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' . . ' . REVUE DE LITTÉRATURE PRATIQUES FORESTIÈRES EN PEUPLEMENTS FEUILLUS OU MIXTES Présentée à: LA FORÊT MODÈLE DU BAS-SAINT-LAURENT INC. Préparée par: Del Degan, Massé et Ass. Avril 1996

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REVUE DE LITTÉRATUREPRATIQUES FORESTIÈRES EN PEUPLEMENTS

FEUILLUS OU MIXTES

Présentée à:

LA FORÊT MODÈLE DU BAS-SAINT-LAURENT INC.

Préparée par:

Del Degan, Massé et Ass.

Avril 1996

TABLE DES MATIÈRES

TABLE DES MATI ÈRES i

1NTRO DUCTI ON 1

1. MÉTHODOLOGIE 2

2. SYNTHÈSE DE L'INFORMATION 3

2.1 L'érableà sucre(Acer saccharum Marsh.) 3

2.1.1 Peuplementd'érable à sucre de structure équienne 3

2.1.2 Peuplementd'érable à sucre de structure inéquienne 10

2.1.3 Peuplement mélangé avec ('érable à sucre de structure

équienne 11

2.2 Peuplier faux-tremble (Popu/us tremu/oides MicllX.) : 11

2.2.1 Peuplementfeuillu avec peuplier faux-tremble 12

2.3 Bouleau jaune (Betu/a a/leghaniensis Britt.) 16

2.3.1 Peuplementfeuillu avec bouleau jaune de structure équienne

..................................................................................................... 1 6

2.3.2 Peuplementfeuillu avec bouleau jaune de structure inéquienne

..................................................................................................... 21

2.3.3 Peuplementmélangé avec bouleau jaune de structure équienne

...................................................................................................... 2 2

2.4 Bouleau blanc (Betu/a papyrifera Marsh.) 23

2.4.1 Peuplementfeuillu avec bouleau blanc de structure équienne

..................................................................................................... 2 3

2.5 L'érable rouge (Acer rubrum L.) 24

2.5.1 Peuplement feuillu avec érable rouge de structure équienne 25

3 . RECOMMANDATIONS 26

3.1 Érable à sucre 26

3.1.1 Peuplement feuillu 26

3.1.2 Peuplement mélangé 27

3.2 Peuplier faux-tremble 28

3.2.1 Peuplement feuillu 28

Del Degan, Massé et Associés

3.3 Bouleau jaune 29

3.3.1 Peuplement feuillu m •••••••••••••••••••••••••• 29

3.4 Bouleau blanc 31

3.4.1 Peuplement feuillu 31

3.5 Érable rouge 31

4. CONTRAINTES À LA RÉALISATION 33

CONCLUSION 34

BIBLIOGRAPHIE 3 5

~!

INTRODUCTION

Dans un contexte de partenariat, la Forêt modèle du Bas-Saint-Laurent inc. et la compagnie Papier

Cascades Cabano inc. unissent leurs efforts afin de créer un projet de valorisation de la sylviculture

des forêts mixtes. L'objectif principal de ce projet est de permettre la révision du cadre normatif des

programmes sylvicoles et mettre à l'essai de nouvelles pratiques forestières adaptées aux essences

feuillues en peuplements purs ou mélangés.

Ainsi, Del Degan, Massé et Associés a été mandatée pour réaliser une revue de littérature

concernant les travaux sylvicoles applicables à certaines essences feuillues en peuplements purs

ou mélangés, soit: l'érable à sucre (Acer saccharum), le peuplier faux-tremble (Popu/us tremu/oides

Michx.), le bouleau jaune (Betu/a alleghaniensis), le bouleau à papier (Betu/a papyrifera) et l'érable

rouge (Acer rubrum). Les objectifs visés par cette étude sont les suivants:

faire un recensement complet de la littérature et de la documentation disponible;

faire une bibliographie et une analyse sommaire tirée de J'examen des documents;

identifier les travaux sylvicoles applicables aux essences visées par "étude;

analyser les travaux retenus et proposer des recommandations en rapport avec leurs

impacts sur les facteurs suivants (croissance, composition. succession, maladie,

environnement, etc.);

faire un bilan des travaux et décrire les contraintes reliées à la réalisation et énumérer les

avantages ou désavantages d'ordre biologique ou économique.

Pour chacune des essences visées par "étude, des traitements sylvicoles ont été retenus compte

tenu de leur aplicabilité aux peuplements du Bas-Saint-Laurent. Les principaux traitements sont les

suivants: éclaircie précommerciale et commerciale, coupe par bandes, coupe progressiV'e, coupe

totale, coupe de jardinage.

Del Degan, Massé et Associés

2

1 . MÉTHODOLOGIE

La réalisation d'une revue de littérature implique une recherche bibliographique de différents

documents ayant trait au sujet abordé par l'étude. Dans un premier temps, les techniques usuelles

de recherche ont p€rmis de concentrer les efforts auprès de centres de documentation et de

chercheurs spécialisés. La liste des principaux points de recherche sont les suivants:

Centre de documentation

Bibliothèque scientifique de "Université Laval;

Bibliothèque de l'Université Moncton;

Bibliothèque du Ministère des Ressources naturelles du Québec (880, chemin Sainte-

Foy, Québec);

Bibliothèque secteur Forêt du complexe scientifique;

Bibliothèque du Ministère des Ressources naturelles du Canada (Région Québec).

Personnel de recherche

M. Michel Huot (Complexe scientifique de Québec);

M. Zoran Majcen (Complexe scientifique de Québec);

M. René Doucet (Complexe scientifique de Québec);

M. François Trottier (MRNQ, Assistance technique);

M. Christian Messier (UQAM, Sciences biologiques);

M. Marcel Prévost (Complexe scientifique de Québec);

M. Richard Barry (Université de Moncton);

M. Denis Cormier (FERIC).

Autres personnes consultées

M. Jacques Hébert (Agent de recherche au MRNQ, 880 chemin Sainte-Foy, Québec);

M. Pierre Belleau (Responsable de la recherche à la Forêt modèle du Bas-Saint-Laurent

inc.).

La cueillette des documents a été effectuée soit par des visites auprès des centre de recherche ou

par contact téléphonique avec les membres des différents centres de recherche.

Tous les documents retenus pour cette revue littéraire ont été annotés sur des fiches

signalétiques. Les travaux admissibles et pour lesquels l'information était disponible ont été

regroupés par essence et par type de structure soit équienne ou inéquienne.

Del Degan, Massé et Associés

3

2. SYNTHÈSE DE L'INFORMATION

La présente partie de ce document se veut, en quelque sorte, une synthèse des informations

disponibles concemant certaines pratiques sylvicoles pour les essences suivantes:

l'érable à sucre;

le peuplier faux-tremble;

le bouleau jaune;

le bouleau blanc;

l'érable rouge.

2.1 L'érable à sucre lAcer saccharum Marsh.)

L'érable à sucre est rarement retrouvé en peuplement homogène, mais plutôt en compétition avec

de nombreuses autre-s espèces (Bertrand, 1995). ç'est une espèce toléréÎnte à l'ombre qui peut,

par conséquent, se régénérer sous un couvert forestier. La croissance de l'érable varie d'une

année à l'autre selon plusieurs facteurs, soit génétique, climatique ou autres. L'abondance de

semence produit par l'érable à sucre favorise ('utilisation de méthodes visant l'établissement d'une

régénération naturelle de qualité. L'érable à sucre est utilisé pour différentes productions (sève,

pâte, déroulage, sciage, carton, marqueterie, bois de chauffage, etc.) et ce, par de multiples

utilisateurs.

2.1.1 Peuplement d'érable à sucre de structure éqllienne

Éclaircie précommerciale (dégagement de la cime de "arbre d'avenir).

Actuellement, au Québec, la plupart de ces peuplements ~;ont issus de coupe à blanc ou de

coupe à diamètre limite. L'érable à sucre se retrouve habitU!~lIement avec d'autres essences de

tolérance intermédiaire comme le bouleau jaune et ('érable rouge ou avec des essences dites

intolérantes comme le bouleau à papier et le peuplier faux-tremble. Selon le guide de

traitements sylvicoles pour les feuillus tolérants (MFO, 1992), on recommande d'effectuer cetteéclaircie lorsque le diamètre se situe entre 3 et 6 cm et que (a hauteur varie entre 5 et 9 m. À

ce stade de développement, l'âge des tiges est de l'ordre de 10 à 15 ans. Une étude réalisée

Del Degan, Massé et Associés

4

au Vermont, dans un jeune peuplement d'érable à sucre âgé de 8 ans, démontre qu'il est

préférable d'attendre plutôt vers ('âge de 15 ans avant d'éclaircir, puisqu'à cette période ('érable

est de meilleur qualité (Voorhis, 1990). Une autre expérience menée dans un peuplement âgé

de 10 ans et d'une hauteur moyenne de 5 m, suggère d'attendre que les tiges aient atteint

environ 7 m avant d'éclaircir, puisque les résultats d'accroissement du diamètre et de la cime

n'ont pas été significatifs 5 ans après l'intervention (Smith, 1977). De plus, une étude

ontarienne réalisée dans un peuplement âgé de 20 ans propose d'effectuer un premier

dégagement de la cime des arbres d'avenir lorsque ces derniers sont âgés entre 15 et 25 ans

(von Althen et al. 1994).

Au Québec, le guide des traitements sylvicoles pour les feuillus tolérants, préconise de

dégager en moyenne 400 tiges à l'hectare, ce qui se traduit par un espacement moyen entre

les tiges de 5 m. En ce qui concerne le dégagement de la cime, on recommande de dégager

celle-ci sur un rayon variant entre 50 et 75 cm. Toutefois, des auteurs ontariens

recommandent de dégager entre 175 et 200 érables à sucre par hectare, ce qui implique un

espacement entre les tiges qui se situe entre 7,0 et 7,5 m (von Althen et al. 1994). De plus,

ceux-ci soulignent qu'on peut dégager la cime de l'arbre choisi sur un rayon variant entre 120 et

150 cm. Ce rayon de dégagement pour la cime est également suggéré par Voorhis (1986) qui

évalue un rayon de 130 cm pour l'arbre dégagé.

