tests E-410

La prise de données dans les tests a été effectuée à l'aide de carnets de notes électroniques.Il fallait au préalable préparer des fichiers pour la saisie. Cette préparation des fichiers consistait àprogrammer le carnet de notes électronique de type Microflex PC 1000 + afin de repérer et prendreles relevés dendrométriques de toutes les tiges des trois tests E-410. Chaque arbre dans les troistests a été mesuré à l'aide d'une règle graduée. De plus, d'autres caractéristiques ont été notées.Parmi celles-ci, on retrouve :

l'état (vivant ou mort);les dommages;et les déformations.

Au départ, 40 jours-personnes de travail technique avaient été prévus pour accomplir cetravail sur les 3 dispositifs. La cueillette de l'information a été réalisée dans un premier temps dansles tests d'Amqui et de St-Edgar. La préparation des fichiers et les mesures dendrométriques destests d'Amqui et de St-Edgar ont nécessité 38 jours-personnes de travail. En fait, 2 Microflex PC1000+ ont été utilisés pour la prise des données. Ces appareils se sont avérés très lents lors del'exécution sur le terrain, car l'application développée pour accomplir la saisie demandait unemémoire et une rapidité supérieures à celles de ces enregistreuses électroniques. Ce problème aoccasionné une hausse du temps requis pour réaliser l'activité.

Afin de remédier à cette situation, les deux PC 1000+ ont été remplacés par un PC 9000, unappareil beaucoup plus performant. Par la suite, la préparation des fichiers a été effectuée, lesmesures dendrométriques du test de Rivière-Bleue ont été prises puis les fichiers des trois tests ontété expédiés à Québec. Ce travail a été effectué en 17jours-personnes de travail. Au total, l'activitécomplète a nécessité 55 jours-personnes de travail. Ce travail a été effectué pendant les mois denovembre et décembre 1992.

2.1.4 Préparation des fichiers, repérage et relevés phénologiques dedébourrement dans le test E-410 de Rivière-Bleue (Témiscouata)

La première étape de cette activité a consisté à programmer le carnet de notes électroniquepour effectuer les prises de données de débourrement dans le test E-41O de Rivière-Bleue. Lamesure du débourrement des différentes familles et provenances de ce test avait pour but de vérifierleur degré d'adaptation aux conditions climatiques locales. Avec les mesures d'aoûtement, cesprises de données permettent d'évaluer la phénologie des différentes familles et provenances.

La préparation des fichiers a nécessité une formation sur le logiciel GUSBASE. Deuxpersonnes ont suivi cette session en février 1993. Au total, la formation a nécessité 6,5 jours-personnes de travail technique et la programmation 6 jours-personnes de travail.

Une première prise de données devait être effectuée lorsque environ 25 % des arbres dudispositif de Rivière-Bleue auraient débourré et une deuxième prise de données lorsque laproportion atteindrait à peu près 75 %. Ainsi, un secteur témoin a d'abord été délimité dans ce test.

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L'extrémité d'une branche de chaque arbre a été rubanée, et les arbres ont été inspectéshebdomadairement puis quotidiennement pour estimer le niveau de débourrement. Le 24 mai 1993,20,9 % des arbres du secteur témoin exhibaient des bourgeons qui avaient débourré. Le relevégénéral de débourrement a alors débuté ce même jour.

Les 9 064 arbres du dispositif ont été inspectés. Un ruban était placé à l'extrémité d'unebranche de chaque arbre, la branche étant lorsque possible, localisée toujours du côté nord et à lamême hauteur. Des critères ont d'abord été définis pour distinguer un bourgeon débourré d'unbourgeon non débourré. Seulement 2 individus devaient évaluer si les bourgeons avaient débourréou non, les deux autres prenaient les données.

Le premier relevé phénologique a été réalisé entre le 24 et 26 mai 1993, alors que ladeuxième prise de données a été effectuée les 28 et 29 mai 1993. Une fois débuté, le débourrementdes arbres se produisait très rapidement, c'est-à-dire sur une très courte période de temps.

Si on exclut la formation sur le carnet de notes électronique et la programmation de cedernier, 26 jours-personnes de travail technique ont été utilisés afin de préparer les fichiers,effectuer le repérage et les deux relevés phénologiques.

2.1.5 Relevés phénologiques de l'aoûtement dans le test E-410 de Rivière-Bleue (Témiscouata)

L'opération visant à effectuer le relevé d'aoûtement consistait à effectuer la même démarcheque pour le relevé du débourrement, mais cette fois-ci, pour évaluer la variation dans l'aoûtement.Deux relevés phénologiques ont été effectués.

Le premier relevé phénologique a été fait le Il juillet 1993 alors que le deuxième a étéeffectué le 16 juillet 1993.

La vérification du moment propice au début de la prise de données et les deux relevésphénologiques ont nécessité 12 jours-personnes de travail technique. Enfin, la préparation desdonnées informatiques pour leur transfert au SCF a nécessité 9 jours de travail.

Tant pour déterminer le moment du débourrement que pour l'aoûtement, la méthode décritepar M. Jean Bousquet dans son mémoire de fin d'études à l'Université Laval (Bousquet, 1984) aété suivie.

2.1.6 Délimitation des zones d'amélioration

Les données recueillies dans les tests génécologiques effectués dans la région du Bas St-Laurent/Gaspésie ont été couplées à celles d'autres tests similaires établis ailleurs au Québec par leSCF et analysées à l'Université Laval avec le concours du SCF. Les patrons de variation génétiqueont été étudiés (Li et al., 1996) et ont permis de constater qu'il y avait peu de différenciation despopulations d'épinette blanche au Québec. De plus, les résultats ont démontré qu'il était possiblede déplacer sur de grandes distances les semences d'épinette blanche sans problèmes d'adaptation.Aussi, seulement 2 zones d'amélioration ont été proposées pour le sud du Québec. L'une d'ellecouvre le territoire de l'est du Québec au sud du St-Laurent, essentiellement occupé par lasapinière. Pour le moment, nous ne jugeons pas nécessaire de subdiviser le Bas St-Laurent/Gaspésie en plusieurs zones pour les fins de l'amélioration génétique de l'épinette blanche.

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2.1. 7 Marquage des sélections dans les tests E-410 pour les populationsd'amélioration

Des phénotypes supérieurs ont été sélectionnés dans les meilleures familles des testsgénécologiques de la série EAI 0 et chacun a été marqué pour faciliter son repérage lors de la récoltede greffons. Il faut se rappeler que ces greffons, une fois greffés, permettront l'obtention desgéniteurs nécessaires pour établir les populations d'amélioration et éventuellement, pourl'implantation de vergers à graines.

Les instructions pour réaliser la sélection ont été préparées par M. Jean Beaulieu endécembre 1993.

Puisque des relevés phénotypiques avaient été recueillis en 1992 danschacun des tests génécologiques d'épinette blanche établis au Québec, que lesmeilleures familles avaient été identifiées sur la base des valeurs en croisement desparents calculées à l'aide de la hauteur des arbres et que depuis, un certain nombrede familles avaient été sélectionnées pour répondre aux besoins du programmed'amélioration, il fallait maintenant sélectionner les plus beaux phénotypes àl'intérieur de ces familles. Pour aider à accomplir ce travail, une liste avait étépréparée pour chaque site. On y retrouvait le numéro de la famille, le nombred'arbres à sélectionner dans cette famille, une liste des arbres à visiter, identifiés parle numéro du bloc, celui de l'arbre, sa hauteur en 1992 et un indice de sélection(valeur génétique).

Chaque arbre identifié sur cette liste devait être visité et une cote, lui êtreaccordée en fonction de sa valeur phénotypique. Cette dernière devait être fonctiondu volume de la tige, de sa rectitude, de l'angle d'insertion des branches, de leurgrosseur et longueur et de la présence de défauts. Pour une famille donnée, une foisque chaque arbre avait été visité et que des cotes leur avaient été accordées, il fallaitretenir parmi ceux-ci le nombre recherché et ils devaient être identifiés de façonpermanente avec des étiquettes dont les numéros étaient utilisés de façonséquentielle. 2

Messieurs Jean Beaulieu et Gaétan Daoust du SCF ont animé une journée de formation à lafin novembre 1993 sur le site du test de Rivière-Bleue (E41O-D2), afin d'expliquer la méthode etles critères pour sélectionner les plus beaux phénotypes. En fait, les meilleurs arbres devaient êtresélectionnés afin d'y prélever les greffons et les boutures. La rencontre avait également pourobjectif de montrer comment effectuer la récolte des greffons et des boutures.

Les arbres ont été cotés de 1 à 5 avec des + et des - afin d'augmenter le nombre de classesd'évaluation. Les arbres classés 5 étaient ceux qui répondaient aux qualificatifs de la plus hautevaleur phénotypique.

En incluant les deux journées de formation sur les critères de classification phénotypique,cette activité réalisée en décembre 1993 a nécessité 12 jours-personnes de travail.

2 Communication personnelle.

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2.1.8 Récolte des greffons dans les tests E-410

Au total, pour l'ensemble des tests génécologiques du Bas St-Laurent/Gaspésie, 157 arbresont donc été sélectionnés. Parmi ceux-ci, deux arbres ont été utilisés pour constituer un grouped'élites. Les familles dans lesquelles ont été sélectionnés ces arbres élites avaient été identifiées parM. Jean Beaulieu et inscrites sur la liste des arbres à visiter.

Sur chacun des deux arbres d'élite, 45 à 55 greffons ont été récoltés dans la partiesupérieure de la cime. Ces greffons devaient être utilisés pour être greffés sur 40 porte-greffesafin d'obtenir 40 ramets par arbre élite. Le matériel récolté était mis dans des sacs de plastiqueremplis de neige avec une identification du numéro de l'arbre. La récolte ne devait être effectuéeque si la température extérieure était inférieure à-3° C. Les greffons étaient par la suite, entreposésà une température inférieure au point de congélation.

Sur les 155 autres arbres, 25 à 30 greffons ont été récoltés suivant la même procédure quepour les arbres élites. Ces derniers devaient être utilisés pour obtenir 18 ramets pour chaque arbresélectionné.

L'activité de récolte des greffons a eu lieu en décembre 1993 (16 au 24) et en janvier 1994(13 au 18 ainsi que 26 et 27 janvier). Les opérations de récolte et d'entreposage des greffons ontété réalisées en 28,5 jours-personnes de travail technique.

2.1.9 Production des porte-greffes

La production des 4 000 porte-greffes nécessaires (facteur de sécurité de 50 %) pour lesgreffes à inclure dans le verger a été initiée en 1992. Au départ, il était convenu de sélectionner4 000 plants d'épinette blanche produits dans des récipients de 67 cavités, à la pépinière duGroupement Taché pour servir de porte-greffes. Ces plants devaient être repiqués dans desrécipients plus grands pour qu'ils soient prêts pour le greffage. Toutefois, étant donné que lediamètre des greffons d'épinette blanche s'avérait supérieur au diamètre des plants retenus commeporte-greffes, la préparation d'autres porte-greffes a été entreprise au printemps 1993. Ainsi, desplants à racines nues de 22 à 52 cm de la provenance 84-M-15F et produits à la Pépinière de St-Modeste ont été sélectionnés. Ces plants ont été repiqués dans des récipients de 4 litres en mai1993. Le substrat utilisé était préparé en mélangeant deux sacs de tourbe de 4 pi3, un sac devermiculite de 9,5 kg, 2 litres d'engrais granulaire 16-10-10, additionné d'une certaine quantitéd'eau afin de bien humidifier le tout. Une fois le repiquage complété, une couche de vermiculiteétait étendue à la surface afin de conserver l'humidité de la tourbe. Ce sont les travailleurs duGroupement Taché qui ont eu le mandat de repiquer puis d'entretenir ces porte-greffes. Notonsque les membres du Groupement Taché détiennent de l'expertise dans ce domaine, car ils ontprodu.it dans le passé des plants en récipients pour le Programme d'aménagement forestier de l'Estdu Québec. L'opération de rempotage des 4 000 porte-greffes a nécessité le travail de 4 individusdu Groupement Taché pendant 4 jours, soit du 17 au 20 mai 1993.

Une fois repiqués, les 4 000 porte-greffes ont passé l'été 1993 dans une serre-tunnel. Letableau 1 indique la fertilisation qu'ils <;.>otreçue. Ils se sont très bien comportés, les croissancesannuelles variant entre 15 et 25 cm. A la mi-août, une ombrière a été posée afin de contrôlerl'apparition de pousses d'août chez les plants, car environ 10 à 20 % des plants avaient quelque peudébourré à la mi-août.

À l'automne 1993, les plants ont été sortis de la serre puis placés sur des planches de boisprès de la serre où devait avoir lieu le greffage à l'hiver 1994. Les planches placées sous les pots

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ont servi à empêcher qu'ils gèlent en place sur le sol. À la fin de l'automne, du gravier a été étendusur le bord des pots situés en pourtour afin d'empêcher le gel racinaire. De plus, une clôture àneige a été mise sur le pourtour de cet emplacement, afin que la neige s'y accumule. Enfin, de la«boule à mites» a été étendue à la surface des pots et du rodenticide a été appliqué à quelquesendroits sur le pourtour des porte-greffes à la fin de septembre 1993.

