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ÉVALUATION DU PROJET DE LA FORET MODELE DU BAS SAINT-LAURENT nUNE FORET HABITÉE MODELE DE DÉVELOPPEMENT DURABLe Août 1996 PRÉPARÉE POUR LA FORET MODELE DU BAS SAINT -LAURENT PAR JA CaUES J. GA UTHIER, CONSUL TANT 220 RIVIERE BEL/SLE, NOTRE DAME DE PORTNEUF EN COLLABORATION AVEC GUY LEBFEVRE, CONSUL TANT

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ÉVALUATION DU PROJETDE LA FORET MODELE DU BAS SAINT-LAURENT

nUNE FORET HABITÉE MODELE DE DÉVELOPPEMENT DURABLe

Août 1996

PRÉPARÉE POUR

LA FORET MODELE DU BAS SAINT -LAURENT

PAR

JA CaUES J. GA UTHIER, CONSUL TANT220 RIVIERE BEL/SLE, NOTRE DAME DE PORTNEUF

EN COLLABORATION AVEC

GUY LEBFEVRE, CONSUL TANT

ÉVALUATION DU PROJETDE LA FORET MODELE DU BAS SAINT-LAURENTTABLE DES MA TIERES

Liste des acronymes

Résumé des conclusions

Résumé des recommandations

1. INTRODUCTION

2. BUTS DE L'ÉVALUATION

3. LE PROCESSUS D'ÉVALUATION

4. ADMINISTRATION ET GESTION DU PROJET

4.1 Organisation et Systèmes4.1 .1 Administration4.1 .2 Ressources Humaines4.1 .3 Finances4.1 .4 Opérations

4.2 Plans et Politiaues4.2.1 Planification Stratégique4.2.2 Planification Opérationnelle et Financière4.2.3 Politiques et Lignes Directrices4.2.4 Consultation et Communications

4.3 Évaluation et Vérification4.3.1 Planification4.3.2 Réalisation et Suivi

5. OPERATIONS

5.1 Soutien Techniaue et Administratif5.1.1 Recherche et Développement5.1.2 Transfert Technologique, Technique et Administratif5.1.3 Sensibilisation et Information du Public5.1.4 Aménagement des Ressources5.1.5 Connaissance des Ressources5.1.6 Organisation, Mise en Oeuvre et Gestion des Formules de Gestion5.1.7 Soutien aux Métayers et aux Propriétaires5.1.8 Interaction avec le Réseau de Forêts Modèles

i

ii

VII

1

4

5

7

779

1215

1616171819

202021

22

222224272933343637

Jacques J. Gauthier, Consultant

5.2 Fonctionnement de la Formule Métairie5.2.1 Sélection et Installation des Métayers5.2.2 Plans Individuels et Organisation5.2.3 Opérations et Réalisations5.2.4 Mise en Commun

5.3 Fonctionnement de la Formule de RearouDement5.3.1 Participation5.3.2 Plans et Organisation5.3.3 Opérations et Réalisations5.3.4 Consolidation des Exploitations Agro-Forestières

6. LE CHEMINEMENT VERS LES BUTS ET OBJECTIFS A PLUS LONG TERME

6.1 Besoins Sodo-Economiaues des PODulations

6.2 Aménaaement Intéaré des Ressources

6.3 Partenariat

6.4 DéveloDDement Durable

7. CONCLUSION

Liste des figures

Figure 1 - Localisation géographique du territoire de la FMBSLFigure 2 - Structure administrativeFigure 3 - Organigramme de la FMBSL

Liste des tableaux

Tableau 1 - Liste des entrevuesTableau 2 - Dépenses d'exploitationTableau 3 - Répartition des études entreprisesTableau 4 - Revenus de la FMBSLTableau 5 - Revenus et travaux générésTableau 6 - Répartition des revenus des métayersTableau 7 - Evolution des droits de coupeTableau 8 - Utilisation des droits de coupe (1996-97)Tableau 9 - Statistiques sur le GFELT

3838404146

4648494951

53

53

55

57

60

62

38

11

61423313242444447

Jacques J. Gauthier, Consultant

· Le projet dynamise le développemnet et le transfert technologique.

· Le projet a développé des mesures de protection et de nouvelles pratiques qui visent àminimiser l'impact environnemental des travaux. On doit cependant noter la faible proportiond'interventions reliées à l'utilisation des ressources et aux équipements. 1

· Le projet a un important programme de formation formelle pour les propriétaires, lesmétayers et les travailleurs. Le personnel de la FMBSL et des services extérieurs sont utiliséspour accroître le niveau de connaissance des bénificiaires.

· Les publications, la participation à diverses manifestations, les conférences, les visites et lelot modèle servent à diffuser vers l'extérieur les connaissances acquises.

· Le public régional est sensibilisé aux activités de la forêt modèle et à l'importance de laressource.

· Au niveau provincial des efforts importants ont été déployés et on prévoit les accentuer.

· Au niveau international les efforts de sensibilisation sont plutôt faibles. Les améliorationspossibles appartiennent au secrétariat des forêts modèles.

· Les plans d'affectation du territoire et les plans d'aménagement multiressources ont étépréparés et sont mis en application.

· Les travaux sylvicoles et d'aménagement des autres ressources augmenteront la capacitéde production du territoire.

· Il n'y a pas d'évidence d'une augmentation de J'utilisation des ressources.

· La forêt modèle fait une contribution significative à l'amélioration de la connaissance desressources du territoire.

· Les deux formules de gestion des terres forestières privées que la FMBSL avait décidéd'expérimenter ont été mises en place et sont opérationnelles.

· Tous les efforts sont déployés pour assurer que les résultats seront significatifs etreproductibles.

· L'évaluation des deux formules de gestion ne pourra se faire qu'avec un suivi plus rigoureuxdes expériences.

· Le niveau de support aux propriétaires a été accru. Il est suffisant et apprécié.

· Le niveau de support aux métayers est aussi suffisant.

111

· Pour les deux formules de gestion le support a été bien orienté. Les besoins des usagers sontcependant en évolution et le support devra continuer d'être adapté à la situation évolutive.

· La FMBSL est désireuse de partager de l'information avec les autres forêts modèles. Leséchanges sont cependant peu fréquents parce que le réseau n'a pas été organisé.

· Pour la même raison, il n'y a pas eu de projet commun avec d'autres forêts modèles.

· Les métayers ont été installés sur le territoire tel que prévu.

· Tout est en place pour vérifier la pertinence de la formule.

· Les métayers ont tous produit des plans de gestion individuels.

· Les plans de gestion sont en voie d'éxécution.

· La gestion des opérations des métairies est efficace et tous les efforts sont déployés pourassurer que la formule soit réaliste et transférable.

· Les plans de gestion des métayers et leur suivi assurent que les objectifs du projet soientpoursuivis.

· Les métairies sont vulnérables et beaucoup de travail reste à faire pour assurer leur viabilitéavant la fin du prochain quiquennat.

· Les metayers ont mis en commun les activités qui pouvaient l'être à ce stade du projet.

· Le GFELT regroupait déjà une forte proportion des propriétaires de son territoire. En luidonnant un nouveau souffle, la FMBSL lui a cependant permis de continuer à augmenter lasuperficie sous aménagement et le nombre de propriétaires participants.

· Une forte proportion des propriétaires membres du GFELT ont des plans de gestion basés surles prescriptions du plan d'aménagement multiressources. Les autres verront leurs plansrépondre aux exigences du multiressources lors de leur renouvellement.

· La contribution de la FMBSL au GFELT s'est fait sentir surtout au niveau de l'aménagementmultiressources de la forêt.

· La FMBSL a définitivement fait prendre le virage environmental aux membres du GFELT.

· Le GFELT est un organisme qui, malgré une certaine vulnérabilité, est déjà rentable et viable.

· La venue de la FMBSL permettra vraisemblablement l'amélioration de la rentabilité despropriétés forestières. Sa contribution à la consolidation des exploitations agro-forestières età la rentabilité générale des exploitations reste à prouver.

IV

EVALUATIONFORET MODELE DU BAS SAINT-LAURENTLISTE DES ACRONYMES

AMVFPBSLCACERFOCSSTFFQFMBSLGFELTGIRMEFQMRCMRNCMRNQOGCPMERCMPSCFSFMSMSNRSPBBSLSYGIFUQAR

Agence de mise en valeur des forêts privées du Bas Saint-LaurentConseil d'administrationCentre de recherche forestière de Sainte-FoyCommission de santé et de sécurité au travailFédération de la faune du QuébecForêt modèle du Bas Saint-LaurentGroupement forestier de l'est du lac TémiscouataGestion intégrée des ressourcesMinistère de J'environnement et de la faune du QuébecMunicipalité régionale de comtéMinistère des richesses naturelles du CanadaMinistère des richesses naturelles du QuébecOrganisme de gestion en communPetites et moyennes entreprisesRaymond, Chabot, Martin, ParéService canadien des forêtsSecrétariat des forêts modèlesSeigneurie MétisSeigneurie Nicholas-RiouSyndicat des producteurs de bois du Bas Saint-LaurentSystème géographique d'information forestièreUniversité du Québec à Rimouski

1

EVALUATIONFORET MODELE DU BAS SAINT-LAURENTRESUME DES CONCLUSIONS

· Les sructures mises en place étaient adéquates. Elles ont bien servi le projet à plusieurségards surtout en ce qui concerne la rapidité du processus de décision et l'efficacité généraledu projet.

· Le comité de planification stratégique n'a pas été formé. Ses tâches n'ont pas été récupéréesailleurs dans le système.

· Les ressources humaines de la FMBSL sont de la plus haute qualité et capables de générerles résultats escomptés par le projet.

· Les ressources humaines de la FMBSL sont adéquates pour bien gérer les finances du projet.

· Les systèmes sont tout aussi adéquats.

· Les budgets sont dépensés en fonction des objectifs du projet.

· Le personnel responsable des opérations est suffisant et expérimenté. Le contrôle desopérations est adéquat. Un système permettant de garder et de gérer efficacement les recordsde travaux d'aménagement devra être développé.

· La planification stratégique se fait de façon informelle en fonction des objectifs du projet.

· Les programmes d'activités sont préparés avec minutie et le système d'approbation assureleur conformité aux objectifs du projet et avec les politiques provinciales et fédérales.

· Les politiques et lignes directrices appropriées existent. Elles sont mises en oeuvre et sontcommuniquées.

· La planification et les politiques tiennent compte des aspirations du milieu. Elles sont établiesen concertation avec les intervenants et communiquées largement.

· Les mécanismes d'évaluation sont en place comme en fait preuve le présent travail.

· Le système d'évaluation est en place et opérationnel.

· Le suivi des activités du projet est largement déficient.

11

· Le remembrement des terres ne se fait pas. Les formules pour le favoriser ne sont pastrouvées.

· La contribution de la FMBSL aux objectifs socio-économiques du projet est difficilementmesurable à court terme. Il y a cependant évidence d'effets positifs du projet sur plusieurs deces objectifs.

· Le plus grand succès de la FMBSL à date est sans doute sa contribution à la promotion etau développement de l'aménagement intégré des ressources.

· Le développement du partenariat au niveau local et régional est un succès qui n'est ombragéque par l'absence de la PME forestière et touristique.

· Le partenariat de niveau provincial est celui qui a le plus contribué aux investissements totalsdes partenaires dans des projets. On a fait qu'effleurer les possibilités de sondéveloppement

· Les principes du développement forestier durable sont en application à tous les niveauxd'action de la FMBSL.

· De par son action et son rayonnement, la FMBSL contribue de façon significative à l'effortnational en matière de développement forestier durable.

v

EVALUATIONFORET MODELE DU BAS SAINT -LAURENTRESUME DES RECOMMANDATIONS

· Des corrections sont recommandées dans le système de prélèvement des droits de coupeet dans celui de l'allocation et de la gestion du fonds de compensation des métayers.

· Que le SCF, le MRNQ et les partenaires soient mis à contribution sous une forme àdéterminer.

· Qu'un cadre logique soit préparé pour le prochain quiquennat.

· Qu'une étude de base sur la condition socio-économique des métayers soit réalisée.

· Que la stratégie de recherche soit revue.

· Que l'on fasse une promotion active de recherches, d'essais et d'expériences reliés auxobjectifs du projet.

· Que la FMBSL se fixe un objectif de transfert de l'apui technique et de la gestion journalièredes métairies à des partenaires.

· Que l'on travaille à l'amélioration des revenus des métayers et que l'on fasse participerpleinement aux décisions financières qui les affectent.

· Que la politique de partenariat soit complètement revue pour la mettre à contribution del'atteinte des objectifs du projet.

· Que les partenaires soient intégrés au processus de planification et de décision de la FMBSL.

VI

ÉVALUATION DU PROJETDE LA FORET MODELE DU BAS SAINT -LAURENT

1

"UNE FORET HABITÉE MODELE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE'~

1. INTRODUCTION

A la fin de 1990, le plan d'action environnemental Canadien, "Plan vert du Canada ", étaitdévoilé. Le programme, "Partenaires pour le développement durable des forêts ", qui endécoulait visait trois objectifs dont celui d'établir un réseau de modèles fonctionnels deforesterie durable de grande envergure dans les principales régions forestières du Canada.Ainsi naquit le réseau des dix forêts modèles, chacune ayant comme principal objectif depromouvoir la notion de développement durable de l'ensemble des ressources forestières deson territoire.

La Forêt Modèle du Bas Saint-Laurent, la seule du réseau principalement préoccupée par ledéveloppement de forêts privées et la seule forêt modèle située au Québec, est unecorporation sans but lucratif formée de quatre promoteurs:

Le Syndicat des Producteurs de Bois du Bas Saint-Laurent (SPBBSL)Le Groupement Forestier de l'Est du Lac Témiscouata (GFELT)Abitibi-Price Inc.La Faculté de Foresterie et de Géomatique de l'Université Laval

Trois unités territoriales, toutes du domaine privé, composent la Forêt Modèle du Bas Saint-Laurent (FMBSL. Ce sont deux seigneuries, celle de Nicholas-Riou (14 000 ha) et celle deMétis (34 000 ha) toutes deux propriétés de Abitibi-Price Inc. qui en a confié la gestion à laFMBSL en vertu d'un protocole d'entente et l'unité d'aménagement de l'Est du LacTémiscouata qui comprend quelques 725 propriétaires forestiers et une superficie forestièrede plus de 44 000 ha. La position géographique de ces unités territoriales est montrée à lafigure 1.

En mars 1997, le programme des forêts modèles terminera son premier quinquennat. LaFMBSL, quant à elle, terminera véritablement sa quatrième année d'opération puisque lapremière année du programme fut passée à des négociations, premièrement en vue del'entente Canada-Québec qui la régit puis avec les autorités de Abitibi-Price Inc. concernantla mise en disposition des seigneuries de Lac Métis et de Nicholas-Riou.

Le contexte forestier a considérablement évolué depuis la mise en marche du projet. Le "Plande l'Est", un important projet fédéral d'aide à la forêt privée du Bas Saint-Laurent, a pris finen mars 1996. Le service canadien des forêts (SCF) qui avait un bureau à Rimouski aconsidérablement réduit ses effectifs et fermera définitivement son bureau au cours de 1996.Le gouvernement du Québec a accepté d'investir dans la région du Bas Saint-Laurent unesomme de $5.5 millions en 1996-97 pour des travaux sylvicoles en forêt privée en vue de

Jacques J. Gauthier, Consultant 1

compenser temporairement le retrait du fédéral du plan de l'Est, mais rien n'est assuré à ceposte pour le futur. Finalement en 1996, on voit arriver les agences régionales de mise envaleur des forêts privées qui sont créées par le ministère québécois des richesses naturelles(MRNQ) pour gérer l'aide à la sylviculture sur les forêts privées. Au moment de l'évaluationdu projet, l'agence de mise en valeur des forêts privées du Bas Saint-Laurent (AMVFPBSL)était en formation. L'aide qu'elle offrira doit être financée en partie par le gouvernement duQuébec, par l'industrie et par les propriétaires de lots boisés. Il y a donc inquiétude quant auxsommes qui seront disponibles pour l'aménagement forestier en général. On doute même sides sommes seront disponibles pour les travaux dans les deux seigneuries qui font partie duprojet.

S'ajoutant à ces préoccupations, il y a la disparition d'autres projets tel "Essais etExpérimentation" qui se terminera en Mars 1997 et la perspective d'une réduction importantedu budget annuel provenant du programme des forêts modèles. On comprendra que lasituation demande, de la part du personnel du projet, une planification intensive pour leprochain quinquennat, une somme importante de travail et une capacité peu communed'adaptation dans un climat d'incertitude.

La présente évaluation du projet et les recommandations qui en ressortent en vue du prochainquinquennat sont, bien sûr, en partie teintées par les perspectives de changement et le climatd'incertitude qui prévaut.

Jacques J. Gauthier, Consultant 2

LOCALISATION TERRITORIALEDES MODES DE GESTION PROPOSÉS

. SEIGNEURIE Niéils

Â. ..u PRINCIPAUX POINTS D'ENTRÉE

D TERRITOIRES GÉRÉS EN COMMUN

ÉTABLISSEMENT DE FERMESFORESTIÈRES

CONSOLIDATION AG,RO·FORESTIÈRE

,Ble "•••e;, ••..~~.., ..' .~~.. \

i.ADRlèR~·"::1 A ;, ,

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• EDMUNDSTON

SEIGNEURIE NICOLAS RIOUX

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1

2. BUTS DE L'ÉVALUATION

En juin 1996, on nous mandatait pour faire l'évaluation du projet Une forêt habitée modèle dedéveloppement durable. Cette évaluation est faite en vue:

- D'offrir aux gestionnaires du projet l'opportunité d'améliorer leurs interventions.