Tous les auteurs consultés s'accordent à dire que ce type d'intervention est favorable pour

J'accroissement du diamètre (DHP) de même que pour l'augmentation du diamètre de la cime.

Quant à la période de retour après une première éclaircie, von Althen et al. (1994) suggère un

délai de 10 ans. Voorhis (1986) propose également une période variant entre 10 et 12 ans.

Éclaircie commerciale

Pour l'érable à sucre, Anderson et al. (1990) recommande d'attendre vers l'âge de 40 ans. À

cet âge le peuplement a atteint entre 15 et 20 cm de DHP et présente, pour une majeure partie

des tiges, un fût dégagé mesurant entre 7,5 et 10 m de largeur. Toutefois, les auteurs

mentionnent qu'il est possible d'intervenir au stade de perc:his, c'est-à-dire lorsque les arbres

ont entre 10 et 15 cm au DHP. Selon ceux-ci, à ce stade de développement, la surface terrière

résiduelle devrait varier entre 14 et 20 m2/ha. Cependant, une telle intervention peut

occasionner l'apparition de branches adventives. Enfin, ces derniers mentionnent que la

lumière semble avoir peu d'influence sur le développement de branches adventives

comparativement à la position de la cime et de sa dimension.

Del Degan, Massé et Associés

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Une éclaircie commerciale d'intensité assez forte (40 %) dans un peuplement composé

d'érables et de tilleuls a permis d'observer des effets significatifs de croissance pour l'érable à

sucre (Stroempl, 1983). Ainsi, treize ans après "intervention, "auteur constate une

augmentation de la surface de la cime de près de 50 %, sans toutefois remarquer d'effets sur la

croissance en hauteur. Le degré d'ouverture a surtout favorisé l'érable à sucre. Selon Roberge

(1987) et Stroempl (1983) (in Zarnovican et Laberge, 1994). "érable à sucre atteint son

maximum d'accroissement radial 4 à 5 ans après réclaircie.

Au Québec, le guide des traitements sylvicoles suggèrent d'enlever entre 30 et 40 % de la

surface terrière jusqu'à une surface terrière résiduelle de 16 m2/ha (MFO, 1992). Ceux-ci

recommandent une période de retour variant entre 10 et 15 ans. Dans un peuplement âgé de

50 ans, Zarnovican et Laberge (1994) ont réalisé une éclaircie commerciale en prélevant 44 %

de la surface terrière initiale. L'intervention a été réalisée dans la strate supérieure et visait plus

particulièrement les arbres de 20 cm au DHP. Ceux-ci constatent après 5 ans, un taux

d'accroissement annuel de 4,2 % pour la surface terrière et de 5,2 % pour le volume sur pied.

Les auteurs mentionnent une réaction positive dans l'ensemble pour l'érable à sucre avec une

.augmentation de la croissance radiale de l'ordre de 25 %.

Une étude réalisée au Michigan démontre qu'une éclaircie visant à dégager les arbres d'avenir a

permis d'augmenter le taux d'accroissement de ces derniers (Stone 1977 in Erdmann, 1987).

En utilisant un rayon de dégagement pour la cime de 2,1 m, J'auteur constate un

accroissement en diamètre optimal pour l'érable et que le couvert se refermera au rythme de

.25 rn/an.

Selon Marquis (1984), la première éclaircie doit être faite lorsque les tiges ont commencé à

ralentir dans leur croissance en hauteur. À ce stade, les arbres présentent des fûts droits et de

qualité sciage. L'éclaircie devrait être utilisée lorsque le peuplement est âgé entre 40 et 60 ans.

Dans les peuplements caractérisés par des tiges offrant une bonne qualité sciage (25 à 30 cm

DHP), les codominants peuvent être dégagés (Anderson et al., 1990). Au lieu d'utiliser un

rayon de dégagement pour la cime, les auteurs suggèrent d'enlever 2 arbres qui nuisent au

développement de la cime. Compte tenu du stade de développement du peuplement, ceux-ci

mentionnent qu'on ne doit pas enlever plus du tiers de la surface terrière en gardant une

surface terrière résiduelle variant entre 18 et 28 m2/ha. La dernière éclaircie devrait laisser

environ 150 arbres de 45 cm au DHP.

Del Degan, Massé et Associés

6

Pour ce qui est de la sélection des tiges à éclaircir, Perkey et Wilkins (1993) recommandent que

les arbres aient atteints 10 m et que la couronne soit en bonne santé avec une dimension

proportionnelle au DHP. De plus, on doit retrouver le moins possible de branches mortes dans

la cime, aucune branche adventive dans le bas du tronc et que l'essence soit commerciale et

bien adaptée au site.

Coupes de régénération

Dans le contexte d'un aménagement équienne, la nécessité de trouver des méthodes pour

assurer la régénération en essences feuillues désirées et de qualité est primordiale. La coupe

par IJroupe d'arbres (0,08 ha) réalisée par Roberge (1987), dans une érablière à bouleau

jaune, a permis de constater l'établissement d'une régénération feuillue de qualité composée

majoritairement d'érable à sucre et de bouleau jaune. Selon ce même auteur, ce type

d'intervention s'applique favorablement dans les stations très productives, où il y a une forte

compétition exercée par l'érable à sucre.

Une autre alternative pour l'établissement d'une régénération feuillue est l'utilisation de la

coupe Dar bandes. Une étude réalisée au Québec rapporte que <clacoupe à blanc par bandes

avec de ('éclaircie ou non dans les interbandes, constitue une option sylvicole envisageable

pour l'aménagement des feuillus nordiques en peuplement équienne •• (Roberge, 1987).

Cette expérience démontre qu'il est possible d'obtenir une régénération de qualité en

essences désirables en combinant la coupe à blanc par bandes avec des éclaircies dans les

interbandes. En variant la largeur des bandes coupées, Boivin (1985) en arrive à la conclusion

que les trois types de bande, soit 20 m , 40 met 60 m, sont bien régénérées. Après 14 ans, les

données d'inventaire révèlent que "érable à sucre occupe environ 50% du peuplement. Les

meilleurs taux de survie après coupe semblent être observés dans les bandes de 40 m. Aux

États-Unis, des expériences ont été menées en utilisant des bandes de 20 m et 40 m de

largeur. Ceci n'a pas permis de déterminer une largeur significative quant à l'établissement de la

régénération après coupe (Metzger, --).

Une autre étude américaine démontre que l'utilisation de cette pratique sylvicole est favorable à

"établissement de "érable à sucre (Martin et Hombeek, 1990). En effet, un inventaire effectué

dix ans après une coupe révèle que "érable à sucre est ('essence dominante dans les bandes

d'une largeur de 25 m. Toutefois, après la première année, l'érable à sucre ne comptait que

pour 10 % des 400000 tiges à "hectare commerciales dénombrées. Cinq ans après coupe,

le pourcentage d'occupation de l'érable à sucre dans le jeune peuplement avait triplé atteignant

Del Degan, Massé et Associés

7

ainsi 35 %. Après dix ans, l'érable à sucre occupait 38 %. Cette variation peut s'expliquer en

partie par le haut taux de mortalité rencontré chez les autres essences accompagnatrices

comme le bouleau jaune et le hêtre. Celui-ci se traduit par un dénombrement évalué à 70 000

tiges à l'hectare après dix ans. Suite à une coupe par bandes, Bicknell (1982) a observé que

('érable à surcre, comme les autres essences tolérantes, semble avoir un taux d'accroissement

plus lent et complète sa saison de croissance en hauteur plus tôt que les essences intolérantes

qui elles croissent plus longtemps.

Même si les auteurs consultés (Roberge, 1987; Metzger, ---; Hombeck et Martin, 1990; Boivin,

1985) ne semblent pas en mesure de définir une largeur de bande plus significative qu'une

autre pour l'établissement d'une régénération feuillue de qualité et d'essences désirées, ceux-

ci sont d'accord pour affirmer qu'une largeur excessive de coupe peut entraîner des variations

importantes de température, des problèmes d'érosion, de lessivage des éléments minéraux et

du risque d'élévation de la nappe phréatique. Par exemple, dans une coupe par bandes d'une

largeur de 25 m, Hombeck et al. (1986) ont observé que le plus haut taux d'augmentation de la

nappe phréatique est survenu trois ans après la coupe se traduisant par une augmentation de

4 % du niveau d'eau. Toutefois, ceux-ci dénotent que les éléments minéraux perdus après la

coupe ne devraient pas avoir d'impact significatif pour des coupes basées sur une révolution

variant entre 70 et 120 ans.

Quant à la vulnérabilité d'un peuplement au chablis, plusieurs facteurs peuvent jouer un rôle.

Parmi ces facteurs, notons les suivants: la hauteur, "âge, la densité et la forme des tiges (Ruel,

1995). L'auteur identifie également des travaux susceptibles au chablis comme la coupe par

bandes ou la création de nouvelles lisières.

La coupe à blanc peut également être utilisée comme technique pour régénérer une forêt

feuillue de type équienne comme les peuplements d'érable dégradés. Dans certains cas, cette

pratique peut s'avérer efficace là où il y a déjà une régénéra.tion préétablie. Dans d'autres cas,

des travaux de régénération artificielle seront nécessaires. L'application de cette méthode

implique que le couvert résiduel est récolté en une seule étape. Godman (_u), reconnaît la

coupe à blanc comme technique pour régénérer seulement lorsqu'un critère est respecté, soit

la présence d'une régénération abondante et d'une hauteur moyenne de 90 cm sous couvert.