2.1.10 Formation du personnel pour le greffage

Trois personnes de la CAFT ont suivi une formation de 2 jours en greffage au CFL sous lasupervision de Messieurs Gaétan Daoust, Serge Légaré et René Pâquet. De retour dans le Bas St-Laurent, le personnel, nouvellement formé, a initié à son tour 4 ouvriers sylvicoles du GroupementTaché aux activités de greffage.

La formation, acquise du personnel du SCF, a permis aux employés de la CAFT de sefamiliariser avec la greffe en placage perfectionné, méthode angevine. A leur sortie de la glacière,les greffons d'une famille étaient placés dans un contenant rempli de neige. Il fallait gratter à l'aided'un couteau à greffer les aiguilles et les bourgeons le long du greffon et laisser l'extrémité intacte,soit 4 à 5 cm renfermant 2 à 3 bourgeons. Par la suite, il fallait faire une coupe en biseau àl'extrémité du greffon. Cette coupe effectuée d'un seul mouvement avait une longueur de 4 à7 cm. Ensuite, il fallait sélectionner un porte-greffe dont le diamètre de la flèche terminalecorrespondait à celui du greffon.

Les aiguilles du porte-greffe devaient être grattées à l'emplacement où le greffon devait êtreplacé. Une fois l'entaille faite sur le porte-greffe, le greffon était minutieusement accolé sur la flèchedu porte-greffe. Les cambiums du greffon et du porte-greffe devaient être bien en contact. Lelambeau d'écorce du porte-greffe était ensuite sectionné un peu plus haut que la base du greffon.La greffe était maintenue en utilisant un ru~an élastique que l'on enroulait sur toute la longueur de lazone de contact et qu'on nouait ensuite. A l'aide d'un pinceau, du mastic à greffer était appliquésur toute la longueur de la greffe.

Fait à noter, les couteaux à greffer devaient être aiguisés régulièrement pour réaliser descoupes parfaites. Pour l'affûtage, 2 types de pierre et de l'huile à aiguiser ont été utilisés. L'alcoolde bois servait à nettoyer et à désinfecter le couteau entre chaque entaille.

La formation à Québec a eu lieu les 27 et 28 janvier 1994 alors que la formation desouvriers du Groupement Taché a eu lieu le 31 janvier 1994. Au total, 7 individus ont été forméspour le greffage. Cette formation a nécessité 10,5 jours de travail.

Il

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Tableau 1. Grille de fertilisation des porte-greffes

DATE TRAITEMENT QUANTITÉ10-52-10 1000 g

le 25 juin 1993 20-20-20 1500 geau, suivi d'un rinçage 1000 110-52-10 1000 g

le 2 juillet 1993 20-20-20 1800 geau, suivi d'un rinçage 1000 110-52-10 1000 g

le 9 juillet 1993 20-20-20 1800 geau, suivi d'un rinçage 1000 110-52-10 1000 g

le 16juillet 1993 20-20-20 1800 geau, suivi d'un rinçage 1000 110-52-10 1000 g

le 23 juillet 1993 20-20-20 1800 geau, suivi d'un rinçage 1000 110-52-10 1000 g

le 30 juillet 1993 20-20-20 1800 geau, suivi d'un rinçage 1000 110-52-10 1000 g

le 6 août 1993 20-20-20 1800 geau, suivi d'un rinçage 1000 110-52-10 1000 g

le 13 août 1993 20-20-20 1000 geau, suivi d'un rinçage 1000 1Bravo 500 ml

le 20 août 1993 eau, pas de rinçage 1000 115-30-15 1000 g

le 27 août 1993 15-15-30 1000 geau, suivi d'un rinçage 1000 115-30-15 1000 g

le 3 septembre 1993 15-15-30 1000 geau, suivi d'un rinçage 1000115-30-15 1000 g

le 10 septembre 1993 15-15-30 1000 geau, suivi d'un rinçage 1000 115-30-15 1200 g

le 17 septembre 1993 15-15-30 1000 geau, suivi d'un rinçage 1000 115-30-15 1200 g

le 24 septembre 1993 15-15-30 1000 geau, suivi d'un rinçage 1000 1Bravo 500 ml

le 27 septembre 1993 eau, pas de rinçage 1000 1

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2.1.11 Greffage et suivi des greffes

Les deux dernières semaines de janvier ont permis aux travailleurs de la pépinière duGroupement Taché d'adapter leur serre aux exigences des opérations de greffage. Ils ont ajoutéune ombrière à la serre de plastique pour favoriser une dormance plus longue des porte-greffes.Des ampoules de 200 W ont également été installées pour allonger la photopériode lorsquenécessaire.

Les travailleurs de la Pépinière Taché ont également ajouté dans la serre des étagères pouraugmenter la capacité de stockage. Ils ont aussi installé un système d'irrigation sous les tables, afinde maintenir un haut taux d'humidité dans la serre. Un système de minuterie a été installé afin decontrôler la brumisation et éviter l'accumulation d'eau au sol. La température à l'intérieur de laserre devait être maintenue à 12 ou 13° C. Un emplacement pour le greffage a été préparé. Enfin,des supports à porte-greffes ont été confectionnés.

L'opération de greffage a débuté le 2 février 1994. Trois ou 4 personnes ont été attitrées augreffage, alors que les autres avaient pour fonction de fournir les greffeurs en porte-greffes et autrematériel. Au départ, 2 personnes s'occupaient de retirer les porte-greffes de la neige et lesentreposaient dans un garage non chauffé, tandis que 2 autres personnes les préparaient. Unéchantillon d'environ 125 porte-greffes de différents diamètres étaient conservés à l'intérieur de laserre. Ils étaient apportés au fur et à mesure dans la serre, afin qu'ils demeurent sous le point decongélation et se «travaillent» mieux.

Le SCF a fourni un hygrothermographe afin de mesurer en permanence les changements detempérature et d'humidité. Ces mesures ont été enregistrées du 1er février au 13 juin 1994.

Pendant les opérations de greffage, il n'a pas été difficile de maintenir le taux d'humidité au-dessus de 70 %. La minuterie contrôlant les brumisateurs sous les tables était ajustée au départpour qu'il y ait arrosage pendant 2 minutes à toutes les 5 minutes. Les arrosages ont par la suite étéespacés graduellement pour être effectués pendant 2 minutes à toutes les 30 minutes. Par contre, audébut de février, la température extérieure était tellement basse, que le système de chauffage de laserre ne suffisait pas. Un chauffage électrique d'appoint a alors dû être ajouté.

Une fois la greffe réalisée, le numéro de l'arbre sélectionné était ajouté au porte-greffe puisce dernier était placé dans la serre. Afin de maximiser et d'uniformiser les taux de réussite dugreffage pour chaque famille, les greffes d'un même clone étaient distribuées à différentsemplacements dans la serre. De plus, de façon à éviter des erreurs d'étiquetage, le greffage d'unclone devait être complété avant d'en débuter un autre. Ainsi, plusieurs greffeurs préparaient lesramets d'un clone donné.

Les greffes étaient brumisées 3 fois par jour, soit à 8, 12 et 16 i!. Lorsque les arbres ontcommencé à débourrer, la température a graduellement été augmentée. A partir de la fin mars, lesbrumisations du feuillage ont été diminuées à 2 fois par jour, car les substrats de tourbe étaient tropimbibés d'eau et il fallait favoriser le développement racinaire. Les brumisations et la vaporisationsous les tables ont été poursuivies jusqu'à ce que tous les greffons aient débourré ou aient montréun signe d'insuccès de l'opération, soit jusqu'à la fin avril.

Dans la semaine du 21 février, la photopériode a été augmentée en allumant les ampoules de200 W de 16 à 21 h. Lorsque les journées étaient sombres, les ampoules devaient être alluméesmanuellement pendant la journée. Le système d'éclairage est demeuré en fonction jusqu'à lalivraison des greffes au SCP.

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Dès le 25 février 1994, les greffes ont été fertilisées hebdomadairement avec de l'engrais20-20-20 dilué 4ans de l'eau. La fertilisation a également été maintenue jusqu'à la livraison desplants au SCP. A partir du moment où les brumisations sur et sous les tables ont été interrompues,en plus des fertilisations, les porte-greffes ont été arrosés 2 à 3 fois par semaine, au besoin.

Au début de mars, environ 300 porte-greffes affichaient un feuillage rougi. Il est possibleque ce stock ait subi un gel racinaire. En effet, la température extérieure oscillait entre -20 et -30° Cau moment où les opérations de greffage ont débuté. En plus, le facteur vent abaissait davantageces températures. Les porte-greffes étaient retirés de la neige dans des conditions tempérées et misen contact avec un froid intense, ce qui a pu causer les dégâts. Plus tard, il a été constaté que cecoup de froid avait fait périr plus de 450 greffes. Il est également possible que le gel racinaire ait puinfluencer considérablement le succès du greffage.

Le 14 mars 1994, près de 60 % des porte-greffes avaient débourré. À la fin du même mois(30 et 31 mars), un premier tri des greffes ayant avorté a été réalisé. La taille des greffes a ensuiteété entreprise. Elle consistait d'abord à couper l'extrémité du porte-greffe (bourgeon apical)lorsque le greffon avait bien débourré. Lorsque les bourgeons du greffon et les pousses étaientassez développés, la taille consistait à réduire le feuillage du porte-greffe. Ces opérations ont étéeffectuées une seconde fois à la fin d'avril 1994 (27 au 29).

Le greffage a débuté le 1er février pour se terminer le 22. Un total de 2 870 greffes a étéréalisé en 15 jours de travail. Les efforts consentis au greffage sont évalués à 45 jours-personnesde travail. Ceci porte à 64 greffes par jour la productivité quotidienne moyenne par greffeur.

La productivité par greffeur a varié de 44 à 77 greffes par jour. Le greffeur le plusproductif a également obtenu le meilleur taux de réussite, soit 62 %. Globalement, le taux deréussite a atteint près de 50 %, ce qui correspond aux objectifs fixés.

Le greffage a nécessité 34 jours-personnes de travail technique. Par la suite, un suivi desgreffes et la taille des porte-greffes ont été effectués. Ces 2 activités ont nécessité près de10,5 jours-personnes de travail.

2.1.12 Transfert des greffes au SCF

Cette opération consistait tout simplement à dénombrer et prendre en note les numéros desgreffes réussies. Ces numéros devaient être transmis au SCP. Cette opération a permis d'évaluerle taux de réussite par greffeur. Les greffes ont été livrées le 21 juin 1994 au SCF à Sainte-Foy.Depuis, les arbres greffés pour constituer la population d'élevage de la zone de la sapinière ont ététransférés au MRN, nouveau responsable de l'amélioration génétique de l'épinette blanche, à lasuite du retrait du SCP. De plus, à la suite du rapport du Groupe de travail sur l'améliorationgénétique du MFO-Québec (1993) (il s'agit maintenant du MRN) et aux recommandations de M.Jean Beaulieu, un verger à graines spécifiquement pour la zone d'amélioration de la sapinière estprésentement en phase de préparation. Une première phase de greffage a été entreprise en 1996.

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Volet 2: Établissement d'une population génétiquement améliorée et comparaison de saperformance avec des sources locales.

Les sélections ont été faites dans le passé par le SCF, parmi des provenances de l'Ontario et du sud duQuébec ayant affiché les meilleures performances dans les tests implantés dans le sud du Québec. Lescroisements dirigés entre ces arbres sélectionnés dans des provenances non locales ont également étéeffectués par le SCP.

Préparation du disposif

~Production des semis (SCF, hiver 1992)

\

'fCroissance des semis en serre (SCF, été 1992)

1,Prise en charge des semis par la CAFT à l'automne 1992

~

Entreposage des semis pour l'hiver 1992-1993

1,Identification, repiquage et suivi des semisen pépinière (étés 1993, 1994)

À la pépinière du Groupement Taché

Choix des trois sites de plantation pour les testset préparation des sites à l'automne 1994

, tEtablissement des trois tests génécologiques (E-570)au printemps 1995 (St-Eusèbe, St-Marc-du-Lac-Long,Seigneurie du lac Métis ou St-Charles)

1,Mesures de hauteur et de survie des semis dans les sitesexpérimentaux à l'automne 1995

tSuivi à long terme sera assuré par le SCF

Figure 2. Schéma des principales étapes de réalisation du second volet du projet EETTP.

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2.2 Établissement une population génétique ment améliorée à partir des sélectionsfaites dans les provenances de l'Ontario et du sud du Québec et étude de soncomportement par rapport aux sources locales (série de tests E -570) (Volet 2)

Le second volet du projet visait à étudier la performance de descendances issues decroisements dirigés entre arbres sélectionnés avec celle des descendances de provenances locales dela région du Bas St-Laurent/Gaspésie. Ces sélections ont été effectuées dans le passé par le Servicecanadien des forêts, parmi des provenances de l'Ontario et du sud du Québec qui avaient affiché lesmeilleures performances dans les tests implantés dans le sud du Québec. Si les résultats de cet axedu projet démontrent que les descendants d'arbres supérieurs sélectionnés pour le sud et l'ouest duQuébec fournissent également de meilleures performances que les provenances locales lorsquetestés dans la région Bas St-Laurent/Gaspésie, l'utilisation de ces sélections en Gaspésie pour lereboisement représenterait des gains de productivité très substantiels. L'objectif était donc de testerces sélections dans la région pour leur croissance et leur degré d'adaptation. Les semis devaientêtre obtenus du SCF qui avait antérieurement réalisé des croisements dirigés entre les individussélectionnés. La figure 2 résume les principales étapes de réalisation de ce second volet.