- D'informer les partenaires, les bailleurs de fonds et le public sur:

· Les performances du projet en regard des objectifs visés.· La pertinence continue de ces objectifs et du calendrier projeté.· L'efficience du projet c'est à dire le rapport entre les résultats et les

intrants.· La vulnérabilité du projet.

Le premier quinquennat du programme canadien des forêts modèles prendra fin en mars 1997.De façon générale le but du présent travail est donc d'évaluer, dans le cadre du programmeet en vue du second quinquennat, si les objectifs du projet sont en voie de réalisation de façonefficace et s'ils sont toujours pertinents.

Pour profiter pleinement des recherches effectuées en cours d'évaluation, desrecommandations sont faites dans le but d'assister l'équipe de la FMBSL dans la préparationde la programmation du prochain quinquennat.

Jacques J. Gauthier, Consultant 4

3. LE PROCESSUS D'ÉVALUATION

Le projet n'a pas fait l'objet d'un cadre logique à son origine. Il s'est cependant doté d'uncadre de suivi et d'évaluation immédiatement après sa mise en marche.

C'est à partir du cadre de suivi et d'évaluation qu'on a pu faire ressortir la majeure partie desobjectifs visés et des activités prévues par le projet. La recherche de ces objectifs et activitésa été complétée au cours d'une revue de la documentation produite par la FMBSL et par lesinformations recueillies lors des entrevues réalisées pendant l'évaluation.

Ainsi, les buts premiers du projet sont:

· De favoriser le développement durable des ressources forestières régionales.

· De favoriser l'aménagement intégré des ressources forestières privées de larégion.

· De contribuer aux besoins socio-économiques de la population régionale.

Plus précisément le projet s'est donné pour but de voir si, dans un esprit de partenariat entrel'industrie, les propriétaires forestiers privés, les organismes du milieu et la population et dansun climat de progrès technique et technologique, le métayage et le regroupement sont desformules de gestion des terres privées qui sont:

· pertinentes,· réalistes,· efficaces,· susceptibles de permettre la viabilité des exploitations privées,· susceptibles de favoriser la stabilité socio-économique du milieu,· susceptibles de favoriser le développement forestier durable.

L'évaluation doit permettre de vérifier si, dans le cadre du programme canadien de forêtsmodèles, le projet du Bas Saint-Laurent se déroule de façon efficace selon les plans enfonction des objectifs visés. Elle doit vérifier aussi le cheminement du projet vers ses objectifsfondamentaux à plus long terme et si les conditions permettant d'escompter la réussite duprojet sont effectivement en voie de se matérialiser. Finalement, la pertinence des objectifsvisés et la vulnérabilité du projet feront aussi partie des préoccupations.

Pour arriver à ses fins le processus d'évaluation s'est déroulé en cinq phases:

. La recherche et l'énoncé des obiectifs visés et des activités Drévues

Le projet n'ayant pas fait l'objet d'un cadre logique, cette recherche s'est faite surtout à partirde la documentation qui a servi à la présentation initiale du projet et des travaux du Centred'Enseignement et de Recherche en Foresterie de Ste-Foy (CERFO) concernant l'évaluationet le suivi du projet.

Jacques J. Gauthier, Consultant 5

· L'énoncé des extrants vérifiables et des moyens oour les vérifier

Une liste des extrants vérifiables a été préparée et les moyens de les vérifier ont étédéterminés et jetés sur papier.

· La oréoaration d'un olan de travail et la discussion de celui-ci avec la direction du oroiet

Un plan de travail détaillé a été préparé sur la base des conclusions des deux étapesprécédentes. Il a été discuté avec la direction du projet et corrigé. Les objectifs à vérifier ontservi de base à la formulation des questions qui sont adressées dans le rapport.

· Les visites de terrain, les entrevues et la vérification de certains asoects du oroiet

Le plan de travail proposait une revue de littérature pertinente au projet et une vérification decertains aspects à partir des rapports, documents et de certaines procédures. Ces travaux ontété complétés par des entrevues auprès de 44 personnes distribuées comme suit:

TABLEAU 1FORET MODELE DU BAS SAINT-LAURENTLISTE DES ENTREVUES

Service Canadien des Forêts 5Ministère des Richesses Naturelles du Québec 2Promoteurs 5Personnel de la FMBSL 11Partenaires 5Vérificateur Comptable 1Personnel du GFELT 2Propriétaires de lots boisés 3Travailleurs forestiers 3Métayers 6Ex-employé de FMBSL 1

Total 44

· La préparation d'un rapport décrivant les résultats et contenant l'énoncé d'uneopinion sur l'état du projet

Le rapport porte sur cinq questions principales:

· L'administration et la gestion du projet.· Les opérations.· Le cheminement vers les buts et objectifs à plus long terme.· Une opinion sur l'état du projet contenue dans la conclusion.· Des recommandations pour un prochain quinquennat, distribuées dans le rapport.

Jacques J. Gauthier, Consultant 6

FIGURE - 3FORET MODELE DU BAS SAINT-LAURENT

ORGANIGRAMME

CONSEIL D'ADMINISTRATION

PRESIDENT

DIRECTEUR GENERAL

Richard Savard

RESPONSABLE DES

COMMUNICATIONS TRESORIERE

Claudie Lamontagne Nathalie Saint-Laurent

RESPONSABLE RECHERCHE ET SECRETAIRE

TRANSFERT TECHNOLOGIQUE Louisette Albert

Pierre Belleau

1 1

RESPONSABLE DES OPERATIONS RESPONSABLE DES OPERATIONS

METAYERS EST DU LAC TEMISCOUATA

Andre Hupe Robert Giguere

1 1

1 1

CONSEILLERS FORESTIERS CONSEILLERE RESSOURCES CONSEILLERS FORESTIERS

Andre Laberge HYDRIQUES ET FAUNIQUES

Raynald Cote Joanne Marchesseault Martin Belanger

4.1.3 Finances

Les ressources humaines et les systèmes sont-ils en place et capables d'assurer une sainegestion des finances du projet?

Les budgets sont-ils déployés en fonction des objectifs du projet?

Le contrôle des finances du projet se fait à partir du budget annuel détaillé qui découle de laprogrammation des activités. Un rapport montrant les dépenses du mois et les dépensesannuelles à date en relation des budgets mensuels et annuel est présenté à la direction puisà chaque réunion du CA pour approbation. Tous les chèques émis par la FMBSL sont signéspar la trésorière et le président et/ou le responsable de la recherche. La liste des chèquesannotés du nom des destinataires, de la relation au budget et de la provenance des fonds estaussi remise pour approbation à chaque réunion du CA qui s'est réservé de plus le droitd'approuver toute divergence.

Un rapport mensuel contenant les extraits pertinents du rapport financier présenté au CA estpréparé à l'intention de chaque responsable de poste budgétaire et de projet.

Les employés de la FMBSL sont contraints de préparer des feuilles de temps hebdomadairesoù sont réparties, à l'heure près, les activités de la semaine. Ces feuilles de temps sontremises au responsable de la comptabilité. Elles servent à la répartition du temps par postede dépenses, au contrôle des congés de maladie, à l'administration du temps supplémentaireet au contrôle des vacances.

Les livres du projet sont fermés à la fin de l'année financière et mis à la disposition desvérificateurs: à la fin d'avril. Ceux-ci doivent normalement remettre leur rapport pour la fin demai en vue de permettre la préparation du rapport annuel de la société. Ce rapport doit êtreapprouvé à la réunion annuelle du début juin et déposé au SCF avant le quinze juin de chaqueannée.

Le personnel qui gère les finances du projet est compétent et commis à une saine gestion:

Jacques J. Gauthier, Consultant 12

4. ADMINISTRATION ET GESTION DU PROJET

4.1 OrQanisation et Systèmes

4.1 .1 Administration

Les structures administratives et de gestion sont-elles en place et capables de générer lesrésultats escomptés?

La figure 2 présentée à la page suivante montre à la fois la structure administrative qui avaitété prévue et celle qui est en place.

Un comité bipartite ou comité directeur, non prévu originairement, a été formé au dessus ducomité tripartite. Il est composé de représentants du MRNQ et de représentants du SCF. Cecomité administre ('entente fédérale-provinciale qui a été signée en marge du projet. C'estl'autorité suprême du projet qui approuve, lors de sa réunion annuelle, les programmationsannuelles et les orientations présentées par le comité tripartite. Les parties sont convaincuesde son utilité et de son bon fonctionnement. Il s'est réuni une fois l'an donc à quatre reprisesdepuis sa formation.

Le comité tripartite composé de représentants régionaux du MRNQ et du SCF et du président,directeur général de la FMBSL se réunit lui aussi une fois l'an pour approuver la programmationannuelle du projet telle qu'elle est présentée par le conseil d'administration (CA). Ce comités'est réuni comme prévu à cinq reprises depuis sa formation en juillet 1993. Il a bien joué sonrôle dans le processus décisionnel.

Le CA est formé des quatre promoteurs du projet. Le président, directeur général de la FMBSLy siège à titre de représentant du SPBBSL. Depuis sa formation en février 1993, le CA s'estréuni à 26 reprises dont trois fois pour des réunions annuelles. Les réunions sont

Jacques J. Gauthier, Consultant 7

FIGURE - 2FORET MODELE DU BAS SAINT-LAURENTSRUCTURE ADMINISTRATIVE

COMITES CONSULTATIFS

(Base socio-economique)

COMITE

PLANIFICATION STATEGIQUE

4 promoteurs

1 representant des partenaires

1 representant socio-economique

1 representant des proprietaires

1 representant des metayers

1 representant du sCF

COMITE EXECUTIF

COMITE CONSULTATIF

(Les partenaires)

STRUCTURE PREVUESTRUCTURE EN PLACE ~-

financière. Le système dans son ensemble est parfaitement adéquat pour les besoins du projetet le CA exerce un contrôle peu commun sur les dépenses et leur approbation.

Deux points ont par contre attiré l'attention. Ce sont la méthode utilisée pour le prélèvementdes droits de coupe et la gestion du fonds de compensation des métayers.

Les droits de coupe provenant des activités des métayers représentent une somme importantede l'ordre de $ 170000 en 1996-97. Ils sont perçus par la trésorière sur la base d'un rapportpréparé par le responsable des opérations-métairies. Pour monter sa facturation celui-ci sebase sur un système de rapports des transporteurs doublé d'une vérification à partir descopies de réception d'usines. Ce système repose en partie sur la bonne foi des métayers etdes transporteurs et sur une surveillance qui n'est pas évidente de la part des responsablesdes opérations. L'importance des sommes en jeu justifie un système plus rigoureux.

Un fonds de compensation est monté pour les métayers sur la base d'un pourcentage desdroits de coupe perçus annuellement. Il est alloué à chacun des métayers de façon égale.L'ampleur des sommes ainsi versées dans le fonds font l'objet de décisions annuelles du CA.Le fonds, déjà de l'ordre de $100000 à la fin de 1995-96, est placé dans des dépôts à termegérés par le CA de la FMBSL par l'intermédiaire du président. L'ampleur grandissante de cefonds et son importance pour les métayers dicteraient premièrement que les métayers soientreprésentés aux discussions concernant la gestion du fonds. En second lieu, une politiqueclaire émanant du CA devrait être énoncée pour gouverner l'amplitude des fonds prélevésannuellement, les personnes désignées pour gérer le fonds et leurs responsabilités etfinalement les types de placements autorisés. Les pratiques existantes ne couvrent pas tousles points précédents, Elles n'ont pas été énoncées sous forme de politique de la FMBSL etelles ne sont pas connues des métayers qui s'en inquiètent.

Le tableau 2 qui suit montre, par poste de dépenses, les frais d'exploitation de la FMBSL aucours des quatre dernières années.

On y note que les dépenses reliées à la mise en marche du projet: la connaissance duterritoire, la planification et les structures de gestion sont décroissantes avec l'avancementdu projet.

L'aménagement des ressources occupe une part importante du budget annuel. Il s'agit surtoutd'octrois aux travaux sylvicoles effectués par les métayers dont la source était principalementle plan de l'Est qui n'existe plus. On discutera plus loin dans le rapport de l'importance de cesfonds et de l'état de dépendance du projet sur leur disponibilité. L'existence de fondsappropriés n'est pas assurée pour l'avenir.

L'augmentation rapide des argents pour la recherche au cours de 1995-96 mérite D'êtresoulignée. En effet, une allocation constante d'environ $50000 du budget annuel régulier dela FMBSL a suffit pour générer plus de sept (7) fois cette valeur en fonds provenant del'extérieur. Tout indique que cette performance remarquable se répétera, au moins pour laprochaine année.

Jacques J. Gauthier, Consultant 13

TABLEAU 2FORET MODELE DU BAS SAINT-LAURENTDEPENSES D'EXPLOITATION

1992-93 1993-94 1994-95 1995-96

$ % $ % $ % $ %

Connaissance du territoire $21,085 21% $19,456 2% $13,551 1% $17,064 1%

Planification $23,561 24% $20,740 2% $55,467 3% $48,545 2%

Structures de gestion $11,589 12% $194,660 23% $186,788 12% $63,024 3%

Amenagement des ressources $0 0% $244,607 29% $727,772 45% $873,745 43%

Recherche $12,500 13% $76,897 9% $87,132 5% $305,167 15%

Transfert technologique $4,000 4% $34,457 4% $59,172 4% $52,482 3%

Sensibilisation du public $4,715 5% $68,024 8% $93,617 6% $136,024 7%

Administration & fonctionnement $22,547 23% $181,712 22% $318,176 20% $447,649 22%

Activites auto-flnancees $0 0% $0 0% $76,351 5% $85,490 4%

TOTAL $99.997 100% $840.553 100% $1.618.026 100% $2.029.190 100%

tenues régulièrement environ une fois par mois pendant la période d'activités en forêt. Le CA1

dirige et administre les affaires courantes et s'assure que la programmation annuelle soit biensuivie. Pour éviter que le processus de décision devienne trop lourd on a jugé que le CA nedevrait pas décentraliser le pouvoir décisionnel.

Les autres comités qui devaient être formés ne l'ont jamais été effectivement. On a tenu desréunions de formation des quatre comités socio-économiques consultatifs qui devaient jouerun rôle de participation aux orientations et aux activités du projet.

- Le comité forêt.- Le comité faune, chasse et pêche.- Le comité acériculture et agriculture.- Le comité tourisme et environnement.

Ces comités n'ont jamais été actifs par la suite. Le personnel est d'avis que les comités socio-économiques demandent beaucoup trop d'énergie et qu'ils sont difficiles à réunir. On a jugéque le GFELT était capable de donner les inputs de ce milieu.

Le comité consultatif des partenaires qui devait avoir le même rôle que les autres comitéssocio-économiques n'a jamais été formé, pas plus que celui de planification stratégique quidevait avoir un rôle décisionnel quant aux grandes orientations du projet. Finalement, le CAn'étant composé que de quatre membres on a jugé, avec raison dans les circonstances, qu'uncomité exécutif n'était pas nécessaire.

Le résultat de la structure en place est que le projet est très simple à gérer, que lesdiscussions ne sont pas très longues ou pénibles et que les décisions se prennent rapidement.Par contre l'absence des partenaires, des propriétaires, et des métayers dans le processus dedécision a des conséquences sur le degré de satisfaction de ces collaborateurs, le degréd'implication des partenaires et sur la planification à court et moyen terme. Ces conséquencesne sont pas toujours positives. Elles seront discutées plus loin dans le rapport.

4.1 .2 Ressources Humaines

Les ressources humaines sont-elles en place et capables de générer les résultats escomptés?

La FMBSL s'est dotée d'un personnel de gestion qui a les connaissances, l'expertise et lacompétence pour bien remplir ses fonctions. Qualifiée et bien expérimentée en fonction des

Jacqucs J. Gauthier, Consultant 9

tâches à accomplir, l'équipe en est une qui est dynamique, innovatrice, travailleuse etenthousiaste pour le projet. La direction a su animer et dynamiser l'organisation en fonctiondes objectifs et de l'efficacité des opérations. L'atmosphère de travail est fébrile et il estévident que tous donnent le meilleur d'eux-mêmes pour la réussite du projet.

L'organigramme présenté à la figure 3 qui suit, montre les effectifs de la FMBSL au momentde la présente évaluation. On y note que plus de la moitié des effectifs est affectée à destâches directement reliées à la gestion des opérations. Les nombreux problèmes de terrain etles relations humaines avec les métayers en particulier accaparent une large part des énergiesde l'équipe.

Le contexte forestier évolutif et les réductions inévitables des budgets, tant pour le projet dela forêt modèle que pour les travaux d'aménagement forestier en territoire privé, taxerontd'avantage l'équipe. Elle devra peut-être être réduite au cours du prochain quinquennat. Ainsi,pour assurer que les résultats escomptés continuent d'être atteints, une revue des objectifspour en diminuer le nombre et l'établissement de priorités s'imposeront lors de la préparationdu prochain plan quinquennal d'opération.

Les argents investis depuis de nombreuses années dans la formation des travailleurs au GFELTet depuis sa fondation par la FMBSL tant au GFELT que chez les métayers portent fruit. Lamain-d'oeuvre est maintenant reconnue par certains partenaires comme étant qualifiée,responsable et capable d'exécuter des travaux de qualité. Cet attribut mérite d'être exploitédans la poursuite de partenaires actifs et de projets de recherche appliquée.

Jacques J. Gauthier, Consultant 10

La progression constante des fonds alloués à l'information montre le souci de la FMBSLd'informer de ses objectifs et de diffuser les résultats du projet à mesure qu'ils deviennentdisponibles,

Finalement, la part constante du budget prise par l'administration indique bien la flexibilité del'organisation et sa capacité d'adaptation à des variations de budgets.