Toutefois, comme le souligne Anderson et al. (1990), quelques variantes à cette coupe sont

possibles, soit de laisser en moyenne 50 semenciers de qualité à l'hectare. Une étude menée

dans un peuplement composé d'érables et de bouleaux jaunes démontre qu'une coupe à

blanc d'une superficie de 12 ha a eu comme conséquence de favoriser "établissement du

Del Degan, Massé et Associés

8

bouleau jaune dû principalement à la perturbation du sol lors de la récolte (Martin et Hombeck,

1990). L'expérience a également permis de constater que le nombre de tiges à J'hectare était

presque deux fois supérieur (750 000) à celui dénombré dans une coupe par bandes situées

non loin du bloc coupé. Comparativement à la coupe par bandes qui a permis à l'érable à sucre

d'être dominant après dix ans, la coupe à blanc a fortement favorisé l'établissement du bouleau

jaune. Par contre, comme le souligne Lees (1987). les résultats après coupe ne permettent

pas toujours d'obtenir les essences en quantité et qualité désirées. En effet, selon ce dernier,

on retrouve habituellement après traitement une forte proportion d'essences pionnières,

qu'elles soient herbacées ou arbustives, de même qu'une régénération ••à partir des rejets de

souche et des drageons racinaires ••.

Toutefois, Roberts et Powell (1988) souligne que la régénération établie à partir de semences

sera plus importante que celle régénérée par rejets de souche si les perturbations du sol lors de

la récolte sont minimisées.

Quant à Lamson (1988). celui-ci dénote que le phénomène des rejets de souche est souvent

associé au~ coupes à blanc. De plus, l'utilisation de courte période de révolution (60 et 70 ans)

augmente les chances de rejets. Cet auteur mentionne également que les rejets se

développent moins bien sous couvert. Selon ce dernier, personne n'a encore démontré que

les rejets de souche avaient une qualité de sciage inférieure aux arbres originant de semences.

BjorkBom et Walters (1986) font état qu'on ne devraient pas effectuer de coupe à blanc dans

les peuplements où le stocking avant coupe est inférieur à 70 %. Le stress et ('insolation

contribuent à abaisser le pourcentage de stocking de façon importante. Ceux-ci

recommandent plutôt d'utiliser des méthodes moins sévères, comme la coupe par bandes ou la

coupe progressive.

Enfin, la coupe à blanc implique des perturbations au niveau du sol, de la température, de la

végétation de même que d'un point de vue hydrique. Une étude a démontré qu'une coupe à

blanc avait augmenté le niveau de la nappe phréatique de 673 mm en dix ans comparativement

à une augmentation de 397 mm pour une coupe par bandes (Hombeck et al., 1986).

La COUDe proQressive, réalisée dans les peuplements feuillus, peut s'avérer une pratique

sylvicole intéressante pour régénérer de façon naturelll3 les groupements d'essences à

dominance feuillue dont ceux composés majoritairement cI'érables à sucre. Au Québec, on

retrouve peu ou pas d'information concernant la coupe progressive contrairement aux États-

Unis qui "utilise depuis plusieurs années. En dépit du manque de connaissance, il est possible

Del Degan, Massé et Associés

1111

11

effet, les meilleurs résultats ont été observés avec la combinaison suivante 140 m3/ha,

40 cm et 5 ans.

Selon Carson (198?), les avantages du jardinage sont multiples et nous permettent d'obtenir:

1) un rendement acceptable en sciage; 2) un couvert forestier essentiel au bon

développement des tiges d'avenir; 3) une régénération adéquate; 4) une diminution de la

rotation.

Une étude réalisée dans le nord-est des États-Unis confirme la validité d'un traitement comme le

jardinage tant que la proportion des tiges par classe de diamètre est respectée (Mader et

Nyland, 1984). Un tel tratiement permet d'accroître le diamètre et il est raisonnable de songer à

une rotation variant entre 12 et 15 ans.

Le jardinage demeure une bonne alternative d'aménagement pour assurer un régénération de

qualité et en quantité suffisante dans un contexte de rendement soutenu (Miller, 1995).

Toutefois, l'auteur souligne que cette méthode n'est pas nécessairement dans certains cas la

plus rentable d'un point de vue économique.

2.1.3 Peuplement mélangé avec l'érable à sucre de structure équlenne

Compte tenu du peu d'information disponible pour l'érable à sucre en peuplement mélangé, il

apparaît important de souligner que les données énumérées ci-dessous proviennent de

l'interprétation d'un tableau.

Coupes par bandes

Dans une érablière avec résineux (ErR) on observe, suite à des travaux de coupes par bandes,

un stocking égal ou supérieur à 60 % et ce après un délai de 4 à 5 ans (Min. de l'Env. et des

Ress., 1984-1985). D'après ce rapport d'étape, il semble que pour les érablières résineuses,

un délai de 4 ou 5 ans soit suffisant avant de couper la deuxième bande.

2.2 Peuplier faux-tremble (PaDu/us tremu/aides M~

Le peuplier faux-tremble communément appelé tremble est une espèce intolérante à "ombre. On

le retrouve sur différentes stations où il s'accommode de sols variés. Le peuplier faux-tremble est

Del Degan, Massé et Associés

12

une espèce pionnière à croissance rapide. La reproduction du tremble peut être assurée de

différentes façons soit par semence, drageonnement ou par rejet de souche. Les deux dernières

méthodes sont de loin les plus fréquentes et origine nt de perturbations telles la coupe à blanc et le

. feu. Toutefois, cette espèce présente un haut taux de mortalité dû principalement à la carie en bas

âge. Le chancre hypoxylonien se trouve parmi les maladies les plus fréquentes et représente des

pertes annuelles considérables au Québec. Le peuplier faux-tremble est utilisé sous différentes

formes (pâte, déroulage, panneaux, carton, palettes, sciages et autres) et ce par de multiples

utilisateurs.

2.2.1 Peuplement feuillu avec peuplier faux-tremble

Éclaircie précommerciale

Au Québec, des travaux réalisés dans la région Bas-Saint-LaurenUGaspésie, permettent

d'obtenir des résultats provenant d'éclaircies. réalisées dans plusieurs peupleraies âgées entre

12 et 45 ans. (Doucet et Veilleux, 1982). L'espacement moyen utilisé pour "étude a été établi

d'après les expériences de Jarvis et Steneker (1966) soit de 2,6 m à 25 ans. Ainsi pour

chacune des peupleraies, une éclaircie modérée (1 482 ti/ha) et une autre forte (741 ti/ha) ont

permis d'enregistrer des effets significatifs. En général, "expérience a permis de constater un

accroissement annuel significatif avec un maximum atteint lors de la 3e et la 4e année. En fait,

"éclaircie semble avoir stimulé tous les peuplements et d'une façon plus marquée pour les

jeunes peuplements. Les auteurs recommandent, pour les peuplements âgés entre 10 et 15

ans, de laisser en moyenne 1 500 ti/ha. De plus, ceux-ci suggèrent, dans le cas des stations

plus fertiles, d'attendre à 30 ans et de pratiquer une éclaircie laissant environ 700 ti/ha.

Au Manitoba, Steneker (1964) a également réalisé des études visant à démontrer l'effet de ce

traitement pour une période de dix ans. Dans le parc national Riding Mountain, des

peuplements de peupliers âgés de 14,19 et 23 ans ont été traités. Les résultats après 10 ans

démontrent que les blocs éclaircis avec un espacement moyen de 3,66 m x 3,66 m

démontrent une augmentation de la croissance pour les plus grosses tiges de l'ordre de 30 à

56 % par rapport au bloc témoin. L'auteur mentionne également, que dans un but de produire

des billes de qualité placage en utilisant un diamètre minimum de 27,9 cm, if est possible de

raccourcir la période de révolution de 10 ans. De plus, l'éclaircie précommerciale en bas âge

permet de diminuer le taux de mortalité dans les peuplements. Dix ans après les permiers

Del Dagan, Massé et Associes

13

résultats, Steneker (1974) conclut que pour un même espacement soit 3,66 m x 3,66 m qu'il

est possible de réduire d'environ 20 ans la période de révolution.

Un autre dispositif installé au Minnesota par Schlaegel (1972), amène l'auteur à la conclusion

que pour augmenter la proportion de tiges commerciales, il est préférable d'éclaircir entre les

âges de 10 et 30 ans. Celui-ci propose différentes intensités d'éclaircie en fonction de la

période de réalisation. Ainsi, pour un peuplement âgé entre 10 et 15 ans, il est préférable de

laisser entre 1 850 et 2 200 tiges à l'hectare. Un peuplement âgé de 20 ans devrait avoir,

après traitement, une densité variant entre 495 et 990 ti/ha. Enfin, une densité d'environ 680

tigeslha serait souhaitabledans le cas d'un peuplement âgé de 30 ans.

Bella et Yang (1991), quant à eux, remettent en cause la validité et "effet d'un tel traitement sur

la croissance des tiges traitées. En dépit du fait qu'ils ne reconnaissent pas à long terme l'effet

des éclaircies sur le potentiel de production des peupleraies naturelles, ceux-ci suggèrent

quand même quelques critères d'applicabilité. Que l'éclaircie devrait être réalisée quand les

arbres ont une hauteur variant entre 4 et 6 m et un âge qui se situe entre 5 et 10 ans. Les

auteurs suggèrent une densité résiduelle située entre 1 500 et 3 000 ti/ha et d'éclaircir dans

les sites les plus productifs.

Éclairciecommerciale

Pour le peuplier faux-tremble, Brinkman et Roe (1975) suggèrent d'attendre vers l'âge de 30

ans avant de réaliser une première éclaircie commerciale. De plus, les auteurs mentionnent

qu'à cet âge seulement les peuplements localisés sur de bons sites réagiront favorablement à

un tel traitement. L'éclairciedevrait permettre de dégager les arbres d'avenir sélectionnés parmi

les dominants et codominants en laissant une surface terrière résiduelle variant entre 13,8 m2

et 18,4 m2/ha.