2.2.1 Session de formation

Une session intensive de formation a eu lieu à Québec pour deux personnes de la CAFf. Àce sujet, consulter le point 2.1.1.

2.2.2 Dispositif expérimental et matériel testé

À l'origine, l'objectif était de tester un total de 100 familles d'épinettes blanches pour leuradaptation et leur performance dans la région du Bas St-Laurent/Gaspésie. Parmi celles-ci, 76provenaient de croisements effectués sur les arbres sélectionnés par le SCF afin de constituer lapopulation d'amélioration de première génération. De ces croisements, 18 familles avaient étégénérées à l'aide du même polymixte constitué de pollen de plusieurs arbres élites et 58 étaient desdescendances biparentales. Parallèlement, 24 autres familles, issues de pollinisation librereprésentant les 3 meilleures sources locales identifiées dans les trois plantations comparatives dutest génécologique E-410 présentes en région, avaient été choisies.

Il Ya eu des modifications par rapport au matériel prévu initialement à cause des faibles tauxde germination obtenus. Le tableau 2 montre en synthèse la ventilation du nombre de famillesprévues initialement, celles ensemencées et celles finalement produites.

Tableau 2. Ventilation des familles composant le test E-570

Familles Polymixtes Bi-parentaux Pollinisation libre TotalPrévision 18 58 24 100initialeEnsemencées 18 106 50 174Produites 12 64 24 100

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L'objectif était d'établir, à partir de ce matériel, trois tests génécologiques constituant lestests de la série E-570, d'une superficie d'environ 3 ha, dans 3 domaines climaciques différents,soit : l'érablière à bouleau jaune, la sapinière à bouleau jaune et la sapinière à bouleau blanc,localisés dans les régions du Bas St-Laurent et de la Gaspésie (voir point 2.2.6.1). Un dispositifen blocs aléatoires complets composé de 7 blocs par site et de parcelles de 4 arbres a été retenu,nécessitant la production d'un minimum de 84 semis par famille.

2.2.3 Production des semis

La production des semis s'est effectuée au C~L.

2.2.3.1 Contenants et milieu de culture

Le type de conteneurs qui a majoritairement été utilisé pour la production des semis est leRootrainer Type 170-4 de Spencer-Lemaire. Une petite partie de ceux-ci avait été remplie un anauparavant avec de la mousse de tourbe blonde à fine granulométrie tandis que la majorité de cesconteneurs a été remplie, juste avant l'ensemencement, d'une mousse de tourbe du même type,mais provenant d'une autre tourbière. Des conteneurs [PL 45 ont été utilisés en cours deproduction pour ensemencer les surplus et les nouveaux lots destinés à remplacer ceux quin'avaient pas germé.

L'emploi de mousse de tourbe à fine granulométrie ayant deux origines différentes,conjugué à l'utilisation, sur les mêmes tables, de deux types de conteneurs différents, constitue lapremière tare de cette production. Cette situation a conduit à des problèmes de drainage provoquantune certaine asphyxie des semis. La mousse de tourbe blonde Berger BP 1de granulométriegrossière et de la vermiculite dans des proportions respectives de 60 et 40 % ont été utilisées par lasuite afin d'éviter les problèmes rencontrés précédemment. Les résultats obtenus ont dès lors étéplus que satisfaisants.

2.2.3.2 Stratification des graines

La préparation des graines a été une suite laborieuse d'efforts plus ou moins fructueux. Lesessais se sont échelonnés sur une très longue période et il a fallu avoir recours à plusieurstechniques visant à homogénéiser le plus possible l'état de la production et ceci, afin de rendrecomparables les performances relatives des différentes familles. Seule la première vague depréparation des graines a été, dans les faits, une véritable stratification. Lors des autres essais, lesgraines furent placées en cabinets Conviron dans des boîtes de Pétri afin de lever la dormance etd'initier la germination. La liste détaillée de chacun des lots utilisés ainsi que du type de préparationréalisée est disponible auprès de M. Jean Beaulieu du SCF. Voici un sommaire des effortsconsentis à ce chapitre.

i) Première stratification

Le 24 décembre 1991, des lots de graines issues de pollinisation libre ont été préparés.Chaque lot a été nettoyé, puis placé au réfrigérateur à 40 C dans une petite poche de tissu enfouiesous une couche de sable humide dans une boîte à pain (contenant «Tupperware») non ferméehermétiquement.

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Simultanément, un test de germination a été initié le même jour pour les lots issus depollinisation libre et placés en stratification (tableau 3). Le test consistait à placer 100 graines surun papier filtre dans une boîte de Pétri de 100 ml dans laquelle on avait préalablement ajouté 50 mlde vermiculite. Le tout était convenablement humidifié avec de l'eau déminéralisée. Les boîtes ontété placées en cabinet Conviron pendant 21 jours à une température de 30° C, une humidité relativede 80 %, une photopériode de 16 h de lumière et 8 h d'obscurité avec une température la nuit de20° C. Il est à noter que les lots de pollinisation libre étaient conservés dans la banque de semencesdu SCF depuis leur récolte en 1970. La durée de la conservation peut expliquer que pour certainslots, le pourcentage de germination soit faible.

Tableau 3. Test de germination des lots de graines issues de pollinisation libre

Numéro du lot de graines Germination

(%)7011184 227011187 187011188 67011189 57011190 57011191 97011192 17011193 57011360 387011361 527011362 477011364 757011366 707011368 637011359 607011370 367011371 587011382 847011384 507011376 777011377 317011379 807011380 747011381 67

Le 31 décembre 1991, des lots issus de pollinisation contrôlée ont été préparés selon lamême technique que celle utilisée le 24 décembre .

.Le Il février 1992, deux lots issus de pollinisation libre supplémentaires (7011369 et7011375) ont été sortis de la banque de semences et les graines ont été placées dans les mêmesconditions que celles décrites précédemment sauf qu'elles n'ont pas été mises au réfrigérateur, maisà la température de la pièce. Une semaine plus tard, la germination était amorcée et c'est la raisonpour laquelle ces 2 lots n'ont pas franchi les étapes des 18 et 19 février 1992.

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Le 18 février 1992, les poches de tissus contenant les lots mis en stratification les 24 et 31décembre ont été débarrassées de leur sable par un nettoyage à l'eau froide. Elles furent par la suiteplacées sur des treillis à la température de la pièce.

Le 19 février 1992, chaque lot de graines a été transféré dans un petit sac de papier pour unséchage superficiel. Les lots les plus humides ont été asséchés dans une colonne d'air avant d'êtremis en bouteille d'ensemencement à 4° C.

ii) Première mise en boîte de Pétri et en cabinet Conviron

Le 20 février 1992, après l'ensemencement du test (42 lots), les graines résiduelles ont étéplacées en boîte de Pétri afin de servir de réserve pour le repiquage. De plus, devant le faible tauxde germination obtenu lors du test, des lots supplémentaires de graines, dont 15 nouveaux lots ontégalement été placé en cabinet Conviron 22.

Le 5 mars 1992, après un constat visuel du piètre état de germination de certains lotsensemencés, 21 lots issus de croisements dirigés et 20 lots issus de pollinisation libre (Canton Port-Daniel) ont été sortis de la banque de semences et placés en cabinet de germination.

Le 13 mars 1992, d'autres lots en serre, avaient affiché un faible pouvoir germinatif. C'estpour cette raison que 36 lots (nouveaux et déjà existants) ont à nouveau été placés en germination.Cette production a été presque totalement perdue à la suite d'une défaillance du contrôle detempérature du cabinet de germination au cours d'une fin de semaine.

Le 18 mars 1992, ce qui avait été fait le 13 mars a été refait. Cette fois-ci, 26 lots decroisements dirigés et 5 lots de pollinisation libre (Port-Daniel) ont été utilisés. Certains de ceux-ciétaient les mêmes que ceux du 13 mars, mais d'autres ont été remplacés parce qu'ils étaient épuisés.Il est à noter également, que plusieurs croisements dirigés qui ont présentés un faible pourcentagede ge~nation étaient parmi les premiers croisements dirigés effectués par le SCF, soit vers 1984-1985. A cette époque, peu de choses étaient connues sur le traitement du pollen, ce qui fait quedans certains cas, les croisements ont pu être réalisés avec du pollen qui n'était plus viable.

2.2.3.3 Ensemencement

L'ensemencement s'est échelonné sur une période de plus d'un mois soit du 20 février au2 avril 1992 à cause des problèmes reliés au faible pouvoir germinatif des lots utilisés et desdifficultés rencontrées lors de la stratification.

Le 20 février 1992, un premier ensemencement systématique de tous les conteneurs avec lematériel devant composer à l'origine le dispositif a été effectué. Deux graines par alvéole ont étésemées pour tous les croisements dirigés. Pour les lots de pollinisation libre, le nombre de grainespar alvéole variait en fonction du taux de germination obtenu lors du test. Les graines furentrecouvertes de cristaux de silice # 10.

Du 27 février au 30 mars 1992, des ensemencements sporadiques ont été effectués au fur età mesure que les graines des lots placés en germination commençaient à gonfler ou à éclater. Cettepériode fut laborieuse, car il fallait effectuer un suivi cas par cas. Il fallait en outre, vérifier dans lescabinets l'avancement de la germination quotidiennement et ensemencer ... à la graine.

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Tel qu'indiqué ci-dessus, les difficultés rencontrées pour la germination sont possiblementliées à un problème de conservation des graines ou encore au fait que le pollen était peu viable aumoment où il a été récolté. Comme il s'agissait des premiers croisements dirigés effectués parle SCF, l'inexpérience a joué. Aujourd'hui, ces problèmes sont réglés et de telles difficultés ne seprésentent plus.

2.2.3.4 Éclaircie et repiquage

À cause des problèmes inhérents au faible pouvoir germinatif des lots de graines utilisés, lesopérations d'éclaircie et de repiquage se sont déroulées également sur une très longue période detemps soit de la mi-mars au début d'avril. Lorsqu'un lot germait, il le faisait abondamment et ilfallait éclaircir. Cependant, la majorité de l'effort consenti à cette étape de production a été durepiquage. Il s'agissait dans les faits de repiquage de survie, puisque dans l'état des choses,chaque plantule récupérée permettait peut-être de garder un lot prévu au dispositif expérimental. Il aété difficile de quantifier précisément l'effort consenti à ces 2 interventions, mais il devait se situerautour de 60 heures/personnes.

Finalement, après l'inventaire réalisé en septembre, les conteneurs ont été rassemblés pourregrouper les 28 semis requis par test et ce, pour chacune des descendances. Cette intervention aété réalisée dans l'ordre de priorité suivant: les tests 1 (rouge), 2 (bleu) et 3 (rose). La priorités'explique du fait que les dispositifs n'étaient pas complètement balancés, le test 3 comportantmoins de blocs que les 2 premiers. La couleur quant à elle, servait à distinguer les tests.Finalement les semis de surplus ont également été regroupés afin de constituer des lots deremplacement. L'inventaire et la distribution par famille des semis livrés à la CAFT en septembresont disponibles auprès de M. Jean Beaulieu du SCP.

2.2.3.5 Conditions de croissance en serre

2.2.3.5.1 Problématique

Normalement, pour une production de semis, le réglage des conditions de croissance se faiten fonction des 3 grandes étapes de développement des semis soit la germination, la phase decroissance exponentielle et l'endurcissement. Dans le cas présent, chacune de ces étapes n'a pu êtredivisée de façon claire puisque, tout au long de la production, il y avait des semis à divers stades dedéveloppement. Par exemple, des températures et des arrosages favorables à la germination ont dûêtre maintenus tandis qu'une partie de la production était en croissance exponentielle. Plus tard,une partie aurait dû entrer en phase d'endurcissement alors qu'il fallait encore maintenir desconditions de croissance active.

2.2.3.5.2 Température ambiante

Le tableau 4 montre la programmation des températures demandées par le biais du systèmede contrôle des serres Priva. Les températures obtenues en cours de production ont étésensiblement les mêmes que celles demandées, sauf durant les journées chaudes de l'été. Durantcette période, le système de refroidissement a été mis à contribution à plusieurs reprises afin demaintenir la température à un niveau acceptable.

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Tableau 4. Programmation de la température de la serre

Date TOC Nuit TOC Jour TOC Ventilation20/02 au 18/03 1992 24 24 2519/03 au 8/04 1992 23 23 249/04 au 31/07 1992 20 21 22

2.2.3.5.3 Photopériode

À partir du début de la germination jusqu'à la sortie de la serre, la photopériode fut allongéepar un éclairage d'appoint de 6 h à 22 h pour une durée du jour de 16 h. L'éclairage était contrôlépar le système Priva qui reçoit l'information d'une sonde mesurant l'intensité lumineuse sur le toitde la serre numéro 2 du CFL. Lorsque cette intensité se situait en deçà de 40 lux, le système semettait automatiquement en fonction. L'éclairage d'appoint était fourni par 24 lampes à hautepression de vapeur de sodium de 300 lux (Sylvania Lumalux). Ces lampes étaient regroupées par 3et placées à une hauteur de 1,3 m au-dessus des tables et chaque groupe était espacé de 3,1 m.