En résumé la FMBSL fait évoluer la dispersion de ses budgets avec l'état de développementdu projet et en fonction des besoins qui se font sentir mais toujours en fonction des objectifspoursuivis.

4.1.4 Opérations

Les ressources humaines et les systèmes sont-ils en place et capables d'assurer le contrôledes opérations et le suivi des activités d'aménagement?

Le système de contrôle et de suivi des opérations y comprises les activités d'aménagementest bien en place. Le plan de gestion individuel de chaque métayer ou propriétaire constituela base du suivi, on y retrouve l'ensemble des prescriptions d'aménagement que l'individu doitréaliser annuellement et sur une base quinquennale. Les travaux prescrits sontgéographiquement implantés sur le terrain par les techniciens forestiers de la FMBSL ou duGFELT. Une fois exécutés, les travaux sont sujets à des vérifications pour fin de paiement desoctrois gouvernementaux. Les activités de chasse, de pêche et de villégiature font aussi l'objetde plans de gestion. Pour celles-ci, tout comme pour les activités forestières, les résultats sontconfinés aux rapports annuels des organismes.

Le système géographique d'information forestière (SYGIF) qui devait assister à la gérance desactivités de terrain n'est pas à point à ce niveau. Les perturbations auxquelles il fait face nepermettent pas d'espérer qu'il sera opérationnel dans l'avenir prévisible. La FMBSL qui se fiaità ce système pour effectuer le suivi des travaux sylvicoles dans les métairies a ainsi été priseau dépourvu. Les records concernant les travaux sylvicoles éxistent. Il n'y a cependant pasde système permettant de gérer cette information de façon efficace et utile. Il sera importantde développer et de financer un tel système dans les plus courts délais. L'accumulationtoujours grandissante des données à saisir initiallement et l'augmentation proportionnelle descouts initiaux d'implantation dicteraient une action rapide.

Le personnel responsable des opérations et du suivi des travaux d'aménagement estcompétent, expérimenté et intéressé. Il est au fait des activités.

Jacques J. Gauthier, Consultant 15

4.2 Plans et Politiaues

4.2.1 Planification Stratégique

La planification du projet se fait-elle en fonction des objectifs visés ?

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Dans la planification originale du projet, le comité de planification stratégique devaits'alimenter des comités consultatifs socio-économiques et des partenaires pour jouer un rôledécisionnel quant aux grandes orientations du projet. Aucun de ces comités n'a été formévéritablement et la planification formelle à moyen et long terme a été laissée pour compte.

En discutant avec la direction du projet on se rend vite compte que de façon informelle laplanification stratégique est abordée et que les grandes orientations pour le prochainquinquennat sont déjà provisoirement arrêtées.

Dans le contexte actuel d'un nouveau quinquennat qui devra être entrepris avec desressources réduites, la planification stratégique prend une importance capitale pour la réussitedu projet. Il est plus que temps que l'on se penche sur les priorités du projet en période dedécroissance des budgets, sur les sources alternatives de financement, sur les politiquesinternes qui allégeront la tâche du personnel et sur bien d'autres sujets d'importance dont, àtitre d'exemples, les politiques concernant la recherche, les visiteurs, le suivi des projets etc.

Le processus a besoin, pour continuer de s'épanouir, de plus d'idées provenant d'une variétéplus grande de personnes avec des expériences variées. Il sera important de faire vivre, sousune forme à déterminer, un groupe qui se penchera sur la planification stratégique à moyenet long terme. Le caractère précaire du projet qui n'est approuvé que pour cinq années à lafois ne devrait pas limiter la portée de la planification stratégique. Le SCF, le MRNQ et lespartenaires pourraient être mis à contribution en ce sens.

Jacques J. Gauthier, Consultant 16

4.2.2 Planification Opérationnelle et Financière

Les programmes d'activités sont-ils adéquats et tiennent-ils compte des objectifs du projet?1

Une programmation des activités du premier quinquennat," Programmation des activités 1993-1997," avait été préparée en 1994. Le manque d'expérience opérationnelle de la société àcette époque ne permettait pas une véritable planification à moyen terme. L'expérienceacquise depuis devrait cependant permettre une telle planification pour le renouvellement duprogramme en 1997. Une revue annuelle de cette programmation par un groupe deplanification stratégique et une mise à jour qui la garderait perpétuellement à cinq années enferait un outil important de planification à moyen terme. Les changements continuels debudgets et de circonstances pourraient y être reflétés.

La programmation annuelle des activités fait l'objet d'une présentation au CA qui doitl'approuver. Cette programmation est minutieusement préparée avant chaque annéed'opération. Elle est détaillée par poste de dépenses. Elle couvre à la fois les activités qui fontpartie du budget normal de la FMBSL et celles qui sont entreprises avec l'argent descollaborateurs financiers. Les autres budgets, ceux qui ne transigent pas directement par laFMBSL comme par exemple les prévisions de travaux sylvicoles financés par les programmesréguliers des gouvernements fédéral et provincial, font aussi partie des prévisions. Le budgetannuel qui découle de cette programmation sert par la suite au contrôle mensuel des financeset des opérations.

La programmation annuelle approuvée par le CA est par la suite présentée au comité tripartitepuis au comité bipartite pour approbation. On s'assure ainsi de la conformité du programmeavec les objectifs du projet ainsi qu'avec les politiques fédérales et provinciales.

Jacques J. Gauthier, Consultant 17

4.2.3 Politiques et Lignes Directrices

Les politiques et les lignes directrices existent-elles et sont-elles communiquées?

Le projet de la forêt modèle s'est doté d'un code d'éthique qui a été publié afin de le mettreà la disposition des personnes, des organismes et des groupes avec lesquels la FMBSLtransige ou est en contact. Les employés adhèrent à ce code d'éthique dans la conduite desopérations, des essais et des projets de recherche qui sont menés sur le territoire.

De par son code d'éthique le projet se commet:

· A la conservation de l'environnement forestier.· Au maintien de la biodiversité.· A la perpétuité de la capacité productive de la forêt.· A l'intégration des différentes fonctions de la forêt.· A l'acceptabilité sociale des actions de développement.

Dans ses orientations il vise:

· La protection de la biodiversité.· La conservation des écosystèmes fragiles et des espèces en danger.· Le respect de la capacité de production des forêts.· L'amélioration de la qualité de vie des populations.

Ces préoccupations du code d'éthique sont répétées dans chacun des trois plansd'aménagement multiressources qui ont été préparés pour les aires géographiques du territoireet où sont aussi énoncées certaines lignes directrices pertinentes:

· L'harmonisation de l'exploitation forestière avec les autres ressources de la forêt.· La conservation et le développement du potentiel des habitats fauniques, terrestres

et aquatiques.· La conservation et l'amélioration de la qualité visuelle de l'encadrement paysager des

sites d'intérêt.

Ces plans d'aménagement multiressources comprennent aussi un plan de protection contreles agents naturels de perturbation. Ils donnent priorité aux travaux de sylviculture en fonctionde la susceptibilité des peuplements aux maladies et aux insectes et font une priorité de laprévention et de la surveillance des feux de forêt.

Jacques J. Gauthier, Consultant 18

1

Les plans d'aménagement multiressources sont utilisés pour la préparation des plansquinquennaux et des plans annuels de gestion des métayers et des propriétaires'membres duGFELT. On y reflète les préoccupations du code d'éthique. Finalement les travaux de terrain,basés sur les plans de gestion individuels reflètent, eux aussi, les politiques et lignesdirectrices en matière d'aménagement forestier intégré, d'environnement et de développementdurable.

On notera que le projet ne s'est pas doté d'une politique en matière de participation du publicau processus de planification. Par contre, une stratégie de recherche a été approuvée.

4.2.4 Consultation et Communications

La planification et les politiques sont-elles établies en concertation avec les intervenants etcommuniquées effectivement?

Comme toile de fond dans la préparation du code d'éthique, des plans d'aménagement et desplans d'actions annuels on s'est servi des études déjà réalisées. Les résultats d'uneconsultation, en Janvier 95, d'une quarantaine d'intervenants forestiers qui avaient discutédes nouvelles approches que pourrait prendre le GFELT, ont été utilisés. Ceux d'un sondaged'opinions auprès de 374 propriétaires de boisés du secteur du groupement sur les pratiquesforestières et leurs aspirations ont aussi servi. De plus, les plans d'aménagementmultiressources ont fait l'objet de la participation du public par les comités de pilotage qui ontaccompagné leur préparation et par les assemblées d'information destinées aux MRC et auxmunicipalités concernées ou était invité aussi le public en général.

Les plans d'aménagement multiressources ont aussi fait l'objet de consultations auprès despartenaires et des collaborateurs. Ceux-ci ont eu l'opportunité de les lire et de les commenteravant leur publication.

La FMBSL n'a pas opté pour la consultation directe du public. Elle s'est plutôt fiée au GFELTqui a des liens étroits avec ses membres, aux partenaires locaux, et aux organismes deregroupement des populations tels les municipalités, les MRC, le SPBBSL et d'autres. Elle s'estainsi assurée de la conformité de ses actions et de ses politiques avec les aspirations dupublic. Cette formule, plus efficace, semble bien fonctionner et est tout à fait acceptabled'autant plus que la planification et les énoncés de politiques sont contenus dans ladocumentation officielle qui est distribuée largement. Il semble ainsi évident que ces politiqueset la planification ont été développées de façon transparente avec une connaissance

Jacques J. Gauthier, Consultant 19

suffisante des aspirations du public concerné puisque celui-ci les a bien acceptées par lasuite.

4.3 ÉVALUATION et Vérification

4.3.1 Planification

Les mécanismes d'évaluation sont-ils instaurés?

A son origine le projet n'a pas bénéficié d'un cadre logique qui aurait permis d'en évaluer plusfacilement la performance par la suite. De plus les analyses de base, dont celles qui auraientpermis d'évaluer l'atteinte des objectifs socio-économiques, n'existaient pas. Pour palier àcette situation la FMBSL s'est dotée d'un cadre d'évaluation du projet. Ce cadre qui a été vueet approuvé par le CA a servi de base au plan de travail et aux travaux qui ont été entreprispour la présente évaluation.

En 1993, on préparait le "Profile Socio-économique du Territoire de la Forêt Modèle":Ce travail qui contient des données sur l'évolution de la population, la structure économique,la main d'oeuvre et la composition des revenus, pourra servir à évaluer l'effet du projet surles conditions socio-économiques des populations du territoire lorsque le projet serasuffisamment avancé.

En 1995, suite à un sondage, on a préparé un document décrivant les caractéristiques despropriétaires de lots boisés de l'Est du Lac Témiscouata. Cette étude permettra sans doutedes considérations intéressantes quand aux changements d'habitudes et de conditions despropriétaires forestiers privés après une période d'influence du projet. On pourrait souhaiterqu'un document similaire soit préparé le plus tôt possible pour les métayers.

Au cours de la planification du prochain quinquennat, la préparation d'un cadre logiquepermettrait des activités mieux orientées vers les objectifs qui auraient été précisés et pourraitservir de base aux évaluations futures.

Jacques J. Gauthier, Consultant 20

4.3.2 Réalisation et Suivi

Les systèmes d'évaluation et de suivi sont-ils opérationnels?

De par son contrat avec SCF, la FMBSL devait fournir une évaluation du projet avant le 15septembre 1996. Le mandat à cet effet nous a été confié en juin 1996 et le rapport final doitêtre remis en début de septembre.

En 1995, un effort a été fait concernant le suivi des activités et des recherches à l'intérieurdu projet. Une fiche type à être préparée et le personnel a reçu la directive de documenter lesactivités et les projets en l'utilisant. Préoccupé par les problèmes journaliers de gestion desopérations, le personnel ne s'est pas acquitté de cette tâche qui lui a été confiée. Ainsi lesactivités, les recherches, les expériences et les découvertes du projet sont fort peudocumentées.

Il ne faut pas dramatiser la situation puisque des rapports existent pour un bon nombre deprojets de recherche qui ont été entrepris par des chercheurs affiliés. Ils existent aussi desrapports de suivi préparés pour le compte de partenaires qui ont financé des travaux derecherche, d'essai et d'expérimentation. Finalement, les activités de métairie font l'objet d'unrapport annuel où sont consignées des informations de suivi. Il en est de même des opérationsdu GFELT.

Étant donnée la fonction de site de recherche, d'essais et d'expérimentation que s'est donnéle projet, il sera important de mettre plus de rigueur dans le suivi des activités et des projetsafin de permettre le transfert vers d'autres situations des découvertes positives ou négatives.

Un but premier de la FMBSL est de voir si le métayage et le regroupement sont des formulesde gestion des terres forestières qui sont pertinentes, réalistes et efficaces. Ainsi, il estimportant que tout soit en place pour bien évaluer les deux formes de gestion en s'assurantque les résultats soient significatifs et reproductibles. Il appert que la gestion des deuxformules et leurs aspects financiers soient bien documentés. Cependant le suivi des détailsde l'opération pourrait être plus rigoureux. Certains de ces détails comme le départ d'unmétayer, les problèmes de santé des métayers, les faibles revenus de certains etc. méritentune attention particulière pour assurer qu'éventuellement les formules soient transférables.

Jacques J. Gauthi<:f, Consultant 21

5. OPÉRATIONS

5.1 Soutien Techniaue et Administratif

5.1.1 Recherche et Développement

. Est-ce que le projet dynamise le développement et le transfert technologique?

. Est-ce que le projet adapte et développe, pour la forêt privée, des mesures de protection, denouvelles pratiques et de nouveaux équipements destinés à minimiser l'impactenvironnemental?

Une stratégie de recherche et de développement a été préparée dès le début des opérationsde la FMBSL. A partir de cette stratégie, une procédure relative à la soumission depropositions de recherche a été développée. Elle a pris quelques trois (3) années a êtreacceptée par le CA et par le comité tripartite par la suite. Cette situation est indicatrice desdeux tendances bien différentes qui se font face au sein de la FMBSL concernant le type derecherche qu'on devrait y effectuer. D'une part, on voudrait voir le projet accepter departiciper à toute recherche appliquée ou fondamentale reliée à l'aménagement forestier.D'autre part, on voudrait n'y faire que de la recherche très appliquée, des essais et del'expérimentation directement reliés aux objectifs du projet.

Malgré cette dichotomie et un budget relativement modeste, la FMBSL a su développer denombreuses activités et projets de recherche reliés à ces objectifs. En 1994-95 des critèrespour l'attribution de bourses et prix ont été établis. Deux (2) bourses de $1 500 et deux (2)prix de $2000 ont été octroyés. Durant la même année, des rencontres ont été initiées avecdivers centres de recherches en environnement et en foresterie ainsi qu'avec des chercheurs.Une réunion de spécialistes de l'aménagement de la faune a été organisée pour développer,pour le projet, une approche d'aménagement intégré, durable.

Une liste de toutes les études entreprises par ou en collaboration avec la FMBSL est

Jacques J. Gauthier, Consultant 22

constamment tenue à jour. Elle contient présentement plus de quarante projets répartiscomme suit:

TABLEAU 3FORET MODÈLE DU BAS SAINT-LAURENTRÉPARTITION DES ÉTUDES ENTREPRISES

Connaissance des Ressources 3

Méthode et Mesure de Planification 2

Gestion Intégrée des Ressources 15

Interventions Sylvicoles et Opérations 12

Surveillance et Protection des Ressources 6

Amélioration des Arbres 2

Société et Économie ~

Total 43

On notera, dans la liste précédente, la forte proportion des études concernées par la gestionintégrée des ressources, la sylviculture et la protection, des préoccupations majeures du projetreliées à l'aménagement. Ainsi en utilisant son budget de recherche, la FMBSL semble avoirbien réussi à dynamiser la recherche et l'expérimentation particulièrement en fonction del'aménagement multiressources et de la sylviculture. Les expériences dans le contrôle de lavégétation en utilisant le broutage des moutons, les plantations permettant l'intégration de larégénération naturelle, la décision de ne pas utiliser les sylvicides et bien d'autres, montrentl'intérêt du projet pour de nouvelles pratiques forestières.

Par contre, on doit aussi noter le peu d'études reliées aux aspects économiques du projet età l'ensemble des mesures qui, par opposition à l'aménagement des ressources, touchent à lamise en valeur. A ce chapitre on pourrait penser à l'efficacité des méthodes et des moyensde prélèvement, l'utilisation optimale de la matière première, la mise en marché, le potentielde valeur ajoutée etc. Ces autres préoccupations prioritaires du projet méritent plusd'attention.

Le personnel du projet est peu nombreux et fort occupé. Les changements circonstanciels etbudgétaires prévus viendront apporter à ce personnel, une charge accrue de travail et des

Jacques J. Gauthier, Consultant 23

budgets encore plus limités. Comme la prospection de financement pour les projets derecherche et l'administration des projets acceptés demandent beaucoup de temps. il seraimportant de revoir la stratégie de recherche et les procédures d'acceptation des projets afin,dans un premier temps, de refléter le désir de la majorité des intervenants de faire de larecherche, des essais et de l'expérimentation plus ciblés, plus concentrés sur les choses quipréoccupent le projet et plus en relation avec ses objectifs. On pourrait revoir les critèresd'allocation des bourses et des prix pour favoriser, par exemple, les domaines moins prisésdes chercheurs dont l'économie, la mise en valeur des productions et l'utilisation deséquipements.