Toujours selon Brinkman et Roe (1975), une étude réalisée dans la forêt nationale de

Chippewa et qui avait pour but de comparer l'accroissement d'un peuplement de 30 ans suite à

différentes intensités d'éclaircies permet de constater qu'une éclaircie forte laissant en

moyenne 370 ti/ha occasionne une augmentation de 24 % en ce qui a trait à l'accroissement

du diamètre par rapport au bloc témoin.

Toutefois, Schlaegel et Dingold (1971, in Brinkmann et Roe, 1975) ont noté aucune

augmentation du volume après 10 ans suite à une éclaircie réalisée dans un peuplement où

"âge moyen était de 37 ans.

Del Degan, Massé et ASSOCies

14

Une éclaircie forte dans un peuplement âgé de 45 ans a permis d'abaisser une surface terrière

de 29,8 m2/ha à 13,7 m2/ha soit un degré d'intensité de 54 % (Doucet et Veilleux, 1982).

Suite à cette éclaircie les auteurs ont constaté une augmentation de la croissance nette en

surface terrière accompagnée d'une diminution de la croissance du volume. Les auteurs

expliquent cette diminution par une forte mortalité au niveau des jeunes tiges. "La réaction

rapide du peuplier à "éclaircie, qui lui permet d'atteindre son maximum de croissance en

diamètre trois ans après le traitement, semble être une caractéristique de cette essence

puisque Steneker et Jarvis (1966) ont obtenu le même résultat».

Méthodes de régénération

"Pour obtenir une abondante régénération par drageons, il faut éliminer le peuplement

existant. Plus la coupe est complète, plus le nombre sera grand» (Schier 1976 in Veilleux

1986). Dans une étude réalisée dans la région de Rimouski, Doucet (1979) mentionne que la

densité des drageons, après une COUDeà blanc, variait entre 14 000 et 140 000 drageons/ha.

Le dispositif répartit sur 7 blocs, comprenait la réalisation d'une coupe à blanc suivi d'une

scarification. Toutefois, quatre ans après, le nombre de drageons était de dix fois moins. Les

travaux de scarification après coupe n'ont pas été significatifs quant à l'augmentation du nombre

de drageons. Selon Perala (in Doucet 1979). un peuplement doit contenir au moins 126 ti/ha

de peupliers, ce qui se traduit par une surface terrière de 5 m2/ha. Un peuplement de tremble

âgé de dix ans peut tout de même contenir de 6000 à 10 000 tiges et plus à l'hectare.

Doucet (in Veilfeux 1986) mentionne que la saison de coupe n'a aucun effet appréciable à

moyen terme sur la production de drageons.

De plus, Basham (1993) fait état que des résultats d'études ontariennes ne permettent pas de

conclure que les peuplements de tremble issus par drageonnement suite à des coupes, auront

un pourcentage de carie plus élevé que les peuplements d'origine. Hinds et Shepperd (in

Basham, 1993) dénotent la même observation en ce qui a trait au pourcentage de carie pour les

peuplements de seconde venue. Toutefois, afin d'atténuer les pertes dues à la carie et à la

coloration, Kemperman et al., (---) suggèrent d'utiliser une période de révolution variant entre

40 et 60 ans.

Cependant, une étude réalisée en Saskatchewan, fait état que des coupes pratiquées en hiver

ont donné lieu à une régénération plus uniforme par drageonnement (Bella, 1986). L'auteur

mentionne également que le nombre de drageons à f'hectam était deux fois plus élevé dans les

coupes réalisées en été. L'expérience n'a toutefois pas permis de déterminer quelle saison

Del Degan, Massé et A$$nr.ip.s

! -

15

était la plus favorable au drageonnement. Par contre, elle indique qu'il est possible de pratiquer

des coupes pendant la saison de croissance ou la période d,~dormance.

Les périodes de révolution peuvent entraîner des modifications, quant à la qualité et la quantité

de drageons qui se régénèrent (Doucet, 1989) .•• Selon Stiell et Berry (1986), la révolution la

plus courte qui se prête physiologiquement à un rapport soutenu des drageons ne peut

probablement pas être inférieure à 10 ans". Les auteurs mentionnent également que l'analyse

foliaire a permis de constater qu'il n'y avait aucune carence nutritive à aucune période de

révolution soit: 1, 2, 3, 5, 8, 13 et 20 ans. La scarification peut également causée l'apparition

de pourriture au niveau du système racinaire, de même que la coloration au niveau de la tige.

Un mauvais régime hydrique peut occasionner de la pourriture chez les jeunes drageons âgés

entre 0 et 3 ans (Kemperman et al. ---). Des drageons issus d'une coupe ont été scarifiés pour

favoriser la plantation d'épinette blanche (Basham, 1988). On constate, après traitement, une

nette diminution de l'accroissement du damètre principalement dû aux blessures infligées aux

racines lors du scarifiage. Toutefois, dix ans après, on constate que les drageons blessés

démontrent un taux de croissance suffisant mais inférieur aux drageons n'ayant pas subi de

dommages. L'auteur· mention~e que les ••trembles vont former des peuplements de bonne

densité et atteindront la taille marchande, par contre, une bonne proportion sera probablement

plus vulnérable au déracinement par le vent ou au bris ••.

En ce qui concerne le scarifiaÇje. Basham (1993) suggère de pratiquer ce traitement lorsque les

drageons sont âgés entre 1 et 2 ans. Le fait d'attendre plus longtemps ne fait qu'augmenter le

risque de blessures qui pourraient être infligées au système racinaire .

.L..e...Nu constitue une approche sylvicole pour régénérer en peuplier faux-tremble un site après-

coupe. De jeunes peupliers âgés de 20 ans ont été soumis à différentes interventions dont

"un des objectifs était de mesurer la multiplication végétative suite à des activités de brûlage

dirigé (Weber, 1991). Ainsi, l'auteur a étudié les effets d'un feu de faible intensité avant et

après le débourre ment des feuilles. Trois ans après l'intervention, les résultats nous donnent,

pour les parcelles brûlées après débourrement, une densité de 4 000 drageons/ha

comparativement à 2 000 drageons/ha pour les parcelles brûlées avant celui-ci. L'auteur a

constaté que le brûlage avant débourre ment a eu comme conséquence de diminuer le nombre

de drageons et de réduire sa distribution dans l'aire coupée. Selon l'auteur, la coupe favorise

de façon nettement supérieure la formation de drageons comparativement au brûlage qui tend

à réduire le drageonnement. L'utilisation répétée du brûlage sur un même site peut entraîner la

Del Degan, Massé et Associés

16

destruction de la couche d'humus et causer des dommages importants aux systèmes racinaires

(Brinkman et Roe, 1975).

Toutefois, Rouse (1986 in Jobidon 1995) affirme que suite à un feu «les plus fortes

températures du sol et l'augmentation de la lumière disponible stimulent "émergence des

drageons ••. L'auteur mentionne également que la reprod'Jction par semence après feu est

possible, quoique difficile à cause des mauvaises conditions d'humidité à la surface du sol.

Suite à une coupe totale dans un peuplement de 60 ans composé de peuplier faux-tremble,

Perala (1974) a comparé les effets du brûlage contrôlé et d'une coupe à blanc. Le brûlage a été

effectué alors que les drageons étaient âgés de 2 ans. Les résultats après traitement ont

permis de constater que tous les drageons avaient été détruits et que les nouveaux drageons

étaient plus nombreux et dans l'ensemble moins vigoureux. L'auteur, suite à la comparaison

des deux traitements, conclut que la coupe est demeurée la meilleure méthode pour régénérer

le peuplier faux-tremble par drageonnement.

2.3 Bouleau jaune (Betula afleahaniensls Britt.)

Le bouleau jaune est une essence dites de tolérance intermédiaire, c'est-à-dire qu'elle peut se

régénérer sous un couvert relativement dense. Toutefois, dans des peuplements où le degré de

fermeture du couvert est élevé, le bouleau jaune démontre un taux de croissance inférieur à

d'autres essences, telles que l'érable à sucre et le hêtre qui sonl plus tolérantes à ('ombre. Compte

tenu de cette problématique d'installation sous couvert, le bouleau jaune doit faire l'objet d'un

aménagement basé sur ces caractéristiques écologiques de développement et de reproduction.

Le bouleau jaune est utilisé de plusieurs façons (sciage, déroulage, pâte, marqueterie, ébénisterie,

bois de chauffage et autres) et constitue un feuillu de qualité de grande valeur au Québec. Le

bouleau est l'une des essences majeures dans la composition de la forêt feuillue tolérante et plus

particulièrement dans le domaine climacique de l'érablière à bouleau jaune.

2.3.1 Peuplement feuillu avec bouleau jaune de structure équlenne

Éclaircie précommerciale

Selon le guide de traitements sylvicoles pour les feuillus tolérants (MFO, 1992), on

recommande d'effectuer cette intervention lorsque le diamÈ·tre se situe entre 3 et 6 cm et que

Del Degan, Massé et Associés

17

la hauteur varie entre 5 et 9 m. À ce stade de développemEmt, l'âge des tiges est de l'ordre de

10 à 15 ans. Une étude menée dans un peuplement à dominance de bouleau jaune âgé de 10

ans et d'une hauteur moyenne de 5,6 m, démontre que l'éclaircie précommerciale a eu des

effets significatifs sur la croissance en diamètre des tiges traitées (Robitaille et al. 1990). Les

auteurs recommandent de dégager les codominants et les dominants. Toutefois, des travaux

de fertilisation associés à cette même étude ne permettent pas de démontrer des effets

significatifs sur la croissance en diamètre et en hauteur des tiges. Une autre étude réalisée en

Ontario dans un peuplement de 20 ans, confirme que l'éclaircie précommerciale a eu un effet

positif sur J'accroissement du diamètre et l'expansion du houppier (von Althen et al. 1994).