2.2.3.5.4 Régime d'irrigation

L'irrigation et la fertilisation des semis ont été effectuées à l'aide du robot d'arrosageprésent dans le compartiment nO7 des serres du CFL. Ce robot est muni de 2 rampes d'arrosagesur lesquelles sont montées des buses à jet plat de 80°. Chacune de ces rampes possède Il busesfixes XR Teejet 8003 VH espacées de 25 cm et à ces extrémités, 2 buses orientables XR Teejet8001 YS. Une passe aller-retour du robot sur l'ensemble de la serre libère 110 litres d'eau. Cetarrangement permet un arrosage très uniforme et les 4 buses orientables fournissent un apport d'eausupplémentaire pour les conteneurs situés en bordure des tables où l'assèchement est le plusimportant. La source d'alimentation du robot dans le compartiment nO7 provient uniquement d'eaudéminéralisée.

Durant la phase de germination, l'apport en eau est le facteur d'activation le plus important.Les arrosages doivent être légers et fréquents, car durant son premier mois de croissance, laplantule n'a aucun contrôle sur ses pertes en eau. Ainsi à partir de l'ensemencement, 4 arrosagespar jour furent programmés soit à 7, 10, 14 et 17 h. Le 23 février, il y a eu un court-circuit dans lesystème électronique du robot d'arrosage. Ce dernier a alors '!frosé sans arrêt pendant 15 heuresjusqu'à vider complèt~ment le réservoir d'eau déminéralisée. A partir du 27 février, l'arrosage de17 h a été supprimé. A compter du 25 mars, tous les arrosages de germination ont été supprimés,car le substr'!:t était constamment saturé d'eau ce qui inhibait le développement des semis encroissance. A partir de ce moment, l'arrosage a été fait manuellement, matin, midi et soir aubrumisateur, pour les lots de remplacement qui étaient encore en germination. Seuls les arrosagesde fin de semaine ont été maintenus par mesure de sécurité.

Du 25 mars au Il mai, l'apport en eau a été assuré par le biais de la fertigati0l! à raison de3 arrosages par semaine (6 passes aller-retour de robot, lundi, mercredi et vendredi). A la mi-mai,certains plants semblaient entrer en dormance et jaunissaient. C'est pourquoi la fréquence de lafertigation a été réduite à une fois par semaine tout en appliquant les mêmes quantités de fertilisant

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(2 passes, aller-retour, lundi). Ce régime a été maintenu jusqu'à la sortie de la serre. À quelquesreprises le substrat a été saturé afin de rétablir l'homogénéité hydrique de la production. Ainsi,l'hypothèse d'asphyxie partielle des plants a été vérifiée, car petit à petit les symptômes ont disparuet les semis ont pu se développer normalement.

À l'extérieur, l'arrosage sous l'ombrière était assuré par des gicleurs rotatifs à pulsations.La politique d'arrosage minimal a été maintenue avec des résultats positifs.

2.2.3.5.5 Fertilisation chimique

La fertilisation du test a été réalisée à l'aide du même robot ayant servi pour l'irrigation. Lesfertilisants utilisés étaient le 20-20-20 et le 10-52-10 de la compagnie Peters. Ces engrais solublesà l'eau, contiennent des micronutriments chélatés et sont spécialement formulés pour la nutritionconstante. Le 20-20-20 a été utilisé de la 4c à la 20c semaine de production suivi de 10-52-10jusqu'à la 23e semaine. On visait la nutrition constante, soit l'intégration de la dose hebdomadairede fertilisant dans l'eau d'irrigation par le biais du système d'injection Smith Measuremix R-31:100 installé sur le réseau. Durant la première semaine de fertilisation, le 20-20-20 fut appliqué àmi-dose soit à raison de 1,8 mg/cavité. Par la suite, et ce jusqu'à la 20e semaine, la concentrationd'azote a été augment~e à 3,6 mg/cavité. Le 10-52-10 a été utilisé jusqu'à la 23c semaine à 1,8 mgd'azote par semaine. A la mi-mai, certains plants semblaient entrer en pormance et affichaient unecoloration jaunâtre, signe d'un désordre physiologique inconnu. A cause des problèmes dedrainage imparfait relié à la nature de la tourbe, la quantité hebdomadaire de fertilisant a dû êtreinjectée en une seule application au lieu de 3, à compter du 18 mai. Par la suite cette politique a étémaintenue jusqu'à la sortie de la serre. Après avoir réduit les arrosages pour les raisons évoquéesprécédemment, et à la suite des recommandations formulées par Monsieur Antonio Gonzales, Ph.D., 7,3 mg/cavité de sulfate de magnésium à une concentration de 250 ppm ont été appliqués.Cette application, conjuguée à la réduction drastique des arrosages aura permis de rétablir lasituation. Le tableau 5 présente en détail la composition de chacun des apports de fertilisantsappliqués en cours de production. Le système d'injection s'est avéré très efficace, car il permet unetrès grande uniformité d'application et, une fois calibrée, ne requiert que très peu de surveillance. Ils'agissait tout simplement de dissoudre la quantité de fertilisant dans le volume d'eau à être injectédans une proportion de 1:100 par rapport à la quantité d'eau libérée par les gicleurs en serre. Labouillie était placée dans un contenant en plastique en quantité suffisante pour avoir une autonomiede plusieurs semaines. L'opération était entièrement automatisée.

À la suite des applications en serre, aucun autre fertilisapt ne fut appliqué sous l'ombrière etce, jusqu'à la livraison des semis à la CAFT en septembre. A ce moment, la plupart des plantsétaient encore en croissance active et ils ne présentaient aucun signe de carence; leur feuillage étantsain et très vert.

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Tableau 5. Grille de fertilisation des semis en serre

Date Bouillie Azote Phosphore Potassium(ppm) (ppm) (ppm)

(mg/cavité) (mg/cavité) (mg/cavité)20 mars 206 g/ 3,3 1 125 125 125

20-20-20 1,8 1,8 1,823 mars 412 g/ 6,61 125 125 125au Il mai 20-20-20 3,6 3,6 3,618 mai 412 g/2,21 375 375 375au 6 juillet 20-20-20 3,6 3,6 3,613juillet 412 g/ 2,21 187 972 187au 27 juillet 10-52-10 1,8 9,4 9,4

NOTE: Le calcul des concentrations est basé sur une capacité de 22700 semis, ce qui correspond à30 % (espacement entre les tables) de plus que la production réelle.

2.2.3.5.6 Fongicides

Bien qu'aucun symptôme de fonte des semis n'ait été relevé en cours de production, destraitements préventifs ont tout de même été appliqués. Le fongicide No-Damp (benzoxine 2,5 % ensolution isopropanol un 1 219) a été employé à la 1erc, 3e et 5e semaine de production. Le produit aété appliqué de la même façon que les solutions fertilisantes, à une concentration de 3,6 ml/litre et àraison de 1,7 ml/m2. Tel que décrit au tableau 6, un volume de 60 litres d'eau, correspondant à unpassage aller-retour de robot, a servi de véhiculant au produit. Cette concentration, qui est 3 foismoins élevée que la dose prescrite sur l'étiquette du contenant de fongicide, a permis un très boncontrôle.

Juste avant la sortie des plants à l'extérieur de la serre, nous avons constaté qu'unequarantaine de plants étaient atteints par du Fusarium sp. Ces plants ont été détruits et uneapplication de 26 litres d'upe bouillie de Benomyl 50 % à une concentration de 5 ml par 2 litresd'eau, a été appliquée. A la suite de cette application, un très bon contrôle a été obtenupuisqu'aucun symptôme n'a été relevé par la suite.

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Tableau 6. Calendrier d'application des fongicides

Semaine de Date Composition de la bouillieproduction

200 ml de No-Damp/400 ml d'eau1 le 21 février 1992 Dilution 1:100

1 passe aller-retour200 ml de No-Damp/400 ml d'eau

3 le 5 mars 1992 Dilution 1:1001 passe aller-retour200 ml de No-Damp/400 ml d'eau

5 le 19 mars 1992 Dilution 1:1001 passe aller-retour26 litres de bouillie de Benomyl

24 le 28 juillet 1992 50 % à une concentration de5 ml/2 litres d'eau

2.2.4 Entreposage des semis pour l'hiver

Le 2 octobre 1992, un représentant de la CAFT a pris en charge les 8 400 semis produits auCFL afin de les entreposer pour l'hiver à St-Cyprien, à la pépinière du Groupement Taché. Unendroit bien drainé a été choisi, et les caissettes ont été placées bien accolées les unes aux autres.Du gravier a été appliqué sur le rebord des caissettes placées en périphérie. Ces précautions ont étéprises afin d'éviter le gel racinaire. Des clôtures à neige ont aussi été posées afin que la neigerecouvre les plants. Du Bravo a été pulvérisé sur les plants. Par la suite, de la boule à mites et durodenticide ont été appliqués afin d'éloigner les rongeurs.

Au printemps, environ 50 % des semis avaient un feuillage rougeâtre. Ce problème a puêtre causé par un manque d'endurcissement des plants au moment de leur transport dans la région.Toutefois, très peu de plants ont péri à la suite de ce gel. Les semis ont été repiqués en pépinière telque prévu. Un relevé des semis endommagés a été effectué et ils sont demeurés en pépinière2 saisons au lieu d'une. La mesure de la hauteur a été reportée à la deuxième saison.

2.2.5 Identification, repiquage et suivi des semis en pépinière

Le 19 mai 1993, l'opération d'identification des semis a débuté. Ainsi, les 8400 semis ontété transportés dans la serre du Groupement Taché. Les semis de chaque famille ont été regroupés.Chaque semis a alors été numéroté avec une étiquette préalablement préparée.

Les partenaires de l'Université Laval avaient préparé les plans des dispositifs à établir. Enfait, il fallait reproduire 21 plans correspondants à 21 blocs, chacun des blocs contenant lesdifférentes familles dans un ordre aléatoire différent. Chaque bloc était constitué de 18 rangées de20 à 23 semis.

Chaque caissette de semis obtenue du SCF pouvait contenir jusqu'à 32 plants. Ainsi, lessemis ont été repiqués selon les plans de disposition de chaque bloc avec 15 caissettes identifiées deAàO.

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Lors de la réalisation de cette étape, une personne préparait les caissettes en vérifiant lesnuméros de famille.

Cette opération a nécessité 15jours de travail pour 5 individus du Groupement Taché (21 au27 mai 1993).

2.2.5.1 Préparation du terrain de la pépinière et piquetage

La préparation du terrain nécessaire à la mise en terre des semis, a débuté par un labour auprintemps 1993, dès que le sol fut dégelé. Par la suite, le terrain a été hersé, puis une bêcheuse acomplété le travail de préparation.

Après ces opérations, les 21 blocs du dispositif projeté ont été piquetés. Il fallait prévoir18 rangées de 20 à 23 plants par bloc. Pour que chaque plant soit espacé de 15 cm et pour quel'espace entre les rangées soit de 30 cm, des blocs de 5,1 m par 2,85 m ont été piquetés.

2.2.5.2 Repiquage des semis en pépinière

Le repiquage des semis en pépinière a débuté le 31 mai 1993. La position de chaque semisrepiqué était vérifiée et devait suivre le plan du dispositif. Le personnel du Groupement Taché aterminé ce travaille 21 juin 1993. Cette opération a nécessité 16 jours de travail à 5 personnes.Après le repiquage, les plants ont été fertilisés et arrosés selon une grille planifiée par les employésdu Groupement Taché (voir tableau 7). Pendant l'été 1993, les plants ont repris b~aucoup devigueur. Les parcelles ont été désherbées mensuellement de juin à septembre 1993. A l'automne1993, des clôtures à neige ont été mises en place afin d'éviter le gel du sol en profondeur.

Au total, les opérations d'identification, de repiquage et de suivi des semis pendant la saisonde croissance 1993 ont nécessité 24,5 jours-personnes de travail technique.

L'automne 1993 a été dévastateur pour la qualité des plants. En fait, peu ou pas de neigeest demeuré au sol jusqu'à la mi-décembre. Au printemps 1994, dès la fonte des neiges (mi-avril),les dégâts ont été constatés : plus de 50 % des semis avaient été soulevés par le gel. Ainsi, lesystème racinaire de plusieurs semis était à l'air libre. Il était impossible de replanter les semis carla terre était encore gelée. Afin de remédier à la situation, une généreuse couche de tourbe Gusqu'à5 cm) a été immédiatement appliquée pour protéger les racines exposées. Enfin, la tourbe a étérecouverte d'une mince couche de sable afin de maintenir le substrat en place. Les plants ont bienréagi au traitement, aucune mortalité n'a été notée. Le tableau 8 illustre la grille de fertilisation desplants en pépinière durant la saison 1994.

Afin d'éviter le soulèvement des plants à l'automne 1994, nous avons restreint ledésherbage: l'un à la fin juin et l'autre au début du mois d'août 1994. Ces herbes ont contribué àbien maintenir les plants. Aucun soulèvement des plants n'a été observé au printemps 1995. Demême, une clôture à neige a été installée à l'automne 1994. L'accumulation de la neige au solpendant l'automne a permis de protéger les semis et leur système racinaire.

L'opération de suivi des semis a nécessité des visites sur le terrain totalisant 5 jours-personnes de travail technique pendant l'année 1994.