D'une position plutôt passive où les propositions de projets de recherche sont attendues etacceptées ou refusées sur la base d'une procédure, il y aurait avantage à passer à lapromotion des idées qui intéressent la FMBSL. La préparation de fiches descriptives de projetspour lesquels on veut de la recherche, des essais et de l'expérimentation et leur promotionauprès de chercheurs et de partenaires susceptibles de les financer seraient des pas dans ladirection que veut prendre la très grande majorité des intervenants rencontrés.

5.1.2 Transfert Technologique, Technique et Administratif

.Est-ce que le projet tend, par la formation et les services conseils, à accroître lesconnaissances technologiques, techniques et administratives des propriétaires et desmétayers?

.Est-ce que le transfert technologique, technique et administratif se poursuit à l'extérieur duprojet?

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111IîIJIIII~'~111'ÎÎIIII'II,~IIIIÎlliÎ'Î~!tMlrj'11;Au sein du pfojet, le transfert des connaissances se fait par de la formation formelle, par lescontacts que les individus ont avec le personnel technique et administratif, par la préparationet la diffusion de documents informatifs, par des démonstrations, par des stages et par lafourniture de services conseils.

Une programmation de transfert technologique a été préparée en mai 1994. On a par la suite

Jacques J. Gauthier, Consultant 24

jugé, tant pour les métayers que pour les propriétaires et les travailleurs forestiers, que dessondages annuels permettraient de mieux raccorder les activités de formation aux besoins desusagers et à la réalité du moment. Depuis, à chaque année, on fait un sondage :des besoinsdans les deux seigneuries et au GFELT. Sur la base de ces sondages on prépare) en fonctiondes budgets disponibles, le programme de formation formelle de l'année pour chacune desunités.

Le responsable des opérations pour les métayers est assisté de deux techniciens forestiers etde la conseillère en ressources hydriques et fauniques pour dispenser aux métayers lesservices techniques nécessaires à la bonne marche de leurs travaux. Ces personnes ont reçuune formation particulière axée surtout sur les ressources autres que le bois dès les débutsde la FMBSL. Une formation similaire s'est donnée à la même période pour les techniciens duGFELT. Ce personnel technique travaille sur le terrain avec les métayers, les propriétaires etles travailleurs. Il est en contact constant avec eux pour aider à la préparation des plans degestion annuels et quinquennaux et pour établir les prescriptions sylvicoles en relation avecles plans multiressources, les normes gouvernementales et les aspirations des individus. Voilàune forme de formation continue.

Les métayers ont de plus bénéficié d'un stage d'initiation et d'intégration lors de leursaffectations en 1994. Par la suite ils ont aussi participé à plusieurs cours, visites etdémonstrations dont:

- Un cours dispensé par le Centre de formation en Foresterie sur la comptabilité et latenue de livres.

- Une cession d'information sur la gestion intégrée des ressources.- Une cession de formation axée sur l'aménagement faunique pour les métayers en

1995.- Un cours sur l'utilisation des boussoles en 1996.- Une formation pratique sur l'utilisation des cartes et boussoles.- Des visites de deux scieries.- Une démonstration de véhicule tout terrain (VTT).- Une formation de groupe sur J'utilisation de la débroussailleuse.

Les métayers ont reçu aussi de l'appui technique et administratif pour l'organisation et lagestion des pourvoi ries formées en coopératives. Chacun d'eux a l'opportunité de bénéficierdes services d'une firme comptable pour une journée lors de la préparation de son rapportannuel et de son rapport d'impôt.

Le même type de programme de formation existe dans le GFELT et les trois groupes fontpartie à chaque année du programme de compagnonnage au cours duquel des spécialistes desopérations forestières sont engagés pour travailler avec les ouvriers forestiers en vued'améliorer la sécurité et l'efficacité de leurs méthodes de travail. A titre d'exemple en 1995-96 une firme a été mandatée pour activer le compagnonnage pendant une durée de 13semaines en seigneuries et 11 semaines en groupement. En 1994-95 et en 1993-94 soixante-neuf(69) et quatre-vingt deux (82) personnes respectivement avaient participé à cette activitéde compagnonnage.

Jacques J. Gauthier, Consultant 25

La FMBSL a amené un virage vers le multiressources au sein du GFELT. Ce virage a nécessitébeaucoup de changement dans la façon de faire et de penser des techniciens et destravailleurs. La situation a forcé les gens à en discuter afin de résoudre les problèmes suscités.La solution des problèmes de terrain force ainsi un transfert technologique de techniciens àcontremaîtres à travailleurs et à propriétaires. En ce sens, pour favoriser le transferttechnologique et obtenir un effet d'entraînement, les projets à caractère faunique sont faitsle plus possible chez les propriétaires ou les métayers qui sont des meneurs dans leur milieuet ainsi plus susceptibles d'influencer leurs confrères.

La production de guides d'intervention et de documents informatifs, le lot modèle etl'aménagement des bordures de routes en tenant compte de l'effet sur le paysage servent àla diffusion de la technique parmi les membres de la forêt modèle mais aussi vers l'extérieurdans une mesure qui est encore difficilement mesurable. On semble cependant assuré que lesnouvelles techniques utilisées à la FMBSL feront des percées dans l'aménagement forestierd'autres OGC, dans les plans d'aménagement des forêts privées qui seront préparés au coursdes prochaines années par les MRC et même, en ce qui concerne les formules de gestion, verscertaines forêts publiques.

La production et la distribution de "Une Forêt Habitée", la revue d'information de la FMBSLqui a été publiée à huit reprises depuis la première parution en février 1994 est un véhiculequi suscite l'intérêt pour les travaux exécutés par le projet et qui fait du transfert desconnaissances vers l'extérieur. Les visites recues et les publications produites de même quela participation à des manifestations forestières et environnementales et les conférences desmembres du personnel sont autant de véhicules additionnels de transfert des connaissancesvers l'extérieur.

Jacques J. Gauthicr, Consultant 26

5.1.3 Sensibilisation et Information du Publici

Le public est-il sensibilisé aux activités de la forêt modèle et à l'importance de toutes lesressources?

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Un premier plan de communication de la FMBSL a été préparé en mai 1993. Il a été suivi d'unplan d'actions pour la période d'avril 1993 à mars 1994. Ce plan établissait les actions àaccomplir et les budgets nécessaires pour les réaliser. Il établissait aussi des priorités d'action.

En Juin 1996, une nouvelle programmation des activités de communication pour l'année1996-97 a été mise en application. Disposant d'un budget annuel de $90000, elle cible lesclientèles, établit les objectifs et fait état des moyens à utiliser. Les objectifs poursuivis sont:

· Faire connaître l'approche de la FMBSL et l'aspect exportable du modèle degestion.

· Sensibiliser et inciter les décideurs et les meneurs locaux à l'application du conceptde forêt habitée dans leur milieu.

· Informer et sensibiliser le grand public, les utilisateurs, et les décideurs à l'applicabilitédes plans d'aménagement multiressources en territoire privé.

· Accroître l'implication des promoteurs, partenaires et collaborateurs.· Diffuser les résultats liés aux modèles de gestion et aux recherches réalisées par leprojet.

Un excellent travail de rayonnement et d'information du public basé sur les publications, lescommuniqués de presse et le programme de visites a été réalisé sur le territoire.

Sur le plan des publications, on trouve difficile de vulgariser suffisamment des plans et destravaux aussi techniques pour susciter l'intérêt du public en général. La publication de huit (8)numéros du bulletin de la forêt modèle ainsi que la production de nombreux documentspromotionnels et scientifiques contribuent aux efforts de diffusion et d'information vers legrand public.

Jacques J. Gauthier, Consultant 27

Les sites d'opération et le lot modèle de 88 ha. implantés à partir de 1994 servent de baseaux programmes de visites adaptés aux intérêts des visiteurs. En 1995, une activité porteouverte pour les résidents de Saint-Eugène a permis à plus de 150 citoyens de visiter la forêtmodèle et de discuter avec les métayers de leur travail et de leurs projets. La visite aurait parla suite fait l'objet de discussions à l'école locale. Comme en fait foi la liste des visiteursconstamment tenue à jour depuis le début des activités, la forêt modèle a été l'hôte d'un trèsgrand nombre de visiteurs. Parmis ceux-ci onze (11) groupes canadiens et étrangers ont visitéla FMBSL. Les visiteurs canadiens sont surtout des groupes de propriétaires de boisés duQuébec et des MRC. Les visiteurs de l'étranger proviennent en majorité des pays en voie dedéveloppement. Quelques visiteurs sont bien venus de Suisse et de Belgique, mais une seuledélégation européenne bien structurée a été reçue. Elle venait d'Allmagne. Cette répartitiondes visiteurs étrangers ne semble pas refléter l'objectif du gouvernement canadien deconvaincre l'Europe du virage de la foresterie canadienne vers le développement durable envue de protéger les exportations de l'industrie forestière. Il en reviendrait au secrétariat desforêts modèles de faire la publicité des forêts modèles à l'étranger.

Finalement, au cours des trois dernières années, le personnel de la FMBSL a participé à septconférences, six expositions et quatre points de presse. On semble ne manquer aucunechance d'aller vendre le projet. Les événements qui peuvent être médiatisés le sont. Cesactivités aident au rayonnement régional surtout mais aussi dans l'ensemble du Québec oùla FMBSL est la seule forêt modèle canadienne.

Ainsi le public régional est sensibilisé aux activités de la forêt modèle et à l'importance de laressource. Sur le plan provincial il y aurait avantage à accentuer la présence de la FMBSL pourprendre la place qui lui est dévolue à titre d'unique forêt modèle de la province. Lerayonnement interprovincial et international n'est pas un objectif de la FMBSL. Il pourrait êtrelaissé au secrétariat des forêts modèles.

Jacques J. Gauthier, Consultant 28

5.1.4 Aménagement des Ressources

La forêt modèle s'est-elle dotée d'un plan d'affectation du territoire et d'un pland'aménagement intégré des ressources?

Est-ce qu'il y a évidence que les activités de la forêt modèle sont en voie d'augmenter lacapacité de production et l'utilisation de l'ensemble des ressources forestières?

Dans le cadre de la préparation des plans d'aménagement multiressources, chacun des troisterritoires de la forêt modèle a fait l'objet d'un plan d'affectation des terres basé sur lafonction dominante retenue pour chaque secteur. C'est ainsi que pour chaque catégoriedescriptive on attribut une fonction dominante et les restrictions qui s'y greffent.

Les plans d'affectation ont été utilisés dans la préparation des trois (3) plans multiressourcesmontés pour chacun des trois territoires de la forêt modèle nommément pour:

- La seigneurie Nicholas-Riou en 1994-95- La seigneurie du Lac Métis en 1995-96- L'Est du Lac Témiscouata en 1995-96

Les plans d'aménagement multiressources contiennent des plans d'aménagement pour laressource ligneuse, la faune, l'eau, et le secteur récréatif. Ils se terminent par une série derecommandations qui servent par la suite à la préparation des plans de gestion quinquennauxet des plans annuels d'intervention qui constituent les véritables plans d'action.

Les nouveaux plans multiressources sont déjà en application. On les utilise comme base pourla préparation des plans de gestion. On en tient compte aussi lors de la planification desinterventions annuelles, même pour les propriétés dont les plans de gestion n'ont pas encoreété refaits en conformité des nouveaux plans d'aménagement.

Tous les travaux faits à la FMBSL sont basés sur une sylviculture intensive en vue d'unaménagement multiressources et d'une utilisation ordonnée. A l'origne de la FMBSL leterritoire du GFELT était déjà sous aménagement intensif depuis de nombreuses années. Les

Jacques J. Gauthier, Consultant 29

seigneuries quant à elles avaient été soumises à une exploitation intensive des forêts pour lafibre et le braconnage y était courant. La venue de la FMBSL a permis une occupation duterritoire par des personnes intéressées, une exploitation des forêts au niveau de leurpossibilité et un contrôle du braconnage. Le tableau 4 ci-après montre par année les revenusde la FMBSL alors que le tableau 5 montre la valeur de ces travaux et de ceuxd'aménagement qu'elle a contribués à générer. On y note que depuis sa formation, la FMBSLa généré pour plus de $4 400 000 travaux sylvicoles constitués surtout de plantationsforestières et de travaux d'éducation des peuplements. Ces travaux sont effectués avec unepréoccupation additionnelle pour les ressources autres que la fibre. Les mêmes tableauxmontrent qu'en plus du budget normal de la forêt modèle une somme de plus de $ 1 000000a été investie dans des projets à caractère forestier, faunique, hydrique, ou récréatif y comprisles revenus autres que le budget normal et une partie des revenus d'opération.

On exploite donc les forêts du territoire avec l'objectif d'en retirer le maximum de fibre touten favorisant le développement des autres ressources et sans affecter négativement lepotentiel futur des forêts. On verra, plus tard dans le rapport, que des formules deregroupement de propriétaires pour l'aménagement et la mise en valeur de la faune sont envoie de s'installer, que des travaux d'aménagement des cours d'eau ont été réalisés et quedes pourvoi ries ont été formées pour la mise en valeur du potentiel faunique et de villégiaturedes seigneuries.

On connaît assez bien les résultats potentiels des travaux sylvicoles sur la disponibilité futurede fibre. Les quelques $4400000 déjà investies par les gouvernements amélioreront de façonsignificative la productivité forestière du territoire. On connaît moins bien les répercussionssur le cheptel qu'auront les travaux effectués pour l'aménagement faunique. Le moins que l'onpuisse espérer est que la situation devrait s'améliorer et que les pourvoiries et les propriétairesgroupés pourront en tirer des bénéfices.

Ainsi il ne fait aucun doute que la présence de la FMBSL, par les travaux d'aménagementqu'elle génère, est en voie d'améliorer la capacité de production des forêts sous sa juridictionet que ces travaux auront des répercussions positives sur d'autres forêts de la province.

Avant la venue de la FMBSL, on avait surexploité les seigneuries tant pour la fibre que pourla faune. Les prélèvements ordonnés depuis ne constituent donc pas une augmentation del'utilisation de la ressource. Ils peuvent plutôt être considérés comme un retour à uneutilisation plus ordonnée. Comme les travaux à date n'ont pas permis de générer de nouvellesutilisations ou des utilisations plus poussées, on ne peut encore trouver d'évidence d'uneamélioration de l'utilisation des ressources.

Jacques J. Gauthier, Consultant 30

TABLEAU 4FORET MODELE DU BAS SAINT -LAURENTREVENUS

1992-93 1993-94 1994-95 ,1995-96$ % $ % $ % $ %

Foret Canada $100.000 100% $733.733 87% $1.087 .000 67% ..................~.1.~.1.~fJ.!.()«>.()..... 59%Budget cumulatif de la FMBSL $100,000 $833,733 $1,920,733 :':':':tttM:a:nWtiW?Projets federaux:Staga d'integration des partenaires $0 0% $95,000 11% $0 0% $0 0%Amenagement des ressources $0 0% $0 0% $195,951 12% $236,343 12%Total pro lets federaux $0 0% $95.000 11% $195.951 12% ..........................~.~~fJ.!.~~~..... 12%Cumulatif $95.000 $290.951 ::::::'::::t:::ffi5îtM294.fAutres projets:Fondation de la faune $0 $0 $50,000 $66,699Abitibi-Priee, chalet $0 $0 $20,000 $0PGM inventaire Haleeutique $0 $0 $2,345 $0Environnement hydrique $0 $0 $13,400 $0CRDC-Amenagement des ressources $0 $0 $86,941 $0CRDC-Amenagement faunique $0 $0 $0 $20,686Recherche-tordeuse des bourgeons $0 $0 $24,762 $29,321Env.Canada-communautes aviaires $0 $0 $0 $131,204Env. Canada-infrastructures $0 $0 $0 $49,056MRNQ-aires communes $0 $0 $0 $20,800Abitibi-Priee-sensibilisation $0 $0 $0 $3,000EETTF-connaissance des ressources $0 $0 $0 $20,000EETTF-transfert technologique $0 $0 $0 $22,937Autres ressources $0 $0 $0 $17,994Total autres prolets $0 !r& $0 0% $197 .448 12% $381.697 19%Cumulatif $197.448 :::j:::IIII!'t~a,$.)I:Revenus d'operation:Vente de bois $0 $2,398 $4,406 $0Chasse et peche $0 $7,450 $25,768 $0Villegieture $0 $0 $21,117 $0Droits de coupe $0 $0 $76,545 $215,210Autres $0 $1,972 $9,921 $0Total revenus d'operation $0 0% $11.820 1% $137.757 9% $215.210 11%

TOTAL DES REVENUS $100.000 100% $840.553 100% $1.618.156 100% $2.029.250 100%TOTAL CUMULATIF $100,000 $940,553 $2,558,709 ::'::~:::::::~:~:~:~ii&il=;~ii~~:~:~

TABLEAU 5FORET MODELE DU BAS SAINT-LAURENTREVENUS-&-TRAVAUX GENERES

1992-93 1993-94 1994-95 ,1995-96$ % $ % $ % $ %

REVENUSForet Canada (budget foret modele) $100,000 9% $733,733 42% $1,087,000 38% $1,196,000 37%Autres projets federaux: $0 0% $95,000 5% $195,951 7% $236,343 7%Autres projets: $0 0% $0 0% $197,448 7% $381,697 12%Revenus d'operation: $0 0% $11,820 1% $137,757 5% $215,210 7%TOTAL DES REVENUS $100,000 9% $840,553 48% $1,618,156 56% $2,029,250 62%

TRAVAUX GENERES

Programmes federaux

Plan de l'Est $183,207 16% $164,232 9% $200,704 7% $161,115 5%Travaux-seigneuries $0 0% $0 0% $212,717 7% $296,376 9%Total federal $183,207 16% $164,232 9% $413,421 14% $457,491 14%Programme provincial

Richesses naturelles - Quebec $842,894 75% $751,564 43% $843,703 29% $772,863 24%TOTAL DES TRAVAUX GENERES $1,026,101 91% $915,796 52% $1,257,124 44% $1,230,354 38%CUMULATIF DES TRAVAUX GENERES $1.026,101 $1,941.897 $3,199.021 :::::::::::::::lii~iI;I$.:::::

GRAND TOTAL DES ACTIVITES $1,126,101 100% $1,756,349 100% $2,875,280 100% $3,259,604 100%CUMULATIF $1,126,101 $2,882,450 $5,757,730 $9,017,334

5.1.5 Connaissance des Ressources

Est-ce que la forêt modèle a contribué à l'amélioration des connaissances de toutes lesressources du territoire? 1

Au Québec, des inventaires forestiers des territoires forestiers publics et privés sont effectuéssur une base décennale par le MRNQ. Ces inventaires étaient et sont toujours disponibles pourle territoire de la FMBSL. Ils ont été utilisés en partie pour la préparation des plansd'aménagement et pour celle des plans de gestion. Cependant, l'intensité d'échantillonnagede J'inventaire provincial ne permet pas des informations suffisantes à la préparation des plansde gestion et à la programmation des travaux sylvicoles. C'est ainsi que les servicestechniques de la FMBSL et ceux du GFELT complètent l'information par une prise d'inventaireau prisme lors de la préparation des plans de gestion et de la programmation des travauxsylvicoles.