Au Québec, le guide des traitements sylvicoles pour les feuillus tolérants, préconise de

dégager en moyenne 400 tiges à l'hectare, ce qui se traduit par un espacement moyen entre

les tiges de 5 m. En ce qui concerne la cime, on recommande de dégager celle-ci sur un rayon

variant entre 50 et 75 cm. L'espace minimale recommandée entre les tiges est évaluée à

3,5 m. Toutefois, von Althen et al. (1994) propose de dégager entre 200 et 250 bouleaux

jaunes à ('hectare et d'utiliser un rayon pour le dégagement de la cime variant entre 150 et

200 cm. De plus, ceux-ci dénotent que-le meilleur équilibre entre le développement de la cime

et le diamètre du tronc, survient avec un rayon de dégagement de 3 m depuis (a tige.

Robitaille et al. (1990) recommande d'utiliser un rayon de 1,5 m depuis la tige pour dégager la

cime des arbres d'avenir. Il appert, suite à "analyse des ouvrages consultés, qu'un dégagement

trop fort de la cime défavorise temporairement l'élagage naturel. Une autre étude réalisée au

Nouveau-Brunswick dans un peuplement feuillu âgé de 10 ans, démontre qu'un espacement

entre les tiges de 2,7 m favorise le taux de croissance des arbres dégagés et souligne la

réaction rapide et positive des arbres aux essais d'espacement (Lees, 1995). Voorhis (1986)

quant à elle, propose d'établir le rayon de dégagement en fonction d'une période de retour se

situant entre 10 et 12 ans. Dans un peuplement âgé de 7 ans, des bouleaux jaunes ont été

dégagés. L'étude démontre que le meilleur compromis entrt~ le taux de croissance et la qualité

des tiges survient avec un rayon de dégagement de 2,4 m depuis la tige de l'arbre (Erdmann etal. 1981). Ces auteurs stipulent également qu'il est possible d'obtenir des rendements

supérieurs de croissance de ('ordre de 30 % pour le diamètre en utilisant plutôt un rayon de

3,7 m. Toutefois, l'emploi de ce rayon implique un élagage des branches adventives. L'étude

mentionne également que l'effet de l'éclaircie sur la croissance des tiges s'estompe après 6 ou

7 ans.

Del Degan, Massé et Associés

18

Selon Mérette et Martel (1989), «le nombre de tiges à sélectionner et à éclaircir est fonction de

la hauteur du peuplement à traiter». Ces derniers proposent un tableau où figure des

espacements recommandés entre les tiges d'avenir. Quant à la période de réalisation pour une

première éclaircie, von Althen (1994) propose d'intervenir ICirsque le peuplement est âgé entre

15 et 25 ans. Suite à des observations 5 ans après traitement Voorhis (1990), suggère

d'attendre vers "âge de 15 ans puisqu'à cette période les tiges démontrent une belle qualité du

tronc et du développement de la cime.

Éclaircie commerciale

Une éclaircie par le haut réalisée dans un peuplement composé de bouleau jaune âgé de 40

ans, permet d'augmenter de près de 70 % l'accroissement du diamètre après un dégagement

de la cime (Erdmann et Peterson, 1972). Ainsi, quatre intensités d'éclaircie ont été pratiquées

parmi les arbres dominants, codominants et intermédiaires. De plus, trois rayons de

dégagement de 1,5 m, 3,1 m et 4,6 m ont été utilisés pour dégager la cime des arbres

sélectionnés. Les résultats ont démontrés que les arbres composant l'étage des dominants et

codominants EH qui avaient une cime bien développée ont mieux réagis. Toutefois

"augmentation du rayon de dégagement occasionne "apparition de branches adventives. Par

contre, le bouleau jaune s'élague très bien naturellement et particulièrement lorsque le couvert

se referme après 6 ans. L'ouverture au pourtour des cimes créées par "éclaircie s'est refermée

au rythme de 0,52 rn/an pour un rayon de dégagement de 2,1 m.

Au Wisconsin, une étude a permis de mesurer pour un p,~uplement équienne, les effets de

quatre intensités de dégagement des cimes dans un peuplement composé de bouleau jaune

(Erdmann, 1987). Au stade de futaie, selon J'auteur, le développement de la cime est plus

limité et ('accroissement en diamètre diminue graduellement et l'essence répond moins bien

aux éclaircies. Cependant, les résultats démontrent que mème un peuplement âgé de 65 ans

réagit favorablement au traitement en augmentant le taux d'accroissement du diamètre et en

diminuant la période de révolution. En effet, l'auteur mesure une augmentation de 50 % par

rapport au bloc témoin pour l'accroissement en diamètre. D'après Roberge (1987) et Stroempl

(1983) (in Zarnovican et Laberge, 1994) le bouleau jaunf~ atteint son accroissement radial

maximum 3 ans après fa coupe.

Del Degan, Massé et Associés

l

",;

19

Coupes de régénération

«Les semis de bouleau jaune sont exigeants pour la lumière et l'humidité ••(MFO, 1992). L'une

des méthodes suggérées par le guide des traitements sylvicoles pour les feuillus tolérants est('utilisation de la coupe à blanc par bandes (MFO, 1992). Elle convient parfaitement aux

peuplements de structure équienne. Le guide recommande d'utiliser une méthode

d'exploitation par arbres entiers, afin de favoriser un scarifia;}e du parterre et d'augmenter ainsi

les chances de germination des semences de bouleau jaune. Selon Robitaille (1981), «La

méthode préconisée consiste à couper chaque année une bande sur trois, à intervalles de

10 ans, la troisième bande étant donc coupée 20 ans après la première ••. Ceux-ci

recommandent de faire des bandes d'une largeur variant entre 40 et 60 m et

occasionnellement jusqu'à 100 m. Filip (1973) suggère, dans son rapport technique, que

('utilisation de coupe par bandes peut être efficace pour régénérer les espèces intolérantes et

intermédiaires. Celui-ci recommande, pour le bouleau jaune, des bandes variant entre 15 et

30 m, mais de préférence 15 m pour une meilleure régénération et orienter ces dernières

selon un axe est-ouest. Filip mentionne également que des arbres semenciers doivent être

situés de part et d'autre de la bande. Toutefois, une étude menée au Québec par Boivin

(1985) démontre que le meilleur taux de survie des jeunes plants de bouleau jaune est observé

dans les bandes de 40 m. Pour cette étude, des coupes par bandes de 20, 40 et 60 m de

largeur ont été réalisées en 1970. Quatorze ans après ces coupes, les résultats démontrent

que les trois bandes sont bien régénérées et que le stocking augmente avec la largeur de

coupe. L'étude rapporte également que le bouleau jaune occupe respectivement 21, 26 et

44 % de la régénération pour les bandes de 20, 40 et 60 m. Boivin mentionne qu'il serait

possible d'élever cette représentativité à près de 48 % en effectuant des travaux d'éclaircies.

Selon Robitaille et Roberge (1981), la régénération en bouleau jaune dans les bandes

coupées est de ('ordre de 15 à 30 % plus forte que sous un peuplement non-traité. Ceux-ci

observent qu'il est possible de doubler ou même tripler ces proportions grâce à des travaux

d'éclaircie. De ce fait, ils recommandent de dégager entre 200 et 300 tiges de qualité à

"hectare avec un espacement moyen évalué à 6 m. Enfin, cf'aprèsRoberge (1987), «c'est à un

très jeune âge que les essences de tolérance intermédiaire à "ombre, y compris le bouleau

jaune, bénéficient le plus d'un dégagement••.

D'autres méthodes ont également été essayées pour assurer la régénération du bouleau

jaune. La coupe à blanc par Qroupes est J'une d'elle, et elle est réalisée sur de petites

superficies se situant autour de 0,08 ha. Dans son étude, Roberge (1988) combine cette

Del Degan, Massé et Associés

20

approche avec des éclaircies variables mais modérées. L'application de la coupe à blanc par

groupes permet d'éliminer les sujets malades, suranés et à maturité. L'expérience a démontré

l'établissement du bouleau jaune, mais la forte compétition exercée par l'érable à sucre

empêche son développement. Finalement, Roberge reconnaît que cette méthode n'a pas

permis d'atteindre les résultats escomptés, celui-ci recommande d'augmenter la superficie del'aire à couper.

La COUDeà diamètre minimum (à diamètre limite) peut également être envisageable pour

régénérer un peuplement. Selon Boivin et Robitaille (1987), une coupe à diamètre minimum a

permis de régénérer un peuplement avec une proportion importante de bouleau jaune. Cette

coupe a permis de récolter près de 56 % du volume résiduel, créant des trouées et une

répartition inégale des tiges. Les auteurs concluent que cette pratique n'a pas permis

d'augmenter la qualité résiduelle du peuplement, mais s'est avérée efficace pour

"établissement de la régénération.

La coupe proQressiveest un traitement sylvicole qui permet "établissement d'une régénération

en ouvrant graduellement le couvert forestier. L'objectif final est de récolter le couvert

dominant et de favoriser la venue d'un nouveau peuplement de forme équienne. En ce qui

concerne le bouleau jaune, ••sa période de régénération se limite à 5 ou 10 ans••(MFO, 1992).

Présentement au Québec, on retrouve peu ou pas d'information relativement à cette pratique.

Toutefois, comme il a été souligné pour l'érable à sucre, il est possible d'établir un parallèle

entre les coupes à diamètre limite réalisées au Québec et la coupe progressive. Il appert

important de souligner que le marquage des tiges relié à la coupe progresssive doit être basé

sur le pourcentage du couvert dominant résiduel et non sur le pourcentage de la surface

terrière résiduelle, puisque cette dernière ne représente pas un bon indicateur du degré de

fermeture du couvert résiduel forestier (Anderson et al. 1990). Leak et Tubbs (1983)

proposent des tables pour aider à déterminer le pourcenta~Jed'occupation du couvert pour un

prisme de facteur 10 en fonction de la projection au sol de la cime pour différentes espèces.