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Tableau 7. Grille de fertilisation des semis en pépinière pendant l'année 1993

DATE TRAITEMENT QUANTITÉ10-52-10 500 g

le 26 juin 1993 20-20-20 500 geau 9001suivi d'un rinçage10-52-10 600 g

le 2 juillet 1993 20-20-20 600 geau 9001suivi d'un rinçage10-52-10 600 g

le 9 juillet 1993 20-20-20 600 geau 9001suivi d'un rinçage10-52-10 600 g

le 17juillet 1993 20-20-20 600 geau 9001suivi d'un rinçage10-52-10 600 g

le 31 juillet 1993 20-20-20 600 geau 9001suivi d'un rinçage10-52-10 600g

le 6 août1993 20-20-20 600geau 9001suivi d'un rinçageBravo 300 ml

le 19 août 1993 eau 9001pas de rinçage

,

15-30-15 600 gle 26 août 1993 15-15-30 600 g

eau 9001suivi d'un rinçage15-30-15 600 g

le 2 septembre 1993 15-15-30 600 geau 9001suivi d'un rinçage15-30-15 800 g

le 12 septembre 1993 15-15-30 600 geau 9001suivi d'un rinçage

le 24 septembre 1993 15-30-15 800 g15-15-30 800 geau 900 1suivi d'un rinçage

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Tableau 8. Grille de fertilisation des semis en pépinière pendant l'année 1994

DATE TRAITEMENT QUANTITÉ10-52-10 600 g

le 2 juillet 1994 20-20-20 600geau suivi d'un rinçage 900 l10-52-10 400g

le 9 juillet 1994 20-20-20 800 geau suivi d'un rinçage 900 l20-20-20 800 g

le 16juillet 1994 eau suivi d'un rinçage 900 l20-20-20 800 g

le 23 juillet 1994 eau suivi d'un rinçage 900 l20-20-20 800 g

le 30 iuillet 1994 eau suivi d'un rinçage 900120-20-20 800 g

le 6 août 1994 eau suivi d'un rinçage 900 l20-20-20 800 g

le 13 août 1994 eau suivi d'un rinçage 900 l20-20-20 800 g

le 20 août 1994 eau suivi d'un rinçage 900 lBravo 300 ml

le 27 août 1994 eau pas de rinçage 900 115-30-15 800 g

le 3 septembre 1994 15-15-30 500 geausuivi d'un rinçage 900 l15-30-15 800 g

le 10 septembre 1994 15-15-30 500 geau suivi d'un rinçage 900115-30-15 800 g

le 17 septembre 1994 15-15-30 500 geau suivi d'un rinçage 900 l15-30-15 800 g

le 24 septembre 1994 15-15-30 500geau suivi d'un rinçage 900115-30-15 800 g

le 30 septembre 1994 15-15-30 500 geau suivi d'un rinçage 900 1

2.2.6 Établissement des tests génécologiques (E-570)

2.2.6.1 Choix des 3 sites de plantation

Dès le début du projet, du temps a été consacré au repérage des sites idéaux pourl'établissement des 3 dispositifs expérimentaux. En fait, 3 sites d'environ 3 ha localisés l'un dansl'érablière à bouleau jaune, le second dans la sapinière à bouleau jaune et le troisième dans lasapinière à bouleau blanc étaient recherchés, dans la région du Bas St-Laurent/Gaspésie.

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À la suite d'une présélection réalisée le 17 juin 1994, une visite sur le terrain a été effectuéeen compagnie de MM. Jean Beaulieu et Gaétan Daoust du SCF à Québec et de M. André Gélinasdu SCF à Rimouski. Trois des sites visités ont alors été retenus.

Le site de l'érablière à bouleau jaune est localisé sur les lots 7 et 8 du rang VI, dans lamunicipalité de St-Eusèbe, canton de Packington, dans la région du Témiscouata (Annexe 1). Cesite est localisé dans une coupe totale effectuée en 1985 et 1986. Sur la carte forestière de 1976, lepeuplement antérieur avait comme dénomination: Er B4 50. Ce terrain est de tenure privée. Unrelevé pédologique réalisé par MM. Magella Gauthier et Serge Légaré du SCF a permis dedéterminer que le sol était un loam avec une réaction de très à extrêmement acide, un contenuorganique variant de modéré à élevé, une capacité d'échange de modérée à élevée selon l'horizon(B 1 et B2) et un contenu en potassium, calcium, magnésium et phosphore très faible. Ce siteprésente des affleurements rocheux sporadiques et un peu de vallonnements.

Le site représentant la sapinière à bouleau jaune est également localisé dans le Témiscouata,mais cette fois-ci dans la municipalité de St-Marc-du-Lac-Long (Annexe 2). Plus précisément, eedispositif est situé sur le lot 29 du rang II, dans le canton de Robinson: Ce terrain est de tenurepublique (lots intramunicipaux). Le site est localisé sur une coupe totale effectuée en 1989. Sur lacarte forestière de 1976, on constate que le peuplement antérieur avait comme dénomination:FIR (R) B4 50. Ce site comporte une pente moyenne mais régulière. Deux types de sol ont étéidentifiés soit un podzol en haut de pente et un sol plus argileux en bas de pente. L'analysephysico-chimique a révélé que le sol était un loam et que selon l'horizon échantillonné, la réactionvariait de fortement à très fortement acide, que le contenu en matière organique était de faible àmodéré et que la capacité d'échange était de faible à modérée. Alors que, pour l'horizon supérieur(BI), le contenu en potassium, calcium et magnésium était faible, il était très faible dans l'horizoninférieur (B2). Le phosphore était quant à lui très faible quel que soit l'horizon.

Enfin, le troisième site représentant la sapinière à bouleau blanc est localisé sur le territoirede la Forêt modèle du Bas St-Laurent. Plus précisément dans l'aire commune numéro 22 de laSeigneurie du Lac Métis (Annexe 3). Ce terrain est une grande propriété privée appartenant à lacompagnie Abitibi-Priee. Le dispositif est localisé sur une coupe totale effectuée il y a environ10 ans. Le site est un plateau très homogène. L'analyse des échantillons de sol a permis deconclure que le sol était un loam limoneux avec une réaction très fortement acide. Le contenu enmatière organique est moyen dans l'horizon supérieur (BI) alors qu'il est faible dans l'horizon B2.La capacité d'échange est respectivement modérée et faible alors que le contenu en potassium,calcium, magnésium et phosphore est très faible dans les 2 horizons.

, La cartographie des 3 sites est disponible sur demande auprès de M. Jean Beaulieu du SCF.A la suite de la sélection de ees 3 sites, un protocole d'entente entre les propriétaires et la CAFT aété établi. Dans ee protocole, les parties convenaient de ee qui suit:

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Page 39: Document

1- Le propriétaire :

1.1. s'engage à laisser libre accès sur l'immeuble en tout temps aupersonnel technique de la Corporation Agro-Forestière Transcontinentale inc. etdu Service canadien des forêts ou à ses mandataires pendant toute la durée de cetteentente.

1.2. autorise la Corporation Agro-Forestière Transcontinentale inc., leService canadien des forêts ou ses mandataires à implanter le dispositifexpérimental et à l'entretenir au besoin, sur l'immeuble concerné, sur unesuperficie d'environ _

1.3. s'engage à informer la Corporation Agro-Forestière Transcontinentaleinc. ou ses mandataires de la vente ou de la cession de l'immeuble décritauparavant.

2- La Corporation Agro-Forestière Transcontinentale inc. s'engage à :

2.2. fournir au propriétaire une copie de la localisation du site surphotocopie au laser de la photographie aérienne;

2.3. défrayer les coûts de fabrication et d'installation du dispositifexpérimental;

3- Généralités

3.1. Cette entente lie les successeurs, les représentants légaux et ayantdroits des parties, il est aussi à leur bénéfice.

Ce présent protocole, d'une durée de 20 ans, prend effet à la date de sasignature. En ce qui concerne la Forêt modèle du Bas Saint-Laurent, le protocoleest d'une durée de 10 ans avec possibilité de renouvellement pour une durée de 20ans.

La recherche des 3 dispositifs, les visites sur le terrain et enfin la signature des protocolesont nécessité pour la CAFf, 5 jours-personnes de travail technique.

Le propriétaire du boisé situé à St-Eusèbe, M. Jacques Lavoie et les représentants de laForêt modèle du Bas St-Laurent ont signé ce protocole. En ce qui concerne le site localisé àSt-Marc-du-Lac-Long, nous avons eu une autorisation verbale en août 1994. Une demande écrite aété transmise au MRN afin que le site soit enregistré comme dispositif expérimental et protégé defaçon permanente.

2.2.6.2 Préparation des fichiers et inventaire des tiges présentant desdommages en raison du gel en pépinière

À la suite du gel des pousses des semis observé au printemps 1993, les plants ont bienrepris, mais certains avec plusieurs têtes. Ainsi, à l'été 1993, tous les semis ayant subi un gel de lapousse terminale ont été inventoriés. Sur le plan représentant chaque bloc, tous les semis gelés àl'automne 1992 ont été identifiés à l'aide d'un marqueur fluorescent.

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En janvier 1995, ces données ont été transférées sur support informatique. L'ensemble del'opération a demandé 5,5 jours de travail.

2.2.6.3 Préparation des 3 sites d'expérimentation

Chaque site a nécessité une préparation en fonction de la localisation du terrain et du type debroussailles qu'on y observait.

Sur les sites de St-Eusèbe et de St-Charles (Forêt modèle), les broussailles ont d'abord étécoupées, puis une mise en andains a été effectuée. Sur le site de St-Eusèbe, un sylvicide de typeVision a également été appliqué à raison de 5 litres/ha. En ce qui concerne le dispositif de St-Marc,étant donné que la hauteur des broussailles était relativement faible, les broussailles mortes ont étécoupées à l'automne à la suite de l'application du sylvicide. Seul le site de la Forêt modèle n'a paseu de préparation à l'aide du sylvicide.

À l'automne 1994, un relevé pédologique et des analyses de sol de chaque dispositif ont étéréalisés tel qu'indiqué plus haut. Au total, les relevés pédologiques et la surveillance lors de lapréparation des sites ont demandé 21,5 jours-personnes de travail technique.

2.2.6.4 Préparation des fichiers et mesure de hauteur et de survie des semisen pépinière

À l'automne 1994, les semis localisés à la Pépinière Taché ont été mesurés. Ainsi, à l'aided'une règle, la hauteur totale et la longueur de la pousse annuelle de 1994 de chaque arbre ont étéévaluées.

La préparation des fichiers informatiques, la mesure de la hauteur des semis et ledénombrement des semis morts ont nécessité 19,5 jours-personnes de travail technique.

2.2.6.5 Plantation des semis dans les 3 sites expérimentaux : piquetage dudispositif, extraction et emballage des plants, transport et repiquage

À l'automne 1994, le piquetage des 3 dispositifs a été effectué. Ce travail a nécessitél'utilisation d'une chaîne de 50 m, d'une boussole Sunto et d'une mire.

Pour chaque dispositif, il était prévu de transposer les 7 blocs de la pépinière duGroupement Taché dans le même ordre. Ainsi, les blocs contenaient 18 rangées de 20 à 23 arbres.Dans les dispositifs de St-Marc-du-Lac-Long et de St-Charles, l'espacement prévu pour les semisétait de 2 fi X 2 m. Ainsi, les blocs de St-Marc avaient une dimension de 36 m x 46 m, alors queceux de St-Charles avaient une dimension de 36 m x 42 m et 40 m. En ce qui concerne ladimension des blocs de St-Eusèbe, ils étaient de 32,4 m x 40 m, car l'espacement entre les rangéesa été réduit de 2,0 à 1,8 m. Les plans des dispositifs sont disponibles sur demande auprès deM. Jean Beaulieu du SCF.

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Chaque bloc a été piqueté temporairement de façon à ce qu'il soit disposé selon les critèresétablis (sol uniforme, pas d'affleurements rocheux, etc.). Le piquetage préliminaire des 3dispositifs a nécessité 10,5 jours-personnes de travail technique.

À l'hiver 1995, les activités de plantation et l'achat du matériel ont été planifiés pour réaliserle piquetage final du dispositif, l'extraction, l'emballage des plants et le repiquage. Le 15 mai1995, les opérations de plantation des semis au champ ont débuté. Tous les semis du dispositifavaient été numérotés juste avant le repiquage en pépinière au printemps 1993. Par contre, avant deles extraire, étant donné que plusieurs étiquettes n'étaient plus visibles, tous les plants ont étéidentifiés à nouveau. Par la suite, le piquetage final des dispositifs de St-Eusèbe et St-Marc-du-Lac-Long ont été effectués. Des piquets de bois de 10 cm x 10 cm, d'une longueur de 1,5 montété placés dans chaque coin des 7 blocs. Ces piquets ont été fabriqués à partir de mélèze. Un fer àangle a aussi été ajouté à chaque coin du dispositif. Tous les débuts de rangées ont été identifiés àl'aide de tiges bleues en plastique de 1 cm x 60 cm de long. Ces tiges étaient trouées à uneextrémité afin d'y accrocher une étiquette indiquant le numéro de la rangée et celui du premiernuméro du premier arbre de la rangée. Une fiche de métal a également été placée à l'extrémité dechaque rangée. Le piquetage de ces 2 dispositifs a nécessité 6 jours-personnes de travail. Aprèscette étape, les sites étaient prêts à recevoir les plants.