Des inventaires d'autres ressources ont aussi été réalisés sur le territoire; en particulierJ'inventaire aérien des orignaux des seigneuries, l'inventaire des unités de paysage etl'inventaire de la population de chevreuil dans les ravages de la région du lac Témiscouata. Ony exécute aussi sur une base expérimentale des inventaires de la gélinotte et du lièvre en vuede vérifier l'efficacité d'aménagements destinés à en augmenter la population.

La FMBSL a de plus collaborer à SYGIF, un système à référence géographique de gestion etd'information forestière en développement par le SCF. On espérait que ce système permettraitéventuellement de gérer les dossiers des membres du GFELT et qu'il comblerait les besoinsde la FMBSL. A cette fin, la numérisation de la cartographie écoforestière a été faite en vuede la préparation des cartes thématiques des plans d'aménagement multiressources et lesystème a effectivement produit ces cartes qui font maintenant partie des plans.

Le SYGIF n'a pas été développé sufisemment pour permettre de l'utiliser pour la gestion desdossiers de la FMBSL et on retient peu d'espoir qu'il le soit dans un avenir prévisible. AuGFELT on gère les dossiers des membres au moyen du logiciel de RESAM qui n'a pas de basegéographique mais qui est convivial. Du coté métairies, il n'y a pas encore de système pourgérer les dossiers.

Ainsi, la FMBSL exécute pour ses propres besoins d'aménagement et d'utilisation desressources, des inventaires qui contribuent à une meilleure connaissance des ressources duterritoire.

Jacques J. Gauthier, Consultant 33

5.1.6 Organisation, Mise en Oeuvre et Gestion des Formules de Gestion

Est-ce que la forêt modèle a élaboré, mis en oeuvre et consolidé les formules de gestion desressources forestières privées?

Est-ce que tout est en place pour bien évaluer les deux formes de gestion étudiées. Lesrésultats seront-ils significatifs et reproductibles?

La FMBSL a choisi d'expérimenter deux formules de gestion; celle des métairies et celle duregroupement des propriétaires de boisés privés.

En ce qui concerne les propriétaires de boisés privés l'expérience est conduite chez l'un desmembres fondateur de la FMBSL, le GFELT. Cet OGC existait déjà depuis plus de deuxdécennies au moment de la formation de la FMBSL. On s'y est donné l'objectif de lui apporterun nouvel élan, dans une optique de foresterie durable en lui faisant prendre un virage versl'aménagement multiressources et la mise en valeur de toutes les ressources forestières.

Pour réaliser ses objectifs, la FMBSL a mis à la disposition du GFELT du personnel techniquequi, en travaillant avec celui du groupement, y a ajouté la dimension multiressources tant auniveau des plans d'aménagement qu'à celui de la mise en oeuvre. Les efforts se dirigent versl'aménagement et la mise en valeur de la faune, des paysages, des cours d'eau et des lacs.Un effort particulier y est fait en vue d'assurer que les plans et leur mise en oeuvre soientapplicables dans d'autres situations. A cet effet, d'autres OGC viennent déjà visiter lestravaux en vue d'applications possibles chez-eux.

Plusieurs expériences sont conduites au GFELT, certaines avec des résultats positifs commepar exemple le regroupement des propriétaires en vue de l'exploitation des ressources

Jacques 1. Gauthier, Consultant 34

fauniques. D'autres qui n'ont pas réussi comme par exemple l'organisation d'un parcd'équipement pour les propriétaires ou la formation d'un service immobilier pour favoriser leremembrement des terres. Il faut se rappeler que dans cette situation de recherche appliquéeles échecs sont aussi importants que les succès. Bien documentés les échecs pourront êtreévités ailleurs. On doit noter que les travaux sont entrepris sur la base des questions que seposent les propriétaires de petites forêts privées soit directement ou par l'entremise desorganisations qui les regroupent. En initiant ces travaux, une attention particulière est portéeà leur potentiel de transfert.

Concernant la formule de métairies, les travaux se font avec le souci de la possibilité de lestransférer non seulement vers d'autres grandes forêts privées mais aussi vers la forêt publiquesituée dans la zone des forêts habitées, celle en périphérie des villes et villages. Comme prévu,les métayers ont été choisis et les plans d'aménagement et de gestion ont été préparés et misen application. La FMBSL assume la gestion des opérations sur cette partie de son territoire.Nonobstant les quelques divergences reliées aux droits de coupe et à la vente des bois, lesemployés de la FMBSL font tous les efforts possibles pour assurer que les métayers soientdans des conditions normales de fonctionnement et de marché pour assurer que l'expérience,si elle est positive, puisse être transférable.

La formule de regroupement des petits propriétaires privés est opérationnelle et pourrait sepoursuivre avec un minimum d'intervention de la part de la FMBSL. Celle des métayers estaussi opérationnelle mais nécessitera encore pendant un certain temps une direction de la partde la FMBSL. Il pourrait être opportun pour la FMBSL de se fixer un objectif de transfert del'appui technique aux métayers et de la gestion journalière des opérations de métayage versdes partenaires à déterminer.

Les résultats de l'expérimentation des deux formes de gestion contribueront à l'avancementdes connaissances chacune dans leur forme propre. La FMBSL est déjà sollicitée par les OGCpour de l'information et la formule de métairie attire J'attention du gouvernement provincialet d'autres personnes ou organismes reliés à l'utilisation et à la gestion des forêts publiquesdites de la zone des forêts habitées.

On notera que la nécessité d'un suivi rigoureux des expériences a déjà été discutée dans lasection 4.4.2 du présent rapport.

Jacqucs J. Gauthier, Consultant 35

5.1 .7 Soutien aux Métayers et aux Propriétaires

Est-ce que la forêt modèle a accru le niveau de support aux propriétaires et établi un niveausuffisant de support aux métayers?

Le support est-il bien orienté?

On a discuté précédemment de l'efficacité et de la qualité des services techniques que laFMBSL dispense aux propriétaires forestiers et aux métayers de son territoire. Ces servicesen planification, en gestion opérationnelle, en formation, en technique sylvicole et fauniquede même qu'en aménagement hydrique et du paysage sont complets, de haute qualité. Ils sontappréciés de la clientèle et des observateurs.

A la FMBSL, on a déjà fait des efforts pour aider les propriétaires et les métayers dans lefinancement de leurs acquisitions et de leurs opérations. A cet effet, le service deremembrement foncier fondé en 1994-95 a fonctionné tant que des lots qui étaient propriétésdu GFELT et qui avaient été mis en vente pour aider à la formation du service n'ont pas étévendus. Par la suite, le manque de lots à mettre en vente dans le territoire et la tradition devente de ces lots ont causé sa perte. Certains efforts pour négocier avec les institutionsfinancières locales des formes particulières de financement pour les propriétaires forestiersn'ont pas été plus fructueux.

L'idée des parcs d'équipement pour les propriétaires et même pour les métayers a été, quantà elle, plus ou moins mise de coté parce que la demande n'est pas là de la part des intéressés.Ceux-ci semblent favoriser l'octroi de contrats à forfait pour les travaux qui nécessitent deséquipements particuliers.

Les besoins des propriétaires et des métayers sont en constante évolution. A mesure que lestade de planification et d'aménagement des ressources avance, celui de la mise en valeur sefait de plus en plus pressant. Il faudra, dans l'avenir, mettre plus d'emphase sur les aspectséconomiques de cette mise en valeur: la vente, le marketing, l'utilisation plus complète desressources, la mise en commun, etc.

Dans le cas des propriétaires forestiers, à mesure que les préposés à la technique et les

Jacques 1. Gauthier, Consultant 36

travailleurs deviendront à la fois plus sensibles à l'aménagement multiressources et mieuxentraînés à la planification et à la mise en oeuvre des techniques de cet aménagement, onpourra diminuer l'intensité des interventions directes de la FMBSL.

Dans le cas des métayers, il y aurait avantage à leur donner voix au chapitre et la perceptiond'un participation active dans les décisions qui les intéressent de près. De telles décisionsprisent par le CA incluent la fixation des droits de coupe, l'utilisation des fonds quiproviennent de ces droits de coupe, la gestion du fonds de compensation, etc. Il faudra aussiqu'une part de plus en plus grande des services techniques offerts leur soit transférée àmesure de leur entraînement.

En sommaire, les services rendus sont de haute qualité et plus que suffisant. Il y auraavantages dans l'avenir à déléguer ces services aux métayers et aux propriétaires eux-mêmeet à réorienter l'aide de la FMBSL vers les aspects économiques et financiers de l'utilisationdes ressources. Il faudra aussi donner accès aux avantages de la FMBSL aux propriétairesforestiers du territoire qui ont choisi de ne pas adhérer au GFELT.

5.1.8 Interaction avec le Réseau de Forêts Modèles

Est-ce que la FMBSL partage de l'information avec les autres forêts modèles?

Est-ce que la FMBSL entreprend des projets communs avec les autres forêts modèles?

La FMBSL a participé à toutes les réunions qui ont été convoquées par le secrétariat des forêtsmodèles ainsi qu'à d'autres réunions plus particulières telles celles en 1995, du responsabledes communications à Toronto, dont le but était de former un comité national descommunicateurs des forêts modèles pour la promotion nationale et international du réseau.La FMBSL a aussi été ('hôte, la même année, d'une rencontre des forêts modèles de l'Est duCanada à Rimouski. Il n'y a pas d'évidence que ces réunions aient eu des suites et il n'y a pasd'évidence d'autres activités significatives du réseau.

La FMBSL, la seule forêt modèle du réseau utilisant le français comme langue de travail,éprouve des difficultés de représentation lors de réunions puisqu'un certain nombre depersonnes de son équipe ne parlent pas l'anglais couremment. Cette situation n'est pasacceptable. Il en revient au secrétariat du réseau de prendre les dispositions nécessaires pour

Jacques 1. Gauthier, Consultant 37

permettre la pleine participation du personnel de toutes les forêts modèles.

Les communications de la FMBSL avec le SCF sont excellentes au niveau local. On retrouvecependant peu de trace d'échanges de rapports ou d'information avec les autres forêtsmodèles. Il semble, vu de Rimouski, que la mise en réseau des forêts modèles du Canada nesoit pas encore faite.

La FMBSL, comme d'autres probablement, est désireuse de participer pleinement au réseau.Le besoin de lignes directrices pour gouverner certaines de ses actions se fait sentir. Desdirections concernant la réception des visiteurs étrangers, le jumelage avec d'autres forêtsmodèles à l'étranger et la promotion à l'étranger de ses activités seraient utiles. Des initiativesen ce sens de la part du secrétariat du réseau des forêts modèles sont nécessaires etattendues.

5.2 Fonctionnement de la Formule Métairie

5.2.1 Sélection et Installation des Métayers

Est-ce que la FMBSL a installé des métayers dans les territoires de la seigneurie Nicolas-Riouet ceux de la seigneurie Métis de façon à pouvoir analyser la pertinence de cette formule degestion des forêts habitées?

Dès sa formation, la FMBSL a enclenché un processus planifié, pour sélectionner et installer27 métayers. Elle les a installés sur le territoire en temps pour les opérations de 1994-95.

Le processus de sélection s'est déroulé en trois phases successives. En première phase lescritères de sélection étaient:

· La proximité de la résidence· L'âge· La disponibilité à plein temps· La condition physique

En deuxième phase on a vérifié d'autres critères soit:· L'''entrepreneurship''· La capacité innovatrice· Le leadership

Jacques J. Gauthicr, Consultant 38

· La capacité pour le travail d'équipe· La capacité d'analyse· L'expérience forestière· La scolarité· Les autres expériences pertinentes· L'implication sociale

Finalement en troisième phase on vérifiait par entrevues:· Les critères de la deuxième phase.· Le jugement· L'intérêt pour le poste· Les attentes financières et de carrière· La stabilité antérieure

Le nombre de 27 métayers a été déterminé par la disponibilité de territoires appropriés dansles deux seigneuries. Les 27 métayers choisis ont été assignés à des métairies bien délimitéeset ont signé une entente avec la FMBSL avant de bénéficier d'un stage d'intégration visantà les familiariser avec les objectifs du projet et leur entente avec la FMBSL. Par la suite unmétayer a quitté en 1994-95 et un trois autres en 1995-96. Ces métayers n'ayant pas étéremplacés, on se retrouve avec 23 métayers au moment de l'évaluation du projet.

Les difficultés d'intégration rencontrées par certains métayers dont ceux qui sont déjà partismontrent que même avec toute les précautions possibles, les critères de sélection et le poidsqu'on leur donnait, pouvaient ne pas être complètement appropriés. Il sera important, pourl'avenir et pour l'utilisation qu'on fera de cette expérience ailleurs, de revoir ces critères à lalumière de l'expérience vécue, de documenter les erreurs et les changements proposés et des'assurer que les succès ou insuccès sont dus à la formule et non aux individus.

Des coopératives de métayers, une pour chaque métairie, avaient été prévues pour permettrela gestion des biens communs. Ces coopératives ont été mises en place et ont débuté leurtravail par la gestion des activités de chasse et de pêche sur leur territoire. Elles sont dirigéespar les métayers eux-même avec l'appui technique de la FMBSL.

Les efforts déployés pour assurer que les métayers opèrent dans des conditions normales quiseraient similaires ailleurs sans la FMBSL sont gages de la possibilité de transférer la formule.

L'intérêt porté au développement de la forêt habité par le milieu forestier et par le MERQ quipoursuivra incessamment lui aussi des expériences dans dix (10) projets régionaux de forêthabitée dont deux dans la région, montrent bien la pertinence de l'essai de formules de gestionen forêt habitée.

Ainsi tout est en place pour vérifier la pertinence et l'applicabilité de la formule et pourreconnaître les paramètres significatifs qui permettront de répéter la formule ou une de sesvariantes ailleurs. Les remarques des chapitres précédents concernant l'importance du suivis'appliquent aussi dans le présent cas.

Jacques J. Gauthier, ConsultJlnt 39

5.2.2 Plans Individuels et Organisation

Les métayers ont-ils été dotés de plans de gestion individuels opérationnels?

Dès leur arrivé sur le territoire pour la saison d'opération 1994-95, les 27 métayers ontchacun du préparer et déposer leur premier plan d'intervention. Ces plans de même que ceuxqui furent déposés l'année suivante étaient basés sur une première spécification qui avait étépréparée pour en définir le contenu. Pour la saison 1996-97, alors que les plansd'aménagement multiressources avaient été complétés pour les deux seigneuries, un gabaritpour la confection du plan d'aménagement quinquennal et du plan annuel d'intervention dela métairie a été préparé et mis en application. Les plans qui en découlent couvrent toutes lesressources et constituent simultanément un plan d'affaires et un budget pour le métayer. Ilssont préparés par le métayer, aidé du personnel technique de la forêt modèle avant d'êtrediscutés individuellement pour approbation. La préparation des plans et leur dépôt constituentdes obligations contractuelles en vertu de l'entente que les métayers signent avec la FMBSL.

La mise en oeuvre des plans de gestion est faite par les métayers sous la surveillance duresponsable des opérations et des techniciens affectés au projet.

Jacques J. Gauthier, Consultant 40

5.2.3 Opérations et Réalisations

Les opérations sont-elles conduites de façon efficace tout en assurant que les métayers soientplacés dans une situation qui reflète la réalité et que la formule demeure transférable?

Les opérations sont-elles conduites dans la poursuite des objectifs à moyen et long terme?

Les métairies sont-elles sur la voie d'atteindre un niveau durable de rentabilité et de viabilité?

Un employé de la FMBSL, le responsable des opérations des métairies, gère les opérations desdeux seigneuries. Celui-ci est responsable de l'application des plans d'aménagementmultiressources sur son territoire, de l'application des politiques de la FMBSL et de la gestionquotidienne des opérations. Il approuve les plans de gestion des métayers, dirige lestechniciens qui dispensent les conseils techniques, fixe les droits de coupe qui doiventcependant être approuvés par le CA, prépare les chiffres nécessaires à la perception des droitsde coupe, établit pour approbation par le CA comment seront dépensées les sommes perçuespour ces mêmes droits de coupe, gère les travaux effectués en utilisant les sommes enprovenance des droits de coupe et s'assure que les conventions avec les métayers et les plansde gestion soient suivis.