Anderson et al. (1990) suggèrent, dans le cas du bouleau jaune, d'effectuer une coupe de

mise en lumière plutôt que de débuter avec une coupe d'ensemencement. Ces derniers

suggèrent, également, de perturber le sols soit mécaniquement, soit en utilisant l'usage du feu

ou soit en récoltant le bois en longueur durant la période estivale, tout en laissant un couvert

variant entre 40 et 50 %. Une coupe définitive pourrait être réalisée avec l'établissement d'un

stocking de 70 % et plus en essences désirées et d'une hauteur moyenne évaluée à 2,5 m,

et ce, 10 ans après la première coupe.

Del Degan, Massé el Associés

21

La coupe à blanc peut également être utilisée pour régénérer une forêt feuillue de type

équienne. Anderson et al. (1990) propose quelques variantes à ce traitement, dont l'une

consiste à laisser en moyenne50 semenciersde qualité à l'hectare. Dans le Bas-Saint-Laurent,

des coupes avec réserve de semenciers ont permis de régénérer de vieux peuplements

dégradés d'érable et de bouleau jaune. Ainsi 60 tiges/ha ont été conservées comme

semenciers. Puis, avant la tombée des premières neiges, un scalpage au bouteur fût réalisé,

permettant ainsi aux semences de bouleau jaune de germer dans les parties perturbées. Les

arbres semenciers ont finalement été récoltés une fois que les semis eut atteint entre 10 et

15 cm, soit deux ans après la première coupe (Quentin, 1994). Roberts et Powell (1988)

abondent dans le même sens et maintiennent que la perturbation du sol, suite à la récolte de

matière ligneuse, a surtout eu un impact significatif pour l'établissement du bouleau jaune.

Selon Ruel et al. (1988 in Messier, 1994), ••le problème avec le bouleau jaune ne serait donc

pas sa capacité à croître à ('ombre, mais plutôt son incapacité à germer sur une litière non

perturbée ••. Une étude menée dans un peuplement composé d'érables et de bouleaux jaunes

démontre qu'une coupe à blanc d'une superficie de 12 ha a eu comme conséquence de

favoriser l'établissement du bouleau jaune dû principalement à la perturbation du sol lors de la

récolte (Martin et Hombeek, 1990). L'expérience a également permis de constater que le

nombre de tiges à l'hectare était presque deux fois supérieur (75 000) à celui dénombré dans

une coupe par bandes situées non loin du bloc coupé. Comparativement à la coupe par

bandes qui a permis à l'érable à sucre d'être dominant après dix ans, la coupe à blanc a

fortement favorisé "établissement du bouleau jaune. Robitaille et Boivin (1987) ont observé

que le bouleau jaune s'établissait très bien peu importe l'intemsitéde coupe.

2.3.2 Peuplement feuillu avec bouleau jaune de structure Inéqulenne

Jardinage

Le jardinage est une technique relativement récente au Québec compte tenu des nombreux

massifs forestiers feuillus qui composent la forêt québécoise. Selon Majcen (1994), la

technique du jardinage est appliquée à nos forêts depuis 1983. Toutefois, aux États-Unis cette

pratique sylvicole a été utifisée bien avant 1983. Mader et Nyland (1984), affirment que cette

méthode est valable pour aménager les peuplements fe:uillus de structure inéquienne et

qu'elle doit viser à respecter une saine distribution des tiges par classe de diamètre. Au

Del Degan, Massé et Associés

22

Québec, la méthode de jardinage la plus utilisée est une «combinaison du jardinage par pied

d'arbres et du jardinage par bouquet" (MFO 1992). Le guide des traitements sylvicoles pour

les feuillus tolérants (MFO 1992), recommande de pratiquer des ouvertures variant entre 0,04

et 0,09 hectares et en préconisant des périodes de rotation se situant entre 10 et 20 ans. Une

étude réalisée dans le nord-est des États-Unis par Madl~r et Nyland (1984) recommande

d'utiliser une période de rotation variant entre 12 et 15 ans. Quant à Berry (1981). celui-ci

recommande d'utiliser des périodes relativement courtes comme 5 à 10 ans en enlevant moins

d'arbres mais de façon plus rapprochée. Zamovican et Laberge (1995) précise que le bouleau

jaune atteint son maximum d'accroissement radial 3 ans après la coupe.

On suggère, toujours selon le guide pour les feuillus tolérants (MFO, 1992), de laisser après

traitement une surface terrière qui varie entre 16 et 20 m2/ha tout en évitant de prélever plus

de 35 % de la surface terrière initiale ou plus de 10 m2/ha dans les peuplements denses.

Toutefois, Robitaille et Roberge (1981) précise que «des coupes brutales au moment de la

régénération donnent avantage au bouleau jaune, espèce semi-tolérante qui se régénère bien

et s'accroit mieux à la lumière, tandis que l'érable à sucre tolère l'ombre". Ainsi, Majcen (1995)

con~tate, lors de son étude sur les coupes jardinatoires, que les plus hauts taux de

régénération enregistrés dans ses parcelles échantillons ('ont été dans celles ayant le plus haut

taux de prélèvement de la surface terrière. En effet, on obtient les meilleurs résultats avec des

intensités de coupe de "ordre de 38 % et de 52 % ce qui se traduit par des surfaces terrières

résiduelles de 17 et de 12,8 m2/ha.

En ce qui a trait au taux d'accroissement, tous les auteurs consultés s'accordent pour dire que

le jardinage a des effets significatifs par rapport aux peuplements non traités. De plus, ceux-ci

constatent tous une diminution de la mortalité.

2.3.3 Peuplement mélangé avec bouleau jaune de structure équlenne

Comme il a été mentionné précédemment en 2.1.3 pour ('érable à sucre, les données ci-dessous

proviennent de l'interprétation d'un tableau.

Coupes par bandes

Dans un bétulaire jaune avec résineux (BjR), suite à des travaux de coupes par bandes, on

constate que 100 % des superficies coupées à blanc (6 hé!) n'ont pas obtenu le minimum de

Del Degan, Massé et Associés

23

stocking-résineux requis. Compte tenu du faible taux de régénération après coupe, aucune

recommandation n'est faite quant au délai devant être respecté avant une autre coupe.

2.4 Bouleau blanc (Betura DaDvrifera Marsh.)

Le bouleau à papier est une essence intolérante à l'ombre qui croît plus fréquemment sur les sols

frais ou secs (Jobidon, 1995). Compte tenu de son niveau d'intolérance, le bouleau est une

essence qui croît rapidement et qui atteint sa maturité entre 60 et 90 ans. Même s'il est possible

d'améliorer sa croissance, le bouleau à papier est une essence qui réagit moins bien que les autres

essences dites tolérantes (MFO, 1992).

2.4.1 Peuplement feuillu avec bouleau blanc de structure équlenne

Éclaircie précommerciale

Au Nouveau-Brunswick une étude réalisée par Lees (1995) dans un peuplement feuillu âgé de

10 ans a permis de mesurer les effets de trois intensités d'éclaircie selon trois espacements

soit: 1,5 m x 1,5 m, 2,1 m x 2,1 m et 2,7 m x 2,7 m. Pour toutes les essences

dégagées on constate que le maximum de croissance est atteint avec un espacement de

2,7 m x 2,7 m. En ce qui concerne J'accroissement de la surface terrière, le maximum est

atteint pour le bouleau blanc avec un espacement de 2,1 m x 2,1 m.

Une autre expérience menée cette-fois dans le Maine, recommande d'éclaircir en bas âge pour

le bouleau blanc (Labonté et Nash, 1978). Cette étude réalisée dans un peuplement âgé de 7

ans, visait à dégager le bouleau blanc du peuplier faux-tremble qui dominait le couvert. Ainsi,

24 ans après l'intervention on constate que le bouleau blanc est l'essence dominante pour le

bloc traité comparativement au bloc témoin caractérisé par une tremblaie pure. L'espacement

de 2,1 m x 2,1 m a permis de dégager environ 2 200 arbres d'avenir à l'hectare. Les

auteurs constatent que les tiges de plus de 1,5 cm au DHP ont obtenu un taux de survie

supérieur après traitement que celles dont le diamètre étaient inférieur à 1,5 cm.

Quant au guide sylvicole pour l'aménagement du bouleau blanc, Safford (1983) recommande

d'éclaircir lorsque le peuplement est âgé entre 5 et 10 ans. L'auteur suggère de dégager entre

250 et 375 tiges d'avenir à "hectare suivant la composition du peuplement.

Del Degan, Massé et Associés

24

Toujours selon ce dernier, il serait possible de dégager de 750 à 1 000 tiges/ha lorsque le

peuplement est âgé entre 20 et 25 ans. L'éclaircie commerciale «devrait avoir lieu entre 30 et

40 ans et serait en fonction du OH? moyen des dominants et codominants au moment du

traitement ••. (Marquis et al. 1969 in Huot et Doucet, 1995). Ainsi, pour un diamètre moyen de

15 cm, 750 tiges d'avenir devraient être sélectionnées par rapport à 675 lorsque le DHP est de

18 cm et enfin près de 500 tiges pour un diamètre moyen cie 23 cm.