L'extraction des plants en pépinière a débuté le 23 mai 1995. Pour réaliser cette opération,des extracteurs de 9 cm de diamètre confectionné par A. et F. Caron et fils ont été utilisés. Cetextracteur avait l'avantage de retirer les plants du sol avec un bloc de terre de 9 cm de diamètre par10 cm de haut. Chaque plant extrait était par la suite déposé sur le côté dans un bac de plastique(marque Rubbermaid d'un volume de 36 litres ayant une dimension de 61 cm x 40,6 cm x 22,2 cmde hauteur) dans lequel était préalablement déposé un mélange de tourbe humide. Chaque baccontenait 20 à 23 plants, soit une rangée d'un bloc. Naturellement, les bacs portaient le numéro dubloc et de la rangée en question. Les semis étaient donc extraits, déposés dans le bac, puis attachésun à un à l'aide d'une corde afin de pouvoir conserver la disposition relative des semis lors de laplantation sur le site définitif. La productivité calculée pour l'opération d'extraction d'un blocd'environ 400 semis s'est élevée à 0,75 jours-personnes de travail technique.

Lorsque les bacs étaient emplis, ils étaient transportés et conservés dans un entrepôt danslequel la température ambiante était basse, jusqu'au transport pour le reboisement. En même tempsqu'une équipe s'affairait à extraire les semis en pépinière, une autre équipe s'occupait de laplantation des semis dans les dispositifs. Ainsi, le site du test de St-Eusèbe a été reboisé du 24 au25 mai 1995, celui de St-Marc entre le 31 mai et le 2 juin 1995 et celui de St-Charles les 6 et 7 juin1995.

Lors du reboisement, afin de guider le reboiseur pour que les semis soient mis en terreselon les espacements prescrits (2 m entre les plants), nous utilisions une corde à linge à laquelleavaient été ajoutées des indications à tous les 2 m (ruban électrique). Cette corde était tendue àchaque extrémité et les plants reboisés aux emplacements indiqués. Le reboisement a été exécuté àl'aide de pelles de reboisement.

Notons que, lorsqu'il y avait absence de plant à cause d'une mortalité ou d'un manque dedisponibilité de plants pour une famille donnée, une fiche était apposée. Lorsque le reboisementdes dispositifs a été complété, des semis de remplissage ont été repiqués à tous les endroits où avaitété placée une fiche. Enfin, les pourtours de tous les dispositifs ont été reboisés avec de l'épinetteblanche de source locale.

Au total, l'activité de plantation des semis au champ au niveau des 3 sites expérimentaux(piquetage, extraction, emballage, transport et repiquage des plants) a nécessité 105 jours-personnes de travail technique.

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2.2.7 Préparation des fichiers, mesure de hauteur et de survie des semis dansles 3 sites expérimentaux

Malgré le manque de précipitations observé à l'été 1995, le taux de survie des semisreboisés au printemps 1995 a été un succès. Les plants des 3 dispositifs ont eu une bellecroissance. A l'automne 1995, tous les plants des 3 dispositifs ont été mesurés. La préparationdes fichiers informatiques, la mesure de la hauteur des semis et le dénombrement des semis mortsont nécessité près de 35 jours-personnes de travail. Les données concernant la hauteur moyenne dechaque famille ainsi que leur supériorité par rapport à la moyenne des provenances locales sontdisponibles auprès de M. Jean Beaulieu du SCP.

2.2.8 Analyse des données

Les données ont été transmises à l'Université Laval à l'automne 1995 et les analysesstatistiques nécessaires à la comparaison des types de lots de graines (croisements dirigés et sourceslocales) ont été réalisées.

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Volet 3 : Établissement de tests c10naux (tests E-570 TC)

Quatorze familles ont été choisies dont Il sont issues de croisements dirigésentre individus non apparentés et 3 de pollinisation libre provenant desmeilleures sources du Bas St-Laurent/Gaspésie.

Élevage des pieds-mères à l'hiver 1992 (surplus des semisproduits pour les tests E-570)

Forçage des semis à l'hiver 1993 (SCF)

1,maximum 25 pieds-mères/famille

Bouturage (avril 1993)minimum 10 boutures/pied-mère,

Culture des boutures en serre-abri à la station forestière deValcartier, à l'été 1993 et aux saisons de croissance 1994 et 1995.

Rempotage des boutures à l'été 1995 et mesurage à l'automne 1995 et 1996

Dispositif à établir au printemps 1997

Le suivi à long terme sera assuré par le SCF. Des mesures périodiquesseront prises et des recommandations seront formulées.

Figure 3. Schéma des principales étapes de réalisation du troisième volet du projet EETTF.

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2.3 Établissement de tests clonaux (E-570 TC) pour mesurer les avantagesdécoulant de l'utilisation de la propagation végétative (Volet 3)

S'inscrivant lui aussi dans le cadre de ce projet en tant que troisième volet, le test clonaIvisait à explorer la possibilité d'utiliser du matériel clonaI supérieur pour le reboisement dans larégion du Bas St-Laurent/Gaspésie. L'emploi de matériel clonaI permet de maximiser le gaingénétique pouvant être obtenu et la plantation en découlant présente davantage d'uniformité. Parmiles 14 familles choisies pour le test clonaI, Il proviennent de croisements dirigés non apparentés et3 originent de pollinisation libre au sein des 3 meilleures sources du Bas St-Laurent/Gaspésie, soitles provenances de Canton Blais, Canton Ouimet et de Canton Port-Daniel, tels qu'évalués dans lestests de la série E-41O (Tableau 9). La figure 3 résume les principales étapes de réalisation duprojet entreprises jusqu'à présent.

2.3.1 Élevage des pieds-mères

Le matériel du test clonaI fut produit simultanément avec le test E-570 puisqu'il provient dessurplus de semis produits dans les familles concernées. La descendance 9012011 est représentéeseul~ment dans le test clonaI parce qu'il n'y avait pas assez de semis disponibles pour les tests desemIS.

Le 16 septembre 1992, ces semis ont été rempotés afin de les soumettre à un forçage àl'hiver 1993. Ce forçage visait à les transformer en pieds-mères pour la récolte de boutures. Autotal, 434 semis ont été rempotés en conteneurs de 3 litres, dans un substrat allégé constituérespectivement d'une partie de terre noire et de sable, 3 parties de mousse de tourbe grossière et de2 parties de vermiculite. Les conteneurs furent placés à l'extérieur dans la serre-abri jusqu'à la mi-octobre. Par la suite, ils ont été entreposés en chambre froide à la station forestière de Va1cartierjusqu'au 17 décembre, jour où les semis furent remis en croissance active dans les serres du CFL.Le forçage des semis s'est poursuivi dans le compartiment 8 des serres du CFL jusqu'aubouturage, soit le 6 avril. Les semis ont été soumis à des conditions de croissance extrêmes,photopériode de 18 h et fertilisation abondante. Les semis ont très bien répondu au traitement, carils ont démontré des croissances exceptionnelles en hauteur, ce qui est aIlé un peu à l'encontre del'objectif poursuivi, c'est-à-dire la prolifération de ramifications. Néanmoins, un rendement de 10boutures par pied-mère a été obtenu.

Le traitement de croissance accélérée sur les pieds-mères a été poursuivi afin de réaliser dubouturage en cascade, mais la plupart d'entre eux sont entrés en dormance. Cette situation sembleattribuable au fait que le matériel a subi un stress important lors de la taille des boutures, maissurtout au fait que la dormance n'a pas véritablement été induite au froid assez longtemps.Rappelons que ces semis ont eu 34 semaines consécutives de croissance, suivies de seulement9 semaines de repos au froid et d'un forçage de 17 semaines avant la récolte des boutures. Aprèsenviron un mois d'essais infructueux visant à lever la dormance, il a été décidé de placer les pieds-mères en chambre froide. Ce matériel fut remis en croissance au début de juillet soit 13 semainesplus tard. Les pieds-mères ont débourré timidement et une insolation a causé beaucoup de mortalité(passage brutal de la chambre froide à 4° C à la température extérieure de 25° C). Par conséquent, iln'y pas eu de deuxième vague de bouturage sur ce matériel.

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Tableau 9. Nombre de semis repiqués et de pieds-mères bouturés dans les familles sélectionnéespour le test clonai E-570 TC

Numéro de lot Croisement Nombre de Nombre de(Femelle x mâle) serrus pieds-mères

repiqués bouturés7011369 Provenance Canton Blais 44 257011375 Provenance Canton Ouimet 44 257011400 Provenance Canton Port-Daniel 45 25C8811485 BEA-1 x BEL-3 44 25C8811498 BEA-4 x CAR-3 40 25C8811500 BEA-5 x ALG-7 15 14C8811508 BEL-1 xPTH-2 43 25C8811511 BEL-2 x ZEN-2 40 25C8811578 PFS-11 x CAR-6 15 15C8911810 MAT-1 x BEL-3 36 25C8911817 MAU-1 x CAR-1 14 10C9012011 ALG-6 x CUS-4 11 IlC9112064 VAL-1 x ZEN-4 29 21C9112065 PFS-6 x PFS-8 14 9

TOTAL: 434 280

2.3.2 Bouturage

Le bouturage a été réalisé le 6 avril 1993. Un maximum de 25 pieds-mères par famillecapables de fournir un minimum de 10 boutures a été sélectionné (Tableau 9). La récolte s'esteffectuée sur un total de 280 pieds-mères ce qui a permis la mise en couche de 2 800 boutures. Lesboutures d'un clone donné furent séparées en 2 blocs de 5 qui correspondaient à 2 livrets deSpencer-Lemaire Five. Ces conteneurs ont été choisis justement parce qu'ils permettaient de fairedes parcelles de 5 boutures. Ce type de conteneur offre également les avantages d'avoir un grandnombre de cavité par unité de surface (70 cavités) et de permettre une visualisation aisée de l'étatd'enracinement. Un mélange de mousse de tourbe et de vermiculite dans des proportionsrespectives de 60 et 40 % a été utilisé.

Les boutures ont été trempées dans une solution de Captan et de Benomyl avant d'êtrerepiquées dans les conteneurs et placées en couche de propagation. Les conteneurs ont été arroséscopieusement afin de les saturer en eau et favoriser le tassement du substrat autour des boutures.

L'apport en eau était assuré par le montage, au-dessus de la couche de propagation, d'untuyau de cuivre sur lequel étaient installées des buses à tous les 80 cm, permettant l'obtention d'unjet parapluie. La hauteur de la rampe a été ajustée de façon à permettre un recouvrement uniformesur les conteneurs. La programmation des arrosages a varié en cours de production et s'est faite enfonction de la température extérieure, de la ventilation et du degré d'ensoleillement.

En cours de production, on visait à obtenir une température de substrat d'environ 20° C.Une sonde reliée au thermostat commandait au besoin le chauffage de la couche qui était assuré parun tapis chauffant. Cependant, des températures plus élevées ont dû être tolérées étant donné que laproduction s'est déroulée en période printanière.

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2.3.3 Culture sous abri

Les boutures ont été transportées dans la serre-abri du SCF à la station forestière deVa1cartier dès leur sortie de la couche au début de juin. Elles ont reçu sur place les mêmes soinsculturaux que ceux prodigués, de façon usuelle, au matériel en conteneurs. Le taux d'enracinementse situait à environ 30 % et il était à ce moment très variable autant entre les clones, qu'à l'intérieurd'un même clone. Le dispositif était placé sous des gicleurs rotatifs à pulsations programmables cequi a permis de poursuivre un régime d'arrosages fréquents. La production a été hivernée enpépinière après avoir pris soin de couvrir le contour des conteneurs et d'appliquer le répulsif àrongeur Thirarn. Lors de la manipulation des conteneurs il a été constaté que le tauxd'enracinement avait augmenté et que les racines de plusieurs boutures sortaient sous les livrets.

Au printemps 1994, les conteneurs ont été ramenés sous la serre-abri. Les bouturesracinées ont débourré avec vigueur, tandis que les autres, jusque-là d'apparence relativement saine,ont dépéri peu à peu. Un inventaire sévère réalisé le 18juillet 1994 a permis de constater que 1 195boutures (42,6 % de la production) étaient viables et de bonne qualité (tableau 10). Les bouturesfurent fertilisées et irriguées tout au long des étés 1994 et 1995 selon les procédures d'usage pource genre de production.

Tableau 10. Répartition globale du taux de succès du bouturage

Nombre de boutures enracinées par clone Pourcentage de la production( /10 boutures) (%)

o boutures 151 à 5 boutures 38plus de 5 boutures 47

2.3.4 Rempotage des boutures et mesurage

Tous les clones ayant 3 boutures de qualité et plus en regroupant les 2 répétitions ont étérempotés les 25, 26 et 27 juillet 1995 dans des conteneurs Styrobloc S15700. Ainsi, selon cecritère de sélection, 214 clones représentés par 1 291 boutures ont été rempotés. La mousse detourbe et la vermiculite dans un mélange de 60 et 40 % ont servi de substrat, et ce substrat a étéhumidifié avec l'agent mouillant AQUAGRO et du fertilisant 10-52-10. Cette intervention anécessité 25 heures/personnes de travail.

Finalement le mesurage des boutures s'est effectué le 19 octobre 1995. La hauteur a étéprise au centimètre près et l'état de la dominance apicale (indice d'orthotropisme) de chacune desboutures a également été estimé selon une cote :

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Cotel: Bouture ayant une tige maîtresse orthotrope affichant une bonne dominance. Àtout le moins pour les cas douteux, cette cote était attribuée lorsque l'on supposait que, l'annéesuivante, il y aurait obtention de dominance.