Les métayers ont peu d'équipement et font exécuter du travail à forfait par des propriétairesd'équipement surtout des débusqueurs. Ils travaillent jusqu'à 35 semaines par année sur leterrain et engagent presque tous une seconde personne pour les assister pendant quelquessemaines par année. A titre d'exemple, en 1994-95 les métayers et leurs employés onttravaillé un total de 957 semaines principalement à la coupe et au débardage des bois (62%).Ils sont responsables d'effectuer les travaux préscrits pour leur métairie et de vendre laproduction pour en tirer profit. Ce sont des entrepreneurs qui vivent à forfait, certains avec

Jacques J. Gauthier, Consultant 41

succès, d'autres dans des conditions de survie difficilement acceptables. En effet, tous leursrevenus proviennent de travaux forfaitaires et la condition financière de plusieurs d'entre euxest marginale tout au moins. Difficile de dire si les faibles revenus sont le résultat des individusou celui des conditions dans lesquelles ils sont placés mais, à moins d'une améliorationsensible des revenus des métayers, on peut se demander si l'expérience serait transférabledans des régions ou dans des conditions où la foresterie n'est pas nécessaire à la vie. Letableau 6 qui suit montre la provenance des revenus des métayers pour les deux premièresannées d'opération. On y notera l'importance des revenus de vente de bois et la diminutionrelative des revenus provenant des octrois, tout en comprenant que les bois commercialisésne sauraient l'être sans les octrois à la sylviculture qui accompagnent leur exploitation.

TABLEAU 6FORET MODELE DU BAS SAINT-LAURENTREPARTITION DES REVENUS DES METAYERS

1994-95 1995-96

Bois commercialise $742,007 51% $1,681,976 75%Octrois a la sylviculture $258,174 18% $284,224 13%Autres travaux $26,929 2% $35,746 2%Total bois $1,027,110 70% $2,001,946 89%

Travaux fauniques $8,956 1% $26,834 1%Multi ressou rces 0% $26,108 1%Total Multiressources $8,956 1% $52,942 2%

Autres octrois $364,496 25% $183,938 8%Divers $62,385 4% $14,231 1%

TOTAL $1.462.947 100% $2.253.057 100%

Revenus bruts moyens $54,183 $86,656Revenus nets moyens $24,665 46% $31,162 36%

On voit au tableau précédent que les revenus moyens des métayers ont passé de $24665 en1994-95 à $31 162 en 1995-96. En 1994-95, les revenus nets variaient de $10 736 à $56350 alors qu'en 1995-96 l'étalement était de $7 400 à $47 344. Prenant en considérationque l'on exige des métayers qu'ils consacrent tout leur temps à leur métairie et que leursituation d'entrepreneur ne leur permet pas, sauf une exception, accès à l'assurance emploiou même aux bénéfices de la commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST).Considérant aussi que le seuil de pauvreté pour une famille en région est de $27 727 auCanada; c'est plus de 41 % des familles de métayers, soit dix familles qui vivaient encore sousle seuil de pauvreté même après deux années d'opération. En plus d'une situation financière

Jacques 1. Gauthicr, Consultant 42

Les droits de coupe payés par les métayers représentent environ 20% de leur revenus nets.Même si près du tiers de cette dépense leur reviendra à moyen terme sous forme de boni-pension, ils sont d'une importance capitale pour eux à court terme. Dans l'esprit du projet quivend la situation d'entrepreneurs et d'hommes d'affaires des métayers, il serait important queceux-ci soient parties aux discussions pour établir une politique qui régira l'établissement desdroits de coupe annuels et à celles qui fixent le budget de dépense de ces droits de coupe. Auniveau de la planification, il est difficilement acceptable qu'à mi-saison les intéressés ne soientpas encore fixés sur l'ampleur de cette dépense importante pour eux.

Les sommes prises à même les droits de coupe pour constituer un boni-pension pour lesmétayers représentent environ $50000 par année. A la fin de 1996-97 le fonds aura atteintplus de $150 000. Ce fonds est placé à la banque dans des dépôts à terme qui sont gérés parle président de la FMBSL selon les directives du CA. L'ampleur que prend ce fonds etl'importance qu'il a pour les métayers dictent une gérance plus formelle et plus transparanteà l'endroit des métayers qui pourraient y participer.

Dans le contexte forestier et économique du Québec et du Canada, la sylviculture intensiven'est pas économiquement rentable pour les propriétaires forestiers même si elle l'est peut-être pour les gouvernements. C'est donc dire que la sylviculture intensive ne peut exister sansles octrois gouvernementaux. L'opération des métairies comme d'autres formes de gestion desforêts est ainsi très vulnérable à la disponibilité de tels fonds. L'absence de fonds ou unediminution sensible des fonds de subvention à la sylviculture signifierait la fin à court termede l'expérience de gestion sous forme de métairie.

Les métayers continueront d'avoir besoin d'un encadrement pour bien exécuter leur tâche. Lesmétayers ont cependant une capacité technique évidente qui ira en s'améliorant. Les besoinsd'encadrement iront ainsi en diminuant et on peut se demander si la gestion journalière desopérations des métairies ne consomme pas du temps et de l'argent qui pourrait aller à laplanification et au rayonnement de la FMBSL. Ce temps et cet argent pourraient être récupérésau second quinquennat en donnant plus d'autonomie aux métayers et en remettant à d'autres,des partenaires, la gestion journalière des opérations et la technique nécessaire auxopérations. Il faudrait en somme avoir comme objectif la rentabilité autonome des métairiespour la fin du prochain quinquennat. Pour ce faire, on devra améliorer les revenus mais ondevra peut-être aussi remplacer les individus qui, après analyse, seront jugés non compatiblesavec la formule.

Ainsi, les opérations sont conduites avec efficacité grâce à un support important de la FMBSLqui s'assure que la situation des métayers reflète bien la réalité et les objectifs du projet.

Les métairies, certaines d'entre elles tout au moins, ont des problèmes de rentabilité. Cettepartie du projet est, dans son ensemble, en situation précaire vu l'absence de sources derevenus statutaires pour défrayer les travaux sylvicoles nécessaires.

Jacques J. Gauthier, Consultant 45

5.2.4 Mise en Commun

les métayers ont-ils mis en commun les activités qui se prêtent à cette forme de gestion?

En début d'opération, on s'était fixé comme objectif d'organiser un parc d'équipementssylvicoles et de mettre en place une formule de financement des immobilisations desmétayers. Il s'est avéré en cours de mandat que les métayers préféraient engager à forfait leséquipements dont ils ont besoin surtout pour le débardage mais aussi pour des tâches deconstruction de route etc., ce qui diminuait à la fois le besoin d'équipements en commun etle besoin de financement. Dans les conditions de subsistance des métayers et la précarité deleur situation, il est vraisemblablement sage de leur part d'opérer ainsi. Les expériences ontde toute façon généralement prouvé que la possession d'équipements forestiers en communn'est pas rentable.

On s'était aussi fixé l'organisation des responsabilités collectives au moyen de coopérativesdes métayers. Ces coopératives ont été organisées et sont opérationnelles, l'une pour laseigneurie de Métis, l'autre pour la seigneurie de Nicholas-Riou. Les coopératives gèrent lesactivités communes des métayers. Présentement, les activités communes sont constituéesprincipalement de chasse et de pêche indigènes dans les seigneuries où les coopératives sesont vu donner tous les droits sur l'ensemble du territoire. Les métayers n'ont conservéindividuellement que l'hébergement dans des facilités qui leur appartiennent, certainesactivités de chasses organisées et le travail de guide. Les revenus tirés par les coopérativesviennent surtout des activités des pourvoi ries. Ils sont encore petits, environ $1 000 parmétayers pour la dernière année. Ils offrent cependant un potentiel intéressant à la mesure dela mise en valeur des ressources autres que la fibre sur le territoire. Elles concernent lesressources additionnelles visées par ('aménagement multiressources. La FMBSL a misbeaucoup d'efforts dans la planification de l'aménagement multiressources et dans l'initiationde travaux d'aménagement sur le terrain. Il n'y a cependant que peu d'efforts déployés à dateau niveau de la mise en valeur de ce potentiel. Les métayers ont plus ou moins été laissés àeux-mêmes dans ce champs d'activité. On ne saurait pousser plus rapidement la mise encommun d'activités mais un prochain quinquennat devrait viser l'organisation plus pousséede cette activité et son marketing en vue d'une rentabilité accrue.

5.3 Fonctionnement de la Formule de Rearoupement

Le GFELT, qui fait partie de la forêt modèle à titre de promoteur et qui a été choisi pour vérifierla formule de gestion de regroupement des petits propriétaires forestiers, mérite d'être décrit

Jacques J. Gauthier, Consultant 46

brièvement avant d'y analyser les activités de la FMBSL. Formé en 1974-75, il est l'un despremiers groupements forestiers en existence au Québec. Il est aussi l'un des plus petits OGCen terme de territoire et l'un de ceux qui ont le plus bénéficié des budgets d'aménagementforestier au cours des deux dernières décennies. Ses objectifs principaux sont l'emploi pourles membres et l'amélioration de l'économie sur son territoire, un territoire peu industrialiséet marginalement agricole. Le GFELT, grâce à ses travaux, a vu le volume ligneux de sonterritoire augmenter de 25% au cours de son existence et une amélioration sensible de laqualité des bois sur pied.

Solidement implanté sur le territoire et en bonne santé financière, l'organisation a pu, lorsqueconfronté à des difficultés résultant de l'état avancé de l'aménagement chez ses membres età des diminutions d'octrois pour les travaux sylvicoles, s'impliquer à titre de contractant poureffectuer des travaux à contrat sur les terres publiques. Elle a aussi investi dans une industriede transformation. Les profits générés par les contrats et les placements sont réinvestis pourcombler les déficits des travaux effectués chez les membres.

Les buts du GFELT en se joignant à la FMBSL ont été d'insuffler un nouveau dynamisme àl'entreprise, de créer des conditions pour accélérer le développement et rendre l'organismeplus viable, et de prendre simultanément le virage environnemental vers l'aménagementdurable des forêts.

Le GFELT est un organisme qui a fait ses preuves et qui a su s'adapter. Il demeure cependantvulnérable aux marchés pour sa production, aux octrois à la sylviculture et maintenant à ladisponibilité de contrats d'aménagement sur les terres publiques.

Le tableau suivant propose certaines statistiques relatives au GFELT depuis la formation dela FMBSL. On y notera la solidité financière de l'organisme, son implication dans l'économiedu milieu par ses investissements et l'importance du nombre de ses adhérents.

TABLEAU 9FORET MODELE DU BAS SAINT-LAURENTSTATISTIQUES SUR LE GFELT

1992-93 1993-94 1994-95 1995-96

Chiffred'affaires $4,259,271 $4,083,134 $4,925,113 $4,733,409

Benefices nets ($25,125) $72,742 $363,894 $609,766

Avoirdes actionnaires $1,501,442 $1,428,310 $1,865,726 $2,575,582

Dette a long terme $75,307 $84,216 $71,440 $73,717

Placements $707,314 $633,889 $882,202 $1,254,245

Superficie sous amenagement (ha.) 31,072 31,717 33,076 33,246

Superficie sous amenagement (%.) 70% 72% 75% 76%

Nombre total de proprietaires 725 725 725 725

Proprietaires sous amenagement 492 505 512 541

Proprietaires sous amenagement (%) 68% 70% 71% 75%

Jacques J. Gauthier, Consultant 47

5.3.1 Participation

Est-ce que la venue de la forêt modèle a contribué à l'augmentation du nombre depropriétaires et de la superficie forestière sous aménagement?

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Les membres du GFELT sont des propriétaires de lots boisés privés à contrat ou destravailleurs forestiers qui ont adhéré en investissant pendant une période de trois années lessommes qui leurs étaient destinées à titre de paye de vacances soit 4 % de leur revenusannuels. Il est reconnu que l'on entre dans le GFELT pour se créer un emploi ou en créer unpour son fils ou son petit-fils, puisque priorité de travail est donnée aux membres même pourles travaux effectués sur les terres publiques. On entre aussi au GFELT pour collaborer audéveloppement du milieu en faisant aménager gratuitement des forêts desquelles on n'attendpas de revenus immédiats.

Le nombre de propriétaires dans le GFELT est passé de 68% à 75% des propriétairesforestiers du territoire (tableau 9) depuis la fondation de la FMBSL, alors que la superficie sousaménagement est passée de 70% à 76% de la superficie des lots boisés concernés. Ces gainsne sauraient être entièrement attribués à la venue de la FMBSL. Elle y a tout de mêmecontribué par le dynamisme qu'elle a apporté et par l'intérêt pour l'aménagementmultiressources qu'elle a généré.

Une recherche exhaustive effectuée auprès des propriétaires forestiers de l'Est du LacTémiscouata en 1995 a indiqué, comme nous l'avons déjà mentionné, que plus de 67 % des725 propriétaires forestiers faisaient partie du GFELT ou du Plan de l'Est. Cette rechercheindique de plus "qu'il serait utopique et à la limite contre-productif de vouloir impliquer tousles propriétaires". Les conclusions de la recherche indiquaient par contre qu'il resterait unpotentiel dans certaines municipalités. Ce potentiel a été récupéré. L'évolution depuis l'arrivéde la FMBSL est ainsi positive, importante et significative.

Jacques J. Gauthier, Consultant 48

5.3.2 Plans et Organisation

Les propriétaires ont-ils été dotés de plans de gestion individuels opérationnels?

Les plans de gestion individuels existaient au GFELT avant la venue de la FMBSL. Depuis, en1995-96, suite à la parution du plan d'aménagement multiressources, on a confectionnéquatre-vingt-dix (90) plans de gestion multiressources individuels sur la base du nouveau pland'aménagement pour le territoire. La politique relative à la confection des nouveaux plans degestion dicte que lors de son renouvellement, le plan est fait selon les nouvelles normes dumultiressources. Les nouveaux arrivés obtiennent aussi ce type de plan de même que lespropriétés faisant l'objet de projets d'aménagement faunique. Lors de l'établissement desprescriptions annuelles, on tient compte du plan multiressources pour l'ensemble despropriétaires même pour ceux qui ne seront dotés de plans de gestion multiressources que lorsdu renouvellement des plans existants.

5.3.3 Opérations et Réalisations

· Est-ce que la FMBSL contribue de façon significative à l'amélioration des opérations auGFELT?

· Est-ce que la FMBSL a favorisé le virage environnemental au GFELT?

· Le GFELT est-il sur la voie d'atteindre un niveau durable de rentabilité et de viabilité?

Jacques J. Gauthier, Consultant 49

En sillonnant le territoire couvert par le GFELT, on ne peut s'empêcher de voir le succès desefforts des vingt (20) dernières années en matière de sylviculture dans les boisés privés. Ony rencontre des plantations de tous stades dont certaines ont atteint celui de la premièreéclaircie commerciale, un grand nombre de peuplements assujettis à des interventionssylvicoles, des plantations pour la production d'arbres de noël, des élevages d'animaux dechasse, des annonces de services de chasse ou de pêche etc. Le GFELT, en partie avec laFMBSL a, ces dernières années, réalisé beaucoup au chapitre de l'aménagement forestier etde la sensibilisation du milieu à la forêt. "Le tas de branches fait pour le lièvre a aussi changéla mentalité chez les travailleurs et les propriétaires"

A la venue de la FMBSL, il y a eu un virage rapide et relativement facile des forestiers, destravailleurs et des propriétaires du GFELT vers l'aménagement et la mise en valeur desressources forestières autres que la fibre. Les efforts n'ont pas été ménagés pour mettre enoeuvre les prescriptions du plan de zonage et du plan d'aménagement multiressources que lesmembres ont acceptés d'emblée. Ainsi sur l'ensemble du territoire, l'aménagement forestierse fait d'ore et déjà en fonction des autres ressources aussi.

Des propriétaires se sont regroupés en vue d'offrir à une clientèle des activités de chasse etpêche. Ces groupes de propriétés jouissent de plans de gestion faunique et de plans d'affairesIls ont été enregistrés auprès du ministère de la chasse et de la pêche pour jouir d'un statutparticulier qui donne accès aux agents de la faune au niveau de la protection et permet lapoursuite des braconniers sous la loi de la faune plutôt qu'au civil.

Depuis la venue de la FMBSL, des travaux d'aménagement de cours d'eau ont été réalisésdans les municipalités du territoire. Une opération "Lot propre" a permis l'élimination de débrissur les propriétés des membres. Des plans de gestion ont été préparés pour les propriétairesregroupés qui visent ('exploitation de la faune. Le lot modèle a été aménagé et ouvert aupublic. La préservation des paysages stratégiques a été amorcée. Toutes des initiatives quivisent la sensibilisation du public au développement durable des forêts et qui contribuent auxobjectifs de la FMBSL.

Au GFELT, on réalise que les travaux d'aménagement de la faune coûtent de l'argent mais onles accepte avec l'espoir que les revenus du multiressources viendront avec le temps. A cestade d'implantation du multiressources, on se demande encore comment aller en chercherla rentabilité. Des efforts, des recherches et des essais sont initiés en vue de trouver desformules qui permettront aux propriétaires d'y trouver un intérêt financier.

Le GFELT est devenu actionnaire à 45% dans une scierie de bois dur "Bégin et Bégin Inc" Ils'est chargé de la partie approvisionnement de l'industrie en tirant ainsi du travail pour sesmembres. Il en retire aussi de l'expertise et une contribution financière significative qu'ilréinvestit dans l'aménagement des forêts privées. Plus important encore, des investissementssont en voie d'être réalisés à cette usine pour permettre l'utilisation des bois durs de faibledimension. L'écoulement de ces bois, qui ne trouvaient pas preneur, permettra la poursuitede travaux sylvicoles qui n'auraient pu être considérés autrement et permettra une rentabilitéaccrue aux membres.