Méthodes de régénération

L'utilisation de la coupe oroQressive pour assurer la régénération du bouleau blanc peut

s'avérer être efficace sur sol sec (Perala et al. 1989). Les auteurs stipulent que ce traitement a

permis d'obtenir une bonne quantité de semences et la lumière nécessaire pour régénérer le

bouleau blanc. Toutefois, ces derniers suggèrent également que des coupes par bandes

jumelées à des activités de scarifiage peuvent être tout aussi favorables à l'établissement du

bouleau blanc. Un autre auteur Safford (1983), recommande ('utilisation de petites coupes par

bandes d'une largeur de 15 m et orientées selon un axe est-ouest. Toutefois, celui-ci

mentionne que les coupes ne devraient pas avoir plus de 100 m de largeur pour permettre

une dispersion régulière des semences. Lors de mauvaises années semencières, il serait

préférable de laisser entre 7 et 12 arbres semenciers à l'hectare bien distribués et de bonne

qualité.

En ce qui a trait au scarifiage après coupe, Densmore et Page (1992), ont observé de

meilleures résultats lorsque la couche de matière organique est enlevée et que l'horizon A est

exposé. Bélanger et al. (1993), constatent que pour la zone boréale, les bétulaies blanches qui

originent de coupe ou d'épidémie de tordeuses des bourgeons de l'épinette ont plutôt un

caractère mélangé. Ceux-ci constatent également que suite à un feu, la plupart des bouleaux

se seraient établis moins de six ans après le passage de l'agent perturbateur. Quant au sapin,

les auteurs observe,nt une période d'environ 16 ans avant l'établissement.

2.5 L'érable rouQe lAcer rubrum L.)

L'érable rouge est une essence que l'on retrouve fréquemment dans la forêt feuillue du Québec

(Bordeleau et Fournier, 1974). Cette essence colonise de nombreux types de sols et elle atteint

son développem€nt maximum sur des loams sableux modérément humides. Cette essence se

reproduit très bien par voie de semis de même que par voie végétative. En fait. ce dernier mode de

Del Degan, Massé et Associés

25

reproduction est très important et permet d'obtenir des rejets vigoureux et abondants. Selon le

guide des traitements sylvicoles pour les feuillus tolérants (1992). L'érable rouge est considéré

comme une essence tolérante mais pas aussi tolérante que l'érable à sucre (Burns et Honkala,

.1990). On peut l'utiliser pour le bois d'oeuvre, la pâte, la production de sève ou comme

combustible.

2.5.1 Peuplement feuillu avec érable rouge de structure équlenne

Éclaircie commerciale

Une étude a été réalisée pour déterminer l'effet de six intensités de dégagement de la cime sur

l'accroissement et la qualité de la tige pour les arbres composants l'étage des dominants,

codominants et intermédiaires. Les trois rayons de dégagement (1,5 m, 3,1 m et 4,6 m) ont

favorisé l'accroissement du diamètre pendant une période de 7 ans (Erdmann, 1987).

L'expérience démontre également que la coupe totale des arbres composant l'étage

intermédiaire peut favoriser un accroissement des tiges d'avenir dans un délai d'aussi peu que

5 ans.

Au Québec, deux intensités d'éclaircie ont été réalisées dans un peuplement composé

majoritairement d'érable rouge. L'éclaircie de 30 % a permis une bonne croissance tout en

favorisant l'établissement sous-couvert du sapin baumier. Quant à l'éclaircie forte (70 %), le

degré d'ouverture a vu le chablis compromettre sa productivité. Cette éclaircie a

particulièrement favorisé l'établissement de l'érable rouge (Bordeleau et Fournier 1974).

Coupes

L'érable rouge est une essence qui se régénère abondamment par rejets de souche. II existe

peu d'études qui traitent des pratiques sylvicoles applicables à "érable rouge. Toutefois, une '

étude visant à comparer les effets de "exploitation par arbres entiers et de "exploitation

conventionnelle sur la régénération de rejets de souches démontrent que ceux-ci étaient plus

élevés après coupe conventionnelle (Mann, 1984). Les auteurs ont constaté que les rejets

étaient plus abondants, plus denses et de plus fortes tailles.

Une autre expérience réalisée dans le nord-ouest québécois par Babeux et Mauftette (1993)

démontre que la période de coupe n'a pas ou peu d'influence sur la production de rejets de

l'érable rouge et que «chaque souche possède un potentiel de production de rejets relié

principalement à sa taille.

Del Degan, Massé el Associés

26

3. RECOMMANDATIONS

·3.1 Érable à sucre

Les travaux sylvicoles retenus pour l'érable à sucre en peuplement feuillu, démontrent qu'ils ont

tous un effet significatif favorable pour cet espèce. Bon nombre des ouvrages consultés

proviennent des États-Unis ou de d'autres provinces canadiennes. Ainsi, il demeure important de

traiter les études et leurs résultats en les situant dans le contexte géographique et climatique de la

région étudiée.

3.1.1 Peuplement feuillu

- Éclaircieprécommerciale :

- Éclairciecommerciale:

- Coupe par bandes :

Pour cette pratique, les auteurs tendent à recommander un âge

d'intervention se situant autour de 15 ans et allant même jusqu'à

25 ans pour certains peuplements. Quant au rayon de

dégagement suggéré par le ministère, les études retenues

proposent des rayons de dégagement supérieurs qui peuvent

varier entre 130 cm et 150 cm comparativement à 50 et 75 cm

pour le ministère.

Compte tenu du nombre important d'érablière de structure

équienne au Québec, il existe peu d'information nous permettant

de décrire les effets de l'éclaircie commerciale sur l'érable à sucre.

Toutefois, une grande majorité des auteurs consultés

recommandent d'intervenir lorsque le peuplement est âgé entre

40 et 60 ans. Cet intervention semble avoir des effets significatifs

sur J'accroissementen diamètre et sur le dégagementde la cime.

Cette méthode, appliquée aux peuplements d'érable, permet

d'obtenir de bons résultats pour l'établissement d'une

régénération feuillu de qualité. Même si aucune étude ne permet

d'en arriver à une largeur bien définie, 40 m semble être une

Del Degan, Massé et Associés

27

mesure esthétiquement valable et qui permet d'obtenir des effets

significatifs pour la régénération .

. - Coupe à blanc:

- Coupe progressive:

- Jardinage :

Compte tenu de la facilité de régénération de l'érable à sucre, la

coupe à blanc sur de grandes superficies avec une perturbation du

sol semble plutôt favoriser l'établissement du bouleau jaune. Ainsi,

la coupe à blanc doit être considérée comme une alternative de

dernier lieu en ce qui concerne J'établissement de la régénération.

Semble être de loin l'une des alternatives les plus intéressantes

pour favoriser la régénération naturelle de l'érable à sucre. Un

couvert dominant résiduel de 60 %, après une première coupe,

démontre des résultats significatifs.

Effectuer un prélèvement de la surface terrière de ('ordre de 30 à

35 % avec une intervention dans chaque classe d'âge et pour

chacun des groupes de diamètre est recommandé.

Les travaux énumérés pour ('érable à sucre en peuplement feuillu de structure équienne sont tous

applicables aux érablières du Bas-Saint-Laurent. Des études réalisées dans des massifs d'érable

du Témiscouata tendent à démontrer cette applicabilité et démontrent que l'érable réagit

favorablement aux différentes pratiques forestières décrites en 2.1.1. Quant au jardinage effectué

dans les peuplements de structure inéquienne, les travaux de Majcen, et plus particulièrement

ceux réalisés près de la municipalité de Dégelis, prouvent qu'il est possible de le faire à condition

d'avoir les peuplements qui s'y prêtent.

3.1.2 Peuplement mélangé

Il appert, suite aux recherches qu'il n'existe peu ou pas d'études portant sur l'érable à sucre en

peuplement mélangé. Ainsi, il est difficile de prédire l'évolution que pourrait prendre de tels

peuplements après divers traitements. Toutefois, il y aurait lieu de réaliser des études ou essais en

vue de déterminer des travaux applicables dans le but d'améliorer, modifier ou conserver la

composition initiale des peuplements.

Del Degan, Massé et Associés

28

3.2 Peucller faux-tremble

Le peuplier faux-tremble semble réagir favorablement à certains types de traitements sylvicoles.

. Compte tenu de l'importance accordée à cette essence pour la présente revue littéraire, il appert un

manque d'information traitant de la réaction de cette essence aux divers traitements retenus dans

ce document.

3.2.1 Peuplement feuillu

- Éclaircieprécommerciale:

- Éclairciecommerciale:

L'âge d'intervention favorable pour réaliser cette pratique semble

variable d'un auteur à l'autre. En ce qui a trait à l'espacement

moyen, on dénote une distance variant entre 2,6 m et 3,7 m

suivant J'âge du peuplement traité. Mème si quelques auteurs

doutent des effets significatifs de J'éclaircie précommerciale sur le

peuplier faux-tremble, plusieurs autres cependant s'accordent

pour dire qu'il est possible de réduire la période de révolution

d'environ 10 à 20 ans et de diminuer également le taux de

mortalité. Pour ce qui est du nombre de tiges proposés dans le

Guide de traitements sylvicoles, celui-ci est fonction de l'utilisation

de l'essence. De façon générale on applique le même

espacement que pour les feuillus tolérants.

Les auteurs consultés suggèrent d'attendre 30 ans avant de

réaliser une première éclaircie o::>mmerciale.En fait, les études font

état d'éclaircies pratiquées dans des peuplements variant entre 30

et 45 ans. Les effets après traitement semblent significatifs

puisque certaines études dénotent un accroissement du diamètre

comme, par exemple, ('expérience de Brinkman et Roe (1975) qui

observe une augmentation de l'ordre de 24 % par rapport au bloc

témoin. De façon générale, les auteurs suggèrent de laisser une

surface terrière variant entre 13m2/ha et 20m2/ha suivant les

caractéristiques dendrométriqut3s du peuplement.