Cote 2 : Bouture buissonante à tiges multiples qui ne possède pas de dominance. Dansce cas, il était estimé que la dominance ne serait pas acquise l'année suivante vue la faible vigueurdes bourgeons ou le peu de différence existant entre les tiges multiples en compétition. Danscette classe, on retrouvait des boutures orthotropes et plagiotropes.

Cote 3 : Bouture morte.

La liste détaillée des boutures, leur hauteur et leur état de dominance est disponible auprès deM. Jean Beaulieu du SCP.

Voici quelques statistiques sommaires :

Taux de survie après rempotage : 99,2 %Bouture la plus haute: 21 cmBouture la plus petite : 3 cmIjauteur moyenne: 9,67 cmEcart-type: 2,77Cotel: 92,2 %Cote 2: 7,0 %Cote 3 : 0,8 %

Le mesurage a nécessité 2 jours-personnes de travail technique.

Le dispositif a été déposé en planche sud sous les gicleurs en vue d'être hiverné et il a reçules fertilisations usuelles d'automne. La culture se poursuit dans les Styrobloc pour encore un an.Un deuxième mesurage sera réalisé à la mi-octobre 1996. Le dispositif devrait en principe êtreétabli au printemps 1997 par le personnel du SCF dans 2 des tests établis par la CAFT. Le suivi àlong terme de ce dispositif sera assuré par le SCP. Des mesures périodiques seront prises et desrecommandations seront formulées.

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3. RÉSULTATS ET DISCUSSION

3.1 Zones d'amélioration génétique de l'épinette blanche

Dans la région du Bas St-Laurent/Gaspésie, le SCF a établi au début des années 1980,3 tests de provenances/descendances d'épinette blanche (tests E-41O). Ces tests contiennent de 77à 91 provenances de l'Ontario et du Québec dont plusieurs provenances locales. Même si ces testsn'avaient qu'un peu plus de 10 ans au moment de leur évaluation en 1992, les performances à cetâge pouvaient fournir une information fiable concernant l'adaptation et la définition des zonesd'amélioration pour la région.

Pour évaluer les tests de la série E-41O, différents paramètres (données dendrométriques)ont été mesurés dans ces tests. La mesure de la hauteur, l'évaluation de l'état des arbres, de mêmeque la rectitude du fût et la forme de la cime permettaient d'évaluer la qualité des arbres.L'évaluation de la précocité du débourrement et de la tardiveté de l'aoûtement permettait d'enapprécier la rusticité. Ces données phénologiques ont été prises dans le test de Rivière-Bleue. Cetest est situé dans la région où les conditions environnementales sont les plus sévères.

À la suite de l'envoi des données dendrométriques et phénologiques au SCF, les chercheursdu CFL et de l'Université Laval ont effectué des analyses statistiques (disponibles sur demande

. auprès de M. Jean Beaulieu du SCF) afin de délimiter des zones d'amélioration et de déterminer lesfamilles les plus performantes dans la région Bas St-Laurent/Gaspésie. Des analyses de variance,multidimensionnelles et de régression ont été menées afin d'évaluer les patrons de variation selonl'origine des provenances. Concernant le débourrement et l'aoûtement, des différencessignificatives ont été notées entre les provenances et entre les familles à l'intérieur des provenancesdans le test de Rivière-Bleue (Annexes 4a,4b,5a,5b). Il est donc possible de sélectionner lesfamilles et les provenances les mieux adaptées pour cette région. Enfin, les modèles de régressionont servi à délimiter les zones d'amélioration à partir de paramètres géographiques.

Brièvement, la phénologie et les performances en croissance des différentes familles etprovenances testées ont été prises en compte à l'aide d'une analyse dite multivariée (analyse encomposantes principales). La variation ainsi synthétisée entre les différentes familles etprovenances a par la suite été expliquée selon des modèles intégrant la latitude, la longitude etl'altitude des lieux d'origine des familles. Ce faisant, on a ainsi délimité les zones d'améliorationau-delà desquelles le transfert de semences devient risqué en raison d'une baisse de l'adaptation.Ces modèles ont été validés de façon indépendante avec les données d'une plus vieille série de tests(E-560) du SCF. L'interprétation des résultats a conduit à l'élaboration de publicationsscientifiques (Li et al., 1993; Li et al., 1996) et d'un rapport d'information (Beaulieu, 1996).

Sommairement, il apparaît que l'épinette blanche a une bonne capacité d'adaptation surl'étendue du territoire québécois. Cependant, à cause de l'amplitude de son aire de distribution, ilsemble tout de même avantageux de subdiviser le territoire couvert par le programme dereboisement en épinette blanche en 2 zones et ce, principalement sur une base latitudinale. Unepremière zone couvre les domaines des érablières alors que la seconde correspond aux domaines dela sapinière (Beaulieu, 1996; Li et al., 1996). La grande majorité du territoire du Bas St-Laurent/Gaspésie est couverte par ces derniers.

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3.2 Population d'amélioration de première génération et sélection pour lesvergers à graines

Un premier ensemble de 100 arbres avait été constitué à la suite de l'évaluation d'essais deprovenances établis dans les années 1950 et 1960. L'évaluation des provenances/ descendances dela série E-41O de même que l'évaluation de d'autres test établis ailleurs au Québec a permisd'effectuer de nouvelles sélections et conséquemment, d'accroître la taille de la populationd'amélioration de première génération de l'épinette blanche pour le Bas St-Laurent/Gaspésie.

Dans le test de Rivière-Bleue (E41O-D2), 163 arbres ont été visités et évalués. De ceux-ci,34 ont été sélectionnés, à raison de 1 ou 2 par famille. Les arbres sélectionnés étaient classés 4-, 4,4+ et 5 (voir point 2.1.7).

Dans le test d'Amqui (E41O-D3), 151 arbres ont été évalués et 37 arbres ont étésélectionnés. Toutes les tiges retenues étaient classées de 4- à 5.

Enfin, dans le test de St-Edgar (E410-D6), 344 arbres ont été examinés et 86 arbres ont étéretenus. Ceux-ci étaient classés de 3+ à 5. Deux arbres sélectionnés dans le test de St-Edgarétaient des arbres faisant parties des familles élites.

Au total, 360 arbres (dont 157 des tests de la série E-41O, situés dans la région du Bas St-Laurent/Gaspésie) ont été sélectionnés pour compléter la population d'amélioration de premièregénération. La liste de ces arbres constitue l'annexe 4 du rapport d'information LAU-X-117(Beaulieu, 1996). Ce nombre sera ramené à 240 arbres lorsque d'autres critères comme la densitédu bois et la précocité de la floraison auront été analysés.

Les 3 mêmes tests de la série E-410 ont été utilisés pour réaliser les sélections à inclure dansle futur verger à graines qui sera établi par le MRN (Beaulieu, 1995). De plus, des sélectionsadditionnelles ont été effectuées dans d'autres tests établis par le SCF sur le territoire couvert par lamême zone d'amélioration. Les analyses de variance et tests de classement ont permis de calculerprécisément les valeurs en croisement des arbres-mères et d'estimer les gains génétiques résultantde la sélection des meilleurs arbres dans les meilleures familles et sur lesquelles des greffons ont étérécoltés. Ainsi, des greffons ont été récoltés sur un total de 51 arbres sélectionnés dans les tests dela série E-41 O.

Le verger débutera sa production dans les 5 à 10 prochaines années selon l'intensité destraitements d'induction florale pour hâter la production de cônes. Les semences récoltées pourrontêtre utilisées directement pour la production de semis ou plus probablement pour la production deboutures à la Bouturathèque de la pépinière forestière de St-Modeste, afin de pouvoir constituer desvariétés multifamiliales.

3.3 Performance des descendances introduites en comparaison à celle desdescendances locales

Un total de 100 familles dont 12 étaient issues de polymixtes, 64 de croisements dirigés et24 de pollinisation libre ont été soumises à des tests génécologiques (série E-570) dans la région duBas St-Laurent/Gaspésie au printemps 1995 après deux ans de culture en pépinière. Des mesuresde croissance ont été prises lorsque les plants ont atteint l'âge de trois ans, à l'automne 94, et àl'âge de quatre ans, à l'automne 1995. La longueur de la pousse annuelle a aussi été mesurée àl'âge de trois ans. Les dommages causés par le gel ont également été évalués au cours de l'été1993. L'analyse comparative des données de croissance et des dommages dus au gel pour les

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familles introduites et les familles locales se trouve en annexe (annexe 6). Afin d'augmenter laprécision des résultats, l'analyse des données de croissance devrait être reprise lorsque les semisauront atteint l'âge de 10 ans. Néanmoins, voici un résumé des résultats obtenus à ce jour.

Les descendances issues des croisements dirigés ont eu une meilleure croissance que lessources de semences locales pour les 3 sites des tests génécologiques de la série E-570. Lescroissances en hauteur étaient de 11,0, 18,5 et 15,1 % supérieurs pour les sites de St-Eusèbe,St-Marc, et St-Charles respectivement. Les différences notées entre les descendances issues decroisements dirigés et de sources locales étaient statistiquement différentes sur les 3 sites. Laperformance supérieure des descendances introduites doit cependant être surveillée au fur et àmesure que les arbres prendront de l'âge. Ceci laisse présager des gains génétiques trèsintéressants pour la région du Bas St-Laurent/Gaspésie, puisque les gains futurs en volume sontgénéralement supérieurs aux évaluations de gain découlant seulement des mesures de hauteur.

En pépinière, les semis ont subi des dommages causés par un gel hâtif. Les descendancesissues des croisements dirigés ont subi plus de dommages (59 %) que ceux des provenanceslocales (43 %). Toutefois, étant donné que le site de la pépinière était situé dans une zonesusceptible au gel en absence prolongée de neige, l'importance de cette différence entre les semispour l'endurcissement au froid est difficile à définir.

Bien que les descendances issues de croisements aient subi, en moyenne, davantage dedommages causés par un gel hâtif, on a noté des différences significatives entre les descendancesbiparentales dans le degré de dommages dû au gel comme l'indiquent les moyennes familialesvariant entre Il et 100 %. Ceci pourrait indiquer qu'une sélection de familles résistantes au froidest possible parmi les croisements. Un suivi à long terme permettra de tirer des conclusionsdéfinitives.

Les familles à l'intérieur des provenances locales étaient significativement différentes quantaux dommages résultant d'un gel hâtif lorsque les plants étaient en pépinière et ce, sur les sites deSt-Eusèbe et de St-Charles, mais pas sur le site de St-Marc. Cependant, il n'y avait aucunedifférence significative pour la hauteur à 3 et 4 ans de même que pour la longueur de la pousseannuelle à 3 ans, entre les 3 provenances locales pour chacun des 3 sites.

Les familles représentant les provenances locales ont affiché des différences significativespour la croissance et les dommages causés par le gel hâtif. Les héritabilités estimées étaient demodérées à élevées pour les caractères de croissance, mais étaient faibles pour les dommagescausés par un gel hâtif, ce qui est une indication que les dommages étaient davantage de natureenvironnementale que dus à un manque d'adaptation de certaines familles (Annexe 7). Ceci permetaussi de suggérer que les sources locales pourraient être utilisées dans les programmesd'amélioration génétique et être améliorées génétiquement. Toutefois, cet exercice exigerait une trèsgrande sélection différentielle pour égaler les gains génétiques découlant de l'utilisation desdescendants des arbres provenant de l'ouest du Québec.

Finalement, bien que le troisième volet ne soit pas encore complété et qu'aucun résultat n'aitété obtenu à ce jour, on ne peut manquer de souligner le potentiel intéressant qu'offre lamultiplication végétative. En effet, en ne croisant que les meilleurs arbres entre eux, on obtient unedescendance de qualité supérieure. Toutefois, le nombre de graines est souvent faible dans unetelle situation. C'est pourquoi le recours à la multiplication végétative (bouturage, embryogenèsesomatique) est alors souhaitable et même nécessaire.

En effet, bien que le croisement d'individus supérieurs permette d'obtenir une descendancede qualité, cette dernière est souvent peu nombreuse. Dans un tel cas, la multiplication végétativeest d'une grande utilité, car elle permet de hausser le nombre de plantules de qualité qui peuvent êtreutilisées pour le reboisement et permet ainsi d'obtenir un gain sur une plus grande superficie.

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De plus, lorsque les meilleurs clones ont été identifiés, ils peuvent alors être remultipliéspour tirer le maximum de profit du matériel génétique ment amélioré. Tous les ramets d'un clonesont génétiquement semblables et donc susceptibles de montrer moins de variation que des semisissus de croisements et conséquemment de recombinaison génétique.

Le clonage d'arbres, issus de croisements dirigés entre arbres supérieurs à l'aide de latechnique du bouturage, est déjà pratiqué à grande échelle au Québec par la Bouturathèque de lapépinière forestière de St-Modeste (ministère des Forêts du Québec, 1993) et ce, particulièrementpour l'épinette noire. Les résultats du volet 3 devraient permettre de quantifier les gainssupplémentaires qu'il serait possible d'obtenir chez l'épinette blanche par rapport à la méthodeclassique de production, c'est-à-dire des semis produits à partir de graines récoltées dans lesvergers à graines.

Finalement, une plantation constituée de plusieurs clones bien adaptés aux conditions dumilieu offrant également une diversité génétique intéressante, devrait présenter une plus grandeuniformité, et un gain génétique maximisé. Cette avenue présente donc un intérêt certain, et c'est ceque veut exploiter le troisième volet du projet EETTF qui devrait être établi au cours de l'année1997.