Jacques 1. Gauthier, Consultant 50

Le GFELT, tout comme les métayers, dépend de la disponibilité de fonds publics pour lasylviculture et de marchés pour sa production. Au prise avec des réductions de budgets pourla sylviculture et le transfert partiel des coûts aux propriétaires, le groupement dontl'existence était en jeu a su recourir à une nouvelle stratégie pour assurer son existence, lescontrats dans les forêts publiques.

La FMBSL a élargi le cercle d'influence du GFELT et lui a donné une nouvelle visibilité. LeGFELT, ses propriétaires et ses travailleurs ont cependant aussi besoin, tout comme lesmétayers, d'aide au développement de leurs marchés et de recherche pour améliorer leurproductivité et favoriser une meilleure utilisation de la ressource.

Le GFELT demeure cependant un organisme solide financièrement et par sa direction. Il a sus'adapter à des situations souvent difficiles dans le passé et il a déjà atteint un niveau durablede viabilité et de rentabilité.

5.3.4 Consolidation des Exploitations Agro-Forestières

Est-ce que la venue de la FMBSL a contribué à la consolidation des exploitations agro-forestières, au remembrement des terres et à un niveau durable de rentabilité et de viabilitédes exploitations des propriétaires ?

Malgré les efforts des dernières années, le remembrement des terres forestières ne s'effectuepas. Un service de remembrement forestier à été formé en 1994-95 mais on a vite réalisé quele marché des terres forestières était peu actif et que le petit nombre de transactions qui sonteffectuées le sont plus en fonction des amitiés et des connaissances que d'un objectif deremembrement. Depuis, ('objectif de remembrement a été plus ou moins mis de coté faute deformules pour le favoriser.

L'apport de la FMBSL dans le développement du multiressources devrait, si on réussi à enrentabiliser la production, contribuer à une amélioration de la rentabilité pour les propriétairesde boisés et favoriser la consolidation des exploitations agro-foretières qui ont des problèmestant du coté agricole de la production que du coté forestier. Des efforts pour améliorerl'utilisation du potentiel et sa mise en marché pourront dans l'avenir fournir une contribution

Jacques J. Gauthier, Consultant 51

additionnelle.

Il aparraît évident que la venue de la FMBSL a contribué à une augmentation de la rentabilitéet de la viabilité des exploitations forestières. Le projet est cependant encore trop jeune et lesdonnées manquent pour arriver à des conclusions crédibles concernant la consolidation desexploitations et la rentabilité des productions. L'enquête de 1995 sur les conditions socio-économiques et les aspirations des propriétaires de lots boisés de l'Est du Lac Témiscouatapourra servir de base à une analyse ultérieure, lorsque le projet aura avancé.

Jacques J. Gauthier, Consultant 52

au coeur du territoire du GFELT ressentent les apports économiques de la FMBSL. A Auclair,le GFELT est le principal employeur. Le développement de l'acériculture et la nouvelle usinede transformation de sirop d'érable, ont fait prospérer les vendeurs d'équipements et ontcontribué significativement à l'augmentation de la valeur des terres forestières au bénéfice despropriétaires et de la municipalité Quien tire les revenus de taxation. A Saint Eugène, les petitscommerces de dépannage et d'hôtellerie voient leurs chiffres d'affaires influencés par lesactivités de la FMBSL. Des citoyens y trouvent du travail et la machinerie lourde y estengagée. Les améliorations apportées à la seigneurie par les métayers se reflètent dans lestaxes Que perçoit la municipalité sur les immeubles. A Lac HumQui et ailleurs, on retrouve lemême genre d'influence Quivalorise les propriétés et fournit de l'em'ploi local contribuant ainsià la consolidation du milieu.

Les travaux forestiers sont traditionnellement exécutés à forfait et demandent une forcephysique et une énergie Quiles rend inaccessibles à beaucoup de femmes et de personnes plusâgées. L'introduction, dans le processus d'aménagement des forêts, des travaux reliés àl'aménagement et la mise en valeur de la faune Qui sont rémunérés sur une base horaire apermis à la FMBSL d'offrir du travail aux plus âgés et aux femmes.

A court terme, lorsqu'une région prend la décision de gérer son capital forestier sur la based'un rendement soutenu et Que l'on introduit la sylviculture, il y a diminution de l'offre deproduits forestiers et par conséquent des revenus régionaux. Dans le territoire de la FMBSL,cette perte de revenus est compensée par les budgets octroyés pour la sylviculture et lestravaux d'aménagement multiressources. Les travaux sylvicoles défrayés par lesgouvernements permettent aux propriétaires d'améliorer à long terme leur capital forestiersans grever leurs revenus à court terme. Le territoire du GFELT par exemple a vu son capitalforestier augmenter en Qualité et de plus de 25% en volume au cours de son existence. Leseffets à long terme pour la population régionale ne peuvent Qu'être positifs.

Le travail forestier demeure un travail de subsistance dans la région. Le travail forestier àforfait est physiquement dur et peu rémunérateur pour plusieurs. Il attire ainsi généralementbeaucoup de gens Qui ne peuvent trouver de travail ailleurs. Dans ce contexte, l'objectif dela valorisation du travail forestier est Quasi impossible à réaliser.

Le programme de partenariat devra être revu afin de permettre sa contribution àl'augmentation de la participation financière des partenaires du milieu dans les projets. Lacontribution de la FMBSL au démarrage de projets de nouvelles productions contribue déjà àcet objectif.

Jacques J. Gauthier, Consultant 54

6. LE CHEMINEMENT VERS LES BUTS ET OBJECTIFS A PLUS LONG TERME

6.1 Besoins Socio-Economiaue des PODulations

Est-ce que la venue de la FMBSL a contribué aux besoins socio-économiques des populationslocales?

A la formation de la FMBSL, les promoteurs s'étaient donnés comme objectif de contribuersignificativement aux besoins socio-économiques des populations locales, plus spécifiquementde:

· Stabiliser les populations locales.· Revaloriser le travail forestier.· Accroître le niveau de vie en milieu rural.· Favoriser l'''entrepreneurship'' en milieu rural.· Stabiliser la main-d'oeuvre en place, diversifier et augmenter les sources de

revenus.· Améliorer la performance des entreprises (métayers et propriétaires).· Augmenter la participation financière des partenaires du milieu dans les projets

d'utilisation des ressources.

Les activités de la FMBSL ne sauraient être qu'un des facteurs qui influencent les objectifs quel'on s'était donné. Son influence sur ces objectifs ne pourra véritablement être reconnue qu'àlong terme. Le "Profil Socio-économique du Territoire de la Forêt Modèle du Bas Saint-Laurent"commandé par la FMBSL en 1993 pourra éventuellement servir de document de base à uneanalyse de cette contribution de la FMBSL.

Les activités du processus d'évaluation ont tout de même permis de détecter certains indicesqui tendent à démontrer qu'effectivement le projet est sur la voie d'une contribution auxobjectifs que l'on s'était fixé.

La FMBSL fournit de l'aide au démarrage pour des projets de nouvelles productions reliées àla forêt. Certains de ces projets ont déjà vu le jour et d'autres sont en voie de planificationdans les domaines de la taxidermie, des vergers biologiques, de l'acériculture, de la culture dechampignons médicinaux ou alimentaires, dans l'élevage pour fins de chasse et la pisciculture.

Les villages en périphérie des seigneuries de Métis et de Nicholas-Riou ainsi que ceux situés

Jacques J. Gauthier, Consultant 53

6.2 Aménaaement Intéaré des Ressources

Est-ce que la FMBSL contribue à la promotion de l'aménagement intégré des ressourcesforestières?

La principale contribution de la FMBSL au cours de ses trois années d'opération est sans doutecelle qu'elle a fait pour favoriser et promouvoir l'aménagement intégré des ressources. Lezonage de son territoire forestier en fonction de critères impliquant toutes les ressources etla promotion de ce zonage auprès des Municipalités Régionales de Comtés (MRC) quil'adoptent sous forme incitative sont déjà des réussites importantes. Le système utilisé estdéjà adopté par l'organisme qui réalisera les plans d'aménagement forestier pour l'Agence deMise en Valeur des Forêts Privées du Bas Saint-Laurent. Il est d'intérêt pour d'autres régionssurtout à cause du mouvement qui existe vers le contrôle du zonage des forêts privées parles MRC.

Les plans d'aménagement multiressources préparés sur la base du zonage du territoireforestier pour chacune des trois unités de territoire de la FMBSL sont une autre première quisuscite beaucoup d'intérêt de la part d'agences régionales de mise en valeur des forêtsprivées, de MRC, d'OGC et d'agences gouvernementales. Dans le Bas Saint-Laurent, on a étésuffisamment convaincu pour qu'un consortium régional se forme en vue de financer les plansd'aménagement multiressources que réaliseront incessamment les MRC. L'AMVFPBSL adélégué le mandat de leur préparation au SPBBSL qui utilisera le modèle de la FMBSL.

Les plans d'aménagement mutiressources dont s'est dotée la FMBSL et leur mise en oeuvrefavorisent l'aménagement de toutes les ressources forestières. Ils devraient réduire lavulnérabilité du milieu vis-à-vis des ravageurs tout en diversifiant et en améliorant le nombreet la qualité des produits issus de la forêt. Reste à voir si l'on réussira à vendre à profit cesproductions pour rentabiliser les aménagements au bénéfice des propriétaires et des métayers.

Dans le territoire de la FMBSL, l'aménagement forestier s'est transformé pour devenir del'aménagement multiressources intégré qui tient compte des paysages en particulier le longdes routes et aux environs des sites de villégiature. Les travaux forestiers sont faits enfonction de la faune souvent sans coûts additionnels. On aménage les cours d'eau pourfavoriser la qualité de l'eau et l'amélioration de ('habitat pour les poissons. On introduit sur leterrain des techniques d'aménagement de la faune qui sont connus mais pour lesquelles seulsdes essais terrain peuvent en démontrer les résultats.

Le concept de forêt habitée est de plus en plus populaire, on en discute beaucoup. La province

Jacques J. Gauthi~r, Consultant 55

est en voie d'implanter un projet qui fera naître dix (10) de ces forêts habitées. Sur une baseexpérimentale, elles serviront à vérifier divers aspects du développement du concept. Augouvernement, il y a hésitation puisque l'on a déjà réalisé que le concept de forêt habitéeimplique une intensification de la sylviculture sur une forte proportion du territoire du Québecet conséquemment, des coûts importants pour la province. L'ajout du concept d'aménagementintégré des ressources viendra intensifier le problème de financement avec des conséquencesdifficilement vérifiables, mais susceptibles d'affecter négativement l'acceptationgouvernementale du concept de forêt habitée comme il est conçu aujourd'hui.

Les conditions de tenure des terres forestières au Québec ne favoriseront pas l'intégration del'industrie forestière au mouvement d'aménagement multiressources des forêts. Ce virage nepourra en effet qu'augmenter les coûts de production de la matière première. Il devra, pourréussir, faire l'objet d'une réglementation imposée. On pourrait cependant voir l'industries'associer à des organismes comme la FMBSL, dans le but d'y trouver une cautionenvironnementale vis-à-vis sa clientèle internationale au prise avec les mouvementsenvironnementaux nationaux, particulièrement en Europe.

En fait, la province est à l'aube de l'aménagement forestier intégré et la contribution de laFMBSL à la planification et la mise en valeur de toutes les ressources forestières est déjàgrande. Tout l'aspect de l'utilisation des ressources reste à développer pour assurer lacontinuité du mouvement. La contribution qu'apportera la FMBSL à cet aspect du problèmepourrait assurer son rayonnement provincial au cours du prochain quinquennat.

Jacques J. Gauthier, Consultant 56

6.3 Partenariat

Est-ce que la FMBSL réussit à développer un partenariat actif et significatif?

Au niveau organisationnel, la FMBSL devait former un comité consultatif des partenaires pouraviser le comité de planification stratégique et y être représenté. On a déjà vu que ce comitén'a jamais été formé.

Au niveau local, la FMBSL s'était donné comme objectif de développer le partenariat entrel'industrie, les métayers, les propriétaires, les organismes du milieu et la population. Elle devaitaussi accrOÎtre l'engagement de la population dans la mise en valeur des ressources de laforêt.

Au niveau provincial on ne s'était pas donné d'objectif. On verra cependant que despartenaires sont venus se greffer à La FMBSL au gré de leurs besoins.

La liste courante des partenaires comprend trente-six membres qui, en vertu de la politiqueporte ouverte aux partenaires, ont adhéré à la FMBSL pour toutes sortes de raisons ensignifiant tout simplement leur intérêt à devenir membre. On y retrouve un bon nombred'organismes locaux intéressés de près ou de loin à la foresterie et au développement régionalmais qui n'ont pas nécessairement été actifs au cours du premier quinquennat. On y retrouveaussi quelques industries de transformation du bois dont une seule, Papier Cascades (Cabano)inc., a contribué en finançant un projet de recherche. On y retrouve des groupes conseils dontquelques-uns ont bénéficié de contrats de la FMBSL en vertu de la politique de l'organisme defavoriser ses partenaires dans l'octroi de travaux à l'extérieur. On y retrouve finalement unpetit groupe d'organismes qui a été très actif au niveau du financement de projets de

Jacques J. Gauthier, Consultant 57

recherche surtout. Il s'agit de l'UOAR, de la FFO, du ministère de l'Environnement et de laFaune, du Service Canadien de la Faune, du MRNO et quelques autres qui collaborentétroitement en donnant du temps de leurs employés et qui ont contribué pour près de $600000 à divers projets de la FMBSL. Des chercheurs indépendants ou affiliés ont aussi effectué,pour leur compte, des recherches sur le territoire de la FMBSL sans adhérer à l'organisme àtitre de partenaire.

Parmi les partenaires il y en a donc qui y sont par solidarité régionale, d'autres qui y sont pourprofiter de la préférence qu'on accorde aux partenaires dans l'octroi des contrats et finalementune minorité y sont pour contribuer et participer.

Les partenaires locaux ont été consultés de façon indirecte dans la formulation des politiquesde la FMBSL, pour le zonage forestier ainsi que lors de la confection des plans d'aménagementmultiressources. Un sondage de Oleg Stanek commandé en 1995 avait d'abord permis decerner les attentes des propriétaires de lots boisés de la région. Par la suite, lors de laconfection du plan multiressources de l'Est du Lac, un comité de pilotage avait été formé pourguider la préparation du plan. Ce comité était composé du directeur général du GFELT, de cinqpropriétaires de boisés choisis pour leur expertise particulière, de spécialistes provenant dela Société Touristique du Témiscouata, de la MRC, du GFELT et de la FMBSL et finalement duresponsable des opérations de la FMBSL et de son directeur adjoint. Cette forme departicipation du public a été jugée plus efficace qu'une consultation populaire l'aurait été. Parla suite, une publicité dans les journaux invitait le public à consulter le plan et formuler descommentaires. Finalement le plan terminé a fait l'objet d'une présentation officiel auxmembres du GFELT, à la MRC et au public en général.

La préparation des autres plans d'aménagement multiressources a suivi un cheminementsimilaire. En cours de processus on a de plus eu recour aux partenaires à deux reprises. Ceux-ci ont en effet reçu, pour commentaires, les ébauches des plans d'aménagement. Desprésentations aux municipalités périphériques de Saint- Eugène et de Lac Humqui ontfinalement été faites lors d'assemblées publiques.

Ainsi des démarches, des demandes de contribution, des consultations, de la publicité etdiverses autres activités ont contribué au succès du développement du partenariat régional.C'est ainsi que les partenaires régionaux de la FMBSL sont bien informés des activités del'organisme et ont généralement l'opportunité d'affecter les décisions. On note finalement queles travailleurs et les propriétaires forestiers sont conscients de ('aménagementmultiressources et qu'une forte partie de la population est en voie de prendre le virage dudéveloppement durable. Les seuls secteurs qui sont mal représentés parmi le groupe departenaires régionaux sont ceux de la PME industrielle forestière et touristique. Vu leurimportance dans la mise en valeur des productions et leur influence, il serait important detrouver un moyen de les attirer vers la FMBSL.

La FMBSL ne s'était pas donné de rôle provincial. Elle a cependant réussi à rayonner en dehorsde sa région et des partenaires d'envergure provinciale sont venu participer à ses travaux. Cesont ceux qui y ont investi le plus d'argent.

Jacques J. Gauthier, Consultant 58

Dans le contexte actuel, il est primordial que la FMBSL développe rapidement le partenariatdans une optique de rayonnement provincial puisqu'elle est la seule forêt modèle au Québec.Pour ce faire, elle devra formuler une politique précise en vue de la recherche et del'intégration des partenaires en s'efforçant de trouver des terrains d'intérêt commun. Lepersonnel de la FMBSL, celui du GFELT, les métayers, les propriétaires et les travailleurs ontl'avantage d'offrir à des partenaires éventuels, un personnel qualifié qui fait déjà une bonnequalité d'aménagement, qui est habitué aux travaux forestiers et qui est facilement entraÎnableà des travaux similaires à ceux qu'ils effectuent déjà en forêt. Cette condition, associée à ladisponibilité d'un vaste territoire forestier d'expérimentation, la favorise dans sa recherche denouveaux partenaires désireux d'exécuter de la recherche, des essais et de l'expérimentationdans le domaine forestier et les domaines connexes.