Del Degan, Massé et Associés

29

- Méthodes de régénération: Parmi les trois méthodes retenues pour régénérer le peuplier faux-

tremble c'est-à-dire la coupe à blanc, le scarifiage et le brûlage

dirigé, la première s'avère être la moins coûteuse et dans bien des

cas la plus efficace. Compte tenu de sa rapidité de croissance et

de sa facilité de reproduction, le peuplier faux-tremble demeure

une essence intéressante d'un point de vue économique. De ce

fait, il y aurait lieu de vérifier l'efficacité des traitements retenus en

établissant un certain nombre de dispositifs de recherche parmi

plusieurs tremblaies pures.

Enfin, il m'apparaît important de souligner l'existence d'un document produit par MM. Michel Huot et

René Doucet qui se veut en quelque sorte une synthèse des informations disponibles pour le

peuplier faux-tremble, plus particulièrement pour ('éclaircie précommerciale et commerciale.

3.3 Bouleau iaune

Le bouleau jaune, de par sa semi-tolérance, ne réagit pas de la même façon que l'érable à sucre. De

plus, ces deux essences sont souvent associées dans les peuplements. Plusieurs auteurs

s'accordent pour dire que le bouleau jaune nécessite un dégagement en bas âge afin de lui

permettre un bon développement et d'augmenter ainsi ses chances de survie.

3.3.1 Peuplement feuillu

- Éclaircie précommerciale : Plusieurs ouvrages consultées font état d'expériences réalisées

vers l'âge de 15 ans. De ce fait, quelques auteurs recommandent

d'attendre vers l'âge de 15 ans avant de réaliser une première

intervention de ce genre. Quant au rayon de dégagement

suggéré par le ministère, les études consultées proposent des

rayons de dégagement supérieurs de la cime variant entre 150 et

200 cm. D'autres études font plutôt état d'un rayon de

dégagement depuis la tige variant entre 2,4 et 3,7 m.

Del Degan, Massé et Associés

- Éclairice commerciale :

- Coupe par bandes :

- Coupe progressive :

- Jardinage :

30

Compte tenu du peu d'études traitant de ce sujet, il appert être

-difficile d'évaluer les effets de ce traitement sur le développement

du bouleau jaune. Toutefois, il semble que les éclaircies visant à

dégager la cime des arbres d'avenir permettent à cette essence

d'augmenter son accroissement en diamètre.

Les effets de cette méthode semblent favorables quant à

l'établissement d'une régénération de bouleau jaune de qualité.

Cependant, aucune étude ne p09rmetd'en arriver à une largeur de

bandes spécifique pour cette essence. Par contre, les études font

état de largeur variant entre 20 et 60 m. Toutefois, une étude

réalisée au Québec, démontre que le meilleur taux de survie est

observé avec des bandes de 40 m. En plus d'être significative

pour l'établissement de la régénération, 40 m apparaît être une

mesure esthétiquement valable.

Contrairement à l'érable à sucre qui semble se régénérer

facilement avec le traitement, le cas du bouleau jaune apparaît plus

problématique. Certains auteurs recommandent d'ouvrir de façon

plus significative la densité du couvert résiduel qui pourrait varier

entre 40 et 50 % en laissant sur pied des tiges de qualité. Il

pourrait être intéressant également de mesurer les effets d'un

scarifiage jumelé à ce traitement.

Effectuer un prélèvement de la surface terrière de l'ordre de 30 à

35 % avec une intervention dans chaque classe d'âge et pour

chacun des groupes de diamètre est recommandé. Toutefois,

pour la région du Bas-Saint-Laurent, il appert souvent être difficile

d'appliquer ce type d'intervention du fait que les classes de

diamètre ne sont pas toujours r09présentées.

Del Degan, Massé et Associés

31

3.4 Bouleau blanc

Mis à part les documents de Marquis (1969) et Safford (1983), on retrouve peu d'études qui traitent

de cette essence. De plus, une bonne majorité de ces ouvrages proviennent des États-Unis ou de

d'autre provinces canadiennes. Compte tenu de ces observations, il y aurait lieu de procéder à

l'établissement de dispositifs visant à évaluer les effets cie certains traitements dans les

peuplements de feuillus de lumière.

3.4.1 Peuplement feuillu

- Éclaircieprécommerciale:

- Méthode de régénération :

3.5 Érable rouae

Les auteurs consultés suggèrent un nombre de tiges résiduelles

équivalent à celui proposé par le Manuel d'aménagement, c'est-à-

dire un nombre variant entre 250 et 375 tiges d'avenir à "hectare.

En ce qui a trait à la période d'intervention on peut la situer entre 5

et 10 ans.

Compte tenu du peu d'information disponible pour cette essence,

il est difficile de cibler les interventions les plus favorables à

l'établissementdu bouleau blanc. Cependant, il y a lieu de prendre

connaissance des quelques études retenues pour cette essence

dans ce document et d'évaluer leur efficacité à l'aide de dispositifs

expérimentaux. Suite aux recherches, il appert un manque

d'études ou d'essais traitant du bouleau blanc, que ce soit en

peuplement feuillu ou mélangé. Comme il a été dit pour le peuplier

faux-tremble, le document de Huot et Doucet (1995) peut s'avérer

être un ouvrage complémentaire à celui-ci pour d'éventuelles

études ou expérimentations pour les peuplements feuillus de

lumière.

Les recherches pour cette essence ont permis de constater la faible proportion d'ouvrage

consacrée à l'érable rouge. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce manque d'information.

Del Degan, Massé et Associés

32

Toutefois, il appert que cette essence a toujours été reconnue comme une essence de faible

valeur et présentant des conditions de fût peut favorable pour ('industrie du sciage. Cependant,

dans des conditions idéales de croissance, l'érable rouge semble réagir favorablement aux travaux

-d'éclaircie. Son établissement par rejets de souche suite à de:; travaux de coupe lui confère une

présence continuelle au sein de plusieurs peuplements au Québec. Certains auteurs, comme

Stroempl (1983), mentionne que les rejets de souche ont une aussi grande valeur que les tiges

issues de semences.

Del Degan, Massé et Associés

33

4. CONTRAINTES À LA RÉALISATION

En ce qui a trait au volet établissant le bilan des travaux et des contraintes de réalisations, le manque

.d'information ne nous permet pas d'établir une énumération logique et documentée des

contraintes d'applicabilité pour chacun des traitements retenus. En fait, les contraintes d'ordre

économique sont directement liées aux particularités des peuplements et par conséquent difficile

d'applications dans le contexte du Bas-Saint-laurent. Toutefois, il est possible d'affirmer que par

exemple les coûts engendrés par une éclaircie jardinatoire seront supérieurs à ceux observés pour

une coupe à diamètre limite ou une coupe à blanc. Par contre, ('utilisation d'un tel traitement offre

plusieurs avantages comme une augmentation de la possibilité, une régénération de qualité, de

même qu'une diminution de la perturbation des sols lors de l'exploitation.

En ce qui a trait aux contraintes biologiques, mis à part les coupes à blanc et les coupes par bandes,

les autres travaux énumérés nous permettent plutôt d'observer des effets positifs principalement

au niveau de ('accroissement du diamètre, de l'augmentation de la cime ou de "établissement d'une

régénération de qualité.

Quant aux coupes à blanc et coupes par bandes, les études consultées permettent d'établir

quelques contraintes d'ordre biologique reliées à l'intensité des coupes. En fait, les impacts les

plus significatifs sont observés au niveau du sol et se traduisent comme suit:

une augmentation de la température au niveau du sol;

une variation en hauteur de la nappe phréatique;

le campactage du sol;

le mélange des horizons.

l'utilisation de ces méthodes peut également représentées un impact négatif pour la faune et le

paysage.

Enfin, il apparaît important de souligner un manque important d'information scientifique concernant

les effets en terme d'avantages ou désavantages d'ordre biologique ou économique de ('ensemble

des traitements. Par conséquent, ce volet n'est pas abordé de façon directe mais plutôt inséré au

fur et à mesure des propos.

Del Degan, Massé et Associés

34

CONCLUSION

Dans un premier temps, cette revue de littérature a permis de réunir une quantité appréciable de

documents ayant traits aux essences suivantes: érable à sucre, peuplier faux-tremble, bouleau

jaune, bouleau blanc et érable rouge. On constate également que bon nombre des ouvrages cités

se rapportent plus particulièrement à l'érable à sucre et au bouleau jaune pour lesquels il est

possible de dégager des alternatives intéressantes d'aménagement favorables au développement

et à l'établissement de ces essences. Même si la majorité des traitements énumérés dans la

présente revue littéraire sont présentement en application sur le territoire québécois, bon nombre

d'entre eux pourraient être adaptés, vérifiés et soumis à des projets de recherche ou d'études.

La réalisation d'un tel document a également permis de constater une faiblesse au niveau de la

littérature traitant des pratiques sylvicoles applicables aux trois dernières essences énumérées ci-

haut. En ce qui a trait au peuplier faux-tremble, les études se rapportant aux éclaircies permettent

de conclure à une réponse favorable de la part de cette eSS8nce. Toutefois, il y aurait lieu de

pousser ces recherches par l'entremise de dispositifs de rech8rche pour les tremblaies pures ou

mélangées du Bas-Saint-Laurent. Pour ce qui est du bouleau blanc et de l'érable rouge, si "on fait

abstraction des études américaines, on constate "absence presque complète d'études

québécoises ou canadiennes se rapportant à ces essences.

Enfin, dans un deuxième temps la présente recherche a permis de mettre en évidence le manque

de littérature ayant trait aux peuplements mélangés et ce pour toutes les essences visées par

"étude. Compte tenu de "importance de ces peuplements, ceux-ci pourraient à court ou moyen

terme faire "objet d'études ou d'essais visant à établir l'applicabilité de certains traitements

sylvicoles, afin de mettre à J'essai de nouvelles pratiques forestières adaptées aux essences en

peuplements purs ou mélangés.

DEL DEGAN, MASSÉ ET ASS.

Alain Jacques, ing. f.

Del Degan, Massé et Associés

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