41

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4. CONCLUSION

Le projet EETTF Développement et production de semences d'épinette blanchegénétiquement supérieures pour la région du Bas St-Laurent/Gaspésie a été réalisé grâce à lacollaboration de plusieurs intervenants provenant autant des milieux gouvernementaux fédéral etprovincial, que de l'entreprise privée et communautaire.

Le premier volet du projet a permis de définir pour le Québec méridional, 2 zonesd'amélioration pour l'épinette blanche, principalement définies sur une base latitudinale. La régiondu Bas St-Laurent /Gaspésie fait partie d'une des 2 zones, soit celle de la sapinière.

Le second volet du projet a permis de démontrer que du matériel non local peuteffectivement être bien adapté aux conditions de la région. En effet, les descendances issuesd'arbres sélectionnés au sein de provenances ontariennes et du sud du Québec ont mieux performéque les descendances locales. Les fruits du programme d'amélioration génétique de l'épinetteblanche laissent donc entrevoir des gains génétiques très intéressants pour cette région. Lesperformances des croisements dirigés ont cependant été évaluées en bas âge, c'est-à-dire lorsque lessemis avaient 3 et 4 ans, les tests E-570 n'ayant été établi sur les sites expérimentaux qu'auprintemps 1995. Pour mesurer plus précisément l'ampleur de ces gains, il faudra d'une partassurer un suivi de ce projet et, d'autre part, prendre des mesures lorsque les tests de la série E-570auront atteint l'âge de 10 ans. Le groupe de génétique avancée du SCF, CFL, s'y est engagé.Quant au troisième volet du projet, voulant mesurer la possibilité d'utiliser du matériel clonaIsupérieur dans la région, il sera poursuivi tel que prévu par le SCF, ce qui devrait permettre à larégion de bénéficier d'un gain génétique maximal.

Le verger à graines devrait être établi d'ici quelques années par le MRN afin que la régionpuisse tirer profit le plus rapidement possible du matériel génétiquement amélioré.

Enfin, on ne saurait encore trop insister sur la nécessité d'assurer un suivi à long terme decet imposant projet d'amélioration génétique pour ne pas que tous les efforts déployés et l'argentinvesti jusqu'à présent aient été vains.

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5. BIBLIOGRAPHIE

Beaulieu, J. 1995. Recommandations pour les vergers à graines d'épinette blanche de deuxièmegénération. Rapport interne, SCF-Québec.

Beaulieu, J. 1996. Programme et stratégie d'amélioration génétique de l'épinette blanche auQuébec, Rapport d'information LAU -X-117, SCF-Québec, 26 p.

Bousquet, J. 1984. Variabilité infraspécifique de certaines caractéristiques juvéniles de l'épinetteblanche. Mémoire de fin d'étude, Université Laval, 151 p.

Groupe de travail sur l'amélioration génétique du ministère des Forêts du Québec. 1993. État del'amélioration génétique des essences forestières au Québec et besoins en plants génétiquementaméliorés pour le reboisement. Direction de la recherche forestière, ministère des Forêts duQuébec, Québec. 75 p.

Lamontagne, Y. et A. Corriveau. 1982. Glossaire des termes utilisés en génétique et améliorationd~s arbres forestiers. Publication ERI-3285-1. Service pépinières et reboisement, ministère del'Energie et des Ressources. Gouvernement du Québec. 55 p.

Li,P., Beaulieu, J. et J. Bousquet. 1993. Genetic variation in juvenile growth and phenology in awhite spruce provenance-progeny test. Silvae Genetica, 42 : 52-60.

Li, P., J. Beaulieu et J. Bousquet. 1996. Genetic structure and patterns of genetic variationamong populations in eastern white spruce (Picea glauca), Cano J. For. Res. (sous presse)

Ministère des Forêts du Québec. 1993. Le bouturage de conifères à la pépinière forestière deSaint-Modeste. 9 p.

Parent, B. 1994. Ressource et industrie forestière: Portrait statistique. Éd. 1994, Gouvernementdu Québec, ministère des Ressources naturelles, RN 94-3099, 115 p.

Zobel, B. et J. Talbert. 1984. General concepts of tree improvement. pp. 1-38. in: AppliedForest Tree Improvement. Waveland Press Inc, Prospect Heights, Illinois.

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Annexe 1. Cartes de localisation du site de l'érablière à bouleau jaune situé dans lamunicipalité de St-Eusèbe

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LOCALI S ATION DE L'ARBORETUM

DE ST-EUSEBE

1 : 20000

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Annexe 2.· Cartes de localisation du site de la sapinière à bouleau jaune situé dans lamunicipalité de St-Marc-du-Lac-Long

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LOCALISATION DE L'ARBORETUM

DE ST-MARC- DU- L AC- LONG

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Annexe 3. Cartes de localisation du site de la sapinière à bouleau blanc situé dans la métairiede la Seigneurie du lac Métis

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Annexe 4a. Analyse de variance du débourrement de l'épinette blanche dans le testgénécologique de Rivière-Bleue, le 24 mai 1992*

Source Degrés de liberté Somme des carrés

Annexe 4b. Analyse de variance du débourrement de l'épinette blanche dans le testgénécologique de Rivière-Bleue, le 28 mai 1992*

Source Degrés de liberté Somme des carrés

Bloc 6Provenance 73Famille (provenance) 238

Erreur 1 754* Pourcentages transformés: arcsinus ("'1/%)

B~ 6Provenance 73Famille (provenance) 238

Erreur 1 754* Pourcentages transformés: arcsinus ("'1/%)

25,2165,72

106,39351,27

19,8748,5684,41

263,07

F Probabilité

20,98 0,00012,03 0,00012,23 0,0001

F Probabilité

22,08 0,00011,89 0,00022,36 0,0001

Annexe Sa. Analyse de variance de l'aoûtement de l'épinette blanche dans le test génécologiquede Rivière-Bleue, le Il juillet 1992*

Source Degrés de liberté Somme des carrés F Probabilité

Bloc 6Provenance 73Famille (provenance) 238Erreur 1 754* Pourcentages transformés: arcsinus ("'1/%)

6,0269,9173,12

333,04

5,283,131,62

0,00010,00010,0001

Annexe Sb. Analyse de variance de l'aoûtement de l'épinette blanche dans le test génécologiquede Rivière-Bleue, le 16 juillet 1992*

Source Degrés de liberté Somme des carrés F Probabilité

B~ 6Provenance 73Famille (provenance) 238Erreur 1754* Pourcentages transformés: arcsinus ("'1/%)

53

3,5455,8451,03

288,60

3,583,581,30

0,00160,00010,0024

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Annexe 6. Analyse comparative entre les descendances de provenances locales et celles issuesde croisements dirigés (écart entre parenthèses)

Source Dommages dus au gel Hauteur à 3 ans Hauteur à 4 ans(cm) (cm)

Longueur de lapousse annuelle

à 3 ans(cm)

Croisements dirigés

St-CharlesLocale

St-EusèbeLocale 0,38 19,3 24,5 6,7

(0,08-0,82) (14,6-22,7) (18,6-28,1) (4,7-8,5)Croisements dirigés 0,65 20,7 27,2 8,3

(0,12-1,00) (14,4-26,8) (19,4-32,3) (5,5-11,4)

St-MarcLocale 0461 18,4 23,3 6,4,

(0,18-0,79) (15,9-25,4) (19,8-28,7) (4,8-8,4 )

Croisements dirigés 0,52 21,4 27,6 8,9(0,00-0,95) (16,1-27,1) (22,6-33,6) (6,5-11,9)

0,44 18,4 21,9 6,4(0,15-0,89) (15,5-24,6) (18,7-27,9) (4,5-7,7)

0,59 20,5 25,2 8,2(0,04-0,96) (14,6-26,2) (19,3-32,4) (6,1-10,8)

1Valeur de P=0,068 pour la comparaison entre les provenances locales et les croisements dirigés,les autres comparaisons étant non significatives au niveau de probabilité de 0,001.

Annexe 7. Héritabilité estimée des arbres des provenances locales (erreur standard entreparenthèses)

Héritabilité(h2)

Dommages dus augeIl

Hauteur à 3 ans Hauteur à 4 ans(cm) (cm)

Longueur de lapousse annuelle

à 3 ans(cm)

St-Eusèbeh2 0,19 (0,10) 0,56 (0,21) 0,40 (0,17) 0,30 (0,15)

St-March2 0,14 (0,08)

St-Charlesh2 0,17 (0,09)

1Estimé d'héritabilité familiale

0,75 (0,14)

0,72 (0,26)

54

0,47 (0,19)

0,45 (0,18)

0,39 (0,17)

0,32 (0,15)

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Annexe 8. Glossaire des termes spécialisés employés dans ce rapport

clone : Tous les individus (ramets) issus d'un même parent (ortet) par voie asexuée. Tous lesmembres d'un clone sont identiques au point de vue génétique. (Lamontagne et Corriveau, 1982)

fertigation : Fertilisation intégrée au système d'irrigation des plantes. Ce terme n'est que la fusion destermes fertilisation et irrigation.

génécologie : Synonyme de écogénétique, génétique écologique. Étude génétique et infraspécifique(synonyme de intraspécifique) des populations et leur milieu. Science qui traite surtout de lavariabilité infraspécifique des populations d'une même espèce en milieux naturels variés où elles sedéveloppent et vivent. D'un point de vue pratique, ces études permettent de sélectionner despeuplements produisant des arbres bien adaptés au milieu de culture et caractérisés par uneproduction forte et qualitative. (Lamontagne et Corriveau, 1982)

greffon: Bourgeon (ou partie de rameau) prélevé d'une plante et destiné à être greffé sur un porte-greffe en vue de la multiplication végétative de cette dernière. (Lamontagne et Corriveau, 1982)

phénologie : Étude des stades de développement d'une plante, en particulier des phénomènespériodiques comme le débourrement, la floraison et l'entrée en dormance, liés aux changementsclimatiques saisonniers de température et de photopériode. (Lamontagne et Corriveau, 1982)

porte-greffe : La plante entière sur laquelle un bourgeon ou un rameau d'une autre plante est greffé.La partie aérienne du porte-greffe au-dessus de la greffe est graduellement éliminée à mesure quele greffon se développe. (Lamontagne et Corriveau, 1982)

provenance : Origine géographique d'un lot de semences, de pollen ou de plants. Une provenanceest représentée par les semences, le pollen ou les descendants de plusieurs arbres. (Lamontagne etCorriveau, 1982)

ramet : Chacun des membres d'un clone. Ex.: si 50 greffons sont prélevés d'un même arbre (ortet)et greffés sur 50 sujets différents, ils forment un clone et chacune des plantes produites par legreffage est un ramet. Les 50 individus résultant du greffage constituent un clone. (Lamontagneet Corriveau, 1982)

relevé phénologique : Notation par écrit de l'observation des stades de développement d'une plantetels que le débourrement et l'entrée en dormance. (voir phénologie)

test de clones: Plantation comparative permettant l'évaluation d'individus multipliés végétativement,c'est-à-dire sous forme de clone. Si le test est établi suivant un dispositif statistique approprié, ilpermet de déceler l'existence de différences héréditaires entre les individus. (Lamontagne etCorriveau, 1982)

test de descendances : Plantation comparative, établie selon un dispositif statistique approprié,permettant l'évaluation de la valeur génétique des parents par les performances de leursdescendants. (Lamontagne et Corriveau, 1982)

tests génécologiques : Plantation comparative avec répétitions de diverses provenances, descendancesou clones afin de déterminer dans quelle mesure les différences observées entre les provenances,familles ou clones sont héréditaires. Les essais doivent être conduits dans plusieurs régionsgéographiques, sur des sites aussi homogènes que possible et représentifs des aires de reboisement.(voir génécologie)

test de provenances : Plantation comparative avec répétitions de diverses provenances afin dedéterminer dans quelle mesure les différences observées entre les provenances sont héréditaires.Les essais doivent être conduits dans plusieurs régions géographiques, sur des sites aussihomogènes que possible et représentatifs des aires de reboisement. (Lamontagne et Corriveau,1982)

55

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Annexe 9. Photos

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Photo 1. Dégagement en septembre 1992 des tests E-41 0 établis par le SCF en1980 et 1983. (Photo: SCF)

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Photo 2. Préparation du greffon: nous constatons que les coupes du greffonet du porte-greffe concordent parfaitement. (Photo: SCF)

Photo 3. Greffage (2) : une fois le greffon placé sur le porte-greffe, lessurtàces doivent être en contact étroit. Le ruban est ensuite enrouléuniformément autour du porte-greftè. (Photo: SCF)

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Photo 5. Aperçu, à l'été 1993, du gel des semis probablement dû à un manque d'endurcissementdes plants au moment de leur transport en région. (Photo: SCp)

Photo 7. Le SCF a effectué un relevé pédologique des 3 sites d'expérimentation.(Photo: SCp)

Photo 8. Vue d'ensemble de la préparation de terrain et du piquetage du dispositif de St-Marc-du-Lac-Long au printemps 1995. (Photo: Carl Gagon, CAFT inc.)

Photo 9. Reboisement du dispositif de Saint-Charles.

Photo 10. Aperçu, à l'été 1995, d'un semis reboisé.

(Photo: Carl Gagon, CAFT inc.)

(Photo: Carl Gagon, CAFT inc.)

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Photo 10.

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