On a noté aux cours des entrevues que certains partenaires sont justement intéressés parl'opportunité que leur offre la FMBSL de conduire des recherches et des essais. D'autresseront intéressés par la caution environnemental qu'une participation leur conférerait. Certainsont du temps à donner d'autres de l'argent. Certains sont intéressés à participer à la gestiondu projet d'autres pas du tout. Sans perdre de vue l'efficacité de la haute gestion actuelle, ilfaudra trouver un moyen de faire participer les partenaires en vue d'en tirer le maximum debénéfices.

On doit aller chercher les OGC, les MRC, les universités qui ont des facultés qui traitent del'environnement, les mouvements environnementaux, l'industrie forestière, J'industrietouristique et on doit développer avec eux des projets conjoints qui sont en relation avec lesobjectifs de la FMBSL. La politique d'octroi de contrat aux partenaires devrait être revue dansle but de la faire servir les intérêts de la FMBSL plutôt que ceux des contractants. Lespromoteurs de la FMBSL eux-mêmes pourraient être appelés à joindre les rangs des partenairesactifs financièrement.

Il ne sera pas facile, vu les intérêts diversifiés, de gérer une table de partenaires. Il ne sera pasfacile non plus de les intéresser véritablement. Il est tout de même important que des vuesdiverses viennent compléter celles des employés de la FMBSL et même que des partenairesse chargent de certaines activités présentement dévolues au personnel de la FMBSL. On peutpenser par exemple à la gestion quotidienne des métayers et à la fourniture des servicestechniques sur les métairies, ou même encore au parrainage de certaines activités de loisirs.

La contribution de partenaires ayant des expériences diverses particulièrement au CA et dansle processus de planification semble essentiel au développement continu de la FMBSL.

Jacques J. Gauthier, Consultant 59

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6.4 Développement Durable

Est-ce que le projet est réalisé selon les principes du développement durable?

Est-ce que le projet contribue à l'effort national en matière de développement forestierdurable?

"L'aménagement forestier durable est le processus visant à préserver et à améliorer la santéà long terme des écosystèmes forestiers sans compromettre les occasions de développementécologique, économique, social et culturel pour les générations actuelles et futures" (Conseilcanadien des ministres de l'environnement 1992)

L'aménagement forestier durable doit (Normes CSA 1996):

· Préserver la biodiversité.· Préserver et améliorer les conditions de la productivité de l'écosystème.· Conserver les ressources de l'eau et du sol.· Contribuer aux cycles écologiques mondiaux.· Procurer de multiples avantages à la société.· Assumer la responsabilité de la société à ('égard du développement durable.

Les indicateurs de l'aménagement forestier durable sont:

· Existence de plans d'aménagement.· Mise en oeuvre des plans d'aménagement.· Suivi et contrôle des plans.· Longue durée des avantages économiques et sociaux.· Reconnaissance de l'aspect multiressources de la forêt.· Conservation de la santé des écosystèmes.

Avant de procéder à la préparation des plans d'aménagement multiressources pour sonterritoire, la FMBSL s'est donnée un code d'éthique environnemental qui a été publié etdistribué en 1994. Ce code bannit l'utilisation des phytocides et des coupes à blanc de plus

Jacques J. GaU1hier, Consultant 60

de 4 ha. Il compromet toutes les activités de l'organisme à la préservation de la biodiversité,à la conservation des écosystèmes et des espèces vulnérables et à la poursuite dudéveloppement durable.

Les plans d'aménagement multiressources respectent le code d'éthique de la FMBSL etcertaines actions pour les mettre en oeuvre sont indicatrices de l'engagement pris. Lessuperficies plantées en monoculture pour fins de production de fibre ne sont pas favorablesà la biodiversité. A la FMBSL on fait des efforts pour contrecarrer cette pratique. On planteà moindre intensité permettant aux essences naturelles de s'infiltrer dans les plantations. Pourprotéger les arbres plantés on dégage ceux-ci plutôt que d'utiliser des phytocides. Uneexpérience utilisant des moutons pour brouter les espèces indésirables était en cours aumoment de l'évaluation.1I ya aussi évidence que la régénération naturelle est favorisée et quel'on encourage des peuplements mixtes dans les travaux d'éducation des peuplements.L'enrésinement des peuplements n'est pas pratiqué.

L'existence des plans multiressources respectueux de la possibilité forestière des unitésd'aménagement, les prescriptions sylvicoles en fonction de toutes les ressources de la forêtet leur application sur le terrain par ('intermédiaire des plans de gestion individuels sont gagesdu processus d'aménagement forestier durable qui est en voie d'être implanté sur le territoirede la FMBSL.

Le suivi et le contrôle des plans semblent bien amorcés, il appartiendra à la prochaineévaluation de déterminer si les plans ont été respectés.

Dans la préparation du code d'éthique et des plans d'aménagement multiressources où sontconsignées la majeure partie des politiques, il ne fait aucun doute que les critères dudéveloppement durable élaborés par le Canada et les provinces à la suite du sommet de laterre de 1992 ont été pris en considération. Les pratiques sylvicoles et les opérations de laFMBSL sont respectueux des même politiques.

A la FMBSL, on assume sa responsabilité à l'égard du développement forestier durable. Lesactivités répondent à tous les indicateurs de l'aménagement durable. On améliore laproductivité forestière, faunique et de villégiature des peuplements. On y fait des effortsimportant pour préserver la biodiversité. On aménage les cours d'eau. Et on procure desavantages à la société. Le rayonnement du projet est de plus en plus grand et contribue ainside façon toujours plus grande à l'effort national en matière de développement forestierdurable.

Jacques J. Gauthier, Consultant 61

7. CONCLUSION

La région du Bas du Fleuve a une tradition de recherches et de revendications de solutions etde moyens pour développer la forêt privée au bénéfice des populations locales. Ce mouvementa eu ses origines durant les années 60 avec le Bureau d'Aménagement de l'Est du Québec.Il s'est poursuivi avec les opérations dignité, puis avec la formation des premiers OGC de laprovince vers 1974. Les OGC de la région sont parmi ceux qui ont le plus bénéficié desbudgets d'aménagement des forêts privées du MRNQ. De plus le Plan de l'Est, un programmefédéral d'aide à la forêt privée, est venu, jusqu'en 1996, compléter le programme provincial.Ainsi au moment de la formation de la FMBSL, la population régionale et les forestiers enparticuliers étaient déjà conscients du potentiel des forêts pour les populations et des bienfaitsde l'aménagement forestier intensif. C'est donc dans une région ou la population était vendued'avance que la FMBSL a pris naissance. Cette population était déjà réceptive et disposée àprendre le virage vers l'aménagement intégré des ressources forestières et le développementdurable. Les conseillés forestiers en place avaient déjà la mentalité et l'expérience nécessairesà ce nouveau pas en avant.

Lors de la proposition faite au SCF en vue d'être sélectionnés pour l'organisation du projet deforêt modèle, les partenaires de la FMBSL avaient choisi de tester deux formules de gestiondes forêts privées, le métayage et le regroupement des propriétaires. Ils s'étaient donnés ausside nombreux objectifs à caractères forestier, environnemental et socio-économique. Unemajorité de ces objectifs ont été rencontrés, d'autres sont en voie d'être réalisés.

Les métairies ont été implantées avec succès. Elles sont opérationnelles et tout est en placepour permettre le suivi et assurer que l'expérience soit transférable. Les faibles revenus d'uneimportante proportion des métayers inquiètent. Ce problème et celui de l'absence de fondsstatutaires pour la sylviculture intensive rendent la formule vulnérable, Une participation plusintensive des métayers aux décisions qui affectent leurs revenus offrirait un élément desolution mais le problème dans son ensemble méritent une attention particulière à tous lesniveaux de gestion de la FMBSL.

Le regroupement des propriétaires au GFELT est aussi bien amorcé. Le virage versl'aménagement multiressources est entrepris, des groupes de propriétaires se forment pourmettre en valeur les ressources et l'organisme a trouvé un nouvel enthousiasme qui lui estbénéfique. La formule est moins vulnérable que celle des métairies on devra tout de mêmes'assurer de la disponibilité de fonds pour la sylviculture et de contrats d'aménagement surles terres publiques.

Les systèmes de gestion mis en place pour administrer le projet de la FMBSL ont été efficaces.Ils ont permis, grâce à une excellente planification à court terme, la flexibilité dont on avaitbesoin pour s'organiser tout en assurant un contrôle exemplaire sur les finances et sur ladirection que devait prendre le projet.

Jacques J. Gauthier, Consu1tant 62

L'équipe du projet est qualifiée, expérimentée et enthousiaste. Elle a su diriger les opérationsavec discipline, attirer des partenaires, diffuser l'information disponible et promouvoir le projetet ses objectifs. Le projet a ainsi réussi un rayonnement local et régional. Il a même eu uncertain rayonnement provincial qui pourra facilement être intensifié.

Le projet, par son programme de formation et la diffusion d'information, effectue un transferttechnologique dans ses opérations mais aussi vers d'autres organismes du milieu y comprisles OGC, les MRC et le MRNO.

Le zonage forestier et les plans d'aménagement multiressources préparés pour les trois airesd'aménagement sont sans doute la plus grande réussite du projet. Leur mise en applicationa déjà été amorcée. Elle a permis un virage vers l'aménagement forestier durable tant dans lesmétairies qu'au GFELT. Elle contribuera à une amélioration de la productivité du territoire etpotentiellement à une meilleure utilisation des ressources. On devrait donc s'attendre àl'amélioration du revenu des propriétaires et à une contribution au bien être socio-économiquedes populations.

Les faiblesses, notamment au niveau de la planification stratégique, du partenariat et du suivi,méritent une attention particulière mais elles n'ont pas handicapé le projet de façonsignificative.

Pour le prochain quinquennat, le suivi des formules de gestion et des projets pourra êtreamélioré tout simplement avec une discipline interne plus rigoureuse à son égard. En vued'intensifier le partenariat et d'améliorer la planification stratégique, on recommande une plusgrande participation du SCF, du MRNO et des partenaire à la gestion du projet et à laplanification stratégique. Pour y arriver le nombre de membre au CA pourrait être augmentéet comprendre des représentations du SCF, du MRNO ainsi que des partenaires provenant dela PME forestière et de la PME de pourvoirie. L'efficacité et la flexibilité de l'administrationpourrait être conservées par la formation d'un comité exécutif. Les partenaires pourraient êtreutilisés à bon escient en confiant à de petits groupes, sélectionnés pour leur expertise, desprojets ad hoc d'analyse de points pressants de planification stratégique en vue depropositions au CA.

La planification du prochain quinquennat pourrait être initiée par la préparation d'un cadrelogique ou on réduirait le nombre des objectifs visés. Cette activité obligerait à une réflexionqui amorcerait bien l'effort de planification stratégique et permettrait un suivi plus facile duprojet.

On anticipe des réductions de budgets d'opération pour la FMBSL. Il y a aussi des chances deréductions de budgets à l'horizon partout dans le système, y compris les budgets alloués à lasylviculture intensive et ceux des organisme qui appuient la FMBSL. Ces réductions obligerontà des resserrements dans les opérations. On pourra atténuer les effets négatifs de la situationen précisant la politique de recherche de la FMBSL, en transférant aux métayers et au GFELTles activités qu'ils sont prêts à entreprendre et en transférant, dès que possible, à despartenaires les activités qui peuvent l'être.

Jacques J. Gauthier, Consultant 63

La FMBSL est un excellent projet qui contribue de façon significative à l'effort national enmatière de développement forestier durable. Le projet a rencontré une forte proportion de sesobjectifs et est en voie de contribuer positivement à d'autres. Au court d'un prochainquinquennat, il pourra continuer d'exceller en précisant ses objectifs, en mettant plus d'accentsur le suivi des activités et des projets, en mettant à contribution les partenaires et entravaillant à son rayonnement sur une base provinciale. Il mérite d'être poursuivi dans le cadredu renouvellement du programme des forêts modèle du SCF.

Jacques J. Gauthier, Consultant 64

précaire et difficile les métayers non éligibles à l'assurance emploi pour les 15 semainespendant lesquelles la saison les empêche de travailler et qui sans couverture d'assurance encas de blessure, doivent répondre à de nombreuses obligations qui les distraient de leur travailet augmentent le stress qu'ils doivent gérer. Ils doivent faire leurs travaux, participerintensivement à la coopérative des métayers, recevoir les visiteurs que leur envoie la FMBSL,participer à des réunions concernant les projets forestiers qui les affectent etc. Ils doiventsurtout vivre à la hauteur des attentes mises en eux par la FMBSL qui les a mis en évidenceen les qualifiant d'hommes d'affaires, d'entrepreneurs et de gestionnaires de PME forestière.Les "burn out" ont été nombreux et pour cause. A la lumière des expériences à date, il seraitopportun de revoir certains paramètres d'opération des métayers en vue d'améliorer leursrevenus. On croit s'apercevoir par exemple que les deux métayers à qui on a permis des'incorporer conjointement semblent se compléter dans leur entreprise et arriver mieux queles autres. Ils sont de plus les seuls à pouvoir bénéficier de l'assurance emploi et de la CSST.

Le marché pour les bois commercialisés et les prix qui y sont offerts sont d'une importancecapitale pour les métayers qui y trouvent plus de 75% de leurs revenus. L'année 1995-96 aété particulièrement favorable à ce sujet puisque la demande était forte et les prix élevés.Cependant, les bois exploités sur les seigneuries sont grevés d'un droit de préemptions enfaveur d'Abitibi-Priee Inc. qui l'exerce. Cette situation à tendance à réduire les prix de ventequi peuvent être obtenus et de priver ainsi les métayers de revenus qui leurs seraientindispensables. La situation rend l'expérience moins conforme à une situation normaletransférable. Il y aurait avantage pour la FMBSL de dépenser plus d'énergie au développementde marchés, à l'introduction de techniques et de systèmes qui permettraient une meilleureutilisation des bois, la production de bois de plus grande valeur et la réduction des coûts deproduction et de transport. La compatibilité de certains métayers avec l'expérience ou avecle travail forestier devrait aussi faire l'objet d'une analyse sérieuse.

Pour la prochaine décennie tout au moins on aura besoin d'octrois à la sylviculture d'environ$500 000 annuellement pour maintenir le niveau de production des métayers. Déjà pour lasaison 1996-97, on a du recourir à des moyens inusités pour assurer ce niveau d'octrois. Lesfonds provinciaux qui sont normalement destinés aux petites propriétés privées ne sont pasdisponibles de façon statutaire pour les seigneuries. L'agence régionale de mise en valeur desforêts privées qui est en voie de formation aura le sort de l'expérience entre ses mains. Eneffet, après mars 1997, il n'y a encore aucune source de financement assurée pour couvrirles frais des travaux sylvicoles dans les métairies. Dans cette situation et dans un contextede coupures budgétaires à tous les niveaux de gouvernement, il est essentiel, pour la surviede la partie métairie de l'expérience de la FMBSL, que beaucoup d'énergies soient déployéesà sécuriser à moyen terme les budgets essentiels à la sylviculture.

Les dépenses d'opération des métayers se situent en moyenne à environ 64% des revenusbruts. Ces dépenses sont donc d'une importance capitale dans la détermination des revenusnets. Elles sont composées principalement de salaires payés à des tiers, de paiements pourde la location de machinerie, de droits de coupe, et de fourniture. Dans la recherche deJ'amélioration des revenus des métayers, il sera important de viser l'amélioration de laproductivité des hommes et des machines en vue de diminuer les coûts de production pourdemeurer concurrentiel avec l'industrie forestière en générale qui améliore constamment ses

Jacques ]. Gauthier. Consultant 43

performances et diminue ses coûts relatifs de production.

La politique de la FMBSL est de charger aux métayers des droits de coupe équivalent à ceuxque chargerait le gouvernement sur les terres publiques. Le tableau 7 compare les deuxsystèmes et le tableau 8 montre les prévisions d'utilisation des fonds en provenance des droitsde coupe pour l'année d'opération 1996-97. On y notera l'augmentation rapide des droits decoupe du gouvernement en 1996-97 et l'hésitation de la FMBSL à les suivre. Il faut dire qu'aumoment de l'évaluation, les droits de coupe pour l'année en cours n'avaient pas encore étéfixés par le CA et que des négociations étaient en cours avec Abitibi-Priee Inc concernant ledroit de préemption et le système de vente des bois pour l'année en cours.

TABLEAU 7FORETMODELE DU BAS SAINT-LAURENTEVOLUTION DES DROITS DE COUPE - METAIRIES ($/M3)

Essence

Feuillus mous

Feuillus mous

Feuillus durs

Feuillus durs

Sapin et eps.

Autres resineux

Qualite

Pate

Sciage

Pate

Sciage

Sciage

Sciage

1994-95 1995-96 1996-97

Forets ~ (*) Forets

Metayers publiaues Metayers publiaues Metayers publiaues

$1.30 $0.70 $1.19 $1.19 $1.19 $1.25

$1.55 $1.60 $2.00 $2.00 $2.00 $1.60

$2.45 $3.60 $1.12 $1.12 $1.12 $2.20

$3.35 $1.25 $4.54 $4.54 $4.54 $3.45

$6.55 $6.75 $8.55 $8.55 $8.55 [:I[:[:[l~[~~~~I:::::::::::[[[::[$2.60 $2.65 $3.39 $1.31 $3.39 $2.70

(*) Provisoirs, non approuves par le CA

TABLEAU 8FORETMODELE DU BAS SAINT-LAURENTUTILISATION DES DROITS DE COUPE - 1996-97

Previsions de revenus

Utilisation prevue:

Protection des foretsTaxesFonds des metayersVoirie forestiereImprevus

Total

Jacques J. Gauthier, Consultant

$170,400

$37,000$13,000$56,700$48,100$19.600

$174,400

21%7%

33%28%11%

100%

44